p16 p14 - Tourisme magazine
Transcription
p16 p14 - Tourisme magazine
Sommaire 5 EDITORIAL 6 HÔTELLERIE Renforcement des capacités d'accueil 80 investisseurs nationaux s'implique 8 Guide gourmand gue s” de la Madra Le Raïs “L TOURISME la planète des crustacés Politique touristique en Algérie Lumière sur le SDAT Des touristes Français en Algérie Le Sahara, d'une porte à l'autre Où sortir ce soir ? Un tour sur kherdja.com 41 Salons L'Algérie, présente au F.RE.E 2010 Une ambition mesurée de séduire le marché allemand 49 IMPACT Loin du prospectus, la découverte DOSSIER p 16 Au pays des contrastes p 14 é ditorial PRINTEMPS, UN PARFUM DE VACANCES LE Édité par Interexpo Directeur de la publication Slimane SEBA [email protected] Directeur Artistique Akli MADOUN Secrétaire de rédaction Mohammed BOUDALI Création - Infographie Réda BENAOUDA-ZOUAOUI Nassila AMRANI Ont collaboré à ce numéro Nadjib STAMBOULI Saïd BOUKHELIFA Fadéla KRIM Mustapha BOUGHADOU Sihem CHAÏB Sofiane Ali TELLIDJI Mohand Cherif ZIREM Réda ZEMMOUCHI Sonja WEICHERT Publicité - Abonnement Mehdia BENAHMED Sana KHEDDAM Sihem CHAÏB Tél. / Fax : 021 93 33 27 email : [email protected] Impression ED DIWANE Flashage AGS Distribution Ouest : SEDOR - Centre : INTEREXPO Est : El Khabar - Diffusion (KDP) Création, Conception et Réalisation Agence de communication, d’édition et d’exposition Hay En-nour Bt 07 local 03, route de l’hopital - Béni Messous - Alger Tél. : 021 93 33 27/26 Fax : 021 93 33 27 [email protected] www.tourismemagazine-dz.com 'est le printemps. La plus belle des saisons. Du nord au sud, de l'Est à l'ouest, l'Algérie offre les plus belles de ses parures. Et ses plus beaux atouts touristiques. Des milliers de kilomètres de côtes maritimes avec leurs plages tantôt sauvages, tantôt domptées par les hommes, ses criques, ses calanques, ses falaises, ses montagnes abruptes étalant leurs hautes silhouettes dans l'eau cristalline de la méditerranée algérienne. Des plaines verdoyantes à perte de vue, des montagnes enneigées de l'Atlas tellien, des hauts plateaux. Des immensités du Sahara dans ses nombreuses variantes de sable et de relief, des espaces aux horizons infinis. Quand, en ce jour encore au sortir de l'hiver, il fait 38°C à Bordj Badji Mokhtar à la frontière Sud de l'Algérie, il ne fait que -4°C sur les montagnes de Chréa ou du Djurdjura dans le nord. C'est le printemps. Et c'est l'heure de penser aux vacances. Après une année de labeur, quoique non encore achevée, les senteurs des premières brises marines commencent à se rapprocher. Des noms de plages fortement évocateurs à Jijel, Bejaia, Ain Temouchent, Annaba, El Kala, Tipaza, Skikda et ailleurs traversent immanquablement l'esprit et laissent rêveurs plus d'un. Les uns choisiront l'évasion totale en allant aussi loin que possible du lieu de résidence, les autres choisiront les plages à proximité, ou alors, parce qu'ils en auront les moyens, se dirigeront, en voiture, par bus, par avion et même par bateau, vers ces plages dorées de Tunisie ou du Maroc. Sousse, Djerba, Hammamet Yasmine, ou encore Agadir, et tant d'autres noms de villes balnéaires maghrébines devenus bien trop familiers dans le langage des vacanciers algériens. Et comment pourrait-on leur en faire le reproche quand on sait que seuls 40.000 lits environs, terrains de camping compris sont disponibles pour faire offrande de séjours de vacances à ces Algériens, en vagues successives, férus de joies de la mer qu'ils sont. Même en y intégrant le fameux logement dit “chez l'habitant”, on parviendra probablement au chiffre record d'environs 60.000 lits, soit 50 lits sur chaque tranche de 1 km linéaire, en tout compris, quand il y en a 10 fois plus en Tunisie ou au Maroc. Nous aurons en “tout compte fait” à peine 300 vacanciers par saison et par kilomètre linéaire par tranche de 10 jours de vacances par saison. La santé s'accomplissant aussi par le tourisme et le voyage, laissons faire et laissons voguer cet algérien au gré de ses désirs à la recherche de l'accomplissement de soi, la recherche de son bien-être et de sa sérénité là où le mènent ses instincts et ses moyens. En attendant que ces splendeurs naturelles que Dieu a servi à l'Algérie s'accompagnent d'infrastructures, simples, légères nombreuses pour des vacances chez soi, dignes de ce nom. C Slimane SEBA hôtellerie “L e Ministre de l'Aménagement du Territoire, de l'Environnement et du Tourisme, M. Chérif Rahmani a présidé le 20 janvier 2010 à l'hôtel “El Aurassi”, une cérémonie de signature de contrats pour la réalisation de 80 projets d'hôtel par autan d'investisseurs nationaux, répartis équitablement sur tout le territoire national. Cette initiative s'inscrit dans une démarche partenariale, avec les professionnels et promoteurs du tourisme fondée sur une confiance partagée et des engagements mutuels du public et du privé. par Mohammed Boudali Renforcement des capacités d'accueil 80 investisseurs nationaux cette rencontre s'accorde à dire que l'état de morosité qu'a connu l'Algérie dans le secteur du tourisme commence sérieusement à se dissiper et à se transformer en un climat serein et favorable aux investissements créateurs de richesses et d'emplois. Pour sa part, M. Issad Rabrab, investisseur présent lors de cette cérémonie, a indiqué que “l'Algérie possède un paysage et des potentialités extraordinaires qu'il convient de mettre en valeur à travers des projets touristiques concrets”. Il ajoute que “ce rapprochement des pouvoirs publics avec les investisseurs est très apprécié par l'ensemble des partenaires présents ici”. Cette nouvelle formule de partenariat entre le ministère, les investisseurs et les banques à l'instar de la BDL et du CPA (qui pourront accorder un crédit aux investisseurs) permettra de soulager le secteur des contraintes quant à la visibilité et à l'attraction en matière d'investissement. Ceci permettra aux pouvoirs publics d'apporter une contribution efficiente à l'édifice de l'investissement dans le secteur touristique, surtout que cette nouvelle démarche veut redonner confiance à l'ensemble des opérateurs, dans le cadre d'un contrat de partenariat ambitieux. M.B s'impliquent C ette opération, la cinquième du genre, démontre un intérêt de plus en plus grandissant de la part des promoteurs nationaux pour la réalisation de nouveaux projets touristiques et hôteliers, dans le souci de contribuer activement au développement de ce secteur très prometteur pour l'économie nationale. Elle apportera une capacité additionnelle de 6.718 lits et la création de 10.070 emplois supplémentaires qui viennent s'ajouter à quatre opérations similaires concrétisées depuis l'année 2008. Dans le cadre du partenariat, les investisseurs s'engagent à mobiliser les moyens de financement nécessaires à la réalisation de leurs projets dans les délais souscrits et à veiller au respect des lois et des règlements relatifs aux normes d'urbanisme, d'environnement et de la qualité. En contrepartie, les pouvoirs publics apporteront un accompagnement aux investisseurs dans les domaines de la formation du personnel en gestion et aux métiers de l'hôtellerie et l'insertion de leurs établissements dans les supports de promotion et de publicité de la destination Algérie. L'ensemble des investisseurs conviés à TOURISME MAGAZINE 6 N ° 2 3 / M A R - AV R 2010 ALTOUR revient, l'ONAT s'en va ! La très longue période de confusion qui régnait dans l'esprit du public, de la presse et des autres depuis 1990 et jusqu'à 2010 sera bientôt terminée. En effet, entre l'ONAT, tour-opérateur et l'ONT, office du tourisme, pour certains, c'était du pareil au même. À maintes reprises, on attribuait des activités à l'ONAT alors que c'était l'ONT qui les réalisait ! L'ONAT, tour-opérateur s'effacera pour céder place à une nouvelle dénomination “ALTOUR” qui charrie beaucoup de réminiscences, celles des années ensoleillées du tourisme algérien 1975-1980. ALTOUR de l'époque était constitué de la fusion de la SONATOUR et de l'ATA. Elle fut d'abord dirigée par le regretté Kaïd Hammoud Hacène (décédé en juin 2009) ensuite par Hadj Abderrahmane Berrouane un label qui sera lourd à porter par les “frêles épaules” de l'ex ONAT qui a perdu decrescendo, la majorité de ses compétences avérées entre 2000 et 2010 (Cherif Zahar, Tabel Taïri, Guerraïni, Maoui, Khelfani, Boufedji, Bencheikh el Fgoum, …). Un souffle nouveau juvénile, dynamique, adossé à une formation supérieure en Tourisme, en Marketing et en Ingénierie commerciale, devra être insufflé à un réseau d'agences amorphe et sénescent (29 points de vente). Une thérapie de choc certaine ! S.B ourisme “L e Schéma Directeur d'Aménagement Touristique (ou SDAT 2025) constitue le cadre stratégique de référence pour la politique touristique de l'Algérie. À sa faveur l'État affiche sa vision du développement touristique national aux différents horizons à court terme (2009), moyen terme (2015) et long terme (2025) dans le cadre du développement durable, afin de faire de l'Algérie un pays récepteur et définit les instruments de sa mise en œuvre et précise les conditions de sa faisabilité”. Politique touristique en Algérie Lumière sur le SDAT D epuis l'Independence de l'Algérie en 1962, l'activité touristique n'a jamais été considérée comme un atout réel au développement économique jusqu'aux débuts des années 2000 avec l'amélioration de la situation sécuritaire du pays. Les premières orientations, contenues dans la charte du tourisme de 1966, privilégiaient le Tourisme international, pour son apport en devise, mais aussi compte tenu du fait que le niveau de vie des populations exigeait la priorité à la création d'emploi sur le développement des loisirs, néanmoins dès 1974, avec le deuxième plan quadriennal cette orientation a été abandonnée en faveur du tourisme interne. En effet, à partir de l'année 1966, l'État élabore différents textes officiels et plans de développement nationaux sous un régime politico-économique socialiste dans lesquels s'intègre la politique du Tourisme : un plan triennal 67-69, deux plans quadriennaux 70-73 et 74-77, ce dernier fut marqué par la création de la charte nationale de 76 qui accorda une nouvelle dimension au Tourisme en donnant la priorité au Tourisme interne. La période 1980-1990 a été marquée par la mise en œuvre des premières restructurations. Parallèlement au lancement du premier plan quinquennal, le bilan sur le tourisme a montré la faiblesse du secteur en matière d'infrastructure d'accueil. À la lumière de déficit, de nouveaux objectifs et une nouvelle stratégie de développement touristique ont été définis. Toutefois, avec le passage de l'Algérie et de son tourisme à l'économie du marché, l'État s'est tourné vers l'élaboration du cadre juridique nécessaire au développement de l'investissement privé. Parallèlement, la dégradation de la situation sécuritaire a annihilé l'impact de ces premières mesures et les indicateurs d'activité du Tourisme en ont été fortement altérés. Le tourisme, une priorité de l'État ? Depuis le début des années 2000, avec l'amélioration de la situation sécuritaire, le tourisme n'est plus perçu comme un secteur “secondaire” mais plutôt comme TOURISME MAGAZINE 8 N ° 2 3 / M A R - AV R une industrie alternative de “l'ère postpétrolière”. À cet effet, une batterie de textes législatifs est créée en faveur d'un développement durable du secteur touristique et plusieurs études sont lancées pour déceler les points forts et les points faibles de ce secteur. Quatre grandes lacunes sont identifiées : D'abord une image touristique ternie par une décennie “noire” d'insécurité, un grand déficit en matière de capacité d'accueil toutes catégories confondus, une qualité insuffisante parfois dérisoire dans certains établissements hôteliers, notamment à l'intérieur du pays et enfin l'absence d'une culture touristique dans plusieurs régions du pays. Plusieurs actions visant à remédier à ces lacunes furent lancées, regroupées sous forme de mini-stratégies à l'horizon 2010, 2013 puis 2015. En 2008, des assises régionales, nationales et internationales sont organisées et l'occasion est donnée à tous les opérateurs touristiques d'exposer leurs situations et leurs contraintes et de proposer des solutions. À l'issue de ses assises, le Schéma Directeur d'Aménagement Touristique est élaboré et devient la bible des autorités locale et des opérateurs en matière de stratégie touristique. Pour 2010 tourisme étape d'amorçage et de mise en œuvre de la nouvelle politique du développement du tourisme de l'Algérie et 2015 2025, étape de la consolidation des actions entreprises dans la construction de la destination touristique “Algérie”. Quantitativement parlant, l'Algérie vise à accueillir 2,5 millions de touristes en 2015 en respectant les mêmes ratios que leurs pays voisins, et prévoit donc 75.000 lits aux normes internationales dont la moitié, soit 40.000 lits à très court terme, dont 30.000 lits haut de gamme. Le montant nécessaire pour la période 2008 - 2015 est estimé à 2,5 milliards de dollars US soit 350 milliards de dollars US par ans. Les investissements publics pour les sept pôles d'excellence à savoir, Nord-est, Nordcentre, Nord-ouest, Sud-est Oasien, Sud-ouest Touat-Gourara, Grand Sud Tassili N'Ajjer et Grand Sud, Ahaggar, concernent principalement les dépenses liées à l'exportation, à la viabilisation, à l'accessibilité des plateformes touristiques et à la formation des ressources humaines. concrétiser et cadrer cette stratégie, une nouvelle charte nationale du tourisme est en cours d'élaboration. Le schéma Directeur d'Aménagement Touristique Le Schéma Directeur d'Aménagement Touristique “SDAT 2025” est une composante du SNAT 2025 (Schéma National d'Aménagement du Territoire) lequel montre comment l'État compte assurer, dans un cadre de développement durable le triple équilibre de l'équité sociale, de l'efficacité économique et de la soutenabilité écologique à l'échelle nationale. Il s'agit en quelque sorte d'un instrument qui traduit la volonté de l'État de valoriser le potentiel naturel, culturel et historique du pays et de le mettre au service de la mise en tourisme de l'Algérie afin de la hisser au rang de “destination d'excellence” dans le bassin