« Le CESAG est une véritable alternative aux grandes écoles du

Transcription

« Le CESAG est une véritable alternative aux grandes écoles du
Passation de
charges à l’OIF
Second forum sur
le secteur éducatif
Michaelle Jean prend les Le Bénin opte
rennes de l’organisation pour la rupture
Magazine
premier magazine panafricain digital d’information en éducation n°010 de janvier 2015
Pr. Boubacar BAIDARI
« Le CESAG est une véritable alternative
aux grandes écoles du Nord »
Concours d’entrée au Centre Africain d’Etudes Supérieures en Gestion (CESAG) - Année académique 2015/2016
Lire l’appel à inscription
EDUFORM AFRIQUE MAGAZINE EDITION
Janvier 2015 P.1 35
l ’émer gence de talents au service de l ’A frique
Imprimerie BCEAO
CENTRE AFRICAIN D’ETUDES
SUPERIEURES EN GESTION
L’émergence de talents
au service de l’Afrique
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EDUFORM AFRIQUE MAGAZINE EDITION Janvier 2015
CENTRE AFRICAIN D’ETUDES SUPERIEURES EN GESTION
Présentation du CESAG
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HISTORIQUE
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Le CESAG est un Établissement Public International
spécialisé dans la formation, le conseil et la recherche en gestion. Il a été créé en 1985, et placé depuis
1996 sous la tutelle de la Banque Centrale des États
de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) pour le compte des
États de l’Union Économique et Monétaire Ouest
Africaine (UEMOA). Le Centre s’est rapidement hissé
au rang des meilleures écoles de management en
Afrique. Il constitue aujourd’hui une véritable alternative aux grandes écoles de management du Nord.
k
MISSION
Notre mission est de contribuer à l’intégration régionale,
par la formation, la consultation et la recherche en management, pour le développement durable de l’Afrique.
Afin de répondre à cette mission, le CESAG s’est engagé
dans un processus de repositionnement stratégique
avec pour contrat de performance, d’en faire un établissement d’enseignement supérieur et de recherche à
stature internationale. Pour ce faire, le Centre s’est doté
d’une nouvelle vision, de nouvelles valeurs organisationnelles et d’une offre pédagogique revisitée et réadaptée
aux tendances du marché international. Ces perspectives sont soutenues par des leviers de performance
centrés sur la bonne gouvernance, l’Assurance-Qualité
et la Gestion Axée sur les Résultats (GAR).
k
VALEURS ORGANISATIONNELLES
Pour répondre à cette mission, nous nous appuyons
sur des valeurs telles que le professionnalisme,
l’éthique, la satisfaction du client, le travail et la culture
de l’évaluation.
k
OBJECTIFS ET AXES STRATÉGIQUES
L’objectif du plan stratégique 2013 / 2017 est de
faire passer le CESAG d’un modèle d’institution de
formation professionnelle reconnue régionalement,
à une business school de stature internationale,
reconnue dans les meilleurs classements mondiaux.
Cette ambition s’articule autour d’axes stratégiques
majeurs tels que :
¯ Axe 1 : Le développement de la marque CESAG ;
¯ Axe 2 : L’investissement dans la qualité du process
«Produit» et de l’environnement de la pédagogie ;
¯ Axe 3 : Le développement des activités de Recherche
et de Formation du personnel ;
¯ Axe 4 : Le développement des relations avec les
entreprises et les alumni ;
¯ Axe 5 : L’accroissement de l’ouverture à l’inter-
VISION
national ;
Nous ambitionnons de positionner le CESAG comme :
«L’école de management africaine, de référence
mondiale, accessible à toutes les couches sociales,
intégrée à un réseau d’institutions prestigieuses,
dirigée par une équipe compétente et engagée,
laquelle utilise une technologie de pointe dans
un environnement de travail paisible où règnent la
transparence et l’équité,pour mettre à la disposition du
continent une élite professionnelle de managers».
¯ Axe 6 : La réorganisation de la Formation Initiale ;
¯ Axe 7 : La restructuration de la Formation Continue
(CESAG EXECUTIVE) ;
¯ Axe 8 : La réforme pédagogique et de nouveaux
programmes dynamiques et de qualité.
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SOMMAIRE
P 6-7 Editorial
Reportage
P 22-24 Dossier P 26-33
Entretien exclusif Bon à savoir P 34-36 Gd Reportage P 38-45
P 14-20
Quartier latin ou numérique, les
Béninois ont enfin choisi !
P 6-7
Passation de charges à l’OIF
Michaelle Jean prend officiellement
les rennes de l’organisation
P 22-24
Pr. Boubacar BAIDARI, Directeur
Général du CESAG : « Le CESAG
est aujourd’hui une institution
incontournable et une véritable
alternative aux grandes écoles du Nord »
P 14-20
Recherche pour le développement
Un défi pour l’Afrique
P 26-33
Deuxième Forum
UNESCO sur l’éducation
à la citoyenneté mondiale
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P 50
EDUFORM AFRIQUE MAGAZINE EDITION Janvier 2015
Second forum
sur le secteur
éducatif
: Le
Bénin opte
pour la rupture
P 42-49
Agenda P 46-49
ZOOM P 52
Réflexion P 54-58
Actu-Afrique P 60-61
ZOOM sur
Association des Universités
Africaines (AUA) : Présentation
Réflexion
Les femmes et
l’éducation
P 60
EDUCATION ET FORMATION EN AFRIQUE
Organisation professionnelle spécialisée
en communication globale pour le
développement de l’éducation en Afrique
Siège social : Cotonou - BENIN
Tél. : (229) 96 37 71 16 / 95 45 98 95
P 62-66
E-mail : [email protected]
Site :eduformafrique.org
COORDONNATEUR GENERAL &
DIRECTEUR DE PUBLICATION
Bernardin AGBOKPE
CONSEILLERS à LA REDACTION
Jules AGANI
Honoré MEGBEMADO
Emilienne D. FAYOMI
Actu-Afrique
Washington
P 68-69
Partenariat mondial pour
l’éducation, Le Conseil
d’Administration a approuvé 260,2
millions $US de financements
destinés à six pays
GRAPHISME
Léonard TINDEDJROHOUN
(229) 95 95 52 48 / 97 24 32 31
WESBMASTER
Francky ADEOSSI
REALISATION
Eduform Afrique
Copyright Octobre 2012
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EDITORIAL
Quartier latin
ou numérique,
les Béninois ont
enfin choisi !
A
près février 2007, le second forum sur
le secteur de l’éducation au Bénin s’est
tenu du 17 au 19 décembre 2014 à Coto-
nou.
L’une des ruptures opérées à l’issue des travaux
de ces assises nationales et qui a fait l’unanimité, est le retrait pur et simple du rapport général, d’un bout de phrase d’une légendaire citation
d’Emmanuel Mounier : « Bénin, quartier latin de
l’Afrique ». Autrement dit, le forum a refusé de
faire d’une citation incomplète, un label.
Depuis des générations en effet, Dahoméens devenus Béninois traînent en héritage cette citation
avec beaucoup de fierté sans s’interroger sur son
sens et sa portée. Car à l’origine, le philosophe
français écrivait bien ceci : « Le Dahomey est le
quartier latin de l’Afrique ; mais cet intellectualisme teinté de méchanceté et de mesquinerie est
de nature à retarder le développement du pays ».
Un cynisme à peine voilée qu’on transforme en
compliment. Selon des témoignages, l’auteur exprimait ses profonds sentiments au terme d’un
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séjour au Dahomey où l’opportunité lui a été offerte
de rencontrer diverses autorités et personnalités du
pays.
Mais tard vaut mieux que jamais pour une prise de
conscience. Si la maitrise de la langue a valu hier au
Dahomey le qualificatif de quartier latin, force est de
reconnaître aujourd’hui que cela n’a profité qu’au colon qui s’en est abondamment servi comme arme de
domination. Il est indéniable que l’élite béninoise,
maintenue dans un passéisme, s’opposera à toute
idée nouvelle. C’est bien le cas de certains nostalgiques qui combattent de toute leur force l’approche
par compétence (APC) alors que le slogan « Bénin
quartier latin d’Afrique » n’a fait qu’entretenir dans
la tête du citoyen, le mythe d’intellectualisme. Ce mythe qui renforce le reflexe du fonctionnariat, produit
des théoriciens invétérés, des déracinés, étrangers
sur leur propre territoire et ne consommant que ce
qui vient d’ailleurs. Conséquence, certains jeunes
fraîchement sortis des universités ou écoles ne savent
rien faire d’autre que de parler Français ; d’autres ne
jurent que par leurs diplômes, des diplômés sans emploi.
Fort heureusement, le second forum sur l’éducation
au Bénin a pris de nouvelles orientations en faveur de
la compétence et du savoir-faire. Le slogan « Bénin,
quartier numérique d’Afrique » a été bien accueilli.
Tard vaut mieux que jamais.
Bernadin AGBOKPE
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Entretien exclusif
Pr. Boubacar BAIDARI
Directeur Général du CESAG
« Le CESAG est aujourd’hui une institution
incontournable et une véritable alternative
aux grandes écoles du Nord »
Au titre de l’année académique 2015 –
2016, le Professeur Boubacar BAIDARI,
Directeur Général du Centre Africain
d’Etudes Supérieures en Gestion (CESAG), prestigieux établissement public
international spécialisé dans la formation, le conseil et la recherche en management, a officiellement ouvert les
inscriptions au concours d’entrée au
Centre. Aussi, le Directeur Général a-t-il lancé,
toujours pour cette année académique,
la Grande Ecole faite de plusieurs innovations pour matérialiser sa volonté de
faire de son école, une véritable «Business Schools» et l’incubateur d’entreprises, afin d’encourager la créativité et
l’entrepreneuriat chez ses étudiants.
En voici plus de précisions dans un entretien exclusif accordé à votre magazine.
Propos recueillis par Bernadin AGBOKPE
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AFRIQUE MAGAZINE
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EDITION Janvier
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Entretien exclusif
Que peut-on dire du CESAG
lorsqu’il s’agit de le présenter
à ses futurs étudiants ?
Le CESAG est un établissement
public international spécialisé
dans la formation, le conseil
et la recherche en management. Il assure une formation
de qualité aux cadres futurs
gestionnaires de notre continent. Le Centre est une pépinière de talents pour l’Afrique
émergente qui s’inscrit dans
une tradition d’excellence
en matière d’enseignement
supérieur. Le CESAG affiche
une volonté de se positionner
parmi les meilleures Business
Schools du monde, tout en
s’efforçant d’être accessible
à toutes les bourses.
Quelle est la vision qui soustend la création du CESAG ?
et quelles sont ses différentes
activités
L’Institution, créée en 1982
émane de la volonté des Etats
membres de la Communauté Economique des Etats de
l’Afrique de l’Ouest (CEAO).
L’objectif initial était de doter
les pays de la zone d’une institution de formation en management, afin de contribuer à
l’intégration régionale par la
formation, le conseil aux entreprises et la recherche appliquée.
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Entretien exclusif
A la suite de la liquidation de
la de la CEAO, organisme de
tutelle du CESAG jusqu’en
1995, la Banque Centrale des
Etats de l’Afrique de l’Ouest
(BCEAO), sollicitée par les
Etats membres de l’Union Economique et Monétaire OuestAfricaine (UEMOA) soucieux
de conserver les acquis de la
CEAO en matière d’intégration régionale, a repris le CESAG et l’a doté d’une large
autonomie de gestion pour
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AFRIQUE MAGAZINE
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lui permettre de poursuivre
sa mission avec plus d’efficacité.
L’offre pédagogique couvre plusieurs domaines de la
gestion tels que : l’Expertise
Comptable, la Banque et la
Finance, la Santé (Economie
de la Santé et Gestion des
Services de Santé), l’Audit et
le Contrôle de Gestion, l’Ingénierie de la Formation, la Gestion des Projets, la Gestion des
Ressources Humaines, le Marketing, les Langues, la Gestion
des PME/PMI, etc.
Le CESAG qui se positionne
aujourd’hui comme établissement d’enseignement supérieur et de recherche à stature
internationale forme aux trois
(3) cycles du LMD : Licence,
Master et Doctorat in Business
Administration (EDBA), dont la
1ère promotion sera lancée
en janvier 2015 en partenariat
avec Business Science Institute. Les principales activités du
CESAG sont :
-la formation (initiale et executive) à travers 06 pôles de
compétences dans différents
domaines de la gestion ;
-Le service conseil aux entre
Comment le CESAG a-t-il déjà
impacté le développement de
l’Afrique (vue panoramique de
son palmarès ?)
Le CESAG a formé plus de 10
000 diplômés occupant de
hauts postes de responsabilités dans les entreprises, les administrations publiques et privées et autres organisations.
Ces diplômés sont des gestionnaires confirmés et acteurs
de la lutte contre la pauvreté.
A titre d’exemple, on peut citer les Directeurs d’hôpitaux
travaillant dans les différents
structures sanitaires, les experts
comptables (63 diplômés à ce
jour) devenus associés dans
des cabinets,, les économistes de la santé, les financiers
d’entreprises et de marchés
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Entretien exclusif
prises (renforcement des capacités, outils en termes de
gouvernance, management
et leadership) ;
-La recherche appliquée : un
des axes prioritaires du CESAG,
l’institution envisage de mettre
en place un laboratoire de recherche appliquée en collaboration avec les chercheurs
des universités partenaires, afin
d’encourager les publications
scientifiques.
Entretien exclusif
(diplômés du Master en Banque et Finance) qui officient
dans les différentes banques
et institutions financières (en
Afrique, en Europe et ailleurs
dans le monde), etc…
Plus récemment, la mise sur
pied du programme LPGEO
PME/PMI en partenariat avec
TOTAL sacré « prix de l’innovation 2014».
Avec le soutien de ses partenaires prestigieux pédagogiques, financiers ou institutionnels, le CESAG est devenu
une vitrine de la formation de
haut niveau en Afrique francophone.
Quelles sont les innovations
pour cette rentrée ?
Beaucoup d’innovations vont
marquer cette nouvelle année. Tout d’abord, le lancement de la Grande Ecole pour
matérialiser sa volonté d’être
une véritable «Business Schools» et de l’incubateur d’entreprises pour encourager la
créativité et l’entrepreneuriat
chez ses étudiants.
En raison du développement
de la finance islamique dans
la sous-région, l’institution va
prendre en compte cette
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Votre mot de fin et lancement
officiel des inscriptions au
concours ?
Le CESAG est aujourd’hui une
institution incontournable et
une véritable alternative aux
grandes écoles du Nord. Ses
formations sont adaptées aux
réalités de notre espace économique. Son label de qua-
Entretien exclusif
nouvelle donne et introduire
la finance islamique dans ses
programmes de formation et
apporter sa contribution au
renforcement des compétences dans ce domaine.
