Circuits de transmissions hydrostatiques
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Circuits de transmissions hydrostatiques
Circuits de transmissions hydrostatiques par Louis MARTIN Ingénieur de l’École nationale supérieure d’hydraulique de Grenoble Chef du service Prospective de Poclain Hydraulics 1. Symbolisation des composants ........................................................... 2. 2.1 2.2 2.3 2.4 2.5 2.6 2.7 Différents types de circuits .................................................................. Circuit fermé................................................................................................. Circuits ouverts symétrique ou dissymétrique ......................................... Circuits série ou parallèle............................................................................ Circuit à maintien de pression.................................................................... Circuit à commande de débit...................................................................... Circuit à régulation de puissance ............................................................... Circuit à pesée de charge............................................................................ — — — — — — — — 6 6 7 8 9 10 11 12 3. 3.1 3.2 3.3 3.4 3.5 3.6 3.7 Auxiliaires de commande ...................................................................... Commande assistée de cylindrée .............................................................. Commande de distributeurs à tiroir........................................................... Technologie des distributeurs à tiroir ........................................................ Schémas de distributeurs à tiroir ............................................................... Accessoires de distribution......................................................................... Valves spéciales ........................................................................................... Composants électrohydrauliques .............................................................. — — — — — — — — 13 13 14 16 18 18 20 23 4. 4.1 4.2 4.3 Auxiliaires de circuit............................................................................... Tuyauteries. Flexibles. Raccords. Joints tournants .................................. Composants passifs .................................................................................... Capteurs de pression, débit, vitesse, température ................................... — — — — 25 25 28 30 5. 5.1 5.2 5.3 Applications classiques de transmissions hydrostatiques .......... Applications fixes : machines-outils et robots .......................................... Matériel mobile. Translation ....................................................................... Matériel mobile. Équipements ................................................................... — — — — 31 31 32 36 Pour en savoir plus........................................................................................... BM 6 050 - 2 Doc. BM 6 050 i les pompes, les moteurs et les vérins sont les éléments principaux des transmissions hydrostatiques, il faut également de nombreux composants pour bâtir les circuits adaptés à chaque fonction. Deux grandes familles de circuit correspondent à deux types d’utilisation : — les circuits fermés sont adaptés aux fonctionnements continus, de rendement élevé, et utilisant des récepteurs rotatifs ; — les circuits ouverts sont avantageux quand plusieurs récepteurs doivent être entraînés les uns après les autres, surtout si ces récepteurs sont des vérins. Dans les deux cas, les organes de commande, de distribution ou de régulation existent sous un grand nombre de variantes. Le choix des schémas doit S Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite. © Techniques de l’Ingénieur, traité Génie mécanique BM 6 050 − 1 CIRCUITS DE TRANSMISSIONS HYDROSTATIQUES ___________________________________________________________________________________________ être guidé par les fonctions et qualités recherchées : fiabilité, progressivité, sécurité, rapidité, poids, prix, durée de vie, maintenance, etc. Quelques exemples d’applications montrent, en fin de cet article, les domaines où les transmissions hydrostatiques connaissent un développement important. Le lecteur se reportera utilement aux articles : — BM 6 031 Pompes et moteurs ; — BM 6 060 Assemblage et conception de circuits. 1. Symbolisation des composants Les documents de référence sont les normes AFNOR NF ISO 1219-1 et NF ISO 1219-2. Les règles de tracé des circuits sont traitées dans la norme NF ISO 1219-2 dont nous donnons un extrait sur la figure 1. Pour simplifier la compréhension des schémas utilisés dans les paragraphes suivants, nous avons établi un tableau de symboles extrait de la norme NF ISO 1219-1 (tableau 1). Certains autres symboles seront détaillés dans le paragraphe 4. Les normes nationales et internationales définissent les symboles à utiliser pour représenter les différents composants de circuits hydrauliques. 1 accumulateur type 543-S-160-010,0-H b4 b3 Avance du plateau 100 cm3 75 N.m à 30 bar 40 tr/min 36 bar Azote 543-S-160-010,0-H 2L 11 140 bar 15 3 contact à pression 4 crépine (100 mm - 4 L/min) 10 5 distributeur 2/2 1 2 2 63/36x50 b1 6 distributeur 4/2 4 12 1 14 1 7 14 Serrage 8 limiteur de pression 9 moteur électrique 1 100 bar 8 8 10 moteur hydraulique 2 2 60/80 bar 30 bar 1 40 bar 10 x 1 10 x 1 12 2 4 12 5 14 2 13 réservoir (50/40 L, fluide HM-32 ; cf. article 6 060 Assemblage et conception des circuits dans ce traité) 6x1 3 1 11 manomètre 12 pompe 3 6 7 distributeur 4/3 3 1 b2 17 3 2 clapet de non-retour 14 robinet de vidange 2 1 2 1 10 x 1 10 x 1 10 x 1 2 6x1 40 bar 2 2 2 1 6x1 16 2 6x1 1 140 bar 11 3 kW 1 500 tr/min 1 9 12 90 bar 8 2 4 4 L/min 15 robinet d'isolement 16 réducteur de pression 17 vérin double effet 13 Note : tous les tubes sont de 16 x 1,5 sauf ceux indiqués. Les dimensions sont exprimées en millimètres. Figure 1 – Exemple de schéma d’un circuit hydraulique, d’après norme NF ISO 1219-2 BM 6 050 − 2 Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite. © Techniques de l’Ingénieur, traité Génie mécanique ___________________________________________________________________________________________ CIRCUITS DE TRANSMISSIONS HYDROSTATIQUES Tableau 1 – Symboles hydrauliques (d’après norme ISO 1219-1) Tableau 1 – Symboles hydrauliques (suite) (d’après norme ISO 1219-1) Clapet de non-retour : Soupape de séquence : – à ressort Réservoir : – à l’air libre – sous pression – piloté (pour ouvrir) Filtre, crépine : – avec étranglement Robinet d’isolement : Refroidisseur ou réfrigérant : Sélecteur de circuit : – huile-air Mesure de pression : manomètre ou – huile-eau Réducteur de débit : – non réglable Raccord rotatif à un passage : – réglable Régulateur de débit : Diviseur de débit : Détaillé Réducteur de pression ou détendeur : – série à débit fixe – sans orifice de retour ou d’échappement Simplifié 6 – sans orifice de retour ou d’échappement et réglé à distance – dérivation à débit fixe Limiteur de pression : – série à débit variable – à commande pilote 6 Limiteur proportionnel de pression : – dérivation à débit variable Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite. © Techniques de l’Ingénieur, traité Génie mécanique BM 6 050 − 3 CIRCUITS DE TRANSMISSIONS HYDROSTATIQUES ___________________________________________________________________________________________ Tableau 1 – Symboles hydrauliques (suite) (d’après norme ISO 1219-1) Distributeurs : voies ou canaux Tableau 1 – Symboles hydrauliques (suite) (d’après norme ISO 1219-1) Servodistributeur électrohydraulique : – 1 voie – à 1 étage – 2 orifices fermés – 2 voies – à 2 étages avec asservissement mécanique – 2 voies, 1 orifice fermé – 2 voies avec raccordement transversal – à 2 étages avec asservissement hydraulique – 1 voie en by-pass, 2 orifices fermés Distributeur 2/2 : Vérin à simple effet : Détaillé – à commande manuelle – à rappel par force non définie – à commande par pression avec rappel par ressort – à rappel par ressort Distributeur 3/2 : Vérin à double effet : – à commande par pression des deux côtés – à simple tige – à commande électromagnétique avec rappel par ressort – à double tige traversante Distributeur avec étranglement : – à 2 orifices (1 étranglement) – à 3 orifices (2 étranglements) – à 4 orifices (4 étranglements) BM 6 050 − 4 ,, ,, , , Vérin avec amortisseur : – fixe d’un côté – fixe des deux côtés – réglable d’un côté – réglable des deux côtés Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite. © Techniques de l’Ingénieur, traité Génie mécanique Simplifié ___________________________________________________________________________________________ CIRCUITS DE TRANSMISSIONS HYDROSTATIQUES Tableau 1 – Symboles hydrauliques (suite) (d’après norme ISO 1219-1) Pompe hydraulique à cylindrée fixe : – à un sens de flux Tableau 1 – Symboles hydrauliques (suite) (d’après norme ISO 1219-1) Pompe-moteur à cylindrée variable : – à inversion du sens de flux – à deux sens de flux – à un seul sens de flux Pompe hydraulique à cylindrée variable : – à un sens de flux – à deux sens de flux – à deux sens de flux Moteur hydraulique à cylindrée fixe : Variateur hydraulique : – à un sens de flux Pompe à deux étages, entraînée par un moteur électrique avec limiteur de la pression de sortie et limiteur proportionnel de pression piloté par la pression de sortie qui maintient la pression du 1er étage, par exemple à la moitié de la pression du 2e étage – à deux sens de flux Pompe hydraulique à cylindrée variable : – à un sens de flux M – à deux sens de flux Moteur oscillant hydraulique : Pompe-moteur à cylindrée fixe : Moteur hydraulique à deux sens de rotation avec limiteurs de pression – à inversion du sens de flux – à un seul sens de flux – à deux sens de flux Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite. © Techniques de l’Ingénieur, traité Génie mécanique BM 6 050 − 5 CIRCUITS DE TRANSMISSIONS HYDROSTATIQUES ___________________________________________________________________________________________ 2. Différents types de circuits Réservoir Filtres 2.1 Circuit fermé Échangeur Un circuit fermé comporte essentiellement une pompe et un moteur. Il est caractérisé par le fait que l’huile utilisée par le moteur revient directement à la pompe sans passer par le réservoir. Soupapes de surpression 2.1.1 Exemple de circuit fermé Un exemple est donné sur la figure 2. P2 Valve d'échange P1 Ce circuit permet de transmettre de la puissance de la pompe P1 au moteur ou du moteur à P1 . Il est réversible (inversion de couple). Pour une vitesse donnée de P1 , il permet deux sens de rotation du moteur (inversion de marche). Moteur à cylindrée fixe La pompe de gavage P2 permet de maintenir une pression minimale dans les conduites du circuit fermé. La valve d’échange permet de prélever dans la branche du circuit à la plus basse pression le débit d’huile en excédent. P1 P2 Les soupapes de surpression limitent la pression dans la branche du circuit à la pression la plus élevée. C’est donc une sécurité de couple maximal sur l’arbre du moteur. Le réservoir est de capacité faible, environ le quart du volume d’huile passant par le circuit principal en une minute. Le filtre et l’échangeur de température permettent de maintenir un niveau faible de pollution et de température. On prend une pompe à cylindrée Cp réglable de – 80 à + 80 cm3/ tr entraînée à 2 000 tr/min par un moteur Diesel. Le débit maximal qmax sera de 160 L/min dans le circuit principal. La pompe de gavage fait 16 cm3/tr, donc le débit de gavage sera de 32 L/min. La pression de gavage est de 15 bar, ce qui représente une puissance perdue en permanence pour le gavage : 32 × 15 Pg = ------------------- = 0,8 kW 610 La cylindrée CM du moteur est de 50 cm3/tr. Il tourne donc entre 0 et 3 200 tr/min dans chaque sens. La pression de tarage des soupapes est de 420 bar, ce qui correspond à un couple maximal sur l’arbre moteur : 1 } max = ----------- 420 × 50 × 10–3 = 33 m · daN 0,63 La puissance maximale transitée dans le circuit est de : 160 × 420 Pmax = -------------------------- = 110 kW 610 pompe de gavage retour de fuite Figure 2 – Circuits fermés Le nombre de Reynolds dans la tuyauterie, pour une viscosité cinématique de 40 mm2/s, est : –2 2.1.2 Exemple chiffré de circuit fermé Pour la définition des différents paramètres, se reporter à l’article [BM 6 031] Pompes et moteurs de ce traité. pompe à cylindrée variable 8,5 × 2 × 10 - = 4 250 Re = ----------------------------------–6 40 × 10 Nota : 1 cSt = 1 mm2/s = 10–6 m2/s ; 1 bar = 105 Pa. L’écoulement est turbulent et la perte de charge par mètre de tuyauterie est : 1 880 œ 1 ∆p = 0,04 ---- × --- ρ u 2 = 0,04 × ----------- × ---------- × (8,5)2 0,02 2 d 2 = 63 600 Pa ≈ 0,64 bar On peut donc admettre des longueurs de tuyauterie de l’ordre de 10 m entre pompe et moteur en conservant une pression de gavage supérieure à : pg = 15 – 10 × 0,64 = 8,6 bar Le filtre monté sur le refoulement de la pompe de gavage a une filtration de 10 à 15 µm pour un β10 > 75 (cf. article BM 6 060 Assemblage et conception de circuits ). Comme il ne passe que 32 L/min, il est de dimension réduite (environ 1 dm3). Le réfrigérant, placé sur le circuit de retour de la valve d’échange, passe lui aussi 32 L/min. Suivant le facteur Ks de service du circuit, il sera capable d’évacuer 5 800, 11 600 ou 17 400 kW soit 5 000, 10 000 ou 15 000 kcal/h (1 000 kcal/h équivalent à 1,57 ch). Un réfrigérant ventilé de 5 800 kW (5 000 kcal/h) a une masse d’environ 10 kg. L’ensemble des éléments du circuit (réservoir plein compris) pèse 160 kg. Le réservoir a une capacité de 40 L. Les tuyauteries ont un diamètre intérieur de 20 mm, ce qui donne une vitesse maximale pour l’huile : 4 × 0,160 vmax = 4qmax /(πD 2) = ----------------------------------------= 8,5 m/s 2 π × ( 0,02 ) × 60 BM 6 050 − 6 2.1.3 Transmission de puissances positive et négative Dans un circuit fermé, la pompe et le moteur peuvent indifféremment jouer le rôle de pompe ou de moteur. Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite. © Techniques de l’Ingénieur, traité Génie mécanique ___________________________________________________________________________________________ CIRCUITS DE TRANSMISSIONS HYDROSTATIQUES } Réservoir B A 0 C S2 S1 N D Distributeur S2 Pompe Figure 3 – Diagramme de transmission de puissance Moteur hydraulique (récepteur) a circuit symétrique La rotation du moteur étant possible dans les deux sens, on peut représenter les conditions de fonctionnement du moteur par le graphique de la figure 3. On voit apparaître quatre zones différentes : — — — — zone zone zone zone Réservoir A : la vitesse N et le couple } sont positifs ; B : N est négatif, } est positif ; C : } et N sont négatifs ; D : } est négatif, N est positif. Dans les zones A et C, la transmission de puissance est positive de la pompe vers le moteur. Dans les zones B et D, elle est négative, donc le circuit fonctionne en freinage. S1 Robinet Moteur hydraulique (récepteur) Pompe Les courbes } · N = Cte délimitent les secteurs à puissance plus ou moins grande. b circuit dissymétrique Suivant les applications, tout ou partie du graphique peut être utilisé. Il peut y avoir dans la commande de cylindrée de la pompe un asservissement limitant la vitesse du moteur suivant le couple mesuré par l’intermédiaire des pressions du circuit. S1 , S2 soupapes de surpression Figure 4 – Circuits ouverts Nous verrons au paragraphe 5.2 les applications classiques de ce circuit fermé. 2.2.2 Caractéristiques des circuits ouverts 2.2 Circuits ouverts symétrique ou dissymétrique Les récepteurs utilisés dans les circuits ouverts sont des moteurs hydrauliques ou des vérins. Dans le cas d’un vérin, on ne peut avoir qu’un fonctionnement discontinu puisque la course du vérin est limitée. Un circuit ouvert, composé essentiellement d’une pompe et d’un récepteur, est caractérisé en ce que la pompe aspire directement dans le réservoir. D’une façon générale, le circuit ouvert se prête bien aux fonctionnements discontinus et à variation rapide de vitesse ou d’effort. On dit qu’il est symétrique quand le récepteur peut être entraîné dans l’un et l’autre sens. Il est dissymétrique quand un seul sens est utilisé. La caractéristique principale de ces circuits est donc la rapidité de manœuvre. 2.2.1 Schémas de base Dans les deux cas (figure 4), on voit apparaître : — une pompe ; — un récepteur (ici un moteur hydraulique) ; — une soupape de surpression S1 ; — un réservoir avec échangeur et filtres. En plus, apparaît sur la figure 4a un distributeur dont le rôle est d’inverser le sens de circulation d’huile dans le moteur. Sur le schéma de la figure 4b, l’huile passe toujours dans le même sens, mais le robinet Ro permet d’arrêter et de démarrer le moteur. Les variantes de ces circuits résultent des choix de distributeurs et valves employés entre la pompe et le récepteur et entre le récepteur et le réservoir. Le détail des fonctions disponibles sera exposé plus loin (paragraphes 3.3, 3.4, 3.5, 3.6 et 3.7). Les caractéristiques secondaires en sont les conséquences. Quand le récepteur a une inertie, les accélérations et décélérations introduisent des efforts dynamiques. Le contrôle et la limitation de ces efforts dynamiques sont assurés par les soupapes de surpression placées aux différents points du circuit. Par exemple, la soupape de surpression S1 placée en sortie de pompe, aussi appelée régulateur de pression, permet de limiter l’accélération et l’effort moteur transmis par le circuit. Les soupapes de surpression S2 placées entre le distributeur et le moteur de la figure 4a limitent les décélérations du récepteur. L’usage de ces soupapes de surpression, ainsi que les laminages de fluide dans les différentes valves, pour assurer la progressivité de réglage, entraînent des pertes de puissance qui échauffent le fluide. La réfrigération du fluide est donc un élément très important dans les circuits ouverts. 2.2.3 Exemple chiffré de circuit ouvert Une pompe de cylindrée 20 cm3/tr, entraînée à 1 500 tr/min, aspire de l’huile dans un réservoir de 50 L de capacité (figure 5). Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite. © Techniques de l’Ingénieur, traité Génie mécanique BM 6 050 − 7 CIRCUITS DE TRANSMISSIONS HYDROSTATIQUES ___________________________________________________________________________________________ p (bar) 350 qr Réservoir 50 L 1 500 tr/min 2 Pompe 30 L/min 20 cm3/tr 1 p Manocontact électrique 200 mm 350 bar , , , 5 mm Masse Vérin 5 000 kg Figure 5 – Exemple de circuit ouvert 0 x (mm) t (s) 200 0 t (s) qr (L/min) 60 0 t2 = 1,2 t3 = 2 t1 = 0,007 t5 = 0,61 t (s) t4 = 0,03 p pression qr débit de retour x course Le débit est donc : q = 20 × 10–3 × 1 500 = 30 L/min Un régulateur limite la pression de sortie à 350 bar. Figure 6 – Cycle de travail La puissance disponible dans le circuit est donc : 30 × 350 P = ----------------------- = 17,5 kW 600 Le débit de 30 L/min passe par un distributeur à trois positions et va alimenter un vérin de 63 mm d’alésage et 45 mm de tige. Ve 1 Ve 2 Réservoir La course du vérin est de 300 mm. Le vérin entraîne un outillage de presse horizontale, ayant une masse de 5 000 kg, dont l’effort résistant n’est important que sur les cinq derniers millimètres de course. 1 2 Une fin de course électrique ramène le distributeur en position centrale après 200 mm de course retour. Les sections du vérin sont de 31 et 15 cm2. 1 Pompe 2 Distributeurs Ve 1 , Ve 2 vérins Les efforts disponibles sont donc 110 000 et 53 000 N. Les vitesses du vérin sont de 16 et 33 cm/s. Un cycle de travail (figure 6) se décompose de la manière suivante : à l’instant zéro, le distributeur est actionné en position ➀ (figure 5) ; le vérin commence à sortir. L’accélération disponible est de : 110 000 γ = -------------------- = 22 m/s2 5 000 La vitesse de 16 cm/s est atteinte en : 16 t1 = ------------- = 0,007 s 2 200 Figure 7 – Exemple de circuit série le débit de 30 L/min fait monter la pression de 0 à 350 bar en 0,04 s (coefficient de compressibilité de 15 000 bar). Dans l’exemple ci-avant, on peut aussi noter que l’énergie consommée par cycle est d’environ 34 000 J (17 000 W pendant 2 s) et que le travail utile n’est que de 550 J (110 000 N × 0,005 m) ; donc, la puissance transformée en échauffement dans le circuit est importante. Si le cycle, qui dure 3,90 s, se reproduit toutes les 6 s, la puissance thermique à évacuer est de 6 kW (ou 5 100 kcal/h). La pointe de pression au démarrage est donc très courte. Le vérin parcourt alors 195 mm en t2 = 1,2 s à pression faible (due aux pertes de charge). Les 5 mm de travail se font à pleine pression pendant t3 = 2 s puis il y a inversion du sens de marche par passage du distributeur en position ➁ (figure 5). L’accélération de 10,6 m/s2 dure t4 = 0,03 s pour que la vitesse de 33 cm/s soit atteinte. Le retour jusqu’en fin de course dure t5 = 0,61 s. 2.3 Circuits série ou parallèle Dans les circuits ouverts comportant plusieurs récepteurs, il y a possibilité d’alimenter simultanément ces récepteurs avec le même générateur. Plusieurs branchements sont possibles. Nous allons en décrire quelques-uns et noter les conséquences de chaque cas. On voit notamment sur ce cycle que le débit de retour qr au réservoir varie entre 15 et 60 L/min, ce qui peut provoquer des coups de bélier dans les conduites. 2.3.1 Branchement en série On peut chiffrer le temps de montée en pression p du vérin en début de course active. Le volume mort est alors de 900 cm3, donc Cet exemple (figure 7) est présenté avec des vérins Ve1 et Ve2 , mais il peut aussi bien être réalisé avec des moteurs hydrauliques. BM 6 050 − 8 Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite. © Techniques de l’Ingénieur, traité Génie mécanique ___________________________________________________________________________________________ CIRCUITS DE TRANSMISSIONS HYDROSTATIQUES Quand les distributeurs sont en position centrale, le débit sortant de la pompe traverse les deux éléments de distributeurs et ressort sans pression. Les deux vérins, bloqués par les distributeurs, restent immobiles, quel que soit l’effort qui leur est appliqué, s’il ne provoque pas de pression supérieure au tarage des soupapes de sécurité. Si un distributeur passe en position ➀, le vérin correspondant est alimenté. Il bouge, et la pression demandée à la pompe est fonction de l’effort résistant. Le débit refoulé par le vérin est égal au débit de la pompe multiplié par le rapport des sections. Si les deux distributeurs passent en position ➀, le refoulement du vérin Ve1 sert à alimenter le vérin Ve2 , qui donc est à la même pression. En conséquence, la vitesse de déplacement du vérin Ve2 est, dans un rapport donné, celle du vérin Ve1 . La pression de sortie de pompe est dans ce cas-là fonction des efforts résistants sur les deux vérins. Elle est en général élevée. Ve 1 Ve 2 Réservoir Les éléments de la figure 8 sont comparables à ceux de la figure 7 mais la différence vient du branchement des éléments de distributeur. En effet, quand les deux distributeurs sont actionnés simultanément, le débit de la pompe arrive sur les deux alimentations des vérins. Si un vérin demande de la pression et l’autre pas, seul le vérin le moins chargé bouge. Les débits se répartissent en fonction des pertes de charge des deux circuits. La vitesse obtenue sur chaque récepteur est inférieure à celle obtenue lorsque chacun est alimenté séparément. Ce schéma correspond en général à des pressions de sortie de pompe plus faibles que pour le schéma série. Pour corriger les vitesses des vérins, et les forcer à bouger en même temps, il faut freiner l’alimentation du vérin le moins chargé pour faire monter la pression à la valeur suffisante pour alimenter l’autre. Les conséquences d’un branchement parallèle sont donc : — indépendance des vitesses ; — égalité des efforts disponibles ; — réduction de vitesse en manœuvres combinées. 2.3.3 Effet différentiel Quand deux récepteurs identiques sont branchés en permanence en parallèle, leurs couples de sortie sont égaux mais leurs vitesses peuvent être différentes. Examinons plus en détail ce cas avec pour exemple des roues hydrauliques, c’est-à-dire des moteurs hydrauliques entraînant directement les roues d’un engin (figure 9). Les vitesses des roues étant N1 et N2 , leurs couples étant } 1 et } 2 , on a N1 + N2 = Cte et } 1 = } 2 . 2 2 Figure 8 – Exemple de circuit parallèle q Ces caractéristiques peuvent être utilisées pour mouvoir un système articulé ; elles sont cependant délicates. 2.3.2 Branchement en parallèle 1 Ve 1 , Ve 2 vérins Les conséquences d’un branchement série sont donc : — synchronisation ; — sommation des pressions ; — possibilité de transfert d’énergie d’un récepteur sur l’autre. Il faut noter que, dans un branchement série, la position relative des récepteurs (amont ou aval) conditionne les possibilités de manœuvres combinées. 1 Pompe q1 q2 N1 N2 }1 }2 ∆p q Figure 9 – Exemple de récepteurs en parallèle aussi d’être motrice. Dans une transmission mécanique, cet inconvénient est combattu par un bloquage du différentiel qui intervient après un glissement préréglé. L’équivalent hydraulique est le diviseur de débit placé à la jonction entre les deux roues. Ce diviseur de débit est une valve freinant le débit de la roue qui tourne le plus vite. Ainsi, on réalise N1 = N2 et } 1 ≠ } 2 . Sur la figure 9, le débit q alimente l’ensemble des deux roues ; les débits q1 et q2 alimentent chacune des deux roues (q = q1 + q2). La différence de pression ∆p est la même pour les deux roues s’il n’y a pas de diviseur de débit ( } 1 = } 2 ). Mais s’il y a un diviseur de débit, il réalise q1 = q2 avec des différences de pression ∆p1 et ∆p2 distinctes ( } 1 ≠ } 2 ). 2.4 Circuit à maintien de pression Les circuits à maintien de pression conservent au repos une sortie à pression constante de façon à pouvoir alimenter à tout moment un récepteur sans avoir à comprimer de volume mort. Il y a deux types principaux de circuit à maintien de pression. 2.4.1 Circuit à accumulateur et conjoncteur disjoncteur Cela est analogue aux relations qui existent entre les couples et les vitesses de roues reliées par un différentiel mécanique. Le circuit représenté sur la figure 10 comporte une pompe, un accumulateur, un clapet antiretour, un conjoncteur disjoncteur et des distributeurs à centre fermé, c’est-à-dire ne laissant pas passer le fluide d’alimentation en position repos. En cas de virage, les roues peuvent donc tourner à des vitesses différentes tout en restant motrices. Par contre, l’inconvénient est que, en cas de rupture d’adhérence sur une roue, l’autre cesse La pompe débite en permanence. Si la pression dans l’accumulateur est inférieure à une valeur p1 , le conjoncteur disjoncteur se ferme et le débit, forcé de passer par le clapet, vient gonfler l’accu- Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite. © Techniques de l’Ingénieur, traité Génie mécanique BM 6 050 − 9 CIRCUITS DE TRANSMISSIONS HYDROSTATIQUES ___________________________________________________________________________________________ Réservoir Réservoir Accumulateur Conjoncteur disjoncteur Ressort Valve Vérin Pompe Clapet antiretour Pompe Distributeurs Distributeurs Réservoir Vérin Exemple : on peut avoir : — une pression de conjonction p1 = 210 bar ; — une pression de disjonction p2 = 280 bar. L’accumulateur dispose, entre 210 et 280 bar, d’une quantité d’huile pouvant être utilisée par le circuit sans provoquer la mise en pression de la pompe. L’avantage est donc de disposer de débits instantanés importants sans avoir de générateur puissant, à condition que ces débits ne soient utilisés que pendant des temps très courts. Pompe à cylindrée réglable Limiteur de vitesse mulateur. Si la pression dans l’accumulateur dépasse une valeur p2 , le conjoncteur disjoncteur s’ouvre et le débit de la pompe retourne directement au réservoir. Si la pression de l’accumulateur est entre p1 et p2 , le conjoncteur disjoncteur reste dans une position stable. Figure 11 – Exemple de circuit à pompe autorégulatrice Soupape de surpression Figure 10 – Circuit de regonflage d’accumulateur Limiteur de vitesse Moteur de treuil Sélecteurs Les circuits d’asservissement fonctionnent souvent avec ce type de circuit, mais il peut aussi être utile pour des transmissions à récupération d’énergie ou à facteur de service très faible. 