faciliter le rétablissement à la suite de blessures courantes résultant
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faciliter le rétablissement à la suite de blessures courantes résultant
FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE COLLABORATION ONTARIENNE POUR LE PROTOCOLE DE PRISE EN CHARGE DES BLESSURES RÉSULTANT D’ACCIDENTS DE LA ROUTE FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 1 Enabling REcovERy fRom common TRaffic injuRiEs: a focus on ThE injuREd PERson | 1 FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE COLLABORATION ONTARIENNE POUR LE PROTOCOLE DE PRISE EN CHARGE DES BLESSURES RÉSULTANT D’ACCIDENTS DE LA ROUTE (ONTARIO PROTOCOL FOR TRAFFIC INJURY MANAGEMENT [OPTIMA] COLLABORATION) Président Pierre Côté, D.C., Ph.D. Institut universitaire de technologie de l'Ontario Université de Toronto Center for the Study of Disability Prevention and Rehabilitation, IUTO-CMCC Chef de projet Heather Shearer, D.C., M.Sc. Center for the Study of Disability Prevention and Rehabilitation, IUTO-CMCC Comité d'experts pour l'élaboration de la ligne directrice Arthur Ameis, M.D., FRCPC D.E.S.S. CFE DABPM & R SSC Exercice privé Université de Montréal Carlo Ammendolia, D.C., Ph.D. Université de Toronto Lynn Anderson, B.Sc. (membre sans droit de vote) Aviva Canada Richard N. Bohay, D.M.D., M.Sc., MRCD(C) Université Western Robert Brison, M.D., M.H.P., FRCPC, CMFC Université Queen’s Linda Carroll, Ph.D. Université de l'Alberta David Cassidy, Ph.D., doctorat en sciences médicales University of South Denmark Université de Toronto Douglas Gross, B.Sc.(PT), Ph.D. Université de l'Alberta Murray Krahn, M.D., M.Sc., FRCPC Université de Toronto FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 2 FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE Michel Lacerte, MDCM, M.Sc., FRCPC Université de Montréal Université Western Gail M. Lindsay, I.A., Ph.D. (liaison avec les patients) Institut universitaire de technologie de l'Ontario Patrick Loisel, M.D. Université de Toronto Institut universitaire de technologie de l'Ontario Shawn Marshall, M.D., M.Sc., FRCPC Université d'Ottawa Silvano Mior, D.C., Ph.D. Canadian Memorial Chiropractic College Institut universitaire de technologie de l'Ontario Margareta Nordin, doctorat en sciences médicales, PHT, CIE Université de New York Mike Paulden, M.A., M.Sc. Université de l'Alberta Viivi Riis, B.Sc.(PT), M.Sc. (membre sans droit de vote) Health Service Management L'hon. Roger Salhany, C.R., B.A., LL.B. Juge à la retraite de la Cour supérieure de justice de l'Ontario John Stapleton (représentant des consommateurs) Open Policy Ontario Maja Stupar, D.C., Ph.D. Centre for the Study of Disability Prevention and Rehabilitation, IUTO – CMCC Gabrielle van der Velde, D.C., Ph.D. Université de Toronto FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 3 FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE ÉQUIPE TECHNIQUE (CENTRE FOR THE STUDY OF DISABILITY PREVENTION AND REHABILITATION, IUTO–CMCC) Poonam Cardoso, BHS Craig Jacobs, D.C., M.Sc. Kristi Randhawa, B.Sc.S., M.H.P. Danielle Southerst, B.Sc.S., D.C. Deborah Sutton, B.Sc.(méd.), M.Sc., rég. OT (Ont.) Anne Taylor-Vaisey, B.A., M. Bibl. Sharanya Varatharajan, B.Sc., M.Sc. Angela Verven, B.A. Leslie Verville, B.Sc.S. Jessica Wong, B.Sc., D.C., FCCS(C) Hainan Yu, B.Sc., MBBS, M.Sc. FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 4 FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE ÉTUDIANTS AUX ÉTUDES SUPÉRIEURES Sean Y. Abdulla, B.A.(sp.), M.Sc. Canadian Memorial Chiropractic College Courtney Brown, B.Sc., D.C., M.Sc. Canadian Memorial Chiropractic College Karen Chrobak, B.Sc.S.(sp.), D.C. Canadian Memorial Chiropractic College Kevin D’Angelo, B.Sc.(sp.), D.C. Canadian Memorial Chiropractic College Sarah Dion, D.C. Canadian Memorial Chiropractic College Jocelyn Dresser, B.Ed.Phys., D.C. Canadian Memorial Chiropractic College Brad Ferguson, B.Sc., D.C. Canadian Memorial Chiropractic College Rachel Goldgrub, B.Sc.S. Institut universitaire de technologie de l'Ontario Chantal James, B.Sc.S. Institut universitaire de technologie de l'Ontario Roger Menta, B.Kin, D.C. Canadian Memorial Chiropractic College Steven Piper, D.C. Canadian Memorial Chiropractic College Yaadwinder Shergill, B.Sc.(sp.), D.C. Canadian Memorial Chiropractic College Thepikaa Varatharajan, B.Sc. Université de la Saskatchewan Erin Woitzik BKin, D.C. Canadian Memorial Chiropractic College FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 5 FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE EXPERTS-CONSEILS Eleanor Boyle, Ph.D. University of Southern Denmark Brenda Gamble, Ph.D. Institut universitaire de technologie de l'Ontario Willie Handler Willie Handler and Associates Paula Stern, B.Sc., D.C., FCCS Canadian Memorial Chiropractic College (CMCC) ___________________________________ Référence : CÔTÉ, P., H. Shearer, A. Ameis, L. Carroll, M. Mior, M. Nordin et OPTIMa Collaboration, Faciliter le rétablissement à la suite de blessures courantes résultant d'un accident de la route : Priorité à la personne blessée, Centre for the Study of Disability Prevention and Rehabilitation, IUTO-CMCC. Consulté le 31 janvier 2015. FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 6 PRÉFACE La Collaboration ontarienne pour le protocole de prise en charge des blessures résultant d’accidents de la route (Ontario Protocol for Traffic Injury Management [OPTIMa] Collaboration) regroupe une équipe multidisciplinaire d'experts cliniciens (en médecine, médecine dentaire, physiothérapie, chiropratique, psychologie, ergothérapie et soins infirmiers), d'universitaires et de scientifiques (épidémiologistes, épidémiologistes cliniciens et économistes de la santé), un responsable de la liaison avec les patients, un protecteur des bénéficiaires, un juge à la retraite et des experts du secteur de l'assuranceautomobile. Notre objectif était d'élaborer des cheminements cliniques* qui favorisent le rétablissement à la suite de blessures courantes résultant d'un accident de la route. Il a été atteint grâce à la réalisation d'un examen complet et détaillé de la documentation scientifique la plus récente et d'une recherche qualitative menée auprès de patients recevant des soins de santé pour des blessures résultant de collisions routières. Les résultats de nos travaux de recherche et nos recommandations visent un objectif précis : permettre et optimiser le rétablissement des personnes blessées dans des collisions routières. Tout en se concentrant sur le pourquoi, le quoi et le qui des soins de santé fondés sur des données probantes†, nous nous sommes assurés que chacune de nos recommandations respectait le principe éthique du processus de prise de décisions partagées. Afin d'optimiser et d'éclairer le processus décisionnel, nous avons tiré nos recommandations des données probantes synthétisées à partir d'études de qualité supérieure, maximisant ainsi la validité, mais limitant les incertitudes et les partis pris inhérents aux études de moins bonne qualité. Les décisions sur les soins de santé doivent être le fruit de données probantes de qualité et des apports uniques du patient et du professionnel de la santé traitant. Nous avons abordé le pourquoi conformément au principe éthique de primum non nocere (avant tout, ne pas nuire). Nous nous sommes demandé si le traitement était nécessaire pour améliorer les résultats. Dans l'affirmative, il fallait alors déterminer si les interventions actuellement accessibles accéléraient vraiment le délai naturel de rétablissement à la suite d'une blessure. _________________________________________________ * La séquence et les options de services de soins de santé que reçoit un patient ayant subi des blessures résultant d'un accident de la route pendant un épisode de soins particulier. † Selon Sackett et coll. (SACKETT, D.L., W.M.C. Rosenberg, J.A.M. Gray, R.B. Haynes et W.S. Richardson, « Evidence based medicine: what it is and what it isn't », BMJ, vol. 312, n 71, janvier 1996) : « La médecine fondée sur des données probantes est l'utilisation consciente, o explicite et judicieuse des meilleures données actuelles dans la prise de décisions relatives aux soins de patients particuliers. La pratique de la médecine fondée sur des données probantes se définit comme étant l'intégration de l'expertise clinique individuelle avec les meilleures données cliniques externes disponibles, tirées de travaux de recherche systématique. L'expertise clinique individuelle s'entend de la compétence et du jugement que chaque clinicien acquiert par l'expérience et la pratique cliniques. L'expertise de haut niveau se manifeste de nombreuses manières, mais spécialement par des diagnostics plus efficaces et efficients et par l'identification plus réfléchie et l'utilisation plus compatissante de la situation difficile de chaque patient, de ses droits et de ses préférences dans le processus décisionnel relatif à ses soins. Par meilleures données cliniques externes disponibles, on entend la recherche cliniquement pertinente, souvent tirée des fondements de la médecine, mais surtout de travaux de recherche clinique axés sur les patients concernant l'exactitude et la précision des épreuves diagnostiques (notamment l'examen clinique), la puissance des marqueurs pronostiques, ainsi que l'efficacité et la sécurité des traitements thérapeutiques, de réadaptation et de prévention. Les données cliniques externes invalident les épreuves diagnostiques et les traitements acceptés dans le passé et les remplacent par de nouvelles épreuves et nouveaux traitements qui sont plus puissants, plus précis, plus efficaces et plus sécuritaires. » [Traduction] FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 7 PRÉFACE Nous nous sommes penchés sur le quoi en nous demandant s'il y avait des données probantes de qualité supérieure indiquant qu'une intervention en particulier avait amélioré le rétablissement. Quand la réponse était affirmative, nous nous demandions alors si cette intervention améliorait le rétablissement à long terme ou si l'avantage se limitait au soulagement des symptômes à court terme. Nous avons utilisé les données probantes afin de déterminer qui tirerait parti d'interventions particulières. Nous nous sommes ensuite intéressés à la personne blessée en nous demandant quels étaient les facteurs personnels et sociétaux qui pouvaient influer sur le rétablissement. Les réponses à ces questions ont éclairé l'élaboration de cheminements cliniques qui visent à améliorer le rétablissement des personnes blessées dans des collisions routières et à faciliter leur retour à une vie saine et productive. Les données probantes Au cours des deux années qu'a duré la collaboration OPTIMa, nous nous sommes appuyés sur trois sources de renseignements sur la réadaptation à la suite de blessures résultant d'un accident de la route. 1. Nous avons effectué un examen critique du contenu et du fondement probant des lignes directrices publiées en matière de pratiques cliniques pour la prise en charge des blessures résultant d'un accident de la route. 2. Nous avons effectué une recherche exhaustive, suivie d'une évaluation méthodologique rigoureuse de la documentation scientifique actuelle sur la prise en charge des blessures résultant d'un accident de la route parue en anglais dans des publications révisées par des pairs. Nous avons analysé 234 995 résumés et effectué un examen en profondeur de 597 articles scientifiques. Ce travail a été résumé dans 43 nouveaux examens systématiques de la documentation. 3. Nous avons effectué une nouvelle étude au cours de laquelle nous avons recueilli et examiné minutieusement les récits d'Ontariennes et d'Ontariens qui avaient subi des blessures résultant de collisions routières et reçu des soins de santé. Ces renseignements ont été combinés à l'aide d'un cadre modifié, mis au point par le Comité consultatif ontarien des technologies de la santé (CCOTS), un sous-comité consultatif permanent du conseil d'administration de Qualité des services de santé Ontario (QSSO, un organisme de la Couronne indépendant financé par le gouvernement de l'Ontario par l'intermédiaire du ministère de la Santé et des Soins de longue durée), chargé de formuler des recommandations sur l'adoption, la diffusion, la distribution ou le retrait d'interventions en santé en Ontario. Ce cadre tient compte de l'avantage clinique global, de l'optimisation des ressources, des considérations sociétales et éthiques et de la faisabilité de l'intervention sur les plans économique et organisationnel. FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 8 PRÉFACE Classification des blessures Depuis 2010, en Ontario, les blessures courantes résultant d'un accident de la route qui présentent une évolution naturelle* favorable ont été classées, en vertu de la loi, comme étant des « blessures légères ». Au sens de la Ligne directrice sur les blessures légères actuelle, une blessure légère est une entorse, foulure, entorse cervicale, contusion, excoriation, lacération ou subluxation et toute séquelle s’y rattachant sur le plan clinique. Pendant nos travaux, nous avons mené une recherche qualitative et écouté avec attention les récits, les préoccupations et les suggestions des personnes blessées qui recevaient activement ou avaient reçu des soins en vertu de la Ligne directrice sur les blessures légères actuelle. Ces personnes blessées nous ont invariablement affirmé qu'à leur avis, l'expression « blessure légère » ne représentait nullement les expériences réelles associées aux blessures résultant d'un accident de la route. De nombreux récits ont mis en évidence la perception que des termes vagues comme « bénin », « temporaire », « passager » et « sans gravité », de même que la catégorie « blessures légères » n'étaient d'aucune utilité; au contraire, ils semblaient banaliser et rejeter des expériences très réelles de détresse ou de souffrance. Des personnes blessées nous ont décrit leurs expériences de douleur intense imprévisible se déclenchant soudainement, ainsi que les handicaps professionnels ou domestiques qui s'ensuivaient, la perturbation du sommeil et l'épuisement diurne, le stress familial et la détresse psychologique et émotive. Ces personnes ont également signalé avoir éprouvé de la frustration et des doutes au cours de leur rétablissement. Nous avons jugé particulièrement important le fait que les personnes blessées partagent le sentiment que les dispositions de la Ligne directrice sur les blessures légères actuelle ne leur garantissaient pas de recevoir ce dont elles avaient besoin; elles se préoccupaient plutôt du fait que la ligne directrice semblait limiter ce qu'elles seraient autorisées à recevoir, en se fondant sur le fait que leurs blessures et les expériences connexes étaient « légères » et ainsi sans conséquences. À la lumière des récits de personnes ayant subi des blessures et reçu des soins en vertu de la Ligne directrice sur les blessures légères, nous avons conclu qu'il n'est pas opportun de classer les blessures, ni les symptômes concomitants comme des blessures légères, dans la mesure où elles peuvent être associées à une vaste gamme de symptômes et à un certain degré d'invalidité pour effectuer les tâches quotidiennes ou travailler. Nous sommes d'avis qu'il n'y a pas de raisonnement scientifique ni de mérite à continuer d'utiliser l'expression « blessure légère ». Nous proposons une nouvelle classification qui classe les blessures résultant d'une collision routière comme étant des blessures de type I, II ou III. De plus, étant donné les importantes considérations d'ordre temporel énoncées cidessus, il serait utile de caractériser en outre les blessures, afin d'optimiser les démarches et les interventions, par phase : récente (0 à 3 mois suivant la collision) ou persistante (4 à 6 mois suivant la collision). Blessures de type I Les blessures de type I sont les blessures résultant d'un accident de la route qui, selon les études épidémiologiques, présentent une évolution naturelle favorable (délais de rétablissement allant de quelques jours à quelques mois). Elles comprennent les blessures musculosquelettiques (comme les ______________________________ * Par évolution naturelle, on entend la durée moyenne de guérison d'une blessure, de l'accident au rétablissement, en particulier en absence de traitement. FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 9 PRÉFACE douleurs cervicales et les troubles concomitants de stades I à III, les foulures et les entorses de la colonne vertébrale et des membres de stade I et II), les radiculopathies* traumatiques, les traumatismes crâniens légers† et les symptômes psychologiques post-traumatiques comme l'anxiété et le stress. Les cheminements cliniques proposés énoncés dans notre rapport se rapportent aux blessures de type I. Les blessures de type I présentent un certain nombre de caractéristiques communes. Il n'y a habituellement aucune perte importante d'alignement anatomique, ni aucune perte d'intégrité structurelle. Le plus souvent, l'état de la personne ayant subi des blessures de type I s'améliore dans les jours ou les quelques mois suivant la collision et les blessures ne laissent pas de handicap grave permanent. Habituellement, l'incidence du traitement, même le plus efficace, pour les blessures de type I est modeste et se limite généralement à une diminution de l'intensité des symptômes. Les données probantes sur l'efficacité des interventions actuelles pour les blessures de type I peuvent se résumer comme suit : 1) la plupart des interventions produisent, au mieux, des bienfaits à court terme sous forme de soulagement des symptômes et (ou) d'amélioration des fonctions; 2) en ce qui a trait à ces interventions, il n'existe pas de données probantes selon lesquelles l'efficacité peut augmenter si on accroît la dose, la fréquence ou la durée du traitement; 3) il n'y a pas de données probantes justifiant l'« accumulation » d'interventions cliniques ou thérapeutiques complexes; 4) un grand nombre d'interventions courantes ne produisent pas plus de bienfaits qu'un placebo. Les caractéristiques communes ne se limitent pas aux seules blessures physiques. Il importe que les professionnels de la santé tout comme les personnes blessées comprennent que l'apparition de symptômes psychologiques comme l'anxiété, la détresse et la colère est naturelle et non atypique après une collision routière; la plupart des symptômes psychologiques sont temporaires. Nos travaux de recherche démontrent également que, malgré une intervention, un petit pourcentage de patients ayant subi des blessures de type I auront des problèmes résiduels à long terme et qu'une petite proportion de ces patients semblent souffrir d'une douleur chronique localisée ou plus étendue, peu importe, encore une fois, l'intervention passée ou en cours. _____________________________ * Affection touchant la ou les racines nerveuses et provoquant des symptômes de douleur, d'engourdissement et (ou) de faiblesse musculaire. † L'expression traumatisme cérébral léger désigne les effets neurophysiologiques aigus résultant d'un impact brutal ou de l'application d'une autre forme d'énergie mécanique à la tête, notamment une accélération, une décélération ou des forces de rotation soudaines. e (Guidelines on concussion/mild traumatic brain injury and persistent symptoms, 2 éd., Fondation ontarienne de neurotraumatologie, Toronto, 2013). FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 10 PRÉFACE À l'heure actuelle, il n'existe pas d'outil précis permettant de déterminer les personnes blessées qui pourraient ne pas se rétablir. Cependant, nos travaux indiquent que le pronostic de douleurs cervicales et de troubles concomitants, le type le plus courant de blessure résultant d'une collision routière, pourrait être moins optimal pour les personnes suivantes : 1) les personnes âgées, 2) les personnes présentant des niveaux élevés de douleur après la collision et 3) les personnes qui présentent, après la collision, des symptômes psychologiques comprenant une humeur dépressive, de l'anxiété, des niveaux élevés de frustration ou de colère à l'égard de la douleur et les personnes qui ont de faibles perspectives de rétablissement. Bien que la documentation désigne fréquemment ces patients comme étant « à risque », on ne sait pas si une intervention précise pourrait éviter ou modifier de manière importante un résultat négatif. Démarche générale de prise en charge des blessures de type I Dans l'ensemble, nous proposons donc l'adoption d'une démarche uniforme de prise en charge des blessures de type I tout au long du processus de rétablissement. La prise en charge devrait inclure de l'information, des conseils, des encouragements à rester actif (notamment à retourner au travail) et l'assurance que les blessures de type I et la détresse et l'inconfort concomitants sont habituellement limités dans le temps. Les professionnels de la santé devraient parler avec la personne blessée de la gamme d'interventions efficaces dont elle dispose pour la prise en charge de ses blessures. Il pourrait être indiqué d'ajouter des soins cliniques aux stratégies d'auto-prise en charge des blessures de type I dans la mesure où l'intervention est susceptible de permettre le rétablissement en soulageant les symptômes et en améliorant les fonctions. Blessures de type II Les blessures de type II entraînent habituellement une perte importante d'alignement anatomique, d'intégrité structurelle et de fonctionnement psychologique, cognitif et (ou) physiologique. La majorité des patients présentant de telles blessures auront besoin (outre la guérison naturelle) d'un nombre important d'interventions médicales, chirurgicales, de réadaptation et (ou) psychiatriques/psychologiques afin de se rétablir de manière optimale. Les données probantes font état de préoccupations importantes à l'égard de l'ampleur du rétablissement et de la probabilité que des complications se manifestent et (ou) qu'elles persistent en l'absence de tels soins experts; on craint principalement une incapacité ou un handicap importants. Les fractures du fémur et de la hanche, la dislocation/fracture de l'épaule, les fractures au visage, la dépression ou les troubles de stress posttraumatique constituent des exemples de blessures de type II résultant d'une collision routière. La prise en charge des blessures de type II ne fait pas partie de la portée de notre rapport. Blessures de type III Les blessures de type III désignent le sous-ensemble de blessures de type II qui relèvent du cadre conceptuel de déficience invalidante de l'Annexe sur les indemnités d’accident légales de l'Ontario. En Ontario, il existe un ensemble particulier de droits auxquels ont accès les patients dont les blessures sont extrêmement graves et permanentes, comme les amputations, les blessures à la moelle épinière et les lésions cérébrales graves. Des prestations complémentaires sont offertes pour les soins auxiliaires de longue durée ainsi que pour les biens et services médicaux et de réadaptation. FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 11 PRÉFACE La prise en charge des blessures de type III ne fait pas partie de la portée de notre rapport. Résumé Nous recommandons une nouvelle classification des blessures résultant d'un accident de la route. L'évolution naturelle de la blessure initiale constitue le fondement de la classification. Le rétablissement suivant une blessure de type I est susceptible de survenir dans les jours ou les quelques mois suivant la collision; cependant, pendant la période de rétablissement, le patient peut bénéficier de séances d'information, de conseils, de réconfort et de soins cliniques fondés sur des données probantes d'une durée limitée. Le présent rapport porte sur les blessures de type I. Une personne souffrant d'une blessure de type II n'est pas susceptible de se rétablir spontanément et elle peut avoir besoin de soins médicaux, chirurgicaux et (ou) psychiatriques/psychologiques. Les blessures de type III sont un sous-ensemble des blessures de type II qui impliquent une déficience invalidante ou un handicap. Le présent rapport ne couvre pas les soins des blessures de types II et III. Les personnes ayant subi des blessures de type I devraient être informées et rassurées dès le départ que leurs propres capacités de guérison sont susceptibles d'entraîner un rétablissement important. Elles devraient également être informées que, selon les données probantes, seul un ensemble distinct de traitements entraîne des bienfaits et que les mêmes données indiquent que les bienfaits se limitent principalement au soulagement de la douleur. Les professionnels de la santé doivent écouter les préoccupations des patients et insister sur les mesures qui les aideront à faire face aux complications, à les reconnaître et à les éviter. Les interventions relatives aux blessures de type I ne devraient être pratiquées que conformément aux données probantes d'efficacité publiées, notamment les paramètres de dosage, de durée et de fréquence, et durant la phase la plus appropriée. Pendant la phase récente (0 à 3 mois), l'accent devrait être mis sur l'information, les conseils, le réconfort, l'activité et les encouragements. Les professionnels de la santé devraient être rassurés et encouragés à envisager une attente vigilante et une surveillance clinique en guise de possibilités thérapeutiques fondées sur des données probantes pendant la phase de soins actifs. Pour les personnes blessées ayant besoin d'une thérapie, on devrait mettre en œuvre une ou des interventions d'une durée limitée fondées sur des données probantes à la suite d'une prise de décision en commun, démarche qui s'applique de la même manière aux patients en phase persistante (4 à 6 mois). Pierre Côté, D.C., Ph.D. Titulaire Chaire de recherche du Canada en prévention de l’invalidité et réadaptation Professeur agrégé, Faculté des sciences de la santé, IUTO Directeur, IUTO-CMCC Centre d'étude de prévention et de réadaptation FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 12 PRÉFACE Arthur Ameis, M.D., FRCPC Pratique privée Chargé de cours, Faculté de médecine, Université de Montréal Linda Carroll, Ph.D. Professeure, École de santé publique, Université de l'Alberta Gail M. Lindsay, I.A., Ph.D. Professeure agrégée, Faculté des sciences de la santé, IUTO Silvano Mior, D.C., Ph.D. Professeur, Division de la recherche, Canadian Memorial Chiropractic College Professeur adjoint, Faculté des sciences de la santé, Institut universitaire de technologie de l'Ontario Margareta Nordin, doctorat en sciences médicales, PHT, CIE Professeure (recherche), département de chirurgie orthopédique et de médecine environnementale, New York University FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 13 TABLE DES MATIÈRES Préface 1. Contexte ....................................................................................................................... 31 1.1 Avis de non-responsabilité ................................................................................................ 32 1.2 Historique des lignes directrices pour la prise en charge des blessures résultant d'un accident de la route en Ontario ........................................................................................ 32 1.2.1 1.2.2 Première génération de directives relatives au cadre de traitement préapprouvé ......... 33 Première génération de directives relatives au cadre de traitement préapprouvé ......... 34 1.2.3 Ligne directrice sur les blessures légères .............................................................. 34 2. 1.3 Mandat d'élaborer des lignes directrices sur la pratique clinique fondée sur des données probantes pour la prise en charge des blessures résultant d'un accident de la route ..... 35 1.4 Groupe chargé de l'élaboration de la ligne directrice ...................................................... 36 1.4.1 Comité d'experts pour l'élaboration de la ligne directrice ................................... 36 1.4.2 Équipe scientifique ................................................................................................ 39 1.4.3 Équipe technique ................................................................................................... 40 1.4.4 Experts-conseils ..................................................................................................... 41 1.4.5 Étudiants aux études supérieures ......................................................................... 41 1.5 Portée du projet ................................................................................................................ 42 1.5.1 Définition de la ligne directrice en matière de pratiques cliniques ...................... 42 1.5.2 Renseignements généraux importants ................................................................. 42 1.5.3 Population ............................................................................................................. 43 1.5.3.1 Affections visées par la ligne directrice................................................... 43 1.5.3.2 Affections non visées par la présente ligne directrice ............................ 44 1.5.4 Prestation des soins de santé ................................................................................ 44 1.5.5 Prise en charge clinique, rétablissement et auto-prise en charge ........................ 44 1.6 Bibliographie ..................................................................................................................... 45 Méthodologie d'élaboration des lignes directrices sur la pratique clinique .......... 47 2.1 Déclarations de conflits d'intérêts .................................................................................... 48 2.1.1 Comité d'experts pour l'élaboration de la ligne directrice ................................... 50 2.1.2 Équipe scientifique ................................................................................................ 53 2.1.3 Équipe technique ................................................................................................... 57 2.1.4 Experts-conseils ..................................................................................................... 58 2.1.5 Étudiants aux études supérieures ......................................................................... 58 2.2 Examens systématiques de l'efficacité des interventions cliniques ................................. 59 FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 14 TABLE DES MATIÈRES 3. 2.3 Examens systématiques de la rentabilité des interventions cliniques relatives aux douleurs cervicales et aux troubles concomitants............................................................ 64 2.4 Examen et approbation des examens systématiques....................................................... 67 2.5 Élaboration des recommandations et des cheminements cliniques ................................ 67 2.5.1 Contextualisation des données probantes............................................................ 68 2.5.2 Des données probantes aux recommandations ................................................... 72 2.5.2.1 Sous-comité d'élaboration des recommandations ................................. 73 2.5.2.2 Interprétation des données probantes ................................................... 73 2.5.2.3 Prise en compte des valeurs sociétales et éthiques prévues.................. 75 2.5.2.4 Libellé des recommandations ................................................................. 75 2.5.2.4.1 Recommandations d'interventions que l'on doit ou ne doit pas utiliser ..................................................................................... 76 2.5.2.4.2 Recommandations d'interventions que l'on devrait ou ne devrait pas utiliser .................................................................. 77 2.5.2.4.3 Recommandations d'interventions que l'on pourrait utiliser 77 2.5.2.5 Atteinte d'un consensus sur les recommandations ................................ 77 2.5.3 Intégration des recommandations ........................................................................ 78 2.5.4 Indépendance rédactionnelle ............................................................................... 78 2.6 Consultation des intervenants .......................................................................................... 79 2.7 Mise à jour des cheminements cliniques .......................................................................... 79 2.8 Bibliographie ..................................................................................................................... 80 Résumé des travaux de recherche à l'origine de l'élaboration des lignes directrices sur la pratique clinique ............................................................................ 83 3.1 « Ce n'était pas léger » : L'expérience des personnes blessées en vertu de la Ligne directrice sur les blessures légères actuelle ...................................................................... 84 3.1.1 Contexte ................................................................................................................ 84 3.1.2 Sur quoi l'étude était-elle axée?............................................................................ 85 3.1.3 Qui était inclus dans l'étude? ................................................................................ 85 3.1.4 Comment avons-nous recueilli les données?........................................................ 86 3.1.5 Comment avons-nous analysé les données? ........................................................ 86 3.1.6 Quels sont les résultats?........................................................................................ 86 3.1.7 Conclusions ............................................................................................................ 88 3.1.8 Orientations recommandées proposées par des personnes blessées ayant subi des blessures légères lors de collisions routières ................................................. 89 3.1.9 Bibliographie.......................................................................................................... 89 FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 15 TABLE DES MATIÈRES 4. 3.2 Le chemin vers le rétablissement : combien de temps faut-il pour se rétablir de douleurs cervicales et des troubles concomitants? Qu'est-ce qui influence le rétablissement? .... 91 3.2.1 Contexte ................................................................................................................ 91 3.2.2 Sur quoi l'étude était-elle axée?............................................................................ 91 3.2.3 Comment avons-nous réalisé l'étude? .................................................................. 92 3.2.4 Comment avons-nous intégré les données? ......................................................... 92 3.2.5 Quels sont les résultats?........................................................................................ 93 3.2.6 Conclusions ............................................................................................................ 95 3.3 Examen systématique de lignes directrices révisées par des pairs utilisées dans d'autres territoires de compétence ................................................................................................ 96 3.3.1 Contexte ................................................................................................................ 96 3.3.2 Quel était l'objet de l'étude? ................................................................................. 96 3.3.3 Comment avons-nous réalisé l'étude? .................................................................. 96 3.3.4 Comment avons-nous synthétisé les données? .................................................... 97 3.3.5 Quels sont les résultats?........................................................................................ 97 3.3.6 Conclusions ............................................................................................................ 98 3.3.7 Bibliographie.......................................................................................................... 98 3.4 Qui présente un risque de ne pas se rétablir de douleurs cervicales et des troubles concomitants? Modèle de prévision clinique ................................................................... 99 3.4.1 Contexte ................................................................................................................ 99 3.4.2 Sur quoi l'étude était-elle axée?............................................................................ 99 3.4.3 Comment avons-nous réalisé l'étude? ................................................................ 100 3.4.4 Quels sont les résultats?...................................................................................... 100 3.4.5 Conclusions .......................................................................................................... 100 Ligne directrice pour la prise en charge clinique des douleurs cervicales et des troubles concomitants .............................................................................................. 101 4.1 Prise en charge des douleurs cervicales et des troubles concomitants de stade I et II . 106 4.1.1 Cheminement clinique pour les douleurs cervicales et les troubles concomitants de stade I et II d'apparition récente (0 à 3 mois après la collision) .................... 107 4.1.2 Cheminement clinique pour les douleurs cervicales et les troubles concomitants de stade I et II persistants (4 à 6 mois après la collision) .................................... 111 4.1.3 Principales recommandations à l'égard de la prise en charge des douleurs cervicales et des troubles concomitants de stade I et II d'apparition récente ... 119 4.1.3.1 Éducation structurée des patients ........................................................ 119 4.1.3.2 Exercices ................................................................................................ 120 4.1.3.3 Soins multimodaux ................................................................................ 121 4.1.3.4 Thérapie des tissus mous ...................................................................... 121 4.1.3.5 Modalités physiques passives ............................................................... 122 4.1.3.6 Acupuncture .......................................................................................... 122 4.1.3.7 Médicaments......................................................................................... 123 FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 16 TABLE DES MATIÈRES 4.1.4 Principales recommandations à l'égard de la prise en charge des douleurs cervicales et des troubles concomitants de stade I et II persistants .................. 124 4.1.4.1 Éducation structurée des patients ........................................................ 124 4.1.4.2 Exercices ................................................................................................ 125 4.1.4.3 Soins multimodaux ................................................................................ 126 4.1.4.4 Thérapie des tissus mous ...................................................................... 127 4.1.4.5 Modalités physiques passives ............................................................... 128 4.1.4.6 Interventions psychologiques ............................................................... 129 4.1.4.7 Acupuncture .......................................................................................... 130 4.1.4.8 Médicaments......................................................................................... 130 4.2 5. Prise en charge des douleurs cervicales et des troubles concomitants de stade III....... 132 4.2.1 Cheminement clinique pour les douleurs cervicales et les troubles concomitants de stade III d'apparition récente (0 à 3 mois après la collision).......................... 133 4.2.2 Cheminement clinique pour les douleurs cervicales et les troubles concomitants de stade III persistants (4 à 6 mois après la collision) ......................................... 138 4.2.3 Principales recommandations à l'égard de la prise en charge des douleurs cervicales et des troubles concomitants de stade III d'apparition récente ........ 140 4.2.3.1 Éducation structurée des patients ........................................................ 140 4.2.3.2 Exercices ................................................................................................ 141 4.2.3.3 Modalités physiques passives ............................................................... 142 4.2.3.4 Thérapie manuelle................................................................................. 142 4.2.4 Principales recommandations à l'égard de la prise en charge des douleurs cervicales et des troubles concomitants de stade III persistants........................ 143 4.2.4.1 Modalités physiques passives ............................................................... 143 Ligne directrice pour la prise en charge clinique des céphalées persistantes associées aux douleurs cervicales ......................................................................... 148 5.1 Prise en charge des céphalées d'apparition récente associées aux douleurs cervicales 152 5.2 Prise en charge des céphalées persistantes associées aux douleurs cervicales ............. 152 5.2.1 Cheminement clinique pour les céphalées de tension épisodiques (4 à 6 mois après la collision) ................................................................................................. 155 5.2.2 Principales recommandations à l'égard de la prise en charge des céphalées de tension épisodiques............................................................................................. 159 5.2.2.1 Éducation structurée des patients ........................................................ 159 5.2.2.2 Exercices ................................................................................................ 160 5.2.2.3 Thérapie manuelle................................................................................. 160 5.2.3 Cheminement clinique pour les céphalées de tension chroniques (4 à 6 mois après la collision) ................................................................................................. 161 5.2.4 Principales recommandations à l'égard de la prise en charge des céphalées de tension chroniques .............................................................................................. 165 5.2.4.1 Éducation structurée des patients ........................................................ 165 FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 17 TABLE DES MATIÈRES 5.2.4.2 Exercices ................................................................................................ 166 5.2.4.3 Soins multimodaux ................................................................................ 167 5.2.5 Cheminement clinique pour la prise en charge des céphalées cervicogéniques (4 à 6 mois après la collision) .............................................................................. 168 5.2.6 Principales recommandations relatives à la prise en charge des céphalées cervicogéniques ................................................................................................... 172 5.2.6.1 Éducation structurée des patients ........................................................ 172 5.2.6.2 Exercices ................................................................................................ 173 5.2.6.3 Soins multimodaux ................................................................................ 173 5.2.6.4 Thérapie manuelle................................................................................. 174 6. Ligne directrice pour la prise en charge clinique des troubles des tissus mous des membres supérieurs .......................................................................................... 177 6.1 Prise en charge des épicondylites ................................................................................... 180 6.1.1 Cheminement clinique pour les épicondylites d'apparition récente (0 à 3 mois après la collision) ................................................................................................. 181 6.1.2 Cheminement clinique pour les épicondylites persistantes (4 à 6 mois après la collision)............................................................................................................... 185 6.1.3 Principales recommandations à l'égard de la prise en charge des épicondylites d'apparition récente ............................................................................................ 190 6.1.3.1 Soins multimodaux ................................................................................ 190 6.1.3.2 Modalités physiques passives ............................................................... 191 6.1.4 Principales recommandations à l'égard de la prise en charge des épicondylites persistantes ......................................................................................................... 192 6.1.4.1 Exercices ................................................................................................ 192 6.1.4.2 Soins multimodaux ................................................................................ 193 6.1.4.3 Thérapie des tissus mous ...................................................................... 193 6.1.4.4 Modalités physiques passives ............................................................... 194 6.2 Prise en charge des douleurs à l'épaule .......................................................................... 195 6.2.1 Cheminement clinique pour les douleurs à l'épaule d'apparition récente (0 à 3 mois après la collision) ..................................................................................... 196 6.2.2 Cheminement clinique pour les douleurs à l'épaule persistantes (4 à 6 mois après la collision) ........................................................................................................... 199 6.2.3 Principales recommandations à l'égard de la prise en charge des douleurs à l'épaule d'apparition récente .............................................................................. 204 6.2.3.1 Soins multimodaux ................................................................................ 204 6.2.3.2 Thérapie des tissus mous ...................................................................... 205 6.2.3.3 Modalités physiques passives ............................................................... 205 6.2.3.4 Thérapie manuelle................................................................................. 206 6.2.4 Principales recommandations à l'égard de la prise en charge des douleurs à l'épaule persistantes............................................................................................ 206 6.2.4.1 Exercices ................................................................................................ 207 FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 18 TABLE DES MATIÈRES 6.2.4.2 6.2.4.3 6.2.4.4 6.2.4.5 6.3 7. Soins multimodaux ................................................................................ 208 Thérapie des tissus mous ...................................................................... 208 Modalités physiques passives ............................................................... 209 Thérapie manuelle................................................................................. 209 Prise en charge des douleurs à l'épaule avec ténosite ossifiante................................... 210 6.3.1 Cheminement clinique pour les douleurs à l'épaule avec ténosite ossifiante.... 212 6.3.2 Principales recommandations à l'égard de la prise en charge des douleurs à l'épaule avec ténosite ossifiante ......................................................................... 215 6.3.2.1 Modalités physiques passives ............................................................... 215 Ligne directrice pour la prise en charge clinique des troubles des tissus mous des membres supérieurs .......................................................................................... 216 7.1 Prise en charge des douleurs fémoro-patellaires ........................................................... 221 7.1.1 Cheminement clinique pour les douleurs fémoro-patellaires d'apparition récente (0 à 3 mois après la collision) .............................................................................. 221 7.1.2 Cheminement clinique pour les douleurs fémoro-patellaires persistantes (4 à 6 mois après la collision) ..................................................................................... 224 7.1.3 Principales recommandations à l'égard de la prise en charge des douleurs fémoro-patellaires d'apparition récente ............................................................. 228 7.1.4 Principales recommandations à l'égard de la prise en charge des douleurs fémoro-patellaires persistantes .......................................................................... 228 7.1.4.1 Exercices ................................................................................................ 229 7.2 Prise en charge des entorses à la cheville ....................................................................... 230 7.2.1 Cheminement clinique pour les entorses à la cheville d'apparition récente (0 à 3 mois après la collision) ..................................................................................... 231 7.2.2 Cheminement clinique pour les entorses à la cheville persistantes (4 à 6 mois après la collision) ................................................................................................. 234 7.2.3 Principales recommandations à l'égard de la prise en charge des entorses à la cheville d'apparition récente............................................................................... 239 7.2.3.1 Exercices ................................................................................................ 239 7.2.3.2 Modalités physiques passives ............................................................... 240 7.2.3.3 Thérapie manuelle................................................................................. 241 7.2.4 Principales recommandations à l'égard de la prise en charge des entorses à la cheville persistantes ............................................................................................ 242 7.2.4.1 Thérapie manuelle................................................................................. 242 7.3 Prise en charge des tendinopathies du talon d'Achille ................................................... 243 7.3.1 Cheminement clinique pour les tendinopathies du talon d'Achille d'apparition récente (0 à 3 mois après la collision) ................................................................. 243 7.3.2 Cheminement clinique pour les tendinopathies du talon d'Achille persistantes (4 à 6 mois après la collision) .............................................................................. 246 FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 19 TABLE DES MATIÈRES 7.3.3 Principales recommandations à l'égard de la prise en charge des tendinopathies du talon d'Achille d'apparition récente ............................................................... 249 7.3.4 Principales recommandations à l'égard de la prise en charge des tendinopathies du talon d'Achille persistantes ............................................................................ 249 7.3.4.1 Modalités physiques passives ............................................................... 250 7.4 8. Ligne directrice pour la prise en charge clinique des troubles temporomandibulaires ............................................................................................. 265 8.1 9. Prise en charge des aponévrosites plantaires et des talalgies........................................ 251 7.4.1 Cheminement clinique pour les aponévrosites plantaires et les talalgies d'apparition récente (0 à 3 mois après la collision) ............................................ 251 7.4.2 Cheminement clinique pour les aponévrosites plantaires et les talalgies persistantes (4 à 6 mois après la collision) .......................................................... 254 7.4.3 Principales recommandations à l'égard de la prise en charge des aponévrosites plantaires et des talalgies d'apparition récente .................................................. 259 7.4.3.1 Exercices ................................................................................................ 259 7.4.3.2 Thérapie des tissus mous ...................................................................... 260 7.4.3.3 Modalités physiques passives ............................................................... 260 7.4.4 Principales recommandations à l'égard de la prise en charge des aponévrosites plantaires et des talalgies persistantes ............................................................... 261 7.4.4.1 Exercices ................................................................................................ 261 7.4.4.2 Thérapie des tissus mous ...................................................................... 262 7.4.4.3 Modalités physiques passives ............................................................... 262 7.4.4.4 Soins multimodaux ................................................................................ 263 Prise en charge des troubles temporomandibulaires ..................................................... 268 8.1.1 Cheminement clinique pour les troubles temporomandibulaires d'apparition récente (0 à 3 mois après la collision) ................................................................. 268 8.1.2 Cheminement clinique pour les troubles temporomandibulaires persistants (4 à 6 mois après la collision) ..................................................................................... 272 8.1.3 Principales recommandations à l'égard de la prise en charge des troubles temporomandibulaires d'apparition récente...................................................... 276 8.1.4 Principales recommandations à l'égard de la prise en charge des troubles temporomandibulaires persistants ..................................................................... 276 8.1.4.1 Auto-prise en charge ............................................................................. 277 8.1.4.2 Thérapie des tissus mous ...................................................................... 277 8.1.4.3 Interventions psychologiques ............................................................... 278 8.1.4.4 Modalités physiques passives ............................................................... 278 Recommandations à l'égard de la prise en charge clinique des traumatismes crâniens légers .......................................................................................................... 279 9.1 Contexte .......................................................................................................................... 280 FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 20 TABLE DES MATIÈRES 9.2 9.3 9.4 9.5 9.6 10. 11. Comité d'examen ............................................................................................................ 281 Évaluation critique des lignes directrices pour les traumatismes crâniens légers ......... 281 Résultats de l'examen ..................................................................................................... 282 Prise en charge des traumatismes crâniens légers ......................................................... 282 Bibliographie ................................................................................................................... 282 Ligne directrice pour la prise en charge clinique des lombalgies avec et sans radiculopathie ........................................................................................................... 284 10.1 Prise en charge des lombalgies non spécifiques ............................................................. 288 10.1.1 Cheminement clinique pour les lombalgies non spécifiques d'apparition récente (0 à 3 mois après la collision) .............................................................................. 289 10.1.2 Cheminement clinique pour les lombalgies non spécifiques persistantes (4 à 6 mois après la collision) ..................................................................................... 292 10.1.3 Principales recommandations à l'égard de la prise en charge des lombalgies non spécifiques d'apparition récente ......................................................................... 298 10.1.3.1 Éducation structurée des patients ........................................................ 298 10.1.3.2 Thérapie manuelle................................................................................. 299 10.1.3.3 Médicaments......................................................................................... 300 10.1.4 Principales recommandations à l'égard de la prise en charge des lombalgies non spécifiques persistantes ...................................................................................... 300 10.1.4.1 Éducation structurée des patients ........................................................ 301 10.1.4.2 Exercices ................................................................................................ 302 10.1.4.3 Thérapie manuelle................................................................................. 302 10.1.4.4 Thérapie des tissus mous ...................................................................... 303 10.1.4.5 Médicaments......................................................................................... 303 10.1.4.6 Acupuncture .......................................................................................... 304 10.1.4.7 Soins multimodaux ................................................................................ 304 10.1.4.8 Modalités physiques passives ............................................................... 305 10.2 Prise en charge des hernies discales lombaires avec radiculopathie ............................. 306 10.2.1 Cheminement clinique pour les hernies discales lombaires avec radiculopathie d'apparition récente (0 à 3 mois après la collision) ............................................ 306 10.2.2 Cheminement clinique pour les hernies discales lombaires avec radiculopathie persistantes (4 à 6 mois après la collision) .......................................................... 309 10.2.3 Principales recommandations à l'égard de la prise en charge des hernies discales lombaires avec radiculopathie d'apparition récente .......................................... 312 10.2.3.1 Éducation structurée des patients ........................................................ 312 10.2.3.2 Thérapie manuelle................................................................................. 313 10.2.4 Principales recommandations à l'égard de la prise en charge des hernies discales lombaires avec radiculopathie persistantes........................................................ 313 Interventions sans données probantes ou données probantes non concluantes ............................................................................................................... 314 FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 21 TABLE DES MATIÈRES 11.1 Contexte .......................................................................................................................... 315 11.2 Interventions avec des données probantes non concluantes ........................................ 316 11.2.1 Douleurs cervicales et troubles concomitants de stade I et II persistants ......... 316 11.2.2 Épicondylites persistantes ................................................................................... 316 11.2.3 Blessures musculo-squelettiques de l'épaule ..................................................... 316 11.2.4 Tendinopathies du talon d'achille persistantes .................................................. 317 11.2.5 Douleurs fémoro-patellaires persistantes........................................................... 317 11.2.6 Aponévrosites plantaires persistantes ................................................................ 317 11.2.7 Troubles temporomandibulaires persistants ...................................................... 318 11.3 Données probantes n'ayant pas pu servir à formuler des recommandations ............... 318 11.4 Interventions sans données probantes........................................................................... 319 11.4.1 Interventions sans données probantes pour les céphalées ................................ 319 11.4.2 Interventions sans données probantes pour les blessures aux membres supérieurs ............................................................................................................................. 319 11.4.3 Interventions sans données probantes pour les blessures aux membres inférieurs.............................................................................................................. 319 11.4.4 Interventions sans données probantes pour les troubles temporomandibulaires ........................................................................................ 320 Glossaire .............................................................................................................................. 321 Annexe technique ................................................................................................................ 332 FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 22 LISTE DES TABLEAUX Tableau 2.A Outil de déterminants décisionnels du CCOTS Tableau 2.B Outil modifié de déterminants décisionnels du CCOTS Tableau 2.C Résumé du libellé utilisé pour formuler les recommandations Tableau 3.A Orientations recommandées proposées par des personnes blessées ayant subi des blessures légères lors de collisions routières Tableau 4.A Classification des douleurs cervicales et des troubles concomitants du groupe de travail sur la douleur cervicale et ses troubles concomitants de la Décennie des os et des articulations 2000-2010 Tableau 4.B Facteurs de risque relatifs aux pathologies graves (signaux d'alerte) pour les douleurs cervicales Tableau 4.C Éducation structurée des patients pour les douleurs cervicales et les troubles concomitants de stade I et II d'apparition récente Tableau 4.D Exercices pour les douleurs cervicales et les troubles concomitants de stade I et II d'apparition récente Tableau 4.E Soins multimodaux pour les douleurs cervicales et les troubles concomitants de stade I et II d'apparition récente Tableau 4.F Thérapie des tissus mous pour les douleurs cervicales et les troubles concomitants de stade I et II d'apparition récente Tableau 4.G Modalités physiques passives pour les douleurs cervicales et les troubles concomitants de stade I et II d'apparition récente Tableau 4.H Acupuncture pour les douleurs cervicales et les troubles concomitants de stade I et II d'apparition récente Tableau 4.I Médicaments pour les douleurs cervicales et les troubles concomitants de stade I et II d'apparition récente Tableau 4.J Éducation structurée des patients pour les douleurs cervicales et les troubles concomitants de stade I et II persistants Tableau 4.K Exercices pour les douleurs cervicales et les troubles concomitants de stade I et II persistants FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 23 LISTE DES TABLEAUX Tableau 4.L Soins multimodaux pour les douleurs cervicales et les troubles concomitants de stade I et II persistants Tableau 4.M Thérapie des tissus mous pour les douleurs cervicales et les troubles concomitants de stade I et II persistants Tableau 4.N Modalités physiques passives pour les douleurs cervicales et les troubles concomitants de stade I et II persistants Tableau 4.O Interventions psychologiques pour les douleurs cervicales et les troubles concomitants de stade I et II persistants Tableau 4.P Acupuncture pour les douleurs cervicales et les troubles concomitants de stade I et II persistants Tableau 4.Q Médicaments pour les douleurs cervicales et les troubles concomitants de stade I et II persistants Tableau 4.R Éducation structurée des patients pour les douleurs cervicales et les troubles concomitants de stade III d'apparition récente Tableau 4.S Exercices pour les douleurs cervicales et les troubles concomitants de stade III d'apparition récente Tableau 4.T Modalités physiques passives pour les douleurs cervicales et les troubles concomitants de stade III d'apparition récente Tableau 4.U Thérapie manuelle pour les douleurs cervicales et les troubles concomitants de stade III d'apparition récente Tableau 4.V Modalités physiques passives pour les douleurs cervicales et les troubles concomitants de stade III persistants Tableau 5.A Facteurs de risque relatifs aux pathologies graves (signaux d'alerte) pour les céphalées associées aux douleurs cervicales Tableau 5.B Éducation structurée des patients pour les céphalées de tension épisodiques Tableau 5.C Exercices pour les céphalées de tension épisodiques Tableau 5.D Thérapie manuelle pour les céphalées de tension épisodiques FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 24 LISTE DES TABLEAUX Tableau 5.E Éducation structurée des patients pour les céphalées de tension chroniques Tableau 5.F Exercices pour les céphalées de tension chroniques Tableau 5.G Soins multimodaux pour les céphalées de tension chroniques Tableau 5.H Éducation structurée des patients pour les céphalées cervicogéniques Tableau 5.I Exercices pour les céphalées cervicogéniques Tableau 5.J Soins multimodaux pour les céphalées cervicogéniques Tableau 5.K Thérapie manuelle pour les céphalées cervicogéniques Tableau 6.A Classification des entorses selon l'American Academy of Orthopaedic Surgeons Tableau 6.B Classification des foulures selon l'American Academy of Orthopaedic Surgeons Tableau 6.C Facteurs de risque relatifs aux pathologies graves (signaux d'alerte) pour les épicondylites Tableau 6.D Soins multimodaux pour les épicondylites d'apparition récente Tableau 6.E Modalités physiques passives pour les épicondylites d'apparition récente Tableau 6.F Exercices pour les épicondylites persistantes Tableau 6.G Soins multimodaux pour les épicondylites persistantes Tableau 6.H Thérapie des tissus mous pour les épicondylites persistantes Tableau 6.I Modalités physiques passives pour les épicondylites persistantes Tableau 6.J Facteurs de risque relatifs aux pathologies graves (signaux d'alerte) pour les douleurs à l'épaule Tableau 6.K Soins multimodaux pour les douleurs à l'épaule d'apparition récente Tableau 6.L Thérapie des tissus mous pour les douleurs à l'épaule d'apparition récente Tableau 6.M Modalités physiques passives pour les douleurs à l'épaule d'apparition récente FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 25 LISTE DES TABLEAUX Tableau 6.N Thérapie manuelle pour les douleurs à l'épaule d'apparition récente Tableau 6.O Exercices pour les douleurs à l'épaule persistantes Tableau 6.P Soins multimodaux pour les douleurs à l'épaule persistantes Tableau 6.Q Thérapie des tissus mous pour les douleurs à l'épaule persistantes Tableau 6.R Modalités physiques passives pour les douleurs à l'épaule persistantes Tableau 6.S Thérapie manuelle pour les douleurs à l'épaule persistantes Tableau 6.T Modalités physiques passives pour les douleurs à l'épaule avec ténosite ossifiante Tableau 7.A Classification des entorses selon l'American Academy of Orthopaedic Surgeons Tableau 7.B Classification des foulures selon l'American Academy of Orthopaedic Surgeons Tableau 7.C Facteurs de risque relatifs aux pathologies graves (signaux d'alerte) pour les douleurs fémoropatellaires Tableau 7.D Exercices pour les douleurs fémoro-patellaires persistantes Tableau 7.E Facteurs de risque relatifs aux pathologies graves (signaux d'alerte) pour les entorses à la cheville Tableau 7.F Exercices pour les entorses à la cheville d'apparition récente Tableau 7.G Modalités physiques passives pour les entorses à la cheville d'apparition récente Tableau 7.H Thérapie manuelle pour les entorses à la cheville d'apparition récente Tableau 7.I Thérapie manuelle pour les entorses à la cheville persistantes Tableau 7.J Facteurs de risque relatifs aux pathologies graves (signaux d'alerte) pour les tendinopathies du talon d'Achille Tableau 7.K Modalités physiques passives pour les tendinopathies du tendon d'Achille persistantes Tableau 7.L Facteurs de risque relatifs aux pathologies graves (signaux d'alerte) pour les aponévrosites plantaires et les talalgies Tableau 7.M Exercices pour les aponévrosites plantaires et les talalgies d'apparition récente FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 26 LISTE DES TABLEAUX Tableau 7.N Thérapie des tissus mous pour les aponévrosites plantaires et les talalgies d'apparition récente Tableau 7.O modalités physiques passives pour les aponévrosites plantaires et les talalgies d'apparition récente Tableau 7.P Exercices pour les aponévrosites plantaires et les talalgies persistantes Tableau 7.Q Thérapie des tissus mous pour les aponévrosites plantaires et les talalgies persistantes Tableau 7.R Modalités physiques passives pour les aponévrosites plantaires et les talalgies persistantes Tableau 7.S Soins multimodaux pour les aponévrosites plantaires et les talalgies persistantes Tableau 8.A Facteurs de risque relatifs aux pathologies graves (signaux d'alerte) pour les troubles temporomandibulaires Tableau 8.B Auto-prise en charge des troubles temporomandibulaires persistants Tableau 8.C Thérapie des tissus mous pour les troubles temporomandibulaires persistants Tableau 8.D Interventions psychologiques pour les troubles temporomandibulaires persistants Tableau 8.E Modalités physiques passives pour les troubles temporomandibulaires persistants Tableau 10.A Facteurs de risque relatifs aux pathologies graves (signaux d'alerte) pour les lombalgies Tableau 10.B Éducation structurée des patients pour les lombalgies non spécifiques d'apparition récente Tableau 10.C Thérapie manuelle pour les lombalgies non spécifiques d'apparition récente Tableau 10.D Médicaments pour les lombalgies non spécifiques d'apparition récente Tableau 10.E Éducation structurée des patients pour les lombalgies non spécifiques persistantes Tableau 10.F Exercices pour les lombalgies non spécifiques persistantes Tableau 10.G Thérapie manuelle pour les lombalgies non spécifiques persistantes Tableau 10.H Thérapie des tissus mous pour les lombalgies non spécifiques persistantes Tableau 10.I Médicaments pour les lombalgies non spécifiques persistantes FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 27 LISTE DES TABLEAUX Tableau 10.J Acupuncture pour les lombalgies non spécifiques persistantes Tableau 10.K Soins multimodaux pour les lombalgies non spécifiques persistantes Tableau 10.L Modalités physiques passives pour les lombalgies non spécifiques persistantes Tableau 10.M Éducation structurée des patients pour les hernies discales lombaires avec radiculopathie d'apparition récente Tableau 10.N Thérapie manuelle pour les hernies discales lombaires avec radiculopathie d'apparition récente Tableau 11.A Données probantes non concluantes pour les douleurs cervicales et les troubles concomitants de stade I et II persistants Tableau 11.B Données probantes non concluantes pour les épicondylites persistantes Tableau 11.C Données probantes non concluantes pour les blessures musculo-squelettiques de l'épaule Tableau 11.D Données probantes non concluantes pour les tendinopathies du tendon d'Achille persistantes Tableau 11.E Données probantes non concluantes pour les douleurs fémoro-patellaires persistantes Tableau 11.F Données probantes non concluantes pour les aponévrosites plantaires persistantes Tableau 11.G Données probantes non concluantes pour les troubles temporomandibulaires persistants Tableau 11.H Données probantes pour les douleurs à l'aine associées aux adducteurs Tableau 11.I Interventions sans données probantes pour les céphalées Tableau 11.J Interventions sans données probantes pour les blessures aux membres supérieurs Tableau 11.K Interventions sans données probantes pour les blessures aux membres inférieurs Tableau 11.L Interventions sans données probantes pour les troubles temporomandibulaires FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 28 LISTE DES FIGURES Figure 4.1 Mannequin Figure 4.2 Cheminement clinique pour la prise en charge des douleurs cervicales et des troubles concomitants de stade I et II Figure 4.3 Cheminement clinique pour la prise en charge des douleurs cervicales et des troubles concomitants de stade III Figure 5.1 Cheminement clinique pour la prise en charge des céphalées Figure 5.2 Cheminement clinique pour la prise en charge des céphalées de tension épisodiques Figure 5.3 Cheminement clinique pour la prise en charge des céphalées de tension chroniques Figure 5.4 Cheminement clinique pour la prise en charge des céphalées cervicogéniques Figure 6.1 Cheminement clinique pour la prise en charge des épicondylites Figure 6.2 Cheminement clinique pour la prise en charge des douleurs à l'épaule Figure 6.3 Cheminement clinique pour la prise en charge des douleurs à l'épaule avec ténosite ossifiante Figure 7.1 Cheminement clinique pour la prise en charge des douleurs fémoro-patellaires Figure 7.2 Cheminement clinique pour la prise en charge des entorses à la cheville Figure 7.3 Cheminement clinique pour la prise en charge des tendinopathies du talon d'Achille Figure 7.4 Cheminement clinique pour la prise en charge des aponévrosites plantaires et des talalgies Figure 8.1 Cheminement clinique pour la prise en charge de personnes atteintes de troubles de l'articulation temporomandibulaire Figure 10.1 Cheminement clinique pour la prise en charge des lombalgies non spécifiques Figure 10.2 Cheminement clinique pour la prise en charge des hernies discales lombaires avec radiculopathie FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 29 LISTE DES ANNEXES DE CHAPITRES Ligne directrice pour la prise en charge clinique des douleurs cervicales et des troubles concomitants Annexe 4.A Annexe 4.B Annexe 4.C Règle canadienne concernant la radiographie de la colonne cervicale Exemple de questions ou d'outils visant à évaluer les facteurs pronostiques associés à un retard dans le rétablissement Exercices de renforcement progressif du cou Ligne directrice pour la prise en charge clinique des céphalées persistantes associées aux douleurs cervicales Annexe 5.A Critères pour le diagnostic des céphalées de tension et des céphalées cervicogéniques de l'International Classification oF Headache Disorders, 2E édition (ICHD-2)* Ligne directrice pour la prise en charge clinique des blessures des membres inférieurs Annexe 7.A Règle d'Ottawa concernant la radiographie de la cheville FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 30 SECTION 1.0 CONTEXTE FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 31 SECTION 1.0 CONTEXTE 1.1 1.2 1.3 1.4 1.5 1.6 Avis de non-responsabilité Historique des lignes directrices pour la prise en charge des blessures résultant d'un accident de la route en Ontario Mandat d'élaborer des lignes directrices sur la pratique clinique fondée sur des données probantes pour la prise en charge des blessures résultant d'un accident de la route Groupe chargé de l'élaboration de la ligne directrice Portée du projet Bibliographie SECTION 1.1 AVIS DE NON-RESPONSABILITÉ Les renseignements que contient le présent rapport ne représentent nullement l'opinion du ministère des Finances de l'Ontario ni celle de la Commission des services financiers de l'Ontario (CSFO). Ils expriment la position établie à partir des recherches qu'ont effectuées le Dr Pierre Côté, l'équipe scientifique du Centre for Disability Management and Rehabilitation de l'IUTO-CMCC et le Comité d'experts pour l'élaboration de la ligne directrice (CEELD). Les recherches ont servi à établir le fondement des recommandations présentées au surintendant de la CSFO (le surintendant) et au ministère des Finances. Le Dr Pierre Côté, l'équipe scientifique du Centre for Disability Management and Rehabilitation de l'IUTO-CMCC et le CEELD reconnaissent que les modifications proposées aux règlements sont laissées à la seule discrétion du gouvernement de l'Ontario. SECTION 1.2 HISTORIQUE DES LIGNES DIRECTRICES POUR LA PRISE EN CHARGE DES BLESSURES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE EN ONTARIO En 2003, le surintendant a publié la première ligne directrice pour la prise en charge des troubles associés à l'entorse cervicale. La ligne directrice initiale décrivait les biens et services que pouvait obtenir une personne assurée souffrant de troubles associés à une entorse cervicale, sans l'approbation de l'assureur. Le surintendant a publié une version révisée de la ligne directrice en 2005 et une nouvelle ligne directrice a été mise en œuvre en 2010. Ces directives ne constituaient pas des lignes directrices sur la pratique clinique fondée sur des données probantes. FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 32 SECTION 1.2.1 PREMIÈRE GÉNÉRATION DE DIRECTIVES RELATIVES AU CADRE DE TRAITEMENT PRÉAPPROUVÉ La première génération de directives, publiée en 2003, comportait deux lignes directrices distinctes relatives au cadre de traitement préapprouvé (CTP) pour le traitement des troubles associés au coup de fouet cervical aigus et subaigus de stade I et II[1, 2]. Les lignes directrices relatives au CTP prévoyaient des honoraires forfaitaires (frais fixes facturés pour la prestation d'ensembles prédéterminés de services) et une démarche de préautorisation des traitements. Les lignes directrices initiales ont été élaborées au moyen d'une méthodologie consensuelle à laquelle ont participé des professionnels de la santé réglementés et des assureurs. Elles visaient à assurer l'accès en temps opportun à des services de réadaptation, à améliorer l'utilisation des ressources en soins de santé et à établir des barèmes d'honoraires uniformes pour les assureurs et les fournisseurs de soins de santé[1, 2]. La première ligne directrice portait sur la prise en charge des patients souffrant de troubles associés au coup de fouet cervical de stade I évalués dans les 21 jours suivant la blessure[1]. Les interventions recommandées comprenaient l'information, le réconfort, l'activation, la manipulation/mobilisation et le contrôle de la douleur. Selon la ligne directrice, la fréquence des soins devrait diminuer au fur et à mesure que l'état du patient s'améliore. Le CTP recommandait que les patients reçoivent jusqu'à quatre traitements au cours des deux premières semaines de soins et cinq pendant les deux semaines suivantes. La durée des soins prodigués aux patients souffrant de troubles associés au coup de fouet cervical de stade I ne pouvait dépasser 28 jours. On devait mettre un terme au traitement des patients lorsqu'on constatait leur rétablissement. La deuxième ligne directrice s'appliquait aux patients souffrant de troubles associés au coup de fouet cervical de stade II évalués dans les 28 jours suivant la blessure[2]. La ligne directrice sur les troubles associés au coup de fouet cervical de stade II se distinguait de celle portant sur les troubles de stade I uniquement sur le plan du nombre de séances de traitement prévues et de la durée des soins. Plus particulièrement, si le traitement commençait dans les sept jours suivant la blessure, il pouvait alors être administré pendant une durée maximale de sept semaines. Toutefois, s'il commençait entre le huitième et le 28e jour suivant la blessure, la durée maximale de soins était alors de six semaines. Le nombre de séances de traitement prévues était de trois au cours de la première semaine, de deux à quatre par semaine au cours des deuxième et troisième semaines et de une à trois au cours de la quatrième à la sixième semaines. On mettait un terme au traitement du patient lorsqu'on constatait son rétablissement. Lorsque cela était indiqué sur le plan clinique, les fournisseurs de soins de santé pouvaient demander d'administrer quatre séances de traitement additionnelles sur une période de deux semaines pour terminer les soins. FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 33 SECTION 1.2.2 DEUXIÈME GÉNÉRATION DE DIRECTIVES RELATIVES AU CADRE DE TRAITEMENT PRÉAPPROUVÉ En 2005, le surintendant a demandé une révision des lignes directrices[3]. Les révisions recommandées se fondaient sur les éléments suivants : 1) des consultations auprès des intervenants (des fournisseurs de soins de santé, des assureurs et des avocats), 2) les commentaires et les recommandations d'un comité ayant évalué les lignes directrices initiales relatives au CTP et 3) un exposé narratif non systématique de la documentation scientifique[4, 5]. L'examen a conclu que les patients souffrant de troubles associés au coup de fouet cervical de stade I et II devraient recevoir une série de traitements comprenant : 1) de l'information sur l'autoprise en charge des troubles aigus associés au coup de fouet cervical, 2) du réconfort, 3) de l'activation, 4) de la mobilisation/manipulation combinée à des exercices et 5) des exercices actifs de mobilisation, des étirements et un programme d'exercices à domicile (étirements et étirements isométriques)[4]. Enfin, l'examen a indiqué que le repos et le port continu d'un collier souple pourraient nuire aux patients[4]. La version révisée des lignes directrices relatives au CTP a été mise en œuvre en 2007[6].Dans la nouvelle version, la prise en charge des troubles associés au coup de fouet cervical de stade I et II a été combinée dans une seule ligne directrice; le délai d'admissibilité aux soins a été éliminé et le nombre maximal de traitements a été fixé à dix au cours des trois premières semaines de soins et à neuf au cours des trois semaines de soins suivantes (la fréquence des soins était laissée à la discrétion du clinicien). Enfin, les patients ayant des limites fonctionnelles importantes pouvaient faire évaluer leurs capacités fonctionnelles et bénéficier d'une intervention pratiquée par un ergothérapeute. Les patients qui ne s'étaient pas rétablis, mais qui avaient signalé une amélioration importante au cours des six premières semaines, pouvaient recevoir quatre autres traitements sur une période de deux semaines. Ceux qui ne s'étaient pas rétablis durant cette période devaient être réévalués et un nouveau plan de prise en charge devait être présenté à l'assureur aux fins d'approbation. SECTION 1.2.3 LIGNE DIRECTRICE SUR LES BLESSURES LÉGÈRES En mars 2009, le surintendant a publié son Rapport sur l'examen quinquennal de l'assuranceautomobile en Ontario[7]. Dans son rapport, il recommandait que le cadre de traitement préapprouvé soit élargi de façon à offrir un continuum de soins plus complet pour les blessures légères. Le 1er septembre 2010, la ligne directrice sur les blessures légères actuelle a remplacé la directive relative au cadre de traitement préapprouvé pour les troubles associés au coup de fouet cervical de stade I et II[8]. La ligne directrice sur les blessures légères se voulait une mesure provisoire en attendant l'élaboration d'un protocole de traitement fondé sur des données probantes[9]. La ligne directrice sur les blessures légères couvre une gamme plus vaste de blessures et offre une durée de traitement plus longue que la directive précédente. La portée de la ligne directrice a été élargie afin de couvrir toutes les blessures des tissus mous ainsi que leurs séquelles cliniques. Enfin, la ligne directrice sur les blessures légères n'a pas imposé de limite au nombre de visites médicales pouvant être offertes au cours des 12 semaines de soins. FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 34 SECTION 1.3 MANDAT D'ÉLABORER DES LIGNES DIRECTRICES SUR LA PRATIQUE CLINIQUE FONDÉE SUR DES DONNÉES PROBANTES POUR LA PRISE EN CHARGE DES BLESSURES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE Le 23 novembre 2011, le ministère des Finances et la Commission des services financiers de l'Ontario ont lancé une demande de propositions (DDP no OSS_00267175) visant l'obtention de services d'experts-conseils pour l'élaboration d'un nouveau protocole de traitement[9]. L'équipe dirigée par le Dr Pierre Côté s'est vu attribuer le contrat de recherche le 16 juillet 2012. Aux termes de l'entente conclue entre le ministère des Finances, la Commission des services financiers de l'Ontario et l'Institut universitaire de technologie de l'Ontario, le Dr Pierre Côté (président du projet) a reçu le mandat d'élaborer : o un nouveau protocole de traitement de l'ensemble des blessures résultant d'accidents de la route à l’intention des assureurs et des fournisseurs de soins de santé; o une règle de prédiction clinique afin de dépister les patients qui pourraient présenter un risque plus élevé de souffrir d'une douleur chronique et d'une invalidité. Les résultats attendus à l'issue du projet comprenaient notamment : o l'élaboration d'une méthodologie axée sur la création d'une nouvelle ligne directrice s'appliquant au traitement des blessures qui résultent régulièrement d'accidents de la route; o la préparation et la présentation d'un rapport mettant à jour les recherches effectuées de 2008 à 2013 par le groupe de travail sur la douleur cervicale et ses troubles concomitants de la Décennie des os et des articulations 2000-2010; o la réalisation de recherches sur le traitement d'autres blessures qui résultent régulièrement d'accidents de la route (en utilisant une méthodologie semblable à celle adoptée par le groupe de travail sur la douleur cervicale et ses troubles concomitants de la Décennie des os et des articulations 2000-2010); o la détermination de pratiques exemplaires pour le traitement des blessures résultant d'un accident de la route lorsqu'il n'y a pas suffisamment de documentation publiée; o la recherche de lignes directrices en matière de pratique clinique pour le traitement des blessures résultant d'un accident de la route dans d'autres territoires de compétence (et, au besoin, tenir compte de ces lignes directrices dans l'élaboration du protocole de traitement des blessures résultant d'un accident de la route); o la mise au point d'un outil de prédiction clinique, appuyé par une recherche pertinente et documentée, à inclure dans le nouveau protocole de traitement des blessures résultant d'un accident de la route qui permettra aux assureurs et aux cliniciens de dépister les patients qui pourraient présenter un risque plus élevé de souffrir d'une douleur chronique et d'une invalidité; FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 35 1.3 MANDAT D'ÉLABORER DES LIGNES DIRECTRICES SUR LA PRATIQUE CLINIQUE FONDÉE SUR DES DONNÉES PROBANTES POUR LA PRISE EN CHARGE DES BLESSURES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE o l'élaboration d'un protocole de traitement des blessures résultant d'un accident de la route que la CSFO pourra intégrer dans une nouvelle ligne directrice pour le traitement des blessures qui résultent régulièrement d'accidents de la route, qui serait fondé sur les meilleures données probantes recueillies au moyen de recherches appropriées. Le mandat accordé par le gouvernement de l'Ontario et la Commission des services financiers de l’Ontario n'exigeait pas que les recommandations incluses dans la nouvelle ligne directrice soient assujetties à des contraintes de coûts. SECTION 1.4 GROUPE CHARGÉ DE L'ÉLABORATION DE LA LIGNE DIRECTRICE SECTION 1.4.1 COMITÉ D'EXPERTS POUR L'ÉLABORATION DE LA LIGNE DIRECTRICE Le Comité d'experts pour l'élaboration de la ligne directrice comprenait un groupe multidisciplinaire composé des scientifiques et des cliniciens suivants : o Pierre Côté, D.C., Ph.D. (Président) – chaire de recherche du Canada sur la prévention de l’invalidité et la réadaptation; professeur agrégé, Faculty of Health Sciences, Institut universitaire de technologie de l'Ontario (IUTO); directeur du Center for the Study of Disability Prevention and Rehabilitation, IUTO-CMCC o Arthur Ameis, M.D., FRCPC D.E.S.S. CFE DABPM & R SSC-médecine de la douleur – physiatre en pratique privée; conférencier, médecine d'assurance et d'expertise, Faculté de médecine, Université de Montréal o Carlo Ammendolia, D.C., Ph.D. – professeur adjoint, Université de Toronto; spécialiste en recherche clinique, Hôpital Mount Sinai; associé de recherche, Institut de recherche sur le travail et la santé o Lynn Anderson, B.Sc. – vice-présidente, Aviva Canada (membre sans droit de vote) o Richard N. Bohay, D.M.D., M.Sc., MRCD(C) – professeur agrégé, dentisterie, épidémiologie et biostatistique; directeur adjoint en affaires académiques pour la dentisterie, Schulich School of Medicine and Dentistry, Université Western o Robert Brison, M.D., M.H.P. FRCPC, CCMF – directeur de la recherche clinique, Hôpital général de Kingston; professeur, département de médecine d'urgence, École de médecine, Université Queen’s o Linda Carroll, Ph.D. – professeure, École de santé publique, Université de l'Alberta FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 36 1.4.1 COMITÉ D'EXPERTS POUR L'ÉLABORATION DE LA LIGNE DIRECTRICE o David Cassidy, Ph.D., doctorat en sciences médicales – professeur, Institute for Sports Science and Clinical Biomechanics, University of Southern Denmark; professeur, Dalla Lana School of Public Health, Université de Toronto; chercheur principal, Réseau universitaire de santé, Hôpital Toronto Western o Douglas Gross, B.Sc.(PT), Ph.D. – professeur et président intérimaire, Faculté de médecine de réadaptation, Université de l'Alberta o Murray Krahn, M.D., M.Sc., FRCPC – directeur, Toronto Health Economics and Technology Assessment Collaborative (THETA), Université de Toronto; professeur, Université de Toronto o Michel Lacerte, MDCM, M.Sc., FRCPC – directeur associé, Faculté de médecine, Université de Montréal; professeur agrégé, département de médecine physique et réadaptation, Faculté de médecine, Université Western o Gail M. Lindsay, IA, Ph.D. – liaison avec les patients; professeure agrégée, Faculté des sciences de la santé, IUTO, Oshawa o Patrick Loisel, M.D. – professeur, Dalla Lana School of Public Health, Université de Toronto; chercheur, département de chirurgie, Réseau universitaire de santé; directeur fondateur, programme de formation en recherche en réadaptation au travail des IRSCF; professeur adjoint, Université de Sherbrooke o Shawn Marshall, M.D., M.Sc., FRCPC – directeur médical, programme de réadaptation des victimes de traumatismes crâniens, Centre de réadaptation de l'Hôpital d'Ottawa; professeur agrégé, département de médecine, Université d'Ottawa; directeur du laboratoire d'électromyographie, Centre de réadaptation de l'Hôpital d'Ottawa; chercheur clinique en épidémiologie clinique, Institut de recherche de l'Hôpital d'Ottawa; chercheur, Institut de recherche et de développement en réadaptation, Centre de réadaptation de l'Hôpital d'Ottawa o Silvano Mior, D.C., Ph.D. – professeur, Division de la recherche, Canadian Memorial Chiropractic College; professeur adjoint, Faculté des sciences de la santé, Institut universitaire de technologie de l'Ontario o Margareta Nordin, doctorat en sciences médicales, PHT, CIE – directrice, Occupational and Industrial Orthopaedic Center, Hospital for joint Diseases, New York University Medical Center; directrice, Program of Ergonomics and Biomechanics, New York University; professeure (recherche), Department of Orthopaedic Surgery and Environmental Medicine, New York University o Mike Paulden, M.A., M.Sc. – associé principal de recherche, Faculté de médecine et de dentisterie, Université de l'Alberta o Viivi Riis, B.Sc.(PT), M.Sc. – présidente, gestion des services de santé (membre sans droit de vote) o L'hon. Roger Salhany, C.R., B.A., LL.B. – juge à la retraite de la Cour supérieure de justice de l'Ontario o John Stapleton – représentant des consommateurs – Open Policy Ontario FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 37 1.4.1 COMITÉ D'EXPERTS POUR L'ÉLABORATION DE LA LIGNE DIRECTRICE o Maja Stupar, D.C., Ph.D. – boursière de recherches postdoctorales, Centre for the Study of Disability Prevention and Rehabilitation de l'Institut universitaire de technologie de l’Ontario (IUTO)-CMCC o Gabrielle van der Velde, D.C., Ph.D. – scientifique, Toronto Health Economics and Technology Assessment (THETA) Collaborative, Université de Toronto; professeure adjointe de la faculté de pharmacie Leslie Dan de l'Université de Toronto Rôles et responsabilités du Comité d'experts pour l'élaboration de la ligne directrice o Approuver la portée des nouvelles lignes directrices sur la pratique clinique fondée sur des données probantes. o Fournir des directives à l'équipe scientifique sur la façon d'effectuer les recherches. o Prendre part à la réalisation des travaux de recherche. o Prendre part à la formulation des recommandations fondées sur des données probantes. o Approuver les recommandations fondées sur des données probantes. o Participer à la détermination des pratiques exemplaires lorsque les résultats de la recherche sont négligeables, faibles ou équivoques. o Approuver les lignes directrices sur la pratique clinique. FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 38 SECTION 1.4.2 ÉQUIPE SCIENTIFIQUE L'équipe scientifique comprenait des scientifiques et cliniciens chevronnés qui ont directement supervisé les travaux scientifiques de l'équipe technique. o Pierre Côté, D.C., Ph.D. (Président) – épidémiologiste o Arthur Ameis, M.D., FRCPC – médecine physique et réadaptation o Linda Carroll, Ph.D. – psychologue et épidémiologiste, département des sciences de la santé publique o David Cassidy, Ph.D., doctorat en sciences médicales – épidémiologiste o Gail M. Lindsay, IA, Ph.D. – recherche qualitative et liaison avec les patients o Silvano Mior, D.C., Ph.D. – professeur, Division de la recherche, Canadian Memorial Chiropractic College; professeur adjoint, Faculté des sciences de la santé, Institut universitaire de technologie de l'Ontario o Margareta Nordin, doctorat en sciences médicales, PHT, CIE – scientifique dans le domaine de la réadaptation o Maja Stupar, B.Sc., D.C., Ph.D. – épidémiologiste clinique et boursière de recherches postdoctorales o Gabrielle van der Velde, D.C., Ph.D. – épidémiologiste clinique Rôles et responsabilités de l'équipe scientifique o o o o o o Participer à la définition de la portée de la ligne directrice. Prendre part à la recherche documentaire pour effectuer les examens systématiques. Faire l'évaluation critique et la synthèse de la documentation scientifique. Rédiger des rapports d'étape et des documents scientifiques. Participer à la réalisation de l'étude qualitative sur l'expérience des patients. Préparer les dossiers de données probantes pour le Comité d'experts pour l'élaboration de la ligne directrice. o Participer à la formulation de l'ébauche des recommandations fondées sur des données probantes pour le Comité d'experts pour l'élaboration de la ligne directrice. o Prendre part à l’élaboration des règles de prédiction clinique. o Participer à la rédaction des lignes directrices en matière de pratiques cliniques. FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 39 SECTION 1.4.3 ÉQUIPE TECHNIQUE L'équipe technique comprenait le personnel administratif et de recherche chargé de l'exécution des activités d'administration et de recherche du projet. o o o o o o o o o o o o o Poonam Cardoso, BHS ‒ coordonnatrice administrative Craig Jacobs, D.C., M.Sc. ‒ coordonnateur de la recherche Kristi Randhawa, B.Sc.S., M.H.P. ‒ associée de recherche Heather Shearer, D.C., M.Sc. ‒ chef de la recherche Danielle Southerst, B.Sc.S., D.C. ‒ attachée de recherche Maja Stupar, B.Sc., D.C., Ph.D. – épidémiologiste clinique et boursière de recherches postdoctorales Deborah Sutton, B.Sc.