Lien PDF - Conseils de la jeunesse
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27 DÉ IER FÉVR R E NVI 3 - JA 1 0 2 RE CEMB LES JE E X E S E L UNES ET ) S ( L E QU 4 Garantie Jeunesse 2014 ? ) S ( T R O P P RA 8 > .5 P R E I S S DO 10 Un repas de fêtes difficile à digérer pour la planète L’Union européenne a récemment lancé la « Garantie Jeunesse », une mesure prioritaire qui devrait permettre à tous les jeunes de trouver un emploi, un apprentissage ou un stage dans les 4 mois qui suivent leur départ de l’école ou la fin de leur formation. Les fêtes approchent, nos boites aux lettres débordent de prospectus publicitaires et les rayons des magasins croulent sous les marchandises en tous genres. A l’heure de confectionner notre menu de fêtes, pensons-nous assez à l’impact de celui-ci sur la planète ? > Explications > Opinion TRIMESTRIEL DÉCEMBRE 2013 - JANVIER - FÉVRIER 2014 - P911030 / BUREAU DE DÉPÔT : BD LÉOPOLD II, 44 / 1080 BXL Intro INTRO JEF 27 D ÉCEMB RE 201 3 - JANVIER - FÉVRIER 2 0 14 L'humeur de Manu Scordia édito Toutes les histoires ont une fin, mais chaque fin est le début de quelque chose de nouveau ! Pourquoi cet élan de philosophie d’un coup ? Peut-être le savez-vous : le Conseil de la Jeunesse se trouve à un tournant de son histoire… Et oui, dès le 1er janvier, une nouvelle Assemblée Générale entrera en fonction et sa composition devra permettre une meilleure représentativité de la jeunesse francophone belge. En effet, des jeunes élus, des jeunes issus des maisons et centres de jeunes ainsi que des membres de diverses organisations de jeunesse y évolueront ensemble. Actu du CJ JEF 2 7 DÉCEMBRE 2 0 13 - JANVIER - FÉVRIER 2 0 14 Nos prochains événements Un nouvel outil pédagogique pour aborder les discriminations à l’embauche stéréotypes et les représentations, les discriminations, et le déroulement d’un entretien d’embauche. Ils constituent un outil ludique pour l’apprentissage des compétences variées : analyser un document audio-visuel, décoder des sous-entendus, formuler des hypothèses, argumenter… Chaque spot se termine par un écran reprenant une proposition du Conseil de la Jeunesse pour lutter contre les discriminations à l’embauche qui touchent les jeunes, propositions qui susciteront sans doute le débat parmi les spectateurs. D’ores et déjà, un grand défi les attend : les élections de 2014 ! En effet, le dimanche 25 mai 2014, les Belges de plus de 18 ans se rendront aux urnes pour élire leurs représentants, et, ce, pour trois niveaux de pouvoir : européen, fédéral et communautaire/régional. La nouvelle AG devra donc s’atteler rapidement à la réalisation d’un Mémorandum communautaire et régional, à la présentation et à la défense des Mémorandums européen et fédéral déjà disponibles sur notre site, mais surtout à la sensibilisation des milliers de jeunes francophones belges à l’importance de ces élections et à leurs enjeux. Nous vous invitons donc à suivre attentivement nos actions et réalisations à ce sujet sur notre site et notre page Facebook et à participer activement à ce travail ! En attendant la douceur du mois de mai, nous vous avons concocté un dossier « Les jeunes et le sexe » qui va faire monter la température de quelques degrés. Il vous réserve bon nombre de surprises et renseignements en tous genres… âmes sensibles s’abstenir… Sur ce, nous vous souhaitons à toutes et tous une bonne lecture, et, surtout de belles fêtes de fin d’année ! Et si vous manquez d’inspiration pour votre repas de réveillon, vous devriez trouver quelques pistes page 10. L'équipe du JEF Suite à la construction du puits, 12 jeunes ont été invités à s’envoler pour Tobkio au Burkina Faso. La recherche de fonds par le Centre des Jeunes leur a permis de participer à deux semaines d’échange interculturel enrichissant. Afin de réduire l’impact écologique de notre voyage, il a été décidé de planter 900 arbres fruitiers sur place, financés par la Région wallonne et achetés dans une pépinière burkinabée. Arbres à Palabres Une MJ, c’est quoi ? Un espace ouvert à tous les jeunes de 12 à 26 ans où fuse la création d’activités socio-culturelles et de projets en tous genres émanant des jeunes et soutenus par une équipe d’animateurs dynamiques. Des projets locaux mais aussi au niveau international… illustration ! L’eau, c’est la vie ! C’est par cette phrase clé qu’Alidou Guétéba Sawadogo, président de L’A.A.A.E a débuté son discours aux jeunes du CJC de Rochefort. Le sage nous a exposé les réalités de son petit village de brousse au nord du Burkina Faso. Les jeunes se sont alors mobilisés pour récolter des fonds pour le financement d’un puits. Nous avons été accueillis de manière spectaculaire au village par une centaine de personnes qui chantaient, tapaient des mains et tenaient des panneaux « Bienvenue au Centre des Jeunes de Rochefort », et nous avons été bénis par les sages du village comme le veut le protocole. Les activités quotidiennes des habitants à cette saison des pluies sont consacrées au travail dans les champs. Une autre tâche, assignée aux jeunes filles du village, est de se rendre plusieurs fois par jour au puits. Ces activités physiquement intenses sous un soleil de plomb ont confronté les jeunes belges à la réalité tobkiolaise basée sur les besoins vitaux. Le manque de provisions dans le « garde-manger » a également créé un électrochoc intense faisant le constat des énormes différences entre le Nord et le Sud. Parallèlement, les jeunes de Rochefort ont organisé des jeux collectifs, des improvisations théâtrales, une soirée de contes, mais aussi le tournage de leur émission annuelle « Ram Dam TV ». Toutes ces activités ont facilité et renforcé les liens d’amitié entre chacun. Ce voyage inoubliable a donné à chaque jeune l’opportunité de plonger dans son for intérieur, de prendre le temps de réflexion nécessaire pour remettre en question son mode de vie occidental. Les jeunes furent envahis d’un sentiment puissant lors du départ de Tobkio. Ils gardent des contacts et sont bien décidés à repartir dans ce village devenu si cher à leurs yeux. Jérôme Depauw Ces spots peuvent aussi être utilisés comme support pour permettre aux membres d’un groupe de partager leurs éventuelles expériences de discriminations, ou pour lancer un travail sur la rédaction de CV et lettres de motivation ou encore préparer des entretiens d’embauche. Avis aux professeurs, éducateurs, animateurs, ou tout simplement aux spectateurs avides de supports audiovisuels qui suscitent la réflexion : le Conseil de la Jeunesse a développé une série de quatre spots vidéo sur le thème des discriminations à l’embauche. Origine Cet outil, réalisé par Dancing Dog Productions, est né d’un projet mené par le Conseil de la Jeunesse en 2013. En effet, dans son plan d’action 2011-2013, l’Assemblée Générale du Conseil de la Jeunesse s’était fixé comme objectif d’aborder l’épineux problème des discriminations à l’embauche qui touchent les jeunes, dans le cadre d’une attention portée plus largement aux mesures discriminatoires qui touchent la jeunesse dans le domaine de l’emploi, mais aussi de la participation (à des activités économiques, sociales, culturelles et politiques), du logement, des assurances, etc. Depuis plusieurs années, le Conseil de la Jeunesse travaille régulièrement sur la thématique de l’emploi des jeunes, et ce via différents angles d’approche. Un support polyvalent Ces courts spots (environ 1 minute) jouent avec humour les représentations des spectateurs. Ils mettent en scène un entretien d’embauche lors duquel deux recruteurs posent des questions et font une série de remarques – parfois désobligeantes – à un(e) candidat(e). Etant donnée la position de la caméra, le spectateur se trouve dans la peau de ce(tte) dernier(e), dont il se fait une image mentale au fur et à mesure de l’entretien. Cependant, le plan final révèle une surprise… Et donne dès lors l’occasion au spectateur de s’interroger sur les stéréotypes dans lesquels il baigne au quotidien. Ces vidéos permettent donc de travailler différentes thématiques avec des jeunes (et des moins jeunes…): les Une fiche pédagogique et des apports théoriques pour approfondir la question Ces spots sont disponibles sur le site du Conseil de la Jeunesse (Rubrique Publications/Outils pédagogiques) et, afin de donner des pistes concrètes d’utilisation de ce support audiovisuel, une fiche pédagogique y est également téléchargeable. Une synthèse complète de ce projet est aussi disponible sur le site (Rubrique Politiques et Projets/Emploi/Projets finalisés). Vous y trouverez des apports théoriques ainsi que le résultat des consultations menées par le Conseil de la Jeunesse auprès de jeunes à propos de cette thématique. Catherine Demonty > www.conseildelajeunesse.be Un Mémorandum pour transmettre nos recommandations politiques ! Le Conseil de la Jeunesse est l’organe officiel d’avis et de représentation des jeunes en Communauté française. Sa mission principale est d’être porteur de la parole des jeunes au niveau national et international. Le Conseil a pour objectif de valoriser l’image et l’engagement des jeunes, de favoriser leur épanouissement et leur émancipation ainsi que de promouvoir leur expression. Par ailleurs, le Conseil de la jeunesse se veut le relais des jeunes belges francophones auprès du monde politique en général et de la Ministre de la Jeunesse en particulier. Le Conseil a pour vocation d’être consulté sur tout ce qui touche de près ou de loin à la jeunesse. Pour se positionner sur des sujets liés aux compétences fédérales, le Conseil travaille généralement en partenariat avec ses homologues germanophones et néerlandophones. Le Conseil de la jeunesse était constitué de 85 Organisations de Jeunesse, mais désormais tout jeune âgé entre 18 et 30 ans peut faire partie de l’assemblée générale. 