mourad merzouki 13-27 sep. 2012

Transcription

mourad merzouki 13-27 sep. 2012
YO GEE TI
MOURAD MERZOUKI
DOSSIER THÉMATIQUE
SCOLAIRES
Vendredi 21 14h30
Mardi 25 14h30
13-27 SEP. 2012
SOMMAIRE
1. La pièce
Mourad Merzouki
Note d’intention
Johan Ku
Le langage chorégraphique
La scénographie – le décor
4. Ressources autour du spectacle
Numeridanse.tv
Bibliographie
5. L’art d’assister au spectacle
La Maison de la Danse : rappel historique
Dans les coulisses du spectacle
L’univers sonore – la musique
2. Le hip hop : une danse en pleine évolution
Historique
Lexique du hip hop
Du hip hop de rue au hip hop sur scène
Le hip hop aujourd’hui
3. Danse et costumes
Une collaboration qui date du début du 20e
siècle
L’influence du costume sur le corps des
danseurs
GÉNÉRIQUE
YO GEE TI - Création 2012 - 10 danseurs - direction artistique, chorégraphie
Mourad Merzouki - assistante à la chorégraphie Marjorie Hannoteaux
- musique : AS’N - musiciens Dorian Lamotte, Yi-Ping Yang - scénographie
Benjamin Lebreton, avec la collaboration de Mourad Merzouki - feutre
artisanal : Elisabeth Berthon et Chloé Lecoup pour Morse Felt Studio costumes : Johan Ku - lumières : Yoann Tivoli, assisté de Nicolas Faucheux.
1. LA PIÈCE
MOURAD MERZOUKI
Né à Lyon en 1973, Mourad Merzouki pratique dès l’âge de sept ans les arts
martiaux et les arts du cirque. À quinze ans, sa rencontre avec la culture hiphop l’emmène vers le monde de la danse. Il décide très vite de développer
cette gestuelle née dans la rue tout en se confrontant à d’autres langages
chorégraphiques auprès notamment de Maryse Delente, Jean-François
Duroure et Josef Nadj.
La richesse de son parcours lui donne cette envie très forte de réaliser des
projets artistiques, mêlant le hip-hop à d’autres disciplines. C’est ce qu’il fait
en créant en 1989, avec d’autres danseurs, sa première compagnie, Accrorap.
En 1994, la compagnie présente Athina lors de la Biennale de la Danse de
Lyon, un véritable succès qui réussit à transposer la danse hip-hop de la rue
à la scène.
Les voyages à travers le monde entraînent le chorégraphe vers des terrains
inconnus, il fait alors l’expérience de la danse comme puissant moyen de
communication. Pour développer son propre univers artistique lié à son
histoire et à sa sensibilité, Mourad Merzouki décide de fonder en 1996 sa
propre compagnie : Käfig.
À partir de janvier 2006, la Compagnie Käfig est en résidence à l’Espace Albert
Camus de Bron. Cette implantation lie le théâtre avec le festival Karavel,
créé en 2007 à l’initiative Mourad Merzouki, programmant notamment une
dizaine de compagnies hip hop et d’autres actions dans la ville.
Parallèlement, il imagine et conçoit un nouveau lieu de création et de
développement chorégraphique : Pôle Pik ouvre ses portes à Bron en 2009.
En juin 2009, Mourad Merzouki est nommé à la direction du Centre
Chorégraphique National de Créteil et du Val-de-Marne. Il y poursuit et
développe son projet placé sous le signe de l’ouverture sur le monde.
En 15 ans le chorégraphe créé 17 spectacles. En moyenne 120 représentations
par an à travers le monde rythment ainsi la vie de la compagnie.
La distribution de cette création sera partagée entre interprètes taïwanais et
français. Je m’appuierai sur certains proches collaborateurs mais travaillerai
pour la première fois avec un jeune styliste que j’ai rencontré à Taïwan. Il se
démarque par des créations de costumes sculptés dans de la laine – ce que
j’ai pu voir de son travail m’a fasciné. Cette contrainte du costume pour le
geste du danseur me pousse à aller chercher le rythme à un autre niveau.
Je souhaite par là engager un rapport nouveau au mouvement et inscrire la
danse dans un autre espace.
Le titre du spectacle Yo Gee Ti, qui signifie “organique” est un spectacle
qui évoque la matière, les tissus vivants, les êtres organisés, comme une
application stricto sensu de la définition même du terme “organique” dans
le domaine des sciences de la vie. C’est le récit d’un ensemble qui forme un
tout dans une architecture qui emprunte aux formes de la nature. Yo Gee Ti
rassemble des images qui s’inscrivent dans un imaginaire inspiré de la nature
: les éléments de décor se muent en forêt, les costumes s’apparentent à
des cocons, les danseurs évoluent dans un rythme organisé, d’une gestuelle
mécanique parfaitement orchestrée à une lente progression, à l’image d’une
nature qui s’éveille. »
JOHAN KU
SON TRAVAIL, DE FIL EN FORMES
Johan Ku signe la création des costumes de Yo Gee Ti. Johan Ku crée des
vêtements comme certains peindraient ou sculpteraient. Il déjoue les limites
du corps et s’amuse des volumes avec un style expressif extrêmement affirmé.
