Dépenses militaires, production et transferts d`armes
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Dépenses militaires, production et transferts d`armes
Luc Mampaey et Christophe Stiernon Dépenses militaires, production et transferts d’armes Compendium 2015 LES RAPPORTS DU GRIP 2016/2 Introduction Table des matières Introduction3 Les sources et les méthodes 1. Les dépenses militaires 2. La production d’armements 3. Les transferts d’armements conventionnels majeurs 4. Les transferts d’armes légères et de petit calibre (ALPC) 5. Conventions monétaires Les dépenses militaires dans le monde 1. Tendances générales 2. Analyse régionale 3. Les États les plus dépensiers en 2014 La production d’armements dans le monde 1. Un nouveau tassement du chiffre d’affaires en 2014 2. Militarisation de la sécurité et élargissement des périmètres d’activités 3. « Bénéfices » attendus de la guerre en Syrie et anticipations des marchés Les transferts internationaux d’armements conventionnels 1. Tendances générales 2. Principaux importateurs et exportateurs 3. Analyse régionale 4. Valeur financière du commerce mondial des armements Les données et statistiques publiées dans ce rapport sont une synthèse des données et statistiques relatives aux dépenses militaires mondiales, à la production et aux transferts internationaux d’armements conventionnels publiées au cours de l’année 2015. Les références de ce rapport sont principalement les publications et les bases de données du Stockholm International Peace Research Institute (SIPRI) à Stockholm et de Small Arms Survey (SAS) à Genève, complétées par des statistiques socioéconomiques extraites des bases de données d’Eurostat, de l’OCDE, de la Banque mondiale ou d’autres producteurs de données. Dans tous les cas, les sources et leurs hyperliens sont clairement indiqués. 5 5 6 7 8 9 11 11 12 18 Ce Compendium 2015 annule et remplace toutes les données contenues dans les versions antérieures. Il est une analyse condensée des tendances en matière de dépenses militaires, de production et de commerce des armes. Il propose des faits et des statistiques de base directement exploitables par le lecteur et régulièrement mis à jour sur le site Internet du GRIP1. Pour le lecteur qui souhaite approfondir une thématique, il est également un outil précieux qui facilitera l’accès et la compréhension des bases de données plus complètes du SIPRI ou d’autres organisations. 21 21 23 Le Stockholm International Peace Research Institute (SIPRI) 24 Le SIPRI a été créé à l’initiative du parlement suédois en 1966 afin de commémorer 150 ans d’une paix ininterrompue pour la Suède. Un couple exceptionnel en aura marqué les premières années, en se succédant à la tête du premier conseil d’administration. Alva Myrdal tout d’abord : écrivaine, successivement diplomate, parlementaire et membre du gouvernement suédois, elle sera nommée en 1962 représentante de la Suède à la Conférence sur le désarmement à Genève. Chef de file des pays non alignés, elle exercera dès ce moment une pression permanente sur les deux superpuissances pour les amener sur la voie de mesures concrètes en faveur d’une réduction et du contrôle des armements. Cette ténacité sera récompensée par le prix Nobel de la Paix en 1982. Inlassable militante pour la paix, mais également convaincue de la nécessité d’aborder la lutte pour la paix et le désarmement selon une méthode rigoureuse, elle contribua à faire rapidement du SIPRI une référence internationalement reconnue. Son mari, Gunnar Myrdal, économiste engagé, de réputation internationale et lauréat du Prix de la Banque de Suède en mémoire d’Alfred Nobel en 1974, lui succédera à la présidence du SIPRI de 1968 à 1973. 29 29 30 32 39 Les transferts internationaux des armes légères et de petit calibre 41 1. Les tendances en matière de commerce des ALPC en 2012 42 2. La Belgique, premier exportateur européen d’ALPC de type militaire 45 3. La valeur annuelle des transferts internationaux autorisés des ALPC, de leurs pièces détachées, accessoires et munitions 45 Le SIPRI publie depuis 1969 un annuaire, le SIPRI Yearbook, qui est devenu un ouvrage de référence aussi bien pour les gouvernements que pour les organisations non gouvernementales et les milieux académiques. Les données statistiques et séries historiques sont en outre disponibles et libres d’accès sur le site Internet du SIPRI : www.sipri.org Annexes49 1. Lien direct : www.grip.org/fr/node/1715 3 Small Arms Survey (SAS) Small Arms Survey est un programme de recherche indépendant situé au sein de l’Institut de hautes études internationales et du développement de Genève, en Suisse. Il constitue la principale source d’informations publiques sur tous les aspects relatifs aux armes légères et de petit calibre et à la violence armée, ainsi qu’un centre de ressources pour les gouvernements, les décideurs politiques, les chercheurs et les acteurs engagés dans ce domaine. Créé en 1999, le projet est soutenu par le Département fédéral suisse des Affaires étrangères et bénéficie également de la contribution des gouvernements de plusieurs autres pays. Les sources et les méthodes 1. Les dépenses militaires Rapport du GRIP 2016/2 | Dépenses militaires, production et transferts d’armes - Compendium 2015 Parmi ces divers travaux et publications, Small Arms Survey édite en particulier une revue annuelle des questions liées à la problématique internationale des armes légères, telles que la production, les stocks, le courtage, les transferts légaux et illicites, etc. Cette annuaire est traduit depuis plusieurs années en français par le GRIP et disponible sur demande. www.smallarmssurvey.org 4 Les données et informations relatives aux dépenses militaires dans le monde abordées dans ce rapport sont extraites des bases de données en ligne du Stockholm International Peace Research Institute (SIPRI) et du SIPRI Yearbook 2015, chapitre 9, Military expenditure. Elles sont établies par le SIPRI selon une méthodologie rigoureuse sur la base des informations fournies par les gouvernements et les organisations internationales (OTAN, FMI, OCDE, PNUD)2. Lorsque les données officielles ne correspondent pas à la définition des dépenses militaires du SIPRI, ou lorsque les séries temporelles sont incomplètes, fragmentaires ou inexploitables, le SIPRI procède à une estimation en supposant que le taux de variation pour ce pays est identique à celui de la région à laquelle il appartient. Lorsqu’une estimation raisonnable est impossible pour un pays donné, aucun chiffre n’est affiché et ce pays est exclu du total. Parmi les pays ainsi exclus figurent Cuba, la Corée du Nord, l’Érythrée, l’Ouzbékistan, le Turkménistan et la Somalie. Les données sont également absentes pour les pays qui n’ont pas de forces armées. C’est par exemple le cas du Costa Rica, dont les faibles dépenses d’armement nécessaires à l’équipement de la police et des garde-côtes représentent moins de 0,05% de son PIB. Les données publiées par le SIPRI, en raison de leur méthodologie prudente et rigoureuse, sous-estiment probablement le niveau réel des dépenses militaires mondiales. Il convient également de garder à l’esprit que les dépenses publiques concourant à l’effort de défense ne sont pas nécessairement toutes inscrites au budget de la défense, mais peuvent être couvertes par d’autres postes du budget de l’État. Aux États-Unis par exemple, les dépenses pour la « défense nationale » (titre 050 du budget de l’État) sont composées du budget du département de la défense (DoD) (titre 051 du budget) mais également des dépenses nucléaires à vocation militaire inscrites au budget du département de l’Énergie (DoE) (titre 053 du budget) ainsi que de certaines dépenses militaires engagées par d’autres départements fédéraux tels que la Sécurité intérieure (Homeland Security), la Justice ou le FBI (titre 054 du budget)3. 2. Pour une explication de la méthodologie, voir : www.sipri.org/research/armaments/milex/milex_database/copy_of_sources_methods 3. Pour une explication technique du budget militaire des États-Unis, voir Luc Mampaey, Les premiers budgets militaires de Barack Obama : un changement dans la continuité, Note d’Analyse du GRIP, 17 février 2010, www.grip.org/fr/node/169 5 3.Les transferts d’armements conventionnels majeurs Rapport du GRIP 2016/2 | Dépenses militaires, production et transferts d’armes - Compendium 2015 Le SIPRI inclut dans sa définition des dépenses militaires toutes les dépenses de personnel (salaires, pensions et services sociaux du personnel civil et militaire), d’acquisition d’équipement, de recherche et de développement, d’opérations et de maintenance, de construction d’infrastructures, d’activités spatiales militaires et d’assistance militaire à l’étranger engagées par les ministères de la Défense ainsi que par les agences gouvernementales engagées dans des projets militaires. Par contre, sont exclues de la définition les dépenses engagées par des forces armées non gouvernementales ainsi que les dépenses liées à des activités militaires passées (notamment les pensions aux vétérans, coûts de la démobilisation et de la reconversion d’infrastructures, démantèlement et destruction d’armes), ce qui peut induire une différence significative pour certains pays. 6 Les données et informations relatives aux transferts internationaux d’armements conventionnels sont extraites des bases de données en ligne du Stockholm International Peace Research Institute (SIPRI) et couvrent la période de 1950 à 2014 inclus. Les statistiques du SIPRI, bien que d’une très grande rigueur, doivent être utilisées avec prudence en raison de la méthodologie utilisée, souvent mal comprise par le public, les médias et de nombreux chercheurs : les chiffres publiés sont des indicateurs de tendance (Trend Indicator Value, TIV) établis selon une grille de prix propre au SIPRI. Le TIV est basé sur une estimation du coût de production unitaire d’un ensemble de types d’armes de référence. Lorsque le prix d’un armement n’est pas connu, il est estimé par comparaison avec les caractéristiques et l’année de production d’un armement comparable. Un armement d’occasion qui a déjà servi dans des forces armées est estimé à 40% du prix d’un armement neuf. Un armement qui a fait l’objet d’une révision ou mise à niveau majeure reçoit une valeur correspondant à 66% de celle d’un équipement neuf4. Toutes les données relatives aux dépenses militaires présentées dans ce rapport sont extraites de la banque de données SIPRI Military Expenditure Database qui couvre 171 pays sur une période allant de 1988 à 2014. Les données sont présentées en devises nationales à prix courants, en dollars américains aux prix et taux de change de 2011, ainsi qu’en pourcentage du produit intérieur brut. La base de données du SIPRI sur les dépenses militaires est gratuite et accessible à l’adresse suivante : www.sipri.org/research/armaments/milex/milex_database 2. La production d’armements Le TIV ne représente donc pas une valeur financière réelle des ventes d’armes, mais a pour objectif d’établir une unité commune pour la mesure de l’évolution dans le temps des flux d’armements entre les pays et les régions. Le TIV ne peut donc en aucune manière être comparé avec, par exemple, le produit intérieur brut ou les chiffres des exportations contenus dans un rapport gouvernemental. Une section de ce Compendium est consacrée aux principaux groupes industriels de production d’armement dans le monde. Des données relatives à ces groupes sont également publiées dans les annuaires du SIPRI. Toutefois, nous retiendrons dans cette publication les données relatives aux cent premiers producteurs mondiaux d’armements publiées par la revue spécialisée Defense News. L’unique raison de ce choix est que les données de Defense News sont disponibles plus tôt que celles du SIPRI (les données publiées dans le dernier SIPRI Yearbook 2015 se rapportent à l’exercice 2013, tandis que celle de Defense News portent sur 2014). Il n’y a toutefois pas de divergences majeures entre les classements du SIPRI et ceux de Defense News. Les tableaux et les graphiques contenus dans ce rapport sont construits à partir des données extraites de la SIPRI Arms Transfers Database qui couvrent, pour 120 pays ou organisations, les transferts d’armements conventionnels effectués entre 1950 et 2014. La base de données du SIPRI sur les transferts d’armes est gratuite et accessible à l’adresse : www.sipri.org/databases/armstransfers/armstransfers. Les statistiques du SIPRI concernent les « armements conventionnels majeurs » (major conventional weapons) répartis en une dizaine de catégories : aéronefs, systèmes de défense anti-aérienne et sous-marine, véhicules blindés, artillerie, systèmes radar, missiles, navires, moteurs, satellites et autres. Par contre, les transferts de technologies ou de services ainsi que certains équipements – dont les armes légères et de petit calibre, les pièces d’artilleries d’un calibre inférieur à 100mm ainsi que les munitions – sont exclus des statistiques du SIPRI. Les chiffres d’affaires des cent principaux groupes de l’armement dans le monde sont exprimés en millions de dollars des États-Unis (USD), aux prix courants. Les conversions en dollars du chiffre d’affaires des firmes non américaines sont effectuées en utilisant le taux de change de la fin de l’exercice fiscal. Les archives relatives au Top 100 des groupes de l’armement dans le monde depuis 1998 sont disponibles dans la rubrique « Chiffres clés » sur le site Internet du GRIP : www.grip.org/fr/node/1715. 4. Pour une explication de la méthodologie, voir : www.sipri.org/databases/armstransfers/background 7 4. Les transferts d’armes légères et de petit calibre (ALPC) Enfin, SAS précise qu’en raison de l’absence de données relatives aux munitions d’armes légères dans les sources traditionnelles8, et considérant la demande civile négligeable, les chiffres présentés se basent sur les registres des marchés publics qui ont pu être identifiés. Rapport du GRIP 2016/2 | Dépenses militaires, production et transferts d’armes - Compendium 2015 L’édition 2015 du Compendium consacre, pour la troisième fois, un chapitre aux transferts internationaux autorisés des armes légères et de petit calibre (ALPC), de leurs pièces détachées, accessoires et munitions. 8 5. Conventions monétaires Les données et informations relatives aux ALPC, leurs pièces détachées, accessoires et munitions sont extraites des bases de données en ligne du Small Arms Survey5, de certaines de leurs notes de recherche, et des chapitres pertinents des annuaires sur les armes légères de 2009 à 2015. Les dépenses militaires issues des bases de données du SIPRI sont exprimées en dollars, aux prix et taux de change de 2011. Lorsque des données exprimées en devises de pays non membres de la zone euro sont converties en euros, elles le sont aux taux de change moyens annuels publiés par Eurostat. Small Arms Survey (SAS) a lancé en 2009 une étude de grande envergure réalisée sur une période de quatre ans, afin d’estimer la valeur mondiale des transferts internationaux des armes légères et de petit calibre, de leurs pièces détachées, accessoires et munitions. Pour réaliser ce projet, des données et informations provenant de plusieurs sources ont été compilées. Parmi celles-ci figurent la base de données des Nations unies sur les statistiques commerciales des produits de base (UN COMTRADE), le registre des armes conventionnelles des Nations unies ainsi que de rapports nationaux et régionaux tel que le rapport annuel du COARM établi en application du point 8 du dispositif de la Position commune de l’Union européenne en matière d’exportation d’armement, ou encore la base de données du NISAT6. C’est la comparaison et l’interprétation de ces diverses sources qui ont permis à SAS d’établir ses propres données. Les chiffres d’affaires des groupes de l’armement sont exprimés en dollars, aux prix courants. Les transferts d’armements conventionnels ne sont pas exprimés en valeurs monétaires ; leur évolution dans le temps et selon les pays et régions est représentée par un indicateur de tendance (Trend Indicator Value, TIV), comme expliqué au point 1.3 ci-dessus. En raison de l’opacité qui entoure le commerce des armes légères et de petit calibre, de leurs pièces détachées, accessoires et munitions, SAS fait preuve d’une très grande prudence dans l’estimation de ces données. En conséquence, les chiffres avancés doivent le plus souvent être considérés comme des estimations minimales, vraisemblablement inférieures à la réalité. Du fait de l’absence de données pour certaines catégories d’armes, SAS a procédé par extrapolation pour établir les estimations de certaines données, plus particulièrement pour ce qui concerne les armes légères, leurs munitions et leurs composants. Le principe est de partir des données d’un échantillon de pays et d’effectuer des déductions plausibles7 pour parvenir à une estimation de données. 