Diversité des portraits au XIX siècle - Musées en Franche
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Diversité des portraits au XIX siècle - Musées en Franche
Diversité des portraits au XIXe siècle Les mouvements artistiques qui jalonnent le siècle, tels le Néoclassicisme, le Romantisme, l'Ingrisme, le Réalisme et l'Impressionnisme sont représentés dans cette exposition. De même reconnaît-on dans la mise en scène des modèles certaines tendances dans l’air du temps : la sobriété du portrait révolutionnaire centré sur la personnalité de l'individu et dépourvu d'anecdote de Jean-Louis La Neuville, le souci d'historicisme qui apparaît dans L'Infante de Charles-Louis Muller, l’influence de la photographie que l'on devine chez Jean-Léon Gérôme, la confusion entre portrait et scène de genre perceptible dans les vues d'ateliers d'Honoré Chapuis et d'Eugène Déveria. Tantôt en pied, en buste, à mi-corps, sur des toiles de plus ou moins grand format, portraits intimes et portraits d'apparat sont ici présentés avec la même importance. Il est plaisant également d’observer les modes vestimentaires. Les hommes sont presque toujours vêtus avec l'habit noir incontournable du siècle. Quant aux femmes, de la simplicité des robes de style Empire dans le tableau de Jean-Pierre Granger aux corsets fin de siècle que l'on aperçoit dans le Portrait de femme de Gervex, en passant par l'influence de l'Angleterre dans le très romantique Portrait de Marie Nodier de Jean Gigoux, leurs toilettes, toujours somptueuses, évoluent considérablement. Il en est de même des images non parisiennes, les Arlésiennes d'Henri Revoil et de Dagnan-Bouveret que séparent plus de soixante-dix ans n'ont en effet guère de points communs. Enfin, les accessoires tels que les bijoux, les gants, les meubles en arrière plan sont autant de signes de richesse et de modernité qui traduisent l'évolution du goût. Outre la volonté d'évoquer l'histoire très riche du portrait au XIXe siècle, il s'agit ici de mettre en lumière des oeuvres peu connues, celles du musée de Pontarlier bien sûr, mais aussi les portraits de Truchi de Varennes ou de Granger par exemple, dont c'est la première exposition. Cet aperçu, fort éclectique dans les noms des peintres - des plus réputés comme le Baron Gros aux plus méconnus comme Marie Le Fuster - dans les styles, les tailles, les modèles, les mises en scènes, présente une haute qualité artistique et témoigne de la maîtrise dans l'art du portrait à laquelle étaient parvenus des peintres aujourd'hui tombés dans l'oubli, et qui méritent d'être réévalués. 1/26 Jeux de détails Afin d’aiguiser le sens de l’observation, 7 jeux de détails sont proposés à l’accueil aux élèves autour des thèmes suivants : Portraits féminins -coiffures et chapeaux -décolletés et étoffes sur les épaules -les regards -les mains Portraits masculins -les moustaches -les regards -les mains -les détails de décors Détails d’encadrement Retrouver pour une œuvre deux détails de son encadrement. Ces jeux sont rapides, ils permettent d’organiser la classe en petits groupes afin que chacun découvre à son rythme l’ensemble de l’exposition. Chaque thème est accompagné d’une fiche de correction pour l’enseignant. Musée de Pontarlier / Service éducatif / mai 2009 2/26 Associer deux oeuvres Pour chaque œuvre proposée, associe une œuvre de ton choix. Justifie ton choix . ………………………………………… ……………………………………. ………………………………………… ……………………………………. ………………………………………… ……………………………………. ………………………………………… ……………………………………. Musée de Pontarlier / Service éducatif / mai 2009 3/26 Portraits du XIXème / Questionnaire pour les élèves Observe attentivement une première fois l’ensemble des portraits avant de répondre aux questions. 1 / -Combien y a t-il de portraits d’homme ? ………… de femme ? …………. 2 / -Combien y a t-il de portrait de profil ? en pied ? ……….. ……….. 3 / - Quel est l’intrus (plusieurs possibilités que l’élève doit justifier) dans les portraits de femme ? ………………………………………………………………… dans les portraits d’homme ? ………………………………………………………………… 4 / - Combien de personnage sont assis ? ………… 5 / - Quels personnages sont dehors ? ……………………………………………………………………. ………………………………………………………………………………………………………………… …………….. 6 / - Combien de personnages tiennent un objet ? …………….. Note le numéro des oeuvres : ………………………………………………………………………………….. ………………………………………………………………………………………………………………… …………….. 7 / - Quel est le point commun entre les œuvres de E. Damery (n° 13) et A. Cabanel (n° 19) ? ………………………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………… A propos de ces 2 œuvres, note les différences : ………………………………………………………………………………………………………………… ………………… Repère un détail qui peut donner un renseignement sur la vie du personnage : ………………………………………………………………………………………………………………… …….. 8 / - Quel est le nom et la profession de la femme en vert ? ………………………………………………………………………………………………………………… ….. 9 / -Cherche Gustave Courbet. Qui l’a peint ? ……………………….. Comment nomme t-on ce type d’œuvre ? ……………………………………. 10 / Qui se cache derrière Gustave Courtois ? ……………………………………………….. 11 /- De quel siècle datent tous ces portraits ? ……………………. 