la grossesse
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LA GROSSESSE 1. Durée de la grossesse La durée normale de grossesse est d'environ 41 semaines d'aménorrhée soit 41 semaines "sans règles", sans menstruations. Concrètement comment calcule-t-on la date théorique d'accouchement? 1er jour des dernières règles + 14 jours + 9 mois (On se base sur un cycle de 28 jours, considérant donc que l'ovulation a eu lieu environ 14 jours après le premier jour des règles précédentes) ex: DR : 03/02/07 (Dernières Règles) DPG : 17/02/07 (Date Présumée de Grossesse) TP : 17/11/07 (Terme Prévu) 2. Diagnostic de grossesse A. Diagnostic clinique - Aménorrhée : C'est sur ce signe majeur que, la plupart du temps, on fait le diagnostic. (La suppression des règles est due à la persistance du "corps jaune gravidique", glande endocrine, responsable de la fabrication de la progestérone. Le corps jaune conserve son activité pendant les deux premiers mois de la grossesse, puis régresse progressivement, sa fonction étant remplacée par celle du placenta.) - Hyperthermie : La température corporelle se maintient au-dessus de 37° - Augmentation du volume utérin - Manifestations mammaires: tension des seins avec une hypersensibilité du mamelon. - Manifestations cutanées : Pigmentation brunâtre liée à une hyperoestrogénie. - Manifestations digestives : nausées, vomissements au premier trimestre de la grossesse. Dégoûts ou envies de certains aliments. - Manifestations neuropsychiques : Troubles du caractère, troubles du sommeil (hypersomnie diurne et insomnie nocturne), asthénie. B. Diagnostic biologique L'implantation de l'œuf dans la muqueuse utérine, va entraîner la libération dans le corps maternel d'une hormone de grossesse appelée l'Hormone Chorionique Gonadotrope (HCG). Elle est d'origine placentaire (Trophoblaste) et apparaît dans l'organisme maternel dès le 8ème jour après la fécondation (5 jours avant la date théorique des règles suivantes). Le diagnostic de grossesse va se faire par la mise en évidence de la présence de cette hormone de grossesse dans les urines ou dans le sang. - Test urinaire en Pharmacie (Prolan B) - Prise de sang en laboratoire C. Diagnostic échographique - Visualisation d'un sac gestationnel intra utérin après 5 semaines de d'aménorrhée (soit 3 semaines de grossesse et 1 semaine de retard de règles) - Apparition d'un embryon à partir de 7 semaines d'aménorrhée + rythme cardiaque témoignant d'une grossesse évolutive. 3. Suivi médical de la grossesse A. La déclaration de la grossesse Elle doit être faite avant la fin du 3ème mois. Elle est faite par le médecin généraliste ou le gynécologue qui en fait le constat. La déclaration faite, les papiers doivent être envoyés à la sécurité sociale (remboursements des consultations et des médicaments éventuels) ainsi qu'à la caisse d'allocations familiales (prestations et aides financières auxquelles la grossesse donne droit). B. le suivi médical de la grossesse 7 examens obligatoires: un examen par mois à compter de la déclaration: 3 ,4ème, 5ème, 6ème, 7ème, 8ème et 9ème mois. Ces consultations ont pour but de surveiller le bon déroulement de la grossesse et de prévenir les pathologies éventuelles. Elles reposent sur: ème 1. Un interrogatoire Il est essentiel, car il va pouvoir cibler les risques et donc permettre d'affiner le suivi. Il repose sur les antécédents médicaux (Problèmes cardiovasculaires, HTA, diabète, antécédents gynécologiques, fausses couches, césarienne, primiparité ou multiparité etc.) et le contexte psychosocial dans lequel survient la grossesse (grossesse désirée ou non, contexte psychosocial de la future mère etc.) 2. Un examen médical - Auscultation cœur/poumons - Surveillance du poids - Surveillance de la tension artérielle (pour le dépistage d'une toxémie gravidique.) - Analyse d'urine : recherche de sucre (diabète gestationnel ?), d'albumine (pré éclampsie ?), de leucocytes (infection urinaire ?) 3. Un examen obstétrical - Observation des Mouvements Actifs Fœtaux. Ils apparaissent vers 4 mois de grossesse et sont de bons indicateurs de la vitalité fœtale. - Mesure de la hauteur utérine dans le but de s'assurer de la bonne croissance fœtale. - Palpation de l'utérus (CU ? Position du fœtus ? etc.) - Auscultation des bruits du cœur fœtal (entre 140 et 160 /min) - Toucher vaginal (col modifié ?) 4. Les examens de laboratoire Groupe Rhésus Sérodiagnostic de rubéole, toxoplasmose, HIV Analyse d'urine (sucre, acétone, albumine, germes) Prélèvement vaginal (cf. strepto B) Dosages marqueurs sériques de la T21 (entre 11 et 13½ SA) 5. Les échographies Elles sont au nombre de 3, ayant chacune un but bien particulier: La première entre 8 et 12 semaines d'aménorrhée Elle a pour but de dater précisément le début de la grossesse, de vérifier que l'œuf est bien implanté à l'intérieur de la cavité utérine (et non pas par exemple dans la trompe = GEU), compter le nombre d'embryons (Grossesse multiple ?) et s'assurer de l'évolutivité de la grossesse (BDC +). +/- clarté nucale. La deuxième entre 20 et 24 semaines d'aménorrhée Nommée échographie "morphologique", elle a pour but de vérifier que le fœtus ne présente pas de malformations ou de signes anatomiques laissant suspecter une maladie chromosomique (T.21). Chaque partie du corps foetale est passée en revue dans les moindres détails. Elle permet de vérifier également la croissance fœtale, la vitalité fœtale (MAF), la position du placenta, la circulation dans le cordon ombilical (Doopler) La troisième entre 32 et 34 semaines d'aménorrhée A pour but de préparer l'accouchement: Evaluation du poids de l'enfant, position de l'enfant (céphalique ? siège ? transverse ?), position placentaire (IBP ?), état du col… 6. La radio pelvimétrie Il s'agit d'une radiographie du bassin osseux mentionnant ses mensurations. Elle n'est prescrite qu'en cas de suspicion de disproportion foetopelvienne (macrosomie ou bassin trop étroit), de présentation par le siège, antécédents de césarienne). 