LE MEXIQUE
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LE MEXIQUE
aujourd’hui bulletin d’information de l’ambassade du Mexique, n° 30, décembre 2002 Photo : Ignacio Urquiza Colegio de San Luis Gonzaga de Zacatecas, Musée Pedro Coronel sommaire LE MEXIQUE Le 14 décembre dernier, le Congrès a approuvé le bud- politique get fédéral pour l’année 2003. Cet accord a été perçu comme un signe positif par les milieux financiers et politiques. Les années précédentes, les lois de finances de la fédération avaient été approuvées à l’ultime fin de l’année : cette fois-ci, les débats sur le budget ont abouti à un large consensus, en particulier entre les membres de l’Action nationale et ceux du PRI. Le rapport approuvé par la Chambre des Députés a fixé une augmentation marginale du budget des dépenses. Le principal bénéficiaire de cette augmentation sera le secteur agricole. En ce qui concerne l’action internationale du Mexique au cours de l’année 2002, le ministère des Relations extérieures a présenté un bilan qui reflète la grande activité diplomatique déployée tout au long de l’année. Depuis sa participation au Conseil de sécurité à des moments particulièrement sensibles de la conjoncture internationale, jusqu’aux travaux quotidiens en faveur de la protection des citoyens mexicains réalisés par les quarante-cinq consulats du Mexique aux Etats-Unis, la diplomatie mexicaine réaffirme sa volonté d’influer dans la construction des nouvelles règles internationales dans les sphères du commerce, de l’environnement, du développement, du désarmement, des droits de l’homme et de la démocratie, pour n’en citer que quelques-unes. Par ailleurs, ce numéro propose un tour d’horizon des aspects économiques et culturels de l’Etat de Zacatecas, l’un des plus importants du nord du pays. Une visite guidée de la ville de Zacatecas permettra d’évoquer l’histoire et le patrimoine architectural de la capitale de l’Etat. Enfin, l’exposition AZTECS présentée à la Royal Academy of Arts de Londres sera l’occasion de rendre compte de la grandeur et du raffinement de l’une des civilisations les plus fascinantes du monde. La politique internationale du Mexique en 2002 132e Assemblée du BIE p. 2 p. 3 économie Approbation du programme économique 2003 p. 4 Zoom sur… l’Etat de Zacatecas pp. 5-6 culture La ville de Zacatecas Les Aztèques à Londres François-Xavier Guerra, historien p. 7 p. 8 p. 9 carnet de route La Quemada Pedro Coronel, Playa de soles 1968 p. 10 Politique La politique internationale du Mexique en 2002 La politique étrangère du Mexique au cours de l’année 2002 s’est caractérisée par un grand dynamisme. Nous pouvons regrouper les principales politiques et actions de cette deuxième année de gouvernement en quatre parties : politique 2 1. Forums et organismes internationaux Le principal objectif du ministère des Relations extérieures a été de développer un rôle plus actif du Mexique dans les forums et organismes internationaux, afin d’influer sur la construction de l’architecture du nouveau millénaire, et plus particulièrement sur la création du Système international de normes d’observance universelle. Durant cette année, le Mexique a siégé en tant que membre non-permanent du Conseil de sécurité de l’ONU, contribuant ainsi aux discussions sur les principaux conflits qui affectent la paix et la sécurité internationales. L’exemple de l’adoption, à l’unanimité, de la résolution 1441 est significatif ; le Mexique a participé de façon active, avec la France et d’autres pays, aux débats et cette résolution a donné à l’Irak une dernière chance pour s’acquitter de ses obligations de désarmement. En outre, à cette occasion, le rôle du Conseil en tant qu’organe de décision a été raffermi. Lors de la 57ème Assemblée générale de l’ONU, le Mexique a occupé une des vice-présidences et a présenté, individuellement ou avec d’autres pays, douze projets de résolution. Le Mexique a également exercé un rôle actif multilatéral sur d’autres thèmes de l’agenda mondial. Il a été par exemple l’amphitryon de la Conférence internationale sur le financement du développement qui s’est tenue en mars 2002. Dans le consensus de Monterrey, document émanant de ce sommet, les pays les plus développés se sont engagés à renverser la tendance décroissante de l’aide officielle au développement. Le Mexique a contribué activement au Sommet de Johannesburg et a encouragé la création du groupe des Pays Méga-Divers, qui se compose de quinze nations de différentes régions situées dans les tropiques. L’objectif du groupe est de promouvoir la diversité biologique, l’accès aux ressources énergétiques et la distribution équitable des bénéfices dérivés de leur utilisation. Tout au long de l’année, le Mexique a participé activement aux forums internationaux consacrés aux droits de l’homme et a mené des actions de coopération pour le renforcement du respect des droits de l’homme, tant au sein du pays que dans le reste du monde. Sur ce point, il convient