La maison « Leclerc » à Béthisy-Saint-Pierre

La maison « Leclerc » à Béthisy-Saint-Pierre
De quand date cette maison située 437 rue Jean Jaurès à Béthisy-Saint-Pierre (Oise) qui,
mine de rien, à l'air ancienne ?
Qui l'a fait construire ?
Quels en ont été les propriétaires successifs ?
Il nous faut retourner plus de 200 ans en arrière pour répondre à toutes ces questions ...
1 La maison « Leclerc » à Béthisy-St-Pierre
Francis Lavoisier
Mai 2012
« Béthisy (Bestisiacum en 1182) : nom de domaine gallo-romain en -acum formé sur le nom
d'homme latin Bestisius, probablement dérivé du cognomen romain Bestia (de bestia, bête) = le
domaine de Bestisius (ou Bestitius) » d'après Les noms des communes du département de l'Oise de
Maurice Lebègue paru en 1994.
Louis Graves, dans son précis statistique sur le canton de Crépy-en-Valois paru vers 1840, décrit
Béthisy-Saint-Pierre dont « le territoire, à périmètre irrégulier, s'étend surtout depuis la forêt de
Compiègne jusqu'à la vallée de l'Automne, au sud de laquelle un prolongement s'élève sur le
Longmont, entre le ru de Néry et le vallon de Vaucelles. La rampe droite de la vallée est
interrompue dans sa continuité par quatre gorges ou cavées dites des Vaches, de Pierrefonds, de
Compiègne et Fiacre, qui montent vers la forêt. Le chef-lieu est assis dans la vallée, à l'embouchure
des cavées de Compiègne et de Pierrefonds. Considérées dans leur relation générale, ses rues
paraissent constituer un ovale irrégulier autour de la butte occupée par les ruines de l'ancienne
forteresse ; les rues St-Pierre, aux Forges et des Sablons qui établissent cette circonscription, se
succèdent en effet sans intervalle ; deux autres rues intermédiaires, dites du Château et du Paradis,
et quelques maisons isolées, complètent l'ensemble des habitations. L'aspect du pays est celui d'un
bourg ; sa situation dans une vallée étroite, dominée par des bois et des coteaux à pentes rapides
couvertes de rochers, est gracieuse et pittoresque. La rivière d'Automne coule au sud du village, sur
la limite des territoires de Néry et de Saintines. […]
La route départementale de Cires à Gillocourt traverse le territoire de Béthisy-Saint-Pierre.
Les propriétés communales se composent d'une fontaine, un jeu d'arc, une carrière, trente hectares
environ de friches.
Le cimetière, fermé par des murs, tient à l'église.
Il y a un bureau de bienfaisance, un marché, une compagnie de pompiers.
Les établissements industriels comprennent trois carrières, cinq moulins à eau, un moulin à huile,
une papeterie.
Le travail le plus considérable consiste dans la culture et le peignage du chanvre qui a formé de
tout temps la principale ressource de la population. »
2 La maison « Leclerc » à Béthisy-St-Pierre
Francis Lavoisier
Mai 2012
Carte de Cassini, vers 1760, des environs de Saint-Pierre de Béthisy, ancien nom de Béthisy-SaintPierre :
Le 30 nivôse an 91 (20 janvier 1801), à Saint-Pierre de Béthisy, Jean Baptiste LECLERC, né
le 4 mai 1774 à Saint-Pierre de Béthisy, fils majeur de Jean Baptiste Michel, 52 ans, cultivateur, et
Marie Catherine LOYAUTÉ, épouse Marie Madeleine Hélène LAVOISIER, née le 1er janvier 1781
à Saint-Pierre de Béthisy, fille mineure de Denis, 45 ans, filassier, et Marie Madeleine REGNAULT.
L'époux, âgé de 26 ans 8 mois, domicilié à Béthisy, qui signe, est assisté de son père, qui signe, et
de son oncle maternel Nicolas Sébastien LOYAUTÉ, 61 ans, cultivateur, qui signe, tous de Béthisy.
L'épouse, âgée de 20 ans 1 mois, domiciliée à Béthisy, qui ne sait pas signer, est assistée de son
père, qui signe, et de son aïeul maternel Jean REGNAULT, 69 ans, cultivateur, qui signe, tous de
Béthisy.
Le 22 germinal an 10 (12 avril 1802), par acte sous signature privée, enregistré le 11 octobre 1813 2
à Crépy-en-Valois (Oise), Jean Baptiste LECLERC le jeune, chanvrier à Béthisy, et Marie
Madeleine LAVOISIER, sa femme, échange 25 verges de terre en 5 pièces contre une maison et 15
verges de terre situés à Saint-Pierre de Béthisy appartenant à Nicolas LECLERC, chanvrier à
Béthisy, et Marie Madeleine PATOU, sa femme.
Sur ce terrain de 15 verges, soit 5 ares 13 centiares, Jean Baptiste LECLERC, filassier, et Marie
Madeleine LAVOISIER font bâtir une maison entre 1802 et 1812 :
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Béthisy-Saint-Pierre an 9 M LECLERC-LAVOISIER : État civil de Béthisy-Saint-Pierre (60)
Archives départementales de l'Oise (AD60)-3Qp6150 : Actes sous seing privé de l'enregistrement de Crépy-enValois
3 La maison « Leclerc » à Béthisy-St-Pierre
Francis Lavoisier
Mai 2012
C'est dans cette maison que naîtra leur seul enfant Jean Baptiste Nicolas, le 18 février 1812 3, juste
avant le décès de sa mère, le 2 mars 18124, à l'âge de 31 ans.
Ce qui nous permet, une première fois, « d'entrer dans la maison » par l'inventaire après décès de
Marie Madeleine LAVOISIER du 30 novembre 18125, devant ROUSSEL notaire à Crépy, en
présence de Denis LAVOISIER, chanvrier à Béthisy, oncle maternel, nommé subrogé tuteur du
mineur par délibération du conseil de famille, devant le juge de paix du canton de Crépy-en-Valois
du 9 mai 18126.