Bénéficiant de la confiance de
partenaires institutionnels, le
CESAG abrite deux (2) grands
projets régionaux innovants et
structurants. Il s’agit du Projet
CLEAR de la Banque Mondiale
en matière de Suivi et Evaluation, et du projet Young African Leaders Initiative (YALI)
destiné à la formation en leadership des jeunes pour développer leur créativité.
Enfin, le CESAG, en partenariat
avec Business Science Institute lance, au courant du mois
de janvier 2015, un Executive
Doctorate in Business Administration (EDBA).
lité et sa longue expérience
en matière de formation lui
confère un statut d’école de
référence en Afrique et même
dans le monde.
Nous encourageons donc
tous les adeptes de l’excellence et les talents de quelques couches sociales que ce
soit, à s’inscrire au concours
d’entrée au titre de l’année
académique 2015/2016 qui
aura lieu les 16 et 17 mai 2015.
Les inscriptions débutent le 12
janvier 2015.
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Entretien exclusif
Lieu d’inscriptions :
-CESAG Dakar, Avenue du
Général De Gaulle
-Zone UEMOA : Agence Nationale de la BCEAO (Abidjan, Bamako, Bissau, Lomé,
Cotonou, Niamey, Ouagadougou).
-Zone CEMAC : Agence Nationale de la BEAC (Bangui,
Brazzaville, Libreville, Malabo,
N’Djamena, Yaoundé).
-Burundi : Ministère de la Santé Publique et de lutte contre
le Sida - BP 1820, Bujumbura.
-Ghana: Bank of Ghana, the
Center for Training and Professionnal Development P.O.
Box 2674, Accra (Master en
Banque et Finance).
-Gambie: Mr. Georges ABANGWU, Alliance franco-gambian, Kairaba Avenue.
-Guinée Conakry: Mr. Hamid
WILANN, Directeur Général
du CNPG.
Date de démarrage des enseignements : le jeudi 1er octobre 2015.
LE CESAG, L’EMERGENCE
DE TALENTS AU SERVICE DE
L’AFRIQUE
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REPORTAGE
Passation de charges à l’OIF
Michaelle Jean prend officiellement
les rennes de l’organisation
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EDITION Janvier
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REPORTAGE
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ésignée le 30 novembre
2014 par les chefs d’État et
de Gouvernement de l’OIF
lors du 15ème Sommet de
la Francophonie tenu à Dakar au
Sénégal, la canadienne Michaëlle
Jean, a été officiellement installée
dans ses nouvelles fonctions de secrétaire générale de l’Organisation
internationale de la Francophonie
(OIF) ce 05 janvier 2015 et ce, au terme d’une cérémonie fort simple de
passation de service avec le Secrétaire général sortant, Monsieur Abdou Diouf, au siège de l’OIF à Paris.
Cérémonie précédée d’une brève
tête à tête au cours de laquelle les
deux personnalités ont eu à échanger sur les principales orientations
de l’Organisation et discuter de la
mise en œuvre de la Déclaration du
Sommet de Dakar, selon le commu-
niqué de l’Organisation.
Plus haut responsable de l’OIF, la Secrétaire générale a un mandat de
quatre ans et assume trois grandes
missions en vertu de la Charte de la
Francophonie. En plus d’être porteparole politique et représentante officielle de l’Organisation au niveau
international, elle met en œuvre
l’action politique et diplomatique
de la Francophonie. Elle veille aussi
à la mise en œuvre de la coopération multilatérale francophone en
collaboration avec les quatre opérateurs de la Francophonie (Agence universitaire de la Francophonie,
TV5Monde, Association internationale des maires francophones et
l’Université Senghor d’Alexandrie).
Première femme et premier non
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AFRIQUE MAGAZINE
MAGAZINE EDITION
EDITION Janvier
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REPORTAGE
Africain, la nouvelle Secrétaire générale est née le 6 septembre 1957
à Port-au-Prince en Haïti, Gouverneure générale et commandante
en chef du Canada de 2005 à 2010.
Grand Témoin de la Francophonie
aux Jeux olympiques et paralympiques de Londres 2012, elle est
aussi depuis 2011 Chancelière de
l’Université d’Ottawa. Mme Jean
vient de conclure le mois dernier,
un mandat de plus de 4 ans à titre
d’Envoyée spéciale de l’UNESCO
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pour Haïti et a également fait carrière pendant plus de 18 ans à la
télévision publique canadienne,
la Société Radio-Canada.
Michaëlle Jean est la troisième
personne à occuper le poste de
Secrétaire général de la Francophonie. Elle succède à Abdou
Diouf, Secrétaire général de 2003
à 2014, et à Boutros Boutros-Ghali, Secrétaire général de 1998 à
2002.
 Le
magazine panafricain
Y retrouvez toute l’information en éducation de toute l’Afrique
 Le magazine spécialisé
Rien que de l’information en éducation(les
acquis, les défis et les perspectives du
secteur éducatif, de l’Alphabétisation et
de la recherche en Afrique)
ORIENTATION SCOLAIRE,
UNIVERSITAIRE ET
PROFESSIONNELLE EN
AFRIQUE
REPORTAGE
EDUFORM AFRIQUE Magazine
43È SESSION DES PAYS MEMB
RES DE L’ECOLE INTERETATS DES SCIENCES ET
MÉDECINE VÉTÉR
INAIRE (EISMVV))
La cause banalisée du Le Pr François
chômage et du sous- élu préside Adébayo Abiola
nt du Conseil des
emploi des jeunes
ministres de l’Eismv
PREM IER MAGA ZINE
PANA FRICA IN DIGIT
AL D’ INFOR MATIO
N
EN ÉDUCATION
N°008 DE SEPTEMBRE
2014
 Le magazine digital
Utilise une des dernières technologies
de diffusion de la presse écrite, offrant
toutes les commodités requises (téléchargement, impression, etc)
 Le magazine distribué via internet
GRAND REPORTAG
E
Conférence Intern
ationale du RO
Les enjeux, défis actuels et perspecCARE édition 2014
tives de la
Adressé directement (par newsletters professionnelle au Bénin au centre des réforflexmation
ions
EDUFORM AFRIQUE
MAGAZINE EDITIO
N Septembre 2014
EDUFORM AFRIQUE
MAGAZINE EDITIO
N Septembre 2014
à partir d’une base fournie) ou indirectement (par les réseaux sociaux) à des
centaines de milliers de lecteurs, qui y
accèdent partout dans le monde.
PROBLÉMATIQUE DE L’EMPLOI ET DE
LA FORMATION TECHNIQUE ET PROFESSIONNELLE DES JEUNES EN AFRIQUE
PREMIER COLLOQUE
INTERNATIONALDU DILEEC
Explorer les liens ou
La jeunesse africaine victime les interactions entre
de l’hypocrisie et du manque "Education", "Formation" et
de volonté politique
"Développement Humain"
Avec
PREMIER MAGAZINE PANAFRICAIN DIGITAL D ’ INFORMATION EN ÉDUCATION
N°007 DE JUIN 2014
Rayonnez à l’échelle africaine et internationale
GRAND REPORTAGE
Education pour Tous d’ici à 2015
L’Unesco et le Partenariat Mondial pour l’Education séduits
par les prouesses et l’audace du Gouvernement congolais
EDUFORM AFRIQUE MAGAZINE EDITION
Juin 2014
1
Plus d’info sur www.eduformafrique.org ou
écrivez à [email protected]
Tél. : +229
96 37 71 16 Cotonou - Rép. du 25Bénin
EDUFORM AFRIQUE MAGAZINE EDITION Janvier 2015 25
EDUFORM AFRIQUE MAGAZINE EDITION
Août 2013
dossier
Recherche pour le développement
Un défi pour l’Afrique
Entre le développement et la
recherche s’établit une relation de cause à effet.La recherche répond aux interrogations du développement.
La révolution industrielle au
XIXe siècle est le fait de découvertes et innovations qui
favorisent l’industrialisation.
La «grappe d’innovations» qui
survient, est d’une ampleur
telle que la révolution industrielle marque une véritable
rupture au niveau des techniques, impactant de façon décisive les Structures sociales,
économiques et politiques des
« Le continent n’a
enregistré que
0,6% des demandes mondiales de
brevets, contre
51% en Asie. Il ne
consacre que
0,4% des dépenses intérieures
brutes à la R-D,
contre 1,6% pour
l’Asie. Si les innovations se multiplient, leur valeur,
leur qualité, leur
pertinence et
leur impact sont
éclipsés par l’insuffisance des investissements dans
la production et
la commercialisation du savoir.
La situation est
d’autant plus délicate qu’il y a une
pénurie de scientifiques et d’ingénieurs hautement
qualifiés...»
pays.
Pour une Afrique en quête de
développement, la recherche
apparaît donc comme un défi
contre lequel, tous les efforts
doivent fédérer pour des solutions endogènes aux besoins
de mieux être des populations
et ce, dans un esprit d’ouverture. Défi dont les gouvernants africains et institutions
régionales et internationales
mesurent toute l’importance,
qui reste d’actualité malgré
les éclaircis qui pointent à
l’horizon.
Voici ce qu’en dit, M. Carlos
I
l suffit d’ouvrir un magazine ou
un journal à grand tirage pour en
apprendre sur les innovations qui
déferlent sur l’Afrique, du M-Pesa,
service de transfert d’argent par téléphone mobile inventé au Kenya et
qui a révolutionné les pratiques bancaires en Afrique, au Square KilometerArray, le plus grand et le plus puissant radiotélescope jamais construit
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EDUFORM AFRIQUE
AFRIQUE MAGAZINE
MAGAZINE EDITION
EDITION Janvier
Janvier 2015
2015
Lopes, Le Secrétaire général adjoint des Nations Unies
et Secrétaire exécutif de la
Commission économique des
Nations Unies pour l’Afrique
(CEA), pour qui faire progresser le programme de l’Afrique
sur la science, la technologie
et l’innovation (STI) et l’appliquer effectivement à la
transformation économique
constitue le nouveau défi du
continent. Il soutient dans la
présente réflexion que « l’Afrique peut inventer: brûler les
étapes dans des domaines
inattendus ».
Par : Brice ASKY
au monde, qu’abrite l’Afrique du
Sud.
On est bien loin d’un sentiment largement répandu! Ces réalisations
africaines constituent-elles une surprise? Pas vraiment! L’Afrique a la
science et l’innovation de pointe
dans le sang depuis l’antiquité. Mais
ses réalisations lui ont rarement été

dossier
attribuées ou simplement portées sur
la place publique. Elles vont d’équations algébriques formulées il y a
environ 35 000 ans par le génie des
bâtisseurs des pyramides, au savoir
astronomique extraordinaire du peuple Dogon en passant par les chefsd’œuvre architecturaux de Tombouctou ou du Grand Zimbabwe.
Faire progresser le programme de
l’Afrique sur la science, la technologie et l’innovation (STI) et l’appliquer
effectivement à la transformation
économique constitue le nouveau
défi du continent. Selon le Rapport
de l’UNESCO sur la science 2010, la
recherche-développement (R-D) en
Afrique attire encore moins de fonds
publics que les secteurs militaire, éducatif ou sanitaire.
Une enquête menée en 2012 par
l’UA/NEPAD dans 19 pays africains
montre que seuls le Malawi, l’Ouganda et l’Afrique du Sud investissent plus
de 1% de leur PIB dans la R-D, contre
de 0,2% à 0,5% pour les autres. Le rapport précité de l’UNESCO souligne
que l’Afrique ne consacre que 0,3%
du PIB en moyenne à la R-D. C’est
sept fois moins que l’investissement
réalisé dans les pays industrialisés.
Le continent n’a enregistré que 0,6%
des demandes mondiales de brevets, contre 51% en Asie. Il ne consacre que 0,4% des dépenses intérieures brutes à la R-D, contre 1,6% pour
l’Asie. Si les innovations se multiplient,
leur valeur, leur qualité, leur pertinence et leur impact sont éclipsés
par l’insuffisance des investissements
dans la production et la commercialisation du savoir. La situation est
d’autant plus délicate qu’il y a une
pénurie de scientifiques et d’ingénieurs hautement qualifiés.
En 2007, on ne comptait que 164
chercheurs pour un million d’Africains, contre une moyenne mondiale de 1081. En dépit de ce retard
sur le reste du monde, on assiste à un
engouement suscité par l’adoption
rapide des nouvelles technologies et
la multiplication du pôle d’innovation
peu coûteux, qui contribuent à faire
avancer le programme de transformation du continent.
Des pays africains comme le Kenya,
le Rwanda, le Maroc, le Nigéria ou
l’Afrique du Sud, ont les moyens de
décoller à l’instar de pionniers de
la technologie comme la Chine, la
République de Corée ou le Brésil,
au cours de précédentes révolutions technologiques. La montée de
la Chine, par exemple, a eu lieu en
seulement trois décennies, grâce
aux réformes introduites par Deng
Xiaoping qui ont permis d’affranchir
plus de 400 millions de personnes de
la pauvreté. Le principal ingrédient
de ce succès a été la création de
nombreuses zones économiques
spéciales et de leurs groupements
industriels.
En seulement quinze ans d’existence,
les groupements contribuaient pour
la moitié de la production industrielle
brute de haute technologie de la
Chine et un tiers des exportations de
la même catégorie. Aujourd’hui, la
Chine est la deuxième économie du
monde. Si d’autres pays ont réussi,
l’Afrique devrait avoir pour ambition de faire de même. Le continent
montre déjà des potentialités et des
possibilités pour ce faire.
« La montée de
la Chine, par
exemple, a eu
lieu en seulement trois décennies, grâce
aux réformes
introduites par
Deng Xiaoping
qui ont permis
d’affranchir
plus de 400
millions de personnes de la
pauvreté....»

27
EDUFORMAFRIQUE
AFRIQUEMAGAZINE
MAGAZINE EDITION
EDITION Janvier
Janvier 2015
2015 27
EDUFORM
dossier
Pourquoi maintenant ?
« Le continent
profite aussi
de la crise de
la zone euro
ou de l’augmentation des
coûts unitaires
chinois, par
exemple, pour
améliorer sa
compétitivité
et diversifier ses
exportations
vers de nouveaux marchés
tels que les
BRICS..»
Sur le plan de la croissance économique, l’Afrique fait bonne figure. La prédominance accrue
de la paix, l’amélioration de la
gouvernance et la forte demande
intérieure ont rétabli la confiance
des investisseurs. L’investissement
étranger direct (IED) augmente
plus rapidement que dans les
autres régions du monde.
