Espagne rapport n1 - Université Grenoble Alpes
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Espagne rapport n1 - Université Grenoble Alpes
Despacho Florina García, Roces, Albo, Roca, García y Prado ABOGADOS Mon stage s’est déroulé du 28 juin au 28 juillet 2010 à OVIEDE (OVIEDO), capitale de la communauté autonome des Asturies (Asturias) située dans le Nord de l'Espagne. Il s’inscrit dans le cadre de mon cursus universitaire puisque pour valider sa double licence Droit-Langues, Langues, tout élève inscrit dans ce cursus doit effectuer entre la deuxième et la troisième me année un stage à l'étranger dans le domaine juridique qui après dépôt du rapport au bureau des stages, entraine la validation de deux crédits ECTS en L3. Avec deux autres élèves, nous avons choisi de réaliser notre stage dans le cabinet d'avocat Florina a García, Roces, Albo, Roca, García y Prado en raison de son caractère généraliste et de son ouverture internationale qui correspond parfaitement à la formation « Juristes Trilingues d'Affaires » que nous suivons. En effet chaque associé est spécialisé dans da un ou plusieurs des différents domaines du droit et le cabinet est membre de plusieurs associations juridiques européennes, américaines et internationales. A. Vie pratique : 1.Logement: Je n'ai pas eu de difficultés pour trouver un logement grâce à la directrice du cabinet d'avocat qui m'a donné le mail de Lucia CURTO : [email protected] , une dame qui a l'habitude de louer des chambres dans son appartement à des étudiants étrangers depuis que ses filles ont quitté la maison. Pour les 5 semaines que j'ai passées chez elle, cela m'a couté 700 euros. Cette somme paraît conséquente à priori surtout pour un étudiant mais cela n'est pas si excessif quand on sait que le prix inclut : La chambre, les repas et le lavage des vêtements. Si vous allez à Oviedo, surtout si vous bénéficiez d'une aide comme la bourse explora, je vous conseille d'aller chez Lucia car on y est logé, nourri et blanchi tout en restant libre de sortir quand on veut et faire ce que l'on veut, Lucia est d'ailleurs elle même souvent absente. C'est comme à l'hôtel mais en mieux car Lucia est là pour nous faire visiter la ville et l'ambiance chez elle est très bon enfant. Par exemple, Lucia nous a montré comment danser les Sevillanas, elle aimait jouer de la guitare et qu'on chante avec elle... Lorsque j'étais chez elle, j'étais hébergé avec une des filles qui a fait le stage avec moi et un étudiant thaïlandais venu prendre des cours d'été d'espagnol à l'université d'Oviedo. On a donc pu en plus découvrir la culture thaïlandaise ce qui fut une expérience très enrichissante. Si Lucia n'a pas de place chez elle, elle vous donnera le contact d'amies à elle qui proposent également ce type d'hébergement. L'autre fille qui effectuait le stage avec nous était hébergée chez une amie de Lucia qui habitait à deux minutes de chez nous et nous avons organisé deux fois des repas tous ensemble. 2.Argent: L'Espagne étant un pays membre de l'union européenne et de la zone euro, l'un des gros avantages est qu'on utilise la même monnaie et qu'il n'y a donc pas de frais de change . De même les banques ne prennent pas de frais lors des paiements par carte bleue ( assurez vous en avant votre départ auprès de votre banque, mais en tout cas pour moi c'était le cas.) Niveau dépenses à part les 700 euros pour le logement, je n'ai pas eu à dépenser beaucoup d'argent puisque le prix du logement comprenait les repas. De plus lorsqu'on sortait en boite de nuit, l'entrée était toujours gratuite. Mes seules dépenses en plus du prix du billet d'avion et du logement se sont limitées au shopping. Mais là encore, en Espagne vous trouvez des T Shirt pour 2 à 3 euros surtout qu'en juillet, c'est tout comme en France la période des soldes. L'autre dépense majeure a été le prix du billet d'avion pour le week-end au cours duquel je suis allé à Madrid pour assister à la finale de la coupe du monde le dimanche et à un congrès de droit auquel était convié le cabinet le lundi, ainsi que les dépenses sur place notamment de nourriture, et d'un spectacle de Flamenco sur le thème de l'opéra de Carmen... 