index des définitions

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index des définitions
« la photographie accroche au mur le ré- due, la peinture expose la photographie,
sultat d’une exposition au réel; lorsque le
cubisme montre simultanément les différentes faces d’un même objet il est aussi
une réponse picturale à la photographie.
si l’époque a changé, le rapport
au réel de la photographie, lui, ne s’est
pas modifié.
aujourd’hui la numérisation disloque l’empreinte du réel en une multitude
de signes à la limite de l’immatériel. elle
assume une plus grande liberté de résultat par rapport à ce qui a été enregistré
par l’appareil. la photographie, à la suite
de la peinture, peut elle suffisamment absorber l’image pour basculer l’image dans
le réel?
la peinture aura mis longtemps
à questionner le rôle qui lui est dévolu. si
elle le fait, l’artiste, lui, ne peut pas repenser sa position, où il est, d’où il parle,
qu’en reconsidérant la nature même de
l’oeuvre.
roland barthes disait en 1979
que la société dispose de deux moyens
pour assagir la photographie. « le premier
consiste à faire de la photographie un art;
car aucun art n’est fou... l’autre moyen
d’assagir la photographie, c’est de la généraliser, de la grégariser, de la banaliser,
au point qu’il n’y ait plus en face d’elle
aucune image par rapport à laquelle elle
puisse se marquer, affirmer sa spécialité,
son scandale, sa folie...»
grâce à niepce, nadar, rodchenko, man ray et bien d’autre une peinture
qui ne fait pas image peut se planter devant la photographie. de façon inatten-
l’accompagne, se prend au jeu et lui répond,
parfois la désigne.
la photographie en voisine, lui
adresse maint signe complice, va même
jusqu’à s’y refléter. »
INDEX des
DÉFINITIONS/MÉTHODES
utilisées
l’artistE ClaudE rutault visitE la CollECtion d’art ContEmporain soCiété généralE
photographies de :
Renaud auguste-doRmeuil, ValéRie Belin, maRie BoVo, elina BRotheRus, alain BuBlex, PhiliPPe ChanCel
stéPhane CoutuRieR, daniCa dakiC, luo dan, thomas demand, Jean-Paul dumas-gRillet, WeRneR FeieRsingeR
WeRneR hannaPel, gaBoR Ösz, PhiliPPe Ramette, thomas RuFF, anna-kathaRina sCheideggeR.
Exposition
au Centre de Création Contemporaine de tours
21/11/09 - 21/02/10
flyerccc.indd 1
avec le partenariat exceptionnel de
9/11/09 9:54:49
d/m 145. légendes, 1985.
claude rutault, la peinture photographe
Art & Public, Genève, 2001 (p.23)
« de la même couleur que le mur,
la toile, débarrassée des images, peut désormais s’attaquer à l’ensemble des caractéristiques définissant son statut. libérée
de la figuration, la peinture avait cru trouver
la solution dans l’abstraction. or celle-ci,
très vite épuisée, a produit des styles, qui,
du géométrique au gestuel, sont aujourd’hui
devenus des images.
quelque chose d’autre, quelque
chose qui ne se réduira pas à une marchandise spectaculaire, quelque chose qui soit
à nouveau connaissance et plaisir, ne peut
se produire qu’en rupture avec l’objet fini,
l’objet mort, dont le tableau est l’archétype.
pollock, en tenant sa toile sur châssis et
en la verticalisant, est passé à coté de son
ambition; tant qu’on ne s’attaque pas à son
objet, c’est-à-dire tant qu’on ne remet pas
en question la nature de l’oeuvre et son ambition au monde, on ne change rien, on joue,
on se donne bonne conscience. »
claude rutault, la peinture photographe
Art & Public, Genève, 2001 (p.15)
Centre d e C r é a t i o n C o n t e m p o r a i n e
55 rue Marcel Tribut – 37000 TOURS T 02 47 66 50 00 / F 02 47 61 60 24
e-mail : [email protected] / site : www.ccc-art.com
définition/méthode :
une grande toile peinte de la même couleur que le mur sur lequel elle est accrochée. juste
à sa droite, sans que la place soit mécaniquement définie mais là où figure habituellement le cartel, une très petite toile, n° 0 paysage ou marine (12 X 18 cm ou 10 X 18 cm),
est accrochée, également peinte de la même couleur que le mur. s’il s’agit d’un mur nonpeint, la légende ne sera pas peinte non-plus.
il est possible de légender un mur vide, l’œuvre d’un autre artiste, une sculpture, une
photographie ou une autre d/m.
il est également possible d’associer la d/m 34 : un papier peut être légendé par une toile
et un papier peut légender une toile.
le nombre de réalisations de cette proposition n’est pas limité.
d/m 208 bis. repeindre. version 1933.
définition/méthode :
repeindre en blanc, effacer par la peinture chacune de mes oeuvres antérieures aux d/
m.
les repeindre toutes. toutes celles auxquelles j’ai accès sachant que certaines échappent et ne peuvent être récupérées qu’au fur et à mesure.
repeindre en protégeant au maximum le support.