Le continent profite aussi de la crise
de la zone euro ou de l’augmentation des coûts unitaires chinois, par
exemple, pour améliorer sa compétitivité et diversifier ses exportations vers de nouveaux marchés
tels que les BRICS.
Cela, ajouté à l’augmentation des
recettes provenant des exportations de matières premières, permet aux gouvernements africains
d’allouer davantage de fonds aux
activités en matière de STI et de
commencer à sortir du piège de la
faible valeur ajoutée.
Certains pays investissent déjà dans
les secteurs innovants des énergies
renouvelables et propres; grâce à
ses ressources abondantes et inexploitées en énergies renouvelables,
l’Afrique a les moyens de passer
rapidement à un nouveau modèle techno-économique propre. La
prise de conscience croissante de
l’impact de la dégradation environnementale et des changements climatiques a permis l’émergence de
nouvelles priorités de R-D, telles que
les technologies d’énergie propre
ou la bioagriculture.
D’après l’Institut de l’énergie de la
Commission européenne, 0,3% de
l’ensoleillement des déserts du Sahara et du Moyen-Orient pourrait
satisfaire la totalité des besoins énergétiques de l’Europe.
L’évolution démographique de
l’Afrique, notamment l’urbanisation rapide, offre des possibilités, à
condition de faire un usage approprié du dividende démographique
2015
28 EDUFORM AFRIQUE MAGAZINE EDITION Janvier
Janvier 2015
dans les stratégies de développement. D’après les prévisions, dans
moins de trois générations, 41% de
la jeunesse mondiale sera africaine.
En 2050, ces jeunes représenteront
plus d’un quart de la main-d’œuvre
mondiale.
Une comparaison peut être établie
avec les marchés émergents d’Asie,
dont 40% de la croissance économique rapide enregistrée entre 1965 et
1990 est attribuable à une augmentation de la population en âge de
travailler. La jeunesse africaine, rompue à l’utilisation des technologies
numériques, pourrait aider à accélérer l’industrialisation. Selon les prévisions, d’ici à 2030, 50% des Africains
vivront dans des villes.
De grands groupes de population
vivant à proximité les uns des autres
permettent des économies d’échelle et une interaction plus étroite de
personnes compétentes et qualifiées
qui partagent leurs connaissances et
leurs innovations. Les villes africaines
génèrent déjà près de 55% du PIB total du continent.
Grâce à une croissance plus forte,
les pays africains pourraient rivaliser

avec
les pays développés où les villes génèrent environ 90% du PIB. Les possibilités de croissance économique, de
réduction de la pauvreté, de développement humain et d’innovation
sont considérables.
Le secteur informel africain, souvent
critiqué, est justement un des environnements les plus inventifs. C’est
un terrain fertile pour une innovation
économe et pour des entrepreneurs
tenaces capables de transformer littéralement des déchets en trésor :
des instruments divers aux tondeuses
à gazon, des pompes à eau à tous
les outils dont on peut avoir besoin
dans cet environnement.
Les technologues de cette économie
informelle représentent un énorme
réservoir de talents autochtones que
l’Afrique doit associer à son processus
d’industrialisation. Le secteur informel
représente une part très importante
de l’économie. Il a toujours été associé à la pauvreté croissante et à de
mauvaises conditions d’emploi. Il attire maintenant des investissements
de la part d’entrepreneurs qui cherchent à réduire les coûts salariaux,
les pensions de retraite et autres prestations sociales.
dossier
Organiser le secteur informel et reconnaître qu’il joue un rôle d’activité rentable contribueront à mieux
exploiter le potentiel de STI de l’Afrique ainsi qu’à le faire reconnaître et
à l’enregistrer officiellement.
La démocratisation des TIC offre à
l’Afrique des possibilités de sauter
l’étape de l’industrialisation et combler le fossé technologique. L’Afrique
contourne déjà les étapes traditionnelles grâce à des outils tels que les
technologies sans fil, la bande passante satellitaire et les technologies
mobiles peu coûteuses qui exigent
des infrastructures physiques relativement légères et à peu de frais.
Ecobank a bâti une plate-forme de
transactions financières qui couvre
actuellement trente-cinq pays, tandis qu’Airtel est numéro un mondial
en matière d’application de tarifs
communs pour l’utilisation de la téléphonie et de données, dans 18
pays.
Le continent est bien placé pour absorber, adapter et exploiter les vastes
quantités de connaissances scientifiques et techniques déjà disponibles
dans le monde afin de résoudre ses
propres problèmes socioéconomiques, qui vont de l’agriculture à la
santé en passant par l’environnement. L’intégration économique régionale permettrait d’aller plus loin.
Sans une forte intégration, la petite
taille des marchés de la plupart des
pays restera un handicap.
L’Afrique devrait adopter le concept
de locomotives en vertu duquel des
pôles principaux devront entraîner
tous les autres.
« Grâce à une
croissance plus
forte, les pays
africains pourraient rivaliser
avec les pays
développés où
les villes génèrent environ
90% du PIB.
Les possibilités
de croissance
économique,
de réduction
de la pauvreté,
de développement humain
et d’innovation
sont considérables...»
Les espoirs de l’Afrique en matière
de STI
L’Afrique est actuellement le deuxième marché de téléphonie mobile
dans le monde. Le taux de pénétration du mobile est passé de 1% en
2000 à 54% en 2012, soit un nombre
d’utilisateurs de téléphones mobiles
supérieur à celui des États-Unis, de

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EDUFORM AFRIQUE MAGAZINE EDITION Janvier
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Janvier 2015
dossier
« L’Afrique est
actuellement
le deuxième
marché de
téléphonie
mobile dans le
monde. Le taux
de pénétration du mobile
est passé de
1% en 2000 à
54% en 2012,
soit un nombre
d’utilisateurs
de téléphones
mobiles supérieur à celui des
États-Unis, de
l’Inde ou de
l’Europe...»
l’Inde ou de l’Europe.
L’Afrique a usé de son génie propre
pour élargir le domaine d’utilisation
du téléphone mobile. La téléphonie
mobile et les initiatives électroniques
sont en train de révolutionner tout un
ensemble de secteurs. Elles aident
par exemple les agents de soins de
santé à toucher des bénéficiaires
dans des zones reculées ; elles permettent aussi l’accès instantané des
agriculteurs aux informations sur les
marchés ainsi que l’organisation de
salles de classe virtuelles et l’observation des élections.
On assiste à un essor continu d’applications personnalisées développées par des Africains, au nombre
desquelles figurent des innovations
comme Mafuta-go, Afritab et le
smartphone VMK elikia. Ces innovations sont mues par le souci de trouver un équilibre qualité-prix tenant
compte du faible pouvoir d’achat
sur le continent.
Il existe actuellement 90 projets bénéficiant d’appui spécial, appelés «
pôles » et destinés à stimuler l’innovation, l’esprit d’entreprise et les infrastructures de R-D. Il s’agit de pôles
d’innovation, de pôles technologiques, de parcs scientifiques et technologiques, d’incubateurs et d’accélérateurs installés dans plus de 20
pays africains.
De nouveaux incubateurs poussent
toutes les deux semaines. Les exemples en sont iLab du Libéria, Co-CreationHub du Nigéria, qui se concentrent sur l’utilisation du capital social
et de la technologie, et des incubateurs de TIC au Sénégal.
L’Afrique aura bientôt aussi des villes technologiques comme celle de Konzo, au Kenya, appelée
aujourd’hui, et à juste titre, la Silicon
Savannah. De grandes sociétés informatiques comme IBM, Samsung,
Google, PwC, Nokia/Siemens ou
Huawei ont installé des laboratoires
ou ont leur siège africain au Kenya.
Le Parc de scientifique et technologique de l’Afrique du Sud couvre
des secteurs comme les technologies de l’information, les biosciences
et les technologies vertes. L’exploi-
30
Mars 2014
30 EDUFORM AFRIQUE MAGAZINE EDITION Janvier
2015
tation minière industrielle est l’un des
nombreux domaines d’intervention
de l’Innovation Hub du Botswana.
Autre exemple : la recherche agricole et les biosciences, qui sont les
domaines d’intervention du Pôle
de l’Institut international de recherche sur l’élevage d’Afrique orientale et centrale (ILRI-BecA). Des
investissements existent aussi dans
les nanotechnologies, les produits
pharmaceutiques et les nouveaux
matériaux.
Le continent procède également
à l’essai de technologies sophistiquées. Au nombre des exemples figurent: Joule, une voiture électrique;
Ahrlac, le premier avion de type
chasseur qui sera fabriqué et monté
en Afrique; LifanX-60, une voiture de
sport conçue pour l’Afrique, actuellement assemblée en Éthiopie; ainsi
qu’une industrie aérospatiale en
plein essor au Maroc et en Tunisie.
À l’instar de Toyota, lors de sa création, certaines de ces ambitions passent inaperçues. Mais il s’agit d’un
commencement qui peut s’avérer
essentiel pour maîtriser la courbe
d’innovation.

Et maintenant ?
La création d’industries scientifiques,
innovantes et de pointe attire des
ressources humaines qualifiées. Certains éléments laissent penser que
plusieurs des économies à forte croissance d’Afrique telles que le Nigéria,
l’Afrique du Sud et le Ghana, ont
considérablement intensifié la rétention des travailleurs instruits.
La prochaine phase consistera à
faire revenir les membres qualifiés
de la diaspora. Des similitudes peuvent être établies avec la création
de parcs scientifiques dans plusieurs
pays d’Asie, notamment l’Inde, qui
a déclenché le retour d’anciens
migrants techniciens et chercheurs
formés à l’étranger en raison de l’histoire de l’évolution du marché.
Pourquoi les Africains doivent-ils
continuer de se rendre à l’extérieur
pour la recherche et la formation
alors que des innovations sophistiquées voient le jour sur le continent?
Il existe une forte corrélation entre
la valeur du système d’enseignement supérieur d’un pays et sa capacité générale d’innovation. Selon
le Recueil de données mondiales sur
l’éducation2011 de l’UNESCO, l’enseignement secondaire en Afrique
Premièrement, des mesures
telles que l’amélioration de la
formation des ressources humaines pour leur permettre d’acquérir
des compétences techniques, par
exemple, ainsi que la promotion
des liens entre entreprises et instituts
d’enseignement et de recherche
s’avèrent indispensables pour hisser
l’Afrique aux niveaux supérieurs des
chaînes de valeurs mondiales.
Des enseignements peuvent être tirés du succès enregistré par le Brésil
ces quatre dernières décennies. Environ 80 % des premières universités
brésiliennes possèdent au moins un
incubateur, et plusieurs œuvrent à
la création de parcs scientifiques et
technologiques, établissant des liens
plus étroits entre le monde universitaire et celui du travail.
Deuxièmement, les progrès de l’Afrique en matière de science, technologie et innovation doivent s’apprécier dans un cadre plus réglementé
qu’ont connu les autres continents
lorsqu’ils faisaient leur bond rapide.
Les droits de propriété intellectuelle
ont tellement évolué qu’aujourd’hui
ils sont tout sauf conviviaux pour les
nouveaux auteurs.
Il ne suffit plus de protéger les systèmes de savoir autochtones, les pratiques, les innovations et les techno-
dossier
a connu un développement
considérable ces dernières années, mais reste toujours à la
traîne de toutes les autres régions du monde.
Un grand fossé demeure s’agissant de la qualité de l’enseignement dispensé. Peu d’universités africaines offrent des
formations et des programmes
de recherche sanctionnés par
des diplômes supérieurs qui
tiennent compte des besoins
de connaissance de l’économie, sans oublier que le coût
général de l’enseignement supérieur est prohibitif.
« Deuxièmement, les progrès de l’Afrique en matière
de science,
technologie
et innovation
doivent s’apprécier dans
un cadre plus
réglementé
qu’ont connu
les autres continents lorsqu’ils
faisaient leur
bond rapide.
Les droits de
propriété intellectuelle
ont tellement évolué
qu’aujourd’hui
ils sont tout
sauf conviviaux pour
les nouveaux
auteurs...»

EDUFORM AFRIQUE
AFRIQUE MAGAZINE
MAGAZINE EDITION
EDITION Janvier
Mars 2014
31
EDUFORM
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dossier
« Quatrièmement, les
problèmes de
l’Afrique ne
sont pas exceptionnels.
Pour soutenir la
concurrence,
participer à
l’économie
mondiale et y
être reconnu
comme un
acteur à part
entière en Afrique, il conviendra d’accorder une place
de choix à la
science, à la
technologie et
à l’innovation
dans les plans
nationaux de
développement sur le
continent...»
logies. Une ambition beaucoup plus
audacieuse s’avère nécessaire pour
hisser l’Afrique dans les chaînes de
valeurs mondiales et lancer le continent dans l’acquisition de nouvelles
technologies.
Troisièmement, un certain nombre de conditions détermineront
si l’Afrique peut réaliser une révolution technologique. Au nombre
de celles-ci figurent le financement
adéquat, le renforcement des liens
avec les institutions universitaires et
de recherche; l’accès à des ressources humaines qualifiées; et l’accès
à une infrastructure fiable, notamment la communication, l’énergie
et le transport.
Sans infrastructure adéquate, de
nouveaux développements technologiques et scientifiques sont tout
simplement impossibles.
Quatrièmement, les problèmes de
l’Afrique ne sont pas exceptionnels.
Pour soutenir la concurrence, participer à l’économie mondiale et y
être reconnu comme un acteur à
part entière en Afrique, il conviendra
d’accorder une place de choix à la
science, à la technologie et à l’innovation dans les plans nationaux de
développement sur le continent et
de parvenir à améliorer l’investissement en faveur de la recherche-développement, ainsi que l’efficacité
et la cohérence des politiques.
32 EDUFORM AFRIQUE MAGAZINE EDITION Janvier
2015
Mars 2014
Les institutions mondiales de financement et les organismes de développement bilatéral doivent également mettre au point des stratégies
plus exhaustives pour intégrer la
science, la technologie et l’innovation dans leurs efforts de développement.
Le succès de la Chine peut être attribué à la priorité accordée dans sa
stratégie nationale de développement aux politiques visant à améliorer les perspectives de croissance
à long terme, notamment les politiques en matière de technologie, de
développement institutionnel et du
capital humain.
Conclusion
En conclusion, pour saisir les occasions qui s’offrent à elle et faire fond
sur les progrès remarquables qu’elle
a accomplis jusqu’ici, l’Afrique se
doit d’aller au-delà de la somme totale de ses capacités individuelles.
Elle doit certes s’appuyer sur les capacités existantes, les atouts et les
compétences de ses populations
ainsi que de ses institutions, mais surtout, elle ne connaîtra le succès que
si, et seulement si, elle réalise son intégration.
Carlos Lopes
.

À
la suite de sa nomination par le Secrétaire
général de l’ONU, M.