Les pièces visitées sont :
− la pièce d'habitation ayant entrée et vue sur la cour, avec une cheminée et un lit ;
− une pièce à côté appelée ouvroir7 et divisée par une cloison de bois ;
− la cave étant au dessous des bâtiments ;
− le grenier ;
− la cour et le hangar.
La prisée des meubles et effets mobiliers est évaluée à 797,20 F. Il n'y a pas de dettes actives, mais
les dettes passives s'élèvent à 2 334 F. La maison et ses dépendances est évaluée à 1 600 F, un petit
bâtiment à côté à 300 F, et 18 ares 13 centiares de terre à 300 F.
Le conseil de famille, réuni une nouvelle fois devant le juge de paix du canton de Crépy le 4
décembre 18128, décide de renoncer pour le mineur à la succession de sa mère.
Jean Baptiste LECLERC, marchand chanvrier, décide alors de vendre cette « maison située à
Béthisy, rue Saint-Pierre, lieu-dit le Clos Hugues, consistant en une pièce basse, ouvroir à côté
divisé par une cloison en bois qui fait partie de la présente vente, grenier au dessus couvert en
chaume, cave au dessous de l'ouvroir, cour devant les bâtiments, jardin y attenant ». Le tout, dont la
longueur du coté de la rue est de 76 pieds, soit 24,688 mètres, tient « du midi à Madeleine Loyauté
femme de Benoît Ribert, du nord à la rue Saint-Pierre, d'orient à François Loyauté et à la veuve
Bertrand, et d'occident à la portion de jardin réservée par le vendeur dépendant d'une petite
maison située de ce côté ».
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Béthisy-Saint-Pierre 1812 N LECLERC Jean Baptiste Nicolas : État civil de Béthisy-Saint-Pierre (60)
Béthisy-Saint-Pierre 1812 D LAVOISIER Marie Madeleine Hélène : État civil de Béthisy-Saint-Pierre (60)
AD60-2E67/50-366 : Minutes de Sébastien Nicolas Victor ROUSSEL, notaire à Crépy-en-Valois
AD60-4Up15/7-74 : Justice de paix du canton de Crépy-en-Valois
Un ouvroir est un lieu dans lequel se retrouvent des personnes pour travailler à leur ouvrage, en commun ou non
AD60-4Up15/7-166 : Justice de paix du canton de Crépy-en-Valois
4 La maison « Leclerc » à Béthisy-St-Pierre
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Le 12 octobre 18139, devant ROUSSEL notaire à Crépy, Étienne Philippe CARON,
marchand chanvrier à Béthisy-Saint-Pierre devient propriétaire de cette maison, mais n'en
commencera « la possession et jouissance que dans deux ans », au prix principal de 822,79 F à
payer en espèces métalliques dans 6 mois sans intérêts. Il doit aussi payer les 177,21 F de frais
occasionnés après le décès de Marie Madeleine LAVOISIER, et 25 F de rente annuelle et
perpétuelle constituée par le vendeur à Jean REGNAULT l'aîné, cultivateur à Béthisy-Saint-Pierre,
devant SAUVAGE notaire à Verberie, le 26 messidor an 11 (15 juillet 1803).
Une dernière clause stipule que l'acheteur pourra aménager avant les 2 ans, à condition d'en avertir
le vendeur 3 mois avant et de payer 60 F par année.
Entre 1813 et 1815, Étienne Philippe CARON, marchand chanvrier, et Marie Anne Angélique
DAUSSY, sa femme, ainsi que leurs 8 enfants, s'installent donc dans cette nouvelle maison.
Étienne Philippe CARON est né en 1768 à Saint-Pierre de Béthisy, Marie Anne Angélique
DAUSSY est née en 1778 à Saint-Germain-lès-Compiègne (Oise), et ils se sont mariés le 19
thermidor an 610 (6 août 1798) à Saint-Pierre de Béthisy. Ils savent tous les deux signer.
Ils aménagent et agrandissent la maison en construisant une cave servant d'ouvroir et un hangar au
dessus. Ils achètent également des terrains autour de la maison.
Le 9 septembre 181811 à Béthisy-Saint-Pierre, ils marient leur fille aînée Marie Rosalie Delphine,
18 ans, avec Étienne Augustin DENOGENT, 21 ans, serrurier à Béthisy.
Le 6 janvier 181912 à Béthisy-Saint-Pierre, décède Marie Anne Angélique DAUSSY, à l'âge de 40
ans. Étienne Philippe CARON, âgé de 50 ans, est alors propriétaire.
Le 30 juillet 182213 toujours à Béthisy, il marie leur deuxième fille Henriette, 20 ans, avec Maurice
ROTTÉE, 24 ans, portier à Paris ; et le 12 octobre 182414 encore à Béthisy, la troisième Marie
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AD60-2E67/53-388 : Minutes de Sébastien Nicolas Victor ROUSSEL, notaire à Crépy-en-Valois
Béthisy-Saint-Pierre an 6 M CARON-DAUSSY : État civil de Béthisy-Saint-Pierre (60)
Béthisy-Saint-Pierre 1818 M DENOGENT-CARON : État civil de Béthisy-Saint-Pierre (60)
Béthisy-Saint-Pierre 1819 D DAUSSY Marie Anne Angélique : État civil de Béthisy-Saint-Pierre (60)
Béthisy-Saint-Pierre 1822 M ROTTÉE-CARON : État civil de Béthisy-Saint-Pierre (60)
Béthisy-Saint-Pierre 1824 M BARBIER-CARON : État civil de Béthisy-Saint-Pierre (60)
5 La maison « Leclerc » à Béthisy-St-Pierre
Francis Lavoisier
Mai 2012
Louise Julie, 19 ans, avec Antoine BARBIER, 21 ans, maçon à Béthisy.