Il utilise des matériaux textiles uniques, parfois rares, qu’il expérimente avec
liberté et sans limite. Créateur non conventionnel, il développe un art du
tricot en trois dimensions à l’aide d’aiguilles géantes (ou simplement de ses
doigts), donnant corps à des sculptures baroques aux volutes extravagantes.
Il façonne les silhouettes de ses modèles (principalement féminins), dont le
corps disparait sous la masse textile pour donner forme à une sculpture de
chair et de matière. Son style unique participe à rendre ténue la frontière
entre la mode et les beaux-arts.
NOTE D’INTENTION
«C’est lors d’un premier voyage à Taïwan où la Compagnie présentait le
spectacle Récital, qu’un projet de collaboration est né avec le National Chiang
Kai-Shek Cultural Center. J’ai été séduit par l’énergie de ces danseurs qui ont
partagé le plateau avec nous ce jour là. J’ai donc voulu aller à la rencontre
d’une nouvelle culture à la fois empreinte de traditions ancestrales et ancrée
dans une modernité extrême.
La rencontre avec l’« autre » est toujours chez moi source d’inspiration :
qu’elle soit avec des danseurs chinois pour un projet de transmission d’une
pièce, avec des interprètes sudafricains ou brésiliens pour une création. Le
rapport à l’«étranger» est nécessairement et intrinsèquement différent –
la barrière de la langue nous force à réfléchir autrement, le langage du
corps prime alors sur toute autre forme de communication. La pudeur et la
réserve que l’on ressent face à cet autre sont finalement transcendées par un
langage nouveau fait de la gestuelle de corps façonnés et pétris de cultures
qui viennent s’enrichir et s’entremêler.
Cette barrière de la langue m’amène à changer mon rapport aux danseurs,
à la musique, à l’espace. C’est ce bousculement, ce retranchement que je
cherche à provoquer en moi et qui anime mon processus de création : je suis
curieux de pouvoir trouver le pivot entre ma danse, celle qui me caractérise,
et la danse à Taïwan nécessairement différente de la mienne de par les corps,
les influences, les formations.
PARCOURS
Né à Taipei en 1979, Johan Ku débute sa carrière en tant que designer
graphique à l’âge de 17 ans. Lors de ses études en mode et design textile
à Taïwan, il reçoit de nombreuses récompenses et participe très rapidement
à la Fashion Week de Hong Kong. En 2009, il reçoit le prix Gen Art’s Design
Vision Avant-garde à New-York pour sa très remarquée collection intitulée
Emotional Sculpture.
Dès lors, son travail est salué par la presse spécialisée et Johan Ku devient
une sorte de héros national. En mars 2010, Le Musée d’art contemporain de
Taipei l’invite pour une exposition individuelle où il présente ses collectionssculptures. Son travail, remarqué par les collectionneurs internationaux
s’inscrit dès lors définitivement dans le vaste champ de la création
contemporaine. Il vit et travaille actuellement au Royaume-Uni.
LE LANGAGE CHORÉGRAPHIQUE
UNIVERS SONORE – LA MUSIQUE
Mourad Merzouki expérimente depuis de nombreuses années, un hip-hop
hybride, métissé, à la croisée des disciplines artistiques mais également
sportives. Passionné par la rencontre, la rencontre des genres, des styles
et de l’autre, il y consacre une place prédominante dans le processus
d’écriture du spectacle. Ainsi, chaque nouvelle rencontre génère un langage
chorégraphique singulier qui se renouvelle au gré des aventures artistiques
successives. Dans Yo Gee Ti, 10 danseurs évoluent sur le plateau : 5 danseurs
de la compagnie Käfig et 5 danseurs taïwanais de formation contemporaine.
C’est précisément la rencontre des deux univers qui a donné la couleur du
langage chorégraphique du spectacle : un mélange inventif et audacieux du
langage hip-hop et de la danse contemporaine conduit par un souci d’unité
organique.
Le spectacle s’articule en une succession de tableaux aux univers contrastés,
dans lesquels le mouvement se réorganise systématiquement, proposant une
grande diversité de gestes.
L’univers sonore du spectacle se compose de différentes influences musicales:
percussions taïwanaises, œuvres originales, sonorités orientales et musiques
additionnelles.