méditerranée. L'importance du SDAT 2025 réside dans le fait qu'il soit l'aboutissement maturé d'un long processus de recherches, d'enquêtes, d'études, d'expertises et de consultations, le résultat d'un “brainstorming” et d'une large concertation menée avec les acteurs nationaux et locaux publics et privés tout au long des assisses régionales et des enrichissements qui en ont résulté. Le rapport général sur le Schéma Directeur d'Aménagement Touristique 2025 est composé de cinq livres : Le diagnostic, ou l'audit du tourisme algérien, les cinq dynamiques et les programmes d'actions touristiques prioritaires qui constitue le plan stratégique, les pôles touristiques d'excellence (POT) et les villages touristiques d'excellence (VTE), la mise en œuvre SDAT 2025, soit le plan opérationnel et enfin les projets prioritaires touristiques. Quels objectifs à atteindre ? À travers le SDAT, l'État aspire à promouvoir une économie alternative aux hydrocarbures, le tourisme, lequel en se développant, accroît les autres secteurs de l'économique nationale par effet d'entraînement. Cela en réunissant toutes les conditions d'un développement durable de cette industrie notamment la promotion du riche patrimoine naturel, historique, culturel et cultuel du pays et la valorisation de l'image d'une "Algérie qui gagne" et ambitionne de retrouver sa place de destination touristique de choix dans le bassin méditerranéen. à cet effet, le SDAT identifie deux étapes temporelles majeures : 2008 - 2015, TOURISME MAGAZINE 9 N ° 2 3 / M A R - AV R Quelles dynamiques à la mise en tourisme de l'Algérie ? Le SDAT 2025 s'articule autour de cinq dynamiques dont le lancement a débuté dès l'approbation par le Conseil du Gouvernement de la nouvelle politique de développement du tourisme algérien. z La Plan Destination Algérie (PDA) qui vise à valoriser l'image de la destination pour accroitre son attractivité et sa compétitivité ; z Les Pôle Touristique d'Excellence (POT) qui vise à rationaliser l'investissement dans des pôles structurés à haute vocation touristique ; z Le Plan Qualité Tourisme (PQT) qui vise à déployer des actions tendant à améliorer la qualité de l'offre touristique et sensibiliser les acteurs du tourisme à l'importance de cette qualité ; z Le Plan Partenariat Public-Privé (PPP) qui vise à promouvoir la transversalité et la cohérence dans l'action par l'articulation de la chaîne touristique et la mise en place du partenariat ; z Le Plan de Financement Opérationnel (PFO) pour soutenir les activités touristiques, attirer les promoteurs - développeurs et les grands investisseurs nationaux et internationaux. 2010 tourisme Des touristes Français en Algérie Le Sahara, d'une porte à l'autre I l est difficile d'évoquer toutes les sensations qui ont submergé le groupe des 60 touristes Français, tout le long de leur voyage à travers les oasis, proposé par Four Winds Travels, filiale du Touring Club d'Algérie. En revanche, ce qu'ils ont laissé échappé, car l'on ne peut cacher autant d'émotions, ne laisse aucun doute sur leur grande satisfaction. par Mohammed Boudali ls étaient une soixantaine de touristes, adhérents à différentes associations syndicales sur le territoire français à s'être inscrit à “l'aventure algérienne”, organisée par Four Winds Travels, filiale du Touring Club d'Algérie. Parmi eux, certains connaissaient déjà un peu l'Algérie pour des raisons différentes : certains y avaient vécu, d'autres y avaient connu la guerre et certains y avaient des attaches d'amitié ou y étaient allés en voyage. Curieux, la majorité des participants voulaient découvrir un pays “nouveau” qui s'ouvrait au tourisme avec la volonté de mieux connaître sa politique culturelle, sa vie économique, mais surtout, d'aller à la rencontre d'un peuple avec lequel il a su tisser des liens forts d'amitié et d'affinité. L'atmosphère du voyage avait débuté dès leur arrivée à l'aéroport. D'abord dans I les deux bus, où déjà une ambiance de vacances régnait : certains voulant se mettre côte à côte, d'autres admirant “un nouveau pays” à travers les fenêtres et les mini paquets de chewing-gum volant au-dessus des têtes comme des avions en papier. L'Algérie possède le don de rendre aux personnes leur âme d'enfant, du moins, ils allaient le découvrir sur ses dunes merveilleuses … À travers ce voyage, le groupe voulait accéder au Sud par une porte et en sortir par une autre. Et quelle plus belle porte d'entrée que Ghardaïa ! Le groupe tenait absolument à assister au coucher du soleil dans cette ville millénaire, même s'il fallait se réveiller à six heures du matin, et rouler durant une dizaine d'heurs. Néanmoins, l'hospitalité de l'organisateur Zineeddine Mokrani était sans faille puisqu'il leur réservait un festin en guise de déjeuner, le fameux méchoui de Djelfa, capitale des Naïlia. Que la viande coule à flot ! À Ghardaïa, le traditionnel primait, que ce soit dans le mode d'hébergement (maisons d'hôte), de restauration (sous des tentes, repas traditionnel à l'honneur) ou de transport (petites ballades en dromadaire). Du traditionnel, il y en avait aussi dans les visites de la ville sainte Béni-Izguen et son marché, dans TOURISME MAGAZINE 11 N ° 2 3 / M A R - AV R le système de partage d'eau, même s'il ne manque pas de modernité et enfin dans l'ambiance, agrémentée d'un accueil qui n'a pas son pareil ailleurs. Pour le groupe, la traversée du désert avait de multiples facettes : des paysages féeriques de dunes de sable, des palmerais verdoyantes, des cités aux mille coupoles d'El Oued et des villages troglodytes au " Ghouffi ", des marchés aux senteurs exotiques et des roses de sable qu'il suffit de se baisser pour les cueillir, autant de paysages qui fascinent les voyageurs en laissant un rare sentiment de bien-être devant autant de beauté. Quelle meilleure fin pour un voyage que de finir en musique ? Une dernière surprise attendait le groupe à son retour, là ou tout à commencé, à Alger la blanche, où une troupe folklorique locale a animé spécialement pour le groupe une soirée rythmée. Une occasion exceptionnelle pour les membres du groupe de s'initier aux danses algériennes ! Lorsqu'on demandait les impressions du groupe à propos de leur voyage, les réponses se rejoignaient toutes : “Ce voyage s'est très bien déroulé, dans une ambiance de franche fraternité et d'amitié” ou alors “les visites de toutes les villes et oasis nous ont semblé trop rapides” ou encore “ce voyage trop court restera gravé dans ma mémoire et je n'ai qu'une hâte c'est d'y revenir”. M.B 2010 tourisme Où sortir ce soir ? Un tour sur kherdja.com catégorie des jeunes, kherdja.com connait une grande pénétration au sein de la communauté des internautes algériens du fait qu'il cible un grand public de tous âges, consommateur de loisirs et de divertissements. I On se reproche souvent d'avoir manqué l'évènement “à ne pas rater” lorsqu'on lit dans le journal du lendemain “le concert du siècle”, “clôture de tel festival” ou encore “un spectacle à hurler de rire”, on se dit alors : “je n'ai pas eu l'information à temps”. Parfois, on se demande où sortir ce soir, ce week-end, où partir en congés ? Pourtant, le portail spécialisé dans la diffusion de l'information culturelle et artistique existe depuis 2007. Si vous ne connaissez encore pas kherdja.com, vous resterez chez vous ce soir ! par Mohammed Boudali rée le 21 juin 2007 par l'agence de communication Puls, kherdja.com s'est affirmé comme le portail de référence en matière de diffusion de l'information ludique, artistique et culturelle en Algérie. En plus, sa qualité de site communautaire permettant de partager ses expériences et ses coups de cœur sur des endroits ou des évènements en particulier fait de lui le portail de prédilection des jeunes algériens branchés. Simple à explorer, le portail se compose de deux rubriques essentielles : une rubrique guide qui inclut un grand nombre de restaurants, d'hôtels, de boutiques de shopping, de centres de remise en formes et d'agences de voyages ; et une rubrique agenda pour noter l'essentiel des évènements de divertissement qui se déroulent dans la semaine ou dans le mois, au niveau des grandes métropoles algériennes, notamment Alger, Oran, Annaba, Constantine, Tizi-Ouzou, etc. En dépit de sa grande attractivité de la C TOURISME MAGAZINE 12 2 N ° 2 3 / M A R - AV R Consciente que le tourisme est en train de prendre progressivement une part importante des activités de la société algérienne, l'équipe de kherdja.com contribue activement à la promotion de la destination Algérie par le biais de la communication et l'information sur les différents évènements et les villes qui les accueillent. Par ailleurs, une nouvelle version de kherdja.com, plus attractive et plus riche en rubriques sera prochainement lancée et qui présentera une volonté particulière à promouvoir l'image de l'Algérie touristique. Kerdja.com et Tourisme Magazine aspirent à un objectif commun, la promotion de la destination Algérie à travers la communication et l'information, leur rapprochement était donc évident. Du fait, un partenariat entre ces deux supports médiatiques spécialisés est engagé, visant à conjuguer leurs compétences respectives et leur savoir-faire acquis dans le but de servir leur noble objectif. Avec la démocratisation d'Internet chez les algériens, kherdja.com trouve le moyen de séduire les internautes par son aspect pratique et facile d'accès. D'ailleurs, pour être encore plus proche d'eux, ce portail possède également une version mobile (kherdja.mobi) qui permet de consulter à tout moment les évènements disponibles sur le site afin de programmer sa soirée ou son weekend. Nous lui souhaitons une bonne continuation. M.B 2010 GourmandGuide GourmandGuide GourmandGuide G Dar Gnawa Ouvert seulement le soir, le restaurant est idéal pour un repas d'affaire, une sortie entre amis ou en couple. Décoration raffinée. Accueil et service impeccables. La carte est largement inspirée de la cuisine marocaine. Pensez à réserver ! Résidence les deux bassins - Oued El Romane Réservation : 021 94 77 81 Guide d n a m r u o G ue des q i t a r p e Guid ts restauran ple, en détente, en cou e d t en m o m n plement faire Sortir pour u m si n ie b u o is am famille ou entre ée ? Tourisme rn u jo e d u ie il nts une halte en m oix de restaura ch n u se o p ro p s Magazine vou s. testés pour vou L'hyyppopotammus Midi ou soir, l'ambiance y est très agréable. Le service est parfait et la cuisine de très bonne qualité. Les viandards y trouveront forcément leur bonheur ! Parking gardé. Centre commercial du Hamma, 107 Bd Hassiba Ben Bouali Réservation : 021 67 92 53 Le Caracooya Cuisine à l'accent de la méditerranée. Le décor un peu désuet mais l'ambiance feutrée est baignée d'une lumière douce en journée et d'un éclairage tamisé en soirée, qui contribuent à créer une atmosphère cosy. L'accueil est aimable et le service de qualité. Idéal pour un dîner en été ! 3, rue Pierre (perpendiculaire à la rue Didouche Mourad) -Alger Réservation : 021 73 39 44 TOURISME MAGAZINE 14 N°22/JAN-FEV 2010 ourmand dGuide GourmandGuide GourmandGuide GourmandGuide GourmandGui “Le Raïs” de la Madrag gue Restaurrantt Sympatico la planète des s crrustacés s Noureddine Krachaoui, est un de ces anciens cadres du tourisme que le destin a bien voulu garder dans le monde de cette profession qu'ils ont exercée pendant toute leur carrière. Le tourisme. L'homme a fait toutes les régions d'Algérie, et les hôtels, du plus reculé au plus proche, de la plus petite catégorie jusqu'au plus prestigieux. Et en dernier, pour ne pas le nommer, l'hôtel El Djazaïr, un superbe hôtel de 5étoiles, aux allures de palace. C'est là que je l'ai connu. Pendant les années 90. Des années pendant lesquelles, l'hôtel a connu son apogée, en réussite, en richesse, en recherche du meilleur, de presque l'impossible, en ces années-là Restaurant et Traiteur qui propose une cuisine occidentale et locale. Ambiance agréable, conviviale et comme l'indique son nom “sympathique”. Accessible, c'est l'endroit idéal pour des repas d'affaires. 51, boulevard Mohamed V - Alger Tél. : 021 64 10 80 L'A Aubergge du Mouulin Spécialité méchoui. Cuisine classique mais de très bonne qualité dans une ambiance très conviviale et raffinée. Possibilité de manger à l'extérieur durant les beaux jours. 24, rue Abane Ramdane- Chéraga Réservation : 021 36 10 74 ui, Nourreddine, était le révélateur des différents ratios de gestion, principale préoccupation du “boss”. Des repères sans lesquels l'hôtel aurait navigué à vue, et avec lesquels il se propulsait dans la voie de la qualité. Il était la cheville ouvrière de l'activité “contrôle”. Rien n'échappait à sa vigilance en ces temps de pénurie, ou un hôtel, crée inévitablement cette tentation épicurienne à laquelle peu de gens pouvaient résister. L En le retrouvant dans ce restaurant ouvert dans une propriété familiale à la madrague à une vingtaine de kilomètres à l'ouest d'Alger, je comprenais parfaitement cette décoration et aménagement très “el djazaïrienne”. C'était toute l'influence qu'il avait subie durant d'une dizaine d'années à l'hôtel El Djazaïr. Le “M Myriam” Restaurant situé à Alger centre. Nouvel arrivé sur la place d'Alger, il se distingue par la présence sur sa carte de plats typiquement algériens et surtout constantinois. Des plats mijotés à la façon traditionnelle. Le poisson frais figure également sur sa carte. Compter 800 à 900 da le plat. Il en vaut franchement le détour. 