HISTOIRE DES ARTS

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HISTOIRE DES ARTS
M. THIMON
HISTOIRE DES ARTS
4e : Le K
L'auteur :
Jong ROMANO est un illustrateur français qui a suivi les cours de l'école Emile Cohl.
Nombre de ses oeuvres portent sur des ouvrages de jeunesse.
Il n'est pas présenté ici pour sa notoriété mais pour inciter chacun à découvrir les
significations d'une image et à comprendre les mécanismes de l'interprétation.
L'oeuvre :
Illustration pour une couverture du recueil de nouvelles de Dino BUZZATI éditions Presses
Pocket.
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M. THIMON
Le dessin représente un homme seul sur une barque en pleine mer.
Les couleurs sont tristes et sombres. Le ciel est noir et semble orageux ; la présence de la
lune nous indique que c’est la nuit.
Les vagues pointues témoignent que la mer est déchaînée. Leur forme n'est pas sans rappeler
celle des crocs. L’environnement est clairement hostile au personnage central.
• N.B.Dans le texte, le narrateur indique pourtant qu'il s'agit d'une mer calme.
La lune, qui porte une mâchoire de requin renforce cette idée de menace et d’irréalité et
évoque symboliquement la présence du squale légendaire qu'on surnomme K.
• N.B.Dans le texte, il est écrit que c'est un croissant de lune.
Le personnage central pourrait être Stefano, le héros de la première nouvelle du recueil : Le
K. Sa silhouette est anormale, son corps est beaucoup plus long que ses jambes, il est luimême démesuré par rapport à sa toute petite barque. L'impression de fragilité, de précarité
de déséquilibre n'en est que plus forte.
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M. THIMON
Il porte un harpon acéré qui lui servira à attaquer et à se défendre contre le monstre. Mais
cela semble être aussi bien son arme que son appui. Il est légèrement voûté, accablé par le
poids des ans autant que par la fatigue peut-être.
La corde qui l’entoure est censée le protéger, le rattacher à son embarcation et le garder en
vie. Pourtant, elle ne le fait pas de façon naturelle : il a plutôt l’air d’être prisonnier de son
propre bateau. On devine que s'il faisait usage de son arme, il serait entraîné par l'animal.
C’est sans doute aussi une façon de montrer qu’il est lié à son ennemi, le K, comme à son
destin.
Une image fixe n'est pas dénuée de dynamisme, les traits font ressentir le mouvement. Bien
qu'on ne représente qu'un instant, les motifs dessinés font apparaître des événements passés
(la vie qui s'est écoulée) et laissent entrevoir les événements à venir (la menace de la mort
est omniprésente).
D'autre part, le manque de réalisme de cette représentation nous amène à considérer ce récit
sous un angle fantastique.
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