Le 30 mars 182715 à Béthisy-Saint-Pierre, décède leur fille cadette Laurence Amélie, à l'âge de 20
ans.
Il reste au foyer une fille majeure, Marie Angélique, 23 ans, et trois fils mineurs, Étienne Frédéric,
19 ans, Pierre Abel, 18 ans, et Louis Alexandre, 16 ans, lorsqu'Étienne Philippe CARON,
maintenant propriétaire et économe du château de la Douÿe, décide de vendre leur « maison située
à Béthisy-Saint-Pierre, en la rue Saint-Pierre, lieu-dit le Clos Hugues, consistant en deux pièces
par bas, deux caves sous la dite maison, grenier au dessus couvert en chaume, une autre cave
servant d'ouvroir, hangar au dessus couvert en chaume et attenant à la dite maison, une petite
écurie attenant au dit ouvroir, grenier au dessus couvert en chaume et se trouvant au niveau du dit
hangar, cour et jardin derrière les dits bâtiments ». Le tout contenant 21 ares 79 centiares, soit
63,75 verges, « clos en partie de murs, et tenant au nord à la rue Saint-Pierre, par hache à Crépin
Esmery, d'autre côté à M. de Hémant de la Douÿe, au levant à Denis Choron, d'autre bout à
François Torne comme acquéreur du vendeur ».
La première matrice du cadastre de Béthisy-Saint-Pierre, qui date de 1828, montre qu'Étienne
Philippe CARON16 n'est propriétaire que d'une seule maison, cadastrée B1013, proche d'un jardin
B1012 et d'une terre B1010, au lieu-dit le Village. Cette maison, de classe 5, qui comporte une porte
charretière et cinq portes et fenêtres17, a un revenu imposable de 20 F et repose sur un sol de 1 are
30 centiares, soit 130 m².
Le plan cadastral de 182718 situe cette maison, et les terrains qui en dépendent, près du « centre
historique » du village où se trouvent l'église, le château, la mairie et des commerces :
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Béthisy-Saint-Pierre 1819 D CARON Laurence Amélie : État civil de Béthisy-Saint-Pierre (60)
AD60-Pp3522-120 : Matrice des propriétés 1828-1882 de Béthisy-Saint-Pierre
AD60-Pp3521 : État de section 1828 de Béthisy-Saint-Pierre
AD60-Pp4747 : Plan cadastral 1827 de Béthisy-Saint-Pierre
6 La maison « Leclerc » à Béthisy-St-Pierre
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Le 12 mars 182919, devant NASSON notaire à Béthisy, Maxime Christophe LIENARD,
instituteur, et Marie Louise Henriette LALONDRE, son épouse, achètent cette maison, ainsi
qu'une terre aux Vignettes. Ils en jouissent depuis le 16 février 1829. L'ensemble leur coûte 4 845 F,
dont 3 337,50 F pour la maison et ses dépendances, à payer à l'époque qu'il leur conviendra, sans
dépasser 3 ans après le décès du vendeur, ni 29 ans à compter d'aujourd'hui, produisant des intérêts
à 5 % l'an.
Maxime Christophe LIENARD, instituteur, est né en 1803 à Saint-Pierre-Aigle (Aisne). Marie
Louise Henriette LALONDRE, domestique, est née en 1801 à Fleury (Aisne), où ils se sont mariés
le 12 juillet 182520. Ils savent tous les deux signer.
Ils vivent dans cette maison, maintenant couverte en tuiles, avec leur fils Pierre Louis Henry
Maxime, né en 1827, et un pensionnaire Jean Marie Christophe MARIÉ, né en 1816, lors du
premier recensement de Béthisy-Saint-Pierre en 183121.
C'est dans cette maison que naîtront leurs autres enfants :
− Henriette Constance le 12 octobre 182922, qui décédera 7 jours plus tard, le 19 octobre
182923 ;
− Félix Hippolyte Germain le 27 mai 183124, qui décédera 16 mois plus tard, le 7 octobre
183225 ;
− Louis Dominique Appolinaire le 5 octobre 183226 ;
− Louise Martine Émélie le 11 novembre 183427, qui décédera 29 mois plus tard, le 6 avril
183728 ;
− Monique Philomène le 4 mai 183729.
Les délibérations du conseil municipal30 nous apprennent que Maxime LIENARD fait l'école
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AD60-2E11/31 : Minutes d'Alexandre NASSON, notaire à Béthisy-Saint-Pierre
Fleury 1825 M LIENARD-LALONDRE : État civil de Fleury (02)
Béthisy-Saint-Pierre 1831 R LIENARD-LALONDRE : Recensement de Béthisy-Saint-Pierre (60)
Béthisy-Saint-Pierre 1829 N LIENARD Henriette Constance : État civil de Béthisy-Saint-Pierre (60)
Béthisy-Saint-Pierre 1829 D LIENARD Henriette Constance : État civil de Béthisy-Saint-Pierre (60)
Béthisy-Saint-Pierre 1831 N LIENARD Félix Hippolyte Germain : État civil de Béthisy-Saint-Pierre (60)
Béthisy-Saint-Pierre 1832 D LIENARD Félix Hippolyte Germain : État civil de Béthisy-Saint-Pierre (60)
Béthisy-Saint-Pierre 1832 N LIENARD Louis Dominique Appolinaire : État civil de Béthisy-Saint-Pierre (60)
Béthisy-Saint-Pierre 1834 N LIENARD Louise Martine Émélie : État civil de Béthisy-Saint-Pierre (60)
Béthisy-Saint-Pierre 1837 D LIENARD Louise Martine Émélie : État civil de Béthisy-Saint-Pierre (60)
Béthisy-Saint-Pierre 1837 N LIENARD Monique Philomène : État civil de Béthisy-Saint-Pierre (60)
AD60-EDT2/1R1-1 : Instruction publique – Archives communales déposées de Béthisy-Saint-Pierre
7 La maison « Leclerc » à Béthisy-St-Pierre
Francis Lavoisier
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primaire élémentaire pour 95 à 100 garçons dans sa maison, qu'il loue 120 F par an à la commune,
avec un traitement de 200 F par an, plus une rétribution mensuelle payée par les parents :
− 4ème classe pour les élèves à l'alphabet : 0,50 F ;
− 3ème classe pour ceux à la lecture : 0,60 F ;
− 2ème classe pour ceux à l'écriture : 0,70 F ;
− 1ère classe pour ceux à la grammaire et au calcul : 0,80 F ;
mais il est « tenu de recevoir gratuitement à son école tous les enfants de parents pauvres ».