2G, Rue Didouche Mourad, Alger Son autre mérite, outre celui de reprendre l'aménagement, la décoration et l'ameublement mauresque de l'hôtel El Djazair, est celui d'avoir ramené dans ses bagages, le souci de la qualité, l'art de bien faire. Cela est perceptible dans le choix et la fraîcheur du poisson et autres crustacés proposés aux clients, la qualité du service, aussi bien en salle qu'en cuisine. Les beignets de calamar, la soupe de soupe de poisson, le merlan aux épices, les crevettes en sauce légèrement relevée, méritent une distinction particulière et … en valent bien le déplacement. S.S TOURISME MAGAZINE 15 N°22/JAN-FEV 2010 périscope Méga-Tours Des à Sousse et à Djerba en faveur des opérateurs algériens 'Office National du Tourisme Tunisien a organisé un éductour à destination de Sousse en faveur d'une quarantaine d'opérateurs algériens, notamment des agences de voyages, du 17 au 20 février 2010. Cette opération, réalisée conjointement avec la Fédération Régionale des Hôteliers de Sousse s'inscrit dans le cadre de l'application du programme promotionnel de l'ONTT sur le marché algérien pour l'année 2010. Le Brésil vise 11 millions de touristes en 2020 L Plusieurs activités étaient au programme de ce “Méga-tour”, en l'occurrence une visite de la ville des Sousse et de ses principaux hôtels et centres de thalassothérapie ainsi que ceux de Port El Kantouai. Un workshop en faveur des opérateurs algériens et tunisiens était aussi au programme de cet éductour qui constitue une grande opportunité pour renforcer la coopération entre les opérateurs de ces deux pays voisins. tourisme marocain fait de la résistance Le e Brésil mise à fond sur le sport. Organisatrice de la Coupe du monde de Football en 2014, et des Jeux olympiques de 2016, la destination se sent pousser des ailes. L'objectif est d'atteindre 11,1 millions de touristes étrangers d'ici 2020, ce qui représente une progression de 113%, et 17,6 milliards de dollars de revenus touristiques, soit une hausse de 304%. Ces objectifs sont même détaillés par événement : la Coupe du monde devrait générer 500.000 visiteurs en 2014, et les JO devraient permettre d'augmenter la fréquentation de 15% en 2016 par rapport aux résultats de 2015. L Une opération similaire a été lancée du 28 février au 03 mars 2010 en collaboration avec la Fédération Régionale des Hôteliers de Djerba. Cette île très prisée par le marché méditerranéen a constitué une surprenante découverte pour certains opérateurs algériens qui la proposent désormais dans leurs catalogues Printemps - Été 2010. Les deux éductours se sont déroulés par voie (par bus) pour permettre aux opérateurs “d'apprécier certaines curiosités qui peuvent constituer d'éventuelles escales lors de circuits organisés en Tunisie” selon M. Faouzi Basly, le représentant général de l'ONTT en Algérie qui estime ces deux opérations réussies. e secteur clef de l'économie du royaume marocain a plutôt bien résisté à la crise mondiale. Dans le bilan chiffré de 2009, on pouvait relever : 8,35 millions d'arrivées (+7%), 16,2 millions de nuitées (-1,6%), pour 52,4 milliards de dirhams de recettes, en chute de 5,7%. Estimant que " le secteur a su démontrer sa capacité de résistance en réalisant des performances plus qu'honorables ", notamment dans la deuxième partie de l'année, le ministre marocain du Tourisme a placé la barre haut pour 2010 avec une croissance espérée de 10%, soit trois fois la tendance mondiale prévue. L La Chine, nouvel eldorado des groupes hôteliers ? a Chine continue à attirer les investissements avec plus de 240.000 chambres en construction. Un chiffre à comparer avec les 100.000 chambres prévues pour l'Europe. Après le Club Med, qui a annoncé l'ouverture, en 2010, du premier de ses cinq villages de vacances en Chine ou Accor, qui continue son développement après avoir triplé son portefeuille en 3 ans, des marques comme Starwood comptent doubler leur présence en Chine. Hyatt a ainsi annoncé 1.000 nouvelles chambres pour 2013, Marriott 17 nouveaux hôtels pour 2014, et Sheraton 28 nouveaux établissements en 3 ans. Une stratégie en accord avec objectifs du gouvernement Chinois pour 2010 : une hausse de 40% des touristes étrangers et de 19% nationaux. L 4,7% de nuitées en moins en 2009 Suisse : Selon les chiffres de l'Office Fédéral de la Statistique (OFS), le nombre de nuitées dans les hôtels suisses a diminué de 1,7 million en 2009 par rapport à l'année précédente, soit une baisse de 4,7%, après une année 2008 record. Le recul sur les marchés étrangers est toutefois plus marqué, à 6,2%, soit une perte de 1,3 million de nuitées. En nombre de visiteurs étrangers, la baisse est de 2,7% sur l'année. P TOURISME MAGAZINE 16 6 N ° 2 3 / M A R - AV R 2010 périscope Espagne : vers la fin du tout balnéaire Ils sont 6% de visiteurs de plus qu'en 2008. En pleine crise du tourisme espagnol, la région de Madrid a fait le plein l'an dernier, tandis que les hauts lieux du balnéaire affichaient des taux de fréquentation en baisse. Résultat : les autorités touristiques espagnoles sont désormais conscientes que le modèle soleil et plage n'est plus suffisant. Ainsi, sans abandonner cette offre, les autorités espagnoles vont promouvoir davantage la culture, dans sa version soft (tourisme urbain, shopping, gastronomie) et hard (musées, festivals). “L New York retrouve sa place de première destination des USA vec une baisse de fréquentation de seulement 3,9% l'an dernier par rapport à 2008 (contre une prévision de -10%), New York dépasse largement les prévisions. 45,3 millions de touristes se sont ainsi rendus dans la ville en 2009, dont 8,6 millions d'étrangers, et 46,7 millions sont désormais attendus en 2010, soit une hausse espérée de 3,2%. La ville maintient également son objectif de 50 millions de visiteurs à l'horizon 2012. Ce bon score permet aussi à Big Apple de récupérer la place de destination la plus visitée des États-Unis (devant Orlando), qu'elle n'avait plus occupée depuis 1990. A Le Japon en forte baisse en 2009 L a récession inter nat ionale conjuguée à la cherté du yen et à l'épidémie de grippe A (H1N1) a fait retomber, l'an dernier, le nombre d'entrées sur le territoire japonais à son niveau de 2005. Selon l'Organisation du Tourisme Japonaise (JNTO), seulement 6,79 millions d'étrangers, voyageurs d'affaires ou touristes, sont venus dans le pays en 2009, soit 1,56 million de moins que durant l'année précédente. Il s'agit du premier recul constaté depuis 2003 (année lors de laquelle l'épidémie de SRAS avait fortement affecté l'Asie), et du plus fort depuis 23 ans. dossier pays des contrastes Au es kilomètres de plages paradisiaques , des vestiges de civilisations disparues , un Sahara multiple et infini et des traditions préservées par le temps, ce sont autant de richesses naturelles et culturelles qui font de l'Algérie une terre de découverte et d'aventures. D Trois grands climats et plusieurs siècles d'histoire ont fait de l'Algérie un pays continent, où dans chaque parcelle de territoire, un peuple a réussi à dompter la nature qui l'entoure, et à bâtir une civilisation qui lui ressemble et reflète son identité. Depuis le bleu de la méditerranée jusqu'au fin fond du Sahara ocre se dessine une mosaïque de couleurs, de saveurs, de traditions et cultures populaires, dont certaines sont restées intactes et d'autres ont subi diverses influences qui ont laissé leurs empreintes ici et là, sur le vivant et sur la pierre. Le génie populaire n'a jamais cessé de produire des chefs d'œuvre en matière d'artisanat, de musique et d'art culinaire, qui se manifestent lors d'une palette de festivités locales et régionales dans une scénique digne des plus grands spectacles de l'humanité. Pays des lumières et de l'hospitalité, terre des richesses et des legs des civilisations, royaume de la mer, des atlas et du Sahara, l'Algérie d'aujourd'hui s'ouvre au tourisme et aux touristes après bien des années d'ermitage, pour faire découvrir aux yeux du monde ce beau pays des contrastes. dossier D'Alger à Tipaza Une visite guidée…. S ur la côte nord centre de l'Algérie, se dressent deux grandes villes touristiques incontournables pour les touristes qui cherchent à mêler l'histoire et le tourisme; l'authenticité et la modernité; le paysage urbain et le paysage sahélien … D'Alger à Tipaza , un circuit commençant par les inextricables réseaux de ruelles en pente et les interminables boulevards de la Casbah avec ses monuments et fastueuses demeures, et se terminant dans les vestiges de l'ancienne Tipaza romaine, en passant par les jardins et les musées. Que la visite commence… par Sihem CHAÏB e point de départ est donc le site de la Casbah qui de très grande valeur pour l'humanité a été inscrit dans la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO en 1992. La partie haute de la Casbah a été édifié sous forme de citadelle, elle abrita autrefois toutes les habitations, les palais, les mosquées et les Zaouïas. Le plais du Dey est l'un des plus prestigieux monuments à visiter. Il est d'ailleurs classé monument historique depuis 1887. Il se présente sous forme de forteresse édifiée à l'époque ottomane pour abriter le dernier Dey d'Alger, “Dey El-Hussein”. C'est dans l'une des pièces de ce palais que s'est produite la fameuse affaire de l'éventail avec le consul de France, “Deval”. Le palais offre une vue imprenable sur la baie d'Alger, et après 5 siècles d'existence, ses remparts sont toujours visibles. L En sortant, nous passons par Jamaa Safir et Jamaa Sidi Abderrahmane pour abou- tir à Jamaa Ketchaoua, l'un des plus grands monuments de la basse Casbah. Il représente l'architecture ottomane typique. Aujourd'hui, Ketchaoua est en travaux de restauration. Avant d'arriver au palais de Raïs, nous passons par Dar Khdaoudj El Amia, actuellement, Musée National des Arts et Traditions Populaires. Cet ancien palais fut offert à l'une des filles du Dey Hassan Pacha qu'il affectionnait particulièrement du fait qu'elle avait perdu la vue. TOURISME MAGAZINE 20 N ° 2 3 / M A R - AV R Le palais des Rais a été édifié en 1576 à la volonté du Dey Ramdhane Pacha, sur le site du quartier de la marine dans un but de renforcement de la défense. Le bastion 23 est le premier bastion auquel on accède à partir de l'entrée du palais et c'est le plus fastueux. Puis en débouchant vers Jamaa El Djedid et Jamaa El Kebir, on s'oriente vers le quartier Ouest par le Square Port Saïd, où sont vendus souvenirs et produits d'artisanat. Un peu plus loin, la grande 2010 dossier poste, un chef-d'œuvre architectural. D'un boulevard à un autre, on remarque le beau paysage urbain fait des édifices de la période coloniale. Puis on s'arrache vers le quartier Est où se trouve le grand quartier d'El Hamma. Ce quartier d'affaire offre une diversion extraordinaire de verdure et de culture dans son jardin station balnéaire contenant les complexes touristiques “Tipaza Village” et “Tipaza Matares”, deux magnifiques œuvres de l'architecte Fernand Pouillon. Ces sites ont abrité les plus grands flux touristiques de la côte depuis leur ouverture. d'essai et le musée national des beaux arts. Non loin de Matares, le musée et le parc archéologique de Tipaza. Cette ancienne ville romaine, garde encore des vestiges très frappants. Dès l'entrée on croise un amphithéâtre puis à droite les deux temples : le temple anonyme et le temple nouveaux. Plus haut, en empruntant un sentier forestier nous aboutissons à la basilique judiciaire où étaient captivés des esclaves. Une vu imprenable sur la crique nous emporte et ainsi nous finissons notre visite guidée. S. C. Sans carrément changer du contexte culturel et naturel, nous nous rendons à 70 KM d'Alger, à Tipaza. En route, la côte turquoise nous offre un panorama extraordinaire sur la mer et les collines. Puis arrivant à Aîn Tagourait, nous nous arrêtons au tombeau de la chrétienne, un monument impressionnant fait de pierre taillée. A l'entrée de Tipaza nous accueille la TOURISME MAGAZINE 21 N ° 2 3 / M A R - AV R A 70 KM d'Alger, à Tipaza. En route, la côte turquoise nous offre un panorama extraordinaire sur la mer et les collines. Puis arrivant à Aîn Tagourait, nous nous arrêtons au tombeau de la chrétienne, un monument impressionnant fait de pierre taillée. 2010 dossier La Kabylie majestueuses montagnes et l'envoûtement de la mer Entre les a Kabylie est l'une des plus belles régions d'Algérie. Ses sites naturels, ses vestiges, sa glorieuse histoire, ses traditions singulières et bien d'autres merveilles font d'elle une perle rare. L par Mohand Cherif Zirem 'Algérie est, incontestablement, un pays vaste et très beau. Le secret de son enchantement est dans sa diversité géographique et sa multitude de richesses naturelles et humaines. À l'est de la capitale Alger, on trouve une véritable merveille de la nature, la Kabylie. Des montagnes majestueuses du Djurdjura et de l'Akfadou, aux plages magnifiques de Béjaïa, la beauté est incarnée même par les oliviers et les vieilles maisons perchés sur les collines. Depuis la nuit des temps, cette région a intéressé les envahisseurs et captivé les grandes personnalités des quatre coins du monde ; Ibn Khaldoune, Karl Marx, Maupassant, Albert Camus et bien d'autres. L Béjaïa, ou les portes de l'éternité C'est une ville de l'histoire et de la civilisation. Béjaïa a un passé prestigieux. La vieille cité qui a accueilli des savants illustres, comme Ibn Khaldoun, a toujours été un carrefour du savoir. L'époque Hammadite est un repère important dans cette épopée des arts et de la culture. Cité antique, la cité avait vu le passage et le brassage de nombreuses civilisations. Bgayet est aussi un territoire de la bravoure et du combat. Les Romains, les Espagnols, les Français venus en conquérants ont souvent fait face à une résistance farouche de la part des habitants de cette région que le grand chanteur Cherif Khaddam appelle l'âme de la Kabylie. Bgayet est une ville où il est agréable de vivre, surtout en dehors de la saison estivale où elle est submergée par des foules de personnes venues, des quatre coins d'Algérie et d'ailleurs, pour se détendre en toute tranquillité. Au printemps ou en automne, Bgayet respire le bonheur et offre une exquise tolérance si rare, une hospitalité singulière et une magie captivante. La mer est alors un spectacle à contempler, du côté du port où tant de bateaux donnent le goût du voyage à toute une jeunesse avide d'aventures. Du côté de Tichy, des Aiguades ou plus loin de Boulimat, c'est aussi la nature en fête. Les vagues bariolées de la grande bleue font des clins d'œil presque sensuels à ces montagnes du Babor ou à Yemma Gouraya, la sainte et gardienne de la ville TOURISME MAGAZINE 23 N ° 2 3 / M A R - AV R et de toute la région. Du haut de l'impressionnante falaise qui l'abrite, Yemma Gouraya veille sur le présent et l'avenir de la cité enchanteresse. Oui, cette ville est telle un aimant, elle ne laisse pas le visiteur sans