Exposition "Traces de loup"

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Exposition "Traces de loup"
Exposition 2008-2009
Exposition "Traces de loup"
Le loup dans son milieu
Tout d'abord le visiteur fera connaissance (rez-de-chaussée) avec le loup dans son milieu, il y comprendra son comportement, sa vie en
meute loin des clichés et des stéréotypes. Il pourra découvrir le langage des loups dont voici deux exemples :
Le langage codé des loups :
Quand deux loups de même statut se rencontrent, ils s'observent d'abord à une certaine distance ; ils montrent leur supériorité en dressant
et en remuant leur queue, la tête haute, les oreillles droites et pointées vers l'avant.
La gorge offerte :
La lutte entre deux loups se termine lorsque le vaincu, couché sur le dos ou sur le flanc, offre sa gorge sans défense au vainqueur, en
signe de soumission totale. Ce dernier le flaire et s'approche, les babines retroussées, puis lève la queue et urine pour marquer son
territoire, près de l'ennemi humilié.
La vie en meute :
On apprendra également que, contrairement à une idée fort répandue, le loup n'est pas un être solitaire mais un animal sociable vivant en
groupes hiérarchisés.
Le loup dans la légende et dans l'histoire
Dans un second temps au premier étage, le visiteur découvrira le loup dans la légende et dans l'histoire, son classement en animal nuisible, sa
chasse jusqu'à son extinction, sa diabolisation, la création d'un corps de chasse spécialisé pour le détruire : les lieutenants de louveterie.
Lanterne à loups :
La lanterne en tôle perforée était autrefois utilisée pour éloigner les loups, les formes de la lumière à travers la tôle étaient sensées effrayer
les loups la nuit et rassurer du même coup les hommes.
Collier anti-loup en fer aux pointes acérées :
Ce collier que l'on mettait au cou des chiens est un des nombreux colliers des chiens de troupeau, le loup venait s'empaler sur les pointes
en fer en voulant mordre le chien au cou, ce collier appartenait à un chien appelé Wolf, tout un symbole et date probablement du XIXe
siècle. Il existe encore aujourd'hui des colliers de ce type en Turquie et dans les Balkans.
Pique à loup :
La pique était utilisée par les fermiers pour se défendre des attaques des loups sur le bétail, celle-ci venant du Massif-Central a encore été
utilisée à la fin du XIXe siècle.
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2010
Médaille de Bois-le-Prêtre, 1ère guerre mondiale :
Les soldats français durant la première guerre mondiale se sont battus comme des loups aux dires des allemands ce qui a valu le surnom
des loups de Bois-le-Prêtre en Lorraine constitutif d'un régiment et cette médaille commémorative pour ces valeureux soldats, "poilus"
comme les loups…
Tableau représentant une troïka attaquée par des loups :
Cette scène de chasse est une représentation classique au XIXe d'attaques de loups en Russie, sur les chevaux en particulier. Le loup
n'attaque pas l'homme sauf s'il est enragé mais le thème du grand méchant loup est un classique commercial surtout pour les tirages de la
presse à sensation qui en fait son gagne-pain.
Haut de tonneau :
Cet objet artisanal a été réalisé pour un viticulteur alsacien de la région de Colmar qui s'appelait probablement Wolf. Il existe au Musée
Alsacien de Haguenau le même type de représentation mais avec un déversoir à grain constitué de part et d'autre par deux gueules de
loup.
Le loup, élément culturel et du patrimoine
Enfin, au second étage, le visiteur entrera en contact avec la culture du loup et les nouvelles images liées au loup aujourd'hui, loup positif dans
la littérature enfantine et argument commercial dans la publicité, loup de Tex Avery et "Brûleurs de loups"…
Casse-noix russe en forme de loup :
Cet exemplaire a été retrouvé dans un bazar de Nicosie par hasard à Chypre, il est en cuivre, il représente une légende russe d'Ivan.
