Et puis j`ai demandé à Christian de jouer l`intro de Ziggy Stardust

Transcription

Et puis j`ai demandé à Christian de jouer l`intro de Ziggy Stardust
Et puis j’ai demandé à
Christian de jouer l’intro
de Ziggy Stardust
A Glam project / Renaud Cojo / Ouvre
le Chien 08
http://fr.youtube.com/watch?v=KoK0Cfp
Qbg&feature=related.
To be played at maximum volume.
« Et puis j’ai demandé à Christian de
jouer l’intro de Ziggy Stardust »
Création du 17 au 21 Mars 09 au Carré des Jalles/ St Médard en Jalles
Production EN COURS : Carré des Jalles/ Ouvre le Chien/ OARA/ Isolar/
The Beckenham Arts LAb
A Glam Project by Renaud Cojo
Avec Renaud Cojo et Christian Quermalet (Married Monk)
Ziggy Stardust est né le 3 février 1972, à Lancaster, sur scène.
Il est mort le 3 juillet 1973, sur scène à nouveau, au
Hammersmith Odeon de Londres. Pendant son éphémère et
fulgurante existence, il créé un album avec les Araignées de Mars,
et donne de centaines de concerts sur la planète entière, alors que
sa phobie ne lui permettait pas de prendre l’avion, lui, créature de
l’espace.
Une Rock’n’Roll Star, un monument excentrique frisant la folie à
chaque instant, un avatar maquillé, à qui l’Ailleurs est vital. Un
être venu de Mars : l’Espace comme une possibilité, un terrain
d’aventure et d’expression où l’étrange devient réel, où
l’impossible existe telle l’invention de soi.
La Possibilité d’un « Il ».
Qu’ils se choisissent comme nom, Clatty Brown, Guitarad, Eliminazi, Elogul
ou Eddie The Kook, dont ils sont plus de 300 à avoir « posté » leur reprise
personnelle sur le site communautaire Youtube, le mythe Ziggy Stardust n’en
finit pas de subir la réappropriation d’un temps toujours plus élastique.
Ziggy est l’autre parti d’un « moi » interstellaire, satellisé à jamais dans la
mémoire d’un possible. Il suffit par exemple de jeter un œil sur la conviction
investie de Harvest Moon (http://fr.youtube.com/watch?v=KoK0CfpAQbg),
dont on ne connaîtra rien à l’avance du drame qui se joue dans cette salle à
manger pourvue d’une vitrine renfermant les mystères d’une collection de
verre en cristal, pour deviner dans cette transfiguration, une échappée en
solitaire vers des galaxies meilleures.
Le phénomène fascine. Non pas l’objet de fascination comme étude
empirique de « l’être à part » inventé par la création de David Bowie, mais le
rapport au fascinant, la fascination fascinée. De ce probable Illinois où il
exerce en secret seul face à sa caméra numérique, témoin complice d’une
évasion offerte à cette fenêtre ouverte sur la globalité du monde, Harvest
Moon donne à voir l’autre partie d’un lui-même inaccompli. Dans une autre
vie, il aurait été, lui aussi une « Rock’N’Roll Star ». Pour le moment, c’est un
agent comptable qui nous fait croire à la possibilité d’un « Il », une identité
neuve… Chut.
L’expérience du metteur en scène de théâtre à ce moment de son histoire,
assiste à cet autre interprétant l’Autre. Ce « moi » metteur en scène se
reconnaît précisément là, dans l’impossibilité de son ubiquité. Cet Autre joué
par un autre n’est autre que ce « lui », encore metteur en scène dans son
histoire arrêtée. Ziggy Stardust l’a mené sur les champs de son expérience.
Tout son travail de théâtre aura versé vers le trou noir dans lequel Ziggy aura
montré la lumière. Une étoile suspendue comme d’autres portent des
éléphants à leur cou.
A un moment où les doutes d’un théâtre à inventer pérennisent une certaine
angoisse du temps figé, il était temps non pas de lui rendre hommage, mais
de le retrouver avec ce « nous » réunifié. Tous ceux qui à travers leurs vies
dissoutes auront permis à Ziggy de se cacher, les « posteurs » de Youtube,
les collectionneurs « fous », les arpenteurs infatigables de Heddon Street, les
« lad in sane »…
Enfin le souvenir de cette répétition sur
Elephant People où justement
puisqu’il s’agissait de répéter, je me trouvais dans l’impasse de l’instant qui
s’échappait parce que trop renouvelé, incapable d’être à la luminescence du
présent. Et puis, j’ai demandé à Christian de jouer l’intro de Ziggy Stardust.