le retenir d'une façon ou d'une autre. Peu de personnes résistent aux charmes de la vieille cité et ne reviennent pas dans cette citadelle du bonheur. Une fois ne suffit pas. C'est carrément un théorème mathématique : si vous passez à Bgayet, vous êtes condamné à y revenir, tôt ou tard. Et les retours dans cette cité de la connaissance n'en sont que plus beaux. On se sent alors familier des lieux, des ruines qui témoignent des profondeurs historiques de la région et on va alors au fond de soi-même. N'est-ce pas là, le but véritable de tout voyage ? Traditions ancestrales Les traditions kabyles résistent aux aléas du temps, c'est comme cette langue, le Berbère, une langue refusant de s'effriter malgré les siècles qui s'effritent. L'oralité a pu sauvegarder l'une des plus anciennes langues de l'Humanité. La Kabylie est un 2010 dossier grand musée à ciel ouvert. “Et si l'on songe à ce que l'on sait du peuple kabyle, sa fierté, la vie de ces villages farouchement indépendants, la constitution qu'ils se sont donnée (une des plus démocratiques qu'il soit), leur juridiction enfin n'a jamais prévu de peine de prison, tant l'amour de ce peuple pour la liberté est grand …Ces hommes qui ont vécu dans les lois d'une démocratie plus totale que la nôtre”, fait remarquer Albert Camus dans ses reportages publiés par le quotidien AlgerRépublicain en 1939. Même si la culture kabyle est dominée par l'oralité, les coutumes, les contes, les légendes, la poésie et bien d'autres trésors se transmettent de génération en génération. Les femmes ont le grand mérite de cette transmission. Autrefois, avant de dormir, les membres de la famille se réunissent autour du feu pour écouter et savourer les histoires des aïeux, racontées par la grand-mère. Yennayer ou le Nouvel An berbère Parmi les riches traditions kabyles, on peut citer Yennayer ; le Nouvel An berbère. Le calendrier amazigh est né 950 ans avant Jésus-Christ. Une date historique qui marque la victoire du Roi berbère Chachnaq sur les Pharaons d'Égypte. Depuis ce fameux évènement, les Berbères célèbrent annuellement une grande halte glorieuse d'un passé lointain. En Kabylie, Yennayer est fêté comme au bon vieux temps, ou presque. Tous les membres de la famille se réunissent pour un réveillon un peu spécial. On prépare un délicieux couscous au poulet et on donne libre cours aux chants traditionnels. C'est aussi une opportunité pour couper les cheveux aux très jeunes garçons, une manière de marquer la nouvelle année. Certaines régions organisent une grande fête publique pour partager le plaisir singulier où les femmes se font belles avec leurs nouvelles robes, les hommes aussi avec leurs burnous. Aderïs, le premier jour du printemps Aderïs est une tradition ancestrale qui se pratique depuis des millénaires en Afrique du Nord. Un peu partout en Algérie cette habitude est encore vivace. Les Kabyles fêtent le premier jour du printemps à leur manière. Après l'hiver de toutes les entraves climatiques, la saison des fleurs prend place. Comme travailler la terre demeurait, pendant longtemps, le moyen de survivre, l'agriculture représentait énormément pour eux, c'était leur gagne-pain. Au-delà de la référence au calendrier agraire, la symbolique de “Adrïs” représentait beaucoup de choses. C'est le début du printemps. Cette belle période de l'année est l'un des meilleurs espaces où les poètes et les amoureux de la nature se réfugient. La littérature kabyle témoigne de l'envoûtement pour lequel tant de personnes cèdent. Même si la date de ces célébrations n'est pas la même chez tout le monde, tant de gens marquent la fameuse journée. Par exemple, sur les hauteurs de la wilaya de Tizi Ouzou, jusqu'à ce jour, la saison des "amoureux" est fêtée malgré tout. Entre la fin du mois de février et le début du mois de mars, chacun choisit un jour pour instaurer le bonheur. Puisque le premier jour de “Tafsut” ; printemps en Tamazight, est célébré en famille, aucun problème n'est posé. Un très bon couscous au poulet est alors préparé, à l'aide de " Aderis " (une plante piquante) pour marquer l'événement. En outre, tant de gestes sont à l'ordre du jour à l'instar de la préparation de délices et l'achat de vêtements neufs pour les enfants, comme le veut la tradition. Dans une ambiance chaleureuse, les Kabyles passent de très bons moments au seuil du printemps. M. C. Z. dossier Les mille merveilles de l'Oranais découverte du Grand Ouest A la utant l'Algérie est un pays-continent, l'Ouest algérien est une véritable région-pays favorisée par la diversité de ses paysages naturels et la richesse de son patrimoine culturel, cultuel et historique. L'attractivité de cette région est tellement importante qu'elle fut érigée comme l'un des sept pôles d'excellence du pays, celui du Nord-ouest qui sept wilayas : Oran, Mostaganem, Tlemcen, Aïn Temouchent, Mascara, Sidi Bel-Abbès et Relizane. A par Ali Sofiane Telidji e pôle touristique nord-ouest est délimité au nord par la Mer Méditerranée, à l'Est par la wilaya de Chlef, à l'Ouest par le royaume du Maroc et au Sud par les wilayas de Tiaret, Saïda et Nâama. Ce pôle de 35.000 Km² pour 6.000.000 d'habitants possède un réel avantage géographique qui le situe à moins de deux heures de vol de l'Europe et qui en fait une région stratégique, touristiquement parlant. De plus, il recèle des atouts naturels diversifiés et des potentialités touristiques exceptionnelles marqués en plus de son littoral attrayant, par la beauté majestueuse et le cadre féerique qu'offre la nature, par un paysage où se succèdent les reliefs montagneux, les vallées, les grandes étendues d'eau, les plaines, les forêts. Il est aussi marqué par un patrimoine matériel et immatériel riche, une population dont l'hospitalité, les traditions et les coutumes sont restées à l'état pur et fidèle aux traditions ancestrales. L De Mascara à Tlemcen, la voie de l'émerveillement Etant le prolongement du rif marocain, l'Oranie n'a jamais cessé de surprendre ses visiteurs par son cachet de “milles est une nuit”. En effet c'est de Mascara, ville de culture et de thermalisme que débute la région de l'Oranie en partant de l'est. S'étendant sur plus de 5.135 km² et distançant la capitale Alger de 350km, la wilaya offre de nombreux sites naturels, tels que les monts des Béni Chougrane, les plaines de Ghriss, ainsi que les denses forêts de Zekkour et de Timeksi, sans oublier les sources thermales de Bouhanifia, vient s'ajouter à ça de nombreux sites archéologiques datant de l'époque Romaine et de la période Ottomane. Relizane qui couvre une superficie de 4.851 km² constituée essentiellement de zones rurales, recèle des potentialités touristiques exceptionnelles et diversifiées marquées par la beauté majestueuse et le TOURISME MAGAZINE 26 N ° 2 3 / M A R - AV R cadre féerique qu'offre la nature. Elle est aussi considérée comme un véritable carrefour des civilisations ou viennent se mêler les époques romaine, phénicienne et turque. Mostaganem “la mélodieuse”, ayant une superficie de 2.269 km² propose une offre touristique riche et variée grâce un littoral long de 104 km comprenant des plages attrayantes et un port, en plus de la montagne et des forêts récréatives à proximité des plages. Un riche patrimoine culturel et historique remontant à l'antiquité vient garnir la richesse de la ville. A l'ouest de Mostaganem vient Oran “la radieuse”. Cette grande métropole, capitale de l'Oranie et deuxième ville d'Algérie, joue le rôle d'une forteresse veillant sur toute l'Oranie. Située à 432 km de la capitale Alger et s'étendant sur prés de 2114 km², Oran sait ensorceler notamment par son cadre côtier exceptionnel qui offre une belle corniche, des plages 2010 dossier magnifiques telles que les Andalouses, ainsi que des îles paradisiaques à quelques kilomètres au large de Madagh et de Bou Zedjar, vient s'ajouter à cette richesse côtière des potentialités en possède de hautes potentialités touristiques notamment balnéaires, thermales et historiques qui font de la wilaya un pôle touristique de dimension nationale et internationale. Puis vient clôturer cette tournée oranienne, la wilaya de Tlemcen la capitale des Zianides, qui s'étend sur 9020km² représentant une très grande variété de paysages magnifiques dessinés par des piémonts côtiers, des plaines, plateaux, montagnes et steppe. matière de thermalisme, des forêts denses (Santa Cruz, Planteurs et Murdjadjo) et des monuments historiques d'une grande valeur (la Casbah, Mosquée du Pacha, Cathédrale du Sacré Cœur…). Vient après, la wilaya de Sidi Bel Abbés qui d'une superficie de 9 150 km² et par rapport à sa position géographique est considérée comme le cœur de l'Oranie Cette ville charmante offre des paysages d'une grande beauté à l'image de son lac de Sidi M'hamed Benali niché au pied des monts de Tessala. En plus de ce joyau naturel, la wilaya dispose d'énormes potentialités et d'importants sites comme les monts de Tessala, des forêts récréatives et d'importantes bâtisses remontant au 19ème siècle. A quelques kilomètres au nord-ouest de Sidi Bel Abbés, Aïn Témouchent pointe son nez. Réputée pour être “la perle de l'Oranie”, cette belle wilaya qui s'étend sur plus de 2.370 km² Séjours, week-ends et ballades dans l'Oranie au menu De nombreux séjours, week-ends ou balades sont proposés au grand public par des agences de voyages locales ou étrangères. Ces dernières proposent des programmes et circuits à thème permettant de parcourir tout l'Oranie, ou bien juste une partie et cela en fonction des besoins financiers et temporaires des touristes locaux ou étrangers. Ces séjour à thème permettent aux touristes de découvrir Oran, la capitale de l'Ouest surnommée El Bahia, Tlemcen avec de son histoire arabo-musulmane, Ain Temouchent et Mostaganem, la mélodieuse. Il sera possible d'apprécier le patrimoine culturel et archéologique de ces villes à travers les sites de Santa Cruz, de Sidi El Houari, les ruines de Mansourah et le Mechouar… TOURISME MAGAZINE 27 N ° 2 3 / M A R - AV R Cinq jours et quatre nuitée dans l'Oranie Pour un séjour de 5 jours et 4 nuits partant d'Alger, le départ s'effectue des l'aube par autocar. Passant par Chlef et Mostaganem, l'arrivé à Oran est prévue pour l'après midi. Une fois sur place la visite de “la Radieuse” Oran commence par l'exploration des deux magnifiques mosquées du Pacha et de Sidi El-Houari datant de l'époque turque datant du XVIII° siècle, en suite vient la visite du musée de la ville, la porte du Caravansérail de style mauresque, la fameuse porte d'Espagne, la belle Casbah (vieille ville) et pour finir les deux forts ; Santa Cruz et Lamoune (sur la route de la Corniche). Le deuxième jour conduit les touristes, après un petit déjeuner matinal, à la capitale des Zianides ; Tlemcen, au menu ; visite de Sidi-Boumédienne, le Saint de Tlemcen et l'imposante citadelle du Méchouar. Après une nuit passé à Tlemcen. Le réveil est matinal, car pour le troisième jour, l'accueillante Ain Timouchent attend ses invités. Les touristes ne manqueront pas les magnifiques paysages ornant la route Tlemcen-Ain Timouchent. Une fois sur place vers l'après midi, la visite est consacrée spécialement aux attrayantes stations balnéaires telles que celles de Rachgoun et Beni Saf. Après une nuitée sur place, le lendemain emmènera les touristes vers Mostaganem. Dès l'arrivée sur les terre de “la mélodieuse”, commence la visite du port, puis en suite une ballade à travers les artères de la ville en passant par la célèbre place du 1er Novembre 1954. Après une dernière nuitée en terre mostaganaimoise, le séjour prend fin. Le retour vers Alger s'effectue lendemain en fin de matinée. A. S. T. 2010 dossier Le Nord-est de l'Algérie méditerranée aux hauts plateaux De la ur le plan géographique, le Nord-est algérien englobe près de 15 wilayas et présente une diversité de paysages et de contrastes climatiques, en plus des us et coutumes distincts. Le voyageur qui entame un périple touristique à travers cette région devra prendre son temps pour découvrir les mille et une facette d'un relief changeant et parsemé de lieux d'histoire, que d'anciennes civilisations auront marqués de leurs empreintes : Puniques et Numides, Romains et Byzantins, Turcs et Français. Ces passages successifs durant trois millénaires auront façonné l'identité algérienne et légué un patrimoine culturel immense. S par Mohamed Réda Zemmouchi ujourd'hui et dans une perspective de relance du secteur touristique, la région de l'Est offre toutes les potentialités pour développer tous les types de tourisme : (balnéaire, de montagne, sportif, thermal, culturel et cultuel) destines à la fois aux touristes nationaux et étrangers. Sans verser dans une longue énumération de ces atouts déjà recensés, mais pas assez exploités, l'on rappellera brièvement les grands axes tracés par le SDAT (Schéma Directeur d'Aménagement Touristique) et qui constitue un référentiel touristique concret et un programme de développement contributif à l'économie nationale. Élaboré sur la base de “pôles d'excellences touristiques” selon un découpage régional, il fait intervenir les différents composants du secteur touristique d'une manière A évolutive jusqu'à l'horizon 2025 avec un palier intermédiaire en 2015. À ce titre, le Nord-est de l'Algérie offre une façade maritime de 400 kilomètres avec un chapelet de plages magnifiques et encore vierges, de criques sauvages, d'îlots et de villes côtières “amarrées” à des baies immenses (baies de Bejaia, de Skikda, de Chetaïbi à Annaba, etc..). Est-il besoin de rappeler la célèbre “côte du Saphir "” entre Bejaia et Jijel et son arrière-pays montagneux avec curiosités naturelles (les aiguades, les grottes féeriques, les cascades de Kéfride, et le Massif forestier des Babors classé réserve naturelle). Puis ce sont tour à tour les villes de Colls et son phare Bougaroun, Skikda et son pittoresque port TOURISME MAGAZINE 28 N ° 2 3 / M A R - AV R “d'Astore” qui date de l'époque phénicienne, Annaba et son Cap de garde (Rasel-Hamra), et le parc national d'El-Kala et ses bancs (si convoités) de corail rouge ! Quittons la côte et ses plaines fertiles subhumides pour les vastes plateaux intérieurs où alternent les montagnes plus ou moins boisées, les vergers et autres maraîchers pour attendre les immenses zones semi-arides, domaine de prédilection de l'agro pastoralisme et de la céréaliculture. Les Sebkhas sont là aussi comme autant de réserves classées par la convention Ramsar (Iran) pour protéger d'innombrables espèces d'oiseaux migrateurs (Lac Fetzara, lacs d'El-Kala, zone humide d'Oum-el-Bouaghi, ect ….). 