forum mars2010(RAPPORT - FINAL)
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forum mars2010(RAPPORT - FINAL)
RAPPORT CORNWALL (ONTARIO) CANADA MARS 2010 TABLE DES MATIÈRES Programme Accueil et mots de bienvenue Bilan du Réseau et présentation des objectifs de la journée L’importance de l’immigration dans le développement socio-économique d’une communauté Hiring and integrating Skilled Immigrants into Your Workplace Atelier A : Les mesures d’accompagnement pour faciliter l’embauche de la main d’œuvre immigrante Atelier B : L’attraction et la rétention des immigrants, un défi pour les municipalités En terre d’accueil, le défi de l’adaptation et le choc culturel Les 100 ans de la francophonie ontarienne Atelier C : Apport de l’éducation dans l’accueil et l’intégration des immigrants dans la communauté francophone Atelier D : La contribution des associations sociales pour renforcer la cohésion et l’enracinement des nouveaux arrivants par des activités de partage culturel Conclusions et remerciements Comités locaux Personnes ressources L’équipe du Réseau Réseau de soutien à l’immigration francophone de l’Est Évaluation Partenaires et quelques témoignages Rédaction du rapport: Ethel Côté avec l’appui de Marie Élise Lebon Révision stratégique et linguistique : CESOC 3-4 5-6 7-8 9-10 11-15 16-18 19-20 21 22 23-25 26-29 30 31-32 33-39 40 41 42 43 BIEN ACCUEILLIR POUR GRANDIR ENSEMBLE Page 3 PROGRAMME, 5 mars 2010, Cornwall, Ontario Hôtel Ramada Inn : 805, av. Brookdale, Cornwall (Ontario) K6J 4P3 Canada 8h00 – 9h00 Inscription et petit déjeuner 9h00 – 9h30 Accueil et animation de la journée Mme Ethel Côté – Centre Canadien pour le Renouveau Communautaire (CCRC) Mots de bienvenue Mme Bernadette Clément – Conseillère, Ville de Cornwall Un (e) représentant (e) du conseil d’administration du Conseil Économique et social d’Ottawa-Carleton (CESOC) Un(e) représentant du ministère de Citoyenneté et Immigration Canada (CIC) 9h30 – 9h40 Bilan du Réseau et présentation des objectifs de la journée M. St-Phard Désir, CESOC – Réseau de soutien à l’immigration francophone de l’Est ontarien « La créativité et le génie ne peuvent s'épanouir que dans un milieu qui respecte l'individualité et célèbre la diversité. » Tom Alexander 9h45 – 10h00 L’importance de l’immigration dans le développement socio-économique d’une communauté M. Ronald Bisson – Ronald Bisson et associé.e.s 10h00 – 10h10 Pause café 10h10 – 10h30 Hiring and integrating Skilled Immigrants into Your Workplace: Tips, Tools and Resources to Help you Do it Well (traduction simultanée) Mme Kelly McGahey – Hire Immigrant Ottawa (HIO) 10h30 – 12h00 Atelier A : Les mesures d’accompagnement pour faciliter l’embauche de la main d’œuvre immigrante Salle Adirondack Animateur : M. Dan Allaire – SADC - SDG Mme Nicole Olivier – La Cité collégiale M. Maurice Morin – Université de Guelph Campus d’Alfred Mme Silvia Dancose - Centre des niveaux de compétence linguistique canadiens (CNCLC) CORNWALL (ONTARIO) CANADA MARS 2010 Page 4 Programme 10h30 – 12h00 Atelier B : L’attraction et la rétention des immigrants, un défi pour les municipalités Salle Simon Fraser Animatrice : Mme Martine Plourde – Réseau de développement économique et d’employabilité de l’Ontario (RDÉE-Ontario) Mme Bernadette Clément – Ville de Cornwall M. Denis Lapointe - Ville de Salaberry-de-Valleyfield Mme Jeanne Charlebois – Ville de Hawkesbury 12h00 – 13h00 Dîner 13h00 – 13h30 En terre d’accueil, le défi de l’adaptation et le choc culturel Mme Maryse Bermingham – Ottawa Community Immigrant Services Organization (OCISO) Les 100 ans de la francophonie ontarienne Mme Mariette Carrier-Fraser – Assemblée de la francophonie de l’Ontario (AFO) 13h30 – 15h15 Atelier C : Apport de l’éducation dans l’accueil et l’intégration des immigrants dans la communauté francophone Salle Simon Fraser Animateur : M. Daniel-Pierre Bourdeau – Centre canadien de leadership en évaluation (CLÉ) Mme Janie Desjardins – CAF école pour adultes Mme Diane Coombs – Upper Canada District School Board Mme Monique Brûlé – Conseil des écoles catholiques de langue française du Centre-Est (CECLF) M. Benoit Laberge – Conseil des écoles publiques de l’Est de l’Ontario (CEPEO) M. Denis Tardif – Conseil scolaire district catholique de l’Est ontarien (CSDCEO) Atelier D : La contribution des associations sociales pour renforcer la cohésion et l’enracinement des nouveaux arrivants par des activités de partage culturel Salle Adirondack Animatrice : Mme Nicole Olivier – La Cité collégiale M. Body Ngoy – Coopérative Franco-Présence Mme Nicole Labelle - Théâtre de l’Amalgame Mme Françoise Magunira – CESOC Mme Rose Desnoyers – Centre culturel de Cornwall 15h15 – 15h25 Pause café 15h25 – 16h00 Plénière 16h00 – 16h05 Remerciements : M. Pierre Dadjo – CESOC « Notre langue, nos couleurs, nos cultures, c’est la force de notre Francophonie et c’est aussi son avenir.» CESOC BIEN ACCUEILLIR POUR GRANDIR ENSEMBLE Page 5 Accueil et animation de la journée Mme Ethel Côté - Centre Canadien pour le Renouveau Communautaire Madame Ethel Côté ouvre le quatrième forum du Réseau de soutien à l’immigration francophone de l’Est de l’Ontario en accueillant les participants. Elle présente le contenu des sacs qui ont été remis aux participants et annonce le déroulement de la journée. Elle demande aux participants d’accueillir ensuite madame Bernadette Clément pour son mot de bienvenue au nom de la ville de Cornwall. Mots de bienvenue Bernadette Clément, conseillère municipale, souhaite la bienvenue aux participants du forum au nom du maire de Cornwall, M. Bob Kilger, et au nom du conseil municipal de la ville de Cornwall. Elle se dit très contente d’accueillir cette conférence qui se déroulera en français dans sa municipalité. Elle explique que Cornwall est en transition ; le secteur manufacturier y a toujours occupé une place importante jusqu’à la fermeture de l’usine de papeterie en 2006, qui a entrainé une phase de récession avant l’heure. Cela explique pourquoi depuis plusieurs années la ville de Cornwall tente de se diversifier et de chercher de nouvelles vocations. Mme Clément souligne que c’est dans ce contexte que l’immigration joue un rôle crucial. En effet, depuis des décennies, la ville de Cornwall a une population qui stagne autour des 46 000 habitants et elle souhaite en augmenter le nombre, ne serait-ce que pour assumer le fardeau fiscal. Une des richesses de Cornwall provient de sa dualité linguistique, mais il reste des défis et la ville se dit prête à vouloir investir dans le bilinguisme, d’où le besoin d’immigration francophone. Madame Clément conclut sa présentation en remerciant les participants et en leur souhaitant de belles conversations. ************************************* Mme Irena Nikolova, conseillère régionale des programmes au ministère de la Citoyenneté et de l’Immigration Canada, explique qu’elle est heureuse d’être là. Elle travaille sur le dossier de l’immigration depuis 2003, se souvient du premier forum, et note un épanouissement important depuis ce temps-là au sein du dossier de l’immigration francophone, notamment avec les travaux mis en œuvre par le Réseau. Au cours des années 2007 à 2010, le Réseau a réalisé une analyse approfondie des besoins des immigrants francophones de la région. Elle ajoute que la collaboration entre le ministère de la Citoyenneté et de l’Immigration et le Réseau de l’Est sera primordiale pour la réussite du dossier de l’immigration francophone dans la région de l’Est. Le Réseau continuera de jouer un rôle de concertation et de coordination dans le cadre d’une collaboration multisectorielle. Cette collaboration inclut tous les services autres que les services d’établissement ; les services des autres ministères, les services économique et sociaux, les services juridiques, l’éducation. Cette coordination est importante afin de créer une véritable continuité des services offerts aux immigrants francophones. Il est important de mettre l’accent sur ce que nous avons appris et sur ce que le Réseau est en train de développer. L’attraction et la rétention des immigrants sont des priorités du Ministère. En novembre 2009, CIC a participé à un événement de recrutement à l’étranger, une foire d’emploi, et l’Hôpital Montfort a répondu à l’appel en offrant vingt postes tandis que la Cité collégiale en a offert deux. En janvier 2010, le Ministère a encouragé les collèges et les universités à participer au Salon de l’étudiant à Paris, car les étudiants représentent un bassin potentiel. Mme Nikolova souligne l’importance de la collaboration du Réseau de l’Est avec les PLI (les partenariats locaux en matière d’immigration) afin de permettre l’intégration locale. L’engagement des municipalités dans le cadre de ces partenariats sera crucial pour la réussite de l’intégration à ce niveau. Aussi, elle revient sur le fait que la priorité reste l’intégration économique. Pour que les immigrants francophones soient capables d’obtenir et de conserver un emploi, il faudra compter sur l’engagement de tous les joueurs clés, y compris le Réseau de l’Est, le ministère de CIC et tous les ministères qui jouent un rôle sur le plan économique, ainsi que sur celui du secteur privé. La réussite de cette intégration dépend aussi de l’atteinte des résultats positifs dans le cadre de projets axés sur l’intégration économique et Mme Nikolova espère que les actions menées dans le cadre du Réseau vont porter des fruits. Les communautés francophones de l’Ontario seront enrichies par l’immigration francophone et deviendront un modèle de vitalité sociale, culturelle et économique. Elle termine sa présentation en souhaitant à tout le monde de bonnes discussions et en espérant que celles-ci aideront à définir des défis et des solutions. *********** L’animatrice, Mme Côté, présente ensuite le prochain intervenant qui s’est battu depuis longtemps pour la francophonie plurielle. Il s’agit du fondateur et du directeur général du Conseil économique et social d’Ottawa-Carleton, M. Pierre Dadjo. *********** M. Dadjo remercie Bernadette Clément pour son accueil à Cornwall et Mme Irena Nikolova pour tous les efforts qu’elle déploie et fait remarquer qu’il est difficile de s’occuper d’un dossier francophone dans un environnement où l’on est minoritaire. Il remercie les membres de son équipe et se félicite de voir à quel point les choses avancent bien à Cornwall. Il décide ensuite d’aborder certains thèmes qui pour lui sont des mythes de l’immigration. Ainsi, il ironise : « On entend souvent les mots suivants dans les médias : La population vieillit, les régions se vident, les jeunes ne connaissent plus la langue française, ils choisissent l’anglais et s’y assimilent mais heureusement, il y a les immigrants qui sont brillants et qui ont des diplômes. » « On entend souvent dire que les collèges des médecins sont fermés, qu’il y a des entraves qui empêchent les nouveaux arrivants d’exercer leur métier. Mais il faut dire que les maladies ne sont pas les mêmes ; ici, on soigne des maladies comme les AVC et la maladie d’Alzheimer, là-bas, on procède à des accouchements à tour de bras. On soigne les mêmes hommes, mais avec des pathologies différentes et des moyens différents. La question qui se pose est la suivante : si les immigrants n’ont pas d’emploi quand bien même ils sont qualifiés et qu’ils ont étudié ici, qu’est-ce qui les empêche d’accéder véritablement à un emploi ?» M. Dadjo explique que bien souvent, les immigrants sont à cheval sur deux pays, leur pays d’origine et leur pays d’accueil, et ils vivent parfois comme s’ils étaient encore dans leur pays d’origine. Mais chaque immigrant qui vient ici y vient pour réaliser un rêve ; vivre comme les autres qui eux, vivent bien. Ainsi, pour élargir l’espace francophone et favoriser le multiculturalisme, il faut rassembler toutes les énergies afin de construire quelque chose de plus fort. Bilan du Réseau et présentation des objectifs de la journée Tout en présentant son rapport annuel, M. St-Phard Désir constate que Cornwall a été à la hauteur du défi lancé l’année passée par Kingston lors du troisième forum. Il indique ensuite qu’il a une pensée très spéciale pour Haïti et pour le Chili, tout en profitant de l’occasion pour remercier les gens qui se sont mobilisés pour venir en aide à ces pays. M. Désir explique à quel point la tenue de ce forum à Cornwall est significative. Au tout début, très peu de partenaires se mobilisaient, mais désormais les choses bougent à Cornwall et cela est très réconfortant. L’année a commencé avec la réalisation d’une planification stratégique annuelle qui a conduit à un plan d’action pour chaque région et à neuf idées de projets ponctuels. Un projet est en cours et les cinq autres seront réalisés à partir d’avril. M. Désir présente ensuite un bilan du Réseau tout en mettant les activités réalisées en perspective avec les objectifs du plan stratégique national : 1. Augmenter le nombre d’immigrants d’origine francophone en situation minoritaire : Dans toutes les régions, le Réseau a travaillé avec des employeurs en vue de les encourager à participer à la foire d’emploi Destination Canada qui a eu lieu à Paris et à Bruxelles et à laquelle ont participé l’Hôpital Montfort et la Cité collégiale. 2. Améliorer la capacité d’accueil de nos communautés et renforcer les structures d’accueil : Trois projets ponctuels vont permettre de réaliser un état des lieux à Kingston et à Cornwall et aussi de développer pour la région de SDG PR un annuaire des services francophones. Cet état des lieux devrait permettre de déterminer la situation réelle du terrain dans nos régions et ainsi aider à découvrir des solutions pour améliorer la situation. 3. Assurer l’intégration économique des nouveaux arrivants d’expression française au sein de la société canadienne qui est majoritairement anglophone et dans nos communautés francophones en situation minoritaire : Dans cet ordre d’idée et grâce à EIO (Embauche Immigrants Ottawa), nous avons créé un partenariat avec la MBNA et la Cité collégiale en vue de promouvoir l’embauche d’immigrants d’expression française. La MBNA nous a devancés et a engagé une personne immigrante francophone qui parlait très peu anglais. Cette expérience s’est avérée un succès. Il est donc prévu de relancer le dossier l’année prochaine et de travailler avec d’autres employeurs. 