typologie des structures arbustives

Transcription

typologie des structures arbustives
Institut National d’Horticulture et du Paysage
2, rue le Nôtre 49000 Angers
Master 1 - Spécialité horticulture –
Rapport de stage « Méthodologie – Recherche »
Guillaume Morlans
Proposition d’une typologie des structures arbustives
rencontrées en milieu urbain
Structure d’encadrement :
Association Les Arbusticulteurs
Arboretum de La Petite Loiterie - Le Sentier 37110 Monthodon
Plante & Cité
2, rue le Nôtre 49000 Angers
Personnes encadrantes :
Caroline Brunel (Plante & Cité)
Jac Boutaud (Les Arbusticulteurs)
Bertrand Martin (SEV de la ville de Rennes)
Pierre Raimbault (ENGREF)
1
Proposition d’une typologie des structures arbustives rencontrées en
milieu urbain
Résumé
La gestion des massifs arbustifs représente une part importante du budget des services des
espaces verts des villes françaises. Dans le contexte actuel d’augmentation des surfaces vertes en
milieu urbain et la stagnation voire la diminution des ressources financières et humaines
consacrées à ce poste, les services des espaces verts souhaitent améliorer leurs pratiques
d’entretien et mieux maîtriser leurs temps de travaux. Dans ce but, il est nécessaire d’avoir une
connaissance précise des différents types de massifs arbustifs que l’on peut rencontrer en ville.
Après une phase d’observation dans les villes d’Angers, Brest, Laval, Nantes, Rennes et Tours,
une typologie des structures arbustives a été élaborée. Elle est composée de 8 types principaux,
facilement identifiables, et de 30 sous-types intégrants des critères de forme et de modalités
d’entretien. Cette typologie permet aux gestionnaires des espaces verts d’identifier la totalité des
ensembles arbustifs présents en milieu urbain et peut donc servir de base de travail pour définir
des modalités d’entretien « standardisées » adaptées à chaque type de structure. Mais la structure
d’un ensemble arbustif n’est pas le seul paramètre qui doit être pris en compte dans cette
démarche, le code de gestion différenciée attribué au massif, les contraintes environnementales et
urbanistiques auxquelles il est soumis devront aussi être pris en compte.
Abstract
The management of shrub clumps represents an important part of the budget for French cities's
green space services. In the current context of increase of the green surfaces in urban area and
stagnation, even more the decrease, of financial and human resources dedicated to this sector, the
green spaces services wish to improve their practices of maintenance and to have a better
mastering of their time of works. In this purpose, it is necessary to have knowledges to clarify
various types of shrub clumps we can meet in city. After an observation time in Angers, Brest,
Laval, Nantes, Rennes and Tours, a typology of shrub clump structures was elaborated. It consists
of 8 main, easily recognizable, types and 30 subcategories based on criterias of shape and
maintenance modalities. This typology allows green space administrators to identify the totality of
the shrub clumps present in urban area and can serve as working base to define "standardized"
maintenance modalities adapted to every type of clump. But the structure of a shrub clump is not
the only parameter which must be taken into account in this step. The differentiated management
code attributed to clumps, its environmental and urbanistic constraints also have to be taken into
account.
Introduction
Portée par l’engouement des citadins pour le
retour d’une certaine nature en ville, la place
des espaces verts dans les villes françaises a
significativement progressé depuis les 30
dernières années. Aujourd’hui les espaces
verts n’ont plus une simple fonction
d’agrément, mais ont aussi une mission
sociale, environnementale, et politique. Pour
les services des espaces verts (SEV) ces
évolutions ont demandé un important travail
de réflexion à la fois sur la nature des
espaces verts en ville, mais aussi sur leur
gestion. Concernant ce dernier point, les SEV
ont du s’adapter à des contraintes nouvelles,
d’ordre écologique (réduction de l’utilisation
de produits phytosanitaires…), économique
(réduction des budgets), et humain (réduction
des effectifs). C’est dans ce contexte qu’est
apparu le concept de gestion différenciée,
adopté par la majorité des SEV des villes
françaises (AGGERI et DONADIEU, 2000).