Carlos Lopes est devenu en septembre 2012 le huitième
Secrétaire exécutif de la Commission économique pour l’Afrique,
avec rang de Secrétaire général adjoint. Il a occupé de mars 2007 à
août 2012 les postes de Directeur
général de l’Institut des Nations
Unies pour la formation et la recherche (UNITAR) à Genève et
de Directeur de l’École des cadres
du système des Nations Unies à Turin, avec rang de Sous-Secrétaire général.
Avant cela, M. Lopes a été Sous-Secrétaire
général de l’ONU et Directeur des affaires
politiques au cabinet du Secrétaire général
de 2005 à 2007.
M. Lopes a largement contribué à la recherche
dans le domaine du développement. Spécialiste du développement et de la planification stratégique, il a écrit ou édité 22 livres et a enseigné
dans des universités et institutions académiques à Lisbonne, Coimbra, Zurich, Uppsala, Mexico,
São Paulo et Rio de Janeiro. Outre qu’il appartient à un grand nombre de réseaux académiques, il
a contribué à la création d’organisations non gouvernementales et d’institutions de recherche en
matière de sciences sociales, notamment en Afrique. Il siège actuellement au conseil d’administration ou au comité consultatif ou éditorial d’une dizaine d’institutions, dont la Fondation Kofi
Annan, l’Institut international de planification de l’éducation de l’UNESCO, le Centre international de Bonn pour la conversion, l’Institut universitaire de Lisbonne (ISCTE), l’Institut Ethos,
l’Institut de hautes études internationales et du développement (Genève),et de revues telles que
Géopolitique Africaine, AfricanSociologicalReview et AfricanIdentities.
Carlos Lopes est titulaire d’un doctorat en histoire de l’Université de Paris I (Panthéon-Sorbonne), ainsi que d’un master de recherche obtenu à l’Institut de hautes études internationales et du
développement de Genève. Il lui a également été décerné le titre de docteur honoraire en sciences
sociales de l’Université de Cândido Mendes (Rio de Janeiro, Brésil).www.uneca.org/fr.
33
EDUFORM AFRIQUE MAGAZINE EDITION Janvier
Mars 2014
2015 33
dossier
Qui est Carlos Lopes
annonce
Conseil pour le développement de la recherche en sciences sociales en Afrique (CODESRIA)
APPEL A CANDIDATURES
Réseaux de recherche comparative 2015
Le Conseil pour le développement
de la recherche en sciences sociales
en Afrique (CODESRIA) est une organisation de recherche panafricaine
créée en 1973 et qui a pour objectif
général de promouvoir la recherche
en sciences sociales en Afrique. Le
programme des Réseaux de recherche comparative (RRC) est un outil
initié par le CODESRIA pour encourager et promouvoir le développement et la consolidation d’une perspective d’analyse comparative dans
la recherche en sciences sociales en
Afrique. Le programme des RRC a
pour but de contribuer à la constitution d’un important corpus d’études
comparatives théoriquement innovant et fondé sur des recherches
empiriques rigoureuses produites par
des chercheurs africains et de la diaspora. Il soutient des travaux qui utilisent des cadres d’analyse temporels
et spatiaux au niveau national, sous
régional et régional. Le Programme
des RRC du CODESRIA encourage
le travail comparatif intra-africain qui
explore et exploite la nature variée
des réalités sociales en Afrique ainsi
que des études qui engagent le continent dans une conversation avec
d’autres régions du monde, plus particulièrement le Sud global.
Les thèmes prioritaires pour la constitution de nouveaux RRC en 2015
sont les suivants :
1. Enseignement supérieur, TIC et
internationalisation : les mutations du
paysage de l’enseignement supérieur et de la recherche ; le néolibéralisme, son évolution et les réponses
de l’Afrique ;
2. Changement climatique, ressources et développement : la nouvelle
ruée vers l’Afrique ; transformation
agraire et développement agricole ;
ajout de valeur, développement des
secteurs industriels et des services ;
3. Santé et bien-être : systèmes de
santé publique, lutte contre les épidémies, systèmes de sécurité et de
protection sociales ;
4. Politique et gouvernance : droits
humains, citoyenneté, mouvements
sociaux et dynamisme des engagements civiques, paix, sécurité et État
de droit ;
5. Genre, jeunesse, culture et politique sociale transformative :
nouvelles frontières de l’activisme ;
accomplissement de soi dans des
contextes mondiaux dynamiques ;
construction de systèmes politiques
plus inclusifs ; évolution des façons
d’être ; évolution des modes de représentation
6. Intégration régionale et continentale, mobilité et Diaspora africaine : l’évolution des modes d’engagement ; la diaspora et la définition de
la future Afrique ; la circulation à l’ère
des barrières frontalières ; réconciliation de l’intégration vers le haut et de
l’autonomisation de la base ;
7. Connaître et engager le reste
du monde : rencontres africaines
avec la mondialisation ; étude des
autres régions du monde ; relations
sud-sud; puissances émergentes, et;
étude comparative des expériences
historiques du développement et de
la gouvernance ;
8. Penser le futur : études prospectives ; planification et moyens de faire
face à l’incertitude en Afrique.
Appel à candidatures : Lauréats
Dates limites :
Lauréats (28 février 2015)
Le Conseil pour le développement de
la recherche en sciences sociales en
Afrique (CODESRIA) lance un appel
à candidatures pour la constitution de
Réseaux de recherche comparative
(RRC) sur les thèmes identifiés ci-dessus. L’appel s’adresse aux chercheurs
basés dans les universités et centres
de recherche en Afrique. Les candidats sont priés de mettre clairement
en exergue le caractère comparatif de
leur travail dans tous les aspects de
leurs propositions, en particulier sur la
conception de leur étude, le choix et
la justification des unités de comparaison, la méthodologie et les activités de
recherche qui permettront d’aborder
les questions posées. Le Comité de
sélection indépendant éliminera toute
proposition qui ne répondra pas à ces
exigences.
Un RRC est constitué de de trois (3)
à cinq (5) membres. Il est important
dans la composition du RRC de veiller
à la multidisciplinarité, à la prise en
compte du genre et à l’intégration de
jeunes chercheurs.
Les dossiers de candidature sont
constitués des documents suivants.
Veuillez noter que toute candidature
ne contenant pas les différents éléments exigés ne sera pas prise en
compte.
•Une proposition comprenant les sections suivantes : introduction ; formulation et contextualisation de la question
; brève revue de la littérature et / ou
hypothèses concurrentes ;
conception de l’étude et méthodologie
de recherche ; importance de l’étude
au niveau théorique et pratique; tous
les progrès éventuels effectués ou obtenus sur ce sujet et un bref résumé
du budget et du plan de travail. Les
propositions ne devront pas dépasser
dix (10) pages et doivent être rédigées
sous format Word (type de police : Times New Roman, taille de police : 12;
interligne :
double). Les budgets sommaires qui
doivent accompagner les propositions,
prendront en considération la durée
de vie des RRC qui est de quinze (15)
mois (délai strict). La preuve de recherches antérieures dans le domaine
de travail choisi qui pourraient contribuer à l’achèvement rapide du projet
sera un atout supplémentaire. Les
subventions allouées pour les RRC
sélectionnés varient selon l’étude et
les groupes. Cependant, il est important de noter, à titre
indicatif, que les subventions accordées varient entre 15 000 USD et 35
000 USD. Aucun format spécifique
n’est retenu pour la présentation du
budget, mais les ressources allouées
par le Conseil devront couvrir les li-
34 EDUFORM AFRIQUE MAGAZINE EDITION Janvier 2015
gnes suivantes :
o Le travail de terrain à entreprendre
par les membres du réseau ;
o La documentation à acquérir pour le
travail du RRC ;
o Les honoraires des membres du
RRC pour le travail qu’ils effectueront;
o Un atelier de revue à mi-parcours du
RRC pour une évaluation des progrès
réalisés ;
o Un atelier final.
•Une lettre d’accompagnement contenant une liste des membres du réseau
et son/ses coordinateur (s) ainsi que
leurs adresses e-mail et numéros de
téléphone
•Les CV de tous les membres du réseau contenant leurs coordonnées
complètes, y compris les numéros de
téléphone et adresses e-mail
•La fiche d’identification remplie Pour
l’année 2015, la date limite de soumission des propositions est fixée au
28 février 2015. Les résultats de la
sélection seront publiés avant le 31
mars 2015. Dans la dernière semaine
d’avril 2015, le CODESRIA organisera
un atelier méthodologique à l’intention
des RRC sélectionnés. Lors de l’envoi
de votre candidature, veuillez mentionner ‘Proposition de RRC 2015’ dans la
ligne Objet de votre courrier électronique pour éviter toute perte. Toutes les
candidatures doivent être envoyées
par courrier électronique.
APPEL A CANDIDATURES
Évaluateurs
Le CODESRIA lance un appel à candidatures pour l’évaluation des propositions de recherche de réseaux
mettant en relief l’expérience du candidat dans le domaine de la recherche
comparative et/ou de
de recherche comparative (RRC 2015).
Cette annonce s’adresse aux chercheurs hautement qualifiés
l’enseignement de la méthodologie de
recherche comparative
d’Afrique et de la diaspora, ayant une
grande expérience dans la conduite de
recherche comparative et/ou
l’enseignement de la méthodologie de
recherche comparative. Les évaluateurs auront essentiellement
comme tâche de lire, commenter, noter
et classer les propositions de RRC enregistrées.
De modestes honoraires sont prévus
pour ce travail d’évaluation. Les évaluateurs pourront être invités
dans le cadre de contrats séparés, à servir également comme personnes ressources lors des ateliers
• Une copie remplie de la fiche d’identification jointe à cette annonce.
Lors de l’envoi de votre candidature, veuillez mentionner ‘Évaluateur
CRN 2015’ dans la ligne Objet
de votre courrier électronique pour
éviter toute perte.
La date limite de soumission des candidatures est fixée au 31 janvier 2015.
Les résultats de la sélection
seront publiés avant le 28 février 2015.
Toutes les candidatures doivent être
envoyées par courrier
électronique.
Réseaux de Recherche Comparative
méthodologiques organisés à l’endroit
des membres des RRC.
CODESRIA
Les dossiers de candidature à envoyer
au CODESRIA doivent contenir les
pièces suivantes :
B.P. 3304, CP 18524, Dakar, Senegal
• Une lettre d’accompagnement
d’une page
• Un CV contenant les coordonnées
complètes, y compris les numéros de
téléphone et e-mail,
Avenue Cheikh Anta Diop X Canal IV
Tel. (221) 33 825 98 21/22/23, Fax : (221)
33 824 12 89,
E-mail : [email protected],
Site web: http://www.codesria.org/,
Facebook:
http://www.facebook.
com/pages/CODES
EDUFORM AFRIQUE MAGAZINE EDITION
Janvier 2015 35
annonce
Conseil pour le développement de la recherche en sciences sociales en Afrique (CODESRIA)
annonce
Appels à projets
Agriculture durable
et résiliente FACCE JPI, l’initiative européenne de programmation conjointe sur
l’agriculture, la sécurité alimentaire et le changement climatique ouvre
un appel à projets intitulé Research in Sustainable and Resilient
Agriculture.
Cet appel à propositions vise à soutenir l’innovation et la création
de valeur à partir de la biomasse et des bioraffineries, en lien avec
l’intensification des systèmes de production agricole et les changements
climatiques.
Il se compose de trois sous-thèmes :
• Le ciblage spatial de l’utilisation des terres pour augmenter la
production et l’utilisation efficace de la biomasse.
• Le développement de marchés et de services.
• L’intensification des systèmes d’agriculture et la gestion des terres.
► Date limite de soumission des pré-propositions : 4 mars 2015.
À consulter sur le net :
• Texte de l’appel à projets
• Plateforme de candidature
Contacts : [email protected]
Bernard Dreyfus
Directeur général délégué à la Science
Retrouvez les appels à projets s’inscrivant dans les domaines de recherche ou d’activité de l’IRD sur l’Intranet :intranet.ird.fr/appels-a-projets
36 EDUFORM AFRIQUE MAGAZINE EDITION Janvier 2015
annonce
Concours d’entrée au Centre Africain d’Etudes Supérieures en Gestion
(CESAG) - Année académique 2015/2016
APPEL A INSCRIPTION
Nous invitons tous les adeptes de l’excellence et les talents de quelques couches sociales que
ce soit, à s’inscrire au concours d’entrée au titre de l’année académique 2015/2016 qui aura lieu
les 16 et 17 mai 2015.
Les inscriptions débutent le 12 janvier 2015.
Lieu d’inscriptions :
-CESAG Dakar, Avenue du Général De Gaulle
-Zone UEMOA : Agence Nationale de la BCEAO (Abidjan, Bamako, Bissau, Lomé, Cotonou,
Niamey, Ouagadougou).
-Zone CEMAC : Agence Nationale de la BEAC (Bangui, Brazzaville, Libreville, Malabo, N’Djamena,
Yaoundé).
-Burundi : Ministère de la Santé Publique et de lutte contre le Sida - BP 1820, Bujumbura.
-Ghana: Bank of Ghana, the Center for Training and Professionnal Development P.O. Box 2674,
Accra (Master en Banque et Finance).
-Gambie: Mr. Georges ABANGWU, Alliance franco-gambian, Kairaba Avenue.
-Guinée Conakry: Mr. Hamid WILANN, Directeur Général du CNPG.
Date de démarrage des enseignements : le jeudi 1er octobre 2015.
LE CESAG, L’EMERGENCE DE TALENTS AU SERVICE DE L’AFRIQUE
Plus d’informations
Adresse postale : Boulevard du Général De Gaulle
BP 3802 Dakar-téléphone + 221 33 839 73 60- fax : + 221 33 821 32 15
Site web: www.cesag.sn :
E-mail: [email protected]
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EDUFORM AFRIQUE
AFRIQUE MAGAZINE
MAGAZINE EDITION
EDITION Janvier
Janvier 2015
annonce
AFRICAN UNION
UNION AFRICAINE
UNIÃO AFRICANA
Addis Ababa, ETHIOPIA P. O. Box 3243 Telephone: 251-11-5517700 Fax: 251-11-551 7844
Website: www.au.int
DÉPARTEMENT DES RESSOURCES HUMAINES, DE LA SCIENCE ET DE LA
TECHNOLOGIE
PROGRAMME DE BOURSES MWALIMU NYERERE DE L’UNION
AFRICAINE
Appel spécial à candidatures de bourses 2015
Seulement pour les candidats ayant un handicap physique
Pour les Masters en Sciences sociales, Sciences naturelles, Ingénierie,
Mathématiques, Science de l’éducation et Sciences du Sport
DATE LIMITE: 31 MARS 2015
Le programme de bourses Mwalimu Nyerere de l'Union africaine a été lancé en 2007
dans le but de contribuer à la production et à la rétention du capital humain de haut
calibre de l'Afrique pour le développement durable du continent dans des filières
fondamentales du développement, tout en favorisant l'intégration régionale grâce à la
mobilité intra-africaine des étudiants. Le programme de bourses vise à permettre aux
jeunes Africains d'étudier dans les universités africaines de premier plan avec une
convention ayant force obligatoire pour les bénéficiaires qu’ils vont travailler dans un
pays africain pendant au moins la même durée de la période de bourses d'études après
l'obtention du diplôme.
