DE L`INSTITUT CURIE

Transcription

DE L`INSTITUT CURIE
LE JOURNAL
DE
L’INSTITUT CURIE
COMPRENDRE POUR AGIR CONTRE LE CANCER
ACTUALITÉS
Pr Jean-Nicolas Munck
au fil des expériences
ENTRE NOUS
Réduisez votre impôt
de solidarité sur la fortune
en soutenant l’Institut Curie
DOSSIER
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# 82 - MAI 2010 - 1,25 € - ISSN 1145-9131
SOMMAIRE
ÉDITORIAL
Excellence et innovation :
nos atouts contre le cancer
ACTUALITÉS
h
Institut Curie
Pr Jean-Nicolas Munck
au fil des expériences
Institut Curie-Roche :
alliés contre le cancer du sein
p. 3
p. 5
Journal intime à l’hôpital
Le mélanome n’aura
pas votre peau !
p. 6
FICHE PRATIQUE
h
Air intérieur :
comment respirer tranquille
p. 7
h DOSSIER
p. 8
Burger/Phanie
RECHERCHE
APPLIQUÉE :
TOUJOURS PLUS
LOIN POUR
LES PATIENTS
ENTRE NOUS
h
Témoignage : « Ma donation
temporaire d’usufruit… »
Réduisez votre impôt de solidarité
sur la fortune
Solidarité féminine
Les débuts de la recherche
clinique à l’Institut Curie
p. 9
p. 10
p. 13
p. 15
p. 16
p. 18
Pedro Lombardi /Institut Curie
p. 4
Actualités générales
Droit : la protection des participants
Chimiothèque et tumorothèque,
le cancer pris en tenaille
Générosité : le « temps protégé »
Établissement scientifique et médical
d’exception, l’Institut Curie joue de ses
atouts au profit de la lutte contre le
cancer.
Pr Claude Huriet,
président de l’Institut Curie
Premier d’entre eux : la collaboration
constante et fructueuse entre
chercheurs et médecins.
L’Institut Curie anticipe ainsi les
progrès de la médecine et des sciences
du vivant et accélère la mise
à disposition des découvertes
au bénéfice du patient.
Son deuxième atout est sans conteste son statut de fondation, qui offre
une diversité de ressources, provenant des organismes d’État comme de
la générosité publique. Il permet, en raccourcissant le circuit de décision,
l’autonomie indispensable pour acquérir des technologies innovantes,
développer la recherche clinique (lire notre dossier p. 8) et améliorer la
qualité de l’accueil des patients. Notre fondation est également le bras
armé de notre politique scientifique, qui privilégie les disciplines en
émergence et l’accueil des jeunes chercheurs motivés et entreprenants.
Quant à nos ambitions, après celle de contribuer à guérir un nombre
croissant de patients, vient sans doute l’excellence. Nos 570 articles
publiés l’an dernier dans les plus prestigieuses revues scientifiques
internationales en témoignent. La grande compétence de nos équipes est
également reconnue à titre individuel. Ainsi, les généticiennes Geneviève
Almouzni et Édith Heard se sont vu récemment attribuer par l’Union
européenne une dotation exceptionnelle de plusieurs millions d’euros
(lire p. 4). Par ailleurs, la jeune chercheuse Déborah Bourc’his vient
de recevoir le Grand prix de la Fondation Schlumberger également doté
de fonds importants.
C’est ainsi que nous témoignons quotidiennement de notre volonté
inébranlable « Ensemble, prenons le cancer de vitesse ».
p. 19
LE JOURNAL DE L’INSTITUT CURIE COMPRENDRE POUR AGIR CONTRE LE CANCER EST ÉDITÉ PAR L’INSTITUT CURIE, 26 RUE D’ULM, 75248 PARIS CEDEX 05 - FAX : 01 56 24 55 22 - [email protected] WWW.CURIE.FR- DIRECTEUR DE LA PUBLICATION : PR CLAUDE HURIET - DIRECTEUR DE LA RÉDACTION : ÉRIC LAURENCIER - RÉDACTRICE EN CHEF : NATHALIE BOISSIÈRE - RÉDACTION : VALÉRIE DEVILLAINE,
MATHILDE HUBERT, NATHALIE HUCHETTE, EMILIE GILLET, LAURENCE MAUDUIT - ICONOGRAPHIE : CÉCILE CHARRÉ (PHOTOTHEQUE.CURIE.FR) SAUF RUBRIQUE RÉTROSPECTIVE NATALIE PIGEARD
([email protected]) - DONS ET ABONNEMENTS : YVES CONGAL (01 56 24 55 66) - ONT PARTICIPÉ À CE NUMÉRO : GENEVIÈVE ALMOUZNI, GINETTE BUSSON, DOMINIQUE CONNAN, DR DIDIER
DECAUDIN, ALICE DE LA BRIÈRE, DR VERONIQUE DIERAS, DR SYLVIE DOLBEAULT, PR FRANÇOIS DOZ, JEAN-CLAUDE FLORENT, ÉDITH HEARD, PR CLAUDE HURIET, PR DANIEL LOUVARD, FLORENCE MAHUTEAU,
ODETTE MARIANI, PR JEAN-NICOLAS MUNCK, SERGIO ROMAN-ROMAN, DAMIEN SALAUZE, PR DOMINIQUE STOPPA-LYONNET, DR PATRICIA TRESCA DE L’INSTITUT CURIE - LE SOMMAIRE, LES TITRES, CHAPÔS,
INTERTITRES, ILLUSTRATIONS ET LÉGENDES SONT DE LA RESPONSABILITÉ DE LA RÉDACTION EN CHEF ET N’ENGAGENT QU’ELLE - PHOTO DE COUVERTURE : BURGER/PHANIE - ABONNEMENT POUR
4 NUMÉROS/AN : 6 € - CRÉATION ET RÉALISATION :
(01 77 45 86 86) - FABRICATION : TC GRAPHITE (MONTREUIL) - IMPRESSION : IMPRIMERIE VINCENT, 26 RUE CHARLES BEDOUX,
37042 TOURS - NUMÉRO DE COMMISSION PARITAIRE : 0912H82469 - DÉPÔT LÉGAL DU # 82 : MAI 2010 - CE NUMÉRO A ÉTÉ IMPRIMÉ À 150 000 EXEMPLAIRES. IL EST ACCOMPAGNÉ D’UNE INFORMATION
SUR LE PRÉLÈVEMENT AUTOMATIQUE POUR CERTAINS ADRESSÉS.
02,
LE JOURNAL DE
L’INSTITUT CURIE
ACTUALITÉS
INSTITUT CURIE
,PORTRAIT
Pr Jean-Nicolas Munck au fil des expériences
Pedro Lombardi/Institut Curie
MINI-BIOGRAPHIE
1952 : Naissance à Mulhouse
(Haut-Rhin)
1977 : interne des hôpitaux
de Paris
1988 : exerce à l’Institut GustaveRoussy (Villejuif, Val-de-Marne)
1999 : prend la direction
de l’Institut Jean-Godinot
à Reims (Marne)
2003 : est nommé professeur
des universités, enseigne
à l’université de Versailles-SaintQuentin-en-Yvelines (Yvelines)
2005 : dirige le Centre RenéHuguenin de Saint-Cloud
(Hauts-de-Seine)
2010 : prend la direction
de l’ensemble hospitalier
de l’Institut Curie
À l’heure où l’Institut Curie et le centre de lutte contre le cancer René-Huguenin
de Saint-Cloud unissent leurs forces, le Pr Munck prend les commandes du nouvel ensemble
hospitalier ainsi constitué. Rencontre avec un homme de défi.