Vous en trouverez le détail ci-dessous :
Musiques additionnelles : Masâr, composé par Le Trio Joubran, Interprété
par Le Trio Joubran © & (p) 2009 Randana harmonia mundi S. A. / world
village France
Lady Labyrinth, Musique de Ludovico Einaudi © Chester Music Ltd, Avec
l’aimable autorisation de Première Music Group
Glasshouse, Composé par Thomas Hanreich Tapas, de Marc Mellits pour
trio à cordes : Tapas 1, Tapas 5, Tapas 7 - Œuvre dédiée à Fabrice
Bihan, Interprétée par Fabrice Bihan, violoncelle - Ayako Tanaka, violon Arnaud Thorette, alto
UNE GESTUELLE QUI FAIT RÉCIT
Mourad Merzouki se plait à raconter des histoires par la danse. Dans un
tableau d’ouverture du spectacle, il pousse le geste jusqu’à faire disparaître
le danseur, désincarner son corps pour créer des images. Dans cette
séquence, la gestuelle évoque les processus mécaniques de tissage dans une
chorégraphie qui s’articule avec précision, telle une allégorie du métier à
tisser. Les mouvements des danseurs sont vifs, précis, synchronisés inspirés
de la danse des grandes aiguilles à tricoter... . Bientôt apparait aux yeux
du spectateur, non plus une chorégraphie humaine mais l’exécution d’une
mécanique bien huilée.
LA SCÉNOGRAPHIE – LE DÉCOR
Très en lien avec les costumes, les éléments de décor et de scénographie
s’inscrivent dans le prolongement du travail de la fibre. L’espace du spectacle
dans son intégralité est découpé avec beaucoup de textures et de matières,
on y retrouve le feutre, travaillé en tresses et en longs filaments, créant des
à-plats de matières ou des zones plus denses construites dans la profondeur du
plateau. Les éléments de décor apparaissent et disparaissent successivement
pour séquencer les différents espaces. Il s’agit d’espaces abstraits, oniriques
convoquant l’imaginaire du spectateur.
Le spectacle invite à porter une attention toute particulière aux éléments qui
constituent le décor et qui occupent le plateau, du sol aux cintres, de la face
au lointain, c’est l’ensemble des éléments qui donnent lieu au spectacle, qui
sont à observer pour envisager la scénographie dans son intégralité. Repérer
les matériaux, la fonction du décor et la manière dont les danseurs évoluent
avec celui-ci fait partie du « travail » de spectateur.
PISTES POUR ÉVOQUER LA SCÉNOGRAPHIE
Verticalité, profondeur, rideau, réflexion (effet de miroir), brillance.
Masse, volume, transparence.
Nommer les espaces du plateau : la cage de scène, les cintres, côté cour
et côté jardin, la face et le lointain.
OCCURRENCES LIÉES AUX MATÉRIAUX SCÉNOGRAPHIQUES ET AUX COSTUMES
Fibre, texture, matière, tissage, feutre, laine, tresse, fils abstraction/
imaginaire.
2. LE HIP HOP : UNE
DANSE EN PLEINE
ÉVOLUTION
HISTORIQUE
Tout a commencé dans les années 70 à New-York. Pour lutter contre la
violence des gangs, les jeunes se regroupent, notamment sous l’impulsion
d’Afrika Bambaataa, leader pacifique du mouvement Zulu Nation. Son but
: inciter les jeunes à se défier dans la musique et la danse plutôt que dans
les combats de rue. Selon Afrika Bambaataa, « La Zulu Nation n’est pas un
gang. C’est une organisation d’individus à la recherche de succès, de paix,
de savoir, de sagesse, de compréhension et de bonne conduite dans la vie ».
La France est l’un des pays qui fut le plus réceptif à cette nouvelle forme
chorégraphique. Dans les années 80, les danseurs hip hop se déploient dans
les rues, les quartiers, les places ; les premiers « crew » apparaissent. Un
« crew » peut être défini comme un groupe, une tribu, voire une famille.
Ces jeunes danseurs développent à leur façon ce langage importé des EtatsUnis et se l’approprient. C’est par le biais des médias que le hip hop va
se populariser. Diffusé par les outils de la culture de masse que sont la
télévision et la radio, le hip hop va peu à peu s’imposer et prouver qu’il
n’est pas qu’une danse née d’un mouvement social. Il bénéficie aujourd’hui
de la reconnaissance politique et culturelle qu’il mérite. S’il se crée toujours
dans la rue, il bénéficie désormais d’endroits privilégiés tels que studios
professionnels, scènes nationales ou centres dramatiques et chorégraphiques
nationaux.
LEXIQUE DE LA DANSE HIP HOP
Le lexique du hip hop est très riche : il comprend de nombreuses figures nées
aux Etats-Unis et qui ont voyagé partout dans le monde. Le hip hop s’est
construit un répertoire au même titre que la danse classique, même s’il ne
s’est jamais académisé.