(méd.), M.Sc., rég. OT (Ont.) ‒ attachée de recherche Anne Taylor-Vaisey, B.A., M. Bibl. ‒ bibliothécaire Sharanya Varatharajan, B.Sc., M.Sc. ‒ attachée de recherche Angela Verven, B.A. ‒ attachée de recherche Leslie Verville, B.Sc.S. ‒ adjointe administrative Jessica Wong, B.Sc., D.C., FCCS(C) ‒ attachée de recherche Hainan Yu, MBBS, M.Sc. ‒ attachée de recherche Rôles et responsabilités de l'équipe technique Passer en revue la documentation scientifique. Faire l'évaluation critique et la synthèse de la documentation scientifique. Rédiger des articles scientifiques. Préparer les dossiers de données probantes pour le Comité d'experts pour l'élaboration de la ligne directrice. e. Participer à la formulation de l'ébauche des recommandations fondées sur des données probantes pour le Comité d'experts pour l'élaboration de la ligne directrice. f. Participer à la préparation des lignes directrices en matière de pratiques cliniques. a. b. c. d. FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 40 SECTION 1.4.4 EXPERTS-CONSEILS o Eleanor Boyle, Ph.D. ‒ professeur agrégée, Institute of Sports Science and Clinical Biomechanics, University of Southern Denmark o Brenda Gamble, Ph.D. ‒ professeure agrégée, Faculté des sciences de la santé, Institut universitaire de technologie de l'Ontario o Willie Handler ‒ Willie Handler and Associates o Paula Stern, B.Sc., D.C., FCCS : directrice des études supérieures, Canadian Memorial Chiropractic College SECTION 1.4.5 ÉTUDIANTS AUX ÉTUDES SUPÉRIEURES o Sean Y. Abdulla, B.A.(sp.), M.Sc., D.C. ‒ Département des études supérieures, Canadian Memorial Chiropractic College o Courtney Brown, B.Sc., D.C., M.Sc. ‒ Département des études supérieures, Canadian Memorial Chiropractic College o Karen Chrobak, B.Sc.S(sp.), D.C. ‒ Département des études supérieures, Canadian Memorial Chiropractic College o Kevin D’Angelo, B.Sc.(sp.), D.C. ‒ Département des études supérieures, Canadian Memorial Chiropractic College o Sarah Dion, D.C. ‒ Département des études supérieures, Canadian Memorial Chiropractic College o Jocelyn Dresser, B.Ed.Phys., D.C. ‒ Département des études supérieures, Canadian Memorial Chiropractic College o Brad Ferguson, B.Sc., D.C. ‒ Département des études supérieures, Canadian Memorial Chiropractic College o Rachel Goldgrub, B.Sc.S. ‒ candidate, maîtrise en sciences de la santé, Faculté des sciences de la santé, Institut universitaire de technologie de l'Ontario o Chantal James, B.Sc.S. ‒ Faculté des sciences de la santé, Institut universitaire de technologie de l'Ontario o Roger Menta, B.Kin., D.C. ‒ Département des études supérieures, Canadian Memorial Chiropractic College o Steven Piper, D.C. ‒ Département des études supérieures, Canadian Memorial Chiropractic College o Yaadwinder Shergill, B.Sc.(sp.), D.C. ‒ Département des études supérieures, Canadian Memorial Chiropractic College o Thepikaa Varatharajan, B.Sc. ‒ candidat, maîtrise en hygiène publique, School of Public Health, University of Saskatchewan o Erin Woitzik, B.Kin, D.C. ‒ Département des études supérieures, Canadian Memorial Chiropractic College FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 41 SECTION 1.5 PORTÉE DU PROJET SECTION 1.5.1 DÉFINITION DE LA LIGNE DIRECTRICE EN MATIÈRE DE PRATIQUES CLINIQUES Le CEELD a adopté la définition proposée dans le Manuel sur les guides de pratique clinique de l'Association médicale canadienne[10]. Ainsi, les lignes directrices en matière de pratiques cliniques sont des « énoncés systématiques qui visent à aider les praticiens et les patients à prendre des décisions sur les soins de santé appropriés dans des circonstances cliniques précises »[10]. SECTION 1.5.2 RENSEIGNEMENTS GÉNÉRAUX IMPORTANTS o Selon une étude de la population réalisée par Cassidy et coll. (2007) en Saskatchewan, de 600 à 800 personnes sur 100 000 subissent chaque année des blessures résultant d'accidents de la route[11]. o Parmi les personnes blessées dans des accidents de la route, 95 % ressentent des douleurs à la colonne vertébrale et aux régions qui l'entourent (cou, épaules, milieu ou bas du dos et fesses)[12]. o Les blessures résultant d'accidents de la route se présentent souvent sous forme de combinaisons de déficiences physiques, mentales et psychologiques. Les recherches indiquent que les douleurs cervicales et les troubles concomitants constituent les affections les plus couramment ressenties après un accident de la route : 86,2 % des personnes blessées dans des accidents de la route signalent des douleurs cervicales et des troubles concomitants, avec des blessures des tissus mous du cou liées à des maladies concomitantes, notamment des entorses et des foulures au dos et aux extrémités, des maux de tête, des symptômes psychologiques et un traumatisme crânien léger[12]. o Les blessures résultant d'accidents de la route sont la principale cause d'invalidité, d'utilisation des soins de santé et de dépenses en santé en Ontario. Selon le Groupe de travail antifraude de l’assurance-automobile du gouvernement de l'Ontario, l'alourdissement du fardeau lié à ces blessures impose un stress énorme au système ontarien d'assurance-automobile, qui a versé près de 4,5 milliards de dollars en indemnités d'accident en 2010[13]. o Le pronostic d'ensemble concernant les blessures résultant d'un accident de la route entraînant des douleurs cervicales et des troubles concomitants est positif. Néanmoins, une faible portion des personnes blessées souffrent de douleur (chronique) récurrente ou persistante. Ces symptômes récurrents ou chroniques peuvent avoir une incidence négative sur la qualité de vie liée à l'état de santé, l'assiduité et l'efficacité au travail ainsi que le revenu, les activités de la vie quotidienne et le bien-être psychologique[14]. FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 42 1.5.2 RENSEIGNEMENTS GÉNÉRAUX IMPORTANTS o La prise en charge clinique des douleurs cervicales et des troubles concomitants à la suite d'un accident de la route vise à : 1) rassurer la personne blessée par rapport au pronostic favorable concernant ces blessures, 2) réduire l'intensité des symptômes, 3) aider les personnes blessées à s'adapter à leur état, 4) rétablir la fonction en faisant la promotion de l'activité et 5) prévenir la douleur chronique et l'invalidité. o Il existe actuellement en Ontario plusieurs formes d'interventions cliniques qui visent à traiter et à guérir les blessures résultant d'un accident de la route. Elles comprennent la pharmacothérapie, les thérapies manuelles, les interventions psychologiques, les programmes d'exercice, l'information des patients et l'acupuncture. Toutefois, aucune ligne directrice en matière de pratiques cliniques fondées sur des données probantes n'est actuellement utilisée en Ontario pour orienter la prise en charge des blessures résultant d'un accident de la route. SECTION 1.5.3 POPULATION Aux fins de l'élaboration de la présente ligne directrice, la population d'intérêt comprenait les personnes ayant subi des blessures résultant généralement d'accidents de la route ou exacerbées par celles-ci. Il s'agit de blessures qui entraînent des déficiences physiques, mentales ou psychologiques dont au moins 50 % des patients se rétablissent dans un délai de six mois, selon les preuves scientifiques. SECTION 1.5.3.1 AFFECTIONS VISÉES PAR LA LIGNE DIRECTRICE o Déficiences physiques : douleurs cervicales et troubles concomitants de stades I à III; maux de tête associés aux douleurs cervicales; douleur non spécifique à la colonne lombaire et thoracique, radiculopathie thoracique et lombaire [lésion de la racine nerveuse]; foulures et entorses de la région abdominale et des membres de stade I et II; foulures et entorses de l'articulation temporomandibulaire de stade I et II; contusions, éraflures et lacérations cutanées et musculaires (qui ne traversent pas le derme). o Déficiences mentales : commotion cérébrale / traumatisme crânien léger tel que le définit l'American Congress of Rehabilitation Medicine (le traumatisme crânien léger se définit par une perte de conscience de moins de 30 minutes, accompagnée d'un état altéré de conscience de moins de 24 heures et d'une amnésie post-traumatique de moins d'un jour, et d'un indice allant de 13 à 15 sur l'échelle de Glasgow) et l'imagerie structurale normale. o Déficiences psychologiques : signes et symptômes psychologiques précoces qui comprennent de faibles perspectives de rétablissement, des symptômes de dépression après la collision, de la peur, de la colère et de la frustration. FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 43 SECTION 1.5.3.2 AFFECTIONS NON VISÉES PAR LA PRÉSENTE LIGNE DIRECTRICE o Les blessures suivantes résultant d’un accident de la route : o traumatismes médullaires; o traumatismes crâniens modérés et graves; o amputations; o cécité; o blessures entraînant une dislocation partielle ou complète d'une articulation (cette définition comprend le terme « subluxation » qui, comme le définit l'American Academy of Orthopedic Surgeons [AAOS], est une dislocation partielle ou complète d'une articulation); o toutes les fractures. o Les affections incapacitantes suivantes qui nuisent au rétablissement, qu’elles soient préexistantes ou qu’elles surviennent pendant la prise en charge du patient : o troubles neurologiques (par exemple, myélopathie spondylotique cervicale); o arthrites autoimmunes dans un état non contrôlé (par exemple, l'arthrite rhumatoïde); o autres maladies autoimmunes et diabète de type I; o troubles psychiatriques incapacitants (par exemple, psychoses incapacitantes, ESPT incapacitant); o autres pathologies (par exemple, cancer/néoplasmes, infections générales). SECTION 1.5.4 PRESTATION DES SOINS DE SANTÉ Les traitements et le processus de réadaptation recommandés dans la présente ligne directrice sont offerts sous forme de soins primaires et secondaires. L'aiguillage vers les soins tertiaires est indiqué en fonction de la présence de symptômes et de leur évolution ainsi que des observations physiques objectives et des résultats des tests, y compris ceux d'imagerie. Les professionnels de la santé habilités à fournir des soins en vertu de la présente ligne directrice sont tous les praticiens de la santé, comme les définit l'AIAL, autorisés par la loi à traiter la blessure et à pratiquer les interventions dont il est question dans la présente ligne directrice. Les praticiens de la santé peuvent également coordonner ou superviser directement la prestation des services offerts à la personne assurée par d'autres fournisseurs de soins de santé compétents. SECTION 1.5.5 PRISE EN CHARGE CLINIQUE, RÉTABLISSEMENT ET AUTOPRISE EN CHARGE Les interventions envisagées dans les nouvelles lignes directrices sur la pratique clinique comprennent les suivantes : FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 44 o o o o o o o l'acupuncture; l'information et l'autoprise en charge; l'exercice; les thérapies manuelles; les soins multimodaux; les modalités physiques passives; la pharmacothérapie (analgésiques, anti-inflammatoires non stéroïdiens [AINS] et relaxants musculaires); o la thérapie des tissus mous. SECTION 1.6 BIBLIOGRAPHIE 1. 2. 3. 4. 5. 6. 7. 8. 9. 10. Commission des services financiers de l'Ontario. Lignes directrices préautorisées pour les blessures associées à une entorse cervicale de stade I avec ou sans douleur dorsale, Commission des services financiers de l’Ontario 2003a, 2003. Commission des services financiers de l'Ontario. Lignes directrices préautorisées pour les blessures associées à une entorse cervicale de stade II avec ou sans douleur dorsale, Commission des services financiers de l’Ontario 2003b, 2003. Commission des services financiers de l'Ontario. Bulletin du projet de directives relatives à un CTP, numéro 1 (automne 2005, 14 octobre 2005). Corporate Health Group Inc. Background paper for the preparation of the Ontario PAF Guideline for Whiplash-associated Disorders I & II, 2006. Commission des services financiers de l'Ontario. Bulletin du projet de directives relatives à un CTP, numéro 4 (automne 2006, 9 novembre 2006). Commission des services financiers de l'Ontario. Lignes directrices préautorisées pour les blessures associées à une entorse cervicale de stade II avec ou sans douleur dorsale, 2007. Commission des services financiers de l'Ontario. Rapport sur l'examen quinquennal de l'assuranceautomobile, 31 mars 2009. Commission des services financiers de l'Ontario. Ligne directrice sur les blessures légères, Ligne directrice du surintendant n° 02/10, 2010. Ministère des Finances – Commission des services financiers de l'Ontario. Consulting Services for the Development of a Minor Injury Treatment Protocol, appel d'offres n° OSS_00267175, 23 novembre 2011. DAVIS, D. G. J. et V. A. Palda. Manuel sur les guides de pratique clinique, Association médicale canadienne, 2007. FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 45 1.6 BIBLIOGRAPHIE 11. CASSIDY, J. D., L. J. Carroll, P. Côté, M. Lemstra, A. Berglund et A. Nygren. « Effect of eliminating compensation for pain and suffering on the outcome of insurance claims for whiplash injury », New England Journal of Medicine, vol. 342, n° 16 (2000), pp. 1179 à 1186. 12. HINCAPIE, C. A., J. D. Cassidy, P. Côté, L. J. Carroll et J. Guzman. « Whiplash injury is more than neck pain: a population-based study of pain localization after traffic injury », Journal of occupational and environmental medicine, American College of Occupational and Environmental Medicine, vol. 52, n° 4 (2010), pp. 434 à 440. l'Ontario, 2011. 13. Rapport d'étape du Groupe de travail antifraude de l’assurance-automobile de 14. CARROLL, L. J. C., D. Southerst, H. M. Shearer, S. Varatharajan et coll. The Course of Recovery of WAD I-III: A systematic review by the Ontario Protocol for Traffic Injury Management (OPTIMa) Collaboration, rapport présenté au surintendant de la Commission des services financiers de l'Ontario, 2013. FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 46 SECTION 2.0 MÉTHODOLOGIE D'ÉLABORATION DES LIGNES DIRECTRICES SUR LA PRATIQUE CLINIQUE FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 47 SECTION 2.0 MÉTHODOLOGIE D'ÉLABORATION DES LIGNES DIRECTRICES SUR LA PRATIQUE CLINIQUE 2.1 2.2 2.3 2.4 2.5 2.6 2.7 2.8 Déclarations de conflits d'intérêts Examens systématiques de l'efficacité des interventions cliniques Examens systématiques de la rentabilité des interventions cliniques relatives aux douleurs cervicales et aux troubles concomitants Examen et approbation des examens systématiques Élaboration des recommandations et des cheminements cliniques Consultation des intervenants Mise à jour des cheminements cliniques Bibliographie SECTION 2.1 DÉCLARATIONS DE CONFLITS D’INTÉRÊTS Les questions ci-dessous ont été conçues pour permettre aux membres du Comité d'experts pour l'élaboration de la ligne directrice, de l'équipe scientifique et de l'équipe technique, de même qu'aux experts-conseils de déclarer tout conflit d'intérêts réel ou apparent relativement à leurs activités d'élaboration de la ligne directrice. Les conflits d'intérêts comprennent la participation des évaluateurs à l'élaboration ou à l'approbation de toute ligne directrice qui fait l'objet d'un examen pour les besoins du présent projet. Il peut également s'agir de liens avec des sociétés pharmaceutiques ou d'autres entreprises dont les produits ou les services se rapportent aux sujets dont traite la ligne directrice. Les intérêts ou les liens financiers qui doivent être déclarés comprennent, sans toutefois s'y limiter, les honoraires, la consultation, l'emploi ou l'actionnariat. La déclaration a pour objet d'amener les participants à repérer tout conflit d'intérêts potentiel lié à l'une ou l'autre des lignes directrices à l'étude pour que les membres du groupe d'évaluation puissent se faire leurs propres opinions, tout en tenant compte des conflits d'intérêts d'autres membres du groupe. Tous les participants au projet de protocole de traitement des blessures légères ont rempli le formulaire de déclaration de conflits d'intérêts (adapté à partir du document de l'organisme ADAPTE Collaboration)[1]. Le formulaire a été rempli et remis dans les trois mois suivant la date de début du projet. De plus, le formulaire de déclaration de conflits d'intérêts a été distribué de nouveau pendant le dernier mois du projet pour mettre à jour les renseignements sur les participants. Le formulaire posait les questions suivantes : FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 48 2.1 DÉCLARATIONS DE CONFLITS D’INTÉRÊTS I. II. III. IV. V. VI. VII. VIII. IX. Participation à l'élaboration d'une ligne directrice : Avez-vous pris part à l'élaboration de l'une ou l'autre des lignes directrices faisant l'objet de l'examen (p. ex., à titre de membre du comité d'élaboration de la ligne directrice)? Approbation de la ligne directrice : Avez-vous participé directement à un processus d'approbation officielle de l'une ou l'autre des lignes directrices faisant l'objet de l'examen? Emploi : Avez-vous été ou êtes-vous actuellement au service d'un organisme chargé d'élaborer des lignes directrices ou d'une entité qui a un intérêt commercial dans l'une ou l'autre des lignes directrices à l'étude? Consultation : Avez-vous agi en tant que consultant auprès d'un organisme chargé d'élaborer des lignes directrices ou d'une entité qui a un intérêt commercial dans l'une ou l'autre des lignes directrices en cours de rédaction? Participation – Partie A : Détenez-vous des titres de participation (y compris des options d'achat) dans une entité dont les actions ne sont pas inscrites en bourse et qui a un intérêt commercial dans l'une ou l'autre des lignes directrices à l'étude? Participation – Partie B : Détenez-vous des titres de participation (y compris des options d'achat, à l'exclusion d'investissements indirects par l'intermédiaire de fonds communs de placement, etc.) évalués à 1 500 $ ou plus dans une entité qui a un intérêt commercial dans l'une ou l'autre des lignes directrices à l'étude? Fonds de recherche : Recevez-vous actuellement ou avez-vous reçu des fonds de recherche d'une entité qui a un intérêt commercial dans l'une ou l'autre des lignes directrices à l'étude? Honoraires : Avez-vous reçu des honoraires ou des cadeaux d'une valeur égale ou supérieure à 3 500 $ par année ou 7 500 $ sur une période de trois ans d'un organisme chargé d'élaborer des lignes directrices ou d'une entité qui a un intérêt commercial dans l'une ou l'autre des lignes directrices à l'étude ou des organismes participant à l'élaboration de toute ligne directrice à l'étude? Autres conflits d'intérêts potentiels FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 49 SECTION 2.1.1 COMITÉ D'EXPERTS POUR L'ÉLABORATION DE LA LIGNE DIRECTRICE Lynn Anderson (membre sans droit de vote) I. II. III. IV. V. VI. VII. VIII. IX. Non Non Oui – Aviva Canada Non Non Non Non Non Oui – j'ai agi comme expert-conseil indépendante auprès de la CSFO de 1998 à 2001 dans le cadre du projet de mise en œuvre de la politique relative aux indemnités d'accidents. Robert Brison I. II. III. IV. V. VI. VII. VIII. IX. Oui – j'ai été cochercheur au sein de l'équipe de recherche qui a élaboré les règles suivantes : Règle canadienne concernant la radiographie de la colonne cervicale, Règle canadienne concernant la tomodensitométrie de la tête, Règle d'Ottawa concernant la radiographie de la cheville. Non Oui – aucun intérêt commercial. Mon rôle à l'université comprend des activités de recherche liées à l'élaboration de lignes directrices. Non Non Non Non Non Non Douglas Gross I. II. III. IV. V. VI. VII. VIII. IX. Non Non Non Non Non Non Alberta Innovates – Health Solutions, Instituts de recherche en santé du Canada, Workers’ Compensation Board of Alberta, Workers’ Compensation Board of Manitoba, WorkSafeBC, Institute for Health Economics, la Fondation de physiothérapie du Canada, la Fondation canadienne d'ergothérapie et la Faculté de médecine de réadaptation de l'Université de l'Alberta. Non J'ai travaillé sous contrat pour l'Institute for Health Economics qui a élaboré les lignes directrices sur les maux de dos de l'Alberta Ambassador Guideline Adaptation Program. FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 50 2.1.1 COMITÉ D'EXPERTS POUR L'ÉLABORATION DE LA LIGNE DIRECTRICE Michel Lacerte I. II. III. IV. V. VI. VII. VIII. IX. Oui – les lignes directrices relatives aux honoraires professionnels; j'ai été consultant auprès du BAC en 1996. Non Oui – j'ai une pratique clinique très active et ces lignes directrices toucheront directement un grand nombre de mes patients et de leurs représentants. J'effectue également des évaluations médicolégales ou je produis des rapports pour des avocats de parties demanderesses (la plupart concernent mes propres patients) et, en de rares occasions, j'effectue des EMI pour des avocats et des assureurs. Oui – le Comité d'experts sur les déficiences invalidantes : mandat d'effectuer un examen de la définition de déficience invalidante incluse dans l'Annexe sur les indemnités d'accident légales et de formuler des recommandations au surintendant de la Commission des services financiers de l’Ontario (consultation non payée). Non Non Non Non Des avocats de parties demanderesses m'ont offert des repas. J'ai toutefois refusé tout cadeau, pourboire ou autre gratification. J'ai collaboré avec des avocats et des assureurs dans le cadre d'un grand nombre de conférences, séminaires et présentations, mais je n'ai reçu aucune rémunération. Patrick Loisel I. II. III. IV. V. VI. VII. VIII. IX. Oui Non Non Oui – le Comité d'experts sur les déficiences invalidantes : mandat d'effectuer un examen de la définition de déficience invalidante incluse dans l'Annexe sur les indemnités d'accident légales et de formuler des recommandations au surintendant de la Commission des services financiers de l’Ontario (consultation non payée). Non Non Non Non Aucun. Les subventions que je reçois en tant que chercheur principal ou cochercheur sont versées par des organismes publics de financement à la suite d'un processus d'examen par les pairs. Voici les organismes qui ont financé mes travaux de recherche en tant que chercheur principal ou cochercheur au cours des dix dernières années : IRSC, IRSST, CRSH, FRQS, gouvernement du Québec, CSPAAT. J'ai également été titulaire d'une chaire de recherche en réadaptation au travail à l'Université de Sherbrooke de 2002 à 2008, qui était financée par J. Armand Bombardier – Pratt & Whitney Canada. FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 51 2.1.1 COMITÉ D'EXPERTS POUR L'ÉLABORATION DE LA LIGNE DIRECTRICE Shawn Marshall I. II. III. IV. V. VI. VII. VIII. IX. Oui – un guide de prise en charge des commotions/TCC légers et des symptômes persistants. Oui – la ligne directrice mentionnée ci-dessus (j'en suis le principal concepteur). Non Non Non Non Non Non Aucun Viivi Riis (membre sans droit de vote) I. II. III. IV. V. VI. VII. VIII. IX. Oui – la Ligne directrice sur les blessures légères (Ontario), des protocoles thérapeutiques et diagnostiques (Alberta). Oui – j'ai participé à la sensibilisation des assureurs et des professionnels de la santé aux protocoles thérapeutiques et diagnostiques et à la Ligne directrice sur les blessures légères. Oui – mon entreprise, Health Service Management, n'offre actuellement aucun service de traitement aux personnes blessées dans des accidents de la route, mais il est concevable que cela se produise à l'avenir. J'ai déjà travaillé pour Dynamic Rehabilitation, qui fait partie du CBI Health Group. CBI Health est un fournisseur de produits et de services de réadaptation au Canada, y compris en Ontario. Oui – j'ai déjà agi et j'agis actuellement à titre d'expert-conseil auprès du Bureau d'assurance du Canada (BAC) concernant les questions d'indemnisation pour blessures corporelles. Le BAC est l'association nationale du secteur de l'assurance de dommages. De plus, j'ai été consultée par des organismes de soins de santé qui fournissent des produits et des services aux personnes blessées dans des accidents de la route. Oui – mon entreprise personnelle, Health Service Management (HSM), est enregistrée en Ontario. J'en suis la seule propriétaire. Bien que HSM n'offre actuellement aucun service de traitement clinique aux personnes blessées dans des accidents de la route, il est concevable que cela se produise à l'avenir. Non Non Non Aucun Les membres du Comité d'experts pour l'élaboration de la ligne directrice ci-dessous n'ont signalé aucun conflit d'intérêts : o o o o o o Carlo Ammendolia Richard Bohay Murray Krahn Mike Paulden Roger Salhany John Stapleton FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 52 SECTION 2.1.2 ÉQUIPE SCIENTIFIQUE Pierre Côté I. II. III. IV. V. VI. VII. VIII. IX. Non Non Non Oui – le Comité d'experts sur les déficiences invalidantes : mandat d'effectuer un examen de la définition de déficience invalidante incluse dans l'Annexe sur les indemnités d'accident légales et de formuler des recommandations au surintendant de la Commission des services financiers de l’Ontario (consultation non payée). Non Non Oui – des fonds pour la recherche accordés à l'Institut de recherche sur le travail et la santé et le Réseau universitaire de santé pour des études de recherche. Les sources de financement sont les suivantes : Instituts de recherche en santé du Canada, ministère des Finances de l'Ontario, ministère de la Santé et des Soins de longue durée de l'Ontario, Commission de la sécurité professionnelle et de l'assurance contre les accidents du travail, Fondation ontarienne de neurotraumatologie, Association de Protection Chiropratique Canadienne, Aviva Canada, Commission des services financiers de l'Ontario, Worksafe BC, La Société de l'arthrite, National Chiropractic Mutual Insurance Company, The Swedish Research Council et Physician Services Incorporated Foundation (PSI). J'ai reçu des honoraires de l'avocat d'une partie demanderesse, de l'Association de Protection Chiropratique Canadienne et de la NCMIC pour avoir témoigné à titre d'expert dans des causes médicolégales. Aucun Arthur Ameis I. II. III. IV. V. VI. VII. VIII. IX. Non Non Non Oui – le Comité d'experts sur les déficiences invalidantes : mandat d'effectuer un examen de la définition de déficience invalidante incluse dans l'Annexe sur les indemnités d'accident légales et de formuler des recommandations au surintendant de la Commission des services financiers de l’Ontario (consultation non payée). Non Non Non Non J'ai été précédemment directeur médical de MDAC, une division de Granite Health Solutions. Je suis actuellement médecin conseil principal auprès de GHS selon le système de rémunération à l'acte. Les activités de Granite Health Solutions comprennent le courtage de services d'évaluation médicolégale auprès de parties demanderesses et d'assureurs partout au Canada; les services d'évaluation fournis en Ontario comprennent des causes d'assurance-automobile soulevant des questions d'admissibilité éventuelle aux traitements prévus en vertu de la Ligne directrice sur les blessures légères. Je détiens directement et indirectement une participation de moins de 1 % dans Granite Global Solutions Holdings Inc., la société mère de Granite Health Solutions, qui appartient à des intérêts privés. FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 53 2.1.2 ÉQUIPE SCIENTIFIQUE Linda Carroll I. II. III. IV. V. VI. VII. VIII. IX. X. XI. XII. XIII. Non Non Non Oui – j'ai travaillé sous contrat à la production du rapport suivant : Diagnostic and Treatment Protocols Regulation et Best Evidence Literature Review Gap Analysis. Le rapport a été présenté au ministère des Finances de l'Alberta (Direction des assurances). 2 avril 2008 (consultation rémunérée). Oui – j'ai fait partie d'un comité consultatif du consortium créé pour établir la définition d'une commotion de la Brain Trauma Foundation (États-Unis) financé par les CDC – Atlanta, l'United States Navy et la Brain Trauma Foundation (consultation non rémunérée). Oui – j'ai été membre du Comité d'experts sur les déficiences invalidantes : mandat d'effectuer un examen de l'Annexe sur les indemnités d'accident légales et de formuler des recommandations au surintendant des services financiers, Commission des services financiers de l’Ontario (consultation non rémunérée). Oui – j'ai été membre du comité d'experts techniques chargé de la production d'un rapport synthèse des données probantes effectué par le Portland Evidence-Based Synthesis Program à Portland, en Oregon, dont le mandat était d'examiner les résultats et les coûts à long terme associés aux traumatismes cérébraux légers dans les populations d'anciens combattants et de militaires. Ce projet avait été commandé par le Department of Veterans Affairs (VA), la Veterans Health Administration, l'Office of Research and Development et la Quality Enhancement Research Initiative (QUERI) (consultation non rémunérée). Non Non Oui – des fonds pour la recherche accordés à l'Université de la Saskatchewan ou à l'Université de l'Alberta pour des études de recherche. Les sources de financement sont les suivantes : SGI, ICBC, SAAQ, Trygg-Hansa (Suède), Saskatchewan Health : Programme d'assurance-médicaments, WCB Alberta, WCB BC, WCB Manitoba, State Farm (États-Unis), BAC, NCMIC, ACCP, Länsförsäkringar (Suède) et Alberta Transportation Safety Board: Traffic Safety. Non Aucun FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 54 2.1.2 ÉQUIPE SCIENTIFIQUE J. David Cassidy I. II. III. IV. V. VI. VII. VIII. IX. X. XI. Oui – le groupe de travail sur la douleur cervicale et ses troubles concomitants de la Décennie des os et des articulations 2000-2010; j'ai agi comme CP et secrétaire scientifique. Groupe de travail du Centre collaborateur OMS sur le traumatisme crânien léger; j'ai agi comme CP et secrétaire scientifique. Groupe de travail québécois sur les troubles associés à l'entorse cervicale; j'étais le réviseur scientifique. Oui – pour toutes les lignes directrices énumérées ci-dessus, j'ai fait de nombreuses présentations à l'occasion de réunions cliniques et scientifiques. Non Oui – le Comité d'experts sur les déficiences invalidantes : mandat d'effectuer un examen de la définition de déficience invalidante incluse dans l'Annexe sur les indemnités d'accident légales et de formuler des recommandations au surintendant de la Commission des services financiers de l’Ontario (consultation non rémunérée). Non Non Oui – j'ai reçu des subventions pour financer des activités de recherche de la part de la Saskatchewan Government Insurance, de la State Farm Insurance, de l'Insurance Corporation of British Columbia, d'Aviva Canada, de la National Chiropractic Mutual Insurance Company, de l'Association de Protection Chiropratique Canadienne et de la Société de l’assurance automobile du Québec. Oui – l'Association de Protection Chiropratique Canadienne m'a payé pour que je témoigne à titre d'expert dans des poursuites judiciaires pour faute professionnelle. Aucun Silvano Mior I. II. III. IV. V. VI. VII. VIII. IX. Non Non Non Oui – j'ai été consultant en chiropratique pour un projet de soins primaires. Association chiropratique de l'Ontario de mai 2011 à juin 2012. Non Non Non Oui – j'ai été consultant en chiropratique pour un projet de soins primaires. Association chiropratique de l'Ontario de mai 2011 à juin 2012. Aucun FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 55 2.1.2 ÉQUIPE SCIENTIFIQUE Margareta Nordin I. II. III. IV. V. VI. VII. VIII. IX. Oui – sur la lombalgie subaiguë (AHRQ); les troubles associés à l'entorse cervicale; le Paris Task Force sur les exercices; le groupe de travail sur la douleur cervicale de la Décennie des os et des articulations; les lignes directrices sur la douleur cervicale et la lombalgie de la Veterans Health Administration. Oui – sur la lombalgie subaiguë (AHRQ); les troubles associés à l'entorse cervicale (Société de l'assurance automobile du Québec); le Paris Task Force sur les exercices; le groupe de travail sur la douleur cervicale de la Décennie des os et des articulations; les lignes directrices sur la douleur cervicale et la lombalgie de la Veterans Health Administration des États-Unis : pour toutes ces lignes directrices, j'ai donné des conférences et participé à des discussions sur les données probantes visant l'approbation des lignes directrices. Non Oui – Palladian Health; un fournisseur de soins de santé et des compagnies d'assurance. Je suis membre du comité scientifique chargé de formuler des recommandations de traitement fondées sur des données cliniques. Non Non Non Non Aucun Maja Stupar I. II. III. IV. V. VI. VII. VIII. IX. Non Non Non Non Non Non Oui – j'ai reçu deux prix de reconnaissance de sociétés susceptibles d'avoir un intérêt dans les sujets qu'aborde la présente ligne directrice, mais qui n'ont aucunement participé à l'élaboration d'une ligne directrice ni travaillé à l'établissement d'une ligne directrice. Ces prix m'ont été attribués en guise de reconnaissance pour les travaux que j'ai effectués dans le cadre de ma thèse de doctorat qui portaient sur la détermination des propriétés de mesure des résultats : Le Prix du jeune chercheur de l'Association chiropratique canadienne en 2011 et la bourse de recherche en santé musculosquelettique de l'Ontario Rehabilitation Research Advisory Network (ORRAN) pour les étudiants au doctorat en 2009. Non Aucun Les membres de l'équipe scientifique ci-dessous n'ont signalé aucun conflit d'intérêts : o Gail Lindsay o Gabrielle van der Velde FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 56 SECTION 2.1.3 ÉQUIPE TECHNIQUE Danielle Southerst I. II. III. IV. V. VI. VII. VIII. IX. Non Non Non Non Non Non Non Oui – le Student Research Assistantship Award de l'Association chiropratique de l’Ontario/CMCC remis à l'hiver 2010 Aucun Anne Taylor-Vaisey I. II. III. IV. V. VI. VII. VIII. IX. Oui – j'ai été membre de l'équipe de recherche documentaire concernant la ligne directrice suivante : Association chiropratique canadienne; Canadian Federation of Chiropractic Regulatory Boards; initiative d'élaboration de lignes directrices sur la pratique clinique; comité d'élaboration de la ligne directrice. Non Non Non Non Non Non Non Aucun Les membres de l'équipe technique ci-dessous n'ont signalé aucun conflit d'intérêts : o Poonam Cardoso o Craig Jacobs o Kristi Randhawa o Heather Shearer o Deborah Sutton o Sharanya Varatharajan o Angela Verven o Leslie Verville o Jessica Wong o Hainan Yu FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 57 SECTION 2.1.4 EXPERTS-CONSEILS Eleanor Boyle I. II. III. IV. V. VI. VII. VIII. IX. Non Non Non Non Non Non Oui – Aviva Canada Non Aucun Willie Handler I. II. III. IV. V. VI. VII. VIII. IX. Oui – lorsque j'étais au service de la CSFO, j'ai participé à l'élaboration de la ligne directrice actuelle sur les blessures légères. Non Non Non Non Non Non Non Aucun Les experts-conseils ci-dessous n'ont signalé aucun conflit d'intérêts : o Brenda Gamble o Paula Stern SECTION 2.1.5 ÉTUDIANTS AUX ÉTUDES SUPÉRIEURES Les étudiants ci-dessous n'ont signalé aucun conflit d'intérêts : o o o o o o o o Sean Y. Abdulla Courtney Brown Karen Chrobak Kevin D’Angelo Sarah Dion Jocelyn Dresser Brad Ferguson Rachel Goldgrub FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 58 o Chantal James 2.1.5 o o o o o ÉTUDIANTS AUX ÉTUDES SUPÉRIEURES Roger Menta Steven Piper Yaad Shergill Thepikaa Varatharajan Erin Woitzik SECTION 2.2 EXAMENS SYSTÉMATIQUES DE L'EFFICACITÉ DES INTERVENTIONS CLINIQUES Des examens systématiques ont été effectués afin d'établir l'efficacité des interventions offertes pour la prise en charge des blessures résultant d'un accident de la route. Un examen systématique est une méthode de recherche qui sert à trouver de la documentation scientifique, puis à en faire l'évaluation critique et la synthèse selon une méthodologie prédéterminée[2]. Enregistrement Tous les examens systématiques ont été enregistrés prospectivement dans le registre prospectif international d'examens systématiques (PROSPERO) à l'adresse www.crd.york.ac.uk/PROSPERO/. PROSPERO est un registre international d'examens systématiques des soins de santé et des services sociaux. L'enregistrement dans PROSPERO assure la transparence du processus d'examen, aide à prévenir les partis pris et, par conséquent, accroît la qualité et l'assurance que la politique ou la pratique, éclairée par un examen systématique, est élaborée en se fondant sur les meilleures données probantes. Critères d’admissibilité Population Les examens systématiques ont permis de trouver des études portant sur des personnes chez lesquelles on avait diagnostiqué les déficiences décrites dans la portée du projet (section 1.5). Ces déficiences comprennent les suivantes : o Déficiences physiques : douleurs cervicales et troubles concomitants de stades I à III[3]. Le groupe de travail sur la douleur cervicale et ses troubles concomitants de la Décennie des os et des articulations 2000-2010 a recommandé que tous les types de douleurs cervicales, y compris les entorses cervicales, soient inclus dans la classification des douleurs cervicales et de leurs troubles concomitants; maux de tête associés aux douleurs cervicales; douleur non spécifique à la colonne lombaire et thoracique; radiculopathie thoracique et lombaire (lésion de la racine nerveuse); foulures et entorses de stade I et II de l'articulation temporomandibulaire ainsi que des membres supérieurs et inférieurs[4]. o Déficiences mentales : commotion cérébrale / traumatisme crânien léger tel que le définit l'American Congress of Rehabilitation Medicine (le traumatisme crânien léger se définit par une perte de conscience de moins de 30 minutes, accompagnée d'un état altéré de conscience de FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 59 2.2 moins de 24 heures et d'une amnésie post-traumatique de moins d'un jour, et d'un indice allant de 13 à 15 sur l'échelle de Glasgow) et l'imagerie structurale normale. EXAMENS SYSTÉMATIQUES DE L'EFFICACITÉ DES INTERVENTIONS CLINIQUES o Déficiences psychologiques : signes et symptômes psychologiques précoces qui comprennent de faibles perspectives de rétablissement, des symptômes de dépression après la collision, de la peur, de la colère et de la frustration. Interventions Les examens systématiques ciblaient les interventions suivantes : o Acupuncture : technique thérapeutique qui utilise une mince aiguille métallique afin de piquer la peau pour stimuler des points précis. Il existe diverses techniques d'acupuncture, tout comme on a recours à d'autres types de stimulation en combinaison avec des aiguilles ou à la place de celles-ci. Les traitements d'acupuncture comprennent l'implantation d'aiguilles sur le corps, la moxibustion, l'électropuncture, l'acupuncture au laser, l'acupuncture sur microsystèmes et l'acupression[6]. o Exercices : on entend par « exercices » toute série de mouvements réalisés couramment ou à titre d'entraînement physique dont l'objectif est d'entraîner et de développer le corps afin de viser la promotion d'une bonne santé physique. La thérapie sous forme d'exercices comprend une grande variété de techniques[7]. o Thérapie manuelle : on entend par « thérapie manuelle » les techniques qui comprennent l'application de traitements réalisés avec les mains et (ou) assistés mécaniquement, y compris la manipulation, la mobilisation et la traction[8]. o Médicaments : nos examens ont porté sur l'efficacité de trois catégories de médicaments : les analgésiques, les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) et les relaxants musculaires. Les analgésiques sont des médicaments qu'on utilise pour réduire ou soulager la douleur sans bloquer la transmission de l'influx nerveux, qui modifie considérablement la perception sensorielle ou entraîne une perte de conscience. L'acétaminophène est un exemple d'analgésique non opioïde. Les AINS sont des médicaments qui bloquent l'action des cyclooxygénases (Cox1 et [ou] Cox2) pour contribuer à réduire l'inflammation. Les relaxants musculaires couvrent une vaste gamme de médicaments aux structures chimiques et aux mécanismes d'action différents qui se classent dans trois catégories selon leur action le long de l'axe motricité volontaire-muscles squelettiques : les découpleurs musculaires, les bloquants neuromusculaires et les spasmolytiques[9, 10]. o Soins multimodaux : les soins multimodaux comprennent au moins deux modalités thérapeutiques distinctes fournies par un ou plusieurs professionnels de la santé[11]. FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 60 2.2 EXAMENS SYSTÉMATIQUES DE L'EFFICACITÉ DES INTERVENTIONS CLINIQUES o Modalités physiques passives : les modalités physiques passives comprennent deux catégories d'interventions : les interventions physico-chimiques et structurelles. Les modalités physicochimiques utilisent un agent thermique ou électromagnétique pour agir sur le corps au niveau de la peau ou sous la peau. Les modalités structurelles comprennent des appareils et accessoires fonctionnels ou non fonctionnels. Les appareils et accessoires fonctionnels ont pour but d'aligner, de soutenir ou de faciliter indirectement par ailleurs le fonctionnement de la partie touchée. Les appareils et accessoires non fonctionnels visent à procurer un état de repos dans des positions anatomiques précises ou à prévenir les mouvements[12]. o Interventions psychologiques : méthodes servant à traiter la détresse psychologique, les conséquences de blessures musculosquelettiques (comme la douleur) ou des troubles psychologiques principalement, mais pas exclusivement, au moyen de la communication verbale ou non verbale. Les interventions psychologiques peuvent être subdivisées de façon générale en plusieurs types d'orientations théoriques, notamment les thérapies psychodynamique, psychanalytique, comportementale/cognitivo-comportementale, la psychologie humaniste et existentielle, la thérapie familiale/systémique et des combinaisons de celles-ci. Les interventions psychologiques peuvent comprendre notamment des séances de psychoéducation en personne, des brochures/documents écrits comprenant un volet de psychoéducation, des interventions cognitivo-comportementales ou une auto-intervention psychologique orientée[13]. o Thérapie des tissus mous : la thérapie des tissus mous est une thérapie mécanique selon laquelle les muscles, les tendons et les ligaments font l'objet d'une pression et d'un pétrissage passifs avec les mains ou des dispositifs mécaniques[14]. Elle comprend le massage de relaxation, le massage clinique, les mouvements de rééducation et la thérapie énergétique[15]. o Éducation structurée des patients : on entend par « éducation structurée » des interventions uniformisées comme des discussions préétablies, des dépliants ou des vidéos. Le contenu des interventions d'éducation structurée peut comprendre notamment le réconfort concernant le pronostic d'une affection, des conseils sur la reprise des activités normales, y compris le travail, des directives relatives aux exercices, des discussions sur la douleur anticipée, ainsi que sur son mécanisme, des discussions sur le pronostic, l'acquisition d'habiletés d’adaptation à la douleur, des discussions sur l'ergonomie en milieu de travail et des stratégies d'autogestion des soins ou l'état de santé général[16]. Groupes de comparaison Les interventions de contrôle admissibles comprenaient les interventions non effractives, l'administration d'un placebo ou les interventions fictives, la mise sur une liste d'attente ou l'absence d'intervention. FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 61 2.2 EXAMENS SYSTÉMATIQUES DE L'EFFICACITÉ DES INTERVENTIONS CLINIQUES Résultats Les études admissibles devaient inclure au moins l'un des éléments suivants : 1) auto-évaluation du rétablissement, 2) rétablissement fonctionnel (p. ex., reprise des activités au travail ou à l'école), 3) invalidité, 4) intensité de la douleur, 5) qualité de vie liée à l'état de santé, 6) conséquences psychologiques (p. ex., dépression, peur) ou 7) événements indésirables. Caractéristiques des études Critères d'inclusion : 1) rédaction en anglais, 2) publication entre le 1er janvier 1990 et le 30 avril 2014 (les dates exactes de recherche variaient d'un examen à l'autre), 3) lignes directrices sur la pratique clinique, examens systématiques, essais contrôlés randomisés, études de cohorte ou études castémoins et 4) inclusion d'une cohorte initiale d'au moins 30 participants par volet de traitement avec essais contrôlés randomisés ou 100 sujets par groupe avec études de cohorte ou études cas-témoins (aucune restriction de taille d'échantillon n'a été imposée pour les études d'efficacité des interventions psychologiques, qui sont en général de petite envergure). Critères d’exclusion : 1) lettres, éditoriaux, commentaires, manuscrits non publiés, dissertations, rapports gouvernementaux, livres et chapitres de livres, comptes rendus de conférences, résumés de réunions, exposés et discours, énoncés d'établissement de consensus ou de lignes directrices; 2) études pilotes, études transversales, études de cas, séries de cas, études qualitatives, exposés narratifs, examens systématiques, lignes directrices sur la pratique clinique, études biomécaniques ou en laboratoire ou 3) études effectuées sur des cadavres ou des animaux. Sources d'information Les stratégies de recherche utilisées pour trouver de la documentation scientifique ont été élaborées par un bibliothécaire des sciences de la santé et au moins un expert clinique. Un deuxième bibliothécaire a examiné la recherche pour en vérifier l'exhaustivité et l'exactitude à l'aide de la liste de vérification de l'évaluation de stratégies de recherche électronique par les pairs (ÉSREP)[17,18]. Des recherches ont été effectuées dans les bases de données suivantes : MEDLINE, EMBASE, CINAHL, PsycINFO et Cochrane Central Register of Controlled Trials. D'autres bases de données ont été consultées, au besoin, comme des bases de données économiques pour les recherches sur la rentabilité. La stratégie de recherche a d'abord été élaborée dans MEDLINE, puis adaptée aux autres bases de données. Les termes de recherche comprenaient des mots-sujets (MeSH) propres à chaque base de données et des mots sous forme de texte libre propres à chaque examen systématique. Des bases de données contenant les résultats de recherche ont été créées à l'aide d'EndNote X6 (http:// endnote.com/if/online-user-manual). FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 62 2.2 EXAMENS SYSTÉMATIQUES DE L'EFFICACITÉ DES INTERVENTIONS CLINIQUES Sélection des études – Présélection Un processus de présélection en deux étapes a été utilisé. À la première étape, des examinateurs jumelés au hasard ont présélectionné de façon indépendante des titres et des résumés pour en déterminer l'admissibilité. Les études ont été classées comme étant pertinentes, éventuellement pertinentes ou non pertinentes. À la seconde étape, les mêmes examinateurs ont scruté de façon indépendante le texte intégral des études éventuellement pertinentes afin de prendre une décision définitive au sujet de leur admissibilité. Les examinateurs se sont rencontrés pour résoudre les désaccords et atteindre un consensus aux deux étapes. On a fait appel à un troisième examinateur indépendant lorsqu'il était impossible de parvenir à un consensus. Évaluation du risque de parti pris Des examinateurs indépendants jumelés au hasard ont évalué de façon critique la validité interne des études admissibles à l'aide des critères du Scottish Intercollegiate Guidelines Network (SIGN) s'appliquant aux examens systématiques, aux essais contrôlés randomisés, aux études de cohorte et aux études cas-témoins[19]. Les critères du SIGN facilitent l'évaluation des répercussions du parti pris de sélection, du parti pris d'information et de la confusion sur les résultats d'une étude. Des études de haute qualité ont été incluses dans la synthèse des données probantes. Des examinateurs indépendants jumelés au hasard ont évalué les lignes directrices sur la pratique clinique à l'aide de l'outil Appraisal of Guidelines for Research and Evaluation version II (AGREE II)[20, 21]. L'outil AGREE II est largement utilisé pour évaluer l'élaboration de lignes directrices et leur publication. Il sert à évaluer six domaines liés à la qualité : la portée et l'objet, la participation des intervenants, la rigueur de l'élaboration, la clarté de la présentation, l'applicabilité et l'indépendance rédactionnelle des lignes directrices. Les couples d'examinateurs ont tenu des discussions entre eux pour arriver à un consensus sur les points suivants : 1) les éléments individuels d'AGREE II, 2) la qualité générale de la ligne directrice, 3) le niveau de qualité de la ligne directrice et 4) la nécessité d'apporter éventuellement des modifications à la ligne directrice pour qu'elle soit utilisée dans des territoires de compétence particuliers. Des lignes directrices de haute qualité ont été utilisées dans la synthèse des données probantes. Extraction des données et synthèse des résultats L'auteur principal de chaque examen systématique a extrait les données des études de haute qualité et présenté les données probantes sous forme de tableaux. Un deuxième examinateur a vérifié de façon indépendante les données extraites. Aucune méta-analyse n'a été effectuée en raison de l'hétérogénéité clinique des études. Une synthèse qualitative des études admissibles sur le plan scientifique a été réalisée selon les principes de synthèse des meilleures données probantes[22]. Des seuils de différence minimale cliniquement importante (DMCI) ont servi à établir l'importance clinique des résultats publiés. On a tiré de la documentation des DMCI propres à chaque examen. Les données probantes ont été synthétisées selon le type de trouble et sa durée (c.-à-d. récent [3 mois ou moins], persistant [plus de 3 mois], variable [toutes les durées]). FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 63 2.2 EXAMENS SYSTÉMATIQUES DE L'EFFICACITÉ DES INTERVENTIONS CLINIQUES Publication Tous les examens systématiques ont été structurés et publiés selon l'énoncé Preferred Reporting Items for Systematic Reviews and Meta-Analyses (PRISMA)[23]. L'énoncé PRISMA est un ensemble minimal, adopté à l'échelle internationale, d'éléments fondés sur des données probantes à inclure dans les rapports d'examens systématiques et de méta-analyses. SECTION 2.3 EXAMEN SYSTÉMATIQUE DE LA RENTABILITÉ DES INTERVENTIONS CLINIQUES RELATIVES AUX DOULEURS CERVICALES ET AUX TROUBLES CONCOMITANTS Un examen systématique de la rentabilité des interventions non effractives pour le traitement des douleurs cervicales et des troubles concomitants de stades I à III a été effectué pour mettre à jour le rapport de 2008 du groupe de travail sur la douleur cervicale et ses troubles concomitants de la Décennie des os et des articulations 2000-2010. Enregistrement Le protocole d'examen systématique a été enregistré dans le registre PROSPERO le 7 avril 2013 (numéro d'enregistrement : CRD42013004354). Critères d’admissibilité Population L'examen systématique ciblait les personnes ayant fait l'objet d'un diagnostic d'entorse cervicale ou de douleurs cervicales et de troubles concomitants de stades I à III. La classification du Groupe de travail québécois sur les troubles associés à l'entorse cervicale a été utilisée pour définir l'entorse cervicale et celle du groupe de travail sur la douleur cervicale et ses troubles concomitants, pour définir les douleurs cervicales et les troubles concomitants[3, 24]. Interventions Toutes les interventions décrites à la section 2.2 ont été étudiées. Groupes de comparaison Les études admissibles ont comparé les interventions ci-dessus aux interventions non effractives, à l'administration d'un placebo ou aux interventions fictives ou à l'absence d'intervention. Résultats Les études admissibles ont présenté les résultats en matière de santé en années de vie ajustées en fonction de la qualité (AVAQ), une mesure normalisée des résultats économiques en cette matière. ______________________________ * La validité clinique est la mesure dans laquelle les effets des traitements observés peuvent être associés aux différences entre les traitements sans porter à confusion, permettant ainsi d'associer l'inférence de causalité à un traitement (« External and internal validity in clinical trials », BMJ, 2012, 344:e1004). FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 64 2.3 EXAMEN SYSTÉMATIQUE DE LA RENTABILITÉ DES INTERVENTIONS CLINIQUES RELATIVES AUX DOULEURS CERVICALES ET AUX TROUBLES CONCOMITANTS Caractéristiques des études Critères d'inclusion : 1) rédaction en anglais, 2) publication entre le 1er janvier 2000 et le 1er avril 2013, 3) évaluations économiques complètes de toute intervention non effractive pour le traitement des entorses cervicales ou des douleurs cervicales et des troubles concomitants de stades I à III chez les enfants et les adultes. Les évaluations économiques complètes ont été définies comme étant des comparaisons qui analysaient conjointement les coûts (utilisation des ressources) et les conséquences (résultats en matière de santé) et qui exprimaient la rentabilité à l'aide d'un rapport coût/efficacité différentiel et (ou) de statistiques sur les avantages différentiels nets. Critères d’exclusion : 1) évaluations qui comprenaient seulement les coûts, 2) évaluations de populations mixtes pour lesquelles les résultats propres aux entorses cervicales ou aux douleurs cervicales et aux troubles concomitants de stades I à III ne pouvaient pas être extraits, 3) évaluations de sujets souffrant d'entorses cervicales ou de douleurs cervicales et de troubles concomitants de stade IV ou de blessures attribuables à des pathologies graves (traumatismes médullaires, dislocations, fractures, affections invalidantes préexistantes comprenant les troubles neurologiques, les pathologies graves, les arthrites auto-immunes ou les maladies systémiques), 4) évaluations fondées sur des études comptant moins de 30 sujets par groupe d'intervention pour les essais cliniques randomisés ou 100 sujets par groupe d'intervention pour les essais cliniques quasi randomisés, les cohortes ou les études cas-témoins. Les évaluations fondées sur un modèle économique (p. ex., le modèle de Markov ou un arbre décisionnel) faisaient exception au dernier critère. Sources d'information Une recherche systématique a été élaborée par une bibliothécaire des sciences de la santé (ATV) et un expert des évaluations sur l'économie de la santé. La stratégie de recherche a été élaborée dans MEDLINE, adaptée aux fins de recherche dans d'autres bases de données bibliographiques et examinée par un deuxième bibliothécaire à l'aide de la liste de vérification de l'évaluation de stratégies de recherche électronique par les pairs (ÉSREP)[17, 18]. Des recherches ont été effectuées dans les bases de données suivantes : EBSCO, Cochrane Health Technology Assessment Database, EconLit, EMBASE, Medline, National Health Services Economic Evaluation Database, PsychINFO et Cost-effectiveness Analysis Registry du Tufts Medical Center. Les évaluations économiques des interventions pour le traitement des entorses cervicales et des douleurs cervicales et des troubles concomitants prises en compte dans l'examen systématique du groupe de travail sur la douleur cervicale ont en outre été incluses. Sélection des études – Présélection Des examinateurs jumelés au hasard ont présélectionné de façon indépendante des titres et des résumés pour en déterminer l'admissibilité. Le texte intégral d'un article faisait l'objet d'un examen lorsqu'on était incertain à l'égard de son admissibilité. Les désaccords ont été réglés par consensus et on a eu recours à un troisième examinateur quand le désaccord persistait. FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 65 2.3 EXAMEN SYSTÉMATIQUE DE LA RENTABILITÉ DES INTERVENTIONS CLINIQUES RELATIVES AUX DOULEURS CERVICALES ET AUX TROUBLES CONCOMITANTS Évaluation du risque de parti pris Des examinateurs indépendants jumelés au hasard ont évalué de façon critique la validité interne des études admissibles à l'aide de la Methodology Checklist for Economic Evaluations du SIGN[25]. Dans ce système, la qualité des données probantes est évaluée en fonction de neuf critères fondés sur les exigences du British Medical Journal applicables aux auteurs qui soumettent des études économiques en vue de leur publication. Les critères ont été utilisés pour évaluer qualitativement la présence de partis pris et ses répercussions sur les résultats des études. Les examinateurs sont parvenus à un consensus en discutant, au besoin, avec un troisième examinateur indépendant. On a communiqué avec les auteurs lorsque des renseignements supplémentaires étaient requis. Les études dont la validité interne était élevée (faible risque de parti pris) ont été incluses dans la synthèse des meilleures données probantes[22]. Les études dont la validité interne était faible (la plupart des critères n'étant pas respectés ou présentant des lacunes majeures relativement à des aspects importants de la conception de l'étude) ont été exclues. En ce qui concerne les évaluations économiques qui ont été effectuées en même temps qu'un essai clinique randomisé, ce dernier a d'abord été évalué de façon critique à l'aide de la méthodologie décrite à la section 2.2. Si la validité interne d'un essai était jugée comme étant faible, on a présumé que l'évaluation économique connexe avait une validité interne insuffisante et elle n'a pas été évaluée de façon critique ni incluse dans la synthèse des meilleures données probantes. Extraction des données et synthèse des résultats Un examinateur a résumé la qualité méthodologique et les caractéristiques des études admissibles sur le plan scientifique. Un deuxième examinateur a vérifié de façon indépendante l'exactitude des données extraites. La synthèse des données probantes a été stratifiée selon le type de douleurs cervicales (entorse cervicale ou douleurs cervicales et troubles concomitants), la durée du trouble et la perspective de l'évaluation. Les estimations de la rentabilité n'ont pas été regroupées statistiquement en raison de l'hétérogénéité entre les études[26]. Les coûts ont été normalisés en dollars canadiens de 2013[27, 28]. Dans chacune des études, le rapport coûts/efficacité différentiel et l'avantage différentiel net ont été calculés pour chaque intervention. La rentabilité de chaque intervention a été déterminée à l'aide d'un seuil conventionnel de 50 000 $CAN par AVAQ[29 à 31]. Des énoncés de données probantes ont été élaborés selon les principes de la synthèse des meilleures données probantes[22]. Publication L'examen systématique a été effectué et publié conformément à l'énoncé PRISMA[23] et au Cochrane Handbook for Systematic Reviews of Interventions[32]. FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 66 SECTION 2.4 RÉVISION ET APPROBATION DES EXAMENS SYSTÉMATIQUES Tous les examens systématiques ont fait l'objet d'une révision en trois étapes. À la première étape, les coauteurs ont approuvé le contenu, le style et la présentation de l'examen. À la deuxième étape, l'examen systématique révisé a été soumis à l'équipe scientifique pour qu'elle en évalue la clarté, la méthodologie et l'analyse. On a demandé aux membres de l'équipe scientifique de réviser chaque examen systématique et de voter pour déterminer s'ils en acceptaient la méthodologie et le contenu. Le consensus était atteint lorsque 75 % des membres de l'équipe scientifique approuvaient le manuscrit. À la troisième étape, un résumé des données probantes (résumé de l'examen systématique) a été préparé par l'auteur principal de l'examen en collaboration avec le président du projet. Le résumé des données probantes et l'examen systématique ont été soumis aux membres du Comité d'experts pour l'élaboration de la ligne directrice à qui on a demandé d'examiner et d'approuver le contenu et l'exactitude du résumé des données probantes. Le consensus était atteint lorsque 75 % des membres du Comité d'experts pour l'élaboration de la ligne directrice approuvaient le résumé des données probantes. Les membres de l'équipe scientifique et du Comité d'experts pour l'élaboration de la ligne directrice ont procédé à l'évaluation critique des examens systématiques et les ont approuvés à l'aide de questionnaires en ligne. SECTION 2.5 ÉLABORATION DES RECOMMANDATIONS ET DES CHEMINEMENTS CLINIQUES Les recommandations fondées sur des données probantes comprises dans la présente ligne directrice visent à faciliter le rétablissement des personnes qui ont subi des blessures courantes à la suite d'une collision routière. Les recommandations ont été élaborées en fonction de trois déterminants décisionnels : o l'avantage clinique global (efficacité, innocuité, fardeau de la maladie et besoin); o l'optimisation des ressources (données probantes relatives à la rentabilité, le cas échéant); o la conformité aux valeurs sociétales et éthiques prévues. Les recommandations ont été élaborées en collaboration avec le Comité d'experts pour l'élaboration de la ligne directrice. Le libellé des recommandations visait à fournir des directives claires et concises à tous les lecteurs. La présente section décrit le processus utilisé pour élaborer les recommandations. FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 67 SECTION 2.5.1 CONTEXTUALISATION DES DONNÉES PROBANTES Afin d'être recommandé comme intervention fondée sur des données probantes, un traitement doit être sûr et efficace. Cependant, l'innocuité et l'efficacité ne suffisent pas, car un traitement doit posséder d'autres attributs. En Ontario, le Comité consultatif ontarien des technologies de la santé (CCOTS), un sous-comité consultatif permanent du conseil d'administration de Qualité des services de santé Ontario (un organisme de la Couronne indépendant financé par le gouvernement de l'Ontario par l'entremise du ministère de la Santé et des Soins de longue durée), a proposé un cadre d'élaboration des recommandations relatives aux interventions en matière des soins de santé[33]. Le cadre s'inspire d'un examen de la documentation et de discussions avec des informateurs clés spécialisés en médecine factuelle, économie de la santé, analyse des décisions, bioéthique et politiques en matière de santé (tableau 2.A). Les déterminants décisionnels proposés par le CCOTS comprennent les suivants : o o o o l'avantage clinique global; l'optimisation des ressources; la conformité aux valeurs sociétales et éthiques prévues; la faisabilité de l'adoption au sein du système de santé. Nous avons modifié le cadre du CCOTS en vue de l'élaboration des recommandations destinées au surintendant de la Commission des services financiers de l'Ontario (CSFO) (tableau 2.B). Nous y avons apporté des changements afin de tenir compte du caractère particulier de la portée du projet et du système d'assurance-automobile de l'Ontario. Par exemple, le sous-déterminant « fardeau de la maladie et besoin » a été supprimé puisque toutes les recommandations ont trait aux blessures résultant d'un accident de la route, qui sont connues pour imposer un lourd fardeau à notre population. Enfin, nous n'avons pas abordé la faisabilité d'adopter une recommandation particulière au sein du système de santé de l'Ontario. Le surintendant de la CSFO déterminera plutôt si les recommandations seront adoptées. En résumé, les recommandations proposées dans la présente ligne directrice ont été élaborées à l'aide de trois déterminants décisionnels : o l'avantage clinique global (données probantes relatives à l'efficacité et à l'innocuité); o l'optimisation des ressources (données probantes relatives à la rentabilité, le cas échéant); o la conformité aux valeurs sociétales et éthiques prévues. FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 68 2.5.1 CONTEXTUALISATION DES DONNÉES PROBANTES Tableau 2.A : Outil de déterminants décisionnels du CCOTS Déterminant Avantage clinique global Définition Mesure de l'avantage net sur le plan de la santé d'une technologie permettant de diagnostiquer ou de prendre en charge une maladie, une affection (p. ex., insuffisance cardiaque) ou un problème de soins de santé (p. ex., prévention des infections). Conformité aux valeurs Peut comprendre les sociétales et éthiques préférences évaluées prévues ou les principes éthiques se rapportant à l'utilisation de la technologie. Évaluation du critère L'avantage clinique global de la technologie devrait être déterminé après l'évaluation de son efficacité et de son innocuité, ainsi que du fardeau de la maladie pour laquelle elle est utilisée. La nécessité de la technologie devrait être évaluée par rapport à des solutions de rechange efficaces. La conformité est un jugement équilibré porté après l'examen de toutes les sources raisonnables d'information de qualité supérieure sur les valeurs sociétales et éthiques liées aux aspects de l'utilisation de la technologie (pour qui et pour quoi elle sera utilisée). Sous-déterminant o Efficacité o Innocuité o Fardeau de la maladie o Besoin o Valeurs sociétales prévues o Valeurs éthiques prévues FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 69 2.5.1 CONTEXTUALISATION DES DONNÉES PROBANTES Tableau 2.A : Outil de déterminants décisionnels du CCOTS Déterminant Optimisation des ressources Définition Mesure du coût net ou de l'efficacité de la technologie de la santé par rapport aux solutions de rechange disponibles. Évaluation du critère L'optimisation des ressources est déterminée après avoir effectué au moins une évaluation économique appropriée, par exemple le rapport coût/utilité différentiel sur le plan des années de qualité de vie gagnées (AQVG) ou des années de vie gagnées (AVG), les courbes d'acceptabilité de la rentabilité ou l'analyse des coûtsconséquences. Le CCOTS n'utilise pas de seuil d'optimisation des ressources. Sous-déterminant o Rapport coût/utilité différentiel o Courbes d'acceptabilité de la rentabilité o Analyse des coûtsconséquences o Autre analyse économique appropriée déterminée par le CCOTS FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 70 2.5.1 CONTEXTUALISATION DES DONNÉES PROBANTES Tableau 2.A : Outil de déterminants décisionnels du CCOTS Déterminant Faisabilité de l'adoption Définition Mesure de la facilité avec laquelle une technologie de la santé peut être adoptée au sein du système de soins de santé de l'Ontario grâce à la détermination des problèmes précis susceptibles de découler de la mise en œuvre. Évaluation du critère La faisabilité sera évaluée en estimant la faisabilité économique et organisationnelle de l'adoption de la technologie. Sous-déterminant o Faisabilité économique o Faisabilité opérationnelle La faisabilité économique évalue l'incidence budgétaire nette de l'adoption de la technologie. La faisabilité organisationnelle évalue l'incidence de la technologie sur l'infrastructure existante (opérationnelle, immobilisations et ressources humaines) de l'environnement des soins de santé. Cela comprend l'évaluation des catalyseurs du système de santé qui favoriseront l'adoption de la technologie, ainsi que de tout obstacle. Nous avons adapté le cadre du CCOTS en tenant compte de la portée de ce projet. Le sous-déterminant « fardeau de la maladie et besoin » a été supprimé parce que le projet met l'accent sur la prise en charge des blessures courantes à la suite de collisions routières en Ontario (un fardeau connu de notre population). Nous n'avons pas abordé la faisabilité d'adopter les recommandations au sein du système de santé de l'Ontario puisque le surintendant et le gouvernement détermineront si elles seront adoptées (tableau 2.B). FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 71 2.5.1 CONTEXTUALISATION DES DONNÉES PROBANTES Tableau 2.B : Outil modifié de déterminants décisionnels du CCOTS Critère de décision Avantage clinique global Sous-critère Efficacité Innocuité Optimisation des ressources Conformité aux valeurs sociétales et éthiques prévues Évaluation économique Examen des déterminants décisionnels o Répercussions sur la santé o Ampleur et direction des effets o Fréquence et gravité des effets indésirables par rapport à d'autres interventions o Analyse de rentabilité o Valeurs largement partagées dans la société concernant l'utilisation appropriée d'une technologie et ses répercussions. o Enjeux éthiques potentiels inhérents à l'utilisation ou à la non-utilisation de la technologie. o Enjeux éthiques pertinents En résumé, les recommandations proposées dans la présente ligne directrice ont été élaborées à l'aide de trois déterminants décisionnels : o l'avantage clinique global (données probantes relatives à l'efficacité et à l'innocuité); o l'optimisation des ressources (données probantes relatives à la rentabilité, le cas échéant); o la conformité aux valeurs sociétales et éthiques prévues. SECTION 2.5.2 DES DONNÉES PROBANTES AUX RECOMMANDATIONS La transposition des données probantes en ébauche de recommandations comprenait cinq étapes : o L'auteur principal de chaque examen systématique a rédigé les ébauches de recommandations en se fondant sur la synthèse des meilleures données probantes. o L'auteur principal a présenté les ébauches de recommandations fondées sur des données probantes ainsi que les données probantes à l'appui au Sous-comité des recommandations. Le Sous-comité des recommandations a examiné les ébauches de recommandations, en a discuté la validité et, le cas échéant, y a apporté des modifications en fonction des données probantes. o Le Sous-comité des recommandations a utilisé les déterminants décisionnels pour préciser davantage les ébauches de recommandations, au besoin. Plus particulièrement, il a évalué le FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 72 2.5.2 bien-fondé de chaque recommandation et sa conformité aux valeurs sociétales et éthiques prévues. DES DONNÉES PROBANTES AUX RECOMMANDATIONS o Le Sous-comité des recommandations a atteint un consensus sur les ébauches de recommandations. o Les ébauches de recommandations (accompagnées des déterminants décisionnels à l'appui) ont été présentées au Comité d'experts pour l'élaboration de la ligne directrice durant ses réunions trimestrielles ou par l'entremise de vidéos préenregistrées en ligne. Les membres du Comité d'experts pour l'élaboration de la ligne directrice ont formulé des commentaires et procédé au vote afin d'approuver, de rejeter ou de modifier les recommandations. Le vote s'est déroulé par bulletins secrets. Un consensus était atteint lorsque 75 % des membres du Comité d'experts pour l'élaboration de la ligne directrice approuvaient une recommandation. SECTION 2.5.2.1 SOUS-COMITÉ D'ÉLABORATION DES RECOMMANDATIONS Un sous-comité d'élaboration des recommandations a été créé pour examiner les données probantes et rédiger les ébauches de recommandations. Le Sous-comité des recommandations était composé du Dr Arthur Ameis, du Dr Pierre Côté, de la Dre Gail Lindsay (liaison avec les patients), du Dr Silvano Mior, de Mme Kristi Randhawa, de la Dre Heather Shearer et de la Dre Gabrielle van der Velde. Les ébauches de recommandations ont été rédigées durant des réunions de consensus en personne. Les ébauches de recommandations ont ensuite été présentées au Comité d'experts pour l'élaboration de la ligne directrice aux fins de discussion et d'approbation. SECTION 2.5.2.2 INTERPRÉTATION DES DONNÉES PROBANTES Les données probantes qui ont servi à éclairer la formulation des recommandations sont tirées des examens systématiques effectués dans le but d'élaborer la présente ligne directrice. Les examens systématiques ont permis de synthétiser les résultats des études de haute qualité. Les résultats des études de moindre qualité (c.-à-d. des études présentant d'importantes limites sur le plan méthodologique) ont été exclus en vue de réduire l'incertitude et de prévenir l'élaboration de recommandations faussées. Cette exclusion était nécessaire pour maximiser la validité des recommandations et s'assurer que les professionnels de la santé, les patients, les assureurs et les décideurs fassent confiance aux recommandations et les adoptent. À l'aide des résultats des examens systématiques, le Sous-comité des recommandations a interprété les données probantes sur le plan de l'efficacité et de la sécurité des interventions en déterminant si une intervention était supérieure, égale ou inférieure à l'administration d'un placebo ou à une intervention fictive ou une intervention de contrôle. Une intervention était jugée supérieure si les FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 73 données probantes indiquaient qu'elle offrait des avantages statistiquement significatifs et cliniquement importants par rapport à son comparateur. 2.5.2.2 INTERPRÉTATION DES DONNÉES PROBANTES Une intervention était jugée égale à son comparateur sur le plan des avantages si les différences entre les deux interventions n'étaient pas statistiquement significatives ni cliniquement importantes. Enfin, une intervention était jugée inférieure à son comparateur si les données probantes indiquaient qu'elle était associée à de moins bons résultats sur les plans de la signification statistique et de l'importance clinique. La fréquence et la gravité des événements indésirables associés à l'intervention ont également été utilisées pour interpréter les résultats. Des discussions ont permis d'évaluer qualitativement le compromis entre l'avantage clinique et le risque de préjudices. Les résultats des examens systématiques de la rentabilité ont également servi à éclairer l'élaboration des recommandations. L'optimisation des ressources a été évaluée en estimant les coûts globaux de la réalisation d'une intervention, le rapport coût/efficacité différentiel et les statistiques sur les avantages différentiels nets. Les examens systématiques utilisés pour élaborer les recommandations relatives à la présente ligne directrice comprenaient des études menées sur diverses populations. Ces populations étaient notamment composées de personnes atteintes de troubles résultant de collisions routières, de maladies ou d'accidents professionnels ou d'autres causes. Les examens systématiques définissent explicitement ces populations. Bien que les membres du Sous-comité des recommandations et du Comité d'experts pour l'élaboration de la ligne directrice aient utilisé des données probantes tirées d'études de haute qualité pour formuler les recommandations, il était évident qu'aucune étude n'était sans faille. Par conséquent, les membres du Sous-comité des recommandations et du Comité d'experts pour l'élaboration de la ligne directrice ont également fait appel à leur jugement clinique et scientifique pour interpréter les résultats des études et tenir compte des répercussions potentielles des partis pris méthodologiques sur les résultats. Par exemple, les résultats d'une étude de cohorte prêtant à confusion auraient eu moins de poids que ceux d'un essai clinique randomisé important. Les membres du Sous-comité des recommandations et du Comité d'experts pour l'élaboration de la ligne directrice ont également fait appel à leur jugement collectif pour synthétiser les résultats de multiples études sur l'efficacité ou la rentabilité d'une intervention. Par exemple, le Sous-comité des recommandations et le Comité d'experts pour l'élaboration de la ligne directrice pouvaient recommander que l'efficacité d'une intervention n'était pas concluante lorsque de multiples études de qualité comparable arrivaient à des résultats contradictoires. Enfin, le Sous-comité des recommandations a accordé plus d'importance aux études d'évaluation (sur l'efficience) qu'aux études exploratoires (sur l'efficacité). FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 74 SECTION 2.5.2.3 PRISE EN COMPTE DES VALEURS SOCIÉTALES ET ÉTHIQUES PRÉVUES Outre la sécurité et l’efficacité, l'expérience des patients, les orientations recommandées et les valeurs sociétales et éthiques ont été prises en compte. Lorsque cela était approprié et que des données probantes étaient accessibles, on s'est soucié de savoir si une intervention concordait avec les normes et les valeurs sociétales prévues. Cette décision comportait une implication inhérente, soit l'attention prêtée explicitement aux enjeux éthiques pertinents concernant l'utilisation ou la non-utilisation de l'intervention dans le cadre du système de santé publique et (ou) auprès des patients. SECTION 2.5.2.4 LIBELLÉ DES RECOMMANDATIONS La plupart des utilisateurs des lignes directrices sur la pratique clinique n'ont pas le temps d'examiner la méthodologie utilisée pour la formulation des recommandations. Celles-ci doivent donc être claires, refléter la qualité des données probantes et être mises en contexte dans un cadre de référence. La présente ligne directrice est inspirée de la méthodologie que propose le National Institute for Health and Care Excellence (NICE) pour l'élaboration de recommandations relatives aux lignes directrices sur la pratique clinique[34]. NICE est un organisme qui fournit des directives au National Health Service du Royaume-Uni. NICE utilise une méthodologie qui reflète le poids de la recommandation dans son libellé plutôt que de recourir à un système parallèle qui relie les niveaux de qualité des données probantes à la recommandation. Le libellé de la recommandation doit témoigner de la prépondérance des données probantes et mettre l'accent sur la participation du patient. La méthodologie qu'utilise NICE laisse entendre que certaines recommandations peuvent être faites avec plus de certitude que d'autres (tableau 2.C). Trois niveaux de certitude sont recommandés : o recommandations d'interventions que l'on doit (ou ne doit pas) utiliser; o recommandations d'interventions que l'on devrait (ou ne devrait pas) utiliser; o recommandations d'interventions que l'on pourrait utiliser. FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 75 2.5.2.4 LIBELLÉ DES RECOMMANDATIONS Tableau 2.C : Résumé du libellé utilisé pour formuler les recommandations Définitions Libellé utilisé pour en Poids de la véhiculer le poids recommandation DOIT o Obligation juridique « Doit » d'appliquer la recommandation. DEVRAIT POURRAIT o L'intervention donne des résultats supérieurs à ceux d'autres interventions, de l'utilisation d'un placebo / d'interventions fictives ou de l'absence d'intervention. o Interventions qui donnent des résultats semblables. o Offre un choix d'interventions ou permet de décider si une intervention est même nécessaire. « Fournir » « Ne pas fournir » : interventions qu'on ne devrait pas utiliser parce qu'elles ne procurent pas suffisamment d'avantages à la plupart des patients. « Envisager » Exemple On doit se laver les mains avant de pratiquer une intervention chirurgicale. Fournir des antidépresseurs aux personnes qui souffrent d'une dépression modérée. Envisager une polychimiothérapie pour traiter des patientes atteintes d'un cancer du sein avancé qui sont conscientes qu'elles s'exposent à une toxicité accrue, mais qui sont susceptibles de la tolérer. SECTION 2.5.2.4.1 RECOMMANDATIONS D'INTERVENTIONS QUE L'ON DOIT OU NE DOIT PAS UTILISER Les interventions que l'on doit ou ne doit pas utiliser sont celles pour lesquelles il existe une obligation juridique d'appliquer la recommandation. Toutefois, le libellé « doit ou ne doit pas » peut être utilisé si le fait de ne pas se conformer à la recommandation peut entraîner des conséquences graves. FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 76 SECTION 2.5.2.4.2 RECOMMANDATIONS D'INTERVENTIONS QUE L'ON DEVRAIT OU NE DEVRAIT PAS UTILISER Les interventions que l'on devrait utiliser sont celles qui ont démontré être nettement supérieures à d'autres interventions, à l'utilisation d'un placebo ou d'interventions fictives ou à l'absence d'intervention. Par exemple, les données probantes tirées d'essais contrôlés randomisés laissent entendre que le « traitement A » entraîne un soulagement de la douleur et une amélioration des fonctions supérieurs à ceux d'un placebo ou des soins habituels. Dans le cas de ces interventions, le Comité d'experts pour l'élaboration de la ligne directrice est convaincu que le traitement sera plus bénéfique que nuisible. La recommandation de cette intervention commence par « fournir ». Certaines interventions ne devraient pas être offertes parce qu'elles ne procurent pas d'avantages supérieurs à ceux d'un placebo ou d'une intervention fictive ou parce qu'elles sont nuisibles. Par exemple, les données probantes tirées d'essais contrôlés randomisés laissent entendre que le « traitement A » entraîne un soulagement de la douleur semblable ou inférieur à celui qu'apporte un placebo et une amélioration des fonctions égale ou inférieure à celle d'un placebo. Dans le cas de ces interventions, le Comité d'experts pour l'élaboration de la ligne directrice est convaincu que le traitement n'apportera aucun bénéfice aux patients. La recommandation de ces interventions commence par « ne pas fournir ». SECTION 2.5.2.4.3 RECOMMANDATIONS QUE L'ON POURRAIT UTILISER Les interventions que l'on pourrait utiliser sont celles dont l'efficacité est semblable. Par exemple, les données probantes tirées d'essais contrôlés randomisés laissent entendre que le « traitement A » et le « traitement B » entraînent un soulagement de la douleur et une amélioration des fonctions équivalents. Toutefois, il n'est pas clairement établi que le « traitement A » est supérieur au « traitement B ». Dans le cas de ces interventions, le Comité d'experts pour l'élaboration de la ligne directrice est convaincu que le traitement sera plus bénéfique que nuisible. La recommandation de ces interventions commence par « envisager ». Dans ces cas, les valeurs et les préférences des patients devraient influer sur le choix des interventions. SECTION 2.5.2.5 ATTEINTE D'UN CONSENSUS SUR LES RECOMMANDATIONS Les recommandations sont consensuelles. Elles tiennent compte de l'équilibre entre les préjudices et les bénéfices potentiels, les facteurs économiques, les pratiques actuelles, les recommandations formulées dans d'autres lignes directrices pertinentes, les préférences des patients et les questions d'égalité. Les membres du Comité d'experts pour l'élaboration de la ligne directrice ont eu l'occasion de formuler des commentaires et de se prononcer de façon indépendante sur toutes les recommandations. FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 77 2.5.2.5 ATTEINTE D'UN CONSENSUS SUR LES RECOMMANDATIONS À chaque réunion de consensus, le Comité d'experts pour l'élaboration de la ligne directrice a reçu un résumé des données probantes accessibles (c.-à-d. des manuscrits, des diagrammes de dispersion, des dossiers de données probantes et des dossiers de recommandations). Le Comité d'experts pour l'élaboration de la ligne directrice s'est servi d'une méthodologie Delphi modifiée pour préciser les ébauches de recommandations et atteindre un consensus sur leur pertinence. Les recommandations ont été peaufinées jusqu'à ce que le Comité d'experts pour l'élaboration de la ligne directrice parvienne à un consensus. Le consensus était atteint lorsque 75 % des membres du Comité d'experts pour l'élaboration de la ligne directrice étaient d'accord avec une recommandation. Au cours des réunions du Comité d'experts pour l'élaboration de la ligne directrice, les membres ont discuté du contenu, du libellé et des précisions à apporter aux recommandations, dans l'éventualité où il n'y aurait pas de consensus. En l'absence de consensus, la recommandation modifiée était examinée par le Sous-comité des recommandations et présentée de nouveau au Comité d'experts pour l'élaboration de la ligne directrice en vue de la tenue d'un nouveau vote électronique. SECTION 2.5.3 INTÉGRATION DES RECOMMANDATIONS Chaque recommandation a été intégrée aux cheminements cliniques. Des cheminements cliniques ont été créés en procédant à la synthèse des recommandations et à leur groupement par type et durée de l'affection. Les algorithmes (schémas) sont organisés de façon à présenter un continuum de soins menant aux résultats cliniques souhaités. Le Sous-comité des recommandations a élaboré des ébauches d'algorithmes et de cheminements cliniques. Le Comité d'experts pour l'élaboration de la ligne directrice a par la suite examiné et approuvé les ébauches après discussions, conformément à la méthodologie décrite à la section 2.5. SECTION 2.5.4 INDÉPENDANCE RÉDACTIONNELLE Le ministère des Finances et la CSFO n'ont pas participé à la conception, à la réalisation ni à l'interprétation des recherches qui ont éclairé l'élaboration des cheminements cliniques que contient le présent rapport. De même, le ministère des Finances et la CSFO n'ont pas influencé l'élaboration des cheminements cliniques à laquelle ont participé l'équipe technique, l'équipe scientifique et le Comité d'experts pour l'élaboration de la ligne directrice; les points de vue et les intérêts de l'organisme de financement n'ont pas influé sur les recommandations finales. Qui plus est, tous les membres de l'équipe technique, de l'équipe scientifique et du Comité d'experts pour l'élaboration de la ligne directrice ont indiqué s'ils avaient des intérêts divergents. FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 78 SECTION 2.6 CONSULTATION DES INTERVENANTS La méthodologie utilisée pour procéder à l'examen systématique a été présentée aux intervenants au cours d'une réunion qui s'est tenue au Centre LHEARN du Lakeridge Health Oshawa le 17 janvier 2014. Le ministère des Finances et la CSFO se sont réservé le droit d'effectuer une consultation publique à la suite de la présentation du rapport le 31 janvier 2015. SECTION 2.7 MISE À JOUR DES CHEMINEMENTS CLINIQUES Chaque année, la documentation scientifique apporte son lot de nouvelles données probantes sur la prise en charge des blessures résultant d'un accident de la route. Il importe d'utiliser les nouvelles données probantes pour mettre à jour les lignes directrices sur la pratique clinique et de s'assurer que les patients reçoivent les soins cliniques les plus efficaces[35-37]. Par conséquent, nous recommandons que les examens systématiques et les cheminements cliniques que contient le présent rapport soient mis à jour tous les cinq ans au moyen d'une méthodologie semblable à celle qui est indiquée dans le présent chapitre[37]. FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 79 SECTION 2.8 BIBLIOGRAPHIE The ADAPTE Collaboration (2009). The ADAPTE Process: Resource Toolkit for Guideline Adaptation, version 2.0. 2. Preferred Reporting Items for Systematic Reviews and Meta-analyses. The PRISMA Statement, 2009 [15 décembre 2014]; accessible à l'adresse : http://www.prismastatement.org/statement.htm. 3. GUZMAN, J., S. Haldeman, L. J. 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Wong. « Are non-steroidal anti-inflammatory drugs effective for the management of neck pain and associated disorders, whiplash-associated disorders, or non-specific low back pain? A systematic review of systematic reviews by the Ontario Protocol for Traffic Injury Management (OPTIMa) Collaboration », rapport présenté à la Commission des services financiers de l'Ontario, 2014. 11. SUTTON, D. A., P. Côté, J. J. Wong et coll. « Is multimodal care effective for the management of patients with whiplash-associated disorders or neck pain and associated disorders? A systematic review by the Ontario Protocol for Traffic Injury Management (OPTIMa) Collaboration », The Spine Journal, journal officiel de la North American Spine Society, 2014. 12. YU, H., P. Côté, H. M. Shearer et coll. « Effectiveness of Passive Physical Modalities for Shoulder Pain: A Systematic Review by the Ontario Protocol for Traffic Injury Management Collaboration », Physical therapy, 2014. 1. FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 80 2.8 BIBLIOGRAPHIE 13. SHEARER, H. M., L. J. Carroll, J. J. Wong et coll. « Are psychological interventions effective for the management of neck pain and whiplash-associated disorders: A systematic review by the Ontario Protocol for Traffic Injury Management (OPTIMa) Collaboration », rapport présenté à la Commission des services financiers de l'Ontario, 2014. 14. Australian Acute Musculoskeletal Pain Guidelines Group. Evidence-based management of acute musculoskeletal pain, Australian Academic Press Pty. Ltd., Brisbane, 2003. 15. SHERMAN, K. J., M. W. Dixon, D. Thompson et D. C. Cherkin. « Development of a taxonomy to describe massage treatments for musculoskeletal pain », BMC complementary and alternative medicine, vol. 6, no 24 (2006). 16. YU, H., P. Côté, D. 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FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 82 SECTION 3.0 RÉSUMÉ DES TRAVAUX DE RECHERCHE À L'ORIGINE DE L'ÉLABORATION DES LIGNES DIRECTRICES SUR LA PRATIQUE CLINIQUE FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 83 SECTION 3.0 RÉSUMÉ DES TRAVAUX DE RECHERCHE À L'ORIGINE DE L'ÉLABORATION DES LIGNES DIRECTRICES SUR LA PRATIQUE CLINIQUE 3.1 3.2 3.3 3.4 Ce n'était pas ma faute et ce n'était pas léger : étude qualitative de l'expérience des patients en vertu de la Ligne directrice sur les blessures légères actuelle Le chemin vers le rétablissement : combien de temps faut-il pour se rétablir de douleurs cervicales et des troubles concomitants? Qu'est-ce qui influence le rétablissement? Examen systématique de lignes directrices révisées par des pairs utilisées dans d'autres territoires de compétence Qui présente un risque de ne pas se rétablir de douleurs cervicales et des troubles concomitants? Modèle de prévision clinique SECTION 3.1 « CE N'ÉTAIT PAS LÉGER » : L'EXPÉRIENCE DES PERSONNES BLESSÉES EN VERTU DE LA LIGNE DIRECTRICE SUR LES BLESSURES LÉGÈRES ACTUELLE SECTION 3.1.1 CONTEXTE Depuis 2010, les Ontariennes et les Ontariens blessés dans des collisions routières ont été pris en charge conformément à la Ligne directrice sur les blessures légères. Cependant, on en connaît peu sur les expériences des personnes blessées (les patients) qui reçoivent des services de soins de santé en vertu de cette ligne directrice. Il importe de comprendre les expériences des patients et de donner une voix à leurs recommandations lorsqu'on élabore des lignes directrices sur la pratique clinique axées sur les patients et fondées sur des données probantes. Nous commençons par la prémisse selon laquelle les personnes ont le droit de contribuer à la création de connaissances utilisées pour prendre des décisions sur leur santé[1]. La recherche qualitative peut fournir une compréhension de ce qui est important et pertinent pour les patients dans le cadre de l'élaboration d'une ligne directrice sur la pratique clinique. Les connaissances provenant de personnes blessées et celles tirées de données scientifiques sur l'efficacité des interventions cliniques fournissent une assise solide à l'élaboration de lignes directrices. Ces deux formes de données se complètent l'une l'autre pour assurer que les recommandations relatives aux lignes directrices s'inspirent des expériences des personnes blessées. Par conséquent, les soins cliniques recommandés deviennent une expérience fondée sur des données probantes et un partenariat entre les fournisseurs et les patients[2, 3]. FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 84 3.1.1 CONTEXTE Un type de recherche qualitative, l'enquête narrative, est fondé sur la présomption que les gens apprennent en reconstituant leur expérience et en discernant de nouveaux choix de vie[4, 5]. Nous utilisons l'enquête narrative comme fondement des recommandations élaborées dans une nouvelle ligne directrice sur la pratique clinique fondée sur des données probantes pour la prise en charge des blessures résultant d'un accident de la route. SECTION 3.1.2 SUR QUOI L'ÉTUDE ÉTAIT-ELLE AXÉE? Nous avons demandé aux personnes blessées : « Quelle a été votre expérience en matière de soins de santé après avoir subi une blessure causée par une collision routière? » et « Que voudriez-vous qu'un groupe d'experts (professionnels de la santé, assureurs, représentants du gouvernement) sachent de votre expérience quand ils prendront des décisions sur les soins à prodiguer aux personnes ayant subi des blessures dans des collisions routières ?» SECTION 3.1.3 QUI ÉTAIT INCLUS DANS L'ÉTUDE? Nous avons inclus des anglophones de plus de 18 ans qui avaient subi des blessures dans une collision routière au cours des trois mois précédant l'étude. Onze participants ont été recrutés au hasard dans des cliniques de réadaptation de l'ensemble de l'Ontario : quatre dans la région du grand Toronto; trois dans la région de Kingston; deux dans la région de Niagara et deux dans celle de Sudbury. Toutes les personnes blessées ont fourni un consentement écrit. L'étude était approuvée par le comité d'éthique de la recherche de l'Institut universitaire de technologie de l'Ontario. Chaque personne a fait l'objet de deux entrevues entre août et novembre 2013. Conformément à cette méthodologie, le nombre de participants et d'entrevues était suffisant pour atteindre la saturation (c.