Patrimoine - Site de l`Office de Tourisme de Luxeuil-les

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Patrimoine - Site de l`Office de Tourisme de Luxeuil-les
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Sommaire
Luxeuil-les-Bains, ville de patrimoine
➤
Une grande diversité patrimoniale
➤
La formidable épopée de saint Colomban
➤
à ciel ouvert…
➤
De grands hommes au service du patrimoine
Le centre historique et ses maisons classées
➤
p 6
p 8
l’abbaye de luxeuil, un concentré de culture
• Les
monuments
lieu d’enseignement et de culture
• La basilique Saint - Pierre et son buffet d’orgue
• Un précieux mobilier du XIXe siècle
• Un
➤
les maisons du centre ancien
• La
tour des échevins
Maison du Cardinal Jouffroy
• Maisons gothiques et Renaissance
• Le grès rose des Vosges
• La
L’archéologie luxovienne P 12
➤
les fours de potiers gallo-romains
➤
le chantier de fouilles de l’ancienne église saint - martin
autour du thermalismep 14
➤
les thermes
➤
le quartier thermal : les hôtels et les villas
➤
Les casinos
➤
la dentelle de luxeuil
2015, l’année de saint colomban
p 16
➤
14e centenaire de saint Colomban (615-2015)
➤
Après 2015, un nouveau départ culturel consacré au monachisme du Haut Moyen âge
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infos pratiquesp 19
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un regard sur Luxeuil-les-bains
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Luxeuil-les-Bains, ville de patrimoine
Une grande diversité patrimoniale
Quelques heures passées à Luxeuil-les-Bains suffisent pour s’apercevoir que chaque siècle a laissé son empreinte dans la
cité : ville abbatiale, ville thermale, les deux pôles de la ville ont chacun une identité forte.
 La ville, Luxovium,
est fondée par les
Romains au Ier siècle
avant Jésus-Christ.
Les thermes, les stèles
funéraires, les fours de
potiers nous parlent
d’une ville d’importance.
 Vers 590, saint
Colomban, venu d’Irlande,
fonde un monastère
dont le rayonnement aux
époques mérovingienne et
carolingienne n’aura d’égal
que celui de Cluny pendant
le reste du Moyen Âge.
 Aux XVe et XVIe
siècles, les belles
façades gothiques et
Renaissance, classées
aux Monuments
historiques, témoignent
de la richesse et
de la beauté de
Luxeuil - les - Bains.
 La ville connaît un
nouveau dynamisme sous
le Second Empire et la
Troisième République,
avec l’exploitation des
sources d’eaux chaudes : la
ville s’enrichit d’un nouveau
quartier, d’industries et
d’artisanats, entre lesquels la
fameuse « dentelle de Luxeuil »
apparaît comme le fleuron et
le comble du raffinement.
La formidable épopée de saint Colomban
Venu d’Irlande vers 590, saint Colomban fonde trois monastères
dans la région de Luxeuil ( Annegray, Fontaine - lès - Luxeuil,
Luxeuil ). Chassé par la terrible reine Brunehaut, il fuit d’abord vers
l’Irlande, puis traverse l’Europe centrale. En route vers Rome,
il installe son dernier monastère sur le site d’une ancienne
ville romaine, Bobbio. Si Colomban fonde lui-même peu de
monastères, ses disciples et de très nombreux moines de
Luxeuil vont être à l’origine de dizaines de fondations
monastiques à travers l’Europe : Besançon, Saint-Omer,
Jumièges, Romainmôtier, Saint-Gall… Saint Colomban est
considéré avec saint Benoît comme l’initiateur du monachisme
en Europe. à ce titre et depuis l’après - guerre, il est reconnu
aussi comme le premier Européen, par ses voyages et
ses fondations. Il est également le premier à employer le
nom « d’Europe » pour désigner notre continent, dans
des lettres au pape.
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à ciel ouvert…
Ici, l’histoire se rencontre à chaque pas. Grâce à ses sources d’eaux chaudes, Luxeuil sort de terre à l’époque romaine. On
parle alors de Luxovium qui compte parmi les principales villes de l’ancienne Franche-Comté avec Besançon et Mandeure.
Depuis le XVIIIe siècle, les fouilles témoignent de la grandeur de cette agglomération.
