Histoire du carillon de l`église Saint Pierre de VENERQUE
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Histoire du carillon de l`église Saint Pierre de VENERQUE
Histoire du carillon L’origine du carillon remonte en Europe au haut moyen âge. Le carillon est un instrument de musique composé de cloches. De tout temps les cloches ont eu une fonction profane ou religieuse et jusqu’à une période récente. Les cloches ont été le moyen d’informer la population. Elles ont servi, dans toutes les religions, d’appui aux fidèles pour annoncer et rythmer les rites et cérémonies. Le patrimoine campanaire français a plus de dix milles cloches antérieures au XIIème siècle, dont quatre mille cinq cents sont classées monuments historiques. L’histoire du carillon rénové de l’église Saint Pierre de Venerque est intimement liée à l’histoire de l’église de notre village. Le clocher date du XIIème siècle et se compose de deux rangs de quatre baies campanaires. La première rangée a été bouchée afin de permettre l’extension de l’église à partir du XIIIème siècle. Déjà en 1787, l’horloge était entretenue par le sieur Pierre SAURAT, serrurier et le nommé Jean DETOUR dût faire l’avance du plomb nécessaire au fonctionnement de l’horloge. 1789, Jean ROGE, fondeur de cloches, a été requis pour refondre deux cloches identiques aux cloches qui avaient été cassées. Durant la révolution, toutes les cloches furent déclarées « prises de corps » et convoyées à Muret, d’où elles ne revinrent plus. Le 15 Août 1806, la commune célèbre la saint Napoléon et le rétablissement de la religion catholique. Une souscription est lancée par l’abbé LASSALLE pour acheter de nouvelles cloches. Monsieur de GINISTY du château de Rivel offre une cloche de plus de neuf cents kilogrammes qui fut baptisée « la Ginistyne ». Le notaire MAILHOL participe à l’achat de la seconde cloche de quatre cents kilogrammes, baptisée « la Mailhole » La troisième cloche de plus de deux cents kilogrammes, nommée « la Berdette » fut offerte par la famille BERDET. C’était la première à donner le « DO ». L’importance des dons reçus lors de la souscription permit d’acheter huit autres cloches donnant les notes : Ré, Mi, Fa, Sol, La, Si, Do, Ré. Grâce à cette batterie de nouvelles cloches, le carillon du clocher de l’église Saint Pierre de Venerque a pu égrener en 1914 « La Marseillaise ». Le 20 Juin 1933, l’horloger de Venerque, monsieur Gisquet contactait la fabrique d’horloges publiques simplifiées fondée en 1340 à TIFFAUGES en Vendée, pour demander le prix d’une horloge à deux corps. Après plusieurs échanges de correspondance, un devis était établi pour installer une horloge figurant au n° 7 du catalogue des établissements LUSSAULT frères, anciennement maison E. GIRARD & PELLERIN qui deviendra ensuite PELLERIN et Fils ingénieur constructeur. Cette horloge sonnerait les heures et la demie, le carillon jouerait « Ave Maria » avant chaque heure sur 5 cloches existantes pesant respectivement 200 kg, 140 kg, 85 kg, 70 kg, et 55 kg. Afin de finaliser l’installation définitive de l’horloge avec monsieur GISQUET, monsieur LUSSAULT est venu à Venerque le 12 juillet 1933 par le train de 13 h 15. Le 17 septembre 1933, le conseil municipal acceptait la proposition de devis pour un montant de 21 500 francs. Par courrier du 19 septembre 1933, monsieur Auguste POURCIEL, Maire de Venerque, confirmait à l’entreprise, la commande au comptant, dans le cadre d’un marché de gré à gré. Le 8 octobre 1932, l’horloge était livrée franc de port en gare de Venerque. Comme convenu dans le devis, la commune mettait à disposition les ouvriers pour aider au montage, effectuer les travaux d’aménagement et d’installation de la ligne électrique. Dans un courrier du 1er janvier 1934, monsieur le maire informe la société