-à-d. qu'aucun nouveau renseignement n'est ressorti)[6-8]. FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 85 SECTION 3.1.4 COMMENT AVONS-NOUS RECUEILLI LES DONNÉES? Le chercheur principal a rencontré individuellement les personnes blessées à l'endroit de leur choix, dans la collectivité où elles habitent. Chaque entrevue était orientée par les questions de l'étude, enregistrée sur bande audio, passée en revue et transcrite. En utilisant les questions de l'entrevue comme modèle, le chercheur a créé un récit de la collision et de ses conséquences. Le récit comprenait l'expérience de chaque participant et ses recommandations. Chaque participant a par la suite passé en revue le récit et poursuivi la conversation sur ce qui s'était passé, et a fait des modifications s'il le souhaitait. Chaque participant a reçu une version définitive de son récit. Tous les récits ont ensuite été regroupés pour créer un exposé commun fondé entièrement sur les données obtenues pendant les entrevues[9]. Les résultats, énoncés sous la forme d'une narration, comprennent les expériences relatives à la collision routière et les séquelles des blessures subies pendant cette collision. Cet exposé narratif comprend les éléments qui ont contribué et nui au rétablissement, ainsi que les recommandations des participants à prendre en compte dans le cadre de la révision de la ligne directrice. SECTION 3.1.5 COMMENT AVONS-NOUS ANALYSÉ LES DONNÉES? Afin de garantir la véracité de l'exposé commun, l'équipe de recherche a lu des paires de transcriptions et de récits. Les chercheurs se sont ensuite réunis et ont comparé leurs examens indépendants à l'exposé commun. Il a été confirmé dans le cadre de ce processus de vérification que l'exposé commun avait saisi les expériences telles que les participants les avaient vécues. Une documentation universitaire pertinente a également servi à alimenter et formuler des critiques à l'égard de l'étude. Les critères d'évaluation de la transparence, de l'authenticité et de la transférabilité s'appliquent à notre processus d'analyse des données et à nos résultats[10, 11]. SECTION 3.1.6 QUELS SONT LES RÉSULTATS? Les termes utilisés pour désigner et classer les blessures sont très importants pour les personnes blessées. Celles-ci estiment que le mot « léger » minimise la portée et les conséquences des blessures qu'elles ont subies lors de la collision. Il importe que leur expérience soit reconnue[12]. Cette question va au-delà de la sémantique. La terminologie témoigne de la manière dont les gens sont perçus et, par conséquent, de la manière dont les relations sont établies. Cela se reflète dans la citation ci-dessous : Le titre donne l'impression que c'est juste léger. Comme si vous n'étiez pas crédible. Je ne me compare pas aux personnes qui frôlent la mort, mais les blessures peuvent revêtir de nombreux aspects. FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 86 3.1.6 QUELS SONT LES RÉSULTATS Les personnes blessées ont attiré l'attention sur l'importance d'élaborer un partenariat / une relation entre eux et leurs fournisseurs de soins de santé; il s'agit d'un élément clé du processus de prises de décision en commun. La qualité de cette relation correspond au précepte de soins cliniques axés sur les patients[13] et elle constitue une occasion pour les cliniciens d'apprendre des expériences des patients[14-16]. Les fournisseurs de soins de santé devraient offrir des explications, des choix et de l'enseignement anticipé à propos des possibilités de traitement. Nos participants ont suggéré que les soins offerts par des praticiens qui connaissent le cadre de vie et les valeurs des personnes blessées sont plus susceptibles d'être acceptés et suivis. Par exemple : Il fallait se rendre à la clinique et obtenir des soins immédiatement. Ma chiropraticienne y est allée lentement, en m'enseignant au fur et à mesure. Elle m'a écouté et m'a présenté des solutions de rechange; elle ne s'est pas contentée de me dire quoi faire. Elle m'a également montré comment parler avec le chirurgien à propos de la quantité d'Advil que je prends et d'éventuels problèmes d'estomac. Elle est proactive. Les personnes blessées ont parlé du fait qu'elles souffraient de détresse émotionnelle après la collision et en raison de la blessure. Par ailleurs, elles ont parlé de la détresse qu'ont éprouvée les autres membres de leur famille, en particulier ceux qui se trouvaient dans le véhicule lors de la collision. Elles ont parlé d'épisodes de récurrence de l'impact et de sentiments d'anxiété et de dépression. Les personnes blessées ont donc insisté sur le besoin de soutien émotionnel et psychologique pour les personnes impliquées dans la collision. Cependant, elles ont également fait remarquer que des ressources suffisantes devraient être offertes au besoin, afin que les personnes blessées ne soient pas obligées de choisir entre le soutien émotionnel et les soins physiques. Ainsi, les personnes blessées doivent comprendre le processus de rétablissement prévu et savoir que les épisodes de récurrence associés à la collision sont courants. Elles doivent également faire l'objet d'une surveillance quant aux signes et aux symptômes de dépression et d'anxiété, comme en témoigne le commentaire suivant : Il n'existe pas de services de consultation post-traumatique pour les personnes victimes d'une collision. J'étais très inquiète à propos de mon plus jeune fils qui a refusé de s'éloigner de moi pendant plusieurs jours. Je l'ai gardé à la maison plutôt que de l'envoyer à l'école et nous nous sommes reposés ensemble. Il n'était pas blessé physiquement, mais il avait tellement peur de ce qui aurait pu arriver et voulait être certain que j'allais bien. On devrait offrir des services de consultation. Le besoin d'aide est également souligné par l'incertitude des patients face à l'avenir. Je ne sais pas ce que l'avenir me réserve ni à quoi m'attendre. FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 87 3.1.6 QUELS SONT LES RÉSULTATS Les personnes blessées ont signalé le besoin pour les assureurs de comprendre les préférences des demandeurs en matière de soins de santé et de réparation de véhicules, et de se laisser guider par ces préférences. La plupart des personnes avaient peu ou pas d'expérience avec le secteur des assurances avant la collision. Elles voulaient que les compagnies d'assurance leur fournissent des renseignements, des possibilités et des choix. Par exemple : Le conseil que je donnerais à la compagnie d'assurance serait d'offrir plus de choix. J'ai déjà un physiothérapeute et un concessionnaire où je fais entretenir ma voiture. Ils me connaissent, moi et ma voiture, alors pourquoi ne pourrais-je pas continuer d'avoir recours à leurs services? Elles ont également exprimé une inquiétude quant à la manière dont les ressources sont dépensées et affectées à leurs soins de santé prolongés plutôt qu'à leur couverture d'assurance automobile. Ma principale suggestion est de changer la manière dont les gens doivent épuiser leurs propres ressources, y compris dans le cadre des soins médicaux complémentaires, avant de recevoir des prestations d'assurance. Je n'étais aucunement responsable, mais mon rétablissement m'a coûté de l'argent. Que se passera-t-il si je tombe d'une échelle l'automne prochain? Je ne pourrais plus recevoir de prestation de soins médicaux complémentaires. Ce n'est pas juste. Enfin, les personnes blessées estimaient qu'il est important que les renseignements appropriés soient accessibles afin de les aider à naviguer dans les systèmes complexes des assurances et des soins de santé. De plus, de tels renseignements devraient également aider à les informer sur les polices et les prestations pertinentes. On devrait offrir des ressources aux personnes traumatisées au lieu de les laisser solliciter de l'aide. SECTION 3.1.7 CONCLUSIONS Les expériences des personnes blessées et les recommandations qu'elles suggèrent pour les trois premiers mois suivant une collision routière doivent être prises en compte dans le cadre de l'élaboration de la ligne directrice et de ses mises à jour. Notre étude conclut que les personnes blessées ont besoin de savoir que leurs blessures sont perçues comme légitimes par l'ensemble des intervenants. Il est très important de comprendre les expériences des personnes blessées afin d'assurer la pertinence, l'applicabilité et l'adoption d'une ligne directrice sur la pratique clinique, ainsi que pour prendre des décisions en matière de politiques. Les expériences et les recommandations de personnes blessées faisaient partie de l'ensemble des délibérations du Comité d'experts pour l'élaboration de la ligne directrice. FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 88 SECTION 3.1.8 ORIENTATIONS RECOMMANDÉES PROPOSÉES PAR DES PERSONNES BLESSÉES AYANT SUBI DES BLESSURES LÉGÈRES LORS DE COLLISIONS ROUTIÈRES Les personnes qui subissent des blessures légères et qui sont prises en charge en vertu de la Ligne directrice sur les blessures légères ont formulé des recommandations destinées au Comité d'experts pour l'élaboration de la ligne directrice et aux décideurs. Les recommandations ont été tirées de l'exposé commun qui illustre pleinement les expériences de personnes blessées. Tableau 3.A : Orientations recommandées proposées par des personnes blessées ayant subi des blessures légères lors de collisions routières Orientation recommandée 3.1.8.1 3.1.8.2 3.1.8.3 3.1.8.4 3.1.8.5 Modifier les termes utilisés pour désigner et classer les blessures, étant donné que le terme « léger » est perçu comme minimisant la gravité. Promouvoir la création d'un partenariat entre les personnes blessées et leurs fournisseurs de soins de santé afin que les décisions soient prises en commun. Rendre le soutien émotionnel et psychologique accessible pour les personnes impliquées dans la collision. De plus, offrir des ressources suffisantes pour que les personnes blessées n'aient pas à choisir entre le soutien émotionnel et les soins physiques. Les assureurs doivent comprendre les préférences des demandeurs en matière de soins de santé et de réparation de véhicules, et se laisser guider par ces préférences. Élaborer un guide visant à aider les personnes blessées à naviguer dans les systèmes des assurances et des soins de santé, ainsi que les informer sur les polices et les prestations pertinentes. SECTION 3.1.9 BIBLIOGRAPHIE 1. 2. 3. 4. HERON, J. « Human Inquiry in Action: Developments in New Paradigm Research », dans Validity in co-operative inquiry, Peter Reason (éditeur), London, Sage, 1988. MIOR, S. 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FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 90 SECTION 3.2 LE CHEMIN VERS LE RÉTABLISSEMENT : COMBIEN DE TEMPS FAUT-IL POUR SE RÉTABLIR DE DOULEURS CERVICALES ET DES TROUBLES CONCOMITANTS? QU'EST-CE QUI INFLUENCE LE RÉTABLISSEMENT? SECTION 3.2.1 CONTEXTE En 2008, le groupe de travail sur la douleur cervicale et ses troubles concomitants de la Décennie des os et des articulations 2000-2010 a présenté un examen systématique du processus de rétablissement des troubles associés au coup de fouet cervical et des facteurs de prédiction de ce processus. À l'époque, les meilleures données probantes disponibles suggéraient que le rétablissement de la douleur cervicale et de ses troubles concomitants suivant une collision routière était long, la moitié des personnes touchées seulement récupérant dans les six à douze mois suivant la collision. Cependant, peu d'études de suivi du rétablissement ont été menées au cours des premiers mois suivant une collision routière et les points de suivi n'étaient pas fréquents, ce qui a entraîné un manque de clarté dans nos connaissances sur la durée du rétablissement. L'examen du groupe de travail a révélé que les caractéristiques de la collision (comme la vitesse ou la gravité de la collision autodéclarées) n'étaient pas liées au délai de rétablissement, mais que les personnes présentant des symptômes initiaux plus graves (comme une douleur cervicale plus importante, un handicap et [ou] des symptômes initiaux plus graves) se sont rétablies plus lentement. Des facteurs psychologiques suivant la collision (comme une humeur dépressive ou une adaptation passive) contribuaient également à la lenteur du rétablissement, bien que le nombre d'études dans ce domaine était très limité, ce qui, encore une fois, a conduit à un manque de certitude quant à leur rôle pronostique. Depuis l'examen du groupe de travail, une importante quantité de nouvelles données probantes a été générée et le présent rapport met à jour ces résultats préliminaires. SECTION 3.2.2 SUR QUOI L'ÉTUDE ÉTAIT-ELLE AXÉE? Nous avons posé les questions suivantes : « Combien de temps faut-il en moyenne pour se rétablir de douleurs cervicales et des troubles concomitants à la suite d'une collision routière? » « Quels sont les déterminants ou les facteurs qui influencent le processus de rétablissement de douleurs cervicales et des troubles concomitants? » FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 91 SECTION 3.2.3 COMMENT AVONS-NOUS RÉALISÉ L'ÉTUDE? Nous avons mené une étude systématique des bases de données électroniques afin de cerner les études publiées jusqu'en 2013 qui n'avaient pas été incluses dans l'examen du groupe de travail sur la douleur cervicale et ses troubles concomitants. Ces études, qui présentaient un lien avec les questions soulevées par la nôtre, ont été soumises à l'évaluation critique structurée de deux examinateurs indépendants. Elle a été effectuée afin de juger de la qualité de la méthodologie et, grâce à elle, nous avons cerné des études présentant un faible risque de parti pris et qui pourraient par conséquent fournir des renseignements valides. L'information tirée de ces études a été résumée dans des tableaux de données. Ces données ont été intégrées aux données présentées dans le rapport préliminaire du groupe de travail. SECTION 3.2.4 COMMENT AVONS-NOUS INTÉGRÉ LES DONNÉES? Quand les résultats des études ne concordaient pas, nous avons intégré les données en faisant preuve de jugement scientifique, selon la qualité méthodologique, afin de pondérer les résultats. Pour la question portant sur le délai de rétablissement, des études présentant un faible risque de parti pris ont été classées selon la représentativité de la population d'où provenait l'échantillonnage. Les études menées au sein de la population sont les plus représentatives de l'ensemble des personnes atteintes de douleurs cervicales et de troubles concomitants, on leur a donc accordé le plus de crédit. En ce qui concerne les déterminants ou les facteurs qui influencent le processus de rétablissement, les études présentant un faible risque de parti pris ont été classées selon leur conception et leur analyse en études a) descriptives / générant des hypothèses, b) exploratoires et c) s'appuyant sur des hypothèses / confirmatoires. Les études descriptives / générant des hypothèses ont reçu la plus haute pondération (c.-à-d. qu'elles étaient considérées comme les plus « fiables »), suivies des études exploratoires. Les études descriptives se sont vu attribuer la pondération la plus faible dans l'intégration des résultats. Nous avons utilisé les expressions suivantes pour décrire les résultats intégrés. L'expression « données probantes préliminaires » a été utilisée lorsque les résultats provenaient d'études descriptives et (ou) exploratoires uniquement, alors que l'expression « données probantes » a été utilisée quand une partie des résultats provenait d'études confirmatoires. Quand trois études ou moins fournissaient des résultats sur un sujet particulier, les données étaient considérées comme étant limitées. S'il y avait une variabilité dans les résultats des études, mais que des études plus fiables s'entendaient ou que la majorité des études de fiabilité semblable concordaient quant à la présence ou à l'absence d'un lien, nous avons indiqué ce que révélait la prépondérance des preuves. S'il n'y avait pas d'uniformité entre les études de fiabilité semblable quant à la présence ou à l'absence de lien, nous avons indiqué que les données étaient variables. FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 92 SECTION 3.2.5 QUELS SONT LES RÉSULTATS? Notre étude a permis de découvrir 6 765 articles. Nous avons éliminé 760 doubles et vérifié l'admissibilité de 6 005 articles. Soixante-dix-sept articles se sont avérés pertinents quant aux questions de notre étude et n'avaient pas été examinés par le groupe de travail. Après une évaluation critique, 49 études ont été jugées comme présentant un faible risque de parti pris et incluses dans notre synthèse. Vingt-quatre études portaient sur le délai de rétablissement et 41 sur les déterminants ou les facteurs qui influencent le processus de rétablissement (certaines portaient sur les deux sujets). Elles s'ajoutent aux 20 études sur le délai de rétablissement et aux 29 études sur les déterminants ou les facteurs qui influencent le processus de rétablissement énoncées dans le rapport du groupe de travail sur la douleur cervicale et ses troubles concomitants. Une seule étude de ce dernier portait sur les enfants et aucune nouvelle étude n'a été faite en se sens; par conséquent, les résultats ci-après concernent uniquement les adultes. Processus de rétablissement : Le terme « rétablissement » est défini de multiples façons dans les études, ce qui a une incidence sur leurs conclusions en ce qui concerne le délai moyen guérison. Certaines études utilisaient un critère prudent de rétablissement, soit la disparition complète ou presque complète de la douleur ou de l'invalidité. D'autres études ont utilisé un critère de rétablissement moins prudent, par exemple, un critère permettant la présence d'une faible douleur ou d'une invalidité légère ou un autre exigeant que les participants soient incapables de travailler ou éprouvent souvent des douleurs qui restreignaient leurs activités pour être classés dans la catégorie « échec de rétablissement ». Le délai moyen de rétablissement est plus long lorsque le critère utilisé est prudent et plus court lorsqu'il est moins prudent. Dans l'ensemble des personnes atteintes de douleurs cervicales et de troubles concomitants résultant d'un accident de la route, la moitié se sont rétablies dans les trois (en utilisant une définition moins prudente du rétablissement) à six mois (en utilisant une définition plus prudente) suivant la collision. Dans les études sur les personnes qui ont présenté des demandes d'indemnisation pour lésions corporelles à des assureurs sélectionnés (ce qui peut ne pas être représentatif de tous les demandeurs d'indemnités dans ce territoire de compétence et n'est probablement pas représentatif de toutes les personnes atteintes de douleurs cervicales et de troubles concomitants), le rétablissement a duré entre 6 et 12 mois. Le critère de rétablissement utilisé dans ces études était généralement prudent. Dans les études sur les personnes qui se présentent à une salle des urgences après une collision routière, le délai moyen de rétablissement était de 3 mois dans celles qui utilisaient une définition du rétablissement moins prudente (p. ex., douleurs fréquentes qui nuisent aux activités) et pouvait atteindre jusqu'à 6 ou 12 mois dans celles qui utilisaient une définition du rétablissement plus prudente. On ne sait pas exactement si ces études sur les personnes qui se présentent à une salle des urgences après une collision routière représentent un groupe de personnes plus grièvement blessées. FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 93 3.2.5 QUELS SONT LES RÉSULTATS? Déterminants ou facteurs influant sur le rétablissement : Ces constatations sont regroupées dans cinq catégories : 1) les facteurs qui sont des indicateurs de mauvais rétablissement, c'est-à-dire qu'il existe des données probantes d'une association entre les facteurs énumérés et le mauvais rétablissement, 2) les facteurs qui peuvent être des indicateurs de mauvais rétablissement, c'est-à-dire qu'il existe des données probantes préliminaires d'une association entre les facteurs énumérés et le mauvais rétablissement, 3) les facteurs associés à des données probantes contradictoires, c'est-à-dire que les résultats d'études de force égale varient, 4) les facteurs qui ne sont pas susceptibles d'être des indicateurs de mauvais rétablissement, c'est-à-dire qu'il existe des données probantes préliminaires de l'absence d'association entre les facteurs énumérés et le mauvais rétablissement et 5) les facteurs qui ne sont pas des indicateurs de mauvais rétablissement, c'est-à-dire qu'il existe des données probantes de l'absence d'association entre les facteurs énumérés et le mauvais rétablissement. 1. Les facteurs suivants sont des indicateurs de mauvais rétablissement : faibles attentes concernant le rétablissement, mécanismes d'adaptation, niveaux élevés d'utilisation initiale des soins de santé, peur de la douleur après la collision, anxiété, colère, frustration et dépression (études sérieuses, mais en nombre limité). Les antécédents de douleurs cervicales et de troubles concomitants augmentent le risque de douleurs cervicales futures. 2. Les facteurs suivants peuvent être des indicateurs de mauvais rétablissement : douleurs cervicales accrues suivant la collision et (ou) auto-évaluation de l'invalidité, trouble de stress aigu / trouble de stress post-traumatique suivant la collision, anxiété, inquiétude ou kinésophobie suivant la collision, âge avancé et rétablissement d'une invalidité, entorse cervicale de stade III selon le classement du Québec, faible concentration initiale suivant la collision (nombre limité d'études), au moins cinq symptômes initiaux suivant la collision (nombre limité d'études), délai réduit pour atteindre le seuil maximal de douleur et seuil inférieur de douleur à froid suivant la collision (nombre limité d'études), demande d'indemnisation dans le cadre du système de responsabilité civile délictuelle (nombre limité d'études). 3. Les facteurs suivants sont associés à des données probantes contradictoires et ne devraient donc pas être utilisés pour prédire le rétablissement : disparition de la douleur chez les femmes, amplitude initiale des mouvements du cou, santé psychologique générale suivant la collision. 4. Les facteurs suivants ne sont probablement pas liés à un mauvais rétablissement : facteurs de collision autodéclarés (p. ex., vitesse, gravité de la collision), résultats d'examens IRM suivant la collision, rétablissement des femmes à la suite d'une invalidité, disparition de la douleur à un âge avancé, éducation, douleurs cervicales avant la collision, santé physique avant la collision, santé psychologique avant la collision, entorse cervicale de stade II par rapport au stade I selon le classement du Québec, étourdissements initiaux suivant la collision (nombre limité d'études), seuil de douleur de pression suivant la collision, réponse sympathique des vasoconstricteurs, épreuve de poursuite oculaire lente (nombre limité d'études), ancienneté du médecin traitant (nombre limité d'études). FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 94 3.2.5 QUELS SONT LES RÉSULTATS? 5. Les facteurs suivants ne sont pas des indicateurs de mauvais rétablissement : indice de masse corporelle (études sérieuses, mais en nombre limité). SECTION 3.2.6 CONCLUSIONS Dans l'ensemble des personnes atteintes de douleurs cervicales et de troubles concomitants résultant d'un accident de la route, le rétablissement semble demander entre trois et six mois, selon le critère de rétablissement utilisé. Les données probantes démontrent clairement que les antécédents de douleurs cervicales et de troubles concomitants résultant d'un accident de la route augmentent le risque de douleurs cervicales futures et qu'un niveau élevé d'utilisation des soins de santé au cours des premières semaines suivant la collision est associé à un mauvais rétablissement. Elles démontrent aussi clairement que les facteurs psychologiques suivant la collision sont associés à un mauvais rétablissement. Ces facteurs existent notamment chez les personnes blessées qui ont de faibles attentes concernant leur rétablissement, qui ont de mauvais mécanismes d'adaptation à la douleur, qui ont des niveaux élevés de peur, d'anxiété, de colère et (ou) de frustration liés à leurs douleurs suivant la collision et qui souffrent de dépression ou présentent des symptômes de dépression après la collision. FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 95 SECTION 3.3 EXAMEN SYSTÉMATIQUE DE LIGNES DIRECTRICES RÉVISÉES PAR DES PAIRS UTILISÉES DANS D'AUTRES TERRITOIRES DE COMPÉTENCE SECTION 3.3.1 CONTEXTE Les collisions routières sont une cause courante de blessures musculosquelettiques, de détresse psychologique et de traumatismes crâniens légers (également appelés commotion). La prise en charge clinique des patients blessés dans des collisions routières est souvent difficile et les recommandations des lignes directrices sur la pratique clinique visent à éclairer la prise en charge clinique. Toutefois, la qualité des lignes directrices sur la pratique clinique varie et les recommandations qui ne reposent pas sur des données probantes sont peu susceptibles d'aider les patients à se rétablir de leurs blessures. SECTION 3.3.2 QUEL ÉTAIT L'OBJET DE L'ÉTUDE? Nous avons évalué la qualité méthodologique des lignes directrices sur la pratique clinique actuellement accessibles qui reposent sur des données probantes et synthétisé les recommandations relatives à la prise en charge des affections courantes liées aux collisions routières (c.-à-d. affections physiques, mentales et psychologiques courantes, dont les entorses cervicales). SECTION 3.3.3 COMMENT AVONS-NOUS RÉALISÉ L'ÉTUDE? Nous avons effectué un examen systématique de la documentation pour évaluer les lignes directrices sur la pratique clinique qui ont été publiées pour la prise en charge des blessures courantes résultant d'un accident de la route. Nous avons systématiquement examiné les lignes directrices sur les blessures musculosquelettiques, les troubles psychologiques et les traumatismes crâniens légers qui ont été publiées entre le 1er janvier 1995 et le 25 octobre 2012. La qualité méthodologique de toutes les lignes directrices admissibles a été évaluée par deux examinateurs indépendants. Cette évaluation critique a été effectuée dans le but de cerner les lignes directrices sur la pratique clinique de qualité supérieure qui pourraient fournir des renseignements valides. Les recommandations de ces lignes directrices de qualité supérieure ont été résumées. FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 96 SECTION 3.3.4 COMMENT AVONS-NOUS SYNTHÉTISÉ LES DONNÉES? Nous avons synthétisé qualitativement les recommandations tirées des lignes directrices de qualité supérieure en utilisant des tableaux de données et des résumés. Nous n'avons pas tiré de recommandations de la synthèse, mais en avons plutôt indiqué de façon descriptive le contenu. Les recommandations de chaque ligne directrice ont été classées par type d'intervention dans un tableau afin d'en faciliter la comparaison pour l'ensemble des lignes directrices. SECTION 3.3.5 QUELS SONT LES RÉSULTATS? Nous avons évalué 16 lignes directrices. De ce nombre, huit étaient des lignes directrices sur la pratique clinique de qualité supérieure qui reposaient sur des données probantes. Les autres comportaient des failles méthodologiques, dont des recherches documentaires inadéquates, un manque de liens explicites entre les données probantes et les recommandations et (ou) des recommandations nébuleuses. Quatre des huit lignes directrices de qualité supérieure abordaient les entorses cervicales, une ciblait l'anxiété et trois se penchaient sur les traumatismes crâniens légers. La moitié (soit quatre sur huit) des lignes directrices de qualité supérieure étaient désuètes (c.-à-d. qu'elles dataient de plus de cinq ans) selon les dates de recherche documentaire[1]. Les lignes directrices de qualité supérieure recommandaient ce qui suit : • • • • • • • offrir des conseils, de l'information et du réconfort aux patients en ce qui concerne la prise en charge des entorses cervicales, de l'anxiété et des traumatismes crâniens légers; avoir recours à l'exercice, à la reprise des activités, à la mobilisation/manipulation et aux analgésiques pour prendre en charge les entorses cervicales; ne pas utiliser de collets pour traiter les entorses cervicales; avoir recours à des mesures de soutien (p. ex., fournir du réconfort, de l'information et des occasions de discuter de l'expérience), à la pharmacothérapie et à la thérapie cognitivocomportementale comme interventions de première ligne pour l'anxiété; surveiller les signes de complications chez les patients souffrant de traumatismes crâniens légers et leur prodiguer des conseils (sur les symptômes courants et les stratégies de prise en charge des symptômes et de reprise des activités) au moment de leur congé de la salle des urgences; effectuer un suivi toutes les deux à quatre semaines auprès des patients souffrant de traumatismes crâniens légers jusqu'à la disparition ou la réévaluation des symptômes; aiguiller les patients souffrant de traumatismes crâniens légers vers un spécialiste si les symptômes persistent pendant plus de trois mois. FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 97 SECTION 3.3.6 CONCLUSIONS La qualité de la moitié des lignes directrices sur la pratique clinique trouvées (soit 8 sur 16) était acceptable. La moitié des lignes directrices de qualité supérieure sont désuètes (c.-à-d. qu'elles datent de plus de cinq ans) et doivent être mises à jour à l'aide de données scientifiques récentes. Les recommandations décrites dans les lignes directrices de qualité supérieure se limitaient aux entorses cervicales, à l'anxiété et aux traumatismes crâniens légers. Il nous faut une ligne directrice de qualité méthodologique adéquate à jour afin de fournir des recommandations globales sur un large éventail de conséquences des collisions routières. SECTION 3.3.7 BIBLIOGRAPHIE 1. KUNG, J., R. R. Miller et P. A. Mackowiak. « Failure of clinical practice guidelines to meet Institute of Medicine standards: two more decades of little, if any, progress », Arch. Intern. Med., vol. 172 (2012), pp. 1 à 6. FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 98 SECTION 3.4 QUI PRÉSENTE UN RISQUE DE NE PAS SE RÉTABLIR DE DOULEURS CERVICALES ET DES TROUBLES CONCOMITANTS? MODÈLE DE PRÉVISION CLINIQUE SECTION 3.4.1 CONTEXTE Il est difficile de prédire la disparition des douleurs cervicales et des troubles concomitants qui sont causés ou aggravés par une collision routière. En 2008, le groupe de travail sur la douleur cervicale et ses troubles concomitants de la Décennie des os et des articulations 2000-2010 a souligné que cela était dû, en partie, au manque de données probantes sur les facteurs d'évolution et les facteurs pronostiques des douleurs cervicales et de leurs troubles concomitants. Une récente mise à jour du travail du groupe de travail sur la douleur cervicale laisse entendre que la moitié des personnes qui souffrent de douleurs cervicales et de troubles concomitants liés à une collision routière se rétablissent au bout de trois à six mois suivant l'apparition des symptômes. De plus, le rétablissement peut être retardé par des facteurs tels que les attentes concernant le rétablissement après la collision, l'adaptation et les symptômes émotifs liés à la douleur. Malgré ces données probantes, il y a un manque de modèles de prévision cliniques pour aider les cliniciens à prédire la disparition des douleurs cervicales et de leurs troubles concomitants à la suite d'une collision routière. Cette incapacité de prédire le rétablissement a des répercussions importantes, dont : 1) une incidence sur les interactions entre le clinicien et le patient en ce qui concerne la sensibilisation et le pronostic des douleurs cervicales et des troubles concomitants et 2) la limitation de la capacité des assureurs d'estimer et d'attribuer de façon appropriée les fonds nécessaires pour gérer les demandes d'indemnisations pour blessures courantes résultant d'un accident de la route. L'élaboration d'un modèle de prévision clinique valide pourrait améliorer les soins aux patients en permettant aux cliniciens d'aider ces derniers à modifier leurs attentes concernant le rétablissement et à adapter les soins à leurs besoins. SECTION 3.4.2 SUR QUOI L'ÉTUDE ÉTAIT-ELLE AXÉE? Notre objectif consistait à élaborer un modèle de prévision clinique relatif au rétablissement autodéclaré et à la fermeture des dossiers de demande d'indemnisation chez les personnes souffrant de douleurs cervicales et de troubles concomitants causés ou aggravés par une collision routière. FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 99 SECTION 3.4.3 COMMENT AVONS-NOUS RÉALISÉ L'ÉTUDE? Le choix des indicateurs prévisionnels s'est appuyé sur un examen systématique de la documentation. Nous avons utilisé le modèle de régression de Cox pour créer des modèles dans une cohorte d'adultes de la Saskatchewan (n = 4 923). Les modèles ont été validés à l'interne selon la méthode du bootstrap et à l'externe à l'aide des données d'un essai contrôlé randomisé mené en Ontario (n = 340). Nous avons utilisé des statistiques de concordance (C) pour décrire la capacité prévisionnelle. SECTION 3.4.4 QUELS SONT LES RÉSULTATS? Les participants de la Saskatchewan et de l'Ontario étaient semblables au départ. Notre modèle de prévision de l'auto-évaluation du rétablissement comprenait les demandes antérieures d'indemnisation pour blessures au cou subies dans des accidents de la route, les attentes concernant le rétablissement, l'âge, le pourcentage du corps endolori, l'invalidité, l'intensité des douleurs cervicales et l'intensité des maux de tête (C = 0,64). Le modèle de prévision relatif à la fermeture des dossiers de demandes d'indemnisation comprenait les demandes antérieures d'indemnisation pour blessures au cou subies dans des accidents de la route, les attentes concernant le rétablissement, l'âge, le pourcentage du corps endolori, l'invalidité, l'intensité des douleurs cervicales, l'intensité des maux de tête et les symptômes de dépression (C = 0,64). SECTION 3.4.5 CONCLUSIONS Nous avons élaboré un modèle de prévision clinique qui prédit le rétablissement et la fermeture des dossiers de demandes d'indemnisation chez les personnes souffrant de douleurs cervicales et de troubles concomitants à la suite d'une collision routière. Les facteurs pronostiques inclus dans ce modèle de prévision fondé sur des données probantes comprenaient les attentes concernant le rétablissement, l'âge, les demandes antérieures d'indemnisation pour blessures au cou, le pourcentage du corps endolori, l'intensité des douleurs cervicales et des maux de tête au début et l'invalidité. Outre ces facteurs, les symptômes de dépression intégrés au modèle étaient un facteur de prédiction de la fermeture des dossiers de demandes d'indemnisation. Notre modèle n'a démontré qu'une modeste capacité prévisionnelle. Les prochaines études doivent se concentrer sur l'amélioration de la capacité prévisionnelle des modèles avant la création d'une règle utile de prévision à des fins cliniques. FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 100 SECTION 4.0 LIGNE DIRECTRICE POUR LA PRISE EN CHARGE CLINIQUE DES DOULEURS CERVICALES ET DES TROUBLES CONCOMITANTS FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 101 SECTION 4.0 LIGNE DIRECTRICE POUR LA PRISE EN CHARGE CLINIQUE DES DOULEURS CERVICALES ET DES TROUBLES CONCOMITANTS 4.1 Prise en charge des douleurs cervicales et des troubles concomitants de stade I et II 4.1.1 Cheminement clinique pour les douleurs cervicales et les troubles concomitants de stade I et II d'apparition récente (0 à 3 mois après la collision) 4.1.2 Cheminement clinique pour les douleurs cervicales et les troubles concomitants de stade I et II persistants (4 à 6 mois après la collision) 4.1.3 Principales recommandations à l'égard de la prise en charge des douleurs cervicales et des troubles concomitants de stade I et II d'apparition récente 4.1.4 Principales recommandations à l'égard de la prise en charge des douleurs cervicales et des troubles concomitants de stade I et II persistants 4.2 Prise en charge des douleurs cervicales et des troubles concomitants de stade III 4.2.1 Cheminement clinique pour les douleurs cervicales et les troubles concomitants de stade III d'apparition récente (0 à 3 mois après la collision) 4.2.2 Cheminement clinique pour les douleurs cervicales et les troubles concomitants de stade III persistants (4 à 6 mois après la collision) 4.2.3 Principales recommandations à l'égard de la prise en charge des douleurs cervicales et des troubles concomitants de stade III d'apparition récente 4.2.4 Principales recommandations à l'égard de la prise en charge des douleurs cervicales et des troubles concomitants de stade III persistants La présente ligne directrice fondée sur des données probantes établit les pratiques exemplaires pour la prise en charge clinique des douleurs cervicales et des troubles concomitants* résultant d'une collision routière ou exacerbés par celle-ci. La présente ligne directrice couvre les douleurs cervicales et les troubles concomitants de stade I à III d'apparition récente (0 à 3 mois après la collision) et persistants (4 à 6 mois après la collision); elle ne couvre pas les douleurs cervicales et les troubles concomitants qui persistent plus de six mois après la collision. La présente ligne directrice englobe les recommandations relatives à la prise en charge des douleurs musculosquelettiques à la colonne thoracique et à la paroi de la cage thoracique. ___________________________________ * Selon le groupe de travail sur la douleur cervicale et ses troubles concomitants de la Décennie des os et des articulations 2000-2010, les douleurs cervicales et les troubles concomitants comprennent les entorses cervicales. GUZMAN, J., E. Hurwitz, L. Carroll, S. Haldeman, P. Côté, E. Carragee, P. Peloso, G. van der Velde, L. Holm, S. Hogg-Johnson, M. Nordin et J. D. Cassidy. « A New Conceptual Model of Neck Pain: Linking Onset, Course and Care », groupe de travail sur la douleur cervicale et ses troubles concomitants de la Décennie des os et o des articulations 2000-2010, Spine, vol. 33, n 4S (2008), pp. S14 à S23. FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 102 4.0 LIGNE DIRECTRICE POUR LA PRISE EN CHARGE CLINIQUE DES DOULEURS CERVICALES ET DES TROUBLES CONCOMITANTS Figure 4.1 : Mannequin Dans la présente ligne directrice, le cou est défini comme la région qui s'étend de la base du crâne jusqu'au haut des omoplates et à la section médiane de la colonne thoracique (voir la figure 4.1). De plus, la présente ligne directrice aborde les symptômes qui irradient du cou à la tête, aux bras ou au tronc, ou qui se manifestent à ces endroits. Ligne nucale supérieure Épine scapulaire Les douleurs cervicales et les troubles concomitants de stades I à III font référence aux douleurs cervicales, à la raideur ou à la sensibilité au toucher qui ne sont pas attribuées à des pathologies comme les fractures, les dislocations, les infections ou les tumeurs*. La présente ligne directrice n'est pas indiquée pour les troubles qui comprennent la présence d'une cause structurelle importante ou d'autres causes pathologiques des douleurs cervicales et des troubles concomitants. Les douleurs cervicales et les troubles concomitants peuvent être classés en quatre stades qui se distinguent par la gravité des symptômes, des signes et des répercussions sur les activités de la vie quotidienne (voir le tableau 4.A). Les douleurs cervicales et les troubles concomitants constituent les troubles les plus courants qui résultent des collisions routières. Au Canada, 86,2 %† des personnes impliquées dans des collisions routières souffrent de douleurs cervicales et de troubles concomitants. Même si la douleur cervicale constitue le principal symptôme des douleurs cervicales et des troubles concomitants, des symptômes physiques et psychologiques, comme des douleurs dorsales, des céphalées, des douleurs aux bras et des troubles temporomandibulaires, ainsi que des symptômes de dépression sont également signalés. La plupart des personnes se rétablissent de douleurs cervicales et des troubles concomitants. ___________________________________ * Selon le groupe de travail sur la douleur cervicale et ses troubles concomitants de la Décennie des os et des articulations 2000-2010, les douleurs cervicales et les troubles concomitants comprennent les entorses cervicales. GUZMAN, J., E. Hurwitz, L. Carroll, S. Haldeman, P. Côté, E. Carragee, P. Peloso, G. van der Velde, L. Holm, S. Hogg-Johnson, M. Nordin et J. D. Cassidy. « A New Conceptual Model of Neck Pain: Linking Onset, Course and Care », groupe de travail sur la douleur cervicale et ses troubles concomitants de la Décennie des os et o des articulations 2000-2010, Spine, vol. 33, n 4S (2008), pp. S14 à S23. † HINCAPIÉ, C., J. D. Cassidy, P. Côté, L. J. Carroll et J. Guzmán. « Whiplash injury is more than neck pain: a population-based study of pain localization after traffic injury », JOEM, vol. 52 (2010), pp. 434 à 440. FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 103 4.0 LIGNE DIRECTRICE POUR LA PRISE EN CHARGE CLINIQUE DES DOULEURS CERVICALES ET DES TROUBLES CONCOMITANTS Tableau 4.A : Classification des douleurs cervicales et des troubles concomitants du groupe de travail sur la douleur cervicale et ses troubles concomitants de la Décennie des os et des articulations 20002010 Stade Définition I Aucun signe ni symptôme qui semble indiquer une pathologie structurelle grave et peu ou pas de limitations des activités de la vie quotidienne. II Aucun signe ni symptôme d'une pathologie structurelle grave, mais limitations importantes des activités de la vie quotidienne. III Aucun signe ni symptôme d'une pathologie structurelle grave, mais présence de signes neurologiques, comme des réflexes tendineux profonds amoindris, une faiblesse musculaire ou des déficiences sensorielles. IV Signes ou symptômes d'une pathologie structurelle grave. La prise en charge clinique recommandée dans la présente ligne directrice vise à : 1) accélérer le rétablissement; 2) réduire l'intensité des symptômes; 3) favoriser le rétablissement précoce des fonctions; 4) prévenir les douleurs chroniques et les handicaps; 5) améliorer la qualité de vie liée à l'état de santé; 6) réduire les risques de récurrences et 7) promouvoir la participation active des patients dans leurs soins. Les soins axés sur le patient constituent un principe reconnu à l'échelle internationale, fondamental pour l'élaboration de la présente ligne directrice. La présente ligne directrice renforce l'importance de la communication et de la collaboration entre les patients et les professionnels de la santé. Les patients qui souffrent de blessures multiples devraient être pris en charge en fonction de tous les cheminements cliniques applicables. Par exemple, un patient qui souffre de douleurs dorsales et d'une lombalgie devrait également être pris en charge selon les recommandations comprises dans le cheminement clinique pour les douleurs cervicales et les troubles concomitants, ainsi que celui pour la lombalgie. Toutes les recommandations comprises dans la présente ligne directrice sont fondées sur des études présentant un faible risque de parti pris. Les interventions qui ne sont pas décrites dans la présente ligne directrice ne sont pas recommandées pour la prise en charge des patients souffrant de douleurs cervicales et de troubles concomitants, en raison du manque de données probantes sur leur efficacité et leur innocuité. FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 104 4.0 LIGNE DIRECTRICE POUR LA PRISE EN CHARGE CLINIQUE DES DOULEURS CERVICALES ET DES TROUBLES CONCOMITANTS Les professionnels de la santé admissibles à fournir des soins en vertu de la présente ligne directrice sont ceux qui sont définis dans l'Annexe sur les indemnités d’accident légales. La présente ligne directrice a été divisée en deux sections. Chaque section contient des recommandations fondées sur des données probantes pour la prise en charge clinique des différents stades et durées des douleurs cervicales et des troubles concomitants. • • Section 4.1 – Prise en charge des douleurs cervicales et des troubles concomitants de stade I et II Section 4.2 – Prise en charge des douleurs cervicales et des troubles concomitants de stade III Toutes les recommandations comprises dans la présente ligne directrice intègrent : • • • les principaux déterminants décisionnels selon le cadre élaboré par le Comité consultatif ontarien des technologies de la santé (CCOTS); les meilleures données probantes obtenues d'un examen critique de la documentation scientifique courante; les résultats de la recherche qualitative examinant les expériences des personnes traitées pour des blessures résultant d'un accident de la route en Ontario. On peut consulter tous les documents d'information et toutes les références à l'adresse www.fsco.gov.on.ca. FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 105 SECTION 4.1 PRISE EN CHARGE DES DOULEURS CERVICALES ET DES TROUBLES CONCOMITANTS DE STADE I ET II Guide de référence rapide – Prise en charge des douleurs cervicales et des troubles concomitants de stade I et II Symptômes ≤ 3 mois après la collision Symptômes > 3 mois après la collision Pour toutes les personnes blessées qui souffrent de douleurs cervicales et de troubles concomitants de stade I et II : éliminer les facteurs de risque relatifs aux pathologies gravesa; évaluer les facteurs qui retardent le rétablissement : antécédents de douleurs cervicales et de troubles concomitants liés à une collision, âge plus avancé, niveaux élevés de douleur initiale, facteurs psychologiques ultérieurs à l'accident (faibles attentes concernant le rétablissement, humeur dépressive, anxiété ou peur concernant la douleur, kinésiophobie, trouble de stress aigu [symptômes ≤ 4 semaines après la blessure], trouble de stress post-traumatique [symptômes ˃ 4 semaines], niveaux élevés de frustration ou de colère concernant la douleur, adaptation passive); fournir des renseignements sur la nature, la prise en charge et l'évolution des douleurs cervicales et des troubles concomitants liés à une collision en tant que cadre de déploiement d'un programme de soins; effectuer une évaluation continue de l'amélioration ou de l'évolution des symptômes pendant l'intervention et aiguiller la personne en conséquence; réévaluer et surveiller la présence d'un trouble de stress aigu, d'un trouble de stress post-traumatique, d'une kinésiophobie, d'une adaptation passive, de dépression, d'anxiété, de colère, de frustration et de peur; donner son congé à la personne blessée à tout moment approprié au cours de l'intervention et du rétablissement. À la suite d'une décision prise conjointement par le patient et le fournisseur de soins, les b, c interventions thérapeutiques ci-dessous sont recommandées . À la suite d'une décision prise conjointement par le patient et le fournisseur de soins, les b, c interventions thérapeutiques ci-dessous sont recommandées . Interventions à domicile et en milieu clinique Éducation structurée (conseiller de rester actif), réconfort et l'un des éléments suivants : 1. exercices non supervisés visant à restaurer l'amplitude des mouvements du cou; 2. soins multimodaux comprenant ce qui suit : a) exercices non supervisés visant à restaurer l'amplitude des mouvements du cou, b) manipulation ou mobilisation; d 3. relaxants musculaires . Interventions à domicile et en milieu clinique Éducation structurée (conseiller de rester actif), réconfort et l'un des éléments suivants : 1. exercices combinés supervisés; 2. exercices de chi kung supervisés; 3. yoga Iyengar; 4. soins multimodaux qui comprennent une combinaison des interventions suivantes (si elles n'ont pas été effectuées pendant les trois premiers mois de soins) : a) exercices visant à restaurer l'amplitude des mouvements du cou, b) manipulation ou mobilisation; 5. massage clinique; 6. traitement au laser à faible intensité; 7. anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS)d. Veuillez consulter la recommandation particulière pour plus de détails sur le traitement (section 4.1.3). Veuillez consulter la recommandation particulière pour plus de détails sur le traitement (section 4.1.4). e Interventions proscrites : • uniquement de l'éducation structurée au patient, sous forme verbale ou écrite; • massage tension/contre-tension ou de relaxation; • collet cervical; • électroacupuncture (stimulation électrique de points d'acupuncture au moyen d'aiguilles d'acupuncture ou d'électrothérapie appliquée sur la peau); • EMS et chaleur (en clinique). e Interventions proscrites : • programmes comprenant uniquement des exercices de renforcement intenses supervisés en milieu clinique; • massage tension/contre-tension ou de relaxation; • thérapie de relaxation pour soulager la douleur ou un handicap; • neurostimulation transcutanée, EMS, diathermie pulsée à ondes courtes et chaleur (en clinique); • électroacupuncture (stimulation électrique de points d'acupuncture au moyen d'aiguilles d'acupuncture ou d'électrothérapie appliquée sur la peau); • injections de toxine botulinique. Résultat Personne rétablie → Donner congé. Donner congé. Rétablissement incomplet → Lancer le protocole en cas de Personne non rétablie : Rétablissement incomplet → Consulter un médecin. persistants. Les signes évoluent vers le stade III → Procéder au cheminement Les signes évoluent vers le stade III → Procéder au cheminement clinique indiqué pour les douleurs cervicales et les troubles concomitants de stade III. clinique indiqué pour les douleurs cervicales et les troubles Manifestation d'une pathologie grave (apparition ou aggravation de concomitants de stade III. symptômes physiques, mentaux ou psychologiques) → Consulter un Manifestation d'une pathologie grave (apparition ou aggravation de médecin. symptômes physiques, mentaux ou psychologiques) → Consulter un médecin. a Facteurs de risque relatifs aux pathologies graves (aussi appelés « signaux d'alerte ») : cancer (antécédents de cancer, perte de poids inexpliquée, douleur nocturne, âge > 50 ans), infection vertébrale (fièvre, consommation de drogues par voie intraveineuse, infection récente), fractures ostéoporotiques (antécédents d'ostéoporose, utilisation de corticostéroïdes, âge plus avancé), fracture traumatique (présence des critères de la Règle canadienne concernant la radiographie de la colonne cervicale), myélopathie – déficits neurologiques progressifs/graves (raideur et douleur dans le cou et la nuque, douleur et faiblesse aux bras, changements sensoriels aux membres inférieurs, faiblesse motrice et atrophie, hyper-réflexivité, démarche spasmodique), dissection de l'artère vertébrale / carotide (apparition soudaine et intense de céphalées ou de cervicalgie), hémorragie cérébrale / lésion expansive (apparition soudaine et intense de céphalées), arthrite inflammatoire (raideur matinale, enflure à plusieurs articulations). b Cette ligne directrice ne couvre pas les interventions pour lesquelles il manque des données probantes relatives à l'efficacité. c L'ordre d'énumération des interventions ne rend pas compte d'une efficacité supérieure. d Les données probantes indiquent que l'analgésie est le principal bénéfice thérapeutique des relaxants musculaires et des AINS. Le soulagement de la douleur doit être apparent pendant la période initiale d'utilisation; en l'absence de bénéfices thérapeutiques, il est déconseillé de poursuivre l'utilisation. Il n'existe aucune preuve de différence d'efficacité des divers médicaments de chaque classe. Rien ne prouve non plus que toute combinaison de ces médicaments procure un bénéfice supplémentaire. L'utilisation de ces classes de médicaments peut entraîner des effets indésirables potentiellement importants. Enfin, le premier « palier » des non-opioïdes de l'échelle analgésique comprend les AINS, les relaxants musculaires et l'acétaminophène (VARGAS-SCHAFFER, G. « L’échelle analgésique de l’OMS convient-elle toujours? Vingt-quatre années d’expérience », Médecin de famille canadien, vol. 56 [juin 2010]). Toutefois, comme les données probantes n'indiquent pas que l'acétaminophène est un analgésique efficace pour les douleurs cervicales et les troubles concomitants ou les lombalgies, son utilisation est déconseillée. e S'appuie sur des données probantes démontrant l'absence de bénéfices pour les patients. Résultat Personne rétablie → Personne non rétablie : symptômes FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 106 SECTION 4.1.1 CHEMINEMENT CLINIQUE POUR LES DOULEURS CERVICALES ET LES TROUBLES CONCOMITANTS DE STADE I ET II D'APPARITION RÉCENTE (0 À 3 MOIS SUIVANT LA COLLISION) Le cheminement clinique est présenté à la figure 4.2. Dès le premier contact, les professionnels de la santé devront informer leurs patients et les rassurer sur le fait que la plupart des personnes se remettent des douleurs cervicales et des troubles concomitants dans les premiers mois suivant l'apparition des symptômes. Les patients amélioreront beaucoup leur rétablissement s'ils participent activement à leurs soins. Les soins cliniques ont pour but d'accélérer le rétablissement en soulageant la douleur et en améliorant la fonction. Le cheminement clinique recommandé pour les trois premiers mois de soins des douleurs cervicales et des troubles concomitants de stade I et II est décrit ci-dessous. Évaluer le patient et classer les douleurs cervicales et les troubles concomitants Procédez à une évaluation clinique appropriée pour éliminer la possibilité que les symptômes soient causés par de graves pathologies structurelles ou d'autres types. Les fractures et les dislocations de la colonne peuvent être exclues au moyen de la Règle canadienne concernant la radiographie de la colonne cervicale (voir l'annexe 4.A). La présence d'un facteur de risque relatif aux pathologies graves (également appelé « signaux d'alerte ») décelée pendant l'anamnèse et l'examen physique justifie un examen approfondi et un aiguillage vers le professionnel de la santé approprié. Cependant, une fois que la présence d'une pathologie a été écartée, le patient devrait être traité conformément au cheminement clinique indiqué pour les douleurs cervicales et les troubles concomitants. Évaluez les signes neurologiques (réflexes tendineux profonds amoindris, faiblesse musculaire ou déficiences sensorielles). En présence de signes neurologiques, le patient devrait être pris en charge en vertu du « Cheminement clinique pour la prise en charge des douleurs cervicales et des troubles concomitants de stade III » (voir la section 4.2). Déterminez si les douleurs cervicales et les troubles concomitants sont de stade I ou II (voir le tableau 4.A). Évaluer les facteurs pronostiques Évaluez les facteurs pronostiques liés à un retard dans le rétablissement. La plupart des patients guérissent de leur blessure. On s'attend à ce que les patients souffrant de douleurs cervicales et de troubles concomitants de stade I soient ceux qui se rétablissent le plus rapidement, tandis que la guérison devrait être la plus longue chez les patients qui présentent des douleurs cervicales et des troubles concomitants de stade III. FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 107 4.1.1 CHEMINEMENT CLINIQUE POUR LES DOULEURS CERVICALES ET LES TROUBLES CONCOMITANTS DE STADE I ET II D'APPARITION RÉCENTE (0 À 3 MOIS APRÈS LA COLLISION) Les patients qui présentent les facteurs pronostiques suivants peuvent présenter un risque accru de retard de rétablissement : • • • • antécédents de douleurs cervicales et de troubles concomitants liés à une collision routière; âge plus avancé; niveaux élevés de douleur initiale; facteurs psychologiques ultérieurs à la collision : • faibles attentes concernant le rétablissement; • humeur dépressive, sentiments de dépression concernant la douleur; • anxiété ou peur concernant la douleur, kinésiophobie ou fait d'éviter les activités par crainte de ressentir de la douleur; • symptômes de trouble de stress aigu (les symptômes se sont manifestés dans les quatre semaines suivant la blessure) ou trouble de stress post-traumatique (les symptômes durent au moins quatre semaines); • niveaux élevés de frustration ou de colère concernant la douleur; • adaptation passive. Des exemples de questions ou de questionnaires visant à évaluer les facteurs pronostiques associés à un retard dans le rétablissement sont fournis à l'annexe 4.B. Tableau 4.B : Facteurs de risque relatifs aux pathologies graves (signaux d'alerte) pour les douleurs cervicales Facteurs de risque relatifs aux pathologies Causes possibles graves décelés pendant l'anamnèse ou l'examen physique* Fracture et dislocation • Présence des critères de la Règle canadienne concernant la radiographie de la colonne cervicale • Antécédents de cancer Cancer • Perte de poids inexpliquée • Douleur nocturne • Âge > 50 ans Infection vertébrale • Fièvre • Consommation de drogues par voie intraveineuse • Infection récente Fractures ostéoporotiques • Antécédents d'ostéoporose • Utilisation de corticostéroïdes • Âge plus avancé FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 108 4.1.1 CHEMINEMENT CLINIQUE POUR LES DOULEURS CERVICALES ET LES TROUBLES CONCOMITANTS DE STADE I ET II D'APPARITION RÉCENTE (0 À 3 MOIS APRÈS LA COLLISION) Myélopathie – déficits neurologiques progressifs/graves Dissection de l'artère vertébrale / carotide Hémorragie cérébrale / lésion expansive Arthrite inflammatoire • • • • • • • • • • Raideur et douleur dans le cou et la nuque Douleur et faiblesse aux bras Changements sensoriels aux membres inférieurs Faiblesse motrice et atrophie Hyper-réflexivité Démarche spasmodique Apparition soudaine et intense de céphalées ou de cervicalgie Apparition soudaine et intense de céphalées Raideur matinale Enflure à plusieurs articulations * Cette liste de facteurs de risque relatifs aux pathologies graves a été créée à partir des articles évalués par les pairs fournis ci-dessous, et non à partir d'un examen systématique de la documentation portant sur les « signaux d'alerte ». CHOU, R., A. Qaseem, S. Snow, D. Casey, J. T. Cross, P. Shekelle et D. K. Owens pour le Clinical Efficacy Assessment Subcommittee de l'American College of Physicians et l'American College of Physicians/American Pain Society Low Back Pain Guidelines Panel. « Diagnosis and Treatment of Low Back Pain: A Joint Clinical Practice Guideline from the American College of Physicians and the American Pain Society », Ann. Intern. Med., vol. 147 (2007), pp. 478 à 491. DOWNIE, A., C. M. Williams, N. Henschke, M. J. Hancock, R. W. J. G. Ostelo, H. C. de Vet, P. Macaskill, L. Irwig, M. W. van Tulder, B. W. Koes et C. G. Maher. « Red flags to screen for malignancy and fracture in patients with low back pain: systematic review », BMJ, o vol. 347, n f7095 (2013), p. 75. doi: 10.1136/bmj.f7095 NORDIN, M., E. J. Carragee, S. Hogg-Johnson, S. Schecter Weiner, E. L. Hurwitz, P. M. Peloso, J. Guzman, G. van der Velde, L. J. Carroll, L. W. Holm, P. Côté, J. D. Cassidy et S. Haldeman. « Assessment of neck pain and its associated disorders: results of the Bone and Joint o Decade 2000-2010 Task Force on Neck Pain and its Associated Disorders », Spine, vol. 33, n 4S (2008), pp. S101 à S122. Fournir des renseignements et du réconfort au patient Élaborez un plan de soins axé sur le patient en partenariat avec ce dernier. Les professionnels de la santé doivent fournir du réconfort aux patients en leur disant que leur cou ne présente aucune pathologie structurelle ou progressive grave (douleurs cervicales et troubles concomitants de stade IV). Si des facteurs pronostiques associés à un mauvais rétablissement sont présents, ils doivent être pris en compte. Les soins devraient commencer par des renseignements et du réconfort quant au fait que les douleurs cervicales et les troubles concomitants de stade I et II sont de nature bénigne et résolutive. Le patient devrait également être renseigné sur l'importance de demeurer actif. Cela est encore plus important lorsque le patient a de faibles attentes quant à son rétablissement. Il est également important de fournir du réconfort au patient en lui disant qu'il est normal de ressentir de l'anxiété, de la détresse ou de la colère à la suite d'une collision routière. Si le patient présente ces symptômes ou affiche ces émotions, le professionnel de la santé devrait écouter ses préoccupations, discuter avec lui et modifier le plan de soins en conséquence. FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 109 4.1.1 CHEMINEMENT CLINIQUE POUR LES DOULEURS CERVICALES ET LES TROUBLES CONCOMITANTS DE STADE I ET II D'APPARITION RÉCENTE (0 À 3 MOIS APRÈS LA COLLISION) Déterminer si des soins cliniques continus sont nécessaires Les professionnels de la santé devraient avant tout déterminer si le patient a besoin de soins cliniques continus. Les patients souffrant de douleurs cervicales et de troubles concomitants de stade I et II n'ont peut-être pas besoin de soins cliniques continus. Ils peuvent plutôt être pris en charge par du réconfort, de l'éducation, des étirements à la maison et des exercices visant à restaurer l'amplitude des mouvements du cou. Mettre en œuvre le plan de soins pour les douleurs cervicales et les troubles concomitants d'apparition récente (0 à 3 mois après la collision) Les patients qui ont besoin de soins cliniques continus devraient être encouragés à participer activement à leur programme de soins en restant actifs et en faisant régulièrement des exercices d'étirement du cou et d'amplitude des mouvements. À la suite d'une décision prise conjointement par le patient et le fournisseur de soins, une éducation structurée (conseiller de rester actif), un réconfort et l'une ou l'autre des interventions thérapeutiques suivantes est recommandée : • • • uniquement des exercices non supervisés visant à restaurer l'amplitude des mouvements du cou; courte série de soins multimodaux comprenant une combinaison de manipulation ou de mobilisation et d'exercices non supervisés visant à restaurer l'amplitude des mouvements du cou; relaxants musculaires. Les interventions qui ne sont pas recommandées comprennent ce qui suit : • uniquement de l'éducation structurée au patient, sous forme verbale ou écrite; • massage tension/contre-tension ou de relaxation; • collet cervical; • électroacupuncture (stimulation électrique de points d'acupuncture au moyen d'aiguilles d'acupuncture ou d'électrothérapie appliquée sur la peau); • EMS et chaleur (en clinique). Discutez des risques et des avantages du plan de soins avec le patient. Réévaluer et adopter le plan d'action indiqué Réévaluez le patient à chaque visite afin de déterminer si des soins supplémentaires s'avèrent nécessaires ou si son état se détériore. FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 110 4.1.1 CHEMINEMENT CLINIQUE POUR LES DOULEURS CERVICALES ET LES TROUBLES CONCOMITANTS DE STADE I ET II D'APPARITION RÉCENTE (0 À 3 MOIS APRÈS LA COLLISION) Les patients devraient recevoir leur congé dès qu'ils déclarent une amélioration importante ou un rétablissement. On recommande aux professionnels de la santé de poser la question d'auto-évaluation suivante au patient pour évaluer son rétablissement : « À quel point vous sentez-vous rétabli de vos blessures? » Les choix de réponse comprennent ce qui suit : 1) je me sens totalement mieux, 2) je me sens beaucoup mieux, 3) je me sens légèrement mieux, 4) il n'y a aucun changement, 5) je me sens un peu moins bien, 6) je me sens beaucoup moins bien, 7) je ne me suis jamais senti aussi mal. Les patients qui disent se sentir « totalement mieux » ou « beaucoup mieux » doivent être considérés comme rétablis. Les patients qui ne se sont pas rétablis devraient suivre le cheminement clinique indiqué dans la ligne directrice*. Les patients qui présentent des douleurs cervicales et des troubles concomitants de stade III devraient être pris en charge conformément au cheminement clinique pour la prise en charge des douleurs cervicales et des troubles concomitants de stade III (voir la section 4.2). Les patients dont les symptômes se sont aggravés et ceux qui présentent de nouveaux symptômes (autres que des douleurs cervicales et des troubles concomitants de stade III) devraient être orientés vers un médecin en vue d'une évaluation plus approfondie. Les patients qui n'ont pas connu une amélioration importante ou qui ne se sont pas rétablis dans les trois premiers mois après la collision routière devraient suivre le cheminement clinique pour les douleurs cervicales et les troubles concomitants de stade I et II persistants décrit à la section 4.1.2. SECTION 4.1.2 CHEMINEMENT CLINIQUE POUR LES DOULEURS CERVICALES ET LES TROUBLES CONCOMITANTS DE STADE I ET II PERSISTANTS (4 À 6 MOIS APRÈS LA COLLISION) Le cheminement clinique est présenté à la figure 4.2. Les patients qui éprouvent encore des symptômes et qui sont toujours invalides plus de trois mois après la blessure peuvent avoir avantage à recevoir des soins cliniques supplémentaires. Les soins cliniques visent principalement à favoriser le rétablissement en atténuant les symptômes et en permettant aux patients de reprendre leurs activités normales de la vie quotidienne. Le plan de soins devrait être axé sur l'exercice et le mouvement, mais il peut être complété par une courte série de soins passifs. _________________________________ * L'utilisation d'un instrument valide et fiable propre à l'état du patient (p. ex., l'indice d'invalidité du cou) est encouragée, mais cet outil ne devrait pas servir à évaluer le rétablissement global. FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 111 4.1.2 CHEMINEMENT CLINIQUE POUR LES DOULEURS CERVICALES CONCOMITANTS DE STADE I ET II (4 À 6 MOIS APRÈS LA COLLISION) ET LES TROUBLES Évaluer le patient et classer les douleurs cervicales et les troubles concomitants Procédez à une évaluation clinique appropriée pour éliminer la possibilité que les symptômes soient causés par de graves pathologies structurelles ou d'autres types. Les fractures et les dislocations de la colonne peuvent être exclues au moyen de la Règle canadienne concernant la radiographie de la colonne cervicale (voir l'annexe 4.A). La présence d'un facteur de risque relatif aux pathologies graves (également appelé « signaux d'alerte ») décelée pendant l'anamnèse et l'examen physique justifie un examen approfondi et un aiguillage vers le professionnel de la santé approprié. Cependant, une fois que la présence d'une pathologie a été écartée, le patient devrait être traité conformément au cheminement clinique indiqué pour les douleurs cervicales et les troubles concomitants. Évaluez les signes neurologiques (réflexes tendineux profonds amoindris, faiblesse musculaire ou déficiences sensorielles). En présence de signes neurologiques, le patient devrait être pris en charge en vertu du « Cheminement clinique pour la prise en charge des douleurs cervicales et des troubles concomitants de stade III » (voir la section 4.2). Déterminez si les douleurs cervicales et les troubles concomitants sont de stade I ou II (voir le tableau 4.A). Évaluer les facteurs pronostiques Évaluez les facteurs pronostiques liés à un retard dans le rétablissement. La plupart des patients guérissent de leur blessure. On s'attend à ce que les patients souffrant de douleurs cervicales et de troubles concomitants de stade I soient ceux qui se rétablissent le plus rapidement, tandis que la guérison devrait être la plus longue chez les patients qui présentent des douleurs cervicales et des troubles concomitants de stade III. Cependant, les patients qui présentent les facteurs pronostiques suivants peuvent constituer un risque accru de retard de rétablissement : • antécédents de douleurs cervicales et de troubles concomitants liés à une collision routière; • âge plus avancé; • niveaux élevés de douleur initiale; • facteurs psychologiques ultérieurs à la collision : • faibles attentes concernant le rétablissement; • humeur dépressive, sentiments de dépression concernant la douleur; • anxiété ou peur concernant la douleur, kinésiophobie ou fait d'éviter les activités par crainte de ressentir de la douleur; • symptômes de trouble de stress aigu (les symptômes se sont manifestés dans les quatre semaines suivant la blessure) ou trouble de stress post-traumatique (les symptômes durent au moins quatre semaines); FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 112 4.1.2 CHEMINEMENT CLINIQUE POUR LES DOULEURS CERVICALES CONCOMITANTS DE STADE I ET II (4 À 6 MOIS APRÈS LA COLLISION) • • ET LES TROUBLES niveaux élevés de frustration ou de colère concernant la douleur; adaptation passive. Des exemples de questions ou de questionnaires recommandés pour évaluer les facteurs pronostiques associés à un retard dans le rétablissement sont fournis à l'annexe 4.B. Fournir des renseignements et du réconfort au patient Élaborez un plan de soins axé sur le patient en partenariat avec ce dernier. Les professionnels de la santé doivent fournir du réconfort aux patients en leur disant que leur cou ne présente aucune pathologie structurelle ou progressive grave (douleurs cervicales et troubles concomitants de stade IV). Si des facteurs pronostiques associés à un mauvais rétablissement sont présents, ils doivent être pris en compte. Les soins devraient commencer par des renseignements et du réconfort quant au fait que les douleurs cervicales et les troubles concomitants de stade I et II sont de nature bénigne et résolutive. Le patient devrait également être renseigné sur l'importance de demeurer actif. Cela est encore plus important lorsque le patient a de faibles attentes quant à son rétablissement. Il est également important de fournir du réconfort au patient en lui disant qu'il est normal de ressentir de l'anxiété, de la détresse ou de la colère à la suite d'une collision routière. Si le patient présente ces symptômes ou affiche ces émotions, le professionnel de la santé devrait écouter ses préoccupations, discuter avec lui et modifier le plan de soins en conséquence. Mettre en œuvre le plan de soins Le plan de soins vise à promouvoir l'activité grâce à des exercices et à des interventions cliniques qui favorisent la disparition des symptômes et le rétablissement des fonctions. Les patients qui ont besoin de soins cliniques devraient être encouragés à participer à leur programme de soins en restant actifs et en faisant régulièrement des exercices d'étirement du cou et d'amplitude des mouvements. Les professionnels de la santé devraient discuter des options de traitement avec leurs patients et, grâce à un processus conjoint de prise de décisions, déterminer l'option thérapeutique qu'ils souhaitent entreprendre. À la suite d'une décision prise conjointement par le patient et le fournisseur de soins, une éducation structurée (conseiller de rester actif), un réconfort et l'une ou l'autre des interventions thérapeutiques suivantes est recommandée : • exercices combinés supervisés pour le cou (amplitude des mouvements, renforcement et flexibilité); FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 113 4.1.2 • • • • • • CHEMINEMENT CLINIQUE POUR LES DOULEURS CERVICALES CONCOMITANTS DE STADE I ET II (4 À 6 MOIS APRÈS LA COLLISION) ET LES TROUBLES chi kung; yoga Iyengar; courte série de soins multimodaux comprenant une combinaison de manipulation ou de mobilisation et d'exercices non supervisés visant à restaurer l'amplitude des mouvements du cou. Les soins multimodaux ne devraient pas être offerts aux patients qui ont déjà reçu ces types de soins dans les trois premiers mois suivant la collision. Cependant, une deuxième série de soins pourrait être indiquée si le patient présente une amélioration importante et continue; courte série de massages cliniques; traitement au laser à faible intensité; anti-inflammatoires non stéroïdiens. Les interventions qui ne sont pas recommandées comprennent ce qui suit : • • • • • • programmes comprenant uniquement des exercices de renforcement intenses supervisés en milieu clinique; massage tension/contre-tension ou de relaxation; thérapie de relaxation pour soulager la douleur ou un handicap; neurostimulation transcutanée, EMS, diathermie pulsée à ondes courtes et chaleur (en clinique); électroacupuncture (stimulation électrique de points d'acupuncture au moyen d'aiguilles d'acupuncture ou d'électrothérapie appliquée sur la peau); injections de toxine botulinique. Discutez des risques et des avantages du plan de soins avec le patient. Réévaluer et adopter le plan d'action indiqué Réévaluez le patient à chaque visite afin de déterminer si des soins supplémentaires s'avèrent nécessaires ou si son état se détériore. FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 114 4.1.2 CHEMINEMENT CLINIQUE POUR LES DOULEURS CERVICALES ET LES CONCOMITANTS DE STADE I ET II PERSISTANTS (4 À 6 MOIS APRÈS LA COLLISION) TROUBLES Les patients devraient recevoir leur congé dès qu'ils déclarent une amélioration importante ou un rétablissement. On recommande aux professionnels de la santé de poser la question d'auto-évaluation suivante au patient pour évaluer son rétablissement : « À quel point vous sentez-vous rétabli de vos blessures? » Les choix de réponse comprennent ce qui suit : 1) je me sens totalement mieux, 2) je me sens beaucoup mieux, 3) je me sens légèrement mieux, 4) il n'y a aucun changement, 5) je me sens un peu moins bien, 6) je me sens beaucoup moins bien, 7) je ne me suis jamais senti aussi mal. Les patients qui disent se sentir « totalement mieux » ou « beaucoup mieux » doivent être considérés comme rétablis. Les patients qui ne se sont pas rétablis devraient suivre le cheminement clinique indiqué dans la ligne directrice*. Les patients qui présentent des douleurs cervicales et des troubles concomitants de stade III devraient être pris en charge conformément au cheminement clinique pour la prise en charge des douleurs cervicales et des troubles concomitants de stade III (voir la section 4.2). Les patients dont les symptômes se sont aggravés et ceux qui présentent de nouveaux symptômes physiques, mentaux ou psychologiques (autres que des douleurs cervicales et des troubles concomitants de stade III) devraient être orientés vers un médecin en vue d'une évaluation plus approfondie à n'importe quel moment pendant leurs soins. Les patients qui n'ont pas connu une amélioration importante ou qui ne se sont pas rétablis devraient être orientés vers leur médecin en vue d'une évaluation plus approfondie. _______________________________ * L'utilisation d'un instrument valide et fiable propre à l'état du patient (p. ex., l'indice d'invalidité du cou) est encouragée, mais cet outil ne devrait pas servir à évaluer le rétablissement global. FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 115 4.1.2 CHEMINEMENT CLINIQUE POUR LES DOULEURS CERVICALES ET LES CONCOMITANTS DE STADE I ET II PERSISTANTS (4 À 6 MOIS APRÈS LA COLLISION) TROUBLES Tableau 4.B : Facteurs de risque relatifs aux pathologies graves (signaux d'alerte) pour les douleurs cervicales Facteurs de risque relatifs aux pathologies Causes possibles graves décelés pendant l'anamnèse ou l'examen physique* Fracture et dislocation • Présence des critères de la Règle canadienne concernant la radiographie de la colonne cervicale Cancer • Antécédents de cancer • Perte de poids inexpliquée • Douleur nocturne • Âge > 50 ans Infection vertébrale • Fièvre • Consommation de drogues par voie intraveineuse • Infection récente Fractures ostéoporotiques • Antécédents d'ostéoporose • Utilisation de corticostéroïdes • Âge plus avancé • Raideur et douleur dans le cou et la nuque Myélopathie – déficits neurologiques • Douleur et faiblesse aux bras progressifs/graves • Changements sensoriels aux membres inférieurs • Faiblesse motrice et atrophie • Hyper-réflexivité • Démarche spasmodique Dissection de l'artère vertébrale / carotide • Apparition soudaine et intense de céphalées ou de cervicalgie Hémorragie cérébrale / lésion expansive • Apparition soudaine et intense de céphalées Arthrite inflammatoire • Raideur matinale • Enflure à plusieurs articulations * Cette liste de facteurs de risque relatifs aux pathologies graves a été créée à partir des articles évalués par les pairs fournis ci-dessous, et non à partir d'un examen systématique de la documentation portant sur les « signaux d'alerte ». CHOU, R., A. Qaseem, S. Snow, D. Casey, J. T. Cross, P. Shekelle et D. K. Owens pour le Clinical Efficacy Assessment Subcommittee de l'American College of Physicians et l'American College of Physicians/American Pain Society Low Back Pain Guidelines Panel. « Diagnosis and Treatment of Low Back Pain: A Joint Clinical Practice Guideline from the American College of Physicians and the American Pain Society », Ann. Intern. Med., vol. 147 (2007), pp. 478 à 491. DOWNIE, A., C. M. Williams, N. Henschke, M. J. Hancock, R. W. J. G. Ostelo, H. C. de Vet, P. Macaskill, L. Irwig, M. W. van Tulder, B. W. Koes et C. G. Maher. « Red flags to screen for malignancy and fracture in patients with low back pain: systematic review », BMJ, o vol. 347, n f7095 (2013), p. 75. doi: 10.1136/bmj.f7095 NORDIN, M., E. J. Carragee, S. Hogg-Johnson, S. Schecter Weiner, E. L. Hurwitz, P. M. Peloso, J. Guzman, G. van der Velde, L. J. Carroll, L. W. Holm, P. Côté, J. D. Cassidy et S. Haldeman. « Assessment of neck pain and its associated disorders: results of the Bone and Joint o Decade 2000-2010 Task Force on Neck Pain and its Associated Disorders », Spine, vol. 33, n 4S (2008), pp. S101 à S122. FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 116 4.1.2 CHEMINEMENT CLINIQUE POUR LES DOULEURS CERVICALES ET LES CONCOMITANTS DE STADE I ET II PERSISTANTS (4 À 6 MOIS APRÈS LA COLLISION) TROUBLES Figure 4.2 : Cheminement clinique pour la prise en charge des douleurs cervicales et des troubles concomitants de stade I et II 1 Personnes blessées dans une collision routière qui ressentent des douleurs cervicales. 2 Effectuer une évaluation clinique appropriée. Facteurs de risque des pathologies graves ou des douleurs cervicales et des troubles concomitants de stade IVa? 4 3 Oui Consulter un médecin. Non 7 6 5 Douleurs cervicales et troubles concomitants de b stade I ou II ? Douleurs cervicales et troubles concomitants de stade III Non Consulter le cheminement clinique pour la prise en charge des douleurs cervicales et des troubles concomitants de stade III Oui 9 8 Facteurs pronostiques défavorablec? Cibler les facteurs pronostiques modifiables. Oui Non 10 Fournir des renseignements sur la nature, la prise en charge et l'évolution des douleurs cervicales et des troubles concomitants en tant que cadre de déploiement d'un programme de soins. 12 11 Un traitement est-il requis? Congé Non Oui 14 13 Symptômes ≤ 3 mois? Oui Non Symptômes ˃ 3 mois Oui 15 16 FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 117 4.1.2 CHEMINEMENT CLINIQUE POUR LES DOULEURS CERVICALES ET LES CONCOMITANTS DE STADE I ET II PERSISTANTS (4 À 6 MOIS APRÈS LA COLLISION) À la suite d'une décision prise conjointement par le patient et le fournisseur de soins, les interventions thérapeutiques ci-dessous sont b, d, e . recommandées A. Interventions à domicile et en milieu clinique : 1. Éducation structurée (conseiller de rester actif), réconfort et l'un des éléments suivants : i) exercices non supervisés visant à restaurer l'amplitude des mouvements du cou; ii) soins multimodaux comprenant ce qui suit : a. manipulation ou mobilisation; b. exercices non supervisés visant à restaurer l'amplitude des mouvements du cou; iii) iii) relaxants musculairesf. TROUBLES À la suite d'une décision prise conjointement par le patient et le fournisseur de soins, les interventions thérapeutiques ci-dessous sont b, d, e . recommandées A. Interventions à domicile et en milieu clinique : 1. Éducation structurée (conseiller de rester actif), réconfort et l'un des éléments suivants : iv) exercices combinés supervisés; v) exercices de chi kung supervisés; vi) yoga Iyengar; vii) soins multimodaux qui comprennent une combinaison des interventions suivantes (si elles n'ont pas été effectuées pendant les trois premiers mois de soins) : c. exercices visant à restaurer l'amplitude des mouvements du cou; d. manipulation ou mobilisation; viii) massage clinique; ix) traitement au laser à faible intensité; f x) anti-inflammatoires non stéroïdiens . Veuillez consulter la recommandation particulière pour plus de détails sur le traitement (section 4.1.4). Veuillez consulter la recommandation particulière pour plus de détails sur le traitement (section 4.1.3). g Interventions proscrites : 1) programmes comprenant uniquement des exercices de renforcement intenses supervisés en milieu clinique; 2) massage tension/contre-tension ou de relaxation; 3) thérapie de relaxation pour soulager la douleur ou un handicap; 4) neurostimulation transcutanée, EMS, diathermie pulsée à ondes courtes et chaleur (en clinique); 5) électroacupuncture (stimulation électrique de points d'acupuncture au moyen d'aiguilles d'acupuncture ou d'électrothérapie appliquée sur la peau); 6) injections de toxine botulinique. g Interventions proscrites : 1) uniquement de l'éducation structurée au patient, sous forme verbale ou écrite; 2) massage tension/contre-tension ou de relaxation; 3) collet cervical; 4) EMS et chaleur (en clinique); 5) électroacupuncture (stimulation électrique de points d'acupuncture au moyen d'aiguilles d'acupuncture ou d'électrothérapie appliquée sur la peau). 18 17 Réévaluer et surveiller la présence d'un trouble de stress aigu, d'un trouble de stress post-traumatique, d'une kinésiophobie, d'une adaptation passive, de dépression, d'anxiété, de colère, de frustration et de peur. Réévaluer et surveiller la présence d'un trouble de stress aigu, d'un trouble de stress post-traumatique, d'une kinésiophobie, d'une adaptation passive, de dépression, d'anxiété, de colère, de frustration et de peur. 20 La personne blessée est-elle rétablie? 19 Congé La personne blessée est-elle rétablie? 21 Non Non 22 23 1) Rétablissement incomplet : lancer le protocole en cas de symptômes persistants (encadré 16). 2) Les signes évoluent vers le stade III : procéder au cheminement clinique indiqué pour les douleurs cervicales et les troubles concomitants de stade III. 3) Manifestation d'une pathologie grave (apparition ou aggravation de symptômes physiques, mentaux ou psychologiques) : consulter un médecin. 1) Rétablissement incomplet : consulter un médecin. 2) Les signes évoluent vers le stade III : procéder au cheminement clinique indiqué pour les douleurs cervicales et les troubles concomitants de stade III. 3) Manifestation d'une pathologie grave (apparition ou aggravation de symptômes physiques, mentaux ou psychologiques) : consulter un médecin. a Facteurs de risque relatifs aux pathologies graves (aussi appelés « signaux d'alerte ») : cancer (antécédents de cancer, perte de poids inexpliquée, douleur nocturne, âge > 50 ans), infection vertébrale (fièvre, consommation de drogues par voie intraveineuse, infection récente), fractures ostéoporotiques (antécédents d'ostéoporose, utilisation de corticostéroïdes, âge plus avancé), fracture traumatique (présence des critères de la Règle canadienne concernant la radiographie de la colonne cervicale), myélopathie – déficits neurologiques progressifs/graves (raideur et douleur dans le cou et la nuque, douleur et faiblesse aux bras, changements sensoriels aux membres inférieurs, faiblesse motrice et atrophie, hyper-réflexivité, démarche spasmodique), dissection de l'artère vertébrale/carotide (apparition soudaine et intense de céphalées ou de cervicalgie), hémorragie cérébrale / lésion expansive (apparition soudaine et intense de céphalées), arthrite inflammatoire (raideur matinale, enflure à plusieurs articulations). b Si les symptômes s'aggravent, passer au protocole relatif aux douleurs cervicales et aux troubles concomitants de stade III ou aiguiller le patient. c Facteurs qui retardent le rétablissement : antécédents de douleurs cervicales et de troubles concomitants liés à une collision, âge plus avancé, niveaux élevés de douleur initiale, facteurs psychologiques ultérieurs à l'accident (faibles attentes concernant le rétablissement, humeur dépressive, anxiété ou peur concernant la douleur, kinésiophobie, trouble de stress aigu [symptômes ≤ 4 semaines après la blessure], trouble de stress post-traumatique [symptômes ˃ 4 semaines], niveaux élevés de frustration ou de colère concernant la douleur, adaptation passive). d Cette ligne directrice ne couvre pas les interventions pour lesquelles il manque des données probantes relatives à l'efficacité. e L'ordre d'énumération des interventions ne rend pas compte d'une efficacité supérieure. f Les données probantes indiquent que l'analgésie est le principal bénéfice thérapeutique des relaxants musculaires et des AINS. Le soulagement de la douleur doit être apparent pendant la période initiale d'utilisation; en l'absence de bénéfices thérapeutiques, il est déconseillé de poursuivre l'utilisation. Il n'existe aucune preuve de différence d'efficacité des divers médicaments de chaque classe. Rien ne prouve non plus que toute combinaison de ces médicaments procure un bénéfice supplémentaire. L'utilisation de ces classes de médicaments peut entraîner des effets indésirables potentiellement importants. Enfin, le premier « palier » des non-opioïdes de l'échelle analgésique comprend les AINS, les relaxants musculaires et l'acétaminophène (Vargas-Schaffer, G. « Is the WHO analgesic ladder still valid? Twenty-four years of experience », Canadian Family Physician, vol. 56 [juin 2010]). Toutefois, comme les données probantes n'indiquent pas que l'acétaminophène est un analgésique efficace pour les douleurs cervicales et les troubles concomitants ou les lombalgies, son utilisation est déconseillée. g S'appuie sur des données probantes démontrant l'absence de bénéfices pour les patients. FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 118 SECTION 4.1.3 PRINCIPALES RECOMMANDATIONS À L'ÉGARD DE LA PRISE EN CHARGE DES DOULEURS CERVICALES ET DES TROUBLES CONCOMITANTS DE STADE I ET II D'APPARITION RÉCENTE La présente section résume les principales recommandations relatives à la prise en charge des douleurs cervicales et des troubles concomitants de stade I et II pour les trois premiers mois suivant la collision. Le libellé des recommandations est conforme à la directive du National Institute for Health and Care Excellence (NICE). Les recommandations commençant par « fournir » indiquent que, selon les données probantes, une intervention est associée à des résultats supérieurs à ceux obtenus avec les autres interventions, avec l'utilisation d'un placebo ou d'une intervention fictive ou en l'absence d'intervention. Le libellé « envisager » indique qu'une intervention est aussi efficace qu'une autre. Le libellé « ne pas fournir » indique que, selon les données probantes, une intervention n'apporte aucun avantage aux patients. Une explication détaillée du libellé des recommandations est présentée à la section 2.5.2.4 du présent rapport. • • • • • • Prodiguer les soins en partenariat avec le patient. Faire participer le patient à la planification des soins et au processus décisionnel. Rassurer le patient quant à la nature bénigne et résolutive de sa douleur. Donner des renseignements au patient au sujet des avantages de participer activement à son plan de soins en demeurant actif et en continuant de bouger. Mettre l'accent sur les traitements actifs plutôt que passifs. Prodiguer des soins d'une durée limitée. Ne pas fournir de traitements inefficaces ou expérimentaux. SECTION 4.1.3.1 ÉDUCATION STRUCTURÉE DES PATIENTS L'éducation structurée des patients vise à permettre aux personnes de prendre des décisions éclairées sur leurs comportements associés à leur santé. On entend par « éducation structurée » des interventions uniformisées comme des discussions préétablies, des dépliants ou des vidéos. Les interventions éducatives devraient commencer par une évaluation des connaissances de la personne à l'égard de sa blessure et de ses objectifs en matière de santé. Le contenu des interventions d'éducation structurée peut comprendre notamment le réconfort concernant le pronostic favorable des douleurs cervicales et des troubles concomitants de stade I et II, des conseils sur la reprise des activités normales, y compris le travail, des directives relatives aux exercices, des discussions sur la douleur anticipée, ainsi que sur son mécanisme, des discussions sur le pronostic, l'acquisition d'habiletés d’adaptation à la douleur, des discussions sur l'ergonomie en milieu de travail et des stratégies d'autogestion des soins ou l'état de santé général. FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 119 4.1.3.1 ÉDUCATION STRUCTURÉE DES PATIENTS Tableau 4.C : Éducation structurée des patients pour les douleurs cervicales et les troubles concomitants de stade I et II d'apparition récente Recommandation Fournir des renseignements sur la nature, la prise en charge et 4.1.3.1.1 l'évolution des douleurs cervicales et des troubles concomitants en tant que cadre de déploiement du programme de soins. 4.1.3.1.2 Envisager l'utilisation d'un programme d'éducation structurée des patients en complément à un programme de soins efficace axé sur le patient lui-même*. 4.1.3.1.3 Ne pas fournir uniquement de l'éducation structurée au patient, sous forme verbale ou écrite. Référence : • Tableau des déterminants décisionnels et des données probantes pour les douleurs cervicales et les troubles concomitants – rapport 1 – annexe 2 * Le programme d'éducation structurée devrait chercher à formuler des conseils au patient pour qu'il demeure actif et à lui fournir du réconfort en tenant compte de ses attentes face au rétablissement. SECTION 4.1.3.2 EXERCICES On entend par « exercices » toute série de mouvements réalisés couramment ou à titre d'entraînement physique dont l'objectif est d'entraîner et de développer le corps afin de viser la promotion d'une bonne santé physique. Le traitement sous forme d'exercices comprend une grande variété de techniques que l'on retrouve dans le traitement des douleurs cervicales et la réadaptation liée à ce type de douleurs. Tableau 4.D : Exercices pour les douleurs cervicales et les troubles concomitants de stade I et II d'apparition récente Recommandation Envisager la pratique d'exercices non supervisés visant à restaurer 4.1.3.2.1 l'amplitude des mouvements (cinq à dix répétitions de chaque exercice sans résistance, de six à huit fois par jour)*. Référence : • Tableau des déterminants décisionnels et des données probantes pour les douleurs cervicales et les troubles concomitants – rapport 2 – annexe 2 * Exercices quotidiens à domicile non supervisés, exécutés en douceur, visant à restaurer l'amplitude des mouvements du cou et des épaules, y compris : rétraction, extension, flexion, rotation et mouvements de flexion latéraux du cou et rétraction scapulaire. Le programme d'exercices devrait être expliqué par un professionnel de la santé. FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 120 SECTION 4.1.3.3 SOINS MULTIMODAUX Les soins multimodaux comprennent au moins deux modalités thérapeutiques distinctes, dispensées par des professionnels d'une ou plusieurs disciplines de la santé. Tableau 4.E : Soins multimodaux pour les douleurs cervicales et les troubles concomitants de stade I et II d'apparition récente Envisager un maximum de six séances pendant huit semaines de Recommandation soins multimodaux comprenant des exercices* et de la thérapie 4.1.3.3.1 manuelle**. Référence : • Tableau des déterminants décisionnels et des données probantes pour les douleurs cervicales et les troubles concomitants – rapport 3 – annexe 2 * On entend par « exercices » toute série de mouvements réalisés couramment ou à titre d'entraînement physique dont l'objectif est d'entraîner et de développer le corps afin de viser la promotion d'une bonne santé physique. Le traitement sous forme d'exercices comprend une grande variété de techniques que l'on retrouve dans le traitement des douleurs cervicales et la réadaptation liée à ce type de douleurs. Les interventions sous forme d'exercices pourraient comprendre des mouvements prescrits ayant pour but de modifier les résultats cliniques à l'égard des douleurs cervicales. ** On entend par « thérapie manuelle » les techniques qui comprennent l'application de traitements réalisés avec les mains et (ou) assistés mécaniquement, y compris la manipulation, la mobilisation et la traction. La manipulation est une impulsion ou une poussée rapide de faible amplitude à la limite de l'amplitude de mouvement passif d'une articulation ou près de cette limite. La mobilisation désigne un mouvement oscillatoire lent et de petite ou de grande amplitude dans les limites de l'amplitude de mouvement passif d'une articulation. Aux fins de la présente recommandation, la thérapie manuelle désigne une manipulation ou une mobilisation au niveau de la colonne cervicale et (ou) thoracique, selon ce qui est indiqué sur le plan clinique. SECTION 4.1.3.4 THÉRAPIE DES TISSUS MOUS La thérapie des tissus mous est une thérapie mécanique selon laquelle les muscles, les tendons et les ligaments font l'objet d'une pression et d'un pétrissage passifs avec les mains ou des dispositifs mécaniques. Elle comprend le massage de relaxation, le massage clinique, les mouvements de rééducation et la thérapie énergétique. Tableau 4.F : Thérapie des tissus mous pour les douleurs cervicales et les troubles concomitants de stade I et II d'apparition récente Recommandation Ne pas fournir de massage tension/contre-tension*. 4.1.3.4.1 4.1.3.4.2 Ne pas fournir de massage de relaxation**. Référence : • Tableau des déterminants décisionnels et des données probantes pour les douleurs cervicales et les troubles concomitants – rapport 4 – annexe 2 * Un massage tension/contre-tension est une thérapie des tissus mous (massage clinique et technique de rééducation des mouvements) dans lequel une pression est appliquée sur un muscle en positionnant le cou de manière à étirer légèrement le muscle. ** Un massage de relaxation désigne un ensemble de thérapies des tissus mous visant à détendre les muscles. L'effleurage, le pétrissage et le tapotement sont des exemples de techniques de massage de relaxation. FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 121 SECTION 4.1.3.5 MODALITÉS PHYSIQUES PASSIVES Les modalités physiques passives comprennent deux catégories d'interventions : les interventions physico-chimiques et structurelles. Les modalités physico-chimiques utilisent un agent thermique ou électromagnétique pour agir sur le corps au niveau de la peau ou sous la peau. Les modalités structurelles comprennent des appareils et accessoires fonctionnels ou non fonctionnels. Les appareils et accessoires fonctionnels ont pour but d'aligner, de soutenir ou de faciliter indirectement par ailleurs le fonctionnement de la partie touchée. Les appareils et accessoires non fonctionnels visent à procurer un état de repos dans des positions anatomiques précises ou à prévenir les mouvements. Tableau 4.G : Modalités physiques passives pour les douleurs cervicales et les troubles concomitants de stade I et II d'apparition récente Ne pas fournir de collet cervical. Recommandation 4.1.3.5.1 4.1.3.5.2 Ne pas fournir d'intervention sous forme d'application de chaleur humide à la clinique. 4.1.3.5.3 Ne pas fournir d'électromyostimulation*. Référence : • Tableau des déterminants décisionnels et des données probantes pour les douleurs cervicales et les troubles concomitants – rapport 5 – annexe 2 * L'électromyostimulation transmet des impulsions électriques aux muscles par des électrodes placées à la surface de la peau. SECTION 4.1.3.6 ACUPUNCTURE L'acupuncture est une technique thérapeutique qui utilise une mince aiguille métallique afin de piquer la peau pour stimuler des points précis. Il existe diverses techniques d'acupuncture, tout comme on a recours à d'autres types de stimulation en combinaison avec des aiguilles ou à la place de celles-ci. Les traitements d'acupuncture comprennent l'implantation d'aiguilles sur le corps, la moxibustion, l'électropuncture, l'acupuncture au laser, l'acupuncture sur microsystèmes et l'acupression. Tableau 4.H : Acupuncture pour les douleurs cervicales et les troubles concomitants de stade I et II d'apparition récente Ne pas fournir d'électroacupuncture*. Recommandation 4.1.3.6.1 Référence : • Tableau des déterminants décisionnels et des données probantes pour les douleurs cervicales et les troubles concomitants – rapport 6 – annexe 2 * L'électroacupuncture désigne la stimulation électrique de points d'acupuncture au moyen d'aiguilles d'acupuncture ou d'électrothérapie appliquée sur la peau. FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 122 SECTION 4.1.3.7 MÉDICAMENTS Nos examens ont porté sur l'efficacité de trois catégories de médicaments : les analgésiques, les antiinflammatoires non stéroïdiens (AINS) et les relaxants musculaires. Les analgésiques sont des médicaments qu'on utilise pour réduire ou soulager la douleur sans bloquer la transmission de l'influx nerveux, qui modifie considérablement la perception sensorielle ou entraîne une perte de conscience. L'acétaminophène est un exemple d'analgésique non opioïde. Les AINS sont des médicaments qui bloquent l'action des cyclo-oxygénases (Cox1 et [ou] Cox2) pour contribuer à réduire l'inflammation. Les relaxants musculaires couvrent une vaste gamme de médicaments aux structures chimiques et aux mécanismes d'action différents qui se classent dans trois catégories selon leur action le long de l'axe motricité volontaire-muscles squelettiques : les découpleurs musculaires, les bloquants neuromusculaires et les spasmolytiques. Tableau 4.I : Médicaments pour les douleurs cervicales et les troubles concomitants de stade I et II d'apparition récente Envisager l'utilisation de relaxants musculaires*. Recommandation 4.1.3.7.1 Références : • Tableau des déterminants décisionnels et des données probantes pour l'examen systématique des relaxants musculaires pour les douleurs cervicales et les troubles concomitants – rapport 11 – annexe 2 • Tableau des déterminants décisionnels et des données probantes pour l'examen systématique des analgésiques non opioïdes pour les douleurs cervicales et les troubles concomitants – rapport 9 – annexe 2 • Tableau des déterminants décisionnels et des données probantes pour l'examen systématique des anti-inflammatoires non stéroïdiens pour les douleurs cervicales et les troubles concomitants – rapport 10 – annexe 2 * Les données probantes indiquent que l'analgésie est le principal bénéfice thérapeutique; il est déconseillé de prolonger l'utilisation. Il n'existe aucune preuve de différence d'efficacité des divers médicaments de chaque classe. Rien ne prouve non plus que toute combinaison de ces médicaments procure un bénéfice supplémentaire. L'utilisation de ces classes de médicaments peut entraîner des effets indésirables potentiellement importants. Enfin, le premier « palier » des non-opioïdes de l'échelle analgésique comprend les AINS, les relaxants musculaires et l'acétaminophène (VARGAS-SCHAFFER, G. « L’échelle analgésique de l’OMS convient-elle toujours? Vingtquatre années d’expérience », Médecin de famille canadien, vol. 56 [juin 2010]). Toutefois, comme les données probantes n'indiquent pas que l'acétaminophène est un analgésique efficace pour les douleurs cervicales et les troubles concomitants ou les lombalgies, son utilisation est déconseillée. FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 123 SECTION 4.1.4 PRINCIPALES RECOMMANDATIONS À L'ÉGARD DE LA PRISE EN CHARGE DES DOULEURS CERVICALES ET DES TROUBLES CONCOMITANTS DE STADE I ET II PERSISTANTS La présente section résume les principales recommandations relatives à la prise en charge des douleurs cervicales et des troubles concomitants de stade I et II pour les quatre à six mois suivant la collision. Le libellé des recommandations est conforme à la directive du National Institute for Health and Care Excellence (NICE). Les recommandations commençant par « fournir » indiquent que, selon les données probantes, une intervention est associée à des résultats supérieurs à ceux obtenus avec les autres interventions, avec l'utilisation d'un placebo ou d'une intervention fictive ou en l'absence d'intervention. Le libellé « envisager » indique qu'une intervention est aussi efficace qu'une autre. Le libellé « ne pas fournir » indique que, selon les données probantes, une intervention n'apporte aucun avantage aux patients. Une explication détaillée du libellé des recommandations est présentée à la section 2.5.2.4 du présent rapport. • • • • • • Prodiguer les soins en partenariat avec le patient. Faire participer le patient à la planification des soins et au processus décisionnel. Rassurer le patient quant à la nature bénigne et résolutive de sa douleur. Donner des renseignements au patient au sujet des avantages de participer activement à son plan de soins en demeurant actif et en continuant de bouger. Mettre l'accent sur les traitements actifs plutôt que passifs. Prodiguer des soins d'une durée limitée. Ne pas fournir de traitements inefficaces ou expérimentaux. SECTION 4.1.4.1 ÉDUCATION STRUCTURÉE DES PATIENTS L'éducation structurée des patients vise à permettre aux personnes de prendre des décisions éclairées sur leurs comportements associés à leur santé. On entend par « éducation structurée » des interventions uniformisées comme des discussions préétablies, des dépliants ou des vidéos. Les interventions éducatives devraient commencer par une évaluation des connaissances de la personne à l'égard de sa blessure et de ses objectifs en matière de santé. Le contenu des interventions d'éducation structurée peut comprendre notamment le réconfort concernant le pronostic favorable des douleurs cervicales et des troubles concomitants de stade I et II, des conseils sur la reprise des activités normales, y compris le travail, des directives relatives aux exercices, des discussions sur la douleur anticipée, ainsi que sur son mécanisme, des discussions sur le pronostic, l'acquisition d'habiletés d’adaptation au stress, des discussions sur l'ergonomie en milieu de travail et des stratégies d'autogestion des soins ou l'état de santé général. FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 124 4.1.4 PRINCIPALES RECOMMANDATIONS À L'ÉGARD DE LA PRISE EN CHARGE DES DOULEURS CERVICALES ET DES TROUBLES CONCOMITANTS DE STADE I ET II PERSISTANTS Tableau 4.J : Éducation structurée des patients pour les douleurs cervicales et les troubles concomitants de stade I et II persistants Recommandation Fournir des renseignements sur la nature, la prise en charge et 4.1.4.1.1 l'évolution des douleurs cervicales et des troubles concomitants en tant que cadre de déploiement du programme de soins. 