P
oussant la porte de son
étroit bureau de directeur,
à l’Institut Curie, Jean-Nicolas
Munck explique que sa vie est ailleurs :
« Impossible de faire fonctionner un hôpital
sans voir des malades », précise-t-il.
Il tient donc à garder une consultation
hebdomadaire. Oncologue médical
et professeur des universités, il s’est
longtemps intéressé à l’hématologie
et à tout ce que la médecine interne
en cancérologie permet d’approcher.
Pourtant, sa curiosité naturelle l’avait au
départ guidé sur un autre chemin. Étudiant
en droit à Nanterre en 1970, Jean-Nicolas
Munck voulait faire l’ENA. Une rencontre
dans un kibboutz où il a travaillé le temps
d’un été modifiera sa trajectoire. Un
aiguillage vers la médecine que son père,
courtier en coton dans l’industrie
alsacienne du tissage, ne verra pas d’un
bon œil. Le Dr Jean-Pierre Armand, dont il
a été l’assistant à l’Institut Gustave-Roussy
(Villejuif, Val-de-Marne), garde le souvenir
d’un « excellent médecin qui s’est révélé
bon manager ». Il lui donnera sa chance,
lui permettant de diriger un premier centre
de lutte contre le cancer il y a dix ans.
En redressant cet Institut Jean-Godinot
à Reims (Marne), Jean-Nicolas Munck
montre son savoir-faire et ses qualités
de gestionnaire. « Ce centre était petit
et vulnérable », se souvient-il. Ce premier
poste de directeur, « qui n’était pas
un cadeau », l’a pourtant révélé. Il mettra
au point « la » bonne recette, dosant
habilement les ingrédients pour aboutir,
quitte à monter en première ligne. Parmi
ses quatre enfants, sa fille Camille, qui
prépare l’internat, dévoile le péché de
gourmandise de son père, pour le gâteau
nantais notamment, « qui le pousse à passer
derrière les fourneaux ».
Calme et serein, Jean-Nicolas Munck est
aussi doté d’une grande capacité d’écoute.
Il en fait preuve quand il prend, en 2005,
la direction du Centre René-Huguenin
à Saint-Cloud (Hauts-de-Seine) : il le
développe dans un contexte difficile
et prépare l’avenir. Éric Berdoati, maire
de Saint-Cloud, se souvient alors
de « la vision moderne de l’organisation
d’un hôpital, adossée à une gestion sérieuse
de cet homme franc, rigoureux, mais aussi
humain et chaleureux ». Jean-Nicolas
Munck saisit les opportunités et n’hésite
pas à acquérir les terrains indispensables
pour assurer à ce centre une croissance
que rien ne laissait espérer. « Des
investissements qui ont compté pour
rapprocher de l’Institut Curie ce centre de
lutte contre le cancer de l’Ouest parisien »,
explique-t-il.
Assurer le pilotage de ce nouvel ensemble
hospitalier constitué à l’Institut Curie,
alliant l’excellence clinique à la recherche,
est un nouveau challenge pour cet homme.
L’organisation des soins est en pleine
restructuration : un contexte qui lui semble
« bien choisi pour amorcer des évolutions
futures ».
Laurence Mauduit
LE JOURNAL DE
L’INSTITUT CURIE
,03
ACTUALITÉS
INSTITUT CURIE
COMBINER SOIN
ET ESTHÉTIQUE
En matière de traitement du cancer
du sein, on parle de plus en plus
de chirurgie « conservatrice » :
la tumeur est retirée et le sein
conservé. Cependant, ces
opérations laissent souvent une
déformation du sein, avec un
déplacement du mamelon et de
l’aréole. Les chirurgiens de l’Institut
Curie ont donc expérimenté une
stratégie nouvelle qui consiste à
pratiquer, au cours d’une seule et
même opération, l’excision de la
tumeur et le repositionnement de
l’aréole et du mamelon. Les
résultats esthétiques obtenus ont
été qualifiés de « très bons » ou
« bons » dans plus de 95 % des cas.
Cette technique pourrait remplacer
la simple tumorectomie lorsqu’une
déformation post-opératoire du sein
est prévisible. Reste à consolider
ces résultats avant de diffuser
ce « savoir-faire » auprès des
chirurgiens-cancérologues.
Source : British Journal of Surgery,
octobre 2009.
Institut CurieRoche :
Noak/Le Bar Floréal/Institut Curie
CANCER DU SEIN
alliés contre le
cancer du sein
L
e laboratoire Roche et l’Institut Curie
viennent de signer un partenariat
pour une durée de trois ans. Une véritable
synergie scientifique qui s’initie pour
explorer les modes d’action d’une nouvelle
molécule thérapeutique. Alors que Roche
dispose de ce médicament, l’Institut Curie
possède une plate-forme de recherche
pluridisciplinaire telle qu’« il n’en existe que
deux ou trois aussi performantes
en Europe », affirme Jacky Vonderscher,
directeur de la Recherche transversale
chez Roche. L’objectif de l’étude
est de rendre le traitement actuel plus
efficace contre les cancers du sein
particulièrement agressifs. La molécule
pourrait affecter les cellules souches
tumorales qui – même si elles sont peu
nombreuses dans la tumeur – seraient
à l’origine des rechutes et des métastases.
h
EN BREF
,PARTENARIAT
L’Institut Curie et les laboratoires Roche
s’associent pour améliorer l’efficacité
d’un traitement contre le cancer du sein.
Grâce aux technologies de pointe
disponibles dans les laboratoires
du département de Transfert
de l’Institut Curie, il sera possible
d’identifier les biomarqueurs
des patientes prédisant l’efficacité
ou non du traitement. Une identification
essentielle à la mise en place de thérapies
ciblées. L’Institut Curie poursuit ainsi
sa stratégie de développement de la
médecine personnalisée afin de proposer
le traitement le plus efficace adapté à
chaque patient. Une éthique de recherche
et d’innovation à laquelle l’Institut est
fortement attaché.
Mathilde Hubert
,HONNEURS
eneviève Almouzni et Edith Heard,
de l’Institut Curie, vont toutes deux
bénéficier de l‘ERC Advanced Grant, un
financement européen pour la recherche,
réservé aux chercheurs confirmés et aux
projets les plus ambitieux. Ces directrices
d’unités de recherche bénéficieront ainsi
chacune d’une somme pouvant atteindre
3,5 millions d’euros.
Le financement accordé à Edith Heard
comprend aussi une part supplémentaire
pour l’achat d’un microscope à haute
04,
LE JOURNAL DE
L’INSTITUT CURIE
résolution qui permettra de visualiser
la dynamique spatiotemporelle des
chromosomes dans le noyau à un niveau
sans précédent. De quoi donner un coup
d’accélérateur aux recherches de son
équipe Epigénèse et Développement
des mammifères, qui travaille sur les
changements épigénétiques au tout début
de la formation de l’embryon.
Quant à l’équipe de Geneviève Almouzni,
elle profitera des moyens attribués pour
démultiplier les efforts de recherche de
h
G
Noak/Le Bar Floréal/Institut Curie
Geneviève Almouzni et Édith Heard :
élites de la recherche européenne
Les laboratoires de Geneviève Almouzni et de
Édith Heard, de l’Institut Curie, recevront plusieurs
millions d’euros de l’Union européenne.
son groupe sur l’organisation spatiale
de l’ADN dans le noyau. Le programme
proposé par les biologistes de son équipe
s’appuie sur leurs travaux récents sur les
centromères « épigénétiquement » hérités
au cours des divisions cellulaires.
