IFMSA Mexique Zacatecas

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IFMSA Mexique Zacatecas
IFMSA Mexique Zacatecas
Participer au programme d’échange IFMSA a été pour moi une incroyable expérience pour sa
dimension d'échange interculturel aussi bien au niveau de nos études médicales qu'au niveau social
puisque nous sommes directement immergés dans le quotidien des étudiants étrangers. C'est cela,
ce véritable échange, que j'ai choisi d'y participer mais aussi pour voyager, découvrir un pays et une
autre manière de pratiquer la médecine.
Pourquoi le Mexique ? J’ai habité 3 ans au Mexique étant enfant, mais il ne me restait que
peu de souvenir, j’ai donc voulu redécouvrir ce pays.
Je suis partie avec mon amie Cassandra, également étudiante en médecine à Grenoble.
Zacatecas : notre ville d’affectation, capital de l’état de Zacatecas, située à 700km de Mexico DF,
2450m d’altitude, faisant partie du «Nord du Mexique ». Ancienne ville coloniale, grande région
minière, inscrite au patrimoine mondial de l’humanité. Actuellement grande ville étudiante. Climat
tempéré.
Notre logement : un grand appartement dans la ville de Guadalupe à côté de Zacatecas, où
nous vivions avec 9 autres IFMSA (3 croates, 3 espagnols, 1 tchèque, 1 allemande, 1 grecque).
Ambiance assurée ! (Mais bordel assuré : une cuisine non équipée et une salle de bain pour 11 avec
un seul toilette, pas facile tous les jours, heureusement la patience et la bonne entente de chacun
nous a permis de vivre agréablement).
Mon correspondant :
Manuel, étudiant en 4ème année de médecine, un jeune très
accueillant, très disponible qui nous a beaucoup aidés sur place et avec qui nous avons passé
beaucoup de bons moments.
Les études médicales au Mexique sont organisées de la manière suivante :
-
« Carrera » 4 à 5 ans avec beaucoup la théorie et un peu de pratique
« Interna » de 1 an durant laquelle l’interne est toujours à l’hôpital avec des stages en
médecine ou chirurgie de 2 mois
« Servicio de salud », 1 an ou l’interne est affecté à un village en général isolé, il doit
cette année à l’état
Durant toutes ces années (internat compris), l’étudiant ne percoit qu’un salaire minime.
A l’issu de ces 6-7 ans l’étudiant peut exercer en tant que « médico de familia » ou passer le concours
de la « residencia » pour se spécialiser (4-5ans).
Mon hopital :
Hospital General de Zacatecas (“Luz
Gonzalez Cosio”), construit il y a 2 ans, hôpital le plus
moderne de Zacatecas, compte 120 lits et fait parti del
“Sector Salud” de Mexico, accès gratuit pour les patients.
C’est également l’hôpital le plus utilisé pour la pratique
clinique par les étudiants de l’université.
Mon service : les urgences.
o L’équipe de soignants : médecins, internes,
étudiants, infirmiers, assistantes sociales. Tous très
accueillants ! Pas d’aide soignant ni kiné.
o Pathologies les plus fréquentes rencontrées :
-
-
Urgences chirurgicales : beaucoup d’accident de la route, beaucoup de traumatismes du aux
rixes (surtout la nuit), des traumatismes dus aux chutes à cheval (Zacatecas étant dans le
nord du pays, beaucoup d’habitant possède des ranches et pratique l’équitation)…
Urgences médicales : Insuffisances cardiaques, AVC, infections (pas mal de parasitoses que
nous ne voyons pas en France du fait de l’hygiène alimentaire moyenne et de l’eau du
robinet non potable), cancer en stades terminaux, …
Il faut savoir que les patients ne consultent que très tard aux urgences, souvent dans des états
graves.
o Conditions de prise en charge du patient et les différences avec la France :
La sécurité sociale (Seguro Popular), accessible à tous les Mexicains ayant un logement, est gratuite
pour les mexicains les plus démunis et couvre la totalité des examens, des hospitalisations et des
traitements médicamenteux et chirurgicaux de 266 pathologies.
A Zacatecas, les urgences regroupent les urgences médicales, chirurgicales et pédiatriques au même
endroit contrairement à la France. Lorsqu’un patient arrive aux urgences, il est d’abord vu par un
médecin régulateur qui décide de le faire rentrer aux urgences ou non, cela évite d’avoir de la
bobologie aux urgences comme nous le voyons trop souvent en France.
Lorsqu’un patient rentre aux urgences, il est pris en charge par les infirmières qui le mette en tenu
d’hôpital (pas d’aides soignantes), ensuite les internes et étudiants viennent voir le patient pour faire
une observation (idem qu’en France : interrogatoire, examen clinique), puis parlent du cas avec le
médecin qui décide de la conduite à tenir. Les dossiers médicaux sont tous sur papier, aucun dossier
n’est informatisé. Une autre différence avec la France, c’est que les internes et étudiants réalisent
des gestes que nos infirmières font en France (comme les prises de sang et pose de sonde urinaire
par exemple).