Le 5 décembre 1838, il démissionne de sa place d'instituteur communal31.
En 183632, une couturière de 20 ans, Marie Louise Augustine OBLET habite avec eux. Mais en
1841, ils ne sont plus à Béthisy-Saint-Pierre, et leur maison semble inhabitée.
Effectivement, la matrice cadastrale33 signale un changement de domicile pour Saint-Cyr-l'École
(Seine-et-Oise) en 1842, avec une diminution suivie d'une amélioration de la maison, qui triple son
revenu imposable à 60 F et la monte en classe 4,.
La matrice montre également qu'ils ont acheté la terre proche cadastrée B1011 avant 1835 :
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Son dossier n'a pas été retrouvé en sous série 1T (Enseignement) des AD60
Béthisy-Saint-Pierre 1836 R LIENARD-LALONDRE : Recensement de Béthisy-Saint-Pierre (60)
AD60-Pp3523-625 : Matrice des propriétés 1828-1882 de Béthisy-Saint-Pierre
8 La maison « Leclerc » à Béthisy-St-Pierre
Francis Lavoisier
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Et le 22 juillet 1842, devant Louis Charles BESNARD notaire à Versailles (Seine-et-Oise),
ils vendent tous ces biens à Jean Marie PICART, cultivateur filassier à Béthisy-Saint-Pierre, et
Julie Henriette JOURDAIN, son épouse, au prix de 6 000 F. Somme à payer avant le 1er avril
1852 et produisant 275 F d'intérêts par an à compter du 1er avril 1842, certainement date d'entrée en
jouissance par les acheteurs, dont quittance du 29 février 1860 34 devant GRISON notaire à BéthisySaint-Pierre.
Une inscription hypothécaire du 21 août 185235, relative à cette vente, décrit : « une maison située
à Béthisy-Saint-Pierre, rue Saint-Pierre, n°14, lieu-dit le Clos Hugues, consistant en deux pièces
par bas, caves dessous, grenier dessus, fournil attenant, lieu d'aisance et puits, jardin attenant à la
dite maison, le tout clos de murs et de la contenance d'environ vingt trois ares trente cinq
centiares ».
Jean Marie PICART, cultivateur, filassier, marchand de chanvre, est né en 1795, Julie Henriette
JOURDAIN, sans profession, est née en 1797, tous les deux à Béthisy-Saint-Pierre, où ils se sont
mariés le 4 avril 181536. Ils savent tous les deux signer.
Ils ont au moins 4 grands enfants lorsqu'ils s'installent dans leur nouvelle maison :
− Jean Marie Frédéric, né en 1816, cultivateur, qui épousera Marguerite Virginie FERCOT le
1er août 184337 à Saintines (Oise) ;
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AD60-2E11/256-100 : minutes Charles Jules GRISON notaire à Béthisy-Saint-Pierre
AD60-4Qp4/378 : Volume 400 ; n°202 : Inscription de privilèges et d'hypothèques du bureau de Senlis
Béthisy-Saint-Pierre 1815 M PICART-JOURDAIN : État civil de Béthisy-Saint-Pierre (60)
Saintines 1843 M PICART-FERCOT : État civil de Saintines (60)
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− Marcelline Théophile, née en 1820, filassière, qui épousera Charles Henri PETIT, cultivateur
à Saintines, le 15 juin 184238 à Béthisy-Saint-Pierre, avant de tenir une auberge à TroslyBreuil (Oise) où elle décédera le 5 juin 186139 ;
− Lazare Eugène, né en 1823, séminariste malade depuis 2 ans lors du recensement de 1846 40,
qui sera prêtre curé de Saint-Jacques à Compiègne (Oise) ;
− Marie Élisabeth, née en 1827, chanvrière lors du même recensement, qui restera célibataire :
Ils sont ensuite recensés seuls jusqu'en 1866, comme propriétaires. En effet, la matrice cadastrale
de tous leurs biens fonciers à Béthisy-Saint-Pierre couvre plusieurs pages41.
Mais en 1872 leur maison est inhabitée, car suite au décès de Julie Henriette JOURDAIN, à l'âge
de 72 ans, le 16 juin 186942 en son domicile rue Saint-Pierre, son époux Jean Marie PICART part
vivre avec son fils à Compiègne où il décédera le 17 juillet 187543, à l'âge de 80 ans.
Là où il y a des biens, il y a des litiges, alors les héritiers PICART se chamaillent. Ce qui nous
permet, une nouvelle fois, « d'entrer dans la maison » par l'inventaire après décès de Julie Henriette
JOURDAIN du 9 août 186944, devant GRISON notaire à Béthisy.
Les pièces visitées sont :
− une salle à manger, ayant entrée par une porte sur le palier, et par quatre croisées donnant
deux sur la rue, et deux autres sur le jardin, avec une cheminée et deux placards ;
− une salle ayant entrée par une porte donnant sur le palier, et par des croisées donnant sur le
jardin et sur la rue, avec une cheminée, un placard et un lit ;
− une cuisine en suite, avec une cheminée ;
− une resserre en suite, avec un lit ;
− une cave ayant entrée par le jardin ;
− une pièce au dessus de la salle à manger, éclairée par une croisée sur le jardin, avec une
cheminée et un lit ;
− un cabinet ouvrant sur l'escalier, avec un lit ;
− un cabinet auprès de l'entrée du grenier ;
− un grenier à la suite ;
− un grenier au dessus du précédent.