à partir de cette préparation des oeuvres, toiles ou papiers ne peuvent plus être présentés que comme supports de d/m, c’est-à-dire peints de la même couleur que le mur sur
lequel ils sont accrochés. cet acte efface à tout jamais leur statut d’objet fini.
ce qui doit être repeint : tout ce qui un jour peut devenir une oeuvre finie accrochée au mur.
comment ? tel quel, en gardant ou non un échantillon ?
que reste-t-il alors de tout ce qui a été fait avant 1973 ? une documentation la plus
complète et la plus précise possible, chaque peinture étant photographiée avant d’être
repeinte et tous les documents et notes conservés et classés.
les supports ainsi préparés peuvent devenir des peintures à l’unité ou être intégrés comme matériel, pas tout à fait neutralisé, dans les d/m les plus complexes.
il s’agit d’un travail en cours qui va prendre du temps, sans doute plusieurs années, mais
parfaitement établi quant à son principe.
cette proposition avec les photographies repeintes de la même couleur que le
mur constitue la réponse globale à l’ensemble de l’exposition.
d/m 1. toile à l’unité, 1973.
d/m 21. figures, 1975.
définition/méthode :
une toile tendue sur châssis peinte
de la même couleur que le mur sur lequel elle est accrochée. sont utilisables tous les formats standard disponibles dans le commerce qu’ils soient
rectangulaires, carrés, ronds ou ovales. l’accrochage est traditionnel.
définition/méthode:
la peinture porte sur l’utilisation des
toiles de format traditionnel, la toile
peinte de la même couleur que le mur
sur lequel elle est accrochée forme
avec celui-ci une figure.
les formats traditionnels, codifiés au
XIXe siècle, ont fixé à chaque sujet un
cadre de représentation. il ne s’agit
pas d’une création arbitraire mais de la
mise en forme d’un usage et de la standardisation d’une société marchande.
les cadres ne sont pas neutres, mais
seulement généraux, signifiants par
eux-mêmes, indiquant par avance ce
qui viendra s’y inscrire. par là, le format marine conviendrait à tous les sujets marins, le format figure à tous les
portraits... en aucun cas le format ne
représente ce qui viendra y figurer, il le
préfigure. il ne signale que l’espace le
plus convenu de la représentation.
le carré, lui, est un élément de l’évolution de la peinture vers son autonomie.
en ce sens, le format carré est dans la
même logique que la tendance au monochrome. le carré est le format de la
peinture comme peinture et non plus
comme moyen de représentation. évolution par rapport aux formats figure,
marine et paysage, il n’est pas neutre
pour autant. malgré tout, jusqu’à présent, le carré a toujours été utilisé,
que ce soit par malévitch, mondrian ou
reinhardt, comme lieu de représentation de la peinture elle-même.
or sur une toile, un carré ou une pomme...
il s’agit de rendre explicité ce qui est
implicite dans toute utilisation de ces
formats : figure, marine, paysage, étoiles. mais toute série de formats stan-
> Green Lake, 2007. Elina Brotherus.
grande toile bleue sur le mur bleu. les
dimensions de la toile sont l’addition
de la photographie et d’une toile de
même dimension accrochée à côté.
ce dyptique est accompagné d’une
légende bleue qui renvoie au mur bleu
de l’exposition.
d/m 2. une toile un mur, 1974.
définition / méthode :
toiles peintes de la même couleur
que le mur sur lequel elles sont accrochées, une toile par mur, le format
des toiles augmentant parallèlement
(mais pas proportionnellement) aux
dimensions des murs de sorte que la
toile la plus petite soit sur le plus petit mur et la toile la plus grande sur
le plus grand mur. l’accrochage est
traditionnel.
le nombre des réalisations n’est pas
limité.
> Space monochrome, 2006. Gabor Ösz.
cinq toiles noires sur cinq murs
noirs.
d/m 252. la peinture mise à plat.
1993.
définition/méthode:
une toile tendue sur châssis, laissée brute, non préparée, posée sur
deux tréteaux. la toile peut être de
n’importe quelle couleur selon le
matériau, lin ou coton. elle est
placée devant une fenêtre, à la
hauteur de celle-ci, ou devant une
baie vitrée.
la toile et l’ouverture vers l’extérieur sont de dimensions différentes. la toile ne touche pas la
fenêtre. elle est posée à quelques
centimètres.
cet état, toile brute, et cette posture, posée à plat, peut aussi bien
ouvrir devant un paysage urbain
que sur une montagne, la baie du
mont saint michel ou la cathédrale de rouen.
le nombre de réalisations n’est
pas limité.
