Ces homos qui font bouger Nice

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Ce projet de grand stade est un gouffre
financier pour la Ville mais une poule
aux œufs d’or pour le futur exploitant.”
Robert Injey, conseiller municipal du groupe communistes
et républicains dénonce le partenariat public-privé choisi par
la municipalité pour ce chantier et les profits que devrait
tirer l’opérateur privé de l’exploitation de la zone commerciale.
MILLIONS D’EUROS. C’est le montant
du projet de rénovation urbaine qui vient
d’être validé pour réaménager dans les cinq prochaines
années le quartier de Moulins, à l’ouest de Nice.
Des travaux qui seront menés par l’Agence nationale
de rénovation urbaine (Anru).
COMMUNAUTÉ
Ces homos qui font bouger Nice
© DIRECT NICE
Commerces, associations, culture, soirées… Dans la capitale azuréenne, la communauté
gay et lesbienne n’en finit plus d’innover et de créer l’événement. Reportage.
Benoît et Les Ouvreurs sensibilisent par le cinéma.
N
ice ne bougeait pas beaucoup mais
elle rattrape son retard! Je la verrais
bien en nouvelle Barcelone…»
Catalan d’origine, Niçois d’adoption, Kevin
n’a qu’une idée en tête: «faire de la capitale azuréenne la deuxième ville gay de
France après Paris». Cet été, lui et son
groupe d’amis lançaient EGL 06, une association qui recense les établissements gays
et lesbiens azuréens pour assurer la promotion de la vie homosexuelle, tout comme
son homologue Aglaé. «Nous voulons aider
les touristes homos à y voir plus clair. Depuis
un an, il y a une vraie dynamique à Nice. Les
soirées se multiplient et de nombreux commerces ouvrent leur porte», se réjouit Kevin.
C’est le cas du Malabar Station, un bar inau-
Kevin, d’EGL 06.
guré en juillet dernier par Marc et David, en
plein cœur de la rue Bonaparte. «Notre rêve:
faire de cette artère la nouvelle “gay street”
niçoise!» Et c’est plutôt bien parti… A deux
pas de ce couple d’entrepreneurs, qui proposent des «soirées à thème et des
consommations à prix compétitifs», un salon
de coiffure «gay friendly» a ouvert ses portes il y a peu.
Présents dans tous les domaines
Le secret de cet essor? «Une clientèle qui
cultive son goût de la fête et qui peut se permettre de dépenser plus qu’une famille
avec enfants», selon Kevin, de l’association
EGL 06. Un constat partagé par Gérald,
41 ans, propriétaire depuis mars dernier du
Cercle, un sauna gay et lesbien de 800 m2,
rue Clément-Ader, à Nice. «C’est un défi de
se lancer en cette période de crise, mais la
communauté homo niçoise s’anime et
prend de l’ampleur. C’est le moment!», analyse-t-il. Une effusion d’initiatives que l’on
retrouve également dans le domaine culturel. Créée en 2006, l’association niçoise
Polychromes milite en organisant animations et événements artistiques «par et pour
les personnes gays, lesbiennes, bi ou transsexuelles». Depuis un an et demi, elle partage ce créneau avec Les Ouvreurs, une
structure montée par une poignée de passionnés du 7e art. «Le cinéma peut faire
passer de nombreux messages» explique
Benoît, cofondateur de l’association, qui
Nouvelles adresses
q BAR
L’Hypnotiq. 2, rue Rusca.
Tél. : 04 93 89 46 25.
Malabar. 10, rue Bonaparte.
Tél. : 06 31 70 26 90.
q RESTAURATION
Le Petit Latinos. 36, rue Lepante.
Tél. : 04 93 80 80 31.
Ma cuisine se balade, traiteur
et livraison à domicile.
Tél. : 06 99 44 21 04.
qBIEN-ÊTRE
Sauna. Le Cercle.
16, rue Clément-Ader.
Tél. : 04 93 51 88 39.
Rock des Coiffeurs. 6, rue
Bonaparte. Tél. : 06 26 83 06 25.
qSHOPPING
Azadee. Créateur prêt-à-porter,
16, rue Halévy.
Site: www.latelierdazadee.fr
qCLUBBING
Le Blue. 9, rue Spinetta.
Tél. : 04 93 52 26 32.
Le Cirk. 11, rue Alexandre-Mari.
Tél. : 04 93 76 14 28.
sensibilise notamment les lycéens à l’homosexualité et à la tolérance par le biais de projections de films. En mai dernier, In & Out,
la première édition de leur festival du
cinéma gay et lesbien, a réuni plus de 1800
Niçois tandis que Les Ouvreurs élabore déjà
la programmation de l’édition 2010. !
BUDGET
Estrosi promet de ne pas augmenter les impôts en 2010
! Une semaine avant le débat d’orientation budgétaire,
qui se tiendra vendredi en conseil municipal, le maire
de Nice, Christian Estrosi, a tenu à rassurer. Les impôts
locaux ne devraient pas augmenter en 2010, ni pour les
particuliers, ni pour les entreprises.Après une hausse de plus
de 15 % du taux de fiscalité en 2009, la municipalité gère
ses nouvelles recettes. Les premiers éléments du budget de
la Ville prévoient 467,5 millions d’euros de dépenses de
fonctionnement, dont 245,5 millions d’euros pour les charges de personnels. Une somme qui n’aurait augmenté que
de 2,8% en un an selon Christian Estrosi, contre 3 à 4% à
l’accoutumée. Les services municipaux soulignent notam-
ment l’efficacité de la politique de recrutement mise en
place (le remplacement d’un agent sur deux départs) pour
stabiliser les effectifs. Côté investissements, un emprunt de
40 à 45 millions d’euros devrait permettre de financer
101 millions d’euros de dépenses. Le logement social, le
sport, l’université et les écoles seront particulièrement soutenus, avec plus de 10 millions d’euros engagés dans chacun de ces domaines sur l’année 2010.
Le piège des partenariats public-privé
«Les chiffres, on leur fait dire ce que l’on veut», a réagi le
conseiller municipal Yann Librati. «Il y a une contradiction
entre le budget et les objectifs: beaucoup de grands projets
annoncés n’apparaissent pas dans ce budget.» Président de
la commission des finances de la Ville, le socialiste s’inquiète de la multiplication des partenariats public-privé pour
les grands chantiers. «C’est le crédit revolving des collectivités locales… qui peut très vite se transformer en crédit
revolver pour nos finances»,martèle l’élu.Le danger viendrait
selon lui de la multiplication de ces montages. «C’est un poison très lent: le coût est étalé sur des dizaines d’années, et
devient donc moins visible.» «Mais lorsque les projets s’accumulent, les annuités font de même… et dans quelques
années cette charge finira par devenir énorme.»