Quelques termes appartenant au lexique de la danse hip hop :
Smurf : signifie « schtroumpf », car les danseurs portaient des gants
blancs, comme les célèbres héros de la BD ( du belge Peyo ).
Wave : littéralement, il s’agit d’une « ondulation » qui parcourt le corps
de haut en bas ou de bas en haut, de façon latérale ou d’avant en arrière
Elle peut se pratiquer au sol ou debout.
L’Égyptien : le danseur imite les fresques égyptiennes, il a les coudes
et les poignets cassés, et avance en imitant les représentations picturales
ou sculpturales des pharaons.
Coupole : dite aussi « toupie » ou « moulin à vent », cette figure consiste
en une projection des jambes dans l’air, écartées et en rotation, où le
danseur prend appui et de l’élan à partir du dos.
Le « Thomas » : le principe est le même que celui du cheval d’arçon, sauf
que la figure s’effectue au sol, le bassin ne touchant jamais celui-ci.
« Head spin » : signifiant littéralement « tour sur la tête », c’est un
mouvement de rotation où seul le crâne est en contact avec le sol.
Le scorpion : le danseur tourne et avance uniquement en appui sur les
deux bras pliés.
DU HIP HOP DE RUE AU HIP HOP SUR SCÈNE
La danse hip hop bénéficie aujourd’hui d’une véritable reconnaissance. Ainsi,
en septembre 2008, et pour la première fois, un chorégraphe hip hop a été
nommé à la tête d’un Centre Chorégraphique National. Il s’agit de Kader
Attou, qui a succédé à Régine Chopinot au CCN de La Rochelle. En septembre
2009, c’est au tour du chorégraphe Mourad Merzouki de succéder à José
Montalvo et Dominique Hervieu à la direction du CCN de Créteil.
3. DANSE ET
COSTUMES
UNE COLLABORATION QUI DATE DU DÉBUT DU 20E SIÈCLE
Au cours du 20e siècle, le costume suit l’évolution des recherches
chorégraphiques et des mentalités, de la revendication de liberté de la
Modern Dance au dépouillement des ballets de Béjart, et du vêtement de
ville à la nudité complète dans les créations contemporaines.
Le début du siècle voit apparaître le courant de l’Art Nouveau ; la danse
est un spectacle total, où chorégraphie, musique, décors et costumes sont
intimement liés.
Les arts décoratifs, qui se développent dans les années 10 et 20 pour
péricliter dans les années 30, prônent quant à eux un goût pour l’exotisme,
notamment pour l’orientalisme. Des costumes aux couleurs chatoyantes
habillent les danseuses, dont les mouvements s’inspirent des danses
orientales.
L’expressionnisme allemand rythme l’Europe en ce début de siècle. Les
costumes, très théâtraux, sont peu tournés vers le corps, le mettant peu en
avant. Souvent calqués sur les motifs des décors, les costumes mêlent les
corps des danseurs aux toiles peintes caractéristiques de la scénographie de
l’époque, les noyant dans un amas de couleurs.
De l’autre côté de l’océan, en Amérique, un vent de liberté souffle sur la
danse. Les corps se dénudent et arborent des vêtements fluides, transparents.
Le costume devient également générateur de mouvement et de sens,
participant activement à la chorégraphie.
Plus tard, avec les courants de la Modern Dance et de la Post Modern Dance,
les costumes évoluent pour devenir dénués de tout symbolisme.
Aujourd’hui, les grandes salles n’ont plus peur de programmer des spectacles
de hip hop ; au contraire, cette danse attire toutes les générations. Elle a fini
par s’intégrer en une trentaine d’années, laissant derrière elle tous les clichés L’INFLUENCE DU COSTUME SUR LE CORPS DES DANSEURS
misérabilistes qui ont pu lui coller à la peau.
La rencontre avec Johan Ku a été déterminante dans la création du spectacle.
Mourad Merzouki a été immédiatement fasciné par les créations du styliste,
LA DANSE HIP HOP AUJOURD’HUI
littéralement sculptées dans de la laine. Les costumes, véritables outils
d’expérimentation, ont nourri le travail chorégraphique de Mourad Merzouki,
Loin de rester enfermé dans sa propre discipline, le hip hop a su s’ouvrir
qui a du élargir sa recherche gestuelle pour les danseurs dont le corps
à d’autres formes de danses, et notamment la danse contemporaine. Il
étaient contraints dans les costumes. Devant cette contrainte, il lui a fallu
s’agit pour les chorégraphes d’échanger leur langage, d’ouvrir leur univers à
aller chercher le rythme à un autre niveau, engager un rapport nouveau au
celui de l’autre, et de se nourrir de ses différences. La compagnie Montalvo
mouvement et inscrire la danse dans un autre espace. Le costume présent
Hervieu a su s’approprier le hip hop, et cette danse fait désormais partie de
à l’origine de l’écriture du spectacle a très concrètement influencé l’écriture
son univers.
chorégraphique et a ouvert à Mourad Merzouki un champ d’expression à
Le hip hop a toujours été une danse plutôt pudique : fuyant la nudité, le
l’extérieur des espaces qu’il expérimentait d’ordinaire.
sexe et le contact des corps, elle était une danse individuelle au sein d’un
groupe. Pourtant, aujourd’hui, sous l’influence de la danse contemporaine,
les corps tendent à se rapprocher ; le contact s’est fait entre les disciplines
et entre les corps.