Valérie Devillaine
ACTUALITÉS
GÉNÉRALES
Journal intime
à l’hôpital
e qui fait un deuxième drame de
l’insupportable, c’est de renoncer à y
mettre des mots », nous confie Sylvia Tabet.
Alors, elle a mis les mots, les a écrits, et
ils ont fait un livre : Les Patientes. Dans cet
ouvrage, elle raconte son parcours et ses
impressions de patiente à l’Institut Curie.
Elle décrit comme des sœurs ces femmes
qui ont une chose en commun avec elle :
être atteinte d’un cancer du sein, comme
une femme sur huit au cours de sa vie.
Elle en vient même à culpabiliser de ne
pas perdre ses cheveux comme d’autres
de ses « collègues », car se soigner est un
travail, « un travail à part entière », écritelle. Annonce du diagnostic, chirurgie,
radiothérapie… Jour après jour, Sylvia
Tabet note ses pensées dans un cahier
qui la suit partout : des rues adjacentes
de l’hôpital à la machine de radiothérapie
en passant par la salle d’attente. Écrivain
mais aussi peintre, l’auteure nous
livre un récit à la manière d’un journal
intime, plein de poésie et de sensibilité,
sans sensiblerie ni dramatisme. Elle
salue aussi la prise en charge dont elle
a bénéficié : médecin « antidouleur »,
psychologue… Elle pense à Marie
Curie : « Je lui dois des soins et l’espoir de
guérison. […] Comme patiente, je me sens
habitée par le parcours de Pierre et Marie
Curie. Comme femme, je me sens redevable
à Marie Curie. Comme citoyenne, je me sens
redevable envers vous d’écrire cela et de
mieux comprendre l’Histoire. »
V. D.
h Les Patientes, de Sylvia Tabet,
éditions La découverte, 13,50 euros, 219 pp.
,PRÉVENTION
Le second Plan santé
au travail sur les rails
L
e 15 janvier, Xavier Darcos, alors
ministre en charge du Travail,
annonçait le deuxième Plan santé au
travail, qui couvrira la période 2010-2014.
Celui-ci vient compléter le Plan cancer II
lancé en novembre dernier. En effet,
partant du constat que plus de 13 %
de la population active est aujourd’hui
exposée à au moins un agent
cancérogène, le plan met l’accent
sur la réduction de ce risque par la
prévention notamment. Pour autant,
la Fnath (Fédération nationale des
accidentés du travail et des handicapés)
réclame davantage : des mesures
concrètes pour parvenir à remplir ces
objectifs, notamment « un dispositif de
traçabilité des expositions professionnelles,
qui permettrait de lutter efficacement
contre l’exposition aux produits
cancérogènes ».
V. D.
RÉPONDRE À LA PÉNURIE
DE RADIO-ISOTOPES
En réponse à un risque de pénurie
de technétium 99m, substance
radioactive la plus utilisée dans le
domaine du diagnostic médical, le
Commissariat à l’énergie atomique
(CEA) français va consacrer son
réacteur Osiris à la production de
cet isotope. En effet, deux des
principaux réacteurs habituellement
consacrés à cette production, situés
au Canada et aux Pays-Bas, seront
provisoirement mais simultanément
hors service dans les mois qui
viennent. Le risque est donc grand
qu’un manque de technétium vienne
freiner les possibilités de
scintigraphie, un examen d’imagerie
médicale particulièrement précieux
dans la détection et le suivi des
cancers. Pour limiter cette pénurie,
Osiris, un réacteur normalement
consacré à des activités de
recherche sur les matériaux et
combustibles nucléaires, pourvoira
donc à 10 % des besoins mondiaux.
Un bel exemple de coopération
internationale au service des
patients.
V. D.
Métiers du bâtiment, de la chimie et de l’agriculture sont parmi les professions
les plus exposées au risque cancérogène.
Phovoir
C
IMAGERIE
h
«
EN BREF
DIM/Institut Curie
,TÉMOIGNAGE
LE JOURNAL DE
L’INSTITUT CURIE
,05
ACTUALITÉS
GÉNÉRALES
,DÉPISTAGE
Nathalie Boissière
Phovoir
Source : Institut national du cancer
06,
pas votre peau !
À
vos agendas !
Le jeudi 27 mai 2010,
1 000 dermatologues
se mettront à votre
disposition pour examiner
gratuitement votre peau
à la recherche d’une
éventuelle lésion, voire
d’un cancer, et notamment
du plus dangereux d’entre
eux, le mélanome,
responsable de près de
1 500 décès par an en
France. Au-delà de
l’examen de la peau, ces
médecins bénévoles
proposeront une
sensibilisation du grand
public à ce risque. Car le
mélanome est un cancer
évitable. Il est donc bon de
rappeler, en cette période
pré-estivale, que sont à
proscrire l’exposition au
B.Boissonnet/BSIP
Afin de répondre aux enjeux posés
par les cancers rares, l’offre de soins
est réorganisée par l’Institut national
du cancer (INCa) et la Direction de
l’hospitalisation et de l’organisation
des soins. Désormais, des centres
d’expertise clinique nationaux et
régionaux participeront au parcours
de soin. S’adresseront à eux les
divers hôpitaux rencontrant un cas
clinique relevant d’un cancer rare.
Ils contribueront ainsi, chacun
à son échelle, à la recherche d’équité
d’accès aux soins de tous les citoyens.
Ces centres assureront auprès
des cancérologues de la région une
activité de « diagnostic certain »
grâce notamment à une double
analyse des prélèvements et
prendront part à la discussion du
dossier de chaque patient en réunion
de concertation pluridisciplinaire
rassemblant les experts de ce cancer
rare. Ces réseaux « officiels »
spécialisés feront non seulement le
lien entre les équipes hospitalières
de cancérologie mais également avec
les associations de patients.
Ainsi, tout patient atteint de cancer
rare pourra être pris en charge dans
l’établissement de son choix et
bénéficier d’un avis d’expert, même si
celui-ci est à l’autre bout de la France,
tant lors du diagnostic que tout au
long des traitements et du suivi.
Le mélanome n’aura
h
NOUVELLE ORGANISATION
EN FAVEUR DE L’ACCÈS
AU MEILLEUR AVIS MÉDICAL
Les mélanomes tuent aujourd’hui 1 500 personnes par an
en France. Faites examiner votre peau gratuitement le 27 mai.
soleil sans protection
adéquate (port de
vêtements couvrants,
application renouvelée
régulièrement d’une
crème solaire d’indice
élevé) tout comme le
recours aux UV artificiels
(cabines et lampes à
V. D.
h Pour connaître les lieux
de dépistage, rendez-vous sur
www.syndicatdermatos.org
,MOBILISATION
Les jeunes et leurs familles
prennent la parole
L
e 27 mars avait lieu à Paris la session
plénière des premiers États généraux
des enfants, adolescents et jeunes adultes
atteints de cancer et de leurs familles,
après plus d’un an de travail et de
rencontres partout en France. « Les
familles et les enfants ont largement
contribué à cette grande initiative nationale,
apportant témoignages et propositions,
souligne Catherine Vergely, présidente de
l’Unapecle (Union nationale des
associations de parents d’enfants atteints
de cancer ou de leucémie) à l’initiative de
ce projet. Nous souhaitions apporter des
pistes d’amélioration dans la prise en charge
si spécifique des enfants, adolescents et
jeunes adultes. » Fruit de ces réflexions, un
livre blanc est en cours d’édition. Gageons
qu’il inspire certaines applications du Plan
cancer II.
N. B.
h
Les jeunes atteints de cancer et leurs familles
réclament une prise en charge mieux adaptée.