4.1.4.1.2 Envisager l'utilisation d'un programme d'éducation structurée des patients en complément à un programme de soins efficace axé sur le patient lui-même*. Référence : • Tableau des déterminants décisionnels et des données probantes pour les douleurs cervicales et les troubles concomitants – rapport 1 – annexe 2 * Le programme d'éducation structurée devrait chercher à formuler des conseils au patient pour qu'il demeure actif et à lui fournir du réconfort en tenant compte de ses attentes face au rétablissement. SECTION 4.1.4.2 EXERCICES On entend par « exercices » toute série de mouvements réalisés couramment ou à titre d'entraînement physique dont l'objectif est d'entraîner et de développer le corps afin de viser la promotion d'une bonne santé physique. Le traitement sous forme d'exercices comprend une grande variété de techniques que l'on retrouve dans le traitement des douleurs cervicales et la réadaptation liée à ce type de douleurs. FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 125 4.1.4 PRINCIPALES RECOMMANDATIONS À L'ÉGARD DE LA PRISE EN CHARGE DES DOULEURS CERVICALES ET DES TROUBLES CONCOMITANTS DE STADE I ET II PERSISTANTS Tableau 4.K : Exercices pour les douleurs cervicales et les troubles concomitants de stade I et II persistants Recommandation Fournir un programme d'exercices combinés supervisés* (exercices 4.1.4.2.1 de renforcement, d'amplitude du mouvement et de flexibilité). Le programme devrait être limité à un maximum de deux séances par semaine pendant 12 semaines. Fournir un programme d'exercices de chi kung** supervisés par un 4.1.4.2.2 moniteur accrédité. Le programme devrait être limité à un maximum de deux séances par semaine pendant 12 semaines. 4.1.4.2.3 Fournir un programme de yoga Iyengar*** supervisé par un professeur accrédité. Le programme devrait être limité à un maximum de neuf séances sur une période de neuf semaines. Ne pas fournir de programmes comprenant uniquement des 4.1.4.2.4 exercices de renforcement intenses supervisés en milieu clinique****. Référence : • Tableau des déterminants décisionnels et des données probantes pour les douleurs cervicales et les troubles concomitants – rapport 2 – annexe 2 * Les exercices combinés supervisés désignent un ensemble supervisé et normalisé d'exercices conçus pour soulager les douleurs cervicales persistantes comprenant des exercices actifs de rotation cervicale, de renforcement et de flexibilité. ** Les exercices de chi kung désignent des exercices modérés et ciblés pour l'esprit et le corps, qui visent à rétablir la circulation d'énergie chi et à favoriser la guérison. *** Le yoga Iyengar désigne un éventail de postures de yoga classiques adaptées par des modifications ou réalisées à l'aide d'appuis, destinées aux personnes ayant des problèmes de santé particuliers. **** Les exercices de renforcement intenses supervisés en milieu clinique désignent des séances supervisées en milieu clinique exécutées à haute fréquence pendant une courte période, intégrant des exercices de renforcement de résistance dynamique pour le cou et le haut du corps. SECTION 4.1.4.3 SOINS MULTIMODAUX Les soins multimodaux comprennent au moins deux modalités thérapeutiques distinctes, dispensées par des professionnels d'une ou plusieurs disciplines de la santé. FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 126 4.1.4.3 SOINS MULTIMODAUX Tableau 4.L : Soins multimodaux pour les douleurs cervicales et les troubles concomitants de stade I et II persistants Recommandation Envisager un maximum de six séances pendant huit semaines de 4.1.4.3.1 soins multimodaux comprenant des exercices* et de la thérapie manuelle**. La prestation de soins multimodaux pour les douleurs cervicales et les troubles concomitants de stade I et II persistants ne devrait être envisagée que si ces soins n'ont pas été prodigués pendant les trois premiers mois de traitement. Cependant, une deuxième série de soins pourrait être indiquée si le patient présente une amélioration importante et continue. Référence : • Tableau des déterminants décisionnels et des données probantes pour les douleurs cervicales et les troubles concomitants – rapport 3 – annexe 2 * On entend par « exercices » toute série de mouvements réalisés couramment ou à titre d'entraînement physique dont l'objectif est d'entraîner et de développer le corps afin de viser la promotion d'une bonne santé physique. Le traitement sous forme d'exercices comprend une grande variété de techniques que l'on retrouve dans le traitement des douleurs cervicales et la réadaptation liée à ce type de douleurs. Les interventions sous forme d'exercices pourraient comprendre des mouvements prescrits ayant pour but de modifier les résultats cliniques à l'égard des douleurs cervicales. ** On entend par « thérapie manuelle » les techniques qui comprennent l'application de traitements réalisés avec les mains et (ou) assistés mécaniquement, y compris la manipulation, la mobilisation et la traction. La manipulation est une impulsion ou une poussée rapide de faible amplitude à la limite de l'amplitude de mouvement passif d'une articulation ou près de cette limite. La mobilisation désigne un mouvement oscillatoire lent et de petite ou de grande amplitude dans les limites de l'amplitude de mouvement passif d'une articulation. Aux fins de la présente recommandation, la thérapie manuelle désigne une manipulation ou une mobilisation au niveau de la colonne cervicale et (ou) thoracique, selon ce qui est indiqué sur le plan clinique. SECTION 4.1.4.4 THÉRAPIE DES TISSUS MOUS La thérapie des tissus mous est une thérapie mécanique selon laquelle les muscles, les tendons et les ligaments font l'objet d'une pression et d'un pétrissage passifs avec les mains ou des dispositifs mécaniques. Elle comprend le massage de relaxation, le massage clinique, les mouvements de rééducation et la thérapie énergétique. FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 127 4.1.4.4 THÉRAPIE DES TISSUS MOUS Tableau 4.M : Thérapie des tissus mous pour les douleurs cervicales et les troubles concomitants de stade I et II persistants Recommandation Envisager jusqu'à dix séances de massage thérapeuthique sur une 4.1.4.4.1 période de dix semaines. Ce traitement devrait entraîner des bénéfices à court terme uniquement*. 4.1.4.4.2 Ne pas fournir de massage tension/contre-tension**. 4.1.4.4.3 Ne pas fournir de massage de relaxation***. Référence : • Tableau des déterminants décisionnels et des données probantes pour les douleurs cervicales et les troubles concomitants – rapport 4 – annexe 2 * Un massage clinique s'entend d'un groupe de thérapie des tissus mous ciblant les muscles dans des buts précis, tels que le soulagement de la douleur, le relâchement de spasmes musculaires ou l'augmentation de l'amplitude des mouvements. Le traitement par stimulation des points de déclenchement myofasciaux est un exemple de massage clinique. ** Un massage tension/contre-tension est une thérapie des tissus mous (massage clinique et rééducation des mouvements) dans lequel une pression est appliquée sur un muscle en positionnant le cou de manière à étirer légèrement le muscle. *** Un massage de relaxation désigne un ensemble de thérapies des tissus mous visant à détendre les muscles. L'effleurage, le pétrissage et le tapotement sont des exemples de techniques de massage de relaxation. SECTION 4.1.4.5 MODALITÉS PHYSIQUES PASSIVES Les modalités physiques passives comprennent deux catégories d'interventions : les interventions physico-chimiques et structurelles. Les modalités physico-chimiques utilisent un agent thermique ou électromagnétique pour agir sur le corps au niveau de la peau ou sous la peau. Les modalités structurelles comprennent des appareils et accessoires fonctionnels ou non fonctionnels. Les appareils et accessoires fonctionnels ont pour but d'aligner, de soutenir ou de faciliter indirectement par ailleurs le fonctionnement de la partie touchée. Les appareils et accessoires non fonctionnels visent à procurer un état de repos dans des positions anatomiques précises ou à prévenir les mouvements. FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 128 4.1.4.4 MODALITÉS PHYSIQUES PASSIVES Tableau 4.N : Modalités physiques passives pour les douleurs cervicales et les troubles concomitants de stade I et II persistants Recommandation Envisager jusqu'à 12 séances traitement au laser à faible intensité* 4.1.4.5.1 sur une période de quatre semaines (application continue ou par impulsion; longueur d'onde = 830 ou 904 nm). 4.1.4.5.2 Ne pas fournir de neurostimulation transcutanée**. 4.1.4.5.3 Ne pas fournir de diathermie pulsée à ondes courtes***. 4.1.4.5.4 Ne pas fournir d'intervention sous forme d'application de chaleur humide à la clinique. 4.1.4.5.5 Ne pas fournir d'électromyostimulation****. Référence : • Tableau des déterminants décisionnels et des données probantes pour les douleurs cervicales et les troubles concomitants – rapport 5 – annexe 2 * Le traitement au laser à faible intensité est l'application d'un faisceau lumineux cohérent (laser) sur une région afin de soulager la douleur locale ou de favoriser la guérison locale. ** La neurostimulation transcutanée est une modalité physique passive associée à la peau, qui nécessite au moins deux électrodes pour appliquer un courant électrique de faible intensité. Elle est habituellement utilisée dans le but de soulager la douleur. *** La diathermie pulsée à ondes courtes utilise l'énergie électromagnétique pour réchauffer les tissus sous-jacents, dans le but d'accélérer les étapes de réduction de l'inflammation et de guérison des tissus mous. **** L'électromyostimulation transmet des impulsions électriques aux muscles par des électrodes placées à la surface de la peau. SECTION 4.1.4.6 INTERVENTIONS PSHYCHOLOGIQUES Les interventions psychologiques sont des méthodes servant à traiter la détresse psychologique, les conséquences de blessures musculosquelettiques (comme la douleur) ou des troubles psychologiques principalement, mais pas exclusivement, au moyen de la communication verbale ou non verbale. Les interventions psychologiques peuvent être subdivisées de façon générale en plusieurs types d'orientations théoriques, notamment les thérapies psychodynamique, psychanalytique, comportementale/cognitivo-comportementale, la psychologie humaniste et existentielle, la thérapie familiale/systémique et des combinaisons de celles-ci. Les interventions psychologiques peuvent comprendre notamment des séances de psychoéducation en personne, des brochures/documents écrits comprenant un volet de psychoéducation, des interventions cognitivo-comportementales ou une auto-intervention psychologique orientée. FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 129 4.1.4.6 INTERVENTIONS PSYCHOLOGIQUES Tableau 4.O : Interventions psychologiques pour les douleurs cervicales et les troubles concomitants de stade I et II persistants Recommandation Ne pas offrir uniquement un cours de relaxation pour réduire 4.1.4.6.1 l'intensité de la douleur ou soigner une déficience. Référence : • Tableau des déterminants décisionnels et des données probantes pour les douleurs cervicales et les troubles concomitants – rapport 7 – annexe 2 SECTION 4.1.4.7 ACUPUNCTURE L'acupuncture est une technique thérapeutique qui utilise une mince aiguille métallique afin de piquer la peau pour stimuler des points précis. Il existe diverses techniques d'acupuncture, tout comme on a recours à d'autres types de stimulation en combinaison avec des aiguilles ou à la place de celles-ci. Les traitements d'acupuncture comprennent l'implantation d'aiguilles sur le corps, la moxibustion, l'électropuncture, l'acupuncture au laser, l'acupuncture sur microsystèmes et l'acupression. Tableau 4.P : Acupuncture pour les douleurs cervicales et les troubles concomitants de stade I et II persistants Recommandation Ne pas fournir d'électroacupuncture*. 4.1.4.7.1 Référence : • Tableau des déterminants décisionnels et des données probantes pour les douleurs cervicales et les troubles concomitants – rapport 6 – annexe 2 * L'électroacupuncture désigne la stimulation électrique de points d'acupuncture au moyen d'aiguilles d'acupuncture ou d'électrothérapie appliquée sur la peau. SECTION 4.1.4.8 MÉDICAMENTS Nos examens ont porté sur l'efficacité de trois catégories de médicaments : les analgésiques, les antiinflammatoires non stéroïdiens (AINS) et les relaxants musculaires. Les analgésiques sont des médicaments qu'on utilise pour réduire ou soulager la douleur sans bloquer la transmission de l'influx nerveux, qui modifie considérablement la perception sensorielle ou entraîne une perte de conscience. L'acétaminophène est un exemple d'analgésique non opioïde. Les AINS sont des médicaments qui bloquent l'action des cyclo-oxygénases (Cox1 et [ou] Cox2) pour contribuer à réduire l'inflammation. Les relaxants musculaires couvrent une vaste gamme de médicaments aux structures chimiques et aux mécanismes d'action différents qui se classent dans trois catégories selon leur action le long de l'axe motricité volontaire-muscles squelettiques : les découpleurs musculaires, les bloquants neuromusculaires et les spasmolytiques. FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 130 4.1.4.8 MÉDICAMENTS Tableau 4.Q : Médicaments pour les douleurs cervicales et les troubles concomitants de stade I et II persistants Envisager l'utilisation d'anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS)*. Recommandation 4.1.4.8.1 4.1.4.8.2 Ne pas fournir d'injections de toxine botulinique. Références : • Tableau des déterminants décisionnels et des données probantes pour l'examen systématique des relaxants musculaires pour les douleurs cervicales et les troubles concomitants – rapport 11 – annexe 2 • Tableau des déterminants décisionnels et des données probantes pour l'examen systématique des analgésiques non opioïdes pour les douleurs cervicales et les troubles concomitants – rapport 9 – annexe 2 • Tableau des déterminants décisionnels et des données probantes pour l'examen systématique des anti-inflammatoires non stéroïdiens pour les douleurs cervicales et les troubles concomitants – rapport 10 – annexe 2 * Les données probantes indiquent que l'analgésie est le principal bénéfice thérapeutique des relaxants musculaires et des AINS. Le soulagement de la douleur doit être apparent pendant la période initiale d'utilisation; en l'absence de bénéfices thérapeutiques, il est déconseillé de poursuivre l'utilisation. Il n'existe aucune preuve de différence d'efficacité des divers médicaments de chaque classe. Rien ne prouve non plus que toute combinaison de ces médicaments procure un bénéfice supplémentaire. L'utilisation de ces classes de médicaments peut entraîner des effets indésirables potentiellement importants. Enfin, le premier « palier » des non-opioïdes de l'échelle analgésique comprend les AINS, les relaxants musculaires et l'acétaminophène (VARGAS-SCHAFFER, G. « L’échelle analgésique de l’OMS convient-elle toujours? Vingt-quatre années d’expérience », Médecin de famille canadien, vol. 56 [juin 2010]). Toutefois, comme les données probantes n'indiquent pas que l'acétaminophène est un analgésique efficace pour les douleurs cervicales et les troubles concomitants ou les lombalgies, son utilisation est déconseillée. FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 131 SECTION 4.2 PRISE EN CHARGE DES DOULEURS CERVICALES ET DES TROUBLES CONCOMITANTS DE STADE III Guide de référence rapide – Prise en charge des douleurs cervicales et des troubles concomitants de stade III Symptômes ≤ 3 mois après la collision Symptômes > 3 mois après la collision Pour toutes les personnes blessées qui souffrent de douleurs cervicales et de troubles concomitants de stade III : éliminer les facteurs de risque relatifs aux pathologies gravesa; évaluer les facteurs qui retardent le rétablissement : antécédents de douleurs cervicales et de troubles concomitants liés à une collision, âge plus avancé, niveaux élevés de douleur initiale, facteurs psychologiques ultérieurs à l'accident (faibles attentes concernant le rétablissement, humeur dépressive, anxiété ou peur concernant la douleur, kinésiophobie, trouble de stress aigu [symptômes ≤ 4 semaines après la blessure], trouble de stress post-traumatique [symptômes ˃ 4 semaines], niveaux élevés de frustration ou de colère concernant la douleur, adaptation passive); fournir des renseignements sur la nature, la prise en charge et l'évolution des douleurs cervicales et des troubles concomitants en tant que cadre de déploiement d'un programme de soins; effectuer une évaluation continue de l'amélioration ou de l'aggravation/l'évolution des symptômes pendant l'intervention et aiguiller la personne en conséquence; réévaluer et surveiller la présence d'un trouble de stress aigu, d'un trouble de stress post-traumatique, d'une kinésiophobie, d'une adaptation passive, de dépression, d'anxiété, de colère, de frustration et de peur; donner son congé à la personne blessée à tout moment approprié au cours de l'intervention et du rétablissement. À la suite d'une décision prise conjointement par le patient et le fournisseur de soins, les interventions thérapeutiques ci-dessous sont recommandéesb, c. 1) Éducation structurée, réconfort 2) Exercices de renforcement progressif supervisé du cou Veuillez consulter la recommandation particulière pour plus de détails sur le traitement (section 4.2.3). Interventions proscritesd : • collet cervical; • uniquement de l'éducation structurée au patient, sous forme verbale ou écrite; • traitement au laser à faible intensité; • traction intermittente. Consulter un médecin pour évaluer la pertinence d'un examen approfondi des déficits neurologiquesb, c. * Aucune preuve admissible de soulagement efficace des douleurs cervicales et des troubles concomitants de stade III persistants Intervention proscrited : • collet cervical. Résultat : Personne rétablie → Donner congé. Amélioration (disparition des signes neurologiques) → Consulter le cheminement clinique pour la prise en charge des douleurs cervicales et des troubles concomitants de stade I et II. Rétablissement incomplet → Consulter un médecin. Évolution importante des symptômes ou manifestation d'une pathologie grave (apparition ou aggravation de symptômes physiques, mentaux ou psychologiques) → Consulter un médecin. a Facteurs de risque relatifs aux pathologies graves (aussi appelés « signaux d'alerte ») : cancer (antécédents de cancer, perte de poids inexpliquée, douleur nocturne, âge > 50 ans), infection vertébrale (fièvre, consommation de drogues par voie intraveineuse, infection récente), fractures ostéoporotiques (antécédents d'ostéoporose, utilisation de corticostéroïdes, âge plus avancé), fracture traumatique (présence des critères de la Règle canadienne concernant la radiographie de la colonne cervicale), myélopathie – déficits neurologiques progressifs/graves (raideur et douleur dans le cou et la nuque, douleur et faiblesse aux bras, changements sensoriels aux membres inférieurs, faiblesse motrice et atrophie, hyper-réflexivité, démarche spasmodique), dissection de l'artère vertébrale / carotide (apparition soudaine et intense de céphalées ou de cervicalgie), hémorragie cérébrale / lésion expansive (apparition soudaine et intense de céphalées), arthrite inflammatoire (raideur matinale, enflure à plusieurs articulations). b Cette ligne directrice ne couvre pas les interventions pour lesquelles il manque des données probantes relatives à l'efficacité. c L'ordre d'énumération des interventions ne rend pas compte d'une efficacité supérieure. d S'appuie sur des données démontrant l'absence de bénéfices pour les patients. FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 132 SECTION 4.2.1 CHEMINEMENT CLINIQUE POUR LES DOULEURS CERVICALES ET LES TROUBLES CONCOMITANTS DE STADE III D'APPARITION RÉCENTE (0 À 3 MOIS APRÈS LA COLLISION) Le cheminement clinique est présenté à la figure 4.3. Dès le premier contact, les professionnels de la santé devront informer leurs patients et les rassurer sur le fait que la plupart des personnes se remettent des douleurs au cou et aux bras dans les premiers mois suivant l'apparition des symptômes. Les patients amélioreront beaucoup leur rétablissement s'ils participent activement à leurs soins. Les soins cliniques ont pour but d'accélérer le rétablissement en soulageant la douleur et en améliorant la fonction. Le cheminement clinique recommandé pour les trois premiers mois de soins des douleurs cervicales et des troubles concomitants de stade III est décrit ci-dessous. Évaluer le patient et classer les douleurs cervicales et les troubles concomitants Procédez à une évaluation clinique appropriée pour éliminer la possibilité que les symptômes soient causés par de graves pathologies structurelles ou d'autres types. Les fractures et les dislocations de la colonne peuvent être exclues au moyen de la Règle canadienne concernant la radiographie de la colonne cervicale (voir l'annexe 4.A). La présence d'un facteur de risque relatif aux pathologies graves (également appelé « signaux d'alerte ») décelée pendant l'anamnèse et l'examen physique justifie un examen approfondi et un aiguillage vers le professionnel de la santé approprié*. Cependant, une fois que la présence d'une pathologie a été écartée, le patient devrait être traité conformément au cheminement clinique indiqué pour les douleurs cervicales et les troubles concomitants. Évaluez les signes neurologiques (réflexes tendineux profonds amoindris, faiblesse musculaire ou déficiences sensorielles). Déterminez si les douleurs cervicales et les troubles concomitants sont de stade III (voir le tableau 4.A). Les patients ne présentant aucun signe neurologique devraient être pris en charge en vertu du « Cheminement clinique pour la prise en charge des douleurs cervicales et des troubles concomitants de stade I et II » (voir la section 4.1). Évaluer les facteurs pronostiques Évaluez les facteurs pronostiques liés à un retard dans le rétablissement. La plupart des patients guérissent de leur blessure. On s'attend à ce que les patients souffrant de douleurs cervicales et de troubles concomitants de stade I soient ceux qui se rétablissent le plus rapidement, tandis que la guérison devrait être la plus longue chez les patients qui présentent des douleurs cervicales et des troubles concomitants de stade III. Cependant, les patients qui présentent les facteurs pronostiques suivants peuvent présenter un risque accru de retard de rétablissement : • antécédents de douleurs cervicales et de troubles concomitants liés à une collision routière; FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 133 4.2.1 CHEMINEMENT CLINIQUE POUR LES DOULEURS CERVICALES ET LES TROUBLES CONCOMITANTS DE STADE III D'APPARITION RÉCENTE (0 À 3 MOIS APRÈS LA COLLISION) • • • âge plus avancé; niveaux élevés de douleur initiale; facteurs psychologiques ultérieurs à la collision : • faibles attentes concernant le rétablissement; • humeur dépressive, sentiments de dépression concernant la douleur; • anxiété ou peur concernant la douleur, kinésiophobie ou fait d'éviter les activités par crainte de ressentir de la douleur; • symptômes de trouble de stress aigu (les symptômes se sont manifestés dans les quatre semaines suivant la blessure) ou trouble de stress post-traumatique (les symptômes durent au moins un mois); • niveaux élevés de frustration ou de colère concernant la douleur; • adaptation passive. Des exemples de questions ou d'outils recommandés pour évaluer les facteurs pronostiques associés à un retard dans le rétablissement sont fournis à l'annexe 4.B. Fournir des renseignements et du réconfort au patient Élaborez un plan de soins axé sur le patient en partenariat avec ce dernier. Les professionnels de la santé doivent fournir du réconfort aux patients en leur disant que leur cou ne présente aucune pathologie structurelle ou progressive grave (douleurs cervicales et troubles concomitants de stade IV). Si des facteurs pronostiques associés à un mauvais rétablissement sont présents, ils doivent être pris en compte. Les soins devraient commencer par des renseignements et du réconfort quant au fait que les douleurs cervicales et les troubles concomitants de stade III sont de nature bénigne et résolutive. Le patient devrait également être renseigné sur l'importance de demeurer actif. Cela est encore plus important lorsque le patient a de faibles attentes quant à son rétablissement. Il est également important de fournir du réconfort au patient en lui disant qu'il est normal de ressentir de l'anxiété, de la détresse ou de la colère à la suite d'une collision routière. Si le patient présente ces symptômes ou affiche ces émotions, le professionnel de la santé devrait écouter ses préoccupations, discuter avec lui et modifier le plan de soins en conséquence. Prodiguer les soins cliniques Le plan de soins vise à promouvoir l'activité grâce à des exercices et à des interventions cliniques qui favorisent la disparition des symptômes et le rétablissement des fonctions. À la suite d'une décision prise conjointement par le patient et le fournisseur de soins, les interventions thérapeutiques cidessous sont recommandées. FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 134 4.2.1 CHEMINEMENT CLINIQUE POUR LES DOULEURS CERVICALES ET LES TROUBLES CONCOMITANTS DE STADE III D'APPARITION RÉCENTE (0 À 3 MOIS APRÈS LA COLLISION) • • Éducation structurée (conseiller de rester actif), réconfort. Exercices de renforcement progressif du cou supervisés, complétés par des exercices à domicile et de l'acétaminophène ou un anti-inflammatoire non stéroïdien. Il est important que le professionnel de la santé encourage le patient à participer à ses soins en effectuant tous les jours des étirements du cou à domicile. Les interventions qui ne sont pas recommandées comprennent ce qui suit : • • • • collet cervical; uniquement de l'éducation structurée au patient, sous forme verbale ou écrite; traitement au laser à faible intensité; traction intermittente. Discutez des risques et des avantages du plan de soins avec le patient. Réévaluer et adopter le plan d'action indiqué Réévaluez le patient à chaque visite afin de déterminer si des soins supplémentaires s'avèrent nécessaires ou si son état se détériore. Les patients devraient recevoir leur congé dès qu'ils déclarent une amélioration importante ou un rétablissement. On recommande aux professionnels de la santé de poser la question d'auto-évaluation suivante au patient pour évaluer son rétablissement : « À quel point vous sentez-vous rétabli de vos blessures? » Les choix de réponse comprennent ce qui suit : 1) je me sens totalement mieux, 2) je me sens beaucoup mieux, 3) je me sens légèrement mieux, 4) il n'y a aucun changement, 5) je me sens un peu moins bien, 6) je me sens beaucoup moins bien, 7) je ne me suis jamais senti aussi mal. Les patients qui disent se sentir « totalement mieux » ou « beaucoup mieux » doivent être considérés comme rétablis. Les patients qui ne se sont pas rétablis devraient suivre le cheminement clinique indiqué dans la ligne directrice*. _______________________________ * L'utilisation d'un instrument valide et fiable propre à l'état du patient (p. ex., l'indice d'invalidité du cou) est encouragée, mais cet outil ne devrait pas servir à évaluer le rétablissement global. FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 135 4.2.1 CHEMINEMENT CLINIQUE POUR LES DOULEURS CERVICALES ET LES TROUBLES CONCOMITANTS DE STADE III D'APPARITION RÉCENTE (0 À 3 MOIS APRÈS LA COLLISION) Les patients dont l'état s'améliore et qui ne signalent plus de douleurs aux bras, mais qui ressentent toujours des douleurs cervicales devraient être pris en charge en vertu du « Cheminement clinique pour la prise en charge des douleurs cervicales et des troubles concomitants de stade I et II » (voir la section 4.1). Les patients dont les symptômes se sont aggravés et ceux qui présentent de nouveaux symptômes physiques, mentaux ou psychologiques devraient être orientés vers un médecin en vue d'une évaluation plus approfondie à n'importe quel moment pendant leurs soins. Les patients qui présentent encore des signes neurologiques après les trois premiers mois de soins devraient être orientés vers un médecin en vue d'une évaluation plus approfondie. Tableau 4.B : Facteurs de risque relatifs aux pathologies graves (signaux d'alerte) pour les douleurs cervicales Causes possibles Facteurs de risque relatifs aux pathologies graves décelés pendant l'anamnèse ou l'examen physique* • Présence des critères de la Règle canadienne Fracture et dislocation concernant la radiographie de la colonne cervicale Cancer • Antécédents de cancer • Perte de poids inexpliquée • Douleur nocturne • Âge > 50 ans Infection vertébrale • Fièvre • Consommation de drogues par voie intraveineuse • Infection récente Fractures ostéoporotiques • Antécédents d'ostéoporose • Utilisation de corticostéroïdes • Âge plus avancé Myélopathie – déficits neurologiques • Raideur et douleur dans le cou et la nuque progressifs/graves • Douleur et faiblesse aux bras • Changements sensoriels aux membres inférieurs • Faiblesse motrice et atrophie • Hyper-réflexivité • Démarche spasmodique Dissection de l'artère vertébrale / • Apparition soudaine et intense de céphalées ou de carotide cervicalgie Hémorragie cérébrale / lésion expansive • Apparition soudaine et intense de céphalées Arthrite inflammatoire • Raideur matinale • Enflure à plusieurs articulations * Cette liste de facteurs de risque relatifs aux pathologies graves a été créée à partir des articles évalués par les pairs fournis ci-dessous, et non à partir d'un examen systématique de la documentation portant sur les « signaux d'alerte ». FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 136 CHOU, R., A. Qaseem, S. Snow, D. Casey, J. T. Cross, P. Shekelle et D. K. Owens pour le Clinical Efficacy Assessment Subcommittee de l'American College of Physicians et l'American College of Physicians/American Pain Society Low Back Pain Guidelines Panel. « Diagnosis and Treatment of Low Back Pain: A Joint Clinical Practice Guideline from the American College of Physicians and the American Pain Society », Ann. Intern. Med., vol. 147 (2007), pp. 478 à 491. DOWNIE, A., C. M. Williams, N. Henschke, M. J. Hancock, R. W. J. G. Ostelo, H. C. de Vet, P. Macaskill, L. Irwig, M. W. van Tulder, B. W. Koes et C. G. Maher. « Red flags to screen for malignancy and fracture in patients with low back pain: systematic review », BMJ, o vol. 347, n f7095 (2013), p. 75. doi: 10.1136/bmj.f7095 NORDIN, M., E. J. Carragee, S. Hogg-Johnson, S. Schecter Weiner, E. L. Hurwitz, P. M. Peloso, J. Guzman, G. van der Velde, L. J. Carroll, L. W. Holm, P. Côté, J. D. Cassidy et S. Haldeman. « Assessment of neck pain and its associated disorders: results of the Bone and Joint o Decade 2000-2010 Task Force on Neck Pain and its Associated Disorders », Spine, vol. 33, n 4S (2008), pp. S101 à S122. FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 137 SECTION 4.2.2 CHEMINEMENT CLINIQUE POUR LES DOULEURS CERVICALES ET LES TROUBLES CONCOMITANTS DE STADE III (4 À 6 MOIS APRÈS LA COLLISION) Le cheminement clinique est présenté à la figure 4.3. Les patients qui présentent encore des signes neurologiques et une déficience plus de trois mois après la blessure devraient être orientés vers un médecin en vue d'une évaluation plus approfondie des déficits neurologiques. Figure 4.3 : Cheminement clinique pour la prise en charge des douleurs cervicales et des troubles concomitants de stade III 1 Personnes blessées dans une collision routière qui ressentent des douleurs cervicales. 2 Effectuer une évaluation clinique appropriée. Facteurs de risque des pathologies graves ou des douleurs cervicales et des troubles concomitants de stade IVa? 4 3 Consulter un médecin. Oui Non 7 6 5 Douleurs cervicales et troubles concomitants de b stade III Non Douleurs cervicales et troubles concomitants de stade I ou II Consulter le cheminement clinique pour la prise en charge des douleurs cervicales et des troubles concomitants de stade I et II. Oui 9 Facteurs pronostiques défavorablec? 8 Oui Non Cibler les facteurs pronostiques modifiables. 10 Fournir des renseignements sur la nature, la prise en charge et l'évolution des douleurs cervicales et des troubles concomitants de stade III en tant que cadre de déploiement d'un programme de soins. 12 Symptômes ≤ 3 mois? 11 Non Symptômes ˃ 3 mois Oui FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 138 13 14 o Consulter un médecin pour évaluer la pertinence d'un examen approfondi des déficits neurologiquesb, d. À la suite d'une décision prise conjointement par le patient et le fournisseur de soins, les interventions thérapeutiques ci-dessous sont recommandéesb, d, e. 1) Éducation structurée, réconfort 2) Exercices de renforcement progressif supervisé du cou Intervention proscritef : o collet cervical. Veuillez consulter la recommandation particulière pour plus de détails sur le traitement (section 4.2.3). Interventions proscritesf : uniquement de l'éducation structurée au patient, sous forme verbale ou écrite; traitement au laser à faible intensité; traction intermittente; collet cervical. 16 15 Réévaluer et surveiller la présence d'un trouble de stress aigu, d'un trouble de stress post-traumatique, d'une kinésiophobie, d'une adaptation passive, de dépression, d'anxiété, de colère, de frustration et de peur. Réévaluer et surveiller la présence d'un trouble de stress aigu, d'un trouble de stress post-traumatique, d'une kinésiophobie, d'une adaptation passive, de dépression, d'anxiété, de colère, de frustration et de peur. 18 La personne blessée est-elle rétablie? 17 Oui Congé Non Y a-t-il des signes 19 neurologiques, une évolution importante des symptômes ou la manifestation d'une pathologie grave? 20 Oui Consulter un médecin. Non 21 Consulter le cheminement clinique pour la prise en charge des douleurs cervicales et des troubles concomitants de stade I et II. a Facteurs de risque relatifs aux pathologies graves (aussi appelés « signaux d'alerte ») : cancer (antécédents de cancer, perte de poids inexpliquée, douleur nocturne, âge > 50 ans), infection vertébrale (fièvre, consommation de drogues par voie intraveineuse, infection récente), fractures ostéoporotiques (antécédents d'ostéoporose, utilisation de corticostéroïdes, âge plus avancé), fracture traumatique (présence des critères de la Règle canadienne concernant la radiographie de la colonne cervicale), myélopathie – déficits neurologiques progressifs/graves (raideur et douleur dans le cou et la nuque, douleur et faiblesse aux bras, changements sensoriels aux membres inférieurs, faiblesse motrice et atrophie, hyper-réflexivité, démarche spasmodique), dissection de l'artère vertébrale/carotide (apparition soudaine et intense de céphalées ou de cervicalgie), hémorragie cérébrale / lésion expansive (apparition soudaine et intense de céphalées), arthrite inflammatoire (raideur matinale, enflure à plusieurs articulations). b Effectuer une évaluation continue de l'amélioration ou de l'aggravation/l'amélioration des symptômes pendant l'intervention et aiguiller la personne en conséquence. c Évaluer les facteurs qui retardent le rétablissement : antécédents de douleurs cervicales et de troubles concomitants liés à une collision, âge plus avancé, niveaux élevés de douleur initiale, facteurs psychologiques ultérieurs à l'accident (faibles attentes concernant le rétablissement, humeur dépressive, anxiété ou peur concernant la douleur, kinésiophobie, trouble de stress aigu [symptômes ≤ 4 semaines après la blessure], trouble de stress post-traumatique [symptômes ˃ 4 semaines], niveaux élevés de frustration ou de colère concernant la douleur, adaptation passive). d Cette ligne directrice ne couvre pas les interventions pour lesquelles il manque des données probantes relatives à l'efficacité. e L'ordre d'énumération des interventions ne rend pas compte d'une efficacité supérieure. f S'appuie sur des données probantes démontrant l'absence de bénéfices pour les patients. FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 139 SECTION 4.2.3 PRINCIPALES RECOMMANDATIONS À L'ÉGARD DE LA PRISE EN CHARGE DES DOULEURS CERVICALES ET DES TROUBLES CONCOMITANTS DE STADE III D'APPARITION RÉCENTE La présente section résume les principales recommandations relatives à la prise en charge des douleurs cervicales et des troubles concomitants de stade III pour les trois premiers mois suivant la collision. Le libellé des recommandations est conforme à la directive du National Institute for Health and Care Excellence (NICE). Les recommandations commençant par « fournir » indiquent que, selon les données probantes, une intervention est associée à des résultats supérieurs à ceux obtenus avec les autres interventions, avec l'utilisation d'un placebo ou d'une intervention fictive ou en l'absence d'intervention. Le libellé « envisager » indique qu'une intervention est aussi efficace qu'une autre. Le libellé « ne pas fournir » indique que, selon les données probantes, une intervention n'apporte aucun avantage aux patients. Une explication détaillée du libellé des recommandations est présentée à la section 2.5.2.4 du présent rapport. • • • • • Prodiguer les soins en partenariat avec le patient. Faire participer le patient à la planification des soins et au processus décisionnel. Rassurer le patient quant à la nature bénigne et résolutive de sa douleur. Donner des renseignements au patient au sujet des avantages de participer activement à son plan de soins en demeurant actif et en continuant de bouger. Mettre l'accent sur les traitements actifs plutôt que passifs. Mettre en place un programme de soins d'une durée limitée. Ne pas fournir de traitements inefficaces ou expérimentaux. SECTION 4.2.3.1 ÉDUCATION STRUCTURÉE DES PATIENTS L'éducation structurée des patients vise à permettre aux personnes de prendre des décisions éclairées sur leurs comportements associés à leur santé. On entend par « éducation structurée » des interventions uniformisées comme des discussions préétablies, des dépliants ou des vidéos. Les interventions éducatives devraient commencer par une évaluation des connaissances de la personne à l'égard de sa blessure et de ses objectifs en matière de santé. Le contenu des interventions d'éducation structurée peut comprendre notamment le réconfort concernant le pronostic favorable de la plupart des douleurs cervicales et des troubles concomitants de stade III, des conseils sur la reprise des activités normales, y compris le travail, des directives relatives aux exercices, des discussions sur la douleur anticipée, ainsi que sur son mécanisme, des discussions sur le pronostic, l'acquisition d'habiletés d’adaptation au stress, des discussions sur l'ergonomie en milieu de travail et des stratégies d'autogestion des soins ou l'état de santé général. FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 140 4.2.3.1 ÉDUCATION STRUCTURÉE DES PATIENTS Tableau 4.R : Éducation structurée des patients pour les douleurs cervicales et les troubles concomitants de stade III d'apparition récente Recommandation Fournir des renseignements sur la nature, la prise en charge et 4.2.3.1.1 l'évolution des douleurs cervicales et des troubles concomitants en tant que cadre de déploiement du programme de soins. 4.2.3.1.2 Envisager l'utilisation d'un programme d'éducation structurée des patients en complément à un programme de soins efficace axé sur le patient lui-même*. 4.2.3.1.3 Ne pas fournir uniquement de l'éducation structurée au patient, sous forme verbale ou écrite. Référence : • Tableau des déterminants décisionnels et des données probantes pour les douleurs cervicales et les troubles concomitants – rapport 1 – annexe 2 * Le programme d'éducation structurée devrait chercher à formuler des conseils au patient pour qu'il demeure actif et à lui fournir du réconfort en tenant compte de ses attentes face au rétablissement. SECTION 4.2.3.2 EXERCICES On entend par « exercices » toute série de mouvements réalisés couramment ou à titre d'entraînement physique dont l'objectif est d'entraîner et de développer le corps afin de viser la promotion d'une bonne santé physique. Le traitement sous forme d'exercices comprend une grande variété de techniques que l'on retrouve dans le traitement des douleurs cervicales et la réadaptation liée à ce type de douleurs. Table 4.S : Exercices pour les douleurs cervicales et les troubles concomitants de stade III d'apparition récente Envisager deux séances d'exercices de renforcement progressif Recommandation supervisé du cou par semaine pendant six semaines*. 4.2.3.2.1 Référence : • Tableau des déterminants décisionnels et des données probantes pour les douleurs cervicales et les troubles concomitants – rapport 2 – annexe 2 * Les exercices de renforcement progressif du cou désignent les exercices normalisés visant à renforcer les muscles du cou en surface et en profondeur. Le programme d'exercices à domicile qui comprend des exercices quotidiens de mobilisation, de renforcement et de relaxation, peut être complété par une prise d'acétaminophène ou d'un anti-inflammatoire non stéroïdien. Voir l'annexe 4.C pour obtenir une description détaillée du programme d'exercices. FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 141 SECTION 4.2.3.3 MODALITÉS PHYSIQUES PASSIVES Les modalités physiques passives comprennent deux catégories d'interventions : les interventions physico-chimiques et structurelles. Les modalités physico-chimiques utilisent un agent thermique ou électromagnétique pour agir sur le corps au niveau de la peau ou sous la peau. Les modalités structurelles comprennent des appareils et accessoires fonctionnels ou non fonctionnels. Les appareils et accessoires fonctionnels ont pour but d'aligner, de soutenir ou de faciliter indirectement par ailleurs le fonctionnement de la partie touchée. Les appareils et accessoires non fonctionnels visent à procurer un état de repos dans des positions anatomiques précises ou à prévenir les mouvements. Tableau 4.T : Modalités physiques passives pour les douleurs cervicales et les troubles concomitants de stade III d'apparition récente Recommandation Ne pas fournir de collet cervical. 4.2.3.3.1 4.2.3.3.2 Ne pas fournir de traitement au laser à faible intensité*. Référence : • Tableau des déterminants décisionnels et des données probantes pour les douleurs cervicales et les troubles concomitants – rapport 5 – annexe 2 * Le traitement au laser à faible intensité est l'application d'un faisceau lumineux cohérent (laser) sur une région afin de soulager la douleur locale ou de favoriser la guérison locale. SECTION 4.2.3.4 THÉRAPIE MANUELLE On entend par « thérapie manuelle » les techniques qui comprennent l'application de traitements réalisés avec les mains et (ou) assistés mécaniquement, y compris la manipulation, la mobilisation et la traction. Tableau 4.U : Thérapie manuelle pour les douleurs cervicales et les troubles concomitants de stade III d'apparition récente Recommandation Ne pas fournir de traction*. 4.2.3.4.1 Référence : • Tableau des déterminants décisionnels et des données probantes pour les douleurs cervicales et les troubles concomitants – rapport 8 – annexe 2 * La traction s'entend de l'application manuelle ou assistée mécaniquement d'une force de distension intermittente ou continue. FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 142 SECTION 4.2.4 PRINCIPALES RECOMMANDATIONS À L'ÉGARD DE LA PRISE EN CHARGE CLINIQUE DES DOULEURS CERVICALES ET DES TROUBLES CONCOMITANTS DE STADE III PERSISTANTS Le libellé des recommandations est conforme à la directive du National Institute for Health and Care Excellence (NICE). Les recommandations commençant par « fournir » indiquent que, selon les données probantes, une intervention est associée à des résultats supérieurs à ceux obtenus avec les autres interventions, avec l'utilisation d'un placebo ou d'une intervention fictive ou en l'absence d'intervention. Le libellé « envisager » indique qu'une intervention est aussi efficace qu'une autre. Le libellé « ne pas fournir » indique que, selon les données probantes, une intervention n'apporte aucun avantage aux patients. Une explication détaillée du libellé des recommandations est présentée à la section 2.5.2.4 du présent rapport. • Les patients qui souffrent de déficits neurologiques (réflexes tendineux profonds amoindris, faiblesse musculaire ou déficiences sensorielles) trois mois après avoir subi leur blessure devraient être orientés vers un médecin en vue d'une évaluation plus approfondie. SECTION 4.2.4.1 MODALITÉS PHYSIQUES PASSIVES Les modalités physiques passives comprennent deux catégories d'interventions : les interventions physico-chimiques et structurelles. Les modalités physico-chimiques utilisent un agent thermique ou électromagnétique pour agir sur le corps au niveau de la peau ou sous la peau. Les modalités structurelles comprennent des appareils et accessoires fonctionnels ou non fonctionnels. Les appareils et accessoires fonctionnels ont pour but d'aligner, de soutenir ou de faciliter indirectement par ailleurs le fonctionnement de la partie touchée. Les appareils et accessoires non fonctionnels visent à procurer un état de repos dans des positions anatomiques précises ou à prévenir les mouvements. Tableau 4.V : Modalités physiques passives pour les douleurs cervicales et les troubles concomitants de stade III persistants Ne pas fournir de collet cervical. Recommandation 4.2.4.1.1 Référence : • Tableau des déterminants décisionnels et des données probantes pour les douleurs cervicales et les troubles concomitants – rapport 5 – annexe 2 FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 143 Annexe 4.A RÈGLE CANADIENNE CONCERNANT LA RADIOGRAPHIE DE LA COLONNE CERVICALE Règle canadienne concernantconcernant la radiographie la colonne cervicale Règle canadienne lade radiographie Pour les patients éveillés (échelle de Glascow = 15) et stables souffrant d'un traumatisme et de la colonne cervicale présentant possiblement une blessure à la colonne cervicale 1. Facteur de risque élevé nécessitant une radiographie? Âge ≥ 65 ans ou mécanisme dangereux* ou paresthésie aux extrémités Oui Non 2. Facteur de risque faible permettant une évaluation sécuritaire de l'amplitude des mouvements? Simple collision arrière impliquant des véhicules** ou position assise aux SU ou ambulatoire en tout temps ou apparition différée de douleurs cervicales*** ou absence de douleur à la pression au milieu de la colonne cervicale Oui 3. Peut tourner le cou activement? 45° vers la gauche et la droite Capable Aucune radiographie Non Radiographie Incapable * Mécanisme dangereux - Chute d'une hauteur ≥ 3 pieds / 5 marches - Charge axiale à la tête, p. ex., plongeon - Collision impliquant des véhicules à haute vitesse (> 100 km/h), tonneau, éjection - Véhicules de plaisance motorisés - Collision en bicyclette ** Les incidents ci-dessous ne constituent pas une simple collision arrière impliquant des véhicules. - Patient poussé dans la circulation - Patient frappé par un autobus / poids lourd - Tonneau - Patient frappé par un véhicule roulant à haute vitesse *** Apparition différée - Apparition non immédiate des douleurs cervicales Adoptée avec l'autorisation de Stiell et coll. « The Canadian C-Spine Rule for Radiography in Alert and Stable Trauma Patients », JAMA, vol. 286, n° 15 (2001), pp. 1841 à 1848. doi:10.1001/jama.286.15.1841 FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 144 Annexe 4.B EXEMPLE DE QUESTIONS OU D'OUTILS VISANT À ÉVALUER LES FACTEURS PRONOSTIQUES ASSOCIÉS À UN RETARD DANS LE RÉTABLISSEMENT Voici des exemples de mesures pouvant être utiles. Il ne s'agit pas d'une liste exhaustive de mesures. A.1 Faibles attentes concernant le rétablissement • Croyez-vous que votre blessure… a) guérira bientôt; b) guérira lentement; c) ne guérira jamais; d) ne sais pas. A.2 Humeur dépressive, sentiments de dépression concernant la douleur • Questionnaire sur la santé du patient (PHQ-9) • Échelle de dépression CES-D révisée du Center for Epidemiologic Studies • Échelle de dépression HAD (Hospital Anxiety and Depression) • Inventaire de dépression de Beck-II A.3 Anxiété ou peur concernant la douleur, kinésiophobie ou fait d'éviter les activités par crainte de ressentir de la douleur • Échelle de kinésiophobie de Tampa • Échelle de peur et d'évitement de la douleur A.4 Symptômes de trouble de stress aigu (les symptômes se sont manifestés dans les quatre semaines suivant la blessure) ou trouble de stress post-traumatique (les symptômes durent au moins un mois) • Échelle de l'effet des événements révisée • Questionnaire de dépistage du traumatisme A.5 Niveaux élevés de frustration ou de colère concernant la douleur • Question autonome comme : Quel est votre niveau de frustration (colère) au sujet de votre douleur? (0 signifie une absence de frustration/colère, 10 signifie aussi frustré/fâché que vous pouvez l'imaginer) A.6 Adaptation passive • Échelle d'adaptation passive de l'inventaire de gestion de la douleur • Échelle des pensées catastrophiques liées à la douleur FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 145 Annexe 4.C EXERCICES DE RENFORCEMENT PROGRESSIF DU COU Des exercices de renforcement progressif du cou ont été prescrits comme suit* : Rééducation par exercices pratiques supervisés Exercice 1 : Développé des pectoraux, position assise • Objectif : échauffement • 2 x 10 répétitions avec un poids de 5 kg Exercice 2 : Extension dorsale, position assise • Objectif : échauffement • 2 x 10 répétitions avec un poids de 20 kg Exercice 3 : Oiseau pour la colonne lombaire • Objectif : échauffement • Prendre un haltère dans chaque main et lever les bras vers les côtés (mouvements d'ailes), penché vers l'avant en position debout ou sur une chaise romaine. • 2 x 10 répétitions avec un poids de 1 kg Exercice 4 : Développé pour le cou • Objectif : stabilité • Pousser des haltères au-dessus de la tête à partir des épaules, en position debout • 2 x 10 répétitions avec un poids de 1 kg Exercice 5 : Élévation « en avant » • Objectif : stabilité • Élever des haltères vers l'avant jusqu'à la hauteur des épaules, en position debout • 2 x 10 répétitions avec un poids de 1 kg Exercice 6 : Tirage vertical • Objectif : renforcement • Barre d'« aviron » munie de poids; les coudes s'arrêtent au-dessus de la hauteur des épaules, et les poignets s'arrêtent à la hauteur des épaules, en position debout • 2 x 10 répétitions avec un poids de 7,5 kg Exercice 7 : Rotation avec poids • Objectif : renforcement et stabilité • En position debout, maintenir la barre avec des poids vers le haut, en position verticale. La partie inférieure demeure sur le sol. Effectuer des rotations vers la droite et la gauche les bras tendus. • Trois répétitions : 5 x à gauche, 5 x à droite, avec un poids de 7,5 kg _________________________________ * KUIJPER, B., J. T. Tans, A. Beelen, F. Nollet et M. de Visser. « Cervical collar or physiotherapy versus wait and see policy for recent onset cervical radiculopathy: randomised trial », BMJ, vol. 339 (2009), p. b3883. FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 146 ANNEXE 4.C EXERCICES DE RENFORCEMENT PROGRESSIF DU COU Exercices à domicile prescrits en plus des exercices supervisés Une fois par jour, 2 x 10 répétitions Exercice 1. Objectif : mobilité • Position debout. En position neutre : rentrer le menton. Exercice 2. Objectif : mobilité • Étendu sur le dos. Rentrer le menton en gardant la tête au sol. Exercice 3. Objectif : mobilité • Position debout. Rentrer le menton et tourner la tête d'un côté, le plus loin possible. Répéter de l'autre côté. Exercice 4. Objectif : stabilité et renforcement musculaire • Position debout. Rentrer le menton, placer la paume de la main sur la tête (côté gauche ou droit du front) et forcer contre la main avec la tête (ne pas laisser la tête bouger). Exercice 5. Objectif : stabilité et renforcement musculaire • Position debout. Placer la main droite contre la tête, derrière l'oreille droite, et la main gauche sur le côté gauche du front. Tourner la tête vers la droite en forçant contre les mains. Inverser la position des mains et répéter vers la gauche. La tête ne doit pas bouger. Exercice 6. Objectif : stabilité et renforcement musculaire • Position debout. Rentrer le menton, placer les deux mains derrière la tête et pousser la tête contre les mains. La tête ne doit pas bouger. Exercice 7. Objectif : stabilité et renforcement musculaire • Position debout. Rentrer le menton, placer la main droite sur le côté droit de la tête et bouger la tête vers la droite en forçant contre la main. Répéter vers la gauche. Exercice 8. Objectif : stabilité et renforcement musculaire • Étendu sur le dos. Lever quelque peu la tête du sol et bouger légèrement le menton vers la poitrine. Exercice 9. Objectif : stabilité et renforcement musculaire • Couché sur le dos, lever quelque peu la tête du sol et tourner la tête vers la droite. Répéter vers la gauche. Exercice 10. Objectif : relaxation • Assis sur une chaise. Maintenir les deux bras baissés. Tirer les épaules vers l'arrière, puis relâcher. FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 147 SECTION 5.0 LIGNE DIRECTRICE POUR LA PRISE EN CHARGE CLINIQUE DES CÉPHALÉES PERSISTANTES ASSOCIÉES AUX DOULEURS CERVICALES FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 148 SECTION 5.0 LIGNE DIRECTRICE POUR LA PRISE EN CHARGE CLINIQUE DES CÉPHALÉES PERSISTANTES ASSOCIÉES AUX DOULEURS CERVICALES 5.1 5.2 5.2.1 5.2.2 5.2.3 5.2.4 5.2.5 5.2.6 Prise en charge des céphalées d'apparition récente associées aux douleurs cervicales Prise en charge des céphalées persistantes associées aux douleurs cervicales Cheminement clinique pour les céphalées de tension épisodiques (4 à 6 mois après la collision) Principales recommandations à l'égard de la prise en charge des céphalées de tension épisodiques Cheminement clinique pour les céphalées de tension chroniques (4 à 6 mois après la collision) Principales recommandations à l'égard de la prise en charge des céphalées de tension chroniques Cheminement clinique pour la prise en charge des céphalées cervicogéniques (4 à 6 mois après la collision) Principales recommandations relatives à la prise en charge des céphalées cervicogéniques La présente ligne directrice fondée sur des données probantes établit les pratiques exemplaires pour la prise en charge clinique des céphalées persistantes associées aux douleurs cervicales résultant d'une collision routière ou exacerbées par celle-ci. Plus particulièrement, la ligne directrice aborde la prise en charge des céphalées associées aux douleurs cervicales qui persistent plus de trois mois après la collision. Ces céphalées comprennent les céphalées de tension (épisodiques et chroniques) et les céphalées cervicogéniques. Les céphalées d'apparition récente (0 à 3 mois après la collision) associées aux douleurs cervicales devraient être prises en charge en vertu du « Cheminement clinique pour la prise en charge des douleurs cervicales et des troubles concomitants de stade I et II d'apparition récente (chapitre 4). La présente ligne directrice ne couvre pas la prise en charge des céphalées qui persistent plus de 6 mois après la collision. Elle ne couvre pas non plus la prise en charge des céphalées associées aux traumatismes crâniens légers. Les recommandations relatives à la prise en charge des traumatismes crâniens légers sont présentées au chapitre 9. La présente ligne directrice n'est pas indiquée pour les céphalées causées par une cause structurelle importante ou d'autres causes pathologiques. FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 149 En 2008, le groupe de travail sur la douleur cervicale et ses troubles concomitants de la Décennie des os et des articulations 2000-2010 a affirmé que les céphalées sont couramment associées aux douleurs cervicales et peuvent prendre origine dans la nuque. Au Canada, les personnes aux prises avec des douleurs cervicales sont dix fois* plus susceptibles d'éprouver des céphalées que celles qui n'en éprouvent pas. En outre, plus de 80 %† des personnes qui éprouvent des céphalées après une collision routière ressentent également des douleurs cervicales. Dans la présente ligne directrice, le diagnostic des céphalées de tension épisodiques et des céphalées cervicogéniques est établi selon l'International Classification of Headache Disorders, 2e édition‡ (annexe 5.A). La prise en charge clinique recommandée dans la présente ligne directrice vise à : 1) accélérer le rétablissement; 2) réduire l'intensité des symptômes; 3) favoriser le rétablissement précoce des fonctions; 4) prévenir les douleurs chroniques et les handicaps; 5) améliorer la qualité de vie liée à l'état de santé; 6) réduire les risques de récurrences et 7) promouvoir la participation active des patients dans leurs soins. ________________________________ CÔTÉ, P., J. D. Cassidy et L. Carroll. « The Factors Associated With Neck Pain and Its Related Disability in the Saskatchewan Population », Spine Journal (Phila Pa 1976), vol. 25, n° 9 (2000), pp. 1109 à 1117. * CASSIDY, J.D., L.J. Carroll, P. Côté, M. Lemstra, A. Berglund et A. Nygren. « Effect of eliminating compensation for pain and suffering on the outcome of insurance claims for whiplash injury », N. Engl. J. Med., vol. 343, n° 16 (2000), pp. 1179 à 1186. Headache Classification Subcommittee of the International Headache Society. « The International Classification of Headache Disorders: nd 2 edition », Cephalagia, vol. 24, suppl. n° 1 (2004), pp. 9 à 160. ‡ FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 150 5.0 LIGNE DIRECTRICE POUR LA PRISE EN CHARGE CLINIQUE DES CÉPHALÉES PERSISTANTES ASSOCIÉES AUX DOULEURS CERVICALES Les patients qui souffrent de blessures multiples devraient être pris en charge en fonction de tous les cheminements cliniques applicables. Par exemple, un patient qui souffre de céphalées cervicogéniques et d'une lombalgie devrait être pris en charge selon les recommandations comprises dans le cheminement clinique pour les céphalées cervicogéniques, ainsi que celui pour la lombalgie. Les soins axés sur le patient constituent un principe reconnu à l'échelle internationale, fondamental pour l'élaboration de la présente ligne directrice. La présente ligne directrice renforce l'importance de la communication et de la collaboration entre les patients et les professionnels de la santé. Toutes les recommandations comprises dans la présente ligne directrice sont fondées sur des études présentant un faible risque de parti pris. Les interventions qui ne sont pas décrites dans la présente ligne directrice ne sont pas recommandées pour la prise en charge des patients souffrant de céphalées associées aux douleurs cervicales, en raison du manque de données probantes sur leur efficacité et leur innocuité. Les professionnels de la santé admissibles à fournir des soins en vertu de la présente ligne directrice sont ceux qui sont définis dans l'Annexe sur les indemnités d’accident légales. Toutes les recommandations comprises dans la présente ligne directrice intègrent : • • • les principaux déterminants décisionnels selon le cadre élaboré par le Comité consultatif ontarien des technologies de la santé (CCOTS); les meilleures données probantes obtenues d'un examen critique de la documentation scientifique courante; les résultats de la recherche qualitative examinant les expériences des personnes traitées pour des blessures résultant d'un accident de la route en Ontario. On peut consulter tous les documents d'information et toutes les références à l'adresse http://www.fsco.gov.on.ca. FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 151 SECTION 5.1 PRISE EN CHARGE DES CÉPHALÉES D'APPARITION RÉCENTE ASSOCIÉES AUX DOULEURS CERVICALES Les céphalées sont couramment associées à un nouvel épisode de douleurs cervicales. Ces céphalées (0 à 3 mois après la collision) devraient être prises en charge en vertu du « Cheminement clinique pour la prise en charge des douleurs cervicales et des troubles concomitants de stade I et II d'apparition récente » (chapitre 4). SECTION 5.2 PRISE EN CHARGE DES CÉPHALÉES PERSISTANTES ASSOCIÉES AUX DOULEURS CERVICALES Le cheminement clinique pour la prise en charge des céphalées est présenté à la figure 5.1 Évaluer le patient et classer la céphalée Procédez à une évaluation clinique appropriée pour éliminer la possibilité que les symptômes soient causés par de graves pathologies structurelles ou d'autres types. La présence de tout facteur de risque relatif aux pathologies graves (également appelé « signaux d'alerte ») décelée pendant l'anamnèse et l'examen physique justifie un examen approfondi et un aiguillage vers le professionnel de la santé approprié (tableau 5.A). Cependant, une fois que la présence d'une pathologie a été écartée, le patient devrait être traité conformément au cheminement clinique indiqué pour la prise en charge des céphalées associées aux douleurs cervicales. FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 152 5.2 PRISE EN CHARGE DES CÉPHALÉES PERSISTANTES ASSOCIÉES AUX DOULEURS CERVICALES Tableau 5.A Facteurs de risque relatifs aux pathologies graves (signaux d'alerte) pour les céphalées associées aux douleurs cervicales Facteurs de risque relatifs aux pathologies graves décelés pendant l'anamnèse ou l'examen physique* • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • Aggravation des céphalées avec fièvre Apparition soudaine de céphalées (en coup de tonnerre) atteignant leur intensité maximale en cinq minutes Nouvelle apparition d'un déficit neurologique Nouvelle apparition de dysfonction cognitive Changement de personnalité État altéré de conscience Traumatisme crânien récent (habituellement au cours des trois derniers mois) Céphalées déclenchées par une toux, une manœuvre de Valsalva (essai de respirer en bloquant la bouche et le nez) ou des éternuements Céphalées déclenchées par l'exercice Céphalées dont l'intensité varie selon la posture Symptômes qui semblent indiquer la maladie de Horton Symptômes et signes de glaucome aigu par fermeture de l'angle Évolution importante des caractéristiques des céphalées du patient Nouvelle apparition ou évolution des céphalées des patients âgés de plus de 50 ans Céphalées qui réveillent le patient Patients présentant des facteurs de risque relatifs à la thrombose des sinus veineux cérébraux Claudication intermittente massétérine ou troubles de la vue Raideur de la nuque Nouvelle apparition de céphalées chez les patients ayant des antécédents d'infection au virus de l'immunodéficience humaine (VIH) Nouvelle apparition de céphalées chez les patients ayant des antécédents de cancer * Cette liste de facteurs de risque relatifs à des pathologies graves a été créée à partir des deux lignes directrices en matière de pratique clinique suivantes : Headaches: Diagnosis and management of headaches in young people and adults. Date de publication : septembre 2012. Ligne directrice clinique NICE 150. guidance.nice.org.uk/cg150. Diagnosis and management of headache in adults, ligne directrice clinique nationale. Date de publication : novembre 2008. www.sign.ac.uk. FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 153 5.2 PRISE EN CHARGE DES CÉPHALÉES PERSISTANTES ASSOCIÉES AUX DOULEURS CERVICALES Figure 5.1 : Cheminement clinique pour la prise en charge des céphalées 1 Personnes blessées dans une collision routière qui souffrent de céphalées. 2 Effectuer une évaluation clinique appropriée. 4 3 Facteurs de risque relatifs aux pathologies gravesa? Oui Consulter un médecin. 8 Oui 5 Symptômes ≤ 3 mois? Oui 7 6 Accompagnés de douleurs cervicales et de troubles concomitants? Oui Douleurs cervicales et troubles concomitants de stade I ou II? Non Aller à l'encadré 18. 11 Non 9 Non Oui 10 Douleurs cervicales et troubles concomitants de stade III Consulter le cheminement clinique pour la prise en charge des douleurs cervicales et des troubles concomitants de stade I et II. Consulter le cheminement clinique pour la prise en charge des douleurs cervicales et des troubles concomitants de stade III. 13 12 S'agit-il d'une céphalée cervicogénique? Oui Consulter le cheminement clinique pour la prise en charge des céphalées cervicogéniques. Non 15 S'agit-il de céphalées de tension épisodiques? 14 Oui Consulter le cheminement clinique pour la prise en charge des céphalées de tension épisodiques. Non 17 16 S'agit-il de céphalées de tension chroniques? Oui Consulter le cheminement clinique pour la prise en charge des céphalées de tension chroniques. Non 18 Autre type de céphalées 19 Consulter le fournisseur de soins de santé compétent. a Facteurs de risque relatifs aux pathologies graves (aussi appelés « signaux d'alerte ») : aggravation des céphalées avec fièvre; apparition soudaine de céphalées (en coup de tonnerre) atteignant leur intensité maximale en cinq minutes; nouvelle apparition d'un déficit neurologique; nouvelle apparition de dysfonction cognitive; changement de personnalité; état altéré de conscience; traumatisme crânien récent (habituellement au cours des trois derniers mois); céphalées déclenchées par une toux, une manœuvre de Valsalva (essai de respirer en bloquant la bouche et le nez) ou des éternuements; céphalées déclenchées par l'exercice; céphalées dont l'intensité varie selon la posture; symptômes qui semblent indiquer la maladie de Horton; FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : symptômes et signes de glaucome aigu par fermeture de l'angle; évolution importante des caractéristiques des céphalées du patient; nouvelle apparition ou évolution des céphalées chez PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 154 des patients âgés de plus de 50 ans; céphalées qui réveillent le patient (la migraine est la cause la plus fréquente des céphalées matinales); patients présentant des facteurs de risque relatifs à la thrombose des sinus veineux cérébraux; claudication intermittente massétérine ou troubles de la vue; raideur de la nuque; nouvelle apparition de céphalées chez les patients ayant des antécédents d'infection au virus de l'immunodéficience humaine (VIH); nouvelle apparition de céphalées chez les patients ayant des antécédents de cancer. 5.2 PRISE EN CHARGE DES CÉPHALÉES PERSISTANTES ASSOCIÉES AUX DOULEURS CERVICALES Les critères de diagnostic des céphalées de tension (épisodiques et chroniques) et des céphalées cervicogéniques sont décrits à l'annexe 5.A. Les patients qui reçoivent un diagnostic de céphalées de tension épisodiques devraient être pris en charge en vertu du cheminement clinique décrit à la section 5.2.1. Les patients qui reçoivent un diagnostic de céphalées de tension chroniques devraient être pris en charge en vertu du cheminement clinique décrit à la section 5.2.3. Les patients qui reçoivent un diagnostic de céphalées cervicogéniques devraient être pris en charge en vertu du cheminement clinique décrit à la section 5.2.5. SECTION 5.2.1 5.2.1 CHEMINEMENT CLINIQUE POUR LES CÉPHALÉES DE TENSION ÉPISODIQUES (4 À 6 MOIS APRÈS LA COLLISION) Guide de référence rapide – Prise en charge des céphalées de tension épisodiques Symptômes > 3 mois après la collision Pour toutes les personnes blessées qui souffrent de céphalées de tension épisodiques, après avoir écarté les facteurs de risque relatifs aux pathologies gravesa : fournir des renseignements sur la nature, la prise en charge et l'évolution des céphalées de tension épisodiques en tant que cadre de déploiement d'un programme de soins; effectuer une évaluation continue de l'amélioration ou de l'aggravation/l'évolution des symptômes pendant l'intervention et aiguiller la personne en conséquence; réévaluer et surveiller la présence d'un trouble de stress aigu, d'un trouble de stress post-traumatique, d'une kinésiophobie, d'une adaptation passive, de dépression, d'anxiété, de colère, de frustration et de peur; donner son congé à la personne blessée à tout moment approprié au cours de l'intervention et du rétablissement. À la suite d'une décision prise conjointement par le patient et le fournisseur de soins, l'intervention thérapeutique ci-dessous est recommandéeb. Intervention à domicile et en milieu clinique : 1. exercices d'endurance craniocervicale et cervicoscapulaire à faible charge. Veuillez consulter la recommandation particulière pour plus de détails sur le traitement (section 5.2.2). Interventions proscritesd : • manipulation de la colonne vertébrale. Résultat Personne rétablie → Donner congé. Personne non rétablie / rétablissement incomplet ou évolution importante des symptômes (apparition ou aggravation de symptômes physiques, mentaux ou psychologiques) → Consulter un médecin. a Facteurs de risque relatifs aux pathologies graves (aussi appelés « signaux d'alerte ») : aggravation des céphalées avec fièvre; apparition soudaine de céphalées (en coup de tonnerre) atteignant leur intensité maximale en cinq minutes; nouvelle apparition d'un déficit neurologique; nouvelle apparition de dysfonction cognitive; changement de personnalité; état altéré de conscience; traumatisme crânien récent (habituellement au cours des trois derniers mois); céphalées déclenchées par une toux, une manœuvre de Valsalva (essai de respirer en bloquant la bouche et le nez) ou des éternuements; céphalées déclenchées par l'exercice; céphalées dont l'intensité varie selon la posture; symptômes qui semblent indiquer la maladie de Horton; symptômes et signes de glaucome aigu par fermeture de l'angle; évolution importante des caractéristiques des céphalées du patient; nouvelle apparition ou évolution des céphalées chez des patients âgés de plus de 50 ans; céphalées qui réveillent le patient; patients présentant des facteurs de risque relatifs à la thrombose des sinus veineux cérébraux; claudication intermittente massétérine ou troubles de la vue; raideur de la nuque; nouvelle apparition de céphalées chez les patients ayant des antécédents d'infection au virus de l'immunodéficience humaine (VIH); nouvelle apparition de céphalées chez les patients ayant des antécédents de cancer. b Cette ligne directrice ne couvre pas les interventions pour lesquelles il manque des données probantes relatives à l'efficacité. c L'ordre d'énumération des interventions ne rend pas compte d'une efficacité supérieure. d S'appuie sur des données démontrant l'absence de bénéfices pour les patients. FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 155 5.2.1 CHEMINEMENT CLINIQUE POUR LES CÉPHALÉES DE TENSION ÉPISODIQUES (4 À 6 MOIS APRÈS LA COLLISION) Le cheminement clinique pour les céphalées de tension épisodiques est présenté à la figure 5.2. Fournir des renseignements et du réconfort au patient Le professionnel de la santé devrait chercher à comprendre les croyances et les attentes du patient au sujet des céphalées et à aborder tout malentendu ou toute appréhension par de l'éducation et du réconfort. Le professionnel de la santé doit fournit des renseignements et du réconfort au patient concernant la nature et l'évolution des céphalées de tension épisodiques. En présence de facteurs pronostiques associés à un retard dans le rétablissement, le professionnel de la santé devrait discuter de ces facteurs avec le patient et modifier son plan de soins en conséquence. Déterminer si des soins cliniques continus sont nécessaires Les professionnels de la santé devraient avant tout déterminer si le patient a besoin de soins cliniques continus. Les patients souffrant de céphalées de tension épisodiques n'ont peut-être pas besoin de soins cliniques continus. Ils peuvent plutôt être pris en charge par du réconfort et de l'éducation. Mettre en œuvre le plan de soins Les patients qui ont besoin de soins cliniques devraient être encouragés à participer à leur programme de soins en restant actifs et en faisant régulièrement des exercices à la maison. À la suite d'une décision prise conjointement par le patient et le fournisseur de soins, l'intervention thérapeutique cidessous est recommandée. • Exercices d'endurance craniocervicale et cervicoscapulaire à faible charge effectués dans une clinique. Les exercices du programme devraient également être effectués à la maison. Les interventions qui ne sont pas recommandées comprennent ce qui suit : • manipulation de la colonne vertébrale. Réévaluer et adopter le plan d'action indiqué Réévaluez le patient à chaque visite afin de déterminer si des soins supplémentaires s'avèrent nécessaires ou si son état se détériore. Les patients devraient recevoir leur congé dès qu'ils déclarent une amélioration importante ou un rétablissement. On recommande aux professionnels de la santé de poser la question d'auto-évaluation suivante au patient pour évaluer son rétablissement : « À quel point vous sentez-vous rétabli de vos blessures? » Les choix de réponse comprennent ce qui suit : 1) je me sens totalement mieux, 2) je me sens beaucoup mieux, 3) je me sens légèrement mieux, 4) il n'y a aucun changement, 5) je me sens un peu moins bien, 6) je me sens beaucoup moins bien, 7) je ne me suis jamais senti aussi mal. Les FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 156 patients qui disent se sentir « totalement mieux » ou « beaucoup mieux » doivent être considérés comme rétablis. Les patients qui ne se sont pas rétablis devraient suivre le cheminement clinique indiqué dans la présente ligne directrice*. Les patients dont les symptômes se sont aggravés et ceux qui présentent de nouveaux symptômes physiques, mentaux ou psychologiques devraient être orientés vers leur médecin en vue d'une évaluation plus approfondie à n'importe quel moment pendant leurs soins. Les patients qui n'ont pas connu une amélioration importante ou qui ne se sont pas rétablis devraient être orientés vers leur médecin en vue d'une évaluation plus approfondie. __________________________________ * L'utilisation d'un instrument valide et fiable propre à l'état du patient (p. ex., l'échelle visuelle analogique pour l'intensité des maux de tête) est encouragée, mais cet outil ne devrait pas servir à évaluer le rétablissement global. FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 157 5.2.1 CHEMINEMENT CLINIQUE POUR LES CÉPHALÉES DE TENSION ÉPISODIQUES (4 À 6 MOIS APRÈS LA COLLISION) Figure 5.2 : Cheminement clinique pour la prise en charge des céphalées de tension épisodiques 1 Personnes blessées dans une collision routière qui souffrent de céphalées. 2 Effectuer une évaluation clinique appropriée. 4 3 Facteurs de risque relatifs aux pathologies gravesa? Oui Consulter un médecin. Non 5 Fournir des renseignements sur la nature, la prise en charge et l'évolution des céphalées de tension épisodiques en tant que cadre de déploiement d'un programme de soins. 7 6 Un traitement est-il requis? Non Congé Yes 8 À la suite d'une décision prise conjointement par le patient et le fournisseur de soins, l'intervention thérapeutique ci-dessous est recommandéeb. A. Interventions à domicile et en milieu clinique : 1) exercices d'endurance craniocervicale et cervicoscapulaire à faible charge. Intervention proscrited : 1) manipulation de la colonne cervicale. Veuillez consulter la recommandation particulière pour plus de détails sur le traitement (section 5.2.2). La personne blessée est-elle rétablie? 10 9 Oui Congé Non 11 1) Rétablissement incomplet : consulter un médecin. 2) Évolution importante des symptômes (apparition ou aggravation de symptômes physiques, mentaux ou psychologiques) : voir le diagramme approprié ou consulter un médecin. a Facteurs de risque relatifs aux pathologies graves (aussi appelés « signaux d'alerte ») : aggravation des céphalées avec fièvre; apparition soudaine de céphalées (en coup de tonnerre) atteignant leur intensité maximale en cinq minutes; nouvelle apparition d'un déficit neurologique; nouvelle apparition de dysfonction cognitive; changement de personnalité; état altéré de conscience; traumatisme crânien récent (habituellement au cours des trois derniers mois); céphalées déclenchées par une toux, une manœuvre de Valsalva (essai de respirer en bloquant la bouche et le nez) ou des éternuements; céphalées déclenchées par l'exercice; céphalées dont l'intensité varie selon la posture; symptômes qui semblent indiquer la maladie de Horton; symptômes et signes de glaucome aigu par fermeture de l'angle; évolution importante des caractéristiques des céphalées du patient; nouvelle apparition ou évolution des céphalées chez des patients âgés de plus de 50 ans; céphalées qui réveillent le patient; patients présentant des facteurs de risque relatifs à la thrombose des sinus veineux cérébraux; claudication intermittente massétérine ou troubles de la FACILITER LEapparition RÉTABLISSEMENT À LA SUITE COURANTES RÉSULTANThumaine D'UN(VIH); ACCIDENT DE LA de ROUTE : chez vue; raideur de la nuque; nouvelle de céphalées chez les patients ayantDE des BLESSURES antécédents d'infection au virus de l'immunodéficience nouvelle apparition céphalées PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 158 les patients ayant des antécédents de cancer. b Cette ligne directrice ne couvre pas les interventions pour lesquelles il manque des données probantes relatives à l'efficacité. c L'ordre d'énumération des interventions ne rend pas compte d'une efficacité supérieure. d S'appuie sur des données probantes démontrant l'absence de bénéfices pour les patients. SECTION 5.2.2 PRINCIPALES RECOMMANDATIONS À L'ÉGARD DE LA PRISE EN CHARGE DES CÉPHALÉES DE TENSION ÉPISODIQUES La présente section résume les principales recommandations relatives à la prise en charge des céphalées de tension épisodiques pour les quatre à six mois suivant la collision. Le libellé des recommandations est conforme à la directive du National Institute for Health and Care Excellence (NICE). Les recommandations commençant par « fournir » indiquent que, selon les données probantes, une intervention est associée à des résultats supérieurs à ceux obtenus avec les autres interventions, avec l'utilisation d'un placebo ou d'une intervention fictive ou en l'absence d'intervention. Le libellé « envisager » indique qu'une intervention est aussi efficace qu'une autre. Le libellé « ne pas fournir » indique que, selon les données probantes, une intervention n'apporte aucun avantage aux patients. Une explication détaillée du libellé des recommandations est présentée à la section 2.5.2.4 du présent rapport. • • • • • • Prodiguer les soins en partenariat avec le patient. Faire participer le patient à la planification des soins et au processus décisionnel. Rassurer le patient quant à la nature bénigne et résolutive de sa douleur. Donner des renseignements au patient au sujet des avantages de participer activement à son plan de soins en demeurant actif et en continuant de bouger. Mettre l'accent sur les traitements actifs plutôt que passifs. Prodiguer des soins d'une durée limitée. Ne pas fournir de traitements inefficaces ou expérimentaux. SECTION 5.2.2.1 ÉDUCATION STRUCTURÉE DES PATIENTS L'éducation structurée des patients vise à permettre aux personnes de prendre des décisions éclairées sur leurs comportements associés à leur santé. On entend par « éducation structurée » des interventions uniformisées comme des discussions préétablies, des dépliants ou des vidéos. Les interventions éducatives devraient commencer par une évaluation des connaissances de la personne à l'égard de sa blessure et de ses objectifs en matière de santé. Le contenu des interventions d'éducation structurée peut comprendre notamment des renseignements concernant la nature et l'évolution des céphalées de tension épisodiques, des conseils sur la reprise des activités, des directives relatives aux exercices, des discussions sur la douleur anticipée, ainsi que sur ses mécanismes, des discussions sur le pronostic, l'acquisition d'habiletés d’adaptation à la douleur, des discussions sur l'ergonomie en milieu de travail et des stratégies d'autogestion des soins ou l'état de santé général. FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 159 5.2.2.1 ÉDUCATION STRUCTURÉE DES PATIENTS Tableau 5.B : Éducation structurée des patients pour les céphalées de tension épisodiques Fournir des renseignements sur la nature, la prise en charge et Recommandation l'évolution des céphalées de tension épisodiques en tant que cadre 5.2.2.1.1 de déploiement du programme de soins*. Référence : • Tableau des déterminants décisionnels et des données probantes pour les céphalées associées aux douleurs cervicales – rapport 5 – annexe 3 * Le programme d'éducation structurée devrait chercher à formuler des conseils au patient pour qu'il demeure actif et à lui fournir du réconfort en tenant compte de ses attentes face au rétablissement. SECTION 5.2.2.2 EXERCICES On entend par « exercices » toute série de mouvements réalisés couramment ou à titre d'entraînement physique dont l'objectif est d'entraîner et de développer le corps afin de viser la promotion d'une bonne santé physique. Le traitement sous forme d'exercices comprend une grande variété de techniques que l'on retrouve dans le traitement des céphalées associées aux douleurs cervicales et la réadaptation liée à ce type de douleurs. Tableau 5.C : Exercices pour les céphalées de tension épisodiques Recommandation Envisager un maximum de huit séances pendant six semaines 5.2.2.2.1 d'exercices d'endurance craniocervicale et cervicoscapulaire à faible charge, avec résistance*. Référence : • Tableau des déterminants décisionnels et des données probantes pour les céphalées associées aux douleurs cervicales – rapport 1 – annexe 3 * Les exercices d'endurance à faible charge visent à renforcer les muscles en forçant contre une résistance au fil du temps. Ces exercices devraient être exécutés pendant une à huit consultations pendant une période de six semaines dans un milieu clinique supervisé. De plus, les exercices devraient être effectués deux fois par jour à la maison. SECTION 5.2.2.3 THÉRAPIE MANUELLE On entend par « thérapie manuelle » les techniques qui comprennent l'application de traitements réalisés avec les mains et (ou) assistés mécaniquement, y compris la manipulation, la mobilisation et la traction. FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 160 5.2.2.3 THÉRAPIE MANUELLE Tableau 5.D : Thérapie manuelle pour les céphalées de tension épisodiques Recommandation Ne pas fournir de manipulation de la colonne cervicale*. 5.2.2.3.1 Référence : • Tableau des déterminants décisionnels et des données probantes pour les céphalées associées aux douleurs cervicales – rapport 3 – annexe 3 * La manipulation comprend des techniques comme l'application d'une impulsion ou une poussée rapide de faible amplitude à la limite de l'amplitude de mouvement passif d'une articulation ou près de cette limite. SECTION 5.2.3 CHEMINEMENT CLINIQUE POUR LES CÉPHALÉES DE TENSION CHRONIQUES (4 À 6 MOIS APRÈS LA COLLISION) Guide de référence rapide – Prise en charge des céphalées de tension chroniques Symptômes > 3 mois après la collision Pour toutes les personnes blessées qui souffrent de céphalées de tension chroniques, après avoir écarté les facteurs de risque relatifs aux pathologies gravesa : fournir des renseignements sur la nature, la prise en charge et l'évolution des céphalées de tension chroniques en tant que cadre de déploiement d'un programme de soins; effectuer une évaluation continue de l'amélioration ou de l'aggravation/l'évolution des symptômes pendant l'intervention et aiguiller la personne en conséquence; réévaluer et surveiller la présence d'un trouble de stress aigu, d'un trouble de stress post-traumatique, d'une kinésiophobie, d'une adaptation passive, de dépression, d'anxiété, de colère, de frustration et de peur; donner son congé à la personne blessée à tout moment approprié au cours de l'intervention et du rétablissement. À la suite d'une décision prise conjointement par le patient et le fournisseur de soins, l'une ou l'autre des interventions thérapeutiques ci-dessous est recommandéeb, c. Intervention à domicile et en milieu clinique : 1. exercices généraux (échauffements, étirements et renforcement du cou et des épaules, exercices aérobiques); 2. exercices d'endurance craniocervicale et cervicoscapulaire à faible charge; 3. soins multimodaux qui comprennent une combinaison de mobilisation de la colonne, d'exercices craniocervicaux et de correction de la posture. Veuillez consulter la recommandation particulière pour plus de détails sur le traitement (section 5.2.4). Résultat Personne rétablie → Donner congé. Personne non rétablie / rétablissement incomplet ou évolution importante des symptômes (apparition ou aggravation de symptômes physiques, mentaux ou psychologiques) → Consulter un médecin. a Facteurs de risque relatifs aux pathologies graves (aussi appelés « signaux d'alerte ») : aggravation des céphalées avec fièvre; apparition soudaine de céphalées (en coup de tonnerre) atteignant leur intensité maximale en cinq minutes; nouvelle apparition d'un déficit neurologique; nouvelle apparition de dysfonction cognitive; changement de personnalité; état altéré de conscience; traumatisme crânien récent (habituellement au cours des trois derniers mois); céphalées déclenchées par une toux, une manœuvre de Valsalva (essai de respirer en bloquant la bouche et le nez) ou des éternuements; céphalées déclenchées par l'exercice; céphalées dont l'intensité varie selon la posture; symptômes qui semblent indiquer la maladie de Horton; symptômes et signes de glaucome aigu par fermeture de l'angle; évolution importante des caractéristiques des céphalées du patient; nouvelle apparition ou évolution des céphalées chez des patients âgés de plus de 50 ans; céphalées qui réveillent le patient; patients présentant des facteurs de risque relatifs à la thrombose des sinus veineux cérébraux; claudication intermittente massétérine ou troubles de la vue; raideur de la nuque; nouvelle apparition de céphalées chez les patients ayant des antécédents d'infection au virus de l'immunodéficience humaine (VIH); nouvelle apparition de céphalées chez les patients ayant des antécédents de cancer. b Cette ligne directrice ne couvre pas les interventions pour lesquelles il manque des données probantes relatives à l'efficacité. c L'ordre d'énumération des interventions ne rend pas compte d'une efficacité supérieure. Le cheminement clinique pour les céphalées de tension chroniques est présenté à la figure 5.3. FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 161 5.2.3 CHEMINEMENT CLINIQUE POUR LES CÉPHALÉES DE TENSION CHRONIQUES (4 À 6 MOIS APRÈS LA COLLISION) Fournir des renseignements et du réconfort au patient Le professionnel de la santé devrait chercher à comprendre les croyances et les attentes du patient au sujet des céphalées et à aborder tout malentendu ou toute appréhension par de l'éducation et du réconfort. Le professionnel de la santé doit fournit des renseignements et du réconfort au patient concernant la nature et l'évolution des céphalées de tension chroniques. En présence de facteurs pronostiques associés à un retard dans le rétablissement, le professionnel de la santé devrait discuter de ces facteurs avec le patient et modifier son plan de soins en conséquence. Déterminer si des soins cliniques continus sont nécessaires Les professionnels de la santé devraient avant tout déterminer si le patient a besoin de soins cliniques continus. Les patients souffrant de céphalées de tension chroniques n'ont peut-être pas besoin de soins cliniques continus. Ils peuvent plutôt être pris en charge par du réconfort et de l'éducation. Mettre en œuvre le plan de soins Les patients souffrant de céphalées de tension chroniques qui ont besoin de soins cliniques devraient être encouragés à participer à leur programme de soins en restant actifs et en faisant régulièrement des exercices à la maison. À la suite d'une décision prise conjointement par le patient et le fournisseur de soins, l'une ou l'autre des interventions thérapeutiques ci-dessous est recommandée. • Programme d'exercices généraux comprenant des échauffements, des étirements et le renforcement du cou et des épaules, ainsi que des exercices aérobiques. • Exercices d'endurance craniocervicale et cervicoscapulaire à faible charge • Soins multimodaux qui comprennent une combinaison de mobilisation de la colonne, d'exercices craniocervicaux et de correction de la posture. Réévaluer et adopter le plan d'action indiqué Réévaluez le patient à chaque visite afin de déterminer si des soins supplémentaires s'avèrent nécessaires ou si son état se détériore. FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 162 5.2.3 CHEMINEMENT CLINIQUE POUR LES CÉPHALÉES DE TENSION CHRONIQUES (4 À 6 MOIS APRÈS LA COLLISION) Les patients devraient recevoir leur congé dès qu'ils déclarent une amélioration importante ou un rétablissement. On recommande aux professionnels de la santé de poser la question d'auto-évaluation suivante au patient pour évaluer son rétablissement : « À quel point vous sentez-vous rétabli de vos blessures? » Les choix de réponse comprennent ce qui suit : 1) je me sens totalement mieux, 2) je me sens beaucoup mieux, 3) je me sens légèrement mieux, 4) il n'y a aucun changement, 5) je me sens un peu moins bien, 6) je me sens beaucoup moins bien, 7) je ne me suis jamais senti aussi mal. Les patients qui disent se sentir « totalement mieux » ou « beaucoup mieux » doivent être considérés comme rétablis. Les patients qui ne se sont pas rétablis devraient suivre le cheminement clinique indiqué dans la présente ligne directrice*. Les patients dont les symptômes se sont aggravés et ceux qui présentent de nouveaux symptômes physiques, mentaux ou psychologiques devraient être orientés vers leur médecin en vue d'une évaluation plus approfondie à n'importe quel moment pendant leurs soins. Les patients qui n'ont pas connu une amélioration importante ou qui ne se sont pas rétablis devraient être orientés vers leur médecin en vue d'une évaluation plus approfondie. __________________________________ * L'utilisation d'un instrument valide et fiable propre à l'état du patient (p. ex., l'échelle visuelle analogique pour l'intensité des maux de tête) est encouragée, mais cet outil ne devrait pas servir à évaluer le rétablissement global. FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 163 5.2.3 CHEMINEMENT CLINIQUE POUR LES CÉPHALÉES DE TENSION CHRONIQUES (4 À 6 MOIS APRÈS LA COLLISION) Figure 5.3 : Cheminement clinique pour la prise en charge des céphalées de tension chroniques 1 Personnes blessées dans une collision routière qui souffrent de céphalées. 2 Effectuer une évaluation clinique appropriée. 4 3 Facteurs de risque relatifs aux pathologies a graves ? Oui Consulter un médecin. Non 5 Fournir des renseignements sur la nature, la prise en charge et l'évolution des céphalées de tension chroniques en tant que cadre de déploiement d'un programme de soins. 7 6 Un traitement est-il requis? Non Congé Oui 8 À la suite d'une décision prise conjointement par le patient et le fournisseur de soins, l'une ou l'autre des interventions b, c thérapeutiques ci-dessous est recommandée . A. Interventions à domicile et en milieu clinique : 1) exercices généraux (échauffements, étirements et renforcement du cou et des épaules, exercices aérobiques); 2) exercices d'endurance craniocervicale et cervicoscapulaire à faible charge; 3) soins multimodaux qui comprennent une combinaison de mobilisation de la colonne, d'exercices craniocervicaux et de correction de la posture. Veuillez consulter la recommandation particulière pour plus de détails sur le traitement (section 5.2.4). La personne blessée est-elle rétablie? 10 9 Oui Congé Non 11 1) Rétablissement incomplet : consulter un médecin. 