68 membres sont désignés ou élus tous les deux ans suite à des élections ouvertes à tous les jeunes de 16 à 30 ans. Chaque élection est une occasion pour le Conseil de la Jeunesse d’attirer l’attention des politiques sur la situation de la jeunesse belge francophone. Etant à l’écoute des jeunes au quotidien, le Conseil de la Jeunesse, organe officiel d'avis et porte-parole de la jeunesse, occupe une place privilégiée pour constater les difficultés que ceux-ci rencontrent dans différents domaines et relayer celles-ci auprès du monde politique. ci à deux niveaux de pouvoir clés, étant donné que les politiques qui y sont gérées la touchent directement dans de nombreux aspects de leur vie. Des recommandations seront donc émises non seulement sur le thème spécifique des politiques de jeunesse, de l’aide à la jeunesse et de la participation des jeunes, mais aussi de l’éducation, de l’emploi, de la culture et des médias, de la santé, du logement, de la mobilité et du développement durable. Après la publication des Mémorandums fédéral et européen en novembre 2013 en collaboration avec nos homologues flamands et germanophones, nous nous penchons à présent sur l’élaboration de notre Mémorandum communautaire et régional. A travers la rédaction de ce document, ce sont les trois missions du Conseil qui seront valorisées : la promotion de la participation citoyenne des jeunes, l’émission d’un avis officiel de la jeunesse et la représentation de celle- Afin de rédiger ce Mémorandum, le Conseil de la Jeunesse se basera sur tout le travail (réactions à l’actualité, recherches, consultations, projets de terrain, positions officielles, etc.) réalisé durant ces cinq dernières années, et mettra également en place des consultations afin de promouvoir la participation des 16-30 ans à l’élaboration de cette publication. Pour ce faire, le Conseil de la Jeunesse recherchera à travailler avec un maximum d’organisations partenaires afin de mobiliser un nombre important de jeunes à travers des séances de sensibilisation, des animations et des activités ciblées sur la récolte de la parole de ces derniers. Si vous connaissez des groupes de jeunes intéressés par cette démarche citoyenne et souhaitant exprimer leur avis sur les politiques qui les concernent, ou si votre organisation souhaite être partenaire de ce Mémorandum communautaire et régional, n’hésitez pas à nous contacter ! Alain-Yves Lamberts Infos > [email protected] > 02/413.29.44 www.cons eildelajeunesse.be 2 3 Actu du CJ Flashback sur nos actions Être un jeune délégué à l’ONU Chaque année, le Conseil de la Jeunesse envoie plusieurs jeunes délégués à diverses conférences et commissions des Nations-Unies, où ils représentent les avis et intérêts des jeunes. Ces délégués s’assurent que la voix des jeunes soit entendue lors des processus internationaux de prise de décision et ils contribuent à la mise en oeuvre des accords internationaux en Belgique. de personnes dans une salle pouvant en accueillir 60, il y avait des jeunes, des ONG, différentes agences de l’ONU, ainsi que de nombreux membres de délégations nationales. Leur seconde mission était d’influencer la rédaction de la prochaine Résolution Jeunesse qui traite des « politiques et programmes liés à la jeunesse ». Ils ont d’ailleurs prononcé un discours fortement salué par l’ensemble des diplomates onusiens. 1. High Level Political Forum 3. COP19 Fin septembre, Olivier Vermeulen a représenté la jeunesse belge francophone à la semaine ministérielle de l'Assemblée Générale de l'ONU afin d'ouvrir de nouvelles pistes pour créer un avenir et un présent soutenable et durable pour tous. Il a défendu le point de vue qu’un changement de mentalité dans nos modes de production et de consommation est nécessaire si on ne veut pas mener notre planète à sa fin. Afin de remédier à cette situation, il a plaidé pour limiter notre PIB mondial et redistribuer équitablement le travail afin de permettre à tous d’avoir une vie décente. En novembre, après deux semaines intenses réunissant 10.000 personnes, notre jeune déléguée au climat, Pauline Delgrange, est revenue de la 19e Conférence des Nations Unies sur le changement climatique à Varsovie (COP) qui s’est achevée sans avancée significative dans la lutte contre le changement climatique ni aides concrètes pour les pays qui en subissent déjà les conséquences. On ne peut pas qualifier cette conférence d’échec, mais le sentiment d’urgence ne semble pas seulement sousestimé de la population, mais également des négociations onusiennes. Pour Pauline, il est plus que temps que nous nous bougions pour protéger notre environnement et celui des générations futures. L’équité intergénérationnelle est d’ailleurs un des principes clés que Pauline a défendu lors cette conférence. 2. AG de l’ONU Début octobre, c’est Denis Naets, notre délégué à la CSoCD et à l’Assemblée Générale de l’ONU qui est parti à New-York pour faire pression sur les diplomates onusiens qui ne sont pas encore convaincus par l’utilité d’impliquer les jeunes dans les processus décisionnels. Pour ce faire, Denis, en collaboration avec son homologue flamand, a organisé un évènement de taille intitulé « The added value of effective youth participation ». La conférence a eu un réel succès : ils ont réussi à faire entrer une centaine Retrouvez les aventures d’Olivier, Pauline et Denis ainsi que leurs interviews avec la Reine Mathilde, Melchior Wathelet et le Ministre Labille sur le blog www.belgianunyouthdelegates.com Stéphanie Nowakowski Les nouveaux membres du CJ sont connus ! 2000 jeunes se sont déplacés pour voter aux élections 2013 du Conseil de la Jeunesse afin d’élire leurs nouveaux représentants pour une durée de deux ans. La nouvelle Assemblée Générale entrera en fonction le 1er janvier 2014. particularité issue du nouveau Décret instaurant le Conseil de la Jeunesse va permettre de développer davantage de liens avec le niveau local afin d’augmenter la présence et la visibilité du CJ auprès des jeunes. Déjà une première rencontre Du 7 au 19 octobre, pas moins de 56 bureaux de vote ont été ouverts aux quatre coins de la Wallonie et de Bruxelles afin de permettre aux jeunes âgés de 16 à 30 ans de voter. Difficulté supplémentaire cette année, le vote avait uniquement lieu par bulletins papiers. Néanmoins, 2000 jeunes ont pris le temps de se déplacer pour exprimer leur voix ! 47 jeunes candidats se présentaient face aux électeurs avec pour chacun des priorités concrètes et ciblées : promouvoir la réduction des risques auprès des jeunes pour les sensibiliser aux dangers de l’alcool et des drogues ; garantir l’accès à des logements de qualité ; lutter contre le chômage des jeunes ; faciliter l’accès à la mobilité en milieu rural ; offrir davantage d’espaces d’expression pour les jeunes ; etc. Suite à ces élections, 36 jeunes ont été élus. Ils sont rejoints par 32 autres jeunes désignés par les Organisations de Jeunesse et les Fédérations de Centres de Jeunes. L’Assemblée Générale est donc composée de 68 membres effectifs prêts à débattre et travailler ensemble pour porter une parole collective auprès du monde politique. Cette nouvelle composition marque le retour des représentants officiels du secteur de la jeunesse au sein du Conseil de la Jeunesse. Un système mixte qui doit permettre une meilleure représentativité au sein du CJ. De plus, parmi ces nouveaux membres effectifs, on retrouve des jeunes parrainés par des structures locales, telles que des Maisons de Jeunes, des Conseils communaux de jeunes, des Aides en Milieu Ouvert (AMO) ou encore des Mouvements de jeunesse. Cette 4 Dossier SOCIÉTÉ JEF 27 D ÉCEMB RE 201 3 - JANVIER - FÉVRIER 2 0 14 Fin octobre, les nouveaux membres du Conseil de la Jeunesse se sont retrouvés une première fois près de Namur pour faire connaissance et construire ensemble des bases communes sur lesquelles travailler durant leur mandat. Ils ont également pu se rendre compte de la lourde tâche qu’implique une place au sein du Conseil de la Jeunesse et découvrir le fonctionnement et la gestion d’une ASBL. Dès le mois de janvier, les 68 nouveaux membres de l’Assemblée Générale se réuniront pour définir leur plan d’actions, synthétisant leurs projets, priorités et valeurs communes. Il sera également temps d’élire en leur sein un Conseil d’Administration, chargé de la gestion quotidienne de l’ASBL, et un-e Président-e, chargé-e d’incarner la parole collective du CJ. De nombreux défis attendent les jeunes durant leur mandat de deux ans (2014-2015)… à commencer par les élections de mai 2014 (régionales, fédérales et européennes). Le Conseil de la Jeunesse devra se battre pour faire entendre la voix des jeunes et défendre ses priorités, notamment en matière d’emploi, d’enseignement, de