LE JOURNAL DE
L’INSTITUT CURIE
bronzer). Du fait de ces
pratiques dangereuses,
le nombre de mélanomes
a été multiplié par 3,3
depuis 25 ans !
h
EN BREF
CANCERS RARES
Pour en savoir plus :
www.etatsgenerauxdescancersdelenfant.com
FICHE PRATIQUE
Photos Phovoir
ENVIRONNEMENT ET CANCER
Air intérieur :
comment respirer tranquille
Tabac, mais aussi matériaux de construction, mobilier, produits ménagers sont
susceptibles de dégager dans l’air de nos maisons des substances cancérogènes.
Comme nous passons en moyenne 22 heures sur 24 en espaces clos, mieux vaut
les connaître et savoir s’en protéger.
h ENNEMI N° 1 :
LE TABAC
Un fumeur régulier
sur deux mourra
prématurément d’une
pathologie liée au tabac.
Le tabagisme passif est
aussi responsable de 3000
à 5000 décès par an en
France, principalement par
maladie cardio-vasculaire.
Pis encore, la cigarette continuerait de nuire même
éteinte et refroidie : les résidus déposés sur les murs
ou les meubles peuvent dégager des substances
cancérogènes. Pour s’en prémunir, un seul mot d’ordre :
ne pas fumer… L’espérance de vie d’un fumeur est
augmentée de 9 ans s’il arrête le tabac à l’âge de 40 ans !
h L’AMIANTE, TOUJOURS PRÉSENT
Aujourd’hui interdit,
il reste présent dans
certains objets anciens
(grille-pain à poser sur
la gazinière, gants de
cuisine isolants, housses
de planche à repasser).
Au moindre doute,
débarrassez-vous-en.
L’amiante a également
été utilisé, pendant des décennies, dans la construction
(flocages, dalles de faux plafonds…). Faites appel
à un professionnel pour diagnostiquer votre habitation
et retirer ces matériaux dans les règles de l’art
le cas échéant. Les laines de verre ou de roche sont
désormais moins dangereuses mais doivent tout
de même être manipulées avec précaution lors
de leur pose ou leur dépose.
h ÉCHAPPER AUX COV
Les COV, ou composés
organiques volatils, au premier
rang desquels les aldéhydes,
entrent dans la composition de
bon nombre de colles, teintures,
produits ménagers… Ainsi,
on les retrouve dans certains
meubles, tissus d’ameublement,
pesticides… Renseignezvous avant d’acheter, il existe
aujourd’hui les mêmes mais
sans solvants. Limitez l’usage
des parfums d’ambiance,
bougies, encens… qui participent
à la pollution de l’air intérieur.
Respectez les consignes d’usage
des appareils à combustion
(cheminées, cuisinières, poêles
à pétrole…) et des produits :
ne pas utiliser dans un local clos,
ne pas inhaler les vapeurs…
Ne mélangez pas les produits
et évitez de les stocker en
nombre. Aérez pendant plusieurs
jours les pièces qui viennent
d’être peintes ou aménagées.
Les gaz d’échappement
automobiles sont la première
source d’un autre COV, le
benzène. Si vous avez un garage
attenant à la maison, étanchéifiez
au maximum la porte
intermédiaire et maintenez-la
fermée quand vous démarrez ou
rentrez votre véhicule.
h GARE AU RADON
Ce gaz incolore, inodore
et radioactif est produit
naturellement par les sols de
certaines régions françaises
(Alpes, Bretagne, Corse,
Centre, Vosges). Il augmente
le risque de cancer du
poumon. Si vous y habitez,
aérez plus fréquemment votre
logement, soignez son étanchéité par rapport au soubassement et
installez une aération naturelle ou mécanique des caves et sous-sols.
Valérie Devillaine
POUR EN SAVOIR PLUS : Observatoire de la qualité de l’air intérieur, www.air-interieur.org
LE JOURNAL DE
L’INSTITUT CURIE
,07
RECHERCHE APPLIQUÉE
TOUJOURS PLUS LOIN
POUR LES PATIENTS
Médecins, chercheurs, industriels
mais aussi patients sont les acteurs
incontournables de la recherche
clinique. Mieux identifier les tumeurs,
les combattre avec plus de précision,
tout comme améliorer la qualité de vie
des malades sont les défis à relever.
Des défis face auxquels la France se
place parmi les leaders mondiaux
en cancérologie.
Dossier réalisé par Émilie Gillet
08,
LE JOURNAL DE
L’INSTITUT CURIE
DOSSIER
RECHERCHE APPLIQUÉE
B
h
Burger/Phanie
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DR TRESCA,
ONCOLOGUE MÉDICALE
À L’INSTITUT CURIE
C. Charré/Institut Curie
Le Plan cancer II a fixé
un objectif ambitieux : que
10 % des patients puissent
bénéficier d’un essai
clinique.
Une recherche accélérée
!"J&'"53&-,&3'"&''),'"+7,$,I/&'"*$%"(.6/%."(&/;"
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DROITS DES PATIENTS
La protection
des participants
à la recherche clinique
La notion de protection des personnes
participant aux recherches médicales et
scientifiques est née au sortir de la Seconde
Guerre mondiale, avec la déclaration
internationale de Nuremberg, insistant sur
le caractère volontaire de cette participation.
En France, dans les années 1980, c’est
le Pr Claude Huriet, aujourd’hui président de
l’Institut Curie, qui, alors sénateur, s’est battu
pour qu’un débat parlementaire ait lieu à ce
sujet. Sa démarche a conduit à l’adoption
en 1988 de la loi dite Huriet-Serusclat relative
à la protection des personnes participant à
la recherche. Une grande première mondiale !
Ce texte législatif repose sur le consentement
« libre, éclairé et exprès » du patient à
participer à un essai clinique : « libre » signifie
qu’il doit être formulé en dehors de toute
contrainte ou pression, « éclairé » parce
qu’il doit être précédé d’une information la plus
claire et complète possible sur les bénéfices
et les risques du traitement testé ainsi que
sur l’usage des éventuels prélèvements
biologiques effectués durant l’essai, enfin
« exprès » car ce consentement doit être
exprimé de manière explicite, consciente
et volontaire. Aujourd’hui, cette notion
de consentement s’est étendue à tout acte
médical, les soins mais aussi les tests
diagnostiques ou l’usage des prélèvements
pour d’éventuelles recherches. Cela signifie
que l’information préalable du patient est
désormais à la base de la relation de confiance
qui doit s’instaurer avec le médecin.
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De nombreux acteurs
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(Suite p. 11)
LE JOURNAL DE
L’INSTITUT CURIE
, 09
DÉCRYPTAGE
OUTILS
Chimiothèque et tumorothèque :
le cancer pris en tenaille
L’Institut Curie a constitué des collections précieuses et complémentaires au service de la recherche appliquée.
Parmi celles-ci, la chimiothèque, qui rassemble des milliers de molécules possédant un potentiel intérêt
biologique, et la tumorothèque qui, elle, regroupe des dizaines de milliers d’échantillons de tumeurs. Recherche
de nouvelles substances thérapeutiques d’un côté, études biologiques ou génétiques des cancers de l’autre :
grâce à ces outils, chimistes et biologistes prennent le cancer en tenaille.
LA TUMOROTHÈQUE fait
partie d’un des deux Centres
de ressources biologiques
(CRB) de l’Institut Curie ;
celui de Paris fut le premier
CRB certifié de France (selon
10,
LE JOURNAL DE
L’INSTITUT CURIE
physiques, chimiques et
toutes les informations
disponibles sont également
enregistrées dans une base
de données informatisée.