La prisée du mobilier meublant ces pièces s'élève à 1 098,20 F, y compris ce qui se trouve dans
deux meubles sur lesquels des scellés avaient été posés.
Le 19 décembre 187245, devant GRISON notaire à Béthisy, Jean Marie PICART loue à Auguste
GOURDELIER, fabricant de brosseries à Paris, sa « maison sise à Béthisy-Saint-Pierre, en la rue
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Béthisy-Saint-Pierre 1842 M PETIT-PICART : État civil de Béthisy-Saint-Pierre (60)
Trosly-Breuil 1861 D PICART Marcelline Théophile : État civil de Trosly-Breuil (60)
Béthisy-Saint-Pierre 1846 R PICART-JOURDAIN : Recensement de Béthisy-Saint-Pierre (60)
AD60-Pp3522-543 : Matrice des propriétés 1828-1882 de Béthisy-Saint-Pierre
Béthisy-Saint-Pierre 1869 D JOURDAIN Julie Henriette : État civil de Béthisy-Saint-Pierre (60)
Compiègne 1875 D PICART Jean Marie : État civil de Compiègne (60)
AD60-2E11/329-344 : minutes Charles Jules GRISON notaire à Béthisy-Saint-Pierre
AD60-2E11/355-493 : minutes Charles Jules GRISON notaire à Béthisy-Saint-Pierre
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Francis Lavoisier
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Saint-Pierre, consistant en : un principal corps de bâtiment donnant sur la rue, composé d'une
porte donnant sur le vestibule ; à droite en entrant dans ce vestibule grand salon, à gauche salle à
manger, cuisine, buanderie, cave dessous ; premier étage composé de plusieurs chambres, cabinets,
grenier au dessus couvert en ardoise ; autre bâtiment attenant à celui ci-dessus, ayant entrée et
donnant sur la rue, à usage d'habitation ; jardin planté d'arbres et de ceps de vigne, clos de murs
de tous côtés et dans lequel se trouvent puits, lieux d'aisances et niches à lapins ». Le tout contenant
23 ares 35 centiares et « tenant par devant à la rue Saint-Pierre, par derrière à M. de Lavaulx, d'un
côté à Sébastien Picart sur lequel il existe un droit de passage et d'autre côté faisant hache à
Élisabeth Picart et autres ». Ce bail pour 6 ou 9 ans, à partir du 1er février 1873, est fait moyennant
un loyer annuel de 400 F.
Cette description montre que les époux PICART-JOURDAIN ont fait d'importants
agrandissements, car la maison d'origine semble n'être plus que l'« autre bâtiment attenant à celui
ci-dessus, ayant entrée et donnant sur la rue, à usage d'habitation ».
Un joli plan de 1864 officialise le nom de la grande rue Saint-Pierre46 :
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AD60-2Op10256 : Voirie vicinale : chemins ruraux
11 La maison « Leclerc » à Béthisy-St-Pierre
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Le 5 janvier 188147, devant ROUTIER notaire à Béthisy, les héritiers PICART vendent cette
maison à Louis BENOIST, fabricant de brosses à Saint-Sauveur (Oise), qui en aura la jouissance à
compter de ce jour, au prix principal de 7 909,10 F. Elle a encore subi des modifications : « un
principal corps de logis ayant entrée par une porte donnant sur la rue ; à droite en entrant grande
pièce à l'usage autrefois d'atelier, à gauche pièce servant de chambre et fournil ; au premier étage
auquel on arrive par un escalier donnant dans le corridor, trois pièces à usage de chambres ;
grenier sur le tout couvert en tuiles ; autre petit corps de logis attenant au précédent divisé en
plusieurs pièces, grenier au dessus couvert en tuiles ; caves sous la maison ci-dessus ; le tout
construit en pierres et moellons ; deux grands jardins derrière entourés de murs ; toit à porc en
ruine dans le jardin du bas ; droit de passage dans la propriété de M. Sébastien Picart ». Le tout
d'une contenance totale de 23 ares 35 centiares « tenant d'un côté à M. Sébastien Picart sur lequel il
existe le droit de passage, d'autre côté la maison ci-après, Melle Choron Lavoisier et par hache à
plusieurs, par derrière à M. le Comte de Lavaulx, par devant à la rue Saint-Pierre ».
L'une des héritières, la demoiselle Marie Élisabeth PICART, vend également une maison, qu'elle a
fait construire sur le terrain attenant cadastré B1014, au prix principal de 1 090,90 F.
Sur le prix total de 9 000 F, l'acquéreur paie comptant 4 000 F et s'oblige à payer les 5 000 F restant
dans un délai de 5 ans avec intérêts à 5 % l'an, à compter de ce jour.
Le matrice des propriétés bâties48 montre que Louis BENOIST achète également la parcelle
cadastrée B1015 pour y construire un atelier et des magasins avant 1886.
On y remarque que la maison cadastrée B1013, toujours en classe 4, qui voit son revenu imposable
passer de 60 F à 397,50 F, n'a plus de porte charretière, mais 18 portes et fenêtres.
Louis BENOIST, fabricant de brosses, et Marie Anne PATHÉ, sa femme, ne figurent pas sur le
recensement de 1881, mais sur celui de 188649 :
Louis BENOIST est né en 1839 à Norges-la-Ville (Côte-d'Or). Marie Anne PATHÉ est née en 1838
à Altkirch (Haut-Rhin). Ils se sont mariés à Paris (1er arrondissement) en 1864. Ils n'ont pas
d'enfant. Mais vit avec eux la belle-mère Marie Anne SCHINDLER qui y décédera le 12 juin
189050, à l'âge de 80 ans.