12 / - Quel est le niveau de richesse de Madame Chartran et de l’homme assis dans le fauteuil rouge ? ……………………………………………………………………………………………….. Comment imaginez-vous leur habitation ? ………………………………………………………………….. Pourquoi pouvons nous penser qu’ils ont pu passer commande à l’artiste ? ………………………………………………………………………………………………………………… ………. 13 / - Quel personnage aurais-tu aimé rencontrer ? Pourquoi ? ………………………………………………………………………………………………………………… 4/26 ……………….. 14 / - Quel personnage féminin te semble le plus triste ? Justifie ta réponse. ………………………………………………………………………………………………………………… ………………….. 15 / quel est le point commun entre les portraits de : S.M Cornu (n°6 ), G. Courbet (°11), J.J Perraud (n° 13), G. Courtois (21) ? …………………………………………………………………………………… 16 / Tableau n°2 : combien de pièces de tissu forme le vêtement de Marie Thérèse Bourgoin ? ………………… Musée de Pontarlier / Service éducatif / mai 2009 5/26 Portraits du XIXème / Questionnaire pour les élèves Observe attentivement une première fois l’ensemble des portraits avant de répondre aux questions. 1 / -Combien y a t-il de portraits d’homme ? 16 de femme ? 16 2 / -Combien y a t-il de portrait de profil ? en pied ? 4 5 3 / - Quel est l’intrus (plusieurs possibilités que l’élève doit justifier) dans les portraits de femme ? ………………………………………………………………… dans les portraits d’homme ? ………………………………………………………………… 4 / - Combien de personnage sont assis ? 9 ou 10 5 / - Quels personnages sont dehors ? 2 6 / - Combien de personnages tiennent un objet ? 8 Note le numéro des oeuvres : n° 4 / n° 10 / n° 13 / n° 16 / n° 18 / n° 22 / n° 29 / n° 32 7 / - Quel est le point commun entre les œuvres de E. Damery (n° 13) et A. Cabanel (n° 19) ? Il s’agit du sculpteur Perraud pour les 2 tableaux A propos de ces 2 œuvres, note les différences : âges différents / vêtements différents / postures Repère un détail qui peut donner un renseignement sur la vie du personnage : Légion d’honneur 8 / - Quel est le nom et la profession de la femme en vert ? Marie-Thérèse Bourgoin / comédienne 9 / -Cherche Gustave Courbet. Qui l’a peint ? lui-même Comment nomme t-on ce type d’œuvre ? un autoportrait 10 / Qui se cache derrière Gustave Courtois ? Un portrait de femme, celle de l’artiste, madame Dagnan-Bouveret 11 /- De quel siècle datent tous ces portraits ? XIX° 12 / - Quel est le niveau de richesse de Madame Chartran et de l’homme assis dans le fauteuil rouge ? Ils sont très aisés Comment imaginez-vous leur habitation ? luxueuse / mobilier de qualité Pourquoi pouvons nous penser qu’ils ont pu passer commande à l’artiste ? Ils ont les moyens de payer / garder une trace de leur vie / enrichir la galerie de portrait de la famille 13 / - Quel personnage aurais-tu aimé rencontrer ? Pourquoi ? ………………………………………………………………………………………………………………… ……………….. 14 / - Quel personnage féminin te semble le plus triste ? Justifie ta réponse. ………………………………………………………………………………………………………………… ………………….. 15 / quel est le point commun entre les portraits de : S.M Cornu (n°6 ), G. Courbet (°11), J.J Perraud (n° 13), G. Courtois (21) ? ce sont tous des artistes 16 / Tableau n°2 : combien de pièces de tissu forme le vêtement de Marie Thérèse Bourgoin ? 2 Musée de Pontarlier / Service éducatif / mai 2009 6/26 L’œuvre N ° 1 Le Conventionnel Michaud (1792)/ La Neuville Jean-Louis Que savons-nous du modèle ? Il s’agit de Jean-Baptiste Michaud, dit « Le Conventionnel Michaud » (1759-1819). Jean Baptiste est issu d’une vieille famille de Pontarlier impliquée dans la vie locale (le père de Michaud est maire de la ville de 1756 à 1764). Après des études au lycée de Pontarlier, puis de droit à Besançon, il entre au Parlement comme avocat en 1777, âgé seulement de 18 ans. Probablement influencé par son père, il accepte avec ardeur les idées de la Révolution et devient un des administrateurs du département du Doubs en 1790. Elu député à l’assemblée législative en 1791, il est réélu l’année suivante à la Convention où il rejoint les rangs des Montagnards auprès desquels il vote la mort de Louis XVI. A l’issue de la terreur et malgré ses liens avec Robespierre, il poursuit sa carrière politique au niveau national puis il devient président du Tribunal criminel du Doubs en 1798 jusqu’au coup d’Etat de Bonaparte en 1799. Fidèle à son idéal républicain, il refuse toute fonction politique et se retire à Pontarlier dans sa famille. Il se consacre alors aux livres et réalise le classement et l’inventaire des ouvrages de la bibliothèque de la ville. A la chute de l’Empire en 1815, il doit s’exiler en Suisse (à Monthey) où il meurt en 1819. Le portrait Ce portrait est réalisé en 1792. S’agit-il d’une commande de Michaud à l’artiste ? Nous ne disposons pas d’information à ce sujet. Pas de date non plus concernant le don du tableau à la municipalité de Pontarlier. Ce tableau est oublié dans les combles de la mairie durant de nombreuses années. Le parcours de révolutionnaire de Michaud a été volontairement passé sous silence pendant le XIX° et il fallu attendre 1881 pour que ce portrait soit accroché dans la salle de la municipalité avant d’intégrer le Musée en 1977. La signature du tableau : il est signé « La Neuville / élève de David /1792 ». Pourquoi l’artiste a t-il mentionné le nom de son maitre ? C’est une pratique inhabituelle. Il s’agit probablement pour l’artiste de donner au tableau plus de valeur, à une période où le peintre David est un artiste d’une très grande renommée. 