5. Les bases de données du Small Arms Survey sur les transferts internationaux des armes légères et de petit calibre, de leurs pièces détachées, accessoires et munitions sont gratuites et accessibles à l’adresse suivante www.smallarmssurvey.org/weapons-and-markets/transfers.html 6. Le NISAT (Norwegian Initiative on Small Arms Transfers) est une initiative commune du Peace Research Institute Oslo (PRIO), de la Croix-Rouge norvégienne et de Norwegian Church Aid visant à fournir des informations sur les transferts d’ALPC. Voir < www.nisat.org 7. En considérant que pour des « pays similaires » les transferts internationaux sont équivalents, et, a contrario, que si une différence existe, elle est due à un facteur spécifique. 8. UN Comtrade, registre de l’ONU, rapports nationaux et régionaux. 9 Les dépenses militaires dans le monde 1. Tendances générales Selon le SIPRI, les dépenses militaires mondiales pour l’année 2014 sont estimées à 1 776 milliards USD au prix courant, ce qui correspond à 1 719 milliards USD aux prix et taux de change de 2011. Les dépenses militaires mondiales de l’année précédente (2013) s’élevaient, à titre de comparaison, à 1 726 milliards USD (aux prix et taux de change de 2011), soit une baisse de 0,4%. Il s’agit de la troisième année de baisse consécutive. Les dépenses militaires mondiales de 2014 correspondent à 2,3% du PIB mondial, soit environ 245 USD par habitant. Graphique 1. Dépenses militaires mondiales : les États-Unis, l’Union européenne et le reste du monde. De 1988 à 2014 (en milliards de dollars, aux prix et taux de change de 2011) 1800 1700 1600 1500 1400 1300 1200 1100 1000 900 800 700 600 500 400 300 200 100 0 rupture statistique Reste du monde États-Unis Union européenne 2014 2013 2012 UE 28 2011 2010 2009 2008 2007 UE 27 2006 2005 2004 2003 2002 2001 UE 25 2000 1998 1997 1996 1995 1994 1993 1992 1991 1990 1989 1988 12 1999 UE 15 UE Source : traitement GRIP, sur la base de SIPRI Military Expenditure Database Note : rupture statistique en 1991, en raison de l’absence d’estimation fiable pour la Russie. À noter également que le périmètre de l’Union européenne a évolué au cours de la période. Dans ce graphique, les pays ne contribuent au total de l’UE qu’à partir de l’année de leur adhésion. 11 12 57,3% Italique = plus de 10% du chiffre total consistent en des estimations pour les pays dont les données sont manquantes. Source : traitement GRIP, sur la base de SIPRI Military Expenditure Database 181,2 Moyen Orient 115,2 123,4 130,1 130,7 136,7 142,3 147,2 156,5 172,2 196,3 -3,7% 22,1 22,7 21,4 21,9 22,1 22,6 23,6 24,3 25,5 23,5 Europe Centrale 24,0 98,4% -8,7% 269,6 93,9 102,1 266,4 273,1 94,2 90,0 280,4 286,7 78,6 73,1 298,3 308,3 72,0 70,0 302,0 296,0 64,1 57,9 51,5 Europe Orientale 293,3 291,8 Europe de l'Ouest 26,2% 71,8% 6,6% 385,6 391,1 388,8 392,4 387,4 394,0 403,9 396,3 385,6 375,3 366,8 Europe 28,0 29,5 27,6 27,8 28,8 29,3 29,0 27,0 26,2 24,7 23,4 Océanie 40,5% 65,9 345,1 328,7 65,0 63,7 311,7 296,7 63,2 62,9 279,8 265,2 61,7 60,9 259,3 233,2 53,0 48,4 46,9 Asie de l'Est 204,6 46,2 191,3 Asie Centrale et du Sud 222,2 62,2% 439,0 423,2 403,0 387,8 371,5 356,2 349,1 313,2 296,8 276,3 260,9 Asie et Océanie 47,7% -0,3% 627,4 67,3 71,7 596,0 636,4 72,6 68,8 691,2 731,8 65,1 66,3 740,9 723,9 62,2 59,4 670,8 624,6 54,4 51,9 48,6 Amérique du Sud 607,4 597,6 Amérique du Nord 90,0% 4,0% 705,1 10,4 9,8 677,5 718,0 9,0 8,5 768,5 804,8 7,8 7,5 814,7 793,1 7,0 6,3 736,6 685,2 6,2 5,6 664,8 5,1 651,3 Amérique Amérique Centrale et Caraïbes 65,7% 30,1 27,2 26,0 24,1 23,7 22,5 21,3 20,9 18,7 18,3 16,4 Afrique sub-saharienne 91,2% 144,4% 20,1 19,2 50,2 46,5 43,9 17,9 40,4 16,3 15,2 38,9 34,6 12,1 32,5 11,1 10,1 31,0 8,5 1749,7 1741,8 1715,2 27,2 26,2 7,9 7,9 21,2% 1776,2 1719,5 1725,9 2013 2012 2011 2010 24,3 Afrique du Nord Moyen-Orient = [Arabie saoudite, Bahreïn, Égypte, Iran, Irak, Israël, Jordanie, Koweït, Liban, Oman, Qatar, Syrie, Turquie, Émirats arabes unis, Yémen]. Afrique 1607,8 Europe = Europe de l’Ouest [Allemagne, Autriche, Belgique, Chypre, Danemark, Espagne, Finlande, France, Grèce, Islande, Irlande, Italie, Luxembourg, Macédoine, Malte, Norvège, Pays-Bas, Portugal, Royaume-Uni, Suède, Suisse] + Europe centrale [Albanie, Bosnie-Herzégovine, Bulgarie, Croatie, Estonie, Hongrie, Lettonie, Lituanie, Macédoine, Monténégro, Pologne, Roumanie, Serbie, Slovaquie, Slovénie, République tchèque] + Europe orientale [Arménie, Azerbaïdjan, Biélorussie, Géorgie, Moldavie, Russie, Ukraine]. 1524,8 1466,0 Asie et Océanie = Asie centrale [Kazakhstan, Kirghizstan, Tadjikistan, Turkménistan, Ouzbékistan] + Asie de l’Est [Brunei, Cambodge, Chine, Indonésie, Japon, Corée du Nord, Corée du Sud, Laos, Malaisie, Mongolie, Myanmar (Birmanie), Philippines, Singapour, Taiwan, Thaïlande, Vietnam] + Asie du Sud [Afghanistan, Bangladesh, Inde, Népal, Pakistan, Sri Lanka] + Océanie [Australie, Fidji, Nouvelle-Zélande, Papouasie-Nouvelle-Guinée]. 1418,5 Monde Amériques = Amérique du Nord [Canada, USA] + Amérique centrale [Belize, Costa Rica, El Salvador, Guatemala, Honduras, Mexique, Nicaragua, Panama] + Amérique du Sud [Argentine, Bolivie, Brésil, Chili, Colombie, Équateur, Guyane, Paraguay, Pérou, Uruguay, Venezuela] + Caraïbes [Bahamas, Barbade, Cuba, Haïti, Jamaïque, République dominicaine, Trinidad et Tobago]. 2008 2007 Afrique = Afrique du Nord [Algérie, Libye, Maroc, Tunisie] + Afrique subsaharienne [Afrique du Sud, Angola, Bénin, Botswana, Burkina Faso, Burundi, Cameroun, Cap Vert, Congo (RDC), Congo (Rép.), Côte d’Ivoire, Djibouti, Guinée équatoriale, Érythrée, Éthiopie, Gabon, Gambie, Ghana, Guinée, Guinée-Bissau, Kenya, Lesotho, Liberia, Madagascar, Malawi, Mali, Mauritanie, Maurice, Mozambique, Namibie, Niger, Nigeria, Ouganda, République centrafricaine, Rwanda, Sénégal, Seychelles, Sierra Leone, Somalie, Soudan, Swaziland, Tanzanie, Tchad, Togo, Zambie, Zimbabwe]. 2006 2005 Nous suivons la classification régionale du SIPRI qui a été modifiée dans l’édition 2015 du Yearbook. La Turquie passe de la région Europe (sous-région Europe de l’Ouest et centrale) vers le Moyen-Orient (SIPRI Yearbook 2015, p. 344, note n°3). La nouvelle classification régionale est la suivante : En milliards de dollars, aux prix et taux de change de 2011 9. 2009 Entre 1998 et 2011, la tendance était à une augmentation générale des dépenses militaires mondiales mais avec d’importantes variations selon les pays et les régions – Afrique, Amériques, Asie et Océanie, Europe et Moyen-Orient – et sous-régions9. Depuis 2012, la tendance globale est à une diminution des dépenses militaires dans le monde, tirée par une baisse continue des dépenses militaires en Europe occidentale et en Amérique du Nord. En 2014, l’Amérique du Sud enregistre également une légère baisse de 1,3%. Tableau 1. Dépenses militaires mondiales, par régions, 2005-2014 Rapport du GRIP 2016/2 | Dépenses militaires, production et transferts d’armes - Compendium 2015 Nous avons observé les variations des dépenses militaires, par région et par pays, en prenant pour référence l’année 2005. La comparaison s’effectue donc sur une série de dix années (tableau 1). 1745,4 2014 2014 2. Analyse régionale (courant) % variation 2005-2014 L’année 2014 confirme le changement dans la répartition des dépenses militaires entamé en 2012 avec une tendance à la baisse au États-Unis et en Europe, et une tendance à la hausse dans le reste du monde. Les conflits, notamment en Ukraine, en Irak, en Syrie, vont semble-t-il continuer à pousser les dépenses militaires à la hausse dans les pays de ces régions. La chute des prix des produits pétroliers à la fin de 2014 pourrait annoncer un changement pour les pays dont le budget dépend fortement des revenus du pétrole, et qui ne disposent pas de réserves financières suffisantes. 13 Ailleurs, les dépenses continuent d’augmenter. Entre 2013 et 2014, les dépenses militaires ont progressé en moyenne de 5,9% sur le continent africain, de 5% sur le continent asiatique et l’Océanie, de respectivement 8,4% et 5,7% en Europe orientale et en Europe centrale, de 9,1% en Amérique centrale et Caraïbes et de 5,2% au MoyenOrient. L’Amérique centrale et Caraïbes est donc la région qui connait l’augmentation des dépenses militaires la plus importante pour l’année 2014. Il convient d’attirer l’attention sur le fait que le SIPRI a choisi, dans son édition du SIPRI Yearbook 2015, de déplacer la Turquie de la région Europe vers la région Moyen-Orient. Ceci a pour conséquence que les données relatives à l’Europe sont significativement plus faibles que celles rapportées dans les éditions précédentes, et inversement pour le Moyen-Orient. Rapport du GRIP 2016/2 | Dépenses militaires, production et transferts d’armes - Compendium 2015 Amériques 14 Les dépenses militaires sur le continent américain ont continué leur baisse entamée en 2011 avec une diminution de 5,7% en 2014, et de 15,8% entre 2011 et 2014. En réalité, cette diminution de dépenses observée sur le continent est due à la réduction considérable des dépenses de l’Amérique du Nord (-6,4%) en 2014 après des baisses significatives en 2012 (-5,5%) et en 2013 (-7,8%). 2005-2014 (91,2%). Malgré des dépenses en constante augmentation, celles-ci ne représentent que 2,7% des dépenses mondiales. L’Afrique du Nord explique principalement cette forte augmentation, avec 7,6% de croissance entre 2013 et 2014 et 144,4% de croissance entre 2005 et 2014. En particulier, les dépenses de l’Algérie, qui ont plus que triplé en dix ans, ont progressé de 12,2% en 2014 atteignant 11,3 milliards USD. Soutenu par des prix pétroliers élevés, le budget militaire algérien est le plus important du continent africain. Quant à l’Afrique sub-saharienne, elle voit ses dépenses militaires augmenter de 4,8% en 2014, après avoir enregistré une croissance continue de l’ordre de 66% sur la période 2005-2014. Trois pays de la région figurent parmi les pays qui connaissent la plus forte croissance de leurs dépenses militaires au monde en 2014. Il s’agit de la République démocratique du Congo (88%), la Gambie (55%) et la Namibie (47%). L’Angola est depuis 2013 le premier pays d’Afrique sub-saharienne en termes de budget militaire juste devant l’Afrique du Sud et le Nigeria. Les dépenses de l’Angola, qui ont plus que doublé en dix ans, ont progressé de 7% en 2014 atteignant 5,5 milliards USD. Le budget militaire de l’Afrique du Sud est stable en 2014 (-0,3%) à 4,9 milliards USD. Quant au Nigeria, ses dépenses militaires sont en baisse pour la troisième année consécutive avec une diminution de 9 % en 2014 à 1,8 milliard USD. L’Amérique centrale et les Caraïbes connaissent une augmentation des dépenses militaires de 9,1% en 2014, soutenue par le Mexique (+11%), la République dominicaine (+8%) et le Honduras (+5%). Sur la période 2005-2014, cette région du monde a enregistré une augmentation du budget consacré à la défense de 90%. La croissance sur cette période s’explique par la montée de la militarisation et des mesures de sécurité prises par plusieurs gouvernements de la région dans la lutte contre les narcotrafiquants et les cartels. Le Mexique, qui possède le budget de défense le plus important de la région, a vu ses dépenses militaires doublées en dix ans, passant de 4 à plus de 8 milliards USD à prix constant entre 2005 et 2014. Toutes ces données sont cependant à relativiser puisque plusieurs pays de la région Afrique sub-saharienne ne fournissent aucune donnée quant à leurs dépenses militaires en 2014. C’est le cas notamment de la République centrafricaine, du Tchad, de la Côte d’Ivoire, de Djibouti, de l’Érythrée, du Gabon, de la Guinée-Bissau, du Niger, de la Somalie, du Soudan et du Togo. Par ailleurs, certaines données ne sont que des estimations du SIPRI. On peut donc supposer que l’Afrique connait des dépenses militaires plus importantes que celles avancées par le SIPRI. L’Amérique du Sud enregistre une diminution de ses dépenses militaires de 1,3% en 2014 et de 48% en dix ans (2005-2014). Le Brésil, qui aspire à devenir une puissance régionale, a vu ses dépenses militaires diminuer de 1,7% en 2014 à 37,3 milliards USD à prix constant, et occupe la 11e place parmi les 15 pays les plus dépensiers en termes de budgets en 2014 (voir tableau 2). La Colombie, deuxième budget militaire de la région, a enregistré une augmentation de ses dépenses de 4,6% en 2014 à 13,1 milliards USD et de 54,2% sur dix ans. Les dépenses militaires du Venezuela ont connu une baisse importante de 33,6% en 2014 à 2,9 milliards USD. Les budgets de défense de l’Uruguay et du Pérou ont également enregistré des baisses respectives de 10,7% et 3,8%. Le Moyen-Orient a connu une augmentation de ses dépenses militaires connues de 57% entre 2005 et 2014, tirées par les revenus pétroliers importants des États producteurs de la région. Entre 2013 et 2014, sur fond de crise syrienne et de montée en puissance de l’État islamique, le Moyen-Orient est la deuxième région du monde qui enregistre la croissance la plus importante (5,2%), avec en tête l’Arabie saoudite (17%) suivie de l’Irak (15%) et du Liban (14,6%). Après une très forte augmentation de ses dépenses militaires entre 2009 et 2012 (148%), Oman enregistre une baisse de 20% en 201410. Quant à la baisse de 8% des dépenses militaires d’Israël, estimées à 15,3 milliards USD en 2014, celle-ci ne reflète pas encore le coût de 2,5 milliards USD11 de la guerre à Gaza à l’été 2014. Les dépenses de la Turquie restent stables tandis que celles des Émirats arabes unis ont diminué de 5,5%. Les deux pays sont respectivement aux 14e et 15e rangs des pays les plus dépensiers au monde en 2014. Afrique En 2014, les dépenses du continent africain suivent la même tendance à la hausse que les années précédentes. L’Afrique reste le continent qui connait la plus forte progression des dépenses militaires mondiales, aussi bien en 2014 (5,9%) que sur la période Moyen-Orient 10. Le SIPRI note qu’en 2013 Oman était proportionnellement le pays le plus dépensier du monde, avec le budget militaire le plus important en fonction du PIB (11,3 %). 11. « Israel estimates cost of Gaza conflict at £1.5bn », The Guardian, 31 août 2014. 