Livret diocésain du Jubilé extraordinaire de la Miséricorde

Transcription

Livret diocésain du Jubilé extraordinaire de la Miséricorde
Jubilé extraordinaire
de la Miséricorde
13 décembre 2015 - 20 novembre 2016
Diocèse de Bordeaux
bordeaux.catholique.fr/misericorde
13 décembre 2015 › 20 novembre 2016 - Diocèse de Bordeaux
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Annonce
du Jubilé
Pape François – Homélie du 13 mars 2015
Chers frères et sœurs, j’ai souvent pensé à la façon dont l’Eglise
peut rendre plus évidente sa mission d’être témoin de la miséricorde. C’est un chemin qui commence par une conversion spirituelle ; et nous devons faire ce chemin. C’est pourquoi j’ai décidé
de promulguer un jubilé extraordinaire ayant en son centre la
miséricorde de Dieu. Ce sera une année sainte de la Miséricorde.
Nous voulons la vivre à la lumière de la parole du Seigneur :
« Soyez miséricordieux comme votre Père » (cf. Lc 6, 36). Et cela
en particulier pour les confesseurs ! Beaucoup de miséricorde !
Cette année sainte commencera lors de la prochaine solennité
de l’Immaculée Conception et se conclura le 20 novembre 2016,
Dimanche de Notre Seigneur Jésus Roi de l’univers et visage
vivant de la miséricorde du Père. Je confie l’organisation de ce
jubilé au Conseil pontifical pour la promotion de la nouvelle
évangélisation, afin qu’il puisse l’animer comme une nouvelle
étape du chemin de l’Eglise dans sa mission d’apporter à chaque
personne l’Evangile de la miséricorde.
Je suis convaincu que toute l’Eglise, qui a tant besoin de recevoir de la miséricorde, parce que nous sommes pécheurs, pourra
trouver dans ce jubilé la joie pour redécouvrir et rendre féconde
la miséricorde de Dieu, avec laquelle nous sommes tous appelés
à apporter le réconfort à chaque homme et à chaque femme de
notre temps. N’oublions pas que Dieu pardonne tout, et que Dieu
pardonne toujours. Ne nous lassons pas de demander pardon.
Confions dès à présent cette année à la Mère de la Miséricorde,
afin qu’elle tourne vers nous son regard et qu’elle veille sur notre
chemin : notre chemin pénitentiel, notre chemin avec le cœur
ouvert, pendant un an, pour recevoir l’indulgence de Dieu, pour
recevoir la miséricorde de Dieu.
D’autres paroles du pape accompagnent ces pages :
elles sont extraites de la Bulle d’indiction du Jubilé,
Misericordiae vultus (le visage de la Miséricorde).
Pape François © Mazur/catholicnews.org.uk
La lettre du Pape sur l’indulgence du Jubilé est disponible
sur bordeaux.catholique.fr/misericorde.
Jubilé extraordinaire de la Miséricorde
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Miséricordieux comme le Père
Cardinal Jean-Pierre Ricard
Archevêque de Bordeaux, évêque de Bazas
Après le synode romain sur la famille, le pape François a proposé
à l’Eglise une année jubilaire tout entière consacrée à la miséricorde. Une parole de Jésus peut nous servir de porte d’entrée
dans cette année : « Soyez miséricordieux comme votre Père est
miséricordieux » (Lc 6, 36).
La première chose qui nous est demandée est d’accueillir et de
découvrir cette miséricorde du Père. « Notre Dieu est patient et
miséricordieux », voilà la conviction qui court à travers toute la
Bible. Le Dieu qui se révèle à Israël n’est pas un Dieu lointain,
une force impersonnelle, une divinité impassible et indifférente.
Il est un Dieu qui se laisse toucher par ces hommes qu’il a créés.
Il voit leurs souffrances. Il entend leurs cris. Comme il le dit
à Moïse, il vient sauver son peuple. Il révèle sa miséricorde.
Le mot de « miséricorde », en français, est un peu dévalué.
Comme le mot de « pitié », il paraît sentimental et condescendant. Or, dans la Bible, la miséricorde est très concrète. Elle est
charnelle. Le terme qui la désigne fait référence aux entrailles,
au sein maternel. Dieu est un Père qui a des entrailles de mère.
Le prophète Isaïe l’exprime bien par ces mots : « Une femme
oublie-t-elle son petit enfant, est-elle sans pitié pour le fils de ses
entrailles ? Même si les femmes oubliaient, moi, je ne t’oublierai
pas » (Is 49, 15). On comprend que le pape François ait pu parler
« d’amour viscéral » de Dieu.
Le Bon samaritain,
Cathédrale de l'Almudena, Madrid
© Marko Rupnik, sj - Centro Aletti
Jésus vient révéler et mettre en pleine lumière cette miséricorde
du Père. Dans les paraboles de la miséricorde (cf. saint Luc, chap. 15),
il évoque le visage de ce Père qui est touché au plus profond
de lui-même à la vue de son fils qui revient à lui. Il le guette, il
l’aperçoit, il court vers lui, le prend dans ses bras et le couvre de
baisers. Dieu est ce bon pasteur qui va à la recherche de la brebis
qui s’est égarée et qui, l’ayant trouvée, la charge tout joyeux sur
ses épaules. Mais Jésus ne fait pas qu’évoquer dans sa prédication ce visage du Père. Il vit lui-même cette miséricorde. Il lui
donne visage. Il est bouleversé au plus profond de son être à la
vue de ces foules qui étaient harassées et prostrées comme des
brebis qui n’ont pas de berger (cf. Mt 9, 36-38). Il va les enseigner,
…/…
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…/…
Jubilé extraordinaire de la Miséricorde
13 décembre 2015 › 20 novembre 2016 - Diocèse de Bordeaux
Miséricordieux comme le Père
les nourrir et guérir leurs malades. Mais c’est sur la croix, dans
le don total de sa vie, que Jésus nous fait pressentir les profondeurs de la miséricorde de Dieu. Dieu se laisse toucher au cœur,
voilà ce que va révéler la scène évangélique du flanc transpercé
du Seigneur (Jn 19, 34) !
En contemplant dans le visage de Jésus la miséricorde du Père,
nous sommes invités à découvrir combien nous sommes aimés
et aimés gratuitement. Accueillir cette miséricorde est une puissante force de transformation personnelle. Elle apporte lumière,
paix, joie et confiance renouvelée. Dans le sacrement de pénitence et de réconciliation, elle se communique à nous également
comme pardon. Dieu nous pardonne. Il ne nous enferme pas
dans notre passé, dans notre péché. Il nous redit son amour et
nous ouvre à nouveau un avenir. Le pape François nous raconte
comment, quand il avait dix-sept ans, une confession a changé
sa vie. Et il ajoute : « Comme c’est beau de trouver l’étreinte
miséricordieuse du Père dans le sacrement de Réconciliation,
de découvrir le confessionnal comme le lieu de la miséricorde,
de se laisser toucher par cet amour miséricordieux du Seigneur
qui nous pardonne toujours !».
Quand le cœur est touché par la miséricorde, il devient miséricordieux. C’est en vivant la miséricorde que nous ressemblons
vraiment à notre Père du ciel. On ne peut recevoir le pardon de
Dieu sans entrer dans cette dynamique du pardon. Dans l’Évangile, Jésus nous donne un exemple d’une miséricorde en acte,
celle du bon samaritain. Celui-ci est bouleversé au plus profond
de lui-même à la vue de l’homme laissé pour mort au milieu du
chemin. Il s’approche, il lui donne les premiers soins, le met sur
sa monture, le confie à l’hôtellerie la plus proche et le prend en
charge dans la durée. Pour devenir le prochain de cet homme, il a
dû franchir bien des barrières géographiques, culturelles, sociales
et religieuses. Il a surmonté ces contentieux historiques, ces murs
de haine et d’incompréhension qui s’étaient élevés entre juifs et
samaritains. Nous sommes invités, nous aussi, à faire de même
et à ouvrir dans nos vies ces grands chantiers de la miséricorde !
Un synode diocésain
pour le diocèse de Bordeaux
J’ai convoqué un synode diocésain pour janvier 2018 avec deux années de préparation
(2016-2017). Un synode est une assemblée qui
reflète la diversité de notre Eglise diocésaine
(prêtres, diacres, laïcs, religieux, religieuses).