Pour être facilement
utilisables, des échantillons
sont mis en solution avant
d’être stockés au froid. Une
quarantaine de projets de
recherche ont déjà fait appel
à la chimiothèque, afin de
tester les effets biologiques
de ces molécules. Quand
une substance d’intérêt est
découverte à l’issue d’un test
biologique, les chimistes vont
en synthétiser des variantes
afin d’augmenter son
efficacité ou sa tolérance.
h LA TUMOROTHÈQUE
C. Charré/Institut Curie
OÙ : sur le site
de l’Institut Curie à Paris
QUAND : depuis 1988
COMBIEN :
25 000 tumeurs
QUI : Odette Mariani,
ingénieur, responsable
de la tumorothèque
au sein du CRB + 3
techniciens à temps-plein
+ 1 mi-temps.
LA CHIMIOTHÈQUE de
l’Institut Curie est la
plus importante des
chimiothèques académiques
de France. Elle rassemble
toutes les molécules
élaborées à l’Institut Curie et
auparavant éparpillées dans
les laboratoires. Certaines
remontent à près de 50 ans !
Elles sont désormais
contrôlées, purifiées si
nécessaire, référencées et
stockées dans des conditions
optimales. Leurs propriétés
Citizen Press/Institut Curie
h LA CHIMIOTHÈQUE
OÙ : dans les locaux de
l’Institut Curie situés
sur le campus de
l’université d’Orsay
(Essonne)
QUAND : depuis 2001
COMBIEN :
8 560 molécules
QUI : Florence Mahuteau,
chercheuse CNRS
chimiste, gestionnaire
de la chimiothèque +
1 assistant ingénieur
+ 3 personnes
ponctuellement.
la norme NF S96-900). Les
CRB regroupent également
des collections de sérums
et d’autres substances
biologiques. Toutes les
tumeurs retirées aux patients
soignés à l’Institut y sont
conservées. Les tumeurs sont
stockées sous forme congelée
ou incluses sous forme de
blocs de paraffine. Elles
sont étudiées dans un but
diagnostique et conservées
à des fins de recherche1.
Dans le cadre de ces études,
leur matériel génétique
(ADN et ARN) est extrait
et analysé par différentes
technologies. Toutes les
tumeurs sont référencées en
fonction de la localisation de
la tumeur, de son type et des
données – anonymisées – du
dossier médical du patient :
traitement, récidive… Depuis
2005, 82 projets de recherche
ont étudié ces collections
à la recherche de nouveaux
protocoles thérapeutiques
ou diagnostiques contre le
cancer.
Valérie Devillaine
1. Sauf si le patient s’y oppose.
DOSSIER
RECHERCHE APPLIQUÉE
La générosité de milliers de donateurs a
permis en 2001 la création à l’Institut Curie
d’une Unité d’investigation clinique (UIC),
dédiée aux essais médicamenteux
précoces. Il s’agissait alors non pas d’en
mener plus, mais de les mener mieux.
Aujourd’hui, forte des résultats concrets,
et s’appuyant sur une structure de gestion
et d’analyse renforcée — là encore, en
partie grâce à la générosité envers
l’Institut Curie (lire p. 17) —, cette unité
s’agrandit, passant de 4 à 6 lits
Dr Véronique Diéras,
d’hospitalisation. Dotée d’une équipe
responsable de l’UIC,
soignante composée de quatre infirmières
à l’Institut Curie
et trois oncologues, ses ressources
humaines vont également s’accroître
car « le temps passé au chevet d’un patient y est très important, explique
le D r Véronique Diéras, responsable de l’UIC depuis sa création.
Évaluer de nouveaux traitements demande une surveillance très
rapprochée et la réalisation de nombreux examens complémentaires. »
Cet investissement est nécessaire pour bien suivre le devenir d’un
candidat-médicament et permettre l’accès des patients aux
innovations thérapeutiques plus précocement.
Nathalie Boissière
C. Charré/Institut Curie
Une recherche clinique de meilleure qualité
H
C.Charré/Institut Curie
GRÂCE
À VOUS
Créée grâce à la générosité des donateurs, l’Unité
d’investigation clinique de l’Institut Curie s’agrandit,
passant de 4 à 6 lits.
(Suite de la p. 9)
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VRAI
OU FAUX ?
LA RECHERCHE
CLINIQUE NE PORTE
QUE SUR DES
MOLÉCULES.
Faux, tous les domaines
sont concernés : la
radiologie, la chirurgie,
la radiothérapie
mais aussi la prise
en charge de la douleur,
la psychologie…
On travaille aussi sur
de nouvelles méthodes
de diagnostic
et de prévention.
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LE JOURNAL DE
L’INSTITUT CURIE
, 11
DOSSIER
RECHERCHE APPLIQUÉE
TÉMOIGNAGE
Dans le monde de la recherche clinique, les infirmiers sont eux aussi des acteurs
essentiels pour améliorer la qualité des soins, le confort et le bien-être des
patients. Alice de la Brière, infirmière référente douleur à hôpital parisien de
l’Institut Curie, nous présente son projet.
ALICE DE LA BRIÈRE,
INFIRMIÈRE
ET CHERCHEUSE
Sur quel thème travaillez-vous ?
A. B. : Les patients atteints de cancer qui
C. Charré/Institut Curie
doivent être traités par chimiothérapie se
voient très souvent poser une chambre
implantable : placé sous la peau dans la partie
supérieure du thorax, c’est un boîtier qui
permet d’accéder au système sanguin central
sans piquer une veine périphérique à chaque
séance de chimiothérapie et à chaque prise de
sang. Or certains patients nous rapportent que
la pose de ce boîtier est douloureuse. Pour
eux, elle marque aussi concrètement l’entrée
dans la maladie et son traitement.
En quoi va consister votre étude ?
A. B. : Actuellement, il existe de nombreuses
méthodes de prise en charge de la douleur
VRAI
OU FAUX ?
LE JOURNAL DE
12 , L’INSTITUT CURIE
Pedro Lombardi/Institut Curie
h
Et ensuite ?
A. B. : Notre objectif est de tester l’intérêt d’un
accueil infirmier à l’hôpital de jour de chirurgie,
consacré spécifiquement aux informations sur
ce geste. Nous voudrions évaluer l’impact que
peut avoir cet entretien préalable sur la douleur
et l’anxiété liées à cet acte. Ce projet de
recherche en soins infirmiers est né d’une
réflexion commune entre patients, infirmiers,
anesthésistes et oncologues.
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LES LABORATOIRES
PHARMACEUTIQUES
SONT LES SEULS À
LANCER DES ESSAIS
CLINIQUES.
Faux, dans 70 %
des cas, les promoteurs
sont des centres de
lutte contre le cancer,
des CHU, des équipes
de recherche,
des associations
de médecins
ou de patients…
Née il y a bientôt
un siècle à l’Institut Curie,
la radiothérapie
fait sans arrêt l’objet
de recherches et donc
de perfectionnements.
lors de ce geste, allant de l’anesthésie à
l’hypnose par exemple. Nous voudrions dans
un premier temps faire un état des lieux de la
douleur et de l’anxiété des patients juste après
la pose de ce boîtier pour comparer ces prises
en charge.
DOSSIER
RECHERCHE APPLIQUÉE
Continuité entre recherche et soins
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Des financements multiples
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)557,+)67&"&$"5'N+4*B*$+*7*R,&8"<!
La chirurgie aussi se
perfectionne sans cesse.
Ces dernières années, les
marges d’exérèse (tissus
sains retirés autour de la
tumeur par sécurité) ont
pu être considérablement
réduites.
VRAI
OU FAUX ?
LES NOUVEAUX
TRAITEMENTS
SONT COMPARÉS
À DES PLACEBOS.