Ainsi les espaces verts ont été classifiés
selon le niveau d’entretien qu’il leur a été
attribué en fonction de leur situation
géographique, leur degré de fréquentation et
de leur vocation. Aujourd’hui ce concept a
2
encore évolué et chaque espace vert
possède
son
« code
maintenance »
permettant aux gestionnaires une meilleure
maîtrise de leurs temps de travaux et par
conséquent
de
leurs
ressources
économiques et humaines (COLLECTIF,
1995), (C.N.F.P.T, 2000).
Les arbustes représentent dans les villes une
part importante du budget d’entretien des
espaces verts (un quart du temps de travail
global pour une ville comme Nantes) et sont
à l'origine de plus d’un tiers de l'ensemble
des déchets végétaux produits par les villes
(BOUTAUD, 2005). Face à ce constat, les
gestionnaires des espaces verts souhaitent
s’intéresser plus précisément à l'entretien des
massifs arbustifs dans le but d'améliorer les
pratiques et donc de diminuer les coûts liés à
leur gestion (BOUTAUD, 2005). Pour cela, il
est indispensable de faire un état de l’art sur
ces ensembles arbustifs afin d’évaluer leur
diversité du point de vue de leurs formes,
structures,
compositions,
fonctions,
utilisations etc. Il s’agit donc dans un premier
temps de déterminer les caractéristiques des
ensembles arbustifs qui ont une incidence sur
leur entretien et ensuite d’élaborer une
classification de ces ensembles arbustifs à
partir de critères facilement identifiables sur
le terrain. Cette classification permettrait
d’aider les gestionnaires des services des
espaces verts à déterminer des modes de
gestion (modalités d’entretien) adaptés à
chaque type de massif et ainsi de mieux
maîtriser leurs temps de travaux. Parmi les
multiples
entrées
possibles
à
cette
classification, la structure du massif nous a
paru
la
plus
pertinente (BOUTAUD,
MORLANS et RAIMBAULT, com. pers.
2007); d’une part, la structure d’un massif est
probablement le critère de description le plus
évident, y compris pour un public non initié ;
d’autre part, c’est une caractéristique qui aura
une grande influence sur la nature et la
fréquence des travaux d’entretien d’un
massif. Mais précisons tout d’abord ce que
l’on entend par « structure arbustive ». La
structure d’un ensemble arbustif peut être
définie comme « la répartition spatiale (dans
les trois dimensions) des individus végétaux
(les arbustes) de la station » (GODRON et
al., 1968). Ce type de classification est
fréquemment utilisé par les écologues qui
s’intéressent à la phytosociologie (notamment
au sein de groupement forestier), mais très
rarement dans le domaine du paysage et des
jardins. On peut à ce sujet déplorer le fossé
qu’il existe encore aujourd’hui entre écologie
et jardinage alors que la phytosociologie
pourrai fournir aux gestionnaires des espaces
verts des outils d’analyse et de proposition
précieux (CHAUVEL et RUMELHARD, 1988).
La classification des structures végétales
développée par le SRETIE nous permet
d’identifier une partie des structures
arbustives présentent en milieu urbain.
Cependant, elle correspond d’avantage à des
structures que l’on retrouve dans des parcs et
des jardins historiques et pas aux structures
que l’on rencontre dans les nouveaux
aménagements urbains (exemple : les
massifs de couvre sol). Elle n’intègre pas non
plus certains critères qui auront des
répercutions directe sur l’entretien de ces
structures. Enfin, elle n’est pas spécifique aux
ensembles arbustifs. Avec une approche
structurale, les massifs arbustifs sont
appréhendés en tant que communauté
d’individus regroupés en strates ayant des
interactions entre elles. Pour construire cette
typologie il était donc nécessaire de disposer
d'une définition précise des différentes
strates arbustives. Dans la majorité des
ouvrages horticoles on retrouve une
classification des arbustes en trois strates (de
la plus grande à la plus petite) : arbrisseau
(4-5 m), arbuste (1-2 m), sous-arbrisseau (<
1 m) (HAMM, 1969). Dans les ouvrages
d’écologie de nombreux auteurs distinguent
les strates végétales en les liant à des
notions taxinomiques ce qui ne correspond
pas à notre objectif. D’autre écologues
définissent les strates à partir de limites fixes
de hauteur des végétaux (RAUNKIER, 1905)
(GODRON et al., 1968). Cette approche ne
correspond pas non plus à nos attentes.