3.Santé: Il faut demander minimum un mois avant votre départ à votre mutuelle une carte européenne d'assurance maladie. N'ayant pas eu de problèmes de santé durant le séjour je ne peux témoigner plus. 4.Stage: Il n'a pas été très difficile pour moi de trouver un stage puisque comme je l'ai dit en introduction, le règlement d'étude de la licence droit-langues de l'université Pierre Mendes France ( Grenoble II) impose la réalisation d'un stage à l'étranger dans le domaine du droit entre la deuxième et la troisième année dont la remise du rapport au bureau du stage de la faculté de droit entraine l'acquisition de deux crédits ECTS au semestre 6. Je me suis donc rendu au bureau des stages afin de trouver un stage intéressant. Désireux de faire mon stage en Espagne, j'ai regardé tous les dossiers des stages en cabinet d'avocats ou études de notaires réalisés en Espagne par les anciens. C'est ainsi que j'ai remarqué que depuis environ 3-4 ans au minimum deux étudiants partaient en stage dans le cabinet « Florina García, Roces, Albo, Roca, García y Prado ». En lisant attentivement leur rapport respectif j'ai pu voir que le cabinet offrait ses services dans tous les domaines du droit ce qui pourrait m'aider à choisir une spécialité et qu'il possédait une grande ouverture à l'international ce qui m'intéresse le plus. J'ai pu également observer qu'il ne s'agissait pas d'un stage « photocopies et cafés » mais bien d'un stage qui permettait de mettre en application les connaissances développées tant en droit, qu'en espagnol et même parfois en anglais ainsi que de découvrir le droit espagnol, le comparer au droit français.... C'est donc suite à la lecture de ces rapports que j'ai envoyé CV et lettre de motivation par email à Florina qui m'avait répondu positivement dans l'heure qui suivie l'envoie de mon mail. Pour ce qui est de mes horaires, j'étais au cabinet du lundi au Jeudi de 10h30 à 13h00 puis de 17h00 à 20h30 et le vendredi de 10h30 à 13 h00 ce qui correspond aux heures d'ouverture du cabinet au public. Toutefois ces horaires étaient variables. En effet un matin par exemple, nous sommes allés à 8h30 à l'Institut National de la Sécurité Sociale ( Instituto nacional de la seguridad social) pour assister à une conciliation entre une employée et son patron, puis nous sommes partis au tribunal administratif assister à un procès à 9h30 avant d'aller au TGI pour un autre procès. Autre exemple, Florina avait en charge de défendre une personne accusée d'un gros trafic de drogues ainsi que de blanchiment d'argent. En effet les prévenus étaient jugés pour avoir introduit de Valence jusqu'en Asturies 137,442 Kg de Hachis avec une richesse en THC 7.8 %, 9,144 Kg avec une richesse en THC de 3,1% et 13,259 KG avec une richesse en THC de 2,8 %. La valeur totale de toute cette drogue étant estimée à 815 209, 50 euros. Ce procès était un très gros procès, très médiatisé qui dura une semaine. Tous les jours l'audience avait lieu de 9 heures à 15 heures (avec une seule pause de 10/15 minutes) Durant toute cette semaine, Florina nous a dit qu'il n'était pas nécessaire de retourner au cabinet l'après midi, elle même d'ailleurs n'y allait pas. Ce stage n'était pas rémunéré. Toutefois les avocats étaient très gentils avec nous et nous ont organisé deux sorties. Ils nous ont emmenés une première fois dans des « Siderias » pour goûter le Cidre qui est la spécialité des Asturias, dans l'une d'entre elles, ils ont commandé un plateau de « quesos asturianos » ( fromages des asturies) afin que nous les goutions également. Enfin avant notre dernier jour, ils nous ont invités au restaurant. J'ai été très agréablement surpris par le fonctionnent du cabinet. Les avocats ne travaillaient pas seuls sur leurs dossiers ils étaient toujours entrain de se poser des questions, de s'entraider. En effet souvent un problème de droit peut entrainer plusieurs petits problèmes qui relèvent de domaines juridiques différents et l'avocat qui s'occupait du dossier, allait voir l'avocat spécialisé dans l'autre domaine pour lui demander de l'aide s'il en avait besoin. De plus à chaque fois qu'ils avaient un procès ils nous portaient le dossier ou un dossier similaire pour qu'on en prenne connaissance. De plus, ils avaient l'habitude de passer dans notre bureau pour parler avec nous de leurs dossiers pour qu'on compare la situation de ce problème juridique en Espagne avec la situation en France, pour nous expliquer le système juridique espagnol ou bien l'organisation des études de droit en Espagne... Raquel, la plus jeune