LOST IN LA MANCHA

Transcription

LOST IN LA MANCHA
LOST IN LA MANCHA
De Keith Fulton et Luis Pepe
USA, Grande-Bretagne – 2002
1h29
SYNOPSIS
CRITIQUES
On ignorait jusqu'ici que le making of, genre
complaisant, archibanalisé par le DVD, pouvait
s'apparenter à un affolant film catastrophe. Lost in
la Mancha est cette perle rare. Un making of qui
découragerait n'importe quelle vocation de
cinéaste, vu l'enfer qu'il dévoile, et un
documentaire sur un film qui n'a jamais vu le jour,
L'Homme qui tua don Quichotte, de Terry Gilliam.
Forts d'une production européenne, d'un budget
de 32 millions de dollars et d'un casting rutilant,
Gilliam et son équipe s'affairent à Madrid aux
préparatifs du tournage. Keith Fulton et Louis Pepe
sont en charge du making of et déjà au travail.
Avec une liberté de manœuvre inhabituelle pour ce
genre d'exercice : Gilliam accepte notamment de
porter un micro toujours ouvert. Entre cette
période de pré-production et l'arrêt du film, au
bout d'à peine deux semaines de tournage, quatrevingts heures de rushes seront engrangées par
Fulton et Pepe. Lost in la Mancha en est le
condensé stupéfiant, sous le signe de la poisse et
du chaos.
Louis Guichard, Télérama
Après une longue préparation et des années d'attente,
Terry Gilliam voit enfin arriver sa chance de mettre en
scène L'homme qui tua Don Quichotte. Cet ambitieux
projet qui a nécessité la participation de nombreux
financiers doit réunir à l'écran une distribution
prestigieuse : Jean Rochefort dans le rôle principal,
Johnny Depp en équivalent contemporain de Sancho
Pança et Vanessa Paradis. Mais le budget à peine bouclé,
Gilliam comprend que celui-ci ne sera probablement pas
suffisant pour un film d'une telle envergure. Qu'à cela ne
tienne, le tournage commence dans l'enthousiasme.
Mais il est rapidement tempéré par le bruit des avions
de chasse qui effectuent leur entraînement non loin des
plateaux de tournage...
DON QUICHOTTE
L’Ingénieux Hidalgo Don Quichotte de la Manche est un
roman en deux parties écrit en 1605 et 1615 par Miguel
de Cervantès. L’intrigue couvre les aventures d'un
pauvre hidalgo (gentilhomme) de la Manche, dénommé
Alonso Quichano, et obsédé par les livres de chevalerie.
Ceux-ci troublent son jugement au point que Quichano
se prend un beau jour pour le chevalier errant Don
Quichotte, dont la mission est de parcourir l’Espagne
pour combattre le mal et protéger les opprimés.
La transposition de l’œuvre de Cervantès au cinéma
connut un sort chaotique. Plusieurs réalisateurs
essayèrent de s’attaquer au roman, laissant derrière eux
des décès et des œuvres inachevées.
G. W. Pabst s’est rendu compte que son budget était
épuisé au trois quarts du film ; Orson Welles, qui finança
lui-même son film et étala son tournage pendant 30 ans
ne finit pas son film, l’acteur principal décéda, et
l’exploitation fut rendue impossible par ses héritiers.
Vient ensuite le cauchemar de Terry Gilliam avec le
tournage catastrophe de Lost In La Mancha. Peut-on
parler de malédiction de Don Quichotte ?
(Plus d’informations dans le dossier de presse).
LES REALISATEURS
PISTES PEDAGOGIQUES
Les réalisateurs de Lost In La Mancha, Keith
Fulton et Luis Pepe n’en sont pas à leur
première collaboration. Ils se rencontrent
d’abord à l’Université de Philadelphie
pendant leurs études de cinéma.
En 1995, ils produisent leur premier
documentaire qui signe également leur
première rencontre avec Terry Gilliam : The
hamster factor and other tales of 12
monkeys, un documentaire sur la difficulté de
réaliser un film personnel dans le cadre du
système Hollywoodien, à travers l'exemple de
L'Armée des 12 singes de Terry Gilliam.
Mais ils ne s’arrêtent pas en si bon chemin. Ils
créent Low Key Pictures, leur propre société
de production et continuent à tourner des
making of (Ghost World, Insomnia…),
montrant leur intérêt commun de montrer
l’envers du décor et de décortiquer le
fonctionnement
de
la
machine
hollywoodienne.
Dix ans plus tard ils signent également
ensemble Brothers of the head, une fiction
documentaire basée sur le roman éponyme
de Brian Adliss qui raconte le repérage de
deux jumeaux par un producteur voulant les
transformer en rock stars.
Ils travaillent en ce moment sur un nouveau
projet intitulé Black Rock, une incursion dans
un lycée alternatif dans le désert de Mojave.
Un travail sur les aspects techniques de la création d’un film, de son
écriture jusqu’à sa distribution, peut être proposé. En effet, si le film est
devenu une « grosse machine », c’est parce qu’il nécessite un travail
colossal :
1) La phase d’écriture et de conception du film, aussi appelée « le
développement », consiste à développer une idée originale pour pouvoir
ensuite la communiquer aux différents interlocuteurs nécessaires à la
fabrication du film.
2) La pré-production consiste à définir puis rechercher les moyens
techniques, humains et financiers qui permettront de réaliser le film.
Pendant cette phase, le producteur établit le coût du film et trouve les
financements. Il aide aussi le réalisateur à redéfinir son projet, en fonction
des moyens obtenus. La préparation du tournage se met en place et les
divers lieux de tournage sont sélectionnés par le réalisateur en
collaboration avec l’équipe technique et la production.
3) La production du film correspond à la phase d’organisation du tournage
(constitution des équipes techniques et artistiques, casting, plan de
travail) et au tournage proprement dit. L’efficacité du tournage dépend
généralement de la qualité du travail accompli en amont.
4) La post-production correspond à la phase de montage après le
tournage. Les différents éléments du film (images, ajout éventuel d’effets
spéciaux, sons) sont assemblés.
DON QUICHOTTE EN CINÉASTE
Des plateaux de tournage madrilènes aux plaines désertiques de Las
Bardenas, une métaphore chevauche Lost in la Mancha : Terry Gilliam est
Don Quichotte. Ecoutons la voix qui, résumant d’emblée l’œuvre de
Cervantès, insiste à l’envi sur le rapprochement ; elle rappelle
opportunément que le récit original met en scène un homme « qui se
nourrit de littérature romanesque, de légendes de la grande chevalerie. Il
décide de prendre la route et de vivre lui-même ces aventures
romanesques. Ses hallucinations sont pour une grande part dans notre
intérêt. On veut voir le monde par ses yeux. Sa vision du monde est très
proche de celle qu’on avait enfant. Un monde où les objets avaient une
dimension magique. » Portrait de Don Quichotte en cinéaste ?
Thierry Méranger
Un programme présenté dans le cadre du 33 e FESTIVAL CINEMA D’ALES ITINÉRANCES - 20 MARS - 29 MARS 2015