Vrai, parfois on compare
l’association thérapie
ciblée + chimiothérapie
versus placebo +
chimiothérapie, par
exemple. Ainsi les
molécules ou dispositifs
thérapeutiques testés
sont toujours comparés
au traitement qui fait
référence au moment
de l’essai mais jamais
à un placebo seul.
GÉNÉROSITÉ
Le « temps
protégé »
Être « soignant-chercheur » est une
réalité à l’Institut Curie. Chaque année,
plus d’une dizaine de soignants (médecins,
infirmiers, psychologues…) passent à
mi-temps. Non pas pour réduire leur
activité, mais pour s’y investir encore plus !
En effet, depuis 2005, l’Institut Curie leur
permet de dégager du « temps protégé »
pour mener des essais cliniques avec des
patients, ou participer à des recherches
dites translationnelles avec des généticiens,
des biologistes ou des biochimistes.
En 2010, grâce au soutien de ses donateurs,
l’Institut Curie investira près de 1,4 million
d’euros pour financer ce « temps protégé ».
Ainsi, d’autres professionnels prennent
le relais auprès des patients pendant ces
« parenthèses » consacrées à la recherche
clinique.
Nathalie Oudar
LE JOURNAL DE
L’INSTITUT CURIE
, 13
DOSSIER
RECHERCHE APPLIQUÉE
BREVETS
Déjà plus de cent familles
VRAI
OU FAUX ?
LES ESSAIS CLINIQUES
INCLUENT DES
PERSONNES SAINES.
Vrai, durant certaines
études de phase I des
essais, lorsqu’on vérifie
l’innocuité d’un
traitement. Dans le
domaine de la
cancérologie, c’est
notamment le cas avec
les nouvelles thérapies
ciblées. Toutefois,
les essais de phase I
en cancérologie
sont encore souvent
effectués avec
la participation de
personnes malades.
LE JOURNAL DE
14 , L’INSTITUT CURIE
Noak / Le Bar Floréal / Institut Curie
L’Institut Curie met en œuvre des moyens importants pour
permettre à ses recherches de déboucher rapidement sur des
applications. Pour que les résultats se transforment en « produits »
(médicaments, appareillages, tests de diagnostic…) mis à la
disposition des malades, les industriels doivent prendre le relais
pour les phases de développement, de fabrication, puis de
commercialisation. Compte tenu des investissements à réaliser
par ces derniers, il est indispensable que les inventions soient
protégées par des brevets, afin de sécuriser la rentabilité de
l’opération. Ainsi, l’Institut Curie compte plus de 100 familles de
brevets, dont une trentaine fait l’objet de licence auprès
d’industriels (contrat autorisant un tiers à exploiter un brevet en
échange d’une rémunération). Par ailleurs, l’Institut Curie est
engagé dans une quarantaine de contrats de recherche
collaborative avec des industriels. Ceux-ci portent sur des sujets
très divers et durent parfois jusqu’à 5 ans, ce qui permet des
explorations très poussées. Les résultats sont la copropriété des
partenaires, et les brevets sont déposés en commun.
De plus, suivant l’exemple de quelques aînées, de jeunes
entreprises issues des travaux de recherche de l’Institut Curie ont
été récemment créées, dans des domaines aussi variés que le
développement et la commercialisation de supports pour la culture
cellulaire, la recherche ou le développement de nouvelles classes
de molécules capables d’augmenter l’efficacité de certaines
radiothérapies et chimiothérapies, etc.
!!!
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Émilie Gillet
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ENTRE NOUS
INITIATIVES
VOTRE FONDATION
À l’Institut Curie, nous disposons de l’expertise et des structures nécessaires pour « prendre le cancer
de vitesse ». La continuité de la recherche et des soins dans un même lieu, unique en son genre, stimule
l’innovation, favorise les échanges et le travail en commun des chercheurs, médecins et soignants pour
accélérer la mise à disposition des nouveaux traitements. Notre volonté de progresser est encouragée
par le soutien et la générosité de nos donateurs, testateurs et partenaires.
Pr Claude Huriet, président de l’Institut Curie
,TÉMOIGNAGE
Phovoir
« MA DONATION TEMPORAIRE D’USUFRUIT
AU PROFIT DE L’INSTITUT CURIE… »
P
«
our des raisons très personnelles
liées à la maladie, je connais
l’Institut Curie depuis très longtemps,
et à ce titre je sais que tout nouveau projet de recherche démarre grâce aux fonds
issus de la générosité du public. De plus, les
programmes voient d’autant mieux le jour si
les chercheurs connaissent par avance les
montants dont ils disposeront.
C’est pourquoi j’ai décidé
de faire une donation temporaire d’usufruit sur des
obligations pendant 5 ans.
Même si l’avantage fiscal
n’était pas ma raison
majeure, il a fortement
contribué à ma décision.
Ce qui primait pour moi
était que ma donation
soit intégralement remise
à l’Institut Curie pour ses
missions de recherche,
de soins et d’enseignement sans impôt pour la fondation mais
que je récupère l’intégralité de mon bien en
pleine propriété 5 ans après. Je remercie les
personnes qui ont géré ma donation, avec
professionnalisme. Toutes les demandes
ont été effectuées dans les plus brefs délais
pour que la recherche bénéficie le plus vite
possible de ma donation. »
UN EXEMPLE CHIFFRÉ
Un portefeuille d’actions d’une valeur de 700 000 euros générant un revenu
annuel de 20 000 euros est imposé dans la tranche maximale.
Avec une donation temporaire d’usufruit de 5 ans, la valeur
du portefeuille échappe à l’ISF, soit une économie de 9 100 euros par an
ou 45 500 euros sur les 5 ans.
À cela s’ajoutent des économies d’impôt sur le revenu, de CSG et de CRDS,
soit 5 900 euros par an et au total 29 500 euros pour 5 ans.
LA DONATION
TEMPORAIRE
D’USUFRUIT
en cinq étapes
,Adressez une lettre d’intention de
donation à notre service des Legs.
,Un projet d’acte notarié est soumis
au Conseil d’administration
de l’Institut Curie.
Différentes
autorisations sont
,
demandées aux administrations.
,Le service des Legs reprend
contact avec vous.
,L’acte définitif est signé par
l’Institut Curie et le donateur
chez le notaire de ce dernier.
Environ 4 mois sont nécessaires
pour voir aboutir une donation
temporaire d’usufruit.
M. P. (Paris)
PLUS D’INFOS : L’Institut Curie est une fondation
reconnue d’utilité publique, habilitée à recevoir des
donations, des legs et des assurances-vie. Si vous
souhaitez des renseignements sur toutes ces formes
de transmission de patrimoine et un conseil personnalisé,
vous pouvez appeler
• Mme Ginette Busson, Relation notaires, au 01 56 24 55 90.
• Mme Isabelle Le Roi, Relation testateurs, au 01 56 24 55 01.
LE JOURNAL DE
L’INSTITUT CURIE
, 15
ENTRE NOUS
INITIATIVES
,AVANTAGES FISCAUX
RÉDUISEZ VOTRE IMPÔT
DE SOLIDARITÉ SUR LA FORTUNE
EN SOUTENANT L’INSTITUT CURIE
Un tel acte de générosité vous permet de
décider de l’affectation de votre impôt tout
en permettant à notre Fondation de disposer
de la totalité de votre don, pour le bénéfice
des patients.
Pour profiter de cette mesure fiscale, vous
pouvez, en toute confidentialité, faire un
« don ISF » dès maintenant et ainsi faire
valoir la réduction d’impôt de 75 %.
