Je l`aide à mourir

Transcription

Je l`aide à mourir
Moi je l'aimais bien mais voilà qu'aujourd'hui
Je suis le gardien le SAMU de ses nuits
Je l'aide à mourir
Vous pouvez lui prescrire tout ce qu'il vous plaira
Il pleure sur sa guitare il chouine il baisse les bras
Plus rien ne l'inspire il traîne à plaisir
Une flemme à mourir
Il a aimé une chiffe une cloche du quartier
Aussi démonstrative qu'une cocotte en papier
Et laide à mourir
Il a trempé sa plume dans l'encre de ses yeux
C'qui fait qu'elle y voit plus il lui'a crevé les deux
C'est un dur à cuire qui part d'la tirelire
Je l'aide à mourir
Il a des vers / de l'urticaire / et sans doute des hémorroïdes
Il a des vers / de l'urticaire / son nombril / le gratte aussi
Et bien qu'il grave au mieux ses rêves de platine
Dans les sillons boueux d'Astaffort la bovine
Le bled à mourir
Le poète fainéant a des doutes qui le rongent
Parfois il déchante et personne ne songe
A le retenir à le retenir
Je l'aide à mourir
Pour empêcher sa glotte de couiner sur les toits
Je dois coller du scotch à ce cabot sans joie
Et raide à mourir
J'ai repeint sa cabane couleur saumon fumé
Avec une sarbacane j'ai soufflé dans son nez
Il ne veut pas rire pas même un sourire
I va m'faire mourir
Il a des vers / de l'urticaire / et sans doute des hémorroïdes
Il a des vers / de l'urticaire / son nombril / le gratte aussi
Moi je l'aimais bien mais voilà qu'aujourd'hui
Je suis le gardien le SAMU de ses nuits
Je l'aide à mourir
J'ai porté sa guitare jusqu'au mont-de-piété
J'écraserai ce soir sa tête sous l'oreiller
Histoire d'en finir histoire de lui dire
Qu'on l'aime à mourir
1
Je l’aide à mourir
Sur l’air de
Je l’aime à mourir
de Francis Cabrel

Documents pareils