 Depuis le XVIIIe siècle :
Luxeuil est le site de
Franche-Comté où l’on a
découvert le plus de stèles
funéraires gallo-romaines
(une cinquantaine en tout).
Conservées au musée
de la Tour des échevins,
elles mettent en scène les
anciens Luxoviens.
 En 1865 : dans le parc
des Thermes, une centaine
d’ex-voto en bois du Ier
siècle sont mis à jour à
proximité d’une source,
preuve de la vénération
portée aux sources dès
l’Antiquité et de leur
fréquentation par les
populations.
 Dans les années
1980-1990 : de
nombreuses fouilles
précisent notre
connaissance de la ville
Antique : habitats, voies
de communication,
et surtout les fours de
potiers des Ier et
IIe siècles, dans un état de
conservation exceptionnel.
 Depuis 2005 :
sondages et fouilles
sont menés autour du
monastère. Les fouilles
de l’église Saint-Martin
renseignent enfin une
période mal connue de
l’histoire de la ville, la fin de
l’Antiquité, et renouvellent
nos connaissances de
l’abbaye du VIIe siècle.
De grands hommes au service du patrimoine
Napoléon III
(1808-1873)
Lors de sa venue à Luxeuil en
1856, il admire la basilique et
demande la conservation de la
maison François Ier, menacée de
destruction par les alignements de
l’actuelle rue Victor Genoux.
Eugène Viollet-le-Duc
(1814-1879)
Principal restaurateur de la Basilique
Saint-Pierre. Il se distingue par ses
réalisations à la Sainte - Chapelle de
Paris ou à la cité de Carcassonne.
Il est le théoricien de l’art de la
restauration au XIXe siècle.
Prosper Mérimée
(1803-1870)
écrivain et deuxième inspecteur
général des Monuments historiques,
il contribue à sauver d’innombrables
sites de grande importance. à Luxeuil,
il classe la basilique, le cloître, la Tour
des échevins et les thermes.
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LE CENTRE HISTORIQUE ET SES MAISONS CLASSEES
L’abbaye de Luxeuil, un concentré de culture
Les monuments
Si les restes de l’époque de Colomban ne sont pas nombreux, l’abbaye a eu toutefois la chance de conserver la presque
intégralité de ses monuments : la basilique Saint-Pierre et Saint - Paul (XIIIe siècle), le cloître (XVe siècle), tous les bâtiments
conventuels, qui servaient à la vie des moines (XVIIe-XVIIIe siècles). C’est un ensemble magnifiquement conservé, de
l’époque gothique à la Révolution, que l’histoire nous a légué.
Ce patrimoine religieux n’a cessé de s’enrichir après la Révolution, alors que l’abbaye avait officiellement cessé d’exister.
Ainsi, les chasubliers, les ornements liturgiques du XIXe et du XXe siècle témoignent de la continuité de l’activité religieuse
jusqu’à nos jours.
à voir à l’abbaye :
 La salle des Princes
et le salon Bossuet
(salons décorés vers
1720 dans le style rocaille,
classés aux Monuments
historiques).
 Les escaliers (XVIIe et
XVIIIe siècles, classés aux
Monuments historiques).
 La charpente du XVIIe
siècle du « Grand Quartier »
(cuisine, réfectoire, cellules
des moines…).
 La chapelle
Saint - Colomban de
l’abbaye et ses reliques
(XIXe siècle, bel ensemble
néo-renaissance conçu
pour les besoins du petit
séminaire).
Un lieu d’enseignement et de culture
Depuis le VIIe siècle jusqu’à nos jours, l’abbaye est un lieu d’enseignement et de culture.
 Colomban, fin lettré, fonde les
monastères afin d’évangéliser les
populations et de former les moines.
Dès l’origine, leur vocation est
culturelle : l’abbaye comporte une
véritable école monastique.
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 Sous ses successeurs Eustaise et
Valbert, au VIIe siècle, le scriptorium
se développe considérablement.
C’est à ce moment qu’un nouveau
type d’écriture est inventé au
monastère, « l’écriture dite de
Luxeuil », proche du milieu royal.
 L’abbaye conservait jusqu’à la
Révolution une riche bibliothèque
de presque 4500 volumes. Celleci est ensuite pillée et dispersée.
