Mariano Carrera

Transcription

Mariano Carrera
Mariano Carrera
RCM Galerie
Mariano Carrera
RCM Galerie
3 décembre 2015 – 15 janvier 2016
Frank Popper
Paris, août 2014
Frank Popper
Paris, August 2014
Depuis quelques temps déjà, le renouveau de l’art cinétique est célébré un peu partout
dans le monde. A cette occasion, je rappellerai le parcours de Mariano Carrera qui fait
partie des pionniers du cinétisme venus, pour plusieurs d’entre eux, d’Amérique latine
et en l’occurrence d’Argentine où lui-même enseignait le dessin et la gravure à l’Ecole
des Beaux-Arts de Buenos Aires, un métier et un rôle qui ne pouvaient le satisfaire totalement car Mariano Carrera rêve d’aventure créatrice. A l’exemple de ses compatriotes
et amis Le Parc, Demarco et Garcia-Rossi, c’est à Paris qu’il va en avoir la possibilité en
s’attachant aux deux idées centrales qui caractérisent l’art cinétique : le mouvement et
la participation du spectateur.
Kinetic art is being reevaluated and rediscovered around the world. It is thus important
to underscore the contribution of Mariano Carrera, among the Latin American pioneers
who came to practice their art in France in the 1950s and 1960s. Carrera had taught
drawing and engraving in his home country of Argentina at the School of Fine Arts in
Buenos Aires. Unsurprisingly, his life as a professor could not fully satisfy his creative
drive. Just as Julio Le Parc, Hugo Demarco and Horacio Garcia-Rossi, Carrera came to
Paris to develop the two ideas which characterize kinetic art: movement and the viewer’s
participation.
Dès le début des années soixante, Mariano Carrera construit ses premières structures
optiques réalisées à l’aide de turbo-cylindres dans lesquels il parvient à déplacer, au
moyen d’air brassé, divers éléments qui déterminent des formes visuelles variées. Il
construit également des « Pendules à déformation active » à l’aide de lumière fluorescente. Dans le même temps, et avec la plus grande simplicité de moyens, il crée des
tableaux reliefs, subtils et légers, composés de fines tiges de bois suspendues par un
fil de nylon à une sorte d’auvent fixé sur l’arête supérieure du tableau. La composition
initiale, formée par la juxtaposition alternée de tiges peintes en noir et blanc, n’est pas
fixe et peut être déformée et recomposée à la main par le spectateur. La composition
peut s’animer au moindre souffle d’air déplacé par le public. On peut alors entendre
l’ensemble des tiges s’entrechoquer avec un bruissement léger. Il faudrait aussi évoquer
ses séries de compositions planes à variations optiques, entreprises dès ses débuts,
qu’il poursuit encore aujourd’hui avec la même fraicheur et le même raffinement dans
l’exécution.
L’œuvre de Mariano Carrera n’a pas été assez montrée en France durant ces dernières
années. Il est vrai que nomade et solitaire, il ne reste jamais au même endroit très longtemps. Ses œuvres s’en trouvent dispersées un peu partout en Europe et en Amérique.
Ce qui pourrait ressembler à un certain détachement du monde de l’art parisien, londonien ou autre est évidemment plus ou moins volontaire mais c’est peut être ce qui
permet à ce jeune artiste de quatre-vingts ans de continuer à vivre l’aventure créatrice.
Ainsi, il se préoccupe d’une nouvelle forme de participation du public. Depuis peu, il
pense à des sculptures robotiques qui viendraient interférer dans le déroulement habituel d’une présentation d’œuvres. Toutefois, à l’heure où j’écris ce texte, Mariano
Carrera ne sait ni où ni quand il y parviendra car il se trouve, comme depuis ses débuts,
en plein travail de recherche.
Mariano Carrera built his first optical structures in the early 1960s. He also created his
deforming pendulums and relief pictures made of fine wooden rods suspended by a nylon thread. The latter composition is never static. The spectator manipulates it to their
liking. A movement in the air also animates it and causes the wooden rods to collide
and resonate in their own creative musical tone. One must also point to the numerous
compositions and optical variations that, started in his youth, he continues to elaborate
today.
Mariano Carrera’s work has not recently been shown enough in France. It is true that
his nomadic and solitary disposition denies him from staying in one place very long. His
works are dispersed around Europe and Latin America. And his detachment from the art
world’s of Paris, London or elsewhere is evidently more or less voluntary. Yet it is precisely this that allows this young 80-year-old artist to continue to animate his creative
adventure.
He continues to push the limits of form. Recently, he has been working on robotic sculptures. But even as I write, Mariano Carrera has yet to establish when or where he will
culminate this endeavor. He is, as ever, immersed in artistic research.
Light sculpture
wood, fluorescent light
1964
75 x 44 x 7 cm
Kinetic diamond sculpture
wood
1962
27 x 55 x 7,5 cm
Relief mobile
wood
1964
64 x 122 x 21 cm
Distortion relief
wood, reflective metal
1967
60 x 60 x 13,4 cm
Relief moire
mixed media
1969
50 x 50 cm
No title
acrylic on canvas
1969
64 x 64 cm
No title
acrylic on canvas
1969
54 x 54 cm
No title
acrylic on canvas
1974
64 x 64 cm
PRINCIPALES EXPOSITIONS / MAIN EXPOSITIONS
1967
« Grands et jeunes d’aujourd’hui », Musée d’art
« Lumière et mouvement », Musée d’art moderne, Paris
« Volume lumière », Biennale, Paris Galerie Denise René, Paris
1970
« Objet utile et inutile », Musée d’art moderne, Buenos Aires
« Art actuel », Musée d’art moderne, Buenos Aires
1972
« Salon de la jeune peinture », Musée d’art moderne, Paris
« Salon d’Automne », Grand Palais, Paris
1973
« Grands et jeunes d’aujourd’hui », Grand Palais, Paris
1974
« Grands et jeunes d’aujourd’hui », Grand Palais, Paris
« Réalités Nouvelles », Parc Floral, Paris
BIOGRAPHIE / BIOGRAPHY
1934
1956
Né à Florida en Argentine / Born in Florida, Argentina
Devient professeur de dessin et de gravure à l’Ecole Nationale des
Beaux-Arts de Buenos Aires où il fit ses études / Becomes a professor
of drawing and engraving at the School of Fine Arts in Buenos Aires,
where he completed his studies.
1963
S’installe définitivement à Paris où il fréquenta ses contemporains :
Demarco, Horacio Garcia-Rossi et Julio Le Parc / Moves to Paris
where he frequents his contemporaries : Julio Le Parc, Horacio Garcia-Rossi and Julio Le Parc.
1964
Construisit ses premières « structures optiques » en bois et recherches plastiques en mouvement sont réalisées à l’aide de turbocylindres dans lesquels il parvient à déplacer, au moyen d’air brassé,
divers éléments qui déterminent des formes visuelles variées à l’infini. / Builds his first optical structures in wood and plexiglas. He uses
turbo cylinders to move air and create infinite visual variations.
Parallèlement à ses recherches artistiques, Carrera a très longtemps exercé le métier de
designer, en particulier pour un célèbre joaillier de la place Vendôme à Paris. / In parallel
to his artistic research, Carrera worked as a designer, in particular for the famous Paris
jewelery house of Chaumet.
RCM Galerie
32 rue de Lille, 75007 Paris
01 40 15 00 23 / 06 86 83 52 83
www.rcmgalerie.com / [email protected]