Victoire à la Pyrrhus pour le Parti social

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Victoire à la Pyrrhus pour le Parti social
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International
Le Temps
Lundi 31 mai 2010
Victoire à la Pyrrhus pour le Parti
social-démocrate tchèque de Jiri Paroubek
République tchèque Le CSSD a remporté les législatives, mais le pays pourrait être dirigé par une coalition de centre droit
«Il semble que les gens aient
choisi une autre direction que
celle que nous leur proposions et
j’en tire la conclusion suivante: je
démissionne.» Ce n’est pas après
une défaite que Jiri Paroubek, le
président du Parti social-démocrate (CSSD), a prononcé samedi
ces paroles devant la presse, mais
après avoir remporté les élections
législatives qui ont eu lieu vendredi et samedi.
La menace «de finir
comme la Grèce»
brandie pendant
la campagne semble
avoir fonctionné
Une victoire au goût amer avec
22% des voix qui ne laisse que peu
de chances à son parti de ne pas se
retrouver sur les bancs de l’opposition avec les communistes,
même si la pratique constitution-
nelle tchèque veut que ce soit au
vainqueur des élections que soit
d’abord confiée la tâche de former
un gouvernement.
Jiri Paroubek n’est pas le seul à
avoir rendu son tablier après l’annonce de résultats différents de
ceux prédits par les sondages qui
prévoyaient une large victoire de
la gauche. Les dirigeants de trois
autres partis, dont celui du parti
des Verts, ont démissionné après
avoir échoué sous la barre fatidique des 5% qui permet si elle est
franchie d’être représenté au parlement.
Les négociations sont en cours à
Prague et devraient se poursuivre
au moins quelques jours, sinon
quelques semaines. Dès dimanche, après l’annonce des résultats
du scrutin législatif dont le taux de
participation a atteint 62,6%, les
responsables des cinq partis représentés à la nouvelle Chambre
des députés ont commencé à envisager les options possibles pour la
formation d’une future coalition
gouvernementale.
L’option la plus fréquemment
présentée est celle d’une alliance
cessité de réduire déficit et dette
publics réunissent désormais 118
des 200 nouveaux députés. La menace «de finir comme la Grèce»
brandie pendant la campagne
semble avoir fonctionné auprès
des électeurs. «Les promesses électorales de la gauche comme la
treizième retraite, c’était du n’importe quoi!» estime Jan, informaticien de 24 ans, qui a voté à droite
comme une bonne partie de la
jeunesse tchèque, attirée par des
nouveaux partis après quatre ans
de blocage politique qui a empêché d’entreprendre les réformes
urgentes des systèmes de retraite
et de santé.
TOP09 et Affaires publiques
ont réussi à bénéficier de cet effet
de nouveauté. «Même si TOP09
est un nouveau parti sur le papier
seulement, beaucoup de ses dirigeants étant des transfuges d’anciens partis, notamment du Parti
chrétien-démocrate, note le politologue Michel Perrotino. Quant
à Affaires publiques, c’est un
parti qui a montré pendant la
campagne de fortes tendances
populistes.»
AP
Alexis Rosenzweig, Prague
Première crise pour David Cameron
Le gouvernement de coalition britannique dirigé par
le conservateur David Cameron a été confronté dimanche à sa première crise depuis son entrée en
fonction il y a moins de trois semaines. Le secrétaire
d’Etat au Trésor, David Laws, numéro deux au ministère des Finances avec rang de ministre, a présenté sa
démission samedi soir, au lendemain de révélations
par le quotidien Daily Telegraph indiquant qu’il a
indûment perçu plus de 40 000 livres (47 100 euros)
en notes de frais, entre 2001 et 2009. Ce départ est un
coup dur pour le gouvernement. David Laws, 44 ans,
avait impressionné les milieux financiers par sa volonté d’appliquer sans concession le programme de
réduction des dépenses publiques, priorité absolue
du nouveau gouvernement. (AFP)
Japon: Yukio Hatoyama fragilisé
Le Parti social-démocrate (PSD) a annoncé dimanche
qu’il quittait la coalition au pouvoir en raison du maintien controversé d’une base américaine sur l’île d’Okinawa, faisant pression sur Yukio Hatoyama avant des
élections en juillet. Le premier ministre avait décidé
vendredi d’exclure de son gouvernement de coalition
Mizuho Fukushima, opposée à l’accord conclu avec les
Etats-Unis sur le transfert de la base militaire d’Okinawa. La secrétaire d’Etat à la Consommation, et présidente du PSD, avait répété qu’elle n’accepterait pas le
maintien de la base sur cette île. Elle et son parti étaient
les plus ardents partisans d’un transfert de la base en
dehors d’Okinawa, qui accueille déjà les trois quarts
des bases et la moitié des quelque 47 000 soldats américains chargés de défendre l’archipel. (AFP)
Jiri Paroubek. Une victoire
au goût amer.