15 Habituée des données incomplètes, la région souffre de l’absence de données récentes pour l’Iran, le Koweït, le Qatar et la Syrie. Les données ne permettent donc pas d’offrir une image fidèle de l’état des dépenses militaires dans la région. Le Qatar, dont les dernières données remontent à 2010 avec un budget militaire estimé à 1,9 milliard USD, a annoncé des commandes d’armements de près de 24 milliards USD début 2014. Ces données ne sont pas reflétées dans les dépenses militaires de la région. Graphique 2. Dépenses militaires mondiales, par région, 2005-2014 En milliards de dollars, aux prix et taux de change de 2011 1800 1700 Rapport du GRIP 2016/2 | Dépenses militaires, production et transferts d’armes - Compendium 2015 1600 16 1500 1400 1300 Amérique Europe Asie et Océanie Moyen-Orient Afrique 2014 (respectivement 1,8% et 2,3%). L’Afghanistan, qui doit assumer une plus grande partie de sa sécurité après le retrait des troupes US fin 2014, et le Népal connaissent les augmentations les plus importantes de la sous-région (respectivement 20% et 5,4%). En Asie de l’Est, les dépenses militaires ont progressé de 71,8% sur la période 2005-2014. La croissance évaluée par le SIPRI entre 2013 et 2014 est de 5,4% pour atteindre 329 milliards USD à prix et taux de change de 2011. Les dépenses dans cette région en 2014 sont en grande partie influencées par l’augmentation de 9,7% en Chine. Deuxième budget militaire de la région, le Japon enregistre une légère baisse de 0,6% entre 2013 et 2014 et recule au 9e rang dans le classement des 15 pays les plus dépensiers en 2014, après avoir déjà reculé du 5e au 8e rang en 2013. Dans un climat de tension en mer de Chine, aussi bien Tokyo que Pékin ont annoncé des dépenses en hausses, notamment pour un renforcement des capacités maritimes et aériennes. Pour l’Asie du Sud-Est12, Brunei, le Cambodge et le Vietnam enregistrent de fortes hausses de leurs dépenses militaires en 2014 (respectivement 29%, 14% et 9,6%). L’Indonésie, dont les dépenses militaires ont plus que doublé entre 2008 et 2013 (+117%), enregistre néanmoins une baisse importante de 10,2% en 2014. Les Philippines et Taiwan enregistrent également une diminution de leurs dépenses militaires de respectivement 2,4% et 2%. 1200 1100 1000 900 En Océanie, les dépenses militaires ont progressé de 26% depuis 2005 et de 7% en 2014. Après une baisse de près de 5% sur la période 2009-2013, l’Australie a augmenté ses dépenses de 7% en 2014 dans le cadre d’un important programme de modernisation de ses capacités aériennes et navales. 800 700 600 500 400 En ce qui concerne l’Asie centrale, aucune information n’a pu être restituée par le SIPRI pour l’Ouzbékistan, et le Turkménistan. Le SIPRI estime que le Kirghizstan a augmenté ses dépenses militaires d’environ 10% en 2014. Les dépenses du Kazakhstan sont stables à 2,4 milliards USD. 300 200 100 0 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 Source : traitement GRIP, sur la base de SIPRI Military Expenditure Database Asie et Océanie Europe13 Les dépenses militaires ont augmenté de 6,6% pour l’ensemble du continent européen depuis une décennie. Ceci étant, un contraste important est à noter entre l’Europe de l’Est et l’Europe occidentale et centrale. Depuis 2005, l’Europe de l’Est a presque doublé ses dépenses militaires, tandis qu’ensemble, l’Europe occidentale et l’Europe centrale ont vu leurs budgets de défense se contracter de plus de 8% sur la même période. L’évolution récente des budgets militaires ainsi que les prévisions de dépenses en Europe orientale et dans certains Si les dépenses militaires ont augmenté au cours de la période 2005-2014 dans la région (+62%), cette augmentation s’est faite à des rythmes différents. Tirée par la Chine, l’Asie de l’Est est la région la plus dynamique sur cette période tandis que les dépenses militaires semblent stagner en Asie centrale et du SudEst. La Chine, avec des dépenses estimées à 216 milliards USD, représente à elle seule 49% des dépenses totales en Asie et Océanie, quatre fois supérieures à l’Inde, le deuxième plus grand dépensier de la région. 12. Selon la classification du SIPRI, la sous-région Asie du Sud-Est comprend le Vietnam, le Brunei, le Cambodge, l’Indonésie, le Laos, la Malaisie, les Philippines, Singapour, la Thaïlande, le Timor oriental et la Birmanie. Concernant l’Asie du Sud, l’Inde – dont les procédures d’acquisition difficiles freinent les dépenses – et le Pakistan, enregistrent des dépenses militaires en légère hausse en 13. Du fait du déplacement de la Turquie de la région « Europe » vers la région « Moyen-Orient » par le SIPRI dans le Yearbook 2015, les données reprises pour l’Europe sont significativement moins importantes que celles présentées dans les éditions du Compendium des années précédentes. Toutes les références aux données et variations des années précédentes prennent compte de la nouvelle répartition régionale (SIPRI Yearbook 2015, p. 344, note n°3). 17 pays d’Europe centrale sont le résultat d’une importante réévaluation des menaces perçues et des stratégies de défense à l’aune du conflit en Ukraine. Cette tendance est particulièrement visible dans les prévisions de dépenses pour 2015. Les pays d’Europe occidentale enregistrent quant à eux des dépenses stables ou en baisses, bien loin des condamnations fermes de l’intervention russe en Ukraine. Rapport du GRIP 2016/2 | Dépenses militaires, production et transferts d’armes - Compendium 2015 Pour l’année 2014, l’Europe de l’Est a augmenté ses budgets de défense de 8,4%. L’Ukraine enregistre sans surprise la plus forte augmentation avec une hausse de ses dépenses militaires estimée à 23% en 2014. Selon le SIPRI, cette estimation sera amenée à augmenter davantage après la prise en compte de l’ensemble des opérations menées à l’est du pays. Les dépenses militaires de la Russie ont quant à elles augmenté de 8,1% en 2014 à 90 milliards USD à prix courant. Malgré les difficultés économiques liées à la chute du prix du pétrole et aux sanctions occidentales, les dépenses militaires russes devraient rester soutenues dans un contexte de tensions croissantes. 18 Avec des dépenses militaires en augmentation de 5,7% en 2014, l’Europe centrale inverse une tendance à la baisse entamée à la suite de la crise financière de 2008. La Pologne est le pays de la région dont les dépenses militaires semblent le plus refléter les tensions à l’est du continent avec des dépenses en hausse de 13% en 2014 et de 38% sur dix ans. Les dépenses des pays baltes en 2014, membres de l’OTAN depuis 2004 et géographiquement proches de la Russie, enregistrent également des hausses significatives de 6% en Lituanie, 5,5% en Estonie et 5% en Lettonie. L’Europe occidentale a baissé ses dépenses de 2,5% par rapport à l’année précédente. Selon le SIPRI, les quatre pays les plus dépensiers de la région – la France, le Royaume-Uni, l’Allemagne et l’Italie – ont tous diminué leurs budgets militaires avec des baisses respectivement de 0,8%, 0,6%, 3,3% et 8,8%. La Grèce et le Portugal, pays fortement touchés par la crise financière, poursuivent la réduction de leurs dépenses militaires entamée en 2010 avec des baisses respectives de 11% et 12% par rapport à l’année précédente et de 51,5% et 18% sur cinq ans. La Suède, le Danemark et la Suisse voient quant à eux leurs dépenses augmenter respectivement de 6%, 5% et 2,2%. Les dépenses militaires de la Belgique sont en baisse de 1,4% sur un an et de 4% sur dix ans. Le tableau 2 donne le classement des 15 pays aux dépenses militaires les plus élevées, aux prix courants de 2014. Les États-Unis pèsent à eux seuls 34,3% du total mondial, un chiffre néanmoins en constante diminution. Ils sont suivis par la Chine (12,2% du total mondial), la Russie (4,8%), l’Arabie saoudite (4,5%) et la France (3,5%). Ces cinq premiers pays totalisent ensemble 59,3% des dépenses mondiales, alors que leur population ne représente que 26,9% de la population du globe. Les 15 premiers pays les plus dépensiers en termes de dépenses militaires totalisent 80% des dépenses mondiales, pour une population correspondant à un peu plus de la moitié (54,4%) de la population mondiale. En ce qui concerne les dépenses militaires par habitant, on trouve l’Inde au bas de ce Top 15, avec des dépenses militaires d’environ 39,5 USD par habitant, et au sommet de la liste, l’Arabie saoudite avec 2 615 USD par citoyen en 2014. Trois autres pays ont dépensé plus de 1 000 USD par habitant en 2014 : les Émirats arabes unis (2 509 USD), les États-Unis (1 913 USD) et l’Australie (1 082 USD). Les dépenses militaires, par habitant ou en pourcentage du PIB, pour l’ensemble des pays de l’Union européenne peuvent être comparées, en 2014, en euros cette fois, dans les deux dernières colonnes du tableau de l’annexe 2. En moyenne, pour les 28 pays membres de l’UE, les dépenses militaires représentaient 414 euros par habitant et 1,51% du PIB en 2014. La médiane des dépenses militaires de l’UE en pourcentage du PIB s’établit à 1,28%. La Belgique affiche des dépenses militaires correspondant à 0,97% de son PIB en 2014 ; la France, à 2,2%. Dans l’ordre, la France, le Royaume-Uni, le Danemark, la Suède et la Finlande sont les pays européens dont les dépenses militaires par habitant sont les plus importantes. La Grèce, la France, le Royaume-Uni, l’Estonie et la Pologne allouent les parts les plus importantes de leur PIB aux dépenses militaires. Dans le bas de ce classement on retrouve l’Irlande, le Luxembourg, Malte, l’Autriche et la Lituanie. 3. Les États les plus dépensiers en 2014 Les dépenses militaires mondiales sont estimées à 1 776 milliards USD en 2014 (prix courants). En se basant sur les estimations du Fonds monétaire international (FMI) pour le PIB mondial14, et sur celles des Nations unies pour la population mondiale15, cette somme correspond à 2,29% du produit intérieur brut mondial (PIB) estimé à 77 302 milliards USD en 2014. Elle correspond à une dépense annuelle moyenne d’environ 245 USD par habitant. 14. Le FMI estime le PIB mondial pour 2014 à 77 302 milliards de dollars aux taux de change du marché : Fonds monétaire international, Perspectives de l’économie mondiale, Croissance inégale : Facteurs à court et long terme, Avril 2015, tableau A1, p. 176. 15. Les Nations unies estiment la population mondiale à 7,244 milliards d’habitants en 2014. Fonds des Nations unies pour la population (UNFPA), État de la population mondiale 2014, p. 115. 19 20 France Arabie saoudite Russie Chine États-Unis Corée du Sud Japon Allemagne Inde Royaume-Uni Turquie Émirats arabes unis Australie Italie Brésil 7 244,0 3 917,7 76,7 9,1 23,5 60,8 206,1 3 541,6 50,4 127,1 80,8 1 295,3 64,3 1 923,7 65,8 30,9 143,8 1 364,3 318,9 en millions 100,0 54,1 1,1 0,1 0,3 0,8 2,8 48,9 0,7 1,8 1,1 17,9 0,9 26,6 0,9 0,4 2,0 18,8 4,4 en % du total mondial Population PIB 77 302,0 55 267,2 798,4 399,5 1 454,7 2 141,2 2 346,1 48 127,4 1 410,4 4 601,5 3 868,3 2 048,5 2 988,9 33 209,9 2 829,2 746,2 1 860,6 10 354,8 17 419,0 milliards USD prix courants 2014 2,6 2,6 2,1 72,8 1,8 1,7 1,4 1,3 46,5 45,8 36,7 1 293,2 31,7 30,9 25,4 22,8 5,0 6,0 1,8 62,3 3,0 2,8 1,9 0,5 100,0 2,8 50,0 2,7 1 776,2 3,4 60,5 3,9 100,0 59,3 1 053,8 43,0 1,3 3,5 62,3 3,7 80,3 4,5 80,8 1,0 22,6 4,8 84,5 2,4 1 426,7 12,2 216,4 13,4 1,0 34,3 609,9 22,5 71,5 en % du total mondial en % du total mondial 3,2 2,0 2,4 1,2 1,0 2,6 2,7 1,4 1,4 1,7 5,7 547,8 940,5 38,6 575,2 360,1 727,4 365,2 154,0 508,5 1 081,7 2 509,3 2,3 2,2 946,1 245,2 10,8 2 614,8 2,8 4,5 587,3 2,6 2,1 158,6 295,0 3,5 1 912,8 364,2 en % du PIB en USD, par habitant Dépenses militaires milliards USD prix courants 2014 Sources : population : Eurostat et UNFPA ; PIB : FMI et Banque mondiale ; dépenses militaires : SIPRI. Monde Sous-total top 15 15 14 13 12 11 Sous-total top 10 10 9 8 7 6 Sous-total top 5 5 4 3 2 1 Rang Pays En milliards de dollars de 2014 (prix courants) Tableau 2. Les dépenses militaires des 15 pays les plus dépensiers en 2014. Rapport du GRIP 2016/2 | Dépenses militaires, production et transferts d’armes - Compendium 2015 La production d’armements dans le monde 1. Un nouveau tassement du chiffre d’affaires en 2014 En 2014, les 100 principales entreprises productrices d’armement dans le monde ont affiché globalement un chiffre d’affaires de 385,7 milliards USD réalisés dans les contrats d’armement (sur un chiffre d’affaires total de 1 229,5 milliards USD) (graphique 3). Ce chiffre d’affaires réalisé dans l’armement est en recul de 2,54% par rapport à celui de 2013. Il s’agit de la quatrième année consécutive de baisse (-8,60% depuis 2010), après une hausse continue de +63% entre 1998 et 2010. Graphique 3. Chiffre d’affaires total (en milliards de dollars), « civil » et « défense » des 100 principaux producteurs d’armements dans le monde 1 600 1 400 Chiffre d'affaires "civil" Chiffre d'affaires "défense" 1 200 1 000 800 600 400 200 0 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 Source : GRIP, sur la base de Defense News 21 Rapport du GRIP 2016/2 | Dépenses militaires, production et transferts d’armes - Compendium 2015 Cette baisse des revenus liés aux marchés de défense est cependant moins importante que celle constatée pour la part du chiffre d’affaires réalisé par ces groupes dans leurs activités civiles, en forte diminution pour la deuxième année consécutive. En effet, la part du chiffre d’affaires réalisé dans les secteurs civils affiche en 2014 une baisse de 6,28% par rapport à 2013, année qui était elle-même en recul de 13,26% par rapport à 2012. En deux ans, la part des revenus générés par l’activité civile des 100 principales entreprises productrices d’armement dans le monde a donc diminué de plus de 20%. 22 Le Top 100 de l’année 2014 compte 42 firmes américaines, 24 de l’Union européenne et 34 sociétés établies dans le reste du monde (y compris les pays européens non membres de l’UE), ce qui correspond à une répartition identique à celle de 2013. Ces dernières années avaient toutefois révélé un léger tassement du nombre de firmes américaines ou européennes, et une montée en puissance d’acteurs établis ailleurs dans le monde, principalement dans les pays dits « émergents ». Sur les 24 firmes établies dans l’UE, 10 ont leur siège au Royaume-Uni et 5 en France. La Russie occupe les 4 premières places du groupe des 34 entreprises établies dans le reste du monde. La liste complète des entreprises du Top 100 pour 2014 est mise à disposition en annexe 3. L’ensemble des données pour la période 1998 à 2012 est également disponible dans la rubrique « Chiffres clés » sur le site Internet du GRIP www.grip.org/fr/node/1715. Tableau 3. Les dix principales firmes de production d’armements en 2014 Chiffre d’affaires en millions de dollars de 2014 Rang 2014 Entreprise Pays CA Défense CA Total CA Défense en % du CA Total Rang 2013 1 Lockheed Martin Corp. US 40 128,0 45 600,0 88,0 1 2 Boeing US 29 000,0 90 762,0 32,0 2 3 BAE Systems UK 25 449,0 27 411,3 92,8 3 4 Raytheon US 22 228,2 22 826,0 97,4 4 5 General Dynamics US 18 561,0 30 852,0 60,2 6 6 Northrop Grumman US 18 400,0 23 979,0 76,7 5 7 Airbus Group NL 14 609,5 80 686,4 18,1 7 8 United Technologies US 13 020,0 65 100,0 20,0 8 9 Finmeccanica I 10 561,4 19 486,8 54,2 10 US 9 808,0 12 124,0 80,9 11 201 765,1 418 827,5 48,2 10 L-3 Communications Total Source : GRIP, sur la base de Defense News L’évolution du Top 100 des firmes de l’armement se caractérise par un processus de concentration très important et par une forte domination des groupes américains. Les dix premières firmes – parmi lesquelles sept américaines – du Top 100 (tableau 3) ont généré en 2014 un chiffre d’affaires « armement » de 201,8 milliards de dollars, ce qui représentait 52,3% du chiffre d’affaires « armement » global du Top 100. Les cinq premiers groupes américains – les « Big Five » : Lockheed Martin, Boeing, Northrop Grumman, General Dynamics et Raytheon – ont totalisé un chiffre d’affaires « armement » de 128,3 milliards en 2014, ce qui représente 33,3% – le tiers – du chiffre d’affaires « armement » total du Top 100. 