Nous avons donc choisis de définir une
nouvelle classification des strates arbustives
basée sur la hauteur des végétaux, leur
mode de développement et de ramification.
Matériels et méthodes
Cette étude s’est déroulée en deux phases,
la première d’observation et de description
des massifs in situ, la deuxième de
classification de ces massifs à partir des
critères structuraux retenus.
1. Echantillonnage
Les ensembles étudiés sont toutes les
structures arbustives situées en zone urbaine
ou périurbaines et entretenues par les
services des espaces verts (SEV) des villes
d'Angers, Brest, Laval, Nantes, Rennes et
3
Tours. L'échantillonnage s'est fait de façon
semi empirique en concertation avec les
gestionnaires des SEV de chaque ville. Le
but était d'observer le maximum de structures
différentes, pour ensuite cibler celles qui
présentaient un intérêt particulier à être
décrites ou qui n'avaient pas encore été
observées au moment de l’enquête. Le
nombre d'échantillons sélectionnés par ville
est environ de 20 et dépend des
disponibilités de chaque service et du temps
passé dans chacune d'elles. Les villes sont
considérées comme des répétitions et ne
sont en aucun cas comparées entre elles.
Chaque échantillon sélectionné a été décrit à
l'aide d'une fiche de terrain selon des critères
définis au préalable (voir annexe 1).
par le Secrétariat d’Etat à l’Environnement
(SRETIE) (CHAUVEL et RUMELHARD,
1988) (annexe 2), nous avons retenu, dans
un premier temps, uniquement des critères
structuraux. La forme d’un massif (structure
horizontale), le nombre et la nature des
strates qui le composent ainsi que leur
organisation (structure verticale) sont les
quatre éléments les plus facilement
identifiables d’un massif et ont donc été
retenu en premier. Ensuite, nous avons choisi
d’intégrer la composition spécifique du massif
ainsi que le mode de conduite des éléments
de la structure qui vont avoir une influence
sur la gestion générale du massif. Les
modalités observées de chacun de ces
critères sont présentées dans le tableau 1.
2. Description des échantillons
Tableau 1 : Tableau récapitulatif des critères retenus
pour élaborer cette typologie et leurs
modalités.
Avant de débuter la phase d'observation sur
le terrain, une fiche de description des
structures arbustives a été élaborée. Une
première version de cette fiche, contenant 12
critères (purement descriptifs), a été
construite puis testée sur une vingtaine de
massifs de la ville d'Angers. Elle a permis
d'élaborer une première ébauche de la
typologie des structures arbustives. Une
seconde version de cette fiche a ensuite été
réalisée mais cette fois avec 33 critères
(descriptifs et relatifs à l’entretien). Ces
critères sont présentés dans le tableau 1.
Cette dernière version a permis d'affiner la
typologie et de décrire les modalités
d'entretien de chaque échantillon.
3. Choix des critères discriminants
Une vingtaine de massifs ont été décrit grâce
à la fiche de description (annexe 1) dans
chacune des 6 villes enquêtées. Pour
classifier ces massifs il a fallu déterminer
quels étaient les critères les plus à même de
les différencier entre eux. En se basant sur la
typologie des catégories contemporaines
d’utilisation des ligneux, dans les jardins et
les aménagements paysagers, développée
Critères
Modalités
Nombre de strate
Monostrate
Multistrate
Nature des strates
Strate Couvre-sol
Strates arbustives
Symboles
1
>1
S1
S2/S3/S4/S5
Organisation des strates Superposées
Juxtaposées
=
//
Forme du massif
Bande linéaire
Massif
/
O
Mode de gestion
Architecturé
Taillé
Non taillé
∆
T
~
Composition spécifique
Monospécifique
Plurispécifique
Mono
Pluri
Afin de pouvoir décrire précisément la nature
des strates arbustives présentes dans un
massif, nous avons établi une nouvelle
classification des arbustes. Celle-ci se base
sur la capacité potentielle de développement
des arbustes, en terme de hauteur, mais
aussi sur le mode de développement et de
ramification
dans
des
conditions
« standards » (moyennes) de croissance.