Plusieurs manuscrits sont aujourd’hui
jalousement conservés à Paris, New
York ou Saint-Pétersbourg.
 Au début du XIXe siècle, un petit
séminaire est installé dans les locaux
de l’ancienne abbaye, fermée en 1792.
 Depuis 1976, un collège privé
catholique et un centre culturel
chrétien ont succédé au petit
séminaire. Des rencontres, concerts,
colloques s’y déroulent tout au long de
l’année.
 Le lieu de mémoire est fondé
grâce à la générosité du docteur Gilles
Cugnier, fondateur de l’association des
Amis de saint Colomban. Il réunit sa
vie durant des objets liés à l’abbaye
de Luxeuil et contribua activement
à mettre en valeur et à éclairer
l’histoire de ce lieu.
La basilique Saint-Pierre et son buffet d'orgue
L'église du monastère bénédictin
(classée Monument historique dés
1846) est une construction du XIIIe siècle
achevée vers 1330.
On ne peut que s'ébahir devant le
majestueux buffet d'orgue. Celuici, construit entre 1617 et 1695,
occupe toute la surface du mur
d'entrée. Grâce à son style baroque
exubérant et unique, il est classé aux
Monuments historiques dès 1846.
Ses médaillons représentent sainte
Cécile et le roi David, protecteurs de
la musique. Atlas semble soutenir
sur ses épaules le poids de cette
monumentale œuvre d'art.
Non moins merveilleuse est la partie
instrumentale, classée également
aux Monuments historiques :
restaurée dans les années 1970,
elle compte 3137 tuyaux et 44 jeux.
C'est un orgue classique dont la
sonorité se rapproche de ce qu'elle
devait être au XVIIe siècle.
Un émerveillement pour
la vue et l'ouïe.
Le choeur reconstruit par Viollet-le-Duc
comporte un riche mobilier dont les
superbes stalles du XVIe siècle de style
Renaissance provenant de la cathédrale
Saint-Etienne de Besançon. Elles
comptent de loin parmi les plus belles de
Franche-Comté.
C'est dans la chaire à prêcher, conçue
pour prendre place à Notre - Dame de
Paris, que le Père Henri Lacordaire a
prêché ses très fameuses « conférences
de Notre-Dame ».
Le clocher a la particularité d'être intégré
à l'actuelle mairie (ancien palais abbatial).
Un précieux mobilier du xixe siècle
Un lieu aussi central dans l’histoire religieuse de l’occident ne pouvait pas laisser indifférents les défenseurs du patrimoine au
XIXe siècle. La basilique Saint-Pierre et le cloître sont ainsi classés au titre des Monuments historiques dès 1846, grâce à la
persévérance de Mérimée.
Enfin, la basilique Saint-Pierre est superbement restaurée dans les années 1860 par des artistes proches d’Eugène
Viollet-le-Duc, qui ont travaillé sur les principaux chantiers de restauration français du XIXe siècle.
 Restauration de l’abside
et dessin du maître-autel par
Viollet-le-Duc.
 Réalisation du maîtreautel, en bronze, par Louis
Bachelet, un des principaux
artistes du Quai des
Orfèvres à Paris.
 Vitraux par Louis-Auguste
Steinheil, maître - verrier qui
s’inspira des vitraux de la
Sainte-Chapelle de Paris,
qu’il avait restaurés avec
Viollet-le-Duc.
 Mosaïques d’Henri Bichi
(qui a travaillé au SacréCœur à Paris).
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LE CENTRE HISTORIQUE ET SES MAISONS CLASSEES
Les maisons du centre ancien
De prestigieux monuments étaient nécessaires à cette abbaye, siège d’un pouvoir ecclésiastique et temporel,
car le seigneur de la ville et des villages alentours n’était autre que l’abbé lui-même. Ainsi, 24 villages étaient sous sa
dépendance directe. Plusieurs monuments nous rappellent que la ville est «fille de l’Abbaye» (Ph. Kahn, historien). Ainsi,
nombre de maisons portent des noms d’abbés (hôtel du cardinal Jouffroy, maison François Ier) ou ont été construites par
des officiers proches de lui (hôtels Pusel, Breton d’Amblans…). Même la haute tour de l’ancien hôtel de ville, la Tour des
Échevins, a été construite dans un esprit de démarcation symbolique par rapport au pouvoir de l’abbé. Ainsi, l’abbaye est
à la fois l’origine et le centre de gravité de toute la ville.