4. Modifications physiologiques au deuxième et au troisième trimestre de la grossesse 1. Modifications mammaires Augmentation de volume des seins. Maturation de la glande mammaire avec écoulement spontané ou non de colostrum (dès le 6ème mois). Pigmentation de l'aréole. 2. Modifications cardio- vasculaire Augmentation du rythme cardiaque. Augmentation du volume sanguin pouvant favoriser l'apparition de varices. En fin de grossesse apparition éventuelles d'Hémorroïdes en raison de la pression utérine sur le périnée postérieur (et des pbs de constipation). 3. Modifications respiratoires Augmentation du volume d'air inspiré pour approvisionner le bébé. Dyspnée en fin de grossesse en raison de la compression utérine. 4. Modifications urinaires Pollakiurie = envies fréquentes d'uriner en raison de la compression vésicale par l'utérus. 5. Modifications digestives Les hormones de grossesse ralentissent le fonctionnement du tube digestif entraînant une diminution du péristaltisme intestinal, ce qui peut occasionner des problèmes de constipation. Le phénomène est également aggravé par la compression abdominale. La pression de l'utérus gravide sur l'estomac favorise le pyrosis (reflux gastrique) ayant pour conséquences des brûlures oesophagiennes. 6. Modifications cutanées Pigmentation brunâtre de la peau : Masque de grossesse (tâches brunâtres sur le visage), ligne brune au-dessus de l'ombilic, pigmentation de l'aréole. Apparition fréquente de vergetures en raison de la surdistension (et manque d'élasticité) de la peau. 7. Modifications de la statique L'augmentation du volume utérin entraîne un déplacement du centre de gravité, provoquant une cambrure excessive de la colonne vertébrale (hyperlordose). Cette hyperlordose peut générer des douleurs lombaires tout particulièrement des sciatiques. 8. Augmentation du volume utérin Elle se fait parallèlement à l'augmentation du volume fœtal. L'utérus passe en 9 mois d'une hauteur de 7cm (en dehors de la grossesse) à environ 32 cm (en fin de grossesse). 9. Augmentation pondérale La prise de poids pendant la grossesse est d'environ 9 à 12 kilos se répartissant de la façon suivante: - 3,5 kg fœtus - 2,5 kg annexes (utérus, placenta, LA) - 1 à 1,5 kg augmentation de la masse sanguine - 2 kg rétention d'eau (œdème) - 2 à 3 kg réserve graisseuse 10. Modifications psychiques La grossesse et un moment très particulier dans la vie d'une femme. Il se produit alors pour elle un véritable "chamboulement" physique et hormonal (comme nous venons de le voir) mais également psychologique, aspect à ne pas oublier ni sous-estimer. Autant, pour certaines femmes, la grossesse est vécue comme un moment de plénitude et d'épanouissement, autant pour d'autres elle va être vécue à des degrés divers, comme un passage difficile, très difficile (MAP, angoisses ++, vomissements gravidiques, pathologies diverses de la grossesse, dépression du post-partum…), voire impossible (FC à répétition, stérilités, IVG…) vers la maternité. "On peut dire que la grossesse est une épreuve, au sens premier du terme, un révélateur de la résistance à vivre quelque chose de difficile et de nouveau, un passage de l'état de fille à l'état de mère, et donc à l'état adulte." "La maternité est une épreuve initiatique, sans que l'on puisse pronostiquer comment telle femme la traversera." (Catherine Garnier-Petit "Mal de mère, mal d'enfant" – Angoisse et bonheur de la maternité) Les femmes qui n'ont aucun problème d'aucune sorte au cours du processus maternel ont simplement plus de chance que les autres. Ce qu'elles ont reçu était probablement suffisamment sain pour ne pas entraver leur marche vers la maternité. L'ACCOUCHEMENT 1. Définitions: Accouchement: Ensemble des phénomènes ayant pour conséquence la sortie du fœtus et des annexes hors des voies génitales maternelles. Notions de Terme: La durée normale d'une grossesse est d'environ 41 Semaines d'Aménorrhée. - Avant 25 SA (et > à 500 g) :fausse couche précoce ou tardive. - Entre 26 et 36 SA: accouchement prématuré - Entre 37 et 41 SA: accouchement à terme - Entre 41 et 42 SA: terme dépassé Accouchement normal ou pathologique: Le processus d'accouchement repose sur la présence de différents éléments nécessaires à son bon déroulement: - une bonne adaptation des dimensions fœtales à celles du bassin maternel et des parties molles de celle-ci. - une bonne dynamique utérine (de bonnes contractions) - un bon état de santé maternel et fœtal. Si l'accouchement se déroule de façon physiologique, on parle alors d'un accouchement eutocique (normal). Dans le cas contraire, on parlera d'un accouchement dystocique. Les éléments en présence: - le mobil fœtal - l'utérus - la filière pelvienne (le bassin osseux) Notions de présentations: La présentation est la partie du fœtus qui entre en contact la première avec le détroit supérieur du bassin et qui sera la première à le