Aujourd’hui : le hip hop continue à explorer de nouveaux territoires et à
se développer à l’étranger. Il s’ouvre toujours plus aux autres styles de
danses, désireux de s’enrichir, d’évoluer et de s’implanter d’avantage dans
le paysage chorégraphique international.
Sources :
Le Hip hop, Marie Christine Vernay, 2011, Ed. Actes Sud junior.
Le dico de la danse, Jacqueline Vallon, 2005, Ed. La Martinière Jeunesse.
Dans la continuité des décors, les costumes qui sont sculptés dans la fibre
sont parfois « déshumanisés » pour devenir éléments de décor, accessoires,
déposés sur le plateau. Le costume dans certains tableaux fait disparaitre le
corps des danseurs, donnant à voir une forme-informe, sorte d’évocation de
cocon ou de chrysalide.
Contraint dans le costume, le danseur développe une gestuelle à la mesure
de ses possibilités, une gestuelle qui rappelle le monde végétal, le monde
animal.
D’autres chorégraphes célèbres se sont intéressés à l’influence des costumes
sur les mouvements des danseurs. Le premier qu’il faut citer est Oskar
Schlemmer, créateur du célèbre Ballet Triadique*. Ce ballet met en scène des
danseurs-objets ; en effet, les costumes dont ils sont vêtus instrumentalisent
leurs corps et les font ressembler d’avantage à des objets qu’à des hommes.
De plus, ils entravent leurs mouvements, ne leur permettant par exemple
que de tourner sur eux-même de façon verticale, le haut de leur corps étant
totalement bloqué.
4. RESSOURCES
AUTOUR DU
SPECTACLE
NUMERIDANSE.TV
Numeridanse.tv est une web.tv spécialisée dans la danse. Véritable
bibliothèque du mouvement, vous pourrez voir ou revoir les spectacles qui
vous ont marqués, mais aussi découvrir le travail de nombreux chorégraphes.
Grâce à numeridanse.tv, nous vous proposons une liste d’extraits vidéo sur
lesquels vous pouvez vous appuyer pour présenter le spectacle.
L’espace Thema a été créé pour répondre aux besoins des enseignants. Un
Thema réunit une dizaine d’extraits vidéo accompagnés d’un rédactionnel ;
il permet de croiser des œuvres et d’analyser les spectacles.
Mourad Merzouki :
Rio Gravité Zéro, 2008
Kartons (92’13’’), 2010.
Le chêne et le roseau (extrait de 3’02’’), 2002,
Dix versions (extrait de 3’29’’), 2001.
Boxe Boxe (extraits de 28’30’’ et de 4’51’’), 2010.
Terrain vague (extrait de 4’17’’ et 3’45’’), 2006.
Agwa (extrait de 26’36’’), 2008.
Tricoté (extrait de 2’16’’), 2008.
Corps est graphique (extrait de 1’59’’), 2003.
Les chorégraphes Alwin Nikolaïs et Philippe Decouflé se sont beaucoup
inspirés du travail d’Oskar Schlemmer. Une partie de leurs spectacles
mettent en scène des danseurs déshumanisés et privés d’une certaine liberté
de mouvement. Plus que des hommes-objets, on peut aussi avoir à faire à
des hommes-animaux.
Cette façon d’empêcher les danseurs de se mouvoir librement est bien sur
à l’origine d’un désir de créer une nouvelle dynamique, de réfléchir à une
nouvelle façon d’envisager le mouvement et l’espace.
*Pour voir un apperçu de ce ballet : http://www.dailymotion.com/vidéo/x5nefd_69-ballet-triadique_creation
THEMA « HIP HOP / INFLUENCES »
Du bitume au plateau de scène, le chemin n’était pas tout tracé pour le Hip
Hop. Née sur les trottoirs de New York, à la fin des années 1970, cette danse
urbaine a vite gagné les autres continents du globe pour devenir une forme
d’expression chorégraphique mondialisée. Prenez donc place à bord de ce
Thema et sillonnez les routes par lesquelles le Hip Hop s’est inventé.