À noter que seuls les dons effectués avant le
15 juin 2010 seront pris en compte pour votre
déclaration d’ISF 2010.
h POUR PLUS D’INFORMATIONS
N’hésitez pas à contacter
Marie-Laure Siat au 01 56 24 55 04.
Envoyez votre don par courrier
à l’adresse suivante :
Institut Curie – Services Institutionnels
Mme Marie-Laure Siat
26 rue d’Ulm - 75248 Paris cedex 05
POUR RAPPEL, l’Institut Curie est
également habilité à recevoir des dons
dans le cadre du dispositif de réduction
d’impôt sur le revenu. La réduction est
alors de 66 % du montant versé, dans
la limite de 20 % du revenu imposable.
PAR EXEMPLE,
UN DON DE…
1000 €
2000 €
5000 €
10000 €
… RÉDUIT VOTRE ISF DE
75%,SOIT…
750 €
1500 €
3750 €
7500 €
… ET VOUS REVIENT
SEULEMENT À…
250 €
500 €
1250 €
2500 €
LE JOURNAL DE
16 , L’INSTITUT CURIE
TÉMOIGNAGE
Phovoir
D
epuis 2007, la loi Tepa permet aux
personnes soumises à l’impôt de
solidarité sur la fortune (ISF) de
réduire cet impôt de 75 % des dons consentis
aux fondations reconnues d’utilité publique,
comme l’Institut Curie. Cette réduction fiscale est plafonnée à 50 000 euros, correspondant ainsi à un don de 66 667 euros.
Les pouvoirs publics ont ainsi renforcé la
légitimité des fondations telles que notre
Institut, et entendent soutenir notre rôle en
rendant la fiscalité plus favorable à nos activités, et très avantageuse pour les donateurs.
La diversification de nos ressources est une
force pour accroître notre financement issu
de la générosité de nos donateurs et assurer notre autonomie. Ces ressources supplémentaires constituent un accélérateur
formidable pour mener à bien nos missions
de recherche, de soins et d’enseignement.
Ainsi, si par exemple vous êtes assujetti
à l’ISF et devez payer 3 750 euros d’impôt : en faisant un don de 5 000 euros à
l’Institut Curie, votre générosité vous permet
de ne plus payer d’ISF (3 750 euros = 75 %
de votre don de 5 000 euros) tout en faisant
bénéficier nos chercheurs et médecins de la
totalité de ce don. Ce dernier ne vous coûtera
au final que 1 250 euros.
A. L.-M. (Paris)
« Les médias ont beaucoup parlé
de la loi Tepa en faveur des PME,
mais je ne savais pas qu’il était
aussi possible de déduire de l’impôt
de solidarité sur la fortune les dons
en faveur des fondations reconnues
d’utilité publique. Dès que je l’ai su,
j’ai préféré affecter mon impôt à
une cause à laquelle je crois et que
je soutiens, ce qui représente pour
moi une fierté. Ainsi, je sais à quoi
il sera employé ! »
Pour respecter l’anonymat du donateur qui a
témoigné, ses initiales et sa photo ont été modifiées.
ENTRE NOUS
INITIATIVES
,DÉFI SPORTIF ET SOLIDAIRE
COURIR POUR LA VIE
A DÉCROCHÉ LA LUNE… 17 FOIS !
L
es opérations de solidarité
de l’association Courir pour
la Vie, Courir pour Curie
représentent une aide essentielle
pour financer les programmes
de recherche innovants de
l’Institut Curie. À l’heure du bilan
de l’édition 2009, plus de 14 513
personnes dans 92 communes
situées dans 28 départements se
sont mobilisées.
Le défi sportif fut relevé puisque
quelque 143 706 km ont été parcourus par ces milliers de participants. L’exploit est également
majeur en terme de collecte
puisque 133 642 euros participeront au financement d’un programme de recherche sur les
cellules tumorales circulant dans
le sang, indice prometteur d’évolution des cancers.
Les médecins de l’Institut Curie
ont en effet montré l’intérêt de
rechercher ces cellules dans le
sang ou dans la moelle osseuse
des patients. En quittant leur
tumeur d’origine, elles annoncent une possible dissémination
du cancer. Les repérer est donc
une tâche essentielle pour prédire
les risques d’évolution d’un cancer et adapter les traitements en
conséquence. Les cellules tumorales circulantes pourraient également constituer des indicateurs
de la réponse thérapeutique :
avant et après une cure de chimiothérapie pour vérifier très tôt son
efficacité. Des essais cliniques
sont en cours pour évaluer les
possibilités de ces cellules, et les
chercheurs envisagent d’explorer
leurs caractéristiques moléculaires et biologiques pour mieux
comprendre leur fonctionnement.
Pedro Lombardi/Institut Cuire
6750000 km parcourus en vingt années, soit plus de 17 fois la distance Terre-Lune. Un exploit qui a
aussi permis à l’association Courir pour la Vie, Courir pour Curie de collecter 4,3 millions d’euros au
profit de l’Institut. Rien qu’en 2009, plus de 130000 euros ont été réunis. Ces fonds seront consacrés
à améliorer le repérage des risques d’évolution des tumeurs.
Le 17 février, des membres de l’association Courir pour la Vie,
Courir pour Curie remettent un chèque de 133 642 euros à l’Institut.
Lors d’une cérémonie très émouvante, le 17 février, Dominique
Ancelin, président de Courir
pour la Vie, Courir pour Curie,
a remis les fonds collectés au
Pr Claude Huriet, président de
l’Institut Curie. Des trophées ont
récompensé les exploits sportifs et financiers des communes
les plus méritantes parmi celles
ayant participé à l’édition 2009.
CLASSEMENT 2009
1ER PRIX
2E PRIX
3E PRIX
TROPHÉE
FINANCIER
Janzé (Ille-et-Vilaine)
6 000 participants
37 500 €
Rivarennes (Indre)
464 participants
10 430,70 €
Mareil-Marly (Yvelines)
643 participants
31 642 €
TROPHÉES
FINANCIERS DES
TROIS MEILLEURES
PROGRESSIONS
2008/2009
Schweighouse-sur-Moder
(Bas-Rhin)
1 332,93 €
+ 444 %
Courgivaux (Marne)
2 700 €
+ 249 %
Herbitzheim (Bas-Rhin)
6 117 €
+ 172 %
TROPHÉE
FINANCIER DE
LA MEILLEURE
PROGRESSION
2005/2009
Vaux-sur-Seine (Yvelines)
7 035,57 €
+ 306 %
TROPHÉE
SPORTIF
Ploubezre (Côte d’Armor)
239 participants
16 390 km
EN BREF
DES PEINTRES
CONTRE LE CANCER
Un grand merci aux
acheteurs et aux
artistes qui ont participé
à l’exposition-vente
« L’Art et la science » au
profit de l’Institut Curie
en décembre dernier
à Chilly-Mazarin
(Essonne). Emmenés
par Michèle Bourgois,
peintre depuis 40 ans
et activement impliquée
dans la lutte contre
le cancer, ils ont réuni
4 230 euros reversés
à l’Institut pour financer
des programmes de
recherche innovants
contre le cancer.
LE JOURNAL DE
L’INSTITUT CURIE
, 17
ENTRE NOUS
INITIATIVES
,TÉMOIGNAGES
SOLIDARITÉ FÉMININE
Le cercle Olympe, une association
réunissant des femmes de tous horizons,
soutient depuis plusieurs années les
travaux de l’Institut sur le lien entre
hérédité et cancer du sein. Gros plan sur
ce bel exemple de générosité et de fidélité.