franchir. Différentes présentations sont possibles, toutes n'étant pas compatibles avec un accouchement par voie basse: - Présentation par la tête = présentation céphalique C'est la plus fréquente (96%). Pour que la tête du fœtus puisse s'engager correctement dans le bassin il est essentiel qu'elle soit bien fléchie, présentant ainsi son plus petit diamètre au bassin osseux: présentation du sommet. En cas de présentation céphalique mal fléchie, l'accouchement ne pourra pas avoir lieu par voie basse (présentation du front, de la face) Pendant le travail, la sage-femme repère la flexion et les différentes positions de la tête fœtale grâce à l'examen des fontanelles. Les fontanelles sont au nombre de deux: - La petite fontanelle. Elle est en forme de triangle et se situe à l'arrière de la tête (dans la zone occipitale). C'est elle que la sage-femme repère si la présentation est bien fléchie. - La grande fontanelle. Elle est en forme de losange et se situe sur le dessus de la tête. Du fait de l'absence d'ossification complète du crâne (fontanelles), la tête fœtale garde une certaine malléabilité qui lors de l'accouchement permet un modelage et une réduction des diamètres céphaliques. - Présentation par les fesses = présentation par le siège Deux variétés possibles: - siège complet (assis en tailleurs) - siège décomplété (les jambes remontées le long du corps) - Présentation en transverse: incompatible avec un accouchement par voie basse. 2. Déroulement de l'accouchement Trois étapes successives: - La phase de travail (correspondant à la période d'effacement et de dilatation du col de l'utérus) - La phase d'expulsion de l'enfant (corres-pondant à l'engagement, la descente, la rotation de la tête dans le bassin osseux et le dégagement du mobil fœtal hors des voies maternelles) - La sortie des annexes (la délivrance) 1. La phase de travail Elle est marquée par l'apparition de contractions utérines. Ces contractions sont involontaires, progressives dans leur fréquence, leur durée et leur intensité. Deux phénomènes vont s'additionner: - La poussée du mobile fœtal du fond de l'utérus vers la filière pelvienne (les CU étant plus fortes au fond utérin) - Le raccourcissement des fibres musculaires provoquant une traction sur le col. Ces deux phénomènes vont entraîner l'effacement du col, sa dilatation et la descente du mobile fœtal. La durée du travail (en moyenne) pour une parturiente: - primipare (1er accouchement): 10 à 12h00 ème - multipare (2 accouchement ou plus): 5 à 6h00 a. L'effacement du col Le col de l'utérus mesure en fin de grossesse environ 2,5 cm de longueur. A ses extrémités, on trouve deux orifices: l'orifice interne et l'orifice externe. Pendant la première partie du travail, sous l'action des contractions et surtout du raccourcissement des fibres musculaires, le col va progressivement diminuer sa longueur, jusqu'à devenir un simple anneau. C'est la phase d'effacement du col. Une fois le col effacé, il va alors pouvoir commencer à s'ouvrir… b. La dilatation du col Une fois le col effacé, la dilatation peut commencer. L'évaluation de la dilatation du col va être faite par la sage-femme et sera mesurée en cm. Le col va passer ainsi de 1cm en début de dilatation à 10cm en fin de travail. On dit alors que la parturiente est à "dilatation complète". Le col est alors suffisamment ouvert pour permettre la descente de la présentation dans la filière pelvienne. NB: La rupture de la poche des eaux se fait soit spontanément soit artificiellement par la sage-femme pendant cette période de dilatation. 2. La phase d'expulsion Elle correspond à la descente du mobile fœtal dans la filière pelvienne (le bassin osseux) et la sortie du fœtus. Le bassin présente trois étages: - le détroit supérieur du bassin - le détroit moyen " " - le détroit inférieur " " La traversée de la filière pelvienne impose à la présentation une accommodation constante aux différents diamètres du bassin. La descente se fait en trois temps: 1. L'engagement de la présentation au détroit supérieur du bassin. nécessite une compatibilité entre les dimensions fœtales et pelviennes. Il 2. La descente et la rotation de la tête fœtale, au détroit moyen. La flexion de la tête fœtale dans tout ce processus est essentielle pour présenter les plus petits diamètres possibles au bassin. La rotation va permettre une sortie de la tête fœtale en occipito-pubienne (OP). 3. Le dégagement de la tête fœtale, au détroit inférieur du bassin. Il se fait grâce à une contraction volontaire des muscles abdominaux associée à une augmentation importante de l'intensité de la contraction utérine. Le dégagement n'est possible que si la dilatation est complète, que la présentation est descendue et s'est orienté (OP), que si les membranes sont rompues. La tête arrive alors au contact avec le périnée. La région ano-vulvaire double de longueur et l'orifice vulvaire s'agrandit progressivement pour atteindre les dimensions de la présentation. La tête fœtale va se défléchir laissant apparaître progressivement le front, le nez, le menton. La sage-femme fait effectuer alors une rotation au bébé pour mettre les épaules dans l'axe vulvaire. Les épaules sortent l'une après l'autre (épaule antérieure, puis épaule postérieure). Une fois les épaules dégagées, le reste du corps suit sans aucune difficulté particulière. Durée (en moyenne) de la phase expulsive: - primipare: 20 à 30mn - multipare: 10 à 15mn 3. La délivrance