THEMA « DES GENRES ET DES STYLES »
Derrière les termes de « classique », « contemporain », « jazz », se
distinguent des ensembles de traits caractéristiques sur le plan gestuel,
dynamique, musical, spatial et même vestimentaire. Ce sont des « systèmes»
qui s’organisent selon des principes fondateurs et sont portés par des valeurs
et des idéaux. L’intention de ce Thema est de livrer quelques clés de lecture
permettant de définir la spécificité des genres de danse principalement
représentés aujourd’hui.
BIBLIOGRAPHIE
HISTOIRE DE LA DANSE HIP HOP
Le Hip hop, Marie Christine Vernay, 2011, Ed. Actes Sud junior.
Que s’est-il passé depuis les années 1980 où le hip-hop venu des ghettos
américains trouve d’autres racines en France ? Que se passe-t-il pour qu’il
attire de plus en plus de public dans toutes les tranches d’âge et couches
de la société ? Né au cœur des cités, revendiquant la place première de
l’individu dans la société, le hip-hop a su se déplacer aussi vite que l’actualité
sociale, économique, même si politiquement beaucoup reste à faire. Une des
forces de cette discipline est de rayonner dans le monde entier, de Ramallah
(Palestine) à N’Djamena (Tchad) en passant par le Kazakhstan, l’Algérie,
Israël ou le Guatemala. Le hip-hop est enfant des médias et, bien avant
Facebook, ses professeurs eurent pour nom la radio libre et la télévision. La
rue, les galeries marchandes, les places demeurent les lieux d’entraînement
et de transmission, auxquels s’ajoutent des studios professionnels
dans différentes structures, scènes nationales, centres dramatiques et
chorégraphiques nationaux, festivals, nouveaux lieux dédiés uniquement
à cette forme de danse. Sous différentes formes, plus ou moins abouties
artistiquement, le hip-hop est partout, du parvis de l’Opéra national de Lyon
aux plateaux de télévision ou dans les video-clips. La danse hip-hop s’est
imposée en une petite trentaine d’années. Même si elle était traitée de
traîtresse par les adeptes du hip-hop « puro », elle a su conquérir les scènes et
agrandir son audience, renversant le stéréotype de la banlieue triste, pauvre,
inadaptée et délinquante.
Adolescents.
Les insolites : formes et matières des costumes de scène. Exposition du 29
janvier au 15 mai 2011, Centre national du costume de scène.
Présente une centaine de costumes et d’accessoires réalisés pour le
théâtre, l’opéra ou la danse, tous choisis pour leur élaboration surprenante
ou leur caractère étonnant.
Adultes.
Oskar Schlemmer : L’homme et la figure d’art, Claire Rousier, Paris :
Centre national de la danse, 2001.
Danseur, peintre, sculpteur, chorégraphe et homme de théâtre, O.
Schlemmer a reproduit et interprété le corps et son image, dans des mises
en scène théâtrales et picturales. Sont rassemblées ici de nombreuses
contributions et études sur sa vision du spectacle de danse.
Adultes.
Deuxième peau, habiller la danse : exposition, Aix-en-Provence, Galerie
d’art du Conseil général des Bouches-du-Rhône, 8 oct.-30 déc, Ed. Actes
Sud, 2005.
Propose de faire le point sur l’histoire de la danse des vingt dernières
années et d’en faire un portrait à travers l’évolution de sa garde-robe. Met en
avant les choix vestimentaires des chorégraphes contemporains en soulignant
les enjeux par rapport au corps, au mouvement, à la représentation et au
monde.
Adultes.
Danse hip-hop : Respect !, Claudine Moïse, 2004, Ad Montpellier :
Indigène.
A l’occasion du Festival de danse international de Montpellier qui met le
hip-hop à la une de son édition 2004, C. Moïse fait le point sur 20 ans de
hip-hop et tente, à travers des interviews de chorégraphes et de danseurs,
de dire le sens de cette danse, sa force politique et toute la révolte sociale
qu’elle exprime.
Philippe Decouflé, Rosita Boisseau, 2003, Ed Textuel.
Adultes.
Présentation du chorégraphe de danse contemporaine, auteur d’une
vingtaine de pièces. Il dansa avec Alwin Nicholaïs, Régine Chopinot, Karole
RÉCIT AUTOUR DE LA DANSE HIP HOP
Armitage, obtint en 1983 le prix du ministère de la Culture avec Vague café
Hip-hop connexion, Karim Madani, 2007, Paris : Ed. Sarbacane.
et mit en scène les cérémonies d’ouverture et de clôture des jeux Olympiques
Un océan les sépare, le hip-hop les réunit : Hakim rêve de quitter sa cité d’hiver d’Albertville.
parisienne pour devenir producteur, tandis que Wiz, un dealer de Brooklyn, Adultes.
espère passer du crack game au rap game. La musique pourrait être leur
planche de salut... ils joueront le tout pour le tout, à quitte ou double. Leurs Couturiers de la danse, Philippe Noisette, Ed. de la Martinière, 2003.
mondes sont pourtant moins différents qu’il n’y paraît...