de souligner l’Accord cadre de coopération avec le Haut commissariat aux droits de l’homme, souscrit en février dernier, ainsi que l’Accord pour l’installation d’un bureau rattaché à ce Haut commissariat au Mexique. Pendant les mois de février et de mars 2002, une mission d’experts de la Commission européenne s’est rendue au Mexique en vue d’établir des projets de coopération dans le cadre de l’initiative européenne pour la démocratie et les droits de l’homme. C’est dans ce contexte que le président Vicente Fox s’est rendu à Strasbourg et qu’il s’est adressé, en mai dernier, au Parlement européen et au Conseil de l’Europe, le Mexique étant observateur permanent au sein de ce dernier. On mentionnera également l’adhésion du Mexique à l’Institut international pour la démocratie et l’assistance électorale (IDEA) et, dans le domaine hémisphérique, l’adoption de la Charte démocratique interaméricaine. 2. Une nouvelle approche stratégique vers l’Amérique du Nord Depuis le début de l’administration actuelle, un niveau d’excellence dans le dialogue politique avec les EtatsUnis et le Canada a été établi. Celui-ci se manifeste par l’intensité et la fréquence de contacts au plus haut niveau et par l’incorporation de nouveaux thèmes dans les agendas de ces pays, ainsi que la présence de nouveaux acteurs. En outre, le Mexique a montré sa volonté de promouvoir une conception générale du développement de la région qui s’est traduit par la signature de l’Association pour la prospérité et qui inclue également un dialogue sur l’avenir du monde. Les présidents du Mexique et des Etats-Unis ont célébré en 2002 leurs septième et huitième rencontres bilatérales. Un thème essentiel pour le Mexique a été la négociation d’un accord migratoire complet à long terme entre les deux pays. Les attentats du 11 septembre ayant ralenti les pourparlers, le Mexique a décidé de procéder graduellement en traitant en priorité les dossiers qui ont un impact direct sur la vie quotidienne des travailleurs d’origine mexicaine et de leurs familles. Ainsi, plusieurs accords ont été signés : pour la reconnaissance du certificat d’inscription consulaire en tant que pièce d’identité dans les différents États de l’Union américaine, pour la défense du droit du travail. Par ailleurs, un soutien a été apporté aux 45 consulats du Mexique aux Etats-Unis sur leurs actions de protection, parmi lesquelles l’exclusion de la peine de mort pour 18 citoyens mexicains. Outre la relation entre les deux présidents, la Commission binationale Mexique–Etats-Unis représente le plus important mécanisme de dialogue et de négociation entre les deux pays. La XIXe réunion de cette commission a eu lieu au Mexique, à la fin de l’année, sous la présidence des ministres Jorge Castañeda et Colin Powell : elle a permis de convenir d’une importante réforme sur les dossiers frontaliers. Dans le but d’organiser une politique de protection efficace et de défense des droits de l’homme et des droits civils des Mexicains résidant à 3. Renforcement des relations avec d’autres régions du monde Afin de projeter à l’extérieur une nouvelle vision du Mexique, une intense activité bilatérale a été mise en place. Pendant l’année 2002, plusieurs Chefs d’État se sont rendus au Mexique, parmi lesquels les Présidents du Costa Rica, du Salvador, du Guatemala, du Honduras, d’Israël, de Lituanie, du Nicara- gua, du Venezuela, de Thaïlande, du Pérou et les Présidents élus du Honduras, de la Colombie et du Brésil. On mentionnera également les visites des Premiers ministres d’Allemagne, du Belize, de Nouvelle-Zélande, de la République tchèque et d’Australie ainsi que celles des Rois de Suède et d’Espagne. Les Secrétaires généraux de l’ONU et de l’OEA, de même que le Pape Jean-Paul II, se sont eux aussi rendus au Mexique. Lors de la Conférence internationale sur le financement du développement, 33 Chefs d’État, 17 Chefs de gouvernement et 6 représentants d’organismes internationaux étaient présents. Quant au sommet de l’Association économique Asie-Pacifique (APEC), il a réuni 20 Chefs d’État et de gouvernement. C’est dans ce cadre que le Président mexicain a eu des entretiens d’ordre bilatéral avec, entre autres, le Président de la République populaire de Chine et le Premier ministre du Japon. Le président Vicente Fox, quant à lui, a effectué des visites officielles à Cuba, en Espagne, au Brésil, en Argentine, en Uruguay, au Nigeria, en Grande-Bretagne, en Irlande et en France. Il a participé au Groupe de Rio, à la Conférence ibéro-américaine, à la réunion du MERCOSUR et aux sommets mondiaux sur le développement durable et sur l’enfance. 