7/26 Ici pas de décor, ce portrait est d’une grande sobriété représentant un jeune homme (33 ans) au moment le plus important de sa carrière. Le costume est minimal : veste et jabot blanc, gilet jaune. Le seul attribut que porte Jean Baptiste est la perruque, peut-être pour souligner son adhésion aux idées de Robespierre qui portait la même. Dionys Ordinaire (député) déclarait à propos de ce portrait : « la figure est belle, les traits nobles avec je ne sais quelle grâce et quelle douceur juvéniles. La bonté perce sous la raideur un peu apprêtée de la coiffure et du costume ; on se sent en présence d’un homme de bien ». Cette œuvre est à rattacher à une série de portraits de conventionnels réalisée entre 1791 et 1793 : tous dégagent cette même sérénité et sobriété. Musée de Pontarlier / Service éducatif / mai 2009 8/26 Le peintre La Neuville Jean Louis (Paris 1748-1826) La Neuville est un artiste à la carrière tardive ; il a 43 lorsqu’il devient l’élève du peintre David en 1781. Il se révèle au moment de la révolution française lorsqu’en 1791 un décret de l’Assemblée nationale permet à tous les artistes d’exposer au Salon, jusque-là réservé uniquement aux membres de l’académie royale de peinture et de sculpture. Il s ‘engage dans une série de portraits de Conventionnels (députés) à une période où les portraits constituent plus du quart des œuvres exposées dans les Salons entre 1789 et 1799. Il devient un des portraitistes les plus importants de la période. Après la Révolution, il poursuit ses portraits avec des commandes de particuliers ou de l’Etat. Les techniques utilisées par La Neuville sont très proches de celle de David et leurs œuvres ont parfois été confondues. Musée de Pontarlier / Service éducatif / mai 2009 9/26 N° 1 La Neuville Jean Louis / Le Conventionnel Michaud (1792) 1 / Le peintre • De quel grand peintre La Neuville est-il l’élève ? ……………………………. • Pourquoi peut-on dire qu’il commence sa carrière tardivement ? ………………………………………………………………………………………………………… …………………….. • Pourquoi la date de 1791 est-elle importante pour les artistes ? ………………………………………………………………………………………………………… ……………………….. • Dans quel type de portrait La Neuville se spécialise t-il ? …………………………………… 2 / Le portrait • Qui représente t-il ? ……………………………………………………………………….. • Quand ce tableau a t-il été redécouvert ? 1792 / 1881 / 1977 • Dans la signature, quel nom accompagne celui de l’artiste ? ……………………………… • Explique pourquoi l’artiste a ajouté un autre nom à sa signature : ………………………………………………………………………………………………………… ……………… • Quel attribut rappelant Robespierre porte Jean Baptiste Michaud ? …………………………… • Quelle impression dégage le personnage ? ………………………………………………………………………………………………………… … 3/ Le modèle • A 18 ans Jean Baptiste Michaud : (entoure la bonne réponse) -devient avocat - fait des études de droit -s’engage dans la révolution • Qui l’influence dans son engagement dans la Révolution française ? (entoure la bonne réponse) Robespierre / Bonaparte / son père • Quand est-il élu député ? ………………. • Avec quel groupe de révolutionnaire vote t-il la mort de Louis XVI ? (entoure la bonne réponse) a – les paysans b – les montagnards c- les Bonapartistes • En 1799 : - il s’exile en Suisse - il cesse toute fonction politique pour rejoindre sa famille à Pontarlier - il devient président du Tribunal criminel du Doubs Musée de Pontarlier / Service éducatif / mai 2009 10/26 N° 1 La Neuville Jean Louis / Le Conventionnel Michaud (1792) 1 / Le peintre • De quel grand peintre La Neuville est-il l’élève ? C’est un élève de David • Pourquoi peut-on dire qu’il commence sa carrière tardivement ? Il entre dans l’atelier de David à l’âge de 43 ans • Pourquoi la date de 1791 est-elle importante pour les artistes ? A la Révolution française, tous les artistes peuvent désormais exposer au Salon, qui jusque là était réservé aux seuls membres de l’Académie de peinture et sculpture • Dans quel type de portrait La Neuville se spécialise t-il ? une série de portraits de des députés à la Convention. 2 / Le portrait • Qui représente t-il ? Jean Baptiste Michaud • Quand ce tableau a t-il été redécouvert ? 1792 / 1881 / 1977 • Dans la signature, quel nom accompagne celui de l’artiste ? « la mention élève de David » • Explique pourquoi l’artiste a ajouté un autre nom à sa signature : La signature de David apportera probablement de la valeur à son œuvre. • Quel attribut rappelant Robespierre porte Jean Baptiste Michaud ? La perruque • Quelle impression dégage le personnage ? sobriété / noblesse / grâce et douceur juvéniles / bonté / homme de bien 3/ Le modèle • A 18 ans Jean Baptiste Michaud : (entoure la bonne réponse) -devient avocat - fait des études de droit -s’engage dans la révolution • Qui l’influence dans son engagement dans la Révolution française ? (entoure la bonne réponse) Robespierre / Bonaparte / son père • Quand est-il élu député ? 