Il devra donner des orientations et prendre
des décisions pour notre vie ecclésiale dans
les années qui viennent. Sa préparation se fait
au plus près du terrain.
Ce synode vient à la suite de notre parcours
missionnaire diocésain. Celui-ci a été l’occasion de multiples initiatives missionnaires. Le
Pape François nous invite à former des communautés de disciples missionnaires. Nous
nous demanderons : comment et à quelles
conditions notre Eglise diocésaine peut susciter de telles communautés ?
J'ouvre notre marche synodale ce dimanche 13
décembre à 16h à la cathédrale Saint-André,
lors de notre entrée dans l’année jubilaire de
la miséricorde.
Plus d'informations sur :
bordeaux.catholique.fr/synode
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Jubilé extraordinaire de la Miséricorde
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Jubilé
Calendrier
Mode d’emploi
Grandes dates, grands événements
L’Evangile décrit comment Jésus est le visage de la Miséricorde
de Dieu, dans les rencontres avec les personnes. Vivre ce Jubilé
commence donc par la lecture de pages de la Bible où Dieu luimême révèle sa Miséricorde.
Suite aux indications données par le Pape François, des démarches
sont proposées ici. Elles sont à la portée de tous et peuvent être
adaptées selon les situations. Il ne s’agit pas de chercher à mériter
quoi que se soit, mais simplement de se disposer à recevoir le
don de Dieu, avec un grand désir et une réelle humilité.
MARDI 8 DÉCEMBRE
Pour vivre pleinement ce Jubilé,
nous sommes encouragés à :
2. Passer une Porte sainte dans un des lieux indiqués. Voir p. 12
3. Se confier à Marie, Notre-Dame de la Miséricorde, par une
prière. Voir p. 18
4. Recevoir le pardon de Dieu par le baptême ou le sacrement
du pardon (confession). Voir p. 20
5. Tenter une démarche de réconciliation avec un proche
(famille, ami, collègue, voisin). Voir p. 26
6. Participer à la messe et recevoir la communion eucharistique.
Voir p. 28
7. Mettre en pratique une oeuvre de miséricorde. Voir p. 30
8. Prendre le temps de parler de la foi en Dieu miséricordieux
avec des personnes juives ou musulmanes. Voir p. 34
Les pages suivantes vous aideront à comprendre le sens de ces
démarches. Elles donnent aussi des indications pratiques.
10 textes bibliques sur la Miséricorde
Ces textes peuvent être étudiés et médités seul ou en groupe. Une fiche
de lecture est disponible sur le site bordeaux.catholique.fr/misericorde
 Mt 25, 31-46
Les oeuvres de miséricorde
 Osée 11, 1-9
‘ Luc 6, 27-38
La miséricorde du Père est Devenir miséricordieux,
plus forte que les révoltes comme le Père
Ž Luc 15, 11-32
Le Père miséricordieux
 Luc 7, 36-50
L’Eglise vit de la miséricorde avec reconnaissance
’ Mt 18, 23-35
Pardonnons puisqu’il nous
a été fait miséricorde
DIMANCHE 13 DÉCEMBRE À 16H
Ouverture de la Porte sainte à
la cathédrale Saint-André par le
cardinal Jean-Pierre Ricard
DANS LE TEMPS DE NOËL
Ouverture des autres Portes saintes
dans le diocèse de Bordeaux. (voir
pages 14 à 17)
DU 18 AU 25 JANVIER 2016
1. Faire un pèlerinage dans le lieu de notre choix. Voir p. 10
ΠLc 4, 14-22
Annonce du jubilé
Ouverture du Jubilé à Rome par le
pape François
“ Ephésiens 2, 1-10
La miséricorde, don gratuit du Christ en croix
” Ps 107, 1-22
La miséricorde de Dieu
accompagne les vicissitudes humaines
• 1 Jean 4, 8-16
Dieu est amour
Appelés à proclamer les hauts faits
de Dieu - Semaine de prière pour
l’unité des chrétiens
DIMANCHE 17 JANVIER À 11H
Célébration œcuménique diocésaine
à Sainte-Foy la Grande.
SAMEDI 30 JANVIER
Festival de la lumière à Libourne
Veillée de la Miséricorde,
en présence du cardinal Ricard
VENDREDI 4 ET SAMEDI 5 MARS
24 h pour le Seigneur, confessions
dans de nombreuses églises de
Gironde
DIMANCHE 13 MARS 17H30
Le bienheureux Charles de Foucauld,
icône de la Miséricorde : conférence
de carême donnée par le Père JeanMichel Bortheirie, du diocèse de
Limoges, membre de la fraternité
sacerdotale, en l'église Saint-Seurin,
Bordeaux, suivie de la messe à 19h.
DIMANCHE 3 AVRIL
Célébration diocésaine de la Solennité
du dimanche de la Miséricorde, au
Pian-Médoc, présidée par le cardinal
Jean-Pierre Ricard
« Nous avons toujours
besoin de contempler
le mystère de la miséricorde. Elle est source de
joie, de sérénité et de
paix. Elle est la condition
de notre salut. Miséricorde est le mot qui
révèle le mystère de la
Sainte-Trinité. La miséricorde, c’est l’acte ultime
et suprême par lequel
Dieu vient à notre rencontre.
La miséricorde, c’est la
loi fondamentale qui
habite le cœur de chacun
lorsqu’il jette un regard
sincère sur le frère qu’il
rencontre sur le chemin
de la vie. La miséricorde,
c’est le chemin qui unit
Dieu et l’homme, pour
qu’il ouvre son cœur à
l’espérance d’être aimé
pour toujours malgré les
limites de notre péché. »
Pape François,
bulle Jubilé, 2
Flashez ce code
pour retrouver
le programme complet
DU 18 JUILLET AU 3 AOÛT
Journées Mondiales de la Jeunesse
à Cracovie (route du diocèse de
Bordeaux).
11 SEPTEMBRE
Pèlerinage à Verdelais, présidé par le
cardinal Jean-Pierre Ricard
bordeaux.catholique.fr/
misericorde
Jubilé extraordinaire de la Miséricorde
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Faire un
pélerinage
1.
Père Jérôme Grondona, directeur diocésain des pèlerinages
13 décembre 2015 › 20 novembre 2016 - Diocèse de Bordeaux
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Pourquoi faire un pèlerinage ?
Dans la tradition chrétienne, le pèlerinage a toujours eu le sens
d'un ressourcement dans la foi et la conscience ecclésiale, d'une
démarche de conversion personnelle et collective, d'un temps de
prière et de pénitence, d'une vie fraternelle.
Le pèlerinage est une aventure spirituelle. Le pèlerin est comme
un voyageur qui a quitté sa demeure pour prendre la route qui
le mènera vers un autre lieu. Le pèlerinage a toujours été un
moment significatif dans la vie d'un chrétien et tout particulièrement à l'occasion d'un jubilé. Il évoque le cheminement personnel du croyant sur les pas du Rédempteur : c'est un exercice
d'ascèse, de repentance pour les faiblesses humaines, de vigilance
constante sur sa propre fragilité, de préparation intérieure à la
conversion de son coeur.
Par la veille, par le jeûne, par la prière, le pèlerin va sur la voie
de la perfection chrétienne, s'efforçant d'atteindre avec le soutien de la grâce de Dieu, “l'état d'homme parfait, la plénitude
de la stature du Christ”.
Cette Année sainte sera une année de Pèlerinage !
Les grands lieux de pèlerinage sont Jérusalem, Rome, SaintJacques de Compostelle, Lourdes …
Dans notre diocèse, il y a six lieux de pèlerinage où il sera possible de recevoir l’indulgence de l’Année sainte (pages 14 à 17).
Ces pèlerinages se vivront dans un esprit de solidarité : les personnes valides proposeront à des personnes invalides de faire
un pèlerinage pour elles.
Les pèlerinages évoquent notre marche sur terre vers le Ciel.