La tour des échevins
La tour des échevins a été élevée au
XVe siècle. C’est un chef-d’œuvre de
l’art gothique flamboyant, avec ses arcs
en accolade, ses petites têtes farceuses
et ses figures incongrues (une tête
d’homme entre des pattes de chien…).
Haute de 33 mètres, elle s’élève au
point culminant de ce qui était la
ville médiévale, fière, couronnée de
créneaux. Cette tour, l’ancien hôtel
de ville, est unique en FrancheComté par sa forme et son
ancienneté. Lorsque l’abbé de Luxeuil
donne leur charte d’affranchissement
aux bourgeois de Luxeuil en 1293,
un pouvoir municipal se met en place
et s’oppose au pouvoir religieux. On
retrouve cette situation dans les villes
riches des Flandres et de l’Italie, ce
qui prouve la position centrale de
Luxeuil dans l’Europe du XVe siècle.
La maison du cardinal Jouffroy
P 10
La beauté des maisons anciennes
du centre-ville surprend à chaque
détour et ravit les visiteurs. Parmi
elles, la maison du cardinal Jouffroy
et son balcon flamboyant tout en
pierre, l’un des plus anciens de France
(XVIe siècle), peu commun pour
son temps, tiennent une place de
choix. Si un doute persiste quant à
l’initiateur de cette demeure (selon la
tradition, le bénéfice en reviendrais
à Perrin Jouffroy, riche bourgeois et
père de l’illustre cardinal), il participe
au sentiment de grandeur des
siècles qui émane des vieilles pierres
luxoviennes. Les nombreuses figures
de cette longue construction ne
cessent de surprendre ceux qui les
admirent : une sirène, un centaure,
un fou, des lions, singes, lézards…
et trois curieux lapins qui n’ont que
trois oreilles, mais bel et bien deux
oreilles chacun… L’été, on aime
profiter du jardin qui se situe à l’arrière.
Isolé de la rue, c’est un îlot de silence,
de verdure et de bien-être où il fait
bon lire et méditer…
Maisons gothiques et renaissance
D’autres maisons gothiques et Renaissance émaillent le centre ancien et l’embellissent de leurs riches façades.
La maison du Bailli est l’une des
préférées des Luxoviens. Sa belle
façade, sa cour intérieure avec
sa tour et ses gargouilles, ses
balcons en font un très bel exemple
d’architecture du XVe siècle. La
bibliothèque municipale est abritée
par cette ancienne demeure privée.
Le nom de la maison Espagnole (XVIe siècle) perpétue le souvenir
illusoire d’une Franche-Comté
espagnole, légende locale
savamment entretenue
par les siècles.
La maison François Ier et
l’hôtel Pusel sont de ravissantes
maisons des années 1540,
exemples raffinés de la Renaissance
en Franche-Comté. Leurs colonnes
quadrillent désormais les façades et
leur confèrent une grande sérénité,
animées par les gracieux mascarons
et les décors végétaux.
Le grès rose des vosges
On dit souvent de la cité de Luxeuil
qu’elle est située sur les premiers
contreforts des Vosges... il suffit de
lever les yeux vers les façades pour
s’en apercevoir !
La pierre utilisée est en effet celle
de ce massif montagneux, le grès
rose et sa charmante couleur se
rencontrent dans des villes comme
Nancy, Strasbourg ou Fribourg.
Cette pierre, rose ou blanche selon
les couches exploitées, était extraite
à Luxeuil même, dans l’actuelle
forêt du Banney (une carrière existe
d’ailleurs encore). Certaines pierres
sont même colorées dans les deux
teintes. Selon les saisons
ou l’heure du jour, la nuance de ce
rose paraît varier suivant une palette
chromatique chaleureuse allant
du gris cendré au saumon clair.
P 11
L’ARCHéOLOGIE LUXOVIENNE
Pendant 2000 ans, le sol luxovien a su conserver des vestiges archéologiques, précieuses traces de l’histoire
de la cité. Les premières découvertes archéologiques à Luxeuil sont liées à l’ouverture de grands chantiers
dans le courant du XVIIe siècle, principalement autour des sources thermales et de l’abbaye.