Résultats
Nous avons donc établi au préalable une
classification des strates arbustives qui nous
permette de d’identifier différent types de
structures. Celle-ci est présentée dans le
tableau 2. Pour définir à quelle strate
appartient un arbuste, on considèrera d’abord
sa taille qui peut être relié à une fonction
paysagère (couvre-sol, volume bas …) puis
son port. Ce dernier élément nous permettra
de lever les ambiguïtés qu’il pourrait exister
pour un arbuste à la limite de deux strates.
Les principaux facteurs à observer dans cette
situation sont : l’orientation des rameaux par
rapport au sol (rameaux horizontaux = S1),
4
l’intensité de la basitonie (port compact et
buissonnant = S2), la présence de rameaux
dans la partie basale (pas de rameaux bas =
S5). La pertinence des critères de
différenciation peut cependant être discutée
(exemple Viburnum tinus).
Tableau 2 : Classification des strates arbustives utilisée pour la description des massifs.
Code
S1
S2
S3
S4
S5
Intitulé
Strate Couvre-sol
Couvre-sol / Volume bas
Volume haut 1
Volume haut 2
Grands arbustes
Hauteur *
< 50 cm
50 - 150 cm
150 - 250 cm
250 - 500 cm
>5m
* hauteur naturelle de la plante sans aucune taille
La typologie permet d'identifier 30 types de
massifs sur les 100 décrits. Il est possible
d’isoler 8 types « principaux » (numérotés de
I à VIII) ; nommés ainsi pour leur caractère
facilement identifiable ; correspondant à la
combinaison des critères de structure
verticale (nature des strates, nombre de
strates et organisation des strates). Les sous-
types (numérotés de a à h) correspondent à
la combinaison des critères de forme
(structure horizontale), de composition
spécifique et de conduite du massif. La
fréquence d’apparition des différents types
ainsi que les modalités qui les caractérisent
sont présentées dans le tableau 3.
Tableau 3 : Tableau récapitulatif des caractéristiques des différent types de massifs arbustifs
identifiés dans les villes enquêtées.
Type de
structures
arbustives
Type I
Type II
Type III
Type IV
Type V
Type VI
Type VII
Type VIII
a
b
c
d
e
f
g
h
a
b
c
d
a
b
c
d
a
b
a
b
a
b
a
b
c
d
a
b
c
d
Critères
Fréquence
(en %)
Forme
Nombre de
strates
Strates
6
2
4
2
3
2
1
2
8
6
5
4
2
3
4
6
3
2
1
2
3
3
3
4
1
2
6
2
5
3
/
/
/
/
O
O
O
O
/
/
/
/
O
O
O
O
*
*
/
/
O
O
/
/
O
O
/
/
O
O
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
>1
>1
>1
>1
>1
>1
>1
>1
>1
>1
>1
>1
S1
S1
S1
S1
S1
S1
S1
S1
S2/S3/S4/S5
S2/S3/S4/S5
S2/S3/S4/S5
S2/S3/S4/S5
S2/S3/S4/S5
S2/S3/S4/S5
S2/S3/S4/S5
S2/S3/S4/S5
S2/S3/S4/S5
S2/S3/S4/S5
S2/S3/S4/S5
S2/S3/S4/S5
S1/S2/S3/S4/S5
S1/S2/S3/S4/S5
S1/S2/S3/S4/S5
S1/S2/S3/S4/S5
S1/S2/S3/S4/S5
S1/S2/S3/S4/S5
S1/S2/S3/S4/S5
S1/S2/S3/S4/S5
S1/S2/S3/S4/S5
S1/S2/S3/S4/S5
Organisatio
Compositio
n des
n spécifique
strates
Mono
Mono
Pluri
Pluri
Mono
Mono
Pluri
Pluri
Mono
Mono
Pluri
Pluri
Mono
Mono
Pluri
Pluri
Mono
Mono
=
Pluri
=
Pluri
=
Pluri
=
Pluri
//
Pluri
//
Pluri
//
Pluri
//
Pluri
//
Pluri
//
Pluri
//
Pluri
//
Pluri
Conduite
Taillé
Libre
Taillé
Libre
Taillé
Libre
Taillé
Libre
Architecturé
Libre
Architecturé
Libre
Taillé
Libre
Taillé
Libre
Architecturé
Libre
Taillé
Libre
Taillé
Libre
Taillé
Libre
Taillé
Libre
Taillé
Libre
Taillé
Libre
Note : La correspondance des symboles utilisés dans ce tableau est présentée dans le tableau 2. Les grands types de massifs
arbustifs identifiés sont codés en chiffre Romain. Les sous types sont codés en lettre minuscule. La structure d’un massif peut
donc être définie en combinant ces deux codes. Exemple : une haie monospécifique taillée correspond à un Type IIa.