Il s'agit de l'expulsion hors des voies génitales maternelles des annexes de fœtus (placenta, cordon, membranes). Elle se fait sous l'action des contractions utérines. Elle se produit environ 15mn après la sortie du fœtus. Elle se manifeste, à l'extérieur de la vulve, par une descente du cordon et des pertes de sang (métrorragies). Une simple pression, opérée par la sage-femme, sur le globe utérin permet l'expulsion du placenta et des membranes. L'hémostase (arrêt de l'hémorragie) au moment de la délivrance est un élément très important à surveiller, pour éviter la tragique "hémorragie de la délivrance". L'utérus doit impérativement se contracter pour faire une ligature autour des vaisseaux maternels arrivant à l'ancien emplacement placentaire (plaie placentaire). La sage-femme surveillera particulièrement pendant les deux heures qui suivent l'accouchement: - la dureté du globe utérin (globe de sécurité) - le volume des pertes sanguines (modéré) 4. Accouchement et particularités a. L'épisiotomie: Il s'agit d'une incision du périnée, pratiquée au moment de la sortie de la tête fœtale, lorsque le passage est trop étroit. Elle à pour but d'éviter une déchirure trop importante des tissus. b. Le déclenchement du travail: Il s'agit d'un déclenchement artificiel du travail et de l'accouchement pour raison médicale: Terme dépassé, vieillissement placentaire, liquide teinté, macrosomie fœtale… Il se fait utilisation d'un gel de prostaglandines (au niveau du col) et/ou par perfusion d'ocytociques (provoquant artificiellement des contractions). c. Les forceps: Il s'agit de grandes cuillers métalliques que l'on pose sur la tête fœtale au moment de sa descente dans la cavité pelvienne (après dilatation complète, et une fois la tête engagée dans le bassin). Par un effet de traction, les forceps permettent de dégager la présentation quand celle-ci est un peu bloquée dans l'excavation. d. La césarienne: Accouchement par voie haute (par opposition à l'accouchement par voie basse = accouchement par les voies génitales). La césarienne peut être réalisée au cours du travail (stagnation de la dilatation, souffrance fœtale…), en urgence (souffrance fœtale aiguë, pathologie maternelle…) ou être programmée (bassin rétréci, macrosomie fœtale, présentation dystocique, placenta praevia…). Le chirurgien pratique, au-dessus du pubis, une incision horizontale (environ 10cm) de la peau puis de l'utérus. La césarienne se fait en général sous anesthésie péridurale ou rachianesthésie (exceptionnellement sous anesthésie générale). e. L'anesthésie péridurale: C'est une anesthésie locorégionale réalisée par l'injection d'un anesthésique local dans l'espace péridural (entre L4 et L5, bien en dessous de la moelle épinière qui s'arrête en L2). Ce produit anesthésique va diffuser et agir au niveau des racines nerveuses de la moelle épinière en entraînant une perte de la sensibilité à la douleur dans la partie inférieure du corps. Elle est utilisée couramment pendant la durée du travail et de l'accouchement, pour soulager la parturiente de la douleur provoquée par les contractions utérines. La mise en place d'un cathéter va permettre d'adapter la durée de l'analgésie à celle de l'accouchement. f. La rachianesthésie: C'est une anesthésie locorégionale réalisée par l'injection d'un anesthésique local dans l'espace sous-arachnoïdien (dans le LCR). L'intérêt de cette anesthésie est la rapidité de sa mise en place (5 à 10mn). A la différence de l'anesthésie péridurale, il n'y a pas de cathéter laissé en place donc pas de réinjection possible. La durée de l'analgésie sera de 2 à 3 heures. C'est l'anesthésie qui est privilégiée en cas de césarienne. LES SUITES DE COUCHES 1. Définition: Période qui s'étend sur les 6 semaines qui suivent l'accouchement. Elle se termine par le retour de la menstruation appelé "retour de couches", sauf dans les cas d'aménorrhée physiologique conséquente à l'allaitement maternel. Les suites de couches se caractérisent par un retour des organes génitaux vers leur configuration antérieure de "non gravidité" et par l'établissement de la lactation. 2. Modifications cliniques: A. L'utérus Dès après la délivrance, l'utérus commence son "involution". Sous l'action de l'ocytocine, il se contracte, devient dur, prenant l'aspect classique du "globe de sécurité". Les "tranchées", auxquelles les multipares sont sujettes, correspondent à des contractions intermittentes et douloureuses de l'utérus. Elles se traduisent par des coliques utérines survenant les deux ou trois premiers jours des suites de couches. Elles s'accompagnent d'un écoulement sanguin ou d'une expulsion de caillots, et sont provoquées ou exacerbées par la tétée. L'involution utérine va être l'objet d'une surveillance très importante durant les jours qui suivent l'accouchement… Pendant les 12 premiers jours, l'utérus reste en position abdominale: le er 1 jour, le fond de l'utérus remonte légèrement au-dessus de l'ombilic; le 6èmejour, le fond utérin est à mi-distance entre l'ombilic et la symphyse pubienne. Après le 12ème jour, l'utérus redevient intra pelvien. B. Le col de l'utérus De béant, flasque et congestionné qu'il est dans les suites immédiates de l'accouchement, le col se modifie rapidement. Ses parois deviennent fermes, épaisses, sa longueur diminue. Le 12ème jour, l'orifice interne n'est plus perméable au doigt; l'orifice externe se referme plus lentement. Vers le 20ème jour, le col