Technique - Fédération de l`industrie du verre (FIV)
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Technique - Fédération de l`industrie du verre (FIV)
Technique La Fédération de l’Industrie du Verre Constituée en 1947, la Fédération de l’Industrie du Verre (FIV) regroupe la presque totalité des entreprises belges qui ont, à l’échelle industrielle, une activité de production et/ou de transformation du verre, que ce soit le verre plat (bâtiment & automobile), le verre creux (bouteille, gobeleterie, flaconnage) ou les verres spéciaux (fibre de verre, verre cellulaire, laine de verre, solaire et éclairage). La branche du verre plat est la plus importante : plus de 70% de la production totale de verre. La Belgique constitue ainsi le second producteur européen de verre plat en termes de tonnage et le premier en exportation. Sous le nom d’inDUfed, la Fédération de l’Industrie du Verre s’est associée fin 2009 avec deux autres importantes fédérations professionnelles industrielles : la sidérurgie (GSV) et la transformation de papier et carton (FETRA). Les caractéristiques essentielles des entreprises de ces trois secteurs sont les activités de production de biens durables et recyclables. Fédération de l’Industrie du Verre asbl Boulevard de la Plaine, 5 - 1050 Bruxelles Tél. : +32/(0)2/542-61-22 Fax : +32/(0)2/542-61-21 www.vgi-fiv.be Menuiserie Plus - N° 79 - Juin 2011 23 Technique Les vitrages à hautes performances énergétiques L es baies vitrées de nos salons n’ont décidément plus rien de semblable avec les fenêtres des cuisines de nos grands-parents. Isolation thermique renforcée, optimisation des gains solaires, contrôle des risques de surchauffe, apports de lumière naturelle, vitrage de sécurité, acoustique, résistant au feu, antibactérien, autonettoyant, chauffant, électrochrome, avec LED’s incorporées, décoratif, avec transparence modulable, … Les performances et la gamme des vitrages ne cessent d’évoluer. Un vitrage isolant, c’est quoi ? Un vitrage isolant est composé de deux (double vitrage) ou trois (triple vitrage) feuilles de verre minces séparées par une lame d’air ou de gaz déshydraté via un espaceur. Un joint assure l’étanchéité et la cohésion de l’ensemble. Une couche basse-émissive apposée sur le verre des vitrages à haut rendement (HR) permet de ne laisser s’échapper qu’une petite partie de la chaleur intérieure vers l’extérieur. Les anciens doubles vitrages classiques – sans couche – étaient remplis d’air tandis que les vitrages à haut rendement actuels sont remplis d’argon, ce qui augmente leurs performances d’isolation. Il existe également des triples vitrages remplis de krypton, moins courants à cause de la rareté de ce gaz. On numérote conventionnellement les faces des feuilles de verre de 1 à 4 ou 6 de l’extérieur vers l’intérieur. L’isolation thermique et la valeur U Quelques 40 % des émissions de gaz à effet de serre wallonnes sont liées au secteur du bâtiment. Le prix de l’énergie s’envole, les dépenses en chauffage aussi. Deux (très) bonnes raisons d’améliorer l’efficacité énergétique du parc immobilier. Depuis le premier mai 2010, l’application de la directive européenne sur la performance énergétique des bâtiments (PEB) impose une valeur U maximale de 1.6 W/(m²K) pour les nouveaux vitrages installés et de 2.5 W/ (m²K) si l’on considère l’ensemble de la fenêtre, châssis compris. La valeur U est le coefficient de transmission thermique d’une paroi quelconque. Elle est exprimée en W/(m²K) et correspond à la quantité de chaleur qui traverse 1 m² de cette paroi, par seconde et pour un écart de température de 1 kelvin entre l’intérieur et l’extérieur de la pièce. Autrement dit, plus cette valeur est faible, plus la paroi est isolante et moins les besoins en chauffage sont importants. Les standards actuels sont les doubles vitrages à haut rendement U=1.1 W/(m²K) et les triples vitrages à haut rendement remplis d’argon U=0.7 W/(m²K). La valeur U des triples vitrages HR remplis de krypton est de 0.5 W/(m²K). Il existe également des doubles vitrages HR avec une valeur U=1.0 W/(m²K). Concrètement, un double vitrage HR est donc 5 à 6 fois plus isolant qu’un simple vitrage (U=5.8 W/ (m²K)) et 2 à 3 fois plus isolant qu’un double vitrage classique (U=2.8 W/(m²K)) ; un triple vitrage HR est 9 à 12 fois plus isolant qu’un simple vitrage et 4 à 6 fois plus isolant qu’un double vitrage classique ! Le confort à l’intérieur d’un local est évidemment déterminé par la température de l’air ambiant mais aussi, et cela reste méconnu, par la température de surface des éléments de construction environnants (murs, fenêtres, sol, plafond). La température d’un vitrage à l’intérieur d’une habitation chauffée à 20°C quand il