1791 • Avec quel groupe de révolutionnaire vote t-il la mort de Louis XVI ? (entoure la bonne réponse) a – les paysans b – les montagnards c- les Bonapartistes • En 1799 : - il s’exile en Suisse - il cesse toute fonction politique pour rejoindre sa famille à Pontarlier - il devient président du Tribunal criminel du Doubs Musée de Pontarlier / Service éducatif / mai 2009 11/26 L’œuvre N° 11 L’Autoportrait ou l’homme au chien (1842) / Gustave Courbet La présence du chien permet de dater le tableau en 1842, année où il annonce à ses parents l’acquisition de l’animal. Courbet est alors au début de sa carrière d’artiste et cette œuvre s’inscrit dans une longue série de portraits où Courbet se met en scène. C’est, semble t-il, à l’âge de 14 ans que Courbet peint son premier autoportrait et l’on peut s’interroger sur les raisons qui ont poussé l’artiste à se représenter si souvent. Voici comment le critique Philippe Burty décrivait l’artiste : « Il était mince, grand, souple, portant de long cheveux noirs (…) Ses longs yeux langoureux, son nez droit (…) ses joues lisses lui donnaient la plus étroite ressemblance avec ces rois assyriens ». Le décor est neutre et la main qui semble avoir tenu un pinceau reste vide. Le costume est sobre et ne permet pas de situer le personnage socialement. Le chien est le seul élément qui vient « perturber » le tableau. Cet autoportrait est une œuvre majeure dans les collections du Musée de Pontarlier, tant par la notoriété du peintre comtois que par la qualité et la date du tableau. L’achat de cette œuvre en 1938 par la ville de Pontarlier pour son musée, encore à l’état de projet, est due à l’intervention du peintre Robert Fernier qui négocia le tableau pour la somme de 7000 anciens francs auprès d’une galerie parisienne. Musée de Pontarlier / Service éducatif / mai 2009 12/26 Le peintre Courbet Gustave (1819-1877) Courbet est né en 1819 dans une famille paysanne aisée d’Ornans. A vingt ans, il part à Paris avec la ferme intention de devenir peintre. Dans la capitale, il s’inspire des grands maîtres du Louvre : Rembrandt, Rubens, Caravage, Titien, Géricault, Delacroix… Il expose pour la première fois au Salon avec l’Autoportrait au chien noir en 1844 (aujourd’hui exposé au musée du Petit Palais à Paris). Les œuvres qui suivirent comme Un enterrement à Ornans ou l’Atelier du peintre lui valurent le surnom de peintre réaliste. Il bouscule les conventions (habitudes) en peignant sur de grandes toiles un monde familier, celui des gens du peuple. Jusqu’alors les œuvres de grandes tailles étaient réservées à des scènes bibliques, historiques ou mythologiques. Agitateur par nature, Courbet provoque le scandale, par exemple avec le Retour de la Conférence, œuvre refusée au Salon pour outrage à la morale religieuse. Courbet voyage beaucoup mais il garde un attachement profond pour la Franche Comté et en particulier la vallée de la Loue qui sert de décor à de nombreux tableaux. Ardent socialiste et ami du philosophe Proudhon, Courbet affirme son opposition au Second Empire. En 1871, il participe à la Commune ; accusé d’être à l’origine de la démolition de la Colonne Vendôme (symbole de l’Empire). Condamné à rembourser les frais, il perd une partie de sa fortune et s’exile en Suisse où il termine sa vie en 1877. Musée de Pontarlier / Service éducatif / mai 2009 13/26 N° 11 Courbet Gustave / Petit portrait de l’artiste au chien noir (1842) 1 / Le peintre • Où peut-on voir l’autoportrait au chien noir (1844) ? Quel est le point commun avec le tableau exposé ici ? • Parmi les termes suivants, entoure celui qui caractérise le mieux la peinture de Courbet : Historique / Humoristique / Réaliste / socialiste • Comment dans sa peinture Courbet bouscule t-il les habitudes ? Entoure les deux bonnes réponses il représente des scènes bibliques il peint les gens du peuple il part habiter en Suisse Il provoque la religion et la morale il peint des scènes historiques il perd une partie de sa fortune • Cherche un événement dans sa vie qui montre qu’il s’est engagé politiquement. 2 / L’autoportrait • Quand cette œuvre a t-elle été réalisée ? Quand a t-elle été acquise par la ville de Pontarlier ? • Quel artiste comtois en a permis l’acquisition ? • Dessine dans le cadre ci-dessous les 3 parties qui te semblent les plus importantes dans ce tableau. • D’après toi, pourquoi le décor est-il neutre ? • Sachant qu’il s’agit d’un autoportrait, te semble t-il logique que l’artiste soit de face ? Justifie ta réponse. • Qu’apprend-on sur Courbet avec cet autoportrait ? • Qu’a t-il pu tenir dans sa main ? • La description de Philippe Burty te semble t-elle fidèle à l’autoportrait ? Musée de Pontarlier / Service éducatif / mai 2009 14/26 N° 11 Courbet Gustave / Petit portrait de l’artiste au chien noir (1842) 1 / Le peintre • Où peut-on voir l’autoportrait au chien noir (1844) ? Quel est le point commun avec le tableau exposé ici ? Autoportrait au chien noir exposé au Petit Palais / 1er autoportrait exposé / Les représentations de Courbet avec un chien sont nombreuses. • Parmi les termes suivants, entoure celui qui caractérise le mieux la peinture de Courbet : Historique / Humoristique / Réaliste / socialiste • Comment dans sa peinture Courbet bouscule t-il les habitudes ? Entoure les deux bonnes réponses il représente des scènes bibliques il part habiter en Suisse il peint les gens du peuple Il provoque la religion et la morale il peint des scènes historiques il perd une partie de sa fortune • Cherche un événement dans sa vie qui montre qu’il s’est engagé politiquement. Il participe à la commune / ami de Proudhon 2 / L’autoportrait • Quand cette œuvre a t-elle été réalisée ? Quand a t-elle été acquise par la ville de Pontarlier ? 