Renaud Cojo, fin mai 2008.
« Et il faisait froid et il pleuvait et alors je me
suis senti comme un acteur, un fils brave qui
donna sa vie pour sauver des slogans. Garde
ton œil électrique sur moi bébé, ne le dis pas
à ton papa sinon il nous fera enfermer dans la
peur. Ce n’est pas facile d’atteindre le paradis
quand tu t’enfonces. Des femmes fatales sont
sorti de l’ombre, je pourrais jouer une
mutation délirante si j’étais une rock star, et
bien l’amertume jaillit mieux sur une guitare
volée en faisant l’amour avec son ego. Ce
poussin aux cuisses moelleuses m’a déplacé
la colonne vertébrale.
Donne moi tes mains parce que tu es
merveilleux.
(All lyrics from « The Rise and Fall of Ziggy Stardust And The Spiders
From Mars)
L'étoile glamour d'une ère schizophrénique
OLIVIER MOUTON
Un musicien martien venu de nulle part débarque sous la peau réelle de
David Jones, mieux connu sous le nom de David Bowie. Et devient une
légende. 1972: «Ziggy Stardust»
RÉCIT
Avec un peu de recul, David Bowie se dit qu'il fut à deux doigts de perdre la
raison. En 1972, après quatre albums au succès assez confidentiel, le
dénommé de naissance David Jones débarque sur la planète musicale avec un
personnage haut en couleurs: Ziggy Stardust. Une invention pure et simple
appelée à grimper au firmament du rock'n'roll. C'est un martien de la
musique, un androgyne maquillé, une star venue du ciel se comparant à Dieu
avant de s'en aller comme il est venu: dans un éclair. Victime de son succès, il
se suicidera symboliquement au bout d'une tournée de concerts qui reste
gravée dans les livres de l'histoire musicale..
LA SANTÉ EN DANGER
David Bowie lui-même analysera cinq ans plus tard ce grand spectacle théâtral
avec des frissons dans le dos: «Je considérais alors que je pouvais tout aussi
bien emmener Ziggy avec moi lors des interviews. Pourquoi le laisser sur
scène? Quand je regarde en arrière, je me dis que c'était complètement
absurde. Cela est devenu très dangereux. Je ne peux pas nier le fait que cette
expérience m'a affecté de façon exagérée. J'ai réellement eu des doutes au
sujet de ma santé mentale.» La schizophrénie n'était pas loin, au sens clinique
du terme. OEuvre d'avant-garde, Ziggy Stardust rallie, bien avant tout le
monde, le territoire virtuel qui s'imposera plus tard, au croisement des
millénaires. Plus directement, David Bowie réagit avec ce personnage
mythomane à l'évolution de la musique en ce début des années septante: le
business a récupéré ce filon juteux et donne naissance aux supergroupes. La
virtuosité devient un must. Au risque d'être froide comme un glaçon.
«C'était définitivement une réaction au caractère trop sérieux de la fin des
années soixante, et la qualité trouble dans laquelle sombrait le rock» ,
commentait David Bowie en 1991. Et de poursuivre avec un dribble
inattendu: «Je me souviens avoir dit à l'époque que le rock devait se
prostituer. Si tu vas travailler dans une maison close, autant être la plus
séduisante de toutes...» L'homme ne sera jamais à l'abri d'une provocation.
Ni, à l'époque, d'une ambiguïté, se disant tour à tour gay ou bisexuel, photos
controversées à l'appui...
Le «glam rock», comme on l'a nommé, joue sur tous les artifices pour
dérouter le public. Ses plus illustres représentants, outre le Bowie de Ziggy
Stardust et Aladdin Sane, sont Iggy Pop et ses Stogges ou le T-Rex de Marc
Bolan. Pour la première fois, le rock entre en phase avec la création
vestimentaire - les vêtements de Ziggy Stardust sont l'oeuvre du styliste
japonais Kansai Yamamoto - et développe une excentricité sans pareil. Ces
artistes revêtent des habits provocants et se maquillent de façon
outrancière. Quatre ans plus tard, le punk déchirera le train-train musical en
s'inspirant directement de leur influence.
A la source de cette fureur étrange, on retrouve un film culte, dont la
violence empoigne les salles obscures en 1971: «Orange mécanique», de
Stanley Kubrick. C'est une vision effrayante du XXIe siècle, la terre étant
devenue une jungle sans loi ou règnent la terreur et le cynisme. Bowie,
encore, en 1993: «J'étais convaincu alors que nous faisions la musique de la
génération d'Orange mécanique et je m'habillais souvent en conséquence.»