gèle par -10°C est d’environ -2°C pour un simple vitrage, 9°C pour un double vitrage classique, 16°C pour un double vitrage HR et 18°C pour un triple vitrage HR. Ressentez la différence ! Menuiserie Plus - N° 79 - Juin 2011 25 Les vitrages à hautes performances énergétiques Une architecture élégante favorise l’éclairage naturel, la lumière artificielle ne prenant le relais que lorsque le temps s’assombrit ou lorsque le Soleil est couché. La taille, la forme, la position des fenêtres, la surface vitrée optimale, dépendent de l’orientation, de l’agencement, du type d’activité des occupants, etc. Un éclairage multilatéral – fenêtres sur plusieurs murs du local – rend l’éclairement particulièrement uniforme, réduit les contrastes excessifs et les effets de contre-jour, permet une pénétration de la lumière en profondeur dans la pièce. Des fenêtres larges procurent une meilleure répartition de la lumière dans l’espace. Technique Les espaceurs « Warm Edge » 26 Il est possible d’augmenter encore les performances des vitrages isolants en remplaçant l’espaceur métallique en aluminium ou en acier galvanisé traditionnellement utilisé par un espaceur appelé « Warm Edge » en acier inoxydable ou en matière plastique, éventuellement renforcée par une âme métallique afin d’en améliorer la rigidité. La conductivité thermique des matières plastiques et de l’inox utilisés étant meilleure que celle de l’acier galvanisé et de l’aluminium, on diminue les déperditions thermiques à travers l’espaceur, à la périphérie du vitrage. Il est important de noter que l’amélioration apportée par ce type d’espaceur n’a pas d’influence sur la valeur U du vitrage, qui représente la déperdition thermique en son centre, mais améliore la valeur U de la fenêtre complète qui représente les déperditions thermiques liées à l’ensemble vitrage – espaceur - châssis. Les bienfaits de la lumière naturelle La lumière naturelle, celle de notre étoile, est celle qui permet le meilleur confort visuel. Grâce à elle, nous voyons les choses distinctement, avec un bon rendu des couleurs et sans fatigue. Et elle est de plus gratuite, non polluante et inépuisable. Les fenêtres et baies vitrées sont un regard sur le monde qui vit au dehors. On y voit au travers la fine pluie qui tombe doucement au printemps, la rue qui s’anime de l’aube au crépuscule, les oiseaux qui se chamaillent dans les buissons. Ouvertes, la douceur ou la fraicheur de l’air pénètre avec légèreté dans la pièce. Ces contacts privilégiés avec l’extérieur sont indispensables à la qualité de vie des occupants. Menuiserie Plus - N° 79 - Juin 2011 Les recommandations relatives à la surface vitrée minimale nécessaire pour assurer un éclairage naturel varient selon les réglementations. Le critère de salubrité en Wallonie est atteint si la surface nette de vitrage est supérieure à 7% de la surface au sol de la pièce pour les vitrages muraux, ou 6% pour les vitrages de toiture. Ces chiffres sont nettement trop faibles. La France impose une surface nette de vitrage supérieure à 1/6, soit environ 17%, de la surface au sol ; Bruxelles-Capitale, 20%. La quantité de lumière naturelle qui pénètre au travers d’une vitre correspond à sa transmission lumineuse, généralement exprimée en pourcentage et notée TL. La gamme de vitrages répond à tous les types de demande : les transmissions lumineuses disponibles varient de quelques pourcents pour des applications visant à réduire l’éblouissement – réduire la surface vitrée pour lutter contre l’éblouissement est une mauvaise solution : le contraste entre la fenêtre et le mur est accentué, ce qui augmente encore l’inconfort ! –, jusqu’à plus de 90% pour le verre extra clair. La transmission lumineuse d’un double vitrage HR standard est d’environ 80%, celle d’un triple vitrage HR standard, 70%, celle d’un triple vitrage HR passif, 78%. Technique Le facteur solaire g et la limitation des risques de surchauffe Outre les économies de chauffage réalisées grâce à une enveloppe du bâtiment performante, il est primordial de garantir le confort en été. Or, rafraîchir consomme plus d’énergie que chauffer… La chaleur du Soleil pénètre notamment dans le bâtiment via les fenêtres. Les vitrages dits de contrôle solaire limitent les risques de surchauffe sans qu’il ne soit nécessaire d’utiliser des protections solaires classiques qui entravent la vue, partiellement ou totalement. Le facteur solaire g représente la transmission totale d’énergie à travers un vitrage ; il s’agit donc de la somme du rayonnement transmis directement et du rayonnement absorbé qui est réémis vers l’intérieur. Plus ce facteur est bas, plus les risques de surchauffe sont limités. Le facteur solaire d’un double vitrage HR standard