2.4.2 Circuit à pompes autorégulatrices Le circuit représenté sur la figure 11 comporte une pompe à cylindrée variable dont le pilotage est fait de la façon suivante : — un ressort tend à augmenter la cylindrée jusqu’au maximum ; — un vérin tend à la réduire. Ce vérin est alimenté par la valve dont les deux positions correspondent soit à l’alimentation en pression du vérin, soit à sa mise au retour. La valve est elle-même pilotée par la pression de sortie de pompe qui est équilibrée par un ressort taré. Si la pression de sortie de pompe est supérieure ou égale à la pression de tarage, la valve alimente le vérin qui réduit la cylindrée. Si la pression de sortie de pompe chute, la valve laisse revenir le vérin et la cylindrée augmente. La fonction remplie est donc le maintien de la pression de sortie de pompe à la valeur tarée, tant que le débit utilisé n’est pas supérieur au débit maximal de la pompe. Les pompes autorégulatrices sont généralement réalisées avec des pompes à palettes ou des pompes axiales à pistons. Utilisées sur les machines-outils, ces pompes sont aussi celles qui servent pour l’alimentation des servovalves ou des asservissements en position. Figure 12 – Circuit à commande de débit Cette pompe alimente un ou plusieurs récepteurs par l’intermédiaire de sélecteurs. Ces sélecteurs ne peuvent être actionnés que lorsque le débit est nul. Ils se distinguent des distributeurs car ils n’ont pas de progressivité. Ce circuit correspond à un réglage précis et régulier de la vitesse quand la charge sur le récepteur peut rendre celui-ci moteur et que la puissance recueillie sur ce récepteur ne doit pas être retransmise à la pompe. C’est le cas général en manutention et levage. L’élément principal de ce circuit est la valve appelée limiteur de vitesse (§ 3.6.3) qui est intercalée entre le sélecteur et la chambre haute pression du récepteur. En montée de charge, cette valve ne joue aucun rôle et le débit va alimenter le récepteur par un clapet. En descente, cette valve est normalement fermée et son ouverture n’intervient qu’avec la montée en pression de l’autre chambre du récepteur. 2.5 Circuit à commande de débit La mise au point d’un circuit avec limiteur de vitesse demande beaucoup de soin car interviennent dans la stabilité de cet asservissement la masse entraînée par le récepteur et la raideur du circuit hydraulique (cf. article [BM 6 060] Assemblage et conception des circuits ). Le circuit à commande de débit (figure 12) comporte une pompe à circuit ouvert dont on règle directement la cylindrée. Les circuits à commande de débit peuvent aussi être réalisés en remplaçant la pompe à cylindrée réglable par une pompe autorégulatrice et un régulateur de débit. BM 6 050 − 10 Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite. © Techniques de l’Ingénieur, traité Génie mécanique ___________________________________________________________________________________________ CIRCUITS DE TRANSMISSIONS HYDROSTATIQUES 2.6 Circuit à régulation de puissance p (bar) 2.6.1 Intérêt de la régulation de puissance On est donc amené à réduire la cylindrée de la pompe en fonction de la pression utilisée. Quand cette réduction se fait automatiquement, on dit que l’on a une régulation de la puissance de la pompe. Il serait plus correct de dire que l’on a une régulation du couple d’entrée de la pompe, mais le terme consacré est régulation de puissance. 2.6.2 Exemple chiffré de régulation de puissance Prenons une pompe de 50 cm3/tr de cylindrée maximale. Elle est entraînée à 2 500 tr/min. Son débit maximal est donc 125 L/min. Elle débite dans un circuit dont la pression maximale est 350 bar. La puissance représentée par le produit du débit maximal par la pression maximale (puissance Pa ) est donc : p0 q0 350 × 125 Pa = ------------ = -------------------------600 600 300 Dr1 P Pour une pompe à cylindrée variable, le produit du débit maximal par la pression maximale de sortie représente une puissance d’habitude beaucoup plus élevée que celle disponible sur l’arbre d’entraînement de la pompe. Par ailleurs, cette puissance n’est généralement pas utile dans le circuit alimenté par la pompe. En effet, dans la plupart des transmissions, on a besoin de vitesse ou d’effort, mais rarement des deux à la fois. Pa = 72 kW p0 350 0 = 30 kW 200 q0 Dr2 100 0 0 25 50 75 100 125 q (L/min) Dr1 , Dr2 p0 P0 Pa q0 caractéristiques données par une régulation double pente pression maximale puissance maximale puissance apparente débit maximal Figure 13 – Régulation de puissance ≈ 73 kW Le moteur d’entraînement de la pompe ne fait que P0 = 30 kW. Le débit de 125 L/min ne peut donc être obtenu que pour une pression inférieure à 146 bar, et, à 350 bar, le débit maximal possible n’est que de 52 L/min. La représentation graphique de ces valeurs est portée sur la figure 13. Les caractéristiques Dr 1 et Dr 2 sur ce graphique correspondent à des solutions technologiques de régulation exposées au paragraphe 2.6.3. Elles correspondent à des points de fonctionnement de puissance légèrement inférieure à P0 . F0 Réservoir Vérin Valve d'asservissement F1 Levier de variation de cylindrée F2 p 2.6.3 Réalisation d’une régulation de puissance sur pompe à cylindrée variable Plusieurs solutions technologiques existent. Nous exposons (figure 14) l’une des plus simples et des plus utilisées. Pompe à cylindrée variable F0 , F1 , F2 ressorts p pression de sortie de pompe Le ressort F0 maintient à l’arrêt la cylindrée de la pompe à sa valeur maximale. Un vérin vient réduire cette cylindrée quand il est alimenté par la valve. Cette valve est en équilibre sous l’action de la pression de sortie de pompe p et de la somme de l’action des ressorts F1 et F2 . La compression des ressorts augmente quand la cylindrée diminue, le ressort F1 étant précontraint en position de cylindrée maximale et le ressort F2 ne rentrant en action qu’après une première réduction de cylindrée. Les raideurs des ressorts et leurs précontraintes déterminent la position des caractéristiques Dr 1 et Dr 2 de la figure 13. Toutes ces grandeurs sont réglables et permettant, pour une même pompe, d’avoir plusieurs puissances régulées distinctes. D’autres accessoires de réglage peuvent être ajoutés à ce schéma, par exemple : — annulation de cylindrée pour la pression maximale ; — sommation de puissance de plusieurs corps de pompes ; — télécommande de changement de puissance. Figure 14 – Pompe à régulation de puissance Le temps de réponse de ce genre de régulation est de l’ordre de 0,2 s pour la réduction complète de la cylindrée. 2.6.4 Réalisation d’une régulation de puissance avec une pompe multidébit Rappel : une pompe multidébit est une pompe à plusieurs sorties à cylindrée fixe (corps de pompe). On réalise une régulation de puissance en groupant plusieurs corps de la même pompe sur un circuit par l’intermédiaire de valves de séquence (figure 15). Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite. © Techniques de l’Ingénieur, traité Génie mécanique BM 6 050 − 11 CIRCUITS DE TRANSMISSIONS HYDROSTATIQUES ___________________________________________________________________________________________ p (bar) P1 P2 P3 Pa = 69 kW A3 p0 = 350 P4 300 Cl1 Cl2 p V1 V2 A2 235 200 175 B2 A1 B1 P0 = 34,5 kW P1 = 32 kW 100 Cl1 , Cl2 p P1 , P2 , P3 , P4 V1 , V2 clapets antiretour pression de sortie corps de pompes 0 0 30 p0 P0 P1 Pa q0 valves de séquence Figure 15 – Exemple de pompe multidébit Exemple : une pompe à quatre corps de 12 cm3/tr chacun tourne à 2 500 tr/min, donc débite 4 × 30 L/min. Deux corps sont connectés directement à l’utilisation (pression ρ ). Les deux autres corps ne sont connectés que si la pression est inférieure à 175 bar et à 235 bar. Les points de fonctionnement A1 , A2 et A3 (figure 16) correspondent à : — A1 : 120 L/min et 175 bar ; — A2 : 90 L/min et 235 bar ; — A3 : 60 L/min et 350 bar ; ils sont donc tous trois à des puissances de 35 kW. Les points de fonctionnement B1 et B2 correspondent à : — B1 : 90 L/min et 175 bar ; — B2 : 60 L/min et 235 bar ; ils ont donc respectivement des puissances de 26 et 23 kW. L’expérience montre que l’on peut entraîner ce montage avec un générateur de 32 kW environ, si les points de fonctionnement au-dessus de 32 kW ne sont que momentanés. Le temps de réponse des valves de séquence est de l’ordre de 0,05 s et les variations de débit dans l’utilisation sont plus brutales que dans l’exemple exposé au paragraphe 2.6.3. 60 90 q0 = 120 q (L/min) pression maximale puissance maximale puissance du générateur puissance apparente débit maximal Figure 16 – Diagramme de puissance avec pompe multidébit , , Réservoir F1 Levier de variation de cylindrée Pompe à cylindrée variable Vérin d'asservissement Valve de pilotage p F2 Le nom courant d’un tel circuit est sa dénomination anglaise load sensing. Distributeurs à pesée de charge Ls Ce montage présente l’avantage d’un rendement et d’une fiabilité élevés. Par contre, il n’est compatible qu’avec les circuits à débit rapidement variable. 2.7 Circuit à pesée de charge Récepteur Sélecteurs F1 ressort de rappel à cylindrée maximale F2 ressort de pilotage Ls tuyauterie de pilotage Figure 17 – Circuit load sensing 2.7.1 Intérêt d’un circuit à pesée de charge Avec une pompe à cylindrée variable, nous avons déjà vu le montage en pompe autorégulatrice (§ 2.4.2) et le montage en régulation de puissance (§ 2.6.3). Dans le premier cas, la pompe fonctionnait à pression maximale, dans le second cas à puissance maximale. La régulation à pesée de charge fait travailler la pompe à la pression et au débit réclamés par le récepteur, sous réserve que la puissance correspondant à cette demande ne dépasse pas la puissance disponible. BM 6 050 − 12 2.7.2 Description d’une réalisation La pompe à pesée de charge (figure 17) ne fonctionne qu’avec des distributeurs adaptés qui sont aussi à pesée de charge. Ces distributeurs sont à centre fermé, c’est-à-dire que, dans leur position repos (centrale), l’orifice branché sur la sortie de pompe est fermé. Dans les positions de travail, l’orifice qui doit être alimenté par la pompe est d’abord mis en communication avec la ligne de pilotage Ls qui retransmet au régulateur de la pompe la pression existant à ce moment-là dans le récepteur. Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite. © Techniques de l’Ingénieur, traité Génie mécanique ___________________________________________________________________________________________ CIRCUITS DE TRANSMISSIONS HYDROSTATIQUES Vérin d'asservissement Valve de pilotage Distributeurs à pesée de charge , , F2 p Réservoir F1 Pompe à cylindrée variable Vt Ls vitesse du diesel près de son maximum, la valve Vt est en position fermée et le fonctionnement de la pompe principale P est identique à celui exposé au paragraphe 2.7.2. Quand la vitesse du diesel chute, la perte de charge dans le diagramme diminue et la valve Vt s’ouvre, faisant artificiellement chuter la pression de Ls . La valve V vient alimenter le vérin en réduisant la cylindrée de la pompe P. Le couple prélevé au diesel chute donc jusqu’à retrouver la valeur correspondant à sa vitesse nominale. F3 Pt Diaphragme 3. Auxiliaires de commande 3.1 Commande assistée de cylindrée F1 F2 , F3 Ls Pt Vt ressort de rappel à cylindrée maximale ressort de pilotage tuyauterie de pilotage pompe tachymétrique valve tachymétrique Figure 18 – Circuit à régulation tachymétrique La valve permet alors au vérin d’augmenter la cylindrée de la pompe jusqu’à ce que la pression de sortie p soit égale à la pression de pilotage ps plus celle pf correspondant au tarage du ressort F2 : p = ps + p f La valeur courante de pf est de 15 bar. Cette pression sert à compenser les pertes de charge entre la pompe et le distributeur, et, à l’intérieur du distributeur, dans la section de passage qui sert à régler le débit envoyé au récepteur. Plusieurs récepteurs, donc plusieurs distributeurs, peuvent être branchés sur la même pompe en parallèle. Dans ce cas, la pompe est pilotée par la plus élevée des pressions de pilotage. Les efforts de manœuvre des pompes à circuit fermé sont généralement importants et fonction des conditions d’utilisation. Pour obtenir une conduite précise, stable et réclamant peu d’efforts, les pompes sont équipées de commandes hydrauliques assistées dont le schéma de principe correspond à celui de la figure 19. L’entrée de cette commande assistée peut être mécanique (levier ou câble), pneumatique (vérin), hydraulique (manipulateur basse pression), électrique (vérin électrique) ou électronique (servovalve). Les solutions à servovalves, malgré leur coût élevé, semblent se développer au détriment des autres. Elles sont particulièrement appréciées quand plusieurs pompes doivent être contrôlées simultanément. L’assistance hydraulique fonctionne en commande suiveuse, c’est-à-dire que la valve de point fixe alimente les vérins de manœuvre Ve1 et Ve2 pour qu’ils ramènent toujours cette valve à sa position centrale. La pompe d’assistance peut éventuellement être la même que celle qui sert au gavage du circuit fermé. 2.7.3 Principales utilisations et adaptations Ce système, à l’origine employé sur les accessoires de tracteurs agricoles, tend à s’implanter sur un grand nombre d’engins mobiles, surtout lorsqu’il y a un grand nombre de vérins à alimenter avec une seule pompe. Levier d'assistance Levier de commande F3 Des variantes de ce circuit existent avec des pompes à cylindrée fixe, la variation de débit étant alors obtenue par une valve. Ce système fonctionne pour les pompes entraînées par moteur Diesel, donc où la régulation d’injection du moteur est telle que lorsque la puissance prélevée au moteur dépasse une valeur prédéterminée, la vitesse de ce moteur chute. Exemple : un moteur Diesel fournissant 70 kW à 2 200 tr/min (donc un couple de 30 m · daN) chute à 2 000 tr/min si on lui demande 32 m · daN, 1 800 tr/min si on lui demande 34 m · daN. La régulation tachymétrique se fait suivant le schéma de la figure 18. Une petite pompe à cylindrée fixe Pt est accouplée à la pompe principale P et débite dans un diaphragme. La perte de charge du débit de la pompe Pt dans ce diaphragme est comparée à un ressort précontraint F3 . Quand le débit est normal, c’est-à-dire la Ve1 Pompe principale F1 F2 Ve Levier de 2 manœuvre Réservoir La régulation de puissance, ou plus exactement la limitation de puissance de sortie est généralement réalisée par un pilotage annexe appelé régulation tachymétrique. Valve de point fixe Pompe d'assistance Soupape d'assistance F1 , F2 ressorts de rappel à débit nul F3 ressort de rappel de la commande Ve1 , Ve2 vérins de manœuvre Figure 19 – Commande assistée de pompe à circuit fermé Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite. © Techniques de l’Ingénieur, traité Génie mécanique BM 6 050 − 13 CIRCUITS DE TRANSMISSIONS HYDROSTATIQUES F5 ___________________________________________________________________________________________ Vérin à double effet F4 Tiroir du distributeur F0 Levier de rétroaction Levier manuel Moteur couple Tiroir de servovalve Ve1 Levier de manœuvre Pompe principale C2 Pi1 Po1 Ve2 Came Pompe d'assistance F1 , F2 F4 F5 Ve1 , Ve2 F1 C1 Réservoir F2 Soupape d'assistance F1 Distributeur ressorts de rappel à débit nul ressort d'ajustement du zéro ressort de rétroaction vérins de manœuvre F2 C1 , C2 F0 F1 , F2 Pi1, Pi2 Po1 , Po2 Pi2 Po2 conduites de télécommande ressort de rappel du tiroir ressorts de rappel pistons d'émission de la pompe poussoirs Figure 21 – Télécommande hydraulique de distributeur (d’après document Marrel Hydro) Figure 20 – Commande par servovalve de pompe à circuit fermé 3.2.1 Commande manuelle Si les temps de manœuvre n’ont pas besoin d’être trop rapides (par exemple de zéro au débit maximal en 1 s), le débit d’assistance nécessaire n’est que de 2 à 5 L/min environ. La pression nécessaire pour ces assistances est suivant les cas, de 10, 20 ou 35 bar. La figure 20 représente le montage d’une commande à servovalve. Les servovalves employées pour ces commandes de cylindrées sont plus rustiques que celles servant aux asservissements à haute pression. Il faut cependant veiller au niveau de pollution (cf. article [BM 6 060] Assemblage et conception de circuits) pour éviter des déréglages et hystérésis. 