a retrouvé son aspect antérieur à la grossesse. C. Les voies génitales basses La vulve, béante le 1er jour, reprend sa tonicité dès le 2ème jour et perd son aspect congestif. L'œdème des lèvres disparaît. Le vagin se rétracte, les plis de sa muqueuse se reforment. Les annexes (ligament large, ligament rond, trompes, ovaires) reprennent peu à peu leur volume et leur situation pelvienne primitifs. Les articulations du bassin perdent leur laxité gravidique. D. Les seins En cas d'allaitement: Augmentation du volume mammaire et survenue de la "montée de lait" vers le 3ème jour. En cas de non allaitement: Retour progressif des seins à leur volume initial. E. La paroi abdominale Très distendue pendant la grossesse, elle reste molle pendant un certain temps. Si la musculature abdominale était bonne avant l'accouchement, elle se reconstituera en 6 semaines environ. Les vergetures (s'il y en a eu) persistent mais deviennent nacrées et moins visibles. F. L'état général L'état général reste bon pendant les suites de couches physiologiques : TA stable, T° normale (sauf au moment de la "montée de lait"), appétit normal… On observe un retour progressif au poids antérieur à celui de la grossesse (poids du fœtus et des annexes en moins + une diurèse augmentée (2 l à 2,5 l /24h00). On peut noter cependant quelques particularités pseudo physiologiques fréquemment observées durant cette période: - fatigue physiologique (fatigue résiduelle de accouchement, anémie, manque de sommeil…) - fragilité psychique - "baby blues": Sa fréquence est si grande (une accouchée sur deux) qu'on a pu le référer à la normalité. Il se traduit par une détresse inexpliquée (tristesse subite, irritabilité, fatigue…) et transitoire. Les causes de ce baby blues sont complexes et multiples: fin du stress de la grossesse et de l'accouchement, bouleversement hormonal, sensation de "perte" de la grossesse… Il guérit spontanément en une dizaine de jours. Cette évolution favorable et rapide permet ainsi de le différencier de la "psychose puerpérale" et de la "dépression du post-partum". 3. Modifications histologiques: A. Le péritoine Il se plisse, se rétracte, perd son hypertrophie gravidique. B. Le muscle utérin Les fibres musculaires hypertrophiées reviennent sur elles même grâce à leur élasticité. Les œdèmes se résorbent. C. La muqueuse utérine (la caduque) Elle passe par deux phases: a. La phase de destruction et d'élimination jusqu'au 14ème jour. Cette phase se caractérise par l'expulsion hors des voies génitales des débris de la caduque, des caillots de la plaie placentaire et des sécrétions vaginales. Ces écoulements vulvaires des suites de couches prennent le nom de "lochies". Leur aspect est évolutif: sanglant les 2-3 premiers jours, séro-sanglant jusqu'au 8ème jour, puis séreux. Au 15ème jour, les lochies se tarissent. b. la phase de régénération glandulaire, du 14ème au 35ème jour. Elle correspond à la reconstitution de l'endomètre. Ainsi, 6 semaines environ après l'accouchement (en absence d'allaitement), la muqueuse utérine est cicatrisée ce qui permet la reprise du cycle menstruel avec réapparition des menstruations. Le 1er cycle est normalement anovulatoire, mais il y a parfois des exceptions d’où l'importance de la mise en place rapide d'une contraception. 4. Pathologie des suites de couches: A. L'hémorragie Le risque d'hémorragie est majeur dans les deux heures qui suivent l'accouchement (cf. 2h00 médico-légales de surveillance en salle d'accouchement). Elle peut avoir diverses origines: - atonie utérine - rétention placentaire ou membranaire - troubles de la coagulation - déchirure du col de l'utérus La surveillance du "globe utérin" et l'évaluation de la quantité des pertes sanguines (max. 500 ml) sont donc primordiales dans les heures qui suivent l'accouchement pour enrayer au plus vite, le cas échéant, un début d'hémorragie. B. L'infection puerpérale L'infection puerpérale est celle qui survient dans les suites de couches et qui a, en général, pour porte d'entrée les voies génitales, plus précisément la surface placentaire. Le risque d'infection puerpérale augmente proportionnellement à la durée du travail. L'infection puerpérale la plus fréquente et la plus surveillée est l'infection de la muqueuse utérine appelée également: "endométrite". Quelques jours après l'accouchement, des signes généraux apparaissent: céphalées, fatigue, fièvre (38°- 38,5°). L'involution utérine se fait mal. L'utérus reste gros, mou et douloureux. Les lochies deviennent fétides, parfois purulentes. Ces signes disparaissent en quelques jours sous l'effet des antibiotiques. N.B. Autres maladies pelvienne, septicémie puerpérales: salpingite, péritonite, phlébite C. L'infection urinaire Elle est souvent la conséquence du sondage vésical systématiquement pratiqué en salle d'accouchement (en prévention de l'incontinence urinaire), sondage favorisant l'ascension des germes dans les voies urinaires. Les signes (brûlures mictionnelles, pollakiurie puis T°, douleurs lombaires …) régressent rapidement dès la mise en route de l'antibiothérapie. D. L'infection de l'épisiotomie Rare, elle est due en général à une mauvaise hygiène vulvaire. Les signes: l'épisiotomie est rouge, indurée et douloureuse. On constate une mauvaise cicatrisation et parfois une suppuration. Traitement: soins locaux ++ prolongés, antibiothérapie, reprise chirurgicale de l'épisiotomie ultérieurement (rare) E. La pathologie