1842 / 1938 • Quel artiste comtois en a permis l’acquisition ? Le peintre Robert Fernier • Dessine dans le cadre ci-dessous les 3 parties qui te semblent les plus importantes dans ce tableau. La tête La main Le chien • D’après toi, pourquoi le décor est-il neutre ? Mise en valeur de l’artiste / seule compte l’intensité du regard • Sachant qu’il s’agit d’un autoportrait, te semble t-il logique que l’artiste soit de face ? Justifie ta réponse. L’artiste s’est peint en se regardant dans un miroir / nous sommes le miroir • Qu’apprend-on sur Courbet avec cet autoportrait ? son âge / son caractère / ses traits physiques • Qu’a t-il pu tenir dans sa main ? peut-être le pinceau ? • La description de Philippe Burty te semble t-elle fidèle à l’autoportrait ? description fidèle à mettre en parallèle de cette œuvre. Musée de Pontarlier / Service éducatif / mai 2009 15/26 L’œuvre N° 12 Portrait d’homme (1842) / Auguste Couder Que savons-nous du modèle ? L’identité de l’homme n’est malheureusement pas connue. Sa tenue vestimentaire et les accessoires (canne et gants), le fauteuil recouvert de velours et décoré de motifs capitonnés témoignent de son appartenance à la classe aisée sous la Monarchie de Juillet. Son aspect austère, son expression grave et sérieuse laisse imaginer qu’il s’agit d’un personnage occupant une place importante dans la société du XIX° siècle. Il s’agit ici d’un portrait mondain du milieu du XIX° siècle, résultat d’une commande privée destinée à la collection familiale du modèle. Que nous apprend le fauteuil ? Ce n’est qu’à partir de 1838 que ce type de siège commença à être fabriqué. L’idée de le faire paraitre dans ce tableau témoigne de l’aisance matérielle du modèle qui peut investir dans le mobilier le plus récent. Ce fauteuil montre aussi un souci de modernité, de suivre les tendances de la mode de l’époque. Et au dos du tableau ? Une inscription originale figure au dos du tableau. Elle indique que le peintre a utilisé une toile dite « anhygrométrique », inventée par Pierre Vallé, marchand de couleurs fines et de toiles, demeurant à Paris, rue de l’Arbres Sec. Couder a d’ailleurs rendu compte à l’Académie des beaux-arts des avantages de ce nouveau procédé, en particulier la résistance à l’humidité et la meilleure accroche des enduits. Ce nouveau procédé valu à Vallé une médaille d’argent décernée par la Société d’encouragement pour l’industrie nationale. On peut se demander si ‘emploi d’une toile récemment inventée n’était pas perçu par 16/26 le modèle lui-même comme une preuve supplémentaire de sa modernité et de son ouverture aux nouvelles découvertes de la période. Musée de Pontarlier / service éducatif / mai 2009 17/26 Le peintre Couder Louis Charles Auguste (Paris, 1er avril, Paris, 21 juillet 1873) Artiste aujourd’hui méconnu, Couder était un peintre d’une grande notoriété au XIX° siècle. Son style est marqué par celui du peintre David, son maître de 1810 à 1814. Couder était initialement destiné à suivre une carrière administrative, voire même militaire. Il abandonne rapidement le lycée lorsqu’il se découvrit un véritable penchant pour l’art et s’inscrit à l’école des beaux-arts en 1806. Son inclinaison pour le dessin est d’autant plus aisée à comprendre si l’on sait que son père et son frère étaient dessinateurs pour l’industrie. La carrière de Couder débute véritablement en 1817 avec son « Lévite d’Ephraïm », œuvre acquise par l’Etat et placée au Musée du Luxembourg. L’artiste est présenté comme un jeune espoir de l’Ecole française et les commandes affluent. Les œuvres qui suivirent déçoivent le public et l’artiste part pour Munich où il découvre la technique de la fresque. A son retour en France en 1830, il décore certaines églises parisiennes et travaille en parallèle à la réalisation d’une trentaine d’œuvres destinés au Musée historique de Versailles : portraits historiques, tableaux de batailles et la Révolution de 1789. Jusqu’en 1848 son travail se partage entre la peinture religieuse monumentale et la peinture historique. C’est d’ailleurs avec la bataille de Lawfeld (exposée au Salon de 1836) qu’il parvient à reconquérir l’estime du public et des critiques d’art. Après 1848, Couder n’expose plus : le Serment du jeu de Paume fut son dernier tableau présenté au public. Sous le Second Empire, Couder peint des tableaux au format plus restreint (souvent des réductions de ces œuvres antérieures), ainsi que des