IC - Saint Jean les Deux Jumeaux

Transcription

IC - Saint Jean les Deux Jumeaux
Le fief de l a Noue
hussarde, la belle Gabrielle d'Estrées dans cette
pièce, d'où le nom de « chambre Henri IV » attribué
à celle-ci.
Le décor peint, vraisemblablement du XVIIIème
siècle, représente en son centre une scène
mythologique. Les armes de la famille Marquelet de
La Noue sont également visibles à une extrémité du
plafond.
Le château de la Noue au début du XXème siècle
Le nom de « la Noue » est une preuve de plus
que les racines gauloises de notre village résistent
encore et toujours à l’envahisseur. Mais là encore ce
n’est pas le seul lieu de ce nom en France et en
Navarre.
« Noue »vient du gaulois « Anam » ou
« Onno », latinisé en Nauda ; c’est
à l’origine
l’ancien lit d’un cours d’eau dans lequel celle-ci a
tendance à revenir en cas de débordement. Et
(par analogie) une terre grasse et humide, une sorte
de pré servant à la pâture des bestiaux. Rien
d’étonnant à cela quand on sait que le nom de la
terre qui s’étend de la Noue à Montceaux est « le
grand étang de Rouette ». Celui-ci fut asséché entre
le XVIIème et le XIXème siècle pour être mis en culture.
Le fief de La Noue était l’apanage des
Marquelet. L’histoire a retenu les noms de Florent
Marquelet , seigneur de la Noue et de la Mothe du
Mée (Nom d'un étang asséché – était-ce une manie
chez lui ? - et d'une vallée, affluent de l'Aigre sur les
communes du Mée et de la Ferté-Villeneuil en Eure
et Loir), écuyer conseiller du Roi, président et
lieutenant particulier au bailliage et siège présidial de
Meaux et de son frère Jean-François, seigneur de
Rutel, écuyer, conseiller du Roi, lieutenant en
l'élection, commissaire aux revues et au logement des
troupes de la ville de Meaux.
Cette famille possédait un hôtel particulier du
XVIème siècle remanié au XVIIème et XVIIIème où a
résidé à partir de 1660 Florent II Marquelet, sieur de
la Noue. Cet Hôtel existe toujours 6, rue des vieux
moulins à Meaux.
L'hôtel Marquelet de La Noue comprend dans sa
partie méridionale un corps de logis du XVIème siècle,
à pignon sur rue. Au premier étage de celui-ci se
trouve une pièce décorée de boiseries dont le plafond
à l'italienne est peint. La légende meldoise dit que le
roi Henri IV, dont la réputation de coureur de jupons
n’est plus à faire, retrouvait, à la dérobée et à la
Le plafond de la chambre HenriIV
La famille Marquelet de la Noue s’éteignit
lorsque la dernière descendante Marie Louise Claire
MARQUELET de LA NOUE épousa au milieu du
XIXème siècle François de PINTEVILLE de
CERNON d’une famille de Châlons en champagne.
Ces deux familles marquèrent la ville de Meaux,
puisqu’outre l’Hôtel et l’espace Marquelet de la
Noue, on y trouve le cours de Pinteville.
La Noue passa ensuite entre les mains de Paul
Victor Tripier, préfet de l’Oise et du Gers à la fin du
XIXème siècle, et accessoirement fermier de
Montretout pour aboutir enfin dans celles de
l’actuelle famille propriétaire.
Le château de la Noue (XVIème siècle mais
remanié jusqu’au XIXème) fut démoli dans les années
soixante à la suite d’un regrettable différend fiscal.
Seule la ferme a subsisté. Il reste également le
tronçon de la route des palais qui jadis reliait le
château de Montceaux à celui de Montebise
(Pierrelevée) en passant par celui de la Noue, d’où le
nom. Le tronçon La Noue-Montebise est désormais
coupé par l’autoroute A4.
Ainsi passent et disparaissent les choses. Elles
laissent derrière elles d’amers regrets. Et notre
patrimoine est à jamais orphelin de ce que nos pères
avaient mis des générations à édifier et que nous
n’avons pas su préserver.
Puisse la leçon être entendue et les erreurs du
passé non renouvelées !
Jean-Claude CHAUFFOURIER (mars 2009)