3.2 Commande de distributeurs à tiroir L’élément principal de distribution dans un circuit ouvert est un distributeur à tiroir. Il possède généralement trois positions dont une de repos ou de sécurité et deux autres correspondant aux mouvements en deux sens inverses du récepteur. Il existe une très grande variété de distributeurs à tiroir : — — — — d’après d’après d’après d’après leur mode de commande (§ 3.2.6) ; leur débit nominal (§ 3.3.3) ; leurs fonctions internes (§ 3.4) ; leurs valves associées (§ 3.5.4). Ils sont reliés au circuit soit directement par des tuyauteries (flexible ou rigide), soit par des plaques de base ou des blocs forés. Le choix d’un distributeur bien adapté n’est donc pas simple et demande la connaissance complète des fonctions à assurer. BM 6 050 − 14 Elle fonctionne en tirant et en poussant par l’intermédiaire d’un levier, d’un câble ou d’une tringle. 3.2.2 Télécommande hydraulique Elle fonctionne par l’intermédiaire de deux conduites basse pression poussant un côté ou l’autre du distributeur et alimentées par une pompe manuelle. Ce montage correspond à la figure 21. On note que, dans ce système, la sensation d’effort est retransmise au levier de commande, ce qui est particulièrement utile pour les manœuvres de précision. Cette télécommande est surtout utilisée pour les distributeurs de petite puissance (10 à 50 kW). Le fonctionnement de cette télécommande est le suivant : un levier actionné par le conducteur fait pivoter la came qui pousse un piston Pi1 par l’intermédiaire du poussoir Po1 . L’huile, chassée par Pi1 , alimente le vérin par la conduite C1 . Le tiroir du distributeur est donc actionné de la gauche vers la droite et comprime le ressort F0 . L’huile chassée par la chambre droite du vérin retourne par C2 dans la chambre du piston Pi2 et peut sortir dans le corps de la pompe, car le poussoir Po2 dégage le trou d’évacuation de ce piston. Le rappel en position centrale de la pompe est assuré par les ressorts F1 et F2 , même en absence de réaction du distributeur. 3.2.3 Pilotage hydraulique (par deux pressions réglées) Ce principe est illustré sur la figure 22. Il est employé pour les distributeurs de grosse puissance (de 30 à 300 kW) et permet la télécommande, les commandes assistée et sensitive. Il nécessite une pompe d’alimentation à basse pression (30 ou 35 bar), de 6 à 20 L/min de débit, suivant les tailles et le nombre des distributeurs actionnés. Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite. © Techniques de l’Ingénieur, traité Génie mécanique ___________________________________________________________________________________________ CIRCUITS DE TRANSMISSIONS HYDROSTATIQUES On voit sur la figure 23a que le réglage des ressorts F1 , F2 , F3 et F4 (figure 22) permet d’obtenir sur le levier un couple de maintien en position centrale même sans pression de pilotage. α Levier du manipulateur Régulateur de pression de pilotage Pompe de pilotage Po1 Po2 F1 F2 p Diaphragme d'irrigation Cl2 Cl1 Tp2 Tp1 F0 Tiroir du distributeur Distributeur C2 C1 , C2 Cl1 , Cl2 F1 , F2 F0 , F3 , F4 Po1 , Po2 Tp1 , Tp2 F4 C1 F3 conduites de pilotage clapets d'irrigation ressorts de réglage de pression ressorts de rappel de tiroir poussoirs tiroirs de réduction de pression }2 La viscosité joue un grand rôle dans le temps de réponse de ce système de télécommande. Aussi, sur les engins mobiles ayant à fonctionner au froid, ajoute-t-on un circuit d’irrigation des conduites de pilotage C1 et C2 (figure 22) réalisé par deux clapets antiretour Cl1 et Cl2 et un diaphragme qui prélève un léger débit sur le circuit de pilotage (par exemple, 0,5 L/min). Ce débit retournant à travers le manipulateur avec une faible perte de charge (1 à 2 bar), ne perturbe par l’équilibre du tiroir du distributeur. 3.2.4 Pilotage électrohydraulique Ce système (figure 24) actionne les mêmes distributeurs que ceux pilotés par le système hydraulique décrit au paragraphe 3.2.3. p p1 p2 La cylindrée de pilotage d’un distributeur est couramment de 5 à 10 cm3 et les temps de manœuvre de l’ordre de 0,1 s, ce qui fait que les débits de pilotage sont au maximum de 6 L/min par élément de distributeur. Les tuyauteries de pilotage utilisées ont des diamètres intérieurs de 5 à 8 mm selon les distances. Les manipulateurs décrits ci-avant permettent aussi d’actionner les pompes à cylindrée réglable décrites au paragraphe 2.1. Figure 22 – Télécommande assistée de distributeur } p On voit également sur la figure 23b que la position x du tiroir du distributeur correspond aux pressions de pilotage p1 et p2 avec des caractéristiques résultant de la flexibilité et de la précharge de F0 . On utilise couramment des ressorts à double flexibilité de façon à obtenir une partie de course plus progressive que l’autre. }1 α 0 a couples ,, ,, , , p1 p2 0 b pressions Carte électronique + – Levier x Potentiomètre No1 α inclinaison du levier du manipulateur (figure 22) }1 , }2 couples de rappel du levier p1 , p2 x pressions réglées dans C1 et C2 déplacement du tiroir du distributeur Figure 23 – Diagramme de télécommande Bo1 No2 Bo2 Tp1 Pompe principale Tp2 C2 C1 Distributeur Le boîtier de pilotage est appelé manipulateur. Son fonctionnement est le suivant : le levier est appuyé sur un des deux poussoirs Po1 ou Po2 . Le poussoir Po1 comprimant le ressort F1 est appuyé sur le tiroir Tp1 avec un effort proportionnel à l’angle d’inclinaison α du levier. Le tiroir Tp1 s’enfonce, mettant la conduite C1 en communication avec la pression de pilotage p réglée pour le régulateur. La pression dans C1 monte jusqu’à équilibrer Tp1 . On obtient donc un réglage de la pression dans C1 et C2 fonction de l’angle α. La caractéristique du manipulateur est portée sur la figure 23. Bo1 , Bo2 C1 , C2 No1 , No2 Tp1 , Tp2 bobines électriques conduites de pilotage noyaux d'électroaimant tiroirs de pilotage Figure 24 – Pilotage électrohydraulique Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite. © Techniques de l’Ingénieur, traité Génie mécanique BM 6 050 − 15 CIRCUITS DE TRANSMISSIONS HYDROSTATIQUES ___________________________________________________________________________________________ Le manipulateur est remplacé par un réducteur de pression électrohydraulique et le levier de commande est remplacé par une commande électronique analogue à celle qui commande une servovalve. Le réducteur de pression électrohydraulique fournit une pression de sortie proportionnelle à l’intensité alimentant la bobine Bo1 de l’électroaimant. Connecteur électrique Bobine de l'électroaimant Poussoir de sécurité Ressort de rappel Tiroir L’intensité du courant est réglée dans la carte électronique suivant une loi prédéterminée à partir de l’information fournie par le potentiomètre actionné par le levier. Le noyau No1 de l’électroaimant a un profil spécial, tel que l’effort qu’il transmet au tiroir Tp1 soit fonction uniquement de l’intensité qui le traverse et pratiquement indépendant de sa propre position. Enveloppe 3.2.5 Commandes électriques directes Ce sont des commandes de position par électroaimant. La plus simple comporte uniquement deux électroaimants et deux ressorts de rappel agissant directement sur le tiroir du distributeur (figure 25). Noyau de l'électroaimant Distributeur Figure 25 – Électrodistributeur direct Le tiroir du distributeur est maintenu en position centrale par le ressort. Distributeur principal Le noyau magnétique baigne dans l’huile du conduit de retour du distributeur. La bobine entoure le noyau protégé par son enveloppe et est branchée sur le circuit électrique par le connecteur. Un poussoir permet d’actionner le distributeur en cas de défaut d’alimentation électrique. Ces distributeurs sont tout ou rien, donc ne permettent pas de maintenir le tiroir en position intermédiaire. Ils sont employés pour des faibles puissances (1 à 20 kW). C2 C1 F2 F1 Pour des puissances supérieures, on emploie des distributeurs à deux étages dont l’étage pilote est justement un de ces électrodistributeurs (figure 26). L’alimentation hydraulique du distributeur pilote est prise en dérivation de celle du distributeur principal. Le schéma du distributeur pilote est tel que, en absence de courant, le distributeur principal revienne en position centrale. Des étranglements sur les conduites C1 et C2 permettent de régler les temps de déplacement du distributeur principal. Distributeur pilote C1 , C2 conduites de pilotage F1 , F2 ressorts de rappel du tiroir principal Figure 26 – Électrodistributeur à deux étages (d’après document Bosch) Les circuits électriques de commande de ces distributeurs sont très simples, ce sont des interrupteurs ou des relais. Ils existent en courant continu ou alternatif. Les puissances des bobines sont de 10 à 30 W. a commande manuelle e commande mécanique b indexage en position f rappel en position centrale c pilotage pneumatique g pilotage hydraulique d électrodistributeur h électrodistributeur à deux étages 3.2.6 Représentation des modes de commandes La figure 27 récapitule les principaux types de commandes de distributeurs. Certaines commandes peuvent être mixtes, par exemple manuelles et pilotées, ou avec deux pilotages distincts de chaque côté. Dans tous les distributeurs pilotés, quand le ressort de rappel n’est pas schématisé, il correspond à un rappel en position centrale. 3.3 Technologie des distributeurs à tiroir Un distributeur à tiroir fait communiquer ou isole plusieurs orifices tout en ayant une position peu influencée par les pressions et les vitesses des fluides contrôlés. BM 6 050 − 16 Figure 27 – Représentation des commandes Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite. © Techniques de l’Ingénieur, traité Génie mécanique ___________________________________________________________________________________________ CIRCUITS DE TRANSMISSIONS HYDROSTATIQUES A B σ Fente de progressivité T K1 K2 x G1 Tiroir P Corps G2 G3 G4 R G5 G6 Clapet antiretour A, B, P, R, T orifices G1 , …, G6 gorges d'alimentation K1 , K2 , K3 gorges du tiroir Figure 28 – Coupe d’un distributeur série 3.3.1 Description technologique Le dessin en coupe d’un distributeur élémentaire (figure 28) donne un exemple d’élément de distributeur série (§ 2.3.1). Sur cette figure, le tiroir du distributeur est représenté en position centrale, la communication étant assurée entre l’alimentation P et le retour R, cependant que les utilisations A et B sont isolées. σ1 σ1 σ2 σ5 K3 Ressort de rappel , , σ3 , , σ4 x 0 course du distributeur (position du tiroir par rapport à sa position centrale) σ1 section de passage de G1 à G2 σ2 section de passage de G3 à G4 σ3 section de passage de G4 à G5 σ4 section de passage de G5 à G6 σ5 section de passage de G3 à G2 G1 , …, G6 définis sur la figure 28 Figure 29 – Diagramme de progressivité ment de contrôler exactement la position du tiroir par un des moyens décrits au paragraphe 3.2. 3.3.3 Pertes de charge dans le distributeur Les pertes de charge indiquées dans les fiches techniques des distributeurs ne concernent que les positions extrêmes et la position centrale du distributeur. Ce sont ces pertes de charge qui déterminent le débit nominal du distributeur. Le calibre d’un distributeur correspond à son débit nominal. Suivant les types de distributeurs et de circuits, les pertes de charge au débit nominal sont comprises entre 5 et 10 bar. Ces pertes de charge varient en fonction parabolique du débit réellement utilisé. La gorge G1 communique avec P, les gorges G2 et G6 communiquent avec R. La gorge G3 communique avec A, la gorge G5 communique avec B, et la gorge G4 communique avec P par l’intermédiaire d’un clapet antiretour. La figure 30 représente les plans de pose des calibres 3 à 10 du CETOP (Comité Européen des Transmissions Oléohydrauliques et Pneumatiques) et indique leurs débits nominaux. La gorge K1 du tiroir permet le passage de G1 à G2 . Les gorges K2 et K3 restent étanches par rapport à G2 , G4 et G6 . 3.3.4 Fuites Si on déplace le tiroir, par exemple vers la droite, la gorge K1 devient étanche par rapport à G1 , donc le débit ne peut plus passer de P à R. En même temps, on ouvre le passage entre K2 et G4 et entre K3 et G6 , donc le débit peut passer de P vers A si la pression de P est supérieure à celle de A (autrement, le clapet antiretour empêche le débit d’aller de A vers P ). Par ailleurs, le débit peut passer de B à R. Le mouvement du récepteur est possible par alimentation de A vers B. L’étanchéité d’un distributeur à tiroir n’est pas absolue. Elle résulte du jeu (de l’ordre de 5 à 25 µm) entre le tiroir et le corps du distributeur, de la pression et de la viscosité de l’huile. Les fuites courantes pour des pressions de 300 bar et des viscosités de 46 mm2/s sont de l’ordre de 20 cm3/min pour des petits distributeurs (20 L/min de débit nominal) et jusqu’à 100 cm3/min pour des gros (200 à 300 L/min de débit nominal). Si on déplace le récepteur en sens inverse, les fonctions sont identiques de B vers A. La variation du débit de fuite est théoriquement proportionnelle à la pression et inversement proportionnelle à la viscosité. En fait elle varie souvent suivant une loi : ν 0 p 1,5 Q f = Q 0 ----- ------ ν p0 3.3.2 Progressivités Les pertes de charge dans les sections de passage du distributeur varient pour un débit donné en fonction de la position du tiroir. Un exemple de variation de section est donné sur la figure 29. Ces variations de section peuvent être faibles sur une partie de la course et fortes ensuite. Le but est de régler de façon précise des petits débits au moment de la mise en vitesse du récepteur. Cela est réalisé pour des fentes de progressivité (figure 28) sur le tiroir. Le calage relatif des courbes de progressivité permet, en position intermédiaire du tiroir, de contrôler la pression et le débit dans le récepteur en agissant soit sur l’alimentation, soit sur le retour. On dit que l’on est en position de laminage. Cela nécessite évidem- avec p0 , ν0 et Q0 pression, viscosité et débit de fuite de référence. L’exposant 1,5 tient compte des déformations induites par la pression. 