développement durable ou encore de citoyenneté. La nouvelle Assemblée Générale devra aussi faire preuve de solidarité et d’audace pour définir quelques projets concrets sur lesquels elle souhaite obtenir des résultats politiques tangibles. Les 68 jeunes de 16 à 30 ans sont dans les starting-blocks pour VOUS défendre ! Néanmoins, n’oubliez pas que le Conseil de la Jeunesse reste ouvert à tous et que son rôle est avant tout d’aller récolter la parole des jeunes sur le terrain pour ensuite la relayer au plus grand nombre. Alors, n’hésitez pas à participer et à nous donner votre avis pour enfin devenir acteur de notre société ! Joachim Wacquez intro La Garantie jeunesse européenne pour lutter contre le chômage des jeunes A chaque époque ses particularités, à chaque âge ses expériences, à chaque génération ses modes… Notre temps serait-il celui du sexe ? La question se pose naturellement lorsque l’on observe le monde dans lequel nous évoluons : que ce soit sur les panneaux publicitaires, à la télévision, sur internet, dans les films… Le sexe est partout et de plus en plus présent ! Alors que depuis le début de l’ère chrétienne ce thème a souvent été censuré, réservé à la sphère privée et méconnu des jeunes générations, nous vivons actuellement un retour du sexe à l’avant-plan de notre société. Plusieurs questions s’imposent directement à nous : Quels sont les dangers auxquels notre société sexe-pose ? Quelles implications cela peut-il avoir sur nos comportements ? La vision de la femme est-elle en danger ? Quel est le réel niveau de connaissance des jeunes par rapport au sujet ? Où et comment peuvent-ils se renseigner efficacement ? Nous vous souhaitons une bonne lecture et espérons que c’est avec beaucoup d’engouement (de plaisir ?) que vous découvrirez ce dossier qui tente de vous offrir des pistes de réflexion et informations utiles à ce sujet ! Notre enquête sur les jeunes et le sexe ! Au cours de l’année 2013, l’emploi des jeunes est devenu une priorité pour tous les décideurs politiques européens. En janvier, Laszlo Andor, Commissaire européen pour l’emploi, a prononcé un discours enflammé au Parlement européen sur la question. En mai Martin Schulz, Président du Parlement européen, a rappelé lors d’un Conseil européen : « qu’il était aussi important de sauver les jeunes que les banques. » L‘Union Européenne a fait du chômage des jeunes l’une de ses priorités et son cheval de bataille, notamment en mettant en place une initiative intitulée « Garantie jeunesse ». Cette mesure veut permettre à tous les jeunes européens de trouver un emploi, un apprentissage ou un stage dans les 4 mois qui suivent leur départ de l’école ou la fin de leur formation. Cette initiative « Garantie pour la jeunesse » contribuerait à la réalisation de trois objectifs de la stratégie Europe 2020, à savoir un emploi pour 75 % de la population âgée de 20 à 64 ans, l'abaissement du taux de décrochage scolaire à moins de 10 %, et la réduction d'au moins 20 millions du nombre de personnes touchées par la pauvreté et l'exclusion sociale. Néanmoins, en prévision du Conseil européen de juin, le Conseil de la Jeunesse avait rappelé l’importance d’investir de manière suffisante dans la Garantie jeunesse. Nous avions soutenu l’affirmation de l’Organisation Internationale du Travail qu’un investissement de 21 milliards d’euros était nécessaire pour aboutir à des résultats significatifs. De plus, nous insistions sur l’importance que des investissements supplémentaires au niveau national et régional soient consentis afin que le projet puisse être mis en œuvre de manière significative. En prélude de ce dossier sur les jeunes et le sexe, le comité de rédaction a souhaité donner la parole aux premiers concernés… les jeunes évidemment. Un sondage internet anonyme qui a récolté 1400 réponses nous a permis de mieux cerner les pratiques sexuelles des jeunes et les enjeux à cibler par rapport à leurs attentes. Ci-dessous, vous découvrirez quelques grandes tendances chiffrées révélatrices du regard porté par les jeunes d'aujourd’hui sur le sexe ! Pour une meilleure lecture des résultats, il est important de garder à l’esprit les quelques données démographiques de l’enquête. Parmi les 1400 réponses obtenues, la parité hommes-femmes est quasi parfaite : 51% de filles contre 49% de garçons. La majorité d’entre eux ont entre 18 et 24 ans (65%) avec des extrêmes allant de 14 ans à 30 ans. 60% sont en couple, dont 47% depuis plus de six mois. Une large majorité (89%) se dit plutôt hétérosexuelle, tandis que les 11% restant se répartissent équilibrement entre homosexuels et bisexuels. 1. Mon éducation sexuelle avoir reçu Seuls 61% des jeunes affirment tive et affec vie la à on ucati d’éd ule un mod re qui chiff Un AS). (EVR le l’éco sexuelle à années, devrait augmenter dans les prochaines rmais une puisqu’un récent Décret prévoit déso tous les dans ules mod ces de tion ralisa géné qui Ceux e. ndair seco t emen types d’enseign l’école l’ont ont assisté à un module EVRAS à ieure (ex : reçu soit par une association extér centre PMS le par soit ), (42% lial) fami ing Plann tement par de l’établissement (39%), soit direc n sexuelle un enseignant (19%). L’éducatio via les amis des jeunes se fait principalement de jeunes (78%) et Internet (50%). Beaucoup t qu’ils men tané spon ndu répo t ont égalemen seuls ou à avaient fait leur éducation sexuelle l’aide de livres spécifiques. A la suite de ça, nous avons eu l’occasion de rencontrer la Ministre de l’emploi de la Région bruxelloise, Mme Céline Frémault, ainsi que les services à l’emploi Actiris et Forem afin d’évoquer la mise en œuvre de la Garantie Jeunesse et la collaboration avec les acteurs de jeunesse. 4. Un jeune sur 10 a déjà fait l’amour à 14 ans ! Lors de ces rencontres, nous avons soumis 5 propositions clés que nous avons remises aux différentes personnes rencontrées : offrir des stages de qualité en respectant la charte européenne construite par les conseils de jeunes ; accompagner le jeune plutôt que de le contrôler ; développer des partenariats avec les acteurs du secteur de la jeunesse ; modifier les moyens de communication à destination des jeunes ; créer des services personnalisés et de proximité pour une meilleure information. Un dossier sur lequel le Conseil de la Jeunesse restera vigilant ! La moyenne du premier rapport sexuel se situe aux environs de 17 ans (19% à 16 ans, 17% à 17 ans et 16% à 18 ans) et ne varie pas que l’on soit une fille ou un garçon. Une partie relativement importante (18%) a eu son premier rapport sexuel après ses 18 ans. Un chiffre plus interpellant démontre que près d’un jeune sur 10 (9,8%) a déjà fait l’amour à 14 ans ou moins . Parmi les plus de 18 ans, seuls 6% affirment ne jamais encore avoir eu de rapport. Stéphanie Nowakowski 2. Le porno a la cote Une large majorité des jeun es sondés (76%) reconnaissent avoir déjà regardé un film pornographique (sur Internet ou à la télévision). Ce chiffre grimpe à 97% pour les garçons uniquement !!! Toutefois, une majorité de filles ont aussi déjà vu un porn o (57%). Chez les moins de 16 ans, ce chiffre reste élevé puisque 63% ont répondu oui… Ces chiffres ne sont cependant pas une surprise puisque le porno, aujourd’hui, est devenu hyp er accessible et gratuit via Internet. le vaccin 5. La pilule et s MST ? contre les maladie ce très ont une connaissan Les jeunes sondés de protection contre les ns relative des moye t transmissibles (MST). Si en maladies sexuellem nnu chez un moyen bien co le préservatif reste téger (96,7%), seulement pro les jeunes pour se avec un la prise de sang e qu t en sav % permet 50 ce an nfi co de et uiétant partenaire régulier inq s plu at Un résult x de la d’éviter les MST. au dic mé ritables effets montre que les vé nnus. co mé s trè t ten res pilule et du vaccin 7. Faible taux de dépistage du sida Seuls 42% des jeunes ont fait le test du dépistage pour le SIDA (45% pour les plus de 18 ans). Un chiffre relativement faible qua nd on sait que ce test est facile d’accès et pres que gratuit, et un peu inquiétant quand on sait que la maladie reste en constante augmen tation, même chez nous ! 3. Du sexe précoce et pour le plaisir Quand on demande aux jeunes ce que représente pour eux le sexe avant tout, la moitié répond « un jeu de plaisirs » et 44% y voient davantage « une preuve d’amour ». Seuls 2% perçoivent le sexe comme « une épreuve à passer ». Par ailleurs, les sondés qualifient la pratique du sexe chez les jeunes aujourd’hui comme précoce (63%), décomplexée (45%) et hypersexualisée (43%). Plusieurs personnes ont également ajouté que le sexe restait tabou chez les jeunes, principalement dans certains milieux socio-économiques ou certaines cultures, mais surtout tellement différent d’une personne à une autre qu’il faudrait probablement le qualifier de « multiple » ! 6. Des rapports non protégés à risques 73,5% des jeunes reconnaisse nt avoir déjà eu un rapport sexuel non-protégé , dont seulement un tiers (34%) avec leur part enaire régulier… ce qui nous autorise à affirmer que pour les 66% restant ayant eu un rapport non-protégé, celuici était à risques. Ce comport ement à risques tient en différentes explications selon les jeunes sondés : pour 45% c’est l’envie de ne pas mettre un préservatif qui a incité ce comportement ; dans 40% des cas l’excitation était trop forte ; 39% ont eu un rapport à risqu es après une soirée bien arrosée ; alors que 15% n’on t pas l’habitude de se protéger ! Ces chiffres sont exactement les mêmes pour les deux sexes. 