L`archipel des Comores

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L`archipel des Comores
Complément au calendrier de prière
Semaine 3, du 7 au 13 juillet 2014
2 textes, 7 pages
Texte 1, article intégral du livret
L’archipel des Comores
Les îles Comores sont aux nombres de 4 et se situent dans l’océan indien,
à l'entrée du canal du Mozambique, entre le continent africain et
Madagascar.
Les habitants des Comores sont musulmans. L’histoire de ces îles nous
fait remonter à des temps anciens, où le commerce des épices et le trafic
d’esclaves faisaient loi. On a du mal à croire que ces îles et leurs lagons
bleus puissent avoir un lien avec la Perse antique et l’Iran... Et pourtant...
c’est bien la réalité que vous lirez dans ces lignes...
Un lien particulier unit ce groupe d’îles avec le monde francophone. Alors qu’en 2013
Marseille compte plus de Comoriens que la Grande Comores, les francophones
connaissent très peu cette région et son peuple.
Récemment, alors que je faisais mes courses en France dans une grande surface, une
femme comorienne attirait l’attention de tous. Elle portait son “masque de beauté”. Les
Comoriennes aiment à garder le M’sindzano, ce masque de beauté qui leur est propre.
Elles peuvent le porter du matin au soir, en privé comme en public. Fait de pâte à base
de pierre de corail, il adoucit la peau et la protège du soleil.
Une autre particularité connue des Comores a lieu d’août à novembre. Au large des
grands lagons se déroulent les plus grands rassemblements de baleines à bosse. On y
trouve aussi les plus grandes chauves-souris de la planète, leur crâne est de la taille de
celui d’un chat... imaginez leur corps !
Pourtant, aussi belles que soient ces îles, il y a d’autres aspects bien plus sombres.
L’Eglise est interdite et les croyants en Jésus marginalisés. On parle du peuple comorien
comme étant “non-atteints”, comme n’ayant aucune église, aucune communauté
chrétienne structurée et autonome.
Contexte
L’archipel des Comores est constitué de 4 îles. Trois d’entre elles constituent l’Union
des Comores, état souverain dirigé par un président. La quatrième, Mayotte, est
française.
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1 L’Union des Comores est un pays très pauvre qui n’a pratiquement pas d’industries
propres. Des centaines de milliers de Comoriens vivent en diaspora à l’étranger,
principalement à Mayotte et en métropole, pour soutenir leurs familles à la maison. Ces
îles sont connues pour leurs épices (clous de girofle, cannelle, vanille, muscade, poivre,
etc.) et surtout aussi pour l’essence d’ylang-ylang qui sert à la fabrication de parfums.
Comme ces îles sont d’origine volcanique, leur sol est très fertile. Avec ses 2.300m
d’altitude, le volcan Karthala est le point culminant de la Grande Comore.
Histoire et politique
Avant la colonisation française, à la fin du 19ème siècle, et durant plusieurs centaines
d’années, ce sont des sultanats rivaux, perses et arabes, qui ont régné sur ces îles. Ils
sont devenus puissants et se sont enrichis par le marché des esclaves et le commerce des
épices. Après l’indépendance en 1975, l’histoire a été marquée par une longue série de
coups d’états militaires et de dictatures, dans lesquelles des mercenaires français ont
joué un rôle peu clair (par exemple le notoire Bob Denard).
Dans les années 90, Anjouan et Mohéli proclament unilatéralement leur indépendance
de la République Fédérale Islamique (RFI) des Comores. L’intervention de l’armée et
de l’Union Africaine mettent fin à cette tentative de sécession. Le président Azali, qui
en 1999 avait pris le pouvoir par un coup d’état militaire, réussit finalement à stabiliser
la situation politique et économique et introduit la démocratie. La constitution prévoit
un tournus qui permet à chaque île l’une après l’autre d’assumer la présidence de
l’union. Aujourd’hui, l’économie dépend encore fortement de la France mais les pays
arabes (Soudan, Libye, Dubai, etc.) et surtout l’Iran, gagnent de l’influence.