de centre droit entre les conservateurs du parti ODS de Petr Necas et les deux nouvelles formations que sont TOP09, présidée
par l’aristocrate Karel Schwarzenberg – qui devient la troisième
force politique du pays avec plus
de 16% des voix – et Affaires publiques (Veci Verejne) de l’ancien
journaliste Radek John, qui totalise un peu moins de 11% des
voix.
A eux trois, ces partis qui
avaient fait campagne sur la né-
Petr Necas, dont le parti ODS a
terminé à la deuxième place avec
20% des voix, a indiqué être prêt à
former «une coalition de responsabilité budgétaire» avec ces deux
nouveaux partis, mais attend la
décision du président de la République, Vaclav Klaus, qui devra
nommer le futur premier ministre. Depuis un an, le pays est doté
d’un gouvernement de transition
dirigé par Jan Fischer, déjà appelé
à devenir vice-président de la Banque européenne de reconstruction et de développement.
Dans son dernier discours devant le parlement, il a indiqué que
la tâche la plus urgente que devra
accomplir son successeur sera de
boucler le budget de l’Etat. Ce sera
d’abord sur ce budget que porteront les négociations des prochains jours sur la formation d’un
gouvernement. Ramener le déficit
autour de 4% du PIB sera l’objectif
du prochain ministre des Finances. Un poste qui pourrait revenir
à Miroslav Kalousek, l’heureux
fondateur de TOP09 devenu ce
week-end un acteur incontournable sur la scène politique tchèque.
Brèves
Proche-Orient
U La flottille internationale acheminant des centaines de militants
pro-palestiniens et de l’aide pour
Gaza a finalement appareillé
dimanche pour le territoire palestinien, au risque d’une confrontation avec la marine israélienne,
bien déterminée à l’intercepter.
Les bateaux, au nombre de six,
veulent briser le blocus de la
bande de Gaza par Israël. (AFP)
Autriche
U Le Parti social-démocrate
(SPÖ) du chancelier Werner
Faymann, au pouvoir à Vienne
dans un gouvernement de
grande coalition gauche-droite, a
subi un recul de plus de trois
points dimanche à l’élection
régionale du Burgenland (est),
marquée aussi par une progression de l’extrême droite. (AFP)
Géorgie
U Le parti du président pro-occidental Mikheïl Saakachvili a
remporté les élections municipales de dimanche dans la capitale
Tbilissi, un bastion clé dans le
pays, selon de premiers sondages
à la sortie des bureaux de vote.
Ces élections municipales, qui se
déroulaient dans 64 villes à travers le pays sont considérées par
les analystes comme un test de
popularité pour la politique de
démocratisation mise en œuvre
par le chef de l’Etat. (AFP)
La stratégie de recentrage de Merkel décriée
Allemagne Le retrait de la politique de Roland Koch provoque un vif malaise au sein de la CDU
Malaise dans les rangs de
l’Union
chrétienne-démocrate
(CDU). Avec le retrait de la politique du ministre président de
Hesse, Roland Koch, les anciens
dauphins quinquagénaires mâles
de Helmut Kohl, aujourd’hui «dans
l’ombre de Merkel, ont tous compris que tant qu’elle sera chancelière, ils n’ont aucune chance de
faire carrière en dehors des Länder», explique posément Jörg
Schönbohm, l’un des rares gros calibres du parti à parler ouvertement de la crise actuelle.
cement des places de crèche que
voulait initier Roland Koch avant
son départ. C’est par bribes que parlent députés et cadres de la CDU.