Le XIXe siècle demeure, grâce à l’ampleur des travaux réalisés dans l’espace thermal et urbain, la période où l’on a exhumé
le plus grand nombre de vestiges archéologiques.
Une grande partie des découvertes archéologiques de la ville est conservée au Musée de la Tour des échevins, ancien hôtel
de ville du XVe siècle. De l’époque gallo-romaine, il expose à vos yeux les découvertes les plus intéressantes : les stèles
funéraires, d’abondants vestiges des thermes, les restes de céramiques des fours de potiers et d’autres témoins
des antiques luxoviens.
Les fours de potiers gallo-romains
Des travaux effectués en 1881, au sud de l’hôpital, conduisent à la découverte d’un moule pour la fabrication de
poteries rouges à pâte fine (conservé au Musée de la Tour des échevins ). On en déduit la présence en ce lieu d’un
atelier de céramique gallo-romain.
De 1978 à 1988, des sondages et fouilles sont effectués. Le premier four antique est localisé en 1980.
Dix fours ont été mis au jour entre 1980 et 1987. Ils sont quasiment tous dans un état exceptionnel de conservation,
cela tient notamment à leur enchâssement dans le grès, au sommet de la colline.
Le four B, découvert à moins de vingt centimètres sous le sol actuel, est le mieux conservé. Ce four est un bel exemple
de four à poterie sigillée (céramique rouge ornée de motifs en relief).
Une aire de chauffe centrale, creusée elle aussi dans la roche en place, ouvre sur les 7 fours.
Les céramiques communes et sigillées produites sur le site sont mises en valeur au musée de la Tour des échevins,
avec des éléments de construction (tubulures, tuiles, moule à sigillée...). Grâce aux estampilles, on a pu localiser cette
terre cuite dans plusieurs villes de Franche-Comté (Besançon, Mandeure, Villards-d’Héria...), preuve de sa diffusion
dans l’ancienne Séquanie.
P 12
le chantier de fouilles de l’ancienne église saint - martin
Le site de fouilles archéologiques de la place de la République a mis au jour un ensemble exceptionnel pour le haut Moyen Âge. Les
fouilles conduites en 2008 et 2009 ont révélé l’existence d’une église paléochrétienne, probablement du Ve siècle, élevée sur
un cimetière gallo-romain. Au VIIe siècle, l’église accueille la tombe de saint Valbert, troisième abbé de Luxeuil. Les moines de l’abbaye
souhaitent se faire enterrer au plus près de leur prestigieux abbé. Ainsi, un ensemble de 125 sarcophages mérovingiens des VIIe et VIIIe
siècles a été exhumé. Cette découverte, lourde de conséquences pour l’histoire de la ville, intéresse les spécialistes de cette période
du Moyen Âge par l’abondance des sépultures, l’originalité de l’inhumation de saint Valbert (contre le chevet de l’église) et la qualité de
la conservation du site. Le site archéologique sera mis en valeur par la construction, d’ici trois ans, d’un bâtiment qui le protègera et
permettra l’accès aux visiteurs.
Mise en valeur du chantier de fouilles de l’ancienne église Saint-Martin :
La valorisation des fouilles servira de centre d’interprétation de la ville pour comprendre la fabuleuse histoire du monachisme luxovien
et son impact sur l’Europe occidentale. La mise en valeur des fouilles est programmée pour une ouverture en 2016, et comprendra un
musée et un espace pédagogique.
P 13
autour du thermalisme
Les thermes
La belle histoire luxovienne n’aurait
jamais été écrite sans les sources
d’eaux chaudes. Le nom de la ville,
ne provient-il pas d’ailleurs de celui
d’un dieu celte, Lussoius ? Celuici est transformé en Luxovium à
l’époque romaine. Il faut dire qu’à
cet emplacement, pas moins de 18
sources sortent de terre (eaux froides,
chaudes, hyperthermales).
L’établissement actuel date toutefois
de la fin du XVIIIe siècle, à une époque
de modernisation de la province de
Franche-Comté. C’est une élégante
construction néoclassique en grès
rose des Vosges. Actuellement, ce
bâtiment passe pour être le plus
ancien établissement thermal
français encore en élévation,
avec celui de Plombières-les-Bains
(Vosges), à 20 km de Luxeuil.