5
Pour permettre une compréhension et une
utilisation simplifiée de cette typologie nous
l’avons présenté en figure 1 sous la forme
d'une clef de détermination. Cette forme
permet de visualiser la nature et
l'ordonnancement des différents critères qui
caractérisent chaque type. Ainsi pour classer
un massif donné dans cette typologie, on
distinguera dans un premier temps des
éléments de la macro-structure puisque se
sont les plus remarquables : le nombre de
strates présentes (monostrate / multistrate),
leur nature (couvre-sol / strates arbustives)
Monostrate
Strate couvre-sol
Type I : Le couvre sol
ou leur organisation (strates superposée /
strates juxtaposées). Ensuite interviennent
des éléments de description plus fin : la
forme du massif (bande linéaire / massif / sur
talus), la nature de sa composition spécifique
(monospécifique / plurispécifique), et enfin
son mode de conduite (forme architecturée /
taillée / forme libre). Selon la branche sur
laquelle on se situe dans l'arborescence, la
nature et l'organisation des critères
d'identification peuvent varier. Ceci est dû
aux particularités et au degré de complexité
de chaque structure.
Bande linéaire
Monospécifique
Plurispécifique
Sur talus
Monospécifique
Plurispécifique
Strates arbustives
Bande linéaire
Type II : La haie
Monospécifique
Plurispécifique
Massif
Type III : Le massif
Monospécifique
Plurispécifique
Multistrates
Superposées
Juxtaposées
taillé
forme libre
taillé
forme libre
taillé
forme libre
taillé
forme libre
Type I
Type I
Type I
Type I
Type I
Type I
Type I
Type I
a
b
c
d
e
f
g
h
forme architecturée
forme libre
forme architecturée
forme libre
Type II
Type II
Type II
Type II
a
b
c
d
taillé
forme libre
taillé
forme libre
Type III
Type III
Type III
Type III
a
b
c
d
Isolé
Type IV : L'arbuste isolé
forme architecturée
forme libre
Type IV
Type IV
a
b
Bande linéaire
Type V : La haie champêtre
Taillée
Libre
Type V
Type V
a
b
Massif
Type VI : Le bosquet
Taillée
Libre
Type VI
Type VI
a
b
Avec gradient de hauteur
Type VII : La lisière
Taillée
Libre
Taillée
Libre
Type VII
Type VII
Type VII
Type VII
a
b
c
d
Taillée
Libre
Taillée
Libre
Type VIII
Type VIII
Type VIII
Type VIII
a
b
c
d
Bande linéaire
Massif
Sans gradient de hauteur
Type VIII : La composition
irrégulière
Bande linéaire
Massif
Figure 1 : Clef de détermination des structures arbustives rencontrées dans les villes de l'Ouest.
Les massifs monostratifiés sont les plus
facilement identifiables : haies (figure 2),
massif d’arbustes et de couvre-sol (figure 3).