4. Gestion interne et relation avec le Congrès La transformation des relations entre les pouvoirs exécutif et législatif a été l’un des chapitres fondamentaux du changement politique au Mexique. Celuici a permis de maintenir un dialogue intense et permanent avec les législateurs pour informer des actions du gouvernement en matière de politique internationale. La relation productive entre le pouvoir législatif et le ministère des Relations extérieures tout au long de l’année s’est traduite par l’approbation de 48 traités et accords de la part du Sénat (20 sur le plan bilatéral et 28 sur le plan multilatéral). • 3 politique l’étranger, un Conseil national des communautés mexicaines à l’étranger et son organe de direction l’Institut des Mexicains à l’étranger, ont été créés en 2002. L’une des premières actions a été de procéder à la sélection de représentants : une centaine de dirigeants communautaires feront partie du premier Conseil consultatif. Dans le cadre des relations avec le Canada, le Premier ministre Jean Chrétien a prévu d’effectuer une visite officielle au Mexique au cours du premier semestre de 2003. 132e assemblée générale du BIE du Bureau international des expositions (BIE) qui s’est tenue les 2 et 3 décembre 2002 dans la Principauté de Monaco, les délégués des 89 états membres du BIE ont choisi la ville de Shanghai pour l’exposition universelle de 2010. Aux côtés de la Chine, les autres villes candidates étaient Querétaro pour le Mexique, Yeosu pour la Corée, Moscou pour la Russie et Wroclaw pour la Pologne. L’objectif de cette phase finale du processus de sélection était d’exposer les avantages de chacun des projets. La délégation mexicaine était présidée par le ministre des Relations extérieures, Jorge Castañeda ; durant son intervention, il a énoncé les atouts de la candidature mexicaine, en démontrant la viabilité du projet et en réaffirmant le soutien du gouvernement fédéral. L’ambassadeur du Mexique en France, Claude Heller, a évoqué les Photo : Ambassade du Mexique Lors de la 132e assemblée générale principes d’universalité et de diversification géographique des expositions internationales du BIE comme un argument supplémentaire attestant de la volonté du Mexique d’organiser, pour la première fois, une exposition de cette nature en Amérique latine et aux Caraïbes. Enfin, Isaac Chertorivski, président du comité d’organisation de l’Expo Querétaro 2010, Ignacio Loyola, gouverneur de l’Etat et Rolando García, maire de la ville de Querétaro, ont tour à tour exposé le bien-fondé de la candidature mexicaine et les résultats favorables pour l’image de Querétaro, tout au long de la campagne de promotion. • Economie Approbation du programme économique 2003 par le Congrès Cadre macroéconomique voté pour 2003 Produit intérieur brut Croissance réelle 3% Inflation déc. 02 / déc. 03 3% Taux de change nominal Moyenne (peso-dollar) 10,1 Taux d’intérêt (à 28 jours) Nominal moyen 7,5% Réel 4,6% Compte courant En millions de dollars - 17 986 % du PIB - 2,8 Déficit public % du PIB 0,5 Variables indicatives PIB USA Croissance réelle Inflation USA déc 02 / déc 03 Pétrole (baril mexicain) Prix moyen (en $/baril) Moyenne de la plate-forme d’exportation (En millions de barils par jour) Taux d’intérêt étranger LIBOR 2,4% 2,4% 18,35 1,8 2,9% Photo : D.R. économie 4 Durant les sessions des 14 et 15 décembre 2002, le Congrès a approuvé la Loi de finances pour l’année 2003. Le Congrès a ratifié la discipline fiscale comme axe directeur du programme économique pour 2003. Dans ce sens, le plafond du déficit public proposé par l’exécutif pour 2003 a été maintenu à 32,8 milliards de pesos, soit 0,5% du PIB. Ainsi, pour la troisième année consécutive, la dette extérieure sera nulle tandis que le déficit public sera financé en totalité par le marché interne. Les données et les projections macroéconomiques proposées par le pouvoir exécutif sont maintenues, à l’exception du prix du mélange de pétrole brut mexicain, qui a été revu à la hausse par les membres du pouvoir législatif de 17 à 18,35 dollars le baril. Les modifications fiscales décidées par le Congrès, ajoutées à la projection des revenus excédents résultant de l’augmentation du prix du mélange de pétrole brut mexicain, augmentent les revenus de 24,7 milliards de pesos par rapport à la proposition de l’exécutif. Conformément à ce qui est prévu dans la proposition de Loi de finances pour l’exercice fiscal 2003, les revenus du budget attendus pendant le prochain exercice fiscal atteignent 1 525 milliards de pesos. L’excédant de revenus ainsi que les nouvelles répartitions des dépenses proposées par le pouvoir législatif, entraînent des modifications budgétaires de 47,6 milliards de pesos, augmentant ainsi les moyens destinés à l’éducation, l’agriculture, la santé, la lutte contre la pauvreté, l’investissement dans les infrastructures, la création d’emplois et les aides décentralisées (états et municipalités). En prévoyant un taux de croissance annuel réel du PIB de 3%, il sera possible d’augmenter de façon significative le nombre de travailleurs permanents et d’intérimaires affiliés à la sécurité sociale. Le programme économique 2003 contribuera à la réduction de l’inflation et au maintien du pouvoir d’achat des salariés. La discipline fiscale mise en place par le gouvernement en 