Lussault que l’horloge sera payée par le receveur municipal à partir du 10 janvier 1934. Le 25 Janvier 2009, le conseil municipal, par délibération, décide d’importants travaux de réhabilitation de l’église Saint Pierre. Cette horloge devenue hors service et remplacée par un ensemble électromécanique est descendue avec beaucoup de précautions par un important matériel de levage et stockée dans les ateliers municipaux. De nombreux mois passent et l’Association du Patrimoine de Venerque sollicite la municipalité pour en assurer la remise en état. Après réflexion, monsieur le maire accepte de confier la tâche de restauration, sous réserve d’obtenir un local sécurisé. Une convention est signée le 23 mai 2012. Les membres de l’ association, particulièrement motivés par ce travail, réceptionnent l’ appareil dans les locaux du centre Guilhem, mis gracieusement à leur disposition par monsieur Lavalade directeur de ce centre, le 28 mai 2012. La répartition des différentes tâches est faite au sein du groupe de travail composé de messieurs Albouy, Baron, Coustouzy, Mignonat et Soum. Le 2 septembre 2012 le mécanisme restauré est remis à la municipalité et installé dans l’église. Cette rénovation aura nécessité plus de deux cents heures de travail et une obstination pour arriver à un excellent résultat qui pourrait permettre la réutilisation de cet appareil ayant souffert des outrages des pigeons et d’un manque d’entretien des tringleries de raccordement aux différentes cloches. REMERCIEMENTS L’association du patrimoine de VENERQUE remercie, tout d’abord, les personnes qui ont su faire « vibrer » notre clocher. L’année même ou Venerque recevait son carillon (1844), naissait Marie, fille de Madeleine SENGELY, alors titulaire du poste de carillonneuse, et de Bertrand LACOURT. Elle gravit, toute jeune, les marches conduisant au clocher et apprit le maniement du clavier à ficelles fabriqué par son papa. Adolescente, la « BATANO », c’était son sobriquet, maîtrisait déjà les sonneries difficiles, aidée par son frère Jean Pierre, qui tournait les grosses cloches. Mariée à Bertrand COUSTOUZY, elle au clavier et lui au balcon des grosses cloches, leurs sonneries étaient devenues célèbres, au point de participer à des concours régionaux. Le carillonneur des années « 30 », Jules MONTAURIOL « le JULOU » portait le surnom de « CECINEL ». Marié à « la MARIE », ils faisaient partie du folklore de Venerque. Ils venaient tous deux sonner pour éloigner les nuages de grêle et recevaient en contrepartie, de la part de nos paysans, des œufs pour « l’omelette de Pâques ». Plus près de nous, notre reconnaissance va vers Maurice TUFFERY qui obtint en 1962, la rénovation du carillon. L’électromécanique vint remplacer les ficelles, des moteurs actionnèrent la volée et la volée balancée des grosses cloches et des contacts (inverseurs à ampoule de mercure) furent installés sur l’horloge (aujourd’hui exposée et remplacée par un système électronique). Un clavier à contacts électriques était installé au bas de l’escalier qui donne accès au clocher. Trois autres cloches le « Fa# », le « Sib », le « Mi(2) » vinrent enrichir le répertoire. Enfin nous remercions M.SLAMA, M.FORT de la société LUSSAULT, M.LAVALADE, directeur du centre GUILHEM, pour avoir mis à sa disposition les locaux indispensables à la réhabilitation et à la sécurité du carillon municipal, M. GAY conseiller municipal pour la méticuleuse remise en état de la roue à chevilles, le personnel communal ayant assuré le transport et la manutention, ainsi que tous les membres de l’A.P.V. et plus particulièrement M. Mignonat, M. Coustouzy, M. Baron, M. Albouy pour les nombreuses heures qu’ils ont consacré à la remise en état de ce patrimoine et Mme Claudette SARRADET, notre photographe archiviste. D. Mignonat