Vivent également dans la maison, Achille Adolphe Louis GRILLY, brossier, né en 1856 à Paris, sa
mère Marie Angélique MOTTET, brossière, née en 1821 à Paris, sa femme Ernestine Marie
SCHOBERT, brossière, née en 1856 à Paris, et leur fils Émile Albert GRILLY, né le 12 novembre
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AD60-4Qp4/2208 : Volume 1396 ; n°9 : Transcription des hypothèques du bureau de Senlis (l'acte manque parmi les
minutes d'Eugène ROUTIER, notaire à Béthisy-Saint-Pierre)
AD60-Pp3525-17 : Matrice des propriétés bâties 1882-1911 de Béthisy-Saint-Pierre
Béthisy-Saint-Pierre 1886 R BENOIST-PATHÉ : Recensement de Béthisy-Saint-Pierre (60)
Béthisy-Saint-Pierre 1890 D SCHINDLER Marie Anne : État civil de Béthisy-Saint-Pierre (60)
12 La maison « Leclerc » à Béthisy-St-Pierre
Francis Lavoisier
Mai 2012
188551 à Béthisy-Saint-Pierre. Leur fils aîné Albert est décédé le 17 février 1884 52, à l'âge de 6 ans,
puis décéderont aussi Marie Angélique MOTTET le 2 septembre 1886 53, à l'âge de 65 ans, et Émile
Albert le 5 octobre 188654, à l'âge de 10 mois, et aussi Ernestine Marie SCHOBERT le 13 décembre
188955, à l'âge de 32 ans, tous en leur domicile rue Saint-Pierre.
Tous ces décès expliquent peut-être qu'aux recensements de 1891 et 1896 56, ce soient des locataires,
avec une domestique, qui occupent la maison : Émile Gaston CHABRE, lui aussi fabricant de
brosses, né en 1860 à Paris, sa femme Alixe Marie VINCENT, née en 1864 à Romilly-sur-Seine
(Aube), son beau-père Casimir VINCENT, né vers 1818, leurs enfants Émile, né en 1884, André, né
en 1888, René, né en 1886, tous à Romilly ; puis Blanche Jeanne, née le 27 juin 189157, Germaine
Alice, née le 25 juin 189358 et Blanche Yvonne, née le 11 août 189559, décédée 13 jours plus tard60,
tous en leur domicile rue Saint-Pierre.
Le propriétaire Louis BENOIST étant décédé le 14 octobre 1894 à Paris, à l'âge de 55 ans, sa veuve
Marie Anne PATHÉ, propriétaire demeurant 158 boulevard Voltaire à Paris, qui est sa légataire
universelle en vertu de son testament olographe61 du 25 février 1893, décide ensuite de vendre tous
ses biens sur Béthisy-Saint-Pierre.
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Béthisy-Saint-Pierre 1885 N GRILLY Émile Albert : État civil de Béthisy-Saint-Pierre (60)
Béthisy-Saint-Pierre 1884 D GRILLY Albert : État civil de Béthisy-Saint-Pierre (60)
Béthisy-Saint-Pierre 1886 D MOTTET Marie Angélique : État civil de Béthisy-Saint-Pierre (60)
Béthisy-Saint-Pierre 1886 D GRILLY Émile Albert : État civil de Béthisy-Saint-Pierre (60)
Béthisy-Saint-Pierre 1889 D SCHOBERT Ernestine Marie : État civil de Béthisy-Saint-Pierre (60)
Béthisy-Saint-Pierre 1896 R CHABRE-VINCENT : Recensement de Béthisy-Saint-Pierre (60)
Béthisy-Saint-Pierre 1891 N CHABRE Blanche Jeanne : État civil de Béthisy-Saint-Pierre (60)
Béthisy-Saint-Pierre 1893 N CHABRE Germaine Alice : État civil de Béthisy-Saint-Pierre (60)
Béthisy-Saint-Pierre 1895 N CHABRE Blanche Yvonne : État civil de Béthisy-Saint-Pierre (60)
Béthisy-Saint-Pierre 1895 D CHABRE Blanche Yvonne : État civil de Béthisy-Saint-Pierre (60)
Un testament olographe est entièrement écrit de la main du testateur, signé et daté par lui
13 La maison « Leclerc » à Béthisy-St-Pierre
Francis Lavoisier
Mai 2012
Le 2 mai 189962, devant FERRY notaire à Béthisy, Marie Anne PATHÉ, veuve de Louis
BENOIST, vend à Madame la Comtesse de LAVAULX, propriétaire demeurant à Béthisy-SaintPierre, une propriété sise en la rue Saint-Pierre, divisée en deux parties.
C'est la première partie qui nous intéresse : « une grande maison ayant entrée sur la rue par une
porte ouvrant sur un corridor et comprenant, à droite en entrant, salle à manger, cuisine ; à
gauche, deux pièces ; au premier étage auquel on arrive par un escalier partant du corridor, trois
chambres à coucher et un bureau ; grenier sur le tout couvert en tuiles ; petit bâtiment attenant à la
maison divisé en plusieurs pièces, grenier au dessus couvert en tuiles ; caves dessous les maison et
petit bâtiment ; grand bâtiment de construction récente comprenant atelier, remise, petite pièce et
bûcher, grand magasin au dessus de l'atelier avec couverture en zinc ; niches à lapins ; cabinet
d'aisances ; puits avec pompe ; jardin planté d'arbres fruitiers » sur 21 ares 70 centiares « tenant
d'un côté M. Picart-Dussourd (murs et pignons mitoyens) lequel à droit de vue, d'autre côté la
seconde partie, M. Fagnet, M. Lavoisier, M. Thomas et par hache à plusieurs, par devant la rue
Saint-Pierre, par derrière Melle de la Douÿe ». La seconde partie étant une petite maison contiguë à
la précédente sur 1 are 70 centiares.
La Comtesse en a la jouissance à partir de ce jour, au prix principal de 9 500 F, réglé à l'instant en
bonnes espèces.