2003 permettra à la Banque du Mexique de limiter l’inflation à 3%. • Zoom sur… l’Etat de Zacatecas Photo : Michael Calderwood centre-nord du pays, délimité par les États de San Luis Potosi, Jalisco, Aguascalientes, Durango et Coahuila. Divisé en 56 municipalités, il compte 1,4 million d’habitants. Avec une superficie totale de 75 040 km2, le territoire couvre trois régions physiques différentes : la Sierra Madre Orientale, le Plateau central et la Sierra Madre Occidentale. L’Etat de Zacatecas possède d’importantes ressources minières : historiquement, cette région est connue pour l’extraction de minerais divers et elle occupe depuis toujours la première place du pays pour la production d’argent. L’architecture coloniale de la ville de Zacatecas témoigne de la splendeur acquise par la région. Cependant, après avoir été l’un des moteurs de l’économie mexicaine, depuis quelques décennies, l’Etat a pris du retard par rapport à ses voisins. Au cours de ces quinze dernières années, malgré une croissance moyenne de son PIB supérieure à la moyenne nationale, l’économie de l’Etat est encore fragile. Une diversification des productions a été opérée et aujourd’hui, les exportations concernent de plus en plus des produits manufacturés. ACTIVITÉS ÉCONOMIQUES L’Etat de Zacatecas est connu mondialement et historiquement pour son activité minière présente dans 49 municipalités sur les 56 que compte l’Etat, soit 86% du territoire. En 1999, Zacatecas occupait le premier rang national pour la production d’argent (38%) et de cadmie (26%) ; l’Etat se situe au cinquième rang pour la production d’or (5%). Il existe également d’importants gisements de plomb, de cuivre et de zinc. En outre, on trouve des gisements de minerai non métallique à usage industriel tels que le caolin, l’onyx, la pierre de taille et le quartz. A partir des années 80, un intense processus de modernisation a permis une augmentation spectaculaire des volumes de production. Actuellement, il existe dans l’Etat, une trentaine d’entreprises qui se consacrent à l’exploration et à l’extraction, les plus connues sont Industrias Peñoles, Grupo México, Cominco et Noranda. Outre le minerai, Zacatecas a acquis la réputation d’une région agricole dynamique dans le pays du fait de la qualité exceptionnelle des fruits et légumes qui y sont cultivés. L’Etat est leader incontestable pour la production de haricots de toutes variétés avec plus de 330 mille tonnes par an. C’est également le cas pour le piment déshydraté reconnu tant au niveau national qu’au niveau international. Qu’il soit déshydraté ou en poudre, la production de l’Etat dépasse les 36 000 tonnes, toutes variétés confondues. On peut également mentionner la culture des fruits de la passion comme exemplaire : ce produit a pénétré le marché asiatique et canadien avec beaucoup de succès et 25% de la production nationale proviennent de Zacatecas. Les figues de Barbarie de la région sont également très demandées en Europe et en Asie ; la production totale des diverses variétés est de 66 000 tonnes. Enfin, on trouve des vignes, une grande quantité de pêches (production annuelle de 27 000 tonnes) et de nombreuses variétés de choux. Dans le domaine de l’élevage, pratiquement toutes les espèces de bétail 5 économie L’Etat de Zacatecas se trouve au INVESTISSEMENTS Compte tenu des difficultés miques constatées au cours des dernières années dans l’Etat de Zacatecas, le gouvernement a mis en place une série d’initiatives en vue de redresser l’économie de la région. Quatre grandes priorités ont été énoncées. Tout d’abord la promotion de l’investissement privé et une politique d’aide à la création d’emplois. Sur ce dernier point, il s’agit surtout d’endiguer l’émigration des jeunes vers les Etats-Unis. Ensuite, le gouvernement s’est engagé à soutenir la compétitivité de la micro, petite et moyenne entreprise et à travailler dans le sens de l’économie sociale. De nombreux programmes à caractère social ont été créés et ont déjà obtenu des résultats probants. On citera l’exemple du programme qui consiste à attribuer des bourses aux salariés candidats à la formation continue. Enfin, en marge du renforcement de l’activité minière, le gouvernement de l’Etat a cherché à développer très fortement les activités des entreprises exportatrices. L’un des atouts de l’Etat de Zacatecas est sa position stratégique : situé au centre-nord du Mexique, il est relié par son réseau routier aux pointsclés du pays. Traditionnellement, Zacatecas exportait des produits agro-industriels. Aujourd’hui, l’objectif est de consolider les bases d’une exportation de produits manufacturés. Les actions engagées ont déjà donné des résultats significatifs : en 1999, les exportations non agricoles ont augmenté de 52% par rapport à 1998. Il est à noter que la crois- sance des exportations est liée à l’augmentation du nombre d’entreprises maquiladoras. A l’heure actuelle, les exportations sont réparties de la manière suivante : 50% dans