Les
massifs
multistratifiés :
haies
champêtres, bosquets (figure 4), lisières
(figure 5) et compositions irrégulières (figure
6) sont plus difficiles à appréhender et
méritent d’être explicités. La haie champêtre
(type V) est composé d’au moins deux strates
(S2, S3, S4 ou S5) se superposant et créant
ainsi une barrière physique et la plupart du
temps un écran visuel opaque. Selon son
mode de conduite, elle prendra la forme
d’une haie régulière (rectangle) ou bien celle
d’une marquise (lorsque seule la partie
inférieure est taillée). On la retrouve
beaucoup en accompagnement de voirie des
zones rurales et plus rarement en zone
pavillonnaire et en centre ville. Le bosquet
(Type VI) correspond à une structure non
linéaire, difficilement pénétrable et qui ne
présente pas des caractères de lisière
forestière. On retrouve principalement cette
structure dans des jardins et parcs urbains.
La lisière (type VII) est composée de 3
strates ou plus, peu ou pas superposées1 et
organisées selon un gradient de hauteur à la
manière d’un escalier. La composition
irrégulière (type VIII) est composée de
plusieurs strates peu ou pas superposées1 et
6
sans logique d’organisation particulière. On le
retrouve principalement en accompagnement
de routes, pistes cyclables et chemins
piétons (sous-type a) où leur impact paysager
est généralement fort.
1
Moins de 50% de chevauchement des
strates
Type II a
Forme : Bande linéaire
Nombre de strates : 1
Strate(s) présente(s) : S2/S3/S4/S5
Organisation des strates : Composition spécifique : Monospécifique
Conduite : Architecturé
Figure 2 : Une haie architecturée (Type IIa) au cœur de Nantes.
Type I e
Forme : Massif
Nombre de strates : 1
Strate(s) présente(s) : S1
Organisation des strates : Composition spécifique : Monospécifique
Conduite : Taillé
Figure 3 : Un couvre sol sur talus (Type Ie) à Brest.
Type VI a
Forme : Massif
Nombre de strates : >1
Strate(s) présente(s) : S1/S2/S3/S4/S5
Organisation des strates : Superposées
Composition spécifique : Plurispécifique
Conduite : Taillé
Figure 4 : Un bosquet (Type VIa) au parc du Tabor à Rennes.
7
Type VII c
Forme : Massif
Nombre de strates : >1
Strate(s) présente(s) : S1/S2/S3/S4/S5
Organisation des strates : Juxtaposées
Composition spécifique : Plurispécifique
Conduite : Taillé
Figure 5 : Un massif de type lisière (Type VIIc) dans les environs de la Technopôle d’Angers.
Type VIII c
Forme : Massif
Nombre de strates : >1
Strate(s) présente(s) : S1/S2/S3/S4/S5
Organisation des strates : Juxtaposées
Composition spécifique : Plurispécifique
Conduite : Taillé
Figure 6 : Une composition irrégulière (Type VIIIc) à Nantes.
Discussion
La typologie élaborée dans cette étude
permet de classifier la grande majorité des
ensembles arbustifs présents dans les villes
enquêtées et pourrait sans doute être utilisée
dans de nombreuses villes françaises (sa
zone de validité pourrait être évaluée par de
simples tests de reconnaissance de massifs
arbustifs dans différentes villes). La
combinaison des critères de structure, de
forme et de conduite des massifs sur laquelle
elle se base, permet une identification rapide
des massifs sur le terrain.
L’une des principales critiques à apporter à
cette
typologie
serait
principalement
l’ambiguïté qui persiste dans la classification
des strates arbustives. Si l’on considère un
massif de type Ia (couvre-sol monospécifique
taillé) et un massif de type IIa (haie
monospécifique taillée) il manque un critère
précisant la limite entre un grand couvre sol
et une petite haie. Il aurait été intéressant
d’intégrer dans la définition des strates ou
dans la typologie, le mode de ramification des
arbustes. Une plante dite couvre-sol devrait
avoir un mode de ramification basitone
permanent, tandis que la plante dite de haie
serait capable de perdre cette basitonie avec
l’âge.