2. Militarisation de la sécurité et élargissement des périmètres d’activités Ce recul du chiffre d’affaires du secteur de l’armement en 2014, pour la quatrième année consécutive, s’explique d’une part par la crise financière et les mesures de réductions des déficits publics – avec pour conséquence des réductions des dépenses militaires ainsi que quelques reports ou annulations de programmes d’équipements – mais aussi, d’autre part, l’évolution des conflits – en particulier les retraits d’Irak et d’Afghanistan – qui offraient jusqu’il y a peu des débouchés importants. Les stratégies mises en œuvres par les entreprises pour rester compétitives sont diverses. Certaines poursuivent une stratégie d’acquisition et de spécialisation sur les métiers militaires. D’autres établissent de nouvelles filiales à l’étranger, en particulier dans les pays qui semblent avoir encore un important potentiel de croissance en termes de dépenses militaires, et notamment les puissances émergentes du groupe des « BRIICS » (Brésil, Russie, Inde, Indonésie, Chine et Afrique du Sud). Cependant, si certaines firmes poursuivent une politique de fusions et acquisitions destinée à accroître leur spécialisation sur les marchés traditionnels de la défense, les fusions et acquisitions enregistrées depuis quelques années traduisent un élargissement des périmètres d’activités des firmes vers des secteurs adjacents dont les applications sont duales : civiles et militaires. Ces acquisitions expriment clairement l’ambition des leaders du secteur de s’implanter solidement sur les nouveaux marchés ouverts par les enjeux de sécurité nationale tels que la cybersécurité, la protection des infrastructures stratégiques, la sécurisation des flux industriels ou encore la surveillance des frontières, un domaine sur la voie d’une réelle « militarisation » impliquant notamment le recours à des drones d’origine militaire. Si, au sein de l’Union européenne, les budgets liés à ces nouveaux enjeux ne sont pas encore de nature à compenser la contraction des budgets militaires, ils sont cependant en croissance et l’objet d’une attention nouvelle. Le nouveau programme « Horizon 2020 » pour la recherche et l’innovation de l’Union européenne prévoit en effet, sur un budget total de 77,6 milliards d’euros destinés à la recherche non nucléaire, une enveloppe de 3,8 milliards d’euros pour le domaine de la « sécurité » sous le titre « secure societies ». 23 3. « Bénéfices » attendus de la guerre en Syrie et anticipations des marchés Les éditions précédentes du Compendium ont démontré que les marchés financiers semblaient considérer le secteur de l’armement comme une valeur de long terme, voire même une valeur refuge, lorsque s’effondraient d’autres pans de l’économie. Rapport du GRIP 2016/2 | Dépenses militaires, production et transferts d’armes - Compendium 2015 Ce phénomène a été illustré en comparant, depuis les années 1990, les indices boursiers sectoriels de l’industrie de l’armement (NYSE Arca Defense Index – noté DFI – pour les industries cotées du secteur de l’armement aux États-Unis, et STOXX Europe TMI Aerospace & Defense – noté SXPARO.Z – comme équivalent européen) aux indices généraux des marchés (Dow Jones, Nasdaq, STOXX50, etc.)16. 24 Ces comparaisons démontraient que, dopées par un enchainement d’effets d’aubaine – krach de la nouvelle économie au printemps 2000, attentats du 11 septembre 2001, guerre en Irak en 2003 – les valeurs de l’armement avaient entamé le 21e siècle dans l’euphorie, surperformant de façon spectaculaire les indices généraux de référence sur longue période, tant aux États-Unis (graphique 4) qu’en Europe (graphique 5). Cette tendance s’est confirmée au cours des douze derniers mois (18 décembre 2014 – 18 décembre 2015), période au cours de laquelle le secteur de l’armement, aux États-Unis (indice DFI) comme en Europe (indice SXPARO.Z) a affiché des rendements significativement supérieurs à ceux enregistrés pour les indices généraux de référence (graphique 6 et 7). Aux États-Unis, on note aussi une tendance du NASDAQ à se rapprocher des performances du secteur de l’armement, ce qui pourrait en partie s’expliquer par les nouveaux marchés qui s’ouvrent aux valeurs technologiques dans le secteur de la sécurité. Ces observations ne doivent pas conduire à des conclusions hâtives et définitives, car plusieurs facteurs concourent probablement pour expliquer cette surperformance du secteur de l’armement, notamment dans le cas européen dans la mesure où l’indice sectoriel SXPARO.Z est composé de firmes plus diversifiées – notamment dans le secteur aéronautique – et moins largement dépendantes de l’armement que leurs homologues américaines. 16. Les performances du secteur de l’armement peuvent être mesurées par des indices boursiers spécifiques : le New York Stock Exchange Arca Defense Index (DFI) composé de 14 firmes parmi les plus représentatives de l’industrie de l’armement aux États-Unis, et son équivalent européen Dow Jones STOXX TMI Aerospace & Defense (SXPARO.Z), coté à Zurich, et composé de 15 valeurs parmi les plus représentatives de l’industrie de l’armement européenne. L’évolution de ces indices spécifiques peut être comparée à celle des indices généraux des marchés. Dans cette analyse, l’indice de l’armement européen SXPARO.Z sera comparé au Dow Jones STOXX50 (SX5P.Z, reflétant 50 valeurs de premier ordre européennes, ou « blue chip ») et à l’indice total du marché Dow Jones STOXX Total Market Index (BKXP). De façon similaire, l’indice américain DFI sera comparé au Dow Jones Industrial Average (DJIA, 30 « blue chips » américaines), au Dow Jones Wilshire 5000 (DWC, indice total du marché américain), ainsi qu’à l’indice des valeurs technologiques Nasdaq (IXIC). Graphique 4. Valorisation boursière de l’armement aux États-Unis sur longue période 2100 2000 1900 1800 1700 1600 1500 1400 1300 1200 1100 1000 900 800 700 600 500 400 300 200 100 0 -100 DFI (NYSE Arca Defense Index) IXIC (Nasdaq) DJI (DJ Industrial Average) DWC (DJ Wilshire 5000) 2100 2000 1900 1800 1700 1600 1500 1400 1300 1200 1100 1000 900 800 700 600 500 400 300 200 100 0 -100 Source : Mampaey, sur la base des cours historiques sur Yahoo Finance et Google Finance Cependant, le secteur ne dissimule pas son optimisme et observe le climat de guerre qui s’installe comme une nouvelle aubaine. Réunis début décembre 2015 à West Palm Beach en Floride, dans le cadre de la « Third Annual Industrials Conference » organisée à l’initiative du Crédit Suisse, les principaux groupes du secteur de l’armement aux États-Unis ont d’ailleurs tenu à rassurer leurs investisseurs et actionnaires quant aux bénéfices attendus de l’escalade des conflits au Moyen-Orient17. Bruce Tanner, vice-président exécutif de Lockheed Martin, a souligné les « bénéfices indirects » de la guerre en Syrie. Citant le Su-24 russe abattu en Syrie par la Turquie le 27 novembre 2015, il a souligné que cet incident augmentait les risques pour les opérations militaires américaines dans la région, offrant à Lockheed Martin « un ascenseur immatériel en raison de la dynamique de cet environnement », une démonstration des besoins en avions F-22 et F-35, et un accroissement de la demande en « consommables » tels que les roquettes. Le CEO de Raytheon, Tom Kennedy, évoquant sa rencontre avec le roi Salman d’Arabie saoudite, s’est également montré très confiant dans la hausse significative des ventes de « solutions de défense » à plusieurs pays de la région. 17. Lee FangZaid Jilani, Defense Contractors Cite “Benefits” of Escalating Conflicts in the Middle East, The Intercept, 4 décembre 2015. 25 L’hypothèse, soutenue depuis plusieurs années18, selon laquelle les « marchés » internalisent dans leur comportement l’inéluctabilité des guerres et la croissance sans fin du secteur de l’armement, se vérifie. Ce comportement ne repose pas sur un mimétisme autoréférentiel comme on a pu le connaitre dans les années 1990 autour des valeurs technologiques du Nasdaq, avec pour conséquence l’éclatement de la bulle au printemps 2000. Il repose au contraire sur des fondamentaux solides tels que la pérennité de la fonction militaire, une croissance soutenue des dépenses militaires dans les économies émergentes, l’élargissement des marchés de la sécurité nationale, de la surveillance des frontières, et de la protection des infrastructures, un regain de tension avec la Russie et la totale absence de scénarios de sortie de guerre au Moyen-Orient. Graphique 6. Valorisation boursière de l’armement aux États-Unis, 1 YTD (18 décembre 2014 – 18 décembre 2015) 20 Rapport du GRIP 2016/2 | Dépenses militaires, production et transferts d’armes - Compendium 2015 26 SXPARO.Z (DJ STOXX Aerosp. & Defense) BKXP (DJ STOXX Total Market Index) SX5P.Z (DJ STOXX50 "Blue-chip") Source : Mampaey, sur la base des cours historiques sur STOXX.com 620 600 580 560 540 520 500 480 460 440 420 400 380 360 340 320 300 280 260 240 220 200 180 160 140 120 100 80 60 40 20 0 -20 -40 IXIC (Nasdaq) 15 W5000 (DJ Wilshire 5000 ) DJI (DJ Industrial Average) 10 Graphique 5. Valorisation boursière de l’armement en Europe sur longue période 660 640 620 600 580 560 540 520 500 480 460 440 420 400 380 360 340 320 300 280 260 240 220 200 180 160 140 120 100 80 60 40 20 0 -20 -40 DFI (NYSE Arca Defense Index) 20 15 10 5 5 0 0 -5 -5 -10 -10 -15 -15 Source : Mampaey, sur la base des cours historiques sur Yahoo Finance et Google Finance Graphique 7. Valorisation boursière de l’armement en Europe, 1 YTD (18 décembre 2014 – 18 décembre 2015) 35 35 30 30 25 25 20 20 15 15 10 10 5 0 SXPARO.Z (DJ STOXX Aerosp. & Defense) BKXP (DJ STOXX Total Market Index) 5 0 SX5P.Z (DJ STOXX50 "Blue-chip") -5 18. Luc Mampaey et Claude Serfati, «Armaments groups and the financial markets: an ‘unlimited warfare’ convention in the making? », dans Arms, War, and Terrorism in the Global Economy, Wolfram Esner (ed.), Bremer Schriften zur Konversion, Band 13, 2007, p. 121-147. -5 Source : Mampaey, sur la base des cours historiques sur STOXX.com 27 Les transferts internationaux d’armements conventionnels 1. Tendances générales Selon le SIPRI, l’indicateur de tendance (TIV) des transferts d’armes internationaux s’établit à 28,3 milliards en 2014, soit une hausse de 1,4% par rapport au TIV de 2013, estimé à 27,9 milliards. En raison de la nature cyclique ou pluriannuelle des marchés de l’armement, une comparaison sur base annuelle est cependant peu pertinente. Afin de lisser les fluctuations annuelles qui peuvent s’avérer importantes, l’appréciation des tendances se fait généralement sur la base de moyennes mobiles quinquennales. La moyenne annuelle de la période 2010-2014 (28,17) est en hausse de 16% par rapport à la moyenne des années 2005-2009 (24,26). Le volume des transferts des cinq dernières années est le plus important depuis la fin de Guerre froide en 1989-1993 (graphique 8). Hormis un creux observable au début des années 1960, les transferts internationaux d’armements ont connu une hausse continue jusqu’en 1982, année qui constitue un sommet historique portant le TIV à 45,7 milliards. Ils ont ensuite diminué de moitié au cours de la période 1983-1995, qui sera suivie par une période de recrudescence modérée jusqu’en 1997. Cette évolution du milieu des années 1990 est attribuable en grande partie aux livraisons massives d’armements effectuées par les États-Unis, aux pays de la coalition engagée dans le premier conflit du golfe Persique en 1990-1991. Cette tendance se poursuivra les années suivantes avec le rééquipement important des pays du Golfe, ainsi qu’avec une demande soutenue de pays d’Asie de l’Est et plus tard d’Amérique du Sud, qui modernisent leurs armements. Les transferts d’armements conventionnels ont ensuite recommencé à décroître dès 1998, jusqu’à atteindre leur niveau le plus bas en 2002, selon le SIPRI. L’indicateur de tendance de longue période, basé sur des moyennes mobiles établies sur des périodes de cinq ans (courbe du graphique 8), indique un point d’inflexion très net en 2004, qui pourrait être le signe d’une nouvelle phase haussière. Le graphique 8 illustre l’évolution des transferts d’armements conventionnels depuis 1950. Bien que toujours en légère hausse, la dernière moyenne quinquennale (2010-2014) ne représente qu’un peu plus de 65% du niveau constaté au début des années 1980. L’année 2014 est comparable au niveau observé au début des années 1970 ou à celui des années 1990. Il faut cependant garder à l’esprit que les avancées de ces vingt 29 représentent à eux seuls 74% de ce total. Le marché des armements conventionnels est donc concentré sur un nombre très restreint d’acteurs, comme le tableau 4 permet de le constater. Les deux premiers exportateurs dominent à eux seuls plus de 55% des transferts : ce sont les États-Unis (30,4%) et la Russie (24,7%). Les huit suivants ont des parts de marché inférieures à 8%. La position de la Chine, qui a bondit du 7e au 3e rang entre 2005-2009 et 2010-2014, s’inscrit dans un processus d’expansion de ses exportations d’armes. 15 des 20 principaux pays exportateurs d’armes sur le période 2010-2014 se trouvent en Amérique du Nord et en Europe. 30 Graphique 8. Tendance des transferts internationaux d’armements conventionnels, 1950-2014 Tableau 4. Les dix plus grands exportateurs et importateurs d’armements conventionnels, totaux de la décennie 2005-2014 Indicateurs de tendance (TIV) Indicateurs de tendance (en milliards TIV) 50 50 45 45 1 États-Unis 79,63 30,4% 1 Inde 29,82 11,4% 40 40 2 Russie 64,65 24,7% 2 Chine 18,13 6,9% 35 35 3 Allemagne 20,37 7,8% 3 Émirats arabes unis 12,61 4,8% 30 30 4 France 17,28 6,6% 4 Corée du Sud 11,29 4,3% 5 Royaume Uni 11,29 4,3% 5 Pakistan 9,82 3,7% 25 25 6 Chine 10,74 4,1% 6 États-Unis 8,64 3,3% 20 20 7 Espagne 7,22 2,8% 7 Arabie saoudite 8,62 3,3% 15 15 8 Italie 6,98 2,7% 8 Turquie 8,59 3,3% 10 10 9 Pays-Bas 6,46 2,5% 9 Australie 8,26 3,2% Ukraine 6,04 2,3% 10 Singapour 7,94 3,0% 5 5 0 0 1950 1952 1954 1956 1958 1960 1962 1964 1966 1968 1970 1972 1974 1976 1978 1980 1982 1984 1986 1988 1990 1992 1994 1996 1998 2000 2002 2004 2006 2008 2010 2012 2014 Rapport du GRIP 2016/2 | Dépenses militaires, production et transferts d’armes - Compendium 2015 dernières années en matière de contrôles des exportations d’armes – renforcement des législations nationales, Registre des armes conventionnelles des Nations unies en 1992, Arrangement de Wassenaar en 1996, Code de conduite de l’Union européenne en 1998 (adopté en Position commune juridiquement contraignante en décembre 2008), adoption d’un traité international sur le commerce des armes (TCA) en 2014, etc. – ont permis d’accroitre considérablement la fiabilité des informations disponibles. En revanche, plus on remonte dans le temps, plus les données doivent être maniées avec précaution et réserve. Source : Traitement GRIP, sur la base de SIPRI Arms Transfers Database Note : L’histogramme représente les valeurs des TIV sur une base annuelle. La courbe représente les moyennes mobiles quinquennales des TIV annuels. La moyenne est pointée à la dernière année de la période de cinq ans, par exemple : l’abscisse 1980 correspond à la moyenne de la période 1976-1980, l’abscisse 2014 correspond à la moyenne 2010-2014, etc. 2. Principaux importateurs et exportateurs L’essentiel du marché des armements conventionnels se partage entre un nombre très restreint d’acteurs, tant du côté de l’offre que de la demande (tableau 4). Total offre (2005-2014) 10 262,16 Part des 10 plus grands exportateurs dans les transferts mondiaux Total demande (2005-2014) 88,0% 262,16 Part des 10 plus grands importateurs dans les transferts mondiaux 47,2% Source : Traitement GRIP, sur la base de SIPRI Arms Transfers Database Cette concentration du marché de l’armement s’applique aussi du côté de la demande, mais de façon moins tranchée. Le Top 5 des principaux importateurs d’armes conventionnelles représentent 31% de l’ensemble des importations d’armes pour la période 2005-2014. Les dix premiers importateurs constituent 47% du total des transferts d’armements conventionnels au cours de la dernière décennie. L’Inde, en tête du classement, pèse pour 11,4% du total et est suivie par la Chine (6,9%) et les Émirats arabes unis (4,8%). Il est à souligner que cinq des dix pays de ce classement sont situés sur le continent asiatique et trois autres au Moyen-Orient. Les dix principaux exportateurs d’armes se partagent environ 88% du volume total d’exportation d’armes de la période décennale 2005-2014. Les cinq premiers 31 32 Le Moyen-Orient est la deuxième région qui importe le plus d’armements conventionnels en provenance des États-Unis. En augmentation de 8 % par rapport à la période 2005-2009, les ventes d’armes américaines au Moyen-Orient devraient poursuivre leur progression dans les années à venir à la suite d’importants contrats récemment signés pour la livraison d’armements majeurs à plusieurs États de la région. Le Moyen-Orient, et les États du Golfe en particulier, continuent donc d’occuper une place stratégique pour les exportations d’armes américaines. Avec la décision de vendre des avions de combat de longue portée et les missiles air-sol associés, les États-Unis ont fait le choix de fournir à leurs alliés du Golfe une capacité de frappes sur un long rayon d’action. Les États-Unis ont pour le moment néanmoins décidé de ne pas autoriser l’exportation de l’avion de combat interarmées (JSF) F-35 - son avion de combat de dernière génération – à ses alliés du Golfe. Dans la région, seuls Israël et la Turquie ont pu commander le F-35. En 2014, les États-Unis ont continué à réformer leur politique d’exportation d’armements afin de faciliter l’octroi de licences d’exportation à leurs alliés pour de nombreuses armes et technologies. Pas moins de 94 pays ont reçu des armements majeurs américains en 2014. 