l’agro-industrie, principalement la bière ; 21% pour le mine- Photo : Ignacio Urquiza écono- Photo : Ignacio Urquiza économie 6 sont représentées sur le territoire : bovins, porc, ovins, équidés et volailles. En effet, le sol réunit les conditions écologiques optimales pour le développement de cette activité. Il existe également un élevage plus spécifique : celui des taureaux dédiés à la tauromachie. Enfin, il faut parler de la place du tourisme dans l’économie de l’Etat. La ville de Zacatecas, qui se trouve à environ 2 500 mètres d’altitude, rassemble quelques-uns des joyaux de la culture mexicaine. En outre, la modernisation des infrastructures a permis de promouvoir l’ensemble du territoire qui offre une large diversité de sites et de manifestations populaires. Les sierras, les montagnes, les canyons et les grottes aussi bien que les zones archéologiques sont de véritables arguments pour l’essor de l’offre touristique. rai ; 18% dans le secteur du textile et de la confection ; 8% dans le secteur électrique. Les principaux destinataires sont les Etats-Unis, le Canada, Cuba, l’Amérique centrale, l’Amérique du Sud, l’Europe et l’Asie. Parmi les actions du gouvernement de l’Etat, on remarquera que la priorité a été donnée aux entreprises souhaitant s’investir avec la population sans pour autant chercher uniquement à profiter d’une main d’œuvre bon marché. Aujourd’hui Zacatecas est un Etat qui a initié sa dynamique de croissance, en renforçant ses infrastructures de production et sa capacité à créer des emplois. • Informations complémentaires : www.zacatecas.gob.mx Photo : Ignacio Urquiza Culture La ville de Zacatecas la magie de Zacatecas où la pierre se mêle si parfaitement au paysage. C’est justement lors de la recherche de filons de minerais divers que la ville de Zacatecas « au visage de pierre et au cœur d’argent » a été fondée en 1546. Une fois la conquête de Mexico - Tenochtitlán terminée par les Espagnols, la grande guerre chichimèque a commencé en 1530. La conquête du nord, qui a duré jusqu’en 1570, a ouvert la voie à ce qui est devenu la société de la frontière, caractérisée par la construction de forteresses pour se défendre des tribus guerrières. Dans cette histoire, Zacatecas est devenu un centre stratégique pour l’économie et l’expansion, au nord, de la Vice-royauté de la Nouvelle Espagne. A partir de là, le territoire de l’évangélisation a été étendu à la Californie jusqu’à ce que l’on appelait alors les Provinces Intérieures (les états actuels américains du Nouveau Mexique et du Texas). Son essor dans le secteur minier a permis un développement urbain flamboyant et l’on peut apprécier la construction de somptueux édifices civils et religieux. Le tracé urbain suit de près les contours des collines alentours : parmi elles, celles de la Virgen, du Grillo et de la Bufa. Au sommet de cette dernière, on trouve une chapelle dédiée à la Vierge du Patrocinio, sainte patronne des mineurs. Le caractère sacré du site datait de plusieurs siècles : des rites chichimèques avaient lieu sur le rocher. Aujourd’hui encore, les indiens huichols s’y rendent lors de leurs pèlerinages vers Wirikuta. La pureté de l’air au sommet et le jeu de lumière provoqué par les nuages et les bleus profonds du ciel offrent une vue imprenable sur la ville. Sur la Bufa, le silence du vaste désert est seulement interrompu par le vol des hirondelles et par l’écho des cloches des nombreuses églises environnantes. En 1993, le centre historique de la ville a été inscrit par l’UNESCO au Patrimoine culturel de l’humanité, pour la valeur et la beauté de l’architecture de ses édifices majestueux érigés durant l’époque coloniale. Aujourd’hui Zacatecas est en pleine mutation : c’est une ville moderne disposant de services touristiques de qualité. On y trouve par exemple l’un des hôtels les plus originaux du Mexique : construit sur l’ancienne place des taureaux, si l’on part de la réception en marchant vers la droite ou vers la gauche, on revient toujours au point de départ ! La plupart des bâtiments que l’on peut visiter aujourd’hui à Zacatecas ont été construits ou restaurés au XVIIIe siècle. En partant de la Place d’Armes, le cœur de la ville, on peut apprécier la Cathédrale, extraordinaire témoignage de l’habileté des tailleurs de pierres de l’époque. La façade principale est divisée en trois parties horizontales décorées avec exubérance, composée d’un festival de visages d’ecclésiastiques et de végétaux entremêlés. Cet édifice est sans doute l’une des démonstrations les plus représentatives du baroque mexicain, connu comme churrigueresque. L’architecture religieuse de la ville est constituée de nombreux autres joyaux. Photo : Lorenzo Armendariz 7 Le Couvent de San Francisco qui abrite le Musée Rafael Coronel est connu pour sa magnifique façade baroque du XVIIe siècle. Il y a aussi l’ancienne église jésuite de Santo Domingo et le Collège de San Luis Gonzaga, aujourd’hui devenu le Musée Pedro Coronel. Enfin, il