2010 dossier Le thermalisme constitue également un atout touristique indéniable de la région par la profusion des stations, dont la plupart sont exploitées depuis l'antiquité (Hammam Debagh à Guelma, Guerguour à Sétif, Essalihine à Biskra, et Khenchla dans les Aurès, etc.) pour leurs vertus curatives et leur haute teneur minéralogique. Enfin, nous atteignons plus au sud les palmeraies et oasis (Ferkane prés de Tebessa et el Kantara national, une autre centaine d'agences de voyages (ATV) en plus de quelques offices locaux de tourisme et d'associations diverses qui activent dans ce secteur. Un gros effort reste portant à fournir en matière de restauration, de services et d'administration que les différents opérateurs touristiques tentent de combler au fil des ans… Concernant les infrastructures de base, l'Est bénéficie d'un réseau routier assez dense (en plus de l'autoroute Transmaghrebine qui constitue un tronçon de 400 Km entre Bordj-Bou-Arreridj et El Kala) et un programme très ambitieux du réseau ferroviaire à court terme. Les anciens ports maritimes tels que Bejaia, Skikda, Jijel, Annaba, El Kala vont s'agrandir et aménager des ports de pêche et de plaisance pour développer des activités nautiques, tout en attirant les plaisanciers et régatiers du monde entier. Enfin des aéroports internationaux en multiplient dans l'Est en contribuant largement au tourisme national et international. prés de Biskra), jusqu'à la lisière du Sahara avec Biskra la reine des Zibans ! L'autre aspect fondamental du tourisme dans l'Est algérien réside dans le patrimoine culturel caractérisé par les nombreux sites romains, dont ceux de Timgad et Djemila qui comptent parmi le patrimoine mondial. D'autres villes de culture méritent d'être aussi évoquées comme Constantine et son site exceptionnel sur le Rocher, Bejaia, Annaba … où l'on peut recenser sur immense legs architectural (Médinas, Palais et Mosquées, Zaouias, bâtiment de style colonial Français, Ksours, ect….) En matière d'infrastructures d'accueil et d'hébergement, il existe une centaine d'hôtels classés selon les normes de confort inter- En guise de conclusion à ce “survol” rapide de l'Est de l'Algérie, nous évoquerons un autre aspect d la richesse culturelle de cette région ou les traditions locales sont encore vivaces comme les “Mawassems” et autres fêtes populaires typiques à chaque localité, l'artisanat, les germes musicaux, les arts culinaires, etc. Bref tout ce qui fait l'identité. Ainsi donc que pourrions nous souhaiter de plus pour un véritable développement durable du tourisme et pouvoir atteindre les objectifs assignés, que de s'investir pleinement dans la grande et passionnante aventure du tourisme. TOURISME MAGAZINE M.R.Z 29 N ° 2 3 / M A R - AV R 2010 Le Nord-est de l'Algérie offre une façade maritime de 400 kilomètres avec un chapelet de plages magnifiques et encore vierges, de criques sauvages, d'îlots et de villes côtières “amarrées"” à des baies immenses. dossier Les Aurès, pays des Chaouia L'écotourisme en toile de fond itué à la limite du Tell algérien, le massif des Aurès se caractérise par sa singulière position entre deux pôles atmosphériques, ce qui confère un caractère exceptionnel au sud-est de l'Algérie. Par l'un de ses versants, il touche à la zone torride : c'est la fameuse “zone rouge” du Djebel Ahmar-Khaddou ; l'autre appartient à la zone tempérée froide : c'est le Djebel Chélia, point culminant de l'Atlas Algérien (2328 m) et réservoir d'eau du Massif …Sur le versant méridional prospère le palmier dattier ; sur la rive, opposée le cèdre et le noyer. S par Mohamed Réda Zemmouchi n introduction de son “Guide d'Algérie”, le géographe, Marc Cote avoue que : “les deux merveilles des Aurès sont ses deux grandes vallées centrales” mais que “ce microcosme révèle également d'autres trésors locaux”. Par ailleurs, il ajoute que “ce fragment de l'Atlas Saharien est caractérisé par une série de grands plis alignés Sudouest / Nord-est qui dominent au Nord comme au sud de vastes plaines. Fief des populations Chaouia, ce massif témoigne d'une implantation humaine très ancienne et bien adaptée à ce milieu montagnard”. Pour ceux qui veulent entreprendre le voyage, deux vallées sont conseillées : la vallée de l'oued El-Abiod, et celle de l'oued Abdi. On peut même y aller sans trop se préoccuper des itinéraires pour découvrir toute la beauté des lieux. Ainsi, en considérant la ville de Batna comme “camp de base” nous entamons d'abord : E La vallée de l'oued El-Abiod (Ighzar Amellal) : Par Arris, à 60 kilomètres de là et à 1200 mètres d'Altitude. C'est une agglomération entre 2 affluents : (les Djebels Zaouaille et Zellatou) qui au fil des ans, s'est beaucoup développée. Un ancien maire (Jean Rigal) en avait fait une ville Jardin par la profusion de sa végétation et la diversité de ses arbres fruitiers, et qui font toujours son charme 50 ans après. Ensuite à 16 kilomètres, on arrive à Tighanimine et son fameux défilé entre les Djebel Zellatou et Djebel Krouma, qui a vu le passage en l'an 145 de notre ère de la 6e légion romaine, puis de l'armée de St. Arnaud en 1850 et un siècle plus tard, servit de lieu d'insurrection Algérienne un certain 1er Novembre 1954. Un peu en retrait de Tighanimine à l'Est, on pourra admirer à “Tkout” un prototype du village Chaoui ou de la “Dechra Berbère”. À 17 kilomètres des gorges de Thighanimine, on atteint les fameux Balcons de Ghoufi, classés au patrimoine national en 1928 puis en 2005, et où les visiteurs apprécieront ces habitations troglodytes accrochées aux flancs du Canyon, au fond duquel coulent les eaux pérennes de l'Ighzar Amellal… une halte inoubliable avant Baniane où l'on pourra admirer la Guelâa la mieux conservée de la vallée : (ancien magasin de réserve et forteresse). Et plus loin, c'est l'Oasis de M'chounech au débouché de l'oued El Abiod qui annonce déjà la plaine des Zibans. TOURISME MAGAZINE 30 N ° 2 3 / M A R - AV R Là, le Djebel Ahmar Kheddou forme une muraille de 2.000 mètres d'altitude à la limite méridionale de l'Aurès. De ses hauteurs il y a deux vues extraordinaires : la vue plongeante des gorges où tonne l'oued El Abiod et la vue aérienne sur le désert dont le crépuscule est, de l'avis de tous les connaisseurs, un des plus beaux au monde. La vallée de L'oued Abdi : Elle appartient à la zone occidentale des Aurès. Pas un palmier dans la vallée jusqu'à sa capitale Menâa, mais des noyers, des oliviers, des mûriers, des abricotiers… Les historiens prêtent à cette vallée la réputation d'avoir été la plus peuplée et la plus exploitée par Rome. De nombreux vestiges l'attestent tout le long des 40 kilomètres de Menâa jusqu'à Biskra ou l'antique Vescera. … “ici pas de Guelâas, mais une guirlande de villages édifiés en amphithéâtres … comme autant de citadelles”. Tel que rapporte par un ancien voyageur français. C'est à Teniet el Abed, qu'Abdallah Ibn Saad (frère du Calife Othmane) débuta sa conquête des Aurès 2010 dossier en l'an 27 de l'Hégire. Puis le col qui mène vers l'oasis des noyers : Bouzina la radieuse et ses jardins en paliers qui envoûta nombre de voyageurs et d'artistes peintres … On a dit de Bouzina qu'elle est à l'Aurès ce que Djanet est au Sahara. Enfin, nous n'oublierons pas l'autre lieu de pèlerinage qu'est Taghoust et que domine le Djebel Bouss, célèbre pour “la Ziara” annuelle à la fin des moissons… Après avoir longé les deux vallées les plus célèbres du massif des Aurès, rappelons également les belles forêts ou dominent ici et là les chênes verts de Bouhmama, les cédraies du Djebel Chélia et du parc National de Belezma, les pins d'Alep de la forêt des Beni-Melloul pour ne citer que celles-là … les sites archéologiques de Tazoult, Zana ou encore Timgad, les sources thermales de Kasrou, Bouzani, Chaboura… et enfin le patrimoine culturel qui englobe un artisanat et un folklore typiquement Chaouia en plus d'un art culinaire original. Les Aurès comptent aussi de nombreuses fêtes locales étalées toute l'année et des manifestations culturelles d'envergure internationale comme le Festival de Timgad au mois de juillet. Depuis quelques TOURISME MAGAZINE 31 N ° 2 3 / M A R - AV R années un nouveau tourisme de loisirs est né à Batna à travers les parcs Mebarkia, Kadri et le parc d'attraction et zoologique d'El horouf (Belezma). Pour requalifier certains sites remarquables et intéresser des investisseurs potentiels, six zones d'expansion touristique (ZET) à Timgad, Tazoult, El Mehmel, Arris, Ghoufi et Saïda. Actuellement et en matière d'infrastructures d'accueil, il y a à Batna 14 hôtels classés qui totalisent environ 1.400 lits, et autant d'agences de voyages, quelques offices locaux du Tourisme et de nombreuses associations qui ont tout à cœur de promouvoir le Tourisme dans les Aurès. Bien qu'il chevauche les trois Wilayas de Batna, Khenchela et Biskra, ce Massif a toujours eu la ville de Batna comme capitale. Grâce à sa position de carrefour routier, de noeud ferroviaire et surtout un nouvel aéroport international (à 30 kilomètres) ; ceci en plus d'une vocation de pôle culturel, économique et administratif. À partir de Batna, de nombreuses excursions peuvent être organisées vers l'arrièrepays. Quant aux ZET, le choix des sites devant les accueillir doit faire l'objet d'une large concertation entre les responsables locaux, les spécialistes en aménagement et les investisseurs potentiels pour ne pas dénaturer les sites archéologiques, des paysages encore préservés et certains écosystèmes très fragiles… le lecteur devinera lesquels, car ils sont depuis longtemps répertoriés dans le patrimoine naturel Auresien. Pour notre part, nous encourageons l'écotourisme comme vocation première dans cette région, pour les multiples avantages qu'on peut y développer. On peut penser à une variété d'activités sportives de plein air (escalade en montagnes, randonnées pédestres et à cheval, spéléologie, scoutisme, etc.). Beaucoup d'opérateurs touristiques étrangers séduits par les Aurès n'ont-ils pas suggéré d'organiser des courses en VTT, et même des survols en “ULM” et autres parapentes, sans oublier des marathons pour sportifs épris de sensations fortes. Le tourisme culturel restera à l'évidence un atout à soutenir autant qu'à promouvoir. Les Aurès constituant un cadre idéal pour un tourisme d'aventure autant qu'écologique, car ce sont là les véritables tendances du nouveau tourisme. M. R. Z. 2010 dossier Visages du M'Zab Un peuple et des traditions La vallée du M'Zab, une des plus belles régions de l'Algérie, maintient un attrait constant dans sa relation tourisme et tradition. Logée à la porte du désert, sa population a su adapter une architecture hors pair, mêler l'eau et la survie sous ses palmeraies et développer des arts pour sa société. L'urbanisme de cette pentapole, créé par des hommes à la recherche d'un abri sûr, embrasse coutumes et respect d'un climat rigoureux. Mystique et travailleuse, cette oasis projette l'image d'une l'Algérie équilibrée et autonome. On se demande pourquoi, une fois visitée, on y retourne toujours. La raison se trouve dans l'ensemble de son organisation qui réunit le passé et le présent. L par F. Krim és 11e siècle, les maçons ajustèrent à leur construction les courbes et les formes qu'ils observèrent dans la nature. Le palmier inspira les courbes, la pierre servit de bouclier contre la lumière et la chaleur. En les mariant, ils y ajoutèrent l'étude des éléments naturels et sociaux comme le vent la chaleur, l'eau, le voisinage et la liberté de mouvement qui agrémentèrent l'équilibre de l'habitat familial. La maison, Akham, contrairement à celles des pays européens, fut bâtie selon une organisation sociale. À l'intérieur, on y entre par une cour, la skifa, (où règne le métier à tisser) éclairée par la lumière naturelle. Les autres pièces bénéficient de la pénombre salutaire. À l'étage supérieur, la terrasse à ciel ouvert, encerclée de murs, “e'sour”, maintient l'intimité d'une vie sociale, familiale et sa respectabilité. Les petites fenêtres que l'on note de la rue, traduisent l'infiltration limitée de la chaleur ou du froid du climat. À l'extérieure, les rayons de soleil obliques sont dirigés vers le sud afin de réchauffer la demeure en hiver. Quant à D TOURISME MAGAZINE 33 3 N ° 2 3 / M A R - AV R ceux de l'été, ils s'arrêtent à son seuil. Autrefois, la communauté Mozabite avait défini l'habitat comme un abri égalitaire pour chacun. Ce qui explique l'absence de palais et une constance dans la construction. Le relief accidenté d'un terrain n'a pas arrêté la création d'une habitation. Les maçons ont su adapter leur architecture en créant des modèles différents, certes, mais cohérents dans le style. Car la maison traditionnelle ne fut pas conçue pour sa beauté extérieure, mais pour le confort de la famille. L'utilisation des troncs de palmiers et de matériaux locaux permit une résistance constante aux changements métrologiques. Les rues exiguës de Ghardaïa ou BéniIzguen ressemblent à celles des autres Casbahs du pays. L'originalité de l'étroitesse d'une rue, qui n 'est qu'un passage, devient quelquefois un labyrinthe frais, car le passant a besoin plutôt de lumière et non pas de chaleur écrasante. Grâce à cette topologie, l'architecture devint symbole écologique et art pur aux yeux des spécialistes contemporains a qui 2010 dossier cette découverte précédait les valeurs artistes de leur savoir ! Les sources souterraines et pluies rares firent aussi l'objet de tout un programme de protection et d'irrigation que les sages développèrent patiemment jusqu'à l'obtention d'un système de barrage pratique et unique au monde. Avec l'eau, de nombreux puits émergèrent partout. Les agglomérations en furent dotées afin de protéger de la soif, ceux qui seraient abandonnés en temps de disette ou d'attaque. On note souvent la proximité d'un