19. Il y a lieu de faire la distinction entre les transferts intracommunautaires et les exportations d’armes des États membres hors des frontières de l’UE. Les données disponibles dans les rapports du COARM ne permettent pas de faire cette distinction pour les années antérieures à 2004. De même, les dernières données du COARM disponibles se rapportant à l’année 2012, il n’est pas possible d’opérer la distinction intra/extracommunautaire pour l’année 2013. Reste du monde Russie (URSS jusqu'en 1991) Etats-Unis Les principales régions bénéficiaires des exportations américaines restent la zone Asie-Océanie, le Moyen-Orient et l’Europe, représentant respectivement 48%, 32% et 11% du total des exportations américaines sur la période 2010-2014. La Corée du Sud demeure le plus gros acheteur d’armements américains avec 9,4% d’importations, suivi par l’Australie (8%) et l’Inde (5,7%). New Delhi apparait toujours comme le partenaire stratégique de Washington. En janvier 2015, les deux alliés ont décidé de prolonger de dix ans un accord-cadre de défense afin d’accroitre leur collaboration scientifique et technologique dans le domaine militaire. 10% 12% 12% 24% 21% 21% 30% 31% 13% 16% 26% 21% 30% 28% 18% 15% 23% 28% 32% 30% 18% 13% 12% 24% 22% 16% 22% 10% 22% 29% 36% 2007 2008 26% 12% 6% 23% 21% UE 27 2006 30% 28% UE 25 2005 15% 18% 21% 31% UE INTRA- Rapport du GRIP 2016/2 | Dépenses militaires, production et transferts d’armes - Compendium 2015 Après avoir brièvement occupé la place de deuxième exportateur mondial en 2013 derrière la Russie, les États-Unis ont retrouvé le haut du classement en 2014 avec 36% des exportations mondiales d’armes. Les exportations américaines ont augmenté de 23% entre 2005-2009 et 2010-2014. COMMUNAUTAIRE États-Unis Transferts internationaux d’armements conventionnels, Union européenne34, États-Unis et Russie, en % du total mondial, 2005-2014 UE EXTRA- Le graphique 9 illustre la répartition du commerce mondial des armements conventionnels entre les trois principaux acteurs : l’Union européenne19, la Russie et les États-Unis, la quatrième série représentant l’ensemble des autres pays. Les principales évolutions par région sont décrites ci-dessous. Graphique 9. COMMUNAUTAIRE 3. Analyse régionale 2009 2010 10% 17% 2011 7% 15% 2012 7% 28% 18% UE 28 2013 2014 Source : Traitement GRIP, sur la base de SIPRI Arms Transfers Database Remarques : 1. Le nombre de pays constituant les séries de données UE augmente au rythme des adhésions. 2. Il est impossible de désagréger les données UE (intra/extra) pour la dernière année, les données du COARM n’étant pas encore connues. Russie La Russie enregistre une augmentation de 37% de son volume d’exportation d’armes entre 2005-2009 et 2010-2014, et conforte ainsi sa place de deuxième exportateur d’armement conventionnel pour la décennie écoulée. Avec 66% d’importations d’armements russes, la région Asie et Océanie est la première destination des armes russes entre 2010 et 2014, suivie de l’Afrique (12%) et du MoyenOrient (10%). Les exportations russes sont extrêmement concentrées sur ses deux principaux clients – l’Inde et la Chine – qui absorbent à eux seuls plus de 50% de ses exportations (respectivement 32,6% et 21%). Bien que l’Inde demeure la première destination des armes russes, Moscou a commencé à vendre des armements majeurs au Pakistan, le rival historique de l’Inde. En 2014, la Russie a décidé de livrer les moteurs des avions de combat JF-17 acheté par le Pakistan à la Chine et des négociations sont en cours pour la fourniture d’hélicoptères de combat Mi-35 et Mi-28NE. 33 Animées par un anti-américanisme commun et des besoins en armement croissants, les relations entre la Russie et la Chine ont connu des améliorations en 2014. Malgré la volonté marquée par la Chine de réduire sa dépendance vis-à-vis des technologies étrangères, et bien que les négociations sur les contrats d’armements entre les deux pays soient laborieuses, les ventes d’armes russes à la Chine devraient continuer à croitre dans les années à venir. Rapport du GRIP 2016/2 | Dépenses militaires, production et transferts d’armes - Compendium 2015 Malgré la volonté affichée et les efforts entrepris par la Russie pour se positionner comme fournisseur de premier plan dans la région du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord, les résultats apparaissent timides en 2014. La Russie a par exemple cherché à se positionner en Irak en 2014 après le retrait de contractants américains ou en Égypte en 2013 après les sanctions américaines et européennes en réponse au coup d’État. 34 Union européenne Six États membres de l’UE (Allemagne, France, Royaume-Uni, Espagne Italie et Pays-Bas) figurent parmi les dix plus grands exportateurs d’armes dans le monde sur la période 2010-2014. L’Allemagne, 4e, et la France, 5e, ont enregistré des baisses respectives de 43% et 27% de leurs exportations d’armements majeurs entre 2005-2009 et 2010-2014. Malgré une hausse de ses exportations de 23% entre 2005-2009 et 2010-2014, le Royaume-Uni est passé du 5e au 6e rang des plus grands exportateurs d’armes au monde. Trois autres principaux pays exportateurs européens ont également enregistré des hausses de leurs exportations entre 2005-2009 et 2010-2014 : l’Espagne de 32%, l’Italie de 37% et la Suède de 23%. La part de l’Union européenne dans les exportations mondiales d’armes conventionnelles s’établit à 25% du total mondial pour la période 2010-2014, soit une baisse de 16% par rapport à la période 2005-2009. Elle a atteint jusqu’à 38% en 2007, s’est replié à 22% en 2012, pour ensuite remonter à 28% en 2014. Le graphique 9 est élaboré en faisant varier le contenu de la série « Union européenne » au gré de la construction européenne. Avant 2004, l’Union européenne ne comptait encore que 15 pays. Dix nouveaux membres s’ajoutent à partir de l’abscisse 2004 (Chypre, Estonie, Hongrie, Lettonie, Lituanie, Malte, Pologne, République tchèque, Slovaquie et Slovénie), tandis que la Bulgarie et la Roumanie porteront le nombre d’États membres à 27 à partir de 2007. La Croatie est le 28e membre depuis le 1er juillet 2013. L’élargissement de l’Union européenne est donc une première explication à la croissance de la part de l’UE dans le commerce mondial des armes, portion qui a progressé de 18 % en 1987 à 38 % en 2007. S’il est bien compréhensible que l’intégration de nouveaux membres disposant d’une importante base industrielle de production d’armement – notamment la Pologne et la République tchèque –, a sensiblement renforcé la position de l’Union européenne sur le marché mondial des armements, il ne s’agit cependant pas de la seule explication. En effet, les transferts d’armes des pays de l’UE étant toujours soumis à un régime national de licences, une partie importante des transferts attribués à l’UE ne traduit pas seulement les exportations de l’UE vers le reste du monde, mais inclut aussi tous les transferts intracommunautaires, c’est-à-dire entre pays de l’UE. Selon le seizième rapport annuel20 du groupe COARM de l’UE, établi en application de l’article 8 de la Position commune de l’UE en matière d’exportation d’armements21, 32% de la valeur des licences européennes d’exportations d’armements accordées en 2013 concernaient en réalité des transferts intracommunautaires. Déduction faite de ces transferts intracommunautaires, on peut estimer que les transferts européens nets vers le reste du monde ont représenté environ 18% du total mondial en 2013. Ce résultat traduit une légère augmentation de la place de l’Union européenne dans le commerce mondial des armes, dans un marché des transferts d’armes internationaux en baisse. Tableau 5. Les licences d’exportations accordées par les pays membres de l’Union européenne de 2011 à 2013, par régions, en euros ou en pourcentage du total. 2011 2012 2013 14 rapport - 2012/C 386/01 15 rapport - 2014/C 18/01 16 rapport - 2015/C 103/01 e euros Europe Union européenne Autres pays européens Amérique Amérique du Nord % du total e euros % du total e euros % du total 16 332 578 352 4 0 ,6 % 14 651 275 310 3 6 ,4 % 12 767 549 757 3 1 ,7 % 14 495 194 516 36,0% 12 525 271 985 31,1% 10 735 435 135 26,7% 1 837 383 836 4,6% 2 126 003 325 5,3% 2 032 114 622 5,1% 4 962 700 456 1 2 ,3 % 6 523 268 188 1 6 ,2 % 6 205 041 912 1 5 ,4 % 13,0% 3 588 434 001 8,9% 3 832 184 020 9,5% 5 236 371 829 Amérique centrale et Caraïbes 660 249 564 1,6% 458 381 524 1,1% 50 275 865 0,1% Amérique du Sud 714 016 891 1,8% 2 232 702 644 5,5% 918 394 218 2,3% 1 4 ,4 % Asie 5 614 090 105 1 4 ,0 % 5 263 167 191 1 3 ,1 % 5 776 991 498 Asie centrale 516 991 683 1,3% 452 908 443 1,1% 337 234 928 0,8% Asie du Nord-Est 854 489 616 2,1% 641 461 137 1,6% 827 052 756 2,1% Asie du Sud 2 463 746 754 6,1% 2 159 419 122 5,4% 1 930 588 130 4,8% Asie du Sud-Est 1 778 862 052 4,4% 2 009 378 489 5,0% 2 682 115 684 6,7% 1 694 380 726 4 ,2 % 1 658 819 752 4 ,1 % 2 373 710 439 5 ,9 % 1 200 899 300 3,0% 982 611 914 2,4% 1 897 303 782 4,7% 493 481 426 1,2% 676 207 838 1,7% 476 406 657 1,2% 7 975 207 293 1 9 ,8 % 9 722 911 877 2 4 ,2 % 7 653 342 603 1 9 ,0 % 945 851 676 2 ,4 % 1 454 679 378 3 ,6 % 1 697 900 016 4 ,2 % 37 524 808 608 1 0 0 ,0 % 39 274 121 696 1 0 0 ,0 % 36 474 536 225 1 0 0 ,0 % Afrique Afrique du Nord Afrique subsaharienne Moyen-Orient Océanie Total Source : Rapports du COARM, disponibles sur le site du GRIP, www.grip.org/fr/node/542 Pour la période 2010-2014, l’Europe a absorbé 12% du total des importations mondiales, soit une baisse de 21% par rapport à la période 2005-2009. La baisse considérable des importations d’armes de la Grèce (-78%), de l’Allemagne (-41%), de l’Espagne (-39%) 20. Disponible sur le site du GRIP : www.grip.org/fr/node/542 21. Le 8 décembre 2008, le Conseil de l’Union européenne a transformé le Code de conduite en une « Position commune », le rendant ainsi juridiquement contraignant pour les 28 États membres. Le texte est disponible sur data.grip.org/documents/200909111123.pdf. 35 et de l’Italie (-36%) compte pour beaucoup dans la diminution globale de la région. En Europe centrale, les importations d’armement de la Pologne ont diminué de plus de moitié entre 2005-2009 et 2010-2014, la baisse la plus importante de la sous-région. Rapport du GRIP 2016/2 | Dépenses militaires, production et transferts d’armes - Compendium 2015 Malgré la ligne de conduite établie par l’UE en ce qui concerne les exportations vers le Moyen-Orient à la suite des Printemps arabes, la région moyen-orientale demeure une destination de prédilection pour les transferts d’armes en provenance de l’UE. Les exportations d’armements conventionnels majeurs vers le Moyen-Orient constituent environ 20% des exportations françaises et allemandes, et 49% des exportations britanniques totales en armements ces cinq dernières années. 36 Ces dernières années, l’Allemagne a mené une politique étrangère axée sur les exportations d’armements de haute technologie. Connue sous le nom de « doctrine Merkel », cette politique avait propulsé l’Allemagne au deuxième rang des plus grands exportateurs de tanks au monde après la Russie22. Mais une nouvelle coalition gouvernementale formée en décembre 2013 laisse penser à un retour à une politique allemande en matière d’exportation d’armes traditionnellement plus restrictive. En 2014, un projet d’exportation de tanks à l’Arabie saoudite ainsi que de pièces d’hélicoptères à l’Ouzbékistan ont par exemple reçu une forte opposition de la part du nouveau ministre de l’Économie allemand. Soutenue par l’opinion publique allemande, cette politique restrictive vise principalement l’exportation d’armes légères et de véhicules blindés vers certaines destinations. Ces équipements sont accusés d’exacerber les conflits civils et peuvent être utilisés par un État pour réprimer sa population. La France apparait beaucoup moins restrictive que l’Allemagne en ce qui concerne la délivrance des licences d’exportations. Soutenue par l’opinion publique française, la politique traditionnelle du gouvernement français est de supporter son industrie de la défense à l’exportation. Seule une très forte pression de ses partenaires européens inquiets de l’implication russe en Ukraine a convaincu la France de suspendre en septembre 2014 la livraison d’un premier navire d’attaque Mistral commandé par la Russie en 2011. Mais l’année 2014 a été faste pour les exportations d’armes françaises vers le Moyen-Orient avec des contrats importants au Liban et en Égypte. Le plus significatif est la négociation d’un contrat (signé en février 2015) pour la vente à l’Égypte de 24 avions de combat Rafale et une frégate FREMM. Après plus de vingt ans de prospection et de nombreux échecs, la vente de Rafales à l’Égypte est une première pour un avion qui n’avait jamais trouvé preneur à l’exportation. La livraison de treize avions de combats Typhoon à l’Arabie saoudite et de trois frégates à l’Indonésie représentent la majeure partie des exportations d’armes du Royaume-Uni en 2014. Par ailleurs, le SIPRI rapporte que le Royaume-Uni n’a pas signé de nouveau contrat majeur à l’exportation en 2014. Bien que ses exportations d’armements comptent pour seulement 0,1% du volume total mondial des exportations d’armes sur la période 2010-2014, la Roumanie a vu ses exportations bondir de 400% par rapport à 2005-2009. L’Ukraine enregistre quant à elle une hausse de ses exportations de 73% entre 2005-2009 et 2010-2014 et fait son entrée dans le top 10 des plus grands exportateurs d’armes. Mais suite au conflit à l’est du pays, le SIPRI note que l’Ukraine a mobilisé son industrie de l’armement nationale afin de répondre à ses propres besoins et a suspendu ses exportations vers la Russie, accusée de soutenir les rebelles, et vers ses autres clients étrangers. Le reste du monde… Les 28 États composant l’Union européenne, les États-Unis et la Russie se partagent environ 85% des exportations mondiales de l’armement en 2014. Les 15% restants se répartissent entre 163 pays23. Parmi ces derniers, seuls huit ont exporté des armements conventionnels pour plus d’une unité TIV sur la période 2005-2014 (sur un total mondial de 262,2 milliards TIV pour cette décennie) : la Chine, l’Ukraine, Israël, la Suisse, le Canada, la Corée du Sud, l’Afrique du Sud et la Turquie (voir annexe 4). Ensemble, ils totalisent seulement 12% des exportations mondiales, ce qui démontre le caractère anecdotique des exportations des pays restants. Toutefois, il est à noter la part grandissante occupée par les pays asiatiques sur le marché de l’armement conventionnel. La Chine, dont les exportations ont bondi de 143% entre 2005-2009 et 2010-2014, émerge comme un pays concurrentiel pour les acteurs dominants (UE, Russie, États-Unis) sur le marché de l’armement. La Chine atteint, voire dépasse légèrement, le niveau de pays comme la France et l’Allemagne. Entre 2010 et 2014, 73% des exportations totales de la Chine en armement sont à destination de l’Asie et de l’Océanie et 19% sont à destination de l’Afrique. Les exportations chinoises sont fortement concentrées entre le Pakistan, le Bangladesh et la Birmanie (Myanmar) qui absorbent 68% des armes en provenance de Chine. Le Pakistan représente à lui seul 40,6% des exportations chinoises. Mais la Chine parvient néanmoins à étendre sa présence globale et à obtenir d’importants contrats avec des pays destinataires de grande envergure tels que l’Algérie et le Venezuela. Quant au Japon, mettant fin à un interdit datant de 1967, le gouvernement de droite de Shinzo Abe a approuvé en avril 2014 une politique d’assouplissement autorisant la vente d’armes et de matériel militaire à l’étranger24. Les premiers contrats d’armements ont été approuvés en juillet 2014 pour la fourniture de pièces de missiles interceptor aux États-Unis et un transfert de technologie de capteur au Royaume-Uni. Bien que de nombreux obstacles subsistent, les discussions autour d’un contrat de plus de 35 milliards USD pour la fourniture de sous-marins à l’Australie confirme l’engagement du Japon à développer ses capacités militaires et ses exportations25. Bien qu’ils ne représentent chacun pas plus de 0,5% du total des exportations mondiales, d’autres pays ont vu leurs exportations bondir ces cinq dernières années : la Norvège de 110%, la Turquie de 149%, l’Australie de 175% et Singapour de 231%. 