y a le Couvent de San Augustin, dont l’église est une œuvre baroque d’une sobriété et d’une unité remarquables. Parmi les exemples de l’architecture civile, on remarquera à proximité de la Place d’Armes, le Palais du Gouverneur et le Palais de Mala Noche, en référence à la mine du même nom. Il s’agit de bâtiments datant de la fin du XVIIe siècle et du début du XIXe. Et puis il y a le Marché González Ortega, qui ressemble aux anciennes halles parisiennes et le Théâtre Calderón, l’un des plus beaux exemples de l’architecture du Porfiriat. A l’intérieur, on peut apprécier l’influence de l’architecture française de la fin du XIXe siècle. Finalement, il y a beaucoup à voir à Zacatecas. La meilleure façon d’appréhender la ville est peut-être de se perdre dans ses ruelles et de prendre le funiculaire jusqu’à la Bufa. On peut également visiter les anciennes galeries des mines. Parmi les habitants, on remarquera qu’il existe encore une forte communauté de vachers aux larges culture Peu de villes du Mexique possèdent LES MUSÉES Les musées de la ville de Zacatecas sont nombreux et variés. Les Photo : Ignacio Urquiza culture 8 chapeaux comme ceux du « Vieux Nord ». La ville est entourée d’anciennes haciendas productrices de mezcal, ou dédiées à l’élevage de moutons ou de taureaux de combat. C’est pourquoi la charrería (les cow-boys mexicains) continue d’être pratiquée de manière authentique. Beaucoup d’habitants de l’Etat de Zacatecas ont émigré aux Etats-Unis mais ils reviennent toujours sur leur terre. Leur retour dans la région est parfois accompagné d’investissements productifs sur de nouveaux marchés. Cette migration à double sens s’apparente à un « cercle vertueux » qui prouve que les gens de Zacatecas conservent un orgueil profond pour leur patrimoine et leurs traditions. collection constituée tout au long de sa vie. Il avait rassemblé des œuvres d’art du monde entier : art africain, art contemporain (œuvres de Picasso, Dali, Miró…) et des sculptures classiques en marbre. Le musée présente par ailleurs ses œuvres, parmi lesquelles les superbes sculptures du Patio des Naranjos. Ce musée abrite également un patrimoine inestimable : la Bibliothèque Elias Amador avec ses vingt mille ouvrages datant du XVIe au XIXe siècles. En dehors de la ville de Zacatecas, il ne faut pas manquer le Musée de Guadalupe, l’un des plus grands musées du pays appartenant au réseau des musées de l’Institut National Photo : Ignacio Urquiza Photo : Ignacio Urquiza masques, les sculptures, l’art contemporain, l’art populaire sont autant d’images, de couleurs et de sensations qui s’offrent aux visiteurs. Le bâtiment de l’actuel Musée Francisco Goitia était l’ancienne résidence des gouverneurs. Ce musée est une bonne introduction à l’art moderne de la région : il présente des œuvres de peintres originaires de Zacatecas parmi lesquels Manuel Felguérez, les frères Rafael et Pedro Coronel, Julio Ruelas et Francisco Goitia. Le Couvent de San Francisco, fondé à l’époque coloniale, abrite le Musée Rafael Coronel. Les objets exposés appartenaient au peintre Rafael Coronel : sa collection se compose de plus de 5 000 masques du monde entier représentant des animaux, des sirènes, des diables etc. C’est l’une des plus grandes collections de masques du monde. En outre, les architectes chargés d’adapter les bâtiments aux besoins du musée ont choisi de conserver certains espaces déjà en ruines en les intégrant aux jardins : l’ambiance magique obtenue rend la visite des lieux très agréable. Un peu plus loin, on trouve le Musée d’art abstrait Manuel Felguérez. L’une des salles propose une muséographie très originale, permettant d’apprécier les peintures sous des angles différents. Les collections sont composées également de quelques maquettes des sculptures de la Route de l’Amitié construite à Mexico en 1968. Sur la place de Santo Domingo on trouve le Collège de San Luis Gonzaga qui est devenu le Musée Pedro Coronel. Ce peintre, parmi les plus emblématiques du Mexique, a fait don de sa d’Anthropologie et d’Histoire. Il se trouve dans l’ancien Collège Apostolique de Notre Dame de Guadalupe, fondé au XVIIIe siècle. C’est dans cet édifice majestueux que sont conservées des œuvres majeures de la période coloniale. On mentionnera également le Musée de la Prise de Zacatecas qui présente des armes, des imprimés, des photographies, des objets retraçant l’histoire de la région, et le Musée Zacatecano, inauguré en 1995, qui propose une exposition de l’art des indiens huichols, groupe indigène présent dans l’Etat de Zacatecas. • Les Aztèques à Londres a ouvert ses portes jusqu’au 11 avril 2003 à la Royal Academy of Arts de Londres. Jamais encore une exposition d’une telle envergure n’avait été consacrée à la culture aztèque. Les Aztèques ont édifié l’une des plus grandes civilisations de tous les temps en deux siècles à peine (entre 1325 et 1521). D’après leurs archives, les Aztèques provenaient d’une île mythique appelée Aztlan (le site