> Untitled (Gino Valle, bank manager’s
balcony, Latisana), 2005. Werner Feiersinger
une toile blanche sur chassis posée
sur deux tréteaux. elle est placée devant une image, à sa hauteur. la toile
et l’image sont de dimensions différentes; la toile est posée à quelques
centimètres du mur. dans cet état et
cette posture la peinture porte le regard vers... la peinture est un lieu de
passage.
d/m 254. toile contre le mur,
1994.
dérive de la d/1, toile à l’unité, supprimée.
définition/méthode:
toile tendue sur châssis peinte de la
même couleur que le mur sur lequel
elle est accrochée. la toile est fixée au
mur de sorte qu’on voit ses dessous,
c’est-à-dire le châssis. n’importe quel
format standard, de forme indifférente,
est utilisable. la couleur de la toile est
visible sur la tranche qui est toujours
peinte.
le nombre de réalisations n’est pas limité.
> March 9 2006, Three Gorges Zigui Hubei,
2006.
Luo Dan.
sur un mur peint en vert, une toile montrant ses dessous d’un format proche
de la photographie à laquelle elle fait
face.
> Red Guard Cadet, 2005. Fait partie de la
série “DPRK”. Philippe Chancel.
Dans une variation de cette définition/méthode, la légende est découpée dans le panneau rouge faisant
face à la photographie.
d/m 174. détail, 1989.
définition/méthode :
mettre en évidence que la toile ou
l’oeuvre qu’on a sous les yeux n’est
qu’un détail , une partie d’un ensemble plus vaste, connu ou inconnu, mais
invisible dans le lieu ou le visiteur se
trouve; la réalisation de ce détail u
agrandissement oblige à indiquer le
lieu où est visible l’oeuvre globale. ce
renvoi peut prendre des formes diverses, écran d’ordinateur, téléphones,
tract, d/m 145 bis, intérim...
le détail pose d’abord la question de
l’échelle. la peinture peut être l’agrandissement d’une toile caractéristique
d’une d/m complexe.
la seconde question est celle du
lieu et du moment de l’actualisation;
l’oeuvre peut avoir été réalisé là, il
n’en subsiste qu’une photographie,
selon la procédure de la d/m 113.
cette partie agrandie est à la fois
une oeuvre autonome et ce qui reste
d’un ensemble plus vaste désormais
ailleurs. celui-ci, dont nous ici qu’un
détail, doit impérativement être réalisé quelque part, et les coordonnées
pour aller le voir indiquées. ainsi le détail modifie l’oeuvre dont il est issu.
détail d’une autre peinture qu’une d/
m. dans le cadre d’une exposition de
groupe un détail peut être une partie
d’une autre oeuvre, agrandie ou non :
dans le cadre d’une exposition ou fi-
gurerait une toile de mondrian agrandi
aux dimensions de la toile, peint de
la même couleur que le mur; c’est ce
carré qui détermine dans ce cas la
couleur.
dans le cas de la présentation d’un
détail d’une d/m déjà prise en charge
l’autorisation du preneur en charge serait nécessaire.
le nombre de réalisation n’est pas limité.
dard, selon les époques et les pays, a
ses propres connotations liées à leur
utilisation.
le nombre des réalisations n’est pas
limité.
> Paysages, 1991-1996. Werner Hannapel.
répliques réduite, à l’aide de toiles
peintes en noir, des cinq photographies d’Hannapel accrochées dans la
documentation.
> Sans titre, 2008. Série Lined up Borders.
Anna-Katharina Scheidegger.
sont accrochées face à face deux photographies, la première est l’original,
la seconde est l’agrandissement d’un
détail de la première.
d/m 107. 2 plans/3 dimensions.
1979.
définition/méthode :
deux toiles, rectangulaires ou carrées,
identiques sont accrochées l’une au
dessous de l’autre, jointives, de chaque
côté d’un angle de mur, que cet angle
soit saillant ou rentrant. les dimensions des toiles peuvent varier d’une
réalisation à l’autre. chaque toile est
peinte de la même couleur que le mur
sur lequel elle est accrochée. les deux
murs ne sont pas obligatoirement de la
même couleur.
> La Grande Galerie 03, 2004.
Danica Dakic.
> La Grande Galerie 01, 2004.
Danica Dakic.
d/m 42 et 43. face à face, 1976.
définition/méthode :
sur deux murs face à face de dimensions différentes sont accrochées
deux toiles identiques peintes de
la même couleur que le mur. sur le
mur le plus petit on accroche le plus
grand format standard possible, sur
le mur d’en face on accroche une toile
identique de sorte que les deux toiles
soient face à face.