23. 193 pays sont membres des Nations unies en 2014. 24. Voir une interview de Bruno Hellendorff, www.grip.org/fr/node/1256. 22. SIPRI Yearbook 2014, p. 263. 25. Franz-Stefan Gady, Japan to Offer Australia Its Top-Secret Submarine Technology, The Diplomat, 7 octobre 2015. 37 Rapport du GRIP 2016/2 | Dépenses militaires, production et transferts d’armes - Compendium 2015 Avec six pays dans le top 10 des principaux pays récipiendaires d’armements conventionnels, la région Asie et Océanie a absorbé 48% du total des importations mondiales sur la période 2010-2014. Les hausses dans les acquisitions d’armes dans de nombreux pays de la région s’expliquent en grande partie par les tensions croissantes en mers de Chine orientale et méridionale. Avec une augmentation de ses importations d’armes de 140% entre 2005-2009 et 2010-2014, l’Inde conforte sa place de premier pays récipiendaire du monde. Les importations de l’Inde pour la période 2010-2014 étaient supérieures à la somme des importations des trois plus grands pays importateurs suivants. L’Inde peine à développer une industrie de l’armement domestique et reste grandement dépendant des importations. 38 La région du Moyen-Orient, qui représente à peine plus de 4% de la population mondiale, a absorbé 22% du total des importations dans le monde sur la période 2010-2014, en hausse de 25% par rapport à 2005-2009. L’Arabie saoudite, les Émirats arabes unis et la Turquie, les principaux récipiendaires de la région, comptent pour respectivement 23%, 20% et 16% du total des importations du Moyen-Orient. Le Qatar a fait son entrée dans la liste des 50 principaux importateurs pour la période 2010-2014. Les pays du Moyen-Orient se fournissent en armes principalement pour des raisons de défense territoriale directe ou des considérations domestiques. Cependant, le volume et le niveau technologique des acquisitions les plus récentes permettent aux pays de la région de mener des opérations militaires en dehors de leurs frontières. C’est notamment le cas de plusieurs États de la région qui participent aux frappes de la coalition internationale contre l’État islamique (EI) en Syrie. La Jordanie a par exemple attaqué des positions de l’EI en Syrie avec des avions de combat F-16MLU livrés en seconde main par la Belgique et les Pays-Bas entre 2008 et 201126. L’Afrique, qui abrite environ 16% de la population mondiale, a absorbé 9% du total des importations mondiales sur la période 2010-2014, en hausse de 25% par rapport à 2005-2009. L’Algérie, le Maroc et le Soudan, les principaux récipiendaires de la région, comptent pour respectivement 30%, 26% et 6% du total des importations de la région. Le Soudan et l’Ouganda dominent les importations en Afrique sub-saharienne avec respectivement 15% et 14%. L’Amérique latine et les Caraïbes comptent pour 6% du total des importations mondiales (5% pour l’Amérique latine et 1% pour les Caraïbes) en 2010-2014, soit une baisse de 7% par rapport à 2005-2009. Tirée par le Mexique, les importations en Amérique centrale sont en hausse de 242% tandis que celle d’Amérique du Sud enregistre une baisse de 9% entre 2005-2009 et 2010-2014. 4. Valeur financière du commerce mondial des armements Dans ses remarques méthodologiques, le SIPRI souligne que les indicateurs de tendance (TIV) n’ont pas été conçus pour mesurer le commerce des armes en termes monétaires et économiques. Selon le SIPRI, les pays qui produisent avec régularité des rapports officiels sur leurs transferts d’armes représentent plus de 90% de l’ensemble du commerce des armes. L’estimation de la valeur financière du commerce mondial des armements établie par le SIPRI consiste en l’addition des chiffres contenus dans les rapports nationaux officiels disponibles, pour autant que les pays concernés aient publié un rapport pour au moins cinq des neuf années de la période considérée, et seulement si le total annuel rapporté par le pays est supérieur à cinq millions de dollars. Cependant, il arrive que certains pays publient plusieurs rapports, tous « officiels » mais basés sur des sources ou des approches différentes : tantôt les chiffres du commerce extérieur, tantôt les données relatives aux licences accordées par les ministères compétents, ou encore les déclarations des entreprises. Dans ce cas, le SIPRI retient le total le plus bas. Les données sont ensuite converties en années calendrier et en dollars aux prix et taux de change de 2011, avant d’être additionnées pour conduire à un total mondial. Selon ces calculs, le SIPRI estime la valeur financière du commerce mondial des armements à 76 milliards de dollars pour l’année 2013, ce qui représente environ 0,32% des échanges commerciaux mondiaux de biens et services, estimés à 23 117 milliards de dollars en 2013 selon le Fonds monétaire international27. Après avoir constitué une part décroissante des échanges mondiaux de biens et services (0,6% en 1998, 0,29% en 2007 et 0,19% en 2011), la proportion des exportations d’armes dans ces échanges semblent repartie à la hausse. Cependant, le SIPRI souligne les limites inhérentes à l’obtention de ce résultat. Dans un premier temps, les limitations concernent la multiplicité des sources et des approches nationales dans la publication des rapports, comme évoqué ci-dessus. Dans un second temps, plusieurs États ne publient aucune information sur leurs « exportations d’armements » – comme c’est le cas du Royaume-Uni – ou d’autres ne livrent aucune information ni sur leurs « exportations d’armements », ni sur leurs « licences d’exportations d’armements », ni sur leur « contrats d’exportations d’armements », à l’instar de la Chine28. Ainsi, le SIPRI estime que les 76 milliards de dollars représentant pour l’année 2013 la valeur financière du commerce mondial des armements sont certainement sous-évalués. 27. International Monetary Fund, World Economic Outlook (WEO), Uneven Growth, avril 2015, p. 184. 26. SIPRI Yearbook 2015 (pre-press version), p. 427. 28. SIPRI Yearbook 2015, p. 438. 39 Les transferts internationaux des armes légères et de petit calibre, de leurs pièces détachées, composants, accessoires et munitions 875 millions. C’est, selon les estimations minimales du Small Arms Survey, le nombre d’armes légères et de petit calibre (ALPC) aujourd’hui en circulation dans le monde29. Et ce chiffre ne cesse de croître, le nombre d’armes produites annuellement excédant largement celui des armes mises hors service ou détruites. Cette section présente dans un premier temps les caractéristiques, tendances et enjeux du commerce international des ALPC sur la base des données UNCOMTRADE, qui reste la seule source permettant aujourd’hui une comparaison dans le temps et entre pays. Ce marché des transferts autorisés recouvre tant les transactions d’État à État (principalement du matériel militaire et destiné aux forces de l’ordre) que les transactions à destination des marchés civils (à des fins de chasse et de tir sportif principalement et, dans certains pays, de légitime défense). Enfin, la dernière partie du chapitre reprend les grandes lignes de l’étude réalisée par le Small Arms Survey en 2012, l’étude la plus complète réalisée à l’heure actuelle, et souligne l’importance de la distinction entre les transferts d’armes légères et de petit calibre, de leurs pièces détachées, de leurs composants et accessoires et des munitions. 29. Faute de définition faisant consensus au niveau international, on considère généralement que les ALPC sont des armes qui tirent un projectile et qui peuvent être portées par un seul individu (armes de petit calibre comme les revolvers, pistolets, fusils, fusils d’assaut, etc.) ou par un petit groupe de gens ou un véhicule léger (mitrailleuses lourdes, lance-grenades, systèmes portatifs de défense aérienne, mortiers, etc.). 41 1. Les tendances en matière de commerce des ALPC en 2012 L’annuaire 2015 du Small Arms Survey présente l’évolution des tendances du commerce international des ALPC en se basant sur les données publiées par UNCOMTRADE (United Nations Commodity Trade Statistic Database). La base de données des Nations unies recevant des informations de plus de 150 États chaque année reste une des sources les plus fiables et riches pour établir des tendances tant dans le temps que parmi les pays. Rapport du GRIP 2016/2 | Dépenses militaires, production et transferts d’armes - Compendium 2015 Après avoir presque doublé entre 2001 et 2011, la valeur globale du commerce des ALPC a continué à augmenter en 2012 pour dépasser les 5 milliards USD, soit sa valeur la plus importante depuis 200130. 42 Les transferts internationaux autorisés des armes légères et de petit calibre, de leurs pièces détachées, accessoires et munitions sont concentrés dans les mains d’une vingtaine de pays. En effet, une poignée d’États réalisent 80% des exportations et importations mondiales de ce type d’armement. Les États-Unis, qui occupent la première place tant des exportations que des importations, dominent largement le marché des armes légères. Les tableaux 6 et 7 présentent respectivement les plus importants exportateurs et importateurs d’armes légères et de petit calibre, de leurs pièces détachées, accessoires et munitions, répertoriés dans deux catégories : les exportateurs ou importateurs les plus importants, dont la valeur des transferts est évaluée entre 100 et plus de 500 millions de dollars, ainsi que les exportateurs et importateurs majeurs, dont la valeur des transferts est estimée entre 10 et 99 millions de dollars. Les dix premiers exportateurs d’armes légères et de petit calibre, de leurs pièces détachées, accessoires et munitions, en 2012, sont, par ordre décroissant, les États-Unis, l’Italie, l’Allemagne, le Brésil, l’Autriche, la Corée du Sud, la Russie, la Chine, la Belgique et la République tchèque. Ces dix États concentrent 70% des exportations mondiales. Les États-Unis ont exporté pour 935 millions USD en 2012. 13 pays ont exporté pour au moins 100 millions USD d’armes légères en 2012, en baisse par rapport à 2011 (-1). Le Japon et la Norvège font leur entrée dans le classement alors qu’Israël, l’Espagne et la Suisse en sortent. Fait notable, l’Italie a rejoint les États-Unis dans les pays ayant exportés pour plus de 500 millions USD en 2012. Tableau 6 : Les plus grands exportateurs d’armes légères et de petit calibre, de leurs pièces détachées, accessoires et munitions en 2012 Catégories d’exportateurs Valeur des exportations (millions USD) Pays Exportateurs les plus importants + 500 2 : États-Unis, Italie 100-499 11 : Allemagne, Brésil, Autriche, Corée du Sud, Russie, Chine, Belgique, République tchèque, Turquie, Norvège, Japon Exportateurs majeurs 50-99 10 : Royaume-Uni, Espagne, Israël, Croatie, Finlande, Canada, Suisse, Mexique, France, Serbie 10-49 15 : Suède, Inde, Philippines, Singapour, Portugal, Hongrie, Bulgarie, Argentine, Taiwan, Chypre, Roumanie, Australie, Ukraine, Danemark, Pologne Source : Small Arms Survey, sur la base des données de UNCOMTRADE Les dix plus grands importateurs d’armes légères et de petit calibre, de leurs pièces détachées, accessoires et munitions, en 2012, sont, dans l’ordre décroissant, les États-Unis, le Canada, l’Allemagne, l’Autriche, la France, le Royaume-Uni, la Thaïlande, l’Indonésie, la Russie et le Mexique. Ces dix États concentrent plus de 75 % des importations mondiales. Le nombre de pays dont les importations ont été supérieures à 10 millions USD est passé de 64 en 2011 à 56 en 2012 tandis que la valeur des exportations déclarées a quant à elle augmentée de 341 millions USD. Tableau 7 : Les plus grands importateurs d’armes légères et de petit calibre, de leurs pièces détachées, accessoires et munitions en 2012 Catégories d’importateurs Valeur des importations (millions USD) Pays Importateurs les plus importants + 500 1 : États-Unis 100-499 7 : Canada, Allemagne, Autriche, France, Royaume-Uni, Thaïlande, Indonésie 30. Les données sur les transferts internationaux reprises dans ce sous-chapitre se basent sur les données rapportées au UNCOMTRADE et reprises par Small Arms Survey. La valeur des transferts est donc inférieure à l’estimation de l’étude pluriannuelle menée par Small Arms Survey entre 2009 et 2012 dont l’objectif était de réaliser une évaluation plus large de la valeur des transferts internationaux autorisés au moyen d’une méthode d’interpolation. 43 Importateurs majeurs 50-99 16 : Russie, Mexique, Belgique, Chili, Émirats arabes unis, Norvège, Philippines, Italie, Arabie saoudite, Estonie, Malaisie, Autriche, Israël, Danemark, Turquie, Corée du Sud 10-49 32 : Suisse, Suède, Espagne, Pologne, PaysBas, Colombie, Jordanie, Liban, NouvelleZélande, Singapour, Afrique du Sud, Japon, Portugal, Finlande, Égypte, République tchèque, Afghanistan, Slovaquie, Pakistan, Irak, Ukraine, Inde, Koweït, Argentine, Kazakhstan, Brésil, Grèce, Pérou, Oman, Bulgarie, Paraguay, Chypre Rapport du GRIP 2016/2 | Dépenses militaires, production et transferts d’armes - Compendium 2015 Source : Small Arms Survey, sur la base des données de UNCOMTRADE 44 Outre le fait que les exportations et importations sont concentrées entre les mains d’une vingtaine de pays, la lecture des tableaux met en lumière que les États exportateurs et importateurs sont en majorité des pays occidentaux. Toutefois, même s’il est indéniable que les États occidentaux couvrent une part importante du marché des ALPC31, certaines précisions méritent d’être apportées. Tout d’abord, le prix de vente des armes achetées par les États occidentaux est généralement assez élevé (en comparaison d’armes vendues et achetées par d’autres pays dans le monde), en raison notamment de l’avancement technologique de ces équipements. En outre, la représentation des États occidentaux, certes importante, est toutefois à relativiser car les classements sont biaisés par l’absence ou le manque de transparence des données d’autres pays32. En effet, la Chine et la Russie occupent des places moindres dans le classement des exportateurs et importateurs d’armes légères, alors qu’en réalité il est estimé que leur part dans le marché des ALPC est bien plus conséquente33. Ce décalage est imputable au manque de transparence de ces deux États, contrairement à leurs voisins occidentaux. Enfin, des États comme l’Inde, le Pakistan et la Corée du Nord, qui ont de grandes capacités de production industrielle d’armes légères34, ne figurent pas au classement des plus grands exportateurs et importateurs d’armes légères. La production des armes légères dans ces pays couvre principalement la demande nationale, voire régionale. 