Ils sont traditionnellement des temps forts de renouveau de la
prière. Les sanctuaires sont, pour les pèlerins en quête de leurs
sources vives, des lieux exceptionnels pour vivre « en Église » les
formes de la prière chrétienne.
catéchisme de l'Eglise Catholique n° 2691
Pélerinages diocésains : Lourdes, Rome…
Les grands pèlerinages diocésains seront tous marqués par
cette année jubilaire et d'une façon toute particulière seront
présidés par notre archevêque et accompagnés par le responsable diocésain des pèlerinages.
• Lourdes les 9,10 et 11 avril 2016.
• Lourdes du 12 au 16 juillet 2016.
• Rome du 26 septembre au 1er octobre 2016.
Pour tout renseignement, visier le site :
bitly.com/pelerinage2016
Contact : [email protected]
Jubilé extraordinaire de la Miséricorde
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Passer
la Porte sainte
2.
Père Pierre Meunier, curé de la cathédrale
13 décembre 2015 › 20 novembre 2016 - Diocèse de Bordeaux
Dans l’Antiquité, la Porte de la Cité
avait une grande importance, à la fois
stratégique et symbolique. Son tracé et
sa construction s’accompagnaient de
rites religieux. Car la porte signifiait
le passage, l’accueil, mais également
le danger venant de l’extérieur, de l’inconnu, d’où la nécessité de la placer
sous la protection des divinités.
Dans la Bible, les Portes du Temple de
Jérusalem symbolisaient la « porte du
Ciel » que les pèlerins franchissaient
pour marcher à la rencontre du Dieu
Très Saint : « C’est ici la porte du Seigneur, les justes entreront » (Ps 118). Les
prophètes feront prendre conscience
que c’est en convertissant son cœur
que l’homme rencontre Dieu.
Jésus se présente comme le Pasteur
du troupeau et la Porte de la bergerie.
Dans la célébration de la dédicace
d’une église, l’évêque s’avance à la
tête de son peuple et frappe à la porte
de la Maison de Dieu. C’est par cette
même porte qu’il accueillera au nom
du Christ les catéchumènes pour les
faire entrer dans l’Eglise.
Pour poursuivre cette symbolique, les
Evêques de Rome ont créé la tradition d’ouvrir des Portes saintes dans
les Basiliques majeures (Saint-Jean du
Latran, Sainte-Marie Majeure, SaintPaul-hors-les-murs et Saint-Pierre)
comme rites des années jubilaires.
Porte sainte de la basilique Saint-Pierre, Rome
© Osservatore romano
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Mais tous les chrétiens ne pouvant
pas venir à Rome pour se plonger
symboliquement dans le Mystère de
la Rédemption en passant une porte
sainte, le pape François a demandé
aux évêques de créer des portes
saintes dans les cathédrales et les sanctuaires locaux, afin que tous les fidèles
puissent vivre cette même démarche :
aller à la rencontre du Père, en passant
par le Christ - Porte de la bergerie -,
pour accueillir le don de l’Esprit qui
nous envoie témoigner de l’Evangile
dans notre monde.
Porte de la Miséricorde
« Je suis la porte ;
si quelqu’un entre par
moi, il sera sauvé »
dit Jésus
Jn 10, 9
« En cette fête de l’Immaculée Conception,
j’aurai la joie d’ouvrir la
Porte Sainte. En cette
occasion, ce sera une
Porte de la Miséricorde,
où quiconque entrera
pourra faire l’expérience
de l’amour de Dieu qui
console, pardonne, et
donne l’espérance. »
« Pour passer la Porte
sainte à Rome, et en
tous lieux, chacun devra,
selon ses forces, faire un
pèlerinage. Ce sera le
signe que la miséricorde
est un but à atteindre,
qui demande engagement et sacrifice. Que le
pèlerinage stimule notre
conversion: en passant la
Porte Sainte, nous nous
laisserons embrasser par
la miséricorde de Dieu, et
nous nous engagerons à
être miséricordieux avec
les autres comme le Père
l’est avec nous. »
Pape François,
bulle Jubilé, 3
Jubilé extraordinaire de la Miséricorde
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6 lieux
VERDELAIS /
L
a basilique Notre-Dame
consolatrice des affligés
Ouverture de la Porte
sainte à l'issue de la messe
de Noël le 24 décembre
2015 à 23h. La porte
sara une Arche mariale de
la Miséricorde.
En semaine : Messe tous
les jours à 18 h, le jeudi,
précédée de la récitation
du chapelet, suivie d'une
heure d'adoration eucharistique (confessions).
Samedis et dimanches :
Messe à 11h et 16h récitation du chapelet.
Tous les dimanches de Carême : Chemin de croix à 15h.
Tous les samedis et dimanches après midi :
Accueil et confessions à la Basilique.
La Basilique est ouverte tous les jours de 9h30 à 12h30 et
de 14h30 à 18h30.
Il est possible de prévoir un pèlerinage, une journée de retraite
individuelle ou en groupe, un week-end : programmes d'accompagnement spirituel par le Recteur, ou par une personne de votre
choix. Possibilité de loger sur place et de prendre des repas.
Contact : Père Jérôme Grondona, 05 56 76 70 45
[email protected] | sanctuairedeverdelais.fr
SOULAC / La
basilique Notre-Dame-de-la-fin-des-Terres
Ouverture de la Porte sainte le Dimanche 27 décembre à 10h30,
lors de la célébration eucharistique dominicale.
La porte est à l’intérieur de la basilique, elle donne sur la chapelle de la Miséricorde.
Chaque temps liturgique
de l’année 2016 donnera
lieu à un parcours particulier à l’intérieur de la
Basilique : regards sur l’incarnation (temps de Noël),
sur la rencontre de Jésus et
de Zachée (Carême), sur le
personnage de Véronique
(temps pascal).
BORDEAUX /
La cathédrale Saint André
Durant cette Année jubilaire, la Porte sainte de la cathédrale de
Bordeaux sera ouverte :
Les Mardis et Jeudis de 14h30 à 17h30 ; une équipe de
diacres et de laïcs assurera l’accueil des pèlerins ; chacun pourra
accéder au parvis de la porte en passant par le portail du jardin ;
il pourra emprunter un itinéraire de prière et de recueillement
proposé dans la cathédrale.
Les Lundis et les Samedis, accueil par des prêtres et possibilité de
confessions de 16h30 à 17h30 ; célébration Eucharistique à 18h.
Les Samedis après-midi, des “Chemins de Miséricorde”
seront proposés et animés par les différents services et mouvements du diocèse - informations complémentaires sur le site
du diocèse et sur les panneaux de la cathédrale.
Pour toutes demandes organisées par les paroisses et aumôneries,
prendre contact avec le Père Pierre Meunier,
[email protected], 05 56 81 64 36
Durant l’été (temps ordinaire) : concours de photos qui débouchera sur une
exposition, avec, comme fil
rouge, “Visages des hommes,
visage de Dieu”.
Pour les dates des différentes
rencontres et manifestations :
voir sur le site du diocèse.
Tous les jours, sauf le
dimanche : chapelet à
10h30, dans la basilique,
suivi du “parcours de la
Miséricorde” (env. 20 min.).
Samedi 5 mars 2016, de
10h à 16h : rassemblement
de l’ensemble pastoral du
Médoc, à Soulac.
Un artiste a réalisé un chemin de croix, à l’extérieur de
la basilique ; une méditation
l’accompagnant sera à la disposition des pèlerins.
Pour les enfants : jeu de piste
autour de la basilique.
Renseignements :
Père Daniel Da Rocha,
[email protected]
Jubilé extraordinaire de la Miséricorde
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LE PIAN MÉDOC /
L’ermitage Lamourous
2 janvier 2016 : Ouverture de
la Porte sainte de la Chapelle de
la Miséricorde. (Rdv. A 18h. à
l’église du Pian Médoc)
2 et 3 avril 2016 : Célébration
de la Solennité du Dimanche de
la Miséricorde Divine présidée par le cardinal Jean-Pierre
Ricard. (Marche de la Miséricorde).
5 Octobre : Fête de Sainte Faustine, vénération des reliques de
la sainte
Pour passer la Porte sainte
(tous les jours de l’année) :
Un itinéraire de prière, de
méditation, un diaporama sur
la Miséricorde (Espace Saint-Joseph).
Possibilité de rencontrer des
témoins de la Miséricorde.