La Comtesse, Marie Louise Valentine FUCHS, née en 1851 à Colmar (Haut-Rhin), est veuve de
Louis René, Comte de LAVAULX, décédé en 1896 à Béthisy-Saint-Pierre. Elle n'a pas d'enfant.
Elle possède de nombreux biens, et est un peu la bienfaitrice de la commune. Elle décide d'ouvrir
une école privée dans cette maison, qu'elle meublera, et dont les employés seront ses salariés.
Le 14 octobre 189963, c'est donc une école primaire élémentaire de garçons, dépendant de l'Institut
des Frères de l'Instruction Chrétienne, qui ouvre dans ses murs, dirigée par Isidore Léon GESLIN,
né en 1870 à Bellou-en-Houlme (Orne), puis par Victor Marie BOUGET, frère Eugénius, né en
1859 à Derval (Loire-Inférieure), assistés de François Joseph CLÉMENT, frère Odulphe, né en
1881 à Saint-Planchers (Manche).
Ils sont nourris par une cuisinière Eulalie DOURDON, née vers 1848, d'après le recensement de
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AD60-2E11/568 : minutes d'Edmond FERRY, notaire à Béthisy-Saint-Pierre
AD60-EDT2/1R1-2 : Instruction publique – Archives communales déposées de Béthisy-Saint-Pierre
14 La maison « Leclerc » à Béthisy-St-Pierre
Francis Lavoisier
Mai 2012
190164, mais la maison est vacante en 1906, alors que l'école fonctionnait encore en 1903.
Vue prise du clocher vers 1905 ; 1 : Petite maison d'origine ; 2 : Grande maison ; 3 : Bâtiment
couvert en zinc ; 4 : Préau :
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Béthisy-Saint-Pierre 1901 R GESLIN-CLÉMENT : Recensement de Béthisy-Saint-Pierre (60)
15 La maison « Leclerc » à Béthisy-St-Pierre
Francis Lavoisier
Mai 2012
Le 1er février 190965, devant FERRY notaire à Béthisy, Madame la Comtesse de
LAVAULX vend à Ernest PICART, clerc de notaire, et Eugénie DUSSOURD, son épouse, une
propriété, sise rue Saint-Pierre, comprenant : « corps d'habitation composé de deux pièces,
vestibule et cuisine au rez-de-chaussée ; trois chambres et deux cabinets au premier étage ; grenier
au dessus, couvert en ardoises ; bâtiments sur le bord de la rue, composés de cinq pièces et
corridor au rez-de-chaussée ; greniers au dessus couverts en tuiles ; caves sous partie de ces
bâtiments ; cour dans laquelle bâtiment comprenant deux pièces d'habitation, ayant autrefois servi
de salles de classes ; pièce entre ces classes et le corridor dont il vient d'être parlé ; grenier audessus, couvert en zinc ; préau, lieux d'aisances ; jardin potager ». L'ensemble, sur 24 ares 90
centiares, cadastré B1010p, 1011p, 1012p, 1013 et 1014, « tient par devant la rue Saint-Pierre ; par
derrière mademoiselle de La Rivière (château de la Douÿe), mur appartenant à cette propriété ;
d'un côté les acquéreurs avec qui les murs sont mitoyens ; d'autre côté, faisant hache à une cour
commune avec messieurs Fagnet et Thomas, aux dits sieurs Thomas et Fagnet (long du pignon de
ce dernier existe un petit terrain appartenant à la propriété présentement vendue) à messieurs Dély,
Legros, Choron et Hazard ».
Ils en auront la jouissance à partir du 15 février 1909, au prix principal de 9 500 F, réglé à l'instant.
Antoine Édouard dit Ernest PICART, clerc de notaire, est né en 1861, Eugénie Julie Wilhelmine
DUSSOURD, épicière, est née en 1868, tous les deux à Béthisy-Saint-Pierre, où ils se sont mariés le
28 mai 188966. Ils savent tous les deux signer.
Les époux PICART-DUSSOURD deviennent avec cette acquisition d'importants propriétaires dans
le quartier, puisqu'ils réunissent les parcelles cadastrées B1009 (épicerie-mercerie familiale), 1010
(jardin), 1011 (jardin), 1012 (maison, cour et jardin), 1013 (maison et cour), 1014 (maison), et 1015
(maison)67 :
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AD60-4Qp4/3924 : Volume 2382 ; n°8 : Transcription des hypothèques du bureau de Senlis (minutes d'Edmond
FERRY, notaire à Béthisy-Saint-Pierre, non déposées aux AD60 pour cette époque)
Béthisy-Saint-Pierre 1889 M PICART-DUSSOURD : État civil de Béthisy-Saint-Pierre (60)
AD60-Pp3525-274 : Matrice des propriétés bâties 1882-1911 de Béthisy-Saint-Pierre
16 La maison « Leclerc » à Béthisy-St-Pierre
Francis Lavoisier
Mai 2012
Ils sont recensés en 191168 avec le beau-père Jean Baptiste DUSSOURD, ancien garde forestier, né
en 1831 à Châtenois (Bas-Rhin), qui décédera le 29 octobre 191469 dans cette maison, avec leurs
deux jeunes enfants, Louis Marie Eugène et Jeanne Marie Joséphine, nés respectivement en 1893 et
1899 à Béthisy-Saint-Pierre, et avec une locataire Marie BACHELÉ, ancienne bonne du curé, née
en 1853 à Croissy-sur-Celle (Oise) :
Le 20 février 1926 à Paris, ils marient leur fils Louis PICART, 32 ans, messager, transporteur à
Béthisy-Saint-Pierre, avec une corrézienne Marguerite ROMANET, 31 ans, qui décédera
rapidement le 10 octobre 1930, à l'hôpital à Compiègne (Oise), alors qu'elle attendait leur premier
enfant70.