2) Évolution importante des symptômes (apparition ou aggravation de symptômes physiques, mentaux ou psychologiques) : voir le diagramme approprié ou consulter un médecin. a Facteurs de risque relatifs aux pathologies graves (aussi appelés « signaux d'alerte ») : aggravation des céphalées avec fièvre; apparition soudaine de céphalées (en coup de tonnerre) atteignant leur intensité maximale en cinq minutes; nouvelle apparition d'un déficit neurologique; nouvelle apparition de dysfonction cognitive; changement de personnalité; état altéré de conscience; traumatisme crânien récent (habituellement au cours des trois derniers mois); céphalées déclenchées par une toux, une manœuvre de Valsalva (essai de respirer en bloquant la bouche et le nez) ou des éternuements; céphalées déclenchées par l'exercice; céphalées dont l'intensité varie selon la posture; symptômes qui semblent indiquer la maladie de Horton; symptômes et signes de glaucome aigu par fermeture de l'angle; évolution importante des caractéristiques des céphalées du patient; nouvelle apparition ou évolution des céphalées chez des patients âgés de plus de 50 ans; céphalées qui réveillent le patient; patients présentant des facteurs de risque relatifs à la thrombose des sinus veineux cérébraux; claudication intermittente massétérine ou troubles de la vue; de la nuque; nouvelle apparition de céphalées chez les patientsCOURANTES ayant des antécédents d'infection au virus de ACCIDENT l'immunodéficience (VIH); : FACILITER LEraideur RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES RÉSULTANT D'UN DEhumaine LA ROUTE nouvelle apparition de céphalées chez les patients ayant des antécédents de cancer. PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 164 b Cette ligne directrice ne couvre pas les interventions pour lesquelles il manque des données probantes relatives à l'efficacité. c L'ordre d'énumération des interventions ne rend pas compte d'une efficacité supérieure. SECTION 5.2.4 PRINCIPALES RECOMMANDATIONS À L'ÉGARD DE LA PRISE EN CHARGE CLINIQUE DES CÉPHALÉES DE TENSION CHRONIQUES La présente section résume les principales recommandations relatives à la prise en charge des céphalées de tension chroniques pour les quatre à six mois suivant la collision. Le libellé des recommandations est conforme à la directive du National Institute for Health and Care Excellence (NICE). Les recommandations commençant par « fournir » indiquent que, selon les données probantes, une intervention est associée à des résultats supérieurs à ceux obtenus avec les autres interventions, avec l'utilisation d'un placebo ou d'une intervention fictive ou en l'absence d'intervention. Le libellé « envisager » indique qu'une intervention est aussi efficace qu'une autre. Le libellé « ne pas fournir » indique que, selon les données probantes, une intervention n'apporte aucun avantage aux patients. Une explication détaillée du libellé des recommandations est présentée à la section 2.5.2.4 du présent rapport. • • • • • • Prodiguer les soins en partenariat avec le patient. Faire participer le patient à la planification des soins et au processus décisionnel. Rassurer le patient quant à la nature bénigne et résolutive de sa douleur. Donner des renseignements au patient au sujet des avantages de participer activement à son plan de soins en demeurant actif et en continuant de bouger. Mettre l'accent sur les traitements actifs plutôt que passifs. Prodiguer des soins d'une durée limitée. Ne pas fournir de traitements inefficaces ou expérimentaux. SECTION 5.2.4.1 ÉDUCATION STRUCTURÉE DES PATIENTS L'éducation structurée des patients vise à permettre aux personnes de prendre des décisions éclairées sur leurs comportements associés à leur santé. On entend par « éducation structurée » des interventions uniformisées comme des discussions préétablies, des dépliants ou des vidéos. Les interventions éducatives devraient commencer par une évaluation des connaissances de la personne à l'égard de sa blessure et de ses objectifs en matière de santé. Le contenu des interventions d'éducation structurée peut comprendre notamment des renseignements concernant la nature et l'évolution des céphalées de tension chroniques, des conseils sur la reprise des activités, des directives relatives aux exercices, des discussions sur la douleur anticipée, ainsi que sur ses mécanismes, des discussions sur le pronostic, l'acquisition d'habiletés d’adaptation à la douleur, des discussions sur l'ergonomie en milieu de travail et des stratégies d'autogestion des soins ou l'état de santé général. FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 165 5.2.4.1 ÉDUCATION STRUCTURÉE DES PATIENTS Tableau 5.E : Éducation structurée des patients pour les céphalées de tension chroniques Fournir des renseignements sur la nature, la prise en charge et Recommandation l'évolution des céphalées de tension chroniques en tant que cadre de 5.2.4.1.1 déploiement du programme de soins*. Référence : • Tableau des déterminants décisionnels et des données probantes pour les céphalées associées aux douleurs cervicales – rapport 5 – annexe 3 * Le programme d'éducation structurée devrait chercher à formuler des conseils au patient pour qu'il demeure actif et à lui fournir du réconfort en tenant compte de ses attentes face au rétablissement. SECTION 5.2.4.2 EXERCICES On entend par « exercices » toute série de mouvements réalisés couramment ou à titre d'entraînement physique dont l'objectif est d'entraîner et de développer le corps afin de viser la promotion d'une bonne santé physique. Le traitement sous forme d'exercices comprend une grande variété de techniques que l'on retrouve dans le traitement des céphalées associées aux douleurs cervicales et la réadaptation liée à ce type de douleurs. Tableau 5.F : Exercices pour les céphalées de tension chroniques Recommandation Envisager un maximum de 25 séances pendant 12 semaines 5.2.4.2.1 d'exercices généraux (échauffements, étirements et renforcement du cou et des épaules, ainsi qu'exercices aérobiques)*. 5.2.4.2.2 Envisager un maximum de huit séances pendant six semaines d'exercices d'endurance craniocervicale et cervicoscapulaire à faible charge, avec résistance**. Référence : • Tableau des déterminants décisionnels et des données probantes pour les céphalées associées aux douleurs cervicales – rapport 1 – annexe 3 * Ces exercices devraient être exécutés pendant une à 25 consultations pendant une période de 12 semaines dans un milieu clinique supervisé et à la maison. ** Les exercices d'endurance à faible charge visent à renforcer les muscles en forçant contre une résistance au fil du temps. Ces exercices devraient être exécutés pendant une à huit consultations pendant une période de six semaines dans un milieu clinique supervisé. De plus, les exercices devraient être effectués deux fois par jour à la maison. FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 166 SECTION 5.2.4.3 SOINS MULTIMODAUX Les soins multimodaux comprennent au moins deux modalités thérapeutiques distinctes, dispensées par des professionnels d'une ou plusieurs disciplines de la santé. Les données probantes laissent supposer que les soins multimodaux devraient comprendre trois interventions : exercices, mobilisation de la colonne et correction de la posture. Tableau 5.G : Soins multimodaux pour les céphalées de tension chroniques Recommandation Fournir un maximum de neuf séances pendant huit semaines de 5.2.4.3.1 soins multimodaux qui comprennent la mobilisation de la colonne*, des exercices craniocervicaux et la correction de la posture**. Référence : • Tableau des déterminants décisionnels et des données probantes pour les céphalées associées aux douleurs cervicales – rapport 4 – annexe 3 * La mobilisation de la colonne désigne des techniques qui comprennent un mouvement oscillatoire lent et de petite ou de grande amplitude dans les limites de l'amplitude de mouvement passif d'une articulation. ** Les soins multimodaux devraient être dispensés pendant une à neuf consultations pendant huit semaines. FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 167 SECTION 5.2.5 CHEMINEMENT CLINIQUE POUR LES CÉPHALÉES CERVICOGÉNIQUES (4 À 6 MOIS APRÈS LA COLLISION) Guide de référence rapide – Prise en charge des céphalées cervicogéniques Symptômes > 3 mois après la collision Pour toutes les personnes blessées qui souffrent de céphalées cervicogéniques, après avoir écarté les facteurs de risque relatifs aux pathologies gravesa : fournir des renseignements sur la nature, le soulagement et le processus de rétablissement des céphalées cervicogéniques en tant que cadre de déploiement d'un programme de soins; effectuer une évaluation continue de l'amélioration ou de l'aggravation/l'évolution des symptômes pendant l'intervention et aiguiller la personne en conséquence; réévaluer et surveiller la présence d'un trouble de stress aigu, d'un trouble de stress post-traumatique, d'une kinésiophobie, d'une adaptation passive, de dépression, d'anxiété, de colère, de frustration et de peur; donner son congé à la personne blessée à tout moment approprié au cours de l'intervention et du rétablissement. À la suite d'une décision prise conjointement par le patient et le fournisseur de soins, l'une ou l'autre des interventions thérapeutiques ci-dessous est recommandéeb, c. Interventions à domicile et en milieu cliniqueb, c : 1. 2. exercices d'endurance craniocervicale et cervicoscapulaire à faible charge; thérapie manuelle (manipulation avec ou sans mobilisation) de la colonne cervicale et thoracique. Veuillez consulter la recommandation particulière pour plus de détails sur le traitement (section 5.2.6). Intervention proscrited : • programme de soins multimodaux qui comprennent une combinaison de manipulation et de mobilisation de la colonne, ainsi que d'exercices d'endurance à faible charge. Résultat Personne rétablie → Donner congé. Personne non rétablie / rétablissement incomplet ou évolution importante des symptômes (apparition ou aggravation de symptômes physiques, mentaux ou psychologiques) → Consulter un médecin. a Facteurs de risque relatifs aux pathologies graves (aussi appelés « signaux d'alerte ») : aggravation des céphalées avec fièvre; apparition soudaine de céphalées (en coup de tonnerre) atteignant leur intensité maximale en cinq minutes; nouvelle apparition d'un déficit neurologique; nouvelle apparition de dysfonction cognitive; changement de personnalité; état altéré de conscience; traumatisme crânien récent (habituellement au cours des trois derniers mois); céphalées déclenchées par une toux, une manœuvre de Valsalva (essai de respirer en bloquant la bouche et le nez) ou des éternuements; céphalées déclenchées par l'exercice; céphalées dont l'intensité varie selon la posture; symptômes qui semblent indiquer la maladie de Horton; symptômes et signes de glaucome aigu par fermeture de l'angle; évolution importante des caractéristiques des céphalées du patient; nouvelle apparition ou évolution des céphalées chez des patients âgés de plus de 50 ans; céphalées qui réveillent le patient; patients présentant des facteurs de risque relatifs à la thrombose des sinus veineux cérébraux; claudication intermittente massétérine ou troubles de la vue; raideur de la nuque; nouvelle apparition de céphalées chez les patients ayant des antécédents d'infection au virus de l'immunodéficience humaine (VIH); nouvelle apparition de céphalées chez les patients ayant des antécédents de cancer. b Cette ligne directrice ne couvre pas les interventions pour lesquelles il manque des données probantes relatives à l'efficacité. c L'ordre d'énumération des interventions ne rend pas compte d'une efficacité supérieure. d S'appuie sur des données démontrant l'absence de bénéfices pour les patients. Le cheminement clinique pour les céphalées cervicogéniques est présenté à la figure 5.4. Fournir des renseignements et du réconfort au patient Le professionnel de la santé devrait chercher à comprendre les croyances et les attentes du patient au sujet des céphalées et à aborder tout malentendu ou toute appréhension par de l'éducation et du réconfort. Le professionnel de la santé doit fournir des renseignements et du réconfort au patient concernant la nature et l'évolution des céphalées cervicogéniques. En présence de facteurs pronostiques associés à un retard dans le rétablissement, le professionnel de la santé devrait discuter de ces facteurs avec le patient et modifier son plan de soins en conséquence. FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 168 5.2.5 CHEMINEMENT CLINIQUE POUR LES CÉPHALÉES CERVICOGÉNIQUES (4 À 6 MOIS APRÈS LA COLLISION) Déterminer si des soins cliniques continus sont nécessaires Les professionnels de la santé devraient avant tout déterminer si le patient a besoin de soins cliniques continus. Les patients souffrant de céphalées cervicogéniques n'ont peut-être pas besoin de soins cliniques continus. Ils peuvent plutôt être pris en charge par du réconfort et de l'éducation. Mettre en œuvre le plan de soins Les patients souffrant de céphalées cervicogéniques qui ont besoin de soins cliniques devraient être encouragés à participer à leur programme de soins en restant actifs et en faisant régulièrement des exercices à la maison. À la suite d'une décision prise conjointement par le patient et le fournisseur de soins, l'une ou l'autre des interventions thérapeutiques ci-dessous est recommandée. • • Exercices d'endurance craniocervicale et cervicoscapulaire à faible charge Thérapie manuelle (manipulation avec ou sans mobilisation) de la colonne cervicale et thoracique Les interventions qui ne sont pas recommandées comprennent ce qui suit : • la thérapie manuelle et les exercices d'endurance craniocervicale et cervicoscapulaire à faible charge sont efficaces à eux seuls. Toutefois, la combinaison de ces interventions n'ajoute pas aux bénéfices pour les patients. Par conséquent, il est déconseillé d'offrir à ces patients un programme multimodal de soins qui combine la manipulation et la mobilisation de la colonne, ainsi que des exercices d'endurance à faible charge. Discutez des risques et des avantages du plan de soins avec le patient. Réévaluer et adopter le plan d'action indiqué Réévaluez le patient à chaque visite afin de déterminer si des soins supplémentaires s'avèrent nécessaires ou si son état se détériore. Les patients devraient recevoir leur congé dès qu'ils déclarent une amélioration importante ou un rétablissement. On recommande aux professionnels de la santé de poser la question d'auto-évaluation suivante au patient pour évaluer son rétablissement : « À quel point vous sentez-vous rétabli de vos blessures? » Les choix de réponse comprennent ce qui suit : 1) je me sens totalement mieux, 2) je me sens beaucoup mieux, 3) je me sens légèrement mieux, 4) il n'y a aucun changement, 5) je me sens un peu moins bien, 6) je me sens beaucoup moins bien, 7) je ne me suis jamais senti aussi mal. Les patients qui disent se sentir « totalement mieux » ou « beaucoup mieux » doivent être considérés comme rétablis. Les patients qui ne se sont pas rétablis devraient suivre le cheminement clinique indiqué dans la présente ligne directrice*. ________________________________ * L'utilisation d'un instrument valide et fiable propre à l'état du patient (p. ex., l'échelle visuelle analogique pour l'intensité des maux de tête) est encouragée, mais cet outil ne devrait pas servir à évaluer le rétablissement global. FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 169 5.2.5 CHEMINEMENT CLINIQUE POUR LES CÉPHALÉES CERVICOGÉNIQUES (4 À 6 MOIS APRÈS LA COLLISION) Les patients dont les symptômes se sont aggravés et ceux qui présentent de nouveaux symptômes physiques, mentaux ou psychologiques devraient être orientés vers leur médecin en vue d'une évaluation plus approfondie à n'importe quel moment pendant leurs soins. Les patients qui n'ont pas connu une amélioration importante ou qui ne se sont pas rétablis devraient être orientés vers leur médecin en vue d'une évaluation plus approfondie. FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 170 5.2.5 CHEMINEMENT CLINIQUE POUR LA PRISE EN CHARGE DES CÉPHALÉES CERVICOGÉNIQUES (4 À 6 MOIS APRÈS LA COLLISION) Figure 5.4 : Cheminement clinique pour la prise en charge des céphalées cervicogéniques 1 Personnes blessées dans une collision routière qui souffrent de céphalées. 2 Effectuer une évaluation clinique appropriée. 4 Facteurs de risque relatifs aux pathologies gravesa? 3 Oui Consulter un médecin. Non 5 Fournir des renseignements sur la nature, la prise en charge et l’évolution des céphalées cervicogéniques en tant que cadre de déploiement d'un programme de soins. 7 6 Un traitement est-il requis? Non Congé Oui 8 À la suite d'une décision prise conjointement par le patient et le fournisseur de soins, l'une ou l'autre des interventions thérapeutiques ci-dessous est recommandéeb, c. A. Interventions à domicile et en milieu clinique : 1) exercices d'endurance craniocervicale et cervicoscapulaire à faible charge; 2) thérapie manuelle (manipulation avec ou sans mobilisation) de la colonne cervicale et de la colonne thoracique. d Intervention proscrite : 1) programme multimodal de soins qui comprend la combinaison d'une manipulation de la colonne, la mobilisation de la colonne et des exercices d'endurance à faible charge. Veuillez consulter la recommandation particulière pour plus de détails sur le traitement (section 5.2.6). La personne blessée est-elle rétablie? 10 9 Non Oui Congé 11 1) Rétablissement incomplet : consulter un médecin. 2) Évolution importante des symptômes (apparition ou aggravation de symptômes physiques, mentaux ou psychologiques) : voir le diagramme approprié ou consulter un médecin. a Facteurs de risque relatifs aux pathologies graves (aussi appelés « signaux d'alerte ») : aggravation des céphalées avec fièvre; apparition soudaine de céphalées (en coup de tonnerre) atteignant leur intensité maximale en cinq minutes; nouvelle apparition d'un déficit neurologique; nouvelle apparition de dysfonction cognitive; changement de personnalité; état altéré de conscience; traumatisme crânien récent (habituellement au cours des trois derniers mois); céphalées déclenchées par une toux, une manœuvre de Valsalva (essai de respirer en bloquant la bouche et le nez) ou des éternuements; céphalées déclenchées par l'exercice; céphalées dont l'intensité varie selon la posture; symptômes qui semblent indiquer la maladie de Horton; symptômes et signes de glaucome aigu par fermeture de l'angle; évolution importante des caractéristiques des céphalées du patient; nouvelle apparition ou évolution des céphalées chez des patients âgés de plus de 50 ans; céphalées qui réveillent le patient; patients présentant facteursDE de risque relatifs à la thrombose des sinusRÉSULTANT veineux cérébraux;D'UN claudication intermittente ou : FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LAdes SUITE BLESSURES COURANTES ACCIDENT DEmassétérine LA ROUTE troubles de la vue; raideur de la nuque; nouvelle apparition de céphalées chez les patients ayant des antécédents d'infection au virus de l'immunodéficience humaine (VIH); nouvelle apparition de PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 171 céphalées chez les patients ayant des antécédents de cancer. b Cette ligne directrice ne couvre pas les interventions pour lesquelles il manque des données probantes relatives à l'efficacité. c L'ordre d'énumération des interventions ne rend pas compte d'une efficacité supérieure. d S'appuie sur des données probantes démontrant l'absence de bénéfices pour les patients. SECTION 5.2.6 PRINCIPALES RECOMMANDATIONS À L'ÉGARD DE LA PRISE EN CHARGE DES CÉPHALÉES CERVICOGÉNIQUES La présente section résume les principales recommandations relatives à la prise en charge des céphalées cervicogéniques pour les quatre à six mois suivant la collision. Le libellé des recommandations est conforme à la directive du National Institute for Health and Care Excellence (NICE). Les recommandations commençant par « fournir » indiquent que, selon les données probantes, une intervention est associée à des résultats supérieurs à ceux obtenus avec les autres interventions, avec l'utilisation d'un placebo ou d'une intervention fictive ou en l'absence d'intervention. Le libellé « envisager » indique qu'une intervention est aussi efficace qu'une autre. Le libellé « ne pas fournir » indique que, selon les données probantes, une intervention n'apporte aucun avantage aux patients. Une explication détaillée du libellé des recommandations est présentée à la section 2.5.2.4 du présent rapport. • • • • • • Prodiguer les soins en partenariat avec le patient. Faire participer le patient à la planification des soins et au processus décisionnel. Rassurer le patient quant à la nature bénigne et résolutive de sa douleur. Donner des renseignements au patient au sujet des avantages de participer activement à son plan de soins en demeurant actif et en continuant de bouger. Mettre l'accent sur les traitements actifs plutôt que passifs. Prodiguer des soins d'une durée limitée. Ne pas fournir de traitements inefficaces ou expérimentaux. SECTION 5.2.6.1 ÉDUCATION STRUCTURÉE DES PATIENTS L'éducation structurée des patients vise à permettre aux personnes de prendre des décisions éclairées sur leurs comportements associés à leur santé. On entend par « éducation structurée » des interventions uniformisées comme des discussions préétablies, des dépliants ou des vidéos. Les interventions éducatives devraient commencer par une évaluation des connaissances de la personne à l'égard de sa blessure et de ses objectifs en matière de santé. Le contenu des interventions d'éducation structurée peut comprendre notamment des renseignements concernant la nature et l'évolution des céphalées cervicogéniques, des conseils sur la reprise des activités, des directives relatives aux exercices, des discussions sur la douleur anticipée, ainsi que sur son mécanisme, des discussions sur le pronostic, l'acquisition d'habiletés d’adaptation à la douleur, des discussions sur l'ergonomie en milieu de travail et des stratégies d'autogestion des soins ou l'état de santé général. FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 172 5.2.6.1 ÉDUCATION STRUCTURÉE DES PATIENTS Tableau 5.H : Éducation structurée des patients pour les céphalées cervicogéniques Fournir des renseignements sur la nature, la prise en charge et Recommandation l'évolution des céphalées cervicogéniques en tant que cadre de 5.2.6.1.1 déploiement du programme de soins*. Référence : • Tableau des déterminants décisionnels et des données probantes pour les céphalées associées aux douleurs cervicales – rapport 5 – annexe 3 * Le programme d'éducation structurée devrait chercher à formuler des conseils au patient pour qu'il demeure actif et à lui fournir du réconfort en tenant compte de ses attentes face au rétablissement. SECTION 5.2.6.2 EXERCICES On entend par « exercices » toute série de mouvements réalisés couramment ou à titre d'entraînement physique dont l'objectif est d'entraîner et de développer le corps afin de viser la promotion d'une bonne santé physique. Le traitement sous forme d'exercices comprend une grande variété de techniques que l'on retrouve dans le traitement des céphalées associées aux douleurs cervicales et la réadaptation liée à ce type de douleurs. Tableau 5.I : Exercices pour les céphalées cervicogéniques Envisager un maximum de huit séances pendant six semaines Recommandation d'exercices d'endurance craniocervicale et cervicoscapulaire à faible 5.2.6.2.1 charge, avec résistance*. Référence : • Tableau des déterminants décisionnels et des données probantes pour les céphalées associées aux douleurs cervicales – rapport 1 – annexe 3 * Les exercices d'endurance à faible charge visent à renforcer les muscles en forçant contre une résistance au fil du temps. Ces exercices devraient être exécutés pendant une à huit consultations pendant une période de six semaines dans un milieu clinique supervisé. De plus, les exercices devraient être effectués deux fois par jour à la maison. SECTION 5.2.6.3 SOINS MULTIMODAUX Les soins multimodaux comprennent au moins deux modalités thérapeutiques distinctes, dispensées par des professionnels d'une ou plusieurs disciplines de la santé. FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 173 5.2.6.3 SOINS MULTIMODAUX Tableau 5.J : Soins multimodaux pour les céphalées cervicogéniques Ne pas fournir de programme multimodal de soins qui combine la Recommandation manipulation* et la mobilisation** de la colonne ainsi que des 5.2.6.3.1 exercices d'endurance à faible charge***. Référence : • Tableau des déterminants décisionnels et des données probantes pour les céphalées associées aux douleurs cervicales – rapport 4 – annexe 3 * La manipulation de la colonne s'entend des techniques qui comprennent l'application d'une impulsion ou une poussée rapide de faible amplitude à la limite de l'amplitude de mouvement passif d'une articulation ou près de cette limite. ** La mobilisation de la colonne désigne des techniques qui comprennent un mouvement oscillatoire lent et de petite ou de grande amplitude dans les limites de l'amplitude de mouvement passif d'une articulation. *** Les exercices d'endurance à faible charge visent à renforcer les muscles en forçant contre une résistance au fil du temps. SECTION 5.2.6.4 THÉRAPIE MANUELLE On entend par « thérapie manuelle » les techniques qui comprennent l'application de traitements réalisés avec les mains et (ou) assistés mécaniquement, y compris la manipulation, la mobilisation et la traction. Tableau 5.K : Thérapie manuelle pour les céphalées cervicogéniques Envisager un maximum de 12 séances pendant sept semaines de Recommandation thérapie manuelle (manipulation avec ou sans mobilisation)* de la 5.2.6.4.1 colonne cervicale et de la colonne thoracique*. Référence : • Tableau des déterminants décisionnels et des données probantes pour les céphalées associées aux douleurs cervicales – rapport 3 – annexe 3 * On entend par « thérapie manuelle » les techniques qui comprennent l'application de traitements réalisés avec les mains et (ou) assistés mécaniquement, y compris la manipulation, la mobilisation et la traction. La manipulation s'entend des techniques qui comprennent l'application d'une impulsion ou une poussée rapide de faible amplitude à la limite de l'amplitude de mouvement passif d'une articulation ou près de cette limite. La mobilisation désigne des techniques qui comprennent un mouvement oscillatoire lent et de petite ou de grande amplitude dans les limites de l'amplitude de mouvement passif d'une articulation. La thérapie manuelle devrait être dispensée pendant une à 12 consultations sur une période de sept semaines. FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 174 Annexe 5.A CRITÈRES POUR LE DIAGNOSTIC DES CÉPHALÉES DE TENSION ET DES CÉPHALÉES E CERVICOGÉNIQUES DE L'INTERNATIONAL CLASSIFICATION OF HEADACHE DISORDERS, 2 ÉDITION (ICHD-2)* Type de céphalée Céphalée de tension Critère de classification Critères de l'ICHD-2 Il existe différentes catégories de céphalées de tension : 1) céphalée de tension épisodique fréquente avec ou sans sensibilité péricranienne;ou 2) céphalée de tension chronique avec ou sans sensibilité péricranienne. La présence de sensibilité péricranienne est indiquée par une sensibilité accrue à la suite d'une palpation manuelle de la tête et des muscles du cou, notamment les muscles frontal, temporal, masséter, ptérygoïde, sterno-cléido-mastoïdien, splénius et trapèze. Critères de diagnostic pour les céphalées de tension épisodiques fréquentes A. Au moins dix épisodes par mois survenant pendant un à 14 jours par mois pendant une période d'au moins trois mois (≥ 12 jours et < 180 jours par année) et répondant aux critères B à D. B. Céphalée d'une durée allant de 30 minutes à 7 jours. C. Céphalée présentant au moins deux des caractéristiques suivantes : 1. présente des deux côtés de la tête; 2. pression, serrement ou absence de pulsations; 3. intensité légère ou modérée; 4. n'est pas exacerbée par la pratique d'activités courantes, comme marcher ou monter des escaliers. D. Présence des deux éléments suivants : 1. pas de nausées ni de vomissements (mais il peut y avoir de l'anorexie); 2. photophobie ou phonophobie (un seul de ces éléments). E. Non attribuable à un autre trouble. Critères de diagnostic pour les céphalées de tension chroniques A. Céphalée ressentie au moins 15 jours par mois en moyenne pendant une période de plus de 3 mois (≥ 180 jours par année) et répondant aux critères B à D. B. Céphalée ressentie pendant plusieurs heures ou de façon continue. C. Céphalée présentant au moins deux des caractéristiques suivantes : 1. 2. 3. 4. présente des deux côtés de la tête; pression, serrement ou absence de pulsations; intensité légère ou modérée; n'est pas exacerbée par la pratique d'activités courantes, comme marcher ou monter des escaliers. D. Présence des deux éléments suivants : 1. photophobie, phonophobie ou nausées légères (un seul de ces éléments); 2. pas de nausées modérées ou graves ni de vomissements. E. Non attribuable à un autre trouble. ________________________________________ * Headache Classification Subcommittee de l'International Headache Society. « The International Classification of Headache Disorders: 2nd edition », Cephalagia, vol. 24, suppl. n° 1 (2004), pp. 9 à 160. FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 175 ANNEXE 5.A CRITÈRES POUR LE DIAGNOSTIC DES CÉPHALÉES DE TENSION ET DES CÉPHALÉES CERVICOGÉNIQUES DE L'INTERNATIONAL CLASSIFICATION OF HEADACHE DISORDERS, E 2 ÉDITION (ICHD-2)* Type de céphalée Cervicogénique Critère de classification Critères de diagnostic pour les céphalées cervicogéniques A. Douleur prenant origine dans le cou et ressentie dans au moins une région de la tête et (ou) du visage, et répondant aux critères A et Da. B. Preuve clinique, laboratoire et (ou) d'imagerie d'un trouble ou d'une lésion dans la colonne cervicale ou les tissus mous du cou, connu ou généralement accepté comme une cause valide de céphalée. C. La preuve que la douleur peut être attribuable à la lésion ou au trouble dans le cou se fonde sur au moins un des éléments suivants : 1. manifestation de signes cliniques qui impliquent une source de douleur dans le coub; 2. disparition de la céphalée à la suite du blocage à des fins diagnostiques d'une structure cervicale ou de son innervation au moyen d'un placebo ou d'autres mesures de contrôle adéquatesc. D. Résorption de la douleur dans les trois mois suivant le traitement de la lésion ou du trouble causal. a. La présence de tumeurs, de fractures, d'infections et de polyarthrite rhumatoïde de la partie supérieure de la colonne cervicale n'a pas été validée officiellement comme une cause de céphalées, mais est néanmoins acceptée comme une cause valide lorsqu'elle est démontrée dans des cas particuliers. La spondylose cervicale et l'ostéochondrite NE sont PAS acceptées comme des causes valides répondant au critère B. Lorsque des points de sensibilité myofaciale constituent la cause, la céphalée doit être classée dans la catégorie 2. Céphalée de tension. b. Les signes cliniques acceptables pour le critère C1 doivent s'être révélés fiables et valides. La tâche à venir consiste à établir ces tests opérationnels fiables et valides. Certaines caractéristiques cliniques, telles que la douleur cervicale, une sensibilité dans un point focal du cou, des antécédents de traumatisme du cou, une exacerbation mécanique de la douleur, la présence d'une douleur d'un seul côté, une douleur concomitante à l'épaule, une amplitude réduite des mouvements du cou, l'apparition de douleur à la nuque, des nausées, des vomissements, une photophobie, etc. ne sont pas exclusifs aux céphalées cervicogéniques. Il peut s'agir de caractéristiques d'une céphalée cervicogénique, mais elles ne définissent pas la relation entre le trouble et la source de la céphalée. c. La disparition de la céphalée s'entend d'un soulagement complet de la céphalée, indiqué par un zéro sur l'échelle visuelle analogique. Néanmoins, le niveau acceptable pour répondre au critère C2 est une réduction de la douleur d'au moins 90 % à un niveau inférieur à 5 sur une échelle visuelle analogique de 100 points. FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 176 SECTION 6.0 LIGNE DIRECTRICE POUR LA PRISE EN CHARGE CLINIQUE DES TROUBLES DES TISSUS MOUS DES MEMBRES SUPÉRIEURS FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 177 SECTION 6.0 LIGNE DIRECTRICE POUR LA PRISE EN CHARGE CLINIQUE DES TROUBLES DES TISSUS MOUS DES MEMBRES SUPÉRIEURS 6.1 6.1.1 6.1.2 6.1.3 6.1.4 6.2 6.2.1 6.2.2 6.2.3 6.2.4 6.3 6.3.1 6.3.2 Prise en charge des épicondylites Cheminement clinique pour les épicondylites d'apparition récente (0 à 3 mois après la collision) Cheminement clinique pour les épicondylites persistantes (4 à 6 mois après la collision) Principales recommandations à l'égard de la prise en charge des épicondylites d'apparition récente Principales recommandations à l'égard de la prise en charge des épicondylites persistantes Prise en charge des douleurs à l'épaule Cheminement clinique pour les douleurs à l'épaule d'apparition récente (0 à 3 mois après la collision) Cheminement clinique pour les douleurs à l'épaule persistantes (4 à 6 mois après la collision) Principales recommandations à l'égard de la prise en charge des douleurs à l'épaule d'apparition récente Principales recommandations à l'égard de la prise en charge des douleurs à l'épaule persistantes Prise en charge des douleurs à l'épaule avec ténosite ossifiante Cheminement clinique pour les douleurs à l'épaule avec ténosite ossifiante Principales recommandations à l'égard de la prise en charge des douleurs à l'épaule avec ténosite ossifiante La présente ligne directrice fondée sur des données probantes établit les pratiques exemplaires pour la prise en charge clinique des troubles des tissus mous des membres supérieurs résultant d'une collision routière ou exacerbés par celle-ci. La présente ligne directrice couvre les épicondylites (médiales et latérales)* d'apparition récente (0 à 3 mois après la collision) et persistantes (4 à 6 mois après la collision), les douleurs à l'épaule et les douleurs à l'épaule avec ténosite ossifiante. Elle ne couvre pas les troubles qui persistent plus de six mois après la collision. Dans la présente ligne directrice, on entend par « membres supérieurs » la région qui comprend l'épaule, le bras, le coude, l'avant-bras, le poignet et la main. ______________________________ * Les données probantes qui ont servi à élaborer les cheminements cliniques pour les épicondylites ont été obtenues à partir d'essais cliniques randomisés sur la prise en charge de l'épicondylite latérale. Les recommandations s'appliquent également au soulagement de l'épicondylite médiale en raison des ressemblances anatomopathologiques qui existent entre les deux blessures. FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 178 6.0 LIGNE DIRECTRICE POUR LA PRISE EN CHARGE CLINIQUE DES TROUBLES DES TISSUS MOUS DES MEMBRES SUPÉRIEURS Les troubles des tissus mous des membres supérieurs désignent les entorses et les foulures de stade I et II, les bursites et les tendinites des membres supérieurs. Les entorses et les foulures peuvent être classées en trois stades qui se distinguent par la gravité des signes et des symptômes et la perturbation structurale (tableaux 6.A et 6.B). La présente ligne directrice n'est pas indiquée pour les troubles qui comprennent la présence d'une cause structurelle importante ou d'autres causes pathologiques des membres supérieurs comme les fractures, les dislocations, l'arthrose, les neuropathies, les troubles inflammatoires, les maladies systémiques, les infections, les tumeurs et les entorses et foulures de stade III. Tableau 6.A : Classification des entorses selon l'American Academy of Orthopaedic Surgeons Stade Définition I Les fibres ligamentaires sont étirées, mais leur structure demeure intacte. II Les fibres ligamentaires sont partiellement déchirées et le stress physique révèle une laxité accrue avec une limite définie. III Un ligament est complètement déchiré, ce qui entraîne une importante instabilité. Tableau 6.B : Classification des foulures selon l'American Academy of Orthopaedic Surgeons Stade Définition I Moins de 5 % des fibres musculaires ou tendineuses présentent une perturbation et le fascia demeure intact. II La discontinuité des fibres musculaires ou tendineuses comprend un nombre modéré de fibres musculaires. III Les fibres musculaires présentent une discontinuité complète. Les collisions routières entraînent souvent des blessures aux membres supérieurs. Dans une cohorte composée de membres de la population canadienne, 75 % des adultes blessés ont déclaré ressentir une douleur à l'épaule postérieure et 35 % ont déclaré souffrir d'une douleur aux membres supérieurs dans les 30 jours suivant une collision routière. La prise en charge clinique recommandée dans la présente ligne directrice vise à : 1) accélérer le rétablissement; 2) réduire l'intensité des symptômes; 3) favoriser le rétablissement précoce des fonctions; 4) prévenir les douleurs chroniques et les handicaps; 5) améliorer la qualité de vie liée à l'état de santé; 6) réduire les risques de récurrences et 7) promouvoir la participation active des patients dans leurs soins. FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 179 6.0 LIGNE DIRECTRICE POUR LA PRISE EN CHARGE CLINIQUE DES TROUBLES DES TISSUS MOUS DES MEMBRES SUPÉRIEURS Les patients qui souffrent de blessures multiples devraient être pris en charge en fonction de tous les cheminements cliniques applicables. Par exemple, les patients qui présentent des troubles des tissus mous des membres supérieurs ressentent souvent des douleurs cervicales. Les patients qui présentent des troubles des tissus mous des membres supérieurs ainsi que des douleurs cervicales et des troubles concomitants devraient également recevoir les soins recommandés dans les cheminements cliniques pour les douleurs cervicales et les troubles concomitants décrits au chapitre 4. Les soins axés sur le patient constituent un principe reconnu à l'échelle internationale, fondamental pour l'élaboration de la présente ligne directrice. La présente ligne directrice renforce l'importance de la communication et de la collaboration entre les patients et les professionnels de la santé. Toutes les recommandations comprises dans la présente ligne directrice sont fondées sur des études présentant un faible risque de parti pris. Les interventions qui ne sont pas décrites dans la présente ligne directrice ne sont pas recommandées pour la prise en charge des patients souffrant de troubles des tissus mous des membres supérieurs en raison du manque de données probantes sur leur efficacité et leur innocuité. Les professionnels de la santé admissibles à fournir des soins en vertu de la présente ligne directrice sont ceux qui sont définis dans l'Annexe sur les indemnités d’accident légales. La présente ligne directrice a été divisée en trois sections. Chaque section contient des recommandations fondées sur des données probantes pour la prise en charge clinique des troubles des tissus mous des membres supérieurs de natures et durées variées. • • • Section 6.1 – Prise en charge des épicondylites Section 6.2 – Prise en charge des douleurs à l'épaule Section 6.3 – Prise en charge des douleurs à l'épaule avec ténosite ossifiante Toutes les recommandations comprises dans la présente ligne directrice intègrent : • • • les principaux déterminants décisionnels selon le cadre élaboré par le Comité consultatif ontarien des technologies de la santé (CCOTS); les meilleures données probantes obtenues d'un examen critique de la documentation scientifique courante; les résultats de la recherche qualitative examinant les expériences des personnes traitées pour des blessures résultant d'un accident de la route en Ontario. On peut consulter tous les documents d'information et toutes les références à l'adresse http://www.fsco.gov.on.ca. FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 180 SECTION 6.1 PRISE EN CHARGE DES ÉPICONDYLITES Guide de référence rapide – Prise en charge des épicondylites Symptômes ≤ 3 mois après la collision Symptômes > 3 mois après la collision Pour toutes les personnes blessées qui souffrent d'une épicondylite : éliminer les facteurs de risque relatifs aux pathologies gravesa; fournir des renseignements sur la nature, la prise en charge et l'évolution de l'épicondylite en tant que cadre de déploiement d'un programme de soins; effectuer une évaluation continue de l'amélioration ou de l'aggravation/l'évolution des symptômes pendant l'intervention et aiguiller la personne en conséquence; donner son congé à la personne blessée à tout moment approprié au cours de l'intervention et du rétablissement. À la suite d'une décision prise conjointement par le patient et le fournisseur de soins, l'une ou l'autre des interventions thérapeutiques ci-dessous est recommandée. À la suite d'une décision prise conjointement par le patient et le fournisseur de soins, l'une ou l'autre des interventions thérapeutiques ci-dessous est recommandée. Interventions à domicile et en milieu cliniqueb, c, d : 1. bracelet orthopédique (épicondylite latérale); 2. soins multimodaux comprenant ce qui suit : a) manipulation ou mobilisation du coude; b) massage en profondeur des tissus; c) exercices d'étirement et de renforcement de l'avant-bras; d) conseils indiquant de rester actif et modification de l'ergonomie et des activités afin d'éviter la provocation des symptômes. Interventions à domicile et en milieu cliniqueb, c, d : 1. technique faisant appel à l'énergie musculaire; 2. relâchement myofascial; 3. bracelet orthopédique (épicondylite latérale); 4. exercices d'étirement et (ou) de renforcement à la maison; 5. soins multimodaux qui comprennent une combinaison des interventions suivantes (si elles n'ont pas été effectuées pendant les trois premiers mois de soins) : a) manipulation ou mobilisation du coude; b) massage en profondeur des tissus; c) exercices d'étirement et de renforcement de l'avant-bras; d) conseils indiquant de rester actif et modification de l'ergonomie et des activités afin d'éviter la provocation des symptômes. Veuillez consulter la recommandation particulière pour plus de détails sur le traitement (section 6.1.3). Veuillez consulter la recommandation particulière pour plus de détails sur le traitement (section 6.1.4). Interventions proscritese : • neurostimulation transcutanée; • bracelet orthopédique jumelé à un traitement physique multimodal (épicondylite latérale). Interventions proscritese : • neurostimulation transcutanée; • bracelet orthopédique jumelé à un traitement physique multimodal (épicondylite latérale). Résultat Personne rétablie → Personne non rétablie : Donner congé. Rétablissement incomplet → Lancer le protocole en cas de symptômes persistants. Évolution importante des symptômes (apparition ou aggravation de symptômes physiques, mentaux ou psychologiques) → Consulter un médecin. Résultat Personne rétablie → Donner congé. Personne non rétablie : Rétablissement incomplet → Consulter un médecin. Évolution importante des symptômes (apparition ou aggravation de symptômes physiques, mentaux ou psychologiques) → Consulter un médecin. a Facteurs de risque relatifs aux pathologies graves (aussi appelés « signaux d'alerte ») : antécédents de traumatisme important; antécédents d'arthrite inflammatoire; antécédents de perte de poids importante inexpliquée; fièvre; articulations enflées et douloureuses; signes et symptômes neurologiques progressifs/généralisés; douleur aigüe et incessante la nuit; douleur généralisée inexpliquée; douleur incessante au repos. b En cas d'épicondylite médiale, il convient de prendre des précautions particulières pour protéger le nerf cubital. Cette ligne directrice ne couvre pas les interventions pour lesquelles il manque des données probantes relatives à l'efficacité. L'ordre d'énumération des interventions ne rend pas compte d'une efficacité supérieure. e S'appuie sur des données probantes démontrant l'absence de bénéfices pour les patients. c d FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 181 SECTION 6.1.1 CHEMINEMENT CLINIQUE POUR LES ÉPICONDYLITES D'APPARITION RÉCENTE (0 À 3 MOIS APRÈS LA COLLISION) Le cheminement clinique est présenté à la figure 6.1. Dès le premier contact, les professionnels de la santé devront informer leurs patients et les rassurer sur le fait que la plupart des personnes se remettent de l'épicondylite dans les premiers mois suivant l'apparition des symptômes. Les patients amélioreront beaucoup leur rétablissement s'ils participent activement à leurs soins. Les soins cliniques ont pour but d'accélérer le rétablissement en soulageant la douleur et en améliorant la fonction. Le cheminement clinique recommandé pour les trois premiers mois de soins des épicondylites est décrit ci-dessous. Évaluer le patient souffrant d'épicondylite Procédez à une évaluation clinique appropriée pour éliminer la possibilité que les symptômes soient causés par de graves pathologies structurelles ou d'autres types. La présence d'un facteur de risque relatif aux pathologies graves (également appelés « signaux d'alerte ») décelée pendant l'anamnèse et l'examen physique justifie un examen approfondi et un aiguillage vers le professionnel de la santé approprié. Cependant, une fois que la présence d'une pathologie a été écartée, le patient devrait être traité conformément au cheminement clinique indiqué pour les épicondylites. Tableau 6.C : Facteurs de risque relatifs aux pathologies graves (signaux d'alerte) pour les épicondylites Facteurs de risque relatifs aux pathologies graves décelés pendant l'anamnèse ou l'examen physique* • • • • • • • • • Antécédents de traumatisme important Antécédents d'arthrite inflammatoire Antécédents de perte de poids importante inexpliquée Fièvre Articulations enflées et douloureuses Signes et symptômes neurologiques progressifs/généralisés Douleur aigüe et incessante la nuit Douleur généralisée inexpliquée Douleur incessante au repos Les patients qui souffrent également de douleurs cervicales et de troubles concomitants ou d'autres blessures devraient être pris en charge en fonction de tous les cheminements cliniques applicables. _________________________________ * En cas d'épicondylite médiale, il convient de prendre des précautions particulières pour protéger le nerf cubital au moment du traitement. FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 182 6.1.1 Cheminement clinique pour les épicondylites d'apparition récente (0 à 3 mois après la collision) Les patients qui souffrent de blessures multiples devraient être pris en charge en fonction de tous les cheminements cliniques applicables. Fournir des renseignements et du réconfort au patient Un plan de soins axé sur le patient devrait être élaboré en partenariat avec le patient. Il est important que le professionnel de la santé réconforte le patient et lui explique que la plupart des personnes se rétablissent spontanément d'une épicondylite. Les patients doivent être rassurés quant à la nature bénigne et résolutive de l'épicondylite. Les professionnels de la santé doivent également fournir du réconfort aux patients en leur disant que leur coude ne présente aucune pathologie structurelle ou progressive grave (p. ex., dislocations, fractures ou infection). Déterminer si des soins cliniques continus sont nécessaires Les professionnels de la santé devraient avant tout déterminer si le patient a besoin de soins cliniques. Mettre en œuvre le plan de soins pour les épicondylites d'apparition récente (0 à 3 mois après la collision) Les patients qui ont besoin de soins cliniques devraient être encouragés à participer activement à leur programme de soins en demeurant actifs. Les professionnels de la santé devraient discuter des options de traitement avec leurs patients et, grâce à un processus conjoint de prise de décisions, déterminer les options thérapeutiques qu'ils souhaitent entreprendre. À la suite d'une décision prise conjointement par le patient et le fournisseur de soins, l'une ou l'autre des interventions thérapeutiques ci-dessous est recommandée. • • Bracelet orthopédique (épicondylite latérale) Soins multimodaux comprenant ce qui suit : I. manipulation ou mobilisation du coude; II. massage en profondeur des tissus; III. exercices d'étirement et de renforcement de l'avant-bras; IV. conseils indiquant de rester actif et modification de l'ergonomie et des activités afin d'éviter la provocation des symptômes. __________________________________ * Cette liste de facteurs de risque relatifs à des pathologies graves a été créée à partir de la ligne directrice en matière de pratique clinique suivante : Accident Compensation Corporation (ACC). Distal upper limb – Guidelines for management of some common disorders, Nouvelle-Zélande, 2009. Accessible à l'adresse : musculoskeletal http://www.acc.co.nz/PRD_EXT_CSMP/groups/external_communications/documents/guide/prd_ctrb112931.pdf [dernière consultation le 14 déc. 2014] FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 183 6.1.1 CHEMINEMENT CLINIQUE POUR LES ÉPICONDYLITES D'APPARITION RÉCENTE (0 À 3 MOIS APRÈS LA COLLISION) Les interventions qui ne sont pas recommandées comprennent ce qui suit : • • neurostimulation transcutanée; bracelet orthopédique jumelé à un traitement physique multimodal (épicondylite latérale). Discutez des risques et des avantages du plan de soins avec le patient. Réévaluer et adopter le plan d'action indiqué Réévaluez le patient à chaque visite afin de déterminer si des soins supplémentaires s'avèrent nécessaires ou si son état se détériore. Les patients devraient recevoir leur congé dès qu'ils déclarent une amélioration importante ou un rétablissement. On recommande aux professionnels de la santé de poser la question d'auto-évaluation suivante au patient pour évaluer son rétablissement : « À quel point vous sentez-vous rétabli de vos blessures? » Les choix de réponse comprennent ce qui suit : 1) je me sens totalement mieux, 2) je me sens beaucoup mieux, 3) je me sens légèrement mieux, 4) il n'y a aucun changement, 5) je me sens un peu moins bien, 6) je me sens beaucoup moins bien, 7) je ne me suis jamais senti aussi mal. Les patients qui disent se sentir « totalement mieux » ou « beaucoup mieux » doivent être considérés comme rétablis. Les patients qui ne se sont pas rétablis devraient suivre le cheminement clinique indiqué dans la présente ligne directrice*. Les patients dont les symptômes se sont aggravés et ceux qui présentent de nouveaux symptômes physiques, mentaux ou psychologiques devraient être orientés vers un médecin en vue d'une évaluation plus approfondie à n'importe quel moment pendant leurs soins. Les patients qui n'ont pas connu une amélioration importante ou qui ne se sont pas rétablis dans les trois premiers mois après la blessure devraient suivre le cheminement clinique pour les épicondylites persistantes décrit à la section 6.1.2. _____________________________ * L'utilisation d'un instrument valide et fiable propre à l'état du patient (p. ex., le questionnaire DASH [Disabilities of the Arm, Shoulder and Hand]) est encouragée, mais cet outil ne devrait pas servir à évaluer le rétablissement global. FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 184 SECTION 6.1.2 CHEMINEMENT CLINIQUE POUR LES ÉPICONDYLITES PERSISTANTES (4 À 6 MOIS APRÈS LA COLLISION) Le cheminement clinique est présenté à la figure 6.1. Les patients qui éprouvent encore des symptômes et qui sont toujours invalides plus de trois mois après la blessure peuvent avoir avantage à recevoir des soins cliniques supplémentaires. Les soins cliniques visent principalement à favoriser le rétablissement en atténuant les symptômes et en permettant aux patients de reprendre leurs activités normales de la vie quotidienne*. Évaluer le patient souffrant d'épicondylite Procédez à une évaluation clinique appropriée pour éliminer la possibilité que les symptômes soient causés par de graves pathologies structurelles ou d'autres types. La présence d'un facteur de risque relatif aux pathologies graves (également appelés « signaux d'alerte ») décelée pendant l'anamnèse et l'examen physique justifie un examen approfondi et un aiguillage vers le professionnel de la santé approprié. Cependant, une fois que la présence d'une pathologie a été écartée, le patient devrait être traité conformément au cheminement clinique indiqué pour les épicondylites. Tableau 6.C : Facteurs de risque relatifs aux pathologies graves (signaux d'alerte) pour les épicondylites Facteurs de risque relatifs aux pathologies graves décelés pendant l'anamnèse ou l'examen physique+ • Antécédents de traumatisme important • Antécédents d'arthrite inflammatoire • Antécédents de perte de poids importante inexpliquée • Fièvre • Articulations enflées et douloureuses • Signes et symptômes neurologiques progressifs/généralisés • Douleur aigüe et incessante la nuit • Douleur généralisée inexpliquée • Douleur incessante au repos ______________________________ * En cas d'épicondylite médiale, il convient de prendre des précautions particulières pour protéger le nerf cubital au moment du traitement. + Cette liste de facteurs de risque relatifs à des pathologies graves a été créée à partir+ de la ligne directrice en matière de pratique clinique suivante : Accident Compensation Corporation (ACC). Distal upper limb – Guidelines for management of some common musculoskeletal disorders, Nouvelle-Zélande, 2009. Accessible à l'adresse : http://www.acc.co.nz/PRD_EXT_CSMP/groups/external_communications/documents/guide/prd_ctrb112931.pdf [dernière consultation le 14 déc. 2014] FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 185 6.1.2 CHEMINEMENT CLINIQUE POUR LES ÉPICONDYLITES PERSISTANTES (4 À 6 MOIS APRÈS LA COLLISION) Les patients qui souffrent également de douleurs cervicales et de troubles concomitants ou d'autres blessures devraient être pris en charge en fonction de tous les cheminements cliniques applicables. Les patients qui souffrent de blessures multiples devraient être pris en charge en fonction de tous les cheminements cliniques applicables. Fournir des renseignements et du réconfort au patient Le professionnel de la santé devrait chercher à comprendre les croyances et les attentes du patient au sujet des épicondylites et à aborder tout malentendu ou toute appréhension par de l'éducation et du réconfort. Le professionnel de la santé doit fournir des renseignements et du réconfort au patient quant au fait que les épicondylites sont de nature bénigne et résolutive et souligner l'importance de continuer à exercer les activités de la vie quotidienne. Mettre en œuvre le plan de soins pour les épicondylites persistantes (4 à -6 mois après la collision) Le plan de soins vise à fournir des interventions cliniques qui favorisent la disparition des symptômes et le rétablissement des fonctions. Les patients qui ont besoin de soins cliniques devraient être encouragés à participer à leur programme de soins en restant actifs. Les professionnels de la santé devraient discuter des options de traitement avec leurs patients et, grâce à un processus conjoint de prise de décisions, déterminer les options thérapeutiques qu'ils souhaitent entreprendre. À la suite d'une décision prise conjointement par le patient et le fournisseur de soins, l'une ou l'autre des interventions thérapeutiques ci-dessous est recommandée. • • • • • Technique faisant appel à l'énergie musculaire Relâchement myofascial Bracelet orthopédique (épicondylite latérale) Exercices d'étirement et (ou) de renforcement à la maison Soins multimodaux qui comprennent une combinaison des interventions suivantes (si elles n'ont pas été effectuées pendant les trois premiers mois de soins) : i. manipulation ou mobilisation du coude; ii. massage en profondeur des tissus; iii. exercices d'étirement et de renforcement de l'avant-bras; iv. conseils indiquant de rester actif et modification de l'ergonomie et des activités afin d'éviter la provocation des symptômes. FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 186 6.1.2 CHEMINEMENT CLINIQUE POUR LES ÉPICONDYLITES PERSISTANTES (4 À 6 MOIS APRÈS LA COLLISION) Les interventions qui ne sont pas recommandées comprennent ce qui suit : • neurostimulation transcutanée; • bracelet orthopédique jumelé à un traitement physique multimodal (épicondylite latérale). Discutez des risques et des avantages du plan de soins avec le patient. Réévaluer et adopter le plan d'action indiqué Réévaluez le patient à chaque visite afin de déterminer si des soins supplémentaires s'avèrent nécessaires ou si son état se détériore. Les patients devraient recevoir leur congé dès qu'ils déclarent une amélioration importante ou un rétablissement. On recommande aux professionnels de la santé de poser la question d'auto-évaluation suivante au patient pour évaluer son rétablissement : « À quel point vous sentez-vous rétabli de vos blessures? » Les choix de réponse comprennent ce qui suit : 1) je me sens totalement mieux, 2) je me sens beaucoup mieux, 3) je me sens légèrement mieux, 4) il n'y a aucun changement, 5) je me sens un peu moins bien, 6) je me sens beaucoup moins bien, 7) je ne me suis jamais senti aussi mal. Les patients qui disent se sentir « totalement mieux » ou « beaucoup mieux » doivent être considérés comme rétablis. Les patients qui ne se sont pas rétablis devraient suivre le cheminement clinique indiqué dans la présente ligne directrice*. Les patients dont les symptômes se sont aggravés et ceux qui présentent de nouveaux symptômes physiques, mentaux ou psychologiques devraient être orientés vers un médecin en vue d'une évaluation plus approfondie à n'importe quel moment pendant leurs soins. Les patients qui n'ont pas connu une amélioration importante ou qui ne se sont pas rétablis devraient être orientés vers leur médecin en vue d'une évaluation plus approfondie. __________________________________ * L'utilisation d'un instrument valide et fiable propre à l'état du patient (p. ex., le questionnaire DASH [Disabilities of the Arm, Shoulder and Hand]) est encouragée, mais cet outil ne devrait pas servir à évaluer le rétablissement global. FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 187 6.1.2 Cheminement clinique pour les épicondylites persistantes (4 à 6 mois après la collision) Figure 6.1 : Cheminement clinique pour la prise en charge des épicondylites 1 Personnes blessées dans une collision routière qui souffrent d'une épicondylite. 2 Effectuer une évaluation clinique appropriée. 4 3 Facteurs de risque relatifs aux pathologies gravesa? Oui Consulter un médecin. Non 6 Autres blessures? 5 Oui Consulter les cheminements cliniques appropriés et procéder à une prise en charge conjointe. Non 7 Fournir des renseignements sur la nature, la prise en charge et l'évolution de l'épicondylite en tant que cadre de déploiement d'un programme de soins. 9 Un traitement est-il requis? 8 Non Congé Oui 11 Symptômes ≤ 3 mois? 10 Oui À la suite d'une décision prise conjointement par le patient et le fournisseur de soins, l'une ou l'autre des interventions thérapeutiques cib, c, d . dessous est recommandée Interventions à domicile et en milieu clinique : 1) bracelet orthopédique (épicondylite latérale); 2) soins multimodaux comprenant ce qui suit : a) manipulation ou mobilisation du coude; b) massage en profondeur des tissus; c) exercices d'étirement et de renforcement de l'avant-bras; d) conseils indiquant de rester actif et modification de l'ergonomie et des activités afin d'éviter la provocation des symptômes. Non Symptômes ˃ 3 mois Oui 12 13 À la suite d'une décision prise conjointement par le patient et le fournisseur de soins, l'une ou l'autre des interventions thérapeutiques b, c, d . ci-dessous est recommandée Interventions à domicile et en milieu clinique : 1) technique faisant appel à l'énergie musculaire; 2) relâchement myofascial; 3) bracelet orthopédique (épicondylite latérale); 4) exercices d'étirement et (ou) de renforcement à la maison; 5) soins multimodaux comprenant la combinaison de ce qui suit (s'ils n'ont pas été prodigués pendant les trois premiers mois de soins) : a) manipulation ou mobilisation du coude; b) massage en profondeur des tissus; c) exercices d'étirement et de renforcement de l'avant-bras; d) conseils indiquant de rester actif et modification de l'ergonomie et des activités afin d'éviter la provocation des symptômes. Interventions proscritese : 1) neurostimulation transcutanée; 2) bracelet orthopédique jumelé à un traitement physique multimodal (épicondylite latérale). e Interventions proscrites : 1) neurostimulation transcutanée; 2) bracelet orthopédique jumelé à un traitement physique multimodal (épicondylite latérale). Veuillez consulter la recommandation particulière pour plus de détails sur le traitement (section 6.1.3). Veuillez consulter la recommandation particulière pour plus de détails sur le traitement (section 6.1.4). FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 188 La personne blessée est-elle rétablie après trois mois? 15 14 Congé La personne blessée est-elle rétablie? 16 Non Non 17 1) Rétablissement incomplet : lancer le protocole en cas de symptômes persistants (encadré 13). 2) Évolution importante des symptômes (apparition ou aggravation de symptômes physiques, mentaux ou psychologiques) : consulter un médecin. 18 1) Rétablissement incomplet : consulter un médecin. 2) Évolution importante des symptômes (apparition ou aggravation de symptômes physiques, mentaux ou psychologiques) : consulter un médecin. a Facteurs de risque relatifs aux pathologies graves (aussi appelés « signaux d'alerte ») : antécédents de traumatisme important; antécédents d'arthrite inflammatoire; antécédents de perte de poids importante inexpliquée; fièvre; articulations enflées et douloureuses; signes et symptômes neurologiques progressifs/généralisés; douleur aigüe et incessante la nuit; douleur généralisée inexpliquée; douleur incessante au repos. b En cas d'épicondylite médiale, il convient de prendre des précautions particulières pour protéger le nerf cubital. c Cette ligne directrice ne couvre pas les interventions pour lesquelles il manque des données probantes relatives à l'efficacité. d L'ordre d'énumération des interventions ne rend pas compte d'une efficacité supérieure. e S'appuie sur des données probantes démontrant l'absence de bénéfices pour les patients. FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 189 SECTION 6.1.3 PRINCIPALES RECOMMANDATIONS À L'ÉGARD DE LA PRISE EN CHARGE DES ÉPICONDYLITES D'APPARITION RÉCENTE La présente section résume les principales recommandations relatives à la prise en charge des épicondylites d'apparition récente pour les trois premiers mois suivant la collision. Le libellé des recommandations est conforme à la directive du National Institute for Health and Care Excellence (NICE). Les recommandations commençant par « fournir » indiquent que, selon les données probantes, une intervention est associée à des résultats supérieurs à ceux obtenus avec les autres interventions, avec l'utilisation d'un placebo ou d'une intervention fictive ou en l'absence d'intervention. Le libellé « envisager » indique qu'une intervention est aussi efficace qu'une autre. Le libellé « ne pas fournir » indique que, selon les données probantes, une intervention n'apporte aucun avantage aux patients. Une explication détaillée du libellé des recommandations est présentée à la section 2.5.2.4 du présent rapport. • • • • • • Prodiguer les soins en partenariat avec le patient. Faire participer le patient à la planification des soins et au processus décisionnel. Rassurer le patient quant à la nature bénigne et résolutive de sa douleur. Donner des renseignements au patient au sujet des avantages de participer activement à son plan de soins en demeurant actif et en continuant de bouger. Mettre l'accent sur les traitements actifs plutôt que passifs. Prodiguer des soins d'une durée limitée. Ne pas fournir de traitements inefficaces ou expérimentaux. SECTION 6.1.3.1 SOINS MULTIMODAUX Les soins multimodaux comprennent au moins deux modalités thérapeutiques distinctes, dispensées par des professionnels d'une ou plusieurs disciplines de la santé. Tableau 6.D : Soins multimodaux pour les épicondylites d'apparition récente Envisager un maximum de dix consultations dans le cadre d'un Recommandation programme de soins multimodaux de cinq semaines comprenant de la 6.1.3.1.1 thérapie manuelle*, des massages en profondeur des tissus**, des exercices*** et de l'éducation****. Référence : • Tableau des déterminants décisionnels et des données probantes pour les blessures aux membres supérieurs – rapport 5 – annexe 4 * Mobilisation : a) glissement latéral soutenu avec préhension sans douleur : glissement latéral soutenu le long de l'articulation du coude pendant que le patient effectue un geste de préhension; b) glissement latéral soutenu avec mouvement : si la douleur se manifeste pendant le mouvement du coude, effectuer le glissement latéral pendant la répétition du mouvement; c) glissement arrière-avant avec préhension sans douleur : si a) et b) se révèlent inefficaces, essayer un glissement arrière-avant de l'articulation radio-humérale. FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 190 Manipulation : le patient est assis, le membre supérieur en abduction à 90 degrés avec une rotation interne de sorte que l'olécrane soit orienté vers le haut. Stabiliser le poignet en flexion et en pronation complètes avec une main et placer l'autre main sur l'olécrane. Effectuer une poussée rapide de faible amplitude à la fin de l'amplitude de l'extension du coude. ** Dix minutes de massage transversal par friction en profondeur, suivi d'une manipulation. *** Exercices : exercices supervisés et à domicile comprenant des étirements progressifs, lents et répétitifs du poignet et de l'avant-bras; huit à 12 répétitions d'un exercice progressif avec charge pour l'extension / la flexion du poignet, la supination/pronation, la déviation radiale/cubitale des doigts, la préhension sans douleur, trois séries, deux à trois fois par semaine. Intégrer des tâches et des activités propres au travail avant la réintégration à l'effectif. Intégrer les exercices pour les autres déficiences musculaires du quadrant supérieur, ainsi que pour la correction de l'alignement postural et des mouvements des membres supérieurs, selon les indications cliniques. **** Éducation : fournir des renseignements écrits exposant les grandes lignes du processus morbide de l'épicondylite, des conseils pratiques sur l'auto-prise en charge et l'ergonomie, et des renseignements sur la modification des activités afin d'éviter la provocation des symptômes tout en demeurant le plus actif possible. SECTION 6.1.3.2 MODALITÉS PHYSIQUES PASSIVES Les modalités physiques passives comprennent deux catégories d'interventions : les interventions physico-chimiques et structurelles. Les modalités physico-chimiques utilisent un agent thermique ou électromagnétique pour agir sur le corps au niveau de la peau ou sous la peau. Les modalités structurelles comprennent des appareils et accessoires fonctionnels ou non fonctionnels. Les appareils et accessoires fonctionnels ont pour but d'aligner, de soutenir ou de faciliter indirectement par ailleurs le fonctionnement de la partie touchée. Les appareils et accessoires non fonctionnels visent à procurer un état de repos dans des positions anatomiques précises ou à prévenir les mouvements. Tableau 6.E : Modalités physiques passives pour les épicondylites d'apparition récente Envisager le port d'un bracelet orthopédique sur le tendon extenseur Recommandation commun durant le jour pendant six semaines (épicondylite latérale). 6.1.3.2.1 6.1.3.2.2 Ne pas fournir de neurostimulation transcutanée*. 6.1.3.2.3 Ne pas ajouter un bracelet orthopédique jumelé à un traitement physique multimodal (épicondylite latérale). Référence : • Tableau des déterminants décisionnels et des données probantes pour les blessures aux membres supérieurs – rapport 6 – annexe 4 * La neurostimulation transcutanée est une modalité physique passive associée à la peau, qui nécessite au moins deux électrodes pour appliquer un courant électrique de faible intensité. Elle est habituellement utilisée dans le but de soulager la douleur. FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 191 SECTION 6.1.4 PRINCIPALES RECOMMANDATIONS À L'ÉGARD DE LA PRISE EN CHARGE DES ÉPICONDYLITES PERSISTANTES La présente section résume les principales recommandations relatives à la prise en charge des épicondylites persistantes pour les quatre à six mois suivant la collision. Le libellé des recommandations est conforme à la directive du National Institute for Health and Care Excellence (NICE). Les recommandations commençant par « fournir » indiquent que, selon les données probantes, une intervention est associée à des résultats supérieurs à ceux obtenus avec les autres interventions, avec l'utilisation d'un placebo ou d'une intervention fictive ou en l'absence d'intervention. Le libellé « envisager » indique qu'une intervention est aussi efficace qu'une autre. Le libellé « ne pas fournir » indique que, selon les données probantes, une intervention n'apporte aucun avantage aux patients. Une explication détaillée du libellé des recommandations est présentée à la section 2.5.2.4 du présent rapport. • • • • • • Prodiguer les soins en partenariat avec le patient. Faire participer le patient à la planification des soins et au processus décisionnel. Rassurer le patient quant à la nature bénigne et résolutive de sa douleur. Donner des renseignements au patient au sujet des avantages de participer activement à son plan de soins en demeurant actif et en continuant de bouger. Mettre l'accent sur les traitements actifs plutôt que passifs. Prodiguer des soins d'une durée limitée. Ne pas fournir de traitements inefficaces ou expérimentaux. SECTION 6.1.4.1 EXERCICES On entend par « exercices » toute série de mouvements réalisés couramment ou à titre d'entraînement physique dont l'objectif est d'entraîner et de développer le corps afin de viser la promotion d'une bonne santé physique. Le traitement sous forme d'exercices comprend une grande variété de techniques que l'on retrouve dans le traitement des douleurs au coude et la réadaptation liée à ce type de douleurs. Tableau 6.F : Exercices pour les épicondylites persistantes Recommandation Envisager des exercices d'étirement et (ou) de renforcement à domicile. 6.1.4.1.1 Le programme devrait comprendre 15 répétitions d'exercices progressifs avec charge pour les extenseurs de l'avant-bras, à raison de trois séries par jour pendant trois mois et (ou) trois répétitions d'étirements des extenseurs du poignet, à raison de deux séries par jour pendant six semaines. Référence : • Tableau des déterminants décisionnels et des données probantes pour les blessures aux membres supérieurs – rapport 4 – annexe 4 FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 192 SECTION 6.1.4.2 SOINS MULTIMODAUX Les soins multimodaux comprennent au moins deux modalités thérapeutiques distinctes, dispensées par des professionnels d'une ou plusieurs disciplines de la santé. Tableau 6.G : Soins multimodaux pour les épicondylites persistantes Envisager un maximum de dix consultations dans le cadre d'un Recommandation programme de soins multimodaux de cinq semaines comprenant de la 6.1.4.2.1 thérapie manuelle*, des massages en profondeur des tissus**, des exercices*** et de l'éducation****. Référence : • Tableau des déterminants décisionnels et des données probantes pour les blessures aux membres supérieurs – rapport 5 – annexe 4 * Mobilisation : a) glissement latéral soutenu avec préhension sans douleur : glissement latéral soutenu le long de l'articulation du coude pendant que le patient effectue un geste de préhension; b) glissement latéral soutenu avec mouvement : si la douleur se manifeste pendant le mouvement du coude, effectuer le glissement latéral pendant la répétition du mouvement; c) glissement arrière-avant avec préhension sans douleur : si a) et b) se révèlent inefficaces, essayer un glissement arrière-avant de l'articulation radio-humérale. Manipulation : le patient est assis, le membre supérieur en abduction à 90 degrés avec une rotation interne de sorte que l'olécrane soit orienté vers le haut. Stabiliser le poignet en flexion et en pronation complètes avec une main et placer l'autre main sur l'olécrane. Effectuer une poussée rapide de faible amplitude à la fin de l'amplitude de l'extension du coude. ** Dix minutes de massage transversal par friction en profondeur, suivi d'une manipulation. *** Exercices : exercices supervisés et à domicile comprenant des étirements progressifs, lents et répétitifs du poignet et de l'avant-bras; huit à 12 répétitions d'un exercice progressif avec charge pour l'extension / la flexion du poignet, la supination/pronation, la déviation radiale/cubitale des doigts, la préhension sans douleur, trois séries, deux à trois fois par semaine. Intégrer des tâches et des activités propres au travail avant la réintégration à l'effectif. Intégrer les exercices pour les autres déficiences musculaires du quadrant supérieur, ainsi que pour la correction de l'alignement postural et des mouvements des membres supérieurs, selon les indications cliniques. **** Éducation : fournir des renseignements écrits exposant les grandes lignes du processus morbide de l'épicondylite, des conseils pratiques sur l'auto-prise en charge et l'ergonomie, et des renseignements sur la modification des activités afin d'éviter la provocation des symptômes tout en demeurant le plus actif possible. SECTION 6.1.4.3 THÉRAPIE DES TISSUS MOUS La thérapie des tissus mous est une thérapie mécanique selon laquelle les muscles, les tendons et les ligaments font l'objet d'une pression et d'un pétrissage passifs avec les mains ou des dispositifs mécaniques. Elle comprend le massage de relaxation, le massage clinique, les mouvements de rééducation et la thérapie énergétique. FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 193 6.1.4.3 THÉRAPIE DES TISSUS MOUS Tableau 6.H : Thérapie des tissus mous pour les épicondylites persistantes Fournir des soins par une technique faisant appel à l'énergie Recommandation musculaire*. 6.1.4.3.1 6.1.4.3.2 Le programme doit comprendre cinq répétitions (2 fois par semaine pendant quatre semaines) de pronation de l'avant-bras contre une résistance à partir d'une position de supination maximale afin d'étirer de façon passive les muscles pronateurs. Fournir une thérapie par relâchement myofascial** de l'avant-bras dans le cadre d'un programme comprenant un maximum de 12 séances pendant quatre semaines. Référence : • Tableau des déterminants décisionnels et des données probantes pour les blessures aux membres supérieurs – rapport 10 – annexe 4 La technique faisant appel à l'énergie musculaire est une thérapie des tissus mous pratiquée par un professionnel de la santé qui comprend un étirement du muscle après la contraction de celui-ci par un mouvement contre une résistance. ** Le relâchement myofascial est une technique pratique qui comprend l'application d'une légère pression soutenue sur le tissu conjonctif myofascial. SECTION 6.1.4.4 MODALITÉS PHYSIQUES PASSIVES Les modalités physiques passives comprennent deux catégories d'interventions : les interventions physico-chimiques et structurelles. Les modalités physico-chimiques utilisent un agent thermique ou électromagnétique pour agir sur le corps au niveau de la peau ou sous la peau. Les modalités structurelles comprennent des appareils et accessoires fonctionnels ou non fonctionnels. Les appareils et accessoires fonctionnels ont pour but d'aligner, de soutenir ou de faciliter indirectement par ailleurs le fonctionnement de la partie touchée. Les appareils et accessoires non fonctionnels visent à procurer un état de repos dans des positions anatomiques précises ou à prévenir les mouvements. Tableau 6.I : Modalités physiques passives pour les épicondylites persistantes Envisager le port d'un bracelet orthopédique sur le tendon extenseur Recommandation commun durant le jour pendant six semaines (épicondylite latérale). 6.1.4.4.1 6.1.4.3.2 Ne pas fournir de neurostimulation transcutanée*. 6.1.4.3.3 Ne pas ajouter un bracelet orthopédique jumelé à un traitement physique multimodal (épicondylite latérale). Référence : • Tableau des déterminants décisionnels et des données probantes pour les blessures aux membres supérieurs – rapport 6 – annexe 4 * La neurostimulation transcutanée est une modalité physique passive associée à la peau, qui nécessite au moins deux électrodes pour appliquer un courant électrique de faible intensité. Elle est habituellement utilisée dans le but de soulager la douleur. FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 194 SECTION 6.2 PRISE EN CHARGE DES DOULEURS À L'ÉPAULE Les troubles des tissus mous de l'épaule pris en charge conformément à la présente ligne directrice comprennent les entorses ou les foulures de stade I et II, les tendinites, les bursites et le syndrome de butée touchant les articulations scapulo-humérale et acromio-claviculaire. Guide de référence rapide – Prise en charge des douleurs à l'épaule Symptômes ≤ 3 mois après la collision Symptômes > 3 mois après la collision Pour toutes les personnes blessées qui souffrent de douleurs à l'épaule : éliminer les facteurs de risque relatifs aux pathologies gravesa; fournir des renseignements sur la nature, la prise en charge et l'évolution des douleurs à l'épaule en tant que cadre de déploiement d'un programme de soins; effectuer une évaluation continue de l'amélioration ou de l'évolution des symptômes pendant l'intervention et aiguiller la personne en conséquence; donner son congé à la personne blessée à tout moment approprié au cours de l'intervention et du rétablissement. À la suite d'une décision prise conjointement par le patient et le fournisseur de soins, l'une ou l'autre des interventions thérapeutiques ci-dessous est recommandée. À la suite d'une décision prise conjointement par le patient et le fournisseur de soins, l'une ou l'autre des interventions thérapeutiques ci-dessous est recommandée. Interventions à domicile et en milieu cliniqueb, c : 1. traitement au laser à faible intensité pour le soulagement de la douleur à court terme; 2. manipulation et mobilisation de la colonne en complément aux soins habituels pour des douleurs à l'épaule entraînant une douleur à la colonne cervico-thoracique ou le mouvement restreint de celle-ci; 3. soins multimodaux comprenant ce qui suit : a) chaleur/froid; b) mobilisation de l'articulation; c) exercices d'amplitude articulaire. Interventions à domicile et en milieu cliniqueb, c : 1. traitement au laser à faible intensité pour le soulagement de la douleur à court terme; 2. exercices d'étirement et de renforcement; 3. soins de médecine générale habituels (renseignements, recommandations et traitement pharmaceutique ou médical éventuel de la douleur); 4. manipulation et mobilisation de la colonne en complément aux soins habituels pour des douleurs à l'épaule entraînant une douleur à la colonne cervico-thoracique ou le mouvement restreint de celle-ci; 5. exercices combinés et supervisés d'étirement et de renforcement; 6. soins multimodaux qui comprennent une combinaison des interventions suivantes (si elles n'ont pas été effectuées pendant les trois premiers mois de soins) : a) chaleur/froid; b) mobilisation de l'articulation; c) exercices d'amplitude articulaire. Veuillez consulter la recommandation particulière pour plus de détails sur le traitement (section 6.2.3). Veuillez consulter la recommandation particulière pour plus de détails sur le traitement (section 6.2.4). Interventions proscritesd : • fibrolyse diacutanée; • ultrasons; • électrothérapie à courants interférentiels. Interventions proscritesd : • fibrolyse diacutanée; • thérapie par ondes de choc; • mobilisations cervicales; • soins multimodaux comprenant une combinaison d'exercices, de mobilisation, de bandages, d'interventions psychologiques et de massage; • ultrasons; • électrothérapie à courants interférentiels. Résultat Personne rétablie → Donner congé. Personne non rétablie : Rétablissement incomplet → Lancer le protocole en cas de symptômes persistants. Évolution importante des symptômes (apparition ou aggravation de symptômes physiques, mentaux ou psychologiques) → Consulter un médecin. Résultat Personne rétablie → Donner congé. Personne non rétablie : Rétablissement incomplet → Consulter un médecin. Évolution importante des symptômes (apparition ou aggravation de symptômes physiques, mentaux ou psychologiques) → Consulter un médecin. a Facteurs de risque relatifs aux pathologies graves (aussi appelés « signaux d'alerte ») : difformité, enflure ou érythème inexpliqué de la peau; faiblesse importante non attribuable à la douleur; antécédents de malignité; malignité soupçonnée (p. ex., perte de poids ou d'appétit); fièvre/frissons/malaises; déficits sensoriels/moteurs importants inexpliqués; atteinte vasculaire ou pulmonaire; incapacité d'effectuer des mouvements; douleur au repos. b c d Cette ligne directrice ne couvre pas les interventions pour lesquelles il manque des données probantes relatives à l'efficacité. L'ordre d'énumération des interventions ne rend pas compte d'une efficacité supérieure. S'appuie sur des données démontrant l'absence de bénéfices pour les patients. FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 195 SECTION 6.2.1 CHEMINEMENT CLINIQUE POUR LES DOULEURS À L'ÉPAULE D'APPARITION RÉCENTE (0 À 3 MOIS APRÈS LA COLLISION) Le cheminement clinique est présenté à la figure 6.2. Dès le premier contact, les professionnels de la santé devront informer leurs patients et les rassurer sur le fait que la plupart des personnes se remettent des douleurs à l'épaule dans les premiers mois suivant l'apparition des symptômes. Les patients amélioreront beaucoup leur rétablissement s'ils participent activement à leurs soins. Les soins cliniques ont pour but d'accélérer le rétablissement en soulageant la douleur et en améliorant la fonction. Le cheminement clinique recommandé pendant les trois premiers mois de soins des douleurs à l'épaule est décrit ci-dessous. Évaluer le patient souffrant de douleurs à l'épaule Procédez à une évaluation clinique appropriée pour éliminer la possibilité que les symptômes soient causés par de graves pathologies structurelles ou d'autres types. La présence d'un facteur de risque relatif aux pathologies graves (également appelés « signaux d'alerte ») décelée pendant l'anamnèse et l'examen physique justifie un examen approfondi et un aiguillage vers le professionnel de la santé approprié. Cependant, une fois que la présence d'une pathologie a été écartée, le patient devrait être traité conformément au cheminement clinique indiqué pour les douleurs à l'épaule. Tableau 6.J : Facteurs de risque relatifs aux pathologies graves (signaux d'alerte) pour les douleurs à l'épaule Facteurs de risque relatifs aux pathologies graves décelés pendant l'anamnèse ou l'examen physique+ • • • • • • • • • Difformité, enflure ou érythème inexpliqué de la peau Faiblesse importante non attribuable à la douleur Antécédents de malignité Malignité soupçonnée (p. ex., perte de poids ou d'appétit) Fièvre/frissons/malaises Déficits sensoriels/moteurs importants inexpliqués Atteinte vasculaire ou pulmonaire Incapacité d'effectuer des mouvements Douleur au repos _________________________________ * Cette liste de facteurs de risque relatifs à des pathologies graves a été créée à partir des lignes directrices en matière de pratique clinique suivantes : HOPMAN, K., L. Krahe, S. Lukersmith, A. R. McColl et K. Vine. Clinical practice guidelines for the management of rotator cuff syndrome in the workplace, Port Macquarie (Australie) : University of New South Wales, 2013. Washington State Department of Labor and Industries. Conservative care options for work-related mechanical shoulder conditions, Olympia (WA) : Washington State Department of Labor and Industries, 17 avril 2014. FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 196 6.2.1 CHEMINEMENT CLINIQUE POUR LES DOULEURS À L'ÉPAULE D'APPARITION RÉCENTE (0 À 3 MOIS APRÈS LA COLLISION) Les patients qui souffrent également de douleurs cervicales et de troubles concomitants ou d'autres blessures devraient être pris en charge en fonction de tous les cheminements cliniques applicables. Les patients qui souffrent de blessures multiples devraient être pris en charge en fonction de tous les cheminements cliniques applicables. Fournir des renseignements et du réconfort au patient Un plan de soins axé sur le patient devrait être élaboré en partenariat avec le patient. Il est important que le professionnel de la santé réconforte le patient et qu'il lui explique que la plupart des personnes se rétablissent spontanément de douleurs à l'épaule. Il faut fournir au patient du réconfort quant à la nature bénigne et résolutive de sa douleur. Les professionnels de la santé doivent également fournir du réconfort aux patients si leur épaule ne présente aucune pathologie structurelle ou progressive grave (p. ex., dislocations, fractures ou infection). Il faut discuter des risques et des avantages du plan de soins avec le patient. Déterminer si des soins cliniques continus sont nécessaires Les professionnels de la santé devraient avant tout déterminer si le patient a besoin de soins cliniques. Mettre en œuvre le plan de soins pour les douleurs à l'épaule d'apparition récente (0 à 3 mois après la collision) Les patients qui ont besoin de soins cliniques devraient être encouragés à participer activement à leur programme de soins. Les professionnels de la santé devraient discuter des options de traitement avec leurs patients et, grâce à un processus conjoint de prise de décisions, déterminer les options thérapeutiques qu'ils souhaitent entreprendre. À la suite d'une décision prise conjointement par le patient et le fournisseur de soins, l'une ou l'autre des interventions thérapeutiques ci-dessous est recommandée. • • Traitement au laser à faible intensité pour le soulagement de la douleur à court terme Manipulation et mobilisation de la colonne en complément aux soins habituels pour des douleurs à l'épaule entraînant une douleur à la colonne cervico-thoracique ou le mouvement restreint de celle-ci • Soins multimodaux comprenant ce qui suit : i. chaleur/froid; ii. mobilisation de l'articulation; iii. exercices d'amplitude articulaire. FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 197 6.2.1 CHEMINEMENT CLINIQUE POUR LES DOULEURS À L'ÉPAULE D'APPARITION RÉCENTE (0 À 3 MOIS APRÈS LA COLLISION) Les interventions qui ne sont pas recommandées comprennent ce qui suit : • • • fibrolyse diacutanée; ultrasons; électrothérapie à courants interférentiels. Discutez des risques et des avantages du plan de soins avec le patient. Réévaluer et adopter le plan d'action indiqué Réévaluez le patient à chaque visite afin de déterminer si des soins supplémentaires s'avèrent nécessaires ou si son état se détériore. Les patients devraient recevoir leur congé dès qu'ils déclarent une amélioration importante ou un rétablissement. On recommande aux professionnels de la santé de poser la question d'auto-évaluation suivante au patient pour évaluer son rétablissement : « À quel point vous sentez-vous rétabli de vos blessures? » Les choix de réponse comprennent ce qui suit : 1) je me sens totalement mieux, 2) je me sens beaucoup mieux, 3) je me sens légèrement mieux, 4) il n'y a aucun changement, 5) je me sens un peu moins bien, 6) je me sens beaucoup moins bien, 7) je ne me suis jamais senti aussi mal. Les patients qui disent se sentir « totalement mieux » ou « beaucoup mieux » doivent être considérés comme rétablis*. Les patients qui ne se sont pas rétablis devraient suivre le cheminement clinique indiqué dans la présente ligne directrice. Les patients dont les symptômes se sont aggravés et ceux qui présentent de nouveaux symptômes physiques, mentaux ou psychologiques devraient être orientés vers un médecin en vue d'une évaluation plus approfondie à n'importe quel moment pendant leurs soins. Les patients qui n'ont pas connu une amélioration importante ou qui ne se sont pas rétablis dans les trois premiers mois après la blessure devraient suivre le cheminement clinique pour les douleurs à l'épaule persistantes décrit à la section 6.2.2. ______________________________ * L'utilisation d'un instrument valide et fiable propre à l'état du patient (p. ex., le questionnaire DASH [Disabilities of the Arm, Shoulder and Hand]) est encouragée, mais cet outil ne devrait pas servir à évaluer le rétablissement global. FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 198 SECTION 6.2.2 CHEMINEMENT CLINIQUE POUR LES DOULEURS À L'ÉPAULE PERSISTANTES (4 À 6 MOIS APRÈS LA COLLISION) Le cheminement clinique est présenté à la figure 6.2. Les patients qui éprouvent encore des symptômes et qui sont toujours invalides plus de trois mois après la blessure peuvent avoir avantage à recevoir des soins cliniques supplémentaires. Les soins cliniques visent principalement à favoriser le rétablissement en atténuant les symptômes et en permettant aux patients de reprendre leurs activités normales de la vie quotidienne. Évaluer le patient souffrant de douleurs à l'épaule Procédez à une évaluation clinique appropriée pour éliminer la possibilité que les symptômes soient causés par de graves pathologies structurelles ou d'autres types. La présence d'un facteur de risque relatif aux pathologies graves (également appelés « signaux d'alerte ») décelée pendant l'anamnèse et l'examen physique justifie un examen approfondi et un aiguillage vers le professionnel de la santé approprié. Cependant, une fois que la présence d'une pathologie a été écartée, le patient devrait être traité conformément au cheminement clinique indiqué pour les douleurs à l'épaule. Les patients qui souffrent également de douleurs cervicales et de troubles concomitants ou d'autres blessures devraient être pris en charge en fonction de tous les cheminements cliniques applicables. Les patients qui souffrent de blessures multiples devraient être pris en charge en fonction de tous les cheminements cliniques applicables. Fournir des renseignements et du réconfort au patient Le professionnel de la santé devrait chercher à comprendre les croyances et les attentes du patient au sujet des douleurs à l'épaule et à aborder tout malentendu ou toute appréhension par de l'éducation et du réconfort. Le professionnel de la santé doit fournir des renseignements et du réconfort au patient quant au fait que les douleurs à l'épaule sont de nature bénigne et résolutive et souligner l'importance de continuer à exercer les activités de la vie quotidienne. Mettre en œuvre le plan de soins pour les douleurs à l'épaule persistantes (4 à 6 mois après la collision) Le plan de soins vise à fournir des interventions cliniques qui favorisent la disparition des symptômes et le rétablissement des fonctions. Les patients qui ont besoin de soins cliniques devraient être encouragés à participer à leur programme de soins en restant actifs. FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 199 6.2.2 CHEMINEMENT CLINIQUE POUR LES DOULEURS À L'ÉPAULE PERSISTANTES (4 À 6 MOIS APRÈS LA COLLISION) Tableau 6.J : Facteurs de risque relatifs aux pathologies graves (signaux d'alerte) pour les douleurs à l'épaule Facteurs de risque relatifs aux pathologies graves décelés pendant l'anamnèse ou l'examen physique+ • • • • • • • • • Difformité, enflure ou érythème inexpliqué de la peau Faiblesse importante non attribuable à la douleur Antécédents de malignité Malignité soupçonnée (p. ex., perte de poids ou d'appétit) Fièvre/frissons/malaises Déficits sensoriels/moteurs importants inexpliqués Atteinte vasculaire ou pulmonaire Incapacité d'effectuer des mouvements Douleur au repos Les professionnels de la santé devraient discuter des options de traitement avec leurs patients et, grâce à un processus conjoint de prise de décisions, déterminer les options thérapeutiques qu'ils souhaitent entreprendre. À la suite d'une décision prise conjointement par le patient et le fournisseur de soins, l'une ou l'autre des interventions thérapeutiques ci-dessous est recommandée. • • • Traitement au laser à faible intensité pour le soulagement de la douleur à court terme Exercices d'étirement et de renforcement Soins de médecine générale habituels (renseignements, recommandations et traitement pharmaceutique ou médical éventuel de la douleur) • Manipulation et mobilisation de la colonne en complément aux soins habituels pour des douleurs à l'épaule entraînant une douleur à la colonne cervico-thoracique ou le mouvement restreint de celle-ci • Exercices combinés et supervisés d'étirement et de renforcement • Soins multimodaux qui comprennent une combinaison des interventions suivantes (si elles n'ont pas été effectuées pendant les trois premiers mois de soins) : i. chaleur/froid; ii. mobilisation de l'articulation; iii. exercices d'amplitude articulaire. _______________________________________ * Cette liste de facteurs de risque relatifs à des pathologies graves a été créée à partir des lignes directrices en matière de pratique clinique suivantes : HOPMAN, K., L. Krahe, S. Lukersmith, A. R. McColl et K. Vine. Clinical practice guidelines for the management of rotator cuff syndrome in the workplace, Port Macquarie (Australie) : University of New South Wales, 2013. Washington State Department of Labor and Industries. Conservative care options for work-related mechanical shoulder conditions, Olympia (WA) : Washington State Department of Labor and Industries, 17 avril 2014. FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 200 6.2.2 CHEMINEMENT CLINIQUE POUR LES DOULEURS À L'ÉPAULE PERSISTANTES (4 À 6 MOIS APRÈS LA COLLISION) Les interventions qui ne sont pas recommandées comprennent ce qui suit : • • • • • • fibrolyse diacutanée; thérapie par ondes de choc; mobilisations cervicales; soins multimodaux comprenant une combinaison d'exercices, de mobilisation, de bandages, d'interventions psychologiques et de massage; ultrasons; électrothérapie à courants interférentiels. Discutez des risques et des avantages du plan de soins avec les patients. Réévaluer et adopter le plan d'action indiqué Réévaluez le patient à chaque visite afin de déterminer si des soins supplémentaires s'avèrent nécessaires ou si son état se détériore. Les patients devraient recevoir leur congé dès que leur état s'est considérablement amélioré ou dès qu'ils sont rétablis. On recommande aux professionnels de la santé de poser la question d'autoévaluation suivante au patient pour évaluer son rétablissement : « À quel point vous sentez-vous rétabli de vos blessures? » Les choix de réponse comprennent ce qui suit : 1) je me sens totalement mieux, 2) je me sens beaucoup mieux, 3) je me sens légèrement mieux, 4) il n'y a aucun changement, 5) je me sens un peu moins bien, 6) je me sens beaucoup moins bien, 7) je ne me suis jamais senti aussi mal. Les patients qui disent se sentir « totalement mieux » ou « beaucoup mieux » doivent être considérés comme rétablis*. Les patients qui ne se sont pas rétablis devraient suivre le cheminement clinique indiqué dans la présente ligne directrice. Les patients dont les symptômes se sont aggravés et ceux qui présentent de nouveaux symptômes physiques, mentaux ou psychologiques devraient être orientés vers un médecin en vue d'une évaluation plus approfondie à n'importe quel moment pendant leurs soins. Les patients qui n'ont pas connu une amélioration importante ou qui ne se sont pas rétablis devraient être orientés vers le médecin en vue d'une évaluation plus approfondie. _________________________________ * L'utilisation d'un instrument valide et fiable propre à l'état du patient (p. ex., le questionnaire DASH [Disabilities of the Arm, Shoulder and Hand]) est encouragée, mais cet outil ne devrait pas servir à évaluer le rétablissement global. FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 201 6.2.2 CHEMINEMENT CLINIQUE POUR LES DOULEURS À L'ÉPAULE PERSISTANTES (4 À 6 MOIS APRÈS LA COLLISION) Figure 6.2 : Cheminement clinique pour la prise en charge des douleurs à l'épaule 1 Personnes blessées dans une collision routière qui ressentent de la douleur à l'épaule. 2 Effectuer une évaluation clinique appropriée. 4 3 Facteurs de risque relatifs aux a pathologies graves ? Oui Consulter un médecin. Non 6 Autres blessures? 5 Oui Consulter les cheminements cliniques appropriés et procéder à une prise en charge conjointe. Non 7 Fournir des renseignements sur la nature, la prise en charge et l'évolution des douleurs à l'épaule en tant que cadre de déploiement d'un programme de soins. 9 Un traitement est-il requis? 8 Non Congé Oui 11 Symptômes ≤ 3 mois? Oui 10 Non Symptômes ˃ 3 mois Oui FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 202 12 13 À la suite d'une décision prise conjointement par le patient et le fournisseur de soins, l'une ou l'autre des interventions thérapeutiques cib, c dessous est recommandée . À la suite d'une décision prise conjointement par le patient et le fournisseur de soins, l'une ou l'autre des interventions thérapeutiques b, c ci-dessous est recommandée . Interventions à domicile et en milieu clinique : 1) traitement au laser à faible intensité pour le soulagement de la douleur à court terme; 2) manipulation et mobilisation de la colonne en complément aux soins habituels pour des douleurs à l'épaule entraînant une douleur à la colonne cervico-thoracique ou le mouvement restreint de celle-ci; 3) soins multimodaux comprenant ce qui suit : a) chaleur/froid; b) mobilisation de l'articulation; c) exercices d'amplitude articulaire. Interventions à domicile et en milieu clinique : 1) traitement au laser à faible intensité pour le soulagement de la douleur à court terme; 2) exercices d'étirement et de renforcement; 3) soins de médecine générale habituels (renseignements, recommandations et traitement pharmaceutique ou médical éventuel de la douleur); 4) manipulation et mobilisation de la colonne en complément aux soins habituels pour des douleurs à l'épaule entraînant une douleur à la colonne cervico-thoracique ou le mouvement restreint de celle-ci; 5) exercices combinés et supervisés d'étirement et de renforcement; 6) soins multimodaux comprenant ce qui suit : a) chaleur/froid; b) mobilisation de l'articulation; c) exercices d'amplitude articulaire. Interventions proscritesd : 1) fibrolyse diacutanée; 2) traitement par ondes de choc; 3) mobilisations cervicales; 4) soins multimodaux comprenant une combinaison d'exercices, de mobilisation, de bandages, d'interventions psychologiques et de massage; 5) traitement par ultrasons; 6) électrothérapie à courants interférentiels. Interventions proscritesd : 1) fibrolyse diacutanée; 2) traitement par ultrasons; 3) électrothérapie à courants interférentiels. Veuillez consulter la recommandation particulière pour plus de détails sur le traitement (section 6.2.3). La personne blessée est-elle rétablie après trois mois? Veuillez consulter la recommandation particulière pour plus de détails sur le traitement (section 6.2.4). 