3.3.5 Entraînements hydrodynamiques L’équilibrage axial du tiroir est théoriquement réalisé par la géométrie des gorges. En fait, l’écoulement à grande vitesse de l’huile dans les fentes de progressivité (§ 3.3.2) provoque une poussée Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite. © Techniques de l’Ingénieur, traité Génie mécanique BM 6 050 − 17 CIRCUITS DE TRANSMISSIONS HYDROSTATIQUES ___________________________________________________________________________________________ 0,75 Exemple : ordre de grandeur pour un débit de 120 L/min (= 2 × 10–3 m3/s), V = 100 m/s, α = 0,3, ρ = 880 kg/m3 : 21,4 0,75 6 P T A B 6,3 46 T A 32,5 16,25 26,5 32,5 T B 3,2 19 16,7 27,75 27 40,5 a CETOP 3 Cet entraînement n’est pas négligeable et perturbe la commande directe des distributeurs de grosse puissance. C’est la raison pour laquelle les distributeurs de plus de 50 kW (ou 100 L/min) ne sont pas à commande manuelle. P 10,25 b CETOP 5 37,3 3.4 Schémas de distributeurs à tiroir 50,8 101,6 54 88,1 76,6 112,7 65,9 94,5 50 77 34,1 Les distributeurs à tiroir sont désignés d’après le nombre de leurs orifices et des positions de service. Exemple : un distributeur 4/3 a 4 orifices et 3 positions. Les orifices sont repérés par des lettres majuscules : A, B, C,... orifices vers les récepteurs, P alimentation en pression, R retour pouvant être en pression, T retour réservoir, S, X, Y conduits de pilotage. 29,4 L X 46 73 Y P T A B 17,4 5,6 4,6 74,6 19 92,1 71,5 69,8 55,6 L 15,9 T 34,9 A 14,3 B P 57,2 Y 1,6 18,3 X Fa = 0,3 × 880 × 2 × 10–3 × 100 ≈ 53 N 17,5 53,2 c CETOP 7 d CETOP 8 100,8 130,2 82,5 Le schéma des connexions internes est porté sur des rectangles dont chacun correspond à une position. Les distributeurs proportionnels ont des traits supplémentaires doublant les grands côtés du rectangle. Les distributeurs progressifs ont des traits interrompus quand il y a ambiguïté. Quelques exemples de schémas sont donnés sur la figure 31. 14,3 B Y Pour réaliser à l’intérieur des blocs de distribution les fonctions de sécurité, de pilotage ou de gavage, on ajoute certaines valves dont quelques exemples sont décrits ci-après. 44,4 34,9 79,4 130,2 123,8 158,7 3.5 Accessoires de distribution X A DR T P 76,2 114,3 3.5.1 Soupapes de surpression ou amortisseurs 147,6 168,3 e CETOP 10 190,5 Les entrées-sorties repérées par des lettres sont définies au paragraphe 3.4. Les cotes sont exprimées en millimètres. Calibre CETOP 3 5 Débit nominal........(L/min) 20 40 Diamètre tuyauterie (mm) 6,3 11,2 7 8 10 160 240 540 19 23,4 36 Figure 30 – Calibres CETOP et plan de pose axiale proportionnelle à la quantité de mouvement du fluide de la forme : Fa = αρQV avec Fa poussée axiale tendant à refermer la section d’écoulement, α ρ Q V coefficient de forme des fentes (0,2 < α < 0,4), masse volumique de l’huile, débit passant dans la progressivité, vitesse de l’huile dans la section progressive. BM 6 050 − 18 Situées sur les orifices de sortie, ces soupapes sont des limiteurs de pression qui s’ouvrent à une pression préréglée (tarée). Ils protègent ainsi les récepteurs contre les surcharges. Le symbole graphique est porté sur la figure 35. La qualité essentielle de cette valve est son temps de réponse, l’ouverture complète demande, suivant les modèles, de 1 à 10 ms. Il faut aussi, qu’au-dessous de la pression d’ouverture, elle reste parfaitement étanche, que la perte de charge dépende peu du débit et que l’écoulement se fasse sans vibration et avec peu de bruit. Toutes ces qualités sont difficiles à obtenir simultanément. Deux soupapes de types classiques sont représentées sur la figure 32, avec leurs courbes d’ouvertures respectives. La première (figure 32a ) est une soupape directe, la seconde (figure 32b ) est une soupape pilotée, dont le clapet est normalement suréquilibré. Les montées en pression du fluide dans les récepteurs étant souvent consécutives à des effets d’inertie, la limitation de pression correspond à une limitation de décélération, donc à un amortissement du mouvement, d’où le terme souvent employé d’amortisseur. 3.5.2 Clapets antiretour Une application de ces clapets est le gavage des récepteurs correspondant au maintien d’un minimum de pression dans les orifices du récepteur après que l’on ait coupé l’alimentation et le retour normal (cf. article [BM 6 031] Pompes et moteurs dans ce traité). Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite. © Techniques de l’Ingénieur, traité Génie mécanique ___________________________________________________________________________________________ CIRCUITS DE TRANSMISSIONS HYDROSTATIQUES P P A P T A a sélecteur deux voies 2/2 T A c distributeur progressif 3/2 b sélecteur 3/2 P T P T A B A B d distributeur 4/3 centre fermé, cylindre bloqué (servovalve) P T A B e distributeur 4/3 centre ouvert, cylindre ouvert f distributeur 4/3 centre fermé, cylindre ouvert P A R B g élément 5/3 de distributeur série P P R T B h élément 6/3 de distributeur parallèle A P R T B i élément 6/4 avec position float A A T X B j élément 5/3 de distributeur load sensing (§ 2.7) Quelques technologies de clapets sont représentées sur la figure 33. Les pertes de charge dans ces clapets sont faibles, de l’ordre de 1 bar à l’ouverture. Figure 31 – Schéma d’éléments de distributeurs Le régulateur de pression est l’organe de protection de la pompe qui limite la valeur maximale de pression demandée à la pompe. Dans les circuits ouverts, ce régulateur est souvent situé dans le bloc distributeur. Ces différentes valves figurent sur le schéma du distributeur de la figure 35. 3.5.3 Clapets pilotés Dans certains cas, l’étanchéité des orifices du récepteur doit être absolue en position neutre (non alimenté). Comme les tiroirs n’assurent pas cette étanchéité, on ajoute des clapets antiretour à la sortie du distributeur. Pour que le débit puisse passer en position d’alimentation, on pilote ces clapets, c’est-à-dire qu’on les pousse à l’aide de la pression de l’autre orifice ou d’un circuit indépendant de déverrouillage. La figure 34 représente un clapet piloté double. 3.5.4 Clapets de retenue et régulateurs de pression Les clapets de retenue sont les clapets antiretour qui se placent entre la pompe et le tiroir de distributeur et servent à maintenir la charge dans le récepteur même si la pompe ne peut pas fournir la pression nécessaire au récepteur, par exemple si cette pompe est arrêtée ou si le régulateur de pression est taré à une valeur inférieure à la pression statique du récepteur. 3.5.5 Balance pour distributeur à pesée de charge Cette valve est bien spécifique au distributeur load sensing (§ 2.7). Elle est intercalée entre la pompe et le tiroir du distributeur et maintient une différence de pression préréglée (en général 15 bar) entre l’alimentation du tiroir et la sortie. Ainsi la section de passage dans le tiroir règle le débit allant au récepteur indépendamment de la pression de sortie de pompe. On a un réglage de débit indépendant de la charge. La figure 36 donne un exemple d’élément de distribution avec balance. Le ressort tend à maintenir le tiroir de balance ouvert, c’est-àdire assurant le passage du débit de P vers C puis vers D. Quand le tiroir du distributeur est poussé par exemple vers la droite, D communique avec A et avec la prise de pression dans la charge LS. La différence de pression entre C et LS tend à refermer le tiroir de balance. L’équilibre se fait pour la différence de pression préréglée. On a alors entre D et A une perte de charge indépendante du débit. Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite. © Techniques de l’Ingénieur, traité Génie mécanique BM 6 050 − 19 CIRCUITS DE TRANSMISSIONS HYDROSTATIQUES F1 Réglage de pression d'ouverture (tarage) Cl1 ___________________________________________________________________________________________ Siège de la soupape directe Gavage Alimentation Gavage Alimentation T A a clapet à bille b clapet à chemise a soupape directe Cl2 Pilote Gavage Alimentation F3 F2 Diaphragme de contrôle du clapet Cl2 Gavage Alimentation c clapet à siège vissé T d clapet à siège flottant B b soupape pilotée p Gavage Alimentation e clapet guidé ptA pfA ptB pfB Figure 33 – Clapets de gavages : technologies 0 qn q Vérin Piston de pilotage c caractéristiques pression-débit Cl1 , Cl2 F1 , F2 , F3 A , B, T PfA , PfB PtA , PtB qn clapets ressorts de rappel orifices d'entrée et sortie des soupapes pressions de fuite (début d'ouverture) pressions de tarage débit nominal des soupapes F1 Cl1 Cd1 P Figure 32 – Soupapes : schéma et caractéristiques 3.6 Valves spéciales A B A, B, P, T Cd1 , Cd2 Cl1 , Cl2 F1 , F2 Cl2 Cd2 Distributeur F2 T orifices d'entrée et de sortie du distributeur clapets de décompression clapets pilotés ressorts de rappel Figure 34 – Clapet piloté double 3.6.1 Réducteur de pression Quand on dispose, comme générateur, d’une source de pression beaucoup plus élevée que celle nécessaire pour une utilisation, on a avantage à réduire cette pression par une valve appelée réducteur de pression. BM 6 050 − 20 C’est le cas, par exemple, quand la source de pression est un accumulateur ou une pompe autorégulatrice. C’est aussi le cas quand on prélève du débit haute pression pour alimenter des circuits de pilotage qui ne fonctionnent bien qu’à 25 ou 30 bar. Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite. © Techniques de l’Ingénieur, traité Génie mécanique ___________________________________________________________________________________________ CIRCUITS DE TRANSMISSIONS HYDROSTATIQUES A B Cg1 A B Cg2 Sp1 Clapet piloté double Distributeur 5/3 Sp2 Clapet de contrecontre pression T P T T Régulateur de pression Clapet de retenue D A, B, P, T orifices d'entrée et de sortie du distributeur Cg1 , Cg2 clapets de gavage Sp1 , Sp2 soupapes de sécurité C LS Figure 35 – Accessoires de distributeurs Ressort de rappel Tiroir du distributeur P Tiroir de balance Clapet de retenue A, B, P, T orifices d'entrée et de sortie du distributeur Le symbole graphique et un exemple de réducteur de pression sont représentés sur la figure 37. C sortie tiroir de balance D alimentation tiroir distributeur LS prise de pression à pesée de charge (load sensing ) 3.6.2 Régulateur de débit Figure 36 – Distributeur load sensing Un régulateur de débit sur un circuit d’alimentation sert à éliminer le débit excédentaire disponible au générateur pour ne garder que le débit préréglé. Il permet donc d’imposer une vitesse à un récepteur indépendamment de sa charge. Un exemple de régulateur de débit ainsi que son symbole graphique et un exemple de branchement sont représentés sur la figure 38. Le fonctionnement du régulateur de débit est le suivant (figure 38a ) : tout le débit sortant en B doit passer par le pointeau. La différence de pression entre A et B qui déterminera le débit dans le pointeau est telle que le tiroir comprime le ressort et ouvre la communication entre A et C. Le débit excédentaire en A peut donc s’échapper pour ne maintenir en A que la pression utile au récepteur sous le débit préréglé. Le diaphragme amortit le mouvement du tiroir. Dans le circuit schématisé sur la figure 38d, on voit le rôle du régulateur de débit. En position centrale du distributeur, le vérin est bloqué, le débit sortant du régulateur de débit passe sans pression dans le distributeur, le débit excédentaire dérivé en C est donc aussi sans pression. Si on actionne le distributeur pour alimenter le vérin, celui-ci sort à la vitesse réglée et à la pression résultant de sa charge. La limitation de pression, donc d’effort du vérin, correspond à la pression de tarage du régulateur de pression. Quand on actionne le distributeur pour descendre la charge, le débit sortant du diviseur de débit revient sans pression au réservoir, la vitesse de descente du vérin dépend du limiteur de débit qui freine le débit de retour du vérin. Ce limiteur de débit est aussi souvent appelé clapet freineur. Accumulateur Piston Diaphragme A Ressort T B A B Tiroir A T a coupe B T b symbole Récepteur à Récepteur à pression la pression de réduite l'accumulateur c application A, B, T orifices d'entrée et de sortie Figure 37 – Réducteur de pression à action directe Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite. © Techniques de l’Ingénieur, traité Génie mécanique BM 6 050 − 21 CIRCUITS DE TRANSMISSIONS HYDROSTATIQUES Ressort ___________________________________________________________________________________________ Soupape de sécurité Diaphragme T A A B Tiroir C C B Pointeau a coupe A Ressort de rappel B Tiroir Piston a coupe A C C B Soupape de sécurité c symbole simplifié b symbole détaillé b symbole A Treuil Distributeur 5/3 A Pompe B C Vérin à simple effet C B Clapets antiretour Régulateur de pression Limiteur de débit unidirectionnel Régulateur de pression d application c application A, B, C orifices d'entrée et de sortie A, B, C, T orifices d'entrée et de sortie Figure 38 – Régulateur de débit Figure 39 – Limiteur de vitesse 3.6.3 Limiteur de vitesse 3.6.4 Diviseur de débit Cette valve a pour fonction de régler les débits de retour, donc les vitesses des récepteurs dont la charge s’inverse et devient motrice. C’est le cas courant pour les vérins de manutention ou les treuils. Le diviseur de débit est la valve qui répartit dans un rapport donné le débit d’un générateur entre deux récepteurs nécessitant des pressions différentes. Cette valve est aussi appelée parfois soupape d’équilibrage, le terme anglais étant cunterbalance valve. Une utilisation de ce diviseur de débit est le blocage de différentiel entre deux roues alimentées en parallèle. On peut aussi s’en servir pour synchroniser des mouvements ou des vérins. Le symbole, un exemple et un branchement sont représentés sur la figure 39. La figure 40 représente le symbole, un exemple et un branchement de diviseur de débit. Le fonctionnement de ce limiteur de vitesse ne se fait que pendant la descente du treuil, c’est-à-dire pour un débit de A vers B (figure 39a ). À la montée, le débit de B vers A passe par le clapet. Le tiroir est en équilibre entre l’effort du ressort de rappel et la pression de C appliquée sur le piston. Le fonctionnement du diviseur de débit représenté sur la figure 40 n’est assuré que dans un sens, pour la circulation du débit de A vers B et C. Si le débit en A est supérieur à celui fourni en C par la pompe (figure 39c ), la pression de C chute et le ressort tend à fermer le passage du tiroir, donc la pression en A augmente jusqu’à ramener le débit en A à la valeur autorisée en C. Cet asservissement de vitesse est théoriquement instable. La seule solution pour le stabiliser est de freiner le mouvement du tiroir, ce qui en fait limite les accélérations en descente du treuil. Le réglage des accélérations se fait par contrôle de la pression en C. BM 6 050 − 22 Le tiroir est en équilibre si les pertes de charge des deux débits passant par le diagramme et le pointeau sont égales. Si ce n’est pas le cas, le tiroir vient fermer le passage du débit qui est plus important que prévu, jusqu’à ce que la chute de pression utile dans le récepteur ralentisse son mouvement. Le diaphragme étant fixe et le pointeau réglable, on peut avoir des rapports variés entre les deux débits divisés. Dans le sens de circulation inverse, les débits passent par des clapets Cl1 et Cl2 et peuvent donc avoir des valeurs quelconques. Les vérins Ve1 et Ve2 ne sont synchronisés qu’à la montée. Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite. © Techniques de l’Ingénieur, traité Génie mécanique ___________________________________________________________________________________________ CIRCUITS DE TRANSMISSIONS HYDROSTATIQUES 3.7 Composants électrohydrauliques Diaphragme fixe Pointeau réglable Le développement de calculateurs électroniques numériques, et surtout leur faible coût d’installation permet maintenant de constituer des ensembles électrohydrauliques à fonctions complexes. A Ceci est vrai pour les applications aéronautiques et les applications fixes du type machine outil. Cela devient également courant pour les applications mobiles. La liaison entre le circuit hydraulique et le calculateur se fait au niveau des capteurs (voir § 4.3) et des auxiliaires de commande. Parmi ces auxiliaires de commande, nous allons décrire deux exemples caractéristiques de l’évolution des montages électrohydrauliques. Tiroir B C 3.7.1 Limiteur de débit proportionnel a coupe Ve1 A Cl2 B Ve2 Cl1 B A , C C c application b symbole A, B, C orifices d'entrée et de sortie Cl1 , Cl2 clapets antiretour Ve1 , Ve2 vérins Nous avons déjà vu (§ 3.1 et § 3.2.4) l’utilisation d’une servovalve et d’un réducteur de pression électrohydraulique pour agir de façon progressive sur une cylindrée de pompe et sur un distributeur à tiroir. Ces deux composants sont alimentés par des courants continus d’intensité réglée. Un autre type de commande est maintenant souvent utilisé. Il s’agit d’un courant électrique basse tension (12 V), pulsé à fréquence stable (par exemple 33 Hz), et dont la durée de mise sous tension est réglable de 0 à 100 % pour chacun des cycles. On appelle cette alimentation électrique PWM ( Pulse Width Modulation ). En faisant agir ce courant pulsé dans la bobine d’une électrovalve à ouverture très rapide (distance entre la buse et la palette comprise entre 0,2 et 0,5 mm), on obtient un débit fonction de la valeur du PWM. En faisant passer ce débit à travers un diaphragme, on règle une pression de pilotage disponible pour positionner un tiroir ou un vérin de commande quelconque. Les figures 42, 43, et 44 représentent l’application de ce principe à une valve faisant office de limiteur de débit proportionnel et servant à freiner un récepteur (moteur hydraulique) suivant une consigne issue d’un calculateur. Figure 40 – Diviseur de débit 12 V qA A a b P Diaphragme pA = 1 (pB + pC) 2 qB = qC B qC C Figure 41 – Diviseur de débit à engrenage D’autres sortes de diviseurs de débits existent, notamment l’ensemble constitué d’un moteur à engrenages et d’une pompe accouplés mécaniquement et dont les orifices sont reliés comme cela est indiqué sur la figure 41. L’avantage de ce système est qu’il fonctionne sur des circuits d’alimentation ou de retour et que la puissance inutilisée sur le récepteur le moins chargé est transférée à l’autre récepteur. t C B qB PWM = a /b 0 Clapet de sécurité G A F Gavage 15 à 30 bar b temps de cycle du courant de commande a temps d'alimentation au cours d'un cycle P sortie de pompe A alimentation contrôlée du moteur B retour du moteur G alimentation hydraulique basse pression de la valve C chambre de pilotage PWM Pulse Width Modulation Figure 42 – Montage du limiteur de débit sur un circuit fermé Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite. © Techniques de l’Ingénieur, traité Génie mécanique BM 6 050 − 23 ,,,,,, CIRCUITS DE TRANSMISSIONS HYDROSTATIQUES Diaphragme Tiroir ___________________________________________________________________________________________ ,,, ,, ,,,, ,, ,, ,, ,,,, ,, ,,,, Buse F Ressort Clapet de sécurité sortie de pompe alimentation contrôlée du moteur alimentation hydraulique basse pression de la valve chambre de pilotage retour de fuites Section (mm2) Pression (bar) 10 5 75 H5 H16 20 100 0 Entrée Calculateur , , Soupapes Vérin L’avantage de la commande électrique en PWM, par rapport à la commande en courant continu, est la simplicité de l’interface entre le calculateur et l’électrovalve. Il n’y a plus besoin de conversion numérique/analogique, ni de réglage de gain, de temps de réponse ou d’amortissement. 16 PWM (%) 40 75 100 3.7.2 Actionneur électrohydrostatique PWM (%) H5 calibre 5 mm2 H16 calibre 16 mm2 PWM Pulse Width Modulation Figure 44 – Caractéristiques du limiteur de débit proportionnel La figure 42 montre la position de la valve dans un circuit fermé, entre une pompe et un moteur. Le débit de la pompe peut circuler de P vers A, ou de A vers P. Dans les deux cas, le freinage se fait en réduisant la section de passage dans la valve, suivant une caractéristique fonction de la valeur du PWM. L’électrovalve est alimentée en fluide hydraulique par une conduite basse pression (pression de gavage du circuit fermé). Suivant le temps d’ouverture de l’électrovalve, le débit, passant de C vers F par le diaphragme, subit une perte de charge provoquant en C une pression de pilotage poussant le tiroir et comprimant le ressort (voir figure 43). Un clapet limite la pression de pilotage à une valeur inférieure à celle présente dans l’orifice A. De cette façon, le limiteur de débit ne permet pas de freinage aboutissant à une cavitation du moteur. La caractéristique de pression de pilotage est représentée sur la figure 44, ainsi que la variation de section de passage à l’intérieur du limiteur, en fonction du PWM d’alimentation électrique. Ce type de valve est utilisé sur les circuits de translation d’engins, quand chaque moteur hydraulique entraîne une roue, l’ensemble des moteurs étant alimenté par une seule pompe. Ainsi BM 6 050 − 24 By-pass les vitesses de chaque roue peuvent être contrôlées, quelles que soient les conditions d’adhérence de chacune de ces roues. On réalise une boucle d’asservissement en plaçant sur les moteurs des capteurs de vitesses, dont les lectures sont comparées (à l’intérieur d’un boîtier électronique) aux valeurs théoriques programmées pour la translation de l’engin. 10 4 30 Pompe Figure 45 – Actionneur électrohydrostatique 5 0 Moteur brushless Potentiomètre Figure 43 – Limiteur de débit proportionnel Déplacement 11 du tiroir Tachymètre C Bobine de l'électroaimant A P A G C F Palette G P Accumulateur Ce type de composant mixte, alliant des éléments électriques, électroniques et hydrostatiques permet de tirer partie des qualités complémentaires de ces différentes technologies : — les moteurs électriques brushless (sans balais) offrent un réglage de vitesse de rotation précis, rapide et facile à commander ; — les composants hydrostatiques (pompe, vérin, valves) offrent une adaptabilité idéale pour des mouvements linéaires, d’effort élevé, demandant fiabilité, bon rendement et maintenance aisée ; — les composants électroniques permettent des boucles d’asservissement variées, rapides et stables, à des prix relativement modiques. La figure 45 représente un vérin asservi en position qui peut servir, par exemple, à des gouvernes d’avion, de bateaux ou de machines. Le vérin, à double tige, est équipé d’un potentiomètre qui sert de feedback de position. Les conduits d’alimentation du vérin sont protégés, contre les surpressions, par deux soupapes intercommunicantes et peuvent être reliés par un by-pass (position flottante du vérin). Le débit d’alimentation du vérin est donné par une pompe à cylindrée fixe, pouvant tourner dans les deux sens, et entraînée par un moteur électrique brushless équipé d’un tachymètre. La pression dans le carter de la pompe, qui sert également de gavage aux conduits d’alimentation, est stabilisée par un accumulateur basse pression (entre 5 et 10 bar). Ainsi, les dilatations et les effets de compressibilité ne risquent pas de causer de cavitation à l’intérieur du circuit. Le calculateur, recevant les informations du potentiomètre et du tachymètre, les compare aux grandeurs d’entrée (position et/ou Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite. © Techniques de l’Ingénieur, traité Génie mécanique ___________________________________________________________________________________________ CIRCUITS DE TRANSMISSIONS HYDROSTATIQUES vitesse) et envoie dans les enroulements du moteur électrique le courant électrique correspondant aux écarts entre consignes et feedbacks. Pour les utilisations où le vérin doit rester chargé et immobile pendant un temps long, on peut installer en sortie de pompe des clapets doubles pilotés comme représentés au paragraphe 3.3.5. 4. Auxiliaires de circuit Ces aciers permettent des cintrages à froid et des sertissages sans altérer leur limite de rupture (allongement > 23 %). Les tableaux dimensionnels de tubes en acier sont donnés par les normes ISO 4 200 et AFNOR NF A 49-330. En pratique, ces normes ne sont pas toujours suivies et l’on rencontre par exemple des séries gaz hors normes dont un exemple est donné dans le tableau 2. 4.1.2 Flexibles 4.1 Tuyauteries. Flexibles. Raccords. Joints tournants Ce sont, d’une manière générale, les liaisons entre composants qui doivent satisfaire aux deux règles suivantes : — étanchéité absolue jusqu’à des pressions très élevées ; — perte de charge minimale pour un encombrement ou un prix donné. On retrouve, pour tous ces éléments, les notions de : — coefficient de sécurité pour la tenue en pression ; — perméabilité ou section équivalente pour les pertes de charge. Le coefficient de sécurité est le rapport entre la pression d’éclatement ou de fuite à température ambiante et la pression de service. Le coefficient habituel est de 3,5 mais pour certaines fonctions il peut être porté à 4 ou 6. Pour les éléments en acier, le coefficient de 3,5 permet de faire travailler le métal à des contraintes assurant des cycles de fatigue supérieurs à 107 (cf. article [M 130] Essais de fatigue dans le traité Matériaux métalliques). 4.1.1 Tuyauteries Le lecteur pourra se reporter aux articles de la rubrique Chaudronnerie. Tuyauterie Robinetterie de ce traité. Dans les conditions d’ambiance peu sévères, on utilise de l’acier à 360 ou 420 N/mm2 de résistance minimale à la traction, sous la forme de tubes étirés à froid. Quand il y a risque de corrosion, on utilise de l’acier inoxydable. Pour relier des points de circuit qui doivent être désolidarisés mécaniquement, on emploie des tuyauteries flexibles constituées de tubes en élastomère renforcés par des fils d’acier à haute résistance, assemblés en tresses ou en nappes. Suivant les pressions, les températures et la nature des fluides, plusieurs types de flexibles sont à conseiller. Les plus courants pour les circuits à moyenne pression sont les flexibles à deux tresses métalliques (classification SAE 100 R2) et pour les hautes pressions les flexibles à 4 ou 6 spirales métalliques (SAE 100 R 9 et 10, ou 11). SAE = Society of Automotive Engineers. Le tableau 3 donne, pour une gamme de diamètres intérieurs, la pression de service et le diamètre extérieur de tuyauteries flexibles correspondant à cinq constructions différentes. La flexibilité mécanique de la tuyauterie est généralement indiquée par le rayon de courbure minimal tolérable. Les couples de rappel des flexibles sont aussi à considérer, surtout pour les plus résistants à la pression. Un flexible ne doit jamais être vrillé, sinon sa durée de vie en est très réduite. La durée de vie d’un flexible se mesure par le nombre de cycles entre zéro et la pression de service x k pour une température donnée (généralement 50 oC). Les durées de vie courantes sont de 106 pour k = 1,5 et 107 pour k = 1. Les limites extrêmes de température sont – 40 oC et 120 oC mais, au-dessous de 0 oC et au-dessus de 80 oC, il y a des réductions notables de durée de vie. Les points délicats des flexibles sont les embouts assemblés par vissage ou sertissage. La fiabilité des embouts réclame des méthodes d’assemblage suivant des règles très strictes. Il y a toujours rétrécissement du passage au niveau de l’embout, donc perte de charge localisée. Tableau 2 – Gamme de tuyauteries haute pression Diamètre extérieur Épaisseur Diamètre intérieur Pression d’éclatement (mm) (mm) (mm) (bar) Nombre de cycles à 700 bar > 106 Pression nominale Débit nominal (bar) (L/min) Désignation Appellation courante la plus voisine « gaz » 10 2 6 2 300 600 6 6-10 1/4’’ 13,25 2,25 8,75 1 700 > 5 × 105 420 20 8-13 3/8’’ 16,75 2,75 11,25 1 600 > 5 × 105 420 40 12-17 1/2’’ 21,25 3,25 14,75 1 400 > 5 × 105 360 80 15-21 5/8’’ 3/4’’ 26,75 3,75 19,25 1 300 >5× 360 140 20-27 33,5 4,55 24,4 1 200 250 000 320 240 24-34 1’’ 42,25 6 30,25 1 300 140 000 320 400 30-42 1’’ 1/4 105 50 7 36 1 250 150 000 320 600 36-50 1’’ 1/2 70 10 50 1 300 70 000 320 1 200 50-70 2’’ Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite. © Techniques de l’Ingénieur, traité Génie mécanique BM 6 050 − 25 CIRCUITS DE TRANSMISSIONS HYDROSTATIQUES ___________________________________________________________________________________________ Tableau 3 – Gamme de tuyauteries flexibles (1) 1 tresse SAE 100 R1 ∅i 2 tresses SAE 100 R2 3 tresses 4 spirales SAE 100 R9 et 10 6 spirales SAE 100 R11 ps ∅e ps ∅e ps ∅e ps ∅e ps ∅e (mm) (bar) (mm) (bar) (mm) (bar) (mm) (bar) (mm) (bar) (mm) 4,77 210 12,7 350 15,9 6,35 190 15,9 350 17,5 490 19 600 17,8 750 24 7,95 175 17,5 300 19,1 550 19,5 9,50 155 19,8 280 21,4 385 23 500 21,4 600 27 12,70 140 23,0 245 24,6 350 26,5 400 24,6 550 31 15,90 105 26,2 190 27,8 300 30 400 28,5 19,05 90 30,2 155 31,8 280 34,5 400 31,3 500 39,7 25,4 70 38,1 140 39,7 210 41,2 350 39,7 450 48,4 31,7 44 46,0 115 50,7 175 52,4 300 50,8 400 54,7 38,1 35 52,3 90 57,1 140 58,7 300 57,1 400 61 50,8 27 66,8 80 69,8 140 69,9 250 70,6 350 75,4 1 1 (1) ps pression de service = --- pression minimale d’éclatement = --- pression d’épreuve. 4 3 ∅e diamètre extérieur, ∅i diamètre intérieur. 4.1.3 Raccords 4.1.3.2 Raccords à brides Le terme de raccord est utilisé pour désigner la pièce qui permet de relier une tuyauterie flexible ou rigide à l’orifice d’un composant. Il y a une grande diversité de raccords suivant la fonction à remplir, les contraintes de montage, et le degré de fiabilité recherché. Pour les sections de passage importantes, les raccords à brides sont plus fiables et plus faciles à assembler. Les principaux types sont : — raccords droits, vissés ou à bride ; — raccords coudés ; — raccords orientables ; — raccords tournants. 