vasculaire Le post-partum est une période à haut risque pour l'apparition des troubles thromboemboliques (phlébite du membre inférieur dont la complication essentielle et redoutée est l'embolie pulmonaire). Le risque sera d'autant plus élevé que le réseau veineux sera de mauvaise qualité au départ (varices). Toutes les conditions sont réunies dans les suites de couches pour favoriser l'apparition d'un caillot dans les voies circulatoires: lésion initiale (plaie placentaire, épisiotomie, cicatrice de césarienne…) activant les facteurs de coagulation, stase veineuse (aggravée par l'alitement du post-partum), hypercoagulabilité… Signes: rougeur, chaleur, et douleur au niveau du mollet (phlébite), tachycardie, T°, dyspnée, douleur thoracique (embolie pulmonaire) Prévention: lever précoce, bas à varices Traitement: anticoagulants F. Les complications mammaires (voir cours sur l'allaitement) G. Les complications psychologiques a. La psychose puerpérale Très rare (1/2000), son dépistage précoce est essentiel pour une prise en charge rapide. C'est une urgence psychologique ! Le tableau clinique s'installe brutalement: soit sous la forme d'un état mélancolique aigu, avec prostration, soit sous la forme d'un état maniacodépressif subit. Dans les deux cas le risque de suicide est important (pouvant parfois entraîner l'enfant = infanticide). Le diagnostic pourra reposer parfois sur l'apparition d'une bouffée délirante associant troubles de l'humeur et troubles de la conscience. On observe très souvent un déni de la naissance de l'enfant. Malgré la gravité des signes, une prise en charge rapide et adaptée (maintien du lien entre la mère et l'enfant + neuroleptiques) permet d'obtenir la guérison clinique en quelques semaines. b. La dépression postnatale Elle touche 10% des accouchées. Elle se différencie du blues postnatal par sa durée, et par la chronicité de son évolution. Elle se présente sous la forme d'un malaise psychique modéré: tristesse, perte du goût de vivre, anxiété… Elle peut durer des mois sans amélioration spontanée et, non soignée, peut entraver sérieusement le développement cognitif et affectif de l'enfant. 5. Surveillance et soins de l'accouchée: A. Les premières 24h00 (surveillance ++) a. En salle de naissance, dans les 2h00 qui suivent l'accouchement: Surveillance du pouls, de la tension artérielle, du globe de sécurité, des métrorragies. b. Dans la chambre: - Le premier lever doit se faire en présence de la sage-femme (risque de malaise) - Surveillance de la reprise des premières mictions (parfois blocage transitoire du bas appareil urinaire, surtout après une péridurale) - Surveillance de la TA, du globe utérin, des métrorragies - Soins vulvaires (épisiotomie) et conseils d'hygiène B. Durant l'hospitalisation Surveillance biquotidienne de la T°, de la TA, du pls, de l'involution utérine, de l'aspect des lochies (abondance, aspect, odeur) a. Les soins du périnée: Ils sont pratiqués 2 fois par jour: - lavage à l'eau et au savon liquide - rinçage - séchage très soigneux (+/- éosine) de l'épisiotomie - changement très fréquent des garnitures périodiques En cas d'épisiotomie: Importance de l'hygiène pour éviter les complications. Ablation des fils le 4ème jour (si fils non résorbables) b. Prévention et surveillance des troubles thromboemboliques: Lever précoce, incitation à la marche, port de bas à varices, traitement anticoagulant si nécessaire. c. Surveillance du fonctionnement vésical: - L'évacuation vésicale: de petits troubles de la miction sont assez fréquents les premiers jours (atonie vésicale après l'accouchement) pouvant nécessiter exceptionnellement un sondage évacuateur. - L'incontinence urinaire: elle est assez fréquente dans les suites de couches, et en général transitoire. Son risque d'apparition est augmenté par la macrosomie fœtale, l'utilisation de forceps, la multiparité. On obtient une récupération rapide par la pratique de petits exercices de contraction du périnée (" stop pipi "). En cas d'incontinence plus importante des séances de rééducation périnéale seront prescrites à la sortie de la maternité. d. Surveillance du fonctionnement intestinal: La constipation est fréquente après l'accouchement. Elle se résorbe rapidement par une bonne hydratation, un régime riche en fibres ( +/- des suppos à la glycérine). e. Surveillance biologique: A J2 : - numération globulaire pour dépister une anémie, qui sera traitée le cas échéant par du fer. - dernier sérodiagnostic de la toxoplasmose à la recherche d'une séroconversion juste avant l'accouchement. f. Allaitement: En cas d'allaitement: surveillance de la bonne mise en place de la lactation (cf. cours suivant). En cas de non allaitement: inhibition de la lactation par prise de médicament. g. Surveillance et prise en charge psychologique: Observer et accompagner la bonne installation du lien mère/enfant. Dépister les fragilités sociales et familiales. Traitement du "baby-blues": prendre le temps de parler, rassurer, favoriser la relation mère/bébé. Diagnostic et prise en charge de la psychose puerpérale et de la dépression du post-partum. 