palmier qui, dans le temps, esseulé, absorbait les gouttes précieuses débordant d'un récipient. Au bas de la vallée, les palmeraies au cours des siècles alimentèrent et unifièrent les familles. ments familiaux tels les gandouras, m'lefha, kachabya et les nécessités premières comme les tapis de maison, de bain ou de prière. Le métier à tisser à haute lisse, encore présent chez l'habitant, rappelle que l'oisiveté n'a pas de place au sein de la communauté. La laine qu'on utilise, aujourd'hui n'est plus celle qu'on teignait patiemment. Qui connaît l'utilisation des plantes naturelles telles l'écorce de grenade, celle du noyer, ces feuilles de l'indigotier (e'nila donnant ce noir bleuté) qui grandissait dans les jardins, celles du henné qui produisaient cette couleur orangée. Qui se rappelle du kermès ou de la laque, cet insecte qu'on écrasait pour obtenir le rouge avant que la cochenille n'arrive d'Amérique du Sud ? Pour compléter le cercle d'une auto suffisance, les arts se mirent mis au diapason. Le travail d'orfèvrerie et de tissage embellit les toilettes féminines, remplirent les sacs des caravanes passantes, puis la dinanderie s'ajouta aux marchandises convoitées dans les magasins après la colonisation. Afin de compléter le confort de l'habitat, durant des siècles, les femmes au foyer, naturellement participèrent aux ouvrages utilitaires et attrayants en tissant les vête- Les tisseuses possèdent un art vieux de plusieurs siècles qu'elles enjolivaient de symboles artistiques basés par des objets quotidiens qui les entourent. La mécanisation et l'utilisation des couleurs chimiques introduites durant l'occupation ont lentement envahi le pays. Faisant croire à ces Pénélope qu'un ouvrage sans faute valait mieux que celui qu'elles créaient de toutes pièces, les connaisseurs se sont accaparés de leurs travaux irremplaçables, qu'on retrouve exposés dans des musées étrangers ! Cependant, la fête du tapis en Avril de Ghardaïa nous rappelle TOURISME MAGAZINE 34 N ° 2 3 / M A R - AV R que la tradition du tissage est bien vivante. Face aux difficultés financières, les artisanes délaissent la laine naturelle, moins accessible due à sa cherté, subventionnée encore il y a quelques années par l'état. Nos “abeilles” utilisent de plus en plus une laine synthétique qui ne donne pas ce beau travail léger et raffiné d'antan même si les symboles gardent leur jolie place. Environ trois cent mille palmiers étaient comptes il y a environ une vingtaine d'années. Chaque palmier fournissait plus de 190 produits écologiques ! Roi du désert, supportant les changements de températures intenses, servant d'abri aux troupeaux de chèvres et moutons, il protège de ses longues palmes, les vergers divers et en été, le soir, ombrage la réunion familiale dans son jardin. Les hôtels sont nombreux et confortables. On peut loger chez l'habitant dans certains cas. La palmeraie fraîche de verdure est souvent un lieu de villégiature accessible aux familles visitantes. Le M'Zab 2010 dossier habitué au tourisme, offre une multitude de magasins intéressants, des musées, des centres de tissages qui sont à encourager et des visites guidées qui sont à recommander. Ghardaïa, devenue willaya, a attiré des citoyens venus des quatre coins du pays. Certains ont adopté leur appartenance avec beaucoup de grâce. Avec d'autres, on a pu remarquer la création de bâtisses incohérentes, incrustées au milieu d'un trésor architectural. Mettant en question l'avenir d'une des plus belles régions du pays, l'office de la protection et de la Promotion de la vallée s'évertue à protéger cet équilibre harmonieux qui attire un flux régulier de visiteurs. Quelle que soit la saison, Béni Izghen, Melika, Al Atteuf, Bou Noura, Metlili et Berriane verdoyantes, regorgent de ressources. Des sources chaudes thermales précieuses et abordables sont populaires comme celles de Hammam Zelfana. Les marchés colorés et les festivités artisanales attirent des curieux nationaux et internationaux. L'automne et son souffle doux offrent des rameaux de dattes sucrées et celles des grenades à la chair bien rouge, au son d'un repos bien mérité. Loin des montagnes et de l'humidité de la côte maritime, l'hiver nous entoure de son manteau climatique tisse avec la douceur du Sud. En un mot, l'architecture, l'artisanat et les coutumes de cette communauté continuent à nous inspirer. En jetant un dernier coup d'œil sur cette Pentapole, on remarque que malgré la beauté sobre des mosquées, des Ksars, la simplicité extérieure des maisons, l'absence d'un art Visual traduisent une volonté de discrétion qui s'ajoutant au blanc, repose l'œil de tout artifice. En retenant ce désir de modestie, nous comparons ce travail méthodique et traditionnel à ces immeubles neutres des grandes villes. Si l'architecture révèle l'identité de sa population, le M'Zab a su la protéger en respectant son urbanisme. Ce qui explique l'attrait de ces avides d'authenticité et de styles introuvable ailleurs. F.K. Office Local du Tourisme Beni-Izghen Bab-Echergui 47 131- Beni-Izghen. Tél. / Fax: 0 29 89 28 60 [email protected] Office de protection et de Promotion de la Vallée du M'Zab 32, rue de la Palestine Ghardaïa Tél. : 029 88 44 54 Association d'Orientation Touristique Chez Fekhar Rue Cheikh Ammi Saïd DZ-Ghardaia 47000 Tél./ Fax : 029 88 26 99 [email protected] dossier Du Touat au Gourara La route des Ksour onsidéré comme le pôle touristique d'excellence sud-ouest, délimité par le Ministère de l'Aménagement du Territoire, de l'Environnement et du Tourisme, la région du Touat-Gourara, appelée route des ksour est constituée de deux wilayas à savoir : Adrar et Bechar. Le Touat-Gourara est délimité au nord par les wilayas de Nâama et El Bayadh, à l'Est par Tamanrasset et Ghardaïa, à l'ouest par le Maroc et Tindouf et au sud par le Niger et la Mauritanie. Il s'étend sur une superficie de l'ordre de 603.000 km² et abrite une population estimée à environ 900.000 habitants. Son climat est continental, froid en hiver et chaud en été et d'une pluviométrie faible. L'effet éolien provoque, entre le mois de février et le mois de mai des vents de sables. C par Télidji Ali Sofiane a région Touat-Gourara est formée d'une centaine d'oasis regroupées en plusieurs sousespaces. Son emplacement géographique, au sud des dunes de l'erg occidental et à l'ouest du plateau du Tadmaït, fait que cet espace a vraiment été protégé par l'environnement désertique. Il s'agit en fait d'un espace de refuge pour toutes les communautés qui pour des raisons politiques ou religieuses devaient abandonner leurs habitats au Nord (notamment dans l'Atlas saharien) pour aller plus loin dans le Sahara. La région est donc profondément inscrite dans le processus ancien de relations multiples entre le Nord de l'Afrique et le Sahel, jadis appelé “bilad al-Sudan”. Il s'agit d'un espace qui a constitué, à la fois, un passage obligé pour les nomades et caravaniers du Nord et un lieu de fixation, de sédentarisation et de mise en valeur pour des communautés d'origines souvent différentes, mais qui on fini par se fondre dans des ensembles homogènes. L TOURISME MAGAZINE 36 N ° 2 3 / M A R - AV R 2010 Sur la route des Ksour Les Ksour sont une des caractéristiques très particulières dans le Touat et le Gourara. Par leur architecture inspirée et singulière, les Ksour (palais) imprègnent un cachet particulier dans la région. Les architectes s'inspirent dans leurs chefs-d'œuvre du style architectural arabo-mauresque, auquel ils ajoutent la touche locale et les influences de l'architecture soudanaise. Les techniques de construction utilisées témoignent du savoir-faire local et de l'ingéniosité et la créativité de ses habitants qui ont su apprivoiser les éléments de la nature et utiliser les matériaux que celle-ci offre, comme la terre rouge et ocre. Si l'on se réfère aux différents écrits, l'histoire des ksour du Touat et du Gourara remonte à très longtemps. L'archéologie et l'épigraphie n'ont apporté que très peu d'éléments pouvant fixer avec exactitude les origines et les premières implantations humaines dans ces régions. Les premiers éta- dossier étaient habitées par les membres d'une même tribu. Ce type de construction, souvent réalisé sur une hauteur, constituait un habitat très condensé surélevé d'une muraille d'enceinte et d'une entrée unique, et où la distribution intérieure était faite au moyen de ruelles plus ou moins étroites. Dans ce système tout ce qui a trait à la vie communautaire était présent : la mosquée, l'école coranique, les lieux de réunions de la Djemaa, les espaces réservés aux bêtes domestiques, les greniers à grain, les ateliers, les dépôts d'armes, etc. Au fur et mesure que les rivalités tribales et les pillages se sont atténués, les habitants de ces lieux ont commencé à construire à proximité de ces casbahs avec le même type d'habitat, mais sans muraille de protection. De là est né le ksar avec toute sa hiérarchie et sa dynamique, car c'est aussi à partir de ce moment qu'a eu lieu l'avènement de la foggara (système d'arrosage traditionnel) et par conséquent la formation des palmeraies. blissements humains de la région, se sont accompagnés de l'édification de ces “casbahs” qui, la plupart du temps, Un havre de paix et de fraîcheur En dépit de la température élevée dans la région, l'intérieur des Ksour offre une fraîcheur extraordinaire. Les quartiers de la ville, ses ruelles étroites, les façades des Ksour ornées de gravures, sont un délice pour le regard du promeneur, qui y découvre un pan de la civilisation locale. Par son originalité, l'image est saisissante et charmante. Le touriste est facilement envoûté par la vue des Ksour, ou en empruntant les ruelles étroites des vieux quartiers. Aux bas-côtés des venelles, s'installent les artisans de la ville, les mains occupées à créer différentes œuvres, nourries par leur génie. Devant un tel spectacle, où la vie est plus grouillante d'activités, plus qu'ailleurs sans doute, il est difficile de rester de marbre. Un quotidien rehaussé par un sens de l'hospitalité hors pair chez les habitants d'Adrar. Adrar et Bechar couvent les plus beaux ksour de la région sud-ouest. Avec ses 294 localités, dont la plupart sont très anciennes et qui sont considéTOURISME MAGAZINE 37 7 N ° 2 3 / M A R - AV R rées comme des ksour, caractérisés par un habitat typique dont l'histoire les lie à la disponibilité de l'eau, des matériaux de construction, des conditions climatiques et aussi à l'environnement géomorphologique, Adrar affirme sa richesse en Ksour au niveau des du Touat-Gourara. La visite des Ksour d'Adrar est un pur plaisir. C'est le cas au vieux Ksar de Timimoun, à Ksar Massine, Ighzer, Badriane, Adgha, Bouda ou bien le Ksar Hamed pour ne citer que ceux-là. Bechar quant à elle, avec ses magnifiques Ksour du nord de la wilaya, constitue incontestablement l'une des zones touristiques potentielles les plus importantes de la région. Le Ksar de Boukaïs réputé pour être l'un des plus anciens ainsi que l'élégant Ksar de Mougheul en plus du Ksar Kerzaz, fondés il y a plus de 15 siècles, constituent un patrimoine matériel inestimable offrant la connaissance d'une importante partie de l'histoire de la wilaya de Bechar ainsi que de la région de la route des Ksour. Des Ksour qui peinent et qui appellent : à l'aide ! Jadis très prospères et ayant entretenu un équilibre de l'écosystème, ces ksour ne reflètent malheureusement plus aujourd'hui leur fonction d'antan. Nombre d'entre eux ont dépéri et d'autres ont vu leur dynamisme ralentir. Ceci s'explique par les bouleversements socioéconomiques qu'a connu la région depuis le début des années soixante-dix où l'agriculture oasienne a été délaissée au détriment d'autres activités comme le bâtiment, les travaux publics et le tertiaire. Cette situation a été aussi accentuée par le délaissement de la foggara qui était le support clé des moyens de production et de l'existence même du ksar. Cela nous amène à nous questionner sur l'avenir de ces joyeux enfouis entre le Touat et le Gourara, pourront-ils rejouer le rôle de facteur de maintien des populations et de support socio-économique? Pourra-t-on les préserver à tant de la dégradation pour en faire des destinations touristiques de rêve ? Les Ksour de la région Touat-Gourara, sont les témoins directs d'une quinzaine de siècles. Ils méritent aujourd'hui d'être revalorisés et réhabilités. C'est une des conditions incontournables et indispensables pour la sauvegarde et la protection de son passé, mais aussi l'éclosion d'un avenir radieux. T. A. S. 2010 dossier 'est lorsque la terre a voulu prendre sa forme la plus pure que l'Ahaggar a émergé. Se cachant dans une zone aride et des conditions climatiques très dures, il a pu se mettre à l'abri des grandes populations et a su ainsi préserver une beauté vierge et fascinante, comme on ne pourrait rencontrer que rarement dans une vie. Il est aussi le témoignage indemne d'une autre vie qu'on n'a pas connue des temps les plus reculés. Lointain comme un rêve, jamais il ne laisse un désir de voyager indifférent, il suscite même une curiosité insistante qui nous plonge dans le regret s'il nous était inconnu. C par Sihem Chaïb Le Parc National de L'Ahaggar Un bout du monde arraché au temps présent … u cœur du désert du Sahara, sur une superficie de 400.000 Km2, l'immense territoire de l'Ahaggar se dessine. Il abrite l'ensemble de la wilaya de Tamanrasset et est limité au sud par les républiques du Mali et du Niger ; à l'est par la wilaya d'Illizi ; au nord et à l'ouest par les wilayas de Ghardaïa et d'Adrar. De grandes valeurs pour l'humanité, le “pays des rochers” selon la signification du mot en Tamachaq “Ahaggar”, n'a que légitime reconnaissance de son vaste territoire par son classement en qualité de patrimoine mondial de l'UNESCO et a été déclaré comme parc national depuis 1987. Quatre zones le devisent selon les différences morphologiques qui existent sur son sol. La première comprend les massifs de l'Ahaggar central (Atakor, Aghechoum, Adrar ahagaghéne, Ouan Halladjene et Serkout), les Tassilis Ouan Ahaggar (Est et Ouest), A eu TOURISME MAGAZINE 38 N ° 2 3 / M A R - AV R 2010 dossier nature et y vivant en parfaite adéquation. Ce