Ziggy Stardust vient de Mars ou de toute autre planète. Au début des années
septante, le monde entier a toujours la tête dans les étoiles depuis le premier
pas posé par l'homme sur la Lune, le 21 juillet 1969. En 1971, les
astronautes d'Apollo 15 n'explorent-ils pas la surface du satellite de la Terre
à bord d'un véhicule baptisé Luna Rover? Pour la petite histoire, le nom de
Stardust vient d'un chanteur de musique country et western qui était un des
premiers représentants du petit label au sein duquel Bowie a fait ses débuts,
Mercury. Norman Carl Odom - c'est son patronyme - se présentait comme
«The Legendary Stardust Cowboy». Cet artiste, qui serait resté inconnu sans
Ziggy, disait avoir trouvé son nom en creusant dans sa mémoire: petit, il
regardait la lune avec l'espoir que l'homme y arriverait un jour - mais lui, à vrai
dire, était davantage attiré par Mars. Stardust. Poussière d'étoile...
UN MODÈLE NOMMÉ TAYLOR
Ce loser comique n'est pas la principale figure à laquelle se réfère David
Bowie, même si ce dernier avoue être «tombé amoureux» de la simplicité
décalée de ses singles. Deux aventures, deux chocs constituent la toile de
fond de cette aventure extraordinaire ayant connu un succès foudroyant.
Paru en Angleterre le 6 juin 1972, Ziggy Stardust est vendu à 8000
exemplaires la première semaine, un chiffre plus que significatif à l'époque. Il
est 19e dans le hit parade, atteindra la 5e position et restera classé deux
années pleines. Aux Etats-Unis, il restera classé un an, sans atteindre les
mêmes sommets. Tous les concerts sont sold out et rentrent dans la
légende.
La première inspiration de Ziggy est musicale au sens propre du terme. Elle
vient de New York et détermine bien des courants novateurs qui surgiront par
la suite. C'est le Velvet Underground. Lou Reed, John Cale et les autres
entament leur carrière en 1965 et sont rapidement couvés par Andy Warhol.
C'est du «pop art rock» aux sonorités pas toujours évidentes d'accès, mais
longues en bouche. «Je voulais absolument les voir lorsque j'ai été pour la
première fois aux Etats-unis en 1970», raconte David Bowie en 2000. A la fin
du spectacle, il va parler avec le chanteur. De retour à Londres, il se vante
d'avoir eu une longue conversation avec Lou Reed. Un de ses amis sourit: «Ce
n'était pas lui, il a quitté le groupe l'année passée. Tu as parlé à son
remplaçant, Doug Yule.» Bowie: «J'ai réalisé alors que cela n'avait pas
d'importance pour moi que ce soit le réel ou un faux. C'est une partie du
puzzle pouvant expliquer Ziggy Stardust - est-il réel ou artificiel?»
Le second choc est plus profond encore. Psychiatrique, là aussi. Le véritable
modèle de Ziggy Stardust se nomme Vince Taylor. Rocker des premières
heures, cet Anglais incarne, à la fin des années 1950, le prototype même du
chanteur en cuir se déhanchant avec quantité de «yeah» bien appuyés. Mais la
drogue et l'alcool vont s'emparer de lui. Au début des années 1960, il perd
lentement la raison et passe d'un club à l'autre en prétendant qu'il est le fils
de Dieu. «Je l'ai rencontré plusieurs fois au milieu des années soixante», se
souvenait David Bowie en 1996. «Il était complètement à côté de ses
pompes.» Le rocker défait se promenait avec des cartes qu'il déposait sur le
sol pour déterminer l'endroit où les Ovnis atterriraient, quand il ne voulait pas
trouver l'Atlantide. «Il est toujours resté en moi comme l'exemple même de
ce qui peut arriver avec le rock'n'roll», poursuit David Bowie. «Je ne sais pas si
je le considérais comme une idole ou plutôt comme ce que je devais
absolument éviter de devenir.» Vince Taylor «est» Ziggy Stardust. En 1972,
l'année de la parution de la météorite de Bowie, il vit en France et sort un
nouvel album: «Vince is alive, well and rocking in Paris». Un flop. L'homme
passera le reste de ses jours dans des prisons et des hôpitaux psychiatriques
avant de mourir d'un cancer en 1991. Il avait 52 ans à peine.