Pour encourager la participation de jeunes étudiants africains ayant un handicap
physique permanent au niveau du troisième cycle dans les programmes de Masters et
les aider à atteindre leurs objectifs de l’'enseignement supérieur, la Commission de
l'Union africaine lance une invitation spéciale uniquement aux candidats ayant une
déficience physique pour étudier dans les universités africaines qui ont des
installations appropriées et de bons services pour les étudiants ayant un handicap.
Une lettre d’acceptation d’une université confirmant que le candidat sera admis et
suivra les cours à plein temps sera demandée à chaque candidat. Les étudiants doivent
satisfaire aux conditions académiques de haut niveau. Les candidats doivent
soumettre un certificat médical sur papier en-tête d’un hôpital ou d’un service,
avec les coordonnées complètes du médecin (numéro de téléphone, adresse
géographique et email).
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 La déficience visuelle (perte de vue partielle ou totale, cécité)
 La déficience auditive (malentendant, surdité)
 Déficience motrice (Limitation fonctionnelle physique partielle ou totale)
LA BOURSE D’ÉTUDES
La bourse d’études couvre ce qui suit :
Frais de scolarité : Pour deux années académiques Maximum.
Rétributions: 500 US$ par mois pour aider aux frais de subsistance, d’alimentation,
de services utilitaires, de transport local et de médication.
Subventions pour les livres: une allocation de 500$EU par an pour l’achat des
livres et autres fournitures.
Billet d’avion : coût du transport aller-retour en classe économique par la voie la
plus directe entre le pays du bénéficiaire et la destination pour les études de
l’Institut hôte.
Allocation pour le voyage:
 Un versement unique de 250$EU pour contribuer au transport terrestre de
l’aéroport et les coûts y afférents.
 Un versement unique de 350$EU pour aider au transport et autres frais
aéroportuaires divers; depuis le départ de l’Institut hôte à la fin des études
avec succès.
Subvention pour ordinateur : un versement unique de 1.000$EU pour l’achat
d’un ordinateur portable et de ses accessoires.
NB: les Candidats doivent achever tous les travaux académiques dans la
période spécifiée du programme (pas plus de deux ans) puisque la bourse
n’est pas renouvelable ni ne peut être prolongée.
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annonce
Les handicaps physiques comprennent :
annonce
CRITÈRES D’ÉLIGIBILITÉ
Pour être éligible pour la Bourse spéciale, le candidat doit :
i.
Être citoyen d’un État membre de l’Union africaine.
ii.
Avoir un Handicap physique.
iii.
Être âgé de moins de trente cinq (35) ans.
iv.
Être titulaire d’une Licence dans la filière pertinente, avec distinction Études
Supérieures. Le diplôme doit être délivré par une Université réputée.
v.
Avoir réalisé une performance universitaires remarquables tels que le prouve
l’attestation scolaire et les prix universitaires s’il y en a eu.
vi.
Avoir fourni une preuve d’admission pour suivre commencer un programme
de Master à plein temps dans une université reconnue d’un État membre de
l’Union africaine.
vii.
Être prêt à travailler au moins trois (3) ans dans un État membre de l’Union
africaine à la fin de ses études.
Aucune candidature ne sera acceptée sans une lettre d’admission d’une
université.
NB: Dans le but de promouvoir la mobilité intra-Afrique des étudiants, les
candidats sont encouragés à chercher l’admission dans les universités des pays
autres que le leur.
LES FILIÈRES D’ÉTUDES ÉLIGIBLES
Les filières d’études suivantes sont éligibles :
 Sciences sociales
 Sciences naturelles
 Ingénierie
 Mathématiques
 Science de l’Éducation
 Sciences du Sport
Les programmes des Masters devraient être d’une durée de deux ans.
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Les candidats intéressés devraient remplir le formulaire de candidature dans le format PDF
aussi bien que les formulaires en feuilles de données EXCEL qui sont disponibles sur le
site web de l’Union africaine:
www.au.int/nyerere
Les postulants devraient soumettre leur candidature officielle qui comprendrait ce qui suit :
i.
Formulaire de candidature rempli
ii.
Photo récente format passeport
iii.
CV résumé avec les noms et les contacts de trois personnes de référence.
iv.
Copies certifiées conformes des diplômes académiques et des attestations
v.
Copie certifiée conforme du passeport ou de la Carte Nationale d’Identité
prouvant la nationalité
vi.
Certificat médical confirmant le handicap physique du candidat
vii.
Copie de la lettre d’admission d’une Université africaine reconnue
viii.
Deux (2) lettres de recommandation avec les contacts et les adresses.
ix.
Une lettre de motivation de 500 mots au plus qui explique pourquoi le
candidat a choisi cette filière d’études donnée et son importance pour le
développement de l’Afrique.
Notez que les copies numérisées de tous les documents ci-dessus cités devraient
être soumises.
Les candidats doivent scanner et produire des copies numérisées (convertis en format
PDF) de tous les documents ci-dessus cités et les envoyer à l’adresse de courriel
suivante :
[email protected]
En outre, deux (2) jeux de copies papier des documents ci-dessus cités doivent être
envoyées par la poste à l’adresse ci-dessous :
Mwalimu Nyerere Scholarship Programme
Education Division
Department of Human Resources, Science and Technology
African Union Commission
P.O. Box 3243
Addis Ababa, Ethiopia
DATE LIMITE : 31 mars 2015
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annonce
MÉTHODES DE SOUMISSION DE LA CANDIDATURE
GRAND REPORTAGE
Second forum sur le secteur éducatif
Le Bénin opte pour la rupture
Après son premier forum sur le secteur de l’éducation
en février 2007, le Bénin vient de tenir le second de
l’ère démocratique du 17 au 19 décembre 2014
au palais des congrès de Cotonou.
D
écidée en conseil des ministres
le 20 février 2013, l’organisation
de ces assises s’inscrit dans la vision post 2015 d’un nouveau programme pour le développement du secteur de l’éducation, puisqu’en dépit
des progrès substantiels réalisés dans
l’amélioration du système éducatif
béninois, d’importants défis restent à
relever pour lever les entraves au processus de développement du capital
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humain.
Face à la mondialisation, le Bénin doit
s’adapter aux transformations internationales tout en accélérant et en renforçant les différents chantiers de développement politique, économique
et social dans le cadre de la vision prospective d’ici à l’an 2025, «vision Alafia
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La Rupture
Il s’agit ici de partir des réalités du monde
contemporain, de l’actualité des problèmes du pays, pour concevoir le nouveau
système éducatif et de formation, en rupture avec le système actuel qui a prouvé ses
limites à assurer une véritable insertion socioculturelle et professionnelle à la jeunesse. Le mot peut paraître fort pour les uns ou
peut être perçu comme du déjà entendu
pour les autres. Mais pour les organisateurs,
il ne s’agit pas de jouer sur des concepts,
encore moins, de ressasser les complaintes
traditionnelles. Il est question de consolider
les acquis, de créer, à travers le terme de
rupture, le déclic qui permettra de faire
courageusement le diagnostic sincère et
objectif de tous ces maux dont souffre le
système éducatif béninois et qui l’empêchent d’assurer la formation d’un citoyen,
véritable acteur de développement.
Pour y parvenir, et par souci de convergence et de synergie, il faut trouver des conditions, des mécanismes et des cadres de
concertation et de prévention des conflits
qui permettent de faire de ces espaces
d’éducation et de formation, un sanctuaire et le symbole construit de consensus
national. C’est là, la raison d’être de ces
assises qui permettront d’assurer l’avenir
du citoyen béninois à travers l’éducation,
aussi bien formelle que non formelle, c’està-dire, une éducation inclusive, garante de
l’instauration de la paix, de la prospérité et
qui, en fin de compte, ne donnerait nullement place à une quelconque exclusion
sociale.
La cérémonie officielle
Le Chef de l’Etat, le Président Boni Yayi, a
officiellement ouvert les travaux placés sous
le thème central « Quel homme nouveau
pour le Bénin ? »
Mais avant, plusieurs personnalités se sont
succédées au pupitre, pour leur allocution,
notamment, le Directeur de cabinet du ministère de l’enseignement secondaire de la
formation technique et professionnelle, de
la reconversion et de l’insertion des jeunes
(MESFTPRIJ), Mohamed Gibigaye, pour le
mot de bienvenue du comité technique
d’organisation.
Le Président du Conseil national de l’éducation (CNE), Professeur Paulin Hountondji,
a pour sa part, fait un bref diagnostic du
système éducatif actuel. Il cite pêle-mêle la
corruption, l’abus d’autorité, l’abus sexuel,
le problème du contenu et des méthodes
d’enseignement, la méthode de l’Approche par Compétence amenée par l’Amérique du Nord pour améliorer la compétitivité
des entreprises, la paresse de certains enseignants doublée d’un esprit mercantile de
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GRAND REPORTAGE
2025 », qu’il s’est donnée et qui constitue
aujourd’hui encore, la pierre angulaire et le
cadre de référence dans le processus de
son développement.
Ainsi donc, le pays s’est engagé pour un forum de rupture, ce qui suppose un dispositif
légal adéquat, une nouvelle politique nationale de l’éducation, la mise en place de
réformes structurelles qui découleront de la
nouvelle politique afin d’aller à une seconde génération de plan de développement
du secteur.
GRAND REPORTAGE
mauvais aloi, qui se font eux-mêmes
vendeurs de polycopies et notes de
cours parfois remplies de fautes, et qui
obligent les apprenants à les acheter
sous peine d’échecs aux examens. « A
l’Université, c’est pire car l’enseignant
est celui qui dispense le cours et propose les examens », a-t-il déploré. Pour
lui donc, le deuxième forum sur le système éducatif béninois vient à point
nommé pour corriger l’échec du premier et permettre de trouver des solutions durables aux défis face auxquels
se trouve confrontée, l’éducation béninoise. « Il faut que nous parvenions
à nous mettre d’accord sur ce que
notre système éducatif sera. Il n’est
pas interdit de rêver que chaque apprenant maîtrise le Français et l’écrive
sans trop de faute… Nous rêvons d’un
Bénin où l’apprenant qui sort d’une
formation, ne devienne pas un simple
écrivain, fier d’être un diplômé sans
emploi », a-t-il ironisé.
A sa suite, Anne Vincent, Représentante résidente de l’Unicef et chef
de file des Partenaires techniques et
financiers du secteur de l’éducation a
peint, statistiques à l’appui, le tableau
sombre du système éducatif national.
Elle martèle que 7 enfants de 11 ans sur
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10 terminent le cycle primaire, moins
de 7 enfants de 12 à 15 ans sur 10 sont
scolarisés au premier cycle de l’enseignement secondaire, et à peine plus
de 3 enfants sur 10 le sont au second
cycle de l’enseignement secondaire.
Face à cette situation inquiétante,
elle a préconisé que l’on pose les bases d’une rupture pour instaurer dès
à présent, une politique assurant un
continuum cohérent et harmonisé de
l’enseignement maternel au cycle
supérieur, réaffirmant l’engagement
des partenaires à aider le Bénin pour
la mise en œuvre des conclusions du
forum.
« Nous sommes préoccupés par les
diplômés sans emploi. Nous sommes
préoccupés par le fait que 05 mois de
cours sur 09 donnent 93% de taux de
réussite…», tel est le cri de cœur du
président de la fédération nationale
des associations des parents d’élèves
et d’étudiants du Bénin (FENAPEB),
Epiphane Azon qui dit espérer de ce
deuxième forum, une révolution dans
le système éducatif béninois afin que
désormais, les enfants soient 09 mois
sur 09 en classe avec leurs enseignants
devant eux.
Hassane Adilou, Directrice régionale
de l’Unesco, représentant la Directrice générale empêchée, a félicité le
Bénin pour cette courageuse initiative
avant d’indiquer que le forum du Bénin se tient à la veille du sommet de
Kigali sur la problématique du secteur
de l’éducation en Afrique, prévu pour
février 2015. Selon elle, l’Afrique a besoin d’un système éducatif intégré et
inclusif axé sur les performances. «Nous
espérons que les résultats de ce forum
peuvent instruire d’autres foras dans la
sous-région... Nous invitons les participants à identifier les bonnes pratiques
que le Bénin pourra partager avec
d’autres pays », a-t-elle exhorté.
Le Ministre d’Etat chargé de l’enseignement supérieur et de la recherche
scientifique et Coordonnateur général de l’organisation du forum, Profes-

GRAND REPORTAGE
seur François Adébayo Abiola, a relevé que
l’éducation béninoise fait face à des incohérences que les 49 recommandations issues
du premier forum n’ont pas réussi à corriger.
Pour lui, l’objectif des assises est de promouvoir les valeurs citoyennes, l’employabilité et
l’insertion professionnelle des jeunes. Et pour
y parvenir, le diagnostic stratégique du secteur est réalisé, les ateliers thématiques et de
validation du Conseil national de l’éducation
sont faits et les résultats des concertations régionales existent pour relayer la perception
du système éducatif béninois à la base.
« Ce second forum doit être celui de la rupture » a annoncé le Chef de l’Etat, le Président Boni Yayi pour qui, les défis du système
éducatif interpellent non seulement le Bénin,
mais aussi le continent africain et même le
monde entier. « Ces défis sont identiques à
chacun des Etats africains même si certains
ont réalisé plus de progrès que d’autres »,
a-t-il fait remarquer. Dans cette optique, il
estime que le forum doit privilégier au cours
de ses travaux, les domaines de la formation technique et professionnelle pour assurer l’adéquation formation-emploi. « Il n’est
rien de pire pour une nation que l’oisiveté de
la frange sensée être la plus active de sa po-
pulation. Ce triste paradoxe, quotidiennement affiché dans nos villes et campagnes
doit disparaître de nos paysages. Car, les
voies du succès, de la renaissance africaine se trouvent en Afrique, dans chacun de
nos pays, dans notre capital humain.», a-t-il
conclu.