L’intérieur a été réaménagé dans les
années 1930 et recouvert de belles
mosaïques de style art déco.
Le plus ? Ces thermes sont en cours
de restauration et de réaménagement
par la direction actuelle, qui souhaite
redonner une unité stylistique à
l’ensemble. Que soigne-ton à Luxeuilles-Bains ? Les maladies d’ordres
rhumatologique, phlébologique et
gynécologique. Depuis le XIXe siècle,
Luxeuil est une station reconnue de la
gynécologie, elle était devenue à cette
époque la station de la femme.
le quartier thermal : Les hôtels et les villas
Comme il se doit dans une ville
thermale, les hôtels et les villas
sortent du sol autour des griffons
des sources et rivalisent d’élégance
et de modernité pour accueillir les
baigneurs. C’est un nouveau quartier
P 14
qui s’élève contre le centre ancien,
véritable nouvelle ville. Celle-ci est
parée avec soin, notamment de grilles
de fenêtres et de balcons, parfois de
style art nouveau, typique des années
1900 (Métropole, villa des tilleuls). Ces
grilles en fer et en fonte étaient forgées
ou moulées à Luxeuil, dans l’une des
huit fonderies que comptait la ville
jusqu’à l’après-guerre.
Les casinos
Que serait une ville thermale sans
casino ? Celui du XIXe siècle, actuel
espace Frichet, comptait, comme
il se doit, un restaurant, un théâtre,
une galerie de bal et les fameuses
salles de jeu. Le théâtre à l’italienne
a conservé ses peintures, sa
tribune et sa scène inclinée.
Il est aujourd’hui utilisé comme
espace d’expositions, de
conférences et de spectacles.
Le casino actuel est installé depuis
1956 dans l’ancienne villa Perpigna,
qui domine les thermes. Elle est
complétée par un bâtiment très
moderne, entouré d’une pergola
stylisée. La salle de théâtre de 300
places étonne les spectateurs et les
troupes qui viennent y jouer par sa
scène spacieuse et ses coulisses.
La dentelle de luxeuil
Lorsque les thermes prennent
une forte activité dès le Second
Empire, la fameuse dentelle de
Luxeuil se développe. Il en faut
bien, pour habiller ces belles
dames… On offre une ombrelle
à l’impératrice Eugénie
en 1856, lors d’une visite
officielle. Dès lors, les grands
magasins parisiens en vendent
comme un produit de luxe. C’est
une dentelle à l’aiguille montée
sur lacet, qui demande de la part
de la dentellière des talents de
technicienne et d’artiste : elle a le
choix entre une cinquantaine de
points différents pour nouer les
fils sur les lacets, rendant chaque
pièce unique. Franchissez le seuil
du Conservatoire de la Dentelle,
place de l’Abbaye. Il a été créé
en 1977, au moment de la
fermeture de la dernière entreprise
de dentelle de Luxeuil, afin de
ne pas perdre ce savoir-faire
précieux. Allez à la rencontre des
dentellières qui vous expliqueront
tout sur cet art subtil…
P 15
2015, l’année de saint colomban
Au cours du XXe siècle, deux rendez-vous internationaux, à
Luxeuil-les-Bains, ont été consacrés à saint Colomban et à
l’histoire du monastère qu’il a fondé :
 1950 : une rencontre internationale en
hommage au 14e centenaire de la naissance
de Colomban, qui aurait dû se dérouler en 1943.
Un congrès international d’historiens, universitaires
et scientifiques permit d’actualiser l’histoire du saint
irlandais et des fondations luxoviennes.
14e centenaire
de saint Colomban
(615-2015)
C’est pourquoi, sous l’impulsion de l’association
des Amis de saint-Colomban, le 14e centenaire de
l’accession à la vie céleste de saint Colomban sera fêté
en 2015. Un événement d’une importance européenne
puisque ce centenaire sera aussi fêté dans les autres
pays où la mémoire du moine irlandais est très
présente : l’Irlande et l’Italie. Des délégations de ces
pays seront présentes à Luxeuil-les-Bains en 2015.