portraits de particuliers. Que reste t-il aujourd’hui de l’œuvre de Couder ? Plusieurs de ces œuvres figurent dans les collections publiques mais sont malheureusement inaccessibles dans les réserves. Une partie de sa production a disparu et il faut l’occasion d’une exposition ou d’une vente pour voir réapparaitre un tableau. Musée de Pontarlier / Service éducatif / mai 2009 18/26 N° 12 Couder Louis Charles Auguste / Portrait d’homme (1842) 1 / Le peintre Relève une expression qui montre que ce peintre était connu au XIX° siècle : ………………………………………………………………………………………………………………… ………………… Qui dans sa famille est intéressé par le dessin ? ………………………………………………………………………………………………………………… ………………… Couder s’inscrit aux beaux-Arts à : Sa carrière démarre en : 1806 16 ans / / 1817 20 ans / / 26 ans 1830 Quelle technique découvre t-il à Munich ? ………………………………………………………………………………………………………………… ………………….. Quels sont les sujets des tableaux destinés au Musée historique de Versailles ? ? (entoure les bonnes réponses Scènes de chasse / batailles / Révolution de 1789 / paysages champêtres / portraits historiques Aujourd’hui, que sont devenus les tableaux de Couder ? ………………………………………………………………………………………………………………… ………………………… 2 / L’œuvre Quelles sont les dimensions de la toile ? ………………………………………………………………………….. Qui est le modèle ? ……………………………………………….. Quels accessoires témoignent de son appartenance à la classe aisée ? ………………………………………………………………………………………………………………… …………………………. En 1838, pourquoi le fauteuil sur lequel il est assis est moderne ? ………………………………………………………………………………………………………………… ………………………….. Ce fauteuil donne t-il une indication sur le niveau de richesse de cet homme ? Justifie ta réponse. ………………………………………………………………………………………………………………… …………………………… Quels sont les avantages d’une toile « anhygrométrique » ? ………………………………………………………………………………………………………………… …………………………… Qui a inventé la toile « anhygrométrique » ? …………………………………………………………………. Quel est le point commun entre le fauteuil et la toile utilisée pour peindre ce portrait ? (entoure la bonne réponse) a-le fauteuil est sur la toile 19/26 b-c’est le même tissu c-en 1842, ce sont des objets récemment inventés A quelle catégorie de portrait appartient celui-ci ? (entoure la bonne réponse) a-portrait d’homme b-portrait mondain (de la haute société) c-portrait historique Ce portrait était-il destiné à être exposé dans un musée ? ………………………………………………………………………………………………………………… …………………………… Musée de Pontarlier / Service éducatif / mai 2009 20/26 N° 12 Correction pour l’enseignant Couder Louis Charles Auguste / Portrait d’homme (1842) 1 / Le peintre Relève une expression qui montre que ce peintre était connu au XIX° siècle : Couder était un peintre d’une grande notoriété Qui dans sa famille est intéressé par le dessin ? Son père et son frère son des dessinateurs pour l’industrie Couder s’inscrit aux beaux-Arts à : Sa carrière démarre en : 16 ans 1806 / / 1817 20 ans / / 26 ans 1830 Quelle technique découvre t-il à Munich ? Il découvre la technique de la fresque Quels sont les sujets des tableaux destinés au Musée historique de Versailles ? (entoure les bonnes réponses Scènes de chasse / batailles / Révolution de 1789 / paysages champêtres / portraits historiques Aujourd’hui, que sont devenus les tableaux de Couder ? Tableaux inaccessibles dans les réserves / une partie de sa production a disparu 2 / L’œuvre Quelles sont les dimensions de la toile ? ………………………………………………………………………….. Qui est le modèle ? identité inconnue Quels accessoires témoignent de son appartenance à la classe aisée ? Canne et gants En 1838, pourquoi le fauteuil sur lequel il est assis est moderne ? 1938 est la date de la fabrication de ce type de siège Ce fauteuil donne t-il une indication sur le niveau de richesse de cet homme ? Justifie ta réponse. C’est un homme aisé qui peut investir dans du mobilier récent Quels sont les avantages d’une toile « anhygrométrique » ? C’est une toile qui permet de résister à l’humidité + une meilleure accroche des enduits Qui a inventé la toile « anhygrométrique » ? Pierre Vallé Quel est le point commun entre le fauteuil et la toile utilisée pour peindre ce portrait ? (entoure la bonne réponse) a-le fauteuil est sur la toile b-c’est le même tissu c-en 1842, ce sont des objets récemment inventés A quelle catégorie de portrait appartient celui-ci ? (entoure la bonne réponse) a-portrait d’homme b-portrait mondain (de la haute société) Ce portrait était-il destiné à être exposé dans un musée ? Non, ce type de portrait est destiné à enrichir la collection familiale du modèle Musée de Pontarlier / Service éducatif / mai 2009 21/26 c-portrait historique N° 16 L’atelier de l’artiste, ou Dernière touche (1863) / Chapuis Honoré (Arlay dans le Jura, 1817 – Besançon, 1896) • Compte le nombre d’objets ayant un lien avec la sculpture ? ……….. • En dehors des pinceaux, compte le nombre d’objets en lien avec la peinture ? ………… • Que porte t-il aux pieds ? ……………………………………………………………………………………….. • Quelles sont les deux couleurs qui ressortent le plus ? Où les voit-on ? ………………………………………………………………………………………………………… ………………………… • Quel lien fais-tu entre la nappe, le chausson et le fauteuil ? ………………………………………………………………………………………………………… ………………………… • Quels sont les objets insolites dans l’atelier de ce peintre ? ………………………………………………………………………………………………………… ………………………… • Qu’est-ce qui est dans la boite ? ……………………………………………………………………………… • Que porte le crane ? ……………………………………………………………………………………………….. • D’après-toi, qu’est-ce qui est inscrit sur le carton à dessin ? ……………………………………….. • Qu’est-ce que le peintre regarde et qu’en pense t-il ? ………………………………………………………………………………………………………… ……………………… • Complète les grandes lignes directrices du tableau ? 