Retrace un siècle de création entre couturiers et chorégraphes, entre les
Roman pour adolescents.
mondes de la mode et de la danse qui débutèrent en 1924, lorsque Coco
Chanel créa les costumes du ballet «Le train bleu». Croquis de mode, photos
des ateliers de couture, essayages et spectacles illustrent cet univers où la
COMPAGNIE KAFIG
recherche des formes rejoint celle du mouvement pour créer de véritables
Compagnie Käfig : 1996-2006 / textes de la Compagnie Käfig et de chefs-d’oeuvre.
Carine Torregrosa, Saint-Priest : Compagnie Käfig, impr. 2006.
Adultes.
Adulte.
DANSE ET COSTUMES
Jean-Paul Gaultier, Régine Chopinot : le défilé. Exposition, Paris, Arts
Décoratifs, musée de la mode et du textile. 2007.
Publié à l’occasion de l’exposition présentée au Musée de la mode et du
textile à partir de mars 2007, cet ouvrage retrace la collaboration entre le
couturier J.-P. Gaultier et la chorégraphe R. Chopinot à travers la présentation
des costumes de danse créés pour 18 ballets, de 1983 à 1994, dont le plus
connu est le Défilé (1985).
Adultes.
5. L’ART D’ASSISTER
AU SPECTACLE
Entrer dans le théâtre commence bien avant que le noir ne se fasse dans
la salle de spectacles et se poursuit bien après le tomber de rideau…
Aussi, et pour que les jeunes spectateurs profitent au maximum du
spectacle, il est important de leur apprendre à se conduire en spectateurs
avertis, en respectant les règles et les codes d’une salle de spectacle.
Cet apprentissage est subtil car il ne s’agit surtout pas d’étouffer leur
spontanéité et d’étriquer leur imaginaire mais de leur faire prendre
conscience du respect dû à chacun (artistes, autres spectateurs…), de la
somme de travail qui se cache derrière une représentation.
LA MAISON DE LA DANSE : RAPPEL HISTORIQUE
La création en 1980
Le 17 juin 1980 ouvre à Lyon la première Maison de la Danse en France. C’est
l’aboutissement d’un pari un peu fou lancé dès 1977 par cinq chorégraphes
lyonnais : Claude Decaillot, Michel Hallet Eghayan, Lucien Mars, Hugo
Verrechia, Marie Zighera, unis pour défendre la danse. Des protagonistes qui
revendiquent alors ce qui n’existait pas : un lieu à part entière pour cet art. La
Ville de Lyon et son Adjoint à la Culture Joannès Ambre s’intéressent au projet
et concèdent une ancienne salle des fêtes à la Croix-Rousse. La direction
artistique est confiée à Guy Darmet. Le succès de la première saison dépasse
les prévisions les plus optimistes. À la volonté de la Ville de Lyon et du Conseil
général du Rhône se sont ensuite associés le Ministère de la Culture et de la
Communication, la Région Rhône-Alpes et d’autres partenaires. L’importance
d’un espace pour la danse est démontré. Le public, les professionnels, les
institutions et les médias témoignent de l’intérêt porté à l’originalité de
l’entreprise. Sa résonance devient nationale et internationale.
Une nouvelle Maison
L’un des grands moments du développement de la Maison est le passage
du Théâtre de la Croix-Rousse au Théâtre du 8ème en septembre 1992. Une
belle preuve de confiance de la Ville de Lyon et du Ministère de la Culture.
Elle trouve là une scène et une salle de 1 100 places à sa mesure. Depuis
son installation la Maison de la Danse met à la disposition des compagnies
invitées, un espace de répétition ou de résidence d’une superficie de 300
m2, le studio Jorge Donn.
Politique artistique
Son directeur, Guy Darmet et l’équipe de la Maison de la Danse maintiennent
depuis près de 30 ans le cap d’une maison vouée à toutes les danses sans
hiérarchie de style, sans barrage de frontières. Proposant chaque saison une
programmation où se croisent et se confrontent les danses et les esthétiques
les plus diverses, depuis les créations jusqu’aux spectacles les plus populaires,
avec comme critère premier, l’exigence artistique. À la Maison, on veille à
ce que le néo-classique, le classique demeurent présents, on reste à l’écoute
de la modern dance américaine, on suit les évolutions de la danse jazz, du
flamenco, du butô. La Maison a été la première à faire venir la tap dance,
elle a aussi participé à l’émergence de la danse hip hop à laquelle elle a
accordé beaucoup d’attention avec l’organisation des rencontres Danse Ville
Danse (1992, 1997, 2001).