On peut aussi déplorer l’absence de prise en
compte de la hauteur des structures
identifiées dont l’influence sur le temps
d’entretien est indiscutable (surface de la
haie, installation d’échafaudages…).
Si l’on compare cette nouvelle typologie à
celle déjà établie sur les structures végétales
ligneuses par le SRETIE (CHAUVEL et
RUMELHARD 1988), on retrouve des
similitudes. D’une part, 7 des 8 grands types
de structures arbustives présents dans notre
typologie le sont aussi dans celle du SRETIE.
D’autre part, les modes de conduite des
éléments de la structure interviennent après
la définition des grands types. Il existe
néanmoins des différences de lexique entre
les deux typologies et notamment au niveau
de la définition du type haie (Type II). Dans la
typologie du SRETIE, le type haie est
subdivisé en quatre types : haie naine
8
(bordure), haie basse (buissonnante), haie
moyenne (haie arbustive) et haie haute
(arborée) alors que dans cette nouvelle
typologie, la haie naine n’est pas dissociée
de la haie arbustive, la haie basse est
considérée comme un couvre-sol (à cause de
son caractère buissonnant) et la haie haute
(lorsqu ‘elle contient des arbustes) se divise
en haie classique (Type II), quand elle est
monostratifiée, et en haie champêtre (Type
V) lorsqu’elle est pluristratifiée.
Grâce à cet outil de description des massifs
arbustifs, les gestionnaires des espaces verts
seront capables de définir des modalités
d’entretien « standardisées » adaptées à
chaque structure en fonction des objectifs
paysagers
(fonctions
paysagères
et
utilitaires) et du code de gestion différenciée
du secteur dans lequel il se trouve. Mais,
pour être réellement performant, cet outil à
besoin d’être intégré à une approche plus
large de la gestion des espaces verts (G.
MORLANS, 2007). Cette typologie permettra
aussi
de
mette
en
place
des
expérimentations sur les temps d’entretien
consacrés à chaque type de massif. En
croisant les modalités de structures (types de
massif) et les modalités de gestion
différenciée, il sera possible de mesurer le
temps d’entretien nécessaire pour un massif
donné. Ces informations permettraient aussi
aux concepteurs de créer des massifs
arbustifs mieux adaptés à la ville (volume,
fréquentation) et aux contraintes des SEV.
Cependant, les apports de cette typologie par
rapport à la maîtrise des temps de travaux
sont
à nuancer. Premièrement, la
composition spécifique du massif est un
facteur important dans l’estimation du temps
d’entretien d’un massif. Certaines espèces
demanderont plus de temps pour le même
type
d’entretien.
Deuxièmement,
la
localisation du massif et son accessibilité
(pour des aménagement d’accompagnement
de voirie par exemple) vont conditionner la
fréquence des interventions et les techniques
utilisées. Il est donc indispensable de prendre
en compte ces éléments dans l’estimation
des temps d’entretien. Troisièmement, les
modalités de plantation (densité, qualité des
végétaux, paillage) et de réalisation des
aménagements (qualité du sol, climat)
détermineront l’évolution du massif et par
conséquent la nature et la fréquence des
intervention à réaliser. Finalement, La
structure d’un massif est un des éléments à
prendre en compte pour raisonner la gestion
des massifs arbustifs, mais c’est loin d’être le
seul ; il est donc à présent nécessaire de
continuer les travaux de recherche et
d’expérimentations sur les massifs arbustifs
pour parvenir à maîtriser leur entretien.
Remerciements
Pour leur participation à cette étude, je tiens à remercier tout le personnel des services des
espaces verts des ville d’Angers, Brest, Laval, Nantes, Rennes et Tours et particulièrement
Christine Chasseget, Bertrand Martin, Christian Aubree, Christian Griffon, Isabelle Riou et Joseph
Tanguy, Jean Luc Wisler et Marc Mansui, Jaques Soignon, Joseph Barret, ainsi que Caroline
Brunel, Marc Rumelhart, Pierre Rimbault et enfin Jac Boutaud pour leur aide et leurs conseils
avisés.