Visite de la Maison du Berger (lieu mémoire de la vénérable Marie Thérèse de Lamourous (fondatrice des sœurs de
la Miséricorde de Bordeaux).
Dans la Chapelle de la Miséricorde possibilité de célébrer
l’Eucharistie, recevoir le Sacrement de la Réconciliation,
de vivre l’Adoration Eucharistique.
Sur place des fiches pédagogiques et un livret d’accompagnement
pour vivre la démarche jubilaire. Parcours modulable en fonction des groupes. Possibilité de pique-nique (80 places couvertes).
Possibilité d’hébergement sur place, sur réservation.
13 décembre 2015 › 20 novembre 2016 - Diocèse de Bordeaux
LIBOURNE / L'église
Saint-Jean
La Porte sainte et le Chemin jubilaire seront ouverts solennellement
le dimanche 10 janvier 2016, jour
de la Fête du Baptême du Seigneur,
jusqu'au 20 novembre 2016.
La Porte sainte se trouve à l'intérieur de l'église et ouvre sur un Chemin jubilaire de la Miséricorde. Une
très belle exposition en 14 tableaux
peut aider chaque personne ou
groupe à découvrir ce qu'est la
Miséricorde.
Sur ce Chemin, une étape particulière permettra au pèlerin de vénérer
la Relique de la Sainte-Epine : une
épine de la couronne d'épines du
Christ donnée à Libourne par Charlemagne. En poursuivant le Chemin
jubilaire, le pèlerin pourra être touché par la belle figure d'Elisabeth
Yon, qui a fondé à Libourne, au
XIXe siècle, l'Œuvre de la Miséricorde destinée à venir en aide aux marginaux de son temps.
Chaque semaine, l'église Saint-Jean-Baptiste accueillera les
« Jeudis de la Miséricorde » avec diverses propositions selon
les jeudis : messe à la mi-journée, confessions en après midi
ou soirée, adoration du Saint-Sacrement, veillée de prière et
de louange, chapelet de la Miséricorde, conférence, lecture
continue et publique de l'Evangile de Saint Luc.
Renseignements sur le site de la paroisse : www.catholibourne.fr
Sœurs de Marie Joseph et de la Miséricorde
355 Chemin de Lamourous 33290 Le Pian Médoc
05 56 35 28 39, 06 08 17 76 01
soeursmariejosephetmisericorde.org
[email protected]
TALENCE /
L'église Notre-Dame
8 décembre 2015, messe de l’immaculée Conception à 19h
suivie de l’inauguration de l’autel rénové de la Pietà et du dévoilement de deux nouveaux tableaux, « Marie Mère de Miséricorde » et « Je vous salue Marie ».
24 décembre 2015 à 22h30, à l’issue de la messe de Noël,
ouverture de la Porte sainte et inauguration de l’exposition
« vers le cœur» d’après des œuvres mosaïques de Marko Rupnik.
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Chaque semaine un accueil spécial (visites,
prière et confessions) du vendredi 12h au
samedi 12h (et une nuit d’adoration), et le
dimanche de 15h à 18h.
Et cinq soirées sur la Miséricorde (témoignages, chants, prière) les Vendredis 15
janvier 2016, 12 février, 4 mars, 13 mai et
3 juin, à 20h30 dans l’église Notre-Dame.
Jubilé extraordinaire de la Miséricorde
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13 décembre 2015 › 20 novembre 2016 - Diocèse de Bordeaux
Prier Marie,
mère de miséri corde
3.
Père Jérôme Grondona, recteur du sanctuaire de Verdelais
“Priez pour nous, pauvres pécheurs !” Combien de milliards de
fois la Sainte Vierge a-t-elle entendu cette prière ! Les Catholiques s'adressent à elle avec cette confiance bien exprimée par
Saint Bernard : “On n'a jamais entendu dire qu'aucun de ceux
qui ont réclamé votre secours ait été abandonné…” Marie n'a
pas abandonné Jésus sous la croix, elle ne nous abandonne pas
non plus. Marie est mère de la miséricorde car elle est mère de
Jésus qui est la Miséricorde en personne. Elle est aussi “Mère de
Miséricorde” car elle connaît tout sur nous, joies et souffrances.
Elle sait nos soucis, les comprend et veut nous aider. Elle parle
à Jésus, puis elle se tourne vers nous en disant : “tout ce qu'Il
dira, fais le !” (Jean 2,1)
Oui c'est vrai, nous sommes tous de pauvres pécheurs mais nous
pouvons toujours nous réfugier auprès de celle qui toute sa vie a
cru à la miséricorde de Dieu et qui au Ciel intercède pour nous.
Nous aurons la grâce de dire et de redire bien des fois cette prière,
durant cette année sainte de la Miséricorde. Et si, curieusement,
il nous arrivait de la trouver banale, voire même monotone,
souvenons-nous du conseil d'un grand saint qui disait : “Merveilleuse monotonie des Je vous salue qui purifie la monotonie
de tes péchés !”
La Sainte Vierge Marie touche directement le coeur de Dieu !
Salut, Reine, Mère de Miséricorde, Vie, Douceur,
et notre espérance, salut.
Vers toi nous faisons monter nos cris, exilés, fils d'Ève.
Vers toi nous soupirons, gémissant et pleurant
dans cette vallée de larmes.
Tourne donc, ô notre Avocate,
tes yeux miséricordieux vers nous.
Et, Jésus, le fruit béni de tes entrailles,
montre-le nous après cet exil.
Ô clémente, ô pieuse, ô douce Vierge Marie !
Traduction du Salve Regina
Vierge de Miséricorde,
© Soc. des antiquaires de Picardie
Jubilé extraordinaire de la Miséricorde
20
Recevoir
le pardon
de Dieu
4.
RP. Jean-Edouard Gatuingt, communauté des Marianistes
Qu’est-ce que
le sacrement du pardon ?
Et pourquoi se confesser ?
Parmi les sacrements, celui du pardon
est pour certaines personnes, le sacrement mal aimé.
Qu’est-il besoin d’avouer ses fautes,
qui plus est à quelqu’un, à un prêtre ?
Ne peut-on pas se confesser à Dieu
directement ? Qu’est-ce que le péché ?
En quoi suis-je pécheur ?
Jésus est venu dans ce monde pour
rétablir l’alliance que Dieu avait
conclue avec les hommes et qui avait
été rompue par le péché. Par sa mort
et sa résurrection, il nous apporte le
pardon de nos péchés et nous donne
sa vie. Le soir de Pâques, Jésus souffla
sur ses apôtres et leur dit : « Recevez
l’Esprit Saint. À qui vous pardonnerez ses péchés, ils seront pardonnés. »
(Jean 20, 22-23), c’est la mission qu’il a
confiée à son Eglise.
La femme adultère, San Giovanni Rotondo
© Marko Rupnik, sj - Centro Aletti
21
13 décembre 2015 › 20 novembre 2016 - Diocèse de Bordeaux
Dans ce sacrement, reconnaître nos
péchés, nos manques, à l’égard de
Dieu, des autres, de nous-mêmes, c’est
demander la purification de notre vie
dans toutes ses dimensions en accueillant le pardon de Dieu obtenu par son
Fils. Confesser nos péchés c’est ne pas
s’enfermer dans une culpabilité mais
reconnaître que nous ne sommes pas la
référence ultime de nous-mêmes. Cette
parole libératrice de Dieu, nous avons
besoin de l'accueillir par la médiation
du prêtre qui, avec ses mots, va nous
dire l’amour miséricordieux de Dieu.
Ce sacrement nous purifie, nous fortifie face aux tentations, nous incite à
faire le bien. Il nous fait grandir dans
notre ressemblance au Christ et nous
rend toujours plus solidaires, avec
tous les chrétiens, du témoignage de
sainteté et d’amour que l’Eglise doit
porter au monde.
Le sacrement de
Pénitence et de
réconciliation
Il est appelé sacrement de
conversion puisqu’il réalise
sacramentellement l’appel
de Jésus à la conversion
(cf. Mc 1, 15), la démarche de
revenir au Père (cf. Lc 15, 18)
dont on s’est éloigné par le
péché.
Il est appelé sacrement
de Pénitence puisqu’il
consacre une démarche
personnelle et ecclésiale de
conversion, de repentir et
de satisfaction du chrétien
pécheur.