Il convient de noter que depuis 2011, les universités
de Galway, Dublin, Lille 3, Lyon 3, Vercelli et l’association
des Amis de saint Colomban ont créé un comité
d’organisation pour la réalisation des colloques
européens de 2015. Une trentaine de scientifiques
participeront à ces manifestations culturelles organisées
à Bangor (Irlande), Luxeuil-les-Bains et Bobbio (Italie).
Un programme de manifestations culturelles initié par
cette même association est en préparation :
 1990 : le 14e centenaire de la fondation
de l’abbaye de Luxeuil. Un colloque organisé
par la revue « Notre Histoire » sous la présidence
du professeur Pierre Riché a donné une dimension
européenne à l’action de saint Colomban
et de ses successeurs.
Depuis le XVIIIe siècle quelques historiens ont réalisé un
travail de traduction de la Vie de saint Colomban. Il était
nécessaire d’opérer un dépoussiérage, au regard des
progrès en paléographie, en historiographie, en histoire
de l’art et en archéologie. En termes de recherche
historique, de nombreuses relectures des documents,
textuels et épigraphiques, ont été effectuées ces
dernières décennies et offrent des éclairages nouveaux
qu’il importe de prendre en compte aujourd’hui, en ce
début du XXIe siècle. Ce corpus de données s’est aussi
enrichi de certaines découvertes nouvelles, et surtout
celles concernant l’archéologie qui ont révolutionné nos
connaissances sur le monachisme luxovien inspiré par
saint Colomban et ses successeurs.
 Exposition de manuscrits (dont des pages
du Lectionnaire) ayant appartenu à la bibliothèque
de l’Abbaye de Luxeuil (ouvrages archivés dans les
bibliothèques de Paris, Rome, Saint-Pétersbourg, New
York, Wolfenbüttel, Amiens, Valenciennes)
 Colloque universitaire européen, « Aux origines
de la construction de l’Europe : Colomban et son
héritage », organisé par les Universités irlandaises,
françaises et italiennes.
 Table ronde 2015 organisée par l’association des
Amis de saint Colomban et en collaboration avec le
colloque universitaire de septembre 2015.
 Publications des conférences du Colloque
scientifique et de la Table ronde 2015.
 Des semaines thématiques « irlandaises,
italiennes et bretonnes » (concerts, activités
culturelles) avec les associations, services culturels
des ambassades et consulats, offices de tourisme
concernés.
D’autres manifestations sont en cours d’élaboration
par les associations luxoviennes qui se rattacheront à
l’événement.
P 16
Après 2015, un nouveau
départ culturel
consacré au monachisme
du Haut Moyen âge
L’organisation des manifestations en l’honneur de cet
anniversaire doit permettre de pérenniser la démarche
culturelle autour du monachisme luxovien après 2015.
La diversité et la richesse des contacts et informations
résultant de la préparation de cet évènement culturel
doivent servir à développer les Tables rondes annuelles
de l’association des Amis de saint Colomban, et à créer
un réseau des abbayes fondées par des moines de
Luxeuil ou ayant pratiqué le mode de vie des héritiers
spirituels de saint Colomban.
Le Chemin de saint Colomban ( Bangor – Luxeuil –
Bobbio ) créé en 2008 continuera son développement
parallèlement à ce réseau monastique, certaines
fondations étant situées sur le Chemin
de saint Colomban.
Pour en savoir plus sur le patrimoine et l’histoire à Luxeuil - les - Bains
Luxeuil - les - Bains
Histoire et patrimoine
Disponible à l’Office
de Tourisme sur demande
P 17
LEXIQUE
Baigneur : nom donné au XIXe siècle aux curistes.
Le mot « cure », d’une connotation trop médicale,
n’était pas apprécié.
Haut Moyen Âge : première partie du Moyen Âge,
comprise entre la fin de l’Antiquité (Ve siècle) et la fin de
la dynastie carolingienne (IXe siècle).
Colomban de Luxeuil (saint) : ce moine quitte son
Irlande natale à l’âge de 50 ans, en 590, pour mourir
sur le continent, en convertissant les populations et en
fondant des monastères. Il fonde ceux de Luxeuil et de
Bobbio notamment, et meurt en 615. Il est considéré
comme l’un des pères de l’Europe actuelle, par son rôle
de missionnaire et sa vie itinérante.