Affiche pour les outils Wolf + objets publicitaires :
Cette affiche très ancienne montre un loup anthropomorphisé travaillant la terre et fumant la pipe comme un homme avec un outil Wolf. La
connivence entre l'homme et le loup est ici très intéressante comme l'adage de Plaute le rappelle "L'homme est un loup pour l'homme".
Boîte à bonbons loup :
La marque des bonbons loup est connue de tous mais peu de gens savent que l'usine était présente à Strasbourg Neudorf et qu'il s'y
trouve une rue Wolf du nom du chef d'entreprise.
Plaque du club Vosgien Wolfskirche :
De nombreux toponymes parlent du loup en Alsace et ailleurs dont ce lieu-dit église du loup de la région de Dambach, il y en a de
nombreux autres comme Wolfkirche en Alsace-Bossue, Wolfisheim, Wolxheim, Wolfgantzen près de Colmar sans parler des armoiries de
villages alsaciens présentant un loup comme Zehnacker ou des hameçons à loups, pièges accrochés aux arbres sur lesquels les loups
venaient s'empaler présents sur les blasons d'Altorf, Wolfisheim, Bellefosse…
Ardoise avec sa chiffonnette représentant le thème du Chaperon Rouge :
Le thème du petit Chaperon rouge est très riche et largement repris dans l'univers enfantin dans les jouets, à l'école, encore aujourd'hui
alors que le loup a disparu d'Alsace depuis 1908 (dernier loup tué à Hirtzbach dans le Sundgau), on joue toujours au loup dans les cours
d'école. Loup quand tu nous tiens !!!
Jouets de loups en bois :
Ce porte-photo en bois date du début du XXe siècle, il représente un loup hurlant, il est de fabrication artisanale tout comme le loup hurlant
à la lune qui est en fait une boîte à secret.
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2010
Jeu du loup-garou, les loups de Thiercelieux :
Ce jeu très populaire parmi mes élèves du collège de Truchtersheim est un jeu de carte où chaque joueur incarne un personnage,
chasseur, berger, loup-garou.
Représentation d'un loup issu du Book of Kells :
Cette représentation d'un loup bleu par les moines irlandais au Moyen-Âge illustre la richesse iconographique de ce thème à travers les
cultures à l'échelle de l'Europe médiévale, le document est visible au Trinity College de Dublin où j'ai pu me rendre.
Une du journal républicain socialiste de 1893, Le Brûleur de loups, à Grenoble :
Le loup a donné lieu en Dauphiné à une culture des Brûleurs de loups où les Dauphinois utilisaient le feu en enflammant des branches de
sapins jetées sur les loups, ce qui valut le surnom des dauphinois et des Grenoblois aujourd'hui (club de hockey sur glace). À l'époque, il
s'agissait de brûler les ennemis républicains…
Textes de Thomas Pfeiffer
L'exposition "Traces de loup" est organisée par Thomas Pfeiffer, enseignant doctorant à l'université de Strasbourg et au collège de
Truchtersheim.
Tous droits réservés pour l'ensemble des photographies et des textes.
En savoir plus…
Thomas Pfeiffer a consacré une étude et un livre "Sur les traces des Brûleurs de loups" paru aux éditions l'Harmattan à Paris en 2009.
Le livre retrace un travail de recherche universitaire de plus de deux années.
Mené comme une enquête historique de terrain, la méthode rétrospective analyse la chasse du dernier loup sauvage tué dans les Alpes en
janvier 1954 à Vignieu (Nord-Isère) et remonte le fil du temps pour comprendre l'origine de cette tradition des Brûleurs de loups. Les "Brûleurs de loups"
Les loups étaient ainsi précipités et enflammés par des branches de sapins. Cet usage, né à l'époque moderne, a fini par qualifier l'ensemble
des gens du Dauphiné. Il fut vite abandonné car il décimait le capital forestier. 1954-1754 : deux siècles d'histoire sont ici balayés pour tenter de percer
champions de France en 2009.
Le livre est disponible en librairie ou chez l'auteur :
Thomas Pfeiffer
6 rue des Prés
67370 Pfettisheim
Tél. 06 42 38 35 12
[email protected]
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2010