La population
Dès le Moyen Âge, le commerce maritime de l’Afrique de l’Est, de l’Arabie et de la
Perse, a suscité un mélange de populations noires africaines (swahili), arabes et
asiatiques.
Aujourd'hui, la population de l'Union des Comores est estimée à environ 700.000
habitants dont 350.000 pour la Grande Comore, 300.000 pour Anjouan et 50.000 pour
Mohéli.
Avec un taux de croissance de 2,7%, la population double tous les 25 ans !
Langue et éducation
La langue maternelle des Comoriens est une langue bantoue proche du Swahili qui
comprend beaucoup de mots arabes. Chaque île a son propre dialecte avec ses
similitudes et ses différences. Le français est la première langue nationale officielle,
c’est la langue de scolarisation et dans les villes, presque tout le monde parle plus ou
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2 moins bien le français. L’arabe est considéré comme la deuxième langue nationale, il
joue un rôle important dans la religion. Les gens savent bien le lire et l’écrire, mais par
contre, très peu de personnes le parlent vraiment.
Une association pour la promotion de la langue maternelle a pour but d’introduire la
langue comorienne dans les premières années d’écoles.
Aujourd’hui, la majorité des enfants suivent au moins l’école primaire, mais les filles
sont souvent retirées de l’école prématurément pour aider à la maison ou pour être
mariées.
Parmi les adultes, environ 44% ne savent ni lire ni écrire et à la campagne, le taux
d’analphabétisme parmi les femmes est encore beaucoup plus élevé.
Religion
99% de la population est musulmane sunnite. L’islam a été apporté par des
commerçants marins d’Oman, du Yémen et de la Perse, à partir du 8ème siècle. L’islam
des Comores, avec ses Saints et ses confréries Soufis, est un islam populaire, tolérant et
ouvert.
Alors que le gouvernement se tourne de plus en plus vers des pays comme l’Iran, le
Soudan et la Libye, le fondamentaliste augmente dans le pays.
On compte une Église catholique et une Église protestante vivante à la Grande Comore.
Ces églises sont composées de Malgaches.
Sur les 3 îles il y a des petits groupes de maison de Comoriens croyants. Bien que
depuis les années 80 il n’y ait pas eu d’agression physique violente contre les chrétiens,
leur situation est difficile. L’exclusion est un frein réel. Les chrétiens rencontrent des
difficultés à se regrouper et à communier (et ainsi à surmonter l’exclusion).
Quelques particularités culturelles aux Comores
Culture matrilinéaire
Cela veut dire que ce sont les femmes qui possèdent les biens, les maisons, les terres.
C’est de mère en fille que les biens se transmettent. Quand un homme se marie, il va
habiter dans la maison de sa femme. En cas de divorce, ce n'est pas rare de voir des
femmes mettre leur mari à la porte. Mais le mari, étant musulman, peut avoir plusieurs
femmes et ainsi des options supplémentaires... Cette transmission matrilinéaire ne remet
pas en cause l'autorité masculine.
Quand la femme doit prendre une décision importante, sa personne de référence n'est
pas son mari mais son frère. Pratiquement, si vous devez louer une maison aux
Comores, vous aurez généralement affaire à la femme pour signer le contrat de location.
Son frère ou son oncle paternel sera à ses côtés. Si une femme meurt, c'est également
son frère qui hérite de la charge des enfants.
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3 Islam populaire
Aux Comores, les gens parlent très facilement de Dieu et de religion. Ils pratiquent un
islam populaire, un islam mélangé à des croyances animistes. Celles-ci sont antérieures
à l’arrivée de l’islam. Ils croient très fortement aux djinns, des esprits dont certains sont
définis comme bons, d’autres comme mauvais. Ils consultent les marabouts et les
sorciers pour toutes les circonstances de leur vie. Ce sont des gens qui recherchent une
relation avec Dieu par le mysticisme. Cela a des côtés positifs car ils vénèrent des saints
hommes dont Jésus fait partie, mais de l'autre côté, le combat spirituel est fort et ils
vivent dans un monde de ténèbres et de crainte.
Etre comorien et chrétien, est-ce possible ?
On peut dénombrer quelques chrétiens comoriens. Vous les trouverez très difficilement,
mais ils sont bien là, sur l’île comme dans la diaspora.