Le 12 décembre 193271 à Béthisy-Saint-Pierre, ils marient leur fille Jeanne PICART, 33 ans,
tricoteuse, avec Roger DUPUIS, 25 ans, boucher à Béthisy-Saint-Pierre, qui auront trois enfants nés
dans cette maison72, dont des descendants sont toujours propriétaires des maisons cadastrées B1012
et 1013 …
Le 19 septembre 193573, Antoine Édouard dit Ernest PICART74 décède dans cette maison, à l'âge de
74 ans, peu avant sa femme Eugénie Julie Wilhelmine DUSSOURD, qui y décède le 2 octobre
193975, à l'âge de 71 ans.
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Béthisy-Saint-Pierre 1911 R PICART-DUSSOURD : Recensement de Béthisy-Saint-Pierre (60)
Béthisy-Saint-Pierre 1914 D DUSSOURD Jean Baptiste : État civil de Béthisy-Saint-Pierre (60)
Béthisy-Saint-Pierre 1926 R PICART-DUSSOURD : Recensement de Béthisy-Saint-Pierre (60)
Béthisy-Saint-Pierre 1932 M DUPUIS-PICART : État civil de Béthisy-Saint-Pierre (60)
Béthisy-Saint-Pierre 1936 R PICART-DUSSOURD : Recensement de Béthisy-Saint-Pierre (60)
Béthisy-Saint-Pierre 1935 D PICART Antoine Édouard dit Ernest : État civil de Béthisy-Saint-Pierre (60)
Le grand-père d'Ernest PICART était cousin issu d'issu de germain, au 4ème degré, avec l'ancien propriétaire Jean
Marie PICART
Béthisy-Saint-Pierre 1939 D DUSSOURD Eugénie Julie Wilhelmine : État civil de Béthisy-Saint-Pierre (60)
17 La maison « Leclerc » à Béthisy-St-Pierre
Francis Lavoisier
Mai 2012
Il avait eu une vie très active, car en plus de son travail de clerc, puis de comptable, à l'étude
notariale, il gérait l'épicerie-mercerie familiale qui avait une offre très diversifiée. Par exemple, dans
les années 1900, c'est lui qui fournit le pétrole nécessaire au premier éclairage public des rues de la
commune76 :
Mais en 1910, c'est l'électricité qui arrive dans les maisons de la commune 77. Arrivée qui a failli
provoquer la démission du maire, car un premier tracé proposé par la nouvelle usine électrique de
Béthisy prévoyait d'éviter les rues de la commune :
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AD60-EDT2/1O1 : Voirie : éclairage – Archives communales déposées de Béthisy-Saint-Pierre
AD60-9Sp28 : Travaux publics et transports : électricité
18 La maison « Leclerc » à Béthisy-St-Pierre
Francis Lavoisier
Mai 2012
En 1929, un plan d'alignement78 est proposé pour permettre une meilleure circulation dans la rue
nouvellement renommée Jean Jaurès. Il n'a toujours pas été appliqué :
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AD60-2Op10260 : Voirie vicinale : plan d'alignement
19 La maison « Leclerc » à Béthisy-St-Pierre
Francis Lavoisier
Mai 2012
Et en 1934, c'est l'eau courante qui arrive enfin dans les maisons de la commune 79. Les travaux ont
duré 4 ans et coûté 652 550 F !
État actuel de la maison, avec à gauche la petite partie ancienne et la grande partie plus récente à
droite :
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AD60-2Op1124 : Eau : adduction
20 La maison « Leclerc » à Béthisy-St-Pierre
Francis Lavoisier
Mai 2012
Plan cadastral récent ; 1 : Petite maison d'origine ; 2 : Grande maison ; 3 : Bâtiment couvert en
zinc ; 4 : Préau :
Une comparaison du plan cadastral récent avec le plan cadastral napoléonien montre que le
quartier Saint-Pierre a bien changé.
La population de Béthisy-Saint-Pierre, qui était de 1 057 habitants en 1806, époque de construction
de la maison, monte aux environs de 1 600 habitants où elle se stabilise de 1831 à 1876, puis passe
à 1 800 habitants de 1896 à 1946, avant de grimper à 3 000 habitants à partir de 1982.
Sur ce nouveau plan cadastral, la parcelle 389 séparée en 2130 et 2131, permet également de voir
que les matrices cadastrales sont parfois approximatives. En effet, l'atelier et les magasins construits
entre 1881 et 1886 par Louis BENOIST sur la parcelle B1015 sont peut-être le grand bâtiment
couvert en zinc. Tout comme la petite maison de la parcelle B1013 devient la grande maison,
construite entre 1842 et 1869 par Jean Marie PICART sur la parcelle B1012, dont la petite maison
n'est plus qu'une annexe.
21 La maison « Leclerc » à Béthisy-St-Pierre
Francis Lavoisier
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La chronologie de la maison doit donc être celle-ci :
-1802
-1813
Jean Baptiste LECLERC et Marie Madeleine LAVOISIER ; construction d'une petite maison ; chanvrière
rue Saint-Pierre ; le Clos Hugues
-
Étienne Philippe CARON et Marie Anne Angélique DAUSSY ; agrandissement de la maison ; chanvrière
-1829
Maxime Christophe LIENARD et Marie Louise Henriette LALONDRE ; amélioration de la maison ; école
-1842
-
rue Saint-Pierre ; n°14
Jean Marie PICART et Julie Henriette JOURDAIN ; construction d'une grande maison ; chanvrière
-1881
-
Louis BENOIST et Marie Anne PATHÉ ; construction d'un bâtiment couvert en zinc ; brosserie
-1899
Comtesse de LAVAULX ; construction d'un préau ; école privée
-1909
-
Antoine Édouard dit Ernest PICART et Eugénie Julie Wilhelmine DUSSOURD
rue Jean Jaurès ; n°61 et 63
-1939
-
descendance PICART-DUSSOURD
rue Jean Jaurès ; n°427 et 437
-
22 La maison « Leclerc » à Béthisy-St-Pierre
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