grand peuple qui force l'admiration et le respect, n'est autre que le peuple touareg, descendant de TinHinan, et habitant de l'Ahaggar jusqu'à aujourd'hui. Les Touaregs se connaissent dans un mode de vie très intrigant, et insensible aux influences modernes. Libres et indépendants, ils vivent en nomades au rythme des saisons, mais n'empêchent en rien la stabilité de leur structure sociale. Ils se lient avec une langue (le Tamachaq), une culture et des traditions qui leur sont propres depuis des millénaires et revendiquent leur identité avec force et rébellion face aux efforts d'intégration et d'assimilation aux autres peuples. Ces “hommes bleus” comme on les appelle en référence à leur habit traditionnel initialement de couleur bleue, nous feront admettre sans aucun scepticisme, la futilité de notre monde actuel, fait de fureur et de stress. Quand on se rend à l'Ahaggar, on le fait pour l'investissement personnel, pour reculer le temps, pour se ressourcer … Quand on se rend à l'Ahaggar, on ne fait pas un voyage comme les autres. S.C. Tin-Gherho et Tin-Missao ainsi que les sites situés sur l'axe Tit-Abalessa, Silet et Tin-Dahar. La deuxième est représentée par les massifs de la Tefedest, Mertoutek et l'Amadror. La troisième est formée de l'Adrar et des tassilis de l'Arak, Ahnet et de l'Immidir. Enfin, la quatrième englobe les bois pétrifiés d'In-Ghar et Fouggaret Zoua, la Akba In-El-Hadjadj et le plateau du Tadmait. Initialement, l'époustouflante composition de ces massifs et plateaux, nous la devons par gratitude aux éruptions volcaniques d'une ère géologique très anciennes et qui ont traversé le sol de cette région. Aujourd'hui, une large dépression sablonneuse est venue les révéler et le vent en a fait la plus belle de ses sculptures et qu'on appelle désormais, le “Tassili N'Ahaggar” ou “Hoggar”. Le Tassili N'Ahaggar, est par l'image, comme une forêt rare faite de pierre, de falaises, de pics, de canyons, de grottes, de tours et de plateaux. Le silence et le calme y règne en maître, nous offrent l'étonnante évasion vers l'immatériel et nous dévoile les vérités de l'existence. On s'y sent seul au monde. On s'y abandonne. Le site de l'Assekrême est un de ces lieux mystiques et qu'on n'oserait même contenir dans sa simple réputation du plus beau coucher de soleil au monde. Émouvant, il a bouleversé plus d'un à son passage ! Le père De Foucauld avouait y avoir découvert l'existence du Dieu. Il a même voulu s'y établir pour le restant de ses jours au défi des conditions de vie extrêmes. Souvent il faisait aussi le rapprochement avec le paysage que l'on s'imagine de la lune. D'ailleurs, il disait dans l'un de ses écrits gardés précieusement dans son refuge à ce jour : “La vue y est plus belle qu'on ne peut le dire ni l'imaginer. Rien ne peut donner une idée de la forêt de pics et d'aiguilles rocheuses qu'on a à ses pieds ; c'est une merveille…”. On sera tout aussi ému de découvrir un peuple très ancien s'opposant à l'hostilité probable de cette forte manifestation de la TOURISME MAGAZINE 39 9 N ° 2 3 / M A R - AV R 2010 dossier Bienvenue au Grand Sud Du Touat au Gourara À la découverte du Tassili N'Ajjer prés de 1500 kilomètres au sud des côtes méditerranéennes, le cœur du Sahara est un vieux massif cristallin, l'Ahaggar, que cerne une couronne de grès, les Tassilis. À l'est, le Tassili porte le nom de N'Ajjer. Le territoire N'Ajjer est situé exactement entre l'Ahaggar à l'ouest, le plateau de Tinghert au nord, le plateau du Djado au sud et l'erg Marzouk et la Hamada El Hamra à l'est. A e N'Ajjer est un massif montagneux qui se trouve dans la partie sud-est de l'Algérie. Il s'agit d'un haut plateau aride qui est essentiellement constitué de grès et culmine à plus de 1.000 mètre de hauteur. Il peut être assimilé à un vaste rectangle orienté nord-ouest sud-est, long de quelques 700 kilomètres et dont la largeur varie de 100 à plus de 200 kilomètres. Il représente 12 % du territoire national alors que la population n'en représente seulement que 0.11 %. Il est peuplé par la communauté des Touaregs que l'on appelle aussi les Kel Ajjer, qui comptait un peu plus de 33.000 habitants en 1998. Cette population est composée en partie de nomades et de sédentaires qui ont su, au fil des siècles, établir une véritable symbiose avec un environnement naturel des plus difficiles. L par Ali Sofiane Télidji joyeux naturel qui regorge d'histoire La densité, la variété et la valeur des ressources naturelles et des richesses culturelles que renferme le Tassili N'Ajjer ont poussé les autorités à distinguer ce massif TOURISME MAGAZINE 40 0 N ° 2 3 / M A R - AV R parmi les nombreux Tassilis du Sahara central en le proclamant zone protégée. Ses plantes, ses animaux et surtout ses milliers de peinture et gravures rupestres qui l'ont rendu célèbre, en font le plus grand musée à ciel ouvert au monde. Il est aussi, et surtout, l'exemple de la lutte constante des hommes contre les bouleversements et les rigueurs climatiques, ainsi que leurs facultés à résister et à s'adapter dont nous pouvons suivre l'itinéraire dès avant la période néolithique jusqu'aux habitants d'aujourd'hui. Institué parc national, le Tassili peut être librement visité. Pendant l'exploration de ce site, on pourrait faire de surprenantes découvertes d'ordre archéologique. C'est le cas des peintures rupestres qui témoignent du fait que le Sahara n'a pas toujours été un désert, mais qu'à des époques très éloignées, des zones de verdure y étaient abondantes. C'est vers les années 1930 que l'on a découvert les toutes premières peintures rupestres. Ces surprenantes œuvres retra2010 dossier des “ighreman” qui permettaient de relier la ville à son histoire, lui est intimement liée. C'est en 1957, par le biais de l'exposition de relevés de peintures rupestres faite au pavillon de Marsan à Paris, que le Tassili N'Ajjer allait être connu au grand public. En 1964, débutèrent les premières tentatives touristiques et la première agence touristique s'installa au début des années soixante-dix. La mise en place d'un organe de gestion et de contrôle, l'Office du Parc National, s'est avérée très vite une nécessité afin d'éviter un tourisme débridé qui exploite le patrimoine naturel jusqu'au seuil d'intolérance ou dilapide le patrimoine culturel, car il est impératif que patrimoine et tourisme cohabitent dans des champs de rencontres ou chacun valorise l'autre. cent les siècles d'histoires qu'a connu le Tassili, des siècles qui se déroulent juste devant nos yeux, tel un parchemin retraçant l'histoire du Sahara. Ces œuvres représentent différentes catégories de personnages montrant des pasteurs et des bergers qui mènent des troupeaux de bovins. D'autres peintures représentent aussi des scènes de chasse ainsi que des scènes de guerre où s'affrontent des chariots qui sont tirés par des bœufs ou encore par des chevaux. La vallée de l'oued Djerat étale plus de 5.000 figures gravées sur un parcours de 70 kilomètres, elle est donc la plus importante et la plus riche vallée du Tassili en matière de peintures et gravures rupestres. Un patrimoine mondial de l'humanité En raison d'un intérêt jugé de premier plan par les instances spécialisées de l'UNESCO, le Tassili N'Ajjer a été appelé à figurer sur la liste du patrimoine mondial, en 1982. Le Tassili N'Ajjer est également considéré comme étant une réserve de l'homme et de la biosphère. Il est également utile de préciser que ce massif montagneux abrite également de nombreuses espèces d'animaux qui sont en voie de disparition. Le tourisme est probablement l'une des plus grandes richesses du Tassili N'Ajjer. Il est peu à peu devenu depuis quelques années l'une des activités essentielles de la région. Illiziz et surtout Djanet en sont les centres. Si l'art rupestre reste omniprésent, l'accès à des paysages de plus en plus variés a été largement enrichi par les recherches patientes et minutieuses des opérateurs afin de trouver des passages accessibles aux véhicules et, au besoin, les aménager. Des circuits chameliers qui permettent d'atteindre les lieux les plus variés, des sentiers de découverte ainsi que des randonnées pédestres ont été mis en place. La multiplication évite la surcharge de circuits par une trop forte fréquentation qui serait préjudiciable à cet environnement extrêmement fragile. Promenade en 4x4 dans le Tassili N'Ajjer La découverte du Tassili N'Ajjer en 4x4 La volonté de réhabilit ation TOURISME MAGAZINE Durant la décennie 1990, Djanet accueillait plus de 10.000 touristes chaque année et comptait une vingtaine d'agences agréées qui comptait plus de 200 accompagnateurs. Illizi en comptait un peu moins avec un effectif voisin. Dans cet espace hors du temps, les chercheurs d'aventure tout comme les chercheurs d'absolu et curieux du passé et d'histoire peuvent trouver réponse à leurs aspirations les plus profondes, la multiplication des circuits répondant à un vaste éventail de motivations. 41 N ° 2 3 / M A R - AV R 2010 dossier est un moyen très pratiqué et l'un des plus rassurants pour les touristes. Il existe plusieurs formules de séjours allant de deux à neuf jours. L'excursion débute à Djanet qui est doté d'un aéroport international. Cette ville regorge de nombreux sites à découvrir tels son marché, son musée ainsi que son vieux ksar en pleine restauration, ou l'on peut s'imprégner d'imaginaire et commencer le dépaysement avant de prendre la route pour une aventure “tassilienne”. Dès les premiers kilomètres, le voyageur pourra admirer des dunes qui sont des formations sablonneuses que l'on ne rencontre que dans les régions qui se trouvent à proximité du désert. Les cirques de dunes ne manqueront pas de surprendre. Il sera possible de faire des petites haltes au beau milieu des dunes, histoire d'admirer le paysage, de se désaltérer et se reposer sous les palmiers d'une des Oasis environnantes. Par la suite, on prendra plaisir à admirer l'une des plus célèbres gravures rupestres de la région, la “"vache qui pleure”. fois arrivé à Erg Admer, il sera agréable de faire une balade matinale au milieu des dunes voire organiser un pique-nique. Après cela, en passant par Dider, direction Iherir, village typiquement touareg d'où l'on peut voir des plateaux souvent environnés par des “gueltas”, réserves souterraines riches en eau que seuls les Touaregs savent dénicher. On trouvera ici et là sur l'un des plateaux des gravures rupestres datant de la préhistoire. La journée pourra se conclure par un dîner traditionnel au beau milieu de la palmeraie. Le lendemain et après avoir passé une nuit à la belle étoile, il est conseillé de visiter Essendilène où l'on pourra découvrir un somptueux canyon et une “guelta” via la falaise de Tin Tahragale. Ces falaises sont des forma- tions naturelles que l'on rencontre durant la traversée. Les pistes peuvent être raides et les gorges impressionnantes : les amateurs de sensations fortes seront plus que satisfaits. Il est à noter que plus l'on escaladera en hauteur, plus l'on pourra profiter d'un superbe paysage. La vigilance quant à elle est indispensable, car dans ce genre de parcours le danger est omniprésent. En fin, on pourra rejoindre Tiharamiwen, en passant par le magnifique site de Tikoubahene réputé pour son arche rocheuse très spectaculaire. L'émerveillement sera au rendez-vous si l'on contemple les dunes de l'erg Admer dessinant à perte de vue un paysage magnifique. Le périple en 4x4 pourra se finir en admirant les surprenantes plaines du Tassili N'Ajjer, étendues plates recouvertes de verdure qu'on pourrait prendre pour des mirages. T. A. S. salons L'Algérie, présente au F.RE.E 2010 ambition mesurée de séduire le marché allemand Une les voyageurs. Avec la participation permanente de l'Algérie à l'ITB Berlin (qui se déroule cette année du 10 au 14 mars 2010), l'ONT cible déjà depuis plusieurs années les professionnels du monde entier, néanmoins avec cette participation au F.RE.E, l'Algérie tente de séduire directement le client final qui recherche, en visitant ce salon, à pratiquer un tourisme équitable et responsable. D'ailleurs, selon le rapport publié du salon, 72% des visiteurs ont dit avoir y fait des achats ou réservations. La prochaine édition de ce salon se déroulera du 23 au 27 février 2011 à Munich. L'ONT prépare avec le soutien du département foire et salon de la AHK Algérie, sa deuxième participation en 2011. 