6. Conseils de sortie: a. La sortie de la maternité: Elle se fait au 4ème ou 5ème jour pour un accouchement normal, au 7ème ou 8ème jour pour une césarienne. b. Poursuite des soins jusqu'à la cicatrisation complète du périnée, et jusqu'à la fin des métrorragies. Eviter les bains qui ramollissent les tissus + risque infectieux par remontée des germes (col pas encore bien refermé). c. protéger la récupération abdominale et périnéale: en privilégiant le repos, les positions allongées, en évitant de porter de lourdes charges. d. Reprise des rapports sexuels: peut être rapide si le périnée est intact. En cas d'épisiotomie, attendre 3 à 4 semaines avant tout rapport. e. La contraception: - méthode médicamenteuse: si l'allaitement est artificiel, reprise de la pilule habituelle; si l'allaitement est maternel, prescription d'une micropilule. Dans les deux cas le traitement hormonal débutera 21 jours après l'accouchement. - le dispositif intra-utérin (cuivre ou hormonal): mise en place 3 mois après l'accouchement. f. La visite post-natale: Elle s'effectue 6 semaines après l'accouchement. Il permet : - un examen gynécologique complet (béance vulvaire ? cicatrisation de l'épisiotomie ? incontinence ? col fermé ?) - point sur la contraception à moyen et long terme (DIU ?) - ordonnance pour la rééducation abdominale /périnéale. L'ALLAITEMENT 1. Le sein: configuration et structure A. Généralités Les glandes mammaires sont au nombre de deux. Elles ont pour rôle la fabrication du lait. Le sein est une glande dite "exocrine", c'est-à-dire que le produit sécrété (ici le lait), va être extériorisé. La forme, la consistance, le volume des seins sont variables selon les individus. Le volume du sein n'est pas corrélé avec la quantité de lait produite. B. Extérieurement a. L'aréole: Zone pigmentée de 3 à 5 cm de diamètre. Sur cette zone sont situés des récepteurs sensitifs que la bouche du bébé va stimuler. b. Le mamelon: Il se présente sous la forme d'une saillie conique (sauf mamelon ombiliqué), au centre de l'aréole. Il présente à sa surface les orifices des canaux galactophores. c. Les tubercules de Montgomery: Ce sont de petites glandes de graisse siégeant sur l'aréole. Elles apparaissent et persistent pendant toute la durée de l'allaitement. Elles produisent un lubrifiant qui protège le mamelon et qui est aussi un "concentré d'odeurs" spécifique de la mère pour attirer le bébé. C. Intérieurement La glande mammaire est constituée de 15 à 20 lobes. Ces lobes sont constitués d'acinis eux même regroupant 10 à 100 alvéoles. Les acinis forment les unités de base de la fabrication du lait. Ils sont entourés d'un réseau de vaisseaux sanguins qui va se développer tout au long de la grossesse. Les acinis débouchent dans un canal galactophore qui transporte le lait des alvéoles jusqu'au mamelon. 2. Physiologie de la lactation: La fabrication du lait (ou lactogénèse), est conséquente à deux phénomènes: - l'expulsion du placenta - la succion de l'aréole A. L'expulsion du placenta Elle entraîne la chute brutale des taux d'œstrogènes et de progestérone dans l'organisme maternel. La suppression de ces deux hormones inhibitrices permet alors la libération de la prolactine. B. La succion de l'aréole C'est un déclenchement réflexe au niveau du cerveau, qui va entraîner la sécrétion de prolactine et d'ocytocine: le bébé tête et stimule ainsi les récepteurs sensitifs situés sur l'aréole. Les récepteurs envoient un message au cerveau de la mère, qui libère les deux hormones. - La prolactine: Hormone hypophysaire (lobe antérieur) qui préside à la fabrication du lait dans les acinis. - L'ocytocine: Hormone hypophysaire (lobe postérieur) qui permet l'éjection du lait (+ CU). Elle stimule les cellules musculaires entourant les alvéoles. Le lait est alors éjecté dans les canaux. N.B. Il y a toujours un temps de latence entre le moment où le bébé tète et l'éjection du lait. C'est donc le bébé qui, en tétant, induit la fabrication du lait dont il a besoin. Plus il tète, plus la quantité de lait produite est importante. Si le bébé ne tète pas bien ou pas assez souvent, la production de lait se fait mal et se tarit peu à peu. 3. Le choix d'allaiter: Décision à mûrir et réfléchir pendant la grossesse. Décision à prendre en couple de préférence. Décision volontaire (ne pas faire ce choix sous la contrainte) A. Les avantages a. Pour le bébé: - proximité d'avec sa mère, pour une séparation tout en douceur… - le lait est chaud, il sent bon, il a bon goût (celui du liquide amniotique, donc très appétant pour le nouveau-né). - disponibilité du colostrum, puis du lait 24h/24. - adaptation de la composition du lait aux besoins du bébé (au cours de la tétée et au fur et à mesure de sa croissance). - le lait maternel est digeste (l'estomac se vide en 20mn du lait humain, en 2 heures du lait artificiel). - qualités nutritionnelles irremplaçables du colostrum, les 48 premières heures de vie. - présence dans le colostrum et le lait maternel, d'anticorps protégeant le nourrisson, en attendant que son propre système immunitaire fonctionne correctement. - le lait mat. contient des protéines humaines non allergisantes. il favorise l'installation d'une flore intestinale de bonne qualité (prévention des diarrhées…). - l'allaitement provoque un véritable "massage crânien" naturel: La tétée au sein, par le puissant mouvement de succion qu'elle occasionne, produit une pression de la langue sur le palais, pression qui se répercute sur l'ensemble de sa boîte crânienne. b. Pour la mère - les contractions utérines qui se produisent à chaque tétée, vont permettre une involution utérine plus rapide; elle va saigner moins longtemps, ce qui économisera ses pertes en fer. - l'allaitement permet de dépenser les réserves énergétiques emmagasinées