des hérons blancs). Leur dieu suprême Huitzilopochtli (le colibri du sud), les guida en quête d’une terre patrie qu’ils trouvèrent enfin, en 1325, à Tenochtitlan (le lieu de la figue de Barbarie poussant sur une pierre). Le site, l’actuelle ville de Mexico, accomplit la prophétie qui annonçait que les Aztèques coloniseraient une île où ils trouveraient un aigle perché sur un figuier de Barbarie. On retrouve cette image, reproduite dans nombre de livres peints de cette époque, et sur le drapeau mexicain moderne. Le parcours de l’exposition est thématique autour de l’histoire du peuple aztèque, de ses croyances et de ses dieux, de son architecture et de sa culture. Pour composer cette exposition, plus de 350 objets ont été rassemblés, dont un bon nombre sont présentés pour la première fois, soit parce qu’ils n’ont jamais quitté le Mexique, soit parce qu’ils proviennent de fouilles archéologiques récentes. La mise en œuvre de l’exposition a nécessité plus de six ans de préparation, en collaboration avec le gouvernement mexicain et le Musée National d’Anthropologie de Mexico, avec des emprunts dans 14 pays différents, à 64 collections publiques et privées. Parmi ces pièces rares, on trouve des objets particulièrement délicats en turquoise, en jade ou en or. Quelques œuvres spectaculaires jalonnent l’exposition comme la colossale Tête de serpent de plus de 3 tonnes ou encore le fameux Huitzilopochtli, le dieu de la guerre, une extraordinaire sculpture en terre cuite grandeur nature, découverte en milliers de morceaux, patiemment restaurée et qui voyage pour la première fois. Quant au clou de cette exposition, il s’agit assurément de la reconstitution fidèle et spectaculaire du Templo Mayor, le grand temple de Mexico. La dernière salle retrace l’arrivée au Mexique des conquistadors espagnols : le choc de deux mondes. AZTECS est une opportunité unique de découvrir la grandeur et le raffinement de l’une des civilisations les plus fascinantes au monde. • Renseignements et présentation des salles sur le site Internet www.aztecs.org.uk 9 culture L’exposition intitulée AZTECS Culture François-Xavier Guerra, historien La nouvelle du décès de l’histo- culture 10 rien François-Xavier Guerra, survenu le 10 novembre dernier, a suscité une profonde consternation dans le milieu universitaire, la jugeant comme une grande perte intellectuelle. Son œuvre, et plus particulièrement son ouvrage classique sur la Révolution mexicaine intitulé Le Mexique de l’Ancien Régime à la Révolution(Paris, L’Harmattan, 1985, deux volumes), a eu un impact considérable sur l’historiographie contemporaine et sur la formation de toute une génération de spécialistes d’Amérique latine et du Mexique en particulier. François-Xavier Guerra a vu le jour à Vigo, Espagne, en 1942. Mais il a très vite adopté la France qui est devenu sa patrie intellectuelle. Depuis son entrée à l’université de Paris I-La Sorbonne en 1969, il a occupé plusieurs postes dont celui de professeur assistant de la chaire d’Histoire d’Amérique latine, dont il est devenu le directeur en 1985, succédant à François Chevalier. Dans la préface de l’édition en espagnol de son ouvrage sur la Révolution mexicaine, le professeur Chevalier souligne l’honneur qui lui est donné de présenter un livre « qui lui a tant appris sur l’histoire du Mexique ». Il ajoute que c’est le fruit de près de douze années de travail intense de recherche et de réflexion « qui impressionne par sa densité, sa richesse et l’ampleur des perspectives ». La principale contribution de François-Xavier Guerra a consisté en la conceptualisation d’un nouveau modèle pour l’étude de la Révolution mexicaine, sur la base d’une réflexion sur l’histoire française influencée entre autres par François Furet dans Penser la révolution française (1978). A partir d’un corpus biographique de 8 000 personnes ou d’«acteurs sociaux » de la deuxième moitié du XIXème et du début du XXème siècles, il dresse un portrait de la minorité militante des libéraux jacobins qui imposent leur pensée à la société traditionnelle et accompagnent la construction de l’Etat moderne mexicain durant le Porfiriat et la première révolution sociale du XXème siècle. Selon le professeur Chevalier, l’œuvre de Guerra réévalue ainsi les aspects idéologiques, sociopolitiques et culturels de l’histoire, parmi lesquels l’influence des Lumières et de la Révolution française (la «Convention d’Aguascalientes », le gouvernement de Díaz assimilé à l’Ancien Régime, etc.), et permet d’éclairer un des grands problèmes de l’histoire du Mexique depuis l’Indépendance : la contradiction qui existe entre le type dominant de société et le système moderne de légitimité démocratique, né ailleurs et adopté par une élite instruite. Repères bibliographiques Les recherches de FrançoisXavier Guerra sur la Révolution mexicaine l’ont amené par la suite à appliquer son modèle théorique à d’autres pays, en mettant en lumière les processus de construction et de résistance