2. La Belgique, premier exportateur européen d’ALPC de type militaire La Belgique occupe le 20e rang en tant qu’exportateur et la 58e place au classement des importateurs d’armement conventionnel majeur établi par le SIPRI (voir annexes 5 et 6). Dans le cas particulier des transferts d’armes légères et de petit calibre, la Belgique est par contre un acteur de premier plan. Selon les données de Small Arms Survey pour la période 2001-2012, la Belgique occupait la 6e place au classement mondial des principaux exportateurs d’armes légères et de petit calibre, de leurs pièces détachées, accessoires et munitions. Pour l’année 2012, la Belgique occupait la 9e place du classement avec des exportations d’une valeur de 140 millions USD, soit une baisse de 48 % par rapport à 2001. Fait notable, la Belgique est le seul pays parmi les principaux exportateurs d’ALPC à enregistrer une baisse de ses exportations entre 2001 et 201235. Si toutefois on se limite à l’analyse des exportations des armes légères et de petit calibre de type militaire sur la période 2000-2006, la Belgique est propulsée à la 2e place au classement mondial des exportateurs d’armes légères et de petit calibre de type militaire, avec 6% du marché mondial (27,1 millions USD par an en moyenne). Elle suit les États-Unis, qui restent leader incontestable avec 54% du total des exportations pour un montant évalué à 228 millions USD, selon les chiffres du COMTRADE analysés par SAS. Par conséquent, c’est à la Belgique que revient la première place au niveau européen, juste devant la France36. 3. La valeur annuelle des transferts internationaux autorisés des ALPC, de leurs pièces détachées, accessoires et munitions Dans ce qui est l’étude la plus complète à ce jour, le Small Arms Survey a estimé en 2012 que la valeur annuelle des transferts internationaux autorisés des armes légères et de petit calibre, de leurs pièces détachées, accessoires et munitions, est évaluée à 8,5 milliards USD37. 31.Le Small Arms Survey identifie le top 15 des pays producteurs d’armes légères où sont recensés huit pays occidentaux : Allemagne, Autriche, Belgique, Canada, États-Unis, Italie, Royaume-Uni et Suisse. www.smallarmssurvey.org/ weapons-and-markets/producers/industrial-production.html 32.Le Small Arms Survey a mis en place, pour la première fois dans son Annuaire sur les armes légères 2004, un outil pour « évaluer la transparence des pays dans leurs rapports sur leurs exportations d’armes légères et de petit calibre ». Pour avoir accès à la dernière étude détaillée sur la transparence en matière de transferts d’ALPC, se reporter à l’Annuaire sur les armes légères 2012, Small Arms Survey, p. 283-311. Pour le dernier baromètre de transparence, se reporter à l’Annuaire sur les armes légères 2014, Small Arms Survey, p. 128-130. Pour aller plus loin, SENIORA Jihan, Transparence en matière de transferts d’armements. Quelles responsabilités pour les États ?, Rapport du GRIP, août 2011, Bruxelles www.grip.org/fr/node/247 33. Annuaire sur les armes légères 2009, Small Arms Survey, p. 8. 34. L’Inde, le Pakistan et la Corée du Nord figurent dans la liste du Small Arms Survey des 15 pays qui ont les plus importantes forces de production des ALPC. www.smallarmssurvey.org/weapons-and-markets/producers/industrial-production.html 35. D’après les données de l’annuaire de Small Arms Survey en 2015, sur la base des statistiques COMTRADE. 36. Annuaire sur les armes légères 2009 du Small Arms Survey, p. 23. 37. Annuaire sur les armes légères 2012, Small Arms Survey, p. 241. Le Small Arms Survey a lancé, en 2009, une étude de grande envergure réalisée sur une période de quatre ans, pour estimer la valeur mondiale des transferts internationaux des armes légères et de petit calibre, de leurs pièces détachées, accessoires et munitions. Pour plus d’informations sur la méthodologie, voir Annuaire sur les armes légères 2009, Small Arms Survey, p. 26-30 ; Annuaire sur les armes légères 2010, Small Arms Survey, p. 17-20 ; Annuaire sur les armes légères 2011, Small Arms Survey, p. 19-22 ; Annuaire sur les armes légères 2012, Small Arms Survey, p. 247-251. 45 Graphique 10. Répartition des transferts internationaux d’armes légères, d’armes de petit calibre, de leurs pièces détachées, composants et accessoires, et des munitions 4% 19% Armes légères Armes de petit calibre Total annuel moyen 8,5 milliards USD 10% Munitions Rapport du GRIP 2016/2 | Dépenses militaires, production et transferts d’armes - Compendium 2015 50% 46 Pièces détachées pour ALPC Composants et accessoires 17% Source : GRIP, sur la base de l’annuaire du Small Arms Survey 2012 Cette étude fournit par ailleurs des informations utiles sur la répartition de la valeur financière du commerce international entre quatre sous-catégories d’ALPC : armes de petit calibre, armes légères, pièces et composants, munitions. Élément significatif : l’étude montre que le commerce des munitions pèse à lui seul plus lourd que les trois autres catégories réunies. Ce constat rappelle le rôle incontournable des munitions qui, à la différence des armes, sont à usage unique. Sans elle, les armes ne sont pas d’une grande utilité. Leur caractère à la fois éphémère et essentiel en fait, dès lors, une denrée très convoitée en zones de guerre, de tensions ou de criminalité. Les munitions sont donc bel et bien le combustible des conflits38. Quant au commerce annuel des armes légères40, il s’agit de la catégorie avec la plus faible part de marché dans le total des transferts internationaux des ALPC. Les transferts internationaux des armes légères concernent les armes légères non guidées ainsi que les missiles portatifs, qui constituent la part la plus importante de ce marché. La valeur moyenne annuelle des transferts internationaux de munitions d’ALPC représente 50% de l’ensemble des transferts internationaux des armes légères et de petit calibre, de leurs pièces détachées, accessoires et munitions41. Selon les données rapportées au UNCOMTRADE, le marché des munitions pour ALPC a enregistré une augmentation de 205% sur la période 2001-2011. Les États-Unis occupent la première place des exportateurs et des importateurs de munitions d’ALPC avec respectivement 26% et 23% du total. Sur la même période, les exportations de munitions de certains pays ont fortement augmenté, à commencer par l’Allemagne (537%), la Norvège (517%), la Suisse (412%), le Brésil (397%) et la Russie (332%). Sur la période 2001-2011, les principaux importateurs de munitions d’ALPC après les États-Unis sont l’Australie, l’Allemagne, le Canada et le Royaume-Uni42. La valeur annuelle des transferts internationaux autorisés des composants et accessoires pour armes légères et de petit calibre représente 21% de l’ensemble des transferts des ALPC, de leurs pièces détachées, accessoires et munitions. Les transferts internationaux des composants concernent en majorité les pays qui possèdent des industries de production d’ALPC. À l’inverse, les États qui n’ont pas d’entreprises de production d’ALPC implantées sur leur territoire ne sont peu, voire pas concernés par le marché des composants. L’étude nous informe également que le marché des armes de petit calibre39 est caractérisé par deux tendances : seule une dizaine de pays, en majorité occidentaux, réalisent les exportations et importations d’armes de petit calibre et les États-Unis, premiers importateurs de fusils de tir sportif à canon lisse et de pistolets et revolvers, mais aussi grand exportateur de ces mêmes produits, occupent une place prépondérante dans ce commerce. 38. État du monde 2015. 40. Selon la définition avancée par le Small Arms Survey, « les armes légères font référence aux éléments suivants : systèmes de mortier de 120mm maximum, lance-grenades portatifs (autonomes), amovibles et automatiques, canons sans recul, lance-roquettes portatifs, y compris les roquettes tirées de tubes de lancement jetables à usage unique et lanceurs et missiles portatifs, à savoir les ATGW et MANPADS ». Annuaire sur les armes légères 2011, Small Arms Survey, p. 10. 39. Les armes de petit calibre sont généralement des armes individuelles portables par une seule personne, comme les revolvers et les pistolets à chargements automatiques, les fusils, les carabines, les mitraillettes, les fusils d’assaut et les mitraillettes légères. 42. Annuaire sur les armes légères 2014 du Small Arms Survey, p. 113. 41. Cette proportion est de 31% si on se base sur les données de 2011 rapportées à UNCOMTRADE. Annuaire sur les armes légères 2014 du Small Arms Survey, p. 113. 47 Annexes Annexe 1. Les dépenses militaires des pays membres et candidats de l’Union européenne et des États-Unis, 2005-2014, en millions de dollars, aux prix et taux de change de 2011 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 46 963 45 879 45 919 47 238 49 023 49 558 48 140 49 288 % variation 2005-2014 Union européenne (UE) 1 Allemagne 48 199 46 590 -0,8% 2 Autriche 3 395 3 260 3 877 3 757 3 509 3 488 3 410 3 365 3 234 3 Belgique 5 413 5 371 5 795 6 318 5 951 5 699 5 499 5 438 5 266 3 208 5 191 -4,1% 4 Bulgarie 1 122 1 112 1 293 1 083 1 029 978 829 849 907 855 -23,8% 5 Chypre 489 481 456 457 499 518 480 439 436 435 -11,1% 6 Croatie 1 060 1 071 1 103 1 266 1 153 1 069 1 106 1 011 966 894 -5,5% -15,7% 7 Danemark 4 422 4 835 4 663 4 843 4 553 4 848 4 519 4 659 4 281 4 489 1,5% 8 Espagne 15 332 17 924 18 518 18 576 17 811 15 969 13 983 14 693 12 705 12 844 -16,2% 9 10 Estonie Finlande 395 3 478 444 3 541 538 3 336 519 3 591 470 3 770 366 3 690 389 3 749 455 3 791 470 3 800 496 3 620 25,6% 4,1% 65 118 65 412 66 220 64 601 63 708 63 548 63 022 65 663 65 006 69 392 12 Grèce 9 515 9 893 9 885 10 989 11 522 8 854 7 129 6 305 6 269 5 585 -41,3% 13 11 Hongrie France 2 141 1 919 1 955 1 817 1 619 1 452 1 472 1 401 1 252 1 249 -41,6% -3,2% 14 Irlande 1 409 1 397 1 408 1 458 1 439 1 372 1 300 1 232 1 225 1 214 -13,9% 15 16 Italie Lettonie 42 320 444 40 957 559 39 687 609 41 139 597 39 984 379 38 857 287 38 130 297 35 419 273 34 022 293 31 020 307 -26,7% -30,8% 17 18 Lituanie Luxembourg 455 314 504 308 550 319 567 294 428 357 345 345 357 378 -16,9% 293 359 307 290 293 295 -6,1% 19 20 Malte Pays-Bas 68 11 817 55 12 367 55 12 534 57 12 317 62 12 583 63 12 053 56 11 648 53 10 945 54 10 310 60 10 011 -12,1% -15,3% 21 Pologne 7 734 8 235 9 309 8 452 8 913 9 327 9 455 9 538 9 457 10 673 38,0% 22 Portugal 5 100 4 954 4 742 4 760 5 206 5 134 4 904 4 355 4 859 4 269 -16,3% 2 697 2 780 2 666 2 938 2 498 2 301 2 380 2 566 2 561 2 562 24 Royaume-Uni 58 135 58 509 60 361 63 055 64 280 62 928 60 270 57 702 55 264 54 914 -5,5% 25 23 Slovaquie Roumanie 1 411 1 431 1 439 1 474 1 410 1 233 1 061 1 060 960 984 -30,2% 26 27 28 Slovénie Suède 674 7 053 3 872 772 6 944 3 577 777 7 126 3 449 823 6 338 2 941 829 6 215 3 027 825 6 727 2 748 666 6 325 2 474 573 6 457 2 298 508 6 494 2 199 489 6 879 2 251 -27,4% -2,5% -41,9% 297 465 299 526 306 927 311 402 316 692 306 210 293 818 287 498 280 191 274 785 -7,6% Tchèque, République Union européenne -5,0% Pays candidats 29 Albanie 130 160 198 233 251 202 197 193 180 133 2,3% 30 A.R.Y. de Macédoine 169 161 186 171 167 142 132 125 125 131 -22,9% .. 31 Montenegro 32 Serbie 33 xxx 84 76 87 80 81 79 71 66 78 976 985 1 110 1 077 1 059 1 028 987 954 924 969 Turquie 15 669 16 512 15 925 16 142 17 276 16 956 17 130 17 538 17 898 17 964 États-Unis (US) 579 768 588 771 604 229 648 932 700 984 720 220 711 338 670 897 617 687 577 511 -0,4% Reste du monde [M–(UE+US)] 541 244 577 728 613 688 647 495 697 534 715 399 744 557 787 029 828 063 867 174 60,2% 1 418 477 1 466 026 1 524 844 1 607 829 1 715 209 1 741 830 1 749 714 1 745 423 1 725 941 1 719 470 21,2% Monde (M) 14,7% «..» = donnée non disponible «xxx» = le pays n’existait pas ou n’était pas indépendant pendant tout ou partie de l’année considérée. Note : Les pays ne contribuent au total de l’UE qu’à partir de l’année de leur adhésion (grisé = pas encore membre de l’UE) ; 1995-2003 = UE 15 ; 2004-2006 = UE 25 ; 2007-2012 = UE27 ; à partir du 1er juillet 2013 = UE 28, avec l’adhésion de la Croatie. Source : GRIP, sur la base de SIPRI Military Expenditure Database, www.sipri.org/databases/milex 49 Annexe 2. Population, PIB et dépenses militaires des pays membres et candidats de l’Union européenne et des États-Unis en 2014 Population PIB en 2014 au 1/1/2014 (États-Unis : 1/7/2014) millions d'euros prix courant Devise nationale Taux de change moyen en 2014 Annexe 3. Les 100 principaux producteurs d’armement dans le monde en 2014. Chiffre d’affaires en millions de dollars Rang en 2014 Dépenses militaires en 2014 millions millions en euros devise d'euros nationale par habitant 1 euro = prix courants prix courants en % du PIB de 2014 UE28 1 Allemagne Rapport du GRIP 2016/2 | Dépenses militaires, production et transferts d’armes - Compendium 2015 Dirigeants Pays CA Défense CA Total Défense en % du Total Rang en 2013 1 Lockheed Martin Corporation Marillyn Hewson, Chairman, President & CEO US 40 128 45 600 88,0 1 2 Boeing Dennis Muilenburg, President & CEO US 29 000 90 762 32,0 2 3 BAE Systems Ian King, CEO UK 25 449 27 411 92,8 3 4 Raytheon1 Thomas Kennedy, Chairman & CEO US 22 228 22 826 97,4 4 80 767 463 2 915 650 euro € 1,00 35 013 35 013 434 1,20% 5 General Dynamics Phebe Novakovic, Chairman & CEO US 18 561 30 852 60,2 6 2 Autriche 8 506 889 329 296 euro € 1,00 2 455 2 455 289 0,75% 6 Northrop Grumman Wes Bush, Chairman, President & CEO US 18 400 23 979 76,7 5 3 Belgique 11 203 992 400 643 euro € 1,00 3 911 3 911 349 0,98% 7 NL 14 610 80 686 18,1 7 7 245 677 42 751 nv. lev bgn 1,96 1 235 631 87 1,48% Airbus Group1 Tom Enders, CEO 4 Bulgarie 5 Chypre 858 000 17 394 euro € 1,00 319 319 372 1,83% 8 United Technologies Gregory Hayes, President & CEO US 13 020 65 100 20,0 8 6 Croatie 4 246 809 5 627 235 43 085 260 582 kuna hrk 7,63 5 031 659 155 1,53% 9 Finmeccanica Mauro Moretti, CEO & General Manager I 10 561 19 487 54,2 10 cour. dkk 7,45 25 022 3 356 596 1,29% 10 L-3 Communications Michael Strianese, Chairman, President & CEO 8 Espagne 46 512 199 1 041 160 euro € 1,00 9 596 9 596 206 0,92% 11 Almaz-Antey Yan Novikov, CEO 9 Estonie 1 315 819 19 963 euro € 1,00 384 384 292 1,92% 12 Thales2 13 Huntington Ingalls Industries 14 United Aircraft Corp3 Yury Slyusar, Pres. & Chairman of Managt Board 15 Rolls-Royce Warren East, CEO 7 Danemark 50 Entreprise 5 451 270 205 178 euro € 1,00 2 750 2 750 504 1,34% 11 France 10 Finlande 65 835 579 2 132 449 euro € 1,00 46 947 46 947 713 2,20% 12 Grèce 10 903 704 177 559 euro € 1,00 4 008 4 008 368 2,26% US 9 808 12 124 80,9 11 RUS 9 210 9 210 100,0 12 Patrice Caine, Chairman & CEO F 8 462 17 242 49,1 9 Mike Petters, President & CEO US 6 818 6 957 98,0 13 RUS 6 244 7 805 80,0 - UK 5 434 24 035 22,6 14 13 Hongrie 9 877 365 104 239 forint huf 308,71 271 000 878 89 0,84% 16 Honeywell Tim Mahoney, President & CEO US 4 754 40 300 11,8 15 14 Irlande 4 605 501 189 046 euro € 1,00 898 898 195 0,48% 17 Textron Scott Donnelly, Chairman, President & CEO US 4 719 13 878 34,0 17 60 782 668 1 613 859 euro € 1,00 23 296 23 296 383 1,44% 18 AECOM4 Michael Burke, Chairman & CEO US 4 433 19 641 22,6 - 16 Lettonie 2 001 468 23 581 euro € 1,00 322 322 161 1,36% 19 Booz Allen Hamilton Horacio Rozanski, President & CEO US 4 100 5 479 74,8 18 17 Lituanie 15 Italie 2 943 472 36 444 litas ltl 3,45 981 284 97 0,78% 20 Safran Phillippe Petitcolin, CEO F 4 081 20 407 20,0 23 18 Luxembourg 549 680 48 898 euro € 1,00 224 224 408 0,46% 21 DCNS Herve Guillou, CEO F 4 075 4 075 100,0 16 19 Malte 425 384 8 106 euro € 1,00 45 45 106 0,56% 20 Pays-Bas 16 829 289 662 770 euro € 1,00 7 602 7 602 452 1,15% 22 GE David Joyce, President & CEO US 4 000 24 000 16,7 