avocate nous a emmené à l'école d'avocat et nous a fait visiter les lieux. On a assisté à la « guardia » avec une avocate. En Espagne de la même façon qu'il y'a un médecin, une pharmacie ou des pompiers de garde, il y'a un avocat de garde qu'on appelle à n'importe quel moment pour défendre en urgence une personne aux revenus faibles. Il s'agit souvent de gens du voyage, de personnes sans papiers, de mineurs... la Guardia fait partie du système de justice gratuite espagnol et est très différente du système de l'avocat commis d'office en France. Lors de ce stage on a pu lire des dossiers dans tous les domaines du droit et voir des procès dans tous les domaines du droit également. Nous n'avons pas pu assister en réel à un procès de mineurs car c'est à huis clos mais on a pu en voir sur DVD. De plus, le cabinet a fait un recours en 2007 devant le Cour Européenne des Droits de L'Homme ( CEDH) on a pu en lire le dossier et voir comment se déroulait un tel procès dont la procédure est totalement différente de la procédure devant les juridictions nationales. Il s'agit notamment d'une procédure écrite. On a pu lire un dossier de droit international privé, une affaire de divorce entre une anglaise et un espagnol dont tout le dossier était en anglais. Autrement dit ce fut une expérience plus qu'enrichissante tant dans le domaine linguistique et ce dans les deux langues qu'on étudie à l'université que juridique mais aussi pour notre culture générale, la fille de la directrice du cabinet nous a par exemple emmenés visiter la ville en nous racontant toute son histoire,puis au musée tout en commentant les tableaux. Elle nous a également fait visiter la cathédrale et les monuments pré romanesques rendus célèbres par le film de Woody Allen : Vicky, Cristina, Barcelona Sans oublier qu'on a eu la chance d'aller à Madrid assister à un congrès de droit international sur les opportunités pour les cabinets d'avocats espagnols en Turquie durant lequel on a appris beaucoup sur le statut politique, économique et juridique de la Turquie. 5.Vie quotidienne: Niveau climat les Asturies sont une région idéale En effet, cela change du Sud de l'Espagne dans lequel il fait toujours très lourd et dont la végétation est très sèche. Même s'il est vrai que les Asturies sont une région sur laquelle il pleut beaucoup, durant ce mois nous n’avons eu que trois jours de pluie. Il est vrai qu'il fait souvent mauvais temps le matin, beaucoup de nuages mais généralement vers 13 h30, 14h 00 le temps est très agréable environ 28°, il ne fait ni froid, ni trop chaud. On a pu profiter de la piscine qui se trouvait à 5 minutes de notre logement tous les jours sauf une fois lors de notre coupure du midi et de la plage de Gijon tous les vendredis après-midi qui se trouvait à 15 minutes de bus. Ce qui est bien en Asturies c'est qu'il y'a tous les paysages. En effet Oviedo est une ville assez grande, et ressemble à toutes les villes. A Gijon, on peut profiter de l'océan et il y'a toujours à 15 minutes de nombreuses montagnes, très verte, avec les petits villages et leurs maisons traditionnelles... On a par ailleurs eu l'occasion de faire 16 kms de Kayak sur le « Rio Sella » entouré par les montagnes. Le rythme de vie est par ailleurs différent du rythme français. Le midi on avait une grande pause comme vous pouvez le lire dans nos horaires qui permet de faire la sieste, le soir on mangeait plus tard qu'en France (vers 22 heures/ 23 heures). Pour ce qui est des sorties le soir, si vous sortez le week-end dans la rue des bars et des discothèques ( Calle Moon) vous ne verrez personne avant deux heures du matin, les boites de nuit fermant à 8 heures du matin: Les espagnols ont l'habitude de sortir beaucoup plus tard que les français. B. Bilan et suggestion : Ce séjour en Espagne a été une expérience très positive. L’immersion chez une espagnole ainsi que les différents dossiers étudiés et les procès auxquels j'ai pu assister m’ont permis d’améliorer rapidement mon niveau d’espagnol tant à l'oral qu'à l'écrit, tant niveau pratique de la langue que compréhension de la langue. Ce fut également l’occasion de découvrir une autre culture, un autre mode de vie et de ce point de vue aussi ce fut très instructif. Autre point positif, la vie en collocation avec un étudiant thaïlandais qui maitrisait plutôt bien l'espagnol et qui nous en a appris beaucoup