Il est appelé sacrement
de la Confession puisque
l’aveu, la confession des
péchés devant le prêtre
est un élément essentiel
de ce sacrement. Dans un
sens profond ce sacrement
est aussi une “confession”,
reconnaissance et louange
de la sainteté de Dieu et
de sa miséricorde envers
l’homme pécheur.
Il est appelé sacrement du
Pardon puisque par l’absolution sacramentelle du
prêtre, Dieu accorde au
pénitent “le pardon et la
paix”.
Il est appelé sacrement
de Réconciliation car il
donne au pécheur l’amour
de Dieu qui réconcilie :
“Laissez-vous réconcilier
avec Dieu” (2 Co 5, 20). Celui
qui vit de l’amour miséricordieux de Dieu est prêt
à répondre à l’appel du
Seigneur : “Va d’abord te
réconcilier avec ton frère”
(Mt 5, 24).
Catéchisme de l’Église catholique,
n° 1423 et 1424
22
Jubilé extraordinaire de la Miséricorde
13 décembre 2015 › 20 novembre 2016 - Diocèse de Bordeaux
23
Recevoir le pardon de Dieu
Dans le sacrement de la
Réconciliation, Dieu pardonne les péchés, et ils
sont réellement effacés,
cependant que demeure
l’empreinte négative des
péchés dans nos comportements et nos pensées.
La miséricorde de Dieu
est cependant plus forte
que ceci. Elle devient
indulgence du Père qui
rejoint le pécheur pardonné à travers l’Epouse
du Christ, et le libère
de tout ce qui reste des
conséquences du péché,
lui donnant d’agir avec
charité, de grandir dans
l’amour plutôt que de
retomber dans le péché.
[...] Vivre l’indulgence de
l’Année Sainte, c’est s’approcher de la miséricorde
du Père, avec la certitude
que son pardon s’étend à
toute la vie des croyants.
L’indulgence, c’est l’expérience de la sainteté de
l’Eglise qui donne à tous
de prendre part au bénéfice de la rédemption du
Christ, en faisant en sorte
que le pardon parvienne
jusqu’aux extrêmes
conséquences que rejoint
l’amour de Dieu. Vivons
intensément le Jubilé,
en demandant au Père
le pardon des péchés et
l’étendue de son indulgence miséricordieuse.
Pape François, bulle du Jubilé, 22
Dans l’Église, le premier signe du pardon des péchés est le
baptême. Nous l’affirmons dans le Credo : « je reconnais un seul
baptême pour le pardon des péchés. » Mais les baptisés peuvent
encore pécher, ils ont besoin d’être réconciliés ; c’est alors qu’intervient le sacrement de pénitence. Il ne fait pas double emploi
avec le baptême, il en constitue comme un déploiement tout au
long de notre existence.
Rituel « célébrer la pénitence et la réconciliation », 10
Comment se confesser ?
La Chapelle de la Madeleine
Au cœur de la ville, la Chapelle de la
Madeleine, animée par la communauté
marianiste est un lieu de célébration,
de silence, de prière, d’écoute, de
célébration du sacrement de la réconciliation.
Messes en semaine :
9h30, 12h, 17h30 ;
Dimanche et solennité :
8h30 et 17h30
Sacrement de la réconciliation du
mardi au vendredi de 9h à 12h et de
16h à 19h ; le samedi et les veilles de
solennité de 9h à 12h et de 15h à 17h.
(Horaires spéciaux après Noël, après
Pâques et du 15 juin au 15 septembre)
La Madeleine propose 5 prédications
en préparation au dimanche de la
Miséricorde : chaque étape prendra
place au moment de l’homélie de la
messe de 17h30 des cinq premiers
dimanches de Carême.
24 cours Pasteur,
Tél. : 05 56 92 50 72
Tram et Bus :
Arrêt Musée d’Aquitaine
« Avec conviction, remettons au centre le sacrement de la Réconciliation, puisqu’il donne à toucher de nos mains la grandeur de
la miséricorde. Pour chaque pénitent, ce sera une source d’une
véritable paix intérieure. »
Pape François, Bulle du Jubilé, 17
La réconciliation individuelle permet de manifester que le pardon
rejoint chacun en ce qu’il a de plus personnel.
Dans cette forme de célébration, la parole de Dieu est présente,
de façon adaptée à chaque cas.
Le prêtre et le pénitent se préparent à célébrer le sacrement
avant tout par la prière.
Le prêtre accueille le pénitent avec la charité d’un frère.
Le pénitent fait le signe de la croix, que le prêtre peut faire avec lui.
Puis le prêtre, par une brève formule, invite le pénitent à la
confiance en Dieu.
Le prêtre, ou le pénitent lui-même, lit un texte tiré de la Sainte
Écriture. La Parole de Dieu éclaire le croyant pour lui faire discerner ses péchés, l’invite à la conversion et à la confiance en la
miséricorde divine.
Ensuite, le pénitent confesse ses péchés. Le prêtre lui donnera
des conseils adaptés pour commencer une vie nouvelle.
Puis il donne au fidèle une pénitence, qui, selon les cas, s’exercera
par la prière, le service du prochain, les œuvres de miséricorde.
Après cela, le pénitent manifeste sa contrition et sa résolution de
mener une vie nouvelle par une prière où il implore le pardon
de Dieu notre Père. Il est bon d’employer une prière formée de
paroles tirées de la Sainte Écriture.
Après la prière, le prêtre, la main étendue sur la tête du pénitent,
prononce la formule d’absolution et fait sur lui le signe de la croix.
La formule d’absolution indique que la réconciliation du pénitent
provient de la miséricorde de Dieu ; elle montre le lien avec le
mystère pascal du Christ ; elle met en relief le rôle de l’Esprit
Saint ; elle met en lumière l’aspect ecclésial du sacrement.
Lorsqu’il a reçu le pardon de ses péchés, le pénitent rend grâce ;
ensuite le prêtre le renvoie en paix.
Rituel « célébrer la pénitence et la réconciliation », 26 à 32
Jubilé extraordinaire de la Miséricorde
24
13 décembre 2015 › 20 novembre 2016 - Diocèse de Bordeaux
25
Témoins de la misé ricorde en Gironde
Bienheureux Jean-Joseph Lataste,
dominicain (1832-1869), « Apôtre des Prisons »
Alcide Lataste est né à Cadillac-sur-Gironde le 5
septembre 1832. A 25 ans, il entre au noviciat dominicain, le 4 novembre 1857. Souvent malade, en
1860, au couvent de Saint-Maximin (Var), il fait une
expérience spirituelle liée à Sainte-Marie-Madeleine. Il écrit :
« Les plus grands pécheurs ont en eux ce qui fait les
plus grands saints ; qui sait s’ils ne le deviendront
pas un jour ».
Ordonné prêtre en 1863, il est envoyé au couvent de
Bordeaux. En septembre 1864, il prècha une retraite
aux détenues de la prison de… Cadillac. Il s’adresse
à elles ainsi : « mes chères sœurs ». Il constate que
bien des détenues souhaitent se donner à Dieu.
Priant avec elles devant le Saint-Sacrement, les confessant, il reçoit l’idée
d’ouvrir pour elles les portes de la vie religieuse contemplative dominicaine.
En 1865, il revient prêcher à Cadillac en septembre ; il y retrouve les
détenues restées fidèles à ses orientations spirituelles : offrir à Dieu leur
vie quotidienne en prison à l’image des moniales : « Ici, j’ai vu des merveilles ! » expression employée par Catherine de Sienne au sortir de l’extase.. Avec l’aide de Mère Henri-Dominique, le père Lataste fonde dans
de grandes difficultés la maison de Béthanie le 14 août 1866. Il offre la vie
religieuse aux quelques anciennes détenues qui le souhaiteraient. Projet
de Miséricorde s’il en est !
Le père Lataste est atteint par la tuberculose pulmonaire en carême 1868.
Il meurt le 10 mars 1869. Son corps est au couvent des sœurs de Béthanie
dans le Doubs.
Fr. Hugues-François Rovarino, o.p.
Vénérable Marie Thérèse Charlotte de Lamourous
(1754 – 1836)
Marie Thérèse Charlotte de LAMOUROUS, fondatrice de sœurs de la Miséricorde de Bordeaux,
est née à Barsac le 1er Novembre 1754.
Au temps de la Terreur, Marie Thérèse se réfugie
dans la propriété familiale au Pian Médoc avec
son père et une de ses sœurs. Elle garde un profond attachement à l’Eglise et un grand esprit
missionnaire, attentive aux préoccupations des
villageois, elle rassemblait dans les bois femmes
et enfants, et les catéchisait. Très liée à l’élite du
Clergé bordelais, elle s’engage au service des
Prêtres réfractaires.
La Révolution à peine achevée, Marie Thérèse de
Lamourous, sur les conseils du Père Chaminade,
accueille dans « La Maison de la Miséricorde »,
les femmes que la misère avait contraintes à la
prostitution et qui désiraient changer de vie.
Marie Thérèse nous apprend à faire Confiance à Jésus quoiqu’il arrive, à
s’abandonner en toute circonstance à la « Providence » ; elle témoigne
par sa grande bonté que Dieu est Amour et Miséricorde.
La Miséricorde de Bordeaux inspirera d’autres fondations autonomes, à
Laval, Libourne, Cahors et à Varsovie, la Miséricorde de Pologne d’où est
issue Sainte Faustine.
« Que le bon Dieu est bon et qu’il y a de bonheur
pour un cœur qui s’abandonne à Lui sans réserve,
jetons-nous avec confiance dans ses bras paternels… »
Sœur Begoña, sœur de Marie Joseph et de la Miséricorde
Bienheureux Guillaume-Joseph Chaminade (1761-1820)
Ce prêtre périgourdin a vécu trois révolutions.
Il refusa de prêter serment à la Constitution
civile du Clergé, vivant son ministère dans la
clandestinité, exilé contre son gré à Saragosse
pendant trois ans, de 1797 à 1800.
De retour à Bordeaux, fin 1800, Il fonda la
Congrégation mariale regroupant jeunes et
adultes, de tous milieux, qu’il évangélisa et
engagea dans des œuvres caritatives. Il est à
l’origine de la Famille marianiste, composée
de laïcs, de consacrées dans le monde, de religieuses et de religieux, tous au service de la
mission maternelle de la Vierge Marie.
RP. Jean-Edouard Gatuingt
SPECTACLE SON ET LUMIERE
Trois fondateurs, témoins de la miséricorde divine sur la
paroisse Sainte-Eulalie de Bordeaux au début du 19ème siècle :
Guillaume-Joseph Chaminade,
Marie-Thérèse de Lamourous, Pierre-Bienvenu Noailles
Trois fondateurs, dont les familles spirituelles existent toujours
et veulent être témoins de la miséricorde divine
dans le monde d’aujourd’hui
VENDREDI 20 MAI 2016 à 21h45
Lycée professionnel Sainte-Famille
12 rue de Saintonge 33000 Bordeaux
Année du Jubilée de la Miséricorde
26
Se réconcilier
avec des
proches
5.
Père Eric Jacquinet, curé de Talence
13 décembre 2015 › 24 novembre 2016 - Diocèse de Bordeaux
Le Jubilé dans la Bible est un temps
pour libérer les esclaves et effacer les
dettes. L’Eglise y voit donc un temps
privilégié de réconciliation entre les
personnes, qui contribue à la paix
entre nous et dans le monde.
Beaucoup de personnes, de familles
et de groupes sont en difficulté car
des pardons n’ont pas été donnés et
reçus. Jésus nous exhorte fortement
au pardon mutuel. Et, dans le Notre
Père, il nous fait prier « pardonne-nous
comme nous pardonnons à ceux qui
nous ont offensés ». Lui-même a pardonné à ceux qui l’ont condamné
injustement. En accueillant la miséricorde de Dieu par le Christ Jésus,
nous pouvons pardonner comme lui.
Si c’est l’autre qui nous a blessé, se
réconcilier avec lui ne consiste pas à
oublier l’offense subie, ni à la minimiser. C’est parfois impossible. C’est
reconnaître qu’on a été blessé et renoncer à se venger. C’est chercher à comprendre l’offenseur. C’est se rappeler
que nous-mêmes avons été coupables
et pardonnés. C’est parfois accepter
que l’autre ne demande pas explicitement pardon. C’est demander à Dieu
la force de vouloir son bien quand
même.
27
... et avec la Création
Le sentiment d’union
intime avec les autres
êtres de la nature ne peut
pas être réel si en même
temps il n’y a pas dans
le cœur de la tendresse,
de la compassion et de
la préoccupation pour les
autres êtres humains. [...]
Ce n’est pas un hasard si
dans l’hymne à la création
où saint François loue
Dieu pour ses créatures,
il ajoute ceci : « Loué
sois-tu, mon Seigneur,
pour ceux qui pardonnent
par amour pour toi ». Tout
est lié.
[...] Tout est lié, et,
comme êtres humains,
nous sommes tous unis
comme des frères et des
sœurs dans un merveilleux
pèlerinage, entrelacés par
l’amour que Dieu porte à
chacune de ses créatures
et qui nous unit aussi, avec
une tendre affection, à frère
soleil, à sœur lune, à sœur
rivière et à mère terre.
Quand sera venu le moment, il est Pape François, Laudato si’, 91 et 92
souhaitable de chercher à reprendre
contact avec l’autre, d’une façon ou
d’une autre, pour manifester le désir d’une réconciliation : par
courrier, par téléphone, par une rencontre. Si c’est possible, il est
bon de formuler explicitement la volonté d’une réconciliation.
Si nous sommes responsables, au moins en partie, de la tension ou
de la division, le chemin consistera à demander pardon à l’autre.
Toute demande de pardon doit éviter ce qui serait accusation ou
justification. Elle doit être humble et vraie.
Se réconcilier avec un proche est une démarche souvent difficile,
parfois longue, mais toujours source de libération et de joie.
Baiser de paix - © Mazur/catholicnews.org.uk
« Si vous pardonnez aux hommes leurs fautes, votre Père
céleste vous pardonnera aussi.
Mais si vous ne pardonnez pas aux hommes, votre Père non
plus ne pardonnera pas vos fautes. »
(Mt 6, 14-15)
Jubilé extraordinaire de la Miséricorde
28
13 décembre 2015 › 20 novembre 2016 - Diocèse de Bordeaux
29
Vivre de l’Euch aristie,
source de misé ricorde
6.
Jean-Marie Despeyroux,
responsable diocésain du service de pastorale liturgique et sacramentelle
La miséricorde n’est pas une valeur morale, mais la nature même
du cœur de Dieu. C’est donc en vivant de sa vie qu’il nous est
donné d’être miséricordieux, comme Lui est miséricordieux,
selon l’invitation de Jésus lui-même : « soyez miséricordieux
comme votre Père est miséricordieux. » (Luc 6,36)
Or nous le savons, la vie que Dieu nous donne est en son Fils
(1 Jn 5,11). Et son Fils se donne en nourriture, pour que nous
vivions : « de même que je vis par le Père, de même celui qui me
mangera vivra par moi. » (Jean 6,57) Ce don est miséricorde, il se
manifeste en surabondance : comme lorsque Jésus nourrissait
une foule immense avec si peu, il y aura toujours des restes !
Chaque fois que nous entendons cette invitation Heureux les
invités au repas du Seigneur, et que nous y répondons, nous
nous laissons toucher au cœur par la Miséricorde du Père, elle
coule en nous tandis que, malgré notre indignité, nous nous
approchons de l’autel, nous fiant à sa parole qui nous guérit.
Sans la nourriture de ce pain venu du ciel, sans la boisson de cette
coupe de bénédiction, sans la contemplation de la Miséricorde
du Père dans la vie du Fils, comment pourrions-nous prétendre
être miséricordieux à notre tour ?
Église eucharistie. Église miséricorde. Église banquet. Lorsque
nous communions au corps et au sang du Fils unique, ce sont les
bras de Dieu qui s’étendent au monde entier. Amour sans limite
du Père de miséricorde, un amour qui coule en nous lorsque nous
nous nourrissons d’Eucharistie – parole et pain.
« Lorsqu’il instituait l’Eucharistie, mémorial pour toujours de sa
Pâque, [Jésus] établissait symboliquement cet acte suprême de
la Révélation dans la lumière de la miséricorde. »
Pape François, bulle du Jubilé, 7
Jésus nourrit une foule nombreuse,
Cathédrale de l'Almudena, Madrid © Marko Rupnik, sj - Centro Aletti
Jubilé extraordinaire de la Miséricorde
30
Pratiquer les
œuvres
de miséricorde
7.
Pape François, bulle du Jubilé, 15
13 décembre 2015 › 20 novembre 2016 - Diocèse de Bordeaux
31
J’ai un grand désir que le peuple chrétien réfléchisse durant le
Jubilé sur les œuvres de miséricorde corporelles et spirituelles.
Ce sera une façon de réveiller notre conscience souvent endormie
face au drame de la pauvreté, et de pénétrer toujours davantage le
coeur de l’Evangile, où les pauvres sont les destinataires privilégiés
de la miséricorde divine. La prédication de Jésus nous dresse le
tableau de ces oeuvres de miséricorde, pour que nous puissions
comprendre si nous vivons, oui ou non, comme ses disciples.
Redécouvrons les oeuvres de miséricorde corporelles : donner
à manger aux affamés, donner à boire à ceux qui ont soif, vêtir
ceux qui sont nus, accueillir les étrangers, assister les malades,
visiter les prisonniers, ensevelir les morts. Et n’oublions pas les
oeuvres de miséricorde spirituelles : conseiller ceux qui sont dans
le doute, enseigner les ignorants, avertir les pécheurs, consoler les
affligés, pardonner les offenses, supporter patiemment les personnes ennuyeuses, prier Dieu pour les vivants et pour les morts.
Donner à manger
aux affamés
Donner à boire
à ceux qui ont soif
Vêtir
ceux qui sont nus
Accueillir
les étrangers
Assister
les malades
Visiter
les prisonniers
Ensevelir
les morts
Lavement des pieds,
chapelle Redemptoris Mater, Vatican
© Marko Rupnik, sj - Centro Aletti
Jubilé extraordinaire de la Miséricorde
32
33
13 décembre 2015 › 20 novembre 2016 - Diocèse de Bordeaux
Les œuvres de miséricorde
Patrice Vincey, délégué diocésain de la Pastorale des Migrants
Accueillir migrants et réfugiés
Depuis plusieurs mois l’Église catholique en Gironde accueille
des familles chrétiennes syriennes ou irakiennes réfugiées en
France parce que persécutées dans leur propre pays en guerre.
Des familles sont ainsi accueillies par des paroissiens dans le cadre
de l’association « Accueil des chrétiens d’Orient en Gironde » ;
cette association prévoit de loger et d’accompagner d’autres
familles en attente de visas.
Mais s’il est un devoir pour les catholiques de répondre aux
demandes d’asile des familles chrétiennes persécutées, et pour
répondre à l’appel du pape François relayé par le cardinal Jean
Pierre Ricard, l’Église catholique en Gironde se doit aussi d’accueillir sans discrimination de religion ou de nationalité les réfugiés qui vont arriver prochainement dans le cadre de l’accord
européen de relocalisation négocié cet été.
C’est ainsi qu’il est demandé à tous les catholiques de se rassembler pour former des groupes destinés à accompagner ces
familles dans leur installation et leur intégration en France. Ces
groupes doivent être suffisamment étoffés car les besoins sont
nombreux et variés (accompagnement fraternel et convivial de
découverte de la vie en France, accompagnement administratif,
apprentissage de la langue française qui est un besoin essentiel,
soutien scolaire, matériel et financier…). Cet accompagnement
ne saurait oublier les enfants et les jeunes qu’il faut savoir inviter localement dans les groupes scouts ou les groupes sportifs.
Pour toutes informations ou envoi de dons, vous pouvez écrire
à la même adresse aux deux associations suivantes :
Accueil des chrétiens d’Orient en Gironde
Bienvenue aux réfugiés en Gironde
Pastorale des Migrants
21 rue Costedoat, 33000 Bordeaux
bordeaux.catholique.fr/migrants
[email protected] | 06 01 72 79 74
Cette mobilisation, qui nécessite de
multiples compétences, se fera nécessairement dans la durée, d’où la nécessité encore une fois d’être nombreux
pour se relayer et éviter l’épuisement.
Loin de travailler en autonomie, ces
groupes devront au contraire s’appuyer sur les associations présentes
localement ainsi que sur les pouvoirs
publics et les collectivités territoriales
avec lesquels ils travailleront en partenariat sans pour autant se substituer
à eux. Dans ce cadre, les éventuelles
propositions de logement de la part
des particuliers seront faites aux pouvoirs publics dont c’est la responsabilité que d’héberger et de loger les
migrants et réfugiés.
Les catholiques sont appelés à être
présents aux côtés de tous les hommes
de bonne volonté pour répondre tous
ensemble, en Gironde, à ce grand défi
d’humanité.
Mt 25, 31-40
« Quand le Fils de l’homme
viendra dans sa gloire, et
tous les anges avec lui,
alors il siégera sur son trône
de gloire. (…) Alors le Roi
dira à ceux qui seront à sa
droite : “Venez, les bénis
de mon Père, recevez en
héritage le Royaume préparé pour vous depuis la
fondation du monde. Car
j’avais faim, et vous m’avez
donné à manger ; j’avais
soif, et vous m’avez donné
à boire ; j’étais un étranger,
et vous m’avez accueilli ;
j’étais nu, et vous m’avez
habillé ; j’étais malade, et
vous m’avez visité ; j’étais
en prison, et vous êtes
venus jusqu’à moi !”
Alors les justes lui répondront : “Seigneur, quand
est-ce que nous t’avons
vu… ? tu avais donc faim,
et nous t’avons nourri ? tu
avais soif, et nous t’avons
donné à boire ? tu étais un
étranger, et nous t’avons
accueilli ? tu étais nu, et
nous t’avons habillé ? tu
étais malade ou en prison…
Quand sommes-nous venus
jusqu’à toi ?”
Et le Roi leur répondra :
“Amen, je vous le dis :
chaque fois que vous l’avez
fait à l’un de ces plus petits
de mes frères, c’est à moi
que vous l’avez fait.”
Jubilé extraordinaire de la Miséricorde
34
Échanger sur
la foi avec Juifs
et Musulmans
13 décembre 2015 › 20 novembre 2016 - Diocèse de Bordeaux
8.
Philippe Leruste, diacre,
délégué épiscopal pour les relations avec le judaïsme
Pape François, Rabbin Skorka et Imam Abboud, Jérusalem
© Osservatore romano
Dieu miséricordieux
dans le judaïsme
Evoquer la miséricorde dans le
judaïsme, c’est aller au centre de la
spiritualité juive. La miséricorde de
Dieu y est liée à sa justice. La justice,
c’est obéir à ses commandements.
Mais quand son peuple est opprimé
ou quand il se détourne de Lui par
infidélité, Dieu veut le faire revenir
à Lui. Sa miséricorde accomplit en
cela sa justice. À travers le Premier
Testament, Dieu accorde son pardon.
Il fait renaître à la vie. Cette histoire
d’amour entre Dieu et son peuple est
une histoire de salut qui demande
la miséricorde. C’est ce qui est vécu
à Kippur, la fête du Grand Pardon.
Miséricorde, Rahamim, signifie les
entrailles, le sein maternel. Le cœur
dans le judaïsme est l’organe de la tendresse compatissante, et aussi du discernement (voir le roi Salomon 1Rois,3). Le
cœur de Dieu s’émeut de son peuple.
Le prophète Osée, particulièrement,
témoigne de cette compassion de Dieu.
Le judaïsme dit que le monde est fondé
sur le Hesed, qui signifie tendresse,
bienveillance de Dieu, avant toute
action des hommes. Dès l’origine,
Dieu donne sa promesse : que la vie
qu’Il donne à l’homme, ne sera pas une
impasse, mais qu’elle aura un avenir,
et qu’Il ne l’abandonnera jamais (Jos
1,5) . Pour que Sa miséricorde sauve
l’homme, Dieu lui demande de revenir à Lui, par le repentir de la faute et
la recherche de la réconciliation avec
autrui, qui tient une grande place dans
le judaïsme. Il est bon et nécessaire,
pour nous chrétiens, d’entendre cette
tradition que Jésus-Christ accomplit.
35
La valeur de la miséricorde dépasse les frontières de l’Eglise. Elle est
le lien avec le Judaïsme et
l’Islam qui la considèrent
comme un des attributs
les plus significatifs de
Dieu. Israël a d’abord
reçu cette révélation qui
demeure dans l’histoire
comme le point de départ
d’une richesse incommensurable à offrir à toute
l’humanité. Nous l’avons
vu, les pages de l’Ancien
Testament sont imprégnées de miséricorde,
puisqu’elles racontent les
oeuvres accomplies par le
Seigneur en faveur de son
peuple dans les moments
les plus difficiles de son
histoire.…/…
Pape François, Bulle, 23
Jubilé extraordinaire de la Miséricorde
36
13 décembre 2015 › 20 novembre 2016 - Diocèse de Bordeaux
37
Échange sur la foi avec Juifs et Musulmans
…/…
L’Islam de son côté,
attribue au Créateur
les qualificatifs de
Miséricordieux et
Clément. On retrouve
souvent ces invocations
sur les lèvres des
musulmans qui se sentent
accompagnés et soutenus
par la miséricorde dans
leur faiblesse quotidienne.
Que cette Année
Jubilaire, vécue dans
la miséricorde, favorise
la rencontre avec ces
religions et les autres
nobles traditions
religieuses.
Pape François, Bulle, 23
Extraits du Coran.
Si vous dénombriez les bienfaits de Dieu, vous ne pourriez en
faire le compte. Dieu est tout pardon, Miséricordieux.
Sourate 16/18
Louange à Dieu, à qui appartient tout ce qui est aux cieux et sur
la terre, et à qui revient la louange dans l'au-delà. Il est le sage,
l'informé... Il est le miséricordieux, le Tout pardon.
Sourate 34/1, 2
Pourtant, qui perpétue un mal, fait preuve d'iniquité envers
lui-même, puis demande le pardon à Dieu, trouve Dieu Tout
pardon, Miséricordieux.
Sourate 4, 110
Quelques réflexions sur la Miséricorde échangées dans
un groupe de partage et d’amitié entre chrétiens et
musulmans
Au temps de l'affirmation identitaire et du refus de l'autre,
quand la religion devient un marqueur, quand la rencontre est
faite pour convertir l'autre… les croyants sont sommés de dire
et de vivre l'essentiel.
Notre amitié, vécue comme un don, traverse nos différences et
s'y enrichit. La miséricorde pratiquée révèle à l'homme sa vraie
nature, fait à l'image de Dieu. Dieu qui “regarde les cœurs et
non les visages”.
“Au nom de Dieu, le Tout miséricordieux, le miséricordieux…”
ainsi s'ouvre le Coran (Sourate 1, 1), ainsi en introduction se décline
chacune des 112 sourates (hormis la 9°) et s'inscrit dans l'âme
du musulman un appel répété et exigeant : pardonner, accueillir
sous le regard de Dieu le miséricordieux.
L'infinie miséricorde de Dieu excuse les tâtonnements des
hommes, produit le pardon sans condition, fruit d'un amour
sans limite.
La langue coranique marque cet enfantement de Dieu en
employant l'image des entrailles de la mère, là où la vie s'enfante. Ce tressaillement pour l'enfantement des hommes est la
première miséricorde de Dieu. La dignité de l'homme y prend
racine, Dieu pour qui rien n'est jamais perdu, quoi qu'il en soit
de l'histoire personnelle.
Ce qui est positif dans l'humanité, ce qui se fait don et compassion vit absolument en Dieu.
La miséricorde vécue par les hommes signe la rencontre de Dieu
dans son amour des hommes.
Miser sur l'intelligence du cœur, comprendre et partager avec
“l'autre que moi”, l'aimer comme il est, sans juger ni condamner,
tel est l'appel à la miséricorde, chemin d'humanisation, chemin
de Dieu et combat quotidien pour l'homme.
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Jubilé extraordinaire de la Miséricorde
Logo et devise
du jubilé
Le logo et la devise, les deux
ensemble, offrent une heureuse
synthèse de l’Année jubilaire.
Dans la devise Miséricordieux
comme le Père (tirée de l’Evangile de Luc 6,36) on propose de
vivre la miséricorde à l’exemple
du Père qui demande de ne pas
juger ni condamner, mais de pardonner et donner l’amour et le
pardon sans mesure (cf. Lc, 6,37-38).
Le logo - œuvre du Père jésuite
Marko Rupnik – se présente comme
une petite somme théologique du thème
de la miséricorde. Elle montre, en effet, le Fils
qui charge sur ses épaules l’homme égaré rattrapant, ainsi,
une image bien chère à l’Eglise ancienne, car elle exprime
l’amour du Christ qui s’acquitte du mystère de son incarnation, par la rédemption. Ce dessin est réalisé de façon
à faire émerger que le Bon Pasteur touche en profondeur
la chair de l’homme et qu’il le fait avec un tel amour qu’il
lui change la vie. Il y a, en outre, un détail qui ne peut pas
nous échapper : le Bon Pasteur charge sur lui, avec une
miséricorde infinie, l’humanité entière mais ses yeux se
confondent avec ceux de l’homme. Christ voit par les yeux
d’Adam, et celui-ci par les yeux du Christ. Chaque homme
découvre ainsi dans le Christ, nouvel Adam, son humanité
et le futur qui l’attend, en contemplant dans Son regard
l’amour du Père.
Cette scène se situe à l’intérieur de l’amande, elle aussi
un symbole cher à l’iconographie ancienne et du Moyenâge, appelant la coprésence de deux nature, la divine et
l’humaine, dans le Christ. Les trois ovales concentriques,
en couleur progressivement plus claire, vers l’extérieur,
évoquent le mouvement du Christ apportant l’homme en
dehors de la nuit du péché et de la mort. D’ailleurs, la profondeur de la couleur plus foncée évoque aussi l’impénétrabilité de l’amour du Père qui pardonne tout.
Mon itinéraire
J'écris ici comment je vis ce Jubilé de la Miséricorde
1. Faire un pèlerinage
2. Passer une porte Sainte
3. Se confier à Marie
4. Recevoir le pardon de Dieu
5. Se réconcilier avec un proche
6. Participer à la messe
7. Pratiquer une oeuvre de miséricorde
8. Échange sur la Foi avec Juifs
et Musulmans.
Prière du jubilé
Seigneur Jésus-Christ,
toi qui nous a appris à être miséricordieux
comme le Père céleste,
et nous as dit que te voir, c’est Le voir,
montre-nous ton visage, et nous serons sauvés.
Ton regard rempli d’amour a libéré Zachée et Matthieu
de l’esclavage de l’argent,
la femme adultère et Madeleine de la quête du bonheur
à travers les seules créatures ;
tu as fais pleurer Pierre après son reniement,
et promis le paradis au larron repenti.
Fais que chacun de nous écoute cette parole
dite à la Samaritaine comme s’adressant à nous :
Si tu savais le don de Dieu !
Tu es le visage visible du Père invisible,
du Dieu qui manifesta sa toute-puissance
par le pardon et la miséricorde :
fais que l’Eglise soit, dans le monde, ton visage visible,
toi son Seigneur ressuscité dans la gloire.
Tu as voulu que tes serviteurs
soient eux aussi habillés de faiblesse
pour ressentir une vraie compassion
à l’égard de ceux qui sont dans l’ignorance et l’erreur :
fais que quiconque s’adresse à l’un d’eux
se sente attendu, aimé, et pardonné par Dieu.
Envoie ton Esprit et consacre-nous tous de son onction
pour que le Jubilé de la Miséricorde
soit une année de grâce du Seigneur,
et qu’avec un enthousiasme renouvelé,
ton Eglise annonce aux pauvres la bonne nouvelle
aux prisonniers et aux opprimés la liberté,
et aux aveugles qu’ils retrouveront la vue.
Nous te le demandons par Marie,
Mère de la Miséricorde,
à toi qui vis et règnes avec le Père et le Saint-Esprit,
pour les siècles des siècles.
Amen.
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