On peut constater que l’émergence de l’église est particulièrement difficile parmi ce
peuple. Mais quelles pourraient en être les raisons ?
Constatons que les Comoriens ont une forte tendance à se regrouper par communauté
d'origine, et même de village. L’identification à la famille, au clan, au village est très
forte. Ce comportement est encore plus visible à l'étranger où les communautés d'îles
différentes n'ont pratiquement aucun contact entre elles. Ce point est un frein réel à
toute réforme de pensée.
Le système de l'honneur est également particulier. La plus grande punition que l'on
puisse infliger à un homme est l'ostracisme. L’exclusion est considérée comme la pire
des malédictions. A cette idée, beaucoup rentrent dans le rang.
En réponse à ce dernier point, les projets missionnaires font aussi leurs lots d’erreurs. Il
arrive que ce soit ces méthodes occidentales que les musulmans rejettent et non le
message du Christ Jésus. Accepter Jésus dans un contexte musulman amènera
inévitablement du rejet, sans relever obligatoirement d’une persécution. Dans le
discours, le nouveau croyant est encouragé à élever la personne Jésus, mettre en avant
sa supériorité, plutôt que de chercher à réduire la place du prophète de l’islam.
Témoignage d’un croyant comorien
Moustafa nous raconte que depuis qu'il est un disciple de Jésus il a beaucoup changé.
Avant il été très dur avec les membres de sa famille.
Quand sa famille le méprise car il est maintenant chrétien, il leur dit “Qui aimez-vous le
mieux, le Moustafa d'avant ou celui de maintenant ?”
Tous répondent sans hésiter “celui de maintenant”.
Source : diverse
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Texte 2
MALDIVES
Toute pratique d’une croyance religieuse autre que l’islam est
formellement interdite par la loi dans ce pays
Contexte
Aux Maldives, l’une des rares nations dont tous les citoyens doivent obligatoirement
être musulmans, les autres religions sont interdites. D’après la charia (loi musulmane),
l’apostasie est passible de la peine de mort. Bien que la charia ne soit pas appliquée
dans le pays, des voix se font entendre pour la réclamer.
La société musulmane exerce un contrôle social important sur la population et corrige
immédiatement le moindre écart par rapport à l’islam. La densité de population étant
très élevée, la sphère privée n’existe pas et la pression conformiste est très forte.
Par conséquent, il n’existe pas aux Maldives d’église dans le sens où on l’entend
couramment.
L’islam wahhabite est apparu aux Maldives dans les années 90, importé par des
Maldiviens gagnés à ce courant ultraconservateur durant leurs études au Pakistan et au
Moyen-Orient. Cette doctrine a eu un grand succès parmi les jeunes. Il est à présent
fréquent de les voir vêtus à la manière wahhabite (pantalons larges descendant
jusqu’aux chevilles, longues barbes) dans les rues de Malé. Jusqu’en septembre 2007,
l’islam radical n’avait que rarement été associé à la violence dans le pays, lorsqu’une
bombe a explosé au Parc du Sultan, dans la capitale. Douze touristes ont été blessés. Le
gouvernement maldivien a accusé des groupes extrémistes autochtones d’avoir perpétré
cet attentat. D’autres pensaient que c’était l’œuvre de terroristes internationaux. Depuis
lors, l’islam radical est devenu une menace réelle dans ce pays d’apparence paisible.
Des analystes locaux le considèrent comme un des plus grands défis auxquels les
Maldives ont à faire face. Pourtant, le parti religieux conservateur Adhalaath n’a pas
considéré cet attentat comme un signe de fondamentalisme musulman. D’après ce parti
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5 politique, l’extrémisme islamique a un message de paix et d’amour. Toutefois, des
développements récents posent question quant à l’orientation pacifique des groupes
fondamentalistes.
Sources de persécution
Le gouvernement représente la principale source de persécution dans ce pays. Il se veut
le protecteur de l’islam et a mis en place une série de lois visant à empêcher la
conversion des Maldiviens à une autre religion. Ceux qui font ce choix doivent en
assumer les conséquences, pouvant aller jusqu’à la perte de leur citoyenneté.