5 Dossier Un objet nommé… la femme Elle est une image. Une chimère. Une méduse des textes antiques. Dans ses yeux qui paralysent, qui font rêver et qui font peur, c’est tout le machisme et le patriarcat qui imprègnent encore la société contemporaine qui se reflètent. Elle ? C’est la femme objet. Bouche entrouverte. Cheveux brillants. Poses suggestives. La femme, quand elle est représentée, n’est souvent plus un sujet qui prend sa vie en mains. Elle est transformée en objet de désir. Rassurante, souriante, belle et qui se tait. Car un objet n’a pas d’opinion. On l’utilise, on en jouit puis on le jette, une fois usé. Qu’on le veuille ou non, dans notre société, la femme est souvent considérée comme une chose ou un objet de désir, notamment quand elle est représentée dans l'espace publique. Glorifiée par la pornographie sur Internet, au centre des débats politiques sur la prostitution mais aussi au cœur des médias visuels, la femme objet fait vendre. Elle est partout. Dès qu’une télé s’allume, dès qu’un passant croise une vitrine, qu’un téléspectateur s’installe devant un film, qu’un musicien imagine son clip ou qu’un jeu vidéo se met à tourner. JEF 2 7 DÉCEMBRE 2 0 13 - JANVIER - FÉVRIER 2 0 14 Avec Internet, la femme objet connaît son heure de gloire. Sur les sites pornographiques, les plus visités sur la toile, on égrène les caractéristiques des femmes comme on le ferait pour un meuble. Table en ébène, 33 centimètres de longueur, 40 de largeur. Femme noire, 90B, cheveux longs. La femme objet, forcément uniforme, ramène toutes les autres à leur physique. C’est la personnification de cette injonction faite aux femmes depuis la petite enfance : sois belle. Si les petits garçons sont amenés à jouer dehors et à grimper aux arbres, les petites filles quant à elles s’entrainent à prendre le thé ou à changer des poupées. Les lieux publics appartiennent aux hommes, à la femme de tenir le foyer. Dans cet espace public masculin, la femme n’est que physique. Elle ne peut être qu’objet. On la siffle, on l’insulte. On lui rappelle que sa place est ailleurs. Cette femme-là s’installe peu dans les débats politiques. Elle n’intéresse pas les responsables. Pourtant, en France, elle agite les débats alors qu’un projet de loi entend punir les clients de la prostitution. D’un côté, les abolitionnistes estiment qu’une femme n’est pas un objet qu’on peut acheter et dont on peut disposer. Dans l’autre camp, on prône la liberté d’utiliser le corps des femmes sans risquer d’ennuis. Car acheter quelqu’un, voilà longtemps que ça ne dérange plus. Mais si l’esclavage a été aboli, il faudra encore du temps avant que les mentalités évoluent sur cette femme, tant elle fait aussi partie du quotidien. La femme objet, c’est de l’argent. Placée à côté de produits auxquels elle est assimilée, elle attire l’œil et rend le client disposé à sortir le portefeuille. Elle n’est pas la star de la société, elle n’est pas sacralisée, ni mise sur un piédestal. C’est le produit qui l’est. Marchandisation des corps, libéralisme effréné, patriarcat, machisme, violence à l’égard des femmes et de leurs corps. Si la femme objet est le symbole qui réfléchit toutes ces caractéristiques bien réelles de la société, et si partout on croise son regard, il ne faudrait jamais oublier qu’elle n’existe pas. Camille Wernaers entre éveil et écoute Et au niveau des consultations, comment cela se passe-t-il ? Il n’est pas toujours évident d’obtenir de bons conseils ou une écoute attentive, notamment en matière de sexualité. Des lieux existent, encore fautil en avoir connaissance. Profitons de ce dossier pour rencontrer Julie Henriet, psychologue au Planning Familial du Midi à Anderlecht. Il y a principalement cinq types de consultations, sur rendez-vous. Si elles sont payantes, un tarif réduit est possible. (1) Sociales, pour les problèmes d’école ou de logement notamment. (2) Psychologiques, assurant, selon les centres, un suivi pour les enfants, ados, couples ou familles. (3) Juridiques (droits des jeunes, dettes, etc.). (4) Gynécologiques : contraception, dépistage des IST (infections sexuellement transmissibles), suivi de grossesse, etc. Le secret professionnel permet à un mineur d’être suivi sans que ses parents ne soient jamais au courant. (5) Médiations familiales, pour résoudre des conflits avec l’aide d’une personne neutre. Qu’est-ce qu’un Centre de Planning Familial ? Tout le monde y est-il le Vous dispensez aussi des formations bienvenu ? Nous avons trois missions principales : l’accueil, les à la vie sexuelle et affective dans les consultations et les animations de prévention. N’importe écoles. Toutes les écoles bénéficientqui peut téléphoner à l’accueil ou y passer sans rendez- elles autant de ces formations ? Y a-t-il vous, gratuitement et anonymement. Il y trouvera des des choses à changer ? professionnels à même de l’aider quand ça ne va pas. On fait vraiment un travail d’accueil tout terrain : si on ne sait pas aider une personne, on la dirigera toujours vers le service adéquat. Pour les jeunes qui n’oseraient 6 Elles sont le plus souvent organisées à la demande de l’école, on ne peut pas s’imposer. Pour certaines écoles, c’est essentiel. Pour d’autres, moins. C’est important d’avoir le soutien de l’école, du PMS et des professeurs, le début d’une nouvelle sexualité ? Ce n’est plus un secret pour personne, la pornographie est partout. D’un simple clic, n’importe qui peut se retrouver sur un site pour adultes. Des sites pornographiques, sur le même principe que Youtube, envahissent la toile ; gratuits, rapides, anonymes et actualisés tous les jours, ils peuvent rapidement rendre accro. Sur les réseaux sociaux, des jeunes sont souvent confrontés aux images pornographiques que leurs amis publient. Pire, surfer sur un site quelconque peut ouvrir des publicités à caractère pornographique. Pour les adultes, il est facile de fermer la page sans y prêter attention, mais comment réagissent les jeunes adolescents face à cette industrie qui ne cesse d’en faire leur public cible? Comment arrivent-ils à prendre du recul ? Le terme « éducation par la pornographie » signifie qu’une personne va construire les bases de sa sexualité via les films X. Elle « apprendra comment faire » à travers Plannings Familiaux pas franchir la porte, www.loveattitude.be fournit plein d’infos. Mais en cas de problème, mieux vaut prendre contact. Bon à savoir, à l’accueil, des préservatifs sont à disposition gratuitement, ainsi que la pilule du lendemain (à prendre au plus vite) et des tests de grossesse coûtant à peine quelques euros. L’éducation par la pornographie sinon le message ne passe pas. Le one-shot n’a aucun sens, il faut un projet global et sur le long terme. Un certain nombre d’écoles peu touchées ont été identifiées, il s’agit surtout d’écoles professionnelles, techniques et artistiques. Désormais, elles sont ciblées prioritairement. Lors des animations, après des informations pratiques sur les plannings familiaux et la sexualité, nous initions des échanges sur les relations, les émotions, ce qu’on ressent, etc. Différents thèmes sont abordés : téléréalité, pornographie, réseaux sociaux, homosexualité, virginité, prostitution, etc. Dès le plus jeune âge, on devrait apprendre aux enfants à être conscients de leur corps, à le comprendre et à le respecter. Malgré le travail qui est fait à l’heure actuelle, les méthodes de prévention ne passent pas, on observe une recrudescence des IST, les jeunes continuent de prendre des risques. Il faudrait continuer de promouvoir des animations de qualité, à même de provoquer une véritable prise de conscience affective et d’encourager le jeune à pousser la porte du planning. Il est urgent que le politique continue de s’éveiller à l’importance de l’éducation en la matière ! Propos recueillis par Lionel Francou cet univers fictif avant de faire ses propres expériences. Le rapport à la pornographie chez les jeunes est un problème récent mais de plus en plus inquiétant. Selon une étude de la mutualité socialiste réalisée en 2008 en Belgique francophone, seuls 16% des mineurs échappent à des images pornographiques, un jeune sur 3 regarde des images à caractère pornographique au moins une fois par mois et 17% des jeunes déclarent avoir vu leurs premières images pornographiques avant l’âge de 13 ans. Les mots « sexe » et « porno » sont un des 5 thèmes les plus recherchés sur internet par les moins de 18 ans. L’accès aux nouvelles technologies réduit le contrôle des informations reçues par nos enfants et les adultes sont parfois dépassés par le problème. Bien qu’elle n’ait jamais entendu le terme d’ « éducation par la pornographie », Nathalie, est bien consciente que ses deux garçons, de 9 et 20 ans, sont directement exposés à la pornographie étant donné que celle-ci s’affiche partout, aussi bien à la télévision, que sur internet ou encore dans des publicités. Quels peuvent-être les risques d’une telle exposition pour ces mineurs ? Il en existe plusieurs. En effet, comme nous l’explique