4. Assurer l’intégration socioculturelle des immigrants dans nos communautés francophones : Cela est lié au troisième objectif, du fait que les activités socioculturelles peuvent créer des emplois. Ainsi, le Réseau de l’Est a appuyé le projet de Franco Présence pour la création de son Bistro-Café. L’année prochaine, il est prévu que le Réseau apporte son aide au Théâtre de l’Amalgame de Cornwall. 5. Favoriser la régionalisation de l’immigration francophone : L’équipe du Réseau a participé à plusieurs rencontres dans l’Est de l’Ontario notamment à Hawkesbury, Brockville, Kingston et Cornwall, ce qui nous vaut d’ailleurs la présence au forum de Mme Charlebois, maire de Hawkesbury. Page 8 CORNWALL (ONTARIO) CANADA MARS 2010 Suite du bilan du Réseau Le Réseau a rempli ses obligations contractuelles avec la tenue de neuf réunions des comités locaux et de deux rencontres avec les comités régionaux. Il collabore avec les LIP-PLI (Partenariats locaux en matière d’immigration) notamment à Ottawa, Kingston, Peterborough et prochainement à Belleville. Le coordonnateur, M. Désir, termine le bilan en partageant son espoir qu’à la fin de la rencontre, les participants seront convaincus que l’immigration est un objectif stratégique tant pour garder les communautés francophones vibrantes que, d’un point de vue économique pour aider le Canada à garder sa place au milieu des grandes nations industrialisées de ce monde. Il remercie toutes les personnes qui contribuent au succès du Réseau ainsi que tous les membres des comités locaux, des sous-comités et les membres des autres réseaux régionaux. Il remercie également tous les membres de son équipe et les personnes qui contribuent au succès de ce Forum. Le Réseau : Tout un concept! « Le concept du Réseau est un concept très innovateur dans la mesure où il permet non seulement une concertation entre les divers acteurs locaux mais aussi il fait la promotion de partenariats entre ces derniers. Ces partenariats peuvent s’étendre au niveau régional permettant ainsi d’avoir une vision globale de la question de l’immigration dans toute la région de l’Est. De plus, le partenariat pousse les acteurs à s’approprier de la question dans un contexte plus large que celui de leur seul organisme. La coordination ose espérer qui ceci débouchera sur la mise en oeuvre de vrais projets porteurs à l’échelle régionale. » St-Phard Désir Coordonnateur du Réseau de l’Est « Nous ne pouvons choisir le pays de notre naissance, nous avons toutefois le droit d'adopter un pays où vivre et mourir. Le défi pour l'immigrant ou le nouvel arrivant, c'est de s'établir dans sa nouvelle collectivité et de s'intégrer dans son nouveau pays. Et il est impossible pour chaque immigrante et nouvel arrivant d'oublier les visages de ceux et celles qui les ont aidés et appuyés dans ce processus. Voilà une belle raison de marquer positivement la vie d'une immigrante, d'un nouvel arrivant. Alors, retroussons nos manches et tendons la main aux nouveaux arrivants et immigrants francophones. Ensemble, créons le sentiment d'appartenance à une collectivité de même langue avec ses cultures et ses couleurs. » Pierre Dadjo Directeur général - CESOC Page 9 CORNWALL (ONTARIO) CANADA MARS 2010 L’importance de l’immigration dans le développement socio-économique d’une communauté M. Ronald Bisson – Ronald Bisson et associé.e.s Monsieur Ronald Bisson a fondé une firme de consultants il y a 20 ans. Il accompagne les organismes dans leur planification stratégique, dans le domaine de l’immigration francophone en situation minoritaire. Dès le début de son propos, il explique qu’il va aborder deux thèmes. D’un point de vue personnel, il racontera l’histoire de son entreprise ; ensuite, il présentera une étude de cas sur l’effet économique de l’immigration francophone à Ottawa. M. Bisson évoque la vitesse à laquelle les choses ont évolué depuis 2001 au niveau de l’immigration et rappelle qu’à cette époque, même à Ottawa, il était très rare de voir des personnes de couleur dans la rue. Monsieur Bisson a présenté ses perspectives personnelles sur l’apport économique de l’immigration francophone dans nos communautés et l’importance pour tous d’appuyer l’immigration pour assurer notre prospérité future. Pour lui, l’immigration ne se fait pas par charité, mais parce qu’elle est profitable, « c’est du business ». Depuis 2001, il accroît son entreprise grâce à l’embauche d’immigrants et de réfugiés francophones originaires principalement d’Afrique. Depuis 2001, il a eu onze associés différents et en compte environ cinq en moyenne. Il se dit être « un incubateur à fonctionnaires » car après trois ans d’expérience dans sa société, ses employés sont embauchés dans le secteur fédéral. Cette pratique lui a permis de tripler son chiffre d’affaires et de quadrupler ses revenus. Dès l’embauche d’un nouvel employé, M. Bisson rencontre la famille de la personne pour expliquer les conséquences de cette embauche pour le reste de la famille. Selon M. Bisson, tout cela est positif pour la communauté, notamment pour les écoles françaises et pour Revenu Canada, qui, grâce à la TPS, peut recueillir des sommes colossales. M. Bisson embauche essentiellement des réfugiés qui ont un doctorat ; sachant qu’un doctorat coûte environ un million de dollars au Canada, il n’hésite pas à recruter ces diplômés et précise qu’il trouve ces personnes avec l’aide de « Ontario au travail ». Il explique que cela représente au début un investissement du point de vue de la formation, mais que le profit en retour est de 1000 fois supérieur à l’investissement. M. Bisson présente ensuite une série de données qui montrent les conséquences économiques de l’immigration francophone. À Ottawa, il y a 22 345 personnes immigrantes francophones pour un total de 143 000 francophones, ce qui représente 16 % de la population francophone. Cela représente plus de 62 millions de dollars de nouvel argent en produits et services français investi dans la ville d’Ottawa juste à cause de ces enfants d’immigrants. Ainsi, cela produit une nouvelle économie francophone. Des 65 écoles françaises à Ottawa, 17 existent uniquement en raison de la présence d’immigrants. Six cents emplois en français sont créés directement par les immigrants, sans oublier toute une économie qui est créée indirectement. L’avenir économique d’environ 25 % du système scolaire de langue française à Ottawa dépend de l’immigration d’où l’importance, selon lui, pour le système scolaire de se préparer et d’investir aujourd’hui pour demain. Toutes ces données vont augmenter proportionnellement par un facteur de trois à quatre d’ici 20 ans à Ottawa. Plus de 50 % des élèves seront immigrants ou enfants d’immigrants. La stratégie nationale est de quadrupler l’immigration francophone hors Québec d’ici 15 ans d’où l’importance de bien s’en occuper dès aujourd’hui. La façon dont l’intégration se réalise dans les écoles francophones d’Ottawa est un véritable modèle mondial d’intégration. Le Canada a l’un des plus gros taux d’immigration au monde proportionnellement à sa population. Chaque année, le Canada accueille 250 000 nouveaux arrivants. En 1912-1913 c’était sept fois plus. La prospérité du Canada dépend de cette immigration, il ne faut pas oublier qu’il y a une compétition mondiale pour l’immigration des cerveaux. La force motrice de l’immigration en Ontario doit être le capital humain qu’on souhaite attirer bien plus que le capital économique. Il faut se poser la question à savoir « pourquoi nous voulons faire de l’immigration ». S’il s’agit d’augmenter le capital humain, il faut créer d’autres stratégies. M. Bisson favorise personnellement le recrutement des d’immigrants francophones. Il prend l’exemple du Manitoba qui accepte tout le monde et qui accueille les nouveaux arrivants à l’aéroport. Auparavant, les immigrants venaient automatiquement en Ontario, mais les choses vont changer, car désormais il y a de la compétition entre les provinces. Depuis 2001, l’Ontario français attire 70 % de tous les immigrants francophones hors Québec, mais ce chiffre va baisser. Selon lui, les municipalités doivent s’investir beaucoup plus qu’elles ne l’ont fait jusqu’à maintenant ; elles doivent devenir le moteur de l’immigration, car les groupes communautaires ne peuvent en être le moteur, ils peuvent seulement offrir des services d’accueil. Toutefois, les municipalités doivent se charger de l’attraction et de l’intégration des immigrants. Si les municipalités sont prêtes à aller dans cette direction, alors il faut qu’elles placent l’immigration dans leur direction de développement économique et non pas dans les affaires sociales. On a trop tendance à diriger les personnes vers le social, mais cette démarche ne doit être adoptée qu’en dernier recours et non pas comme première stratégie, car il est difficile ensuite d’en sortir. Il faut également une politique provinciale en matière d’immigration francophone, surtout pour faire face à la concurrence des autres provinces. M. Bisson conclut en répétant que l’immigration est un business et non pas la charité. Certes, il y a des défis, mais il en ressort beaucoup de choses positives également. Il se dit très fier d’être citoyen du seul pays au monde qui favorise l’épanouissement d’une minorité par l’immigration. Page 11 CORNWALL (ONTARIO) CANADA MARS 2010 Hiring and integrating Skilled Immigrants into Your Workplace: Tips, Tools and Resources to Help you Do it Well (traduction simultanée) Mme Kelly McGahey – Hire Immigrant Ottawa (HIO) Madame Kelly McGahey remercie le Réseau de l’avoir invitée, et annonce qu’elle va nous faire une brève présentation d’Embauche Immigrants Ottawa. Elle doit nous parler de données démographiques, d’analyse de rentabilité, et de ressources et d’outils offerts aux employeurs pour les aider à faire face aux défis auxquels ils se heurtent lorsqu’ils souhaitent embaucher et intégrer des immigrants dans leur environnement de travail. Embauche Immigrants Ottawa (EIO) est une initiative à l’origine locale. EIO ne travaille pas directement avec les immigrants mais avec les employeurs de la région d’Ottawa afin d’aider ces derniers à augmenter leur capacité à attirer des immigrants au sein de leur entreprise et aussi de les aider à profiter au maximum des « talents » présents dans leur entreprise en permettant aux immigrants d’évoluer au sein de leur organisation. Pour cela, EIO travaille à différents niveaux : • Les cadres et les dirigeants (les présidents, les vice-présidents, les PDG) font partie d’un Conseil des employeurs champions où ils discutent de la question de l’immigration dans leur propre entreprise, mais aussi dans leur secteur ; ils jouent un rôle très important. • Il faut aussi pouvoir compter sur le soutien de personnes qui se situent à plusieurs niveaux de l’entreprise, par exemple les agents de recrutement, les responsables des ressources humaines, etc. EIO demande aux cadres supérieurs d’impliquer ces derniers également lors de leur rencontre mensuelle. • Campagne de sensibilisation locale : La communication joue aussi un rôle important. Il faut encore expliquer aux communautés, aux employeurs, aux clients des entreprises et aux employés en quoi l’immigration est si importante pour nos communautés et pour notre économie. www.hireimmigrantsottawa.ca Étude de cas : Lors des dix prochaines années, Ottawa accueillera de 6000 à 8000 immigrants par année. D’ici 2014, on s’attend à ce que la demande de main-d’œuvre dépasse l’offre et l’on entend parler de pénurie de travailleurs qualifiés, mais c’est aussi une pénurie quant au nombre de personnes. D’ici 2017, la population d’Ottawa sera constituée à 27 % d’immigrants. Les immigrants auront en moyenne entre 25 et 44 ans. Cette donnée est importante, car dans les années à venir, il va y avoir un nombre important de départs à la retraite et les immigrants qualifiés qui arrivent dans nos communautés sont d’une certaine façon mieux préparés à pourvoir à ces postes de cadres, car ils bénéficient généralement d’une expérience plus solide que les jeunes diplômés. On estime que les départs à la retraite à venir seront de 10 000 personnes par an, ce qui risque d’avoir des effets lourds sur l’économie. Au sommet de cette vague, chaque année et d’ici quelques années à peine, partout au Canada, 560 employés de la fonction publique fédérale partiront à la retraite. En général, il s’agit de postes de cadres et de gestionnaires de direction qui ne seront pas faciles à combler. Il faut savoir que même un recours à l’immigration ne sera pas suffisant pour pourvoir à tous ces départs à la retraite. De ceux qui sont arrivés entre 1996 et 2001 et qui sont âgés de 25 à 44 ans, 82 % détenaient un diplôme d’études postsecondaires, comparativement à 69 % des Canadiens de souche. Chaque année, les immigrants détenteurs de doctorats qui arrivent à Ottawa sont plus nombreux que l'ensemble des diplômés des deux plus grandes universités de la ville. Les immigrants apportent plus que des qualifications à nos communautés ; ils contribuent à l’économie locale en tant que consommateurs de biens et de services (logement et transport compris), ainsi qu’à l’assiette fiscale. De plus, beaucoup d’immigrants se lancent en affaires. Les premiers exercices menés avec les employeurs consistent à leur demander de définir les défis et de réfléchir ensemble à des solutions possibles. Parmi les défis, ce qui ressort souvent c’est la question de la « création d’un milieu de travail accueillant » du point de vue des employeurs, mais aussi du point de vue des immigrants. On constate que de nombreux environnements de travail ne sont pas préparés à devenir multiculturels. Des études prouvent que les personnes avec un nom à consonance étrangère ont 40 % moins de chances d’être retenues pour un entretien d’embauche. Il y a aussi toutes les questions culturelles que tous les employeurs évoquent. On constate qu’ils doivent travailler au niveau des compétences culturelles afin de maximiser l’utilisation des talents dans leur entreprise. Autre défi important, la barrière linguistique. On note aussi les difficultés qu’éprouvent les immigrants à faire reconnaître leurs titres de compétences et leur expérience professionnelle, obtenus à l’étranger. On comprend que les employeurs, qui reçoivent