4.1.3.1 Raccords vissés Les implantations vissées sont les plus courantes pour des sections de passage inférieures à 25 mm. La géométrie du filet et la manière de réaliser l’étanchéité donnent les technologies suivantes : — filetage conique dans taraudage conique et étanchéité par ruban en Téflon enroulé sur le filetage ; — filetage conique dans taraudage cylindrique et étanchéité par ruban en Téflon (filetage métrique) ; — filetage cylindrique dans taraudage cylindrique et étanchéité par un joint sur un cône ou un lamage (filetage métrique ou gaz cylindrique). Des exemples de ces technologies sont rassemblés sur la figure 46 ; toutes n’ont pas la même fiabilité. Il faut noter que la similitude géométrique n’est pas respectée dans ces séries de raccords, ce qui fait que chaque technologie devient de moins en moins fiable quand sa dimension augmente. Les étanchéités par ruban en Téflon demandent beaucoup de soin au montage et au démontage car des morceaux de Téflon dans le circuit sont des causes courantes d’obstruction de diaphragme. Pour des conditions de température élevée (supérieure à 120 oC), il existe des joints d’étanchéité métalliques. BM 6 050 − 26 Là encore, il existe plusieurs normes et plusieurs technologies d’étanchéité. Les plus utilisées sont les brides rectangulaires SAE à filetage métrique et étanchéité par joint torique sur un collet à souder au tube ou sur l’embout du flexible. Les références des normes sont résumées sur la figure 47 et le tableau 4. 4.1.3.3 Liaisons par bague sertie Les extrémités des tuyauteries sont accrochées sur les raccords par des embouts soudés ou des bagues serties (figure 48). Tableau 4 – Normalisation des brides Type de brides Brides rectangulaires (monobloc ou en deux parties) Normes AFNOR NF E 48-055 ISO 6162 SAE J 518 C AFNOR NF E 48-054 CETOP RP 63 H Collets à souder SAE J 518 C Visserie ISO 4762 ANSI B 18-3 ISO 3601 SAE J 518 C Brides carrées Joints toriques Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite. © Techniques de l’Ingénieur, traité Génie mécanique ,, ,, ,,,, ,, , ,,, ,, , ,, ,, ,, ,, ,,,,, ___________________________________________________________________________________________ CIRCUITS DE TRANSMISSIONS HYDROSTATIQUES a joint élastique b joint plat, forme D (DIN 3852) c joint métallique, forme B (DIN 3852) filetage cylindrique taraudage cylindrique 90° 90° d filetage conique taraudage cylindrique : étanchéité dans le filet avec Téflon, etc., forme C (DIN 3852) e filetage conique taraudage conique : étanchéité dans le filet avec Téflon, etc., type N.P.T. øA mm øB mm øC mm D mm E mm F mm G mm 8x1 12 15 8 8 1 1,5 10 x 1 14 17 8 8 1 1,5 12 x 1,5 17 20 12 12 1,5 2 14 x 1,5 19 22 12 12 1,5 2 16 x 1,5 21 24 12 12 1,5 2 18 x 1,5 23 26 12 12 2 2,5 20 x 1,5 25 28 14 14 2 2,5 22 x 1,5 27 30 14 14 2,5 3 24 x 1,5 29 33 14 14 2,5 3 27 x 2 32 36 16 16 2,5 3 30 x 2 36 39 16 16 2,5 3 1/16" 12 13 7,4 7,4 1 1 1/8" 14 15 7,4 7,4 1 1 1/4" 18 19 11 11 1,5 1,5 3/8" 22 23 11,4 11,4 2 2 1/2" 26 27 15 15 2,5 2,5 3/4" 32 33 16,3 16,3 2,5 2,5 1" 39 40 19,1 19,1 2,5 2,5 1" 1/4 49 50 21,4 21,4 2,5 2,5 1" 1/2 55 56 21,4 21,4 2,5 2,5 2" 68 69 25,7 25,7 3 3 G E ,, ,, øA øB øC øA F 90° D f exemples de cotes pour filetage et taraudage cylindriques Figure 46 – Implantation et étanchéité des raccords Pour des fabrications de série et pour les grandes dimensions, il est conseillé de sertir avec un vérin à effort contrôlé. 4.1.3.4 Raccords orientables, coudes, tés, réductions Il y a une grande diversité de pièces de liaison résolvant des problèmes particuliers (figure 49). On peut noter aussi des raccords rapides permettant de désaccoupler un circuit, sans perte de fluide. La figure 50 montre un tel raccord en position désaccouplée, d’accostage et d’ouverture. Figure 47 – Variantes de brides Après sertissage (figure 48b ), la bague en acier fait étanchéité sur un cône à faible pente (24o) dans lequel elle vient faire une empreinte. L’élasticité de la bague permet de maintenir l’ensemble en précontrainte, même après sollicitation mécanique et en pression. L’ancrage de la bague, son arc-boutement et son glissement lors du sertissage sont observables sur la figure 48b. Les bagues serties s’emploient également avec des brides. Pour les grandes dimensions tuyauteries (supérieures à 30 mm de diamètre extérieur), il est utile de faire un prérainurage de l’extrémité de la tuyauterie. Pour que le sertissage soit possible, il faut absolument que la limite élastique du tube soit inférieure à 400 N/mm2. Plusieurs profils de bagues existent. Quand ces raccords rapides sont montés en bout de tuyauteries flexibles, ils sont munis d’un dispositif de verrouillage. 4.1.4 Joints tournants Les joints tournants servent à faire passer des circuits hydrauliques d’une partie fixe à une partie tournante d’une machine. Par exemple, sur une broche de machine-outil, ou sur une tourelle d’engin de travaux publics. Les passages de fluides (figure 51) se font dans des gorges annulaires face à face sur pièces fixe et mobile. Les étanchéités de ces gorges sont réalisées par des joints dynamiques dont la partie frottante est une bague en plastique plaquée sur sa portée cylindrique par un anneau élastique (joint torique). Pour des vitesses linéaires supérieures à 0,5 m/s, on utilise des segments en fonte qui ne sont pas parfaitement étanches et demandent des retours de fuites. Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite. © Techniques de l’Ingénieur, traité Génie mécanique BM 6 050 − 27 CIRCUITS DE TRANSMISSIONS HYDROSTATIQUES ___________________________________________________________________________________________ Implantation conique (24°) Écrou de serrage Bague d'étanchéité Tube en acier a désaccouplé a avant sertissage 0 10 18 c ouverture b accostage Les cotes sont en millimètres Figure 50 – Raccord rapide Arc-boutement de la bague Ancrage de la bague Glissement de la bague 1 2 b après sertissage 3 4 5 Figure 48 – Étanchéité par bague sertie 6 7 8 a vue d'ensemble b coupe Figure 51 – Joint tournant à huit passages (d’après document Poclain Hydraulics) 4.2.1 Réservoirs a orientable b en té c en équerre d coude Le réservoir est une enceinte fermée contenant la majeure partie du fluide du circuit et permettant : — la décantation ; — la désaération ; — la dilatation ; — éventuellement la pressurisation du fluide. Sa capacité dépend à la fois du débit moyen des pompes aspirant le fluide et de la variation de volume du reste de circuit. En effet, quand il y a des vérins à simple effet ou des accumulateurs, le volume du circuit varie et le complément de fluide doit être fourni ou stocké par le réservoir. Figure 49 – Exemples de raccords spéciaux Quelques valeurs habituelles 4.2 Composants passifs Un circuit hydrostatique comporte des composants passifs dont le rôle apparaît clairement dans l’article [BM 6 060] Assemblage et conception des circuits dans ce traité. Ce sont essentiellement les réservoirs, filtres et réfrigérants. BM 6 050 − 28 Pour une installation mobile, la capacité utile du réservoir est égale à la quantité de fluide aspirée par la pompe en 30 s à 1 min (pour un circuit fermé, il s’agit de la pompe de gavage). Pour une installation fixe, la capacité est égale à la quantité aspirée en 2 à 3 min. La capacité utile du réservoir est dans tous les cas supérieure à trois fois la variation possible de volume du circuit. Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite. © Techniques de l’Ingénieur, traité Génie mécanique ___________________________________________________________________________________________ CIRCUITS DE TRANSMISSIONS HYDROSTATIQUES Bouchon de remplissage Reniflard Retour général Retour de fuite Niveau visible Noyau magnétique Crépine d'aspiration Cartouche Bouchon de vidange Déflecteur Ressort du by-pass Aspiration Figure 52 – Exemple de réservoir Figure 53 – Filtre basse pression (d’après document Arlon) La figure 52 montre quelques caractéristiques classiques d’un réservoir : — les compartiments de retour et d’aspiration sont séparés par un déflecteur qui oblige le fluide à transiter dans tout le volume disponible ; — le bouchon de remplissage est combiné avec un filtre grossier empêchant l’entrée d’objets lors du remplissage ; il est étanche en position fermée ; — le reniflard est sur une zone calme du réservoir et sa partie basse le met à l’abri des projections d’eau lors de nettoyage ; — le tuyau de retour plonge au-dessous du niveau minimal du réservoir et la vitesse du fluide est ralentie par des chicanes. 4.2.2 Filtres La nature et la position des filtres dépend du niveau de pollution souhaité (cf. article [BM 6 060] Assemblage et conception des circuits dans ce traité). Les filtres les plus courants sont des filtres à cartouches jetables, montés dans des bols basse pression et munis de by-pass et d’indicateurs de colmatage. On rencontre couramment trois gammes d’efficacité : — 20 à 30 µm avec des papiers de qualité courante ; — 10 µm avec des cartouches de papier spécial imprégné de résines ; — 3 µm avec des cartouches épaisses de fibres minces compactées et imprégnées. Cette dernière gamme n’est nécessaire que lors de l’utilisation de certains composants sensibles comme les servovalves. La norme AFNOR NF E 48-676 détaille les spécifications de conditions d’emploi d’un filtre pour transmissions hydrauliques. Elle constitue un document pratique pour dialoguer avec un fournisseur de filtres. Le filtre peut aussi se présenter : — dans un bol haute pression qui peut être placé en sortie de pompe ; — dans un compartiment intégré au réservoir ; — sur un circuit annexe ou un retour de fuites ; — sur un groupe mobile de dépollution ou de remplissage. Le filtre représenté sur la figure 53 se monte normalement à la partie supérieure d’un réservoir. Le fluide arrive dans la tête de filtre et passe le long du noyau magnétique avant de traverser la cartouche. Si la perte de charge est trop grande (par exemple, quand Figure 54 – Réfrigérant ventilé le fluide est froid), la cartouche comprime le ressort et descend en restant guidée par des doigts ; le fluide passe à côté de la cartouche et n’est pas filtré. On dit qu’il y a by-pass. Le reniflard (figure 52), qui est un filtre à air placé sur le réservoir pour dépolluer l’air transitant de l’atmosphère au sommet du réservoir, a généralement un rôle très important dans le niveau final de pollution du fluide. Ses caractéristiques sont définies par la norme AFNOR NF E 48-678. Dans ce circuit, il faut aussi prévoir des points de prélèvement de fluide pour contrôle de contamination. Le matériel et les méthodes de prélèvement sont décrits dans les normes AFNOR NF E 48-650 et NF E 48-654. 4.2.3 Réfrigérants Le réfrigérant est un échangeur de chaleur entre le fluide du circuit et une source froide qui est selon le cas l’air ambiant ou un circuit d’eau, lui-même maintenu à température faible (inférieure à 30 oC). 4.2.3.1 Réfrigérant à air Un réfrigérant à air (figure 54) se compose d’une batterie et d’un ventilateur. Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite. © Techniques de l’Ingénieur, traité Génie mécanique BM 6 050 − 29 CIRCUITS DE TRANSMISSIONS HYDROSTATIQUES ___________________________________________________________________________________________ Entrée d'huile Sortie d'huile Embout du flexible relié au manomètre Sortie d'eau Entrée d'eau Figure 55 – Réfrigérant à eau Prise de pression Bouchon La batterie est un serpentin en acier muni d’ailettes ou un assemblage de tuyaux aplatis en aluminium brasé sur des collecteurs (semblables à des radiateurs de moteurs à explosion). Le ventilateur est entraîné par un moteur électrique ou hydraulique. L’efficacité d’un réfrigérant se mesure en débit thermique pour une différence de température entre le fluide et l’air. Cette efficacité dépend aussi du débit de fluide, du débit d’air et de la viscosité du fluide. Les valeurs courantes de ∆θ, différence entre la température du fluide et la température de l’air à l’entrée du réfrigérant sont 40 oC et 30 oC. La puissance à fournir en ventilation est 5 à 10 % de la puissance d’échange. Exemple : un réfrigérant de 23 kW (20 000 kcal/h) pour 40 oC de ∆θ fonctionne, en nominal, avec 120 L/min de fluide et 1 m3/s d’air. Son ventilateur de 350 mm de diamètre tourne à 2 800 tr/min et consomme 1 kW. Si le débit de fluide passe à 60 L/min, l’efficacité chute de 15 %. Si le débit d’air passe à 0,5 m3/s l’efficacité chute de 40 %, un réfrigérant de ce type a une masse de 35 kg. 4.2.3.2 Réfrigérant à eau Un réfrigérant à eau (figure 55) se compose d’un faisceau de tubes en cuivre baignant dans un cylindre rempli d’eau en circulation forcée. Les tubes en cuivre sont brasés sur des collecteurs. L’efficacité d’un tel réfrigérant se mesure en puissance thermique pour une différence de température entre le fluide et l’eau à l’entrée du réfrigérant. Ils sont employés dans les installations industrielles où un réseau d’eau réfrigérée existe pour d’autres raisons. De même que pour les réfrigérants ventilés (§ 4.2.3.1), il faut prendre garde aux pertes de charge, aux coups de bélier et aux vibrations mécaniques. En plus, les réfrigérants à eau présentent le risque de fuite de l’eau dans l’huile en cas de détérioration des brasures par dilatations différentielles. Par ailleurs, les dépôts minéraux dans les circuits d’eau réfrigérée peuvent obstruer les passages et en diminuer l’efficacité. Il y a donc lieu de vérifier périodiquement ce type de montage. a système de mesure de pression b détail de la prise Figure 56 – Prise de pression pour manomètre (d’après document Téméquip) de lecture, soit à des témoins de défauts, soit à des relais d’arrêt d’urgence. Nous ne donnons ici que quelques indications sur ce type de matériel dont la variété est très grande et l’emploi très spécifique. Le lecteur pourra consulter également les articles spécialisés du traité Mesures et Contrôle. 4.3.1 Manomètres Le capteur de pression le plus simple est le manomètre. Les manomètres à tube de Bourdon et lecture directe sur cadran et aiguille existent pour toutes les gammes de pression. Généralement amortis par bain de glycérine, ils sont reliés aux points du circuit dont on veut connaître la pression par des flexibles haute pression de 1,8 mm de passage intérieur. Des prises rapides permettent de connecter ou déconnecter facilement le manomètre au circuit (figure 56). L’utilisation du manomètre est conseillée pour le contrôle et le réglage d’une transmission. Par contre, il est risqué de le laisser branché en permanence car les variations de pression le fatiguent. Lorsque l’on veut détecter une pointe de pression ou le dépassement d’une valeur préréglée, on utilise un manocontact dont le niveau de déclenchement est réglable. 