Il n’y a pas de boxe, seulement 3 grandes salles avec plusieurs lits séparés par des rideaux : une salle
pour les entrées, une salle d’attente (en attendant les résultats d’examens ou une hospitalisation
dans un autre service par exemple) et une salle chaude pour les cas les plus graves.
Il n’y a pas d’intimité par l’absence de chambre individuel, on entend tous : les médecins rient et
parlent fort alors qu’il y a les patients juste à coté. Je me rappelle d’une fois où un jeune homme
venait de perdre sa mère dans un accident de voiture et les médecins rigolaient juste à coté de lui.
Il n’y a également que très peu de respect de l’hygiène : ils ne se lavent quasiment jamais les mains,
n’utilisent que peu les gants stériles ou quand ils les utilisent ne respectent pas leur stérilité,
s’allongent sur les lits propres non occupés…
L'utilisation des antalgiques n'est pas encore très répandue...
o Matériel et différences avec la France :
Les médecins sont très bien formés et leurs connaissances sont à la pointe des différents consensus
mais les moyens sont couteux et c’est la pratique clinique prend ici toute son importance, chaque
examen étant pensé et réfléchi.
Etant dans un hôpital nouveau j’ai trouvé le matériel relativement semblable avec celui de la France,
il y avait même une caméra pour faire des vidéoconférences au sein des urgences.
Nous devions emmener notre tenue blanche et la ramener chez nous pour la laver. Beaucoup de
médecins partaient directement de leur domicile avec leur tenue, prenaient le bus et se rendaient à
l’hôpital comme ca... En revanche l’apparence est très importante : les hommes doivent être rasés et
portés une cravache, les femmes portaient une tenue cintrée et les cheveux toujours tirés en
chignon.
o Ma journée type :
Levé 7h15, départ 7h40 de chez moi puis 50min de bus pour aller à l’hôpital, à l’arrivée à 8h30 nous
allions prendre le petit déjeuner avec les médecins à la cafétéria, à 9h nous commencions le stage. En
général nous suivons un interne toute la matinée, nous l’aidions à faire l’interrogatoire et l’examen
clinique, ensuite s’il y avait des gestes à faire nous pouvions les faire nous même (prise de sang, gaz
du sang, pose de sonde urinaire, suture, plâtre). Nous étions responsables de l’envoi des
prélèvements au laboratoire et de la réception des résultats. Vers 11h, nous avions un cours avec
tous les internes et le chef de service, où chaque jour un interne faisait un exposé sur un sujet de son
choix (j’ai pu assister à un cours sur les chocs septiques, sur les AVC, sur les détresses respiratoires
aigues et bien d’autres). Il faut savoir que la formation est une priorité pour les médecins et les
étudiants ont vraiment leur place à l’hôpital. Nous terminions le stage à 13h30 et nous allions
manger après à la cafétéria avec les médecins.
Les urgences étaient plutôt calme le matin, donc quand il n’y avait pas de patient nous pouvions aller
dans d’autres services : consultations d’ORL, de neurologie, de médecine interne, service
d’anatomopathologie où nous avons vu une autopsie, chirurgie générale. Tous le monde a été très
accueillant avec moi.
Le programme social :
Des week-end organisés, des soirées et de belles rencontres !
-Guanajuato : Ville colonial du centre du Mexique, connue
pour sa culture et les couleurs de ses rues. Une des villes ayant
une grande importance pour l’histoire du Mexique. Ballade dans
les callejones, dans les mines sous terraines, el museo de las
momias. Egalement inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco.
-Huasteca potosino : en contact direct
avec la nature, dans la jungle mexicaine.
Visite du jardin botanique de Sir Edward
James, el sotano de las golondrinas (un
trou naturel de 513metre de profondeur
ou habitent des milliers d’oiseaux), les
cascades de Micos (une série de cascade
excellentes pour faire du sport extrême).
-Ranch a saltrillo où nous avons pu faire du cheval dans le désert mexicain ! Expérience
inoubliable !
-Visite de Zacatecas et plein de soirée follement arrosées (tequila et mezcal à volonté) !
Mon conseil : partez en maitrisant le mieux possible l’espagnol, les gens ne parlent que très peu
l’anglais, surtout dans le Nord, cela vous permettra d’en profiter pleinement 
Cet échange a été pour moi une formidable aventure ! Et le Mexique…quelle destination ! Population
accueillante et chaleureuse, traditions, pyramides aztèques et temples maya, la plus grande capitale
du monde, plages le long de la mer des Caraïbes, monter à cheval dans le désert avec des paysages à
perte de vue de cactus, boire de la tequila toute la nuit dans des piments et bien sûr pour s’enflammer
pour la nourriture mexicaine !!!

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