Les panels d’experts
Le premier acte du forum après la cérémonie d’ouverture officielle des travaux,
a été la conférence inaugurale de David
Godonou Houinsa, enseignant chercheur
à l’Université d’Abomey-Calavi (UAC) et
coordonnateur du collège des experts du
comité scientifique. Abordant le thème « Du
processus organisationnel aux perspectives
pour le post 2015 », l’expert coordonnateur
est parti des tenants et aboutissants du forum pour rappeler à l’esprit des participants,
la finalité du processus qu’est l’élaboration
d’une nouvelle politique éducative au profit du Bénin et ce, à la lumière des engagements et des défis pour le post 2015. De
cette communication, trois principaux axes
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second forum ont étudié avec minutie
et réalisme, les divers diagnostics réalisés. Des confrontations d’idées ont jailli
les grands axes et orientations stratégiques qui détermineront les réformes à
impulser au système éducatif béninois.
Il urge donc d’asseoir les bases d’une
réelle rupture avec le système actuel,
car le temps de l’Etat providence est
d’ores et déjà révolu.
Les grandes articulations des recommandations
sont retenus pour permettre de créer
un nouveau modèle d’homme dans
notre pays. Il s’agit de l’accès de tous
à l’éducation, la possibilité d’accéder
à un emploi à travers sa formation et
enfin, la gestion transparente axée sur
les résultats du secteur. C’est à ce prix
que le Bénin prendra son essor économique sur la base d’une éducation
de qualité. La communication a été
enrichie de multiples contributions des
participants, chacun y allant de son
centre d’intérêt.
Trois panels ont servi de supports aux
travaux du second forum : « L’accès pour tous à l’éducation (accès,
équité, qualité, architecture de l’offre)», conjointement animé par M.
Baba-Moussa et M. Akplogan ; «
L’adéquation Formation / Recherche
Développement / Emploi », avec pour
communicateurs le Pr Jean-Claude
Codjia et le Dr Valentin Agon ; « Amélioration de la gouvernance du secteur de l’éducation », animé par le Pr
Gouda et le Dr Capo-Chichi. Toutes
les communications ont été enrichies
de débats et contributions.
Au total, convaincus que le temps est
venu de changer de remède, de sortir
des logiques actuelles pour la satisfaction des populations, les participants au
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La fin des travaux du forum est assortie
d’un rapport général dont teneur suit.
Le forum sur l’éducation s’est tenu au
palais des congrès à Cotonou du mercredi 17 au vendredi 19 décembre
2014. Le forum a connu la participation
de tous les acteurs de l’éducation. Au
terme des travaux qui ont enregistré
de larges et fructueux débats, les participants ont pris les options suivantes :
Le deuxième forum de l’éducation
est effectivement un forum de rupture
dans la mesure où il ambitionne d’ancrer ses repères stratégiques dans la vision Bénin Alafia 2025 et dans les orientations économiques y afférentes. Deuxièmement, il ambitionne de rompre définitivement avec le mythe
‘d’akowé’ pour s’inscrire dans la perspective de : « qu’est-ce que tu sais faire et non qu’est-ce que tu connais. »
Troisièmement, cette nouvelle politique ambitionne d’introduire systématiquement l’enseignement dans les
langues nationales, dans les écoles et
établissements à partir de la rentrée
académique 2015-2016
De fixer l’âge d’entrée à la maternelle à 4 ans révolu et l’âge d’entrée à
l’éducation de base à 6 ans révolu
De rendre obligatoire l’éducation de
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dence en vue d’une prise conséquente de
décision,
Vu que les participants ont fortement demandé que soit mise en place un cadre
opérationnel et pertinent de suivi de la mise
en œuvre des recommandations du forum,
Vu que l’itinéraire méthodologique d’élaboration des documents de planification découlant des résultats du forum a été adopté
Recommande que :
L’Approche par compétence soit objectivement évaluée pour des décisions conséquentes dans un bref délai.
Que le processus d’élaboration du nouveau
système éducatif de rupture s’inspire des
causes de l’échec du programme national
d’édification de l’école nouvelle. Que les Ecoles Normales privées d’instituteurs soient assainies en mettant en place
un mécanisme d’accréditation et d’accompagnement en vue de l’assurance qualité. 
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GRAND REPORTAGE
base qui commence après la maternelle
jusqu’à la fin de l’actuelle classe de troisième soit un cycle de 10 ans. De subordonner l’accès et l’orientation au
cycle secondaire, technique et professionnel à l’obtention du BEPC et de la moyenne
et sur la base de critères bien précis tenant
compte des aptitudes de l’apprenant.
D’introduire de façon progressive et soutenue les technologies de l’information et de
la communication dans tous les compartiments du système éducatif. D’assurer un financement massif au système
éducatif sur la base d’une loi y afférente, à
élaborer et à faire adopter par le parlement
dans un bref délai.
De définir un nouveau profil de l’enseignant
qui conditionne l’entrée dans les ENI à l’obtention du Baccalauréat.
De réglementer l’accès à l’université dans
une proportion fixée par l’instance d’orientation.
De développer dès la maternelle chez l’apprenant l’esprit de curiosité, de créativité et
d’invention.
De procéder à une réécriture des curricula
en tenant compte des repères stratégiques
de la nouvelle politique.
Aussi, les participants, dans leur appréciation
du système éducatif, ont-ils pris les résolutions
ci-après :
Vu la validation des résultats du diagnostic stratégique sous réserve de la prise en
compte des observations formulées par les
participants,
Vu la validation des axes des réformes, sous
réserve de la prise en compte des observations formulées par les participants,
Vu que les participants ont fortement recommandé que les axes soient traduits en
réformes structurelles visant à bâtir un nouveau système éducatif et de formation et
par conséquent une nouvelle politique éducative
Vu que les participants ont recommandé
que le coût des réformes soit évalué et que
les conséquences découlant de la mise en
œuvre de ces réformes soient mises en évi-
GRAND REPORTAGE
Que les trois axes de réformes
structurelles soient traduits sous
forme d’un document de politique de réforme du système
éducatif et de formation, c’està-dire un cadre logique, cohérent, assorti d’indicateurs de
performance, un mécanisme
de suivi évaluation, un cadre
institutionnel de pilotage et de
gestion des réformes, le coût
du projet, la stratégie de mise
en œuvre etc.
Que le document de projet de
réforme soit soumis au gouvernement au plus tard le 28 Février
2015, par le ministre d’Etat.
Que le gouvernement prenne
les mesures idoines pour le démarrage effectif et rapide de la mise
en œuvre des réformes, dans un court
délai, à sa convenance, en vue de
permettre le démarrage rapide du
processus d’élaboration du nouveau
PDDSE 2016-2025.
Que les documents de programmations stratégiques débouchant sur l’élaboration du PDDSE 2016-2025, soient
élaborés et soumis au gouvernement
par le Ministre d’Etat, Président du comité d’organisation du deuxième forum sur le secteur de l’éducation au
plus tard fin Avril 2015.
Que le document de projet de réformes structurelles du système éducatif
et de formation ainsi que les projets
de documents de programmations
stratégiques, devant déboucher sur le
nouveau PDDSE, soient validés suivant
une approche impliquant les principaux acteurs, c’est-à-dire les principaux ministères sectoriels impliqués
dans le processus du forum. Le CNE, les
experts, le STP-PDDSE, les partenaires
sociaux, les promoteurs privés d’enseignements, les associations des Parents
d’élèves et d’étudiants, les étudiants,
les ONGs intervenants dans le secteur,
les PTF, les personnes ressources etc.
Que le processus d’élaboration du
projet du document de réformes struc48 EDUFORM
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turelles du système éducatif et des projets de documents de programmations
stratégiques devant déboucher sur le
nouveau PDDSE 2016-2025, soit gérés conformément aux dispositions du
conseil des ministres en sa séance du
20 Février 2013, notamment en ce qui
concerne l’organisation du deuxième
forum.
A cet effet, les participants au Forum
recommandent fortement que le ministre d’Etat, prenne dans les meilleurs
délais à sa convenance, les dispositions
requises pour la suite conséquente du
processus.
Que les résultats des plans stratégiques
issus des travaux du forum servent absolument de cadres stratégiques pour
l’élaboration du PDDSE 2016-2025. Que les dispositions idoines soient prises
au vu des résultats du forum et dans les
délais requis afin de donner :
Premièrement au STP-PDDSE, l’ancrage
institutionnel lui permettant d’assurer
véritablement son rôle de gestion opérationnelle du secteur de l’éducation à
l’interface des différents sous-secteurs
y afférents.
Permettre l’élaboration du PTA 2015
STP-PDDSE sur la base des indications
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GRAND REPORTAGE
subséquentes aux résolutions annexées au
Forum Mettre à disposition du STP-PDDSE, via les différents ministères des sous-secteurs de l’éducation, les moyens financiers matériels et humains requis à cette fin.
Que le STP-PDDSE prenne les dispositions
nécessaires pour que le PDDSE 2015-2025
soit élaboré et soumis à l’adoption par le
gouvernement au plus tard fin Octobre 2015
étant donné que les deux plans stratégiques
issus du forum sont soumis à l’adoption par le
gouvernement au plus tard fin Avril 2015.
Que le dialogue social soit amélioré de manière à sauvegarder le temps scolaire, l’école étant une institution sacrée qui ne doit
nullement être l’objet d’un quelconque malaise social. Que les relations entre les partenaires sociaux c’est-à-dire le gouvernement,
les syndicats et le patronat s’inscrivent dans
une logique de prévention et de veille sociale avec une fréquence rapprochée.
Que le gouvernement exploite favorablement les résultats de la commission du partenariat public-privé sur l’appui de l’Etat aux
établissements privés d’enseignement et de
formation en tenant compte de l’environnement national et régional et ce, sur la base
de référents et critères bien définis.
En outre le forum recommande au regard de
la vision clairement exprimée par le Chef de
l’Etat de faire du Bénin « le quartier numérique
de l’Afrique », de construire une ville numé-
rique au Bénin. Cette ville qui comprendra
des infrastructures d’accès à la connexion
haut débit, des immeubles intelligents, des
centres de données et de formations, abritera aussi une université numérique du Bénin. Chaque étudiant, chaque enseignant
doit également être doté d’un ordinateur
portable et connecté et de ressources numériques.
Fait à Cotonou le 19 décembre 2015
Le Forum
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A G E ND A
Deuxième Forum UNESCO sur
l’éducation à la citoyenneté mondiale
De : Mercredi 28 Janvier 2015
À : Vendredi 30 Janvier 2015
Présentation
L’éducation à la citoyenneté mondiale (ECM) est l’un des domaines
d’action stratégiques du Programme de l’UNESCO pour l’éducation
(2014-2017) et l’une des trois priorités de l’Initiative mondiale du Secrétaire des Nations Unies pour l’éducation avant tout (GEFI) lancée en
septembre 2012.
S’appuyant sur les résultats du premier
Forum (Bangkok, décembre 2013)
qui visait à clarifier le concept d’éducation à la citoyenneté mondiale, ce
deuxième Forum cherchera à définir
les grandes lignes des politiques éducatives à suivre au niveau mondial,
leur mise en œuvre au niveau national
et le développement des partenariats,
à la lumière de l’agenda post-2015.
Plus d’Information
Le forum aura lieu: le 28 janvier 2015
à le 30 janvier 2015 à Paris, France.
Plus d’information: [email protected]
Liens Pratiques
L’éducation à la citoyenneté mondiale
Organisation(s) associée(s) :
Organisation des Nations Unies pour
l’éducation, la science et la culture
(UNESCO)
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L
e Sommet sur l’enseignement supérieur en Afrique qui aura lieu en
mars 2015 au Sénégal fournira aux
dirigeants politiques et universitaires africains, aux experts, organisations - et amis
du continent - un cadre stimulant pour raviver leur intérêt pour le secteur de l’enseignement supérieur et évoquer l’avenir. « Ce sommet est un appel à l’action
qui marquera les prémisses d’un nouvel
agenda pour l’enseignement supérieur en
Afrique », a expliqué le Dr Tendai Murisa,
directeur de TrustAfrica, principale organisatrice du Sommet.
« A TrustAfrica, nous n’avons pas la prétention de détenir une expertise de l’enseignement supérieur. Nous nous prévalons
de notre capacité à réunir les Africains et
les amis de l’Afrique dans un cadre idéal
de concertation », a déclaré le Dr. Murisa.
Dans le cas de ce Sommet, il s’agira de réunir tous les acteurs de l’enseignement supérieur.
« Nous nous rendons compte qu’il existe une
certaine disharmonie et que de nombreuses
activités disparates sont en cours de mise
en œuvre. C’est pour cette raison que nous
avons eu l’idée d’un sommet continental
pouvant harmoniser les initiatives et peutêtre créer une nouvelle synergie ».
La Commission de l’Union africaine, l’Association des universités africaines, le CODESRIA (Conseil pour le développement
de la recherche en sciences sociales en Afrique), l’Institut africain de Développement
économique et de Planification, la National
Research Foundation d’Afrique du Sud et
la Banque africaine de développement fi
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A G E ND A
Sommet pour bâtir l’avenir de l’enseignement
supérieur en Afrique : Dakar du 10 au 12 mars 2015
A G E ND A
gurent parmi les partenaires à l’organisation du Sommet dont le Sénégal est le pays
hôte. « Nos partenaires dans les pays du
Nord sont la Carnegie Corporation de New
York, la Fondation MasterCard et la Banque mondiale », a ajouté le Dr. Murisa, qui
a pris les rênes de TrustAfrica le mercredi
1eroctobre 2014.
« L’un des principaux processus que nous
tenons à marquer de notre empreinte à
TrustAfrica est le programme de développement de l’Afrique pour 2063 - ce que l’Afrique devrait être dans 50 ans. Nous pensons
que l’enseignement supérieur devrait faire
partie de ce genre de débat », explique le
Dr. Murisa.
« Nous pensons que toutes ces organisations sont dynamiques et influentes et
qu’en les réunissant nous pouvons raviver
l’intérêt pour l’enseignement supérieur et
le ramener à l’ordre du jour des programmes d’intervention ».
« Si l’enseignement supérieur doit jouer
un rôle essentiel pour la transformation de
l’Afrique, ce type d’investissement est nécessaire. Et si l’enseignement supérieur doit
contribuer à accroître la croissance en Afrique, de quel genre de diplômés avons-nous
besoin ? Quel est l’état des
relations entre le marché
et l’université en Afrique
et que doit-on faire ? »
Selon le Dr Murisa les organisateurs du Sommet en
sont à l’étape préliminaire
des contacts avec d’éventuels participants. «Nous
avons été agréablement
surpris par la réponse du
gouvernement du Sénégal,
qui a non seulement accepté d’être l’hôte officiel
du Sommet mais s’est également engagé à apporter
une contribution financière. A l’heure actuelle le
gouvernement est en train
de nous aider à inviter des
chefs d’Etat africains ».