un grand nombre de curriculum vitae, ne prennent pas toujours la peine de s’intéresser aux diplômes étrangers, car il est plus facile de ne s’intéresser qu’aux formations et aux diplômes qui leur sont familiers. Le défi est donc de parvenir à leur faciliter l’accès à la connaissance des équivalences. À Ottawa, on se retrouve aussi confronté à un problème particulier : les chercheurs d’emploi ont souvent besoin d’une attestation de sécurité, car de nombreux employeurs travaillent pour le gouvernement fédéral. www.hireimmigrantsottawa.ca CORNWALL (ONTARIO) CANADA MARS 2010 Page 13 Hiring and integrating Skilled Immigrants into Your Workplace: Tips, Tools and Resources to Help you Do it Well Suite Malgré tous ces défis, certaines solutions se présentent : En effet, on remarque que face à l’urgence et confrontés à la pénurie de maind’œuvre, les employeurs améliorent leur processus d’embauche. Ils comprennent que d’entrer en contact avec des immigrants qualifiés peut leur être très utile, d’où l’importance de créer des programmes de transition. À Ottawa par exemple, il existe des événements d’accompagnement (coaching). EIO collabore étroitement avec les organismes qui offrent des services aux immigrants. Ces derniers sélectionnent des immigrants et les invitent à participer à des événements de réseautage pour leur permettre de rencontrer des employeurs. Il ne s’agit pas d’une foire de l’emploi ; le chercheur d’emploi ne s’attend pas à être embauché, mais cela lui fournit de précieuses informations qui lui permettent de savoir comment accéder aux entreprises, par exemple, en apprenant ce que l’employeur attend de la personne qu’il embauche, ce qu’il s’attend de voir sur un c.v., etc. Il est possible de reproduire ce genre d’initiatives en région par l’entremise des organismes qui offrent des services aux immigrants. Il faut donc encourager les employeurs à développer de nouvelles méthodes de recrutement, et à être plus innovants par exemple, en faisant appel aux agences qui offrent des services d’établissement. Les collèges et les universités sont également de bons endroits où recruter vos employés. Il existe aussi des programmes de mentorat qui sont faciles à mettre en place, qui ne coûtent pas très cher, et qui peuvent même être utilisés comme outils pour développer le leadership des employés. Le mentorat est également adapté à l’amélioration des compétences interculturelles. Un suivi des pratiques de l’entreprise et du nombre d’immigrants qu’elle embauche est également nécessaire, car il permet de suivre l’évolution du processus. Tous les employeurs qui ont participé à cette démarche révisent leurs politiques d’embauche en faisant la promotion de la diversité dans leur entreprise ; cependant, un suivi régulier permet de s’assurer que ces politiques sont véritablement efficaces. Éduquer et informer : EIO invite des employeurs issus de cinq secteurs (secteur de la santé, secteur public, secteur des technologies de l’information, secteur financier et secteur des biotechnologies) à se rencontrer. Les employeurs apprennent les uns des autres et parlent des problèmes qu’ils rencontrent. Il faut donc également les encourager à réfléchir à des solutions, à susciter des échanges quant à leurs expériences positives. On notera qu’il existe de plus en plus de ressources pour aider les employeurs, et que ceux-ci s’améliorent même si le processus est très lent. Cependant, le rythme des changements s’accélère en fonction des changements démographiques et de l’urgence de la situation. BIEN ACCUEILLIR POUR GRANDIR ENSEMBLE Page 14 Ressources disponibles pour les employeurs : Site Internet d’EIO : on y trouve un gabarit de plan d’action pour permettre un suivi des progrès réalisés (www.hireimmigrantsottawa.ca/index-fr.php) • Guide de l’employeur : pour intégrer les immigrants au marché du travail (il est possible d’adapter ce document à vos communautés). • La Feuille de route de l’employeur : très similaire au guide de l’employeur, mais avec des informations sur le plan national, et plus détaillées pour les employeurs qui souhaiteraient recruter à l’étranger. • Les formations interculturelles : grâce à ses bailleurs de fonds (CIC et MCI), EIO a pu créer des formations en compétences interculturelles pour les employeurs d’Ottawa. Cela se présente sous la forme de quatre ateliers à la fin desquels un certificat est délivré. Cette formation aide les employeurs à considérer leur environnement de travail d’une façon tout à fait différente. Par la suite, beaucoup d’employeurs demandent à recevoir cette formation au sein même de leur entreprise afin d’en faire part au reste des collaborateurs. • Le programme pilote de stages pour les immigrants (PPSI) : Ce programme est offert depuis deux ans et se déroule chez Ressources humaines et développement des compétences Canada (RHDCC). Il faut savoir que le fédéral est confronté aux mêmes problèmes que les autres employeurs, mais de façon encore bien plus importante en raison des lourdeurs bureaucratiques, des fortes exigences au niveau des langues officielles, des exigences quant à la citoyenneté et des cotes de sécurité. Le fédéral va également devoir faire face à un nombre important de départs à la retraite. Conditions pour participer au programme : • avoir un diplôme universitaire d’une université reconnue n’importe où dans le monde ; • avoir une cote de sécurité : EIO (Embauche Immigrants Ottawa) craignait que l’obtention de ce document ne pose un gros problème en raison de la lourdeur administrative, mais RHDCC a réussi à l’obtenir en seulement deux semaines. On a ainsi réalisé que s’il y avait quelqu’un pour suivre la demande, cela pouvait se faire rapidement. Le programme offre de nombreux soutiens aux stagiaires, mais aussi aux dirigeants : • Séances d’orientation pour les nouveaux employés ; séances essentielles, car elles permettent une meilleure rétention des employés. C’est très valable particulièrement pour les nouveaux arrivants qui ne connaissent pas la culture d’entreprise canadienne. • Formation en compétences interculturelles pour les nouveaux arrivants, mais aussi pour les gestionnaires. • Programme de mentorat : tous les nouveaux arrivants ont été jumelés à un mentor qui ne faisait pas partie directement de sa direction. On a constaté que par la suite, certains nouveaux arrivants étaient toujours en relation avec leur mentor. • Séances d’information afin de savoir comment postuler pour des emplois au gouvernement fédéral, car les démarches sont compliquées. Les agents de recrutement ont reçu également des formations, des conseils et des lignes directives pour les aider dans leurs démarches de recrutement. À la suite de cela, les gestionnaires ont fait savoir qu’ils trouvaient la démarche positive et qu’ils étaient satisfaits des candidats qu’ils avaient reçus. La seule source de frustration des employeurs a été la durée limitée de l’embauche de ces stagiaires et le fait de ne pas pouvoir renouveler leur contrat souvent en raison des budgets limités. En effet, la durée du stage est limitée à 90 jours par an. Afin de permettre aux stagiaires d’avoir une expérience valable, ceux-ci commencent à travailler en septembre et continuent en janvier. Les stages présentent l’avantage de permettre aux employeurs de tester le candidat et d’accorder au candidat l’occasion de tester son environnement de travail afin de voir s’il lui correspond. En résumé : Le mentorat, les séances d’orientation et les formations en compétences interculturelles sont des pratiques efficaces qui ne nécessitent pas un énorme investissement. Madame McGahey invite les participants à consulter le site Internet d’EIO et le plan d’action qui y est proposé. Elle encourage les organismes et les employeurs à utiliser ces plans d’action et à les rendre opérationnels. D’habitude, EIO renvoie à son Guide de l’employeur, mais il encourage également les organismes à participer à d’autres programmes existants. De nombreux programmes existent et peuvent être intéressants et bien adaptés aux secteurs d’emploi des employeurs. EIO encourage également les employeurs à travailler avec les agences qui offrent des services d’établissement et des services d’emploi pour créer des liens dans des contextes autres que ceux des traditionnelles foires de l’emploi. À Ottawa, il y a eu la création de « The Ottawa Job Match Network » qui rassemble plusieurs organismes qui offrent des services aux immigrants et qui se sont regroupés. Cela permet aux employeurs de diffuser leur offre à grande échelle. Question à la suite de la présentation Mme Andréanne Gougeon, de Lalande & Associés, souhaiterait avoir davantage de détails sur la façon dont EIO accompagne les employeurs du côté de la formation en compétences interculturelles. Mme McGahey explique que depuis 2002, d’importants partenaires comme Centraide Ottawa, LASI (Local Agencies Serving Immigrants), la Chambre de commerce, OCRI, le RGA et la Ville d’Ottawa travaillent sur la question de l’intégration des immigrants et sur la façon dont on peut les aider à accéder à des postes professionnels adaptés à leurs compétences. Puis, il y a eu le programme « Internationally Trained Workers Partnership Programs ». Ce partenariat a permis de réaliser des recherches approfondies sur l’origine des immigrants, sur leurs qualifications, et du côté des employeurs, sur leur besoin d’embauche. Cette étude a permis d’avoir une vision chiffrée sur l’offre et la demande et a été soumise au ministère de la Citoyenneté et de l’Immigration Canada. EIO a expliqué avoir des employeurs prêts à s’engager. C’est ainsi qu’est né le projet d’EIO. Les responsables du projet ont pris le temps de recruter des employeurs non seulement engagés dans la cause, mais aussi prêts à embaucher des immigrants et à faire les changements qui s’imposaient dans leur organisme. Dès les premières rencontres de ces employeurs, EIO leur a soumis un plan d’action qui allait être mensuel afin de faciliter la démarche et de permettre de mesurer les progrès qui allaient être réalisés. Page 16 Silvia Dancose Défis d’implantation des normes nationales pour l’apprentissage du français/ de l’anglais langue seconde au sein des communautés francophones en situation minoritaire au Canada. Maurice Morin Un tour d'horizon sur l'accompagnement à l'emploi en milieu rural, pour démystifier la décision du nouvel arrivant de venir s'établir et travailler hors du milieu urbain. Des solutions pour faciliter l'intégration sociale et mieux comprendre le milieu d'accueil et d'emploi ainsi que les services en formation. Proposition d’un dialogue sur les défis et les avantages d'appartenir au monde de la francophonie rurale en Ontario. CORNWALL (ONTARIO) CANADA MARS 2010 Atelier A : Les mesures d’accompagnement pour faciliter l’embauche de la main-d’oeuvre immigrante Salle Adirondack Animateur : M. Dan Allaire SADC - SDG Mme Nicole Olivier La Cité collégiale M. Maurice Morin Université de Guelph Campus d’Alfred Mme Silvia Dancose - Centre des niveaux de compétence linguistique canadiens (CNCLC) Constats: Il y a beaucoup de défis mais il existe aussi beaucoup de programmes de soutien que les immigrants connaissent peu. Pistes de développement Rendre les outils disponibles plus opérationnels; Faciliter la livraison des outils disponibles. Recommandations Renforcer les partenariats entre différents services aux immigrants; Rejoindre les immigrants dans leurs communautés et leurs associations; Définir et répertorier les outils et les services; Rassembler et rechercher les complémentarités et les meilleures stratégies pour les adopter. Page 17 CORNWALL (ONTARIO) CANADA MARS 2010 Atelier A : Les mesures d’accompagnement pour faciliter l’embauche de la main-d’oeuvre immigrante Résumé des présentations Maurice Morin Quarante-hui pour cent (48 %) des francophones en milieu minoritaire vivent en dehors des 28% que représentent les régions métropolitaines selon le Recensement du Canada. Même dans les villes, les communautés francophones sont souvent peu nombreuses à l’exception d’Ottawa, de Toronto, de Moncton, de Sudbury, de Winnipeg et de Vancouver. La francophonie rurale en Ontario peut mettre certains avantages communautaires au profit de l’immigration francophone en milieu minoritaire. Le potentiel des synergies entre partenaires dans l’Est ontarien, la forte présence d’institutions francophones et le pouvoir décisionnel des instances locales et municipales en matière d’immigration rurale sont cruciaux. On fait face à plusieurs défis car puisque ce sont les organismes anglophones qui fournissent les services d’établissement, ils dirigent les immigrants vers les quartiers et les institutions de la majorité et ainsi spontanément, les immigrants sont dirigés vers les quartiers et les institutions de la majorité (écoles, banques, services de santé, etc.) Les nouveaux arrivants sont aiguillés loin des communautés francophones locales et ils développent des réseaux formels et informels avec les anglophones. En Ontario, la population francophone, tant urbaine que rurale, doit relever le même défi. Il est donc essentiel que la formation linguistique devienne l’affaire des francophones. Nous avons besoin de cours d’anglais pour soutenir l’entrée des immigrants sur le marché du travail, car plus les personnes sont qualifiées, plus la formation linguistique d’appoint en anglais et en français est un incontournable sur le marché du travail. En milieu rural, les organismes doivent adopter un discours inclusif et repenser le « nous ». Il faut rechercher entre partenaires de nouvelles pistes de développement durable. En partenariat avec les écoles et les orienteurs scolaires francophones, il serait intéressant de développer des activités d’anticipation qui permettraient aux enfants d’immigrants de découvrir la vie rurale et peut-être même une carrière. Une évolution de l’offre de services communs entre les partenaires est nécessaire. Nicole Olivier L’immigration francophone dans nos communautés contribue à la vie francophone d’ici, assure une maind’œuvre francophone suffisante pour les services et les institutions francophones, élargit les perspectives de l’ensemble de la communauté et lui donne de la couleur et de l’accent. Les défis du nouvel arrivant francophone sont nombreux; il doit obtenir l’accès à de l’information