Dimitri, animateur au planning familial le SIPS, un des risques majeur est que le jeune ne fasse pas de différence entre les actes sexuels que l’on peut voir dans les films et les vraies relations sexuelles. Cela peut avoir plusieurs conséquences, en particulier si le jeune n’a, jusque-là, pas encore d’expérience sexuelle. Tout d’abord, il y a le risque de vouloir reproduire ces comportements souvent plus violents, limite bestiaux, des films, et faire face ensuite à une incompréhension chez le/la partenaire. Deuxièmement, la conséquence que Dimitri observe le plus souvent est cette « pression d’être performant ». Beaucoup de jeunes adolescents se comparent à ces acteurs de films X et pensent qu’il est normal d’avoir un sexe de 20 cm, d’avoir des rapports sexuels très longs et de tout de suite savoir comment faire. Ils développent alors un complexe qui va leur poser problème dans leur vie sexuelle. Les jeunes garçons peuvent aussi être déçus de voir que leur copine n’a pas le corps « parfait » des actrices porno et la trouver moins attirante. Dans les histoires pornographiques, la relation sentimentale est complètement nulle. Les ados peuvent alors penser qu’un acte sexuel ne nécessite plus de relation de couple et consomment le sexe comme un nouveau jeu. Même si les garçons sont plus touchés directement par la pornographie, ces problèmes peuvent également concerner les filles. Comment faire face à ce nouveau phénomène? Selon Dimitri, « bien que les codes de sécurité parentaux sur l’ordinateur soient conseillés, ils ne suffisent pas. Ils bloquent directement les sites X, mais pas toutes les publicités pornographiques qui s’ouvrent à n’importe quel moment. Le plus important, c’est le dialogue. Il est primordial d’expliquer aux jeunes que c’est du cinéma, au même titre qu’un « James Bond ». Les scènes sont coupées, rejouées, montées,… Bref, c’est du faux ! Il faut déconstruire les films avec eux et expliquer que, par exemple, la moyenne d’un rapport sexuel réel est, en réalité, moins longue. Pour les parents, il faut essayer de trouver un juste milieu, ne pas empiéter sur la vie intime de son enfant, mais rester ouvert au dialogue et présent en cas de besoin ». Elodie Gernay Le SIDA toujours très présent en Belgique ! Dans les années 1980, le virus de l’immunodéficience humaine (VIH) a fait son apparition. Qu’en est-il en Belgique aujourd’hui ? L’infection tend elle à disparaitre ? Peut-on enfin jeter nos préservatifs à la poubelle ? La prévention est-elle toujours de mise ? Cet article fait le point sur base du dernier rapport annuel de l’Institut scientifique de Santé Publique belge traitant de l’épidémiologie du sida et de l’infection à VIH en Belgique. donc toujours bel et bien présente chez nous et continue à se propager insidieusement. Quel est le profil des personnes infectées récemment ? En considérant l’évolution de la maladie en Belgique, nous constatons qu’il y a toujours eu des disparités liées au sexe. Concernant les personnes dépistées entre 2010 et 2012 il y a deux fois plus d’hommes que de femmes. Les groupes d’âges les plus représentés sont ceux de 3039 ans chez les hommes et 30-34 ans chez les femmes. Pour les modes de transmission déclarés, les hommes sont davantage contaminés suite à des contacts homo/ bisexuels et les femmes suite à des contacts hétérosexuels. En ce qui concerne la répartition géographique tous sexes confondus, la Région bruxelloise est la plus touchée, suivie par la province d’Anvers. Quel est le nombre de personnes concernées ? Qu’en est-il en matière de prévention ? En Belgique, depuis le début de l’épidémie, un total de 25879 personnes ont été diagnostiquées infectées. Parmi celles-ci, 4361 sont malades du sida et 2020 sont décédées en date du 31 décembre 2012. Durant cette même année, une moyenne de 3,4 nouveaux diagnostics par jour ont été identifiés en Belgique. L’épidémie est La Plateforme prévention SIDA organise chaque été une campagne ciblée vers les jeunes afin de les sensibiliser aux modes de transmission, de promouvoir et banaliser l’usage du préservatif. En effet, certains jeunes ont des croyances erronées et un niveau d’information insuffisant quant aux modes de transmission des infections sexuellement transmissibles et du SIDA. Il est donc utile de faire un rappel annuel en vue de valoriser l’attitude de protection lors des relations sexuelles. En matière de dépistage, depuis 2007, une augmentation régulière est observée. C’est en Région bruxelloise que cette pratique est la plus élevée, suivie de la Wallonie et de la Flandre. Toutefois, la proportion de malades découvrant leur séropositivité au moment du diagnostic est en augmentation. Chaque année lors de la Journée mondiale de lutte contre le SIDA, le 1er décembre, des actions de sensibilisation sont menées en vue de favoriser la solidarité à l’égard des personnes séropositives. Si l’importante diminution de la mortalité, liée aux nouvelles associations d’antirétroviraux, améliore considérablement l’espérance de vie des personnes infectées, cette population reste encore trop souvent victime de discriminations. En conclusion, ces données montrent que l’infection à VIH persiste dans notre pays et qu’il est essentiel de poursuivre les programmes d’information et de prévention. Le SIDA se soigne mais ne se guérit toujours pas. Le seul moyen de lutter contre sa propagation reste l'utilisation des moyens de protection. Marie-Pierre Nicolas 7 JEF 27 D ÉCEMB RE 201 3 - JANVIER - FÉVRIER 2 0 14 > Les propos tenus dans cette rubrique n’engagent que leurs auteurs Une société hypersexualisée ! Alors qu’autrefois la sexualité relevait exclusivement de la sphère privée et qu’en parler était tabou, aujourd’hui, le sexe est partout. C’est pourquoi on parle d’hypersexualisation. Si les sexologues, sociologues et autres chercheurs n’arrivent pas à se mettre d’accord sur une définition unanime du phénomène, il est tout de même évident qu’une prise de conscience générale a tout doucement lieu. A l’origine de l’hypersexualisation Les références à la sexualité sont omniprésentes, que ce soit à la télévision, à la radio, sur Internet ou dans la publicité. Il n’est désormais plus possible de regarder un clip vidéo ou une série télévisée sans être confronté à des scènes sexuellement explicites. Une fille doit être belle, sexy et surtout sexuellement disponible. Un garçon doit être fort, courageux et dominant. S’il fallait résumer le message lancé par les médias, les publicités et autres programmes télévisuels qui sculptent l’hypersexualisation de notre société, ce serait par cette simple phrase sexiste qui donne une image inégalitaire des rapports entre les hommes et les femmes. Le sexe fait vendre, le marketing le sait et s’en sert. Un mannequin de renommée qui pose entièrement nue pour un parfum Shalimar, une autre qui pose en sous-vêtements dans une position suggestive pour un déodorant Axe ou encore un homme tapissant son visage contre la poitrine d’une jeune femme pour vanter la douceur et le confort d’une mousse à raser. Les métaphores sont généralement comprises, mais l’utilisation de « stratégies axées sur le corps» dans les publicités devient bien trop systématique. Que dire des séries tv ? La sexualité fait partie intégrante des intrigues. On pense notamment à la série culte Sex and the City dont le titre dit déjà tout, ou aux séries populaires actuellement diffusées comme Game of Thrones, True Blood ou encore Californication. Les jeunes, facilement influençables, regardent et assimilent. On Faire l’amour, un connait alors le phénomène d’hypersexualisation selon lequel de « jeunes adolescents adoptent des attitudes et des comportements sexuels jugés trop précoces ». De nos jours, il serait difficile de ne pas remarquer les dérives de cette surexposition à la sexualité. Un simple aller au centre commercial suffit. Soutiens gorges rembourrés, strings, maquillages ornent les rayons destinés…aux fillettes. Les poupées autrefois sages et couvertes sont aujourd’hui affriolées de tenues provocantes et portent un maquillage prononcé. Les « tweens » (contraction de « between » et « teens »), à savoir les pré-adolescentes, les moins de 12 ans, représentent une importante part de marché qui rapporte gros. L’hypersexualisation pousse les préadolescents à grandir vite, impliquant de ce fait leur entrée prématurée dans le monde des adultes, avec l’assimilation des normes et pratiques de ces derniers. A quand une réglementation ? A quand des mesures concrètes pour enrayer ce phénomène qui prend de plus en plus d’ampleur ? En parallèle de ces questions défaitistes, il convient de conclure en soulignant une avancée dans la lutte contre l’hypersexualisation des fillettes à savoir l’interdiction des concours de beauté aux enfants de moins de 16 ans, obtenue en France il y a quelques mois. Le Conseil de la Jeunesse en a d’ailleurs profité pour interpeller les partis politiques chez nous sur ce sujet. A suivre… Marina Sargsyan POUR ou CONTRE le péage urbain ? intro Aujourd’hui à Bruxelles, un tiers des déplacements s’effectue en voiture. Au vu des kilomètres de bouchons qui s’étalent autour et dans notre capitale tous les jours, il devient urgent de réfléchir à une solution pour limiter ceux-ci. D’autres villes européennes ont déjà