'Office National du Tourisme a représenté pour la première fois l'Algérie au Salon du Tourisme de Munich F.RE.E qui s'est déroulé du 18 au 22 février 2010, comme l'une des destinations les plus attractives du bassin méditerranéen. Une première participation modeste, mais qui a laissé ses traces durant cette 40e édition du salon des loisirs et des voyages le plus important de l'Allemagne du Sud. L Par Sona WEICHERT e stand algérien d'une superficie de 20 m2 était bien positionné dans la halle méditerranéenne à côté de pays voisins comme la Tunisie, le Maroc ainsi que les autres pays du bassin méditerranéen à l'instar de la Turquie, de l'Italie, du Portugal, de l'Espagne et de la France. À travers cette participation, l'ONT a tenté de séduire les quelques 100.000 visiteurs L allemands attirés par le tourisme balnéaire, culturel et saharien. “La participation de l'Algérie à cet important événement du tourisme mondial est une occasion unique de présenter l'Algérie en tant que destination de choix pour le tourisme balnéaire et saharien” a déclaré un porte-parole de l'ONT. “La reconquête de ce marché passe par la revalorisation de l'image de l'Algérie, dans laquelle il faut beaucoup investir. C'est une image fragmentaire et un peu vague. Cela nécessite donc une forte présence de l'Algérie sur ce genre de manifestations”. Il est à noter que le marché allemand constitue le premier marché émetteur de touristes dans le monde avec près de 40 millions de touristes par an dans le dixième, soit 4 millions optent pour un tourisme culturel. Ainsi, avec cette première participation, l'Algérie élargit sa stratégie de communication à l'échelle internationale et particulièrement en Allemagne. Il va sans dire que ce salon représente une importante plateforme d'information et de communication pour TOURISME MAGAZINE 43 3 N ° 2 3 / M A R - AV R Sonja WEICHERT messe@ahk-algérie.dz 2010 nouvelles brèves Nouvelles brèves Nouvelles brèvesNouvelles brèves Nouvelles brèves Nouvelles brèves Nouvelles Patrimoine National Plusieurs sites et monuments archéolog iques s ont prop os és à la classif icat ion en t ant que p atr imoine nat iona l, dont t rois ks our à B é char, en l'o cc ur rence B éniOunif, Kerzaz et Moug heu l, la for teress e de Dhiab E l-Hila li, situé e d ans l a rég ion de O u le d Sidi Kacem (M'si la), les sites de “O ued E l-Djebbana” à “Bir-elAter” et de “la C or ne d'E dhalaâ” à E l Ma L abio d dans la wilaya de Teb ess a, le site histor ique " Haouch-E l-B e y " à Mé dé a et une dizaine de sites et monuments histor iques dont plusieurs anciennes mos qué es situé es dans la viei lle Mé dina de Tlemcen. Réhabilitations La réhabilitation de plusieurs monuments et sites historiques est programmée dans plusieurs régions du territoire national, en l'occurrence les vestiges de Siga, situés dans la commune de Oulhaça (35 km d'Aïn Temouchent), le site archéologique de Tiddis, situé dans la commune de Béni H'midène (30 km au Nord-Ouest de Constantine), le palais “Dar El Qadi” qui fait parti de l'ancienne Médina d'Alger, le Fort Polignac situé à Illizi, les Ksour de Béchr et de Aïn El Madhi (Laghouat) et plusieurs sites et monuments historiques à Mascara et à Tamanrasset. Découverte de nouveaux sites archéologiques Deux nouveaux sites archéologiques ont été découverts à El-Taref et à Tlemcen. Le premier est situé à proximité de la localité de “Sbaâ R'goud”, l'où des pièces de monnaie ancienne, des débris de jarres, un dolmen et diverses autres pièces ont été retrouvés lors de travaux de terrassement. Le second s'agit de 16 silos remontant à l'ère de la dynastie de Beni Abdeloued, retrouvés lors de fouilles au palais royal du Mechouar, utilisés autrefois pour la conservation et le stockage de provisions notamment les céréales et autres produits alimentaires. TOURISME MAGAZINE 44 N ° 2 3 / M A R - AV R 2010 s brèves Nouvelles brèves Nouvelles brèves Nouvelles brèves Nouvelles brèves Nouvelles brèves nouvelles brèves Aigle Azur reçoit le trophée de la plus forte croissance La compagnie aérienne “Aigle Azur” a reçu le trophée de la plus forte croissance, décerné par l'aéroport de Lisbonne. Ce prix récompense la compagnie ayant réalisé la plus belle progression sur l'aéroport en termes de mouvements d'avions et de nombre de passagers transportés entre 2008 et 2009. C'est le cas pour “Aigle Azur” qui a fortement augmenté son offre vers Lisbonne (+48,6%) entre 2008 et 2009 et en transportant quelque 162.400 passagers en 2009, soit 58,1 % de plus qu'en 2008. Troisième compagnie aérienne française, “Aigle Azur assure chaque semaine plus de 300 vols en direction de l'Algérie, du Maroc, du Mali, du Portugal et de la Tunisie. Plus de 9.000 touristes ont visité la Kalaâ des Beni Hammad à M'sila Le célèbre site de la Kalaâ des Beni Hammad, situé à quelque 1.000 m d'altitude dans la commune de Maâdid à M'sila, a attiré plus de 9.000 visiteurs en 2009. Les responsables des secteurs du tourisme et de la culture se sont employés l'année passée à promouvoir la destination de ce site, à travers l'organisation de nombreuses manifestations, locale, régionale, nationale et internationale, à l'image des journées théâtrales de la Kalaâ et des journées touristiques nationales dans ce site, classé patrimoine mondial par l'UNESCO depuis 1980. Réhabilitation du musée de Cherchell (Tipasa) Le musée de Cherchell, qui a été érigé en musée national dans le cadre du schéma directeur de préservation et de protection des zones historiques et archéologiques, fait l'objet d'une grande opération de réhabilitation afin de le mettre aux normes internationales. Le musée, qui dispose depuis 2009 d'une autonomie financière, est fermé au public depuis plusieurs mois en raison des travaux de rénovation, de réaménagement et de mise en valeur des galeries afin qu'il puisse répondre aux normes en vigueur et aux recommandations de l'UNESCO. TOURISME MAGAZINE 45 N ° 2 3 / M A R - AV R 2010 nouvelles brèves Nouvelles brèves Nouvelles brèvesNouvelles brèves Nouvelles brèves Nouvelles brèves Nouvelles Promotion du tourisme à Jijel : l'apport des auberges de jeunes Les auberges de jeunes implantées dans la wilaya de Jijel, notamment celles du chef-lieu, ouverte récemment, et celle de Ziama Mansouriah, sont citées comme “modèles” dans la promotion des activités touristiques de jeunes, comme en témoignent les chiffres de leurs activités, au cours de ces dernières années. Ces structures relevant du secteur de la jeunesse ont le mérite d'apporter un précieux concours à la découverte des potentialités et des atouts de cette wilaya tout comme elles permettent et favorisent les échanges culturels et la mobilité des jeunes désireux de découvrir l'Algérie profonde. Un plan qualité tourisme pour “Tlemcen, L'Algérie félicitée par le Comité du patrimoine mondial de l'UNESCO capitale de la culture islamique” Le Ministre de l'Aménagement du Territoire, de l'Environnement et du Tourisme, M. Cherif Rahmani, a indiqué que l'adoption d'un plan de qualité dans la gestion du secteur du tourisme est capable de conférer à la ville un aspect reluisant lors de la manifestation “Tlemcen, capitale de la culture islamique en 2011”. M. Rahmani a affirmé que ce plan doit être mis en place en coordination avec un bureau d'études à la lumière de données scientifiques respectant les normes écologiques et les potentialités de la wilaya, afin d'améliorer les prestations et les promouvoir à la dimension de cette manifestation culturelle internationale. TOURISME MAGAZINE Le Comité du patrimoine mondial de l'UNESCO a félicité l'Algérie pour “l'excellent travail accompli dans la clarification de la délimitation de son bien du patrimoine mondial à Tipasa”. L'UNESCO a tenu à rendre hommage à l'Algérie pour “ses efforts visant à améliorer la crédibilité de la liste du patrimoine mondial”. Cette déclaration du Comité du patrimoine mondial de l'UNESCO s'inscrit dans le cadre du suivi de ses recommandations et décisions concernant l'état de conservation du patrimoine mondial. 46 6 N ° 2 3 / M A R - AV R 2010 s brèves Nouvelles brèves Nouvelles brèves Nouvelles brèves Nouvelles brèves Nouvelles brèves Amadeus s'inspire des moteurs de recherche Amadeus a mis au point “Affinity Shopper”, une solution basée sur sa technologie " Extreme search " qui permet aux clients de chercher sur un site de compagnie aérienne des vacances en fonction de leurs goûts, plutôt qu'à partir d'une date et d'une destination précise. Comme sur Google, les internautes peuvent demander “où puis-je aller pour le budget dont je dispose?” et obtenir, en réponse, des propositions sur une page unique. Créée en partenariat avec Lufthansa, la solution a remporté le prix de l'innovation PhoCusWright en novembre 2009. Accor dépasse le milliard d'euros de CA sur Internet Nous avons enregistré plus d'un milliard d'euros de réservations en ligne l'an passé”, affirme Frédéric Adda, le directeur site management d'Accor. C'est 15% de mieux qu'en 2008. Le groupe hôtelier possède un site ombrelle - Accorhotels.com et 11 sites de marques, traduits en plusieurs langues. En parallèle, Frédéric Adda, et son équipe travaillent sur les services mobiles (m-servives) qui sont restés “embryonnaires” depuis leurs débuts en 2008. L'objectif est d'atteindre 5M€ de ventes mobiles cette année, dix fois plus qu'en 2009. Espagne : les professionnels sans illusion pour 2010 30e édition de la foire internationale de tourisme de Madrid, FITUR, s'est déroulée dans un climat incertain après une année 2009 marquée par une violente crise pour le secteur touristique espagnol. Sans se montrer réellement optimiste, les professionnels espagnols veulent croire que 2010 sera l'année de la stabilisation. Le ralentissement de la baisse de la fréquentation étrangère ou de la baisse des prix hôteliers sont des signes d'espoir pour le secteur. La nouvelles brèves Dubaï : la plus haute tour du monde victime de son succès La plus haute tour du monde, Burj Khalifa, à Dubaï, qui culmine à 828 mètres de haut a été temporairement fermée aux touristes un peu plus d'un mois après son inauguration, le 4 janvier 2010, “en raison de la forte affluence, qui n'était pas prévue”. La tour d'observation, située au 124e étage, doit subir des travaux de maintenance et d'aménagement afin de faire face à l'afflux de visiteurs. Les billets d'entrée avaient été épuisés dès le premier jour. Leur prix était de 100 dirhams (27 dollars environ) pour une visite normale avec délai d'admission, et de 400 dirhams (109 dollars) pour les visiteurs souhaitant une entrée immédiate. xpositionss Exposition Exposition Exposition Exposition Exp position Exposition Exp position Exposition Exposition Expossition Exposition Expossition Exposition Expossition Exposition Expossition Exposition Exposition Expossition Exposi Exposi expositions Calendrier 2010 Salons Internationaux du tourisme Janvier du 14 au 17.2010 Salo on Intern natio onaal du to ourisme Marrrakkech h Maroc Janvier du 21 au 24.2010 LE ES TERMALIESS Le Sallon dee l’eeau et du bien êtrre Paris - France Janvier du 22 au 24.2010 Vacan nces, Sport et Loisiirs Genèvve. Suisse Janvier du 23 au 31.2010 BOOT Salo on Nautiq que Inteernaatio onal Dusseeldo orf. Allemagne Janvier du 28 au 31.2010 Vacancces, Sport et Loisirs Zurrich h Suisse Janvier du 28 au 31.2010 SATTE Sallon inteernatiionall du to ourrism me et des voyaages New Delhi. Inde Janvier du 29 au 31.2010 MAHANA BORDEAUX Sallon dee vacan nces et des voyagges Bord deaaux. France Février du 5 au 7.2010 ST vacan nces Bâle .Suisse Février du 18 au 22.2010 ITTE, Indiia Travvel Expo Bomb bay. Inde Février du 25 au 28.2010 B.II.T T, Salo on inteernatio onal de l''échangge tourristiique Millan n. Italie Février du 26 au 28.2010 MAHANA Marrseeillee Salo on des vaacancces et des voyagees. Marseille. France Février du 18 au 22.2010 FREE, Tem mps libree, voyagges et rep pos Municch. Allemagne Mars du 5 au 7. 2010 TRAVEL, Sallon inteernatiionall du to ouriisme Bud dapest. Hongrie Mars du 10 au 14.2010 ITB Bourrsee inteernatiionalle du to ouriisme Berlin. Allemagne Mars du 18 au 21.2010 MAP le Mondee à Parris. Paris. France Mai du 4 au 7.2010 ATM Arab bian n Travvel Marrket. Dubaï. Emirats Arabes Unis Mai du 13 au 16.2010 MITF Sallon inteernatiionalle du to ourrism me et des voyagges. Mosccou. Russie Mai du 27 au 29.2010 Sallon mondiiall du voyagge Shanghaii Chine Novembre du 14 au 18.2010 EQUIP'HOTE EL Parris. France impact d'ascenseur, hormis celui d'être… regardés. L'imprévu, c'est aussi, sans sombrer dans le misérabilisme, encore moins dans le masochisme, rencontrer et vivre, si l'on n'est pas dans un hôtel étoilé, des moments de rupture avec la perfection dans l'accueil, des instants saupoudrés d'un petit manque d'aise au sommeil par-ci, d'un programme non respecté par-là, d'un spectacle pas très réjouissant ailleurs et autres joyeusetés qui expriment la vie dans toutes ses facettes, avec le bon et le moins bon, ce qui fait le charme de la découverte. Aller à la rencontre de ces surprises ne serait assurément pas du meilleur goût si l'Algérie n'offrait pas l'une des plus belles palettes de sites à visiter, allant des fresques du Tassili à l'étendue de plages semi-sauvages, en passant par une bariolure de monts et de dunes qui ondulent à perte de vue dans la sèche luxuriance du Sahara. Heureux le touriste qui a déjà vu les Pyramides, la baie d'Along, les gorges du Grand Canyon. Mais le plaisir d'avoir tant vu reste amputé de sa plénitude si au panel de la satiété manquent l'oasis de Taghit, le balcon de Ghoufi, le Tombeau de la Chrétienne ou les ruines de Tipasa. Et pourtant, ce ne sont pas là des sites tenus au secret, mais des espaces qui tendent les bras au touriste. Le vrai, celui animé par l'esprit de découverte. Nadjib Stambouli Loin du prospectus, la découverte e touriste est par nature un être insatisfait et le challenge de celui qui le reçoit est de combler son besoin premier, la pulsion de découverte. Le repos, la qualité de l'accueil, les conditions pour un séjour idéal, les ingrédients de loisirs, d'arts culinaires, les souvenirs, le shopping et autres agréments du voyage, sont autant d'éléments nécessaires, mais jamais suffisants. Ce ne sont que des cerises, certes belles et savoureuses, sur le gâteau de la découverte, carburant propulseur de l'élan touristique. Et rares, au moins sur le pourtour de la Méditerranée, les pays qui peuvent se prévaloir, comme l'Algérie, de cette offrande potentielle qu'est la palette de découverte arborée au fronton de centaines de sites… à découvrir. Un inextricable faisceau de raisons, où s'entrecroisent autant d'éléments objectifs que ceux qui le sont moins, a fait que l'Algérie est, disons-le clairement, boudée par les circuits touristiques. À quelque chose malheur étant bon, cette lacune lui confère une qualité aujourd'hui très enviable et précieuse, L celle d'être un espace à découvrir. Repus et rassasié par tout ce qu'il a connu sous des cieux d'abord très, ensuite trop cléments, le touriste, à moins qu'il figure parmi cette infime catégorie de férus de croisières, recherche l'imprévu, pourvu qu'il n'altère pas son exigence de confort. L'imprévu se décline dans tous les compartiments du voyage, à commencer par une hospitalité qui n'est pas encore corrodée par le savoir-faire technique, aussi efficace que dénué de chaleur humaine, qui a cours un peu partout dans les halls de réception de la planète. L'imprévu est dans le naturel, dans un folklore qui ne fleure pas bon le préfabriqué, dans une cuisine dont on hume la senteur de la tradition sans que suintent les relents du dosage chimique, dans un artisanat réfractaire aux appels de rentabilité à la chaîne, dans des fêtes populaires qui refusent de succomber à la tentation du prêt-à-porter festif à usage externe et balisé pour la consommation commerciale. L'imprévu se love surtout dans des sourires qui ne sont pas des produits à la commande et dans des regards qui n'attendent aucun renvoi TOURISME MAGAZINE 49 9 N ° 2 3 / M A R - AV R 2010