22/26 N° 16 L’atelier de l’artiste, ou Dernière touche (1863) / Chapuis Honoré (Arlay dans le Jura, 1817 – Besançon, 1896) • Compte le nombre d’objets ayant un lien avec la sculpture ? 6 • En dehors des pinceaux, compte le nombre d’objets en lien avec la peinture ? 12 • Que porte t-il aux pieds ? Chaussons • Quelles sont les deux couleurs qui ressortent le plus ? Où les voit-on ? Le bleu : pantalon + nappe / le rouge : béret + ceinture + chaussons + fauteuil + livres • Quel lien fais-tu entre la nappe, le chausson et le fauteuil ? Tissu brodé + motifs floraux • Quels sont les objets insolites dans l’atelier de ce peintre ? armure + crane • Qu’est-ce qui est dans la boite ? tubes de peinture • Que porte le crane ? une couronne de lauriers • D’après-toi, qu’est-ce qui est inscrit sur le carton à dessin ? • Qu’est-ce que le peintre regarde et qu’en pense t-il ? le nom de l’artiste + date Il observe son travail et il a l’air satisfait • Complète les grandes lignes directrices du tableau ? 23/26 N° 2 - Portrait présumé de Marie-Thérèse Bourgoin / Anonyme (école de David) Vers 1805-1810 Collection particulière Marie-Thérèse Bourgoin, fut actrice à la comédie française de 1799 à 1829. Ses aventures galantes firent plus pour sa réputation que ses performances sur la scène. « Melle Bourgoin laissa surtout une réputation de femme aimable, spirituelle, originale. Ses bons mots faisaient le tour des boudoirs de Paris, et elle compta des têtes couronnées sur la liste de ses hauts et puissants adorateurs. » On recense une demi-douzaine de portraits de Melle Bourgoin exécutés autour de 1810. Toutefois, c’est vraisemblablement la gravure qui a permis de faire circuler et connaître l’image de la comédienne. Au début du XIX° siècle, les portraits d’acteurs ne sont encore pas réalisés par les artistes en vogue, les artistes privilégiant la lithographie et la miniature. Du point de vue du style, cette œuvre doit être attribuée à l’école de David. La mise compliquée du tissu enrubanné sur sa tête et contre sa poitrine témoigne d’une grande maitrise du dessin et de l’étude d’après nature. N° 6 - Portrait de l’artiste par lui-même (vers 1829) / Cornu Sébastien Melchior (Lyon, 1804 – Longpont / Essonne, 1870) Musée des Beaux-Arts et d’archéologie de Besançon. Cet autoportrait montre l’artiste âgé d’environ vingt-cinq ans, lors de ses années d’études à Rome. Il est très sobre, et seul le port de la toque suggère la figure de l’artiste. Son vêtement que l’on aperçoit, un damas de satin, paraît assez anachronique et peu être inspiré de la renaissance italienne. Vu en demi buste, les traits tirés, sans attribut, dans une harmonie de noir et de gris, Cornu donna une image sévère figée et intemporelle de sa personne. N° 13 - Portrait du sculpteur Perraud à trente ans / Damery Eugène (Paris, 1823 – Nice, 1853) Musée des Beaux-Arts de Lons-le Saunier Artiste très prometteur, Damery obtient le prix de Rome à vingt ans. Il eut laissé un souvenir plus présent s’il n’était décédé à l’âge de trente ans. Le modèle, Jean-Joseph Perraud est né dans le Jura, dans une famille très pauvre. Timide et solitaire, il manifeste très jeune une envie de peindre. Apprenti ébéniste chez un sculpteur doreur à salins, il développe un goût pour la sculpture qui le décide à partir à Lyon, à l’école de Beaux-Arts. Il vit dans des conditions difficiles et il faut le prix de Rome en 1847 pour enfin obtenir une certaine sécurité matérielle. C’est d’ailleurs à Rome que Perraud rencontre Damery avec lequel il tisse une réelle amitié. Agé de trente ans sur ce portrait, Jean-Joseph Perraud ne montre guère de signe de confiance en soi ou en l’avenir. Ses épaules rentrées, son buste affaissé, sa tête penchée et son regard triste sont autant de signes des épreuves traversées et de la timidité de l’homme. Car c’est bien l’homme et non le sculpteur que Damery réussit à fixer dans ce petit portrait expressif. 