> w.h.s.05, 2001, Série L.M.V.D.R. Thomas
Ruff.
une grande toile sur un mur peint en
vert fait face à la photographie.
les photographies sont accrochées de
la même façon que les toiles, jointives
de chaque côté d’un angle de mur, à
l’extrémité de la diagonale.
d/m 112. pile ou face 1. 1980.
d/m 113. photographie. 1980.
définition/méthode :
l’oeuvre comprend x toiles, nombre
fixé au départ, lui-même divisé en
deux parties:
a. x’ toiles accrochées sur un même
mur et peintes de la même couleur
que lui.
b. les autres toiles, x-x’, étant empilées contre un des murs de l’espace.
0. le nombre de toiles de départ et leur
format est déterminé par l’artiste.
1. le nombre de toiles de chaque partie de la peinture est déterminée par
celui qui la prend en charge.
2. les toiles utilisées, peintes, et non
réutilisées à la présentation suivante
sont remises telles quelles dans la
pile.
3. pas d’aménagement préconçu de
l’accrochage des toiles ni de la disposition de la pile.
4. les toiles sont celles qu’on trouve
dans le commerce, préparées mais
non peintes.
définition/méthode:
la photographie est la photographie
des toiles, elle rend compte des deux
parties de l’œuvre, toiles peintes accrochées au mur et pile. la photographie ne peut exister en même temps
que les toiles, mais seulement une
fois que celles-ci sont décrochées. la
photographie ne peut être exposée que
dans le lieu où elle a été réalisée.
1. comme pour les toiles, la photographie utilise ses propres formats standard.
2. il peut y avoir deux photographies,
cela dépend de la position respective
des œuvres.
3. de même qu’une toile peinte de la
même couleur que le mur ne peut être
déplacée sans qu’il y ait une nouvelle
peinture, de même en cas de déplacement de l’oeuvre la photographie est
refaite.
4. il n’est pas obligatoire de réaliser
une photographie après chaque installation. les deux œuvres peuvent exister
séparément, c’est-à-dire qu’on peut
concevoir une exposition dans laquelle
ne seraient à visiter que des photographies.
5. chaque nouvelle actualisation efface
de façon définitive la précédente.
le nombre de réalisations de cette proposition n’est pas limitée.
> The Day Before _ Star System _ New
York _ September 10, 2001 _ 23:59,
2004. Renaud Auguste-Dormeuil.
dix toiles rectangulaires sont posées
contre le mur. deux toiles blanche
contre le mur blanc, puis trois toiles
vertes contre le mur vert. à l’extrémité de dernier mur cinq toiles vertes contre le mur vert accompagnées
d’une légende de la même couleur.
> Le 26 octobre 2005 à 0h19, 2005. Jean-
complémentaires.
> Desk, 1994. Thomas Demand.
dans l’exposition la photographie de
la photographie qui se trouve dans le
bureau du directeur sert de légende à
la toile orange de l’exposition.
d/m 145. légendes, 1985.
définition/méthode :
une grande toile peinte de la m’me couleur que le mur sur lequel elle est accrochée. juste à sa droite, sans que la
place soit mécaniquement définie mais
là où figure habituellement le cartel,
une très petite toile, n° 0 paysage ou
marine (12 X 18 cm ou 10 X 18 cm),
est accrochée, également peinte de la
m’me couleur que le mur. s’il s’agit d’un
mur non-peint, la légende ne sera pas
peinte non-plus.
il est possible de légender un mur vide,
l’œuvre d’un autre artiste, une sculpture, une photographie ou une autre d/m.
il est également possible d’associer la
d/m 34 : un papier peut être légendé
par une toile et un papier peut légender
une toile.
le nombre de réalisations de cette proposition n’est pas limité.
> Cour intérieure, 27 septembre, 2008, Marie Bovo.
> Contemplation irrationnelle, 2003.
Philippe Ramette.
> Plug-in City, 2000 – Eiffel 1, 2002.
Alain Bublex.
> San Diego – Fenêtre East lake Greens,
2002. Stéphane Couturier.
quatre photographies placées devant
un mur peint en jaune. sur ce mur, quatre toiles de la même couleur que lui
reprennent les photographies au dixième à laquelle elles font face.
Paul Dumas-Grillet.
implication de la relation de la couleur
de la photographie et de celle du mur .
la photographie couleur est placée sur
un mur blanc et la photographie noir et
blanc sur un mur de couleur. photographie rouge et mur vert sont de couleur
> Sans titre (97070804). Série Venise (Miroir). 1997. Valérie Belin.
une petite toile standard à droite du
mur peint en orange sur lequel se trouve la photographie.