tenté de répondre à ce problème en mettant en place un péage urbain. Chez Inter-Environnement Bruxelles, on défend cette idée, en mettant en avant ses nombreux avantages tant pour l’activité économique que pour la population. Evidemment, cette solution doit aller de pair avec des investissements dans les transports en commun. En effet, il faut trouver une solution pour tous les automobilistes laissés aux portes de Bruxelles. Du côté de la FEBIAC, cette idée ne convainc pas, entre autres car elle semble n’avoir qu’un impact local. Une autre solution est avancée : une réforme plus globale de la fiscalité routière, notamment via une taxation au kilomètre. POUR En Belgique, la majorité des embouteillages sont concentrés autour de Bruxelles. C'est donc dans la capitale qu'il faut agir prioritairement. Mais le dispositif peut être appliqué à tous les centres urbains où cela est nécessaire. A Bruxelles, par exemple, l'accès serait rendu payant aux abords des gares et des grands quartiers de bureaux. Ces lieux attirent en effet la grande part du trafic automobile et sont pourtant très bien desservis en transport public. Le tarif du péage serait d'environ 3 euros et les bénéfices du système seraient directement investis dans les transports publics (sans modifier les taxes déjà existantes). Que des avantages! Le péage urbain La seule solution immédiate, juste et efficace pour améliorer vraiment la mobilité et partager équitablement la ville remède naturel ! Débat Depuis quelques années, aux quatre coins de l'Europe, des péages sont mis en place à l'entrée des centres-villes. Ce sont des systèmes entièrement automatisés qui lisent la plaque minéralogique ou enregistrent le signal d'une puce électronique placée sur le pare-brise. A quand en Belgique ? Évidemment, le péage fera baisser le trafic automobile. Une partie des gens qui ont le choix de leur mode de déplacement modifieront leurs habitudes. Il y aura moins de pollution et plus d'espace pour les piétons et les cyclistes. Rappelons que le péage doit dégager de l'argent pour rendre les transports en commun plus efficaces. Le péage n'est pas anti-social car, en Belgique, les personnes les moins nanties vivent précisément au cœur des villes (et pas dans des cités en banlieue) et ne sont d'ailleurs souvent pas en mesure de s'offrir une voiture. Les exemples étrangers ont démontré que l'activité économique est aussi gagnante car le péage diminue les bouchons qui coûtent cher aux entreprises. En outre, les professionnels pour qui la voiture est véritablement un outil de travail peuvent circuler plus facilement (médecins, plombiers, livreurs, taxis, etc.). Les milieux de l'automobile, FEBIAC en tête, prônent une autre solution : la taxation au kilomètre. Mais, attention! la FEBIAC est un lobby automobile : son objectif est moins de diminuer les bouchons que de booster les ventes de voitures neuves. Elle propose donc un système qui remplace toutes les taxes existantes et encourage l'achat de voitures neuves, moins polluantes. Les personnes qui n'ont pas les moyens de se payer une nouvelle auto tous les quatre ans seraient, eux, lourdement punis. Et les embouteillages continueraient... En outre, la taxation kilométrique intelligente nécessite un accord entre les trois Régions. Cela se révèle compliqué et rien ne sera mis en place avant dix ans. En attendant, on ne fait rien... Un péage urbain par contre peut être installé en quelques semaines. Rééquilibrer la balance Contrairement à la légende, l'État belge ne « gagne » pas d'argent avec les taxes sur l'automobile. Beaucoup de dépenses (infrastructures, accidents, pollution, etc.) ne sont pas couvertes par les taxes ni par les accises et doivent être financées par les impôts de tout le monde, y compris de ceux qui n'ont pas de voiture! Le péage urbain permettrait simplement de rééquilibrer la balance. Toutefois, l'enjeu principal n'est pas de rapporter de l'argent mais d'améliorer la mobilité et la qualité de l'air. En ville, l'immense majorité des déplacements est effectuée sans voiture. Pourtant, presque tout l'espace public est organisé autour de l'automobile. Avec le péage urbain, les transports en commun, les cyclistes et les piétons récupèrent la place qui leur est due. Jérôme Matagne Inter-Environnement Bruxelles, fédération de comités de quartier et de groupes d'habitants Pour terminer ce dossier sur une note plus positive, nous avons compilé pour vous quelques bienfaits du sexe pour notre santé, qui sont attestés par de nombreuses études scientifiques. Apparemment, il n’y a pas de mal à se faire du bien… En forme physiquement … A première vue, les bienfaits du sexe auxquels l’on pense le plus spontanément sont évidemment liés à notre condition physique. Le sexe, c’est une forme de sport ! Un rapport sexuel tonique permet de perdre environ 250 calories, ce qui équivaut à courir 15 minutes. De nombreux muscles du corps sont sollicités pendant les câlins, ce qui raffermit la silhouette. D’ailleurs, faire l'amour souvent serait un moyen de paraitre plus jeune selon le Dr David Weeks. Ce neuropsychologue, chercheur au Royal Hospital d’Edimbourg en Ecosse, a mené l’enquête pendant 10 ans auprès de 3 500 personnes âgées de 18 à 102 ans. Son constat est que les couples qui font l'amour au moins trois fois par semaine paraissent dix ans plus jeunes que ceux qui ne le font que deux fois par semaine. Outre le fait qu’elle a une influence positive sur notre état de santé général et augmenterait notre espérance de vie, une activité sexuelle régulière contribue particulièrement à notre santé cardiaque. Une étude britannique l’a montré en suivant 914 hommes pendant 20 ans. Ses résultats, parus dans le Journal of Epidemiology and Community Health, sont sans appel : les hommes qui font l'amour au moins deux fois par semaine diminuent de moitié leur risque de souffrir d’une attaque cardiaque par rapport à ceux qui font l'amour moins d'une fois par mois. Plus étonnant, le sexe calme les douleurs et nous permet de devenir plus résistants par rapports à celles-ci. En effet, juste avant l’orgasme, le niveau d’ocytocine dans notre corps augmente de cinq fois, ce qui provoque la libération d’endorphine et de dopamine, les hormones du plaisir et du bien-être, qui atténuent tous types de douleurs. Les célèbres maux de têtes ne devraient donc plus constituer une excuse, mais bien devenir une motivation pour faire l’amour! … Et bien dans notre tête ! L’impact du sexe ne se limite évidemment pas au niveau physique, il ne faut pas oublier son influence sur notre Dossier 8 Belge de l’Industrie Automobile et du Cycle – plutôt que de miser sur une solution qui se limiterait à proposer uniquement un impact local, la priorité est donnée est la recherche d’alternatives plus globales. C’est pourquoi la FEBIAC a récemment présenté son projet de fiscalité intelligente pour décongestionner le trafic en Belgique. mental. Une vie affective et sexuelle épanouie contribue à notre bien-être général, et nous permet aussi de faire face plus aisément à de nombreux tracas. En cette période de blocus et d’examens, les étudiants devraient d’ailleurs penser à prévoir des pauses coquines dans leur planning: elles sont un moyen efficace de calmer son stress ! Bonne nouvelle : les effets ne sont pas limités à l’apaisement directement ressenti après l’orgasme, mais dureraient au moins une semaine. Et si l’anxiété vous donne des insomnies, inutile de vous ruer sur les somnifères : les endorphines libérées dans le cerveau par le plaisir ressenti durant un rapport sexuel provoquent naturellement un relâchement du corps et de l’esprit qui devrait vous aider à trouver le sommeil. Catherine Demonty Fiscalité intelligente Péage urbain priorité à une solution plus large ! Bruxelles figure aujourd’hui parmi les villes les plus embouteillées d’Europe. Qu’il s’agisse de l’agglomération bruxelloise ou de sa périphérie, il ne se passe plus une journée sans que la circulation ne se retrouve à l’arrêt aux moments clés de l’activité économique. Ces dernières semaines, différentes propositions ont vu le jour dans le but d’enrayer l’immobilité qui gagne quotidiennement chaque usager de la route en Région Bruxelles-Capitale. D’aucuns plaident pour une utilisation renforcée du covoiturage. D’autres insistent davantage sur la nécessité d’introduire un péage urbain à Bruxelles. Du côté de la FEBIAC – Fédération Il y a peu, l'OCDE (Organisation de Coopération et de Développement Economique) a estimé que le coût économique des embouteillages, des préjudices à l'environnement et des accidents représentait 1 à 2 % de notre PIB. Plus que jamais, l’immobilité croissante constitue le plus grand défi des années à venir. En dévoilant son projet de fiscalité intelligente, la FEBIAC a souhaité apporter une contribution positive au débat sur la mobilité. Il s’agit d’un ensemble de mesures visant à améliorer la mobilité (plus fluide, plus propre et abordable pour tous) qui n’alourdira pas la charge pour les utilisateurs et réduira celle pour la société. Une taxation au kilomètre intelligente constitue un levier idéal vers une meilleure mobilité. Cependant, une telle mesure ne sera acceptée par la société que si elle satisfait à plusieurs conditions. L'une d'entre elles est la réforme de la fiscalité routière. PwC (service d’audit) s'est penché sur ces propositions pour évaluer leur faisabilité et calculer leur impact sur le budget mobilité actuel. La conclusion ? Une meilleure mobilité n'est pas nécessairement synonyme d'une hausse des coûts pour les utilisateurs et les pouvoirs publics. Voici quelques-uns des points prônés par FEBIAC : 1- Taxer (intelligemment) l'utilisation et non la possession Plus de la moitié des revenus actuels liés à la mobilité proviennent de la possession du véhicule. Un glissement vers une taxation sur l'utilisation par kilomètre parcouru selon des critères de lieu, de moment et d’impact écologique du véhicule utilisé, encourage l'utilisation du bon moyen de transport au bon moment, ce qui rend possible une baisse des coûts liés à la congestion et des coûts environnementaux. 