sur l’emploi, trouver des occasion de côtoyer des travailleurs professionnels francophones, acquérir le savoir pour rechercher les postes exigeant des compétences en français, développer sa compréhension du niveau de compétence nécessaire pour les emplois affichés et obtenir la reconnaissance des diplômes et le transfert des compétences acquises à l’étranger. Les services et les programmes disponibles à la Cité collégiale sont des mesures d’accompagnement pour faciliter l’embauche de la main-d’œuvre immigrante. Huit services aux nouveaux arrivants, de la formation en entreprise, de l’enseignement et des services variés facilitent l’intégration socioéconomique des immigrants. En août 2010, on mettra en œuvre du nouveau modèle des services d’emploi qui offrira de la planification et de la coordination des services aux clients, de l’information et de l’orientation, de la recherche d’emploi, du jumelage travailleur-emploi, du mentorat pour favoriser le maintien de l’emploi et des services spécialisés de counselling de carrière et de référence. Page 18 CORNWALL (ONTARIO) CANADA MARS 2010 Atelier A : Les mesures d’accompagnement pour faciliter l’embauche de la main-d’oeuvre immigrante Résumé des présentations Silvia Dancose Le Centre d’expertise est reconnu pour ses normes linguistiques qui servent à décrire, mesurer et reconnaître la maîtrise de la langue seconde des nouveaux arrivants et des immigrants adultes. Ces normes linguistiques nationales s’adressent aux employeurs, au comités sectoriels, aux ordres professionnels, aux conseillers en emploi, aux enseignants et formateurs de langues secondes et aux administrateurs de programmes. Pour les employeurs, on retrouve des outils de formation et d’évaluation linguistique, de l’étalonnage aux NCLC et au CLB (pour les métiers du Sceau rouge, les secteurs du tourisme, de la petite enfance et des technologies de l’information), des analyses linguistiques des professions et la corrélation entre les normes linguistiques et les compétences essentielles. L’évaluation linguistique permet d’élaborer ou d’adapter des programmes de formation et de répondre aux besoins de certification des immigrants formés à l’étranger. Pour les conseillers, on retrouve des outils de pré-évaluation de la capacité langagière ainsi qu’une liste pour l’évaluation et la reconnaissance des acquis. Pour les immigrants, il y a des informations pour leur faire connaître ce que sont les NCLC et les CLB. Les CNLB et les CLB offrent un langage commun au niveau national, répondent aux besoins des clientèles, font le lien entre la compétence langagière et le milieu de travail et uniformisent la formation linguistique et les programmes. Le Centre des niveaux de compétence linguistique canadiens soutient et favorise l’utilisation de ces normes dans les milieux de l’enseignement, de la formation, de la communauté et de l’emploi. Pour plus de renseignements : www.language.ca CORNWALL (ONTARIO) CANADA MARS 2010 Page 19 Atelier B : L’attraction et la rétention des immigrant(e)s : un défi pour les municipalités Salle Simon Fraser Animatrice : Mme Martine Plourde Réseau de développement économique et d’employabilité de l’Ontario (RDÉE-Ontario) Mme Bernadette Clément Ville de Cornwall M. Denis Lapointe Ville de Salaberry-de-Valleyfield Mme Jeanne Charlebois Ville de Hawkesbury Recommandations Démographie Faire la promotion des structures et des atouts des villes en regard de la vie dans la communauté (services, logement, santé, groupes communautaires, etc.); Inclure l'immigration dans les planifications stratégiques des municipalités; Mette en œuvre une stratégie de recrutement; Dresser un état des lieux, déceler les obstacles. Économique Faciliter l'accès aux études et à la formation en région; Valider les acquis scolaires et les compétences professionnelles des immigrants; Voir la main-d'œuvre immigrante comme la relève future; Offrir un soutien à l'emploi (garderie, logement); Attirer des investisseurs francophones; Dresser le bilan des opportunités économiques réelles et en faire la Pistes de développement promotion auprès des immigrants; Augmenter le recrutement d'immigrants Intégrer l'immigration dans les plans stratégiques de développefrancophones; ment économique. Intégration sociale Agir sur la rétention des immigrants; Souligner la diversité culturelle de la population par le biais des Assurer la mise à niveau de la mainévénements culturels; d'œuvre immigrante (éducation, formation) Créer un sentiment d'appartenance à la communauté des immi Appuyer la création d'emploi; grants; Faire la promotion des emplois disponibles; Encourager les immigrants à s'impliquer en politique; Favoriser l'inclusion des immigrants à la Trouver les ressources financières pour soutenir les plans d'action communauté d'accueil; découlant des plans stratégiques en matière d'immigration; Mettre en valeur la capacité d'accueil; Réaliser des outils de marketing en français pour soutenir les Sensibiliser les communautés à être ouverefforts d'attraction, de rétention et d'inclusion tant économique tes à l'autre. que sociale. Constats démographiques, économiques et d’intégration sociale L’immigration est à l'origine de la création de notre pays et de nos communauté; Nos communautés sont vieillissantes; Nos communautés se vident de leurs jeunes; Le fardeau fiscal des villes et des municipalités s'alourdit quand la population stagne; Il y a un manque de main-d'œuvre qualifiée; Il y a une population pauvre; La rétention est difficile si la communauté d'accueil n'est pas préparée à l'immigration; Les municipalités se font la compétition pour attirer les nouveaux immigrants. CORNWALL (ONTARIO) CANADA MARS 2010 Page 20 Atelier B : L’attraction et la rétention des immigrant(e)s : un défi pour les municipalités Résumé des présentations Bernadette Clément — Cornwall La Ville de Cornwall a adopté une vision stratégique qui soutient la croissance tant des secteurs d’activités que de la population. La croissance aide à alléger le fardeau fiscal et crée une économie locale prospère. Il est clair que la croissance au Canada est étroitement liée à l’immigration car elle fait partie intégrante de l’héritage de notre nation et constitue une stratégie essentielle pour assurer la croissance résidentielle et commerciale dans chaque province. Selon le recensement de 2006, la population de Cornwall compte 46 595 personnes. Depuis le début des années 1970, le nombre d’habitants est demeuré sensiblement le même; toutefois, les infrastructures de la ville peuvent accueillir beaucoup plus de personnes. En se référant aux projections démographiques, on découvre qu’une légère croissance de la population est prévue au cours des 10 prochaines années et qu’elle sera liée à l’immigration. Le Plan stratégique de développement économique de Cornwall fait appel au pouvoir d’attraction des citoyens pour tenter d’attirer activement de nouveaux immigrants. Un plan promotionnel et de marketing efficace propose aux nouveaux immigrants à la recherche d’une solution de rechange à un grand centre urbain, un lieu accueillant offrant tous les services pour bien vivre en sol canadien. Certaines stratégies concrètes telles que ChooseCornwall.ca (information sur les logements abordables, les commodités, les écoles, les soins de santé, etc.), la radio informative, le Salon de l’emploi de Cornwall et Ontario East portent fruit. La Ville de Cornwall est aussi très active dans différents médias sociaux : Facebook, Twitter, Linkedln, YouTube. Un groupe d’ambassadeurs passe le mot pour promouvoir la vie et le travail à Cornwall. Denis Laporte — Salaberry-de-Valleyfield Il y a 5 000 ans, des Amérindiens traversaient le territoire pour s’arrêter quelque temps à la Pointe-du-Buisson (Melocheville), en route vers les Grands Lacs. Ils étaient les premiers immigrants sur le territoire du sud-ouest du Québec et de l’Est ontarien. Après avoir accueilli beaucoup d’immigrants, parmi lesquels se trouvaient des Anglais, des Irlandais et des Vietnamiens, Salaberry-de-Valleyfield soulignait, en 1999, la présence de campivallensiens provenant de 21 pays lors du 125e anniversaire de sa fondation. Depuis, à chaque année lors d’un repas communautaire, la présence immigrante est célébrée dans le cadre de La Fête internationale. Le CRESO (Centre de recherche d’emploi du sud-ouest) invite les immigrants à la recherche d’emploi, à postuler aux différents postes offerts sur les marchés. La présence d’immigrants dans plusieurs sphères d’activités est en croissance. Des outils permanents sont en place : Le CRESO, par le biais de son équipe, s’active pour faire connaître le milieu et aider à la main-d’œuvre immigrante à la recherche d’un emploi. La mutuelle d’attraction qui permet au privé et au public de s’associer pour attirer une main-d’œuvre spécialisée sur le territoire. Les immigrants se retrouvent dans les domaines de la santé, de l’éducation, des métiers traditionnels, des métiers spécialisés, en usine, au municipal. Leur présence demeure discrète mais est en légère croissance. Notons qu’un Centre communautaire islamique a été implanté. Salaberry-deValleyfield reste à découvrir, et qui est très ouvert sur le monde. Jeanne Charlebois — Ville de Hawkesbury Notre ville est située sur la bordure riveraine de la rivière des Outaouais. Selon le Recensement 2006, notre population compte 10 869 personnes. Nous avons des écoles, un hôpital, des institutions de formation diverses, des associations communautaires culturelles, artistiques, économiques, alimentaires, en justice, etc. Le secteur privé a vécu de grands problèmes mais il y a de nouveaux développements. « Comment attirer et retenir les immigrants chez nous? Dans ces temps difficiles, il faut mettre en place des partenariats extraordinaires entre tous les paliers de gouvernement, le secteur privé et la communauté pour établir un plan d’action favorisant l’immigration et l’appui à la communauté d’accueil. On a beaucoup de pain sur la planche mais nous nous efforcerons pour tisser des liens entre les immigrants, les programmes de formation d’appoint et les employeurs locaux afin de réussir l’accueil, la rétention et l’établissement de nouveaux citoyens. » BIEN ACCUEILLIR POUR GRANDIR ENSEMBLE Page 21 En terre d’accueil, le défi de l’adaptation et le choc culturel Mme Maryse Bermingham Organisme Communautaire des Services aux Immigrants d’Ottawa (OCISO) Vision Pour l’OCISO, Ottawa est une ville inclusive où tous les immigrants concourent à stabiliser la vie de la collectivité et à la transformer, grâce à leurs talents, à leurs compétences, à leurs valeurs et à leur culture. Mandat L’organisme Communautaire des Services aux Immigrants d’Ottawa guide les immigrants tout au long de leur traversée pour faire du Canada leur pays, offrant des services novateurs répondant à leurs besoins culturels et linguistiques, forgeant des liens communautaires respectueux et des partenariats, suscitant un dialogue ouvert et une entente harmonieuse. Mme Bermingham annonce que sa présentation sera bidirectionnelle, en abordant la question du défi de l’adaptation tant du côté des nouveaux arrivants que de la société d’accueil. Pour elle, les principaux défis sont les suivants : pour les nouveaux arrivants, la difficulté est de prendre leur place et pour la société d’accueil, de faire de la place. Actuellement nous observons une minorité qui tente de s’insérer dans une autre minorité, et l’on remarque que les marges de manœuvre pour « jouer du coude » ne sont pas évidentes. Bien que les nouveaux arrivants parlent français, cela ne fait pas d’eux des Franco- Ontariens, il n’y a pas encore de fusion entre ces deux communautés. On constate également le manque de lieux d’inclusion. Le problème de l’emploi est un des plus grands défis ; sans la réussite économique, il n’y a pas d’adaptation. Or, les possibilités d’emploi en milieu francophone sont limitées. Beaucoup de nouveaux arrivants francophones ont le sentiment que leur connaissance de la langue française est purement décorative en Ontario ; on les a recrutés en leur faisant croire à un Canada bilingue et à une communauté francophone prête à les accueillir. Ce fait conduit à une grande désillusion, d’autant plus que les immigrants ont souvent des attentes qui dépassent la réalité. Cela provoque un véritable choc, et l’immigrant francophone comprend qu’il doit se dépouiller de sa langue, celle-là même pour laquelle il a été recruté, afin de pouvoir s’insérer au Canada. Le fait que la plupart des francophones qui sont arrivés en Ontario ont vécu des blessures historiques pour conserver la langue française en situation minoritaire devrait les motiver à encourager les nouveaux arrivants francophones à rester en milieu francophone. Les nouveaux arrivants francophones s’assimilent rapidement, car ils partent du principe que leur français leur est inutile et ils préfèrent donner à leurs enfants de meilleures chances en les inscrivant à l’école anglaise. Pour Mme Bermingham, il est possible d’aborder ces problèmes avec des solutions simples, qu’elle appelle les quatre « R » : Pour les immigrants : • La création d’un « réseau » pour faciliter l’intégration des immigrants ; • Le « recyclage » ; permettre aux nouveaux arrivants de se recycler ; pour s’adapter, il faut parfois se dépouiller de ce que l’on croyait à l’étape « pré-migratoire » et cela peut inclure le fait de revoir son statut professionnel ; • Le « rendement » ; il faut avoir des objectifs qui permettent le rendement, savoir se « redécouvrir » et développer de nouveaux talents. Pour la société d’accueil : • Le « recrutement » des nouveaux arrivants, c'est-à-dire aller les chercher avant que l’on ne les dirige vers d’autres communautés comme la communauté anglophone ; • Les « retenir » grâce à des services et en leur donnant la possibilité de s’épanouir ; • Les aider à « réussir », c'est-à-dire leur donner la chance de réussir leur intégration ; • Le « respect » de toutes les différences ; comprendre que les immigrants ne sont pas là pour défaire la culture, mais pour y apporter une plus value. CORNWALL (ONTARIO) CANADA MARS 2010 Les 100 ans de la francophonie ontarienne Mme Mariette Carrier-Fraser Assemblée de la francophonie de l’Ontario (AFO) Mme Mariette Carrier-Fraser dans son allocution parle du centième