Note de synthèse - Fédération Nationale des Orthophonistes

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Note de synthèse - Fédération Nationale des Orthophonistes
Paris, le 07 novembre 2011
Cher(e) collègue,
Notre Fédération se bat depuis plus d’un demi-siècle pour la reconnaissance de notre formation
initiale à son juste niveau.
Quelques dates en témoignent :
1955 : à l’initiative des pionniers de la discipline, création des premiers enseignements d’orthophonie
dans les facultés de médecine. Les études d’une durée de trois ans, sont sanctionnées par un
diplôme d’université : « l’attestation d’études d’orthophoniste ».
1964 : grâce au travail de Madame Suzanne Borel-Maisonny et de toute son équipe, adoption du
statut légal de la profession et création du premier diplôme national, le Certificat de Capacité
d’Orthophoniste (CCO).
ère
1972 : sous la présidence de Pierre Ferrand, aboutissement de la 1
réforme des études
d’orthophonie. Cette dernière renforce le contenu théorique de la formation. Elle répond à la parution
de la liste des actes d’orthophonie.
ème
1986 : sous la présidence de Jacques Roustit, finalisation de la 2
réforme des études initiales. La
formation passe à quatre années universitaires dans 13 centres de formation habilités. Le mémoire de
recherche est institué. La dimension universitaire de la formation est consacrée. Cette réforme des
er
études répond à la parution du 1 Décret de compétences fixant la liste des actes et des domaines de
compétences de l’orthophoniste.
ème
1997 : 3
réforme des études. Cette dernière met l’importance de l’enseignement et la recherche en
avant. Elle définit le rôle et la mission de l’orthophoniste. Elle précise les quatre composantes de la
formation : connaissances fondamentales, enseignements spécifiques, mémoire de recherche,
formation pratique. Cette réforme répond à la parution de l’élargissement du Décret de compétences
des orthophonistes de 1992 qui introduit la rééducation tubaire, le bégaiement, la prévention et la
guidance parentale dans notre pratique.
2002 : actualisation du Décret de compétence, de la Nomenclature et de la Convention nationale,
modifiant profondément les conditions de l’exercice professionnel et surtout apportant une véritable
reconnaissance au rôle et à la mission préventive, diagnostique et thérapeutique de l’orthophoniste.
Cet élargissement des compétences et des responsabilités de l’orthophoniste aurait dû être suivi
d’une réforme des études pour les intégrer à la formation initiale existante.
31 mars 2011 : après plusieurs années de réunions régulières du groupe de travail constitué, à
l’initiative de la FNO, des représentants des professionnels, des étudiants, des chercheurs et des
directeurs des centres de formation, ainsi que d’un long travail de réingénierie du diplôme, le Ministère
de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche prend position pour la reconnaissance de la
formation initiale des orthophonistes au niveau du grade de Master.
Ce jour-là, l’ensemble des représentants de la profession s’est félicité de la position du Ministère de
l’Enseignement Supérieur et de la Recherche, se réjouissant que les travaux concernant le référentiel
« métier », le référentiel « compétences », et le travail en cours sur le référentiel « formation » aient
permis de démontrer que le niveau Master était celui qui devait autoriser l’exercice de la profession
d’orthophoniste.
Ce niveau de reconnaissance répondrait en effet à la parution du Décret de compétence de 2002 et à
la réactualisation de la Nomenclature qui a profondément modifié les conditions de l’exercice
professionnel et apporté une véritable reconnaissance du rôle et de la mission préventive,
diagnostique et thérapeutique de l’orthophoniste.
Il répondrait ainsi à l’exigence de qualité demandée à l’exercice de la profession d’orthophoniste au
quotidien et permettrait son évolution avec un accès à la recherche clinique en orthophonie.
6 octobre 2011 : la profession unie demande au Ministère de la Santé de se prononcer.
Fédération Nationale des Orthophonistes – www.orthophonistes.fr
145 bd de Magenta – 75010 Paris
Tél. 01 40 35 63 75 – Fax. 01 40 37 41 42 – [email protected]
Paris, le 07 novembre 2011
28 octobre 2011 : la réponse des ministères de l’Enseignement Supérieur et de la Santé plonge la
profession toute entière dans un profond désarroi : le gouvernement vient d’inventer l’orthophonie à
deux vitesses !
En effet, un projet tout à fait inacceptable et irresponsable vient de voir le jour. Cette réforme, si elle
devait aboutir, aurait pour conséquences :
En termes d’études :
 Une formation amputée : de 270 ECTS actuels, la formation de la grande majorité des
orthophonistes passe à 240 ECTS : 30 ECTS de moins = l’équivalent d’un semestre de formation de
moins.
 Une absence de reconnaissance au grade Master : le niveau Master 1 n’existe pas dans le
processus de Bologne L-M-D, et ne correspond à aucun grade universitaire.
 Une pénalisation pour la mobilité des orthophonistes en Europe et dans le monde : le Master
1 est un niveau intermédiaire qui rend impossible toute reconnaissance commune entre les diplômes
d’orthophoniste – logopède – speech therapist, au sein de l’Europe et avec les pays nord-américains :
le travail au sein du CPLOL (Comité Permanent de Liaison des Orthophonistes – Logopèdes de
l'Union Européenne) et avec le Québec n’a plus de sens.
 Un accès à la recherche toujours aussi difficile.
En termes d’exercice professionnel:
 Une profession à deux vitesses : cette décision entraîne de fait une hiérarchisation au sein de la
profession.
 Une diminution du champ de compétences de la majorité des orthophonistes.
 Une diminution de l’offre de soins orthophoniques de qualité à proximité du patient : les
prises en charges spécifiques seront préférentiellement déterminées en établissements et en centres
spécialisés, créant encore plus de disparité dans l’accès aux soins sur tout le territoire.
 Une porte ouverte à la création de sous métiers de rééducation.
En tout état de cause :
 La mort de l’orthophonie telle que nous l’avons créée et développée depuis 1964.
 La perte de la qualité des soins orthophoniques et de l’offre de soins de proximité pour tous
nos patients.
Soit :
 10 000 enfants porteurs d’un handicap sensoriel, génétique ou mental,
 400 000 enfants souffrant de retard de langage,
 720 000 enfants ou adolescents atteints d’un « dys »,
 200 000 personnes victimes d’un AVC,
 19 000 personnes atteintes d’un cancer du larynx,
 143 000 personnes présentant une maladie de Parkinson,
 303 000 personnes souffrant d’une déficience auditive profonde ou totale,
 860 000 personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer,
 Et bien d’autres encore…
Nous ne pourrons accepter que ces personnes restent sur le bord de la route !
Nous voulons pouvoir continuer à soigner nos patients, à les accompagner ainsi que leur entourage,
au plus proche de chez eux, afin de leur donner ou de leur rendre langage et communication,
fondement de toute humanité et de dignité.
Restons vigilants et prêts à nous battre pour la survie de notre profession !
Nicole Denni-Krichel
Présidente de la Fédération Nationale des Orthophonistes
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