Hyperthermale : se dit d’une eau dont
la température excède 45°C.
échevins : officiers municipaux, anciens conseillers
du maire. Ils prennent place à la tour des échevins
seulement après 1678, au moment de la réunion de la
Franche-Comté à la France.
écriture de Luxeuil : écriture inventée au début du
VIIe siècle au monastère de Luxeuil. Elle simplifie celle
employée dans le milieu royal mérovingien, et connut
une certaine vogue dans les abbayes françaises,
jusqu’à sa disparition au début du IXe siècle. Les
moines écrivaient dans le scriptorium de l’abbaye (salle
réservée à la confection des livres). L’un des principaux
ouvrages réalisés en cette écriture est le « Lectionnaire
de Luxeuil » (vers 700), un des plus précieux ouvrages
de la B.n.F (man. lat. 9427).
P 18
Paléochrétien : se dit du christianisme
antique en Europe (IIe-Ve siècles).
Valbert (saint) : troisième abbé de Luxeuil (629-670).
Il introduit la règle bénédictine à Luxeuil, contribue au
développement du scriptorium et de l’école monastique
de l’abbaye, et place la terre et l’abbaye de Luxeuil sous
la dépendance directe du pape. Vénéré comme saint
par les moines de Luxeuil dès sa mort, il est enterré dans
la « crypte de saint Valbert », contre le chevet de l’église
Saint-Martin. (cf. fouille de l’ancienne église, p 13 ) .
Luxeuil - les - Bains
Situation géographique
à 4h30 de Paris,
Luxeuil-les-Bains est
Strasbourg,
de
3h40 de Lyon, 2h20
Nancy
de
30
1h
,
on
Dij
2h10 de
.
et 1h15 de Besançon
➞ Département de la Haute-Saône
➞ Région Franche-Comté
➞ Au carrefour de la Lorraine, de la Bourgogne
et de la Champagne
➞ à proximité de l’Allemagne et de la Suisse
➞ Au pied du Parc naturel régional des Ballons des Vosges
et du plateau des Mille étangs.
:
Venir par le train
V ),
Bains, Remiremont ( TG
Gares de Luxeuil-lesV ).
vesoul ou belfort ( TG
:
Venir par la route
cy
autoroute A31 via Nan
ançon
autoroute A36 via Bes
Venir en avion :
ouse ( 1 h 30 )
aéroport de Bâle-Mulh
A31
Nancy
A33
Vers Nancy
Saint-Dié
A5
Langres
Colmar
Remiremont
A35
Vers Paris
Épinal
A3
1
Chaumont
LUXEUILLES-BAINS
Mulhouse
A31
Belfort
Vesoul
Montbéliard
A36
Vers
Bâle
Bâle
Dijon
6
A3
Besançon
A39
Vers Paris
Vers Lyon
Descriptif
de la destination
➤ Données générales
Habitants : 7 500
Superficie : 2 181 ha
Altitude : 260 à 395m
Chef-lieu de canton
4e ville de Haute-Saône
Jumelages :
• Bad-Wurzach (Allemagne),
• Salsomaggiore Terme (Italie),
• Hammam Lif (Tunisie).
Atouts touristiques :
14 édifices classés «Monuments historiques»
un établissement thermal et un casino ( groupe Joa )
(unique en Haute-Saône)
Labellisation :
• Station classée de Tourisme
• Ville porte adhérente du Parc naturel régional des
Ballons des Vosges
• Ville active du Programme National Nutrition Santé
• Ville fleurie : 2 fleurs
P 19
tourisme
de Luxeuil - les - Bains
rester
é
Pour
nnect
o
C
Maison du Cardinal Jouffroy
53, rue Victor Genoux ✧ 70300 Luxeuil-les-Bains
Tél. 03 84 40 06 41 ✧ Email : [email protected]
Web : www.luxeuil.fr / m.luxeuil.fr
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contact presse
Déborah Reichert Tél. 06 85 90 89 11
[email protected]
Station Classée
de tourisme
Crédits Photographiques : Chaîne Thermale du Soleil, les Amis de saint Colomban, S. Bully, J. Repiquet, J.F. Lami, Office de tourisme de Luxeuil - les - Bains, BNF, IKONA.
office de

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