9
Références bibliographiques
G. AGGERI et P. DONADIEU, 2000. La
gestion différenciée des parcs publics,
une nouvelle orientation des politiques
des villes européennes. Actes du
séminaire « Etapes de recherche en
paysage »
n°2,
Ecole
Nationale
Supérieure du Paysage, Versaille.
J. BOUTAUD, 2005. Arbuste à la bonne taille.
Lien horticole n°36/485, 6 octobre.
C.N.F.P.T, 2000. Actes du colloque Jardins
21, de la gestion différenciée au
développement durable, Strasbourg, juin.
G. CHAUVEL et M. RUMELHART, 1988.
Phytosociologie et jardin : vers une
« éthologie »
végétale ?
Pour
l’intégration,
dans
les
relevés
phytosociologiques,
des
tactiques
d’occupation et de conquête de l’espace
par les végétaux (cas des phytocénoses
horticoles).
Coll.
Phytosoc.
XVII :
phytosociologie et paysage. Versailles.
COLLECTIF, 1995. Vers la gestion
différenciée des espaces verts : actes du
colloque européen - Strasbourg 24-25-26
Octobre 1994. Centre National de la
Fonction Territoriale.
Godron M., Daget P., Long G., Sauvage C.,
Le Foch E., Emberger L., Poissonet J.,
Wacquant P-P., 1968. Code pour le
relevé méthodologique de la végétation et
du milieu, principe et transposition sur
cartes
perforées.
Centre
d’études
phytosociologiques
et
écologiques.
Montpellier.
Hamm J., 1968. Arbres et arbustes
d’ornement de pleine terre. Bibliothèque
d’horticulture pratique.
G. MORLANS, 2007. Etude préliminaire sur
la gestion des massifs arbustifs dans les
villes de l’Ouest. Rapport d’enquête. Les
Arbusticulteurs et Plante & Cité. 15 mai –
3 aout.
M. RUMELHART, 1997. Pour un jardinage
public écologique. Reportage dans le
quotidien végétal des villes et des
banlieues. Colloque : La plante dans la
ville, Angers 5-7 nov. 1996. Ed. INRA,
Paris (Les Colloques, n°84).
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Annexe 1 : Fiche de description sur le terrain des massifs arbustifs rencontrés dans les villes
étudiées (recto et verso).
Fiche terrain : description des massifs arbustifs
N° :
Date :
Ville :
Code qualité :
Localisation :
Environnement :
Famille d'EV :
Fréquentation :
Description
Forme du massif :
Superficie :
Contraintes :
Fonction initiale :
Fonction réelle :
Structure
Type de massifs :
Strates
S1
S2
S3
S4
S5
S. arborée
Recouvement (%)
Le sol
Nature du sol :
Interface int./ext.
Synthétique
Sol nu
Organique
Minérale
Nature
% de recouvrement
Etat ou épaisseur
Présence adventices
oui
non
Recouvrement (%)
Irrigation :
oui
non
Etat du système :
Création
Concepteur :
Réalisation :
Date plantation :
Origine du sol :
Entretien
Période de taille
Automne
Hivers
Printemps/Eté
Type de taille
Fréquence (/an)
Temps (min/m²/an)*
Type de désherbage
Béchage
Sarclage
Manuel
Antigerminatif
Foliaire
Fréquence (/an)
Temps (min/m²/an)*
Aspect général :
Entretenu
Négligé
Naturel
* avec ramassage
Composition
Strate
Nom
Hauteur
Diamètre
Nombre
Forme
Densité
Motif plantation H. ramification
1
2
3
4
5
6
11
Annexe 2 : Extrait de l’article : Phytosociologie et jardin : vers une « éthologie » végétale ? Pour
l’intégration, dans les relevés phytosociologiques, des tactiques d’occupation et de
conquête de l’espace par les végétaux (cas des phytocénoses horticoles). Coll.
Phytosoc. XVII : phytosociologie et paysage. Versailles de G. CHAUVEL et M.
RUMELHART.
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