PR DOMINIQUE STOPPA-LYONNET,
chef du service de Génétique oncologique
à l’Institut Curie
« LA CONTRIBUTION 2009 DU CERCLE
OLYMPE VA PERMETTRE DE POURSUIVRE
NOS ÉTUDES »
CLAUDIE BOUGON-GUIBERT,
présidente du cercle Olympe
DR
En décembre dernier,
nous avons renouvelé
notre soutien au Pr Dominique
Stoppa-Lyonnet et son équipe
de l’Institut Curie. Cela fait
désormais trois ans que nous
participons ainsi à notre façon
à la lutte contre le cancer. Nous
sommes près d’une centaine
de femmes – de tous âges et
d’horizons divers – partageant
expérience et amitié lors de dîners
mensuels. En 2007, notre cercle,
inspiré par Olympe de Gouges1,
a décidé à l’unanimité et avec enthousiasme de s’impliquer aux
côtés du Pr Dominique Stoppa-Lyonnet, une femme médecin et
chercheuse renommée, menant des travaux portant notamment
sur les prédispositions héréditaires au cancer du sein – premier
cancer féminin –, et œuvrant dans une institution créée par une
femme emblématique, Marie Curie. Toutes les adhérentes se
sont “reconnues” dans ce projet rendu passionnant grâce aux
échanges très enrichissants que nous avons eus avec
le Pr Stoppa-Lyonnet. »
1. Auteure, sous la Révolution française, de la Déclaration des droits de la femme
et de la citoyenne.
ENSEMBLE, PRENONS LE CANCER DE VITESSE !
Si vous souhaitez organiser une action caritative (sportive,
festive, artistique…) au profit de l’Institut et nous aider ainsi
à lutter contre les cancers, contactez Tatiana Lombardi,
qui vous guidera et mettra à votre disposition expérience
et documentation.
h Tél. : 01 56 24 55 25 - tatiana.lombardi
LE JOURNAL DE
18 , L’INSTITUT CURIE
curie.fr
Pedro Lombardi/Institut Cuire
« CELA FAIT DÉSORMAIS TROIS ANS
QUE NOUS PARTICIPONS À LA LUTTE
CONTRE LE CANCER »
Depuis 2007, le
Cercle Olympe
soutient activement
certains projets de
recherche de mon équipe.
Parmi ceux-ci, des travaux
en génétique du cancer qui
nous ont notamment permis
de mieux comprendre
les implications des
principaux gènes liés à la
prédisposition héréditaire
au cancer du sein. 5 % des
femmes atteintes de cancer
du sein sont porteuses d’un
facteur de prédisposition
caractérisé par une mutation des gènes BRCA1 ou BRCA2. On a
une estimation moyenne du risque de cancer du sein. Cependant,
il apparaît clairement que dans certaines familles les risques
sont plus élevés que dans d’autres. Nous recherchons, en
collaboration avec d’autres équipes, nationales et internationales,
à identifier ces facteurs modificateurs, qu’ils soient génétiques
ou non génétiques. La contribution 2009 du Cercle Olympe va
permettre de poursuivre ces études et à terme de définir de façon
plus précise les risques individuels. »
À VOS AGENDAS
h dimanche 23 mai 2010
5E ÉDITION DE LA COURSE DE TIMO
Cette année, la course de Timo se déroulera à Pellouaillesles-Vignes (Maine-et-Loire). Cette manifestation caritative
se décline en plusieurs courses pédestres et de nombreuses
animations entièrement montées par des bénévoles. Créée en
2006 en hommage au petit Timothé, décédé un an plus tôt d’un
cancer, l’association collecte des fonds au profit de la recherche
menée à l’Institut Curie sur les tumeurs cérébrales de l’enfant.
h Pour en savoir plus : www.coursedetimo.fr
ENTRE NOUS
RÉTROSPECTIVE
,LES DÉBUTS DE…
… LA RECHERCHE CLINIQUE
À L’INSTITUT CURIE
À « l’antenne médicale » de l’Institut du radium, l’équipe du
Dr Regaud s’investit dans une thérapie émergente : la radiothérapie.
Ce sont les premiers essais cliniques menés à l’Institut Curie.
La radiothérapie a constitué le premier
traitement conservateur contre le cancer.
Après des perfectionnements considérables,
elle est aujourd’hui pratiquée contre
la plupart des tumeurs.
Archives du Musée
Curie,
fonds Claudius Reg
aud
/ Institut Curie
Musée Curie/Institut Curie
« Statistiques des cas traités par
radiothérapie seule 1919-1925 », manuscrit
autographe de Claudius Regaud.
C
’est en 1925 que le Dr Regaud et son
équipe de médecins démontrent la
curabilité des cancers du col de l’utérus par les radiations. C’est la première fois
qu’un cancer est guéri1 grâce exclusivement
au radium, sans avoir recours à l’ablation
chirurgicale de la tumeur, seule thérapie
d’alors. Pour en arriver là, il a fallu deux
décennies aux pionniers de la radiothérapie
pour la développer, la structurer et la faire
reconnaître comme un traitement du cancer
à part entière. Elle va ensuite constituer une
arme de choix dans l’arsenal thérapeutique
des cancérologues, aux côtés de la chirurgie, avant d’être rejointe par la chimiothérapie dans les années 1950.
La Fondation Curie, créée par Marie Curie
et Claudius Regaud en 1920, devient donc
durant l’entre-deux-guerres l’« école de la
radiothérapie ». Son atout est d’être associée aux laboratoires de recherche fonda-
mentale de l’Institut du radium. Ainsi les
missions de soins de son dispensaire s’étendent d’emblée à la recherche appliquée
à la radiothérapie et à ses instruments. Ses
services cliniques ont une très forte activité
d’expérimentation thérapeutique.
S’il est à cette époque un domaine où la
recherche permettra d’apporter des avancées majeures, c’est bien la radiothérapie.
Les cancérologues savent que les cellules
cancéreuses sont détruites par les rayons
mais que toutes n’y sont pas également
sensibles. Cependant, les connaissances en
biologie cellulaire sont alors trop rudimentaires pour interpréter ces faits, seule l’observation clinique le permet. C’est pourquoi
les recherches à la Fondation Curie se sont
fondées sur un va-et-vient permanent entre
les laboratoires et les services cliniques.
Cette recherche clinique va permettre aux
radiothérapeutes de la Fondation Curie
d’édicter rapidement des règles sur la
dosimètrie (durée, dose…) des radiations en
s’appuyant sur des études statistiques peu
usitées alors. C’est ainsi que le Dr Regaud
recommandera une trentaine de séances
d’irradiation sur cinq à six semaines, plutôt
qu’une administration massive de rayonnement sur une durée très courte. Un principe
encore valable aujourd’hui.
Berceau de la radiothérapie, l’Institut Curie
poursuit aujourd’hui encore cette voie.
Chaque année, de nouveaux protocoles sont
élaborés. Ses équipes ne cessent d’améliorer de façon déterminante les pratiques
et les technologies médicales et d’en faire
bénéficier les patients dès que possible.
Nathalie Huchette, Musée Curie
1. C’est-à-dire sans récidive cinq ans après le traitement.
UN CONTE POUR NOS JEUNES
Prochaines séances au Musée Curie de
Marie Curie, « magicienne » du radium,
conte pour enfants de 6 à 12 ans, dit par
la conteuse Elisa Bou, les mercredis
19 mai, 2 juin, 7 et 21 juillet, à 15h.
Entrée libre sans réservation dans
la limite des places disponibles.
h Musée Curie, 1 rue Pierre-et-MarieCurie, 75005 Paris.
Renseignements : 01 56 24 55 31,
musee curie.fr
LE JOURNAL DE
L’INSTITUT CURIE
, 19