15 14 Congé La personne blessée est-elle rétablie? 16 Non Non 17 1) Rétablissement incomplet : lancer le protocole en cas de symptômes persistants (encadré 13). 2) Évolution importante des symptômes (apparition ou aggravation de symptômes physiques, mentaux ou psychologiques) : consulter un médecin. 18 1) Rétablissement incomplet : consulter un médecin. 2) Évolution importante des symptômes (apparition ou aggravation de symptômes physiques, mentaux ou psychologiques) : consulter un médecin. a Facteurs de risque relatifs aux pathologies graves (aussi appelés « signaux d'alerte ») : difformité, enflure ou érythème inexpliqué de la peau; faiblesse importante non attribuable à la douleur; antécédents de malignité; malignité soupçonnée (p. ex., perte de poids ou d'appétit); fièvre/frissons/malaises; déficits sensoriels/moteurs importants inexpliqués; atteinte vasculaire ou pulmonaire; incapacité d'effectuer des mouvements; douleur au repos. b Cette ligne directrice ne couvre pas les interventions pour lesquelles il manque des données probantes relatives à l'efficacité. c L'ordre d'énumération des interventions ne rend pas compte d'une efficacité supérieure. d S'appuie sur des données probantes démontrant l'absence de bénéfices pour les patients. FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 203 SECTION 6.2.3 PRINCIPALES RECOMMANDATIONS À L'ÉGARD DE LA PRISE EN CHARGE DES DOULEURS À L'ÉPAULE D'APPARITION RÉCENTE La présente section résume les principales recommandations relatives à la prise en charge des douleurs à l'épaule d'apparition récente pour les trois premiers mois suivant la collision. Le libellé des recommandations est conforme à la directive du National Institute for Health and Care Excellence (NICE). Les recommandations commençant par « fournir » indiquent que, selon les données probantes, une intervention est associée à des résultats supérieurs à ceux obtenus avec les autres interventions, avec l'utilisation d'un placebo ou d'une intervention fictive ou en l'absence d'intervention. Le libellé « envisager » indique qu'une intervention est aussi efficace qu'une autre. Le libellé « ne pas fournir » indique que, selon les données probantes, une intervention n'apporte aucun avantage aux patients. Une explication détaillée du libellé des recommandations est présentée à la section 2.5.2.4 du présent rapport. • • • • • • Prodiguer les soins en partenariat avec le patient. Faire participer le patient à la planification des soins et au processus décisionnel. Rassurer le patient quant à la nature bénigne et résolutive de sa douleur. Donner des renseignements au patient au sujet des avantages de participer activement à son plan de soins en demeurant actif et en continuant de bouger. Mettre l'accent sur les traitements actifs plutôt que passifs. Mettre en place un programme de soins d'une durée limitée. Ne pas fournir de traitements inefficaces ou expérimentaux. SECTION 6.2.3.1 SOINS MULTIMODAUX Les soins multimodaux comprennent au moins deux modalités thérapeutiques distinctes, dispensées par des professionnels d'une ou plusieurs disciplines de la santé. Tableau 6.K : Soins multimodaux pour les douleurs à l'épaule d'apparition récente Recommandation Envisager des soins multimodaux comprenant de la chaleur*, du froid*, 6.2.3.1.1 des mobilisations de l'articulation** et des exercices visant à restaurer l'amplitude des mouvements***, à raison de huit à dix séances pendant un maximum de cinq à six semaines. Référence : • Tableau des déterminants décisionnels et des données probantes pour les blessures aux membres supérieurs – rapport 3 – annexe 4 * Application supervisée de compresses froides et chaudes deux fois par semaine. ** Mobilisation passive de l'articulation de l'épaule, de l'articulation sterno-costo-claviculaire et de l'articulation acromio-claviculaire deux fois par semaine. *** Exercices quotidiens avec charge à domicile visant à restaurer progressivement l'amplitude des mouvements fonctionnels du bras, qui intègrent des poids et haltères ou des bandes de résistance élastique, au besoin. L'amplitude des mouvements comprend : l'abduction, la flexion, l'extension, la flexion et l'extension horizontales de l'épaule, et la main derrière le dos. FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 204 SECTION 6.2.3.2 THÉRAPIE DES TISSUS MOUS La thérapie des tissus mous est une thérapie mécanique selon laquelle les muscles, les tendons et les ligaments font l'objet d'une pression et d'un pétrissage passifs avec les mains ou des dispositifs mécaniques. Elle comprend le massage de relaxation, le massage clinique, les mouvements de rééducation et la thérapie énergétique. Tableau 6.L : Thérapie des tissus mous pour les douleurs à l'épaule d'apparition récente Recommandation Ne pas fournir de fibrolyse diacutanée*. 6.2.3.2.1 Référence : • Tableau des déterminants décisionnels et des données probantes pour les blessures aux membres supérieurs – rapport 10 – annexe 4 * La fibrolyse diacutanée est une technique de physiothérapie non effractive appliquée au moyen de crochets métalliques visant à décoller les adhérences entre les différentes structures musculo-squelettiques. SECTION 6.2.3.3 MODALITÉS PHYSIQUES PASSIVES Les modalités physiques passives comprennent deux catégories d'interventions : les interventions physico-chimiques et structurelles. Les modalités physico-chimiques utilisent un agent thermique ou électromagnétique pour agir sur le corps au niveau de la peau ou sous la peau. Les modalités structurelles comprennent des appareils et accessoires fonctionnels ou non fonctionnels. Les appareils et accessoires fonctionnels ont pour but d'aligner, de soutenir ou de faciliter indirectement par ailleurs le fonctionnement de la partie touchée. Les appareils et accessoires non fonctionnels visent à procurer un état de repos dans des positions anatomiques précises ou à prévenir les mouvements. Tableau 6.M : Modalités physiques passives pour les douleurs à l'épaule d'apparition récente Offrir un traitement au laser à faible intensité* pour le soulagement de Recommandation la douleur à court terme (dix séances de laser à impulsions pendant 6.2.3.3.1 deux semaines : 1) puissance de crête = 1 kW, puissance moyenne = 6 W, énergie maximale d'une seule impulsion = 150 mJ, durée d'une seule impulsion < 150 ms, flux d'énergie = 760 mJ/cm2, longueur d'onde = 1 064 nm ou 2) longueur d'onde = 890 nm, durée = 2 minutes/point d'impact, puissance = 2 à 4 J/cm2 à chaque point d'impact). 6.2.3.3.2 Ne pas fournir de traitement par ultrasons**. 6.2.3.3.3 Ne pas fournir d'électrothérapie à courants interférentiels***. Référence : • Tableau des déterminants décisionnels et des données probantes pour les blessures aux membres supérieurs – rapport 2 – annexe 4 * Le traitement au laser à faible intensité est l'application d'un faisceau lumineux cohérent (laser) sur une région afin de soulager la douleur locale ou de favoriser la guérison locale. ** L'ultrason est une onde de pression sonore oscillante touchant les structures sous-cutanées. FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 205 *** L'électrothérapie à courants interférentiels produit des courants afin de stimuler de façon sélective les fibres nerveuses de grand diamètre et d'inhiber temporairement la transmission de signaux nociceptifs dans la corne dorsale de la moelle à partir de fibres nerveuses de petit diamètre qui transmettent la douleur. SECTION 6.2.3.4 THÉRAPIE MANUELLE On entend par « thérapie manuelle » les techniques qui comprennent l'application de traitements réalisés avec les mains et (ou) assistés mécaniquement, y compris la manipulation, la mobilisation et la traction. Tableau 6.N : Thérapie manuelle pour les douleurs à l'épaule d'apparition récente Envisager la manipulation* et la mobilisation** de la colonne en Recommandation complément aux soins habituels pour des douleurs à l'épaule entraînant 6.2.3.4.1 une douleur à la colonne cervico-thoracique ou le mouvement restreint de celle-ci, à raison de six séances pendant 12 semaines. Référence : • Tableau des déterminants décisionnels et des données probantes pour les blessures aux membres supérieurs – rapport 7 – annexe 4 * La manipulation consiste en des techniques comme l'application d'une impulsion ou une poussée rapide de faible amplitude à la limite de l'amplitude de mouvement passif d'une articulation ou près de cette limite. ** La mobilisation désigne des techniques qui comprennent un mouvement oscillatoire lent et de petite ou de grande amplitude dans les limites de l'amplitude de mouvement passif d'une articulation. SECTION 6.2.4 PRINCIPALES RECOMMANDATIONS À L'ÉGARD DE LA PRISE EN CHARGE DES DOULEURS À L'ÉPAULE PERSISTANTES La présente section résume les principales recommandations relatives à la prise en charge des douleurs à l'épaule persistantes pour les quatre à six mois suivant la collision. Le libellé des recommandations est conforme à la directive du National Institute for Health and Care Excellence (NICE). Les recommandations commençant par « fournir » indiquent que, selon les données probantes, une intervention est associée à des résultats supérieurs à ceux obtenus avec les autres interventions, avec l'utilisation d'un placebo ou d'une intervention fictive ou en l'absence d'intervention. Le libellé « envisager » indique qu'une intervention est aussi efficace qu'une autre. Le libellé « ne pas fournir » indique que, selon les données probantes, une intervention n'apporte aucun avantage aux patients. Une explication détaillée du libellé des recommandations est présentée à la section 2.5.2.4 du présent rapport. FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 206 6.2.4 • • • • • • PRINCIPALES RECOMMANDATIONS À L'ÉGARD DE LA PRISE EN CHARGE DES DOULEURS À L'ÉPAULE PERSISTANTES Prodiguer les soins en partenariat avec le patient. Faire participer le patient à la planification des soins et au processus décisionnel. Rassurer le patient quant à la nature bénigne et résolutive de sa douleur. Donner des renseignements au patient au sujet des avantages de participer activement à son plan de soins en demeurant actif et en continuant de bouger. Mettre l'accent sur les traitements actifs plutôt que passifs. Prodiguer des soins d'une durée limitée. Ne pas fournir de traitements inefficaces ou expérimentaux. SECTION 6.2.4.1 EXERCICES On entend par « exercices » toute série de mouvements réalisés couramment ou à titre d'entraînement physique dont l'objectif est d'entraîner et de développer le corps afin de viser la promotion d'une bonne santé physique. Le traitement sous forme d'exercices comprend une grande variété de techniques que l'on retrouve dans le traitement des douleurs à l'épaule et la réadaptation liée à ce type de douleurs. Tableau 6.O : Exercices pour les douleurs à l'épaule persistantes Recommandation Fournir des exercices à domicile d'étirement et de renforcement 6.2.4.1.1 hebdomadaires supervisés (exercices d'étirement et de renforcement des muscles de la coiffe des rotateurs et des muscles de l'articulation scapulo-humérale pendant cinq semaines). 6.2.4.1.2 Envisager des exercices combinés et supervisés d'étirement et de renforcement (huit répétitions d'exercices progressifs de flexion / d'extension / de rotation interne / de rotation externe visant à renforcer l'épaule, à raison de deux séries, deux fois par semaine pendant huit semaines ou cinq répétitions à domicile d'étirement du muscle petit pectoral et de l'épaule postérieure par jour, de dix à 20 répétitions d'exercices progressifs de renforcement de la coiffe des rotateurs et du muscle grand dentelé, à raison de trois séries par semaine pendant huit semaines). * Pour une faible douleur non spécifique à l'épaule. Référence : • Tableau des déterminants décisionnels et des données probantes pour les blessures aux membres supérieurs – rapport 1 – annexe 4 * Douleur faible : l'intensité de la douleur est inférieure à 3/10 cm ou 30/100 mm sur l'échelle visuelle analogique. FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 207 SECTION 6.2.4.2 SOINS MULTIMODAUX Les soins multimodaux comprennent au moins deux modalités thérapeutiques distinctes, dispensées par des professionnels d'une ou plusieurs disciplines de la santé. Tableau 6.P : Soins multimodaux pour les douleurs à l'épaule persistantes Recommandation Envisager les soins de médecine générale habituels (renseignements, 6.2.4.2.1 recommandations et traitement pharmaceutique ou médical éventuel de la douleur). 6.2.4.2.2 Envisager des soins multimodaux comprenant de la chaleur*, du froid*, des mobilisations de l'articulation** et des exercices visant à restaurer l'amplitude des mouvements***, à raison de huit à dix séances pendant un maximum de cinq à six semaines. 6.2.4.2.3 Ne pas fournir de soins multimodaux qui comprennent des exercices, de la mobilisation, des bandages, des interventions psychologiques et des massages. Référence : • Tableau des déterminants décisionnels et des données probantes pour les blessures aux membres supérieurs – rapport 3 – annexe 4 * Application supervisée de compresses froides et chaudes deux fois par semaine. ** Mobilisation passive de l'articulation de l'épaule, de l'articulation sterno-costo-claviculaire et de l'articulation acromio-claviculaire deux fois par semaine. *** Exercices quotidiens avec charge à domicile visant à restaurer progressivement l'amplitude des mouvements fonctionnels du bras, qui intègrent des poids et haltères ou des bandes de résistance élastique, au besoin. L'amplitude des mouvements comprend : l'abduction, la flexion, l'extension, la flexion et l'extension horizontales de l'épaule, et la main derrière le dos. SECTION 6.2.4.3 THÉRAPIE DES TISSUS MOUS La thérapie des tissus mous est une thérapie mécanique selon laquelle les muscles, les tendons et les ligaments font l'objet d'une pression et d'un pétrissage passifs avec les mains ou des dispositifs mécaniques. Elle comprend le massage de relaxation, le massage clinique, les mouvements de rééducation et la thérapie énergétique. Tableau 6.Q : Thérapie des tissus mous pour les douleurs à l'épaule persistantes Recommandation Ne pas fournir de fibrolyse diacutanée*. 6.2.4.3.1 Référence : • Tableau des déterminants décisionnels et des données probantes pour les blessures aux membres supérieurs – rapport 10 – annexe 4 * La fibrolyse diacutanée est une technique de physiothérapie non effractive appliquée au moyen de crochets métalliques visant à décoller les adhérences entre les différentes structures musculo-squelettiques. FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 208 SECTION 6.2.4.4 MODALITÉS PHYSIQUES PASSIVES Les modalités physiques passives comprennent deux catégories d'interventions : les interventions physico-chimiques et structurelles. Les modalités physico-chimiques utilisent un agent thermique ou électromagnétique pour agir sur le corps au niveau de la peau ou sous la peau. Les modalités structurelles comprennent des appareils et accessoires fonctionnels ou non fonctionnels. Les appareils et accessoires fonctionnels ont pour but d'aligner, de soutenir ou de faciliter indirectement par ailleurs le fonctionnement de la partie touchée. Les appareils et accessoires non fonctionnels visent à procurer un état de repos dans des positions anatomiques précises ou à prévenir les mouvements. Tableau 6.R : Modalités physiques passives pour les douleurs à l'épaule persistantes Offrir un traitement au laser à faible intensité* pour le soulagement de Recommandation la douleur à court terme (dix séances de laser à impulsions pendant 6.2.4.4.1 deux semaines : 1) puissance de crête = 1 kW, puissance moyenne = 6 W, énergie maximale d'une seule impulsion = 150 mJ, durée d'une seule impulsion < 150 ms, flux d'énergie = 760 mJ/cm2, longueur d'onde = 1 064 nm ou 2) longueur d'onde = 890 nm, durée = 2 minutes/point d'impact, puissance = 2 à 4 J/cm2 à chaque point d'impact). L'efficacité à long terme du traitement au laser à faible intensité est inconnue pour le syndrome de butée sous-acromiale. Ne pas fournir de traitement par ondes de choc***. Ne pas fournir de traitement par ultrasons***. Ne pas fournir d'électrothérapie à courants interférentiels****. 6.2.4.4.2 6.2.4.4.4 6.2.4.4.4 Référence : • Tableau des déterminants décisionnels et des données probantes pour les blessures aux membres supérieurs – rapport 2 – annexe 4 * Le traitement au laser à faible intensité est l'application d'un faisceau lumineux cohérent (laser) sur une région afin de soulager la douleur locale ou de favoriser la guérison locale. ** Un traitement par ondes de choc est une modalité physique passive placée sur la peau avec une pression continue pour envoyer des ondes de choc à des régions de tissus mous. *** L'ultrason est une onde de pression sonore oscillante touchant les structures sous-cutanées. **** L'électrothérapie à courants interférentiels produit des courants afin de stimuler de façon sélective les fibres nerveuses de grand diamètre et d'inhiber temporairement la transmission de signaux nociceptifs dans la corne dorsale de la moelle à partir de fibres nerveuses de petit diamètre qui transmettent la douleur. SECTION 6.2.4.5 THÉRAPIE MANUELLE On entend par « thérapie manuelle » les techniques qui comprennent l'application de traitements réalisés avec les mains et (ou) assistés mécaniquement, y compris la manipulation, la mobilisation et la traction. FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 209 6.2.4.5 THÉRAPIE MANUELLE Table 6.S : Thérapie manuelle pour les douleurs à l'épaule persistantes Envisager la manipulation* et la mobilisation** de la colonne en Recommandation complément aux soins habituels pour des douleurs à l'épaule entraînant 6.2.4.5.1 une douleur à la colonne cervico-thoracique ou le mouvement restreint de celle-ci, à raison de six séances pendant 12 semaines. 6.2.4.5.2 Ne pas fournir de mobilisations cervicales*. Référence : • Tableau des déterminants décisionnels et des données probantes pour les blessures aux membres supérieurs – rapport 7 – annexe 4 * La manipulation consiste en des techniques comme l'application d'une impulsion ou une poussée rapide de faible amplitude à la limite de l'amplitude de mouvement passif d'une articulation ou près de cette limite. ** La mobilisation désigne des techniques qui comprennent un mouvement oscillatoire lent et de petite ou de grande amplitude dans les limites de l'amplitude de mouvement passif d'une articulation. SECTION 6.3 PRISE EN CHARGE DES DOULEURS À L'ÉPAULE AVEC TÉNOSITE OSSIFIANTE Guide de référence rapide – Prise en charge des douleurs à l'épaule avec ténosite ossifiante Prise en charge des ténosites ossifiantes Pour toutes les personnes blessées qui souffrent de douleurs à l'épaule avec ténosite ossifiante : éliminer les facteurs de risque relatifs aux pathologies gravesa; fournir des renseignements sur la nature, la prise en charge et l'évolution des douleurs à l'épaule avec ténosite ossifiante en tant que cadre de déploiement d'un programme de soins; effectuer une évaluation continue de l'amélioration ou de l'évolution des symptômes pendant l'intervention et aiguiller la personne en conséquence; donner son congé à la personne blessée à tout moment approprié au cours de l'intervention et du rétablissement. À la suite d'une décision prise conjointement par le patient et le fournisseur de soins, l'intervention thérapeutique ci-dessous est recommandéeb 1. . Traitement par ondes de choc d'une amplitude allant de 0,08 mJ/mm2 à 0,6 mJ/mm2 Veuillez consulter la recommandation particulière pour plus de détails sur le traitement (section 6.3.2). Résultat Personne rétablie → Personne non rétablie : Donner congé. Rétablissement incomplet → Consulter un médecin. Évolution importante des symptômes (apparition ou aggravation de symptômes physiques, mentaux ou psychologiques) → Consulter un médecin. a Facteurs de risque relatifs aux pathologies graves (aussi appelés « signaux d'alerte ») : difformité, enflure ou érythème inexpliqué de la peau; faiblesse importante non attribuable à la douleur; antécédents de malignité; malignité soupçonnée (p. ex., perte de poids ou d'appétit); fièvre/frissons/malaises; déficits sensoriels/moteurs importants inexpliqués; atteinte vasculaire ou pulmonaire; incapacité d'effectuer des mouvements; douleur au repos. b Cette ligne directrice ne couvre pas les interventions pour lesquelles il manque des données probantes relatives à l'efficacité. FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 210 SECTION 6.3.1 CHEMINEMENT CLINIQUE POUR LES DOULEURS À L'ÉPAULE AVEC TÉNOSITE OSSIFIANTE Le cheminement clinique est présenté à la figure 6.3. Les soins cliniques visent principalement à favoriser le rétablissement en atténuant les symptômes et en permettant aux patients de reprendre leurs activités normales de la vie quotidienne. Évaluer le patient souffrant de douleurs à l'épaule avec ténosite ossifiante Procédez à une évaluation clinique appropriée pour éliminer la possibilité que les symptômes soient causés par de graves pathologies structurelles ou d'autres types. La présence d'un facteur de risque relatif aux pathologies graves (également appelés « signaux d'alerte ») décelée pendant l'anamnèse et l'examen physique justifie un examen approfondi et un aiguillage vers le professionnel de la santé approprié. Cependant, une fois que la présence d'une pathologie a été écartée, le patient devrait être traité conformément au cheminement clinique indiqué pour les douleurs à l'épaule avec ténosite ossifiante. Les patients qui souffrent également de douleurs cervicales et de troubles concomitants ou d'autres blessures devraient être pris en charge en fonction de tous les cheminements cliniques applicables. Tableau 6.J : Facteurs de risque relatifs aux pathologies graves (signaux d'alerte) pour les douleurs à l'épaule Facteurs de risque relatifs aux pathologies graves décelés pendant l'anamnèse ou l'examen physique+ • • • • • • • • • Difformité, enflure ou érythème inexpliqué de la peau Faiblesse importante non attribuable à la douleur Antécédents de malignité Malignité soupçonnée (p. ex., perte de poids ou d'appétit) Fièvre/frissons/malaises Déficits sensoriels/moteurs importants inexpliqués Atteinte vasculaire ou pulmonaire Incapacité d'effectuer des mouvements Douleur au repos _______________________________________ * Cette liste de facteurs de risque relatifs à des pathologies graves a été créée à partir des lignes directrices en matière de pratique clinique suivantes : HOPMAN, K., L. Krahe, S. Lukersmith, A. R. McColl et K. Vine. Clinical practice guidelines for the management of rotator cuff syndrome in the workplace, Port Macquarie (Australie) : University of New South Wales, 2013. Washington State Department of Labor and Industries. Conservative care options for work-related mechanical shoulder conditions, Olympia (WA) : Washington State Department of Labor and Industries, 17 avril 2014. FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 211 6.3.1 CHEMINEMENT CLINIQUE POUR LES DOULEURS À L'ÉPAULE AVEC TÉNOSITE OSSIFIANTE Fournir des renseignements et du réconfort au patient Le professionnel de la santé devrait chercher à comprendre les croyances et les attentes du patient au sujet des douleurs à l'épaule avec ténosite ossifiante et à aborder tout malentendu ou toute appréhension par de l'éducation et du réconfort. Le professionnel de la santé doit fournir des renseignements et du réconfort au patient quant au fait que les douleurs à l'épaule avec ténosite ossifiante sont de nature bénigne et résolutive et souligner l'importance de continuer à exercer les activités de la vie quotidienne. Mettre en œuvre le plan de soins pour les douleurs à l'épaule persistantes avec ténosite ossifiante (4 à 6 mois après la collision) Le plan de soins vise à fournir des interventions cliniques qui favorisent la disparition des symptômes et le rétablissement des fonctions. Les patients qui ont besoin de soins cliniques devraient être encouragés à participer à leur programme de soins en restant actifs. Les professionnels de la santé devraient discuter avec leurs patients du plan de traitement en soulignant les risques et les avantages du plan de soins. À la suite d'une décision prise conjointement par le patient et le fournisseur de soins, l'intervention thérapeutique ci-dessous est recommandée. • Traitement par ondes de choc d'une amplitude allant de 0,08 mJ/mm2 à 0,6 mJ/mm2 Réévaluer et adopter le plan d'action indiqué Réévaluez le patient à chaque visite afin de déterminer si des soins supplémentaires s'avèrent nécessaires ou si son état se détériore. Les patients devraient recevoir leur congé dès qu'ils déclarent une amélioration importante ou un rétablissement. On recommande aux professionnels de la santé de poser la question d'auto-évaluation suivante au patient pour évaluer son rétablissement : « À quel point vous sentez-vous rétabli de vos blessures? » Les choix de réponse comprennent ce qui suit : 1) je me sens totalement mieux, 2) je me sens beaucoup mieux, 3) je me sens légèrement mieux, 4) il n'y a aucun changement, 5) je me sens un peu moins bien, 6) je me sens beaucoup moins bien, 7) je ne me suis jamais senti aussi mal. Les patients qui disent se sentir « totalement mieux » ou « beaucoup mieux » doivent être considérés comme rétablis*. Les patients qui ne se sont pas rétablis devraient suivre le cheminement clinique indiqué dans la présente ligne directrice. ________________________________ * L'utilisation d'un instrument valide et fiable propre à l'état du patient (p. ex., le questionnaire DASH [Disabilities of the Arm, Shoulder and Hand]) est encouragée, mais cet outil ne devrait pas servir à évaluer le rétablissement global. FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 212 6.3.1 CHEMINEMENT CLINIQUE POUR LES DOULEURS À L'ÉPAULE AVEC TÉNOSITE OSSIFIANTE Les patients dont les symptômes se sont aggravés et ceux qui présentent de nouveaux symptômes physiques, mentaux ou psychologiques (autres que des douleurs à l'épaule avec ténosite ossifiante) devraient être orientés vers un médecin en vue d'une évaluation plus approfondie à n'importe quel moment pendant leurs soins. Les patients qui n'ont pas connu une amélioration importante ou qui ne se sont pas rétablis devraient être orientés vers le médecin en vue d'une évaluation plus approfondie. FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 213 6.3.1 CHEMINEMENT CLINIQUE POUR LES DOULEURS À L'ÉPAULE AVEC TÉNOSITE OSSIFIANTE Figure 6.3 : Cheminement clinique pour la prise en charge des douleurs à l'épaule avec ténosite ossifiante 1 Personnes blessées dans une collision routière qui ressentent une douleur à l'épaule et 2 Effectuer une évaluation clinique appropriée. 4 3 Facteurs de risque relatifs aux pathologies gravesa? Oui Consulter un médecin. Non 6 5 Oui Autres blessures? Consulter les cheminements cliniques appropriés et procéder à une prise en charge conjointe. Non 7 Fournir des renseignements sur la nature, la prise en charge et l'évolution des douleurs à l'épaule avec ténosite ossifiante en tant que cadre de déploiement d'un programme de soins. Un traitement est-il requis? 9 8 Non Congé Oui 10 À la suite d'une décision prise conjointement par le patient et le fournisseur de soins, l'intervention thérapeutique ci-dessous b est recommandée . 1) Traitement par ondes de choc d'une amplitude allant de 2 2 0,08 mJ/mm à 0,6 mJ/mm Veuillez consulter la recommandation particulière pour plus de détails sur le traitement (section 6.3.2). 12 La personne blessée est-elle rétablie? 11 Non Oui Congé 13 1) Rétablissement incomplet : consulter un médecin. 2) Évolution importante des symptômes (apparition ou aggravation de symptômes physiques, mentaux ou psychologiques) : voir le diagramme approprié ou consulter un médecin. a Facteurs de risque relatifs aux pathologies graves (aussi appelés « signaux d'alerte ») : difformité, enflure ou érythème inexpliqué de la peau; faiblesse importante non attribuable à la douleur; antécédents de malignité; malignité soupçonnée (p. ex., perte de poids ou d'appétit); fièvre/frissons/malaises; déficits sensoriels/moteurs importants inexpliqués; atteinte vasculaire ou pulmonaire; incapacité d'effectuer des mouvements; douleur au repos. b Cette ligne directrice ne couvre les interventions pourÀ lesquelles il manque des données probantes relatives à RÉSULTANT l'efficacité. FACILITER LE pas RÉTABLISSEMENT LA SUITE DE BLESSURES COURANTES D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 214 SECTION 6.3.2 PRINCIPALES RECOMMANDATIONS À L'ÉGARD DE LA PRISE EN CHARGE DES DOULEURS À L'ÉPAULE AVEC TÉNOSITE OSSIFIANTE La présente section résume les principales recommandations relatives à la prise en charge des douleurs à l'épaule avec ténosite ossifiante. Le libellé des recommandations est conforme à la directive du National Institute for Health and Care Excellence (NICE). Les recommandations commençant par « fournir » indiquent que, selon les données probantes, une intervention est associée à des résultats supérieurs à ceux obtenus avec les autres interventions, avec l'utilisation d'un placebo ou d'une intervention fictive ou en l'absence d'intervention. Le libellé « envisager » indique qu'une intervention est aussi efficace qu'une autre. Le libellé « ne pas fournir » indique que, selon les données probantes, une intervention n'apporte aucun avantage aux patients. Une explication détaillée du libellé des recommandations est présentée à la section 2.5.2.4 du présent rapport. • • • • • • Prodiguer les soins en partenariat avec le patient. Faire participer le patient à la planification des soins et au processus décisionnel. Rassurer le patient quant à la nature bénigne et résolutive de sa douleur. Donner des renseignements au patient au sujet des avantages de participer activement à son plan de soins en demeurant actif et en continuant de bouger. Mettre l'accent sur les traitements actifs plutôt que passifs. Prodiguer des soins d'une durée limitée. Ne pas fournir de traitements inefficaces ou expérimentaux. SECTION 6.3.2.1 MODALITÉS PHYSIQUES PASSIVES Les modalités physiques passives comprennent deux catégories d'interventions : les interventions physico-chimiques et structurelles. Les modalités physico-chimiques utilisent un agent thermique ou électromagnétique pour agir sur le corps au niveau de la peau ou sous la peau. Les modalités structurelles comprennent des appareils et accessoires fonctionnels ou non fonctionnels. Les appareils et accessoires fonctionnels ont pour but d'aligner, de soutenir ou de faciliter indirectement par ailleurs le fonctionnement de la partie touchée. Les appareils et accessoires non fonctionnels visent à procurer un état de repos dans des positions anatomiques précises ou à prévenir les mouvements. Tableau 6.T : Modalités physiques passives pour les douleurs à l'épaule avec ténosite ossifiante Fournir un traitement par ondes de choc d'une amplitude allant de Recommandation 0,08 mJ/mm2 à 0,6 mJ/mm2 (un maximum de quatre séances pendant 6.3.2.1.1 quatre semaines). Référence : • Tableau des déterminants décisionnels et des données probantes pour les blessures aux membres supérieurs – rapport 2 – annexe 4 * Un traitement par ondes de choc est une modalité physique passive placée sur la peau avec une pression continue pour envoyer des ondes de choc à des régions de tissus mous. FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 215 SECTION 7.0 LIGNE DIRECTRICE POUR LA PRISE EN CHARGE CLINIQUE DES TROUBLES DES TISSUS MOUS DES MEMBRES INFÉRIEURS FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 216 SECTION 7.0 LIGNE DIRECTRICE POUR LA PRISE EN CHARGE CLINIQUE DES TROUBLES DES TISSUS MOUS DES MEMBRES INFÉRIEURS 7.1 Prise en charge des douleurs fémoro-patellaires 7.1.1 Cheminement clinique pour les douleurs fémoro-patellaires d'apparition récente (0 à 3 mois après la collision) 7.1.2 Cheminement clinique pour les douleurs fémoro-patellaires persistantes (4 à 6 mois après la collision) 7.1.3 Principales recommandations à l'égard de la prise en charge des douleurs fémoro-patellaires d'apparition récente 7.1.4 Principales recommandations à l'égard de la prise en charge des douleurs fémoro-patellaires persistantes 7.2 Prise en charge des entorses à la cheville 7.2.1 Cheminement clinique pour les entorses à la cheville d'apparition récente (0 à 3 mois après la collision) 7.2.2 Cheminement clinique pour les entorses à la cheville persistantes (4 à 6 mois après la collision) 7.2.3 Principales recommandations à l'égard de la prise en charge des entorses à la cheville d'apparition récente 7.2.4 Principales recommandations à l'égard de la prise en charge des entorses à la cheville persistantes Prise en charge des tendinopathies du talon d'Achille 7.3 7.3.1 Cheminement clinique pour les tendinopathies du talon d'Achille d'apparition récente (0 à 3 mois après la collision) 7.3.2 Cheminement clinique pour les tendinopathies du talon d'Achille persistantes (4 à 6 mois après la collision) 7.3.3 Principales recommandations à l'égard de la prise en charge des tendinopathies du talon d'Achille d'apparition récente 7.3.4 Principales recommandations à l'égard de la prise en charge des tendinopathies du talon d'Achille persistantes Prise en charge des aponévrosites plantaires et des talalgies 7.4 7.4.1 Cheminement clinique pour les aponévrosites plantaires et les talalgies d'apparition récente (0 à 3 mois après la collision) 7.4.2 Cheminement clinique pour les aponévrosites plantaires et les talalgies persistantes (4 à 6 mois après la collision) 7.4.3 Principales recommandations à l'égard de la prise en charge des aponévrosites plantaires et des talalgies d'apparition récente 7.4.4 Principales recommandations à l'égard de la prise en charge des aponévrosites plantaires et des talalgies persistantes FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 217 7.0 Ligne directrice pour la prise en charge clinique des troubles des tissus mous des membres inférieurs La présente ligne directrice fondée sur des données probantes établit les pratiques exemplaires relatives à la prise en charge clinique des troubles des membres inférieurs résultant d'une collision routière ou exacerbés par celle-ci. La présente ligne directrice couvre les douleurs fémoro-patellaires, les entorses à la cheville, les tendinopathies du talon d'Achille, ainsi que les aponévrosites plantaires et les talalgies d'apparition récente (0 à 3 mois après la collision) et persistantes (4 à 6 mois après la collision). Elle ne couvre pas les troubles qui persistent plus de six mois après la collision. Les troubles des tissus mous des membres inférieurs désignent les entorses et les foulures de stade I et II, les tendinites, les tendinopathies, les tendinoses, les douleurs fémoro-patellaires (syndrome) et les douleurs non spécifiques à la hanche, à la cuisse, au genou, à la jambe, à la cheville et au pied. Les entorses et les foulures peuvent être classées en trois stades qui se distinguent par la gravité des signes et des symptômes et la perturbation structurale (tableaux 7.A et 7.B). La présente ligne directrice n'est pas indiquée pour les troubles qui comprennent la présence d'une cause structurelle importante ou d'autres causes pathologiques des membres inférieurs comme les fractures, les dislocations, l'arthrose, les troubles inflammatoires, les maladies systémiques, les infections, les tumeurs et les entorses et foulures de stade III. Cependant, des études sur les blessures à la cheville qui comprenaient les entorses et les foulures de stades I à III ont été examinées au moment de la stratification des données probantes selon la gravité des blessures. Tableau 7.A. Classification des entorses selon l'American Academy of Orthopaedic Surgeons Stade I II III Définition Les fibres ligamentaires sont étirées, mais leur structure demeure intacte. Les fibres ligamentaires sont partiellement déchirées et le stress physique révèle une laxité accrue avec une limite définie. Un ligament est complètement déchiré, ce qui entraîne une importante instabilité. Tableau 7.B : Classification des foulures selon l'American Academy of Orthopaedic Surgeons Stade I II III Définition Moins de 5 % des fibres musculaires ou tendineuses présentent une perturbation et le fascia demeure intact. La discontinuité des fibres musculaires ou tendineuses comprend un nombre modéré de fibres musculaires. Les fibres musculaires présentent une discontinuité complète. FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 218 7.0 Ligne directrice pour la prise en charge clinique des troubles des tissus mous des membres inférieurs Il est courant de ressentir de la douleur aux membres inférieurs après une collision routière. Dans une cohorte composée de membres de la population canadienne, 42 % des adultes blessés ont déclaré ressentir une pygalgie, 28 % ont déclaré ressentir une douleur aux membres inférieurs et 2 % ont déclaré ressentir une douleur inguinale dans les 30 jours suivant une collision routière*. La prise en charge clinique recommandée dans la présente ligne directrice vise à : 1) accélérer le rétablissement; 2) réduire l'intensité des symptômes; 3) favoriser le rétablissement précoce des fonctions; 4) prévenir les douleurs chroniques et les handicaps; 5) améliorer la qualité de vie liée à l'état de santé; 6) réduire les risques de récurrences et 7) promouvoir la participation active des patients dans leurs soins. Les patients qui souffrent de blessures multiples devraient être pris en charge en fonction de tous les cheminements cliniques applicables. Par exemple, les patients qui présentent des troubles des tissus mous des membres inférieurs ressentent souvent des douleurs cervicales. Les patients qui présentent des troubles des tissus mous des membres inférieurs ainsi que des douleurs cervicales et des troubles concomitants devraient également recevoir les soins recommandés dans les cheminements cliniques pour les douleurs cervicales et les troubles concomitants décrits au chapitre 4. Les soins axés sur le patient constituent un principe reconnu à l'échelle internationale, fondamental pour l'élaboration de la présente ligne directrice. La présente ligne directrice renforce l'importance de la communication et de la collaboration entre les patients et les professionnels de la santé. Toutes les recommandations comprises dans la présente ligne directrice sont fondées sur des études présentant un faible risque de parti pris. Les interventions qui ne sont pas décrites dans la présente ligne directrice ne sont pas recommandées pour la prise en charge des patients souffrant de troubles des tissus mous des membres inférieurs en raison du manque de données probantes sur leur efficacité et leur innocuité. __________________________________ * HINCAPIÉ, C., J. D. Cassidy, P. Côté, L. J. Carroll et J. Guzmán. « Whiplash injury is more than neck pain: a population-based study of pain localization after traffic injury », JOEM, vol. 52 (2010), pp. 434 à 440. FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 219 7.0 Ligne directrice pour la prise en charge clinique des troubles des tissus mous des membres inférieurs Les professionnels de la santé admissibles à fournir des soins en vertu de la présente ligne directrice sont ceux qui sont définis dans l'Annexe sur les indemnités d’accident légales. La présente ligne directrice a été divisée en quatre sections. Chaque section contient des recommandations fondées sur des données probantes pour la prise en charge clinique des troubles des tissus mous des membres inférieurs de natures et durées variées. • • • • Section 7.1 – Prise en charge des douleurs fémoro-patellaires Section 7.2 – Prise en charge des entorses à la cheville Section 7.3 – Prise en charge des tendinopathies du talon d'Achille Section 7.4 – Prise en charge des aponévrosites plantaires et des talalgies Toutes les recommandations comprises dans la présente ligne directrice intègrent : • • • les principaux déterminants décisionnels selon le cadre élaboré par le Comité consultatif ontarien des technologies de la santé (CCOTS); les meilleures données probantes obtenues d'un examen critique de la documentation scientifique courante; les résultats de la recherche qualitative examinant les expériences des personnes traitées pour des blessures résultant d'un accident de la route en Ontario. On peut consulter tous les documents d'information et toutes les références à l'adresse http://www.fsco.gov.on.ca. FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 220 SECTION 7.1 PRISE EN CHARGE DES DOULEURS FÉMORO-PATELLAIRES Guide de référence rapide – Prise en charge des douleurs fémoro-patellaires Symptômes ≤ 3 mois après la collision Symptômes > 3 mois après la collision Pour toutes les personnes blessées qui ressentent des douleurs fémoro-patellaires : éliminer les facteurs de risque relatifs aux pathologies gravesa; fournir des renseignements sur la nature,la prise en charge et l'évolution des douleurs fémoro-patellaires liées à une collision en tant que cadre de déploiement d'un programme de soins; effectuer une évaluation continue de l'amélioration ou de l'évolution des symptômes pendant l'intervention et aiguiller la personne en conséquence; donner son congé à la personne blessée à tout moment approprié au cours de l'intervention et du rétablissement. 1. Surveiller et réconforter À la suite d'une décision prise conjointement par le patient et le fournisseur de soins, l'intervention thérapeutique ci-dessous est recommandéeb. 1. Veuillez consulter la recommandation particulière pour plus de détails sur le traitement (section 7.1.3). Résultat Personne rétablie → Personne non rétablie : Donner congé. Rétablissement incomplet → Lancer le protocole en cas de symptômes persistants. Évolution importante des symptômes (apparition ou aggravation de symptômes physiques, mentaux ou psychologiques) → Consulter un médecin. Exercices combinés supervisés en clinique Veuillez consulter la recommandation particulière pour plus de détails sur le traitement (section 7.1.4). Résultat Personne rétablie → Personne non rétablie : Donner congé. Rétablissement incomplet → Consulter un médecin. Évolution importante des symptômes (apparition ou aggravation de symptômes physiques, mentaux ou psychologiques) → Consulter un médecin. a Facteurs de risque relatifs aux pathologies graves (aussi appelés « signaux d'alerte ») : antécédents de traumatisme important; traumatisme mineur (si > 50 ans, antécédents d'ostéoporose et prise de corticostéroïdes); érythème, chaleur, épanchement et réduction de l'amplitude des mouvements; blessure découlant d'un impact à grande vitesse, abolition des pouls, pied tombant, laxité sur plusieurs plans; antécédents de malignité, perte de poids inexpliquée, douleurs à plusieurs endroits, douleur nocturne, douleur au repos. b Cette ligne directrice ne couvre pas les interventions pour lesquelles il manque des données probantes relatives à l'efficacité. SECTION 7.1.1 CHEMINEMENT CLINIQUE POUR LES DOULEURS FÉMORO-PATELLAIRES D'APPARITION RÉCENTE (0 À 3 MOIS APRÈS LA COLLISION) Le cheminement clinique est présenté à la figure 7.1. Dès le premier contact, les professionnels de la santé devront informer leurs patients et les rassurer sur le fait que la plupart des personnes se remettent des douleurs fémoro-patellaires dans les semaines ou les mois suivant l'apparition des symptômes. Les patients amélioreront beaucoup leur rétablissement s'ils participent activement à leurs soins. Les soins cliniques ont pour but d'accélérer le rétablissement en soulageant la douleur et en améliorant la fonction. Le cheminement clinique recommandé pendant les trois premiers mois de soins des douleurs fémoro-patellaires est décrit cidessous. FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 221 7.1.1 CHEMINEMENT CLINIQUE POUR LES DOULEURS FÉMORO-PATELLAIRES D'APPARITION RÉCENTE (0 À 3 MOIS APRÈS LA COLLISION) Évaluer le patient Procédez à une évaluation clinique appropriée pour éliminer la possibilité que les symptômes soient causés par de graves pathologies structurelles ou d'autres types. La présence d'un facteur de risque relatif aux pathologies graves (également appelés « signaux d'alerte ») décelée pendant l'anamnèse et l'examen physique justifie un examen approfondi et un aiguillage vers le professionnel de la santé approprié. Cependant, une fois que la présence d'une pathologie a été écartée, le patient devrait être traité conformément au cheminement clinique indiqué pour les douleurs fémoro-patellaires. Tableau 7.C : Facteurs de risque relatifs aux pathologies graves (signaux d'alerte) pour les douleurs fémoro-patellaires Facteurs de risque relatifs aux pathologies graves décelés pendant l'anamnèse ou l'examen physique* • Antécédents de traumatisme important • Traumatisme mineur (si âgé de plus de 50 ans, antécédents d'ostéoporose et prise de corticostéroïdes) • Érythème, chaleur, épanchement et réduction de l'amplitude des mouvements • Blessure découlant d'un impact à grande vitesse, abolition des pouls, pied tombant, laxité sur plusieurs plans • Antécédents de malignité, perte de poids inexpliquée, douleurs à plusieurs endroits, douleur nocturne, douleur au repos Les patients qui souffrent de blessures multiples devraient être pris en charge en fonction de tous les cheminements cliniques applicables. Surveiller et réconforter le patient Les patients atteints du syndrome fémoro-rotulien douloureux d'apparition récente à la suite d'une collision routière souffrent d'un traumatisme mineur au genou. Il faut fournir au patient du réconfort quant à la nature bénigne et résolutive des douleurs fémoro-patellaires. Les professionnels de la santé doivent également fournir du réconfort aux patients si leur genou ne présente aucune pathologie structurelle ou progressive grave (p. ex., dislocations, fractures ou infection). Les cliniciens devraient surveiller la progression du syndrome fémoro-rotulien douloureux et s'assurer que les patients composent efficacement avec leurs symptômes. __________________________________ * Cette liste de facteurs de risque relatifs à des pathologies graves a été créée à partir des lignes directrices en matière de pratique clinique suivantes : Australian Acute Musculoskeletal Pain Guidelines Group. Evidence-based management of Acute Musculoskeletal Pain. A Guide for Clinicians, Queensland, Australie : Australian Academic Press, 2004. New Zealand Guidelines Group, The Diagnosis and Management of Soft Tissue Knee Injuries: Internal Derangements. Best Practice Evidence-Based Guideline. Accessible à l'adresse : http://www.health.govt.nz/system/files/documents/publications/acc_soft_tissue_knee_injury_fulltext.pdf BENNETT, D. L., J. W. Nelson, B. N. Weissman, M. J. Kransdorf, M. Appel, J. T. Bencardino, I. B. Fries, C. W. Hayes, M. G. Hochman, J. A. Jacobson, J. S. Luchs, K. R. Math, M. D. Murphey, J. S. Newman, D. A. Rubin, S. C. Scharf et K. M. Small. Expert Panel on Musculoskeletal Imaging, ACR Appropriateness Criteria® nontraumatic knee pain, http://www.guideline.gov/content.aspx?id=43872 [publication en ligne], Reston (VA), American College of Radiology (ACR), 2012. FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 222 7.1.1 CHEMINEMENT CLINIQUE POUR LES DOULEURS FÉMORO-PATELLAIRES D'APPARITION RÉCENTE (0 À 3 MOIS APRÈS LA COLLISION) Réévaluer et adopter le plan d'action indiqué Réévaluez le patient à chaque visite afin de déterminer si des soins supplémentaires s'avèrent nécessaires ou si son état se détériore. Les patients devraient recevoir leur congé dès qu'ils déclarent une amélioration importante ou un rétablissement. On recommande aux professionnels de la santé de poser la question d'auto-évaluation suivante au patient pour évaluer son rétablissement : « À quel point vous sentez-vous rétabli de vos blessures? » Les choix de réponse comprennent ce qui suit : 1) je me sens totalement mieux, 2) je me sens beaucoup mieux, 3) je me sens légèrement mieux, 4) il n'y a aucun changement, 5) je me sens un peu moins bien, 6) je me sens beaucoup moins bien, 7) je ne me suis jamais senti aussi mal. Les patients qui disent se sentir « totalement mieux » ou « beaucoup mieux » doivent être considérés comme rétablis+. Les patients dont les symptômes se sont aggravés et ceux qui présentent de nouveaux symptômes physiques, mentaux ou psychologiques devraient être orientés vers leur médecin en vue d'une évaluation plus approfondie à n'importe quel moment pendant leurs soins. Les patients qui n'ont pas connu une amélioration importante ou qui ne se sont pas rétablis dans les trois premiers mois après la blessure devraient suivre le cheminement clinique pour les douleurs fémoro-patellaires persistantes décrit à la section 7.1.2. __________________________________ + L'utilisation d'un instrument valide et fiable propre à l'état du patient (p. ex., l'échelle de douleur antérieure du genou [AKPS]) est encouragée, mais cet outil ne devrait pas servir à évaluer le rétablissement global. FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 223 SECTION 7.1.2 CHEMINEMENT CLINIQUE POUR LES DOULEURS FÉMORO-PATELLAIRES PERSISTANTES (4 À 6 MOIS APRÈS LA COLLISION) Le cheminement clinique est présenté à la figure 7.1. Les patients qui éprouvent encore des symptômes et qui sont toujours invalides plus de trois mois après la blessure peuvent avoir avantage à recevoir des soins cliniques supplémentaires. Les soins cliniques visent principalement à favoriser le rétablissement en atténuant les symptômes et en permettant aux patients de reprendre leurs activités normales de la vie quotidienne. Évaluer le patient Procédez à une évaluation clinique appropriée pour éliminer la possibilité que les symptômes soient causés par de graves pathologies structurelles ou d'autres types. La présence d'un facteur de risque relatif aux pathologies graves (également appelés « signaux d'alerte ») décelée pendant l'anamnèse et l'examen physique justifie un examen approfondi et un aiguillage vers le professionnel de la santé approprié. Cependant, une fois que la présence d'une pathologie a été écartée, le patient devrait être traité conformément au cheminement clinique indiqué pour les douleurs fémoro-patellaires. Tableau 7.C : Facteurs de risque relatifs aux pathologies graves (signaux d'alerte) pour les douleurs fémoro-patellaires Facteurs de risque relatifs aux pathologies graves décelés pendant l'anamnèse ou l'examen physique+ • • • • • Antécédents de traumatisme important Traumatisme mineur (si âgé de plus de 50 ans, antécédents d'ostéoporose et prise de corticostéroïdes) Érythème, chaleur, épanchement et réduction de l'amplitude des mouvements Blessure découlant d'un impact à grande vitesse, abolition des pouls, pied tombant, laxité sur plusieurs plans Antécédents de malignité, perte de poids inexpliquée, douleurs à plusieurs endroits, douleur nocturne, douleur au repos __________________________________ * Cette liste de facteurs de risque relatifs à des pathologies graves a été créée à partir des lignes directrices en matière de pratique clinique suivantes : Australian Acute Musculoskeletal Pain Guidelines Group. Evidence-based management of Acute Musculoskeletal Pain. A Guide for Clinicians, Queensland, Australie : Australian Academic Press, 2004. New Zealand Guidelines Group, The Diagnosis and Management of Soft Tissue Knee Injuries: Internal Derangements. Best Practice Evidence-Based Guideline. Accessible à l'adresse : http://www.health.govt.nz/system/files/documents/publications/acc_soft_tissue_knee_injury_fulltext.pdf BENNETT, D. L., J. W. Nelson, B. N. Weissman, M. J. Kransdorf, M. Appel, J. T. Bencardino, I. B. Fries, C. W. Hayes, M. G. Hochman, J. A. Jacobson, J. S. Luchs, K. R. Math, M. D. Murphey, J. S. Newman, D. A. Rubin, S. C. Scharf et K. M. Small. Expert Panel on Musculoskeletal Imaging, ACR Appropriateness Criteria® nontraumatic knee pain, http://www.guideline.gov/content.aspx?id=43872 [publication en ligne], Reston (VA), American College of Radiology (ACR), 2012. FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 224 7.1.2 CHEMINEMENT CLINIQUE POUR LES DOULEURS FÉMORO-PATELLAIRES PERSISTANTES (4 À 6 MOIS APRÈS LA COLLISION) Les patients qui souffrent de blessures multiples devraient être pris en charge en fonction de tous les cheminements cliniques applicables. Fournir des renseignements et du réconfort au patient Le professionnel de la santé devrait chercher à comprendre les croyances et les attentes du patient au sujet des douleurs fémoro-patellaires et à aborder tout malentendu ou toute appréhension par de l'éducation et du réconfort. Le professionnel de la santé doit fournir des renseignements et du réconfort au patient quant au fait que les douleurs fémoro-patellaires sont de nature bénigne et résolutive et souligner l'importance de continuer à exercer les activités de la vie quotidienne. Mettre en œuvre le plan de soins pour les douleurs fémoro-patellaires persistantes (4 à 6 mois après la collision) Le plan de soins vise à fournir des interventions cliniques qui favorisent la disparition des symptômes et le rétablissement des fonctions. Les patients qui ont besoin de soins cliniques devraient être encouragés à participer à leur programme de soins en restant actifs. Les professionnels de la santé devraient discuter avec leurs patients du plan de traitement en soulignant les risques et les avantages du plan de soins. À la suite d'une décision prise conjointement par le patient et le fournisseur de soins, l'intervention thérapeutique ci-dessous est recommandée. • Exercices combinés supervisés en clinique Réévaluer et adopter le plan d'action indiqué Réévaluez le patient à chaque visite afin de déterminer si des soins supplémentaires s'avèrent nécessaires ou si son état se détériore. FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 225 7.1.2 CHEMINEMENT CLINIQUE POUR LES DOULEURS FÉMORO-PATELLAIRES PERSISTANTES (4 À 6 MOIS APRÈS LA COLLISION) Les patients devraient recevoir leur congé dès qu'ils déclarent une amélioration importante ou un rétablissement. On recommande aux professionnels de la santé de poser la question d'auto-évaluation suivante au patient pour évaluer son rétablissement : « À quel point vous sentez-vous rétabli de vos blessures? » Les choix de réponse comprennent ce qui suit : 1) je me sens totalement mieux, 2) je me sens beaucoup mieux, 3) je me sens légèrement mieux, 4) il n'y a aucun changement, 5) je me sens un peu moins bien, 6) je me sens beaucoup moins bien, 7) je ne me suis jamais senti aussi mal. Les patients qui disent se sentir « totalement mieux » ou « beaucoup mieux » doivent être considérés comme rétablis*. Les patients dont les symptômes se sont aggravés et ceux qui présentent de nouveaux symptômes physiques, mentaux ou psychologiques devraient être orientés vers leur médecin en vue d'une évaluation plus approfondie à n'importe quel moment pendant leurs soins. Les patients qui n'ont pas connu une amélioration importante ou qui ne se sont pas rétablis devraient être orientés vers leur médecin en vue d'une évaluation plus approfondie. ___________________________________ * L'utilisation d'un instrument valide et fiable propre à l'état du patient (p. ex., l'échelle de douleur antérieure du genou [AKPS]) est encouragée, mais cet outil ne devrait pas servir à évaluer le rétablissement global. FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 226 7.1.2 CHEMINEMENT CLINIQUE POUR LES DOULEURS FÉMORO-PATELLAIRES PERSISTANTES (4 À 6 MOIS APRÈS LA COLLISION) Figure 7.1 : Cheminement clinique pour la prise en charge des douleurs fémoro-patellaires 1 Personnes blessées dans une collision routière qui ressentent des douleurs fémoro-patellaire. 2 Effectuer une évaluation clinique appropriée. 4 3 Facteurs de risque relatifs aux a pathologies graves ? Consulter un médecin. Oui Non 6 Autres blessures? 5 Consulter les cheminements cliniques appropriés et procéder à une prise en charge conjointe. Oui Non 7 Fournir des renseignements sur la nature, la prise en charge et l'évolution des douleurs fémoro-patellaires en tant que cadre de déploiement d'un programme de soins. 9 Un traitement est-il requis? 8 Non Congé Oui 11 Symptômes ≤ 3 mois? 10 Symptômes ˃ 3 mois Non Oui Oui 12 13 À la suite d'une décision prise conjointement par le patient et le fournisseur de soins, l'intervention thérapeutique ci-dessous est recommandéeb. 1) Exercices combinés supervisés en clinique Surveiller et réconforter. Veuillez consulter la recommandation particulière pour plus de détails sur le traitement (section 7.1.4). La personne blessée est-elle rétablie après trois mois? 15 14 Congé Oui 17 1) Rétablissement incomplet : lancer le protocole en cas de symptômes persistants (encadré 13). 2) Évolution importante des symptômes (apparition ou aggravation de symptômes physiques, mentaux ou psychologiques) : consulter un médecin. Oui La personne blessée est-elle rétablie? 16 18 1) Rétablissement incomplet : consulter un médecin. 2) Évolution importante des symptômes (apparition ou aggravation de symptômes physiques, mentaux ou psychologiques) : consulter un médecin. a FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À appelés LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : Facteurs de risque relatifs aux pathologies graves (aussi « signaux d'alerte ») : antécédents de traumatisme important; traumatisme mineur (si > 50 ans, antécédents d'ostéoporose et prise de corticostéroïdes); érythème, chaleur, épanchement et réduction de l'amplitude des mouvements; blessure d'un impact à grande vitesse, PRIORITÉ À découlant LA PERSONNE BLESSÉE | 227 abolition des pouls, pied tombant, laxité sur plusieurs plans; antécédents de malignité, perte de poids inexpliquée, douleurs à plusieurs endroits, douleur nocturne, douleur au repos. b Cette ligne directrice ne couvre pas les interventions pour lesquelles il manque des données probantes relatives à l'efficacité. ECTION 7.1.3 PRINCIPALES RECOMMANDATIONS À L'ÉGARD DE LA PRISE EN CHARGE DES DOULEURS FÉMOROPATELLAIRES D'APPARITION RÉCENTE La plupart des personnes qui ressentent des douleurs fémoro-patellaires se remettent de leur blessure. Il est cependant recommandé que les mesures suivantes soient prises dans le cadre des soins cliniques normaux. • • • • • Surveiller les symptômes. Rassurer le patient quant à la nature bénigne et résolutive de sa douleur. Fournir des renseignements au patient quant à la nature de sa douleur. Encourager le patient à poursuivre les activités de la vie quotidienne. Ne pas fournir de traitements inefficaces ou expérimentaux. SECTION 7.1.4 PRINCIPALES RECOMMANDATIONS À L'ÉGARD DE LA PRISE EN CHARGE DES DOULEURS FÉMOROPATELLAIRES PERSISTANTES La présente section résume les principales recommandations relatives à la prise en charge des douleurs fémoro-patellaires persistantes pour les quatre à six mois suivant la collision. Le libellé des recommandations est conforme à la directive du National Institute for Health and Care Excellence (NICE). Les recommandations commençant par « fournir » indiquent que, selon les données probantes, une intervention est associée à des résultats supérieurs à ceux obtenus avec les autres interventions, avec l'utilisation d'un placebo ou d'une intervention fictive ou en l'absence d'intervention. Le libellé « envisager » indique qu'une intervention est aussi efficace qu'une autre. Le libellé « ne pas fournir » indique que, selon les données probantes, une intervention n'apporte aucun avantage aux patients. Une explication détaillée du libellé des recommandations est présentée à la section 2.5.2.4 du présent rapport. • • • • • • Prodiguer les soins en partenariat avec le patient. Faire participer le patient à la planification des soins et au processus décisionnel. Rassurer le patient quant à la nature bénigne et résolutive de sa douleur. Donner des renseignements au patient au sujet des avantages de participer activement à son plan de soins en demeurant actif et en continuant de bouger. Mettre l'accent sur les traitements actifs plutôt que passifs. Prodiguer des soins d'une durée limitée. Ne pas fournir de traitements inefficaces ou expérimentaux. FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 228 SECTION 7.1.4.1 EXERCICES On entend par « exercices » toute série de mouvements réalisés couramment ou à titre d'entraînement physique dont l'objectif est d'entraîner et de développer le corps afin de viser la promotion d'une bonne santé physique. Le traitement sous forme d'exercices comprend une grande variété de techniques que l'on retrouve dans le traitement des douleurs au genou et la réadaptation liée à ce type de douleurs. Tableau 7.D : Exercices pour les douleurs fémoro-patellaires persistantes Recommandation 7.1.4.1.1 Envisager des exercices combinés supervisés en clinique (25 minutes d'exercices progressifs avec charge pour les quadriceps, les adducteurs et les muscles fessiers, neuf consultations pendant six semaines et 25 minutes par jour d'exercices à domicile pendant trois mois). Référence : • Tableau des déterminants décisionnels et des données probantes pour les blessures aux membres inférieurs – rapport 1 – annexe 5 FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 229 SECTION 7.2 PRISE EN CHARGE DES ENTORSES À LA CHEVILLE Guide de référence rapide – Prise en charge des entorses à la cheville Symptômes ≤ 3 mois après la collision Symptômes > 3 mois après la collision Pour toutes les personnes blessées souffrant d'une entorse à la cheville : éliminer les facteurs de risque relatifs aux pathologies gravesa; fournir des renseignements sur la nature, la prise en charge et l'évolution des entorses à la cheville liées à une collision en tant que cadre de déploiement d'un programme de soins; effectuer une évaluation continue de l'amélioration ou de l'évolution des symptômes pendant l'intervention et aiguiller la personne en conséquence; donner son congé à la personne blessée à tout moment approprié au cours de l'intervention et du rétablissement. À la suite d'une décision prise conjointement par le patient et le fournisseur de soins, l'une ou l'autre des interventions thérapeutiques ci-dessous est recommandée. Interventions à domicile et en milieu cliniqueb, c : 1. commencer un programme d'exercices à domicile dans la semaine suivant la collision, selon la préférence du patient; 2. pour les entorses à la cheville de stade I et II : cryothérapie à domicile; 3. pour les entorses à la cheville de stade II et III : appareil orthopédique semirigide, botte semi-rigide ou plâtre de marche assurant une immobilisation jusque sous le genou; 4. mobilisation des articulations tibio-fibulaires distales et proximales, et des articulations tibio-tarsiennes et sous-astragaliennes. Veuillez consulter la recommandation particulière pour plus de détails sur le traitement (section 7.2.3). À la suite d'une décision prise conjointement par le patient et le fournisseur de soins, l'intervention thérapeutique ci-dessous est recommandéeb. 1. Mobilisation des articulations tibio-fibulaires distales et proximales, et des articulations tibio-tarsiennes et sous-astragaliennes. Veuillez consulter la recommandation particulière pour plus de détails sur le traitement (section 7.2.4). Interventions proscritesd : • programme supervisé d'exercices progressifs; • traitement au laser à faible intensité (comprend un laser à faible ou forte dose qui stimule les tissus et en modifie la fonction). Résultat Personne rétablie → Personne non rétablie : Donner congé. Rétablissement incomplet → Lancer le protocole en cas de symptômes persistants. Évolution importante des symptômes (apparition ou aggravation de symptômes physiques, mentaux ou psychologiques) → Consulter un médecin. Résultat Personne rétablie → Personne non rétablie : Donner congé. Rétablissement incomplet → Consulter un médecin. Évolution importante des symptômes (apparition ou aggravation de symptômes physiques, mentaux ou psychologiques) → Consulter un médecin. a Facteurs de risque relatifs aux pathologies graves (aussi appelés « signaux d'alerte ») : présence des critères de la Règle d'Ottawa concernant la radiographie de la cheville; enfants de moins de 12 ans, patients âgés; érythème, chaleur; fièvre, frissons; douleur prolongée, enflure, blocage et (ou) instabilité de l'articulation de la cheville; douleur au repos, réveil la nuit en raison de la douleur, douleur bilatérale. b Cette ligne directrice ne couvre pas les interventions pour lesquelles il manque des données probantes relatives à l'efficacité. c L'ordre d'énumération des interventions ne rend pas compte d'une efficacité supérieure. d S'appuie sur des données démontrant l'absence de bénéfices pour les patients. FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 230 SECTION 7.2.1 CHEMINEMENT CLINIQUE POUR LES ENTORSES À LA CHEVILLE D'APPARITION RÉCENTE (0 À 3 MOIS APRÈS LA COLLISION) Le cheminement clinique est présenté à la figure 7.2. Dès le premier contact, les professionnels de la santé devront informer leurs patients et les rassurer sur le fait que la plupart des entorses à la cheville guérissent quelques mois suivant l'apparition des symptômes. Les patients amélioreront beaucoup leur rétablissement s'ils participent activement à leurs soins. Les soins cliniques ont pour but d'accélérer le rétablissement en soulageant la douleur et en améliorant la fonction. Le cheminement clinique recommandé pour les trois premiers mois de soins des entorses à la cheville est décrit ci-dessous. Évaluer le patient Procédez à une évaluation clinique appropriée pour éliminer la possibilité que les symptômes soient causés par de graves pathologies structurelles ou d'autres types. Les fractures peuvent être exclues au moyen des critères de la règle d'Ottawa concernant la radiographie de la cheville (Ottawa Ankle Rules) (annexe 7.A). La présence d'un facteur de risque relatif aux pathologies graves (également appelés « signaux d'alerte ») décelée pendant l'anamnèse et l'examen physique justifie un examen approfondi et un aiguillage vers le professionnel de la santé approprié. Cependant, une fois que la présence d'une pathologie a été écartée, le patient devrait être traité conformément au cheminement clinique indiqué pour les entorses à la cheville. Les patients qui souffrent de blessures multiples devraient être pris en charge en fonction de tous les cheminements cliniques applicables. Fournir des renseignements et du réconfort au patient Un plan de soins axé sur le patient devrait être élaboré en partenariat avec le patient. Il est important que le professionnel de la santé réconforte le patient et lui explique que la plupart des personnes se rétablissent d'une entorse à la cheville. Il faut fournir au patient du réconfort quant à la nature bénigne et résolutive des entorses à la cheville. Les professionnels de la santé doivent également fournir du réconfort aux patients si leur genou ne présente aucune pathologie structurelle ou progressive grave (p. ex., fractures ou infection). Déterminer si des soins cliniques continus sont nécessaires Les professionnels de la santé devraient avant tout déterminer si le patient a besoin de soins cliniques. FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 231 7.2.1 CHEMINEMENT CLINIQUE POUR LES ENTORSES À LA CHEVILLE D'APPARITION RÉCENTE (0 À 3 MOIS APRÈS LA COLLISION) Mettre en œuvre le plan de soins pour les entorses à la cheville d'apparition récente (0 à 3 mois après la collision) Les patients qui ont besoin de soins cliniques devraient être encouragés à participer activement à leur programme de soins en demeurant actifs. Les professionnels de la santé devraient discuter des options de traitement avec leurs patients et, grâce à un processus conjoint de prise de décisions, déterminer les options thérapeutiques qu'ils souhaitent entreprendre. À la suite d'une décision prise conjointement par le patient et le fournisseur de soins, l'une ou l'autre des interventions thérapeutiques ci-dessous est recommandée. • • • Programme d'exercices à domicile entrepris dans la première semaine suivant la collision Cryothérapie à domicile pour les entorses à la cheville de stade I et II Appareil orthopédique semi-rigide, botte semi-rigide ou plâtre de marche assurant une immobilisation jusque sous le genou pour les entorses à la cheville de stade II et III • Mobilisation des articulations tibio-fibulaires distales et proximales, et des articulations tibiotarsiennes et sous-astragaliennes. Les interventions qui ne sont pas recommandées comprennent ce qui suit : • • programme supervisé d'exercices progressifs; traitement au laser à faible intensité. Discutez des risques et des avantages du plan de soins avec le patient. Réévaluer et adopter le plan d'action indiqué Réévaluez le patient à chaque visite afin de déterminer si des soins supplémentaires s'avèrent nécessaires ou si son état se détériore. Les patients devraient recevoir leur congé dès qu'ils déclarent une amélioration importante ou un rétablissement. On recommande aux professionnels de la santé de poser la question d'auto-évaluation suivante au patient pour évaluer son rétablissement : « À quel point vous sentez-vous rétabli de vos blessures? » Les choix de réponse comprennent ce qui suit : 1) je me sens totalement mieux, 2) je me sens beaucoup mieux, 3) je me sens légèrement mieux, 4) il n'y a aucun changement, 5) je me sens un peu moins bien, 6) je me sens beaucoup moins bien, 7) je ne me suis jamais senti aussi mal. Les patients qui disent se sentir « totalement mieux » ou « beaucoup mieux » doivent être considérés comme rétablis*. Les patients dont les symptômes se sont aggravés et ceux qui présentent de nouveaux symptômes physiques, mentaux ou psychologiques devraient être orientés vers leur médecin en vue d'une évaluation plus approfondie à n'importe quel moment pendant leurs soins. FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 232 7.2.1 CHEMINEMENT CLINIQUE POUR LES ENTORSES À LA CHEVILLE D'APPARITION RÉCENTE (0 À 3 MOIS APRÈS LA COLLISION) Les patients qui n'ont pas connu une amélioration importante ou qui ne se sont pas rétablis dans les trois premiers mois après la blessure devraient suivre le cheminement clinique pour les entorses à la cheville persistantes décrit à la section 7.2.2. Tableau 7.E : Facteurs de risque relatifs aux pathologies graves (signaux d'alerte) pour les entorses à la cheville Facteurs de risque relatifs aux pathologies graves décelés pendant l'anamnèse ou l'examen physique+ • • • • • • Présence des critères de la règle d'Ottawa concernant la radiographie de la cheville (Ottawa Ankle Rules) Enfants de moins de 12 ans, patients âgés Érythème, chaleur Fièvre, frissons Douleur prolongée, enflure, blocage et (ou) instabilité de l'articulation de la cheville Douleur au repos, réveil la nuit en raison de la douleur, douleur bilatérale ____________________________________ * L'utilisation d'un instrument valide et fiable propre à l'état du patient (p. ex., l'échelle fonctionnelle des membres inférieurs) est encouragée, mais cet outil ne devrait pas servir à évaluer le rétablissement global. + Cette liste de facteurs de risque relatifs à des pathologies graves a été créée à partir de la ligne directrice en matière de pratique clinique suivante : Royal Dutch Society of Physical Therapy (KNGF). « KNGF—Guideline for Physical Therapy in patients with acute ankle sprain », o supplément au Dutch Journal of Physical Therapy, vol. 116, n 5 (2006). New Zealand Guidelines Group. Chiropractic Treatment Profiles 2003. Accessible à l'adresse : http://www.acc.co.nz/PRD_EXT_CSMP/groups/external_providers/documents/guide/dis_ctrb093423.pdf M. R. Hoffman et J. M. Daniels (éd.), Common Musculoskeletal Problems: A Handbook, London, Springer, 2010. FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 233 SECTION 7.2.2 CHEMINEMENT CLINIQUE POUR LES ENTORSES À LA CHEVILLE PERSISTANTES (4 À 6 MOIS APRÈS LA COLLISION) Le cheminement clinique est présenté à la figure 7.2. Les patients qui éprouvent encore des symptômes et qui sont toujours invalides plus de trois mois après la blessure peuvent avoir avantage à recevoir des soins cliniques supplémentaires. Les soins cliniques visent principalement à favoriser le rétablissement en atténuant les symptômes et en permettant aux patients de reprendre leurs activités normales de la vie quotidienne. Évaluer le patient Procédez à une évaluation clinique appropriée pour éliminer la possibilité que les symptômes soient causés par de graves pathologies structurelles ou d'autres types. Les fractures peuvent être exclues au moyen des critères de la règle d'Ottawa concernant la radiographie de la cheville (Ottawa Ankle Rules) (annexe 7.A). La présence d'un facteur de risque relatif aux pathologies graves (également appelés « signaux d'alerte ») décelée pendant l'anamnèse et l'examen physique justifie un examen approfondi et un aiguillage vers le professionnel de la santé approprié. Cependant, une fois que la présence d'une pathologie a été écartée, le patient devrait être traité conformément au cheminement clinique indiqué pour les entorses à la cheville. Tableau 7.E : Facteurs de risque relatifs aux pathologies graves (signaux d'alerte) pour les entorses à la cheville Facteurs de risque relatifs aux pathologies graves décelés pendant l'anamnèse ou l'examen physique* • • • • • • Présence des critères de la règle d'Ottawa concernant la radiographie de la cheville (Ottawa Ankle Rules) Enfants de moins de 12 ans, patients âgés Érythème, chaleur Fièvre, frissons Douleur prolongée, enflure, blocage et (ou) instabilité de l'articulation de la cheville Douleur au repos, réveil la nuit en raison de la douleur, douleur bilatérale Les patients qui souffrent de blessures multiples devraient être pris en charge en fonction de tous les cheminements cliniques applicables. FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 234 7.2.2 CHEMINEMENT CLINIQUE POUR LES ENTORSES À LA CHEVILLE PERSISTANTES (4 À 6 MOIS APRÈS LA COLLISION) Fournir des renseignements et du réconfort au patient Le professionnel de la santé devrait chercher à comprendre les croyances et les attentes du patient au sujet des entorses à la cheville et à aborder tout malentendu ou toute appréhension par de l'éducation et du réconfort. Le professionnel de la santé doit fournir des renseignements et du réconfort au patient quant au fait que les entorses à la cheville sont de nature bénigne et résolutive et souligner l'importance de continuer à exercer les activités de la vie quotidienne. Mettre en œuvre le plan de soins pour les entorses à la cheville persistantes (4 à 6 mois après la collision) Le plan de soins vise à fournir des interventions cliniques qui favorisent la disparition des symptômes et le rétablissement des fonctions. Les patients qui ont besoin de soins cliniques devraient être encouragés à participer à leur programme de soins en restant actifs. Les professionnels de la santé devraient discuter avec leurs patients du plan de traitement en soulignant les risques et les avantages du plan de soins. À la suite d'une décision prise conjointement par le patient et le fournisseur de soins, l'intervention thérapeutique ci-dessous est recommandée. • Mobilisation des articulations tibio-fibulaires distales et proximales, et des articulations tibiotarsiennes et sous-astragaliennes Réévaluer et adopter le plan d'action indiqué Réévaluez le patient à chaque visite afin de déterminer si des soins supplémentaires s'avèrent nécessaires ou si son état se détériore. Les patients devraient recevoir leur congé dès qu'ils déclarent une amélioration importante ou un rétablissement. On recommande aux professionnels de la santé de poser la question d'auto-évaluation suivante au patient pour évaluer son rétablissement : « À quel point vous sentez-vous rétabli de vos blessures? » Les choix de réponse comprennent ce qui suit : 1) je me sens totalement mieux, 2) je me sens beaucoup mieux, 3) je me sens légèrement mieux, 4) il n'y a aucun changement, 5) je me sens un peu moins bien, 6) je me sens beaucoup moins bien, 7) je ne me suis jamais senti aussi mal. Les patients qui disent se sentir « totalement mieux » ou « beaucoup mieux » doivent être considérés comme rétablis*. _____________________________ * L'utilisation d'un instrument valide et fiable propre à l'état du patient (p. ex., l'échelle fonctionnelle des membres inférieurs) est encouragée, mais cet outil ne devrait pas servir à évaluer le rétablissement global. FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 235 7.2.2 CHEMINEMENT CLINIQUE POUR LES ENTORSES À LA CHEVILLE PERSISTANTES (4 À 6 MOIS APRÈS LA COLLISION) Les patients dont les symptômes se sont aggravés et ceux qui présentent de nouveaux symptômes physiques, mentaux ou psychologiques devraient être orientés vers leur médecin en vue d'une évaluation plus approfondie à n'importe quel moment pendant leurs soins. Les patients qui n'ont pas connu une amélioration importante ou qui ne se sont pas rétablis devraient être orientés vers leur médecin en vue d'une évaluation plus approfondie. FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 236 7.2.2 CHEMINEMENT CLINIQUE POUR LES ENTORSES À LA CHEVILLE PERSISTANTES (4 À 6 MOIS APRÈS LA COLLISION) Figure 7.2 : Cheminement clinique pour la prise en charge des entorses à la cheville 1 Personnes blessées dans une collision routière qui souffrent d'entorses à la cheville. 2 Effectuer une évaluation clinique appropriée. 4 3 Facteurs de risque relatifs aux a pathologies graves ? Consulter un médecin. Oui Non 6 Autres blessures? 5 Consulter les cheminements cliniques appropriés et procéder à une prise en charge conjointe. Oui Non 7 Fournir des renseignements sur la nature, la prise en charge et l'évolution des entorses à la cheville en tant que cadre de déploiement d'un programme de soins. Un traitement est-il requis? 9 8 Congé Non Oui Symptômes ≤ 3 mois? 11 10 Symptômes ˃ 3 mois Non Oui Oui 13 12 À la suite d'une décision prise conjointement par le patient et le fournisseur de soins, l'une ou l'autre des interventions thérapeutiques ci-dessous est recommandéeb, c. Interventions à domicile et en milieu clinique : 1) commencer un programme d'exercices à domicile dans la semaine suivant la blessure, selon la préférence du patient; 2) pour les entorses à la cheville de stade I et II : cryothérapie à domicile; 3) pour les entorses à la cheville de stade II et III : appareil orthopédique semirigide, botte semi-rigide ou plâtre de marche assurant une immobilisation jusque sous le genou; 4) mobilisation des articulations tibio-fibulaires distales et proximales, et des articulations tibio-tarsiennes et sous-astragaliennes. À la suite d'une décision prise conjointement par le patient et le fournisseur de soins, l'intervention thérapeutique ci-dessous est recommandéeb. 1) Mobilisation des articulations tibio-fibulaires distales et proximales, et des articulations tibio-tarsiennes et sous-astragaliennes. d Interventions proscrites : 1) programme supervisé d'exercices progressifs; 2) traitement au laser à faible intensité (comprend un laser à faible ou forte dose qui stimule les tissus et en modifie la fonction). Veuillez consulter la recommandation particulière pour plus de détails sur le traitement (section 7.2.4). 14 Veuillez consulter la recommandation particulière pour plus de détails sur le traitement (section 7.2.3). 15 14 La personne blessée est-elle rétablie après trois mois? Oui Congé Oui La personne blessée est-elle rétablie? 16 FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 237 17 1) Rétablissement incomplet : lancer le protocole en cas de symptômes persistants (encadré 13). 2) Évolution importante des symptômes (apparition ou aggravation de symptômes physiques, mentaux ou psychologiques) : consulter un médecin. 18 1) Rétablissement incomplet : consulter un médecin. 2) Évolution importante des symptômes (apparition ou aggravation de symptômes physiques, mentaux ou psychologiques) : consulter un médecin. a Facteurs de risque relatifs aux pathologies graves (aussi appelés « signaux d'alerte ») : présence des critères de la Règle d'Ottawa concernant la radiographie de la cheville; enfants de moins de 12 ans, patients âgés; érythème, chaleur; fièvre, frissons; douleur prolongée, enflure, blocage et (ou) instabilité de l'articulation de la cheville; douleur au repos, réveil la nuit en raison de la douleur, douleur bilatérale. b Cette ligne directrice ne couvre pas les interventions pour lesquelles il manque des données probantes relatives à l'efficacité. c L'ordre d'énumération des interventions ne rend pas compte d'une efficacité supérieure. d S'appuie sur des données probantes démontrant l'absence de bénéfices pour les patients. FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 238 SECTION 7.2.3 PRINCIPALES RECOMMANDATIONS À L'ÉGARD DE LA PRISE EN CHARGE DES ENTORSES À LA CHEVILLE D'APPARITION RÉCENTE La présente section résume les principales recommandations relatives à la prise en charge des entorses à la cheville d'apparition récente pour les trois premiers mois suivant la collision. Le libellé des recommandations est conforme à la directive du National Institute for Health and Care Excellence (NICE). Les recommandations commençant par « fournir » indiquent que, selon les données probantes, une intervention est associée à des résultats supérieurs à ceux obtenus avec les autres interventions, avec l'utilisation d'un placebo ou d'une intervention fictive ou en l'absence d'intervention. Le libellé « envisager » indique qu'une intervention est aussi efficace qu'une autre. Le libellé « ne pas fournir » indique que, selon les données probantes, une intervention n'apporte aucun avantage aux patients. Une explication détaillée du libellé des recommandations est présentée à la section 2.5.2.4 du présent rapport. • • • • • • Prodiguer les soins en partenariat avec le patient. Faire participer le patient à la planification des soins et au processus décisionnel. Rassurer le patient quant à la nature bénigne et résolutive de sa douleur. Donner des renseignements au patient au sujet des avantages de participer activement à son plan de soins en demeurant actif et en continuant de bouger. Mettre l'accent sur les traitements actifs plutôt que passifs. Prodiguer des soins d'une durée limitée. Ne pas fournir de traitements inefficaces ou expérimentaux. SECTION 7.2.3.1 EXERCICES On entend par « exercices » toute série de mouvements réalisés couramment ou à titre d'entraînement physique dont l'objectif est d'entraîner et de développer le corps afin de viser la promotion d'une bonne santé physique. Le traitement sous forme d'exercices comprend une grande variété de techniques que l'on retrouve dans le traitement des douleurs à la cheville et la réadaptation liée à ce type de douleurs. FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 239 7.2.3.1 EXERCICES Tableau 7.F : Exercices pour les entorses à la cheville d'apparition récente Envisager de commencer un programme d'exercices à domicile dans Recommandation la semaine suivant la collision, selon la tolérance du patient. 7.2.3.1.1 Le programme devrait comprendre des exercices thérapeutiques jumelés à de la cryothérapie, adaptés à partir d'un protocole normalisé qui inclut une circumduction active (20 répétitions); une flexion plantaire / dorsiflexion active (20 répétitions); un renforcement statique des muscles (éversion, inversion, flexion plantaire, dorsiflexion) (cinq répétitions chacun); un schéma de mouvements fonctionnels (triple flexion/extension des membres inférieurs, 30 répétitions) et l'étirement du triceps sural (trois répétitions), quatre fois par semaine pendant quatre semaines. Ne pas fournir de programme supervisé d'exercices progressifs. 7.2.3.1.2 Référence : • Tableau des déterminants décisionnels et des données probantes pour les blessures aux membres inférieurs – rapport 1 – annexe 5 SECTION 7.2.3.2 MODALITÉS PHYSIQUES PASSIVES Les modalités physiques passives comprennent deux catégories d'interventions : les interventions physico-chimiques et structurelles. Les modalités physico-chimiques utilisent un agent thermique ou électromagnétique pour agir sur le corps au niveau de la peau ou sous la peau. Les modalités structurelles comprennent des appareils et accessoires fonctionnels ou non fonctionnels. Les appareils et accessoires fonctionnels ont pour but d'aligner, de soutenir ou de faciliter indirectement par ailleurs le fonctionnement de la partie touchée. Les appareils et accessoires non fonctionnels visent à procurer un état de repos dans des positions anatomiques précises ou à prévenir les mouvements. FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 240 7.2.3.2 MODALITÉS PHYSIQUES PASSIVES Tableau 7.G : Modalités physiques passives pour les entorses à la cheville d'apparition récente Pour les entorses à la cheville de stade I et II, envisager une Recommandation cryothérapie à domicile. Le programme devrait comprendre 7.2.3.2.1 l'application normale de glace pendant 20 minutes toutes les deux heures ou l'application de glace pendant dix minutes, suivie d'un repos de la cheville à température ambiante pendant sept minutes et d'une nouvelle application de glace pendant dix minutes, toutes les deux heures; pendant les 72 premières heures. 7.2.3.2.2 Pour les entorses à la cheville de stade II et III, envisager le port d'un appareil orthopédique semi-rigide pendant la journée (quatre semaines) ou un plâtre de marche assurant une immobilisation jusque sous le genou (dix jours). 7.2.3.2.3 Ne pas fournir de traitement au laser à faible intensité*. Référence : • Tableau des déterminants décisionnels et des données probantes pour les blessures aux membres inférieurs – rapport 5 – annexe 5 * Le traitement au laser à faible intensité est l'application d'un faisceau lumineux cohérent (laser) sur une région afin de soulager la douleur locale ou de favoriser la guérison locale. SECTION 7.2.3.3 THÉRAPIE MANUELLE On entend par « thérapie manuelle » les techniques qui comprennent l'application de traitements réalisés avec les mains et (ou) assistés mécaniquement, y compris la manipulation, la mobilisation et la traction. Tableau 7.H : Thérapie manuelle pour les entorses à la cheville d'apparition récente Recommandation Envisager la mobilisation des articulations tibio-fibulaires distales et 7.2.3.3.1 proximales, et des articulations tibio-tarsiennes et sousastragaliennes*. Le programme devrait comprendre cinq répétitions (30 secondes; mobilisation pour les stades I à IV, à la discrétion du thérapeute) deux fois par semaine pendant quatre semaines. Référence : • Tableau des déterminants décisionnels et des données probantes pour les blessures aux membres inférieurs – rapport 3 – annexe 5 * La mobilisation désigne des techniques qui comprennent un mouvement oscillatoire lent et de petite ou de grande amplitude dans les limites de l'amplitude de mouvement passif d'une articulation. FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 241 SECTION 7.2.4 PRINCIPALES RECOMMANDATIONS À L'ÉGARD DE LA PRISE EN CHARGE DES ENTORSES À LA CHEVILLE PERSISTANTES La présente section résume les principales recommandations relatives à la prise en charge des entorses à la cheville persistantes pour les quatre à six mois suivant la collision. Le libellé des recommandations est conforme à la directive du National Institute for Health and Care Excellence (NICE). Les recommandations commençant par « fournir » indiquent que, selon les données probantes, une intervention est associée à des résultats supérieurs à ceux obtenus avec les autres interventions, avec l'utilisation d'un placebo ou d'une intervention fictive ou en l'absence d'intervention. Le libellé « envisager » indique qu'une intervention est aussi efficace qu'une autre. Le libellé « ne pas fournir » indique que, selon les données probantes, une intervention n'apporte aucun avantage aux patients. Une explication détaillée du libellé des recommandations est présentée à la section 2.5.2.4 du présent rapport. • • • • • • Prodiguer les soins en partenariat avec le patient. Faire participer le patient à la planification des soins et au processus décisionnel. Rassurer le patient quant à la nature bénigne et résolutive de sa douleur. Donner des renseignements au patient au sujet des avantages de participer activement à son plan de soins en demeurant actif et en continuant de bouger. Mettre l'accent sur les traitements actifs plutôt que passifs. Prodiguer des soins d'une durée limitée. Ne pas fournir de traitements inefficaces ou expérimentaux. SECTION 7.2.4.1 THÉRAPIE MANUELLE On entend par « thérapie manuelle » les techniques qui comprennent l'application de traitements réalisés avec les mains et (ou) assistés mécaniquement, y compris la manipulation, la mobilisation et la traction. Tableau 7.I : Thérapie manuelle pour les entorses à la cheville persistantes Envisager la mobilisation des articulations tibio-fibulaires distales et Recommandation proximales, et des articulations tibio-tarsiennes et sous7.2.4.1.1 astragaliennes*. Le programme devrait comprendre cinq répétitions (30 secondes; mobilisation pour les stades I à IV, à la discrétion du thérapeute) deux fois par semaine pendant quatre semaines. Référence : • Tableau des déterminants décisionnels et des données probantes pour les blessures aux membres inférieurs – rapport 3 – annexe 5 * La mobilisation désigne des techniques qui comprennent un mouvement oscillatoire lent et de petite ou de grande amplitude dans les limites de l'amplitude de mouvement passif d'une articulation. FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 242 SECTION 7.3 PRISE EN CHARGE DES TENDINOPATHIES DU TALON D'ACHILLE Guide de référence rapide – Prise en charge des tendinopathies du talon d'Achille Symptômes ≤ 3 mois après la collision Symptômes > 3 mois après la collision Pour toutes les personnes blessées souffrant d'une tendinopathie du talon d'Achille : éliminer les facteurs de risque relatifs aux pathologies gravesa; fournir des renseignements sur la nature, la prise en charge et l'évolution des tendinopathies du talon d'Achille découlant d'une collision, en tant que cadre de déploiement d'un programme de soins; effectuer une évaluation continue de l'amélioration ou de l'évolution des symptômes pendant l'intervention et aiguiller la personne en conséquence; donner son congé à la personne blessée à tout moment approprié au cours de l'intervention et du rétablissement. À la suite d'une décision prise conjointement par le patient et le fournisseur de soins, l'intervention thérapeutique ci-dessous est recommandéeb. 