24/26 N° 14 - Portrait de madame Pepin Lehalleur / Pichon Pierre-Auguste (1805, Sorèze – 1900, Paris) Collection particulière L’austérité qui se dégage de ce portrait ne saurait s’expliquer par la seule appartenance du modèle à une bourgeoisie guindée : tout porte à croire qu’il s’agit d’un portrait posthume. Cette hypothèse trouve appui dans l’expression figée et frontale du modèle, ainsi que son regard vidée de toute expression. Le cadre est orné de l’inscription du nom du modèle ainsi que ses dates de naissance et de mort. 1859, année de l’exécution du portrait coïncide avec celle du décès de madame Pépin Lehalleur. Ce tableau fut probablement commandé pour perpétuer son souvenir, l’artiste travaillant peut-être d’après une photographie ou ayant vu le modèle sur son lit de mort. N° 15 - Portrait du Docteur Turk ( 1863) / Français François-Louis (Plombière / Vosges, 1814 – Paris, 1897) Musée Baron-Martin, Gray D’abord commis de librairie à Paris, François-Louis Français étudie le dessin avec Corot et Gigoux. Son œuvre ne comporte que peu de portraits, souvent destinés à des proches. Cet homme corpulent, le docteur Turk d’Arc-les-Gray, alors bien connu et apprécié sa région, est représenté à mi-corps, de trois quart. Probablement peu habitué à poser, il semble ne pas savoir où mettre ses mains et les tient assez maladroitement l’une dans l’autre. L’habit noir du modèle et le fond sombre du tableau sont égayés par les touches de dorés que constituent la chaine de sa montre, son alliance et les montures de ses petites lunettes. Il traduit avec soin toutes les marques du visage : plis de graisse, relief saillant des pommettes, creux du menton, froncement des sourcils. N° 18 - L’infante / Muller Charles Louis (Paris, 1815 - Paris, 1892) Musée de Pontarlier / don de R. Fernier en 1932 Le sujet est original pour une œuvre du XIX° siècle, rappelant dans sa composition les portraits d’infants espagnols du XVI° siècle. Le peintre a pu s’inspirer d’un portrait vu au Louvre. Observons les nombreux détails décoratifs de ce vêtement de velours, soie, dentelles, brodé d’or, orné de pierres précieuses, de perles et d’un camé. Les manches, par leur décor et volume, sont plus italiennes qu’espagnoles. Le siège au fond, de style hispano flamand rappelle le mobilier du XVII°. Plusieurs détails toutefois nous ramènent au XIX° siècle : le chapeau à plume et le col ouvert de la fillette Pour information, voici un exemple de portrait d’infant du XVI° siècle : La galerie espagnole de Louis-Philippe au Louvre / p69 Sanchez Coello Alonso Alqueria la Blanca Benifayo (Valence), 1531 – Madrid, 1588 Portrait de l’Infant Diego, fils de Philippe II 25/26 N° 21 - Portrait de Gustave Courtois / Dagnan-Bouveret Pascal Adolphe Jean (Paris , 1852 – 1929, Quincey / Haute-Saône) Musée des Beaux-Arts et d’Archéologie de Besançon Gustave Courtois est né en Haute-Saône en 1852, à Pusey, et fit ses études au lycée de Vesoul où le peintre Victor Jeanneney, professeur de dessin le remarqua. Il se lie d’amitié avec le peintre Dagnan-Bouveret avec lequel il partagera un atelier. Derrière le peintre, on aperçoit un tableau de Gustave Courtois, le portrait de sa cousine, devenue l’épouse de Dagnan-Bouveret. N° 22 - Buste de jeune élégante / Machard Jules (Sampans/ Jura, 1839 – Bellevue, 1900) Musée des Beaux-Arts de Dole Jules Machard après se consacre à la peinture d’histoire avant de se tourner vers le portrait ; il peint la haute société, comtesses, marquises ou princesses célèbres et devient malgré lui un portraitiste mondain. On estime qu’il réalisa au cours de sa carrière près de quatre-cents portraits. Celui présenté ici illustre bien le goût de Machard pour la mode féminine. Cette jeune femme rousse en buste, de profil, sur fond brun sombre, porte une toilette très élégante, richement brodée, ainsi qu’une jolie bague. La sensualité du modèle ne peut échapper au spectateur : douceur des traits du visage, peau laiteuse, chevelure qui retombe élégamment sur l’épaule droite. Ce portrait permet d’apprécier les qualités d’observateur de l’artiste qui fait preuve ici d’un talent incontestable dans le rendu des matières et des étoffes. N° 23 - Portrait de Madame Tony-Faon-Dragon / Truchi de Varennes Pierre-Gabriel (Dole, 1858 - ?, après 1889) Musée des Beaux-Arts de Dole On ne sait presque rien de ce peintre. Sa participation aux Salons de 1882, 1886 et 1887 nous apprend qu’il est né à Dole et qu’il fut élève à l’école des Beaux-Arts. Les dimensions de ce tableau, la pose convenue du modèle et le cadrage en pied montrent qu’il s’agit d’un portrait d’apparat. La pose frontale et quelque peu figée du modèle ainsi que la présence du noir aurait donné un portrait sévère si le peintre n’avait choisi des couleurs vives en fond. Aussi, le très beau jaune vibrant du mur, le rouge et le vert de l’assise l’égayent et contribuent à donner à Madame Faon Dragon l’image d’une femme mondaine raffinée. N° 32 - Arlésienne / Dagnan-Bouveret Pascal Adolphe Jean (Paris , 1852 – 1929, Quincey / Haute-Saône) Musée de Pontarlier / don de R. Fernier en 1931 Dagnan-bouveret montra un intérêt constant pour les particularités régionales. On reconnaît ici l’Arlésienne à sa coiffe, l’ample chevelure rassemblée dans un épais chignon haut permet de dater le portrait autour des années 1905 – 1910. Vue en buste, sur un fond de végétation éclairée par les rayons du soleil, la jeune femme se détourne de son livre avec un joli mouvement de cou pour regarder le peintre. La manière rapidement brossée indique qu’il s’agit peut-être d’une pochade réalisée sur le vif. (Pochade : une technique qui permet de faire des croquis rapides à la peinture avec un temps de séchage très court) 26/26