anniversaire de l’AFO. Elle souligne que c’est toute une communauté qui célèbre les 100 ans de la francophonie ontarienne. Le 20 janvier 1910, l’Association canadienne-française de l’éducation de l’Ontario (ACFÉO) a été fondée. À cette époque, elle comptait 1200 membres, principalement des hommes. L’ACFÉO a été créée dans le seul but de défendre un dossier unique, celui de l’éducation, car le gouvernement interdisait l’enseignement du français dans les écoles. Les francophones ont fait front commun en se regroupant au sein de l’ACFÉO pour défendre leurs droits de francophones. D’autres organismes ont été mis sur pied comme l’Union des cultivateurs francoontariens (l’UCFO) en 1929. Puis en 1969, l’Association canadienne-française de l’Ontario (l’ACFO) a été créée. Cette dénomination est assez restrictive parce qu’elle ne fait référence qu’aux Canadiens de souche. L’Assemblée de la francophonie de l’Ontario (AFO) a ensuite vu le jour avec une ouverture d’esprit beaucoup plus grande, en invitant les nouveaux immigrants francophones et les minorités visibles à se joindre à eux. Cette nouvelle orientation a permis de changer le visage de l’Ontario français. Nous célébrons bien plus que l’anniversaire d’un organisme, nous célébrons les cent ans d’une communauté vibrante et diversifiée, tant du point de vue ethnique que régional. La communauté francophone a su se prendre en main pour faire valoir ses droits. Elle se veut de plus en plus accueillante. L’adaptation culturelle doit se faire de part et d’autre. La communauté francophone est maintenant plus ouverte aux autres qu’il y a cinquante ans, elle est plus riche grâce à l’apport des immigrants francophones qui aident au maintien de la langue française. Il vaut mieux accueillir les nouveaux arrivants francophones de façon sincère et leur permettre de s’intégrer dans cette communauté. Il faut leur permettre de trouver de bons emplois ; pour devenir activiste, il faut d’abord pouvoir bien manger. La communauté francophone est beaucoup moins homogène qu’il y a cent ans. Depuis, on a parcouru beaucoup de chemin. On a vécu des batailles, des poursuites judiciaires pour obtenir le droit de gérer nos écoles et nos collèges francophones qui existent depuis peu ; le collège Boréal a été fondé en 1995, la Cité collégiale en 1990 ; nos conseils scolaires existent depuis 1997, l’ouverture officielle ne s’est faite qu’en 1998. Vraiment le passé de ces institutions ne remonte pas à très loin. Dernièrement, je participais à une soirée organisée par le CESOC dont le thème était « Fêtons nos diversités francophones ». Je pense qu’au cours du 100e anniversaire de l’AFO, il faut que partout dans la province, les gens décident de fêter ce qu’ils sont et aussi qu’ils remercient ceux qui les ont appuyés dans leur parcours. Alors, fêtons notre diversité francophone ; peut-être que c’est ce titre que nous aurions dû choisir pour célébrer notre centième anniversaire. Nous espérons vous revoir lors des célébrations qui se tiendront partout dans la province. Page 22 BIEN ACCUEILLIR POUR GRANDIR ENSEMBLE Page 23 « Apport de l'éducation dans l'accueil et l'intégration des immigrants dans la communauté francophone Les trois conseils scolaires de la région de l'Est ontarien, soit le CSDCEO, le CEPEO et le Centre -Est, présentent les initiatives du système d'éducation en langue française pour le recrutement, la rétention et la réussite des élèves nouvellement arrivés au pays dans les écoles de langue française en Ontario. Un survol de l'énoncé de politique sur l'admission, l'accueil et l'accompagnement des élèves (AAA), la stratégie d'équité et d'éducation inclusive (ÉÉI), le programme d'aide aux nouveaux arrivants (PANA) ainsi que les types de services offerts pour les nouveaux parents et les nouveaux arrivants seront exposés. Atelier C : Apport de l’éducation dans l’accueil et l’intégration des immigrant(e)s dans la communauté francophone Salle Simon Fraser Animateur : M. Daniel-Pierre Bourdeau Centre canadien de leadership en évaluation (CLÉ) Mme Janie Desjardins CAF école pour adultes Mme Diane Coombs Upper Canada District School Board Mme Monique Brûlé Conseil des écoles catholiques de langue française du Centre -Est (CECLF) M. Benoit Laberge Conseil des écoles publiques de l’Est de l’Ontario (CEPEO) M. Denis Tardif Conseil scolaire district catholique de l’Est ontarien (CSDCEO) Constats: Augmenter la visibilité de l’éducation dans l’accueil et l’intégration des immigrants; Partager l’information. Pistes de développement Poursuivre nos rencontres avec les partenaires; Créer une liste de partenaires avec leurs champs d’interventions par communauté scolaire; Mettre en place des moyens de communication pour nos partenaires afin de préciser nos champs d’intervention auprès des élèves, des parents et de la communauté. Recommandations Mettre en place un calendrier de rencontres avec les partenaires; « Le CLÉ » pourrait prendre le leadership pour créer la liste des partenaires; Les moyens de communication seraient mis en place selon les politiques des conseils scolaires Page 24 BIEN ACCUEILLIR POUR GRANDIR ENSEMBLE Résumé des présentations CAF École pour adultes aspire à mettre en place les conditions gagnantes d’une société alphabétisée pour Cornwall et ses environs en favorisant le devenir de chaque apprenant et apprenante par le développement et la réalisation de son potentiel. On y retrouve une formation de base, une mise à niveau scolaire, une formation linguistique, à distance et professionnelle, un préapprentissage, de la formation en santé et sécurité au travail et des programmes d’alphabétisation familiale. Les participant.es peuvent suivre des cours à temps plein ou partiel ou avoir un tuteur. Il y a des activités en ligne, un soutien technique pédagogique. CAF École a aussi mis en place une entreprise d’entraînement AUTOGLOBALE qui offre un programme bilingue d’apprentissage pratique. Cette entreprise virtuelle de vente par catalogue reproduit toutes les transactions effectuées en entreprise réelle à l’exception des paies et de la livraison des produits. Cette expérience de travail permet d’améliorer les compétences des personnes entre autres dans les domaines de l’administration, de la comptabilité, du marketing, de la réception et de la vente. Dans les 16 principaux campus sur 40 sites partout dans l’Est ontarien, TR LEGER SCHOOL offre de l’éducation aux adultes et cela grâce à plusieurs partenariats avec le ministère de l’Éducation de l’Ontario, le ministère des Affaires civiques et de l’immigration de l’Ontario le ministère de la Formation et des Collèges et Universités de l’Ontario et Citoyenneté et Immigration Canada (CIC). En plus, ils desservent les nouveaux arrivants grâce à des services d’intégration et d’aiguillage (santé, logement, éducation, emploi, réseaux sociaux, municipalités, religion, intervention en cas de crise), de l’information sur la citoyenneté canadienne dans plusieurs langues et l’accès aux ordinateurs, à l’Internet et aux ressources communautaires. Ils offrent aussi des ateliers sur la recherche d’emploi permettant une meilleure compréhension du milieu du travail en Ontario incluant les attentes des employeurs, la familiarisation sur la santé et la sécurité au travail et les stratégies efficientes de recherche d’emploi. Plusieurs changements se vivent présentement en Ontario français soit le vieillissement de la population, l’augmentation de l’immigration et du nombre de couples exogames. La Politique régissant l’admission à l’école de langue française en Ontario (Admission, Accueil et Accompagnement—AAA) détermine qui a droit à l’éducation de langue française, le processus d’admission et plus encore. Les objectifs de la Politique AAA facilitent l’accueil des immigrants francophones, des immigrants parlant ni le français et ni l’anglais et les familles des grandsparents ayant droit. Dans la stratégie ontarienne d’équité et d’éducation inclusive (ÉÉI), il est reconnu que tous les élèves et les parents doivent se sentir acceptés et respectés et que chaque élève sera épaulé et motivé à réussir dans une culture d’apprentissage exigeant un niveau de rendement élevé. Pour les nouveaux arrivants, cela s’inscrit dans une éducation inclusive qui vise à éliminer les obstacles liés entre autres à la race, à l’origine ethnique, à la religion ainsi que toutes les formes de violence dont le racisme. Cette stratégie comprend des partenariats avec les groupes communautaires et des mesures d’adaptation aux différentes religions. Page 25 BIEN ACCUEILLIR POUR GRANDIR ENSEMBLE Atelier C : Apport de l’éducation dans l’accueil et l’intégration des immigrant(e)s dans la communauté francophone (suite) Certaines stratégiques significatives! En 2006-2007, 4 008 élèves du total de 15 377 du CECLFCE inscrit dans les écoles de la ville d’Ottawa étaient immigrants, soit 26% du total; pourcentage à près identique en 2008-2009. Il y a 44 écoles françaises catholiques dans la ville d’Ottawa et il y a, en moyenne, 374 élèves inscrits dans chaque école. Un simple calcul permet de déterminer que sans immigration francophone de première ou de deuxième génération, il y aurait 11 écoles françaises catholiques de moins aujourd’hui. En 2000-2001, 591 des 4 278 enfants du CÉPÉO inscrits dans les écoles dans la ville d’Ottawa, soit 14% du total, étaient immigrants ou enfants d’immigrants. En 2007-2008, cette proportion est passée à 27%. Il y a 21 écoles françaises publiques dans la ville d’Ottawa, et il y a, en moyenne, 365 élèves inscrits dans chaque école. Le même calcul permet de déterminer que sans immigration francophone de première ou de deuxième génération, il y aurait presque 6 écoles françaises publiques de moins qu’aujourd’hui. Au total, sans l’immigration francophone de première et deuxième générations, il y aurait 17 écoles françaises de moins à Ottawa sur un total de 65 écoles françaises dans la région. Un programme d’importance, le PANA (Programme pour nouveaux arrivants) Ce programme est en vigueur présentement et offre du perfectionnement en français. Dès avril 2010, le PANA visait l’intégration académique et sociale réussie pour chacun des élèves nouveaux arrivants. De la 1ère à la 8e année on y retrouve la littératie, la numératie, les sciences et la technologie et l’initiation à la société canadienne. De la 9e à la 12e année, c’est la littératie et l’initiation à la société canadienne. Ce programme s’adresse seulement aux premières années d’arrivée de l’élève. Le programme scolaire comprend le service de garderie, le préparatoire, le primaire et l’intermédiaire. Dans le cycle primaire et moyen, le curriculum de l’Ontario est suivi tant dans les écoles francophones que dans les écoles d’immersion. Toutefois les écoles francophones sont leaders en littératie et en numératie. Elles ont un programme en lecture (IPLÉ), des enseignants-ressources, du travail social. Elles mobilisent une variété de bénévoles et tissent des partenariats communautaires efficaces. Dans le cycle intermédiaire et supérieur, le curriculum et les examens proviennent du Ministère. IL y a un programme de redressement (Erré, Destination réussite), des majeurs hautes spécialisations, des BAC internationaux. Au niveau de l’accueil, les services de PANA, du travail social, de l’orientation et l’enseignement ressource sont primordiaux. En plus il y a l’appui aux parents, des formations et des partenariats communautaires intégrés aux activités de l’école dans les domaines de la santé, de la petite enfance, de la famille et de l’immigration. CORNWALL (ONTARIO) CANADA MARS 2010 Franco-Présence Étant informés diverses observations et des résultats des études faites sur les rapports entre les communautés d’accueil francophones et les immigrants francophones, Franco-Présence veut se faire une place dans la sphère socioculturelle dans l’Est de l’Ontario pour que les relations interculturelles soient efficaces. Franco-Présence, par son action, tente de réunir les francophones de la région de la Capitale nationale autour d’un projet commun pour briser des solitudes. Et ce projet rassembleur touche trois volets de la réalité dans l’Ontario français, notamment; la langue française, l’art, la culture et l’économie. Page 26 Atelier D : La contribution des associations sociales pour renforcer la cohésion et l’enracinement des nouveaux arrivants par des activités de partage culturel Salle Adirondack Animatrice : Mme Nicole Olivier La Cité collégiale M. Body Ngoy Coopérative Franco-Présence Mme Nicole Labelle Théâtre de l’Amalgame Mme Françoise Magunira L’Amalgame des arts, de la langue française et du théâtre, connu surtout comme L'Amalgame, regroupe : une chorale (le Choeur en Fête), un club de lecture (les Mille Feuilles), une troupe (le théâtre de L'Amalgame), une ligue d'improvisation (la LILA) et un groupe d’écriture créative, (le Coin du cercle). Cet organisme suscite l’intérêt pour les arts de la langue française et du théâtre, en encourage la pratique et favorise la connaissance et l’appréciation. CESOC Mme Rose Desnoyers Centre culturel de Cornwall CESOC « L’accueil va au-delà de la satisfaction des besoins primaires. Le jumelage, une avenue à deux voies où s’apprivoisent bénévole et nouvel arrivant. Une invitation à la découverte d’un patrimoine qu’il apprend doucement à s’approprier. » Le Centre culturel de Cornwall, contexte pour renforcer la cohésion et l’enracinement du nouvelarrivant. Le Centre culturel est le pivot d’une société francophone en mouvement. Il sert de milieu d’accueil offrant l’écoute, l’acceptation et l’orientation dans la communauté. Par sa mission d’assurer la pérennité de la francophonie en situation minoritaire, le Centre offre la compréhension, les outils et l’encouragement aux nouveaux arrivants pour mieux réussir leur intégration tout en gardant leur identité. Finalement, dans un contexte chaleureux, où les bénévoles s’affairent et les activités se déroulent, de nouveaux liens se tissent entre générations et entre cultures. Constats : Il y a plusieurs solitudes; Il y a un besoin d'entrer en contact avec son environnement; Il y a une méconnaissance des artistes issus des minorités visibles; Il y a le choc culturel et linguistique malgré la promotion du bilinguisme lors de l'immigration; Il y a de l’inexactitude concernant les informations