La belle aventure artistique et humaine de la Maison de la Danse se poursuit
avec sa nouvelle directrice Dominique Hervieu. Fidèle à sa mission originale de
faire découvrir et aimer la danse au plus grand nombre, forte de la confiance
d’un public toutes générations confondues, la Maison entend poursuivre son
développement. Aujourd’hui, demain, ouvrir encore les frontières de son
hospitalité dans son soutien aux artistes. Avec générosité et obstination.
DANS LES COULISSES DU SPECTACLE
LES MÉTIERS DU SPECTACLE
Le milieu du spectacle vivant regroupe plus de 250 métiers artistiques
(chanteur, comédien, musicien…), techniques (éclairagiste, électricien,
machiniste…), technicoartistiques (scénographe, décorateur…) ou liés à
l’organisation (administrateur, chargé de communication, de diffusion…).
Au moment de la signature d’un contrat : les artistes remettent au théâtre
qui les accueille un document qui décrit les conditions techniques requises
pour le bon déroulement du spectacle : la fiche technique. Elle définit les
dimensions minimales de la cage de scène, les équipements et la machinerie
nécessaires au spectacle, le matériel utilisé (draperie, matériel son et
lumière), et surtout le personnel technique devant être présent.
RAPPEL DES MÉTIERS TECHNIQUES DANS LE MILIEU DU SPECTACLE
Le directeur technique : il est responsable des équipements et du bâtiment,
de l’organisation du travail des services techniques, de l’hygiène et de la
sécurité.
Le régisseur général : il est responsable technique de la préparation,
de l’exploitation et de la coordination des spectacles. Il est chargé de la
planification du travail des équipes techniques. Il met ainsi à disposition des
artistes les moyens humains et matériels afin d’assurer le bon déroulement
des manifestations. Il doit coordonner les interventions des techniciens
tout en traduisant les demandes des artistes (chorégraphe, éclairagiste,
scénographe, danseurs...).
Le régisseur plateau : il est responsable de la mise en oeuvre, des réglages
de la machinerie dont il peut assurer l’entretien courant. Chargé de
la manipulation, du montage et du démontage des décors, il assiste les
concepteurs et les régisseurs accueillis dans la structure en mettant son
savoir-faire, ses compétences et la connaissance de son outil de travail au
service de ceux-ci. Il est responsable de la bonne utilisation du matériel
technique mis à sa disposition et veille au respect de la sécurité.
Le sonorisateur : il est chargé d’amplifier et de diffuser divers instruments
de musique, des voix, une bande son, un film, etc. au sein de la salle de
spectacle. Il est donc au service de l’artiste (il doit respecter l’oeuvre musicale
et la nature du son) mais aussi au service du public (il doit rendre agréable
l’écoute d’un spectacle, et ce, à tout endroit de la salle).
Le régisseur lumière : il est responsable de l’éclairage, chargé d’organiser
les implantations, les réglages, la conduite lumière des spectacles et la
maintenance du matériel. Il est l’adjoint du concepteur lumière pendant
la création d’un spectacle et encadre une équipe d’électriciens (électros).
L’appellation « chef électricien » est attribuée au responsable du service
électrique.
Le machiniste : technicien de scène, il est attaché à des fonctions spécialisées
(serrurerie, menuiserie, peinture, accessoires...) ou affecté dans le domaine
généraliste d’une scène (manutention, montage des décors...). Le cintrier est
par exemple le machiniste qui travaille dans les cintres, sa tâche consistant
à «charger» «descendre» ou «appuyer» «monter» les perches sur lesquelles
sont accrochés rideaux, décors et appareils d’éclairage.
Quelques conseils pour profiter du spectacle
Enseignants ou responsables de groupes, pensez à arriver au moins 30 minutes avant la représentation afin de
vous installer tranquillement.
Prenez notre numéro de téléphone afin de pouvoir nous contacter en cas de retard. 04 72 78 18 18
On ne prend pas de photographies pendant le spectacle, et les téléphones portables doivent être éteints.
On ne peut ni parler ni se déplacer pendant la représentation, car les danseurs nous entendent et nous voient.
Photos © Michel Cavalca; Maison de la Danse
Licences : 1-1054424, 2-1054425, 3-1054423
CONTACTS SERVICE JEUNE PUBLIC
[email protected]
MARIANNE FEDER
Chargée du développement et de
l’accompagnement pédagogique
[email protected]
OLIVIER CHERVIN
Responsable du développement des projets
pédagogiques par l’image
[email protected]
maisondeladanse.com
numeridanse.tv
RENSEIGNEMENTS ET ADMINISTRATION - TÉL. +33 (0)4 72 78 18 18
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8 AVENUE JEAN MERMOZ - 69008 LYON - FRANCE

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