2- Assigner (partiellement) les revenus fiscaux Si la volonté est de baser (davantage) la fiscalité routière sur l'utilisation et de lui trouver une large assise, il est crucial d'offrir à l'usager de la route des garanties sur le fait que les recettes publiques seront à tout le moins consacrées à la remise en état et à l'entretien du réseau routier. 3- Subsidier la demande de mobilité, et non l'offre Il convient de se concentrer davantage sur la qualité de l'infrastructure routière, mais il est également nécessaire d'élaborer des solutions comodales : elles sont nécessaires pour offrir des compensations et alternatives aux personnes qui ne sont pas en mesure ou ne souhaitent pas payer pour utiliser l'infrastructure routière. Christophe Dubon, Conseiller FEBIAC 9 Opinions OPINIONS Le coût CO2 du réveillon de Noël Pour vous, j’ai décortiqué le folder publicitaire Spécial Noël « Nos petits prix vous mettent en appétit » de l’hypermarché Carrefour pour préparer le repas familial tant attendu. Et voici ce que j'ai pu concocter pour huit personnes (200 g de produits à tête) avec, entre parenthèses, les kilomètres parcourus entre le pays de production et la Belgique ainsi que les kilogrammes de CO2 émis uniquement pour le transport (souvent aérien et intercontinental) de ces produits achetés. Rappelons ici que le transport aérien émet, en moyenne, 60 fois plus de CO2 que le transport par voie maritime. velouté d'asperges aux langoustines. Le légume vert nous vient directement du Pérou par avion (10500 km, 13,4 kg de CO2) et les langoustines ont été acheminées, une fois cuites, par bateau depuis Madagascar (13000 km). Après deux bonnes bouteilles de Chardonnay australien à la robe jaune pâle (21000 km), nous attaquons le plat de consistance. Bien décidé à offrir un mets exotique à mes chers convives, j'ai longtemps hésité entre le filet de kangourou australien (16700 km), le steak de zèbre d'Afrique du Sud (8900 km), et le steak de bison canadien (5600 km). J’ai finalement opté pour un contrefilet de bœuf uruguayen (11200 km, 14,3 kg de CO2), accompagné de girolles des USA (9000 km, 11,5 kg de CO2) et d’haricots kényans (6550 km, 8,4 kg de CO2) venus par avion. Le tout accompagné par un Cabernet Sauvignon chilien (14000 km), une vraie merveille dont les arômes rappellent la mûre et les fruits noirs. D'abord, pour faire joli, faisons trôner un magnifique bouquet de vingt roses au centre de la table des grands jours. La provenance de ces magnifiques fleurs est kényane et le mode de transport est aérien (6550 km, 5,2 kg de CO2). Le décorum bien planté, commençons donc par un Culture JEF 27 D ÉCEMB RE 201 3 - JANVIER - FÉVRIER 2 0 14 Arrive le dessert tant attendu. Une salade de fruits réalisée exclusivement avec les onze fruits frais en promotion à la page 79 dudit folder. Il s'agit de mangues et de papayes du Brésil, de fruits de la passion du Zimbabwe, de grenades de Californie, de « baby » ananas du Costa Rica, de caramboles de Malaisie, de sharon d’Espagne, de pepino de Nouvelle-Zélande, de physalis et de grenadillo de Colombie, et de pitahaya du Vietnam. Tous les continents sont représentés dans le même récipient. Distance cumulée ? 102000 km parcourus exclusivement par avion et une facture approximative de 16 kg de CO2 émis. Là-dessus, je débouche une bouteille de mousseux blanc de Tasmanie, une île au sud de l'Australie (20600 km). In fine, fleurs et vins compris, la distance totale parcourue par tous ces produits est de 210 000 kilomètres, plus de cinq tours du monde, avec les émissions de 68,8 kg de CO2. Cela équivaut aux émissions de CO2 d'un véhicule ordinaire parcourant la distance de 660 km, soit approximativement 25 litres d'essence pour 8 kg de nourriture ! Pourtant, un joli bouquet de houx au centre de la table, une délicieuse soupe au potiron en entrée, un plat principal à base de produits locaux, une salade de fruits moins exotique et des vins français nous permettraient de diminuer de plus de 90 pc les émissions de CO2 dues au transport, sans réel impact sur la qualité du repas de famille. Veiller à ce que nous mettons dans notre assiette fait partie des multiples petits actes citoyens que nous pouvons poser pour diminuer notre empreinte écologique et socio-économique. En cette veille de Noël, réfléchissons ensemble au sens du slogan de Carrefour : « Les prix bas, le plaisir en plus ». Pierre Ozer, Département des Sciences et Gestion de l’Environnement, Université de Liège Vos sorties cinéma pour 2014 2014 frappe à nos portes et comme toujours, le secteur cinématographique nous réserve bon nombre de sorties. Voici brièvement les awards décernés par le comité cinématographique du Jef ! Dans la catégorie ‘remake à n’en plus finir’, notre gagnant est… Godzilla ! ACTEURS PRINCIPAUX - Aaron Taylor-Johnson, Bryan Cranston et Juliette Binoche SYNOPSIS - Lorsque des monstres gigantesques menacent la sécurité du Japon et de la côte Ouest des États-Unis, un jeune officier de la marine, Ford, tente de rejoindre ses proches. Parmis eux, sa compagne, infirmière et jeune maman, et son père, ingénieur en nucléaire… Nous n’en savons pas plus pour le moment. Cependant, pour ceux qui ne connaissent pas Godzilla, sachez qu’il s’agit d’un lézard ayant muté suite à une exposition trop forte à des essais nucléaires. INSOLITE - Savez-vous qu’il s’agira déjà du 29e film sur Godzilla !!! Dans la catégorie ‘et une suite de trop’, notre vainqueur est … Fast and Furious 7 ! ACTEURS PRINCIPAUX - Vin Diesel, Paul Walker et Michelle Rodriguez. SYNOPSIS - Dominic Toretto et sa "famille" doivent faire face à un mystérieux agresseur, Ian Shaw, bien décidé à se venger de la mort de son frère tué par Dominic dans l'épisode précédent. Bref, tout est dans le titre : rapide et dangereux. Nous aurons droit à des cascades en tous genres, à des musiques endiablées et à des muscles et autres formes généreuses mises en avant. INSOLITE - Paul Walker, un des acteurs principal de la saga vient de décéder tragiquement… dans un accident de la route ! Zoom assoc' BAO-J : La Paix est en jeu ? animation, formation et évaluation des processus de coopération qui s’inscrivent chez les jeunes dans une perspective d’égalité, de justice, de mixité, de démocratie tant culturelle que sociétale, de paix et de solidarité pour tous. Axée sur le développement durable de la coopération par le jeu, l’éducation active de BAO-Jeunesse propose aux jeunes des espaces d’émancipation, de réflexion, d’expérimentation et d’expression dans un réseau associatif à finalité de partage et de mise en commun, le réseau « De Bouche à Oreille. » Parlons d’enjeux et parlons jeux. Outil d’apprentissage merveilleux de notre enfance, le jeu éveille en nous depuis toujours des étapes et des processus qui nous font grandir. Aujourd’hui encore dans un monde ultra compétitif : « Que le meilleur gagne… et que les autres perdent ! » le chemin vers la coopération permet de découvrir les éléments d’une action collective où chacun trouve une place au profit de tous. BAO-Jeunesse est une Organisation de Jeunesse (OJ) reconnue par la Communauté française dans la catégorie « service » depuis le 1er janvier 2011. Elle a pour objet la conception et la réalisation d’activités de sensibilisation, 10 Depuis bientôt trente ans, le secteur Education à la Paix est actif dans la recherche et le développement du comportement coopératif. BAO-Jeunesse, devient aujourd’hui une référence. Une collection d’outils préventifs au conflit est à votre disposition chez nous, ainsi qu’une toute nouvelle ludothèque de jeux de table coopératifs. Nous développons également des animations et des formations sur le terrain. Nous établissons alors un diagnostic des besoins et un programme adapté à vos demandes. Nos formations d’éducateurs à la paix permettent de former des encadrants mieux outillés pour animer ce cheminement du vivre ensemble. Notre cellule de développement de projets coopératifs est également à votre disposition pour étudier ensemble et mettre en œuvre avec vos équipes les analyses et les projets qui facilitent la vie en « CRACS ». Un nouveau projet à long terme « bien s’entendre pour apprendre » est actuellement en développement avec des écoles liégeoises en intervision avec le département de psychologie des groupes et des organisations de l’ULg. Accroitre le regard des enseignants et encadrants sur le groupe, c’est un peu comme ouvrir le deuxième battant d’une fenêtre entrouverte : aérer la vie en groupe, vaincre les doutes, renforcer les actes collectifs citoyens et modifier son regard sur le potentiel de chaque jeune. « La Paix aurait pu être une fleur sauvage, de ces fleurs que nul ne sème ni ne moissonne. Au contraire, la paix est un travail, c'est une tâche. Il faut faire la paix comme on fait du blé. Il faut faire la paix comme il faut des années pour faire une rose et des siècles pour faire une vigne. La paix n'existe pas à l'état sauvage. Il n'y a de paix qu'à visage humain. » La paix est une tâche, vous souhaitez avec nous devenir artisans ? Nous serons toujours heureux de « co-opérer » avec vous. Georges Nihoul Infos > http://www.bao-j.be Dans la catégorie ‘mythologie et contes’, le lauréat est … La belle et la bête ! ACTEURS PRINCIPAUX - Vincent Cassel, Léa Seydoux, André Dussolier. SYNOPSIS - Un marchand ruiné découvre le domaine de la terrible Bête et se retrouve condamné à mort pour avoir cueilli une rose. La dernière de ses six enfants, Belle, décide de se sacrifier à sa place. INSOLITE - Le rôle du père de Belle avait été attribué à Gérard Depardieu, mais celui-ci a lâché l’équipe deux semaines avant le début du tournage. Dans la catégorie ‘Come back inattendu’, le champion est … Les trois frères, le retour ! ACTEURS PRINCIPAUX - Didier Bourdon, Bernard Campan et Pascal Légitimus. SYNOPSIS - Des années après le décès de leur mère, les frères Latour sont à nouveau « réunis » par la défunte. Le trio arrivera-t-il à nouveau à atteindre le succès du premier opus et à marquer toute une génération par son humour décalé ? Voyager en Inde cet hiver sans quitter la Belgique Envie d’évasion sans prendre l’avion? Comme chaque année, le festival Europalia permet de découvrir un pays, sa culture et ses traditions à travers divers événements : des expositions, projections de films, spectacles, concerts... Cette année, c’est l’Inde qui est mise à l’honneur. Tour à tour exubérante, mystérieuse, déconcertante, à la fois fière de son riche passé et résolument tournée vers l’avenir, elle continue de fasciner petits et grands. L’une des expositions phares de cette année s’intitule justement « Indomania ». Elle aborde à travers différents médias et documents la fascination exercée par l’Inde sur les Occidentaux, depuis les premiers voyages des grands explorateurs du 16e siècle jusqu’à nos jours. Jusqu’au 26 janvier au Palais des Beaux-Arts de Bruxelles. Les Liégeois, eux, auront l’occasion de découvrir jusqu’au 5 janvier un parcours artistique autour du thème de l’eau. La Meuse ne rivalise certes pas avec les sept fleuves sacrés qui coulent en Inde, mais les artistes sont partis de l’ambiance fluviale de la ville pour nous proposer des œuvres inspirées de la force symbolique de l’eau et souligner les défis liés à la gestion de cette précieuse ressource. Pour les retardataires, l’exposition qui restera la plus longtemps ouverte est celle sur le Ramayana, l’une des grandes épopées fondatrices de la littérature hindoue. Pas de panique, il ne s’agira pas de lire les 48.000 vers qui la composent, mais bien de découvrir les aventures du Prince Rama et de la belle Sita en images, à travers de magnifiques miniatures peintes. Jusqu’au 18 mai au Musée du Cinquantenaire à Bruxelles. Europalia ce sont aussi une multitude de concerts, de spectacles de théâtre et de danse, des conférences et des projections de films. Tout le monde connait les sonorités exotiques des instruments traditionnels comme le sitar, mais à côté des grands classiques, le festival a également permis au public belge de se trémousser sur les rythmes de plusieurs DJ ayant clairement revisité les traditions musicales indiennes. Et pour les adeptes des salles obscures, Flagey et la Cinematek proposent jusqu’au 26 janvier une plongée dans cent ans d’histoire de l’industrie du cinéma indien, souvent injustement réduite aux super productions bollywoodiennes. D’ailleurs, en parlant de Bollywood, de nombreux groupes de danse belges proposeront un spectacle plein de rythme et de couleur le 25 janvier à La Tentation, à Bruxelles. Quand on vous disait qu’il y en avait pour tous les gouts… Catherine Demonty Toutes les infos pratiques : > http://www.europalia.eu/fr/home INSOLITE - Trouver un financement au film fut compliqué… Les suites ne réussissant pas souvent dans le cinéma ! Du coup, les acteurs ont dû aller puiser dans leur propre poche ! 11 CULTURE JEF 27 D ÉCEMB RE 201 3 - JANVIER - FÉVRIER 2 0 14 Projet Artistique Vincent Hénin Après avoir pris des cours de dessin au Musée de la BD, ce Bruxellois se lance dans l’infographie à l’Institut SaintLuc. Il démarre sa carrière en tant qu’illustrateur de bande-dessinée à la suite d’une rencontre avec Jacques Martin. Alors âgé de 18 ans, il présente au célébrissime auteur d’Alix quelques croquis. Après quelques lettrages et décors pour les séries de ce dernier, il se lance à 19 ans dans l’aventure des Voyages d’Alix. Cette série l’amènera à bourlinguer de pays en pays pour s’inspirer de leur histoire et de leurs décors afin de donner encore plus de réalisme à ses créations. L’album Jérusalem lui vaudra même de recevoir le Prix De l’Avenir 2002 décerné par la Chambre belge des Experts en Bande Dessinée. Ses influences artistiques sont variées, mais il reste un grand fan d’Hugo Pratt (Corto Maltese), de Cyrile Pedrosa ou encore d’André Guillard. Culture Actuellement, Vincent travaille sur différents projets graphiques tels que la mise en page de nos Mémorandums, l’illustration du JEF, des sites web… mais ce sont surtout ses projets personnels qui lui tiennent le plus à cœur. En effet, il travaille en collaboration avec un scénariste français sur une illustration d’un anti-héros maladroit destiné aux 10-12 ans. La BD devrait sortir fin 2014. Parallèlement à cela, Vincent est un touche-à-tout qui peint, dessine, crée et compose. Retrouvez ses travaux sur son site web > http://www.vhenin.be/fr/index.html musique Benjamin Lejeune, un artiste simple mais rempli de talents ! principalement dans le rock anglais/américain (Pearl Jam, Blur, John Mayer,...) et des styles un peu plus "à part" (David Bowie, Queen, Jamie Cullum, ...). La chanson française tient aussi une part importante dans la musique que j'aime écouter. Comment qualifies-tu ta musique ? J'essaie de reprendre des chansons en ajoutant ma touche personnelle tout en veillant à garder l'âme de la chanson originale... J’aurais tendance à qualifier ma musique de calme voire mélancolique avec de temps en temps quelques sursauts ! Sur scène, j’interprète souvent mes chansons en solo (guitare et voix uniquement), ce qui offre un côté plutôt intime à ma musique. Benjamin Lejeune, 27 ans, était à l’affiche de la soirée de clôture des élections du Conseil de la Jeunesse le 19 octobre 2013 au Cercle des Voyageurs à Bruxelles. Nous l’avons retrouvé pour lui poser quelques questions sur son univers musical. Rencontre… D'où t'es venue l'envie de chanter et comment as-tu appris ? Je chante depuis tout petit, mais le véritable déclic s’est produit le jour où des amis m’ont forcé à monter sur scène pour un concert improvisé. A ma grande surprise, ça m’a plu et le public semblait apprécier également… J’ai alors appris par mes propres moyens (via Internet) à jouer de la guitare et du piano. C’est très facile d’y trouver de très bonnes infos, des vidéos et des cours. Quelles sont tes influences musicales ? Mes influences sont multiples mais se concentrent 12 Quels sont tes projets actuels ? Je joue seul de temps en temps, mais je fais partie de deux groupes, l'un dans lequel nous faisons aussi des reprises dans le même style et l'autre où nous créons nos chansons à l'influence Rock bien plus prononcée. Rien n’est encore très clair pour le moment, je cherche seulement à prendre du plaisir. En tout cas, je garde les pieds sur terre et je ne cherche pas à en faire mon métier. Cela reste une passion. As-tu l'impression qu'en Fédération Wallonie-Bruxelles, les jeunes groupes/ chanteurs sont soutenus ? Je dois dire que mon avis est peu étayé, mais je sais de la part d'amis qui sont dans ce milieu que c'est assez difficile et qu'il faut plutôt se débrouiller soi-même... Certes, il existe quelques concours et labels alternatifs, mais cela reste compliqué de percer dans cet univers. propos receuillis par Joachim Wacquez Culture Jef est une publication trimestrielle gratuite du Conseil de la Jeunesse > www.conseildelajeunesse.be Éditeur responsable Laurent Fastrez et Monique Joly-Misenga Boulevard Léopold II, 44 – 1080 Bruxelles [email protected] Rédacteur en chef Joachim Wacquez 02/413.28.98 ou [email protected] Ont collaboré à ce numéro Catherine Demonty, Jérôme Depauw, Christophe Dubon, Lionel Francou, Elodie Gernay, Alain-Yves Lamberts, Jérôme Matagne, Thomas Naessens, Marie-Pierre Nicolas, Georges Nihoul, Stéphanie Nowakowski, Pierre Ozer, Marina Sargsyan, Joachim Wacquez, Camille Wernaers. Illustrations Vincent Hénin, Tom Grimonprez. Conception graphique Abrakam www.abrakam.com Mise en page Jen Berger Distribution et abonnements Lee Baudelet 02/413.29.30 ou [email protected] Pour soutenir le projet : 001-1044996-91 Imprimé à 17.500 exemplaires à l’imprimerie Sodimco à Bruxelles. Avec le soutien du gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles.