p16 p14 - Tourisme magazine

Transcription

p16 p14 - Tourisme magazine
Sommaire
5 EDITORIAL
6 HÔTELLERIE
Renforcement des capacités d'accueil
80 investisseurs nationaux s'implique
8
Guide gourmand
gue
s” de la Madra
Le Raïs
“L
TOURISME
la planète
des crustacés
Politique touristique en Algérie
Lumière sur le SDAT
Des touristes Français en Algérie
Le Sahara, d'une porte à l'autre
Où sortir ce soir ?
Un tour sur kherdja.com
41 Salons
L'Algérie, présente au F.RE.E 2010
Une ambition mesurée de séduire
le marché allemand
49 IMPACT
Loin du prospectus, la découverte
DOSSIER
p
16
Au pays des
contrastes
p
14
é
ditorial
PRINTEMPS,
UN PARFUM
DE VACANCES
LE
Édité par Interexpo
Directeur de la publication
Slimane SEBA
[email protected]
Directeur Artistique
Akli MADOUN
Secrétaire de rédaction
Mohammed BOUDALI
Création - Infographie
Réda BENAOUDA-ZOUAOUI
Nassila AMRANI
Ont collaboré à ce numéro
Nadjib STAMBOULI
Saïd BOUKHELIFA
Fadéla KRIM
Mustapha BOUGHADOU
Sihem CHAÏB
Sofiane Ali TELLIDJI
Mohand Cherif ZIREM
Réda ZEMMOUCHI
Sonja WEICHERT
Publicité - Abonnement
Mehdia BENAHMED
Sana KHEDDAM
Sihem CHAÏB
Tél. / Fax : 021 93 33 27
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Impression
ED DIWANE
Flashage
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Distribution
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Création, Conception et Réalisation
Agence de communication, d’édition
et d’exposition
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de l’hopital - Béni Messous - Alger
Tél. : 021 93 33 27/26
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'est le printemps. La plus belle des saisons. Du nord au sud, de
l'Est à l'ouest, l'Algérie offre les plus belles de ses parures.
Et ses plus beaux atouts touristiques. Des milliers de
kilomètres de côtes maritimes avec leurs plages tantôt sauvages,
tantôt domptées par les hommes, ses criques, ses calanques, ses
falaises, ses montagnes abruptes étalant leurs hautes silhouettes
dans l'eau cristalline de la méditerranée algérienne. Des plaines verdoyantes à perte de vue, des montagnes enneigées de
l'Atlas tellien, des hauts plateaux. Des immensités du Sahara
dans ses nombreuses variantes de sable et de relief, des espaces
aux horizons infinis. Quand, en ce jour encore au sortir de l'hiver, il fait 38°C à Bordj Badji Mokhtar à la frontière Sud de
l'Algérie, il ne fait que -4°C sur les montagnes de Chréa ou du
Djurdjura dans le nord.
C'est le printemps. Et c'est l'heure de penser aux vacances. Après une
année de labeur, quoique non encore achevée, les senteurs des premières brises marines commencent à se rapprocher. Des noms de plages
fortement évocateurs à Jijel, Bejaia, Ain Temouchent, Annaba, El Kala,
Tipaza, Skikda et ailleurs traversent immanquablement l'esprit et laissent rêveurs plus d'un.
Les uns choisiront l'évasion totale en allant aussi loin que possible du
lieu de résidence, les autres choisiront les plages à proximité, ou alors,
parce qu'ils en auront les moyens, se dirigeront, en voiture, par bus, par
avion et même par bateau, vers ces plages dorées de Tunisie ou du
Maroc. Sousse, Djerba, Hammamet Yasmine, ou encore Agadir, et tant
d'autres noms de villes balnéaires maghrébines devenus bien trop familiers dans le langage des vacanciers algériens.
Et comment pourrait-on leur en faire le reproche quand on sait que
seuls 40.000 lits environs, terrains de camping compris sont disponibles pour faire offrande de séjours de vacances à ces Algériens, en
vagues successives, férus de joies de la mer qu'ils sont. Même en y intégrant le fameux logement dit “chez l'habitant”, on parviendra probablement au chiffre record d'environs 60.000 lits, soit 50 lits sur chaque
tranche de 1 km linéaire, en tout compris, quand il y en a 10 fois plus
en Tunisie ou au Maroc. Nous aurons en “tout compte fait” à peine 300
vacanciers par saison et par kilomètre linéaire par tranche de 10 jours
de vacances par saison.
La santé s'accomplissant aussi par le tourisme et le voyage, laissons
faire et laissons voguer cet algérien au gré de ses désirs à la recherche
de l'accomplissement de soi, la recherche de son bien-être et de sa sérénité là où le mènent ses instincts et ses moyens. En attendant que ces
splendeurs naturelles que Dieu a servi à l'Algérie s'accompagnent d'infrastructures, simples, légères nombreuses pour des vacances chez soi,
dignes de ce nom.
C
Slimane SEBA
hôtellerie
“L
e Ministre de l'Aménagement du
Territoire, de l'Environnement et
du Tourisme, M. Chérif Rahmani a
présidé le 20 janvier 2010 à l'hôtel “El Aurassi”,
une cérémonie de signature de contrats pour la
réalisation de 80 projets d'hôtel par autan d'investisseurs nationaux, répartis équitablement
sur tout le territoire national. Cette initiative
s'inscrit dans une démarche partenariale, avec
les professionnels et promoteurs du tourisme
fondée sur une confiance partagée et des engagements mutuels du public et du privé.
par Mohammed Boudali
Renforcement
des capacités d'accueil
80
investisseurs
nationaux
cette rencontre
s'accorde à dire
que l'état de
morosité qu'a
connu l'Algérie
dans le secteur
du
tourisme
commence
sérieusement à
se dissiper et à se transformer en un climat
serein et favorable aux investissements
créateurs de richesses et d'emplois. Pour sa
part, M. Issad Rabrab, investisseur présent
lors de cette cérémonie, a indiqué que
“l'Algérie possède un paysage et des potentialités extraordinaires qu'il convient de
mettre en valeur à travers des projets touristiques concrets”. Il ajoute que “ce rapprochement des pouvoirs publics avec les
investisseurs est très apprécié par l'ensemble des partenaires présents ici”.
Cette nouvelle formule de partenariat
entre le ministère, les investisseurs et les
banques à l'instar de la BDL et du CPA (qui
pourront accorder un crédit aux investisseurs) permettra de soulager le secteur des
contraintes quant à la visibilité et à l'attraction en matière d'investissement. Ceci permettra aux pouvoirs publics d'apporter une
contribution efficiente à l'édifice de l'investissement dans le secteur touristique, surtout que cette nouvelle démarche veut
redonner confiance à l'ensemble des opérateurs, dans le cadre d'un contrat de partenariat ambitieux.
M.B
s'impliquent
C
ette opération, la cinquième du
genre, démontre un intérêt de plus
en plus grandissant de la part des
promoteurs nationaux pour la réalisation
de nouveaux projets touristiques et hôteliers, dans le souci de contribuer activement au développement de ce secteur très
prometteur pour l'économie nationale. Elle
apportera une capacité additionnelle de
6.718 lits et la création de 10.070 emplois
supplémentaires qui viennent s'ajouter à
quatre opérations similaires concrétisées
depuis l'année 2008.
Dans le cadre du partenariat, les investisseurs s'engagent à mobiliser les moyens de
financement nécessaires à la réalisation de
leurs projets dans les délais souscrits et à
veiller au respect des lois et des règlements
relatifs aux normes d'urbanisme, d'environnement et de la qualité. En contrepartie, les pouvoirs publics apporteront un
accompagnement aux investisseurs dans
les domaines de la formation du personnel
en gestion et aux métiers de l'hôtellerie et
l'insertion de leurs établissements dans les
supports de promotion et de publicité de la
destination Algérie.
L'ensemble des investisseurs conviés à
TOURISME MAGAZINE
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2010
ALTOUR revient, l'ONAT
s'en va !
La très longue période de confusion qui
régnait dans l'esprit du public, de la
presse et des autres depuis 1990 et
jusqu'à 2010 sera bientôt terminée. En
effet, entre l'ONAT, tour-opérateur et l'ONT,
office du tourisme, pour certains, c'était
du pareil au même. À maintes reprises, on
attribuait des activités à l'ONAT alors que
c'était l'ONT qui les réalisait !
L'ONAT, tour-opérateur s'effacera pour
céder place à une nouvelle dénomination
“ALTOUR” qui charrie beaucoup de réminiscences, celles des années ensoleillées
du tourisme algérien 1975-1980.
ALTOUR de l'époque était constitué de la
fusion de la SONATOUR et de l'ATA. Elle
fut d'abord dirigée par le regretté Kaïd
Hammoud Hacène (décédé en juin 2009)
ensuite par Hadj Abderrahmane Berrouane
un label qui sera lourd à porter par les
“frêles épaules” de l'ex ONAT qui a perdu
decrescendo, la majorité de ses compétences avérées entre 2000 et 2010
(Cherif Zahar, Tabel Taïri, Guerraïni,
Maoui, Khelfani, Boufedji, Bencheikh
el Fgoum, …).
Un souffle nouveau juvénile, dynamique,
adossé à une formation supérieure en
Tourisme, en Marketing et en Ingénierie
commerciale, devra être insufflé à un
réseau d'agences amorphe et sénescent
(29 points de vente). Une thérapie de choc
certaine !
S.B
ourisme
“L
e Schéma Directeur
d'Aménagement
Touristique (ou SDAT
2025) constitue le cadre stratégique
de référence pour la politique touristique de l'Algérie. À sa faveur
l'État affiche sa vision du développement touristique national aux
différents horizons à court terme
(2009), moyen terme (2015) et long
terme (2025) dans le cadre du développement durable, afin de faire de
l'Algérie un pays récepteur et définit les instruments de sa mise en
œuvre et précise les conditions de
sa faisabilité”.
Politique touristique
en Algérie
Lumière
sur le SDAT
D
epuis
l'Independence
de
l'Algérie en 1962, l'activité touristique n'a jamais été considérée comme un atout réel au développement économique jusqu'aux débuts des
années 2000 avec l'amélioration de la
situation sécuritaire du pays. Les premières orientations, contenues dans la
charte du tourisme de 1966, privilégiaient le Tourisme international, pour
son apport en devise, mais aussi compte
tenu du fait que le niveau de vie des
populations exigeait la priorité à la création d'emploi sur le développement des
loisirs, néanmoins dès 1974, avec le
deuxième plan quadriennal cette orientation a été abandonnée en faveur du
tourisme interne.
En effet, à partir de l'année 1966, l'État
élabore différents textes officiels et plans
de développement nationaux sous un
régime politico-économique socialiste
dans lesquels s'intègre la politique du
Tourisme : un plan triennal 67-69, deux
plans quadriennaux 70-73 et 74-77, ce
dernier fut marqué
par la création de la
charte nationale de 76
qui accorda une nouvelle dimension au
Tourisme en donnant
la
priorité
au
Tourisme interne.
La période 1980-1990 a été marquée par
la mise en œuvre des premières restructurations. Parallèlement au lancement
du premier plan quinquennal, le bilan
sur le tourisme a montré la faiblesse du
secteur en matière d'infrastructure d'accueil. À la lumière de déficit, de nouveaux objectifs et une nouvelle stratégie
de développement touristique ont été
définis. Toutefois, avec le passage de
l'Algérie et de son tourisme à l'économie
du marché, l'État s'est tourné vers l'élaboration du cadre juridique nécessaire
au développement de l'investissement
privé. Parallèlement, la dégradation de la
situation sécuritaire a annihilé l'impact
de ces premières mesures et les indicateurs d'activité du Tourisme en ont été
fortement altérés.
Le tourisme, une priorité de l'État ?
Depuis le début des années 2000, avec
l'amélioration de la situation sécuritaire,
le tourisme n'est plus perçu comme un
secteur “secondaire” mais plutôt comme
TOURISME MAGAZINE
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une industrie alternative de “l'ère postpétrolière”. À cet effet, une batterie de
textes législatifs est créée en faveur d'un
développement durable du secteur touristique et plusieurs études sont lancées
pour déceler les points forts et les points
faibles de ce secteur.
Quatre grandes lacunes sont identifiées :
D'abord une image touristique ternie par
une décennie “noire” d'insécurité, un
grand déficit en matière de capacité d'accueil toutes catégories confondus, une
qualité insuffisante parfois dérisoire
dans certains établissements hôteliers,
notamment à l'intérieur du pays et enfin
l'absence d'une culture touristique dans
plusieurs régions du pays. Plusieurs
actions visant à remédier à ces lacunes
furent lancées, regroupées sous forme de
mini-stratégies à l'horizon 2010, 2013
puis 2015.
En 2008, des assises régionales, nationales et internationales sont organisées et
l'occasion est donnée à tous les opérateurs touristiques d'exposer leurs situations et leurs contraintes et de proposer
des solutions. À l'issue de ses assises, le
Schéma Directeur d'Aménagement
Touristique est élaboré et devient la bible
des autorités locale et des opérateurs en
matière de stratégie touristique. Pour
2010
tourisme
étape d'amorçage et de mise en œuvre
de la nouvelle politique du développement du tourisme de l'Algérie et 2015 2025, étape de la consolidation des
actions entreprises dans la construction
de la destination touristique “Algérie”.
Quantitativement parlant, l'Algérie vise
à accueillir 2,5 millions de touristes en
2015 en respectant les mêmes ratios que
leurs pays voisins, et prévoit donc
75.000 lits aux normes internationales
dont la moitié, soit 40.000 lits à très
court terme, dont 30.000 lits haut de
gamme. Le montant nécessaire pour la
période 2008 - 2015 est estimé à 2,5
milliards de dollars US soit 350 milliards de dollars US par ans. Les investissements publics pour les sept pôles
d'excellence à savoir, Nord-est, Nordcentre, Nord-ouest, Sud-est Oasien,
Sud-ouest Touat-Gourara, Grand Sud
Tassili N'Ajjer et Grand Sud, Ahaggar,
concernent principalement les dépenses
liées à l'exportation, à la viabilisation, à
l'accessibilité des plateformes touristiques et à la formation des ressources
humaines.
concrétiser et cadrer cette stratégie, une
nouvelle charte nationale du tourisme
est en cours d'élaboration.
Le schéma Directeur d'Aménagement
Touristique
Le Schéma Directeur d'Aménagement
Touristique “SDAT 2025” est une composante du SNAT 2025 (Schéma
National d'Aménagement du Territoire)
lequel montre comment l'État compte
assurer, dans un cadre de développement durable le triple équilibre de
l'équité sociale, de l'efficacité économique et de la soutenabilité écologique à
l'échelle nationale. Il s'agit en quelque
sorte d'un instrument qui traduit la
volonté de l'État de valoriser le potentiel
naturel, culturel et historique du pays et
de le mettre au service de la mise en
tourisme de l'Algérie afin de la hisser au
rang de “destination d'excellence” dans
le bassin méditerranée.
L'importance du SDAT 2025 réside
dans le fait qu'il soit l'aboutissement
maturé d'un long processus de recherches, d'enquêtes, d'études, d'expertises
et de consultations, le résultat d'un
“brainstorming” et d'une large concertation menée avec les acteurs nationaux
et locaux publics et privés tout au long
des assisses régionales et des enrichissements qui en ont résulté. Le rapport
général sur le Schéma Directeur
d'Aménagement Touristique 2025 est
composé de cinq livres : Le diagnostic,
ou l'audit du tourisme algérien, les cinq
dynamiques et les programmes d'actions touristiques prioritaires qui
constitue le plan stratégique, les pôles
touristiques d'excellence (POT) et les
villages touristiques d'excellence (VTE),
la mise en œuvre SDAT 2025, soit le
plan opérationnel et enfin les projets
prioritaires touristiques.
Quels objectifs à atteindre ?
À travers le SDAT, l'État aspire à promouvoir une économie alternative aux
hydrocarbures, le tourisme, lequel en se
développant, accroît les autres secteurs
de l'économique nationale par effet
d'entraînement. Cela en réunissant toutes les conditions d'un développement
durable de cette industrie notamment la
promotion du riche patrimoine naturel,
historique, culturel et cultuel du pays et
la valorisation de l'image d'une "Algérie
qui gagne" et ambitionne de retrouver
sa place de destination touristique de
choix dans le bassin méditerranéen. à
cet effet, le SDAT identifie deux étapes
temporelles majeures : 2008 - 2015,
TOURISME MAGAZINE
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Quelles dynamiques à la mise en
tourisme de l'Algérie ?
Le SDAT 2025 s'articule autour de cinq
dynamiques dont le lancement a débuté
dès l'approbation par le Conseil du
Gouvernement de la nouvelle politique
de développement du tourisme algérien.
z La Plan Destination Algérie (PDA)
qui vise à valoriser l'image de la destination pour accroitre son attractivité
et sa compétitivité ;
z Les Pôle Touristique d'Excellence
(POT) qui vise à rationaliser l'investissement dans des pôles structurés à
haute vocation touristique ;
z Le Plan Qualité Tourisme (PQT) qui
vise à déployer des actions tendant à
améliorer la qualité de l'offre touristique et sensibiliser les acteurs du tourisme à l'importance de cette qualité ;
z Le Plan Partenariat Public-Privé
(PPP) qui vise à promouvoir la transversalité et la cohérence dans l'action
par l'articulation de la chaîne touristique et la mise en place du partenariat ;
z Le
Plan
de
Financement
Opérationnel (PFO) pour soutenir les
activités touristiques, attirer les
promoteurs - développeurs et les
grands investisseurs nationaux et
internationaux.
2010
tourisme
Des touristes
Français en
Algérie
Le Sahara,
d'une porte
à l'autre
I
l est difficile d'évoquer
toutes les sensations qui
ont submergé le groupe
des 60 touristes Français, tout
le long de leur voyage à travers les oasis, proposé par
Four Winds Travels, filiale du
Touring Club d'Algérie. En
revanche, ce qu'ils ont laissé
échappé, car l'on ne peut
cacher autant d'émotions, ne
laisse aucun doute sur leur
grande satisfaction.
par Mohammed Boudali
ls étaient une soixantaine de touristes, adhérents à différentes associations syndicales sur le territoire
français à s'être inscrit à “l'aventure algérienne”, organisée par Four Winds
Travels, filiale du Touring Club
d'Algérie. Parmi eux, certains connaissaient déjà un peu l'Algérie pour des raisons différentes : certains y avaient vécu,
d'autres y avaient connu la guerre et certains y avaient des attaches d'amitié ou y
étaient allés en voyage.
Curieux, la majorité des participants
voulaient découvrir un pays “nouveau”
qui s'ouvrait au tourisme avec la volonté
de mieux connaître sa politique culturelle, sa vie économique, mais surtout,
d'aller à la rencontre d'un peuple avec
lequel il a su tisser des liens forts d'amitié et d'affinité.
L'atmosphère du voyage avait débuté dès
leur arrivée à l'aéroport. D'abord dans
I
les deux bus, où déjà une
ambiance de vacances régnait :
certains voulant se mettre côte à
côte, d'autres admirant “un nouveau pays” à travers les fenêtres et
les mini paquets de chewing-gum
volant au-dessus des têtes comme
des avions en papier. L'Algérie
possède le don de rendre aux personnes leur âme d'enfant, du
moins, ils allaient le découvrir sur
ses dunes merveilleuses …
À travers ce voyage, le groupe
voulait accéder au Sud par une porte et
en sortir par une autre. Et quelle plus
belle porte d'entrée que Ghardaïa ! Le
groupe tenait absolument à assister au
coucher du soleil dans cette ville millénaire, même s'il fallait se réveiller à six
heures du matin, et rouler durant une
dizaine d'heurs. Néanmoins, l'hospitalité
de l'organisateur Zineeddine Mokrani
était sans faille puisqu'il leur réservait un
festin en guise de déjeuner, le fameux
méchoui de Djelfa, capitale des Naïlia.
Que la viande coule à flot !
À Ghardaïa, le traditionnel primait, que
ce soit dans le mode d'hébergement
(maisons d'hôte), de restauration (sous
des tentes, repas traditionnel à l'honneur) ou de transport (petites ballades
en dromadaire). Du traditionnel, il y en
avait aussi dans les visites de la ville
sainte Béni-Izguen et son marché, dans
TOURISME MAGAZINE
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le système de partage d'eau, même s'il ne
manque pas de modernité et enfin dans
l'ambiance, agrémentée d'un accueil qui
n'a pas son pareil ailleurs.
Pour le groupe, la traversée du désert
avait de multiples facettes : des paysages
féeriques de dunes de sable, des palmerais verdoyantes, des cités aux mille coupoles d'El Oued et des villages troglodytes au " Ghouffi ", des marchés aux senteurs exotiques et des roses de sable qu'il
suffit de se baisser pour les cueillir,
autant de paysages qui fascinent les
voyageurs en laissant un rare sentiment
de bien-être devant autant de beauté.
Quelle meilleure fin pour un voyage que
de finir en musique ? Une dernière surprise attendait le groupe à son retour, là
ou tout à commencé, à Alger la blanche,
où une troupe folklorique locale a animé
spécialement pour le groupe une soirée
rythmée. Une occasion exceptionnelle
pour les membres du groupe de s'initier
aux danses algériennes !
Lorsqu'on demandait les impressions du
groupe à propos de leur voyage, les
réponses se rejoignaient toutes : “Ce
voyage s'est très bien déroulé, dans une
ambiance de franche fraternité et d'amitié” ou alors “les visites de toutes les villes et oasis nous ont semblé trop rapides”
ou encore “ce voyage trop court restera
gravé dans ma mémoire et je n'ai qu'une
hâte c'est d'y revenir”.
M.B
2010
tourisme
Où sortir ce soir ?
Un tour sur
kherdja.com
catégorie des jeunes, kherdja.com
connait une grande pénétration au
sein de la communauté des internautes algériens du fait qu'il cible un
grand public de tous âges, consommateur de loisirs et de divertissements.
I
On se reproche souvent
d'avoir manqué l'évènement “à ne pas rater”
lorsqu'on lit dans le journal
du lendemain “le concert du
siècle”, “clôture de tel festival”
ou encore “un spectacle à
hurler de rire”, on se dit alors :
“je n'ai pas eu l'information à
temps”. Parfois, on se
demande où sortir ce soir, ce
week-end, où partir en
congés ? Pourtant, le portail
spécialisé dans la diffusion de
l'information culturelle et
artistique existe depuis 2007.
Si vous ne connaissez encore
pas kherdja.com, vous resterez chez vous ce soir !
par Mohammed Boudali
rée le 21 juin 2007 par
l'agence de communication
Puls, kherdja.com s'est
affirmé comme le portail de référence
en matière de diffusion de l'information ludique, artistique et culturelle en
Algérie. En plus, sa qualité de site
communautaire permettant de partager ses expériences et ses coups de
cœur sur des endroits ou des évènements en particulier fait de lui le portail de prédilection des jeunes algériens branchés.
Simple à explorer, le portail se compose de deux rubriques essentielles :
une rubrique guide qui inclut un
grand nombre de restaurants, d'hôtels,
de boutiques de shopping, de centres
de remise en formes et d'agences de
voyages ; et une rubrique agenda pour
noter l'essentiel des évènements de
divertissement qui se déroulent dans
la semaine ou dans le mois, au niveau
des grandes métropoles algériennes,
notamment Alger, Oran, Annaba,
Constantine, Tizi-Ouzou, etc.
En dépit de sa grande attractivité de la
C
TOURISME MAGAZINE
12
2
N ° 2 3 / M A R - AV R
Consciente que le tourisme est en
train de prendre progressivement une
part importante des activités de la
société algérienne, l'équipe de
kherdja.com contribue activement à la
promotion de la destination Algérie
par le biais de la communication et
l'information sur les différents évènements et les villes qui les accueillent.
Par ailleurs, une nouvelle version de
kherdja.com, plus attractive et plus
riche en rubriques sera prochainement lancée et qui présentera une
volonté particulière à promouvoir
l'image de l'Algérie touristique.
Kerdja.com et Tourisme Magazine
aspirent à un objectif commun, la promotion de la destination Algérie à travers la communication et l'information, leur rapprochement était donc
évident. Du fait, un partenariat entre
ces deux supports médiatiques spécialisés est engagé, visant à conjuguer
leurs compétences respectives et leur
savoir-faire acquis dans le but de servir leur noble objectif.
Avec la démocratisation d'Internet
chez les algériens, kherdja.com trouve
le moyen de séduire les internautes par
son aspect pratique et facile d'accès.
D'ailleurs, pour être encore plus proche d'eux, ce portail possède également
une version mobile (kherdja.mobi) qui
permet de consulter à tout moment les
évènements disponibles sur le site afin
de programmer sa soirée ou son weekend. Nous lui souhaitons une bonne
continuation.
M.B
2010
GourmandGuide GourmandGuide GourmandGuide G
Dar Gnawa
Ouvert seulement le soir, le restaurant est
idéal pour un repas d'affaire, une sortie
entre amis ou en couple. Décoration
raffinée. Accueil et service impeccables.
La carte est largement inspirée de la cuisine
marocaine. Pensez à réserver !
Résidence les deux bassins - Oued El
Romane Réservation : 021 94 77 81
Guide
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Magazine vou
s.
testés pour vou
L'hyyppopotammus
Midi ou soir, l'ambiance y est très agréable.
Le service est parfait et la cuisine de très
bonne qualité. Les viandards y trouveront
forcément leur bonheur ! Parking gardé.
Centre commercial du Hamma, 107 Bd
Hassiba Ben Bouali
Réservation : 021 67 92 53
Le Caracooya
Cuisine à l'accent de la méditerranée. Le
décor un peu désuet mais l'ambiance feutrée
est baignée d'une lumière douce en journée
et d'un éclairage tamisé en soirée, qui contribuent à créer une atmosphère cosy. L'accueil
est aimable et le service de qualité. Idéal
pour un dîner en été !
3, rue Pierre (perpendiculaire à la rue
Didouche Mourad) -Alger
Réservation : 021 73 39 44
TOURISME MAGAZINE
14
N°22/JAN-FEV
2010
ourmand
dGuide GourmandGuide GourmandGuide GourmandGuide GourmandGui
“Le Raïs” de la Madrag
gue
Restaurrantt Sympatico
la planète
des
s crrustacés
s
Noureddine Krachaoui, est un de ces anciens cadres du
tourisme que le destin a bien voulu garder dans le monde
de cette profession qu'ils ont
exercée pendant toute leur
carrière. Le tourisme.
L'homme a fait toutes les
régions d'Algérie, et les
hôtels, du plus reculé au plus
proche, de la plus petite catégorie jusqu'au plus prestigieux. Et en dernier, pour ne
pas le nommer, l'hôtel El
Djazaïr, un superbe hôtel de
5étoiles, aux allures de
palace. C'est là que je l'ai
connu. Pendant les années
90. Des années pendant lesquelles, l'hôtel a connu son
apogée, en réussite, en richesse, en recherche du meilleur,
de presque l'impossible, en ces années-là
Restaurant et Traiteur qui propose une
cuisine occidentale et locale. Ambiance
agréable, conviviale et comme l'indique
son nom “sympathique”. Accessible, c'est
l'endroit idéal pour des repas d'affaires.
51, boulevard Mohamed V - Alger
Tél. : 021 64 10 80
L'A
Aubergge du Mouulin
Spécialité méchoui. Cuisine classique mais
de très bonne qualité dans une ambiance
très conviviale et raffinée.
Possibilité de manger à l'extérieur durant
les beaux jours.
24, rue Abane Ramdane- Chéraga
Réservation : 021 36 10 74
ui, Nourreddine, était le révélateur des différents ratios de
gestion, principale préoccupation du “boss”. Des repères
sans lesquels l'hôtel aurait navigué à vue, et avec lesquels il
se propulsait dans la voie de la qualité. Il était la cheville ouvrière
de l'activité “contrôle”. Rien n'échappait à sa vigilance en ces
temps de pénurie, ou un hôtel, crée inévitablement cette tentation
épicurienne à laquelle peu de gens pouvaient résister.
L
En le retrouvant dans ce restaurant ouvert dans une propriété
familiale à la madrague à une vingtaine de kilomètres à l'ouest
d'Alger, je comprenais parfaitement cette décoration et aménagement très “el djazaïrienne”. C'était toute l'influence qu'il avait
subie durant d'une dizaine d'années à l'hôtel El Djazaïr.
Le “M
Myriam”
Restaurant situé à Alger centre. Nouvel
arrivé sur la place d'Alger, il se distingue
par la présence sur sa carte de plats typiquement algériens et surtout constantinois.
Des plats mijotés à la façon traditionnelle.
Le poisson frais figure également sur sa
carte. Compter 800 à 900 da le plat. Il en
vaut franchement le détour.
2G, Rue Didouche Mourad, Alger
Son autre mérite, outre celui de reprendre l'aménagement, la
décoration et l'ameublement mauresque de l'hôtel El Djazair, est
celui d'avoir ramené dans ses bagages, le souci de la qualité, l'art
de bien faire. Cela est perceptible dans le choix et la fraîcheur du
poisson et autres crustacés proposés aux clients, la qualité du service, aussi bien en salle qu'en cuisine.
Les beignets de calamar, la soupe de soupe de poisson, le merlan
aux épices, les crevettes en sauce légèrement relevée, méritent une
distinction particulière et … en valent bien le déplacement.
S.S
TOURISME MAGAZINE
15
N°22/JAN-FEV
2010
périscope
Méga-Tours
Des
à
Sousse et à Djerba en faveur
des
opérateurs
algériens
'Office National du Tourisme
Tunisien a organisé un éductour
à destination de Sousse en faveur
d'une quarantaine d'opérateurs algériens, notamment des agences de voyages, du 17 au 20 février 2010. Cette opération, réalisée conjointement avec la
Fédération Régionale des Hôteliers de
Sousse s'inscrit dans le cadre de l'application du programme promotionnel de
l'ONTT sur le marché algérien pour
l'année 2010.
Le Brésil vise
11 millions de
touristes en 2020
L
Plusieurs activités étaient au programme de ce “Méga-tour”, en l'occurrence une visite de la ville des Sousse et
de ses principaux hôtels et centres de
thalassothérapie ainsi que ceux de Port
El Kantouai. Un workshop en faveur des
opérateurs algériens et tunisiens était
aussi au programme de cet éductour qui
constitue une grande opportunité pour
renforcer la coopération entre les opérateurs de ces deux pays voisins.
tourisme
marocain fait de la
résistance
Le
e Brésil mise à fond sur le sport.
Organisatrice de la Coupe du monde de
Football en 2014, et des Jeux olympiques de 2016, la destination se sent pousser des
ailes. L'objectif est d'atteindre 11,1 millions de
touristes étrangers d'ici 2020, ce qui représente
une progression de 113%, et 17,6 milliards de
dollars de revenus touristiques, soit une hausse
de 304%. Ces objectifs sont même détaillés par
événement : la Coupe du monde devrait générer 500.000 visiteurs en 2014, et les JO
devraient permettre d'augmenter la fréquentation de 15% en 2016 par rapport aux résultats
de 2015.
L
Une opération similaire a été lancée du
28 février au 03 mars 2010 en collaboration avec la Fédération Régionale des
Hôteliers de Djerba. Cette île très prisée
par le marché méditerranéen a constitué
une surprenante découverte pour certains opérateurs algériens qui la proposent désormais dans leurs catalogues
Printemps - Été 2010.
Les deux éductours se sont déroulés par
voie (par bus) pour permettre aux opérateurs “d'apprécier certaines curiosités
qui peuvent constituer d'éventuelles
escales lors de circuits organisés en
Tunisie” selon M. Faouzi Basly, le représentant général de l'ONTT en Algérie
qui estime ces deux opérations réussies.
e secteur clef de l'économie du royaume
marocain a plutôt bien résisté à la crise
mondiale. Dans le bilan chiffré de 2009, on
pouvait relever : 8,35 millions d'arrivées (+7%),
16,2 millions de nuitées (-1,6%), pour 52,4 milliards de dirhams de recettes, en chute de 5,7%.
Estimant que " le secteur a su démontrer sa capacité de résistance en réalisant des performances
plus qu'honorables ", notamment dans la deuxième
partie de l'année, le ministre marocain du
Tourisme a placé la barre haut pour 2010 avec une
croissance espérée de 10%, soit trois fois la tendance mondiale prévue.
L
La Chine, nouvel eldorado des
groupes hôteliers ?
a Chine continue à attirer les investissements avec plus de 240.000 chambres en construction. Un chiffre à
comparer avec les 100.000 chambres prévues
pour l'Europe. Après le Club Med, qui a
annoncé l'ouverture, en 2010, du premier de
ses cinq villages de vacances en Chine ou
Accor, qui continue son développement après
avoir triplé son portefeuille en 3 ans, des marques comme Starwood comptent doubler leur
présence en Chine. Hyatt a ainsi annoncé
1.000 nouvelles chambres pour 2013, Marriott
17 nouveaux hôtels pour 2014, et Sheraton 28
nouveaux établissements en 3 ans. Une stratégie en accord avec objectifs du gouvernement
Chinois pour 2010 : une hausse de 40% des
touristes étrangers et de 19% nationaux.
L
4,7% de nuitées
en moins en 2009
Suisse :
Selon les chiffres de l'Office Fédéral de
la Statistique (OFS), le nombre de nuitées dans les hôtels suisses a diminué
de 1,7 million en 2009 par rapport à l'année
précédente, soit une baisse de 4,7%, après une
année 2008 record. Le recul sur les marchés
étrangers est toutefois plus marqué, à 6,2%,
soit une perte de 1,3 million de nuitées. En
nombre de visiteurs étrangers, la baisse est de
2,7% sur l'année.
P
TOURISME MAGAZINE
16
6
N ° 2 3 / M A R - AV R
2010
périscope
Espagne : vers la fin du
tout
balnéaire
Ils sont 6% de visiteurs de
plus qu'en 2008. En pleine
crise du tourisme espagnol, la région de Madrid a fait le plein
l'an dernier, tandis que les hauts lieux
du balnéaire affichaient des taux de
fréquentation en baisse. Résultat : les
autorités touristiques espagnoles sont
désormais conscientes que le modèle
soleil et plage n'est plus suffisant.
Ainsi, sans abandonner cette offre, les
autorités espagnoles vont promouvoir
davantage la culture, dans sa version
soft (tourisme urbain, shopping, gastronomie) et hard (musées, festivals).
“L
New York
retrouve sa
place de première
destination des
USA
vec une baisse de fréquentation
de seulement 3,9% l'an dernier
par rapport à 2008 (contre une
prévision de -10%), New York dépasse
largement les prévisions. 45,3 millions de
touristes se sont ainsi rendus dans la ville
en 2009, dont 8,6 millions d'étrangers, et
46,7 millions sont désormais attendus en
2010, soit une hausse espérée de 3,2%. La
ville maintient également son objectif de
50 millions de visiteurs à l'horizon 2012.
Ce bon score permet aussi à Big Apple
de récupérer la place de destination la
plus visitée des États-Unis (devant
Orlando), qu'elle n'avait plus occupée
depuis 1990.
A
Le
Japon en forte
baisse en 2009
L
a
récession
inter nat ionale conjuguée à la
cherté du yen
et à l'épidémie de grippe
A (H1N1) a
fait retomber,
l'an dernier,
le nombre
d'entrées sur
le territoire japonais à son niveau de 2005. Selon
l'Organisation du Tourisme Japonaise (JNTO),
seulement 6,79 millions d'étrangers, voyageurs
d'affaires ou touristes, sont venus dans le pays en
2009, soit 1,56 million de moins que durant l'année précédente. Il s'agit du premier recul
constaté depuis 2003 (année lors de laquelle
l'épidémie de SRAS avait fortement affecté
l'Asie), et du plus fort depuis 23 ans.
dossier
pays des
contrastes
Au
es kilomètres de plages paradisiaques , des vestiges de civilisations disparues , un Sahara multiple et infini et des traditions
préservées par le temps, ce sont autant de richesses naturelles et
culturelles qui font de l'Algérie une terre de découverte et d'aventures.
D
Trois grands climats et plusieurs siècles d'histoire ont fait de l'Algérie un
pays continent, où dans chaque parcelle de territoire, un peuple a réussi
à dompter la nature qui l'entoure, et à bâtir une civilisation qui lui ressemble et reflète son identité.
Depuis le bleu de la méditerranée jusqu'au fin fond du Sahara ocre se
dessine une mosaïque de couleurs, de saveurs, de traditions et cultures
populaires, dont certaines sont restées intactes et d'autres ont subi diverses influences qui ont laissé leurs empreintes ici et là, sur le vivant et sur
la pierre.
Le génie populaire n'a jamais cessé de produire des chefs d'œuvre en
matière d'artisanat, de musique et d'art culinaire, qui se manifestent lors
d'une palette de festivités locales et régionales dans une scénique digne
des plus grands spectacles de l'humanité.
Pays des lumières et de l'hospitalité, terre des richesses et des legs des civilisations, royaume de la mer, des atlas et du Sahara, l'Algérie d'aujourd'hui
s'ouvre au tourisme et aux touristes après bien des années d'ermitage,
pour faire découvrir aux yeux du monde ce beau pays des contrastes.
dossier
D'Alger à Tipaza
Une
visite guidée….
S
ur la côte nord centre de
l'Algérie, se dressent deux
grandes villes touristiques
incontournables pour les touristes qui cherchent à mêler
l'histoire et le tourisme; l'authenticité et la modernité; le
paysage urbain et le paysage
sahélien … D'Alger à Tipaza ,
un circuit commençant par les
inextricables réseaux de ruelles
en pente et les interminables
boulevards de la Casbah avec
ses monuments et fastueuses
demeures, et se terminant dans
les vestiges de l'ancienne
Tipaza romaine, en passant par
les jardins et les musées. Que la
visite commence…
par Sihem CHAÏB
e point de départ est donc le site
de la Casbah qui de très grande
valeur pour l'humanité a été inscrit dans la liste du patrimoine mondial
de l'UNESCO en 1992. La partie haute
de la Casbah a été édifié sous forme de
citadelle, elle abrita autrefois toutes les
habitations, les palais, les mosquées et les
Zaouïas. Le plais du Dey est l'un des plus
prestigieux monuments à visiter. Il est
d'ailleurs classé monument historique
depuis 1887. Il se présente sous forme de
forteresse édifiée à l'époque ottomane
pour abriter le dernier Dey d'Alger, “Dey
El-Hussein”. C'est dans l'une des pièces
de ce palais que s'est produite la fameuse
affaire de l'éventail avec le consul de
France, “Deval”. Le palais offre une vue
imprenable sur la baie d'Alger, et après 5
siècles d'existence, ses remparts sont toujours visibles.
L
En sortant, nous passons par Jamaa Safir
et Jamaa Sidi Abderrahmane pour abou-
tir à Jamaa Ketchaoua, l'un des plus
grands monuments de la basse Casbah.
Il représente l'architecture ottomane
typique. Aujourd'hui, Ketchaoua est en
travaux de restauration.
Avant d'arriver au palais de Raïs, nous
passons par Dar Khdaoudj El Amia,
actuellement, Musée National des Arts et
Traditions Populaires. Cet ancien palais
fut offert à l'une des filles du Dey Hassan
Pacha qu'il affectionnait particulièrement du fait qu'elle avait perdu la vue.
TOURISME MAGAZINE
20
N ° 2 3 / M A R - AV R
Le palais des Rais a été édifié en 1576 à la
volonté du Dey Ramdhane Pacha, sur le
site du quartier de la marine dans un but
de renforcement de la défense. Le bastion 23 est le premier bastion auquel on
accède à partir de l'entrée du palais et
c'est le plus fastueux.
Puis en débouchant vers Jamaa El Djedid
et Jamaa El Kebir, on s'oriente vers le
quartier Ouest par le Square Port Saïd,
où sont vendus souvenirs et produits
d'artisanat. Un peu plus loin, la grande
2010
dossier
poste, un chef-d'œuvre architectural.
D'un boulevard à un autre, on remarque
le beau paysage urbain fait des édifices
de la période coloniale. Puis on s'arrache
vers le quartier Est où se trouve le grand
quartier d'El Hamma. Ce quartier d'affaire offre une diversion extraordinaire
de verdure et de culture dans son jardin
station balnéaire contenant les complexes touristiques “Tipaza Village” et
“Tipaza Matares”, deux magnifiques
œuvres de l'architecte Fernand Pouillon.
Ces sites ont abrité les plus grands flux
touristiques de la côte depuis leur
ouverture.
d'essai et le musée national des beaux
arts.
Non loin de Matares, le musée et le parc
archéologique de Tipaza. Cette ancienne
ville romaine, garde encore des vestiges
très frappants. Dès l'entrée on croise un
amphithéâtre puis à droite les deux temples : le temple anonyme et le temple
nouveaux. Plus haut, en empruntant un
sentier forestier nous aboutissons à la
basilique judiciaire où étaient captivés
des esclaves. Une vu imprenable sur la
crique nous emporte et ainsi nous finissons notre visite guidée.
S. C.
Sans carrément changer du contexte culturel et naturel, nous nous rendons à 70
KM d'Alger, à Tipaza. En route, la côte
turquoise nous offre un panorama extraordinaire sur la mer et les collines. Puis
arrivant à Aîn Tagourait, nous nous arrêtons au tombeau de la chrétienne, un
monument impressionnant fait de pierre
taillée.
A l'entrée de Tipaza nous accueille la
TOURISME MAGAZINE
21
N ° 2 3 / M A R - AV R
A 70 KM d'Alger, à
Tipaza. En route, la
côte turquoise nous
offre un panorama
extraordinaire sur la
mer et les collines.
Puis arrivant à Aîn
Tagourait, nous nous
arrêtons au tombeau
de la chrétienne, un
monument impressionnant fait de
pierre taillée.
2010
dossier
La Kabylie
majestueuses
montagnes et
l'envoûtement de la mer
Entre les
a Kabylie est l'une
des plus belles
régions d'Algérie. Ses
sites naturels, ses vestiges,
sa glorieuse histoire, ses
traditions
singulières et bien
d'autres merveilles font
d'elle une perle rare.
L
par Mohand Cherif Zirem
'Algérie est, incontestablement, un
pays vaste et très beau. Le secret de
son enchantement est dans sa
diversité géographique et sa multitude de
richesses naturelles et humaines. À l'est de
la capitale Alger, on trouve une véritable
merveille de la nature, la Kabylie. Des
montagnes majestueuses du Djurdjura et
de l'Akfadou, aux plages magnifiques de
Béjaïa, la beauté est incarnée même par les
oliviers et les vieilles maisons perchés sur
les collines. Depuis la nuit des temps, cette
région a intéressé les envahisseurs et captivé les grandes personnalités des quatre
coins du monde ; Ibn Khaldoune, Karl
Marx, Maupassant, Albert Camus et bien
d'autres.
L
Béjaïa, ou les portes de l'éternité
C'est une ville de l'histoire et de la civilisation. Béjaïa a un passé prestigieux. La
vieille cité qui a accueilli des savants illustres, comme Ibn Khaldoun, a toujours été
un carrefour du savoir. L'époque
Hammadite est un repère important dans
cette épopée des arts et de la culture. Cité
antique, la cité avait vu le passage et le
brassage de nombreuses civilisations.
Bgayet est aussi un territoire de la bravoure et du combat. Les Romains, les
Espagnols, les Français venus en conquérants ont souvent fait face à une résistance
farouche de la part des habitants de cette
région que le grand chanteur Cherif
Khaddam appelle l'âme de la Kabylie.
Bgayet est une ville où il est agréable de
vivre, surtout en dehors de la saison estivale où elle est submergée par des foules
de personnes venues, des quatre coins
d'Algérie et d'ailleurs, pour se détendre en
toute tranquillité. Au printemps ou en
automne, Bgayet respire le bonheur et
offre une exquise tolérance si rare, une
hospitalité singulière et une magie captivante. La mer est alors un spectacle à
contempler, du côté du port où tant de
bateaux donnent le goût du voyage à toute
une jeunesse avide d'aventures. Du côté de
Tichy, des Aiguades ou plus loin de
Boulimat, c'est aussi la nature en fête. Les
vagues bariolées de la grande bleue font
des clins d'œil presque sensuels à ces
montagnes du Babor ou à Yemma
Gouraya, la sainte et gardienne de la ville
TOURISME MAGAZINE
23
N ° 2 3 / M A R - AV R
et de toute la région. Du haut de l'impressionnante falaise qui l'abrite, Yemma
Gouraya veille sur le présent et l'avenir de
la cité enchanteresse. Oui, cette ville est
telle un aimant, elle ne laisse pas le visiteur
sans le retenir d'une façon ou d'une autre.
Peu de personnes résistent aux charmes
de la vieille cité et ne reviennent pas dans
cette citadelle du bonheur. Une fois ne suffit pas. C'est carrément un théorème
mathématique : si vous passez à Bgayet,
vous êtes condamné à y revenir, tôt ou
tard. Et les retours dans cette cité de la
connaissance n'en sont que plus beaux.
On se sent alors familier des lieux, des ruines qui témoignent des profondeurs historiques de la région et on va alors au fond
de soi-même. N'est-ce pas là, le but véritable de tout voyage ?
Traditions ancestrales
Les traditions kabyles résistent aux aléas
du temps, c'est comme cette langue, le
Berbère, une langue refusant de s'effriter
malgré les siècles qui s'effritent. L'oralité a
pu sauvegarder l'une des plus anciennes
langues de l'Humanité. La Kabylie est un
2010
dossier
grand musée à ciel ouvert. “Et si l'on songe
à ce que l'on sait du peuple kabyle, sa
fierté, la vie de ces villages farouchement
indépendants, la constitution qu'ils se sont
donnée (une des plus démocratiques qu'il
soit), leur juridiction enfin n'a jamais
prévu de peine de prison, tant l'amour de
ce peuple pour la liberté est grand …Ces
hommes qui ont vécu dans les lois d'une
démocratie plus totale que la nôtre”, fait
remarquer Albert Camus dans ses reportages publiés par le quotidien AlgerRépublicain en 1939. Même si la culture
kabyle est dominée par l'oralité, les coutumes, les contes, les légendes, la poésie et
bien d'autres trésors se transmettent de
génération en génération. Les femmes ont
le grand mérite de cette transmission.
Autrefois, avant de dormir, les membres
de la famille se réunissent autour du feu
pour écouter et savourer les histoires des
aïeux, racontées par la grand-mère.
Yennayer ou le Nouvel An berbère
Parmi les riches traditions kabyles, on
peut citer Yennayer ; le Nouvel An berbère. Le calendrier amazigh est né 950 ans
avant Jésus-Christ. Une date historique
qui marque la victoire du Roi berbère
Chachnaq sur les Pharaons d'Égypte.
Depuis ce fameux évènement, les
Berbères célèbrent annuellement une
grande halte glorieuse d'un passé lointain.
En Kabylie, Yennayer est fêté comme au
bon vieux temps, ou presque. Tous les
membres de la famille se réunissent pour
un réveillon un peu spécial. On prépare
un délicieux couscous au poulet et on
donne libre cours aux chants traditionnels. C'est aussi une opportunité pour
couper les cheveux aux très jeunes garçons, une manière de marquer la nouvelle
année. Certaines régions organisent une
grande fête publique pour partager le plaisir singulier où les femmes se font belles
avec leurs nouvelles robes, les hommes
aussi avec leurs burnous.
Aderïs, le premier jour du printemps
Aderïs est une tradition ancestrale qui se
pratique depuis des millénaires en Afrique
du Nord. Un peu partout en Algérie cette
habitude est encore vivace. Les Kabyles
fêtent le premier jour du printemps à leur
manière. Après l'hiver de toutes les entraves climatiques, la saison des fleurs prend
place. Comme travailler la terre demeurait, pendant longtemps, le moyen de survivre, l'agriculture représentait énormément pour eux, c'était leur gagne-pain.
Au-delà de la référence au calendrier
agraire, la symbolique de “Adrïs” représentait beaucoup de choses. C'est le début
du printemps. Cette belle période de l'année est l'un des meilleurs espaces où les
poètes et les amoureux de la nature se
réfugient. La littérature kabyle témoigne
de l'envoûtement pour lequel tant de personnes cèdent. Même si la date de ces célébrations n'est pas la même chez tout le
monde, tant de gens marquent la fameuse
journée. Par exemple, sur les hauteurs de
la wilaya de Tizi Ouzou, jusqu'à ce jour, la
saison des "amoureux" est fêtée malgré
tout. Entre la fin du mois de février et le
début du mois de mars, chacun choisit un
jour pour instaurer le bonheur. Puisque le
premier jour de “Tafsut” ; printemps en
Tamazight, est célébré en famille, aucun
problème n'est posé. Un très bon couscous
au poulet est alors préparé, à l'aide de "
Aderis " (une plante piquante) pour marquer l'événement. En outre, tant de gestes
sont à l'ordre du jour à l'instar de la préparation de délices et l'achat de vêtements
neufs pour les enfants, comme le veut la
tradition. Dans une ambiance chaleureuse, les Kabyles passent de très bons
moments au seuil du printemps.
M. C. Z.
dossier
Les mille merveilles de l'Oranais
découverte du Grand
Ouest
A la
utant l'Algérie est
un pays-continent,
l'Ouest algérien est
une véritable région-pays
favorisée par la diversité
de ses paysages naturels et
la richesse de son patrimoine culturel, cultuel et
historique. L'attractivité
de cette région est tellement importante qu'elle
fut érigée comme l'un des
sept pôles d'excellence du
pays, celui du Nord-ouest
qui sept wilayas : Oran,
Mostaganem, Tlemcen,
Aïn Temouchent, Mascara,
Sidi Bel-Abbès et Relizane.
A
par Ali Sofiane Telidji
e pôle touristique nord-ouest est
délimité au nord par la Mer
Méditerranée, à l'Est par la wilaya
de Chlef, à l'Ouest par le royaume du
Maroc et au Sud par les wilayas de Tiaret,
Saïda et Nâama. Ce pôle de 35.000 Km²
pour 6.000.000 d'habitants possède un
réel avantage géographique qui le situe à
moins de deux heures de vol de l'Europe et
qui en fait une région stratégique, touristiquement parlant.
De plus, il recèle des atouts naturels diversifiés et des potentialités touristiques
exceptionnelles marqués en plus de son
littoral attrayant, par la beauté majestueuse et le cadre féerique qu'offre la
nature, par un paysage où se succèdent les
reliefs montagneux, les vallées, les grandes
étendues d'eau, les plaines, les forêts. Il est
aussi marqué par un patrimoine matériel
et immatériel riche, une population dont
l'hospitalité, les traditions et les coutumes
sont restées à l'état pur et fidèle aux traditions ancestrales.
L
De Mascara à Tlemcen, la voie
de l'émerveillement
Etant le prolongement du rif marocain,
l'Oranie n'a jamais cessé de surprendre ses
visiteurs par son cachet de “milles est une
nuit”. En effet c'est de Mascara, ville de
culture et de thermalisme que débute la
région de l'Oranie en partant de l'est.
S'étendant sur plus de 5.135 km² et distançant la capitale Alger de 350km, la wilaya
offre de nombreux sites naturels, tels que
les monts des Béni Chougrane, les plaines
de Ghriss, ainsi que les denses forêts de
Zekkour et de Timeksi, sans oublier les
sources thermales de Bouhanifia, vient
s'ajouter à ça de nombreux sites archéologiques datant de l'époque Romaine et de la
période Ottomane.
Relizane qui couvre une superficie de
4.851 km² constituée essentiellement de
zones rurales, recèle des potentialités touristiques exceptionnelles et diversifiées
marquées par la beauté majestueuse et le
TOURISME MAGAZINE
26
N ° 2 3 / M A R - AV R
cadre féerique qu'offre la nature. Elle est
aussi considérée comme un véritable carrefour des civilisations ou viennent se
mêler les époques romaine, phénicienne
et turque.
Mostaganem “la mélodieuse”, ayant une
superficie de 2.269 km² propose une offre
touristique riche et variée grâce un littoral
long de 104 km comprenant des plages
attrayantes et un port, en plus de la montagne et des forêts récréatives à proximité
des plages. Un riche patrimoine culturel et
historique remontant à l'antiquité vient
garnir la richesse de la ville.
A l'ouest de Mostaganem vient Oran “la
radieuse”. Cette grande métropole, capitale de l'Oranie et deuxième ville
d'Algérie, joue le rôle d'une forteresse veillant sur toute l'Oranie. Située à 432 km de
la capitale Alger et s'étendant sur prés de
2114 km², Oran sait ensorceler notamment par son cadre côtier exceptionnel
qui offre une belle corniche, des plages
2010
dossier
magnifiques telles que les Andalouses,
ainsi que des îles paradisiaques à quelques kilomètres au large de Madagh et de
Bou Zedjar, vient s'ajouter à cette
richesse côtière des potentialités en
possède de hautes potentialités touristiques notamment balnéaires, thermales et
historiques qui font de la wilaya un pôle
touristique de dimension nationale et
internationale. Puis vient clôturer cette
tournée oranienne, la wilaya de Tlemcen
la capitale des Zianides, qui
s'étend sur 9020km² représentant une très grande
variété de paysages magnifiques dessinés par des piémonts côtiers, des plaines, plateaux, montagnes et steppe.
matière de thermalisme, des forêts denses
(Santa Cruz, Planteurs et Murdjadjo) et
des monuments historiques d'une grande
valeur (la Casbah, Mosquée du Pacha,
Cathédrale du Sacré Cœur…). Vient
après, la wilaya de Sidi Bel Abbés qui
d'une superficie de 9 150 km² et par rapport à sa position géographique est considérée comme le cœur de l'Oranie Cette
ville charmante offre des paysages d'une
grande beauté à l'image de son lac de
Sidi M'hamed Benali niché au pied des
monts de Tessala. En plus de ce joyau
naturel, la wilaya dispose d'énormes
potentialités et d'importants sites comme
les monts de Tessala, des forêts récréatives
et d'importantes bâtisses remontant au
19ème siècle. A quelques kilomètres au
nord-ouest de Sidi Bel Abbés, Aïn
Témouchent pointe son nez. Réputée
pour être “la perle de l'Oranie”, cette belle
wilaya qui s'étend sur plus de 2.370 km²
Séjours, week-ends et ballades dans l'Oranie au menu
De nombreux séjours,
week-ends ou balades sont
proposés au grand public
par des agences de voyages
locales ou étrangères. Ces
dernières proposent des
programmes et circuits à
thème permettant de parcourir tout l'Oranie, ou
bien juste une partie et
cela en fonction des
besoins financiers et
temporaires des touristes locaux ou
étrangers.
Ces
séjour à thème permettent aux touristes de découvrir Oran, la capitale de
l'Ouest surnommée El Bahia, Tlemcen
avec de son histoire arabo-musulmane,
Ain Temouchent et Mostaganem, la mélodieuse. Il sera possible d'apprécier le patrimoine culturel et archéologique de ces villes à travers les sites de Santa Cruz, de Sidi
El Houari, les ruines de Mansourah et le
Mechouar…
TOURISME MAGAZINE
27
N ° 2 3 / M A R - AV R
Cinq jours et quatre nuitée dans
l'Oranie
Pour un séjour de 5 jours et 4 nuits partant
d'Alger, le départ s'effectue des l'aube par
autocar. Passant par Chlef et Mostaganem,
l'arrivé à Oran est prévue pour l'après
midi. Une fois sur place la visite de “la
Radieuse” Oran commence par l'exploration des deux magnifiques mosquées du
Pacha et de Sidi El-Houari datant de l'époque turque datant du XVIII° siècle, en
suite vient la visite du musée de la ville, la
porte du Caravansérail de style mauresque, la fameuse porte d'Espagne, la belle
Casbah (vieille ville) et pour finir les deux
forts ; Santa Cruz et Lamoune (sur la route
de la Corniche). Le deuxième jour conduit
les touristes, après un petit déjeuner matinal, à la capitale des Zianides ; Tlemcen,
au menu ; visite de Sidi-Boumédienne, le
Saint de Tlemcen et l'imposante citadelle
du Méchouar. Après une nuit passé à
Tlemcen. Le réveil est matinal, car pour le
troisième jour, l'accueillante Ain
Timouchent attend ses invités. Les touristes ne manqueront pas les magnifiques
paysages ornant la route Tlemcen-Ain
Timouchent. Une fois sur place vers l'après
midi, la visite est consacrée spécialement
aux attrayantes stations balnéaires telles
que celles de Rachgoun et Beni Saf. Après
une nuitée sur place, le lendemain emmènera les touristes vers Mostaganem. Dès
l'arrivée sur les terre de “la mélodieuse”,
commence la visite du port, puis en suite
une ballade à travers les artères de la ville
en passant par la célèbre place du 1er
Novembre 1954. Après une dernière nuitée en terre mostaganaimoise, le séjour
prend fin. Le retour vers Alger s'effectue
lendemain en fin de matinée.
A. S. T.
2010
dossier
Le Nord-est de l'Algérie
méditerranée aux
hauts plateaux
De la
ur le plan géographique, le
Nord-est algérien englobe
près de 15 wilayas et présente une diversité de paysages
et de contrastes climatiques, en
plus des us et coutumes distincts. Le voyageur qui entame
un périple touristique à travers
cette région devra prendre son
temps pour découvrir les mille
et une facette d'un relief changeant et parsemé de lieux
d'histoire, que d'anciennes
civilisations auront marqués de
leurs empreintes : Puniques et
Numides, Romains et
Byzantins, Turcs et Français.
Ces passages successifs durant
trois millénaires auront
façonné l'identité algérienne et
légué un patrimoine culturel
immense.
S
par Mohamed Réda Zemmouchi
ujourd'hui et dans une perspective de relance du secteur touristique, la région de l'Est offre toutes les potentialités pour développer tous
les types de tourisme : (balnéaire, de montagne, sportif, thermal, culturel et cultuel)
destines à la fois aux touristes nationaux et
étrangers. Sans verser dans une longue
énumération de ces atouts déjà recensés,
mais pas assez exploités, l'on rappellera
brièvement les grands axes tracés
par le SDAT (Schéma Directeur
d'Aménagement Touristique) et qui
constitue un référentiel touristique
concret et un programme de développement contributif à l'économie nationale.
Élaboré sur la base de “pôles d'excellences
touristiques” selon un découpage régional, il fait intervenir les différents composants du secteur touristique d'une manière
A
évolutive jusqu'à l'horizon 2025 avec un
palier intermédiaire en 2015.
À ce titre, le Nord-est de l'Algérie offre
une façade maritime de 400 kilomètres
avec un chapelet de plages magnifiques et
encore vierges, de criques sauvages, d'îlots
et de villes côtières “amarrées” à des baies
immenses (baies de Bejaia, de Skikda, de
Chetaïbi à Annaba, etc..). Est-il besoin de
rappeler la célèbre “côte du Saphir "” entre
Bejaia et Jijel et son arrière-pays montagneux avec curiosités naturelles (les aiguades, les grottes féeriques, les cascades de
Kéfride, et le Massif forestier des Babors
classé réserve naturelle). Puis ce sont tour
à tour les villes de Colls et son phare
Bougaroun, Skikda et son pittoresque port
TOURISME MAGAZINE
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“d'Astore” qui date de l'époque phénicienne, Annaba et son Cap de garde (Rasel-Hamra), et le parc national d'El-Kala et
ses bancs (si convoités) de corail rouge !
Quittons la côte et ses plaines fertiles subhumides pour les vastes plateaux intérieurs où alternent les montagnes plus ou
moins boisées, les vergers et autres maraîchers pour attendre les immenses zones
semi-arides, domaine de prédilection de
l'agro pastoralisme et de la céréaliculture.
Les Sebkhas sont là aussi comme autant de
réserves classées par la convention
Ramsar (Iran) pour protéger d'innombrables espèces d'oiseaux migrateurs (Lac
Fetzara, lacs d'El-Kala, zone humide
d'Oum-el-Bouaghi, ect ….).
2010
dossier
Le thermalisme constitue également un
atout touristique indéniable de la région par
la profusion des stations, dont la plupart
sont exploitées depuis l'antiquité (Hammam
Debagh à Guelma, Guerguour à Sétif,
Essalihine à Biskra, et Khenchla dans les
Aurès, etc.) pour leurs vertus curatives et
leur haute teneur minéralogique. Enfin,
nous atteignons plus au sud les palmeraies et
oasis (Ferkane prés de Tebessa et el Kantara
national, une autre centaine d'agences de
voyages (ATV) en plus de quelques offices
locaux de tourisme et d'associations diverses
qui activent dans ce secteur. Un gros effort
reste portant à fournir en matière de restauration, de services et d'administration que
les différents opérateurs touristiques tentent
de combler au fil des ans… Concernant les
infrastructures de base, l'Est bénéficie d'un
réseau routier assez dense (en plus de l'autoroute Transmaghrebine qui constitue un
tronçon de 400 Km entre
Bordj-Bou-Arreridj et El
Kala) et un programme
très ambitieux du réseau
ferroviaire à court
terme.
Les anciens ports maritimes tels que Bejaia,
Skikda, Jijel, Annaba,
El Kala vont s'agrandir
et aménager des ports
de pêche et de plaisance pour développer des activités nautiques, tout en attirant les plaisanciers
et régatiers du
monde entier. Enfin
des aéroports internationaux en multiplient dans l'Est en
contribuant largement
au tourisme national et
international.
prés de Biskra), jusqu'à la lisière du Sahara
avec Biskra la reine des Zibans !
L'autre aspect fondamental du tourisme
dans l'Est algérien réside dans le patrimoine
culturel caractérisé par les nombreux sites
romains, dont ceux de Timgad et Djemila
qui comptent parmi le patrimoine mondial.
D'autres villes de culture méritent d'être
aussi évoquées comme Constantine et son
site exceptionnel sur le Rocher, Bejaia,
Annaba … où l'on peut recenser sur
immense legs architectural (Médinas, Palais
et Mosquées, Zaouias, bâtiment de style
colonial Français, Ksours, ect….)
En matière d'infrastructures d'accueil et
d'hébergement, il existe une centaine d'hôtels classés selon les normes de confort inter-
En guise de conclusion à
ce “survol” rapide de l'Est
de l'Algérie, nous évoquerons un autre aspect d la
richesse culturelle de cette
région ou les traditions
locales sont encore vivaces
comme les “Mawassems” et
autres fêtes populaires typiques à chaque localité, l'artisanat, les germes musicaux,
les arts culinaires, etc. Bref
tout ce qui fait l'identité.
Ainsi donc que pourrions
nous souhaiter de plus pour
un véritable développement durable du tourisme et pouvoir atteindre les objectifs assignés, que de s'investir pleinement dans la
grande et passionnante aventure du tourisme.
TOURISME MAGAZINE
M.R.Z
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2010
Le Nord-est de
l'Algérie offre une
façade maritime de
400 kilomètres avec un
chapelet de plages
magnifiques et encore
vierges, de criques sauvages, d'îlots et de villes côtières “amarrées"” à des baies
immenses.
dossier
Les Aurès, pays des
Chaouia
L'écotourisme
en toile de fond
itué à la limite du Tell algérien, le massif des
Aurès se caractérise par sa singulière position
entre deux pôles atmosphériques, ce qui confère
un caractère exceptionnel au sud-est de l'Algérie. Par
l'un de ses versants, il touche à la zone torride : c'est
la fameuse “zone rouge” du Djebel Ahmar-Khaddou ;
l'autre appartient à la zone tempérée froide : c'est le
Djebel Chélia, point culminant de l'Atlas Algérien
(2328 m) et réservoir d'eau du Massif …Sur le versant
méridional prospère le palmier dattier ; sur la rive,
opposée le cèdre et le noyer.
S
par Mohamed Réda Zemmouchi
n introduction de son “Guide
d'Algérie”, le géographe, Marc
Cote avoue que : “les deux merveilles des Aurès sont ses deux grandes
vallées centrales” mais que “ce microcosme révèle également d'autres trésors
locaux”. Par ailleurs, il ajoute que “ce fragment de l'Atlas Saharien est caractérisé
par une série de grands plis alignés Sudouest / Nord-est qui dominent au Nord
comme au sud de vastes plaines. Fief des
populations Chaouia, ce massif témoigne
d'une implantation humaine très ancienne
et bien adaptée à ce milieu montagnard”.
Pour ceux qui veulent entreprendre le
voyage, deux vallées sont conseillées : la
vallée de l'oued El-Abiod, et celle de l'oued
Abdi. On peut même y aller sans trop se
préoccuper des itinéraires pour découvrir
toute la beauté des lieux. Ainsi, en considérant la ville de Batna comme “camp de
base” nous entamons d'abord :
E
La vallée de l'oued El-Abiod
(Ighzar Amellal) :
Par Arris, à 60 kilomètres de là et à 1200
mètres d'Altitude. C'est une agglomération entre 2 affluents : (les Djebels
Zaouaille et Zellatou) qui au fil des ans,
s'est beaucoup développée. Un ancien
maire (Jean Rigal) en avait fait une ville
Jardin par la profusion de
sa végétation et la diversité
de ses arbres fruitiers, et
qui font toujours son charme 50 ans après.
Ensuite à 16 kilomètres, on arrive à
Tighanimine et son fameux défilé entre les
Djebel Zellatou et Djebel Krouma, qui a
vu le passage en l'an 145 de notre ère de la
6e légion romaine, puis de l'armée de St.
Arnaud en 1850 et un siècle plus tard, servit de lieu d'insurrection Algérienne un
certain 1er Novembre 1954. Un peu en
retrait de Tighanimine à l'Est, on pourra
admirer à “Tkout” un prototype du village
Chaoui ou de la “Dechra Berbère”.
À 17 kilomètres des gorges de
Thighanimine, on atteint les fameux
Balcons de Ghoufi, classés au patrimoine
national en 1928 puis en 2005, et où les
visiteurs apprécieront ces habitations troglodytes accrochées aux flancs du
Canyon, au fond duquel coulent les eaux
pérennes de l'Ighzar Amellal… une halte
inoubliable avant Baniane où l'on pourra
admirer la Guelâa la mieux conservée de
la vallée : (ancien magasin de réserve et
forteresse). Et plus loin, c'est l'Oasis de
M'chounech au débouché de l'oued El
Abiod qui annonce déjà la plaine des
Zibans.
TOURISME MAGAZINE
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Là, le Djebel Ahmar Kheddou forme une
muraille de 2.000 mètres d'altitude à la
limite méridionale de l'Aurès. De ses hauteurs il y a deux vues extraordinaires : la
vue plongeante des gorges où tonne l'oued
El Abiod et la vue aérienne sur le désert
dont le crépuscule est, de l'avis de tous les
connaisseurs, un des plus beaux au
monde.
La vallée de L'oued Abdi :
Elle appartient à la zone occidentale des
Aurès. Pas un palmier dans la vallée
jusqu'à sa capitale Menâa, mais des
noyers, des oliviers, des mûriers, des abricotiers…
Les historiens prêtent à cette vallée la
réputation d'avoir été la plus peuplée et la
plus exploitée par Rome. De nombreux
vestiges l'attestent tout le long des 40 kilomètres de Menâa jusqu'à Biskra ou l'antique Vescera. … “ici pas de Guelâas, mais
une guirlande de villages édifiés en
amphithéâtres … comme autant de citadelles”. Tel que rapporte par un ancien
voyageur français. C'est à Teniet el Abed,
qu'Abdallah Ibn Saad (frère du Calife
Othmane) débuta sa conquête des Aurès
2010
dossier
en l'an 27 de l'Hégire. Puis le col qui mène
vers l'oasis des noyers : Bouzina la
radieuse et ses jardins en paliers qui
envoûta nombre de voyageurs et d'artistes
peintres … On a dit de Bouzina qu'elle est
à l'Aurès ce que Djanet est au Sahara.
Enfin, nous n'oublierons pas l'autre lieu de
pèlerinage qu'est Taghoust et que domine
le Djebel Bouss, célèbre pour “la Ziara”
annuelle à la fin des moissons…
Après avoir longé les deux
vallées les plus célèbres
du massif des Aurès,
rappelons également les belles
forêts ou dominent ici et là les
chênes verts de
Bouhmama, les
cédraies
du
Djebel Chélia
et du parc
National
de
Belezma, les pins
d'Alep de la forêt
des Beni-Melloul
pour ne citer que
celles-là … les sites archéologiques de
Tazoult, Zana ou encore Timgad, les sources thermales de Kasrou, Bouzani,
Chaboura… et enfin le patrimoine culturel qui englobe un artisanat et un folklore
typiquement Chaouia en plus d'un art
culinaire original. Les Aurès comptent
aussi de nombreuses fêtes locales étalées
toute l'année et des manifestations culturelles d'envergure internationale comme
le Festival de Timgad
au mois de
juillet.
Depuis
quelques
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N ° 2 3 / M A R - AV R
années un nouveau tourisme de loisirs est
né à Batna à travers les parcs Mebarkia,
Kadri et le parc d'attraction et zoologique
d'El horouf (Belezma). Pour requalifier
certains sites remarquables et intéresser
des investisseurs potentiels, six zones d'expansion touristique (ZET) à Timgad,
Tazoult, El Mehmel, Arris, Ghoufi et
Saïda. Actuellement et en matière d'infrastructures d'accueil, il y a à Batna 14 hôtels
classés qui totalisent environ 1.400 lits, et
autant d'agences de voyages, quelques
offices locaux du Tourisme et de nombreuses associations qui ont tout à cœur
de promouvoir le Tourisme dans les
Aurès. Bien qu'il chevauche les trois
Wilayas de Batna, Khenchela et Biskra, ce
Massif a toujours eu la ville de Batna
comme capitale. Grâce à sa position de
carrefour routier, de noeud ferroviaire et
surtout un nouvel aéroport international
(à 30 kilomètres) ; ceci en plus d'une vocation de pôle culturel, économique et
administratif.
À partir de Batna, de nombreuses excursions peuvent être organisées vers l'arrièrepays. Quant aux ZET, le choix des sites
devant les accueillir doit faire l'objet d'une
large concertation entre les responsables
locaux, les spécialistes en aménagement et
les investisseurs potentiels pour ne pas
dénaturer les sites archéologiques, des paysages encore préservés et certains écosystèmes très fragiles… le lecteur devinera lesquels, car ils sont depuis longtemps répertoriés dans le patrimoine naturel Auresien.
Pour notre part, nous encourageons l'écotourisme comme vocation première dans
cette région, pour les multiples avantages
qu'on peut y développer.
On peut penser à une variété d'activités
sportives de plein air (escalade en montagnes, randonnées pédestres et à cheval,
spéléologie, scoutisme, etc.). Beaucoup
d'opérateurs touristiques étrangers séduits
par les Aurès n'ont-ils pas suggéré d'organiser des courses en VTT, et même des
survols en “ULM” et autres parapentes,
sans oublier des marathons pour sportifs épris de sensations fortes.
Le tourisme culturel restera à l'évidence un atout à soutenir autant
qu'à promouvoir. Les Aurès constituant un cadre idéal pour un tourisme d'aventure autant qu'écologique, car ce sont là les véritables tendances du nouveau tourisme.
M. R. Z.
2010
dossier
Visages du M'Zab
Un
peuple et des traditions
La vallée du M'Zab, une des
plus belles régions de
l'Algérie, maintient un attrait
constant dans sa relation tourisme
et tradition. Logée à la porte du
désert, sa population a su adapter
une architecture hors pair, mêler
l'eau et la survie sous ses palmeraies et développer des arts pour
sa société. L'urbanisme de cette
pentapole, créé par des
hommes à la recherche d'un abri
sûr, embrasse coutumes et respect
d'un climat rigoureux. Mystique et
travailleuse, cette oasis projette
l'image d'une l'Algérie équilibrée
et autonome. On se demande
pourquoi, une fois visitée, on y
retourne toujours. La raison se
trouve dans l'ensemble de son
organisation qui réunit le passé et
le présent.
L
par F. Krim
és 11e siècle, les maçons ajustèrent à leur construction les
courbes et les formes qu'ils
observèrent dans la nature. Le palmier
inspira les courbes, la pierre servit de
bouclier contre la lumière et la chaleur.
En les mariant, ils y ajoutèrent l'étude
des éléments naturels et sociaux comme
le vent la chaleur, l'eau, le voisinage et la
liberté de mouvement qui agrémentèrent l'équilibre de l'habitat familial. La
maison, Akham, contrairement à celles
des pays européens, fut bâtie selon une
organisation sociale. À l'intérieur, on y
entre par une cour, la skifa, (où règne le
métier à tisser) éclairée par la lumière
naturelle. Les autres pièces bénéficient
de la pénombre salutaire. À l'étage supérieur, la terrasse à ciel ouvert, encerclée
de murs, “e'sour”, maintient l'intimité
d'une vie sociale, familiale et sa respectabilité. Les petites fenêtres que l'on
note de la rue, traduisent l'infiltration
limitée de la chaleur ou du froid du climat. À l'extérieure, les rayons de soleil
obliques sont dirigés vers le sud afin de
réchauffer la demeure en hiver. Quant à
D
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3
N ° 2 3 / M A R - AV R
ceux de l'été, ils s'arrêtent à son seuil.
Autrefois, la communauté Mozabite
avait défini l'habitat comme un abri
égalitaire pour chacun. Ce qui explique
l'absence de palais et une constance
dans la construction. Le relief accidenté
d'un terrain n'a pas arrêté la création
d'une habitation. Les maçons ont su
adapter leur architecture en créant des
modèles différents, certes, mais cohérents dans le style. Car la maison traditionnelle ne fut pas conçue pour sa
beauté extérieure, mais pour le confort
de la famille. L'utilisation des troncs de
palmiers et de matériaux locaux permit
une résistance constante aux changements métrologiques.
Les rues exiguës de Ghardaïa ou BéniIzguen ressemblent à celles des autres
Casbahs du pays. L'originalité de l'étroitesse d'une rue, qui n 'est qu'un passage,
devient quelquefois un labyrinthe frais,
car le passant a besoin plutôt de lumière
et non pas de chaleur écrasante. Grâce
à cette topologie, l'architecture devint
symbole écologique et art pur aux yeux
des spécialistes contemporains a qui
2010
dossier
cette découverte précédait les valeurs
artistes de leur savoir !
Les sources souterraines et pluies rares
firent aussi l'objet de tout un programme
de protection et d'irrigation que les sages
développèrent patiemment jusqu'à l'obtention d'un système de barrage pratique
et unique au monde. Avec l'eau, de nombreux puits émergèrent partout. Les
agglomérations en furent dotées afin de
protéger de la soif, ceux qui seraient abandonnés en temps de disette ou d'attaque.
On note souvent la proximité d'un palmier qui, dans le temps, esseulé, absorbait
les gouttes précieuses débordant d'un récipient. Au bas de la vallée, les palmeraies au
cours des siècles alimentèrent et unifièrent
les familles.
ments familiaux tels les gandouras,
m'lefha, kachabya et les nécessités premières comme les tapis de maison, de bain ou
de prière. Le métier à tisser à haute lisse,
encore présent chez l'habitant, rappelle
que l'oisiveté n'a pas de place au sein de la
communauté. La laine qu'on utilise,
aujourd'hui n'est plus celle qu'on teignait
patiemment. Qui connaît l'utilisation des
plantes naturelles telles l'écorce de grenade, celle du noyer, ces feuilles de l'indigotier (e'nila donnant ce noir bleuté) qui
grandissait dans les jardins, celles du
henné qui produisaient cette couleur orangée. Qui se rappelle du
kermès ou de la laque, cet insecte
qu'on écrasait pour obtenir le rouge
avant que la cochenille n'arrive
d'Amérique du Sud ?
Pour compléter le cercle d'une auto suffisance, les arts se mirent mis au diapason.
Le travail d'orfèvrerie et de tissage embellit les toilettes féminines, remplirent les
sacs des caravanes passantes, puis la
dinanderie s'ajouta aux marchandises
convoitées dans les magasins après la colonisation.
Afin de compléter le confort de l'habitat,
durant des siècles, les femmes au foyer,
naturellement participèrent aux ouvrages
utilitaires et attrayants en tissant les vête-
Les tisseuses possèdent un art vieux
de plusieurs siècles qu'elles enjolivaient de symboles artistiques basés
par des objets quotidiens qui les
entourent. La mécanisation et l'utilisation des couleurs chimiques introduites durant l'occupation ont lentement envahi le pays. Faisant croire à
ces Pénélope qu'un ouvrage sans
faute valait mieux que celui qu'elles
créaient de toutes pièces, les
connaisseurs se sont accaparés
de leurs travaux irremplaçables, qu'on retrouve exposés dans des musées
étrangers ! Cependant, la
fête du tapis en Avril de
Ghardaïa nous rappelle
TOURISME MAGAZINE
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que la tradition du tissage est bien vivante.
Face aux difficultés financières, les artisanes délaissent la laine naturelle, moins
accessible due à sa cherté, subventionnée
encore il y a quelques années par l'état.
Nos “abeilles” utilisent de plus en plus une
laine synthétique qui ne donne pas ce beau
travail léger et raffiné d'antan même si les
symboles gardent leur jolie place.
Environ trois cent mille palmiers étaient
comptes il y a environ une vingtaine d'années. Chaque palmier fournissait plus de
190 produits écologiques ! Roi du désert,
supportant les changements de températures intenses, servant d'abri aux troupeaux de chèvres et moutons, il protège de ses longues
palmes, les vergers
divers et en été,
le soir, ombrage
la réunion familiale dans son
jardin.
Les
hôtels sont
nombreux
et confortables. On
peut loger
chez l'habitant dans
certains cas. La palmeraie fraîche de
verdure est souvent un lieu de
villégiature accessible aux familles
visitantes. Le M'Zab
2010
dossier
habitué au tourisme, offre une multitude de magasins intéressants, des
musées, des centres de tissages qui sont
à encourager et des visites guidées qui
sont à recommander.
Ghardaïa, devenue willaya, a attiré des
citoyens venus des quatre coins du
pays. Certains ont adopté leur appartenance avec beaucoup de grâce. Avec
d'autres, on a pu remarquer la création
de bâtisses incohérentes, incrustées au
milieu d'un trésor architectural.
Mettant en question l'avenir d'une des
plus belles régions du pays, l'office de la
protection et de la Promotion de la vallée s'évertue à protéger cet équilibre
harmonieux qui attire un flux régulier
de visiteurs.
Quelle que soit la saison, Béni Izghen,
Melika, Al Atteuf, Bou Noura, Metlili et
Berriane verdoyantes, regorgent de ressources. Des sources chaudes thermales précieuses et abordables sont populaires comme celles de Hammam
Zelfana. Les marchés colorés et les
festivités artisanales attirent des
curieux nationaux et internationaux.
L'automne et son souffle doux offrent
des rameaux de dattes sucrées et celles
des grenades à la chair bien rouge, au
son d'un repos bien mérité. Loin des
montagnes et de l'humidité de la côte
maritime, l'hiver nous entoure de son
manteau climatique tisse avec la douceur du Sud. En un mot, l'architecture,
l'artisanat et les coutumes de cette communauté continuent à nous inspirer.
En jetant un dernier coup d'œil sur
cette Pentapole, on remarque que malgré la beauté sobre des mosquées, des
Ksars, la simplicité extérieure des maisons, l'absence d'un art Visual traduisent une volonté de discrétion qui
s'ajoutant au blanc, repose l'œil de tout
artifice. En retenant ce désir de modestie, nous comparons ce travail méthodique et traditionnel à ces immeubles
neutres des grandes villes. Si l'architecture révèle l'identité de sa population, le
M'Zab a su la protéger en respectant
son urbanisme. Ce qui explique l'attrait
de ces avides d'authenticité et de styles
introuvable ailleurs.
F.K.
Office Local du Tourisme
Beni-Izghen
Bab-Echergui
47 131- Beni-Izghen.
Tél. / Fax: 0 29 89 28 60
[email protected]
Office de protection et de
Promotion de la Vallée du M'Zab
32, rue de la Palestine
Ghardaïa
Tél. : 029 88 44 54
Association d'Orientation
Touristique
Chez Fekhar
Rue Cheikh Ammi Saïd
DZ-Ghardaia 47000
Tél./ Fax : 029 88 26 99
[email protected]
dossier
Du Touat au Gourara
La
route des Ksour
onsidéré comme le pôle touristique d'excellence sud-ouest,
délimité par le Ministère de
l'Aménagement du Territoire, de
l'Environnement et du Tourisme, la
région du Touat-Gourara, appelée
route des ksour est constituée de
deux wilayas à savoir : Adrar et
Bechar. Le Touat-Gourara est délimité au nord par les wilayas de
Nâama et El Bayadh, à l'Est par
Tamanrasset et Ghardaïa, à l'ouest
par le Maroc et Tindouf et au sud par
le Niger et la Mauritanie. Il s'étend
sur une superficie de l'ordre de
603.000 km² et abrite une population
estimée à environ 900.000 habitants.
Son climat est continental, froid en
hiver et chaud en été et d'une pluviométrie faible. L'effet éolien provoque,
entre le mois de février et le mois de
mai des vents de sables.
C
par Télidji Ali Sofiane
a région Touat-Gourara est
formée d'une centaine d'oasis
regroupées en plusieurs sousespaces. Son emplacement géographique, au sud des dunes de l'erg occidental et à l'ouest du plateau du
Tadmaït, fait que cet espace a vraiment été protégé par l'environnement
désertique. Il s'agit en fait d'un espace
de refuge pour toutes les communautés qui pour des raisons politiques ou
religieuses devaient abandonner leurs
habitats au Nord (notamment dans
l'Atlas saharien) pour aller plus loin
dans le Sahara. La région est donc profondément inscrite dans le processus
ancien de relations multiples entre le
Nord de l'Afrique et le Sahel, jadis
appelé “bilad al-Sudan”. Il s'agit d'un
espace qui a constitué, à la fois, un
passage obligé pour les nomades et
caravaniers du Nord et un lieu de fixation, de sédentarisation et de mise en
valeur pour des communautés d'origines souvent différentes, mais qui on
fini par se fondre dans des ensembles
homogènes.
L
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2010
Sur la route des Ksour
Les Ksour sont une des caractéristiques très particulières dans le Touat et
le Gourara. Par leur architecture inspirée et singulière, les Ksour (palais)
imprègnent un cachet particulier
dans la région. Les architectes s'inspirent dans leurs chefs-d'œuvre du
style architectural arabo-mauresque,
auquel ils ajoutent la touche locale et
les influences de l'architecture soudanaise. Les techniques de construction
utilisées témoignent du savoir-faire
local et de l'ingéniosité et la créativité
de ses habitants qui ont su apprivoiser
les éléments de la nature et utiliser les
matériaux que celle-ci offre, comme la
terre rouge et ocre.
Si l'on se réfère aux différents écrits,
l'histoire des ksour du Touat et du
Gourara remonte à très longtemps.
L'archéologie et l'épigraphie n'ont
apporté que très peu d'éléments pouvant fixer avec exactitude les origines
et les premières implantations humaines dans ces régions. Les premiers éta-
dossier
étaient habitées par les membres d'une
même tribu.
Ce type de construction, souvent réalisé
sur une hauteur, constituait un habitat très
condensé surélevé d'une muraille d'enceinte et d'une entrée unique, et où la distribution intérieure était faite au moyen de
ruelles plus ou moins étroites.
Dans ce système tout ce qui a trait à la vie
communautaire était présent : la mosquée,
l'école coranique, les lieux de réunions de
la Djemaa, les espaces réservés aux bêtes
domestiques, les greniers à grain, les ateliers, les dépôts d'armes, etc.
Au fur et mesure que les rivalités tribales
et les pillages se sont atténués, les habitants
de ces lieux ont commencé à construire à
proximité de ces casbahs avec le même
type d'habitat, mais sans muraille de protection. De là est né le ksar avec toute sa
hiérarchie et sa dynamique, car c'est aussi
à partir de ce moment qu'a eu lieu l'avènement de la foggara (système d'arrosage
traditionnel) et par conséquent la formation des palmeraies.
blissements humains de la région, se sont
accompagnés de l'édification
de ces “casbahs” qui, la plupart du
temps,
Un havre de paix et de fraîcheur
En dépit de la température élevée dans la
région, l'intérieur des Ksour offre une fraîcheur extraordinaire. Les quartiers de la
ville, ses ruelles étroites, les façades des
Ksour ornées de gravures, sont un délice
pour le regard du promeneur, qui y découvre un pan de la civilisation locale.
Par son originalité, l'image est saisissante
et charmante. Le touriste est facilement
envoûté par la vue des Ksour, ou en
empruntant les ruelles étroites des vieux
quartiers. Aux bas-côtés des venelles,
s'installent les artisans de la ville, les mains
occupées à créer différentes œuvres, nourries par leur génie. Devant un tel spectacle, où la vie est plus
grouillante d'activités, plus qu'ailleurs
sans doute, il est difficile de rester de
marbre. Un quotidien rehaussé par
un sens de l'hospitalité hors pair chez
les
habitants
d'Adrar.
Adrar et Bechar
couvent les plus
beaux ksour de la
région sud-ouest.
Avec ses 294 localités, dont la plupart
sont très anciennes
et qui sont considéTOURISME MAGAZINE
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7
N ° 2 3 / M A R - AV R
rées comme des ksour, caractérisés par un
habitat typique dont l'histoire les lie à la
disponibilité de l'eau, des matériaux de
construction, des conditions climatiques
et aussi à l'environnement géomorphologique, Adrar affirme sa richesse en Ksour
au niveau des du Touat-Gourara. La visite
des Ksour d'Adrar est un pur plaisir. C'est
le cas au vieux Ksar de Timimoun, à Ksar
Massine, Ighzer, Badriane, Adgha, Bouda
ou bien le Ksar Hamed pour ne citer que
ceux-là. Bechar quant à elle, avec ses
magnifiques Ksour du nord de la wilaya,
constitue incontestablement l'une des
zones touristiques potentielles les plus
importantes de la région. Le Ksar de
Boukaïs réputé pour être l'un des plus
anciens ainsi que l'élégant Ksar de
Mougheul en plus du Ksar Kerzaz, fondés
il y a plus de 15 siècles, constituent un
patrimoine matériel inestimable offrant la
connaissance d'une importante partie de
l'histoire de la wilaya de Bechar ainsi que
de la région de la route des Ksour.
Des Ksour qui peinent et qui appellent :
à l'aide !
Jadis très prospères et ayant entretenu un
équilibre de l'écosystème, ces ksour ne
reflètent
malheureusement
plus
aujourd'hui leur fonction d'antan. Nombre
d'entre eux ont dépéri et d'autres ont vu
leur dynamisme ralentir. Ceci s'explique
par les bouleversements socioéconomiques qu'a connu la région depuis le début
des années soixante-dix où l'agriculture
oasienne a été délaissée au détriment d'autres activités comme le bâtiment, les travaux publics et le tertiaire. Cette situation
a été aussi accentuée par le délaissement
de la foggara qui était le support clé des
moyens de production et de l'existence
même du ksar.
Cela nous amène à nous questionner sur
l'avenir de ces joyeux enfouis entre le
Touat et le Gourara, pourront-ils rejouer
le rôle de facteur de maintien des populations et de support socio-économique?
Pourra-t-on les préserver à tant de la
dégradation pour en faire des destinations
touristiques de rêve ? Les Ksour de la
région Touat-Gourara, sont les témoins
directs d'une quinzaine de siècles. Ils
méritent aujourd'hui d'être revalorisés et
réhabilités. C'est une des conditions
incontournables et indispensables pour la
sauvegarde et la protection de son passé,
mais aussi l'éclosion d'un avenir radieux.
T. A. S.
2010
dossier
'est lorsque la terre a
voulu prendre sa forme
la plus pure que
l'Ahaggar a émergé. Se cachant
dans une zone aride et des
conditions climatiques très
dures, il a pu se mettre à l'abri
des grandes populations et a
su ainsi préserver une beauté
vierge et fascinante, comme on
ne pourrait rencontrer que
rarement dans une vie. Il est
aussi le témoignage indemne
d'une autre vie qu'on n'a pas
connue des temps les plus
reculés. Lointain comme un
rêve, jamais il ne laisse un désir
de voyager indifférent, il suscite même une curiosité insistante qui nous plonge dans le
regret s'il nous était inconnu.
C
par Sihem Chaïb
Le Parc National de L'Ahaggar
Un bout du monde arraché
au temps présent …
u cœur du désert du Sahara, sur
une superficie de 400.000
Km2, l'immense territoire de l'Ahaggar se dessine. Il
abrite l'ensemble de la wilaya
de Tamanrasset et est limité
au sud par les républiques du
Mali et du Niger ; à l'est par
la wilaya d'Illizi ; au nord et à
l'ouest par les wilayas de
Ghardaïa et d'Adrar.
De grandes valeurs pour l'humanité,
le “pays des rochers” selon la signification du mot en Tamachaq “Ahaggar”, n'a
que légitime reconnaissance de son
vaste territoire par son classement
en qualité de patrimoine mondial de l'UNESCO et a été
déclaré comme parc national depuis 1987. Quatre
zones le devisent selon les
différences morphologiques qui existent sur son sol.
La première comprend les
massifs de l'Ahaggar central
(Atakor, Aghechoum, Adrar ahagaghéne, Ouan Halladjene et Serkout),
les Tassilis Ouan Ahaggar (Est et Ouest),
A
eu
TOURISME MAGAZINE
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2010
dossier
nature et y vivant en parfaite adéquation.
Ce grand peuple qui force l'admiration et
le respect, n'est autre que le peuple touareg, descendant de TinHinan, et habitant
de l'Ahaggar jusqu'à aujourd'hui.
Les Touaregs se connaissent dans un
mode de vie très intrigant, et insensible
aux influences modernes. Libres et indépendants, ils vivent en nomades au
rythme des saisons, mais n'empêchent en
rien la stabilité de leur structure sociale. Ils
se lient avec une langue (le Tamachaq),
une culture et des traditions qui leur sont
propres depuis des millénaires et revendiquent leur identité avec force et rébellion
face aux efforts d'intégration et d'assimilation aux autres peuples.
Ces “hommes bleus” comme on les
appelle en référence à leur habit traditionnel initialement de couleur bleue, nous
feront admettre sans aucun scepticisme, la
futilité de notre monde actuel, fait de
fureur et de stress.
Quand on se rend à l'Ahaggar, on le fait
pour l'investissement personnel, pour
reculer le temps, pour se ressourcer …
Quand on se rend à l'Ahaggar, on ne fait
pas un voyage comme les autres.
S.C.
Tin-Gherho et Tin-Missao ainsi que les
sites situés sur l'axe Tit-Abalessa, Silet et
Tin-Dahar. La deuxième est représentée
par les massifs de la Tefedest, Mertoutek et
l'Amadror. La troisième est formée de
l'Adrar et des tassilis de l'Arak, Ahnet et de
l'Immidir. Enfin, la quatrième englobe les
bois pétrifiés d'In-Ghar et Fouggaret
Zoua, la Akba In-El-Hadjadj et le plateau
du Tadmait.
Initialement, l'époustouflante composition de ces massifs et plateaux, nous la
devons par gratitude aux éruptions volcaniques d'une ère géologique très anciennes
et qui ont traversé le sol de cette région.
Aujourd'hui, une large dépression sablonneuse est venue les révéler et le vent en a
fait la plus belle de ses sculptures et qu'on
appelle désormais, le “Tassili N'Ahaggar”
ou “Hoggar”.
Le Tassili N'Ahaggar, est par l'image,
comme une forêt rare faite de pierre, de
falaises, de pics, de canyons, de grottes, de
tours et de plateaux. Le silence et le calme
y règne en maître, nous offrent l'étonnante évasion vers l'immatériel et nous
dévoile les vérités de l'existence. On s'y
sent seul au monde. On s'y abandonne.
Le site de l'Assekrême est un de ces lieux
mystiques et qu'on n'oserait même contenir dans sa simple réputation du plus
beau coucher de soleil au monde. Émouvant, il a bouleversé plus d'un à son passage ! Le père De Foucauld avouait y avoir
découvert l'existence du Dieu. Il a même
voulu s'y établir pour le restant de ses
jours au défi des conditions de vie extrêmes. Souvent il faisait aussi le rapprochement avec le paysage que l'on s'imagine de
la lune. D'ailleurs, il disait dans l'un de ses
écrits gardés précieusement dans son
refuge à ce jour : “La vue y est plus belle
qu'on ne peut le dire ni l'imaginer. Rien ne
peut donner une idée de la forêt de pics et
d'aiguilles rocheuses qu'on a à ses pieds ;
c'est une merveille…”.
On sera tout aussi ému de découvrir un
peuple très ancien s'opposant à l'hostilité
probable de cette forte manifestation de la
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9
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dossier
Bienvenue au Grand
Sud Du Touat au
Gourara
À la
découverte
du Tassili
N'Ajjer
prés de 1500 kilomètres au sud des
côtes méditerranéennes, le cœur du
Sahara est un vieux massif
cristallin, l'Ahaggar, que
cerne une couronne de
grès, les Tassilis. À l'est, le
Tassili porte le nom de
N'Ajjer. Le territoire
N'Ajjer est situé exactement entre l'Ahaggar à
l'ouest, le plateau de
Tinghert au nord, le plateau du Djado au sud et
l'erg Marzouk et la
Hamada El Hamra à l'est.
A
e N'Ajjer est un massif montagneux
qui se trouve dans la partie sud-est
de l'Algérie. Il s'agit d'un haut plateau aride qui est essentiellement constitué
de grès et culmine à plus de 1.000 mètre de
hauteur. Il peut être assimilé à un vaste
rectangle orienté nord-ouest sud-est, long
de quelques 700 kilomètres et dont la largeur varie de 100 à plus de 200 kilomètres.
Il représente 12 % du territoire national
alors que la population n'en représente
seulement que 0.11 %. Il est peuplé par la
communauté des Touaregs que l'on
appelle aussi les Kel Ajjer, qui comptait un
peu plus de 33.000 habitants en 1998.
Cette population est composée en partie
de nomades et de sédentaires qui ont su,
au fil des siècles, établir une véritable symbiose avec un environnement naturel des
plus difficiles.
L
par Ali Sofiane Télidji
joyeux naturel qui regorge d'histoire
La densité, la variété et la valeur des ressources naturelles et des richesses culturelles que renferme le Tassili N'Ajjer ont
poussé les autorités à distinguer ce massif
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0
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parmi les nombreux Tassilis du Sahara
central en le proclamant zone protégée.
Ses plantes, ses animaux et surtout ses milliers de peinture et gravures rupestres qui
l'ont rendu célèbre, en font le plus grand
musée à ciel ouvert au monde. Il est aussi,
et surtout, l'exemple de la lutte constante
des hommes contre les bouleversements et
les rigueurs climatiques, ainsi que leurs
facultés à résister et à s'adapter dont nous
pouvons suivre l'itinéraire dès avant la
période néolithique jusqu'aux habitants
d'aujourd'hui.
Institué parc national, le Tassili peut être
librement visité. Pendant l'exploration de
ce site, on pourrait faire de surprenantes
découvertes d'ordre archéologique. C'est le
cas des peintures rupestres qui témoignent
du fait que le Sahara n'a pas toujours été
un désert, mais qu'à des époques très éloignées, des zones de verdure y étaient
abondantes.
C'est vers les années 1930 que l'on a
découvert les toutes premières peintures
rupestres. Ces surprenantes œuvres retra2010
dossier
des “ighreman” qui permettaient de relier
la ville à son histoire, lui est intimement
liée. C'est en 1957, par le biais de l'exposition de relevés de peintures rupestres faite
au pavillon de Marsan à Paris, que le
Tassili N'Ajjer allait être connu au grand
public. En 1964, débutèrent les premières
tentatives touristiques et la première
agence touristique s'installa au début des
années soixante-dix. La mise en place d'un
organe de gestion et de contrôle, l'Office
du Parc National, s'est avérée très vite une
nécessité afin d'éviter un tourisme débridé
qui exploite le patrimoine naturel jusqu'au
seuil d'intolérance ou dilapide le patrimoine culturel, car il est impératif que
patrimoine et tourisme cohabitent dans
des champs de rencontres ou chacun valorise l'autre.
cent les siècles d'histoires qu'a connu le
Tassili, des siècles qui se déroulent juste
devant nos yeux, tel un parchemin retraçant l'histoire du Sahara. Ces œuvres
représentent différentes catégories de personnages montrant des pasteurs et des
bergers qui mènent des troupeaux de
bovins. D'autres peintures représentent
aussi des scènes de chasse ainsi que des
scènes de guerre où s'affrontent des chariots qui sont tirés par des bœufs ou
encore par des chevaux.
La vallée de l'oued Djerat étale plus de
5.000 figures gravées sur un parcours de
70 kilomètres, elle est donc la plus importante et la plus riche vallée du Tassili en
matière de peintures et gravures rupestres.
Un patrimoine mondial de l'humanité
En raison d'un intérêt jugé de premier
plan par les instances spécialisées de
l'UNESCO, le Tassili N'Ajjer a été appelé à
figurer sur la liste du patrimoine mondial,
en 1982. Le Tassili N'Ajjer est également
considéré comme étant une réserve de
l'homme et de la biosphère. Il est
également utile de préciser
que ce massif montagneux
abrite également de nombreuses espèces d'animaux
qui sont en voie de disparition.
Le tourisme est probablement l'une des
plus grandes
richesses du
Tassili N'Ajjer.
Il est peu à
peu devenu
depuis quelques
années l'une
des activités
essentielles de la
région. Illiziz et
surtout Djanet
en sont les centres.
Si l'art rupestre reste
omniprésent, l'accès à des paysages
de plus en plus
variés a été largement
enrichi par les recherches patientes et minutieuses des opérateurs
afin de trouver des passages accessibles aux véhicules et, au besoin, les aménager. Des circuits chameliers
qui permettent d'atteindre les lieux les
plus variés, des sentiers de découverte
ainsi que des randonnées pédestres ont
été mis en place. La multiplication évite
la surcharge de circuits par une trop forte
fréquentation qui serait préjudiciable à
cet environnement extrêmement fragile.
Promenade en 4x4 dans le Tassili
N'Ajjer
La découverte du Tassili N'Ajjer en 4x4
La volonté de
réhabilit ation
TOURISME MAGAZINE
Durant la décennie 1990, Djanet accueillait plus de 10.000 touristes chaque année
et comptait une vingtaine d'agences
agréées qui comptait plus de 200 accompagnateurs. Illizi en comptait un peu
moins avec un effectif voisin. Dans cet
espace hors du temps, les chercheurs
d'aventure tout comme les chercheurs
d'absolu et curieux du passé et d'histoire
peuvent trouver réponse à leurs aspirations les plus profondes, la multiplication
des circuits répondant à un vaste éventail
de motivations.
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2010
dossier
est un moyen très pratiqué et l'un des plus
rassurants pour les touristes. Il existe plusieurs formules de séjours allant de deux à
neuf jours. L'excursion débute à Djanet
qui est doté d'un aéroport international.
Cette ville regorge de nombreux sites à
découvrir tels son marché, son musée
ainsi que son vieux ksar en pleine restauration, ou l'on peut s'imprégner d'imaginaire et commencer le dépaysement avant
de prendre la route pour une aventure
“tassilienne”.
Dès les premiers kilomètres, le voyageur
pourra admirer des dunes qui sont des
formations sablonneuses que l'on ne rencontre que dans les régions qui se trouvent
à proximité du désert. Les cirques de
dunes ne manqueront pas de surprendre.
Il sera possible de faire des petites haltes
au beau milieu des dunes, histoire d'admirer le paysage, de se désaltérer et se reposer sous les palmiers d'une des Oasis environnantes. Par la suite, on prendra plaisir
à admirer l'une des plus célèbres gravures
rupestres de la région, la “"vache qui
pleure”.
fois arrivé à Erg Admer, il sera agréable de
faire une balade matinale au milieu des
dunes voire organiser un pique-nique.
Après cela, en passant par Dider, direction
Iherir, village typiquement touareg d'où
l'on peut voir des plateaux souvent environnés par des “gueltas”, réserves souterraines riches en eau que seuls les Touaregs
savent dénicher.
On trouvera ici et là sur l'un des plateaux
des gravures rupestres datant de la préhistoire. La journée pourra se conclure par
un dîner traditionnel au beau milieu de la
palmeraie. Le lendemain et après avoir
passé une nuit à la belle étoile, il est
conseillé de visiter Essendilène où l'on
pourra découvrir un somptueux canyon
et une “guelta” via la falaise de Tin
Tahragale. Ces falaises sont des forma-
tions naturelles que l'on rencontre durant
la traversée. Les pistes peuvent être raides
et les gorges impressionnantes : les amateurs de sensations fortes seront plus que
satisfaits.
Il est à noter que plus l'on escaladera en
hauteur, plus l'on pourra profiter d'un
superbe paysage. La vigilance quant à elle
est indispensable, car dans ce genre de
parcours le danger est omniprésent. En
fin, on pourra rejoindre Tiharamiwen, en
passant par le magnifique site de
Tikoubahene réputé pour son arche
rocheuse
très
spectaculaire.
L'émerveillement sera au rendez-vous si
l'on contemple les dunes de l'erg Admer
dessinant à perte de vue un paysage
magnifique. Le périple en 4x4 pourra se
finir en admirant les surprenantes plaines
du Tassili N'Ajjer, étendues plates recouvertes de verdure qu'on pourrait prendre
pour des mirages.
T. A. S.
salons
L'Algérie, présente au F.RE.E 2010
ambition mesurée de
séduire le marché allemand
Une
les voyageurs.
Avec la participation permanente de
l'Algérie à l'ITB Berlin (qui se déroule cette
année du 10 au 14 mars 2010), l'ONT cible
déjà depuis plusieurs années les professionnels du monde entier, néanmoins avec
cette participation au F.RE.E, l'Algérie
tente de séduire directement le client final
qui recherche, en visitant ce salon, à pratiquer un tourisme équitable et responsable.
D'ailleurs, selon le rapport publié du salon,
72% des visiteurs ont dit avoir y fait des
achats ou réservations.
La prochaine édition de ce salon se déroulera du 23 au 27 février 2011 à Munich.
L'ONT prépare avec le soutien du département foire et salon de la AHK Algérie, sa
deuxième participation en 2011.
'Office National du
Tourisme a représenté
pour la première fois
l'Algérie au Salon du
Tourisme de Munich F.RE.E
qui s'est déroulé du 18 au 22
février 2010, comme l'une
des destinations les plus
attractives du bassin méditerranéen. Une première
participation modeste, mais
qui a laissé ses traces durant
cette 40e édition du salon
des loisirs et des voyages le
plus important de
l'Allemagne du Sud.
L
Par Sona WEICHERT
e stand algérien d'une superficie de
20 m2 était bien positionné dans la
halle méditerranéenne à côté de
pays voisins comme la Tunisie, le Maroc
ainsi que les autres pays du bassin méditerranéen à l'instar de la Turquie, de l'Italie,
du Portugal, de l'Espagne et de la France. À
travers cette participation, l'ONT a tenté
de séduire les quelques 100.000 visiteurs
L
allemands attirés par le tourisme balnéaire, culturel et saharien.
“La participation de l'Algérie à cet
important événement du tourisme mondial est une occasion unique de présenter
l'Algérie en tant que destination de choix
pour le tourisme balnéaire et saharien” a
déclaré un porte-parole de l'ONT. “La
reconquête de ce marché passe par la
revalorisation de l'image de l'Algérie,
dans laquelle il faut beaucoup investir.
C'est une image fragmentaire et un peu
vague. Cela nécessite donc une forte présence de l'Algérie sur ce genre de manifestations”.
Il est à noter que le marché allemand
constitue le premier marché émetteur de
touristes dans le monde avec près de 40
millions de touristes par an dans le
dixième, soit 4 millions optent pour un
tourisme culturel. Ainsi, avec cette première participation, l'Algérie élargit sa
stratégie de communication à l'échelle
internationale et particulièrement en
Allemagne. Il va sans dire que ce salon
représente une importante plateforme
d'information et de communication pour
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Sonja WEICHERT
messe@ahk-algérie.dz
2010
nouvelles brèves
Nouvelles brèves Nouvelles brèvesNouvelles brèves Nouvelles brèves Nouvelles brèves Nouvelles
Patrimoine National
„ Plusieurs sites et monuments
archéolog iques s ont prop os és à la
classif icat ion en t ant que p atr imoine nat iona l, dont t rois ks our
à B é char, en l'o cc ur rence B éniOunif, Kerzaz et Moug heu l, la
for teress e de Dhiab E l-Hila li,
situé e d ans l a rég ion de O u le d
Sidi Kacem (M'si la), les sites de
“O ued E l-Djebbana” à “Bir-elAter” et de “la C or ne d'E dhalaâ”
à E l Ma L abio d dans la wilaya de
Teb ess a, le site histor ique "
Haouch-E l-B e y " à Mé dé a et une
dizaine de sites et monuments
histor iques dont plusieurs
anciennes mos qué es situé es dans
la viei lle Mé dina de Tlemcen.
Réhabilitations
„ La réhabilitation de plusieurs monuments et sites historiques est programmée dans plusieurs régions du territoire
national, en l'occurrence les vestiges de
Siga, situés dans la commune de
Oulhaça (35 km d'Aïn Temouchent), le
site archéologique de Tiddis, situé dans
la commune de Béni H'midène (30 km
au Nord-Ouest de Constantine), le
palais “Dar El Qadi” qui fait parti de
l'ancienne Médina d'Alger, le Fort
Polignac situé à Illizi, les Ksour de
Béchr et de Aïn El Madhi (Laghouat) et
plusieurs sites et monuments historiques à Mascara et à Tamanrasset.
Découverte de nouveaux
sites archéologiques
„ Deux nouveaux sites archéologiques
ont été découverts à El-Taref et à
Tlemcen. Le premier est situé à proximité de la localité de “Sbaâ R'goud”, l'où
des pièces de monnaie ancienne, des
débris de jarres, un dolmen et diverses
autres pièces ont été retrouvés lors de
travaux de terrassement. Le second
s'agit de 16 silos remontant à l'ère de la
dynastie de Beni Abdeloued, retrouvés
lors de fouilles au palais royal du
Mechouar, utilisés autrefois pour la
conservation et le stockage de provisions notamment les céréales et autres
produits alimentaires.
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s brèves Nouvelles brèves Nouvelles brèves Nouvelles brèves Nouvelles brèves Nouvelles brèves
nouvelles brèves
Aigle Azur reçoit le trophée de la plus
forte croissance
„ La compagnie aérienne “Aigle Azur” a reçu le trophée de la
plus forte croissance, décerné par l'aéroport de Lisbonne. Ce
prix récompense la compagnie ayant réalisé la plus belle progression sur l'aéroport en termes de mouvements d'avions et de
nombre de passagers transportés entre 2008 et 2009. C'est le cas
pour “Aigle Azur” qui a fortement augmenté son offre vers
Lisbonne (+48,6%) entre 2008 et 2009 et en transportant quelque 162.400 passagers en 2009, soit 58,1 % de plus qu'en 2008.
Troisième compagnie aérienne française, “Aigle Azur assure
chaque semaine plus de 300 vols en direction de l'Algérie, du
Maroc, du Mali, du Portugal et de la Tunisie.
Plus de 9.000 touristes ont visité la Kalaâ
des Beni Hammad à M'sila
„ Le célèbre site de la Kalaâ des Beni Hammad, situé à quelque 1.000 m
d'altitude dans la commune de Maâdid à M'sila, a attiré plus de 9.000
visiteurs en 2009. Les responsables des secteurs du tourisme et de la culture
se sont employés l'année passée à promouvoir la destination de ce site,
à travers l'organisation de nombreuses manifestations, locale, régionale,
nationale et internationale, à l'image des journées théâtrales de la Kalaâ
et des journées touristiques nationales dans ce site, classé patrimoine
mondial par l'UNESCO depuis 1980.
Réhabilitation du musée
de Cherchell (Tipasa)
„ Le musée de Cherchell, qui a été érigé en musée
national dans le cadre du schéma directeur de préservation et de protection des zones historiques et
archéologiques, fait l'objet d'une grande opération
de réhabilitation afin de le mettre aux normes
internationales. Le musée, qui dispose depuis 2009
d'une autonomie financière, est fermé au public
depuis plusieurs mois en raison des travaux de
rénovation, de réaménagement et de mise en
valeur des galeries afin qu'il puisse répondre aux
normes en vigueur et aux recommandations de
l'UNESCO.
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nouvelles brèves
Nouvelles brèves Nouvelles brèvesNouvelles brèves Nouvelles brèves Nouvelles brèves Nouvelles
Promotion du tourisme à Jijel :
l'apport des auberges de jeunes
„ Les auberges de jeunes implantées dans la
wilaya de Jijel, notamment celles du chef-lieu,
ouverte récemment, et celle de Ziama
Mansouriah, sont citées comme “modèles” dans
la promotion des activités touristiques de jeunes,
comme en témoignent les chiffres de leurs activités, au cours de ces dernières années. Ces structures relevant du secteur de la jeunesse ont le
mérite d'apporter un précieux concours à la
découverte des potentialités et des atouts de cette
wilaya tout comme elles permettent et favorisent
les échanges culturels et la mobilité des jeunes
désireux de découvrir l'Algérie profonde.
Un plan qualité tourisme pour “Tlemcen, L'Algérie félicitée par le Comité
du patrimoine mondial de l'UNESCO
capitale de la culture islamique”
„ Le Ministre de l'Aménagement du Territoire,
de l'Environnement et du Tourisme, M. Cherif Rahmani, a
indiqué que l'adoption d'un plan de
qualité dans la gestion du secteur du tourisme est capable de
conférer à la ville un aspect reluisant lors de la manifestation
“Tlemcen, capitale de la culture islamique en 2011”. M.
Rahmani a affirmé que ce plan doit être mis en place en
coordination avec un bureau d'études à la lumière de données scientifiques
respectant les normes écologiques et les potentialités de la
wilaya, afin d'améliorer les prestations et les
promouvoir à la dimension de cette manifestation
culturelle internationale.
TOURISME MAGAZINE
„ Le
Comité du patrimoine mondial de l'UNESCO a félicité
l'Algérie pour “l'excellent travail accompli dans la clarification
de la délimitation de son bien du patrimoine mondial à Tipasa”.
L'UNESCO a tenu à rendre hommage à l'Algérie pour “ses
efforts visant à améliorer la crédibilité de la liste du patrimoine
mondial”. Cette déclaration du Comité du patrimoine mondial
de l'UNESCO s'inscrit dans le cadre du suivi de ses recommandations et décisions concernant l'état de conservation du patrimoine mondial.
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s brèves Nouvelles brèves Nouvelles brèves Nouvelles brèves Nouvelles brèves Nouvelles brèves
Amadeus
s'inspire des
moteurs de
recherche
„ Amadeus a mis au point “Affinity Shopper”, une solution basée sur sa technologie "
Extreme search " qui permet aux clients de chercher sur un site de compagnie
aérienne des vacances en fonction de leurs goûts, plutôt qu'à partir d'une date et
d'une destination précise. Comme sur Google, les internautes peuvent demander “où
puis-je aller pour le budget dont je dispose?” et obtenir, en réponse, des propositions
sur une page unique. Créée en partenariat avec Lufthansa, la solution a remporté le
prix de l'innovation PhoCusWright en novembre 2009.
Accor dépasse le milliard
d'euros de CA sur Internet
„ Nous
avons enregistré plus d'un milliard d'euros de réservations en ligne l'an
passé”, affirme Frédéric Adda, le directeur
site management d'Accor. C'est 15% de
mieux qu'en 2008. Le groupe hôtelier possède un site ombrelle - Accorhotels.com et 11 sites de marques, traduits en plusieurs langues. En parallèle, Frédéric
Adda, et son équipe travaillent sur les services mobiles (m-servives) qui sont restés
“embryonnaires” depuis leurs débuts en
2008. L'objectif est d'atteindre 5M€ de
ventes mobiles cette année, dix fois plus
qu'en 2009.
Espagne :
les professionnels
sans illusion pour 2010
30e édition de la foire internationale de tourisme de Madrid,
FITUR, s'est déroulée dans un climat incertain après une année 2009
marquée par une violente crise
pour le secteur touristique espagnol. Sans se montrer réellement
optimiste, les professionnels espagnols veulent croire que 2010 sera
l'année de la stabilisation. Le ralentissement de la baisse de la fréquentation étrangère ou de la
baisse des prix hôteliers sont des
signes d'espoir pour le secteur.
„ La
nouvelles brèves
Dubaï : la plus haute
tour du monde victime
de son succès
„ La plus haute tour du
monde, Burj Khalifa, à Dubaï,
qui culmine à 828 mètres de
haut a été temporairement fermée aux touristes un peu plus
d'un mois après son inauguration, le 4 janvier 2010, “en
raison de la forte affluence,
qui n'était pas prévue”.
La tour d'observation,
située au 124e étage, doit
subir des travaux de
maintenance et d'aménagement afin de faire face à
l'afflux de visiteurs. Les
billets d'entrée avaient
été épuisés dès le premier
jour. Leur prix était de
100 dirhams (27 dollars
environ) pour une visite
normale avec délai
d'admission, et de 400
dirhams (109 dollars)
pour les visiteurs
souhaitant une entrée
immédiate.
xpositionss Exposition Exposition Exposition Exposition Exp
position Exposition Exp
position Exposition Exposition Expossition Exposition Expossition Exposition Expossition Exposition Expossition Exposition Exposition Expossition Exposi Exposi
expositions
Calendrier 2010
Salons Internationaux du tourisme
Janvier du 14 au 17.2010
Salo
on Intern
natio
onaal du to
ourisme
Marrrakkech
h Maroc
Janvier du 21 au 24.2010
LE
ES TERMALIESS
Le Sallon dee l’eeau et du bien êtrre
Paris - France
Janvier du 22 au 24.2010
Vacan
nces, Sport et Loisiirs
Genèvve. Suisse
Janvier du 23 au 31.2010
BOOT
Salo
on Nautiq
que Inteernaatio
onal
Dusseeldo
orf. Allemagne
Janvier du 28 au 31.2010
Vacancces, Sport et Loisirs
Zurrich
h Suisse
Janvier du 28 au 31.2010
SATTE
Sallon inteernatiionall du to
ourrism
me
et des voyaages
New Delhi. Inde
Janvier du 29 au 31.2010
MAHANA BORDEAUX
Sallon dee vacan
nces et des voyagges
Bord
deaaux. France
Février du 5 au 7.2010
ST vacan
nces
Bâle .Suisse
Février du 18 au 22.2010
ITTE, Indiia Travvel Expo
Bomb
bay. Inde
Février du 25 au 28.2010
B.II.T
T, Salo
on inteernatio
onal de l''échangge
tourristiique
Millan
n. Italie
Février du 26 au 28.2010
MAHANA Marrseeillee
Salo
on des vaacancces et des voyagees.
Marseille. France
Février du 18 au 22.2010
FREE, Tem
mps libree, voyagges et rep
pos
Municch. Allemagne
Mars du 5 au 7. 2010
TRAVEL, Sallon inteernatiionall
du to
ouriisme
Bud
dapest. Hongrie
Mars du 10 au 14.2010
ITB Bourrsee inteernatiionalle
du to
ouriisme
Berlin. Allemagne
Mars du 18 au 21.2010
MAP le Mondee à Parris.
Paris. France
Mai du 4 au 7.2010
ATM
Arab
bian
n Travvel Marrket.
Dubaï. Emirats Arabes Unis
Mai du 13 au 16.2010
MITF
Sallon inteernatiionalle du to
ourrism
me
et des voyagges.
Mosccou. Russie
Mai du 27 au 29.2010
Sallon mondiiall du voyagge
Shanghaii Chine
Novembre du 14 au 18.2010
EQUIP'HOTE
EL
Parris. France
impact
d'ascenseur, hormis celui d'être…
regardés.
L'imprévu, c'est aussi, sans sombrer dans le misérabilisme,
encore moins dans le masochisme, rencontrer et vivre, si l'on
n'est pas dans un hôtel étoilé, des
moments de rupture avec la perfection dans l'accueil, des instants
saupoudrés d'un petit manque d'aise au
sommeil par-ci, d'un programme non
respecté par-là, d'un spectacle pas très
réjouissant ailleurs et autres joyeusetés
qui expriment la vie dans toutes ses
facettes, avec le bon et le moins bon, ce
qui fait le charme de la découverte. Aller
à la rencontre de ces surprises ne serait
assurément pas du meilleur goût si
l'Algérie n'offrait pas l'une des plus belles palettes de sites à visiter, allant des
fresques du Tassili à l'étendue de plages
semi-sauvages, en passant par une
bariolure de monts et de dunes qui
ondulent à perte de vue dans la sèche
luxuriance du Sahara. Heureux le touriste qui a déjà vu les Pyramides, la baie
d'Along, les gorges du Grand Canyon.
Mais le plaisir d'avoir tant vu reste
amputé de sa plénitude si au panel de la
satiété manquent l'oasis de Taghit, le
balcon de Ghoufi, le Tombeau de la
Chrétienne ou les ruines de Tipasa. Et
pourtant, ce ne sont pas là des sites
tenus au secret, mais des espaces qui
tendent les bras au touriste. Le vrai, celui
animé par l'esprit de découverte.
Nadjib Stambouli
Loin du prospectus,
la découverte
e touriste est par nature un être
insatisfait et le challenge de celui
qui le reçoit est de combler son
besoin premier, la pulsion de découverte. Le repos, la qualité de l'accueil, les
conditions pour un séjour idéal, les
ingrédients de loisirs, d'arts culinaires,
les souvenirs, le shopping et autres agréments du voyage, sont autant d'éléments
nécessaires, mais jamais suffisants. Ce
ne sont que des cerises, certes belles et
savoureuses, sur le gâteau de la découverte, carburant propulseur de l'élan
touristique. Et rares, au moins sur le
pourtour de la Méditerranée, les pays
qui peuvent se prévaloir, comme
l'Algérie, de cette offrande potentielle
qu'est la palette de découverte arborée
au fronton de centaines de sites… à
découvrir.
Un inextricable faisceau de raisons, où
s'entrecroisent autant d'éléments objectifs que ceux qui le sont moins, a fait que
l'Algérie est, disons-le clairement, boudée par les circuits touristiques. À quelque chose malheur étant bon, cette
lacune lui confère une qualité
aujourd'hui très enviable et précieuse,
L
celle d'être un espace à découvrir. Repus
et rassasié par tout ce qu'il a connu sous
des cieux d'abord très, ensuite trop cléments, le touriste, à moins qu'il figure
parmi cette infime catégorie de férus de
croisières, recherche l'imprévu, pourvu
qu'il n'altère pas son exigence de
confort. L'imprévu se décline dans tous
les compartiments du voyage, à commencer par une hospitalité qui n'est pas
encore corrodée par le savoir-faire technique, aussi efficace que dénué de chaleur humaine, qui a cours un peu partout dans les halls de réception de la planète. L'imprévu est dans le naturel, dans
un folklore qui ne fleure pas bon le préfabriqué, dans une cuisine dont on
hume la senteur de la tradition sans que
suintent les relents du dosage chimique,
dans un artisanat réfractaire aux appels
de rentabilité à la chaîne, dans des fêtes
populaires qui refusent de succomber à
la tentation du prêt-à-porter festif à
usage externe et balisé pour la consommation commerciale. L'imprévu se love
surtout dans des sourires qui ne sont pas
des produits à la commande et dans des
regards qui n'attendent aucun renvoi
TOURISME MAGAZINE
49
9
N ° 2 3 / M A R - AV R
2010

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