est d’environ 60%. Les vitrages de contrôle solaire classiques ont un facteur solaire d’environ 41% à 27%. Les diverses fenêtres ne sont pas exposées au Soleil de la même façon selon la saison et leur orientation. Les vitrages orientés au sud bénéficient d’un large ensoleillement en hiver et de peu d’ensoleillement en été car les rayons solaires sont alors plus verticaux. Les fenêtres est et ouest jouissent d’apports solaires toute l’année. Celles orientées à l’ouest présentent de plus l’inconvénient de profiter d’apports en fin de journée alors que le bâtiment a déjà eu le temps de s’échauffer ; il s’agit de l’orientation la plus critique lorsque l’on essaie de se prémunir des apports énergétiques du Soleil. L’emploi de vitrages de contrôle solaire permet de respecter aisément les critères de surchauffe imposés par la réglementation sur la performance énergétique des bâtiments (PEB), même dans le cas de surfaces vitrées particulièrement importantes et fortement exposées en été ou à la mi-saison. S’il est judicieux, pour éviter les systèmes de refroidissement très énergivores, d’avoir un facteur solaire faible à la période estivale, combiné à une transmission lumineuse plus ou moins élevée, il est souhaitable en hiver d’avoir un facteur solaire et une transmission lumineuse élevés afin de profiter des apports solaires gratuits. Ainsi, un triple vitrage HR standard a un facteur solaire d’environ 50% tandis que celui d’un triple vitrage HR passif est d’environ 60% afin de limiter au maximum le besoin en chauffage. Dans les cas où le risque de surchauffe est élevé, pouvoir se passer d’un système de refroidissement mécanique grâce au placement de vitrages de contrôle solaire compense grandement la légère perte de gains solaires en hiver qui y est associée. Ces vitrages sont particulièrement efficaces dans les vérandas, les fenêtres de toiture et les verrières, les grandes baies vitrées, les immeubles de bureaux où les gains thermiques internes sont très élevés. Il existe également des doubles et triples vitrages avec des protections solaires mobiles intégrées entre les feuilles de verre, sous forme de lamelles. Enfin, ouvrir simplement la fenêtre au soir, pendant la nuit, au matin ou durant la journée aère le local, le rafraichit ou le réchauffe, mieux que n’importe quelle ventilation mécanique ; le caractère vintage de la méthode est par ailleurs assez sympathique… Menuiserie Plus - N° 79 - Juin 2011 27 Les vitrages à hautes performances énergétiques Des économies impressionnantes Près de 40% du parc de vitrages européens est encore constitué de simples vitrages ! La proportion se situe autour d’une trentaine de pourcents en Wallonie et à Bruxelles-capitale et d’une quinzaine de pourcents en Flandre… Les gains solaires gratuits représentent annuellement plusieurs dizaines de litres de mazout par m² de fenêtre selon l’orientation. Mais les déperditions thermiques annuelles atteignent une trentaine de litres de mazout par m² de simple vitrage et une bonne douzaine de litres par m² de double vitrage classique sans couche tandis qu’elles ne sont que de quelques litres par m² de double vitrage HR. Si l’ensemble du parc belge – bâtiments existant et nouvelles constructions – était totalement équipé de double vitrage HR, les économies annuelles de chauffage atteindraient en 2020 près de 16 000 TJ, soit près 4500 GWh, ce qui correspond à une baisse des émissions de CO2 de plus de 1.6 millions de tonnes ! Technique En outre, si l’on utilisait des vitrages de contrôle solaire dans les nouveaux bâtiments munis d’air conditionné et si l’on remplaçait tous les vitrages classiques dans les bâtiments existant équipés d’air conditionné par des vitra- 28 Menuiserie Plus - N° 79 - Juin 2011 ges de contrôle solaire, on économiserait annuellement à l’horizon 2020, en Belgique, près de 2 500 TJ, soit près 700 GWh, ce qui correspond à une baisse des émissions de CO2 d’environ 140 000 tonnes ! Un document de référence La Fédération de l’Industrie du Verre met à disposition du grand public une liste la plus exhaustive possible des doubles et triples vitrages commercialisés par ses membres. Sont notamment reprises dans ce document, par société, les informations suivantes : • le nom commercial du vitrage ; • le marquage apposé sur l’espaceur qui permet l’identification du vitrage ; • la valeur U, le facteur solaire g, la transmission lumineuse TL associés aux diverses configurations du vitrage (épaisseurs des feuilles de verre et des espaceurs). Le document est mis à jour régulièrement et est disponible sur le site web de la Fédération : www.vgi-fiv.be (lien direct : http://www.vgi-fiv.be/content/fr/publications/ valeurs-k-des-vitrages-isolants.php).