Données sur les prairies et pâturages secs (PPS) en

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Données sur les prairies et pâturages secs (PPS) en
Données sur les prairies et pâturages secs (PPS) en Suisse
3 novembre 2009
Les prairies et pâturages secs (PPS) sont des hauts lieux de la biodiversité : ces surfaces
hébergent 40 pour cent des espèces végétales et 50 pour cent des espèces animales présentes
en Suisse, dont de nombreuses espèces en danger (inscrites sur Liste rouge). Outre leur
importance écologique, les PPS présentent une très grande valeur paysagère et touristique,
puisque ces prairies à fleurs constituent un élément caractéristique du paysage rural helvétique.
Les PPS figurent parmi les cinq types de biotopes classés d’importance nationale, avec les hautsmarais, les bas-marais, les zones alluviales et les sites de reproduction de batraciens.
La protection légale des PPS est à la traîne par rapport à celle des quatre autres types de
biotopes d’importance nationale. L’ordonnance sur les PPS, tout comme l’inventaire de ces
surfaces, ne sont pas encore entrés en vigueur:
- 1994 : la Confédération lance le projet « PPS d’importance nationale ».
- 1994–2004 : les PPS sont répertoriés et cartographiés dans tous les cantons ; un inventaire
en est dressé, couvrant 22'941 hectares de PPS (environ 3’000 objets).
- 2004 : le Conseil fédéral promet de mettre en vigueur l’ordonnance sur la protection des PPS.
- 2007 : l’ordonnance sur les PPS est envoyée en consultation.
- 2009 : le Conseil fédéral n’a toujours pas mis en vigueur l’inventaire et l’ordonnance. Pro
Natura a donc décidé de lancer, conjointement avec l’Association Suisse pour la Protection
des Oiseaux ASPO/BirdLife Suisse, une pétition destinée à sauver les dernières prairies à
fleurs.
Au cours des 60 dernières années, environ 90 pour cent des PPS de Suisse ont disparu. Rien
que depuis le début du travail d’inventaire de ces surfaces, en 1994, on estime que 15 à 20 pour
cent des PPS ont disparu. Si l’inventaire n’est pas rapidement mis en application, il sera très vite
dépassé et de nombreuses surfaces de grande valeur auront été perdues entre-temps.
Si les textes ne sont pas mis en vigueur rapidement, les 20 millions de francs investis jusqu’ici
dans l’établissement de l’inventaire des PPS d’importance nationale l’auront été en pure perte.
La protection des PPS doit devenir réalité à l’échelle nationale, parce que :
- les cantons protègent diversement et parfois insuffisamment ces surfaces ;
- les cantons dépendent du soutien financier de la Confédération ;
- un monitoring national est nécessaire.
Des milliards de francs sont dépensés chaque année en Suisse pour les routes, l’agriculture ou
l’armée. Selon une étude du WSL, du Forum Biodiversité Suisse et de Pro Natura (2009), le coût
annuel total de la mise en application de l’ordonnance et de l’inventaire s’élèvera à quelque
60 millions de francs. Les dernières prairies à fleurs ne doivent pas disparaître par manque
d’argent.
Les raisons principales de la disparition progressive des PPS sont liées à un entretien inadapté :
ces surfaces doivent être entretenues, car il s’agit de milieux créés par l’homme. En zone de
montagne, là où le terrain est très pentu et où l’agriculture se retire à cause de perspectives de
rendement insuffisantes, les PPS s’embroussaillent par défaut d’exploitation. En plaine, c’est
l’inverse : les PPS y sont victimes de l’agriculture intensive.
A ce jour, seulement 28 pour cent des surfaces inventoriées sont préservées par contrat. Certains
cantons sont parvenus à placer sous protection jusqu’à 95 pour cent de leurs surfaces de PPS
par des contrats d’exploitation ; d’autres n’ont quasiment rien entrepris jusqu’à présent, alors
qu’une grande partie des surfaces de PPS sont situées sur leur territoire, impliquant pour eux une
grande responsabilité dans la préservation de ces précieuses prairies à fleurs.
Contacts :
Mirjam Ballmer, cheffe de projet Politique de la nature chez Pro Natura, 061 317 92 08, [email protected]
François Turrian, vice-directeur ASPO/BirdLife Suisse, tél. 079 318 77 75, [email protected]