Le Sommet sur l’enseignement supérieur
en Afrique aura lieu à Dakar du 10 au 12
mars 2015 et aura pour thème « Revitaliser
l’enseignement supérieur pour l’avenir de
l’Afrique ». Environ 500 participants devraient y participer.
Objectifs et organisation du Sommet
« L’intervention du gouvernement du Sénégal nous a permis d’officialiser le Sommet qui figure désormais sur le
calendrier des évènements importants de
l’Union africaine. Sur le plan politique une
forte adhésion s’est faite autour du Sommet
et c’est ce que nous espérions. Cette adhé
52 EDUFORM AFRIQUE MAGAZINE EDITION Janvier 2015
Le Sommet se prépare à accueillir 500 participants, tâche qui s’annonce ardue. Les
partenaires à eux seuls ont 250 personnes
qu’ils aimeraient inviter. « Si le nombre
de participants dépasse 500 personnes, le
Sommet sera difficile à gérer », souligne le
Dr. Murisa.
« Le Sommet a suscité un intérêt considérable et continuera de le faire. Nous craignons d’être submergés par les demandes
de participation ».
Dans un sens, a indiqué le Dr. Murisa, la
conférence a déjà commencé. Il a été demandé la préparation de certains documents
été commandés et une équipe a été mise en
place pour recueillir des contributions sur
ce que l’on appellera la Déclaration africaine sur l’enseignement supérieur.
Les organisateurs sont en train de prendre contact avec des conférenciers et des
syndicats de personnels non universitaires,
des universités et des étudiants à travers le
continent, pour recueillir
des contributions extensives car le nombre de
personnes pouvant se
retrouver à Dakar est limité. « Nous essayons de
faire en sorte que toutes
les différentes parties
prenantes soient représentées ».
formation que les participants – présents à
Dakar et ou non – pourront consulter et par
rapport auxquels ils pourront apporter leur
contribution.
« L’intégralité du Sommet sera retransmis
sur notre site Internet qui servira de plate-forme pour recueillir des contributions
relatives à la Déclaration et aux autres
processus », a déclaré le Dr. Murisa. Les
principales sessions seront diffusées en
direct. Il y aura des podcasts et les participants pourront et seront encouragés à faire
des commentaires.
« L’un des objectifs de notre plaidoyer est
de faire en sorte que l’enseignement supérieur en Afrique devienne l’une des principales priorités de l’Union africaine et que
les gouvernements eux-aussi redéfinissent
leurs priorités. Nous espérons que nos efforts donneront de l’impulsion à d’autres
initiatives après ces deux jours de rencontre ».
Pour plus d’information sur le sommet
visitez http://summit.trustafrica.org/
Le sommet en soit ne
consistera pas à présenter des articles ou documents. Il s’agira de mener
des discussions suscitant
de la réflexion. Le site Internet du Sommet publiera des documents d’inEDUFORM AFRIQUE MAGAZINE EDITION
Janvier 2015 53
A G E ND A
sion constitue l’une des principales étapes
que nous avons franchies dans la préparation du Sommet».
A G E ND A
Kenya
Nairobi accueille l’année prochaine la 1
Conférence sur l’éducation en Afrique de l’Est
ère
L
es mardi 14 avril 2015 et mercredi
15 avril 2015, se tiendra l’année
prochaine à Nairobi, au Kenya, la
1ère Conférence sur l’éducation en Afrique de l’Est. Une initiative collaborative
et inclusive régionale impliquant les éducateurs, les consultants, les fournisseurs
de services et les organisations à tous les
niveaux.
Cet événement de 2 jours est conçu pour
augmenter considérablement les possibilités pour connecter tous les acteurs publics
et privés dans le système de l’éducation
comme une stratégie visant à renforcer la
capacité des établissements d’enseignement dans la région, non seulement pour
répondre aux besoins éducatifs émergents,
mais aussi des besoins économiques.
Placée sous l’approbation du ministère
de l’Éducation, sciences et la technologie du Kenya, l’EAEF mettra au défi les
participants à considérer l’éducation dans
de nouveaux moyens face à des questions
éternelles de l’Afrique de quantité et de
qualité de l’éducation à tous les niveaux.
Le programme comprendra des sessions
plénières, des présentations d’experts, des
présentations, des ateliers thématiques regroupés, et des sessions plus détendues,
avec des séances de café et des affiches
ont été développés pour favoriser une plus
grande interaction entre les participants.
54 EDUFORM AFRIQUE MAGAZINE EDITION Janvier 2015
4ème FORUM MONDIAL
DES APPRENTISSAGES TOUT AU LONG DE LA VIE
UNESCO-Paris – 5 et 6 février 2015
« Apprentissages tout au long de la vie pour
tous : Une volonté partagée, un défi à relever »
R
endre possible à chacun d’apprendre tout au long de
sa vie tout ce qui lui est nécessaire : cette grande idée,
condition pour la paix et le progrès, fait consensus. Cependant la réalité est loin de l’idéal. D’où viennent les
écarts ? Quels sont les freins et les facteurs de réussite, quels
sont les préalables ? Où sont les leviers ? Qui peut quoi pour
qui, et quand ? Quelles sont les grandes voies sur lesquelles
nous avons à conjuguer les expériences et nos réflexions afin de
dynamiser notre action vers un but commun, dans l’heureuse
union de nos complémentarités ? Nous en avons sélectionné
quatre, qui donneront lieu à quatre grands ateliers de réflexion
internationaux :
1. Améliorer les conditions d’accès aux
savoirs fondamentaux pour tous, de la
petite enfance jusqu’à la fin de vie,
2. Agir, éduquer et former pour une santé
durable,
3. Reconnaître et développer le rôle des
entreprises dans les apprentissages tout
au long de la vie,
4. Reconnaître et faire émerger des compétences interculturelles.
EDUFORM AFRIQUE MAGAZINE EDITION
Janvier 2015 55
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Janvier 2015 57
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EDUFORM AFRIQUE MAGAZINE EDITION
Janvier 2015 59
ZOOM
Association des Universités Africaines (AUA)
Présentation
L
’Association des Universités
Africaines
(AUA) a été créée
à Rabat au Maroc le
12 Novembre 1967
suivant des recommandations faites
à une conférence précédente
organisée
à
Antananarivo
à Madagascar
par l’Organisation des Nations
unies pour l’Education, la Science et la Culture
(UNESCO) en Septembre 1962. C’est une
organisation de choix et
un forum de consultation,
d’échange d’information
et de coopération entre
les institutions d’enseignement supérieur en Afrique.
Elle représente la voix de
l’enseignement supérieur
en Afrique au niveau des
organes régionaux et internationaux et soutient
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matière d’enseignement,
de recherche, d’échange
et de diffusion d’informations.
Mission
La mission de l’AUA est
d’améliorer la qualité de
l’enseignement supérieur
en Afrique, d’intensifier sa
contribution au dévelop-
à l’intérieur et à l’extérieur
du continent.
Objectifs
pement
de l’Afrique par le renforcement
de la collaboration entre
ses institutions membres
en offrant des appuis à
leurs fonctions principales
d’enseignement,
d’apprentissage, de recherche
et d’engagement communautaire ; et en facilitant une réflexion critique
et la création de consensus autour des questions
affectant l’enseignement
supérieur et le développement de l’Afrique.
Vision
Maintenir l’AUA comme la
voix de représentation de
la communauté de l’éducation supérieure africaine
60 EDUFORM AFRIQUE MAGAZINE EDITION Janvier 2015
•promotion de la
coopération entre
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collecte,
classification
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l’information sur
l’enseignement
supérieur et la recherche particulièrement en Afrique
• facilitation de la
coopération entre ses
membres et le monde
académique international
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plaidoyer pour les besoins des institutions
d’enseignement
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Afrique
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les
membres de la communauté académique
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org (français)
Secrétaire Général : Pr
Étienne Éhouan Éhile, Enseignant-chercheur Président de l’université d’Abobo-Adjamé
rebaptisée
« université Nangui Abrogoua » en septembre 2012
lors de sa réouverture.
EDUFORM AFRIQUE MAGAZINE EDITION
Janvier 2015 61
reflexion
LES FEMMES ET
L’EDUCATION
Par Fatoumata SIRE DIAKITE,
Présidente de l’APDF du Mali
Pour traiter de la femme et de l’éducation, je
me limiterai au cas du Mali. Le Mali est un pays
continental qui compte environ 10 millions
d’habitants, dont 51,3 % de femmes. 67 % de la
population a moins de vingt-cinq ans. 50 % de
ces 67 % sont des filles. Cela dit bien toute l’importance des filles et des femmes dans le pays.
Une étude a été réalisée sur l’éducation des
filles au Mali et, plus précisément, sur différentes
contraintes liées à leur éducation.
Dans leurs réponses, elles parlent de l’excès des
travaux domestiques. En effet, quand les filles
quittent l’école, elles reviennent à la maison travailler auprès de leur mère. Ces tâches domestiques ne laissent donc pas de temps pour réviser
ou apprendre les leçons. Elles font évidemment
partie de la préparation des filles à leur vie future d’épouse et de mère qui continue à prendre
le pas sur la vie active et professionnelle.
Parallèlement, les filles sont confrontées à la
violence physique. En 1999, mon ONG a réalisé une étude sur les violences faites aux filles à
l’école. Ces violences conditionnent l’abandon
ou la poursuite de leur scolarisation. Les chiffres
sont dramatiques. Les filles sont l’objet de harcèlement sexuel, de la part des enseignants et
aussi des autres élèves masculins. Cela n’a pas
lieu seulement au Mali, mais dans presque tous
les pays du monde.
Une autre contrainte est la grande distance qui
sépare l’école de leur résidence.
Souvent, les filles doivent parcourir de cinq à
sept kilomètres à pied pour rejoindre l’école la
plus proche. Dans de telles situations, les parents
décident souvent de les retirer de l’école.
Il se trouve aussi que l’école se limite seulement
à six classes dans certains villages. Au-delà, la
fille doit quitter son village pour continuer son
cycle ailleurs, avec tous les risques que cela

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62 EDUFORM AFRIQUE MAGAZINE EDITION Janvier
2015
Les filles et jeunes femmes non
scolarisées ont aussi été interrogées. Elles ont émis le regret
de n’avoir pas été à l’école
pour la simple raison qu’elles
sont dépendantes économiquement et socialement de
leur conjoint. Cet état de dépendance les met aussi dans
un état de vulnérabilité sur le
plan social en ce qui concerne les violences et la connaissance de leurs droits.
Un groupe d’hommes a également été interrogé. Ils ont reconnu que la scolarisation des
filles était un acquis. Ils sont favorables à la scolarisation des
filles, car ils pensent qu’une fille
scolarisée a beaucoup plus
pitié de ses parents quand
ceux-ci deviennent pauvres
et qu’elle peut les soutenir
économiquement. Les raisons
évoquées sont donc plus affectives que politiques.
Parmi les contraintes liées à
la scolarisation des filles, il y a
aussi l’insuffisance de structures, c’est-à-dire les écoles, et
l’insuffisance du nombre d’enseignants et d’enseignantes.
Ceci s’accompagne d’autres
difficultés, telles que les mariages précoces, les grossesses
non désirées ou précoces, la
délinquance. L’absence de
contrôle sur la fille est un problème souvent cité par les
parents qui ont été interrogés. Les parents pensent qu’ils
n’ont pas de contrôle sur elle
lorsqu’elle quitte la
maison pour aller à l’école. Ce
type d’inquiétude est d’autant
plus fréquent que la mère n’a
pas été scolarisée : elle pense
alors que sa fille peut évoquer
toutes sortes de prétextes pour
sortir et faire autre chose.
De même, la perte des valeurs est une des craintes qui
sont liées à la scolarisation des
filles. Monsieur Ndoye a parlé
du fait que l’école française a
été assimilée à la colonisation.
Je pense que cette mentalité
demeure dans certaines parties de l’Afrique. L’école française est alors assimilée à la
perte de valeurs chez la jeune
fille, à la peur de ne pas être
une « bonne épouse et une
bonne mère ».
Des raisons économiques peuvent également expliquer la
faible éducation des filles en
Afrique. La pauvreté est un
facteur très important par rapport à la scolarisation des filles.
À ce niveau, la famille va être
amenée à faire un choix entre envoyer un garçon ou une
fille à l’école. L’éducation des
garçons est considérée comme un investissement à long
terme pour la famille parce
que le garçon reste à la maison, alors que l’éducation de
la fille est considérée comme
une perte de temps et de ressources, car elle est appelée à
se marier et à fonder un foyer
ailleurs. La famille paternelle
subit alors une perte, alors
que, si c’est un garçon, elle a
réalisé un investissement.
Les multiples et intempestives
réformes de l’enseignement
au Mali contribuent à cette
situation. Après la NEF (nouvelle école fondamentale),
on a pratiqué la pédagogie
convergente : on apprend
aux enfants à parler d’abord
leur langue nationale, jusqu’à
la cinquième année, puis, au
fur et à mesure, on introduit
le français. Cette multiplication des réformes, devenues
quasi-annuelles, constitue une
catastrophe pour le pays, car
les enseignantes et les ensei-
gnants ne reçoivent pas de
formation en conséquence et
les élèves ne suivent plus. En
outre, les parents refusent que
leurs enfants parlent le bobo
[?] ou le bambara à l’école au
lieu du français, parce qu’ils
considèrent que le français
constitue une ouverture
sur le monde, plus que la langue bambara ou la langue
peule. Les réformes en faveur
de l’apprentissage des langues nationales ont donc entraîné une certaine démotivation des parents.
Les filles peuvent être aussi
victimes de la tradition et de
la mauvaise interprétation de
la religion, surtout musulmane.
Les groupes religieux ont aussi
été interrogés dans le cadre
de l’étude. Les résultats montrent que les catholiques sont
beaucoup plus favorables à
l’éducation des filles que la
communauté musulmane, qui
pense que l’éducation en langue française détourne la fille
de sa religion ; mais c’est un
autre débat.
Des progrès ont été réalisés en
terme de taux de scolarisation des filles. Le taux de scolarisation prend en compte les
medersas et les écoles coraniques. En 1997-1998, le taux
de scolarisation est de 32,6 %
pour les filles et de 47 % pour
les garçons. Néanmoins, ces
taux sont parmi les plus bas en
Afrique.