L'OR DEVIENT NOIR
Ziggy Stardust est un monument excentrique frisant la folie à chaque instant.
C'est une aventure humaine et musicale pleine de créativité, ancrée dans la
provocation pour dénoncer en le raillant un monde qui devient fou. Déjà...
Toujours... Objet volant non identifié venu de Mars, la créature de David
Bowie assiste aux bombardements massifs sur le Vietnam, en 1972, un an
avant qu'un accord ne soit signé pour mettre fin à cette boucherie sans nom.
Cette guerre a donné naissance à la protest song. Mais d'autres raisons de
s'engager vont rapidement voir le jour.
Sur le plan économique, les Golden Sixties sont finies. La stagflation fait son
apparition: un ralentissement de l'économie accompagné par une hausse des
prix. En 1973, l'Egypte et la Syrie attaquent Israël par surprise, mais la
réaction ne se fait pas attendre. Au bout de ces tensions, il y a la première
crise pétrolière. L'Organisation des pays producteurs de pétrole (Opep)
décide une augmentation sensible du prix du baril en 1974 et l'économie met
définitivement genou à terre. La période des dimanches sans voiture est une
ère de remise en question. Quel est le sens d'une société ne reposant que sur
le matériel?
La télévision ronfle dans les foyers. Les répondeurs téléphoniques deviennent
des jouets permettant d'être présent tout en étant absent. Richard Nixon
met en place un réseau d'écoutes et tombe suite à une enquête
journalistique couronnée par le prix Pulitzer: le Watergate est un moment
d'histoire, on en fera un film. La guerre froide est entrée dans une période de
détente marquée par des rencontres au sommet et des accords de
désarmement - mais elle s'assoupit pour mieux se réveiller à la fin de la
décennie avec la guerre d'Afghanistan. Est-ce parce que la réalité devient
plus complexe que l'on ressent le besoin de jouer avec elle? La schizophrénie
de Ziggy Stardust est-elle précisément le fruit d'une ère où les repères
vacillent?
Les Beatles se sont séparés deux ans plus tôt et ses membres ont entamé
des carrières solos avec des succès divers. Pink Floyd se prépare à devenir un
mythe avec un album - «Dark Side of the Moon» - qui restera classé dans les
charts pendant quinze ans. La musique éclate, se diversifie, devient peu à peu
un mélange des genres. Ziggy Stardust est une charnière, une porte vers
d'autres univers. Un tableau expressionniste se moquant de toute l'imagerie
chic et kitsch des stars du show-business en la caricaturant à l'extrême. Une
oeuvre sincère au point que son créateur fut à deux doigts de ne pas lui
survivre.
Le 3 juillet 1973, au Hammersmith Odeon de Londres, Ziggy est là, sur scène,
avec son groupe, the Spiders from Mars, les araignées de Mars. Mick Ronson à
la guitare, Trevor Bolder à la basse et Woody Woodmansey à la batterie
donnent tout ce qu'ils ont dans leur cour. Le public délire. Les morceaux
s'enchaînent. «Hang on to yourself», «Suffragette city», «Moonage
daydream»... En plus de ses propres succès, Bowie chante plusieurs reprises:
«My death», d'après une chanson de Jacques Brel, «White light white heat»
de Lou Reed - qu'il admire - et «Let's spend the night together» des Stones.
Personne ne se doute encore qu'à la fin de ce concert inoubliable, David
Bowie donnera la mort à son alter ego. Rideau. Un film de D.A. Pennebaker,
sorti pour le trentième anniversaire, retrace désormais la légende.
Avec Ziggy Stardust, David Bowie entre, lui, dans l'histoire du rock. Il se
façonne une image de caméléon s'adaptant à toute période et ouvrant de
nouvelles lignes sinueuses. Le punk lui dédiera ses messes révoltées. Le
gothique s'inspirera de ses fards énigmatiques, à l'image des dernières
glissades folklorico-kitsch de Marilyn Manson. On retrouve sieur David Jones
dans les années 1980 hyper commerciales avec un «Let's dance» chaloupé et
des chaussures rouges. Dans les années 1990 avec un «Outside» plus
cérébral et plus osé. Et au XXIe siècle, l'homme sort un «Reality» respecté
unanimement tout en faisant de la publicité pour une célèbre marque d'eau
minérale. Ziggy Stardust, bien dans sa peau, se prépare à devenir éternel.
© La Libre Belgique 2004
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