1. Surveiller et réconforter 1. Veuillez consulter la recommandation particulière pour plus de détails sur le traitement (section 7.3.3). Traitement par ondes de choc Veuillez consulter la recommandation particulière pour plus de détails sur le traitement (section 7.3.4). Interventions proscritesc : • attelle pendant la nuit; • appareil orthopédique semi-rigide. Résultat Personne rétablie → Donner congé. Personne non rétablie : Rétablissement incomplet → Lancer le protocole en cas de symptômes persistants. Évolution importante des symptômes (apparition ou aggravation de symptômes physiques, mentaux ou psychologiques) → Consulter un médecin. Résultat Personne rétablie → Donner congé. Personne non rétablie : Rétablissement incomplet → Consulter un médecin. Évolution importante des symptômes (apparition ou aggravation de symptômes physiques, mentaux ou psychologiques) → Consulter un médecin. a Facteurs de risque relatifs aux pathologies graves (aussi appelés « signaux d'alerte ») : présence des critères de la Règle d'Ottawa concernant la radiographie de la cheville; claquement soudain ou douleur exquise dans la région du tendon d'Achille (rupture du tendon d'Achille); incapacité d'effectuer une flexion plantaire au niveau de la cheville, vide au-dessus du talon. Cette ligne directrice ne couvre pas les interventions pour lesquelles il manque des données probantes relatives à l'efficacité. c S'appuie sur des données probantes démontrant l'absence de bénéfices pour les patients. b SECTION 7.3.1 CHEMINEMENT CLINIQUE POUR LES TENDINOPATHIES DU TALON D'ACHILLE D'APPARITION RÉCENTE (0 À 3 MOIS APRÈS LA COLLISION) Le cheminement clinique est présenté à la figure 7.3. Dès le premier contact, les professionnels de la santé devront informer leurs patients et les rassurer sur le fait que la plupart des personnes se remettent des tendinopathies du talon d'Achille. Les patients amélioreront beaucoup leur rétablissement s'ils participent activement à leurs soins. Les soins cliniques ont pour but d'accélérer le rétablissement en soulageant la douleur et en améliorant la fonction. Le cheminement clinique recommandé pour les trois premiers mois de soins des tendinopathies du talon d'Achille est décrit ci-dessous. FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 243 7.3.1 CHEMINEMENT CLINIQUE POUR LES TENDINOPATHIES DU TALON D'ACHILLE D'APPARITION RÉCENTE (0 À 3 MOIS APRÈS LA COLLISION) Évaluer le patient Procédez à une évaluation clinique appropriée pour éliminer la possibilité que les symptômes soient causés par de graves pathologies structurelles ou d'autres types. Les fractures peuvent être exclues au moyen des critères de la règle d'Ottawa concernant la radiographie de la cheville (Ottawa Ankle Rules) (annexe 7.A). La présence d'un facteur de risque relatif aux pathologies graves (également appelés « signaux d'alerte ») décelée pendant l'anamnèse et l'examen physique justifie un examen approfondi et un aiguillage vers le professionnel de la santé approprié. Cependant, une fois que la présence d'une pathologie a été écartée, le patient devrait être traité conformément au cheminement clinique indiqué pour les tendinopathies du talon d'Achille. Tableau 7.J : Facteurs de risque relatifs aux pathologies graves (signaux d'alerte) pour les tendinopathies du talon d'Achille Facteurs de risque relatifs aux pathologies graves décelés pendant l'anamnèse ou l'examen physique* • • • Claquement soudain ou douleur exquise dans la région du tendon d'Achille (rupture du tendon d'Achille) Incapacité d'effectuer une flexion plantaire au niveau de la cheville Vide au-dessus du talon Les patients qui souffrent de blessures multiples devraient être pris en charge en fonction de tous les cheminements cliniques applicables. Surveiller et réconforter le patient Les patients aux prises avec une tendinopathie du talon d'Achille d'apparition récente découlant d'une collision routière souffrent d'un traumatisme mineur à la jambe. Il faut fournir au patient du réconfort quant à la nature bénigne et résolutive des tendinopathies du talon d'Achille d'apparition récente. Les professionnels de la santé doivent également fournir du réconfort aux patients si leur jambe ne présente aucune pathologie structurelle ou progressive grave (p. ex., dislocations, fractures ou infection). Les cliniciens devraient surveiller la progression de la tendinopathie du talon d'Achille d'apparition récente et s'assurer que les patients composent efficacement avec leurs symptômes. ___________________________________ * Cette liste de facteurs de risque relatifs à des pathologies graves a été créée à partir des documents de référence suivants : CARCIA, C. R., R. L.Martin, J. Houck et D. K.Wukich, Orthopaedic Section of the American Physical Therapy Association. « Achilles pain, stiffness, and muscle power deficitis: Achilles tendinitis », J. Orthop. Sports Phys. Ther., vol. 40, n° 9 (sept. 2010), pp. A1 à 26. BUSCHBACHER, R. et W. Michael. (éditeurs). « Musculoskeletal, Sports and Occupational Medicine », New York : Demos Medical Publishing, 2010. FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 244 7.3.1 CHEMINEMENT CLINIQUE POUR LES TENDINOPATHIES DU TALON D'ACHILLE D'APPARITION RÉCENTE (0 À 3 MOIS APRÈS LA COLLISION) Réévaluer et adopter le plan d'action indiqué Réévaluez le patient à chaque visite afin de déterminer si des soins supplémentaires s'avèrent nécessaires ou si son état se détériore. Les patients devraient recevoir leur congé dès qu'ils déclarent une amélioration importante ou un rétablissement. On recommande aux professionnels de la santé de poser la question d'auto-évaluation suivante au patient pour évaluer son rétablissement : « À quel point vous sentez-vous rétabli de vos blessures? » Les choix de réponse comprennent ce qui suit : 1) je me sens totalement mieux, 2) je me sens beaucoup mieux, 3) je me sens légèrement mieux, 4) il n'y a aucun changement, 5) je me sens un peu moins bien, 6) je me sens beaucoup moins bien, 7) je ne me suis jamais senti aussi mal. Les patients qui disent se sentir « totalement mieux » ou « beaucoup mieux » doivent être considérés comme rétablis+. Les patients dont les symptômes se sont aggravés et ceux qui présentent de nouveaux symptômes physiques, mentaux ou psychologiques devraient être orientés vers leur médecin en vue d'une évaluation plus approfondie à n'importe quel moment pendant leurs soins. Les patients qui n'ont pas connu une amélioration importante ou qui ne se sont pas rétablis dans les trois premiers mois après la blessure devraient suivre le cheminement clinique pour les tendinopathies du talon d'Achille persistantes décrit à la section 7.3.2. SECTION 7.3.2 CHEMINEMENT CLINIQUE POUR LES TENDINOPATHIES DU TENDON D'ACHILLE PERSISTANTES (4 À 6 MOIS APRÈS LA COLLISION) Le cheminement clinique est présenté à la figure 7.3. Les patients qui éprouvent encore des symptômes et qui sont toujours invalides plus de trois mois après la blessure peuvent avoir avantage à recevoir des soins cliniques supplémentaires. Les soins cliniques visent principalement à favoriser le rétablissement en atténuant les symptômes et en permettant aux patients de reprendre leurs activités normales de la vie quotidienne. ___________________________________ + L'utilisation d'un instrument valide et fiable propre à l'état du patient (p. ex., Victorian Institute of Sports Assessment – Achilles Questionnaire [VISA-A]) est encouragée, mais cet outil ne devrait pas servir à évaluer le rétablissement global. FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 245 7.3.2 CHEMINEMENT CLINIQUE POUR LES TENDINOPATHIES DU TENDON D'ACHILLE PERSISTANTES (4 À 6 MOIS APRÈS LA COLLISION) Évaluer le patient Procédez à une évaluation clinique appropriée pour éliminer la possibilité que les symptômes soient causés par de graves pathologies structurelles ou d'autres types. Les fractures peuvent être exclues au moyen des critères de la règle d'Ottawa concernant la radiographie de la cheville (Ottawa Ankle Rules) (annexe 7.A). La présence d'un facteur de risque relatif aux pathologies graves (également appelés « signaux d'alerte ») décelée pendant l'anamnèse et l'examen physique justifie un examen approfondi et un aiguillage vers le professionnel de la santé approprié. Cependant, une fois que la présence d'une pathologie a été écartée, le patient devrait être traité conformément au cheminement clinique indiqué pour les entorses à la cheville. Tableau 7.J : Facteurs de risque relatifs aux pathologies graves (signaux d'alerte) pour les tendinopathies du talon d'Achille Facteurs de risque relatifs aux pathologies graves décelés pendant l'anamnèse ou l'examen physique* • • • • Présence des critères de la règle d'Ottawa concernant la radiographie de la cheville (Ottawa Ankle Rules) Claquement soudain ou douleur exquise dans la région du tendon d'Achille (rupture du tendon d'Achille) Incapacité d'effectuer une flexion plantaire au niveau de la cheville Vide au-dessus du talon Les patients qui souffrent de blessures multiples devraient être pris en charge en fonction de tous les cheminements cliniques applicables. Fournir des renseignements et du réconfort au patient Le professionnel de la santé devrait chercher à comprendre les croyances et les attentes du patient au sujet des tendinopathies du talon d'Achille et à aborder tout malentendu ou toute appréhension par de l'éducation et du réconfort. Le professionnel de la santé doit fournir des renseignements et du réconfort au patient quant au fait que les tendinopathies du talon d'Achille sont de nature bénigne et résolutive et souligner l'importance de continuer à exercer les activités de la vie quotidienne. ______________________________________ * Cette liste de facteurs de risque relatifs à des pathologies graves a été créée à partir des documents de référence suivants : CARCIA, C. R., R. L.Martin, J. Houck et D. K.Wukich, Orthopaedic Section of the American Physical Therapy Association. « Achilles pain, stiffness, and muscle power deficitis: Achilles tendinitis », J. Orthop. Sports Phys. Ther., vol. 40, n° 9 (sept. 2010), pp. A1 à 26. BUSCHBACHER, R. et W. Michael. (éditeurs). « Musculoskeletal, Sports and Occupational Medicine », New York : Demos Medical Publishing, 2010. FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 246 7.3.2 CHEMINEMENT CLINIQUE POUR LES TENDINOPATHIES DU TENDON D'ACHILLE PERSISTANTES (4 À 6 MOIS APRÈS LA COLLISION) Mettre en œuvre le plan de soins pour les tendinopathies du talon d'Achille persistantes (4 à 6 mois après la collision) Le plan de soins vise à fournir des interventions cliniques qui favorisent la disparition des symptômes et le rétablissement des fonctions. Les patients qui ont besoin de soins cliniques devraient être encouragés à participer à leur programme de soins en restant actifs. Les professionnels de la santé devraient discuter avec leurs patients du plan de traitement en soulignant les risques et les avantages du plan de soins. À la suite d'une décision prise conjointement par le patient et le fournisseur de soins, l'intervention thérapeutique ci-dessous est recommandée. • Thérapie par ondes de choc Les interventions qui ne sont pas recommandées comprennent ce qui suit : • • attelle pendant la nuit; appareil orthopédique semi-rigide. Réévaluer et adopter le plan d'action indiqué Réévaluez le patient à chaque visite afin de déterminer si des soins supplémentaires s'avèrent nécessaires ou si son état se détériore. Les patients devraient recevoir leur congé dès que leur état s'est considérablement amélioré ou dès qu'ils sont rétablis. On recommande aux professionnels de la santé de poser la question d'autoévaluation suivante au patient pour évaluer son rétablissement : « À quel point vous sentez-vous rétabli de vos blessures? » Les choix de réponse comprennent ce qui suit : 1) je me sens totalement mieux, 2) je me sens beaucoup mieux, 3) je me sens légèrement mieux, 4) il n'y a aucun changement, 5) je me sens un peu moins bien, 6) je me sens beaucoup moins bien, 7) je ne me suis jamais senti aussi mal. Les patients qui disent se sentir « totalement mieux » ou « beaucoup mieux » doivent être considérés comme rétablis*. Les patients dont les symptômes se sont aggravés et ceux qui présentent de nouveaux symptômes physiques, mentaux ou psychologiques devraient être orientés vers leur médecin en vue d'une évaluation plus approfondie à n'importe quel moment pendant leurs soins. Les patients qui n'ont pas connu une amélioration importante ou qui ne se sont pas rétablis devraient être orientés vers leur médecin en vue d'une évaluation plus approfondie. ______________________________________ * L'utilisation d'un instrument valide et fiable propre à l'état du patient (p. ex., Victorian Institute of Sports Assessment – Achilles Questionnaire [VISA-A]) est encouragée, mais cet outil ne devrait pas servir à évaluer le rétablissement global. FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 247 7.3.2 CHEMINEMENT CLINIQUE POUR LES TENDINOPATHIES DU TENDON D'ACHILLE PERSISTANTES (4 À 6 MOIS APRÈS LA COLLISION) Figure 7.3 : Cheminement clinique pour la prise en charge des tendinopathies du talon d'Achille 1 Personnes blessées dans une collision routière qui souffrent d'une tendinopathie du talon d'Achille. 2 Effectuer une évaluation clinique appropriée. 4 3 Facteurs de risque relatifs aux a pathologies graves ? Consulter un médecin. Oui Non 6 Autres blessures? 5 Consulter les cheminements cliniques appropriés et procéder à une prise en charge conjointe. Oui Non 7 Fournir des renseignements sur la nature, la prise en charge et l'évolution des tendinopathies du talon d'Achille en tant que cadre de déploiement d'un programme de soins. 9 Un traitement est-il requis? 8 Non Congé Oui 11 Symptômes ≤ 3 mois? 10 Symptômes ˃ 3 mois Non Oui Oui 12 13 À la suite d'une décision prise conjointement par le patient et le fournisseur de soins, l'intervention thérapeutique ci-dessous est b recommandée . 1) Traitement par ondes de choc Surveiller et réconforter. Interventions proscritesc : 1) attelle pendant la nuit; 2) appareil orthopédique semi-rigide. Veuillez consulter la recommandation particulière pour plus de détails sur le traitement (section 7.3.4). 15 La personne blessée est-elle rétablie après trois mois? 14 Congé Oui 17 1) Rétablissement incomplet : lancer le protocole en cas de symptômes persistants (encadré 13). 2) Évolution importante des symptômes (apparition ou aggravation de symptômes physiques, mentaux ou psychologiques) : consulter un médecin. a Oui La personne blessée est-elle rétablie? 16 18 1) Rétablissement incomplet : consulter un médecin. 2) Évolution importante des symptômes (apparition ou aggravation de symptômes physiques, mentaux ou psychologiques) : consulter un médecin. Facteurs de risque relatifs aux pathologies graves (aussi appelés « signaux d'alerte ») : présence des critères de la Règle d'Ottawa concernant la radiographie de la cheville; FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : claquement soudain ou douleur exquise dans la région du tendon d'Achille (rupture du tendon d'Achille); incapacité d'effectuer une flexion plantaire au niveau de la cheville, PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 248 vide au-dessus du talon. b Cette ligne directrice ne couvre pas les interventions pour lesquelles il manque des données probantes relatives à l'efficacité. c S'appuie sur des données probantes démontrant l'absence de bénéfices pour les patients. SECTION 7.3.3 PRINCIPALES RECOMMANDATIONS RELATIVES À LA PRISE EN CHARGE DES TENDINOPATHIES DU TENDON D'ACHILLE D'APPARITION RÉCENTE La plupart des personnes qui souffrent d'une tendinopathie du tendon d'Achille se remettent de leur blessure. Il est cependant recommandé que les mesures suivantes soient prises dans le cadre des soins cliniques normaux. • Surveiller les symptômes. • Rassurer le patient quant à la nature bénigne et résolutive de sa douleur. • Fournir des renseignements au patient quant à la nature de sa douleur. • Encourager le patient à poursuivre les activités de la vie quotidienne. • Ne pas fournir de traitements inefficaces ou expérimentaux. SECTION 7.3.4 PRINCIPALES RECOMMANDATIONS À L'ÉGARD DE LA PRISE EN CHARGE DES TENDINOPATHIES DU TENDON D'ACHILLE PERSISTANTES La présente section résume les principales recommandations relatives à la prise en charge des tendinopathies du tendon d'Achille persistantes pour les quatre à six mois suivant la collision. Le libellé des recommandations est conforme à la directive du National Institute for Health and Care Excellence (NICE). Les recommandations commençant par « fournir » indiquent que, selon les données probantes, une intervention est associée à des résultats supérieurs à ceux obtenus avec les autres interventions, avec l'utilisation d'un placebo ou d'une intervention fictive ou en l'absence d'intervention. Le libellé « envisager » indique qu'une intervention est aussi efficace qu'une autre. Le libellé « ne pas fournir » indique que, selon les données probantes, une intervention n'apporte aucun avantage aux patients. Une explication détaillée du libellé des recommandations est présentée à la section 2.5.2.4 du présent rapport. • • • • • • Prodiguer les soins en partenariat avec le patient. Faire participer le patient à la planification des soins et au processus décisionnel. Rassurer le patient quant à la nature bénigne et résolutive de sa douleur. Donner des renseignements au patient au sujet des avantages de participer activement à son plan de soins en demeurant actif et en continuant de bouger. Mettre l'accent sur les traitements actifs plutôt que passifs. Prodiguer des soins d'une durée limitée. Ne pas fournir de traitements inefficaces ou expérimentaux. FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 249 SECTION 7.3.4.1 MODALITÉS PHYSIQUES PASSIVES Les modalités physiques passives comprennent deux catégories d'interventions : les interventions physico-chimiques et structurelles. Les modalités physico-chimiques utilisent un agent thermique ou électromagnétique pour agir sur le corps au niveau de la peau ou sous la peau. Les modalités structurelles comprennent des appareils et accessoires fonctionnels ou non fonctionnels. Les appareils et accessoires fonctionnels ont pour but d'aligner, de soutenir ou de faciliter indirectement par ailleurs le fonctionnement de la partie touchée. Les appareils et accessoires non fonctionnels visent à procurer un état de repos dans des positions anatomiques précises ou à prévenir les mouvements. Tableau 7.K : Modalités physiques passives pour les tendinopathies du tendon d'Achille persistantes Offrir un traitement par ondes de choc*. Recommandation 7.3.4.1.1 Le programme devrait comprendre 2 000 impulsions/séance (huit impulsions/seconde, débit de fluence énergétique=0,1 mJ/mm2, appliquer autour de la région la plus douloureuse) données au cours d'une séance hebdomadaire pendant trois semaines. 7.3.4.1.2 Ne pas fournir d'attelle pour la nuit. 7.3.4.1.3 Ne pas fournir d'appareil orthopédique semi-rigide**. Référence : • Tableau des déterminants décisionnels et des données probantes pour les blessures aux membres inférieurs – rapport 5 – annexe 5 * Un traitement par ondes de choc est une modalité physique passive placée sur la peau avec une pression continue pour envoyer des ondes de choc à des régions de tissus mous. ** Un appareil orthopédique semi-rigide n'est pas recommandé pour une tendinopathie moyenne du tendon d'Achille. FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 250 SECTION 7.4 PRISE EN CHARGE DES APONÉVROSITES PLANTAIRES ET DES TALALGIES Guide de référence rapide – Prise en charge des aponévrosites plantaires et des talalgies Symptômes ≤ 3 mois après la collision Symptômes > 3 mois après la collision Pour toutes les personnes blessées qui souffrent d'aponévrosites plantaires et de talalgies : éliminer les facteurs de risque relatifs aux pathologies gravesa; fournir des renseignements sur la nature, la prise en charge et l'évolution des aponévrosites plantaires et des talalgies liées à une collision en tant que cadre de déploiement d'un programme de soins effectuer une évaluation continue de l'amélioration ou de l'évolution des symptômes pendant l'intervention et aiguiller la personne en conséquence; donner son congé à la personne blessée à tout moment approprié au cours de l'intervention et du rétablissement. À la suite d'une décision prise conjointement par le patient et le fournisseur de soins, l'intervention thérapeutique ci-dessous est recommandéeb. 1. Étirement de l'aponévrose plantaire À la suite d'une décision prise conjointement par le patient et le fournisseur de soins, l'une ou l'autre des interventions thérapeutiques ci-dessous est recommandéeb, c. Interventions à domicile et en milieu clinique : 2. orthèses de pied préfabriquées pour une amélioration à court terme de la fonction; 3. soins multimodaux comprenant ce qui suit : a) manipulation ou mobilisation de la hanche, du genou et de la cheville, tel qu'il est indiqué; b) massage clinique; c) exercices à domicile. Veuillez consulter la recommandation particulière pour plus de détails sur le traitement (section 7.4.3). Veuillez consulter la recommandation particulière pour plus de détails sur le traitement (section 7.4.4). Interventions proscritesd : • traitement par stimulation des points de déclenchement du muscle gastrocnémien; • traitement par ondes de choc radiales. Interventions proscritesd : • traitement par stimulation des points de déclenchement du muscle gastrocnémien; • étirement statique des muscles du mollet; • application de ruban sous le pied et autour de la cheville (technique Low-Dye). Résultat Personne rétablie → Résultat Personne rétablie → Donner congé. Personne non rétablie : Rétablissement incomplet → Lancer le protocole en cas de symptômes persistants. Évolution importante des symptômes (apparition ou aggravation de symptômes physiques, mentaux ou psychologiques) → Consulter un médecin. Donner congé. Personne non rétablie : Rétablissement incomplet → Consulter un médecin. Évolution importante des symptômes (apparition ou aggravation de symptômes physiques, mentaux ou psychologiques) → Consulter un médecin. a Facteurs de risque relatifs aux pathologies graves (aussi appelés « signaux d'alerte ») : présence des critères de la Règle d'Ottawa concernant la radiographie de la cheville; ecchymoses, rougeur, œdème; douleur et (ou) sensation de brûlure au niveau de la région plantaire médiale; atrophie du coussinet plantaire; douleur à plusieurs articulations, douleur bilatérale à la cheville; blessure grave avec sensation intense de dilacération sur la surface plantaire du pied; douleur non soulagée par le repos. b Cette ligne directrice ne couvre pas les interventions pour lesquelles il manque des données probantes relatives à l'efficacité. c L'ordre d'énumération des interventions ne rend pas compte d'une efficacité supérieure. d S'appuie sur des données démontrant l'absence de bénéfices pour les patients. SECTION 7.4.1 CHEMINEMENT CLINIQUE POUR LES APONÉVROSITES D'APPARITION RÉCENTE (0 À 3 MOIS APRÈS LA COLLISION) PLANTAIRES ET LES TALALGIES Le cheminement clinique est présenté à la figure 7.4. Dès le premier contact, les professionnels de la santé devront informer leurs patients et les rassurer sur le fait que la plupart des personnes se remettent des aponévrosites plantaires et des talalgies. Les patients amélioreront beaucoup leur rétablissement s'ils participent activement à leurs soins. Les soins cliniques ont pour but d'accélérer le rétablissement en soulageant la douleur et en améliorant la fonction. Le cheminement clinique recommandé pour les trois premiers mois de soins des aponévrosites plantaires et des talalgies est décrit ci-dessous. FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 251 7.4.1 CHEMINEMENT CLINIQUE POUR LES APONÉVROSITES PLANTAIRES ET LES TALALGIES D'APPARITION RÉCENTE (0 À 3 MOIS APRÈS LA COLLISION) Évaluer le patient Procédez à une évaluation clinique appropriée pour éliminer la possibilité que les symptômes soient causés par de graves pathologies structurelles ou d'autres types. Les fractures peuvent être exclues au moyen des critères de la règle d'Ottawa concernant la radiographie de la cheville (Ottawa Ankle Rules) (annexe 7.A). La présence d'un facteur de risque relatif aux pathologies graves (également appelés « signaux d'alerte ») décelée pendant l'anamnèse et l'examen physique justifie un examen approfondi et un aiguillage vers le professionnel de la santé approprié. Cependant, une fois que la présence d'une pathologie a été écartée, le patient devrait être traité conformément au cheminement clinique lié aux aponévrosites plantaires et aux talalgies. Tableau 7.L : Facteurs de risque relatifs aux pathologies graves (signaux d'alerte) pour les aponévrosites plantaires et les talalgies Facteurs de risque relatifs aux pathologies graves décelés pendant l'anamnèse ou l'examen physique* • • • • • • • Présence des critères de la règle d'Ottawa concernant la radiographie de la cheville (Ottawa Ankle Rules) Ecchymoses, rougeur, œdème Douleur et (ou) brûlure au niveau de la région plantaire médiale Atrophie du coussinet plantaire Douleur à plusieurs articulations, douleur bilatérale à la cheville Blessure grave avec sensation intense de dilacération sur la surface plantaire du pied Douleur non soulagée par le repos Les patients qui souffrent de blessures multiples devraient être pris en charge en fonction de tous les cheminements cliniques applicables. ___________________________________ * Cette liste de facteurs de risque relatifs à des pathologies graves a été créée à partir lignes directrices en matière de pratique clinique et de manuscrits évalués par les pairs ci-dessous : o GOFF, J. D. et R. Crawford. « Diagnosis and treatment of plantar fasciitis », American Family Physician, vol. 84, n 6 (15 sept. 2011), pp. 676 à 682. MCPOIL, T. G., R. L. Martin, M. W. Cornwall, D. K. Wukich, J. J. Irrgang et J. J. Godges. « Heel pain--plantar fasciitis: clinical practice guildelines linked to the international classification of function, disability, and health from the orthopaedic section of the American o Physical Therapy Association », The Journal of Orthopaedic and Sports Physical Therapy, vol. 38, n 4 (avril 2008), pp. A1 à A18. RODDY, E., H. Myers, M. J. Thomas, et coll. « The clinical assessment study of the foot (CASF): study protocol for a prospective o observational study of foot pain and foot osteoarthritis in the general population », Journal of Foot and Ankle Research, vol. 4, n 22 (2011). FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 252 7.4.1 CHEMINEMENT CLINIQUE POUR LES APONÉVROSITES PLANTAIRES ET LES TALALGIES D'APPARITION RÉCENTE (0 À 3 MOIS APRÈS LA COLLISION) Fournir des renseignements et du réconfort au patient Un plan de soins axé sur le patient devrait être élaboré en partenariat avec le patient. Les patients devraient être rassurés sur le fait que les aponévrosites plantaires et les talalgies sont de nature bénigne et résolutive. Ils devraient également être informés de l'importance de demeurer actif. Les professionnels de la santé doivent également fournir du réconfort aux patients si leur talon ne présente aucune pathologie structurelle ou progressive grave (p. ex., fractures ou infection). Il faut discuter des risques et des avantages du plan de soins avec le patient. Déterminer si des soins cliniques continus sont nécessaires Les professionnels de la santé devraient avant tout déterminer si le patient a besoin de soins cliniques continus. Mettre en œuvre le plan de soins pour les aponévrosites plantaires d'apparition récente (0 à 3 mois après la collision) Les patients qui ont besoin de soins cliniques devraient être encouragés à participer activement à leur programme de soins en demeurant actifs. Les professionnels de la santé devraient discuter avec leurs patients du plan de traitement en soulignant les risques et les avantages du plan de soins. À la suite d'une décision prise conjointement par le patient et le fournisseur de soins, l'intervention thérapeutique ci-dessous est recommandée. • Étirement de l'aponévrose plantaire Les interventions qui ne sont pas recommandées comprennent ce qui suit : • • traitement par stimulation des points de déclenchement du muscle gastrocnémien; traitement par ondes de choc radiales. Réévaluer et adopter le plan d'action indiqué Réévaluez le patient à chaque visite afin de déterminer si des soins supplémentaires s'avèrent nécessaires ou si son état se détériore. FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 253 7.4.1 CHEMINEMENT CLINIQUE POUR LES APONÉVROSITES PLANTAIRES ET LES TALALGIES D'APPARITION RÉCENTE (0 À 3 MOIS APRÈS LA COLLISION) Les patients devraient recevoir leur congé dès qu'ils déclarent une amélioration importante ou un rétablissement. On recommande aux professionnels de la santé de poser la question d'auto-évaluation suivante au patient pour évaluer son rétablissement : « À quel point vous sentez-vous rétabli de vos blessures? » Les choix de réponse comprennent ce qui suit : 1) je me sens totalement mieux, 2) je me sens beaucoup mieux, 3) je me sens légèrement mieux, 4) il n'y a aucun changement, 5) je me sens un peu moins bien, 6) je me sens beaucoup moins bien, 7) je ne me suis jamais senti aussi mal. Les patients qui disent se sentir « totalement mieux » ou « beaucoup mieux » doivent être considérés comme rétablis*. Les patients dont les symptômes se sont aggravés et ceux qui présentent de nouveaux symptômes physiques, mentaux ou psychologiques devraient être orientés vers leur médecin en vue d'une évaluation plus approfondie à n'importe quel moment pendant leurs soins. Les patients qui n'ont pas connu une amélioration importante ou qui ne se sont pas rétablis dans les trois premiers mois après la blessure devraient suivre le cheminement clinique pour les aponévrosites plantaires et les talalgies persistantes décrit à la section 7.4.2. SECTION 7.4.2 CHEMINEMENT CLINIQUE POUR LES APONÉVROSITES PERSISTANTES (4 À 6 MOIS APRÈS LA COLLISION) PLANTAIRES ET LES TALALGIES Le cheminement clinique est présenté à la figure 7.4. Les patients qui éprouvent encore des symptômes et qui sont toujours invalides plus de trois mois après la blessure peuvent avoir avantage à recevoir des soins cliniques supplémentaires. Les soins cliniques visent principalement à favoriser le rétablissement en atténuant les symptômes et en permettant aux patients de reprendre leurs activités normales de la vie quotidienne. Évaluer le patient Procédez à une évaluation clinique appropriée pour éliminer la possibilité que les symptômes soient causés par de graves pathologies structurelles ou d'autres types. Les fractures peuvent être exclues au moyen des critères de la règle d'Ottawa concernant la radiographie de la cheville (Ottawa Ankle Rules) (annexe 7.A). La présence d'un facteur de risque relatif aux pathologies graves (également appelés « signaux d'alerte ») décelée pendant l'anamnèse et l'examen physique justifie un examen approfondi et un aiguillage vers le professionnel de la santé approprié. Cependant, une fois que la présence d'une pathologie a été écartée, le patient devrait être traité conformément au cheminement clinique lié aux aponévrosites plantaires et aux talalgies. ____________________________________ * L'utilisation d'un instrument valide et fiable propre à l'état du patient (p. ex., Victorian Institute of Sports Assessment – Achilles Questionnaire [VISA-A]) est encouragée, mais cet outil ne devrait pas servir à évaluer le rétablissement global. FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 254 7.4.2 Cheminement clinique pour les aponévrosites plantaires et les talalgies persistantes (4 à 6 mois après la collision) Tableau 7.L : Facteurs de risque relatifs aux pathologies graves (signaux d'alerte) pour les aponévrosites plantaires et les talalgies Facteurs de risque relatifs aux pathologies graves décelés pendant l'anamnèse ou l'examen physique* • • • • • • Ecchymoses, rougeur, œdème Douleur et (ou) brûlure au niveau de la région plantaire médiale Atrophie du coussinet plantaire Douleur à plusieurs articulations, douleur bilatérale à la cheville Blessure grave avec sensation intense de dilacération sur la surface plantaire du pied Douleur non soulagée par le repos Les patients qui souffrent de blessures multiples devraient être pris en charge en fonction de tous les cheminements cliniques applicables. Fournir des renseignements et du réconfort au patient Le professionnel de la santé devrait chercher à comprendre les croyances et les attentes du patient au sujet des aponévrosites plantaires et des talalgies et à aborder tout malentendu ou toute appréhension par de l'éducation et du réconfort. Le professionnel de la santé doit fournir des renseignements et du réconfort au patient quant au fait que les aponévrosites plantaires et les talalgies sont de nature bénigne et résolutive et souligner l'importance de continuer à exercer les activités de la vie quotidienne. Mettre en œuvre le plan de soins pour les talalgies persistantes (4 à 6 mois après la collision) Le plan de soins vise à fournir des interventions cliniques qui favorisent la disparition des symptômes et le rétablissement des fonctions. Les patients qui ont besoin de soins cliniques devraient être encouragés à participer à leur programme de soins en restant actifs. __________________________________ * Cette liste de facteurs de risque relatifs à des pathologies graves a été créée à partir lignes directrices en matière de pratique clinique et de manuscrits évalués par les pairs ci-dessous : o GOFF, J. D. et R. Crawford. « Diagnosis and treatment of plantar fasciitis », American Family Physician, vol. 84, n 6 (15 sept. 2011), pp. 676 à 682. MCPOIL, T. G., R. L. Martin, M. W. Cornwall, D. K. Wukich, J. J. Irrgang et J. J. Godges. « Heel pain--plantar fasciitis: clinical practice guildelines linked to the international classification of function, disability, and health from the orthopaedic section of the American o Physical Therapy Association », The Journal of Orthopaedic and Sports Physical Therapy, vol. 38, n 4 (avril 2008), pp. A1 à A18. RODDY, E., H. Myers, M. J. Thomas, et coll. « The clinical assessment study of the foot (CASF): study protocol for a prospective o observational study of foot pain and foot osteoarthritis in the general population », Journal of Foot and Ankle Research, vol. 4, n 22 (2011). FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 255 7.4.2 CHEMINEMENT CLINIQUE POUR LES APONÉVROSITES PLANTAIRES ET LES TALALGIES PERSISTANTES (4 À 6 MOIS APRÈS LA COLLISION) Les professionnels de la santé devraient discuter des options de traitement avec leurs patients et, grâce à un processus conjoint de prise de décisions, déterminer les options thérapeutiques qu'ils souhaitent entreprendre. À la suite d'une décision prise conjointement par le patient et le fournisseur de soins, l'une ou l'autre des interventions thérapeutiques ci-dessous est recommandée. • • Orthèses de pied préfabriquées pour une amélioration à court terme de la fonction Soins multimodaux comprenant ce qui suit : a. manipulation ou mobilisation de la hanche, du genou et de la cheville, tel qu'il est indiqué; b. massage clinique; c. exercices à domicile. Les interventions qui ne sont pas recommandées comprennent ce qui suit : • • • traitement par stimulation des points de déclenchement du muscle gastrocnémien; étirement statique des muscles du mollet à la maison; application de ruban sous le pied et autour de la cheville (technique Low-Dye). Discutez des risques et des avantages du plan de soins avec les patients. Réévaluer et adopter le plan d'action indiqué Réévaluez le patient à chaque visite afin de déterminer si des soins supplémentaires s'avèrent nécessaires ou si son état se détériore. Les patients devraient recevoir leur congé dès qu'ils déclarent une amélioration importante ou un rétablissement. On recommande aux professionnels de la santé de poser la question d'auto-évaluation suivante au patient pour évaluer son rétablissement : « À quel point vous sentez-vous rétabli de vos blessures? » Les choix de réponse comprennent ce qui suit : 1) je me sens totalement mieux, 2) je me sens beaucoup mieux, 3) je me sens légèrement mieux, 4) il n'y a aucun changement, 5) je me sens un peu moins bien, 6) je me sens beaucoup moins bien, 7) je ne me suis jamais senti aussi mal. Les patients qui disent se sentir « totalement mieux » ou « beaucoup mieux » doivent être considérés comme rétablis*. Les patients dont les symptômes se sont aggravés et ceux qui présentent de nouveaux symptômes physiques, mentaux ou psychologiques devraient être orientés vers leur médecin en vue d'une évaluation plus approfondie à n'importe quel moment pendant leurs soins. ___________________________________ * L'utilisation d'un instrument valide et fiable propre à l'état du patient (p. ex., l'échelle fonctionnelle des membres inférieurs) est encouragée, mais cet outil ne devrait pas servir à évaluer le rétablissement global. FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 256 7.4.2 CHEMINEMENT CLINIQUE POUR LES APONÉVROSITES PLANTAIRES ET LES TALALGIES PERSISTANTES (4 À 6 MOIS APRÈS LA COLLISION) Figure 7.4 : Cheminement clinique pour la prise en charge des aponévrosites plantaires et des talalgies 1 Personnes blessées dans une collision routière qui souffrent d'une aponévrosite plantaire et d'une talalgie. 2 Effectuer une évaluation clinique appropriée. 4 3 Facteurs de risque relatifs aux pathologies gravesa? Consulter un médecin. Oui Non 6 Autres blessures? 5 Consulter les cheminements cliniques appropriés et procéder à une prise en charge conjointe. Oui Non 7 Fournir des renseignements sur la nature, la prise en charge et l'évolution des aponévrosites plantaires et des talalgies en tant que cadre de déploiement d'un programme de soins. Un traitement est-il requis? 9 8 Congé Non Oui Symptômes ≤ 3 mois? 11 10 Symptômes ˃ 3 mois Non Oui Oui 12 13 À la suite d'une décision prise conjointement par le patient et le fournisseur de soins, l'une ou l'autre des interventions thérapeutiques cidessous est recommandéeb, c. 1) orthèses de pied préfabriquées pour une amélioration à court terme de la fonction; 2) soins multimodaux comprenant ce qui suit : a) manipulation ou mobilisation de la hanche, du genou et de la cheville, comme indiqué; b) massage clinique; c) exercices à domicile. À la suite d'une décision prise conjointement par le patient et le fournisseur de soins, l'intervention thérapeutique ci-dessous est recommandéeb. 1) Étirement de l'aponévrose plantaire d Interventions proscrites : 1) traitement par stimulation des points de déclenchement du muscle gastrocnémien; 2) traitement par ondes de choc radiales. Interventions proscritesd : 1) traitement par stimulation des points de déclenchement du muscle gastrocnémien; 2) étirement à la maison des muscles du mollet uniquement; 3) application de ruban sous le pied et autour de la cheville (technique Low-Dye). 14pour plus de détails sur le Veuillez consulter la recommandation particulière traitement (section 7.4.3). Veuillez consulter la recommandation particulière pour plus de détails sur le traitement (section 7.4.4). 15 La personne blessée est-elle rétablie après trois mois? 14 Oui Congé Oui La personne blessée est-elle rétablie? 16 FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 257 17 1) Rétablissement incomplet : lancer le protocole en cas de symptômes persistants (encadré 13). 2) Évolution importante des symptômes (apparition ou aggravation de symptômes physiques, mentaux ou psychologiques) : consulter un médecin. 18 3) Rétablissement incomplet : consulter un médecin. 4) Évolution importante des symptômes (apparition ou aggravation de symptômes physiques, mentaux ou psychologiques) : consulter un médecin. a Facteurs de risque relatifs aux pathologies graves (aussi appelés « signaux d'alerte ») : présence des critères de la Règle d'Ottawa concernant la radiographie de la cheville; ecchymoses, rougeur, œdème; douleur et (ou) sensation de brûlure au niveau de la région plantaire médiale; atrophie du coussinet plantaire; douleur à plusieurs articulations, douleur bilatérale à la cheville; blessure grave avec sensation intense de dilacération sur la surface plantaire du pied; douleur non soulagée par le repos. b Cette ligne directrice ne couvre pas les interventions pour lesquelles il manque des données probantes relatives à l'efficacité. c L'ordre d'énumération des interventions ne rend pas compte d'une efficacité supérieure. d S'appuie sur des données probantes démontrant l'absence de bénéfices pour les patients. FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 258 SECTION 7.4.3 PRINCIPALES RECOMMANDATIONS À L'ÉGARD DE LA PRISE EN CHARGE DES APONÉVROSITES PLANTAIRES ET DES TALALGIES D'APPARITION RÉCENTE La présente section résume les principales recommandations relatives à la prise en charge des aponévrosites plantaires et des talalgies d'apparition récente pour les trois premiers mois suivant la collision. Le libellé des recommandations est conforme à la directive du National Institute for Health and Care Excellence (NICE). Les recommandations commençant par « fournir » indiquent que, selon les données probantes, une intervention est associée à des résultats supérieurs à ceux obtenus avec les autres interventions, avec l'utilisation d'un placebo ou d'une intervention fictive ou en l'absence d'intervention. Le libellé « envisager » indique qu'une intervention est aussi efficace qu'une autre. Le libellé « ne pas fournir » indique que, selon les données probantes, une intervention n'apporte aucun avantage aux patients. Une explication détaillée du libellé des recommandations est présentée à la section 2.5.2.4 du présent rapport. • • • • • Prodiguer les soins en partenariat avec le patient. Faire participer le patient à la planification des soins et au processus décisionnel. Rassurer le patient quant à la nature bénigne et résolutive de sa douleur. Donner des renseignements au patient au sujet des avantages de participer activement à son plan de soins en demeurant actif et en continuant de bouger. Prodiguer des soins d'une durée limitée. Ne pas fournir de traitements inefficaces ou expérimentaux. SECTION 7.4.3.1 EXERCICES On entend par « exercices » toute série de mouvements réalisés couramment ou à titre d'entraînement physique dont l'objectif est d'entraîner et de développer le corps afin de viser la promotion d'une bonne santé physique. Le traitement sous forme d'exercices comprend une grande variété de techniques que l'on retrouve dans le traitement des talalgies et la réadaptation liée à ce type de douleurs. Tableau 7.M : Exercices pour les aponévrosites plantaires et les talalgies d'apparition récente Envisager un programme à domicile d'étirements pour les Recommandation aponévrosites plantaires (dix répétitions, trois fois par jour, pendant 7.4.3.1.1 huit semaines)*. Référence : • Tableau des déterminants décisionnels et des données probantes pour les blessures aux membres inférieurs – rapport 1 – annexe 5 * Assis avec la jambe atteinte croisée par-dessus l'autre jambe. Puis, en utilisant la main du côté atteint, placer les doigts à la base des orteils sur la plante du pied (du côté distal des articulations métatarso-phalangiennes) et tirer les orteils vers le tibia jusqu'à l'étirement de l'arche du pied. Vérifier que l'étirement est bien fait en palpant la tension dans l'aponévrose plantaire avec l'autre main pendant l'étirement. De plus, prendre le talon avec la main opposée et imposer un étirement longitudinal additionnel à l'aponévrose plantaire. Maintenir l'étirement pendant dix secondes. Le premier étirement doit être fait le matin avant de marcher. FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 259 SECTION 7.4.3.2 THÉRAPIE DES TISSUS MOUS La thérapie des tissus mous est une thérapie mécanique selon laquelle les muscles, les tendons et les ligaments font l'objet d'une pression et d'un pétrissage passifs avec les mains ou des dispositifs mécaniques. Elle comprend le massage de relaxation, le massage clinique, les mouvements de rééducation et la thérapie énergétique. Tableau 7.N : Thérapie des tissus mous pour les aponévrosites plantaires et les talalgies d'apparition récente Recommandation Ne pas fournir de traitement par stimulation des points de 7.4.3.2.1 déclenchement du muscle gastrocnémien. Référence : • Tableau des déterminants décisionnels et des données probantes pour les blessures aux membres inférieurs – rapport 8 – annexe 5 SECTION 7.4.3.3 MODALITÉS PHYSIQUES PASSIVES Les modalités physiques passives comprennent deux catégories d'interventions : les interventions physico-chimiques et structurelles. Les modalités physico-chimiques utilisent un agent thermique ou électromagnétique pour agir sur le corps au niveau de la peau ou sous la peau. Les modalités structurelles comprennent des appareils et accessoires fonctionnels ou non fonctionnels. Les appareils et accessoires fonctionnels ont pour but d'aligner, de soutenir ou de faciliter indirectement par ailleurs le fonctionnement de la partie touchée. Les appareils et accessoires non fonctionnels visent à procurer un état de repos dans des positions anatomiques précises ou à prévenir les mouvements. Tableau 7.O : Modalités physiques passives pour les aponévrosites plantaires et les talalgies d'apparition récente Ne pas fournir de traitement par ondes de choc radiales*. Recommandation 7.4.3.3.1 Référence : • Tableau des déterminants décisionnels et des données probantes pour les blessures aux membres inférieurs – rapport 5 – annexe 5 * Un traitement par ondes de choc est une modalité physique passive placée sur la peau avec une pression continue pour envoyer des ondes de choc à des régions de tissus mous. FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 260 SECTION 7.4.4 PRINCIPALES RECOMMANDATIONS À L'ÉGARD DE LA PRISE EN CHARGE DES APONÉVROSITES PLANTAIRES ET DES TALALGIES PERSISTANTES La présente section résume les principales recommandations relatives à la prise en charge des aponévrosites plantaires et des talalgies persistantes pour les quatre à six mois suivant la collision. Le libellé des recommandations est conforme à la directive du National Institute for Health and Care Excellence (NICE). Les recommandations commençant par « fournir » indiquent que, selon les données probantes, une intervention est associée à des résultats supérieurs à ceux obtenus avec les autres interventions, avec l'utilisation d'un placebo ou d'une intervention fictive ou en l'absence d'intervention. Le libellé « envisager » indique qu'une intervention est aussi efficace qu'une autre. Le libellé « ne pas fournir » indique que, selon les données probantes, une intervention n'apporte aucun avantage aux patients. Une explication détaillée du libellé des recommandations est présentée à la section 2.5.2.4 du présent rapport. • • • • • Prodiguer les soins en partenariat avec le patient. Faire participer le patient à la planification des soins et au processus décisionnel. Rassurer le patient quant à la nature bénigne et résolutive de sa douleur. Donner des renseignements au patient au sujet des avantages de participer activement à son plan de soins en demeurant actif et en continuant de bouger. Prodiguer des soins d'une durée limitée. Éviter de fournir des traitements inefficaces ou expérimentaux. SECTION 7.4.4.1 EXERCICES On entend par « exercices » toute série de mouvements réalisés couramment ou à titre d'entraînement physique dont l'objectif est d'entraîner et de développer le corps afin de viser la promotion d'une bonne santé physique. Le traitement sous forme d'exercices comprend une grande variété de techniques que l'on retrouve dans le traitement des talalgies et la réadaptation liée à ce type de douleurs. Tableau 7.P : Exercices pour les aponévrosites plantaires et les talalgies persistantes Recommandation Ne pas fournir d'étirement à la maison des muscles du mollet 7.4.4.1.1 uniquement. Référence : • Tableau des déterminants décisionnels et des données probantes pour les blessures aux membres inférieurs – rapport 1 – annexe 5 FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 261 SECTION 7.4.4.2 THÉRAPIE DES TISSUS MOUS La thérapie des tissus mous est une thérapie mécanique selon laquelle les muscles, les tendons et les ligaments font l'objet d'une pression et d'un pétrissage passifs avec les mains ou des dispositifs mécaniques. Elle comprend le massage de relaxation, le massage clinique, les mouvements de rééducation et la thérapie énergétique. Tableau 7.Q : Thérapie des tissus mous pour les aponévrosites plantaires et les talalgies persistantes Recommandation Ne pas fournir de traitement par stimulation des points de 7.4.4.2.1 déclenchement du muscle gastrocnémien. Référence : • Tableau des déterminants décisionnels et des données probantes pour les blessures aux membres inférieurs – rapport 8 – annexe 5 SECTION 7.4.4.3 MODALITÉS PHYSIQUES PASSIVES Les modalités physiques passives comprennent deux catégories d'interventions : les interventions physico-chimiques et structurelles. Les modalités physico-chimiques utilisent un agent thermique ou électromagnétique pour agir sur le corps au niveau de la peau ou sous la peau. Les modalités structurelles comprennent des appareils et accessoires fonctionnels ou non fonctionnels. Les appareils et accessoires fonctionnels ont pour but d'aligner, de soutenir ou de faciliter indirectement par ailleurs le fonctionnement de la partie touchée. Les appareils et accessoires non fonctionnels visent à procurer un état de repos dans des positions anatomiques précises ou à prévenir les mouvements. Tableau 7.R : Modalités physiques passives pour les aponévrosites plantaires et les talalgies persistantes Recommandation Fournir des orthèses de pied préfabriquées pour une amélioration à 7.4.4.3.1 court terme de la fonction pendant huit à dix semaines. 7.4.4.3.2 Ne pas fournir d'application de ruban sous le pied et autour de la cheville (technique Low-Dye)*. Référence : • Tableau des déterminants décisionnels et des données probantes pour les blessures aux membres inférieurs – rapport 5 – annexe 5 * Technique de bandage avec ruban adhésif orthopédique/sportif limitée au pied, qui vise à supporter l'arche longitudinale médiale du pied et à limiter la pronation du pied. FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 262 SECTION 7.4.4.4 SOINS MULTIMODAUX Les soins multimodaux comprennent au moins deux modalités thérapeutiques distinctes. L'examen des données probantes laisse supposer que les soins multimodaux devraient comprendre trois interventions : la thérapie manuelle (manipulation et mobilisation), des massages cliniques et des exercices. Tableau 7.S : Soins multimodaux pour les aponévrosites plantaires et les talalgies persistantes Recommandation Envisager un programme de soins multimodaux qui comprend la 7.4.4.4.1 mobilisation* et la manipulation* (de la hanche, du genou et de la cheville, tel qu'il est indiqué), ainsi que des massages cliniques** et des exercices à la maison***. Fournir un maximum de six séances pendant quatre semaines Référence : • Tableau des déterminants décisionnels et des données probantes pour les blessures aux membres inférieurs – rapport 4 – annexe 5 * La manipulation est une impulsion ou une poussée rapide de faible amplitude à la limite de l'amplitude de mouvement passif d'une articulation ou près de cette limite. La mobilisation désigne un mouvement oscillatoire lent et de petite ou de grande amplitude dans les limites de l'amplitude de mouvement passif d'une articulation. Aux fins de la présente recommandation, la thérapie manuelle désigne une manipulation ou une mobilisation au niveau de la hanche, du genou et de la cheville, selon ce qui est indiqué sur le plan clinique. ** Un massage clinique est une thérapie des tissus mous ciblant les muscles dans des buts précis, tels que le soulagement de la douleur, le relâchement de spasmes musculaires ou l'augmentation de l'amplitude des mouvements, réalisé par un praticien. *** Exercices : étirements du muscle gastrocnémien et du muscle soléaire; deux répétitions, pendant 30 secondes, trois fois par jour. FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 263 Annexe 7.A RÈGLE D'OTTAWA CONCERNANT LA RADIOGRAPHIE DE LA CHEVILLE Règle d'Ottawa concernant la radiographie de la cheville dans les cas de blessures graves de la cheville ZONE MALLÉOLAIRE A) Bord postérieur ou pointe de la malléole externe B) Bord postérieur ou pointe de la malléole interne MÉDIO-PIED C) Base du 5e métatarsien D) Os naviculaire FACE EXTERNE Demander une radiographie de la cheville seulement s’il y a douleur dans la zone malléolaire et l’un des signes suivants : • douleur osseuse au point A; • douleur osseuse au point B; • incapacité de faire 4 pas complets tout de suite après le traumatisme et à l’urgence. FACE INTERNE Demander une radiographie du pied seulement s’il y a douleur au médio-pied et l’un des signes suivants : • douleur osseuse au point C; • douleur osseuse au point D; • incapacité de faire 4 pas complets tout de suite après le traumatisme et à l’urgence. Adopté avec l'autorisation de : STIELL, I., G. Wells, A. Laupacis et coll. « Multicentre trial to introduce the Ottawa ankle rules for use of radiography in acute ankle injuries », Multicentre Ankle Rule Study Group, BMJ (Clinical research ed.), vol. 311, o n 7005 (2 septembre 1995), pp. 594 à 597. FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 264 SECTION 8.0 LIGNE DIRECTICE SUR LA PRISE EN CHARGE CLINIQUE DES TROUBLES TEMPOROMANDIBULAIRES FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 265 SECTION 8.0 LIGNE DIRECTICE SUR LA PRISE EN CHARGE CLINIQUE DES TROUBLES TEMPOROMANDIBULAIRES 8.1 Prise en charge des troubles temporomandibulaires 8.1.1 Cheminement clinique pour les troubles temporomandibulaires d'apparition récente (0 à 3 mois après la collision) 8.1.2 Cheminement clinique pour les troubles temporomandibulaires persistants (4 à 6 mois après la collision) 8.1.3 Principales recommandations à l'égard de la prise en charge des troubles temporomandibulaires d'apparition récente 8.1.4 Principales recommandations à l'égard de la prise en charge des troubles temporomandibulaires persistants La présente ligne directrice fondée sur des données probantes établit les pratiques exemplaires relatives à la prise en charge clinique des troubles temporomandibulaires (TTM) résultant d'une collision routière ou exacerbés par celle-ci. Elle couvre les TTM d'apparition récente (0 à 3 mois après la collision) et persistants (4 à 6 mois après la collision); elle ne couvre pas les TTM qui persistent pendant plus de 6 mois après la collision. Dans la présente ligne directrice, on entend par TTM un groupe de troubles ayant une incidence sur les muscles masticateurs, l'articulation temporomandibulaire et les structures voisines. Ils comprennent les foulures et les entorses. Ils peuvent se manifester sous forme de douleurs, de bruits articulaires anormaux, de mouvements mandibulaires limités et d'une sensibilité articulaire et musculaire. La présente ligne directrice n'est pas indiquée pour les troubles qui comprennent la présence d'importantes causes structurelles ou pathologiques de douleurs à l'articulation temporomandibulaire, de mouvements limités et de sensibilité. Environ 15 % des personnes victimes d'une collision routière éprouvent des symptômes de TTM, comme des mouvements mandibulaires réduits ou douloureux. La plupart des personnes guérissent des TTM. Les TTM causés ou exacerbés par une collision routière sont couramment associés à des douleurs cervicales. Les patients qui présentent des TTM ainsi que des douleurs cervicales et des troubles concomitants devraient également recevoir les soins recommandés dans les cheminements cliniques pour les douleurs cervicales et les troubles concomitants décrits au chapitre 4. Les patients qui souffrent de blessures multiples devraient être pris en charge en fonction de tous les cheminements cliniques applicables. FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 266 8.0 LIGNE DIRECTRICE POUR LA PRISE EN CHARGE CLINIQUE DES TROUBLES TEMPOROMANDIBULAIRES La prise en charge clinique recommandée dans la présente ligne directrice vise à : 1) accélérer le rétablissement; 2) réduire l'intensité des symptômes; 3) favoriser le rétablissement précoce des fonctions; 4) prévenir les douleurs chroniques et les handicaps; 5) améliorer la qualité de vie liée à l'état de santé; 6) réduire les risques de récurrences et 7) promouvoir la participation active des patients dans leurs soins. Les soins axés sur le patient constituent un principe reconnu à l'échelle internationale, fondamental pour l'élaboration de la présente ligne directrice. La présente ligne directrice renforce l'importance de la communication et de la collaboration entre les patients et les professionnels de la santé. Toutes les recommandations comprises dans la présente ligne directrice sont tirées d'une synthèse des études présentant un faible risque de parti pris. Les interventions qui ne sont pas décrites dans la présente ligne directrice ne sont pas recommandées pour la prise en charge des patients souffrant de TTM en raison du manque de données probantes sur leur efficacité et leur innocuité. Les professionnels de la santé admissibles à fournir des soins en vertu de la présente ligne directrice sont ceux qui sont définis dans l'Annexe sur les indemnités d’accident légales. Toutes les recommandations comprises dans la présente ligne directrice intègrent : • • • les principaux déterminants décisionnels élaborés par le Comité consultatif ontarien des technologies de la santé (CCOTS); les meilleures données probantes tirées de la documentation scientifique courante; les résultats de la recherche qualitative examinant les expériences des personnes traitées pour des blessures résultant d'un accident de la route en Ontario. On peut consulter tous les documents d'information et toutes les références à l'adresse http://www.fsco.gov.on.ca. FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 267 SECTION 8.1 PRISE EN CHARGE DES TROUBLES TEMPOROMANDIBULAIRES Guide de référence rapide – Prise en charge des troubles temporomandibulaires Symptômes ≤ 3 mois après la collision Symptômes > 3 mois après la collision Pour toutes les personnes blessées qui souffrent de troubles temporomandibulaires et ne présentant pas de facteurs de risque relatifs aux pathologies gravesa : fournir des renseignements sur la nature, la prise en charge et l'évolution des TTM en tant que cadre de déploiement d'un programme de soins; effectuer une évaluation continue de l'amélioration ou de l'aggravation/l'évolution des symptômes pendant l'intervention et aiguiller la personne en conséquence; réévaluer et surveiller la présence d'un trouble de stress aigu, d'un trouble de stress post-traumatique, d'une kinésiophobie, d'une adaptation passive, de dépression, d'anxiété, de colère, de frustration et de peur; donner son congé à la personne blessée à tout moment approprié au cours de l'intervention et du rétablissement. À la suite d'une décision prise conjointement par le patient et le fournisseur de soins, l'option thérapeutique ci-dessous est recommandéeb, c. 1) Surveiller et réconforter Consulter la section 8.1.3. À la suite d'une décision prise conjointement par le patient et le fournisseur de soins, l'une ou l'autre des options thérapeutiques ci-dessous est recommandéeb, c, d. Interventions à domicile et en milieu clinique : 1) programme d'auto-prise en charge (éducation concernant les TTM, supervision des attentes du patient, attention); 2) traitement myofascial intra-buccal; 3) thérapie cognitivo-comportementale par un professionnel de la santé formé à cet effet. Veuillez consulter la recommandation particulière pour plus de détails sur le traitement (section 8.1.4). Interventions proscritese : • appareil occlusal pour la douleur et l'amplitude de mouvement Résultat Personne rétablie → Donner congé. Rétablissement incomplet → Lancer le protocole en cas de symptômes persistants. Évolution importante des symptômes (apparition ou aggravation de symptômes physiques, mentaux ou psychologiques) → Consulter un médecin ou un dentiste. Résultat Personne rétablie → Donner congé. Rétablissement incomplet → Consulter un médecin ou un dentiste. Évolution importante des symptômes (apparition ou aggravation de symptômes physiques, mentaux ou psychologiques) → Consulter un médecin ou un dentiste. a Facteurs de risque relatifs aux pathologies graves (aussi appelés « signaux d'alerte ») : Fracture de la mandibule (enflure, malocclusion, mouvement limité), dislocation du condyle mandibulaire (spasme musculaire, incapacité de fermer la bouche, anxiété), fracture/dislocation de la colonne cervicale (présence des critères de la Règle canadienne concernant la radiographie de la colonne cervicale), cancer (antécédents de cancer, perte de poids inexpliquée, douleur nocturne, âge > 50), infection (fièvre, consommation de drogue par voie intraveineuse, infection récente), fractures ostéoporotiques (antécédents d'ostéoporose, utilisation de corticostéroïdes, âge plus avancé) b La sélection parmi les options thérapeutiques indiquée dans la ligne directrice doit se faire en fonction d'une décision prise conjointement par le patient et le fournisseur de soins de santé. c Les interventions qui n'apparaissent pas sont déconseillées en raison d'un manque de données probantes admissibles de qualité permettant de prendre une décision éclairée. d L'ordre d'énumération des interventions ne rend pas compte d'une efficacité supérieure. e S'appuie sur des données démontrant l'absence de bénéfices pour les patients. SECTION 8.1.1 CHEMINEMENT CLINIQUE POUR LES TROUBLES TEMPOROMANDIBULAIRES D'APPARITION RÉCENTE (0 À 3 MOIS APRÈS LA COLLISION) Le cheminement clinique est présenté à la figure 8.1. Dès le premier contact, les professionnels de la santé devront informer leurs patients et les rassurer sur le fait que la plupart des personnes se remettent des TTM dans les premiers mois suivant l'apparition des symptômes. Les patients amélioreront beaucoup leur rétablissement s'ils participent activement à leurs soins. Les soins cliniques ont pour but d'accélérer le rétablissement en soulageant la douleur et en améliorant la fonction. Le cheminement clinique recommandé pour les trois premiers mois de soins des TTM est décrit ci-dessous. FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 268 8.1.1 CHEMINEMENT CLINIQUE POUR LES TROUBLES TEMPOROMANDIBULAIRES D'APPARITION RÉCENTE (0 À 3 MOIS APRÈS LA COLLISION) Évaluer le patient Procédez à une évaluation clinique appropriée pour éliminer la possibilité que les symptômes soient causés par de graves pathologies structurelles ou d'autres types. La présence d'un facteur de risque relatif aux pathologies graves (également appelés « signaux d'alerte ») décelée pendant l'anamnèse et l'examen physique justifie un examen approfondi et un aiguillage vers le professionnel de la santé approprié. Cependant, une fois que la présence d'une pathologie a été écartée, le patient devrait être traité conformément au cheminement clinique indiqué pour les TTM. FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 269 8.1.1 CHEMINEMENT CLINIQUE POUR LES TROUBLES TEMPOROMANDIBULAIRES D'APPARITION RÉCENTE (0 À 3 MOIS APRÈS LA COLLISION) Tableau 8.A : Facteurs de risque relatifs aux pathologies graves (signaux d'alerte) pour les troubles temporomandibulaires Cause possible Facteurs de risque relatifs aux pathologies graves décelés pendant l'anamnèse ou l'examen physique* Fracture de la mandibule • Enflure • Malocclusion • Mouvement limité Dislocation du condyle mandibulaire • Spasme musculaire • Incapacité de fermer la bouche • Anxiété Fracture/dislocation de la colonne cervicale • Présence des critères de la Règle canadienne concernant la radiographie de la colonne cervicale Cancer • Antécédents de cancer • Perte de poids inexpliquée • Douleur nocturne • Âge > 50 Infection • Fièvre • Consommation de drogues par voie intraveineuse • Infection récente Fractures ostéoporotiques • Antécédents d'ostéoporose • Utilisation de corticostéroïdes • Âge plus avancé _____________________________________ * Cette liste de facteurs de risque relatifs aux pathologies graves a été créée à partir des articles évalués par les pairs fournis ci-dessous, et non à partir d'un examen systématique de la documentation portant sur les « signaux d'alerte ». CHOU, R., A. Qaseem, S. Snow, D. Casey, J. T. Cross, P. Shekelle et D. K. Owens pour le Clinical Efficacy Assessment Subcommittee de l'American College of Physicians et l'American College of Physicians/American Pain Society Low Back Pain Guidelines Panel. « Diagnosis and Treatment of Low Back Pain: A Joint Clinical Practice Guideline from the American College of Physicians and the American Pain Society », Ann. Intern Med., vol. 147 (2007), pp. 478 à 491. DOWNIE, A., C. M. Williams, N. Henschke, M. J. Hancock, R. W. J. G. Ostelo, H. C. de Vet, P. Macaskill, L. Irwig, M. W. van Tulder, B. W. Koes et C. G. Maher. « Red flags to screen for malignancy and fracture in patients with low back pain: systematic review », BMJ, o vol. 347, n f7095 (2013), doi: 10.1136/bmj.f7095, p. 75. NORDIN, M., E. J. Carragee, S. Hogg-Johnson, S. Schecter Weiner, E. L. Hurwitz, P. M. Peloso, J. Guzman, G. van der Velde, L. J. Carroll, L. W. Holm, P. Côté, J. D. Cassidy et S. Haldeman. « Assessment of neck pain and its associated disorders: results of the Bone and Joint o Decade 2000-2010 Task Force on Neck Pain and its Associated Disorders », Spine, vol. 33, n 4S (2008), pp. S101 à S122. FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 270 8.1.1 CHEMINEMENT CLINIQUE POUR LES TROUBLES TEMPOROMANDIBULAIRES D'APPARITION RÉCENTE (0 À 3 MOIS APRÈS LA COLLISION) Les patients qui souffrent également de douleurs cervicales et de troubles concomitants ou d'autres blessures devraient être pris en charge en fonction de tous les cheminements cliniques applicables. Les patients qui souffrent de blessures multiples devraient être pris en charge en fonction de tous les cheminements cliniques applicables. Surveiller et réconforter le patient Il y a un manque d'interventions efficaces pour la prise en charge des TTM d'apparition récente. Cependant, 50 % des personnes dont les mouvements mandibulaires sont douloureux ou restreints à la suite d'une collision routière déclarent se rétablir complètement dans les six semaines après la blessure. Les TTM se manifestent rarement seuls à la suite d'une collision routière; ils sont couramment associés à des douleurs cervicales et des troubles concomitants. Les cliniciens devraient surveiller la progression des TTM et s'assurer que les patients composent efficacement avec leurs symptômes. Par conséquent, il est important que le professionnel de la santé réconforte le patient et lui explique que la plupart des personnes se rétablissent spontanément. Les patients doivent être rassurés quant à la nature bénigne et résolutive des TTM. Les professionnels de la santé doivent également fournir du réconfort aux patients en leur disant que leurs muscles masticateurs, leur articulation temporomandibulaire et les structures voisines ne présentent aucune pathologie structurelle ou progressive grave (p. ex., dislocations, fractures ou infection). Discutez des risques et des avantages du plan de soins avec le patient. Réévaluer et adopter le plan d'action indiqué Réévaluer les patients qui ne se sont pas rétablis dans les trois premiers mois afin de déterminer si des soins cliniques s'avèrent nécessaires ou si leur état se détériore. Les patients devraient recevoir leur congé dès qu'ils déclarent une amélioration importante ou un rétablissement. On recommande aux professionnels de la santé de poser la question d'auto-évaluation suivante au patient pour évaluer son rétablissement : « À quel point vous sentez-vous rétabli de vos blessures? » Les choix de réponse comprennent ce qui suit : 1) je me sens totalement mieux, 2) je me sens beaucoup mieux, 3) je me sens légèrement mieux, 4) il n'y a aucun changement, 5) je me sens un peu moins bien, 6) je me sens beaucoup moins bien, 7) je ne me suis jamais senti aussi mal. Les patients qui disent se sentir « totalement mieux » ou « beaucoup mieux » doivent être considérés comme rétablis. Les patients qui ne se sont pas rétablis devraient suivre le cheminement clinique indiqué dans la ligne directrice*. ________________________________ * L'utilisation d'un instrument valide et fiable (p. ex., l'échelle visuelle analogique pour l'intensité de la douleur) est encouragée, mais cet outil ne devrait pas servir à évaluer le rétablissement global. FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 271 8.1.1 CHEMINEMENT CLINIQUE POUR LES TROUBLES TEMPOROMANDIBULAIRES D'APPARITION RÉCENTE (0 À 3 MOIS APRÈS LA COLLISION) Les patients dont les symptômes se sont aggravés et ceux qui présentent de nouveaux symptômes physiques, mentaux ou psychologiques devraient être orientés vers leur dentiste ou leur médecin en vue d'une évaluation plus approfondie à n'importe quel moment pendant leurs soins. Les patients qui n'ont pas connu une amélioration importante ou qui ne se sont pas rétablis dans les trois premiers mois après la blessure devraient suivre le cheminement clinique pour les TTM persistants décrit à la section 8.1.2. SECTION 8.1.2 CHEMINEMENT CLINIQUE POUR LES TROUBLES TEMPOROMANDIBULAIRES PERSISTANTS (4 À 6 MOIS APRÈS LA COLLISION) Le cheminement clinique est présenté à la figure 8.1. Évaluer le patient Procéder à une évaluation clinique appropriée pour éliminer les signes et les symptômes de pathologies graves (aussi appelés « signaux d'alerte »). Si un patient présente des signes et des symptômes de pathologies graves, il devrait être aiguillé vers le professionnel de la santé approprié. Les patients qui souffrent également de douleurs cervicales et de troubles concomitants ou d'autres blessures devraient être pris en charge en fonction de tous les cheminements cliniques applicables. Fournir des renseignements et du réconfort au patient Le professionnel de la santé devrait chercher à comprendre les croyances et les attentes du patient au sujet des TTM et à aborder tout malentendu ou toute appréhension par de l'éducation et du réconfort. Il doit fournir des renseignements et du réconfort au patient quant au fait que les TTM sont de nature bénigne et résolutive et souligner l'importance de continuer à exercer les activités de la vie quotidienne. Mettre en œuvre le plan de soins Le plan de soins vise à fournir des interventions cliniques qui favorisent la disparition des symptômes et le rétablissement des fonctions. FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 272 8.1.2 CHEMINEMENT CLINIQUE POUR LES TROUBLES TEMPOROMANDIBULAIRES PERSISTANTS (4 À 6 MOIS APRÈS LA COLLISION) Les professionnels de la santé devraient discuter des options de traitement avec leurs patients et, grâce à un processus conjoint de prises de décisions, déterminer l'option ou les options thérapeutiques qu'ils souhaitent entreprendre. À la suite d'une décision prise conjointement par le patient et le fournisseur de soins, l'une ou l'autre des interventions thérapeutiques ci-dessous est recommandée. • • • Auto-prise en charge Traitement myofascial intra-buccal Thérapie cognitivo-comportementale L'intervention suivante n'est pas recommandée : • appareil occlusal pour le soulagement de la douleur et l'amélioration de l'amplitude de mouvement Discutez des risques et des avantages du plan de soins avec le patient. Réévaluer et adopter le plan d'action indiqué Réévaluez le patient à chaque visite afin de déterminer si des soins supplémentaires s'avèrent nécessaires ou si son état se détériore. Les patients devraient recevoir leur congé dès qu'ils déclarent une amélioration importante ou un rétablissement. On recommande aux professionnels de la santé de poser la question d'auto-évaluation suivante au patient pour évaluer son rétablissement : « À quel point vous sentez-vous rétabli de vos blessures? » Les choix de réponse comprennent ce qui suit : 1) je me sens totalement mieux, 2) je me sens beaucoup mieux, 3) je me sens légèrement mieux, 4) il n'y a aucun changement, 5) je me sens un peu moins bien, 6) je me sens beaucoup moins bien, 7) je ne me suis jamais senti aussi mal. Les patients qui disent se sentir « totalement mieux » ou « beaucoup mieux » doivent être considérés comme rétablis. Les patients qui ne se sont pas rétablis devraient suivre le cheminement clinique indiqué dans la ligne directrice*. Les patients dont les symptômes se sont aggravés et ceux qui présentent de nouveaux symptômes physiques, mentaux ou psychologiques devraient être orientés vers leur dentiste ou leur médecin en vue d'une évaluation plus approfondie à n'importe quel moment pendant leurs soins. ________________________________ * L'utilisation d'un instrument valide et fiable (p. ex., l'échelle visuelle analogique pour l'intensité de la douleur) est encouragée, mais cet outil ne devrait pas servir à évaluer le rétablissement global. FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 273 8.1.2 CHEMINEMENT CLINIQUE POUR LES TROUBLES TEMPOROMANDIBULAIRES PERSISTANTS (4 À 6 MOIS APRÈS LA COLLISION) Figure 8.1 : Prise en charge de personnes atteintes de troubles temporomandibulaires 1 Personnes blessées dans une collision routière qui souffrent de troubles de l'articulation temporomandibulaire (ATM). 2 Effectuer une évaluation clinique appropriée. 4 3 Facteurs de risque relatifs aux pathologies gravesa? Consulter un médecin ou un dentiste. Oui Non 6 Autres blessures? 5 Consulter les cheminements cliniques appropriés et procéder à une prise en charge conjointe. Oui Non 7 Fournir des renseignements sur la nature, la prise en charge et l'évolution des ATM en tant que cadre de déploiement d'un programme de soins. 8 Symptômes ≤ 3 mois? 9 Symptômes ˃ 3 mois Non Oui Oui 10 11 Surveiller et réconforterb, c. À la suite d'une décision prise conjointement par le patient et le 13 fournisseur de soins, l'une ou l'autre des options thérapeutiques b, c ci-dessous est recommandée . Interventions à domicile et en milieu cliniqued : 1) programme d'auto-prise en charge (éducation concernant l'ATM, supervision des attentes du patient, attention); 2) traitement myofascial intra-buccal; 3) thérapie cognitivo-comportementale par un professionnel de la santé formé à cet effet. Intervention proscritee : • appareil occlusal pour la douleur et l'amplitude de mouvement. 13 La personne blessée est-elle rétablie après trois mois? 12 Oui Congé Oui La personne blessée est-elle rétablie? 14 FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 274 15 1) Rétablissement incomplet : lancer le protocole en cas de symptômes persistants (encadré 11). 2) Évolution importante des symptômes (apparition ou aggravation de symptômes physiques, mentaux ou psychologiques) : consulter un médecin ou un dentiste. 16 1) Rétablissement incomplet : consulter un médecin ou un dentiste. 2) Évolution importante des symptômes (apparition ou aggravation de symptômes physiques, mentaux ou psychologiques) : consulter un médecin ou un dentiste. a Facteurs de risque relatifs aux pathologies graves (aussi appelés « signaux d'alerte ») : fracture de la mandibule (enflure, malocclusion, mouvement limité); dislocation du condyle mandibulaire (spasme musculaire, incapacité de fermer la bouche, anxiété); fracture/dislocation de la colonne cervicale (présence des critères de la Règle canadienne concernant la radiographie de la colonne cervicale); cancer (antécédents de cancer, perte de poids inexpliquée, douleur nocturne, âge > 50); infection (fièvre, consommation de drogue par intraveineuse, infection récente); fractures ostéoporotiques (antécédents d'ostéoporose, utilisation de corticostéroïdes, âge plus avancé). b La sélection parmi les options thérapeutiques indiquées dans la ligne directrice doit se faire en fonction d'une décision prise conjointement par le patient et le fournisseur de soins de santé. c Les interventions qui n'apparaissent pas sont déconseillées en raison d'un manque de données probantes admissibles de qualité permettant de prendre une décision éclairée. d L'ordre d'énumération des interventions ne rend pas compte d'une efficacité supérieure. e S'appuie sur des données probantes démontrant l'absence de bénéfices pour les patients. FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 275 SECTION 8.1.3 PRINCIPALES RECOMMANDATIONS RELATIVES À LA PRISE EN CHARGE DES TROUBLES TEMPOROMANDIBULAIRES D'APPARITION RÉCENTE La plupart des personnes atteintes de TTM se rétablissement d'elles-mêmes quelques semaines après la blessure. Il est cependant recommandé que les mesures suivantes soient prises dans le cadre des soins cliniques normaux. • • • • • Surveiller les symptômes. Rassurer le patient quant à la nature bénigne et résolutive de sa douleur. Fournir des renseignements au patient quant à la nature de sa douleur. Encourager le patient à poursuivre les activités de la vie quotidienne. Ne pas fournir de traitements inefficaces ou expérimentaux. SECTION 8.1.4 PRINCIPALES RECOMMANDATIONS À L'ÉGARD DE LA PRISE EN CHARGE DES TROUBLES TEMPOROMANDIBULAIRES PERSISTANTS La présente section résume les principales recommandations relatives à la prise en charge des TTM pour les quatre à six mois après la collision. Le libellé des recommandations est conforme à la directive du National Institute for Health and Care Excellence (NICE). Les recommandations commençant par « fournir » indiquent que, selon les données probantes, une intervention est associée à des résultats supérieurs à ceux obtenus avec les autres interventions, avec l'utilisation d'un placebo ou d'une intervention fictive ou en l'absence d'intervention. Le libellé « envisager » indique qu'une intervention est aussi efficace qu'une autre. Le libellé « ne pas fournir » indique que, selon les données probantes, une intervention n'apporte aucun avantage aux patients. Une explication détaillée du libellé des recommandations est présentée à la section 2.5.2.4 du présent rapport. • Prodiguer les soins en partenariat avec le patient. Faire participer le patient à la planification des soins et au processus décisionnel. • Rassurer le patient quant à la nature bénigne et résolutive de sa douleur. • Encourager le patient à poursuivre les activités de la vie quotidienne. • Prodiguer des soins d'une durée limitée. • Ne pas fournir de traitements inefficaces ou expérimentaux. FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 276 SECTION 8.1.4.1 AUTO-PRISE EN CHARGE L'éducation du patient vise à permettre aux personnes de prendre des décisions éclairées sur leurs comportements associées à leur santé. On entend par « éducation structurée » des interventions uniformisées comme des discussions préétablies, des dépliants ou des vidéos. Les interventions éducatives devraient commencer par une évaluation des connaissances de la personne à l'égard de sa blessure et de ses objectifs en matière de santé. Le contenu des interventions d'éducation structurée peut comprendre notamment le réconfort concernant le pronostic favorable des TTM, des conseils sur la reprise des activités, la poursuite des activités de la vie quotidienne, des discussions sur la douleur anticipée ainsi que sur son mécanisme, des discussions sur le pronostic, des techniques d'adaptation à la douleur et des stratégies d'auto-gestion des soins ou de l'état de santé général. Tableau 8.B : Auto-prise en charge des troubles temporomandibulaires persistants Recommandation Envisager un maximum de 4 séances pendant 8 semaines d'auto-prise 8.1.4.1.1 en charge structurée*. Référence : • Tableau des déterminants décisionnels et des données probantes pour les TTM – rapport 1 – annexe 6 * Auto-prise en charge structurée qui comprend la distribution de renseignements sur les troubles temporomandibulaires et un manuel du patient contenant des renseignements généraux sur la santé (p. ex., sur les analgésiques, la communication avec les fournisseurs de soins de santé et la prise de décisions concernant le traitement). Chaque séance est axée sur l'examen des principaux points du manuel et sur la discussion des réactions et des questions du patient. SECTION 8.1.4.2 THÉRAPIE DES TISSUS MOUS La thérapie des tissus mous est une thérapie mécanique selon laquelle les muscles, les tendons et les ligaments font l'objet d'une pression et d'un pétrissage passifs avec les mains ou des dispositifs mécaniques. Elle comprend le massage de relaxation, le massage clinique, les mouvements de rééducation et la thérapie énergétique. Tableau 8.C : Thérapie des tissus mous pour les troubles temporomandibulaires persistants Offrir jusqu'à 10 traitements myofasciaux intra-buccaux sur Recommandation 5 semaines*. 8.1.4.2.1 Référence : • Tableau des déterminants décisionnels et des données probantes pour les TTM – rapport 1 – annexe 6 * Le traitement myofascial intra-buccal comprend a) le relâchement des muscles temporaux intra-buccaux, b) une technique pour le muscle ptérygoïdien médial et latéral intra-buccal et c) une technique pour le ganglion sphéno-palatin intra-buccal. FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 277 SECTION 8.1.4.3 INTERVENTION PSHYCHOLOGIQUE Les interventions psychologiques sont des méthodes servant à traiter la détresse psychologique, les conséquences de blessures musculosquelettiques (comme la douleur) ou des troubles psychologiques principalement, mais pas exclusivement, au moyen de la communication verbale ou non verbale. Les interventions psychologiques peuvent être subdivisées de façon générale en plusieurs types d'orientations théoriques, notamment les thérapies psychodynamique, psychanalytique, comportementale/cognitivo-comportementale, la psychologie humaniste et existentielle, la thérapie familiale/systémique et des combinaisons de celles-ci. Les interventions psychologiques peuvent comprendre notamment des séances de psychoéducation en personne, des brochures/documents écrits comprenant un volet de psychoéducation, des interventions cognitivo-comportementales ou une auto-intervention psychologique orientée. Tableau 8.D : Interventions psychologiques pour les troubles temporomandibulaires persistants Envisager un maximum de 4 séances pendant 8 semaines de thérapie Recommandation cognitivo-comportementale*. 8.1.4.3.1 Référence : • Tableau des déterminants décisionnels et des données probantes pour les TTM – rapport 1 – annexe 6 * Le soulagement de la douleur par la thérapie cognitivo-comportementale comprend la relaxation progressive et des techniques de respiration abdominale/diaphragmatique, une bande audio de relaxation, des discussions sur l'évitement de la peur, la détermination et la remise en cause des pensées négatives en réaction à la douleur, la prévention de la récidive, les moyens de maintenir les progrès réalisés et la façon de faire face aux difficultés. SECTION 8.1.4.4 MODALITÉS PHYSIQUES PASSIVES Les modalités physiques passives comprennent deux catégories d'interventions : les interventions physico-chimiques et structurelles. Les modalités physico-chimiques utilisent un agent thermique ou électromagnétique pour agir sur le corps au niveau de la peau ou sous la peau. Les modalités structurelles comprennent des appareils et accessoires fonctionnels ou non fonctionnels. Les appareils et accessoires fonctionnels ont pour but d'aligner, de soutenir ou de faciliter indirectement par ailleurs le fonctionnement de la partie touchée. Les appareils et accessoires non fonctionnels visent à procurer un état de repos dans des positions anatomiques précises ou à prévenir les mouvements. Tableau 8.E : Modalités physiques passives pour les troubles temporomandibulaires persistants Ne pas offrir d'appareil occlusal*. Recommandation 8.1.4.4.1 Référence : • Tableau des déterminants décisionnels et des données probantes pour les TTM – rapport 1 – annexe 6 * Un appareil occlusal comprend toute surface occlusale artificielle amovible utilisée pour modifier la relation maxillo-mandibulaire. (http://www.academyofprosthodontics.org/_Library/ap_articles_download/GPT8.pdf) FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 278 SECTION 9.0 RECOMMANDATIONS À L'ÉGARD DE LA PRISE EN CHARGE CLINIQUE DES TRAUMATISMES CRÂNIENS LÉGERS FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 279 SECTION 9.0 RECOMMANDATIONS À L'ÉGARD DE LA PRISE EN CHARGE CLINIQUE DES TRAUMATISMES CRÂNIENS LÉGERS SECTION 9.1 CONTEXTE Un traumatisme crânien léger est une blessure aiguë au cerveau résultant d'une énergie mécanique dirigée sur la tête à partir de forces physiques externes[1]. Un traumatisme crânien LÉGER est diagnostiqué dans une proportion allant de 70 à 90 % pour l'ensemble des blessures au cerveau traitées qui sont considérées légères[1]. En Ontario, au Canada, la proportion de patients atteints d'un traumatisme crânien léger qui se présentent aux services des urgences ou consultent leur médecin de famille varie de 493 à 653 par tranche de 100 000 personnes[2]. Les meilleures données probantes existantes laissent entendre que la plupart des personnes atteintes d'un traumatisme crânien léger connaissent une amélioration importante ou se rétablissent dans les quelques mois suivant l'accident[3, 4]. Sur le plan clinique, un traumatisme crânien léger s'accompagne de symptômes physiques (p. ex., maux de tête, nausées, étourdissements); comportementaux/émotionnels (p. ex., fatigue, dépression, troubles du sommeil) et cognitifs (p. ex., sensation d’être au ralenti, problèmes de concentration, troubles de mémoire)[5]. Bien que la plupart des personnes atteintes d'un traumatisme crânien léger se rétablissent dans les jours ou les mois suivant l'accident, celles-ci peuvent souffrir de déficits cognitifs pendant plus de six mois[3]. Ces personnes peuvent continuer de ressentir une diminution de leurs capacités fonctionnelles, de la détresse émotionnelle et retarder leur retour au travail ou à l'école[6]. Par conséquent, il importe de prendre en charge de façon efficace les patients atteints d'un traumatisme crânien léger afin de prévenir les symptômes chroniques et l'invalidité. La prise en charge clinique des traumatismes crâniens légers demeure controversée[7] et des lignes directrices sur la pratique clinique fondée sur des données probantes ont été conçues pour en assurer la prise en charge. Les lignes directrices sur la pratique clinique sont des énoncés systématiques qui visent à aider les cliniciens à fournir des soins de qualité aux patients[8, 9]. Toutefois, la qualité des lignes directrices couramment utilisées varie considérablement[10]. On devrait, par conséquent, évaluer la qualité méthodologique des lignes directrices avant de les appliquer pour soigner des patients. Un récent examen systématique des lignes directrices sur la pratique clinique a révélé que seulement 50 % des lignes directrices dont on dispose pour orienter la prise en charge des blessures résultant d'un accident de la route répondent aux normes de qualité acceptées[10]. De celles-ci, trois traitaient de la prise en charge précoce des traumatismes crâniens légers[6, 11, 12]. L'une de ces lignes directrices intitulée Guidelines for Mild Traumatic Brain Injury and Persistent Symptoms: First Edition a été publiée en 2008 par la Fondation ontarienne de neurotraumatologie[12]. FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 280 9.1 CONTEXTE En 2013, une version révisée de la ligne directrice (Guidelines for Concussion/Mild Traumatic Brain Injury and Persistent Symptoms: Second Edition) a été publiée[13]. L'accès à une ligne directrice sur la pratique clinique de qualité élevée, actuelle et ontarienne pour la prise en charge des traumatismes crâniens légers est pertinent au présent projet. Par conséquent, le Comité d'experts pour l'élaboration de la ligne directrice a recommandé d'effectuer une évaluation détaillée des Guidelines for Concussion/Mild Traumatic Brain Injury and Persistent Symptoms: Second Edition[13] afin d'en établir la qualité méthodologique et l'applicabilité. Ce rapport présente un résumé de l'évaluation des Guidelines for Concussion/Mild Traumatic Brain Injury and Persistent Symptoms: Second Edition[13] et recommande l'utilisation de la ligne directrice pour la prise en charge des traumatismes crâniens légers résultant de collisions routières en Ontario. Le résumé du rapport figure à l'annexe 7. SECTION 9.2 COMITÉ D'EXAMEN Le Dr Pierre Côté (président) a formé un comité d'examen multidisciplinaire composé de sept membres afin d'évaluer la qualité des Guidelines for Concussion/Mild Traumatic Brain Injury and Persistent Symptoms: Second Edition[13]. La Dre Jessica Wong a présidé le comité d'examen. Chaque membre a évalué de façon indépendante la qualité des lignes directrices à l'aide de la Grille d'évaluation de la qualité des recommandations pour la pratique clinique version II (Grille AGREE II)[14 à 16]. SECTION 9.3 ÉVALUATION CRITIQUE DES LIGNES DIRECTRICES POUR LES TRAUMATISMES CRÂNIENS LÉGERS La Grille AGREE II a servi à évaluer la ligne directrice. La Grille AGREE II est utilisée à l'échelle internationale pour évaluer l'élaboration des lignes directrices et leur publication. Elle a été mise au point en 2003 par l'AGREE Collaboration, une équipe composée de concepteurs de lignes directrices et de chercheurs internationaux[14 à 16]. La Grille AGREE II a permis d'évaluer des lignes directrices pour la prise en charge de diverses affections, notamment le cancer, l'arthrose, les problèmes cardiaques, l'accident vasculaire cérébral et la douleur chronique. Elle s'est également révélée valide et fiable[14 à 16]. La Grille AGREE II comprend 23 éléments et six domaines liés à la qualité. Chaque domaine évalue la qualité méthodologique et la publication dans les sphères suivantes : 1) portée et objet; 2) participation des intervenants; 3) rigueur de la mise en œuvre; 4) clarté de la présentation; 5) applicabilité et 6) indépendance rédactionnelle. FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 281 SECTION 9.4 RÉSULTATS DE L'EXAMEN Le comité d'examen a attribué une note élevée à la qualité générale de la ligne directrice. Le comité d'examen a indiqué que les recommandations cliniques de la ligne directrice étaient pertinentes pour les professionnels de la santé qui prennent en charge des traumatismes crâniens légers liés aux collisions routières. Le comité d'examen a donc recommandé à l'unanimité que les lignes directrices servent à orienter le traitement et le processus de réadaptation des traumatismes crâniens légers liés aux collisions routières. La recommandation a été approuvée par le Comité d'experts pour l'élaboration de la ligne directrice. SECTION 9.5 PRISE EN CHARGE DES TRAUMATISMES CRÂNIENS LÉGERS Les professionnels de la santé qui participent aux soins des patients atteints d'un traumatisme crânien léger devraient suivre les recommandations énoncées dans les Guidelines for Concussion/Mild Traumatic Brain Injury and Persistent Symptoms: Second Edition[13]. SECTION 9.6 BIBLIOGRAPHIE 1. 2. 3. 4. 5. 6. *CANCELLIERE, C., J. D. Cassidy, P. Côté et coll. « Protocol for a systematic review of prognosis after mild traumatic brain injury: an update of the WHO Collaborating Centre Task Force findings », Syst. Rev. (2012), pp. 1 à 17. RYU, W. H., A. Feinstein, A. Colantonio, D. L. Streiner et D. R. Dawson. « Early identification and incidence of mild TBI in Ontario », Canadian Journal of Neurological Sciences, vol 36 (2009), pp. 429 à 435. CARROLL, L. J., J. D. Cassidy, C. 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FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 282 9.1 7. 8. 9. 10. 11. 12. 13. 14. 15. 16. BIBLIOGRAPHIE NYGREN-DE BOUSSARD, C., L. W. Holm, C. Cancelliere et coll. « Nonsurgical interventions after mild traumatic brain injury: a systematic review. Results of the International Collaboration on Mild Traumatic Brain Injury Prognosis », Archives of Physical Medicine and Rehabilitation, vol. 95 (2014) , pp. S257 à S264. SHEKELLE, P. G., S. H. Woolf, M. Eccles et J. Grimshaw. « Clinical guidelines: developing guidelines », BMJ, vol. 318 (1999), pp. 593 à 596. SHEKELLE, P., S. Woolf, J. M. Grimshaw, H. J. Schunemann et M. P. 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FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 283 SECTION 10.0 LIGNE DIRECTRICE POUR LA PRISE EN CHARGE CLINIQUE DES LOMBALGIES AVEC ET SANS RADICULOPATHIE FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 284 SECTION 10.0 LIGNE DIRECTRICE POUR LA PRISE EN CHARGE CLINIQUE DES LOMBALGIES AVEC ET SANS RADICULOPATHIE 10.1 Prise en charge des lombalgies non spécifiques 10.1.1 Cheminement clinique pour les lombalgies non spécifiques d'apparition récente (0 à 3 mois après la collision) 10.1.2 Cheminement clinique pour les lombalgies non spécifiques persistantes (4 à 6 mois après la collision) 10.1.3 Principales recommandations à l'égard de la prise en charge des lombalgies non spécifiques d'apparition récente 10.1.4 Principales recommandations à l'égard de la prise en charge des lombalgies non spécifiques persistantes 10.2 Prise en charge des hernies discales lombaires avec radiculopathie 10.2.1 Cheminement clinique pour les hernies discales lombaires avec radiculopathie d'apparition récente (0 à 3 mois après la collision) 10.2.2 Cheminement clinique pour les hernies discales lombaires avec radiculopathie persistantes (4 à 6 mois après la collision) 10.2.3 Principales recommandations à l'égard de la prise en charge des hernies discales lombaires avec radiculopathie d'apparition récente 10.2.4 Principales recommandations à l'égard de la prise en charge des hernies discales lombaires avec radiculopathie persistantes La présente ligne directrice fondée sur des données probantes établit les pratiques exemplaires relatives à la prise en charge clinique des hernies discales lombaires avec radiculopathie résultant d'une collision routière ou exacerbées par celle-ci. La présente ligne directrice couvre les lombalgies non spécifiques d'apparition récente (0 à 3 mois après la collision) et persistantes (4 à 6 mois après la collision); elle ne couvre pas les lombalgies non spécifiques qui persistent plus de six mois après la collision. Dans la présente ligne directrice, les lombalgies non spécifiques sont définies comme des lombalgies avec ou sans radiculopathie, en l'absence d'autres entités pathologiques (c.