4.3.2 Capteurs électriques de pression Pour enregistrer une pression ou pour fournir un signal exploitable par des circuits électroniques, on utilise des capteurs à jauges couramment appelés capteurs de pression. 4.3 Capteurs de pression, débit, vitesse, température Naguère réservés, à cause de leur coût élevé, à des fonctions de mesure ou de régulation sophistiquées, les capteurs se banalisent avec des technologies de fabrication issues de celles des composants électroniques : jauges diffusées ou alimentation intégrée. Pour le contrôle et la sécurité de marche d’une transmission, il est utile d’installer les capteurs et de les relier soit à des appareils Certains types particulièrement robustes permettent de les installer à demeure sur le circuit. BM 6 050 − 30 Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite. © Techniques de l’Ingénieur, traité Génie mécanique ,,, ,, ,, ___________________________________________________________________________________________ CIRCUITS DE TRANSMISSIONS HYDROSTATIQUES Les fonctions remplies peuvent alors être : — lecture à distance ; — mémorisation de pointe de pression ; — alarme à seuil réglable ; — comptage de cycles ; — mesure de temps de cycle ; — régulation de débit ou de puissance. 4.3.3 Débitmètres Les débitmètres pouvant fonctionner sur un circuit haute pression sont généralement des petites hélices dont on compte le nombre de tours avec un capteur électromagnétique de proximité. Cher et fragile, ce type de débitmètre est réservé aux mesures de précision et aux enregistrements. Si on veut seulement une indication visuelle de débit sur un retour basse pression (par exemple sur un retour de fuite), le plus simple est un débitmètre à flotteur dans un tube conique transparent. Si on veut totaliser le volume de fluide écoulé pendant un temps long, le plus simple est un volucompteur. D’une manière générale, la mesure de la vitesse d’une pompe ou d’un moteur hydraulique est plus simple que la mesure du débit qui les traverse. 4.3.4 Capteurs de température L’indication de température de l’huile d’un circuit est toujours utile et souvent indispensable. Un niveau anormal de température indique un défaut de fonctionnement ou d’utilisation des circuits (par exemple, fuite importante due à une usure, ou déréglage d’un asservissement). La température peut être visualisée sur un thermomètre à cadran ou convertie en grandeur électrique pour être enregistrée, ou alimenter un dispositif de surveillance. Les prises de température les plus courantes sont des thermistances. 4.3.5 Capteurs électroniques L’utilisation de plus en plus fréquente de composants électroniques comme organes de contrôle ou de commande, entraîne l’emploi de capteurs divers servant de feed-back de position ou de vitesse. Les plus courants sont les potentiomètres et les capteurs de proximité. Ceux-ci, positionnés en face d’un disque échancré servent couramment de tachymètre. La figure 57 représente une application de capteur de proximité comme tachymètre sur un moteur hydraulique à pistons radiaux conforme à celui décrit dans l’article [BM 6 031] Pompes et moteurs (§ 3.7). Le capteur se présente sous la forme d’un cylindre fermé, dont une extrémité vient en vis-à-vis du bloc cylindres du moteur hydraulique (pièce tournante). Ce capteur est fixé de façon étanche sur le couvercle du moteur (pièce fixe). Sur le bloc cylindres, des cavités sont percées régulièrement (trous de 2 à 3 mm de profondeur). Il y en a généralement 60, ce qui fait que le nombre de trous défilant devant le capteur pendant une seconde donne la vitesse de rotation du moteur en tours par minute. Le composant principal du capteur est un élément magnétorésistant, situé entre un aimant permanent et le fond du capteur. Quand les trous défilent devant le capteur, le champ magnétique bascule pour passer du côté où il y a le plus de métal. L’élément magnétorésistant active ou désactive un transistor qui alimente le circuit de mesure. ,,, ,, ,, , ,, Encoche Couvercle Aimant Élément magnétorésistant Bloc cylindre Figure 57 – Capteur tachymétrique sur moteur à pistons radiaux La distance entre le capteur et le bloc cylindres doit être réglée entre 0,5 et 1 mm. La position angulaire du capteur par rapport à la ligne des trous doit être fixée à 10o près, car l’aimant et l’élément magnétorésistant sont orientés suivant un plan perpendiculaire à la face du bloc cylindres. Ce type de capteur sert notamment, en conjugaison avec le limiteur de débit décrit au paragraphe 3.7.1, à la régulation de vitesse des moteurs hydrauliques. 4.3.6 Autres capteurs D’autres capteurs sont souvent intégrés dans des composants comme organes de sécurité. Exemple : indicateur de colmatage de filtre, sécurité de niveau d’huile dans le réservoir, témoin de pression dans un circuit de pilotage, détecteur de limaille dans le circuit de retour de fuites. 5. Applications classiques de transmissions hydrostatiques Compte tenu de la diversité des applications, nous ne présentons que quelques schémas à titre d’exemple. 5.1 Applications fixes : machines-outils et robots Dans ces applications on distingue la partie génératrice ou centrale (groupe motopompe, réservoir, filtres, distributeur et valves) de la partie outils (vérin ou moteur hydraulique). La figure 58 représente le schéma de la centrale d’une presse ayant un chariot de dégagement des pièces. Sur cette application, la synchronisation des mouvements à vide des vérins est obtenue par deux pompes indépendantes. Une pompe de faible cylindrée assure l’avance à plein effort. La figure 59 représente une centrale équipée de son moteur électrique, sa pompe et ses distributeurs. La figure 60 représente un télémanipulateur Andromat de CSEE. Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite. © Techniques de l’Ingénieur, traité Génie mécanique BM 6 050 − 31 CIRCUITS DE TRANSMISSIONS HYDROSTATIQUES ___________________________________________________________________________________________ Moteur d'avance du chariot Figure 60 – Manipulation de pièce forgée avec télémanipulateur Andromat AM 200 (d’après document CSEE) 150 bar 1 500 tr/min 24 cm3/tr 150 bar 24 cm3/tr 350 bar 6 cm3/tr Figure 58 – Centrale pour presse avec chariot Figure 61 – Assistance sur semi-remorque (d’après document Poclain Hydraulics) d’installer sur les autres roues des moteurs hydrauliques qui ne sont alimentés que pour les déplacements en mauvais terrain, à faible vitesse (par exemple entre 0 et 20 km/h). Le circuit correspondant est un circuit d’assistance. La figure 61 représente un camion semi-remorque dont chaque roue de la remorque est entraînée par un moteur hydraulique capable d’un couple de 5 000 N · m. L’effort de traction total de l’engin lui permet de gravir, en charge, des pentes de l’ordre de 40 %, inenvisageable sans cette motorisation. Les assistances hydrauliques sont également utilisées sur les engins de voirie, sur les roues directrices de camions, sur les roues avant de niveleuses ou sur les roues arrières de moissonneusesbatteuses. 5.2.2 Entraînement de billes de compacteurs Figure 59 – Centrale à pompe immergée (d’après document Poclain Hydraulics) Pour le travail d’un rouleau compacteur, il est important d’assurer une vitesse très régulière, malgré la vibration générée dans la bille. Il existe de nombreux types de rouleaux, à une, deux ou quatre billes. Leur masse est entre 2 et 20 t. 5.2 Matériel mobile. Translation La figure 62 représente un compacteur tandem dont les deux billes sont entraînées chacune par un moteur hydraulique monté sur plots élastiques. Les vitesses maximales de ces engins sont 10 à 15 km/h. 5.2.1 Fonction d’assistance Sur de nombreux engins agricoles ou de travaux publics, il existe deux types de déplacement soit pour le travail à faible vitesse, mais dans des conditions de motricité difficiles, soit à grande vitesse sur terrain aisé. Une solution avantageuse consiste à motoriser une partie des roues pour le déplacement rapide avec peu d’effort de traction, et BM 6 050 − 32 5.2.3 Entraînement de chenilles Les engins chenillés sont utilisés sur terrains mous et irréguliers. Les chenilles sont des chaînes sur lesquelles sont fixées des tuiles. La roue dentée qui entraîne la chaîne s’appelle un barbotin. La motorisation de chaque barbotin par un moteur hydraulique permet des manœuvres précises et rapides des engins à chenilles. Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite. © Techniques de l’Ingénieur, traité Génie mécanique ___________________________________________________________________________________________ CIRCUITS DE TRANSMISSIONS HYDROSTATIQUES Figure 63 – Pelle hydraulique avec équipement rétro, (d’après document Poclain) Figure 62 – Compacteur tandem (d’après document Dynapac) Les exemples les plus courants d’engins chenillés sont les pelles hydrauliques (voir figure 63), les bouteurs, les chargeurs, les dameuses de pistes. Cylindre de frein Cylindre de frein Roue Roue Pédale de frein Marche avant Pilotage de cylindrée (changement de vitesse) Témoin de freinage ou manocontact de sécurité (à régler à 120 bar) Conjoncteur disjoncteur de freinage Pompe à circuit fermé Réfrigérant ventilé Filtre de retour (10 mm) Filtre d'aspiration (10 mm) Réservoir Figure 64 – Circuit fermé de translation d’une machine à deux roues motrices Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite. © Techniques de l’Ingénieur, traité Génie mécanique BM 6 050 − 33 CIRCUITS DE TRANSMISSIONS HYDROSTATIQUES a pulvérisateur ___________________________________________________________________________________________ b moissonneuse batteuse R A B Figure 67 – Moteur à trois orifices pour circuit twin lock c chariot élévateur d nacelle automotrice Figure 65 – Engins à transmission hydraulique à circuit fermé Le circuit de base d’un engin à deux roues motrices est donné en détail sur la figure 64. On voit en particulier la pompe circuit fermé (conforme à celle décrite au § 2.1), les moteurs roues à deux cylindrées et les circuits annexes de freinage, de pilotage et de réfrigération. Ce circuit de base peut être généralisé à plus de deux roues motrices. La figure 65 représente des engins agricoles et de manutention utilisant un circuit de translation en circuit fermé. 5.2.5 Circuit avec blocage de différentiel Roue directrice Deux autres schémas représentent sur la figure 66 l’alimentation de trois et quatre roues avec des circuits appelés « Twin Lock » qui permettent la synchronisation de toutes les roues, même en cas de perte d’adhérence (équivalence du blocage de différentiel sur une transmission mécanique). Ces schémas sont simplifiés et ne représentent pas toutes les fonctions détaillées sur la figure 64. On voit cependant deux types de valves particulières : la valve V1 sur le circuit à trois roues sert, en virage, à modifier légèrement le débit de la roue directrice par rapport à celui de deux autres ; la valve V2 sert à donner à l’engin une deuxième gamme de vitesse, deux fois plus rapide. V1 V2 Figure 66 – Circuits à trois et quatre roues motrices avec fonction twin lock 5.2.4 Entraînement de roues hydrauliques Le montage directe d’une jante sur l’arbre d’un moteur hydraulique permet de motoriser aisément des engins à deux, trois, quatre ou même plus de roues motrices. BM 6 050 − 34 Les moteurs roues utilisés sur ces schémas sont des moteurs à trois orifices, représentés sur la figure 67, et dont le fonctionnement est le suivant. Dans un moteur hydraulique, à came et à pistons radiaux, les alimentations des pistons défilant en face des cames sur lesquelles ils travaillent, se font par l’intermédiaire de lumières situées sur un distributeur. On peut séparer ces lumières en deux groupes, dont chacun correspond à une moitié seulement des cames. On obtient ainsi deux moteurs constitués des mêmes pièces (bloc cylindres, pistons, carter, palier, etc.), mais fournissant des couples indépendants. Les lumières de chaque moteur partiel sont reliées à des orifices distincts, qui permettent l’alimentation de chaque moteur partiel par un circuit particulier. En pratique, au lieu d’avoir quatre orifices (pour deux moteurs partiels), on réunit deux de ces orifices pour en avoir trois distincts. Les pressions entre les différentes entrées et sorties (par exemple entre A et R, et entre B et R, sur la figure 67 sont indépendantes. Par contre, les débits circulant dans chacun des moteurs partiels sont proportionnels aux cylindrées de ces moteurs partiels. Des moteurs à trois orifices peuvent également être obtenus dans d’autres technologies, par exemple avec des moteurs à palettes (voir § 3.5 du [BM 6 031]) Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite. © Techniques de l’Ingénieur, traité Génie mécanique Direction Circuit translation Joint tournant Circuit équipements ___________________________________________________________________________________________ CIRCUITS DE TRANSMISSIONS HYDROSTATIQUES Figure 68 – Circuit hydraulique de pelle sur pneus Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite. © Techniques de l’Ingénieur, traité Génie mécanique BM 6 050 − 35 CIRCUITS DE TRANSMISSIONS HYDROSTATIQUES ___________________________________________________________________________________________ Figure 71 – Trancheuse (d’après document Vermeer) 5.3 Matériel mobile. Équipements 5.3.1 Équipements à base de vérins Figure 69 – Grue hydraulique Ces équipements sont généralement alimentés par un circuit ouvert. La figure 68 donne le détail d’un circuit de pelle hydraulique sur pneus dont les quatre mouvements principaux (flèche, balancier, godet et rotation) sont alimentés par deux pompes à cylindrée fixe. L’évolution de ce type de circuit se fait en remplaçant les pompes à cylindrée fixe par des pompes à cylindrée variable avec des distributeurs load sensing ou pesée de charge (§ 2.7 et § 3.5.5). 5.3.2 Équipements à base de moteurs hydrauliques Les moteurs hydrauliques peuvent servir à entraîner des treuils (voir grue figure 69) ou des outils, comme une tarière (voir figure 70) ou une trancheuse (voir figure 71). Figure 70 – Tarière montée sur une minipelle BM 6 050 − 36 La plupart des alimentations de ces outils se font en circuit fermé, spécifique au moteur de l’outil, sauf sur les engins où les fonctions principales sont assurées par des vérins (cas de la minipelle de la figure 70). Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite. © Techniques de l’Ingénieur, traité Génie mécanique