18 21 Pologne 38 017 856 410 845 nv. zloty pln 4,18 33 124 7 916 208 1,93% 23 Russian Helicopters Alexander Mikheev, CEO RUS 3 960 4 501 88,0 25 22 Portugal 10 427 301 173 446 euro € 1,00 3 166 3 166 304 1,83% 24 Leidos5 Roger Krone, Chairman & CEO US 3 627 5 063 71,6 21 leu ron 4,44 8 515 1 916 96 1,28% 25 Babcock International3 Peter Rogers, CEO UK 3 559 7 414 48,0 24 livre sterl. gbp 0,81 36 731 45 565 709 2,02% 26 United Engine-Building Vladislav Masalov, General Director RUS 3 324 5 405 61,5 34 27 Bechtel Craig Albert, Chairman US 3 000 37 200 8,1 36 28 Rheinmetall Armin Papperger, CEO D 2 977 6 230 47,8 28 29 Elbit Systems6 Bezhalel Machlis, President & CEO IL 2 958 2 958 100,0 30 30 Saab Håkan Bushke, President & CEO S 2 829 3 439 82,3 29 31 Tactical Missiles Boris Obnosov, Director General RUS 2 813 2 961 95,0 - 32 Israel Aerospace Industries6 Joseph Weiss, President & CEO IL 2 785 3 827 72,8 35 33 Orbital ATK7 8 David Thompson, President & CEO US 2 750 4 400 62,5 - 34 SAIC5 Tony Moraco, CEO US 2 735 3 835 71,3 31 35 Exelis9 David Melcher, President & CEO US 2 644 3 277 80,7 20 36 Mitsubishi Heavy Industries7 Shunichi Miyanaga, President & CEO J 2 627 46 897 5,6 26 37 CACI International10 Ken Asbury, President & CEO US 2 578 3 565 72,3 32 38 Hindustan Aeronautics7 T. Suvarna Raju, Chairman & Managing Director IND 2 480 2 531 98,0 39 39 Harris11 12 William Brown, Chairman, President & CEO US 2 385 5 012 47,6 40 40 Hewlett-Packard Meg Whitman, Chariman, President & CEO US 2 241 111 500 2,0 22 41 Rockwell Collins13 Kelly Ortberg, President & CEO US 2 209 4 979 44,4 42 42 CSC Mike Lawrie, President & CEO US 2 177 12 200 17,8 41 43 Serco Rupert Soames, Group CEO UK 2 175 7 826 27,8 47 44 ST Engineering Tan Pheng Hock, President & CEO SING 2 013 5 161 39,0 49 45 Rafael Advanced Defense Systems Yedidia Yaari, President & CEO IL 1 965 1 965 NA 48 46 Kawasaki Heavy Industries7 Shigeru Murayama, President J 1 909 17 095 11,2 66 47 Cobham Bob Murphy, CEO UK 1 860 3 051 61,0 51 48 Oshkosh13 Charles Szews, CEO US 1 725 6 808 25,3 27 49 General Atomics14 Linden Blue, CEO US 1 655 - - 45 50 Aerojet Rocketdyne15 Eileen Drake, President US 1 591 1 597 99,6 54 23 Roumanie 19 947 311 150 230 24 Royaume-Uni 64 308 261 2 253 311 25 Slovaquie 5 415 949 75 561 euro € 1,00 745 745 138 0,99% 26 Slovénie 2 061 085 37 303 euro € 1,00 370 370 180 0,99% 27 Suède 9 644 864 430 642 cour. sek 9,10 45 100 4 957 514 1,15% 10 512 419 154 739 cour. czk 27,54 41 991 1 525 145 0,99% 28 Tchèque Rép. Total UE27 506 824 509 13 958 728 209 738 414 1,50% 29 Albanie 2 895 947 9 800 lek all 137,57 14 232 103 36 1,06% 30 A.R.Y. de Macédoine 2 065 769 8 529 denar mkd 621 521 4 583 euro € 61,57 6 192 101 49 1,18% 1,00 59 59 95 1,29% CANDIDATS 31 Montenegro 32 Serbie 33 Turquie Total candidats -- Etats-Unis 7 146 759 33 319 dinar rsd 121,52 83 993 691 97 2,07% 76 667 864 799 500 nv. lire try 2,91 38 405 13 213 172 1,65% 89 397 860 855 731 14 168 158 1,66% 318 857 056 13 111 705 459 099 1 440 3,50% dollars usd 1,33 Souligné = valeur provisoire Source : GRIP, sur la base d’Eurostat, US Census, Banque mondiale et SIPRI 609 914 51 Annexe 4. Les 60 principaux exportateurs, 2005-2014. Indicateur de tendance (millions TIV) Annexe 3. (suite) Rapport du GRIP 2016/2 | Dépenses militaires, production et transferts d’armes - Compendium 2015 Rang en 2014 52 Entreprise Dirigeants Pays CA Défense CA Total Défense en % du Total Rang en 2013 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 1 États-Unis 6 758 7 521 7 834 6 814 6 822 8 169 9 111 9 018 7 384 10 194 79 625 2 Russie 5 227 5 113 5 561 6 264 5 102 5 993 8 556 8 402 8 462 5 971 64 651 2005-2014 3 Allemagne 2 081 2 710 3 257 2 388 2 547 2 725 1 359 1 161 942 1 200 20 370 4 France 1 842 1 702 2 408 2 063 1 067 1 578 1 978 17 278 995 984 990 911 1 101 1 770 1 069 1 959 1 021 1 010 930 1 484 1 704 11 288 281 643 479 591 1 138 1 459 1 336 1 666 2 068 1 083 10 744 51 DynCorp James Geisler, CEO 52 Uralvagonzavod6 Oleg Sienko, CEO US 1 579 2 252 70,1 38 5 Royaume Uni RUS 1 545 2 992 51,6 - 6 Chine 53 Hanwha16 Lee Tae-jong, Executive Vice President S.COR 1 545 5 154 30,0 - 54 Engility Anthony Smeraglinolo, President & CEO US 1 530 2 500 61,2 - 55 Embraer Frederico Fleury Curado, President & CEO BR 1 460 6 358 23,0 60 56 Fincantieri Giuseppe Bono, CEO I 1 407 5 846 24,1 53 57 Nexter Philippe Burtin, CEO F 1 393 1 393 100,0 63 58 Dassault Aviation Eric Trappier, CEO F 1 332 4 891 27,2 50 13 Suisse 247 286 295 461 227 238 310 250 193 350 2 857 59 LIG Nex1 Lee Hyo-koo, CEO S.COR 1 330 1 330 100,0 62 14 Canada 228 228 338 229 180 242 321 341 258 234 2 599 60 Fluor David Seaton, Chairman & CEO 61 Korea Aerospace Industries Ha Sung-yong, President and CEO 62 Aselsan 63 Accenture17 64 7 Espagne 108 840 601 602 961 277 1 437 546 733 1 110 7 215 8 Italie 825 527 713 393 493 524 939 828 953 786 6 981 Pays-Bas 526 1 155 1 210 460 485 381 538 783 357 561 6 456 Ukraine 291 542 623 378 377 470 534 1 450 708 664 6 037 9 10 11 Israël 509 399 529 347 734 647 587 530 756 824 5 862 12 Suède 537 397 342 457 419 664 705 488 407 394 4 810 US 1 319 21 531 6,1 44 15 Corée du Sud 108 158 279 178 269 197 331 218 235 153 2 126 S.COR 1 160 2 199 52,7 55 16 Afrique du Sud 30 184 126 139 103 235 71 181 95 59 1 223 Faik Eken, CEO TR 1 109 1 143 97,1 67 Pierre Nanterme, CEO US 1 060 30 000 3,5 72 ManTech George Pedersen, Chairman & CEO US 1 047 1 774 59,0 43 65 QinetiQ3 Steve Wadey, CEO UK 1 018 1 288 79,0 58 66 NEC7 Nobuhiro Endo, President J 1 011 29 296 3,5 75 67 GKN Aerospace Kevin Cummings, CEO UK 990 3 668 27,0 68 68 Ultra Electronics3 18 Rakesh Sharma, CEO UK 952 1 175 81,0 86 69 RTI Sergey Boev, CEO RUS 947 1 877 50,5 78 25 70 Krauss-Maffei Wegmann Frank Haun, CEO 71 Kongsberg Walter Qvam, President & CEO 72 Ana Holdings7 Shinya Katanozaka, President & CEO 73 Samsung Techwin19 Kim Cheol-kyo, CEO 74 PAE 75 D 935 935 100,0 61 NO 930 2 644 35,2 57 Norvège 6 17 61 114 147 159 156 158 122 127 1 067 Turquie 14 73 42 97 63 72 86 143 146 274 1 010 19 Belarus 53 43 6 224 41 159 97 65 268 956 20 Belgique 146 59 19 217 243 9 111 22 65 891 21 Pologne 18 282 163 73 75 28 8 13 142 27 829 22 Finlande 47 137 77 77 51 58 40 110 83 84 764 23 Australie 49 14 18 25 75 54 104 669 24 Ouzbékistan 4 Brésil 1 33 40 47 535 100 Autriche 4 63 Iran 2 75 28 Jordanie 20 29 Tchèque, rép. 73 926 17 100 5,4 905 2 485 36,4 70 John Heller, CEO US 895 1 817 49,3 85 30 Roumanie 31 Libye Meggitt Stephen Young, CEO UK 889 2 560 34,7 65 32 76 Bharat Electronics7 S.K. Sharma, Chairman & Managing Director IND 876 1 095 80,0 74 77 Mitsubishi Electric7 Kenichiro Yamanishi, CEO J 860 43 144 2,0 59 33 34 78 Turkish Aerospace Industries6 Muharrem Dörtkasli, President & CEO TR 854 1 001 85,3 80 79 Moog John Scannell, CEO US 838 2 648 31,6 73 80 AAR Corp20 David Storch, Chairman & CEO US 827 2 035 40,7 77 81 Cubic13 Bradley Feldmann, President & CEO US 799 1 398 57,1 76 82 CAE Marc Parent, President & CEO C 756 1 979 38,2 81 83 Alion Science and Technology Bahman Atefi, Chairman & CEO US 754 805 93,7 79 41 Hongrie 84 Curtiss-Wright David Adams, Chairman & CEO US 750 2 243 33,4 82 42 Chili 85 Chemring21 Michael Flowers, Group Chief Executive UK 724 787 92,0 69 43 Danemark 86 Ruag Urs Breitmeier, CEO CH 718 1 671 43,0 83 87 Ball Aerospace & Technologies Robert Strain, President US 681 935 72,8 88 88 Indra Frenando Abril-Martorell, Chairman SP 676 3 904 17,3 87 89 Wyle Roger Wiederkehr, President & CEO US 651 866 75,2 89 90 Diehl Defence Holding Claus Günther, CEO D 649 4 039 16,1 84 91 IHI7 Tamotsu Saito, CEO J 618 14 529 4,3 98 92 Ukroboronprom Roman Romanov, General Director UA 576 576 100,0 93 Battelle13 Jeffrey Wadsworth, President & CEO US 569 5 600 10,2 94 Patria22 Heikki Allonen, President & CEO FIN 556 615 95 Day & Zimmerman Hal Yoh, Chairman & CEO US 555 2 500 96 ViaSat Mark Dankberg, Chairman & CEO US 536 1 383 38,7 93 97 Nammo Edgar Fossheim, President & CEO NO 527 592 89,1 96 98 Fujitsu7 Tatsuya Tanaka, President J 526 47 437 1,1 99 Israel Military Industries Avi Felder, President & CEO IL 476 476 100,0 94 Denel Zoli - Kunene, Chairman 455 455 100,0 - 385 660 1 229 470 31,4 Source : Defense News 53 26 J S.AFR 44 27 S.COR 100 - 17 18 44 115 143 209 209 43 151 31 15 42 48 46 21 24 19 382 45 45 86 21 12 42 371 13 12 60 111 20 1 114 351 32 32 22 5 11 8 34 17 278 0 108 108 2 264 1 25 31 8 216 11 55 185 5 30 18 181 163 29 29 160 21 4 158 3 8 32 2 1 18 10 18 32 28 Irlande 15 30 29 26 26 25 Montenegro Inde 71 109 19 33 21 11 27 5 35 Pays non identifiés 44 3 0 35 13 28 36 Portugal 99 46 219 18 198 3 3 0 37 Serbie 5 5 45 1 31 4 38 Bulgarie 86 5 9 4 16 4 2 39 Émirats Arabes Unis 11 17 3 1 40 Singapour 3 82 34 39 3 31 24 13 9 6 17 14 Corée du Nord 20 20 20 20 20 18 3 19 29 20 46 Thaïlande 93 47 Arabie Saoudite 18 48 Nouvelle Zélande Kyrgyzstan 18 50 Vénézuela 7 - 51 Syrie 3 91 52 Slovaquie 7 90,4 64 53 Japon 22,2 97 54 55 Grèce Brunei Darussalam 58 Ghana 59 Taïwan (Rép. de Chine) 60 Bosnie-Herzégovine Autres Total 76 43 2 153 1 2 150 41 Moldavie 57 11 7 100 44 56 20 0 9 45 Pakistan Indonésie 631 43 113 49 - 92 72 209 8 21 23 9 132 20 120 13 120 1 100 62 81 93 1 0 75 18 3 50 40 20 22 75 14 50 20 43 8 4 41 40 13 24 8 101 11 40 23 36 1 4 8 1 8 29 25 24 24 19 19 16 2 18 14 14 1 28 4 0 0 0 1 4 15 7 60 21 582 24 679 26 519 24 207 24 308 25 631 30 108 28 902 27 916 28 308 262 160 Source : SIPRI Arms Transfers Database, www.sipri.org/databases/armstransfers 53 46 39 306 1 399 819 55 594 3 433 567 624 588 159 611 167 80 18 3 370 265 26 Pologne 112 475 1 015 594 169 158 92 207 155 27 Afrique du Sud 262 708 881 486 128 180 212 132 2 28 Afghanistan Azerbaïdjan 29 30 31 Espagne Brésil 3 242 2 991 46 3 41 150 344 377 661 528 239 296 2 685 53 158 211 29 142 146 557 333 395 640 2 664 363 311 334 355 248 290 182 240 152 124 2 599 224 179 189 179 184 318 313 331 259 352 2 528 32 Canada 123 103 455 405 99 228 344 193 216 318 2 484 33 Italie 163 434 515 220 109 116 301 257 92 151 2 358 34 Birmanie 160 166 135 79 42 63 697 531 278 72 2 223 35 Pays-Bas 102 320 240 157 288 193 149 376 332 13 2 170 36 Allemagne 204 416 82 292 339 282 84 164 140 120 2 123 37 Portugal Oman 157 60 16 144 75 892 168 54 27 4 2 097 173 220 301 371 38 93 30 21 120 490 738 2 057 39 40 Syrie Bangladesh 193 298 368 371 361 10 2 032 35 193 252 719 268 1 799 35 100 20 276 10 221 88 13 41 Colombie 16 56 234 110 248 257 145 251 162 179 1 658 42 Jordanie 36 49 175 160 234 87 214 173 117 166 1 411 43 Thailande 44 Soudan 70 47 8 13 64 49 270 290 388 191 1 390 132 65 33 128 89 182 173 115 196 124 1 237 423 45 Iran 57 46 Koweit 16 47 Finlande Pérou 48 49 Quatar 50 Roumanie 51 Mexique 52 53 Danemark Suède 54 55 Autriche Yémen 56 57 Ouganda Tchèque, rép. 58 Belgique 59 Kazakhstan Nigéria 60 Autres Total 331 62 62 103 103 47 31 13 1 232 279 5 9 85 113 31 65 591 1 194 143 105 134 109 368 193 172 43 58 58 76 260 201 1 187 43 46 63 9 45 147 1 086 459 61 94 74 286 30 198 319 73 55 988 56 105 80 21 20 3 973 148 22 59 112 229 95 129 17 27 36 71 119 83 261 69 73 932 105 42 177 915 78 122 41 44 54 51 191 206 52 51 890 23 4 281 200 301 7 8 8 6 2 840 317 38 66 40 5 256 45 38 23 6 10 5 5 23 37 471 219 20 593 47 13 23 6 13 71 14 8 3 26 174 202 89 31 20 28 46 103 84 4 143 35 105 204 42 44 82 25 39 58 52 15 52 19 65 186 65 834 790 Sources : Rapports successifs des entités fédérées, disponibles sur www.grip.org/fr/node/1029 674 1 262 1 462 1 412 1 156 1 603 1 507 1 588 1 738 1 725 1 648 21 582 24 679 26 519 24 207 24 308 25 631 30 108 28 902 27 916 28 308 262 160 n.c. n.c. 1488 613,03 1556 969,70 1477 834,56 1370 4 374,96 1509 587,16 1544 915,54 1447 748,23 6 21,42 5 5,39 12 23,39 17 33,29 22 17,95 33 1,70 54 25,29 53 91 29,29 123 120,83 117 110,71 88 6 0,36 14 0,43 8 15 0,07 13 0,02 112 29,72 150 121,29 1251 4 306,30 1348 459,24 788 722 645 15 101 Source : SIPRI Arms Transfers Database, www.sipri.org/databases/armstransfers La très forte augmentation de la valeur des licences accordées en région Wallonne s’explique par une licence de 3, 233 milliards d’euros vers le Canada, pour du matériel dont l’utilisateur final sera en définitive l’Arabie saoudite. Lire Léo Gehin, Les transferts d’armements de la Région wallonne en 2014. Synthèse du rapport annuel, Éclairage du GRIP, 11 décembre 2015, www.grip.org/fr/ node/1896 1223 27 542 1 002,81 47 14 1325 101 1 102,07 Maroc Norvège 1202 24 25 1 334,91 3 618 1035 3 628 73 899,78 1 039 71 900 582 47 879,04 425 5 798 198 421 551,97 97 1 512 ML1 à ML22 60 508 COARM 11 526 1345 12 398 975,63 508 57 1299 696 Malaisie 1 045,91 22 23 1202 3 941 1 100,64 4 031 107 1035 1 058 47 850,89 487 58 901 733 316 894,39 1 023 622 152 475 550,64 61 335 ML1 à ML22 172 397 17 7 662 50,10 41 1 095 36 297 449 150,28 Vietnam Chili Taïwan (Rép. de Chine) 36 20 21 264,51 4 044 21 4 066 627 99,78 1 200 24 805 344 27,53 221 476 20 263 605 36,75 225 453 ML1 à ML22 437 402 Total Belgique 238 380 SPF Économie 578 263 12,64 63 305 47 36 189 35,24 4 263 52 4 426 251 5,34 436 519 92 313 599 1,38 273 379 66 303 503 8,91 430 387 51 533 513 25,83 688 777 0 487 308 10,20 Irak 507 27 ML1 à ML22 18 19 456 Région de Bruxelles-Cap. Japon Royaume Uni Indonésie 58,23 16 17 Notes : Le « Total Belgique » correspond à l’addition des données communiquées dans les rapports annuels des quatre entités compétentes (déduction faites des catégories ML23 à ML26 et des licences combinées pour la Flandre). Le chiffre « COARM » correspond au total communiqué dans les rapports annuels du COARM établis en application de l’article 8, paragraphe 2, de la Position commune 2008/944/PESC du Conseil. Ces deux totaux devraient en principe être identiques. Ils ne le sont jamais, en raison des erreurs ou omissions commises à différents niveaux ou étapes du processus d’encodage des données de ces rapports. 144 5 001 204,85 184 119 352 85,07 400 100 65 146,17 54 61 153 121,20 676 60 862 80,62 1 122 -78 1 133 15 57,67 5 140 ML1 à ML22 5 193 207 2,22 292 1 165 2 628 680 1,94 281 594 2 630 208 0,01 686 358 2 159 743 46,85 336 785 0 707 380 0,00 748 20 2 726 56,95 Égypte Venezuela Israël 0 13 14 0,00 5 612 0 7 181 213 0,00 463 52 Licences Combinées 374 33 120 889 77 145,99 1 115 648 218 808 1 225 140,70 1 065 516 184 1 519 1 712 115,66 489 731 205 300 405 150,30 159 Grèce 156 11 12 93,87 7 944 119 8 261 717 92,16 842 771 121 333 828 118,96 879 936 104 1 583 1 020 97,78 1 507 1 522 ML23 à ML26 ("catch-all") 775 1 174 Région flamande 445 375 245 675 65 258,92 744 308 478 536 200,86 Australie Singapour Algérie Annexe 6. Les exportations d’armes de la Belgique, par entité fédérée, 2005-2014, en millions d’euros courants 330 8 588 320,52 8 622 1 550 326 2 629 670 282,22 1 192 1 489 256 899 733 240,04 1 215 469 182 1 020 270,31 756 733 181 363 675 199,58 195 666 26 195 511 155,45 9 158 1 092 ML1 à ML26 ("catch-all" inclu) Arabie Saoudite Turquie Région wallonne 7 8 1361 8 641 756,15 9 818 581 1289 659 812 644,07 1 175 1 217 1137 973 1 014 685,43 1 069 1 113 1092 2 226 973 805,22 1 227 948 974 1 055 688,58 673 821 887 339 641 620,99 422 521 766 Pakistan États-Unis 760,41 5 680 11 291 2013 12 607 530 2012 1 031 179 2011 2 252 1 066 nombre 1 088 1 570 2010 1 210 1 274 nombre 605 799 2009 560 1 679 nombre 751 1 749 2008 919 1 644 2007 2 021 801 2006 2 170 Corée du Sud 446,02 18 125 ML1 à ML22 nombre 2014 1 357 millions d'euros 1 715 nombre 1 651 millions d'euros 1 020 nombre 937 millions d'euros 1 407 nombre 29 818 1 906 2005-2014 millions d'euros 4 243 millions d'euros 2014 5 566 millions d'euros 2013 4 591 millions d'euros 2012 3 682 nombre 2011 2 955 millions d'euros 2010 1 986 nombre 2009 1 867 millions d'euros 2008 2 297 1 678 nombre 2007 1 470 2 900 3 10 Rapport du GRIP 2016/2 | Dépenses militaires, production et transferts d’armes - Compendium 2015 2006 1 161 3 554 4 6 54 2005 Inde Chine Émirats Arabes Unis 2005 1 2 millions d'euros Annexe 5. Les 60 principaux importateurs, 2005-2014. Indicateur de tendance (millions TIV) 55