Un amendement apporté à la « Loi sur la protection de l’unité religieuse » en septembre
2011 démontre une plus forte adhésion à l’islam. D’après cette nouvelle loi, aucun
individu n’a le droit d’attiser la haine à l’égard de personnes d’une autre religion. Si ce
principe semble a priori être positif, en réalité il renforce davantage la politique des
autorités selon laquelle l’islam fait partie intégrante de l’identité culturelle maldivienne.
Ainsi, l’interdiction légale de pratiquer une autre religion que l’islam s’en trouve encore
accentuée. D’après un commentaire du centre indépendant d’informations Minivan
News à propos de la « Loi sur l’unité religieuse », cette loi donne une indication claire
sur l’orientation religieuse prise dans le pays : l’islam déobandi, qui est l’islam des
Talibans. Ce mouvement, financé par les wahhabites d’Arabie saoudite, a pour but de
purifier l’islam de toute influence non-islamique et de propager leur doctrine par la
prédication missionnaire. Les dix écoles pakistanaises sur la liste des instituts autorisés
pour le recrutement de prédicateurs sont clairement déobandies. Les peines encourues
pour la violation de cette loi sont : de 2 à 5 ans d’emprisonnement, le bannissement ou
la résidence surveillée.
Ce développement n’est pas purement sémantique. Ahmed Faiz Hussein, le Premier
Magistrat de la Cour Suprême des Maldives, a critiqué une manifestation silencieuse, le
10 décembre 2011 (Journée Internationale des Droits de l’Homme), par quelques
citoyens demandant la tolérance religieuse. Selon lui, cette manifestation a «choqué la
nation» et indique un affaiblissement de l’identité islamique du pays. En novembre
2011, la première fois où les Maldives ont accueilli le sommet de l’Association SudAsiatique pour la Coopération Régionale (SAARC), une émeute probablement menée
par des partisans de l’ex-Président Gayoum a vandalisé une bannière qui montrait une
image de Jésus dans le but de représenter le christianisme comme une des religions
d’Asie du Sud. Parallèlement au prétendu coup d’Etat de février 2012, des extrémistes
ont saccagé des artéfacts hindous et bouddhistes datant de l’ère pré islamique du pays,
au Musée National des Maldives dans la capitale, Malé.
Perspectives
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6 Au vu de la pression sociale et du fait que tous les Maldiviens quittant l’islam pour une
autre religion sont immédiatement déchus de leur nationalité, il n’est pas surprenant que
la communauté chrétienne dans le pays est quasi-inexistante. Même les chrétiens
étrangers doivent être très prudents car ils peuvent être facilement accusés de propager
la foi chrétienne, y compris s’ils ne font que posséder une bible ou un autre livre
chrétien.
Aux Maldives l’Eglise est très faible et fragile. Dans ce paradis sur terre les chrétiens
vivent un véritable enfer. Les quelques rares chrétiens sont isolés et vivent leur foi en
secret par peur de perdre leurs familles, leurs amis, leurs possessions et leurs droits
civiques si les autorités découvrent qu’ils sont chrétiens. Se réunir leur fait courir le
risque d’être découverts. Bon nombre de ces croyants luttent aussi contre la drogue et
l’alcool qui sont des problèmes récurrents dans le pays. Chaque tentative de traduire la
Bible en divehi a rencontré d’importants obstacles. Tous ceux qui ont participé au projet
de traduction de la Bible il y a plusieurs années sont décédés mystérieusement et toutes
les copies des manuscrits ont été perdues. Jusqu’à présent, seuls des extraits du
Nouveau Testament ont été traduits et ce travail est très risqué.
Informations sur l’Eglise
•
•
Il existe quelques chrétiens dans le pays. Pour leur sécurité, il n’est pas possible d’en
donner le nombre précis.
Pour les chrétiens maldiviens, il est impossible de se réunir, et encore moins de
communiquer leur foi. L’importation officielle de bibles et de littérature chrétienne est
absolument interdite. Il a été rapporté que même des touristes ont été inquiétés pour
avoir emporté leur bible personnelle dans leurs bagages.
Source : Portes Ouvertes
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