Une chose est sûre: Angela Merkel, qui connaissait depuis un an les
intentions de Roland Koch, n’a rien
fait pour retenir un rival talentueux, un défenseur des intérêts des
entreprises, un conservateur opposé à la stratégie de conquête de
l’électorat par le centre – défendue
par Angela Merkel – au détriment
des électeurs traditionnels de la
CDU. «La CDU est menacée d’un appauvrissement en personnel, parce
qu’il y a de moins en moins de personnalités fortes pour représenter
les ailes extrêmes, estime le politologue Gerd Langguth. Les cadres
ambitieux voient bien qu’Angela
Merkel va rester un long moment à
la tête du parti et à la chancellerie et
qu’ils resteront dans son ombre.»
Depuis qu’elle a pris la tête de la
CDU, l’Allemande de l’Est a imposé
au parti figé, dont elle a hérité à
l’issue des années de plomb de
l’époque Kohl, une cure radicale:
modèle familial, place des étran-
Dans l’ombre
L’ancien ministre de l’Intérieur du
Brandebourg, représentant de l’aile
conservatrice aujourd’hui décapitée, vient de prendre sa retraite à 72
ans et n’a plus rien à perdre. Et de
critiquer le fait que Peter Müller, ministre président du Land de Sarre,
n’ait pas obtenu le poste de ministre
au gouvernement fédéral qu’il convoitait à l’issue des élections de septembre, ou que la chancelière ait
tapé du poing sur la table pour écraser dans l’œuf le débat sur le finan-
gers dans la société, prise en charge
des plus démunis, relations avec les
églises, avec l’Union européenne,
avec les Verts ou les libéraux…
Cette femme au parcours atypique
a résolument modernisé et rajeuni
un parti jusqu’alors dominé par un
conservatisme d’un autre âge. Mais
en cherchant à attirer plus de femmes diplômées de l’enseignement
supérieur et davantage de jeunes
urbains – un électorat qui flirte à
l’occasion avec les Verts, les libéraux ou le SPD –, la CDU a rompu
avec l’une des règles d’or des chrétiens-démocrates: ne laisser aucun
espace vide sur sa droite.
Chute des membres du parti
L’extrême droite n’a pas encore
profité du vide pour se ressaisir,
mais l’inquiétude est là. Surtout, la
stratégie de recentrage a coûté à la
CDU une partie de son électorat
traditionnel de chrétiens pratiquants, de femmes au foyer et de
retraités. Depuis l’arrivée d’Angela
Merkel à la tête de la CDU en 2000,
les chrétiens démocrates ont perdu
100 000 membres et menacent,
avec 523 000 adhérents en août
dernier, de passer derrière le SPD
qui en compte 512 000.
L’insatisfaction est palpable jusque chez les Bavarois de la CSU,
inquiets de voir se délayer le profil
conservateur des unions chrétiennes. «Lorsque des politiciens du calibre de Roland Koch ou de Friedrich Merz [ndlr: un autre rival de
Merkel qui avait opté l’an passé
pour la démission, faute de perspectives à la hauteur de ses ambitions] sont chassés par la chancelière et que ceux-ci ne sont pas
remplacés, alors nous avons tous
un problème, y compris au sein de
la CSU, assure un cadre anonyme
dans les colonnes du magazine Focus. La CSU a aussi besoin que l’ensemble des unions chrétiennes présente un profil conservateur clair.»
La CSU avait chuté de 17,8 points
aux élections régionales de 2008,
perdant la majorité absolue. Là encore, la stratégie centriste défendue par Angela Merkel au gouvernement était rendue responsable
de ce désastre électoral.
Nathalie Versieux, Berlin
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ü Garantie de notre durabilité
ü Meilleur marketing pour la Suisse
Les entreprises mentionnées appliquent une politique
environnementale engagée avec pour objectif une
réduction de 20% d'émissions de CO2 en Suisse par
rapport à 1990 sur proposition de la CEATE-N
Une action coordonnée par swisscleantech,
l'association économique en faveur des
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