Ces données se reflètent au niveau du triangle femme-éducation-emploi. Si on prend le
nombre de femmes salariées,
comparé au nombre d’hommes, évidemment le taux des
femmes est inférieur à celui
des hommes. Quand on examine ce taux par rapport à
l’enseignement, on s’aperçoit qu’il y a plus de femmes
EDUFORM AFRIQUE MAGAZINE EDITION
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Janvier
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reflexion
peut entraîner (absence de
logement, difficulté de nourriture). Cela constitue aussi un
facteur d’abandon des études pour les filles.
reflexion
dans les niveaux inférieurs
de l’enseignement. Plus le
niveau
d’enseignement
s’élève, moins il y a de
femmes. Dans les matières
scientifiques, c’est aussi le
cas. Je suis moi-même enseignante d’anglais. Nous
sommes plus nombreuses
dans les langues et la littérature que dans les sciences. Les séries scientifiques
ont été longtemps considérées comme des séries
de garçons, ce qui est
aussi le cas en France.
La même situation de discrimination est visible au
niveau de l’administration
scolaire. Il y a moins de
femmes dans les instances
de prise de décision. Dans
l’histoire du Mali, il y a eu
une seule femme ministre
de l’Éducation et cela n’a
pas duré, après plus de
quarante ans d’indépendance. Il n’y pas de femmes qui soient rectrices
d’université — l’université
est récente au Mali. Il y a
moins de femmes directrices ou fondatrices d’écoles.
L’éducation est considérée
comme l’un des facteurs
essentiels, sinon le facteur
essentiel, du développement. Dans l’équation
éducation-développement, bien que les femmes constituent plus de
la moitié de la population
au Mali et qu’elles soient
de grands agents du développement de ce pays,
elles sont victimes d’inégalité et de discrimination
quand il s’agit d’éducation. Le taux de scolarisation des filles est très faible.
Si l’éducation est un droit
fondamental, cela doit
être vrai pour tous les individus et les femmes sont
aussi des individus.
Pourquoi ne pourraientelles donc pas bénéficier
complètement de ce droit
? Ces questions sont posées. Malgré la volonté
politique affichée par le
Mali en 1962 de faire une
éducation de masse et de
qualité, on en est encore
presque au point de départ avec les différentes
réformes de l’enseignement qui mettent en cause les acquis.
Aujourd’hui, au Mali, les
élèves ne redoublent plus
une classe. Il y a une centaine d’élèves par classe.
Tout le monde a le droit
d’aller en classe supérieure, même si la moyenne
de l’élève est inférieure
à zéro. En tant qu’enseignante, j’y vois un sabotage du système de l’enseignement dans nos États.
Le redoublement n’est pas
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64 EDUFORM AFRIQUE MAGAZINE EDITION Janvier 2015
synonyme d’efficacité, mais que
cent élèves passent dans la classe
supérieure, avec moins de zéro de
moyenne, entraîne à la
longue une dévalorisation de l’éducation et risque de créer des citoyens illettrés.
Néanmoins, il existe des raisons endogènes à ce facteur de non-scolarisation ou d’insuffisance de scolarisation des filles. Comme je l’ai dit
plus tôt, il n’apparaît pas rentable
pour une famille de les scolariser. Le
contenu des programmes ne reflète
pas le besoin des populations et encore moins le besoin des femmes.
Ce sont des contenus stéréotypés
où « Fatoumata balaie la cour » et
« Mamadou joue au ballon ». Ces
contenus ne préparent pas les filles
à une vie active. D’autre part, l’école ne débouche plus forcément sur
un emploi.
Jusqu’en 1980, avant le programme
d’ajustement structurel, l’école dé-

bouchait
automatiquement sur un emploi donné par le gouvernement.
Aujourd’hui, ce n’est plus le cas. Les
parents pensent donc que c’est une
perte de temps de garder la fille à
l’école si c’est pour terminer au chômage. On juge préférable d’enlever
les filles de l’école à l’âge de quinze
ans pour qu’elles se marient.
Les raisons exogènes de cette insuffisance d’éducation des filles proviennent des
politiques macroéconomiques internationales.
Les
programmes
d’ajustement structurel des années
quatre-vingt sont en grande partie
responsables du faible niveau de
scolarisation en Afrique. Ces programmes ont porté pour l’essentiel
sur les secteurs sociaux, dont l’éducation, la santé et l’emploi. La dévaluation du franc malien en 1994 a
aussi porté un coup très dur à l’éducation des filles, parce qu’il fallait
alors faire un choix entre éducation
des filles et des garçons. Le coût économique est devenu tel, que les fa-
milles se trouvent dans des
situations de paupérisation
permanente.
De plus, les multiples politiques et exigences des partenaires au développement,
qui n’ont aucune considération pour les besoins et les
objectifs du pays, n’ont pas
été sans conséquences. Le
FNUEF s’intéresse à la santé
et à la reproduction ; il sait
donc ce qu’il faut faire.
L’OMS est préoccupée par
la question des mutilations
génitales féminines ; elle
sait donc ce qu’il faut faire.
Le PRIL est concerné par les
droits de l’homme ou par
les droits de l’enfant ; il sait
donc ce qu’il faut faire. Mais
tout cela se fait sans aucun
égard pour les objectifs et
les besoins des pays.
Il y a donc une contradiction
entre le concept d’éducation lié au développement
et les politiques qui y sont
De la même manière, les
différentes
conférences
sur l’éducation — de Jom-
EDUFORM AFRIQUE MAGAZINE EDITION

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Janvier
2015 65
Janvier 2015
reflexion
associées. Ce sont les mêmes partenaires qui nous
disent que la condition du
développement est l’éducation et qui, en même
temps, nous disent qu’ils
ne peuvent plus financer
ces secteurs, quand ils savent que les pays n’ont pas
les moyens de le faire par
leurs propres moyens. On
nous dit qu’il faudrait licencier des enseignants et des
enseignantes. Mais de tels
licenciements
impliquent
la nécessité de fermer des
écoles ou d’accepter des
classes de plus de cent élèves. Et, si les enfants ne vont
alors plus à l’école, cela
entraîne un retard dans le
développement.
Toutes
ces exigences sont contradictoires. On nous dit que
nous devons nous développer et que cela passe par
l’éducation, mais en même
temps on nous impose une
baisse des budgets de
l’éducation. On nous demande de ne plus recruter
les enseignantes et
enseignants en nombre suffisant, alors qu’il est impossible d’avoir cent enfants
dans une classe et d’espérer qu’après six ans d’études
ils sortent avec un bagage
suffisant. Les partenaires au
développement donnent
ainsi l’impression de vouloir nous maintenir dans la
sous-scolarisation et dans la
dépendance éternelle et,
ceci, dans tous les domaines. La Banque mondiale a
reconnu — vingt ans après
! — qu’elle avait échoué et
qu’elle s’était trompée de
politique macro-économique dans nos États. Quel
gâchis !
reflexion
tien et de Dakar — ont prôné
l’éducation pour tous en l’an
2000. En 2000, on s’est aperçu qu’il n’y avait eu que 1 %
d’avancement. On a reporté
l’échéance à 2015. Ces conférences donnent l’impression
de ne pas connaître les véritables besoins des pays africains,
en particulier, et des pays en
voie de développement, en
général. Elles donnent l’impression de ne pas connaître
les réalités du terrain.
tions financières internationales
sont présentes. Mais il est important qu’il y ait une concertation
entre les institutions présentes à
ces grandes conférences et les
institutions financières internationales, afin que tous puissent
parler le même langage à partir des réalités du terrain.
Comme exemple concret, en
tant qu’ONG, nous n’avons pas
attendu, nous avons compris
depuis fort longtemps ces diffé-
féminines, les élections. Nous
abordons tous les besoins des
femmes au quotidien. Nous
avons traduit la déclaration
universelle des droits de l’homme en langue nationale bambara, en peul, en songhaï et en
soninké. Nous l’avons diffusée
sous forme de livres ou de cassettes audio que nous avons
distribuées aux radios rurales
pour qu’elles
mettent ces informations à la
disposition des populations.
En conclusion, il a été dit
qu’éduquer un homme,
c’est éduquer une personne et
qu’éduquer une femme,
c’est éduquer toute une nation. Partant de cela, la société a tout à gagner d’un
enseignement non discriminatoire qui contribue à
instaurer des relations plus
égalitaires et plus justes entre
les hommes et les femmes,
d’une part, et qui permette
aux femmes de prendre une
part très active aux changements socio-économiques
et politiques de notre pays.
Il y a aussi un problème au niveau des États qui refusent de
donner les véritables
chiffres des taux de scolarisation des enfants. En disant
que le taux de scolarisation
est de 12 %, un pays est classé
dernier et n’a donc pas une
bonne image sur le plan international.
Certains États préfèrent donc
gonfler les chiffres de scolarisation, en contradiction avec les
réalités du terrain. Quand ces
conférences évoquent l’éducation pour tous en 2000 ou
en 2015, j’ignore si les institu-
rentes politiques internationales
de développement qui consistent à faire un pas en avant et
deux pas en arrière dans tous les
domaines. Au niveau de mon
ONG, nous avons essayé de
nous intéresser concrètement
aux femmes, en leur parlant un
langage accessible en langue
nationale, et en les informant
sur un certain nombre de domaines : les droits des femmes,
la citoyenneté de la femme, les
avantages de la possession
des actes d’état civil, les dangers pour la santé et pour les
droits des femmes de la pratique des mutilations génitales
66 EDUFORM
EDUFORMAFRIQUE
AFRIQUEMAGAZINE
MAGAZINE EDITION
EDITION Janvier
2015
66
Janvier 2015
Il a été aussi constaté que,
quand une femme est éduquée, au moins à un niveau
élémentaire d’éducation,
cela se reflète positivement
sur la vie sociale et économique de la famille et du
ménage. Cette femme est
encline à envoyer sa fille à
l’école. Le problème de l’éducation des filles et des femmes
en Afrique n’est pas un manque de volonté politique, mais
plus un problème au niveau
des institutions internationales
qui ne voient pas l’impact ou
qui veulent maintenir l’Afrique
encore sous domination et sous
dépendance en essayant de
couper les budgets des secteurs sociaux dont l’éducation.
L’avenir de l’Afrique dépend
évidemment et surtout des femmes et des jeunes, sans pour
autant exclure les hommes.
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secteur éducatif, de l’Alphabétisation et
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actu-afrique
Washington
Partenariat mondial pour l’éducation
Le Conseil d’Administration a approuvé 260,2
millions $US de financements destinés à six pays
Washington, le 16 décembre 2014. Il s’agit
là d’un financement essentiel à la progression
d’une éducation de qualité pour tous les enfants.
Ces nouveaux financements reflètent avec force les priorités absolues du Partenariat mondial : augmenter l’accès à l’éducation de base
dans les pays fragiles, améliorer la qualité de
l’éducation et l’efficacité des enseignants, produire des résultats mesurables et faire progresser l’éducation des filles.
« Ce financement est essentiel, à un moment
où 58 millions d’enfants en âge de fréquenter
l’école primaire ne sont toujours pas scolarisés
» a déclaré Julia Gillard, Présidente du Conseil
d’Administration du Partenariat mondial pour
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l’éducation. « Tous les enfants devraient avoir
accès à l’école et à des enseignants efficaces
pour être capable d’apprendre et de contribuer
au développement de leur communauté et de
leur nation, » a-t-elle ajouté.
« Si nous voulons atteindre les objectifs de
l’Éducation pour tous, nous devons garantir un
financement adéquat disponible en provenance
de sources intérieures comme extérieures » a
dit Alice Albright, Directrice générale du Partenariat mondial pour l’éducation. « Tandis
que les financements des bailleurs consacrés
à l’éducation ont diminué de dix pourcent depuis 2010, le Partenariat mondial a augmenté

de manière constante ses propres financements
en matière d’éducation, en particulier pour les
enfants vivant dans les pays les plus pauvres,
souvent fragiles ou touchés par des conflits. »
Les six nouveaux financements s’appuient sur
des réussites passées et contribueront à mettre en œuvre les plans d’éducation nationaux
élaborés par la République centrafricaine, la
Guinée, le Guyana, le Kenya, le Laos et le Nigéria.
Le financement de 15,5 millions $US destiné
à la République centrafricaine sera axé sur la
restauration du système éducatif du pays, gravement endommagé au cours du récent conflit.
Ce financement garantira la scolarisation des
enfants les plus marginalisés et un plus grand
soutien aux enseignants des communautés. Il
améliorera également l’environnement pédagogique grâce au recrutement de nouveaux enseignants, à la fourniture de manuels scolaires,
au rétablissement de la gouvernance de base, à
la construction et à la réparation des écoles et à
la fourniture de matériel scolaire.
Le financement de 37,8 millions $US destiné à
la Guinée sera axé sur l’amélioration de l’accès
et de l’apprentissage pour les enfants marginalisés, ainsi que sur le renforcement des capacités de gestion du Ministère de l’éducation.
Le Guyana recevra un don de 1,7 millions $US
afin d’améliorer et de renforcer les résultats de
l’apprentissage de la lecture, de l’écriture et du
calcul des enfants en maternelle et première
année du cycle primaire. Ce financement permettra également de perfectionner la qualité
des services destinés aux enfants les plus pauvres et défavorisés des régions isolées.
Le financement de 88,4 millions $US destiné
au Kenya aidera à l’amélioration de la qualité
de l’apprentissage, en particulier pour les enfants les plus marginalisés des communautés
rurales et nomades. Il visera également le renforcement de la gouvernance, de la gestion et
de la responsabilité au niveau des écoles et soutiendra le développement de politiques d’amélioration de l’accès, de l’équité et de la qualité
en matière d’éducation.
La République démocratique populaire du
Laos recevra également 16,8 millions $US
pour améliorer la qualité de l’éducation grâce
à l’association d’un soutien à la gestion basée
sur l’école et de l’introduction d’une nouvelle
approche pédagogique en matière d’enseignement de la lecture en langue lao.
Le financement de 100 millions $US destiné au
Nigéria viendra en appui aux cinq états du Nord
de Jigawa, Kaduna, Kano, Katsina et Sokoto,
où vivent la plupart des enfants défavorisés du
pays. Le financement sera axé sur l’amélioration des écoles et des résultats de l’apprentissage, l’inclusion des filles dans l’éducation de
base, ainsi que sur un suivi et évaluation solide
dans le secteur de l’éducation.
Le Conseil d’Administration a également lancé
le processus d’élaboration d’un nouveau Plan
stratégique pour le Partenariat mondial pour
l’éducation. Ce nouveau plan sera axé sur la
façon dont le partenariat parviendra au mieux
à produire des résultats mesurables en matière
d’éducation pour les enfants des pays à faible
revenu. Le Plan stratégique actuel couvre la période 2012 – 2015. Le nouveau Plan stratégique
devrait être lancé fin 2015.
Le Conseil d’administration a publié une déclaration déplorant l’attaque d’une école à Peshawar au Pakistan et la mort violente de nombreux étudiants, enseignants et autres employés
de l’école innocents.
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