sur sa propre culture. Seul bémol la courte durée du séjour (à peine un mois) qui ne m’a pas permis de profiter au maximum de l'expérience d'une autre culture et d'une autre langue. Je n’ai pas à proprement parlé rencontré de difficultés particulières hormis celle de s’adapter au début au vocabulaire juridique espagnol ainsi qu'à la rapidité à laquelle parlaient les avocats et les juges lors des procès. Ce stage a vraiment eu une influence sur mon projet professionnel et la poursuite de mes études. En effet avant d'entrer en faculté de droit, j'hésitais entre la profession de notaire et celle d'avocat. Avant ce stage, je penchais plus pour la profession de notaire car mes matières préférées sont le droit de la famille et le droit des affaires qui sont les deux domaines principaux d'actions du notaire. Toutefois ce stage m'a fait changer d'opinion. En effet j'ai pu voir que l'on pouvait vraiment se spécialiser dans des domaines du droit comme c'est le cas de certains avocats. ( Ex Maria José Roces était justement spécialisée en droit de la famille) De plus voir plaider les avocats et les voir préparer les plaidoiries m'a rappelé ce qui me plaisait tant dans ce métier. On a eu plusieurs fois l'occasion de voir que l'avocat doit être aussi quelqu'un de pédagogue, parfois même psychologue pour gérer des conflits notamment lors de divorces ou en cas de violences familiales... ce qui m'a fait découvrir un visage beaucoup plus humain de la profession très différent de celui qu'on à parfois de l'avocat notamment de celui qu'on appelle « l'avocat du diable. » De plus alors que j'avais envie de partir en M1 en Erasmus dans un pays anglophone, ce projet a à présent changé et j'ai décidé de partir dans un pays hispanophone. J'hésite encore entre l'Espagne et l'Amérique Latine. J'ai depuis la fin de ce stage fait plus de recherches sur les formations en droit français/droit espagnol et ai trouvé un master qui m'intéresse beaucoup sur Paris: Etude bilingue des droits de l'Europe : Français-Espagnol Enfin, par d'autres recherches sur internet, j'ai découvert qu'il existait de nombreux cabinets d’avocats franco-espagnols dont les membres plaident en Espagne comme en France. Et j'aimerais aujourd'hui faire un tel master pour intégrer en suite après le CRFPA un tel cabinet J'ai pu trouver ce stage grâce au bureau des stages de mon université, de plus en tant que président de l'association Juristes Economistes Trilingues (BDE de ma licence) je n'ai pas eu de mal à me mettre en relation avec les étudiants qui avaient effectué ce stage avant moi ce qui m'a permis de bien le préparer. Si je devais repartir à l’étranger à l’avenir, dans le cadre d’un séjour plus long, la situation serait différente. On ne peut pas vraiment comparer un stage d’un mois à un échange d’un an. Cela devra faire cette fois-ci réellement partie d’un projet professionnel construit, mûri et donc préparé. Je suis déjà entrain d'y réfléchir. La bourse Rhône- Alpes est un réel plus pour ces échanges internationaux, surtout pour des pays comme l’Espagne où aucune autre bourse spécifique n’existe (au contraire de l’Allemagne par exemple et de la bourse OFAJ) et je conseille aux étudiants de la demander car cela permet de financer un stage ou des études à l'étranger qui sont vraiment important pour notre avenir professionnel mais parfois et même souvent, très couteux pour un étudiant. J'ai d'ailleurs moi même travaillé tout au long de l'année universitaire pour mettre de l'argent de côté afin de financer ce stage et continue aujourd'hui pour financer mon année en Erasmus en M1. En conclusion, je pense qu’un séjour à l’étranger est une expérience 100% positive. C'est l'occasion idéale pour améliorer son niveau de langue mais aussi pour découvrir une autre culture et un autre mode de vie. Bien sur faire un stage ou une année dans une universitaire dans un autre pays demande plus d'efforts que de la faire en France mais c'est tellement plus enrichissant. Cela permet de maitriser beaucoup plus la langue tant celle de tous les jours que la langue plus technique, comme cela a été le cas pour moi avec l'acquisition d'un vocabulaire juridique. Les enrichissements culturels et linguistiques que l’on peut en retirer sont indéniablement un plus pour la suite de notre parcours universitaire et notre future insertion dans la vie professionnelle.