-à-d., fractures, dislocations, néoplasmes, infections ou maladies systémiques). La prise en charge clinique des lombalgies avec ou sans radiculopathie est décrite aux sections 10.1 et 10.2. La présente ligne directrice n'est pas indiquée pour les troubles qui comprennent la présence d'une cause structurelle importante ou d'autres causes pathologiques des lombalgies. Au Canada, 60 % des personnes souffrant de douleurs cervicales et de troubles concomitants liés à une collision routière souffrent d'une lombalgie. La plupart des personnes se rétablissent de leur lombalgie. FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 285 10.0 LIGNE DIRECTRICE POUR LA PRISE EN CHARGE CLINIQUE DES LOMBALGIES AVEC ET SANS RADICULOPATHIE La prise en charge clinique recommandée dans la présente ligne directrice vise à : 1) accélérer le rétablissement; 2) réduire l'intensité des symptômes; 3) favoriser le rétablissement précoce des fonctions; 4) prévenir les douleurs chroniques et les handicaps; 5) améliorer la qualité de vie liée à l'état de santé; 6) réduire les risques de récurrences et 7) promouvoir la participation active des patients dans leurs soins. Les patients qui souffrent de blessures multiples devraient être pris en charge en fonction de tous les cheminements cliniques applicables. Par exemple, les patients qui présentent une lombalgie ressentent souvent des douleurs cervicales. Les patients qui présentent une lombalgie ainsi que des douleurs cervicales et des troubles concomitants devraient également recevoir les soins recommandés dans les cheminements cliniques pour les douleurs cervicales et les troubles concomitants décrits au chapitre 4. Les soins axés sur le patient constituent un principe reconnu à l'échelle internationale, fondamental pour l'élaboration de la présente ligne directrice. La présente ligne directrice renforce l'importance de la communication et de la collaboration entre les patients et les professionnels de la santé. Toutes les recommandations comprises dans la présente ligne directrice sont tirées de synthèses de lignes directrices sur la pratique clinique de haute qualité. Les interventions qui ne sont pas décrites dans la présente ligne directrice ne sont pas recommandées pour la prise en charge des patients souffrant d'une lombalgie non spécifique, en raison du manque de données probantes sur leur efficacité et leur innocuité. Les professionnels de la santé admissibles à fournir des soins en vertu de la présente ligne directrice sont ceux qui sont définis dans l'Annexe sur les indemnités d’accident légales. La présente ligne directrice a été divisée en deux sections. Chaque section contient des recommandations fondées sur des données probantes pour la prise en charge clinique des lombalgies non spécifiques. • • Section 10.1 – Prise en charge des lombalgies non spécifiques Section 10.2 – Prise en charge des hernies discales lombaires avec radiculopathie FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 286 10.0 LIGNE DIRECTRICE POUR LA PRISE EN CHARGE CLINIQUE DES LOMBALGIES AVEC ET SANS RADICULOPATHIE Toutes les recommandations comprises dans la présente ligne directrice intègrent : • les principaux déterminants décisionnels selon le cadre élaboré par le Comité consultatif ontarien des technologies de la santé (CCOTS); • les meilleures données probantes obtenues d'un examen critique de la documentation scientifique courante; • les résultats de la recherche qualitative examinant les expériences des personnes traitées pour des blessures résultant d'un accident de la route en Ontario. On peut consulter tous les documents d'information et toutes les références à l'adresse http://www.fsco.gov.on.ca. FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 287 SECTION 10.1 PRISE EN CHARGE DES LOMBALGIES NON SPÉCIFIQUES Guide de référence rapide – Prise en charge des lombalgies non spécifiques Symptômes ≤ 3 mois après la collision Symptômes > 3 mois après la collision Pour toutes les personnes blessées qui souffrent de lombalgies non spécifiques : a éliminer les facteurs de risque relatifs aux pathologies graves ; fournir des renseignements sur la nature, la prise en charge et l'évolution des lombalgies non spécifiques en tant que cadre de déploiement d'un programme de soins; effectuer une évaluation continue de l'amélioration ou de l'aggravation/l'évolution des symptômes pendant l'intervention et aiguiller la personne en conséquence; réévaluer et surveiller la présence de dépression, de stratégies d'adaptation passive, d'insatisfaction à l'égard de son emploi, de degrés de handicap plus élevés, de demandes de règlement contestées ou de somatisation; donner son congé à la personne blessée à tout moment approprié au cours de l'intervention et du rétablissement. À la suite d'une décision prise conjointement par le patient et le fournisseur de soins, l'une ou l'autre des interventions thérapeutiques ci-dessous est recommandéeb, c. À la suite d'une décision prise conjointement par le patient et le fournisseur de soins, l'une ou l'autre des interventions thérapeutiques ci-dessous est recommandéeb, c. Interventions à domicile et en milieu clinique : éducation structurée (conseiller de rester actif), réconfort, et : 1. manipulation; d 2. relaxants musculaires . Interventions à domicile et en milieu clinique : éducation structurée (conseiller de rester actif), réconfort, et : 1. exercices; 2. manipulation ou mobilisation; 3. massage clinique ou de relaxation; 4. anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS)d; 5. acupuncture (aiguilles); 6. soins multimodaux qui comprennent une combinaison de ce qui suit (pour les patients souffrant d'un handicap ou d'une détresse importante) : a) exercices; b) démarches cognitives/comportementales. Veuillez consulter la recommandation particulière pour plus de détails sur le traitement (section 10.1.3). Veuillez consulter la recommandation particulière pour plus de détails sur le traitement (section 10.1.4). e Interventions proscrites : • modalités physiques passives; • injections de toxine botulinique. Résultat Personne rétablie → Donner congé. Personne non rétablie : Rétablissement incomplet → Lancer le protocole en cas de symptômes persistants. Signes d'hernies discales lombaires avec radiculopathie → Consulter le cheminement clinique pour la prise en charge des hernies discales lombaires avec radiculopathie. Manifestation d'une pathologie grave (apparition ou aggravation de symptômes physiques, mentaux ou psychologiques) → Consulter un médecin. Résultat Donner congé. Personne rétablie → Personne non rétablie : Rétablissement incomplet → Consulter un médecin. Signes d'hernies discales lombaires avec radiculopathie → Consulter le cheminement clinique pour la prise en charge des hernies discales lombaires avec radiculopathie. Manifestation d'une pathologie grave (apparition ou aggravation de symptômes physiques, mentaux ou psychologiques) → Consulter un médecin. a Facteurs de risque relatifs aux pathologies graves (aussi appelés « signaux d'alerte ») : cancer (antécédents de cancer, perte de poids inexpliquée, douleur nocturne, âge > 50); infection vertébrale (fièvre, consommation de drogue par intraveineuse, infection récente); syndrome de la queue de cheval (rétention urinaire, déficits moteurs à plusieurs niveaux, incontinence fécale, anesthésie en selle); fractures ostéoporotiques (antécédents d'ostéoporose, utilisation de corticostéroïdes, âge plus avancé); spondylarthrite ankylosante (raideur matinale, amélioration avec de l'exercice, pygalgie intermittente, réveil dû à de la douleur dorsale pendant la seconde moitié de la nuit, jeune âge); arthrite inflammatoire (raideur matinale, enflure à plusieurs articulations). b Cette ligne directrice ne couvre pas les interventions pour lesquelles il manque des données probantes relatives à l'efficacité. c L'ordre d'énumération des interventions ne rend pas compte d'une efficacité supérieure. d Les données probantes indiquent que l'analgésie est le principal bénéfice thérapeutique des relaxants musculaires et des AINS. Le soulagement de la douleur doit être apparent pendant la période initiale d'utilisation; en l'absence de bénéfices thérapeutiques, il est déconseillé de poursuivre l'utilisation. Il n'existe aucune preuve de différence d'efficacité des divers médicaments de chaque classe. Rien ne prouve non plus que toute combinaison de ces médicaments procure un bénéfice supplémentaire. L'utilisation de ces classes de médicaments peut entraîner des effets indésirables potentiellement importants. Enfin, le premier « palier » des non-opioïdes de l'échelle analgésique comprend les AINS, les relaxants musculaires et l'acétaminophène (VARGAS-SCHAFFER, G. « L’échelle analgésique de l’OMS convient-elle toujours? Vingt-quatre années d’expérience », Médecin de famille canadien, vol. 56 [juin 2010]). Toutefois, comme les données probantes n'indiquent pas que l'acétaminophène est un analgésique efficace pour les douleurs cervicales et les troubles concomitants ou les lombalgies, son utilisation est déconseillée. e S'appuie sur des données probantes démontrant l'absence de bénéfices pour les patients. FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 288 SECTION 10.1.1 CHEMINEMENT CLINIQUE POUR LES LOMBALGIES NON SPÉCIFIQUES D'APPARITION RÉCENTE (0 À 3 MOIS APRÈS LA COLLISION) Le cheminement clinique est présenté à la figure 10.1. Dès le premier contact, les professionnels de la santé devront informer leurs patients et les rassurer sur le fait que la plupart des personnes se remettent des lombalgies non spécifiques dans les premiers mois suivant l'apparition des symptômes. Les patients amélioreront beaucoup leur rétablissement s'ils participent activement à leurs soins. Les soins cliniques ont pour but d'accélérer le rétablissement en soulageant la douleur et en améliorant la fonction. Le cheminement clinique recommandé pendant les trois premiers mois de soins des lombalgies non spécifiques est décrit ci-dessous. Évaluer le patient Procédez à une évaluation clinique appropriée pour éliminer la possibilité que les symptômes soient causés par de graves pathologies structurelles ou d'autres types. La présence d'un facteur de risque relatif aux pathologies graves (également appelés « signaux d'alerte ») décelée pendant l'anamnèse et l'examen physique justifie un examen approfondi et un aiguillage vers le professionnel de la santé approprié. Cependant, une fois que la présence d'une pathologie a été écartée, le patient devrait être traité conformément au cheminement clinique indiqué pour les lombalgies non spécifiques. Tableau 10.A : Facteurs de risque relatifs aux pathologies graves (signaux d'alerte) pour les lombalgies Causes possibles Cancer Infection vertébrale Syndrome de la queue de cheval Fractures ostéoporotiques Spondylarthrite ankylosante Arthrite inflammatoire Facteurs de risque relatifs aux pathologies graves décelés pendant l'anamnèse ou l'examen physique* • Antécédents de cancer • Perte de poids inexpliquée • Douleur nocturne • Âge > 50 ans • Fièvre • Consommation de drogues par voie intraveineuse • Infection récente • Rétention urinaire • Déficits moteurs à plusieurs niveaux • Incontinence fécale • Anesthésie en selle • Antécédents d'ostéoporose • Utilisation de corticostéroïdes • Âge plus avancé • Raideur matinale • Amélioration avec de l'exercice • Pygalgie intermittente • Réveil dû à de la douleur dorsale pendant la seconde moitié de la nuit • Jeune âge • Raideur matinale • Enflure à plusieurs articulations * Adapté de Chou et coll., « Diagnosis and Treatment of Low Back Pain: A Joint Clinical Practice Guideline from the American College of Physicians and the American Pain Society », Ann. Intern Med., n° 147 (2007) p. 478-491. FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 289 10.1.1 CHEMINEMENT CLINIQUE POUR LES LOMBALGIES NON SPÉCIFIQUES D'APPARITION RÉCENTE (0 À 3 MOIS APRÈS LA COLLISION) En présence de signes neurologiques liés à une hernie discale lombaire avec radiculopathie, le patient devrait être pris en charge en vertu du « Cheminement clinique pour la prise en charge des hernies discales lombaires avec radiculopathie » (voir la section 10.2). Évaluer les facteurs pronostiques Évaluez les facteurs pronostiques liés à un retard dans la guérison. La plupart des patients guérissent de leur blessure. Les patients qui présentent les facteurs pronostiques suivants peuvent présenter un risque accru de retard de rétablissement*. • • • • • • Dépression Stratégies d'adaptation passive Insatisfaction à l'égard de son emploi Degrés de handicap élevés Demandes de règlement contestées Somatisation Fournir des renseignements et du réconfort au patient Élaborez un plan de soins axé sur le patient en partenariat avec ce dernier. Les professionnels de la santé doivent fournir du réconfort aux patients en leur disant que leur dos ne présente aucune pathologie structurelle ou progressive grave (comme une fracture). Si des facteurs pronostiques associés à un mauvais rétablissement sont présents, ils doivent être pris en compte. Les soins devraient commencer par des renseignements et du réconfort quant au fait que les lombalgies sont de nature bénigne et résolutive. Le patient devrait également être renseigné sur l'importance de demeurer actif. Cela est encore plus important lorsque le patient a de faibles attentes quant à son rétablissement. Il est également important de fournir du réconfort au patient en lui disant qu'il est normal de ressentir de l'anxiété, de la détresse ou de la colère à la suite d'une collision routière. Si le patient présente ces symptômes ou affiche ces émotions, le professionnel de la santé devrait écouter ses préoccupations, discuter avec lui et modifier le plan de soins en conséquence. Déterminer si des soins cliniques continus sont nécessaires Les professionnels de la santé devraient avant tout déterminer si le patient a besoin de soins cliniques continus. Les patients souffrant d'une lombalgie modérée n'ont peut-être pas besoin de soins cliniques continus. Ils peuvent plutôt être pris en charge par du réconfort, de l'éducation, la reprise des activités habituelles selon sa tolérance et un style de vie actif. _____________________________________ * CHOU et coll. « Diagnosis and Treatment of Low Back Pain: A Joint Clinical Practice Guideline from the American College of Physicians and the American Pain Society », Ann. Intern. Med., n° 147 (2007) pp. 478 à 491. FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 290 10.1.1 CHEMINEMENT CLINIQUE POUR LES LOMBALGIES NON SPÉCIFIQUES D'APPARITION RÉCENTE (0 À 3 MOIS APRÈS LA COLLISION) Mettre en œuvre le plan de soins pour les lombalgies non spécifiques d'apparition récente (0 à 3 mois après la collision) Les patients qui ont besoin de soins cliniques continus devraient être encouragés à participer activement à leur programme de soins en reprenant leurs activités habituelles selon leur tolérance et en restant actifs. À la suite d'une décision prise conjointement par le patient et le fournisseur de soins, l'une ou l'autre des interventions thérapeutiques ci-dessous est recommandée. • • • Éducation structurée des patients Manipulation Relaxants musculaires Discutez des risques, des avantages et des événements indésirables des interventions choisies du plan de soins avec le patient. Réévaluer et adopter le plan d'action indiqué Réévaluez le patient à chaque visite afin de déterminer si des soins supplémentaires s'avèrent nécessaires ou si son état se détériore. Les patients devraient recevoir leur congé dès qu'ils déclarent une amélioration importante ou un rétablissement. On recommande aux professionnels de la santé de poser la question d'auto-évaluation suivante au patient pour évaluer son rétablissement : « À quel point vous sentez-vous rétabli de vos blessures? » Les choix de réponse comprennent ce qui suit : 1) je me sens totalement mieux, 2) je me sens beaucoup mieux, 3) je me sens légèrement mieux, 4) il n'y a aucun changement, 5) je me sens un peu moins bien, 6) je me sens beaucoup moins bien, 7) je ne me suis jamais senti aussi mal. Les patients qui disent se sentir « totalement mieux » ou « beaucoup mieux » doivent être considérés comme rétablis. Les patients qui ne se sont pas rétablis devraient suivre le cheminement clinique indiqué dans la ligne directrice*. Les patients qui présentent des hernies discales lombaires avec radiculopathie devraient être pris en charge en vertu du « Cheminement clinique pour la prise en charge des hernies discales lombaires avec radiculopathie » (voir la section 10.2). Les patients dont les symptômes se sont aggravés et ceux qui présentent de nouveaux symptômes physiques, mentaux ou psychologiques (autres que des hernies discales lombaires avec radiculopathie) devraient être orientés vers leur médecin en vue d'une évaluation plus approfondie à n'importe quel moment pendant leurs soins. _____________________________________ * L'utilisation d'un instrument valide et fiable propre à l'état du patient (p. ex., l'Oswestry Disability Index), mais cet outil ne devrait pas servir à évaluer le rétablissement global. FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 291 10.1.1 CHEMINEMENT CLINIQUE POUR LES LOMBALGIES NON SPÉCIFIQUES D'APPARITION RÉCENTE (0 À 3 MOIS APRÈS LA COLLISION) Les patients qui n'ont pas connu une amélioration importante ou qui ne se sont pas rétablis dans les trois premiers mois après la blessure devraient suivre le cheminement clinique pour les lombalgies non spécifiques persistantes décrit à la section 10.1.2. SECTION 10.1.2 CHEMINEMENT CLINIQUE POUR LES LOMBALGIES NON SPÉCIFIQUES PERSISTANTES (4 À 6 MOIS APRÈS LA COLLISION) Le cheminement clinique est présenté à la figure 10.1. Les patients qui éprouvent encore des symptômes et qui sont toujours invalides plus de trois mois après la blessure peuvent avoir avantage à recevoir des soins cliniques supplémentaires. Les soins cliniques visent principalement à favoriser le rétablissement en atténuant les symptômes et en permettant aux patients de reprendre leurs activités normales de la vie quotidienne. Le plan de soins devrait être axé sur l'exercice et le mouvement, mais il peut être complété par une courte série de soins passifs. Évaluer le patient Procédez à une évaluation clinique appropriée pour éliminer la possibilité que les symptômes soient causés par de graves pathologies structurelles ou d'autres types. La présence d'un facteur de risque relatif aux pathologies graves (également appelés « signaux d'alerte ») décelée pendant l'anamnèse et l'examen physique justifie un examen approfondi et un aiguillage vers le professionnel de la santé approprié. Cependant, une fois que la présence d'une pathologie a été écartée, le patient devrait être traité conformément au cheminement clinique indiqué pour les lombalgies non spécifiques. Tableau 10.A : Facteurs de risque relatifs aux pathologies graves (signaux d'alerte) pour les lombalgies Causes possibles Cancer Facteurs de risque relatifs aux pathologies graves décelés pendant l'anamnèse ou l'examen physique* • • • • Infection vertébrale • • • Syndrome de la queue de cheval • • • • Antécédents de cancer Perte de poids inexpliquée Douleur nocturne Âge > 50 ans Fièvre Consommation de drogues par voie intraveineuse Infection récente Rétention urinaire Déficits moteurs à plusieurs niveaux Incontinence fécale Anesthésie en selle FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 292 Fractures ostéoporotiques • • • Spondylarthrite ankylosante Arthrite inflammatoire • • • • • • • Antécédents d'ostéoporose Utilisation de corticostéroïdes Âge plus avancé Raideur matinale Amélioration avec de l'exercice Pygalgie intermittente Réveil dû à de la douleur dorsale pendant la seconde moitié de la nuit Jeune âge Raideur matinale Enflure à plusieurs articulations * Adapté de CHOU et coll. « Diagnosis and Treatment of Low Back Pain: A Joint Clinical Practice Guideline from the American College of Physicians and the American Pain Society », Ann. Intern. Med., n° 147 (2007) pp. 478 à 491. En présence de signes neurologiques liés à une hernie discale lombaire avec radiculopathie, le patient devrait être pris en charge en vertu du « Cheminement clinique pour la prise en charge des hernies discales lombaires avec radiculopathie » (voir la section 10.2). Évaluer les facteurs pronostiques Évaluez les facteurs pronostiques liés à un retard dans la guérison. La plupart des patients guérissent de leur blessure. Les patients qui présentent les facteurs pronostiques suivants peuvent présenter un risque accru de retard de rétablissement*. • • • • • • Dépression Stratégies d'adaptation passive Insatisfaction à l'égard de son emploi Degrés de handicap élevés Demandes de règlement contestées Somatisation Fournir des renseignements et du réconfort au patient Élaborez un plan de soins axé sur le patient en partenariat avec ce dernier. Les professionnels de la santé doivent fournir du réconfort aux patients en leur disant que leur dos ne présente aucune pathologie structurelle ou progressive grave (comme une fracture). _____________________________________ * CHOU et coll. « Diagnosis and Treatment of Low Back Pain: A Joint Clinical Practice Guideline from the American College of Physicians and the American Pain Society », Ann. Intern. Med., n° 147 (2007) pp. 478 à 491. FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 293 10.1.2 CHEMINEMENT CLINIQUE POUR LES LOMBALGIES NON SPÉCIFIQUES PERSISTANTES (4 À 6 MOIS APRÈS LA COLLISION) Si des facteurs pronostiques associés à un mauvais rétablissement sont présents, ils doivent être pris en compte. Les soins devraient commencer par des renseignements et du réconfort quant au fait que les lombalgies sont de nature bénigne et résolutive. Le patient devrait également être renseigné sur l'importance de demeurer actif. Cela est encore plus important lorsque le patient a de faibles attentes quant à son rétablissement. Il est également important de fournir du réconfort au patient en lui disant qu'il est normal de ressentir de l'anxiété, de la détresse ou de la colère à la suite d'une collision routière. Si le patient présente ces symptômes ou affiche ces émotions, le professionnel de la santé devrait écouter ses préoccupations, discuter avec lui et modifier le plan de soins en conséquence. Mettre en œuvre le plan de soins pour les lombalgies non spécifiques persistantes (4 à 6 mois après la collision) Le plan de soins vise à promouvoir l'activité grâce à des exercices et à des interventions cliniques qui favorisent la disparition des symptômes et le rétablissement des fonctions. Les patients qui ont besoin de soins cliniques devraient être encouragés à participer à leur programme de soins en restant actifs et à reprendre leurs activités habituelles en fonction de leur degré de tolérance. Les professionnels de la santé devraient discuter des options de traitement avec leurs patients et, grâce à un processus conjoint de prise de décisions, déterminer l'option thérapeutique qu'ils souhaitent entreprendre. À la suite d'une décision prise conjointement par le patient et le fournisseur de soins, l'une ou l'autre des interventions thérapeutiques ci-dessous est recommandée. • Éducation structurée des patients • Exercices • Manipulation ou mobilisation • Anti-inflammatoires non stéroïdiens • Massage • Acupuncture • Soins multimodaux qui comprennent une combinaison d'exercices et de démarches cognitives/comportementales pour les patients souffrant d'un handicap ou d'une détresse importante. Les interventions qui ne sont pas recommandées comprennent ce qui suit : • modalités physiques passives; • injections de toxine botulinique. Discutez des risques, des avantages et des événements indésirables des interventions choisies du plan de soins avec le patient. FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 294 10.1.2 CHEMINEMENT CLINIQUE POUR LES LOMBALGIES NON SPÉCIFIQUES PERSISTANTES (4 À 6 MOIS APRÈS LA COLLISION) Réévaluer et adopter le plan d'action indiqué Réévaluez le patient à chaque visite afin de déterminer si des soins supplémentaires s'avèrent nécessaires ou si son état se détériore. Les patients devraient recevoir leur congé dès qu'ils déclarent une amélioration importante ou un rétablissement. On recommande aux professionnels de la santé de poser la question d'auto-évaluation suivante au patient pour évaluer son rétablissement : « À quel point vous sentez-vous rétabli de vos blessures? » Les choix de réponse comprennent ce qui suit : 1) je me sens totalement mieux, 2) je me sens beaucoup mieux, 3) je me sens légèrement mieux, 4) il n'y a aucun changement, 5) je me sens un peu moins bien, 6) je me sens beaucoup moins bien, 7) je ne me suis jamais senti aussi mal. Les patients qui disent se sentir « totalement mieux » ou « beaucoup mieux » doivent être considérés comme rétablis. Les patients qui ne se sont pas rétablis devraient suivre le cheminement clinique indiqué dans la ligne directrice*. Les patients qui présentent des hernies discales lombaires avec radiculopathie devraient être pris en charge en vertu du « Cheminement clinique pour la prise en charge des hernies discales lombaires avec radiculopathie » (voir la section 10.2). Les patients dont les symptômes se sont aggravés et ceux qui présentent de nouveaux symptômes physiques, mentaux ou psychologiques (y compris une hernie discale lombaire avec radiculopathie) devraient être orientés vers leur médecin en vue d'une évaluation plus approfondie. Les patients qui n'ont pas connu une amélioration importante ou qui ne se sont pas rétablis devraient être orientés vers le médecin en vue d'une évaluation plus approfondie à n'importe quel moment pendant leurs soins. _____________________________________ * L'utilisation d'un instrument valide et fiable propre à l'état du patient (p. ex., l'Oswestry Disability Index), mais cet outil ne devrait pas servir à évaluer le rétablissement global. FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 295 10.1.2 CHEMINEMENT CLINIQUE POUR LES LOMBALGIES NON SPÉCIFIQUES PERSISTANTES (4 À 6 MOIS APRÈS LA COLLISION) Figure 10.1 : Cheminement clinique pour la prise en charge des lombalgies non spécifiques 1 Personnes blessées dans une collision routière qui souffrent d'une lombalgie non spécifique. 2 Effectuer une évaluation clinique appropriée. 4 3 Facteurs de risque relatifs aux pathologies gravesa? Non Oui Consulter un médecin. 5 6 Lombalgie non spécifique Non Consulter un médecin. Oui Autres blessures? 8 7 Adapter les facteurs pronostiques modifiables. Non 9 Fournir des renseignements sur la nature, la prise en charge et l'évolution des lombalgies non spécifiques en tant que cadre de déploiement d'un programme de soins. 11 10 Un traitement est-il requis? Non Congé Oui 13 12 Symptômes ≤ 3 mois? Symptômes ˃ 3 mois Non Oui Oui 14 À la suite d'une décision prise conjointement par le patient et le fournisseur de soins, l'une ou l'autre des interventions thérapeutiques ci-dessous est recommandéec ,d. Interventions à domicile et en milieu clinique : éducation structurée (conseiller de rester actif), réconfort, et : 1) manipulation; 2) relaxants musculairesf. 15 À la suite d'une décision prise conjointement par le patient et le fournisseur de soins, l'une ou l'autre des interventions thérapeutiques ci-dessous est recommandéec, d, e. Interventions à domicile et en milieu clinique : éducation structurée (conseiller de rester actif), réconfort, et : 1) exercices; 2) manipulation ou mobilisation; 3) massage clinique ou de relaxation; 13 4) anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS)f; 5) acupuncture (aiguilles); 6) soins multimodaux qui comprennent une combinaison de ce qui suit (pour les patients souffrant d'un handicap ou d'une détresse importante) : a) exercices; b) démarches cognitives/comportementales. Interventions proscritese : 1) modalités physiques passives; 2) injections de toxine botulinique. • Veuillez consulter la recommandation particulière pour plus de détails sur le traitement (section 10.1.4). Veuillez consulter la recommandation particulière pour plus de détails sur le traitement (section 10.1.3). 17 La personne blessée est-elle rétablie après trois mois? 16 Oui Congé Oui La personne blessée est-elle rétablie? 18 20 19 1) Rétablissement incomplet : lancer le protocole en cas de symptômes persistants (encadré 15). 2) Signes d'hernie discale lombaire avec radiculopathie : consulter le cheminement clinique pour la prise en charge des hernies discales lombaires avec radiculopathie. 3) Signes d'évolution vers une pathologie grave (apparition ou aggravation de symptômes physiques, mentaux ou psychologiques) : consulter un médecin. 1) Rétablissement incomplet : consulter un médecin. 2) Signes d'hernie discale lombaire avec radiculopathie : consulter le cheminement clinique pour la prise en charge des hernies discales lombaires avec radiculopathie. 3) Signes d'évolution vers une pathologie grave (apparition ou aggravation de symptômes physiques, mentaux ou psychologiques) : consulter un médecin. FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 296 a Facteurs de risque relatifs aux pathologies graves (aussi appelés « signaux d'alerte ») : cancer (antécédents de cancer, perte de poids inexpliquée, douleur nocturne, âge > 50); infection vertébrale (fièvre, consommation de drogue par intraveineuse, infection récente); syndrome de la queue de cheval (rétention urinaire, déficits moteurs à plusieurs niveaux, incontinence fécale, anesthésie en selle); fractures ostéoporotiques (antécédents d'ostéoporose, utilisation de corticostéroïdes, âge plus avancé); spondylarthrite ankylosante (raideur matinale, amélioration avec de l'exercice, pygalgie intermittente, réveil dû à de la douleur dorsale pendant la seconde moitié de la nuit, jeune âge); arthrite inflammatoire (raideur matinale, enflure à plusieurs articulations). b Facteurs retardant le rétablissement : dépression, stratégies d'adaptation passive, insatisfaction à l'égard de son emploi, degrés de handicap élevés, demandes de règlement contestées, somatisation. c Cette ligne directrice ne couvre pas les interventions pour lesquelles il manque des données probantes relatives à l'efficacité. d L'ordre d'énumération des interventions ne rend pas compte d'une efficacité supérieure. e S'appuie sur des données probantes démontrant l'absence de bénéfices pour les patients. f Les données probantes indiquent que l'analgésie est le principal bénéfice thérapeutique des relaxants musculaires et des AINS. Le soulagement de la douleur doit être apparent pendant la période initiale d'utilisation; en l'absence de bénéfices thérapeutiques, il est déconseillé de poursuivre l'utilisation. Il n'existe aucune preuve de différence d'efficacité des divers médicaments de chaque classe. Rien ne prouve non plus que toute combinaison de ces médicaments procure un bénéfice supplémentaire. L'utilisation de ces classes de médicaments peut entraîner des effets indésirables potentiellement importants. Enfin, le premier « palier » des non-opioïdes de l'échelle analgésique comprend les AINS, les relaxants musculaires et l'acétaminophène (Vargas-Schaffer, G. « Is the WHO analgesic ladder still valid? Twenty-four years of experience », Canadian Family Physician, vol. 56 [juin 2010]). Toutefois, comme les données probantes n'indiquent pas que l'acétaminophène est un analgésique efficace pour les douleurs cervicales et les troubles concomitants ou les lombalgies, son utilisation est déconseillée. FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 297 SECTION 10.1.3 PRINCIPALES RECOMMANDATIONS À L'ÉGARD DE LA PRISE EN CHARGE DES LOMBALGIES NON SPÉCIFIQUES D'APPARITION RÉCENTE La présente section résume les principales recommandations relatives à la prise en charge des lombalgies non spécifiques pour les trois premiers mois suivant la collision. Le libellé des recommandations est conforme à la directive du National Institute for Health and Care Excellence (NICE). Les recommandations commençant par « fournir » indiquent que, selon les données probantes, une intervention est associée à des résultats supérieurs à ceux obtenus avec les autres interventions, avec l'utilisation d'un placebo ou d'une intervention fictive ou en l'absence d'intervention. Le libellé « envisager » indique qu'une intervention est aussi efficace qu'une autre. Le libellé « ne pas fournir » indique que, selon les données probantes, une intervention n'apporte aucun avantage aux patients. Une explication détaillée du libellé des recommandations est présentée à la section 2.5.2.4 du présent rapport. • • • • • • Prodiguer les soins en partenariat avec le patient. Faire participer le patient à la planification des soins et au processus décisionnel. Rassurer le patient quant à la nature bénigne et résolutive de sa douleur. Donner des renseignements au patient au sujet des avantages de participer activement à son plan de soins en demeurant actif et en continuant de bouger. Mettre l'accent sur les traitements actifs plutôt que passifs. Prodiguer des soins d'une durée limitée. Ne pas fournir de traitements inefficaces ou expérimentaux. SECTION 10.1.3.1 ÉDUCATION STRUCTURÉE DES PATIENTS L'éducation structurée des patients vise à permettre aux personnes de prendre des décisions éclairées sur leurs comportements associés à leur santé. On entend par « éducation structurée » des interventions uniformisées comme des discussions préétablies, des dépliants ou des vidéos. Les interventions éducatives devraient commencer par une évaluation des connaissances de la personne à l'égard de sa blessure et de ses objectifs en matière de santé. Le contenu des interventions d'éducation structurée peut comprendre notamment le réconfort concernant le pronostic favorable des lombalgies non spécifiques, des conseils sur la reprise des activités normales, y compris le travail, des directives relatives aux exercices, des discussions sur la douleur anticipée, ainsi que sur son mécanisme, des discussions sur le pronostic, l'acquisition d'habiletés d’adaptation à la douleur, des discussions sur l'ergonomie en milieu de travail et des stratégies d'autogestion des soins ou l'état de santé général. FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 298 10.1.3.1 ÉDUCATION STRUCTURÉE DES PATIENTS Tableau 10.B : Éducation structurée des patients pour les lombalgies non spécifiques d'apparition récente Recommandation Fournir des renseignements sur la nature, la prise en charge et 10.1.3.1.1 l'évolution des lombalgies non spécifiques en tant que cadre de déploiement du programme de soins*. 10.1.3.1.2 Envisager l'utilisation d'un programme d'éducation structurée des patients en complément à un programme de soins efficace axé sur le patient lui-même*. Référence : • Tableau des déterminants décisionnels et des données probantes pour l'examen systématique des lignes directrices liées aux lombalgies – rapport 1 – annexe 8 * Le programme d'éducation structurée devrait chercher à formuler des conseils au patient pour qu'il demeure actif et qu'il reprenne ses activités selon son degré de tolérance, à éviter le repos au lit prescrit et à lui fournir du réconfort en tenant compte de ses attentes face au rétablissement. SECTION 10.1.3.2 THÉRAPIE MANUELLE On entend par « thérapie manuelle » les techniques qui comprennent l'application de traitements réalisés avec les mains et (ou) assistés mécaniquement, y compris la manipulation, la mobilisation et la traction. Tableau 10.C : Thérapie manuelle pour les lombalgies non spécifiques d'apparition récente Envisager un maximum de sept séances de manipulation sur plus Recommandation d'un mois*. 10.1.3.2.1 Références : • CHERKIN, D. C., R. A. Deyo, M. Battie, J. Street et W. Barlow. « A comparison of physical therapy, chiropractic manipulation, and provision of an educational booklet for the treatment of patients with low back pain », New Engl. J. Med., vol. 339, n° 15 (1998), pp. 1021 à 1029. • Tableau des déterminants décisionnels et des données probantes pour l'examen systématique des lignes directrices liées aux lombalgies – rapport 1 – annexe 8 * La manipulation comprend des techniques comme l'application d'une impulsion ou une poussée rapide de faible amplitude à la limite de l'amplitude de mouvement passif d'une articulation ou près de cette limite. FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 299 SECTION 10.1.3.3 MÉDICAMENTS Les médicaments dont il est question dans la présente ligne directrice comprennent les analgésiques non opioïdes (acétaminophène), les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) et les relaxants musculaires. Tableau 10.D : Médicaments pour les lombalgies non spécifiques d'apparition récente Recommandation Envisager l'utilisation de relaxants musculaires*. 10.1.3.3.1 Références : • Tableau des déterminants décisionnels et des données probantes pour l'examen systématique des relaxants musculaires liés au soulagement des douleurs cervicales et des lombalgies – rapport 4 – annexe 8 • Tableau des déterminants décisionnels et des données probantes pour l'examen systématique des analgésiques non opioïdes liés au soulagement des douleurs cervicales et des lombalgies – rapport 2 – annexe 8 • Tableau des déterminants décisionnels et des données probantes pour l'examen systématique des anti-inflammatoires non stéroïdiens liés au soulagement des douleurs cervicales et des lombalgies – rapport 3 – annexe 8 * Les données probantes indiquent que l'analgésie est le principal bénéfice thérapeutique des relaxants musculaires et des AINS. Le soulagement de la douleur doit être apparent pendant la période initiale d'utilisation; en l'absence de bénéfices thérapeutiques, il est déconseillé de poursuivre l'utilisation. Il n'existe aucune preuve de différence d'efficacité des divers médicaments de chaque classe. Rien ne prouve non plus que toute combinaison de ces médicaments procure un bénéfice supplémentaire. L'utilisation de ces classes de médicaments peut entraîner des effets indésirables potentiellement importants. Enfin, le premier « palier » des non-opioïdes de l'échelle analgésique comprend les AINS, les relaxants musculaires et l'acétaminophène (VARGAS-SCHAFFER, G. « L’échelle analgésique de l’OMS convient-elle toujours? Vingt-quatre années d’expérience », Médecin de famille canadien, vol. 56 [juin 2010]). Toutefois, comme les données probantes n'indiquent pas que l'acétaminophène est un analgésique efficace pour les douleurs cervicales et les troubles concomitants ou les lombalgies, son utilisation est déconseillée. SECTION 10.1.4 PRINCIPALES RECOMMANDATIONS À L'ÉGARD DE LA PRISE EN CHARGE DES LOMBALGIES NON SPÉCIFIQUES PERSISTANTES La présente section résume les principales recommandations relatives à la prise en charge des lombalgies non spécifiques pour les quatre à six mois suivant la collision. Le libellé des recommandations est conforme à la directive du National Institute for Health and Care Excellence (NICE). Les recommandations commençant par « fournir » indiquent que, selon les données probantes, une intervention est associée à des résultats supérieurs à ceux obtenus avec les autres interventions, avec l'utilisation d'un placebo ou d'une intervention fictive ou en l'absence d'intervention. Le libellé « envisager » indique qu'une intervention est aussi efficace qu'une autre. Le libellé « ne pas fournir » indique que, selon les données probantes, une intervention n'apporte aucun avantage aux patients. Une explication détaillée du libellé des recommandations est présentée à la section 2.5.2.4 du présent rapport. FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 300 10.1.4 PRINCIPALES RECOMMANDATIONS À L'ÉGARD DE LA PRISE EN CHARGE DES LOMBALGIES NON SPÉCIFIQUES PERSISTANTES • • • • • • Prodiguer les soins en partenariat avec le patient. Faire participer le patient à la planification des soins et au processus décisionnel. Rassurer le patient quant à la nature bénigne et résolutive de sa douleur. Donner des renseignements au patient au sujet des avantages de participer activement à son plan de soins en demeurant actif et en continuant de bouger. Mettre l'accent sur les traitements actifs plutôt que passifs. Prodiguer des soins d'une durée limitée. Ne pas fournir de traitements inefficaces ou expérimentaux. SECTION 10.1.4.1 ÉDUCATION STRUCTURÉE DES PATIENTS L'éducation structurée des patients vise à permettre aux personnes de prendre des décisions éclairées sur leurs comportements associés à leur santé. On entend par « éducation structurée » des interventions uniformisées comme des discussions préétablies, des dépliants ou des vidéos. Les interventions éducatives devraient commencer par une évaluation des connaissances de la personne à l'égard de sa blessure et de ses objectifs en matière de santé. Le contenu des interventions d'éducation structurée peut comprendre notamment le réconfort concernant le pronostic favorable des lombalgies non spécifiques, des conseils sur la reprise des activités normales, y compris le travail, des directives relatives aux exercices, des discussions sur la douleur anticipée, ainsi que sur son mécanisme, des discussions sur le pronostic, l'acquisition d'habiletés d’adaptation au stress, des discussions sur l'ergonomie en milieu de travail et des stratégies d'autogestion des soins ou l'état de santé général. Tableau 10.E : Éducation structurée des patients pour les lombalgies non spécifiques persistantes Fournir des renseignements sur la nature, la prise en charge et Recommandation l'évolution des lombalgies non spécifiques en tant que cadre de 10.1.4.1.1 déploiement du programme de soins*. 10.1.4.1.2 Envisager l'utilisation d'un programme d'éducation structurée des patients en complément à un programme de soins efficace axé sur le patient lui-même*. Référence : • Tableau des déterminants décisionnels et des données probantes pour l'examen systématique des lignes directrices liées aux lombalgies – rapport 1 – annexe 8 * Le programme d'éducation structurée devrait chercher à formuler des conseils au patient pour qu'il demeure actif et qu'il reprenne ses activités selon son degré de tolérance, à effectuer de courtes interventions éducatives afin d'entraîner une amélioration à court terme ainsi qu'à lui fournir du réconfort en tenant compte de ses attentes face au rétablissement, et des directives sur les options en matière d'auto-prise en charge de la douleur. FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 301 SECTION 10.1.4.2 EXERCICES On entend par « exercices » toute série de mouvements réalisés couramment ou à titre d'entraînement physique dont l'objectif est d'entraîner et de développer le corps afin de viser la promotion d'une bonne santé physique. Le traitement sous forme d'exercices comprend une grande variété de techniques que l'on retrouve dans le traitement des lombalgies non spécifiques et la réadaptation liée à ce type de douleurs. Tableau 10.F : Exercices pour les lombalgies non spécifiques persistantes Recommandation Envisager un maximum de huit séances pendant 12 semaines 10.1.4.2.1 d'exercices (activité cardio-respiratoire, directives concernant les mouvements, renforcement des muscles, contrôle de la posture ou étirements)*. Envisager la mise en place d'un programme d'exercices supervisés pour un groupe comptant jusqu'à dix participants. Un programme personnalisé d'exercices supervisés peut constituer une option si un programme de groupe ne convient pas à une personne en particulier. Référence : • Tableau des déterminants décisionnels et des données probantes pour l'examen systématique des lignes directrices liées aux lombalgies – rapport 1 – annexe 8 SECTION 10.1.4.3 THÉRAPIE MANUELLE On entend par « thérapie manuelle » les techniques qui comprennent l'application de traitements réalisés avec les mains et (ou) assistés mécaniquement, y compris la manipulation, la mobilisation et la traction. Tableau 10.G : Thérapie manuelle pour les lombalgies non spécifiques persistantes Recommandation Envisager un maximum de neuf séances de manipulation* ou de 10.1.4.3.1 mobilisation** sur plus de 12 semaines. Référence : • Tableau des déterminants décisionnels et des données probantes pour l'examen systématique des lignes directrices liées aux lombalgies – rapport 1 – annexe 8 * La manipulation comprend des techniques comme l'application d'une impulsion ou une poussée rapide de faible amplitude à la limite de l'amplitude de mouvement passif d'une articulation ou près de cette limite. ** La mobilisation désigne des techniques qui comprennent un mouvement oscillatoire lent et de petite ou de grande amplitude dans les limites de l'amplitude de mouvement passif d'une articulation. FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 302 SECTION 10.1.4.4 THÉRAPIE DES TISSUS MOUS La thérapie des tissus mous est une thérapie mécanique selon laquelle les muscles, les tendons et les ligaments font l'objet d'une pression et d'un pétrissage passifs avec les mains ou des dispositifs mécaniques. Elle comprend le massage de relaxation, le massage clinique, les mouvements de rééducation et la thérapie énergétique. Tableau 10.H : Thérapie des tissus mous pour les lombalgies non spécifiques persistantes Recommandation Envisager un maximum de dix séances de massage thérapeutique* 10.1.4.4.1 ou de massage de relaxation** sur une période de dix semaines. Référence : • Tableau des déterminants décisionnels et des données probantes pour l'examen systématique des lignes directrices liées aux lombalgies – rapport 1 – annexe 8 * Un massage clinique s'entend d'un groupe de thérapie des tissus mous ciblant les muscles dans des buts précis, tels que le soulagement de la douleur, le relâchement de spasmes musculaires ou l'augmentation de l'amplitude des mouvements. Le traitement par stimulation des points de déclenchement myofasciaux est un exemple de massage clinique. ** Un massage de relaxation désigne un ensemble de thérapies des tissus mous visant à détendre les muscles. L'effleurage, le pétrissage et le tapotement sont des exemples de techniques de massage de relaxation. SECTION 10.1.4.5 MÉDICAMENTS Les médicaments dont il est question dans la présente ligne directrice comprennent les analgésiques non opioïdes (acétaminophène), les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) et les relaxants musculaires. Tableau 10.I : Médicaments pour les lombalgies non spécifiques persistantes Recommandation Envisager l'utilisation d'anti-inflammatoires non stéroïdiens*. 10.1.4.5.1 10.1.4.5.2 Ne pas fournir d'injections de toxine botulinique. Références : • Tableau des déterminants décisionnels et des données probantes pour l'examen systématique des relaxants musculaires liés au soulagement des douleurs cervicales et des lombalgies – rapport 4 – annexe 8 • Tableau des déterminants décisionnels et des données probantes pour l'examen systématique des analgésiques non opioïdes liés au soulagement des douleurs cervicales et des lombalgies – rapport 2 – annexe 8 • Tableau des déterminants décisionnels et des données probantes pour l'examen systématique des anti-inflammatoires non stéroïdiens liés aux lignes directrices pour les douleurs cervicales et des lombalgies – rapport 3 – annexe 8 * Les données probantes indiquent que l'analgésie est le principal bénéfice thérapeutique des relaxants musculaires et des AINS. Le soulagement de la douleur doit être apparent pendant la période initiale d'utilisation; en l'absence de bénéfices thérapeutiques, il est déconseillé de poursuivre l'utilisation. Il n'existe aucune preuve de différence d'efficacité des divers médicaments de chaque classe. Rien ne prouve non plus que toute combinaison de ces médicaments procure un bénéfice supplémentaire. L'utilisation de ces classes de médicaments peut entraîner des effets indésirables potentiellement importants. Enfin, le premier « palier » des non-opioïdes de l'échelle FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 303 analgésique comprend les AINS, les relaxants musculaires et l'acétaminophène (VARGAS-SCHAFFER, G. « L’échelle analgésique de l’OMS convient-elle toujours? Vingt-quatre années d’expérience », Médecin de famille canadien, vol. 56 [juin 2010]). Toutefois, comme les données probantes n'indiquent pas que l'acétaminophène est un analgésique efficace pour les douleurs cervicales et les troubles concomitants ou les lombalgies, son utilisation est déconseillée. SECTION 10.1.4.6 ACUPUNCTURE L'acupuncture est une technique thérapeutique qui utilise une mince aiguille métallique afin de piquer la peau pour stimuler des points précis. Il existe diverses techniques d'acupuncture, tout comme on a recours à d'autres types de stimulation en combinaison avec des aiguilles ou à la place de celles-ci. Les traitements d'acupuncture comprennent l'implantation d'aiguilles sur le corps, la moxibustion, l'électropuncture, l'acupuncture au laser, l'acupuncture sur microsystèmes et l'acupression. Tableau 10.J : Acupuncture pour les lombalgies non spécifiques persistantes Envisager un maximum de dix séances d'acupuncture (aiguilles) sur Recommandation une période de 12 semaines. 10.1.4.6.1 Référence : • Tableau des déterminants décisionnels et des données probantes pour l'examen systématique des lignes directrices liées aux lombalgies – rapport 1 – annexe 8 SECTION 10.1.4.7 SOINS MULTIMODAUX Les soins multimodaux comprennent au moins deux modalités thérapeutiques distinctes, dispensées par des professionnels d'une ou plusieurs disciplines de la santé. Les données probantes laissent supposer que les soins multimodaux devraient comprendre deux interventions : des exercices et des démarches cognitives/comportementales. Tableau 10.K : Soins multimodaux pour les lombalgies non spécifiques persistantes Pour les patients souffrant d'un handicap ou d'une détresse Recommandation importante, envisager un maximum de 100 heures de soins 10.1.4.7.1 multimodaux qui comprennent une combinaison d'exercices et de démarches cognitives/comportementales*, sur une période d'au plus huit semaines. Référence : • Tableau des déterminants décisionnels et des données probantes pour l'examen systématique des lignes directrices liées aux lombalgies – rapport 1 – annexe 8 * Les patients souffrant d'un handicap ou d'une détresse importante comprennent ceux qui sont en congé de maladie ou qui ne peuvent effectuer des activités normales. Les exercices peuvent comprendre des exercices cardio-respiratoires, des étirements et des exercices de renforcement. FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 304 SECTION 10.1.4.8 MODALITÉS PHYSIQUES PASSIVES Les modalités physiques passives comprennent deux catégories d'interventions : les interventions physico-chimiques et structurelles. Les modalités physico-chimiques utilisent un agent thermique ou électromagnétique pour agir sur le corps au niveau de la peau ou sous la peau. Les modalités structurelles comprennent des appareils et accessoires fonctionnels ou non fonctionnels. Les appareils et accessoires fonctionnels ont pour but d'aligner, de soutenir ou de faciliter indirectement par ailleurs le fonctionnement de la partie touchée. Les appareils et accessoires non fonctionnels visent à procurer un état de repos dans des positions anatomiques précises ou à prévenir les mouvements. Tableau 10.L : Modalités physiques passives pour les lombalgies non spécifiques persistantes Recommandation Ne pas fournir de modalités physiques passives*. 10.1.4.8.1 Référence : • Tableau des déterminants décisionnels et des données probantes pour l'examen systématique des lignes directrices liées aux lombalgies – rapport 1 – annexe 8 * Parmi les exemples de modalités physiques passives déconseillées, notons la neurostimulation transcutanée, le traitement par ultrasons, le traitement au laser et l'électrothérapie à courants interférentiels. FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 305 SECTION 10.2 PRISE EN CHARGE DES HERNIES DISCALES LOMBAIRES AVEC RADICULOPATHIE Guide de référence rapide – Prise en charge des hernies discales lombaires avec radiculopathie Symptômes ≤ 3 mois après la collision Symptômes > 3 mois après la collision Pour toutes les personnes blessées qui souffrent d'une hernie discale lombaire avec radiculopathie : éliminer les facteurs de risque relatifs aux pathologies gravesa; fournir des renseignements sur la nature, la prise en charge et l'évolution des hernies discales lombaires avec radiculopathie en tant que cadre de déploiement d'un programme de soins; effectuer une évaluation continue de l'amélioration ou de l'aggravation/l'évolution des symptômes pendant l'intervention et aiguiller la personne en conséquence; réévaluer et surveiller la présence de dépression, de stratégies d'adaptation passive, d'insatisfaction à l'égard de son emploi, de degrés de handicap plus élevés, de demandes de règlement contestées ou de somatisation; donner son congé à la personne blessée à tout moment approprié au cours de l'intervention et du rétablissement. À la suite d'une décision prise conjointement par le patient et le fournisseur de soins, b, c les interventions thérapeutiques ci-dessous sont recommandées . Interventions à domicile et en milieu clinique : éducation structurée (conseiller de rester actif), réconfort, et : 1. manipulation aux fins de soulagement des symptômes. Consulter un médecin pour évaluer la pertinence d'un examen approfondi des déficits neurologiques. Veuillez consulter la recommandation particulière pour plus de détails sur le traitement (section 10.2.3). Résultat Personne rétablie → Donner congé. Amélioration (disparition des signes neurologiques) → Consulter le cheminement clinique pour la prise en charge des lombalgies non spécifiques. Personne non rétablie : Rétablissement incomplet → Lancer le protocole en cas de symptômes persistants. Manifestation d'une pathologie grave (apparition ou aggravation de symptômes physiques, mentaux ou psychologiques) → Consulter un médecin. a Facteurs de risque relatifs aux pathologies graves (aussi appelés « signaux d'alerte ») : cancer (antécédents de cancer, perte de poids inexpliquée, douleur nocturne, âge > 50); infection vertébrale (fièvre, consommation de drogue par intraveineuse, infection récente); syndrome de la queue de cheval (rétention urinaire, déficits moteurs à plusieurs niveaux, incontinence fécale, anesthésie en selle); fractures ostéoporotiques (antécédents d'ostéoporose, utilisation de corticostéroïdes, âge plus avancé); spondylarthrite ankylosante (raideur matinale, amélioration avec de l'exercice, pygalgie intermittente, réveil dû à de la douleur dorsale pendant la seconde moitié de la nuit, jeune âge); arthrite inflammatoire (raideur matinale, enflure à plusieurs articulations). b Cette ligne directrice ne couvre pas les interventions pour lesquelles il manque des données probantes relatives à l'efficacité. c L'ordre d'énumération des interventions ne rend pas compte d'une efficacité supérieure. SECTION 10.2.1 CHEMINEMENT CLINIQUE POUR LES HERNIES DISCALES LOMBAIRES AVEC RADICULOPATHIE D'APPARITION RÉCENTE (0 À 3 MOIS APRÈS LA COLLISION) Le cheminement clinique est présenté à la figure 10.2. Dès le premier contact, les professionnels de la santé devront informer leurs patients et les rassurer sur le fait que la plupart des personnes se remettent des douleurs au dos et aux jambes dans les premiers mois suivant l'apparition des symptômes. Les patients amélioreront beaucoup leur rétablissement s'ils participent activement à leurs soins. Les soins cliniques ont pour but d'accélérer le rétablissement en soulageant la douleur et en améliorant la fonction. Le cheminement clinique recommandé pour les trois premiers mois de soins des hernies discales lombaires avec radiculopathie est décrit ci-dessous. FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 306 10.2.1 CHEMINEMENT CLINIQUE POUR LES HERNIES DISCALES LOMBAIRES AVEC RADICULOPATHIE D'APPARITION RÉCENTE (0 À 3 MOIS APRÈS LA COLLISION) Les patients qui présentent toujours des signes neurologiques après trois mois de soins devraient être orientés vers leur médecin en vue d'une évaluation plus approfondie. Évaluer le patient Procédez à une évaluation clinique appropriée pour éliminer la possibilité que les symptômes soient causés par de graves pathologies structurelles ou d'autres types. La présence d'un facteur de risque relatif aux pathologies graves (également appelés « signaux d'alerte ») décelée pendant l'anamnèse et l'examen physique justifie un examen approfondi et un aiguillage vers le professionnel de la santé approprié. Cependant, une fois que la présence d'une pathologie a été écartée, le patient devrait être traité conformément au cheminement clinique indiqué pour les hernies discales lombaires avec radiculopathie. Tableau 10.A : Facteurs de risque relatifs aux pathologies graves (signaux d'alerte) pour les lombalgies Causes possibles Cancer Facteurs de risque relatifs aux pathologies graves décelés pendant l'anamnèse ou l'examen physique* • • • • Infection vertébrale • • • Syndrome de la queue de cheval • • • • Fractures ostéoporotiques • • • Spondylarthrite ankylosante Arthrite inflammatoire • • • • • • • Antécédents de cancer Perte de poids inexpliquée Douleur nocturne Âge > 50 ans Fièvre Consommation de drogues par voie intraveineuse Infection récente Rétention urinaire Déficits moteurs à plusieurs niveaux Incontinence fécale Anesthésie en selle Antécédents d'ostéoporose Utilisation de corticostéroïdes Âge plus avancé Raideur matinale Amélioration avec de l'exercice Pygalgie intermittente Réveil dû à de la douleur dorsale pendant la seconde moitié de la nuit Jeune âge Raideur matinale Enflure à plusieurs articulations * Adapté de CHOU et coll. « Diagnosis and Treatment of Low Back Pain: A Joint Clinical Practice Guideline from the American College of Physicians and the American Pain Society », Ann. Intern. Med., n° 147 (2007) pp. 478 à 491. FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 307 10.2.1 CHEMINEMENT CLINIQUE POUR LES HERNIES DISCALES LOMBAIRES AVEC RADICULOPATHIE D'APPARITION RÉCENTE (0 À 3 MOIS APRÈS LA COLLISION) Évaluez les signes neurologiques (réflexes tendineux profonds amoindris, faiblesse musculaire ou déficiences sensorielles). Les patients ne présentant aucun signe neurologique devraient être pris en charge en vertu du « Cheminement clinique pour la prise en charge des lombalgies non spécifiques » (voir la section 10.1). Fournir des renseignements et du réconfort au patient Élaborez un plan de soins axé sur le patient en partenariat avec ce dernier. Les professionnels de la santé doivent fournir du réconfort aux patients en leur disant que leur dos ne présente aucune pathologie structurelle ou progressive grave (comme une fracture). Si des facteurs pronostiques associés à un mauvais rétablissement sont présents, ils doivent être pris en compte. Les soins devraient commencer par des renseignements et du réconfort quant au fait que la plupart des hernies discales lombaires avec radiculopathie sont de nature bénigne et résolutive. Le patient devrait également être renseigné sur l'importance de demeurer actif. Cela est encore plus important lorsque le patient a de faibles attentes quant à son rétablissement. Il est également important de fournir du réconfort au patient en lui disant qu'il est normal de ressentir de l'anxiété, de la détresse ou de la colère à la suite d'une collision routière. Si le patient présente ces symptômes ou affiche ces émotions, le professionnel de la santé devrait écouter ses préoccupations, discuter avec lui et modifier le plan de soins en conséquence. Mettre en œuvre le plan de soins pour les hernies discales lombaires avec radiculopathie d'apparition récente (0 à 3 mois après la collision) Le plan de soins vise à promouvoir l'activité grâce à des interventions cliniques qui favorisent la disparition des symptômes et le rétablissement des fonctions. À la suite d'une décision prise conjointement par le patient et le fournisseur de soins, les interventions thérapeutiques ci-dessous sont recommandées. • Éducation structurée des patients • Manipulation vertébrale Réévaluer et adopter le plan d'action indiqué Réévaluez le patient à chaque visite afin de déterminer si des soins supplémentaires s'avèrent nécessaires ou si son état se détériore. FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 308 10.2.1 CHEMINEMENT CLINIQUE POUR LES HERNIES DISCALES LOMBAIRES AVEC RADICULOPATHIE D'APPARITION RÉCENTE (0 À 3 MOIS APRÈS LA COLLISION) Les patients devraient recevoir leur congé dès qu'ils déclarent une amélioration importante ou un rétablissement. On recommande aux professionnels de la santé de poser la question d'auto-évaluation suivante au patient pour évaluer son rétablissement : « À quel point vous sentez-vous rétabli de vos blessures? » Les choix de réponse comprennent ce qui suit : 1) je me sens totalement mieux, 2) je me sens beaucoup mieux, 3) je me sens légèrement mieux, 4) il n'y a aucun changement, 5) je me sens un peu moins bien, 6) je me sens beaucoup moins bien, 7) je ne me suis jamais senti aussi mal. Les patients qui disent se sentir « totalement mieux » ou « beaucoup mieux » doivent être considérés comme rétablis. Les patients qui ne se sont pas rétablis devraient suivre le cheminement clinique indiqué dans la ligne directrice*. Les patients dont l'état s'améliore et qui ne signalent plus de douleur à la jambe, mais qui ressentent toujours des douleurs au dos devraient être pris en charge en vertu du « Cheminement clinique pour la prise en charge des lombalgies non spécifiques » (voir la section 10.1). * L'utilisation d'un instrument valide et fiable propre à l'état du patient (p. ex., l'Oswestry Disability Index), mais cet outil ne devrait pas servir à évaluer le rétablissement global. Les patients dont les symptômes se sont aggravés et ceux qui présentent de nouveaux symptômes physiques, mentaux ou psychologiques devraient être orientés vers leur médecin en vue d'une évaluation plus approfondie à n'importe quel moment pendant leurs soins. Les patients qui présentent encore des signes neurologiques après les trois premiers mois de soins devraient être orientés vers leur médecin en vue d'une évaluation plus approfondie. SECTION 10.2.2 CHEMINEMENT CLINIQUE POUR LES HERNIES DISCALES LOMBAIRES AVEC RADICULOPATHIE PERSISTANTES (4 À 6 MOIS APRÈS LA COLLISION) Le cheminement clinique est présenté à la figure 10.2. Les patients qui présentent encore des signes neurologiques après les trois premiers mois de soins devraient être orientés vers leur médecin en vue d'une évaluation plus approfondie. FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 309 10.2.2 CHEMINEMENT CLINIQUE POUR LES HERNIES DISCALES LOMBAIRES AVEC RADICULOPATHIE PERSISTANTES (4 À 6 MOIS APRÈS LA COLLISION) Figure 10.2 : Cheminement clinique pour la prise en charge des hernies discales lombaires avec radiculopathie 1 Personnes blessées dans une collision routière qui souffrent d'une hernie discale lombaire avec radiculopathie. 2 Effectuer une évaluation clinique appropriée. 4 3 Facteurs de risque relatifs aux pathologies gravesa? Oui Consulter un médecin. Non 6 5 Consulter les cheminements cliniques appropriés et procéder à une prise en charge conjointe. Non Autres blessures? Non 8 7 Facteurs pronostiques défavorables b? Non Adapter les facteurs pronostiques modifiables. 9 Fournir des renseignements sur la nature, la prise en charge et l'évolution des hernies discales lombaires avec radiculopathie en tant que cadre de déploiement d'un programme de soins. 11 10 Un traitement est-il requis? Non Congé Oui 13 12 Symptômes ≤ 3 mois? Oui Non 14 À la suite d'une décision prise conjointement par le patient et le fournisseur de soins, les interventions thérapeutiques ci-dessous b, c sont recommandées . Interventions à domicile et en milieu clinique : éducation structurée (conseiller de rester actif), réconfort, et : 1) manipulation aux fins de soulagement des symptômes. Symptômes ˃ 3 mois Oui 15 Consulter un médecin pour évaluer la pertinence d'un examen approfondi des déficits neurologiques. 13 Veuillez consulter la recommandation particulière pour plus de détails sur le traitement (section 10.2.3). FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 310 17 16 La personne blessée est-elle rétablie après trois mois? Oui Congé 18 1) Rétablissement incomplet : lancer le protocole en cas de symptômes persistants (encadré 15). 2) Évolution importante des symptômes (apparition ou aggravation de symptômes physiques, mentaux ou psychologiques) : consulter un médecin. a Facteurs de risque relatifs aux pathologies graves (aussi appelés « signaux d'alerte ») : cancer (antécédents de cancer, perte de poids inexpliquée, douleur nocturne, âge > 50); infection vertébrale (fièvre, consommation de drogue par intraveineuse, infection récente); syndrome de la queue de cheval (rétention urinaire, déficits moteurs à plusieurs niveaux, incontinence fécale, anesthésie en selle); fractures ostéoporotiques (antécédents d'ostéoporose, utilisation de corticostéroïdes, âge plus avancé); spondylarthrite ankylosante (raideur matinale, amélioration avec de l'exercice, pygalgie intermittente, réveil dû à de la douleur dorsale pendant la seconde moitié de la nuit, jeune âge). b Les interventions qui n'apparaissent pas sont déconseillées en raison d'un manque de données probantes admissibles de qualité permettant de prendre une décision éclairée. c L'ordre d'énumération des interventions ne rend pas compte d'une efficacité supérieure. FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 311 SECTION 10.2.3 PRINCIPALES RECOMMANDATIONS À L'ÉGARD DE LA PRISE EN CHARGE DES HERNIES DISCALES LOMBAIRES AVEC RADICULOPATHIE D'APPARITION RÉCENTE La présente section résume les principales recommandations relatives à la prise en charge des hernies discales lombaires avec radiculopathie d'apparition récente pour les trois premiers mois suivant la collision. Le libellé des recommandations est conforme à la directive du National Institute for Health and Care Excellence (NICE). Les recommandations commençant par « fournir » indiquent que, selon les données probantes, une intervention est associée à des résultats supérieurs à ceux obtenus avec les autres interventions, avec l'utilisation d'un placebo ou d'une intervention fictive ou en l'absence d'intervention. Le libellé « envisager » indique qu'une intervention est aussi efficace qu'une autre. Le libellé « ne pas fournir » indique que, selon les données probantes, une intervention n'apporte aucun avantage aux patients. Une explication détaillée du libellé des recommandations est présentée à la section 2.5.2.4 du présent rapport. • • • • • • Prodiguer les soins en partenariat avec le patient. Faire participer le patient à la planification des soins et au processus décisionnel. Rassurer le patient quant à la nature bénigne et résolutive de sa douleur. Donner des renseignements au patient au sujet des avantages de participer activement à son plan de soins en demeurant actif et en continuant de bouger. Mettre l'accent sur les traitements actifs plutôt que passifs. Prodiguer des soins d'une durée limitée. Ne pas fournir de traitements inefficaces ou expérimentaux. SECTION 10.2.3.1 10.2.2 CHEMINEMENT CLINIQUE POUR LES HERNIES DISCALES LOMBAIRES AVEC RADICULOPATHIE PERSISTANTES (4 À 6 MOIS APRÈS LA COLLISION) L'éducation structurée des patients vise à permettre aux personnes de prendre des décisions éclairées sur leurs comportements associés à leur santé. On entend par « éducation structurée » des interventions uniformisées comme des discussions préétablies, des dépliants ou des vidéos. Les interventions éducatives devraient commencer par une évaluation des connaissances de la personne à l'égard de sa blessure et de ses objectifs en matière de santé. Le contenu des interventions d'éducation structurée peut comprendre notamment le réconfort concernant le pronostic favorable des hernies discales lombaires avec radiculopathie, des conseils sur la reprise des activités normales, y compris le travail, des directives relatives aux exercices, des discussions sur la douleur anticipée, ainsi que sur son mécanisme, des discussions sur le pronostic, l'acquisition d'habiletés d’adaptation au stress, des discussions sur l'ergonomie en milieu de travail et des stratégies d'autogestion des soins ou l'état de santé général. FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 312 10.2.3.1 ÉDUCATION STRUCTURÉE DES PATIENTS Tableau 10.M : Éducation structurée des patients pour les hernies discales lombaires avec radiculopathie d'apparition récente Recommandation Fournir des renseignements sur la nature, la prise en charge et 10.2.3.1.1 l'évolution des hernies discales lombaires avec radiculopathie en tant que cadre de déploiement du programme de soins 10.2.3.1.2 Envisager l'utilisation d'un programme d'éducation structurée des patients en complément à un programme de soins efficace axé sur le patient lui-même*. Référence : • Tableau des déterminants décisionnels et des données probantes pour l'examen systématique des lignes directrices liées aux lombalgies – rapport 1 – annexe 8 * Le programme d'éducation structurée devrait chercher à formuler des conseils au patient pour qu'il demeure actif et à lui fournir du réconfort en tenant compte de ses attentes face au rétablissement. SECTION 10.2.3.2 THÉRAPIE MANUELLE On entend par « thérapie manuelle » les techniques qui comprennent l'application de traitements réalisés avec les mains et (ou) assistés mécaniquement, y compris la manipulation, la mobilisation et la traction. Tableau 10.N : Thérapie manuelle pour les hernies discales lombaires avec radiculopathie d'apparition récente Recommandation Envisager un maximum de 20 séances pendant six semaines de 10.2.3.2.1 manipulation aux fins de soulagement des symptômes*. Référence : • Tableau des déterminants décisionnels et des données probantes pour l'examen systématique des lignes directrices liées aux lombalgies – rapport 1 – annexe 8 * La manipulation comprend des techniques comme l'application d'une impulsion ou une poussée rapide de faible amplitude à la limite de l'amplitude de mouvement passif d'une articulation ou près de cette limite. SECTION 10.2.4 PRINCIPALES RECOMMANDATIONS RELATIVES À LA PRISE EN CHARGE DES HERNIES DISCALES LOMBAIRES AVEC RADICULOPATHIE PERSISTANTES • Les patients qui souffrent de déficits neurologiques trois mois après avoir subi leur blessure devraient être orientés vers leur médecin en vue d'une évaluation plus approfondie. FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 313 SECTION 11.0 INTERVENTIONS SANS DONNÉES PROBANTES OU DONNÉES PROBANTES NON CONCLUANTES FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 314 SECTION 11.0 INTERVENTIONS SANS DONNÉES PROBANTES OU DONNÉES PROBANTES NON CONCLUANTES 11.1 11.2 11.3 11.4 Contexte Interventions avec des données probantes non concluantes Données probantes n'ayant pas pu servir à formuler des recommandations Interventions sans données probantes SECTION 11.1 CONTEXTE La recherche a qui mené à l'élaboration des lignes directrices sur la pratique clinique comprises dans le présent rapport a commencé en juillet 2012. Depuis, 40 examens systématiques et trois études supplémentaires ont été effectués en vue d'éclairer la prise en charge fondée sur des données probantes des blessures courantes résultant d'un accident de la route. Toutes les recommandations formulées dans les lignes directrices reposent sur des données scientifiques probantes de qualité supérieure (études présentant un faible risque de parti pris). L'élaboration des recommandations est décrite à la section 2.5. Les examens systématiques ont permis de cerner les interventions pour lesquelles les données probantes relatives à l'efficacité ne sont pas concluantes. Les données probantes ont été jugées non concluantes lorsque les résultats de multiples études de qualité supérieure entraient en conflit les uns avec les autres, empêchant l'élaboration d'un énoncé d'efficacité cohérent. De même, les examens ont permis de cerner les interventions pour lesquelles il n'existe aucune donnée probante venant confirmer ou infirmer leur efficacité. Le présent chapitre décrit les interventions pour lesquelles il existe des données probantes non concluantes quant à leur efficacité et celles pour lesquelles aucune donnée probante ne vient confirmer ou infirmer leur utilisation. Il importe de noter que les énoncés présentés ci-dessous pourraient être mis à jour à mesure que de nouvelles données probantes seront publiées. FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 315 SECTION 11.2 INTERVENTIONS AVEC DES DONNÉES PROBANTES NON CONCLUANTES SECTION 11.2.1 DOULEURS CERVICALES ET TROUBLES CONCOMITANTS DE STADE I ET II PERSISTANTS Tableau 11.A : Données probantes non concluantes pour les douleurs cervicales et les troubles concomitants de stade I et II persistants 11.2.1.1 Acupuncture Acupuncture avec aiguilles et acupuncture multimodale (acupuncture avec aiguilles pour le corps et acupression pour les oreilles) 11.2.1.2 Interventions psychologiques Thérapie cognitivo-comportementale 11.2.1.3 Interventions psychologiques Rétroaction biologique Références : • Tableau des déterminants décisionnels et des données probantes pour les douleurs cervicales et les troubles concomitants – rapport 6 – annexe 2 • Tableau des déterminants décisionnels et des données probantes liés aux interventions psychologiques pour les douleurs cervicales et les troubles concomitants – rapport 7 – annexe 2 SECTION 11.2.2 ÉPICONDYLITES PERSISTANTES Tableau 11.B : Données probantes non concluantes pour les épicondylites persistantes 11.2.2.1 Modalités physiques passives Thérapie par ondes de choc Référence : • Tableau des déterminants décisionnels et des données probantes liés aux modalités physiques passives pour les blessures aux membres supérieurs – rapport 6 – annexe 4 SECTION 11.2.3 BLESSURES MUSCULO-SQUELETTIQUES DE L'ÉPAULE Tableau 11.C : Données probantes non concluantes pour les blessures musculo-squelettiques de l'épaule 11.2.3.1 Acupuncture acupuncture (aiguilles); Référence : • Tableau des déterminants décisionnels et des données probantes liés à l'acupuncture pour les blessures aux membres supérieurs – rapport 8 – annexe 4 FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 316 SECTION 11.2.4 TENDINOPATHIES DU TALON D'ACHILLE PERSISTANTES Tableau 11.D : Données probantes non concluantes pour les tendinopathies du tendon d'Achille persistantes 11.2.4.1 Exercices Exercices excentriques Référence : • Tableau des déterminants décisionnels et des données probantes liés aux exercices pour les blessures aux membres inférieurs – rapport 1 – annexe 5 SECTION 11.2.5 DOULEURS FÉMORO-PATELLAIRES PERSISTANTES Tableau 11.E : Données probantes non concluantes pour les douleurs fémoro-patellaires persistantes 11.2.5.1 Soins multimodaux Programmes de soins multimodaux comprenant ce qui suit : 1) exercices, application de compresses froides et chaudes; 2) bandages, exercices, massage, mobilisation, éducation; 3) orthèses de pied, exercices; 4) semelle plate, exercices; 5) mobilisation, bandages, exercices ou 6) mobilisation, bandages, exercices, orthèses de pied. 11.2.5.2 Modalités physiques passives Électromyostimulation à domicile Références : • Tableau des déterminants décisionnels et des données probantes liés aux soins multimodaux pour les blessures aux membres inférieurs – rapport 4 – annexe 5 • Tableau des déterminants décisionnels et des données probantes liés aux modalités physiques passives pour les blessures aux membres inférieurs – rapport 5 – annexe 5 SECTION 11.2.6 APONÉVROSITES PLANTAIRES PERSISTANTES Tableau 11.F : Données probantes non concluantes pour les aponévrosites plantaires persistantes 11.2.6.1 Modalités physiques passives Traitement par ondes de choc de niveau moyen ou progressif Référence : • Tableau des déterminants décisionnels et des données probantes liés aux modalités physiques passives pour les blessures aux membres inférieurs – rapport 5 – annexe 5 FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 317 SECTION 11.2.7 TROUBLES TEMPOROMANDIBULAIRES PERSISTANTS Tableau 11.G : Données probantes non concluantes pour les troubles temporomandibulaires persistants 11.2.7.1 Interventions psychologiques Rétroaction biologique Référence : • Tableau des déterminants décisionnels et des données probantes liés aux exercices pour les troubles temporomandibulaires – rapport 1 – annexe 6 SECTION 11.3 DONNÉES PROBANTES N'AYANT PAS PU SERVIR À FORMULER DES RECOMMANDATIONS Les données probantes ci-dessous n'ont pas pu servir à éclairer la prise en charge des douleurs à l'aine persistantes associées aux adducteurs parce que l'étude comportait un programme de soins hautement spécialisé et intensif conçu pour les athlètes. Ces données probantes ne peuvent pas être appliquées de façon générale aux personnes blessées dans des collisions routières. Tableau 11.H : Données probantes pour les douleurs à l'aine associées aux adducteurs 11.3.1 Exercices Aucune recommandation ne peut être formulée puisque cette étude s'applique à un sous-ensemble précis de la population (athlètes masculins de 18 à 50 ans) suivant un programme de retour au jeu intensif. 11.3.2 Soins multimodaux Aucune recommandation ne peut être formulée puisque cette étude s'applique à un sous-ensemble précis de la population (athlètes masculins de 18 à 50 ans) suivant un programme de retour au jeu intensif. Références : • Tableau des déterminants décisionnels et des données probantes liés aux exercices pour les blessures aux membres inférieurs – rapport 2 – annexe 5 • Tableau des déterminants décisionnels et des données probantes liés aux soins multimodaux pour les blessures aux membres inférieurs – rapport 4 – annexe 5 FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 318 SECTION 11.4 INTERVENTIONS SANS DONNÉES PROBANTES SECTION 11.4.1 INTERVENTIONS SANS DONNÉES PROBANTES POUR LES CÉPHALÉES Tableau 11.I : Interventions sans données probantes pour les céphalées Catégorie d'interventions sans données probantes Thérapie des tissus mous Modalités physiques passives Acupuncture • Veuillez consulter l'annexe 9 pour obtenir la liste complète des termes de recherche. SECTION 11.4.2 INTERVENTIONS SANS DONNÉES PROBANTES POUR LES BLESSURES AUX MEMBRES SUPÉRIEURS Tableau 11.J : Interventions sans données probantes pour les blessures aux membres supérieurs Catégorie d'interventions sans données probantes Éducation Acupuncture • Veuillez consulter l'annexe 9 pour obtenir la liste complète des termes de recherche. SECTION 11.4.3 INTERVENTIONS SANS DONNÉES PROBANTES POUR LES BLESSURES AUX MEMBRES INFÉRIEURS Tableau 11.K : Interventions sans données probantes pour les blessures aux membres inférieurs Catégorie d'interventions sans données probantes Acupuncture • Veuillez consulter l'annexe 9 pour obtenir la liste complète des termes de recherche. FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 319 SECTION 11.4.4 INTERVENTIONS SANS DONNÉES PROBANTES POUR LES TROUBLES TEMPOROMANDIBULAIRES Tableau 11.L : Interventions sans données probantes pour les troubles temporomandibulaires Catégorie d'interventions sans données probantes Exercices Soins multimodaux Acupuncture Thérapie manuelle • Veuillez consulter l'annexe 9 pour obtenir la liste complète des termes de recherche. FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 320 GLOSSAIRE FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 321 GLOSSAIRE Acétaminophène Acupuncture Type d'analgésique L'Organisation mondiale de la Santé définit les traitements d'acupuncture comme l'implantation d'aiguilles sur le corps (acupuncture traditionnelle, médicale, moderne, à sec, utilisation d'aiguilles aux points de déclenchement, etc.), la moxibustion (brûlage d'herbes), l'électroacupuncture, l'acupuncture au laser, l'acupuncture sur microsystèmes (comme l'acupuncture auriculaire) et l'acupression (application d'une pression sur des points d'acupuncture). Acupuncture (aiguilles) Technique médicale qui utilise de minces aiguilles métalliques afin de piquer la peau au niveau de points locaux et distants préspécifiés. Anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) Classe de médicaments qui contribuent à réduire l'inflammation et à soulager la douleur. Apparition récente Durée de la manifestation d'un symptôme d'au plus trois mois. Auto-prise en charge Auto-prise en charge structurée qui comprend la distribution de renseignements sur les troubles temporomandibulaires et un manuel du patient contenant des renseignements généraux sur la santé (p. ex., sur les analgésiques, la communication avec les fournisseurs de soins de santé et la prise de décisions concernant le traitement). Blessures des tissus mous Les blessures des tissus mous comprennent notamment les entorses et les foulures de stade I et II, les tendinites, les tendinopathies, les tendinoses et la douleur diffuse non spécifique. Céphalée attribuée à un coup de fouet cervical Céphalée qui apparaît à la suite d'un coup de fouet cervical, comme le définit l'International Classification of Headache Disorders (ICHD, http://ihsclassification.org/en/02_klassifikation/03_teil2/05.03.00_necktraum a.html, juin 2013). Céphalée cervicogénique Céphalée prenant origine dans le cou et ressentie dans au moins une région de la tête et (ou) du visage, conformément à la définition de l'International Classification of Headache Disorders (ICHD). http://ihsclassification.org/en/02_klassifikation/03_teil2/11.02.01_cranial. Html Céphalée de tension Céphalée présentant la majorité des caractéristiques suivantes : 1) présente des deux côtés de la tête; 2) pression, serrement ou absence de pulsations; 3) intensité légère ou modérée; 4) n'est pas exacerbée par la pratique d'activités courantes, selon la définition de l'International Classification of Headache Disorders (ICHD, http://ihsclassification.org/en/02_klassifikation/02_teil1/02.00.00_tension.ht ml, juin 2013). FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 322 GLOSSAIRE Céphalée de tension chronique Céphalée ressentie au moins 15 jours par mois pendant plus de trois mois et répondant à d'autres critères de l'International Classification of Headache Disorders (ICHD). http://ihsclassification.org/en/02_klassifikation/02_teil1/02.00.00_tension. Html Céphalée de tension épisodique Céphalée ressentie au moins dix jours par mois, de un à 15 jours pendant une période d'au moins trois mois et répondant à d'autres critères de l'International Classification of Headache Disorders (ICHD). http://ihsclassification.org/en/02_klassifikation/02_teil1/02.00.00_tension. Html Chi kung Exercices modérés et ciblés pour l'esprit et le corps, qui visent à rétablir la circulation d'énergie chi et à favoriser la guérison. http://oxfordmedicine.com/view/10.1093/med/9780199206773.001.0001/ med-9780199206773-chapter-3#med-9780199206773-div1-39, août 2013) Collet cervical Appareil servant à immobiliser le cou, porté par le patient. Compression ischémique Thérapie des tissus mous qui comprend l'application d'une pression soutenue sur un muscle avec la main ou un appareil, réalisée par un professionnel de la santé. Corticostéroïdes Classe de médicaments qui réduisent l'inflammation. Court terme Moins de trois mois. Cryothérapie Utilisation locale de froid (p. ex., de la glace) Décompression chirurgicale de la bourse sous-acromiale Retrait de la bourse avec une résection partielle de la partie antéro-inférieure de l'acromion et du ligament coraco-acromial. Dispositif de diathermie à microondes locale Le dispositif de diathermie à micro-ondes locale est un appareil qui produit une hyperthermie sur les tissus profonds. Dispositif occlusal Lorsqu'on l'utilise pour des troubles temporomandibulaires, il s'agit d'une attelle plate qui recouvre toutes les dents. Il sert habituellement à prévenir la crispation et (ou) le bruxisme. Douleur à l'aine associée aux Douleur à l'aine ressentie lorsqu'on applique de la pression aux tendons des muscles de l'intérieur de la cuisse (adducteurs), douleur à l'aine associée à une FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 323 GLOSSAIRE adducteurs contraction des adducteurs avec résistance. Douleur musculosquelettique à la colonne thoracique Douleur signalée dans la région délimitée à la partie supérieure par l'apophyse épineuse de la première vertèbre thoracique, à la partie inférieure par l'apophyse épineuse de la dernière vertèbre thoracique et par les marges les plus latérales des muscles érecteurs spinaux. Douleur musculosquelettique à la paroi de la cage thoracique Douleur signalée dans les zones antérieure et postérolatérale de la paroi de la cage thoracique (région délimitée à la partie supérieure par l'orifice inférieur du thorax, à la partie inférieure par la marge diaphragmatique et de chaque côté par les marges les plus latérales des muscles érecteurs spinaux). Douleur non spécifique à l'épaule Douleur diffuse à l'articulation de l'épaule et (ou) au haut du bras, exacerbée par des mouvements de l'épaule. Durée variable Fait référence à la combinaison d'apparition récente et de durée persistante. Éducation du patient Processus permettant aux personnes de prendre des décisions éclairées sur leurs comportements associés à leur santé. Éducation structurée des patients Intervention d'éducation des patients structurée, normalisée et adaptée à une affection que l'on peut différencier de l'éducation couramment fournie par les cliniciens dans le cadre des soins cliniques par sa nature structurée (p. ex., dépliants, vidéos, consultation structurée). Efficacité pratique Degré auquel une intervention réussit à produire un résultat désiré. Efficacité théorique Capacité d'une intervention à produire un résultat désiré ou prévu (étude exploratoire). Électroacupuncture Stimulation d'aiguilles d'acupuncture insérées, au moyen d'un courant électrique. La fréquence et l'intensité de la stimulation électrique peuvent varier. Électromyostimulation (EMS) Modalité physique passive qui stimule la contraction musculaire au moyen d'impulsions électriques. Électrothérapie à courants interférentiels L'électrothérapie à courants interférentiels produit des courants afin de stimuler de façon sélective les fibres nerveuses de grand diamètre et d'inhiber temporairement la transmission de signaux nociceptifs dans la corne dorsale de la moelle à partir de fibres nerveuses de petit diamètre qui transmettent la douleur. FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 324 GLOSSAIRE Entorse de la cheville en inversion Type d'entorse de la cheville le plus courant qui comprend une déchirure des ligaments de l'extérieur de la cheville. Entraînement de relaxation Sert à orienter les personnes de sorte qu'elles détendent les muscles dont elles n'ont pas besoin dans le cadre de leurs activités quotidiennes. Cela peut comprendre un entraînement de relaxation progressif (différents groupes musculaires sont systématiquement tendus et relâchés) ou un entraînement de relaxation autogène (contrôle interne des réactions physiologiques du corps). Entraînement musculaire dynamique Exercices réalisés au moyen d'haltères dans le but d'activer de grands groupes de muscles dans le cou et la région des épaules. Épaule Comprend la clavicule et l'omoplate qui relient les membres supérieurs au squelette axial par un système de ligaments appelé la capsule de l'épaule, les muscles de la coiffe des rotateurs et les muscles du haut du dos. La ceinture scapulaire forme un cercle incomplet qui permet une souplesse maximale des membres supérieurs dans tous les plans. Épicondylite Une épicondylite est une affection douloureuse du coude. Elle est couramment associée à de la douleur et à une sensation de brûlure dans la partie interne ou externe du coude, à de la douleur dans les muscles de l'avant-bras et à une faible force de préhension. Épicondylite latérale Douleur à la partie extérieure du coude et au haut de l'avant-bras, où le tendon du muscle est relié à l'os (aussi appelée « coude du joueur de tennis »). Examen systématique Examen d'une question clairement formulée au moyen de méthodes systématiques et explicites visant à désigner, sélectionner et évaluer de façon critique les études pertinentes, ainsi qu'à recueillir et à analyser les données tirées d'études comprises dans l'examen (PRISMA, http://www.prismastatement.org/statement.htm, mai 2013). Exercice Toute série de mouvements réalisés couramment ou à titre d'entraînement physique dont l'objectif est d'entraîner et de développer le corps afin de viser la promotion d'une bonne santé physique. Exercice d'endurance à faible charge Exercice visant à renforcer les muscles en forçant contre une résistance. Exercice supervisé Programme d'exercices supervisé par des praticiens. FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 325 GLOSSAIRE Faible douleur non spécifique à l'épaule Douleur diffuse à l'articulation de l'épaule et (ou) au haut du bras, exacerbée par des mouvements de l'épaule. L'intensité de la douleur est inférieure à 3/10. Fibrolyse diacutanée Application d'un crochet métallique aussi profondément que possible sur la cloison intermusculaire, dans le but de décoller les adhérences des tissus afin de traiter la douleur mécanique ou inflammatoire ressentie dans le système musculosquelettique. Intervention fictive Procédure semblable au traitement étudié, mais qui omet l'élément thérapeutique de ce traitement. Interventions non effractives Les interventions non effractives comprennent toute forme de traitement considéré comme non ou peu effractif, y compris toutes les options de traitement non chirurgical. Interventions psychologiques Terme générique désignant les méthodes utilisées pour traiter des perturbations affectives ou des maladies mentales principalement par communication verbale et non verbale. Ces interventions peuvent être réalisées par un professionnel de la santé dans le cadre d'une séance ou plus, y compris des séances de psychoéducation en personne, ou au moyen d'une brochure ou de documents écrits comprenant un volet de psychoéducation, des interventions par Internet ou des auto-interventions psychologiques orientées. Ligne directrice en matière de pratique clinique Énoncé systématique qui vise à aider les cliniciens à fournir des soins de qualité aux patients. Manipulation Traitement manuel de la colonne vertébrale ou des articulations des membres supérieurs ou inférieurs qui comprend l'application d'une impulsion ou d'une poussée rapide de faible amplitude à la limite de l'amplitude de mouvement passif d'une articulation ou près de cette limite. Manipulation vertébrale Thérapie manuelle de la colonne vertébrale qui comprend l'application d'une impulsion ou d'une poussée rapide de faible amplitude à la limite de l'amplitude de mouvement passif d'une articulation ou près de cette limite. Ensemble de traitements des tissus mous visant à cibler les muscles dans des buts précis et à détendre les muscles. Massage Massage clinique Thérapie des tissus mous ciblant les muscles dans des buts précis, tels que le soulagement de la douleur, le relâchement de spasmes musculaires ou l'augmentation de l'amplitude des mouvements, réalisé par un praticien. FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 326 GLOSSAIRE Massage de relaxation Classe de thérapies des tissus mous visant à détendre les muscles, réalisé par un praticien. Massage par application de ventouses Forme de massage qui utilise des ventouses en verre que l'on déplace sur la peau une fois l'effet de succion (pression négative) créé. L'objectif est d'accélérer la circulation sanguine et de soulager la tension musculaire. Mobilisation Traitement manuel de la colonne vertébrale ou des articulations des membres supérieurs ou inférieurs qui comprend l'application d'un mouvement oscillatoire lent et de petite ou de grande amplitude dans les limites de l'amplitude de mouvement passif d'une articulation. Modalités physiques passives Dispositifs ou modalités physiques qui n'exigent pas la participation active des patients (y compris le repos). Elles se divisent en deux catégories : physicochimiques et structurales. Les modalités physicochimiques utilisent un effet thermique ou électromagnétique, comme l'application de froid, de chaleur ou de lumière sur la peau, ou un rayonnement lumineux, ultrasonique ou électromagnétique affectant les structures sous-cutanées. Les modalités structurales comprennent les dispositifs et accessoires non fonctionnels qui favorisent le repos dans des positions anatomiques ou qui empêchent les mouvements de façon active, de même que les dispositifs et accessoires fonctionnels qui alignent ou soutiennent la région touchée ou qui favorisent indirectement la fonction de cette dernière. Naprapathie Combinaison de techniques manuelles (massage, étirement musculaire, ainsi que manipulation et mobilisation vertébrales) servant à améliorer la fonction physique et à soulager la douleur dans le système neuromusculosquelettique. Neurostimulation transcutanée Modalité physique passive associée à la peau, qui nécessite au moins deux électrodes pour appliquer un courant électrique de faible intensité. Habituellement utilisée dans le but de soulager la douleur. Non pénétrant Qui ne perce pas la peau. Persistant Durée de la manifestation d'un symptôme supérieure à trois mois. Phlogenzyme Enzyme protéolytique composée de 90 mg de bromelaïne, de 48 mg de trypsine et de 100 mg de rutine. Physiothérapie La Loi de 1991 sur les professions de la santé réglementées de l'Ontario reprend la définition de la pratique de la physiothérapie donnée dans la Loi de 1991 sur les physiothérapeutes : « L’exercice de la physiothérapie consiste dans l’évaluation des systèmes neuromusculaire, musculo-squelettique et cardiorespiratoire, dans le diagnostic des maladies ou des troubles associés FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 327 GLOSSAIRE aux dysfonctions physiques, aux blessures ou aux douleurs ainsi que dans le traitement, la rééducation et la prévention ou le soulagement de ces dysfonctions, blessures ou douleurs en vue de développer, de maintenir, de restaurer ou d’accroître la fonction physique et de promouvoir la mobilité. » Placebo Traitement simulé ou d'efficacité pharmacologique nulle visant à leurrer le bénéficiaire. Administré dans le cadre d'études à double insu, il vise à leurrer à la fois le bénéficiaire et l'administrateur du traitement. Programme de réalisation progressive des objectifs Intervention normalisée servant à intensifier les activités quotidiennes et à résoudre les troubles psychologiques considérés comme des obstacles au rétablissement à la suite d'une blessure musculosquelettique. Programme d'exercices généraux Programme d'exercices intégrant des exercices d'aérobie, d'étirement, de renforcement, d'endurance et de coordination ainsi que des activités fonctionnelles visant l'ensemble du corps. Qualité méthodologique suffisante (aux fins des lignes directrices) Faible risque de parti pris lié à la méthodologie d'élaboration des lignes directrices, défini au moyen de la Grille d'évaluation de la qualité des recommandations pour la pratique clinique version II (Grille AGREE II). http://www.agreetrust.org/wpcontent/uploads/2013/06/AGREE_II_French.pdf Qualité méthodologique suffisante (aux fins d'études) Études présentant un faible risque de parti pris selon la liste de vérification du Scottish Intercollegiate Guidelines Network (SIGN). http://www.sign.ac.uk/methodology/checklists.html Radiculopathie Affection des racines nerveuses entraînant des symptômes de douleur, d'engourdissement et (ou) de faiblesse dans les muscles. Réadaptation multimodale (thérapies physique et psychologique combinées) Méthode de traitement qui combine une thérapie physique (p. ex., des exercices) et une psychothérapie (p. ex., méthodes cognitivocomportementales). Régime antiinflammatoire Régime composé de poissons, de fèves de soya, de cerises, de baies, de fruits, de légumes, de noix et de grains entiers qui comprend une diminution de la consommation d'alcool. Relaxants musculaires Vaste gamme de médicaments aux structures chimiques et aux mécanismes d'action différents qui se classent dans trois catégories selon leur action le long de l'axe motricité volontaire-muscles squelettiques : 1) découpleurs FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 328 GLOSSAIRE musculaires, 2) bloquants neuromusculaires et 3) spasmolytiques. Renforcement haute intensité Programme de renforcement au cours duquel la charge augmente progressivement, alors que le nombre de répétitions diminue. Renforcement progressif supervisé du cou Exercices progressifs visant à renforcer les muscles du cou en surface et en profondeur. Rétroaction biologique à la suite d'un électromyogramme de surface (EMG) Sert à améliorer la sensation et le contrôle des muscles pendant les activités et à favoriser les habiletés de relaxation et d'adaptation. Fournit une rétroaction instantanée de l'activité myoélectrique et peut être mise en place comme outil éducatif ou cognitif favorisant le contrôle de la réponse musclaire. Rêve éveillé dirigé Technique servant à provoquer la relaxation. Des enregistrements sont créés pour aider les personnes à se visualiser en train de relaxer ou de s'adonner à des changements ou à des gestes positifs. L'état de conscience est semblable à l'état méditatif. Ruban élastique Ruban tendu préalablement à l'application sur des sujets, afin que ces derniers gardent les modifications posturales nécessaires durant toute la période d'application du ruban. Ruban kinésiologique Ruban adhésif mince et souple appliqué sur la peau. Soins médicaux courants Traitements médicaux conventionnels, à l'exception de l'acupuncture. Soins multimodaux Traitement comprenant au moins deux modalités thérapeutiques distinctes, réalisé par des professionnels d'une ou plusieurs disciplines de la santé. Les interventions suivantes ont été considérées comme des modalités thérapeutiques distinctes : modalités physiques passives; exercice; thérapie manuelle (comprend la mobilisation, la manipulation ou la traction); acupuncture; éducation; interventions psychologiques et traitements des tissus mous. Soins primaires Visent à répondre aux besoins de la majorité des patients en matière de traitement, de soins, de mesures préventives et de réadaptation. Syndrome de butée sousacromiale / syndrome sous-acromial Syndrome clinique qui se manifeste lorsque les tendons de la coiffe des rotateurs deviennent irrités en passant sous l'acromion (os de l'épaule). Cela entraîne une douleur et une faiblesse, particulièrement pour les mouvements au-dessus de l'épaule. FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 329 GLOSSAIRE Syndrome fémororotulien douloureux Douleur à la partie antérieure du genou exacerbée par la montée et la descente d'escaliers, l'accroupissement, la course, la bicyclette ou une position assise prolongée. Technique faisant appel à l'énergie musculaire Thérapie des tissus mous pratiquée par un professionnel de la santé qui comprend un étirement du muscle après la contraction de celui-ci par un mouvement contre une résistance. Tension/contretension Thérapie des tissus mous qui comprend l'application d'une pression sur un muscle, en plaçant le cou dans une position permettant un léger étirement du muscle, réalisée par un praticien. Thérapie cognitivocomportementale Thérapie qui vise à aider les personnes à réfléchir de façon saine en mettant l'accent sur la pensée (cognitive) et l'action (comportementale). Thérapie des tissus mous Thérapie mécanique selon laquelle les muscles, les tendons et les ligaments font l'objet d'une pression et d'un pétrissage passifs avec les mains ou des dispositifs mécaniques. Thérapie manuelle Technique qui comprend l'application de traitements réalisés avec les mains et (ou) assistés mécaniquement, y compris la manipulation, la mobilisation et la traction. Thérapie par ondes de choc Modalité physique passive appliquée sur la peau, qui comprend des ondes acoustiques associées à une augmentation soudaine de la pression générées par des appareils électrohydrauliques, piézoélectriques et électromagnétiques afin d'envoyer des ondes sonores vers des régions de tissus mous. Thérapie par Thérapie des tissus mous visant à relaxer les muscles contractés et à améliorer relâchement myofacial la circulation sanguine et lymphatique dans les tissus connexes. Elle prend la forme d'une pression lente et parfois profonde appliquée directement sur les tissus. Traction Application manuelle ou assistée mécaniquement d'une force de distension intermittente ou continue. Traction manuelle ou assistée mécaniquement Application manuelle ou assistée mécaniquement d'une force de distension intermittente ou continue. Traitement au laser à faible intensité Application d'un faisceau lumineux cohérent (laser) sur une région afin de soulager la douleur locale ou de favoriser la guérison locale. FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 330 GLOSSAIRE Traitement par stimulation des points de déclenchement Forme de massage clinique en vertu duquel on applique une pression et (ou) on effectue un massage longitudinal sur un point de déclenchement d'un muscle. Traumatisme cérébral léger Blessure aiguë au cerveau résultant d'une énergie mécanique dirigée sur la tête à partir de forces physiques externes*. *CANCELLIERE, C., J. D. Cassidy, P. Côté et coll. « Protocol for a systematic review of prognosis after mild traumatic brain injury: an update of the WHO Collaborating Centre Task Force findings », Syst. Rev. (2012), pp. 1 à 17. Troubles des membres Comprend les entorses et les foulures de stade I et II de la hanche, de la cuisse, du genou, de la jambe, de la cheville et du pied. inférieurs Troubles des membres Entorses et foulures de stade I et II de l'épaule, du bras, du coude, de l'avantsupérieurs bras, du poignet et de la main, ainsi que syndromes de compression des nerfs, tels que le syndrome du canal carpien. Aussi appelés « troubles crânio-mandibulaires », ils comprennent un groupe Troubles temporomandibulaires de pathologies ayant une incidence sur les muscles masticateurs, l'articulation temporomandibulaire (ATM) et les structures voisines, et comprennent les foulures et les entorses (Association dentaire canadienne, http://www.cdaadc.ca/fr/oral_health/complications/temporomandibular_disorder/, mai 2013). Ultrason L'ultrason est une onde de pression sonore oscillante touchant les structures sous-cutanées. Yoga Ancienne pratique indienne comprenant des exercices posturaux, le contrôle de la respiration et de la méditation. http://oxfordmedicine.com/view/10.1093/med/9780199206773.001.0001/ med-9780199206773-chapter-3#med-9780199206773-div1-47 Yoga Iyengar Série de postures de yoga classiques adaptées par des modifications ou réalisées à l'aide d'appuis, destinées aux personnes ayant des problèmes de santé particuliers. FACILITER LE RÉTABLISSEMENT À LA SUITE DE BLESSURES COURANTES RÉSULTANT D'UN ACCIDENT DE LA ROUTE : PRIORITÉ À LA PERSONNE BLESSÉE | 331