sur le Canada; Il y a la solitude des personnes qui ne peuvent s'exprimer; Il y a la reconnaissance du parcours culturel; Il y a l’importance de la pérennité de la langue française. Page 27 BIEN ACCUEILLIR POUR GRANDIR ENSEMBLE Pistes de developpement S'ouvrir à la culture de l'autre; Créer des lieux de rencontre; Explorer les différentes possibilités de création de la richesse par l'art et la culture; Assurer les ventes de produits culturels; Vivre nos différences; Offrir un programme favorisant l'adaptation des nouveaux arrivants au Canada; Offrir des sessions d'information qui soient utiles aux nouveaux arrivants; Offrir une programmation d'activités culturelles pour renforcer les liens d'enracinement des immigrants dans leur nouvelle communauté; Appuyer un projet communautaire de théâtre; Faire des activités de promotion et de connaissance des différentes cultures; Faire la promotion de la francophonie plurielle; Offrir des services d'accueil au Centre culturel de Cornwall; Faire la promotion des activités qui permettent le développement du réseautage des immigrants. Recommandations Faire en sorte que le fait culturel fasse partie intégrante du processus d'intégration des nouveaux arrivants; Créer un outil de communication pour tous les francophones à l'instar du 211 d'Ottawa; Communiquer; se parler c'est le premier pas vers la sauvegarde de la langue; Assurer la vitalité de la langue car une langue se meurt si elle ne se vit pas et ne sert plus de courtoisie de communication et d'expression artistique entre les membres de la collectivité; Faire la promotion du volet culturel des artistes; Créer un outil de communication pour les organismes francophones; Créer un centre de réception francophone pour les immigrants; Mettre sur pied des ateliers de sensibilisation pour les immigrants et aussi pour la communauté d'accueil; Faire la promotion des artistes méconnus. CORNWALL (ONTARIO) CANADA MARS 2010 Page 28 Résumé des présentations Franco-Présence « Entre l’accueil, l’accompagnement, l’intégration et l’épanouissement des Immigrants francophones dans l’est de l’Ontario, les services de Franco-Présence interviennent à partir du stade de l’accompagnement et se poursuivent dans le processus d’intégration des immigrants francophones œuvrant dans le domaine des arts et la culture. » La mission de Franco-Présence trouve également sa place dans l’épanouissement à la fois socioculturel et économique des nouveaux acteurs culturels de l’Ontario français en Ontario et au Canada. Selon les principes de Franco-Présence, la réussite de l’intégration passe, certes, par la recherche d’emplois, mais surtout par la bonne connaissance du milieu dans lequel l’immigrant évolue dorénavant suite à ses implications sociocommunautaires. La découverte de ce nouvel environnement crée un sentiment d’appartenance chez l’immigrant. Ainsi, ce dernier aura la facilité de se brancher sur des réseaux de contacts et de former des relations qui déboucheront à son secteur d’activités et surtout d’intérêts. Il est cependant nécessaire de préciser, suivant la vision de Franco-Présence, que l’immigrant apprend à mieux connaitre son nouvel environnement dans la mesure où il entre en interaction plus ou moins permanente avec les personnes déjà établies dans sa nouvelle société. Dans ce cas, il s’agit des personnes issues de la communauté francophone de souche et les autres immigrants francophones ou francophiles dont l’intégration au Canada est réussie. Franco-Présence, par son action, tente de réunir les francophones de région de la Capitale nationale autour d’un projet commun pour briser des solitudes. Ce projet rassembleur touche trois volets de la réalité en Ontario français, notamment: la langue française, l’art et la culture et l’économie, dans un espace interculturel du style bistro-café incluant une boutique des produits artistiques et culturels de la francophonie d’ici et d’ailleurs. Pour assurer que les retombées économiques de l’espace interculturel de Franco-Présence bénéficient pleinement à la communauté francophone de l’Est de l’Ontario, Franco-Présence se veut une entreprise sociale basée sur la promotion et l =a distribution des produits et services de la diversité artistique et culturelle de l’Ontario français à partir d’Ottawa et gérée collectivement par ses membres. _________________________________________________________________________________________________ L’Amalgame est un organisme à but non lucratif qui offre aux résidents de Cornwall et des environs l’opportunité de découvrir des œuvres d’art et de participer à la création artistique en langue française au moyen du théâtre, du chant et de la littérature et de la poésie. Tous les bénévoles c’est-à-dire tous ceux qui œuvrent et participent activement aux divers projets de L’Amalgame sont considérés comme membres. Toutes les activités sont gratuites, sauf les sorties et les dîners de groupe. Voici un bref aperçu de certaines activités : La troupe de théâtre de L’Amalgame suscite l’intérêt pour les arts dramatiques et connexes en langue française, en encourageant la pratique et en favorisant la connaissance et l’appréciation de la culture et des traditions théâtrales en langue française grâce à des représentations. Cette troupe d’une quarantaine de membres a donné trois spectacles (neuf représentations) devant un public enthousiaste (environ 200 personnes par représentation). Chœur en fête est une chorale qui fait vivre l’intérêt pour la musique et le chant et favorise un répertoire de chansons françaises. Cette chorale d’une vingtaine de membres donne une dizaine de spectacles par année dans les résidences pour aînés. Les Mille Feuilles est un club de lecture qui a vu le jour il y a déjà neuf ans. Ce groupe a pour but de promouvoir la lecture d’œuvres littéraires françaises ou de traduction d’œuvres en langue française. Il donne l’opportunité aux membres de discuter en groupe de leurs lectures. Le groupe reçoit aussi la visite d’auteurs et se regroupe parfois pour visiter les Salons du livre (Montréal / Outaouais). Les Mille Feuilles regroupent environ une quinzaine de membres. Les Équilibristes est un groupe composé d’environ 8 membres qui s’intéressent à l’écriture de poésie et de textes créatifs. Et finalement la LILA est la ligue d’improvisation de L’Amalgame. CORNWALL (ONTARIO) CANADA MARS 2010 Page 29 Par le biais del’histoire fictive de Berthe, Françoise Magunira raconte l’expérience du CESOC. Berthe est nouvelle arrivante au Canada. Elle a 52 ans et est veuve, mère de 6 enfants et en plus d’être survivante de guerre de son pays d’origine, le Congo RDC (Sud-Kivu) en Afrique. Après de longues procédures administratives, elle obtient finalement un visa pour immigrer au Canada avec ses enfants afin de commencer une nouvelle vie. Ayant comme langue maternelle le swahili et comme langue seconde le français, Berthe n’arrive pas à se faire comprendre par les hôtesses de l’air qui parlent seulement anglais. Pourtant, on lui avait bien dit que le Canada était un pays bilingue et qu’elle n’aurait pas de problèmes à s’intégrer au niveau de la langue de son choix. Berthe et ses enfants ne réalisent pas ce qui les attend a l’extérieur car ils n’ont jamais fait l’expérience de l’hiver et de la neige, la seule fois où Berthe a vu de la glace c’est dans son réfrégirateur avant qu’elle s’enfuie vers un camp de refugiés. Comme toute maman respectueuse de son âge, elle porte son plus beau pagne africain et les enfants des chandails et des culottes courtes. Aucun agent de l’immigration au Congo n’a averti Berthe des conditions glaciales auxquelles elle ferait face à son arrivée au Canada. À l’aéroport, Berthe est totalement dépaysée et les enfants se plaignent d’avoir très froid. Elle demande de l’aide aux passants, mais personne ne la comprend. Pire encore, les gens ont l’air très occupés et se déplacent très rapidement. Berthe tente de calmer ses enfants en les rassurant et attend longtemps pour quiconque viendrait lui offrir une orientation ou une aide quelconque. Après une heure et demie d’attente à l’aéroport, Berthe réalise que personne n’est venu à l’aéroport pour l’accueillir ou la guider; elle devient très angoissée et a le goût de pleurer. Berthe pense maintenant que, malgré l’insécurité et les grands risques que cela représente pour sa famille, elle veut prendre le vol qui la ramènerait au Congo. Par un coup de chance, une jeune femme canadienne s’arrête et lui demande gentiment « Can I help You? Puis-je vous aider? » Berthe sourit et soupire de soulagement, en voyant qu’elle peut parler français avec quelqu’un. Berthe répond qu’elle et ses enfants sont venus du Congo, ils ont très froid et ne savent pas où aller. La jeune canadienne, nommé Julie, lui parle de la maison de réception pour les nouveaux arrivants au centre-ville d’Ottawa, un endroit où ils peuvent êtres logés temporairement sans frais jusqu’à ce qu’ils se trouvent un logement adéquat. Julie ouvre la valise qu’elle porte et remet aux enfants une large couverture pour se réchauffer, elle dirige la famille vers un taxi et donne les instructions au chauffeur vers la maison de réception. Julie explique à Berthe quelques détails concernant le transport et ce qu’elle doit faire à son arrivée à la maison de réception. Très reconnaissante Berthe arrive à la maison de réception avec ses enfants où elle est logée et nourrie. Là bas, elle rencontre un agent du CESOC qui lui donne rendez-vous dans quelques jours pour l’aider avec tous ses besoins d’établissement et d’immigration. Deux jours plus tard, elle rencontre une conseillère qui lui parle du programme d’accueil et la possibilité d’être jumelée avec une canadienne qui pourra l’accompagner dans ses premières étapes d’établissement et d’intégration, et qui pourra aussi répondre à ses questions concernant cette ville et ce nouveau pays. Elle est rapidement jumelée avec une franco-ontarienne bilingue de 50 ans, une mère de famille et résidente de la ville d’Ottawa. Berthe aime beaucoup la personnalité ouverte et sympathique de cette femme et celle-ci l’aide à chercher un emploi, un logement stable, une école pour inscrire ses enfants. Elles deviennent de grandes amies, s’appellent fréquemment, participent ensemble à des activités culturelles, font du magasinage etc. Grâce à l’aide de sa bénévole, Berthe se trouve un bon logement prend des cours d’anglais travaille à temps partiel. Elle se sent mieux au Canada et elle est très reconnaissante d’avoir rencontré une bénévole à travers le programme d’accueil. Le récit de Berthe est similaire au parcours de la plupart des nouveaux arrivants qui viennent de loin pour venir s’établir au Canada et témoigne de la raison d’être du programme d’accueil qui favorise les jumelages entre des nouveaux arrivants et des Néo-Canadiens ou tout simplement des membres de la communauté d’accueil. Ces liens sont très importants dans la mesure où ils permettent au nouvel arrivant de pouvoir compter sur un contact personnel et de recevoir de l’appui pour surmonter la difficile période d’intégration. Parfois, de petites choses sont prises pour acquis tels que le déplacement en ville en autobus, les appels interurbains, la recherche d’un médecin de famille ou d’une banque alimentaire, tout cela peut rendre la vie compliquée pour tout nouvel arrivant. Le rôle du partenaire d’accueil est d’aider son jumeau nouvellement arrivé à faire ses premiers pas en sol canadien. En plus le Programme d’accueil attache de l’importance à l’appropriation du patrimoine culturel et social par le biais de la participation aux activités sociales et culturelles. Les nouveaux arrivants sont encouragés à saisir toutes les occasions qui se présentent pour se faire connaitre et faire connaître leurs valeurs sociales et culturelles. L’accueil ne doit pas se limiter à la satisfaction des besoins primaires, car c’est davantage une variété d’avenues menant à la réussite de l’intégration sociale, culturelle et économique. Page 30 CORNWALL (ONTARIO) CANADA MARS 2010 Le CESOC est un organisme à but non lucratif œuvrant pour l’intégration économique et socioculturelle de la communauté noire, des minorités raciales et ethnoculturelles de la langue française de la région d’Ottawa. Conclusion et remerciements M. Pierre Dadjo — Directeur général du CESOC M. Dadjo remercie l’animatrice Ethel Côté pour sa brillante animation et sa capacité à comprendre la réalité des immigrants. La journée a été agréable et il remercie l’équipe du Réseau ; son coordonnateur, M. StPhard Désir, Mme Marie Élise Lebon, qui a su relancer la dynamique à Cornwall et le reste de l’équipe, Yasmine et Nathalie. Il remercie également Nathalie Wuta pour son travail au CESOC. Il explique que l’on a beaucoup parlé d’immigration et de rétention ; beaucoup d’immigrants se demandent s’ils ont réalisé leur rêve en venant ici. L’emploi est bien sûr très important pour retenir les immigrants, mais les liens d’amitié jouent également un rôle important dans l’enracinement de ces nouveaux arrivants. Les activités culturelles peuvent jouer un rôle à ce sujet et permettre aux immigrants de s’identifier dans ces activités. M. Dadjo applaudit tous les bienfaits du programme d’établissement dans les écoles, qui est un grand succès et qui permet de faire la différence et de donner une chance à de nombreux enfants. Il demande aux deux conseils scolaires de soutenir ce programme, qui subit chaque année de nouvelles coupes budgétaires. Cependant, selon lui, c’est aux organismes qui sont implantés dans la communauté d’offrir ce programme, car les organismes ne sont pas soumis aux mêmes restrictions que les écoles et les conseils scolaires. L’important est d’amener les parents à s’intégrer également et à réussir leur vie au Canada. Il faut soutenir ce programme pour lui assurer une continuité et faire en sorte qu’il soit une réalité. M. Dadjo remercie également la maire de Hawkesbury Mme Charlebois, pour sa présence, ainsi que Mme Irena Nikolova pour son travail, et les représentants des autres réseaux. Il rappelle que le CESOC est ouvert à collaborer à des activités qui feront découvrir aux immigrants d’Ottawa les régions de Cornwall et de Hawkesbury. MERCI À TOUS LES MEMBRES DES COMITÉS LOCAUX POUR LEUR ENGAGEMENT ET LEUR CONTRIBUTION. Comité local d’Ottawa Nicole Olivier — La Cité Collégiale CLIC / CLNA Jean-Louis Schryburt — ACFO Ottawa Joanne Lefebvre — Regroupement des Gens d'affaires Monique Brûlé — Conseil des écoles catholique de langue française du Centre-Est Rosine Umwali — Conseil des écoles publiques de l’Est de l’Ontario Luc Morin — Conseil de la Coopération de l’Ontario Jeannette Kanyandekwe — CICAN Sylvie Bélair — CSC Vanier Rosemond Jean — Église Communautaire Eben-Ezer Zeinab Ismaël — REPFO Clara Freire — Municipalité d’Ottawa Martine Plourde — RDÉE Ontario Body Ngoy — Coopérative Franco-Présence Sophie Wauquier — Université d’Ottawa Richard Lebel — Nouvelle Scène Fred Awada — LASSA BIEN ACCUEILLIR POUR GRANDIR ENSEMBLE Page 32 Comité local de Kingston et environs Annie Brisson — Kingston Interval House Lynn De Montigny — Réseau de développement économique et d’employabilité de l’Ontario (RDÉE Ontario) Grace Hodder — Agence fédérale de développement économique pour le Sud de l'Ontario Louise La Rue — La Route du Savoir Jeannine Proulx — ACFO MI Louise Richer — Ministère des Affaires civiques et de l'Immigration Annie Thibault — ACFO MI Partenaires : Orlando Ferro — QUIS (Quinte Immigration Services) Gillian Watters — Keys (Kingston Employment and Youth Services) Gaitree Oogarah — ISKA (Immigrant Services Kingston and Area) Connexion Française de Peterborough Comité local de Cornwall (PRSDG) Nicole Charbonneau — Association canadienne-française de l’Ontario ACFO Prescot Russell Jacqueline Noiseux — Association française des municipalités de l’Ontario (AFMO) Jules Bourdon — Association canadienne-française de l’Ontario ACFO Stormont, Dundas et Glengarry Janie Desjardins — CAF École pour adultes Rose Desnoyers — Centre culturel de Cornwall Michel Payette — Centre de ressources d’emploi d’éducation de Cornwall et district Louise Lajoie — Centre de ressources familiales de l’Estrie Ivan Labelle — Centre de santé communautaire de l’Estrie Rosine Unwali Twagirimana — Conseil des écoles publiques de l’Est de l’Ontario (CEPEO) Alice Nisona — Cornwall and District Immigrants Services Agency Marie Morrell — Fondation de la parade des nations Diane Coombs — Cornwall Immigrant Ressource Center Daniel-Pierre Bourdeau — Centre canadien de leadership en évaluation (CLÉ) Nicole Labelle — L’Amalgame Linda Newman— OCRI Marie-Eve LaRocque — Réseau de développement économique et d’employabilité de l’Ontario (RDÉE Ontario) Jean R. Lecompte — Société pour la promotion du bilinguisme Robert Perron — Théâtre Action Denis Tardif — CSDCEO Gay Hamilton — Société d’aide au développement des collectivités Stormont, Dundas, & Glengary André Charlebois — Centre Charles-Émile Claude Centre polyvalent pour les aîné(es) Gilles Fournier — D. F. L. International Kimberly Paquette — Desjardins — Caisse Populaire de Cornwall Carol Escobar — ACFO-SDG Page 33 CORNWALL (ONTARIO) CANADA MARS 2010 JANIE DESJARDINS Janie Desjardins est née à Cornwall et y a habité jusqu'à son départ pour l'Université d'Ottawa, où elle a obtenu son baccalauréat en commerce. Avant son retour à Cornwall il y a presque 3 ans, elle a passé près de 15 ans à l'extérieur de la province et du pays pour travailler et pour le plaisir de voyager ! Elle a travaillé surtout dans le domaine de l'hôtellerie, mais depuis qu'elle s'est jointe à l'équipe de CAF École pour adultes, elle s'est encrée à sa communauté et fait partie de plusieurs associations, dont le CÉSOC et le Réseau de soutien de l'immigration francophone, Team Cornwall, la Chambre de commerce de Cornwall, et le Réseau de l'employabilité, entre autres. Elle anime des séances de formation gratuites pour les femmes francophones qui s'intéressent aux affaires et à l'économie. Elle est très heureuse de son engagement dans le domaine de l'éducation aux adultes et veut y contribuer autant que possible. PERSONNES RESSOURCES KELLY MCGAHEY Kelly McGahey est cadre supérieure des relations avec les décideurs chez Embauche immigrants Ottawa. Cet organisme local travaille avec les employeurs afin d’améliorer l’intégration d’une main-d’œuvre immigrante qualifiée au marché du travail. Parmi les responsabilités de Kelly, nommons sa contribution à l’élaboration et à l’exécution de plans d’action stratégiques pour des groupes de travail particuliers aux secteurs et l’apport de son expertise en recherche et en gestion de projets. Kelly a accumulé beaucoup d’expérience dans le domaine de l’intégration au marché du travail pour les travailleurs formés à l’étranger et les groupes sous-employés en tant que travailleuse de première ligne et dans le domaine de la planification stratégique. Elle a débuté sa carrière auprès des décideurs alors qu’elle s’occupait des programmes de relations des anciens élèves à l’Université Carleton. DIANE COOMBS Diane Coombs est la Directrice des services d’alphabétisation et linguistiques, à l’École TR Léger (TRL), du Conseil scolaire Upper Canada. Diane détient des diplômes en anthropologie et en linguistique, et elle accorde une grande importance à l’éducation des adultes. Chez TRL, ses responsabilités comprennent les services aux immigrants, dont les services d’établissement et d’adaptation, des services de recherche d’emploi ainsi que les programmes de mentorat et d’accueil. Tous ces services sont offerts dans huit comtés de l’Est ontarien. ROSE DESNOYERS Enseignante et directrice à la retraite, Rose assume le rôle de présidente du Centre culturel de Cornwall depuis 2009. Depuis toujours, Rose s’intéresse aux arts, à l’éducation et à l’implication communautaire. Elle est une des fondatrices de l’association Focus Art, un groupe dédié à la promotion des arts visuels. Elle se fait un plaisir de créer un endroit où ses petits-enfants apprécieront leur héritage. BIEN ACCUEILLIR POUR GRANDIR ENSEMBLE NICOLE OLIVIER Nicole contribue à la vie franco-ontarienne depuis 1982, alors qu’elle s’établissait en Ontario en même temps que cinquante autres familles qui acceptaient de travailler pour les entreprises pétrochimiques de la région de Lambton. Elle a travaillé comme animatrice culturelle en milieu scolaire, elle a milité au sein de la première ACFO de London-Sarnia, elle a été récréologue au Centre de jour des aînés francophones, agente de développement des services de garde francophone du Sud-Est ontarien, consultante en faisabilité auprès de plusieurs groupes communautaires, conseillère en employabilité et en démarche professionnelle, formatrice en français langue seconde à l’étranger et auprès de la fonction publique pour finalement occuper depuis 2005 le poste de gestionnaire des projets CLIC et CLNA à la Cité collégiale. Son long séjour à l’étranger, qui a aiguisé sa sensibilité à l’immigration, jumelé à son amour de la langue française et à son expérience en employabilité et en formation l’ont conduit au cœur de cette affirmation de notre francophonie plurielle qu’elle relève avec la force et la détermination de ceux et celles qui l’entourent. Nicole travaille en français en Ontario, avec et pour les francophones d’ici ! MAURICE MORIN Maurice Morin agit comme consultant pour l’Université de Guelph, Campus d’Alfred, depuis 2004.La réalité des francophones ruraux en situation minoritaire a toujours fait partie de son quotidien, puisqu’il est d’origine fransaskoise. Ancien réalisateur d'émissions et de documentaires à la Société Radio-Canada/CBC, il a entrepris un nouveau parcours en 1997 en travaillant auprès de diverses institutions postsecondaires en développement stratégique et en entreprenant de nouveaux projets en partenariat avec les secteurs privé et gouvernemental. MARIETTE CARRIER-FRASER Née à Jogues, près de Hearst, dans le nord de l’Ontario, Mariette Carrier-Fraser a pris sa retraite en octobre 1997 après avoir travaillé pendant plus de 36 ans à tous les échelons du milieu de l’éducation, partout en Ontario. Sous-ministre adjointe responsable de l’éducation en langue française de 1983 à 1997, elle a travaillé activement à la mise sur pied des collèges communautaires Boréal et Grands-Lacs en 1995 et à l’élaboration et à la mise en œuvre des projets de loi qui ont finalement abouti à la création de douze conseils scolaires de langue française en 1998. Pendant toute sa carrière, mais surtout depuis sa retraite, Mme Carrier-Fraser est demeurée très engagée au sein de la collectivité francophone de l’Ontario. Elle a été, en autres, membre du Conseil des gouverneurs de l'Université Laurentienne à Sudbury de 1998 à juin 2007, ainsi que membre du conseil d’administration de l’École de médecine du Nord de l’Ontario de 2003 jusqu’en mars 2007. Elle préside le Centre canadien de leadership en évaluation (CLÉ) et est membre de la Fondation canadienne pour le dialogue des cultures ainsi que de la Fédération des communautés francophones et acadienne. Elle a également été membre ou présidente de nombreux conseils d’administration tels le Club Richelieu Hamilton, le Centre français, le Centre de santé communautaire de Hamilton/Niagara, et le conseil d’administration de l’hôpital Montfort. En juin 2006, Mme Carrier-Fraser a été élue présidente de l’Assemblée de la francophonie de l’Ontario (AFO), organisme provincial de représentation politique. En 2007, l’Assemblée des parlementaires de la francophonie a conféré Mme Carrier-Fraser le grade de chevalier de l’Ordre de la Pléiade et l’Université d’Ottawa lui a décerné un doctorat honorifique. Elle est également membre honoraire de l’ACELF et membre de la Compagnie des Cent-Associés francophones. Page 34 Page 35 CORNWALL (ONTARIO) CANADA MARS 2010 DENIS LAPOINTE Denis Lapointe est maire de la municipalité de Salaberry-de-Valleyfield. Natif de Salaberry-de-Valleyfield, il y a fait ses études primaires et classiques pour ensuite entrer à l'École Polytechnique de Montréal, où il a obtenu un diplôme d'ingénieur industriel de même qu'une maîtrise en ingénierie de l'environnement. Il a œuvré en génie-conseil pendant 15 ans dans sa propre entreprise. Son expertise dans le domaine du traitement de l'eau potable et des eaux usées l’ont amené à s'impliquer au sein d'organisations comme l'AQTE, qui est aujourd'hui le Réseau environnement, et dont il a été le président, l'AWWA et la WEF. Il a été honoré de plusieurs distinctions dans le domaine professionnel. Il a travaillé comme expert-conseil dans plusieurs pays. Il a commencé sa carrière politique en 1995 alors qu'il était élu maire de la Ville de Salaberry-de-Valleyfield. Il siège au conseil d'administration de l'Union des municipalités du Québec et préside la Commission permanente de l'environnement de cet organisme. Il est, depuis 2005, président du Réseau québécois des villes et villages en santé. Depuis 2008, il est devenu président au conseil d’administration du CLD. Il siège comme vice-président au conseil d’administration de l’Alliance des villes des Grands Lacs et du Saint-Laurent. BERNADETTE CLÉMENT Bernadette Clément est conseillère de la municipalité de Cornwall. Elle est née à Montréal, d’un père né à Trinidad et Tobago et d’une mère FrancoManitobaine. Elle a étudié le droit à l’Université d’Ottawa et a choisi de s’installer à Cornwall, il y a presque 19 ans, pour occuper un poste à la clinique juridique, qui fait partie d’Aide juridique Ontario. Elle y travaille encore et occupe le poste de directrice générale adjointe. Elle a enseigné, à temps partiel, au St. Lawrence College. Elle fait aussi du bénévolat pour un éventail d’organismes communautaires (refuge pour femmes, services aux immigrants, résidence pour adultes ayant un handicap lié au développement et centre de counseling familial). Elle est aussi conseillère municipale pour la ville de Cornwall, élue en 2006 pour un premier mandat. BIEN ACCUEILLIR POUR GRANDIR ENSEMBLE JEANNE CHARLEBOIS De décembre 2006 à maintenant, Mme Charlebois a été maire de la municipalité de Hawkesbury. À la suite de sa longue carrière dans le domaine municipal, Jeanne est connue et respectée de ses pairs à tous les paliers gouvernementaux, tant aux comtés, qu’au provincial et au fédéral. Très engagée En socialement, Jeanne demeure à Hawkesbury. Elle est diplômée de l’École secondaire régionale de Hawkesbury et en a été la présidente. Notamment, elle a siégé aux conseils d’administration de Centraide Prescott et Russell et continue de siéger au conseil d’administration de La Maison Interlude. Elle est la présidente de l’organisation « C’est ta communauté », un organisme qui encourage les jeunes à s’affirmer. Elle prête main-forte au souper C’est ma fête, de l’Association communautaire de Prescott-Russell et épaule son conjoint Rodrigue Charlebois, bénévole à la Fondation de l’Hôpital général de Hawkesbury. Pendant plusieurs années, Jeanne et Rodrigue se sont impliqués activement auprès du club de hockey des Hawks Junior A. BODY NGOY Gagnant du premier concours national des immigrant(e)s canadien(ne)s de 2009, intitulé « Top 25 Canadian Immigrants Awards of 2009 », Body Ngoy est le directeur général de Franco-Présence depuis 2005 (www.francopresence.ca). Il a été adjoint de Mauril Bélanger au bureau de la circonscription d'Ottawa-Vanier entre 2006 et 2009. Il a été embauché par JDS Uniphase en 2000 et a travaillé pour Statistique Canada, au service des enquêtes, entre 2001 et 2003. Body s'implique à de nombreux niveaux dans la communauté francophone de l’Ontario depuis plusieurs années. Entre autres, il a été membre des conseils d'administration du Conseil économique et social d’OttawaCarleton, de la Nouvelle Scène, de la Cie Vox Théâtre, du comité directeur des Monuments de la francophonie, et du comité thématique du 60e Congrès de l'ACELF. En plus de siéger en ce moment au conseil de la Société artistique du Nouvel Ontario (administrateur, 2007-2009), Body siège aussi au conseil d'administration de l'UPMREF (administrateur, 2005-2009). Il met bénévolement ses compétences en économie et en administration, de même que ses capacités organisationnelles, au service de plusieurs organismes, entre autres la Jeunesse zaïroise d’Ottawa/ JEZAO, Réflexion Échange Communautés et Cultures en Action/ RECCA et la Coalition pour l’Immigration Francophone dans l’Est de l’Ontario/ CIFEO (Président, 2009). Bachelier en science économique de l’université d’Ottawa en 1998, Body Ngoy est marié et père de deux filles. BENOÎT LABERGE Benoît Laberge est originaire de Montréal et demeure