à cet effet pendant la grossesse. - l'allaitement maternel favorise chez la femme une meilleure fixation de son calcium osseux, ce qui participe de façon efficace à une protection contre l'ostéoporose. - l'allaitement maternel apporte une protection efficace contre le cancer du sein, et probablement contre le cancer des ovaires. - les endorphines secrétées au moment des tétées ont un pouvoir euphorisant, luttant ainsi efficacement contre la dépression et la fatigue du post-partum. - l'allaitement maternel est économique. B. Les inconvénients - grande disponibilité de la mère. - reprise du travail à organiser (sevrage…) C. Les contre- indications - le SIDA – l'hépatite - certains médicaments (très rares) : voir sur le site du CRAT 4. Les tétées: a. La première tétée: Elle doit être très précoce, si possible dans les deux heures qui suivent l'accouchement, car le réflexe de fouissement du bébé est à son maximum. Si le bébé est en peau à peau contre sa mère, il sait trouver tout seul le mamelon grâce à son odorat et peut téter immédiatement. b. La "montée de lait": Elle se produit le 3ème jour qui suit l'accouchement. Elle se présente sous la forme d'une tension et d'un gonflement des seins s'accompagnant d'une sensation de fourmillement, de chaleur, parfois d'un fébricule (38°) c. Le rythme et la durée des tétées: Les deux premières heures de vie, le bébé est en état d’éveil Les 24 premières heures : somnolence du bébé, peu de tétées. A partir du 2ème jour : éveil progressif, suivi d’une demande frénétique. Le rythme des tétées ne correspond pas à un espacement régulier des tétées, les tétées de nuit sont nécessaires pour une lactation abondante. L'allaitement se fait "à la demande". C'est à la mère et à l'enfant de voir ce qui leur convient le mieux (surtout pas toutes les 3, 20 mn et les deux seins à chaque fois !). Le premier mois, les tétées sont fréquentes (8 à 10/24h) et irrégulières. Elles s'espaceront et se régulariseront peu à peu par la suite. La durée de la tétée peut varier de 5 à 25 mn maximum, ce qui montre donc une grande variation individuelle. La tétée doit avant tout être efficace. La mère proposera un seul sein (en alternance) à chaque tétée ou les deux seins à chaque fois en fonction des besoins de son enfant et/ou en fonction de sa capacité mammaire à produire du lait en plus ou moins grande quantité. Comment savoir si bébé boit bien ? Quelques repères: - urines fréquentes et claires : au moins 6 couches mouillées /24h - déglutition pendant la tétée - courbe de poids (Reprise du poids de naissance max à J10 ; prise de poids minimale de 20 g/j soit 140 g /semaine ; cf. courbe de poids de l’OMS spécifique aux enfants allaités.) d. Position pour allaiter: Elle doit être confortable pour la mère et pour le bébé: - la mère peut allaiter en position assise ou couchée (important pour la nuit, et pendant la journée pour profiter de ce moment pour se reposer) - le bébé doit avoir le visage face au sein de sa mère. Pour son confort, il est important qu'il n'ait pas besoin de tourner la tête pour attraper le mamelon. Sa bouche doit être grande ouverte et prendre une bonne partie de l'aréole (et non pas simplement le mamelon). La nuque du bébé doit être légèrement défléchie. Le mamelon doit être aligné avec le nez du bébé. 5. L'évolution du lait maternel: a. Du 1er au 3ème jour: le colostrum Il est de couleur jaune orangé, peu abondant (adapté au petit estomac du nouveau-né), très riche (protéines, sels minéraux, sucres simples), et contient énormément d'anticorps (immunoglobulines). b. Du 4ème au 30ème jour : le lait de transition Il est plus blanc et de valeur calorique plus importante. Il contient moins de protéines mais plus de lipides et de lactose. c. Du 1er mois à la fin de l’allaitement : le lait définitif Il est de couleur blanc bleuté. Sa composition évolue entre le début et la fin de la tétée Le lait maternel va également évoluer au fil du temps s’adaptant aux besoins en constante évolution de l’enfant : le lait d’un nourrisson de 1 mois n’est pas le même que celui d’un bébé de 6 mois. L’allaitement exclusif (sans aucun autre apport) est possible environ jusqu’aux 5 mois de l’enfant. 6. Les incidents et complications: A. Mamelons irrités et crevasses Il s’agit de petites coupures superficielles du mamelon. Prévention : - bonne position du bébé +++ - graisser l’aréole avec quelques gouttes de lait après la tétée. Traitement : - crème (castor équi) - coupelle d’allaitement - bout de sein en silicone B. L’engorgement Tension inconfortable d’un ou des deux seins. Le sein est dur, douloureux et congestionné. Le bébé peut avoir du mal à téter. Traitement: - mettre le bébé au sein aussi souvent que possible pour soulager la tension des seins. - favoriser l'éjection du lait par un massage doux des seins, des douches chaudes… C. La Lymphangite Même signes que pour l'engorgement avec en plus l'apparition sur le sein d'une zone rouge, chaude et indurée; ceci associé à une grande fatigue, de la fièvre à 39°, des frissons. Traitement: - poursuivre l'allaitement en veillant à bien vider les seins à la fin de chaque tétée. - favoriser l'éjection du lait - repos ++ - si fièvre persistante : ATB compatibles avec l’allaitement. Guérison en 48h00 D. La Galactophorite: Complication de la Lymphangite avec infection du lait. Evolue vers l'abcès du sein. Arrêt de l'allaitement Traitement: - chirurgical: vider l'abcès - antibiothérapie