face à la modernité. C’est de cette façon qu’il a abordé avec ses disciples la période de l’Indépendance, les révolutions libérales et la construction de la nation dans le monde hispanique ; il a consacré plusieurs ouvrages sur ces thèmes, dont Modernité et Indépendance. Essais sur les révolutions hispaniques, 3ème édition, Fonds de culture économique (2000). François-Xavier Guerra connaissait bien le Mexique. Sa fascination pour l’histoire du pays a motivé son premier voyage en terre mexicaine, au début des années 70. Tout comme d’autres historiens étrangers, Guerra s’est plongé dans la richesse des archives du Mexique. Il a prouvé son affection et sa générosité envers le Mexique en faisant don de sa base de données à l’Institut Mora qui lui avait permis de réaliser ses études prosopographiques. Son œuvre est le meilleur témoignage de cette exploration particulière. Qu’il repose en paix. • Ouvrages collectifs : De los imperios a las naciones : Iberoamérica. Avec Antonio Annino La Péninsule ibérique : Estado y sociedad en México, de l’Antiquité au Siècle d’or. 1867-1929. Paris, Presses universitaire de Avec Mariano E. Torres Bautista. France, 1974. Puebla, Colegio de Puebla, 1998. Imaginar la Nación. las revoluciones hispánicas. Avec Monica Quijada Madrid, Ed. MAPFRE, 1992. Münster, Lit Hamburg, 1994. Las revoluciones hispánicas ; independencias americanas Madrid, Universidad Computense, 1995. Los espacios públicos en Fondo de Cultura Economica, 1993. Zaragoza, Ibercaja, 1994. y liberalismo español. Modernidad e independencias ; ensayos sobre et L. Castro Leiva Mémoire en devenir, Iberoamérica : ambigüedades Amérique latine, XVIe-XXe siècle. y problemas (siglos XVIII-XIX). Colloque international Avec Annick Lempérière de 1910 la querella de las elites. « Les enjeux de la mémoire ». México, Centro Francés de México, Fondo de Cultura Bordeaux, Maison des pays Estudios Mexicanos y Económica, 1998. ibériques, 1994. Centroamericanos, Fondo La sucesión presidencial de Cultura Económica, 1998. service commercial Bancomext 4 rue Notre-Damedes Victoires, 75002 Paris ; tél. : 01 42 86 60 00. section consulaire même adresse ; tél. : 01 42 86 56 35 ; conseil de promotion touristique même adresse ; tél. : 01 42 86 96 13 ; e-mail : [email protected] maison du Mexique Cité universitaire, 9 boulevard Jourdan, 75690 Paris cedex 14 ; tél. : 01 44 16 18 00. www.casademexico.org //www.sre.gob. mx/francia/ Photo : Ignacio Urquiza adresses en France Le site de la Quemada Instituto de México 119 rue Vieille-duTemple, 75003 Paris ; tél. : 01 44 61 84 44 ; www.mexiqueculture.org consulats honoraires Barcelonnette, tél. : 04 92 81 00 27. Bordeaux, tél. : 05 56 79 76 55. Fort-de-France, tél. : 05 96 72 58 12. Le Havre, tél. : 02 35 26 41 61. Lyon, tél. : 04 72 38 32 22. Monaco, tél. : 00 377 93 25 08 48. Strasbourg, tél. : 03 88 45 77 11. Toulouse , tél. : 05 34 41 74 40. internet carnet de route 11 Carnet de route ambassade 9 rue de Longchamp, 75116 Paris ; tél. : 01 53 70 27 70 ; fax : 01 47 55 65 29. Comme beaucoup d’autres parties du nord du Mexique durant le premier millénaire de notre ère, la région de la Quemada a été colonisée par des groupes de méso-américains en provenance du sud. La culture chalchihuiteña s’est implantée sur un territoire allant du sud de Zacatecas jusqu’au nord de Durango et de la Sierra Madre occidentale jusqu’au Pacifique. Le site de la Quemada est semble-t-il le plus grand sanctuaire érigé par ce peuple dont on sait très peu de choses. Les recherches des archéologues et des historiens ont permis de déterminer que ce site était à son apogée entre 500 et 900 après J-C. On suppose également que des liens avaient été établis avec la population de Teotihuacan, pour le commerce des minerais, entre autres. La grande majorité des bâtiments de la Quemada servaient aux cérémonies : une assemblée de prêtres et de guerriers se réunissaient dans la Salle des colonnes pour invoquer les dieux qui régissaient leur destin. Mais il existait également des espaces réservés aux habitations, construits en terrasses sur les flancs de la colline. En outre, le site ressemble à une forteresse avec un mur d’enceinte impressionnant et un vaste réseau de routes qui irradient toute la vallée à partir de la Salle des colonnes. Ces voies ont vraisemblablement servi à protéger la population en favorisant le déploiement des guerriers. • responsable de la publication : Carolina Becerril Mauricio Torres Córdova Ambassadeur Claude Heller ; (éducation) ; (politique internationale); rédacteur en chef : Alejandra García Williams Jorge Volpi (culture) ; Juan González Mijares (juridique) ; Christine Terrisse (presse et communication) ; Mario López Roldán (rédactrice) ; Héctor Valezzi (économie) ; Dina Carvalho, (traductions) (politique) ; Rosa Peña Perez Rea e-mail : (tourisme) ; [email protected] Les textes de cette publication n’engagent pas la responsabilité du ministère mexicain des Relations extérieures.