actuellement à L’Orignal. Il a commencé sa carrière en enseignement en 1974 à Lachute, Québec. Par la suite, il a occupé les postes de conseiller pédagogique et de directeur du service à l’élève. En 1989, il s’est installé à Ottawa, où il a enseigné dans les écoles Cartier, André-Laurendeau et Le Transit. Il a été directeur du service à l’élève et directeur de l’école Montfort à Ottawa. Depuis 1993, il est chargé de cours à la faculté d’éducation de l’Université d’Ottawa dans le domaine de l’enfance en difficulté. Il est consultant et travaille à titre de coordonnateur dans le domaine des services communautaires pour le Conseil des écoles publiques de l’Est de l’Ontario. SILVIA DANCOSE Sylvia est gestionnaire/manager pour les Niveaux de compétence linguistique canadiens, au Centre des niveaux de compétence linguistique canadiens/Center for Canadian Language Benchmarks. Gestionnaire des projets francophones depuis plus de 4 ans, madame Dancose cumule plus de 15 ans d’expérience en éducation des adultes dans des domaines très divers tels que l’enseignement du français langue seconde, l’employabilité auprès des immigrants, la rédaction administrative et les communications. Diplômée en andragogie et enseignante de profession, elle s’intéresse aux dossiers de l’immigration francophone et à la reconnaissance de la langue française au moyen des normes nationales et des ressources qui en découlent, en passant par la pratique enseignante et l’implantation des NCLC au sein des établissements d’enseignement francophones. NICOLE LABELLE Nicole, une enseignante à la retraite, est la cofondatrice et la directrice de L’Amalgame, un organisme qui rassemble les francophones et les francophiles. Elle est cofondatrice des Mille Feuilles, club de lecture francophone à la Bibliothèque publique de Cornwall, fondatrice de la troupe de théâtre L'Amalgame, voix du Chœur en fête, participante de la LILA et poète à ses heures. Elle est vice-présidente de L’ACFOSDG. Elle est aussi une heureuse grand-maman de quatre petits-enfants. MONIQUE BRÛLÉ Monique Brûlé travaille au sein des Services communautaires et aux bibliothèques du CECCE depuis bientôt 2 ans. Auparavant, elle était bibliothécaire en chef. Elle détient une maîtrise en sciences de l'information de l'Université Western et un baccalauréat en musique. ETHEL CÔTÉ Ethel travaille depuis près de trente ans dans les secteurs économique, social, coopératif et culturel. Son engagement dans le développement durable des communautés lui a valu de travailler avec de nombreux groupes d’intérêt, dont les jeunes, les femmes, les regroupements de diverses cultures, les organisations gouvernementales, les immigrant(e) s, les artistes, les associations communautaires, les entreprises sociales, etc. Formatrice, animatrice, personne-ressource en économie sociale, en villes et villages en transition, en résilience et en entrepreneuriat collectif, elle détient un diplôme de 2e cycle en Développement économique communautaire de l’Université Concordia et un certificat du Programme canadien de leadership en agriculture des universités Laval et Saskatchewan. Elle est membre fondatrice de plusieurs associations et entreprises sociales dont La Nouvelle Scène, le Journal les Mousquetaires, CANAFRIQUE Théâtre, et du Conseil pour les Entreprises Sociales du Canada. Elle est récipiendaire de plusieurs prix : du grade de chevalier de l’Ordre de la francophonie, du Prix d’honneur coopératif du Conseil de la Coopération, et du Ciwara du Réseau National de promotion de l’économie sociale et solidaire. Elle a occupé le poste de directrice générale au Conseil de la Coopération de l’Ontario, à la Coopérative AGRIEST et à la Coalition francoontarienne sur le logement. Elle représente le Canada au sein du Comité d’orientation du Forum Mondial des Entreprises Sociales. Elle s’implique maintenant au sein du Centre Canadien pour le Renouveau Communautaire. BIEN ACCUEILLIR POUR GRANDIR ENSEMBLE DENIS TARDIF Après avoir travaillé à l’École secondaire catholique de l’Escale de Rockland pendant 18 ans comme enseignant, directeur adjoint et directeur, Denis Tardif a par la suite occupé le poste de direction de l’École secondaire catholique de Casselman pendant un peu plus d’un an. Depuis l’automne dernier, il occupe le poste de directeur du Service de l’aménagement linguistique au Conseil scolaire de district catholique de l’Est ontarien, CSDCEO, à L’Orignal. Il pilote les dossiers de la planification stratégique, de l’aménagement linguistique et de l’analyse de données. RONALD BISSON Ronald Bisson est originaire de La Broquerie au Manitoba et demeure à Ottawa depuis 1982. Il a commencé sa carrière comme enseignant au Manitoba pour se diriger par la suite dans le développement communautaire. Il a occupé le poste d’agent de recherche et de politique à la Société franco-manitobaine de Saint-Boniface pendant 3 ans et le poste de directeur général à la Fédération de la jeunesse canadiennefrançaise à Ottawa pendant 7 ans. Il dirige une firme nationale de consultants depuis 20 ans. Au cours des 10 dernières années, il a exécuté quelque 75 mandats dans le domaine des langues officielles partout au Canada incluant l’élaboration de planifications stratégiques, la réalisation de recherches-actions et l’évaluation de diverses initiatives tant du point de vue local que provincial et national. Il accompagne des communautés et des organismes dans la réalisation de planifications stratégiques dans le domaine de l’immigration francophone en milieu minoritaire depuis 2001, y compris le Plan stratégique national en immigration publié par le comité directeur en 2006. Il est détenteur d’un baccalauréat ès arts (latin et philosophie) et d’un certificat en éducation du Collège universitaire de Saint-Boniface ainsi que d’une maîtrise en administration des affaires (M.B.A.) de l’Université d’Ottawa. FRANÇOISE MAGUNIRA Françoise Magunira est originaire du Burundi et habite au Canada depuis 2002. Titulaire d’un baccalauréat en lettres et sciences humaines et de plusieurs certificats en gestion de projets, Françoise Magunira a commencé son parcours professionnel en 1990 auprès du Ministère burundais de l’Action Sociale et de la Promotion de la Femme au sein duquel elle a été conseillère du ministre pour les questions en rapport avec la défense et la promotion des droits des femmes, et l’accroissement de leur autonomie financière. À ce titre, elle a représenté à plusieurs reprises son pays auprès de diverses institutions internationales telles que les Nations Unies et l’Union Africaine. Depuis 2003 jusqu’à maintenant, Françoise Magunira a travaillé auprès des organismes francophones de la région (le Centre de formation et de développement économique-CIFODE, le Mouvement ontarien des femmes immigrantes francophones-MOFIF, l’Assemblée de la francophonie de l’Ontario-l’AFO et le Conseil économique et social d’Ottawa-Carleton- CESOC) au sein desquels elle a coordonné des projets et des programmes locaux, provinciaux et nationaux dédiés aux minorités ethnoculturelles francophones. En marge de ce parcours professionnel, Françoise Magunira est engagée comme bénévole auprès de la communauté et auprès de divers organismes de la région et de la province. Page 38 DANIEL-PIERRE BOURDEAU Monsieur Daniel-Pierre Bourdeau travaille dans le milieu de l’éducation depuis 26 ans. Il a occupé les postes d’enseignant au programme régulier et au programme des adultes, de coordonnateur de l’éducation coopérative et de conseiller en orientation à l’École secondaire catholique l’Escale de Rockland. Ses 8 années d’expérience à la direction de l’École élémentaire catholique Saint-Jean et de son Pavillon La Croisée à Embrun lui ont permis d’obtenir un prêt de service comme agent d’éducation au ministère de l’Éducation de l’Ontario en 2007-2008 avec l’équipe de la politique d’aménagement linguistique (PAL) pour le développement de l’engagement communautaire. Actuellement à l’emploi du Centre canadien de leadership en évaluation à Ottawa dans le cadre du projet provincial Élargir l’espace francophone, M. Bourdeau y est agent de liaison communautaire depuis septembre 2008. Responsable de la région de l’Est de la province, il assure la participation active du secteur de l’éducation en langue française à l’aménagement de l’espace francophone. Un de ses objectifs est de contribuer à freiner l’assimilation et par son mandat, à favoriser l’expansion de la communauté francophone au sein de laquelle peuvent vivre et s’épanouir les jeunes en Ontario. MARTINE PLOURDE À l’œuvre dans le milieu du développement économique depuis plus de 14 ans, Mme Plourde a entamé sa carrière en tant qu’entrepreneure et consultante en entreprise privée. Le désir de contribuer à sa communauté l’a amenée à travailler comme agente de développement communautaire pour cinq municipalités rurales du Centre local de développement (CLD) de la région d’Abitibi-Ouest. Mme Plourde a ensuite été coordonnatrice chez Option Femmes Emploi, un organisme qui accompagne les femmes de l’Outaouais dans leur cheminement professionnel. Mme Plourde a mis sur pied le service de formation en entrepreneuriat et de micro financement pour les femmes qui veulent se réaliser en démarrant leur propre entreprise dans une démarche collective. Dès 2002, elle consacre cinq années au développement actif dans les secteurs manufacturiers, industriels et de hautes technologies sur le territoire de Gatineau comme commissaire au développement économique pour le Centre local de développement (CLD) de Gatineau . C’est en 2007 que Mme Plourde devient directrice de la région de l’Est au RDÉE Ontario. Le RDÉE Ontario favorise le développement économique et la création d’emplois afin d’assurer la vitalité et la pérennité des communautés francophones de l’Ontario. Le RDÉE Ontario est membre du réseau national RDÉE Canada. Martine Plourde, mère de trois enfants, est originaire de l’Abitibi. Installée depuis 9 ans dans la région d’Ottawa/Gatineau, elle est toujours impliquée socialement dans sa communauté. Elle préside le conseil d’administration du SITO (Service Intégration Travail Outaouais), un organisme d’employabilité pour les immigrants de Gatineau. Du côté d’Ottawa, elle est administratrice de l’Équipe Ottawa/Orléans, une organisation de planification économique et communautaire. DAN ALLAIRE Dan Allaire s’est joint à la Société d’aide au développement des collectivités (SADC) de Cornwall comme agent de communications au mois de janvier 2010. Il avait occupé le même poste à l’Office de protection de la nature de la région de Raisin à Cornwall. M. Allaire a aussi travaillé dans la salle de nouvelles de Corus Cornwall pendant huit ans. L’équipe du Réseau de soutien à l’immigration francophone de l’Est vous remercie de votre participation! Réseau de soutien à l’immigration francophone de l’Est Réseau de soutien à l’immigration francophone de l’Est 649, chemin Montréal, Ottawa (Ontario) Téléphone : 1-613 248-1343 Télécopieur : 1- 613 248-1506 http://www.cesoc.ca/fr/reseau.htm Le coordonnateur du projet, M. St-Phard Désir, est soutenu dans son travail par trois agentes : Mme Yasmine Moussa Ali, Mlle Nathalie Diez et Mme Marie-Élise Lebon. Mme Yasmine Moussa Ali s’occupe d'Ottawa et de ses environs, Mme Marie-Élise Lebon s'occupe de Cornwall et de ses environs tandis que Mlle Nathalie Diez est chargée de la région de Kingston et de ses environs. Elles travaillent en collaboration avec les acteurs et les membres des communautés pour définir les besoins de la communauté et mieux déterminer les projets à mettre en œuvre pour y répondre. Le directeur du CESOC, M. Pierre Dadjo, supervise l’ensemble de l’initiative et le Centre Canadien pour le Renouveau Communautaire, par le biais de Mme Ethel Côté, offre un appui à la conception, au processus de mobilisation et de concertation et au développement de cette initiative. CORNWALL (ONTARIO) CANADA MARS 2010 Évaluation sommaire du forum Sondage complété par les participantes et les participants à la fin du forum Le respect de l’horaire Le repas du midi L’aménagement du lieu de rencontre La traduction simultanée Excellent La variété des conférenciers Bon Atelier D : La contribution des associations sociales pour renforcer la cohésion et l’enracinement des nouveaux arrivants… Atelier C : Apport de l’éducation dans l’accueil et l’intégration des immigrants dans la communauté francophone Présentation En terre d’accueil le défi de l’adaptation et le choc culturel Atelier B : L’attraction et la rétention des immigrants un défi pour les municipalités Atelier A: Les mesures d’accompagnement pour faciliter l’embauche de la main d’œuvre immigrante. Présentation Hiring and integrating Skilled Immigrants into your workplace Présentation surL’importance de l’immigration dans le développement socio-économique d'une communauté Satisfaisant Pauvre Non applicable L’accueil et l’animation 0,00% 50,00% 100,00% 150,00% QUELQUES TÉMOIGNAGES « C’est un excellent endroit pour le réseautage et pour connaître les réalités et les enjeux de chacun. Il reste encore beaucoup de travail à accomplir dans la diffusion de l’information et des ressources disponibles à la communauté francophone du Canada. Beau travail ! » « Bravo pour la mobilisation des partenaires, la variété des présentations et des discussions. Les effets se feront certainement sentir au niveau de la percée de l’augmentation de la prise de conscience sur la nécessité de politiques municipales et régionales favorisant l’installation de nouveaux immigrants dans la région. Bonne continuation. » « Ce Forum était excellent, j`ai appris beaucoup au cours de cette journée. Je lève mon chapeau aux organisateurs de cette journée. Il n’y avait pas de panique. » « Le cocktail d’accueil était super ! Les conférenciers étaient bien, j’ai particulièrement aimé la présentation de M. Bisson. Super bon forum, j’ai appris beaucoup ! Bonne opportunité de réseautage. » « La chaleur et la convivialité étaient au rendez-vous. J’aurais aimé avoir plus de moyens ou d’outils pour mieux desservir la communauté immigrante. » « C’était notre meilleur forum. Les présentations étaient de grande qualité, nous avons réalisé tout l’horaire. Félicitations à tout le monde qui a contribué au succès de cet événement d’importance. » « Vous faites un bon travail. »