Bulletin n° 2, Mars 2002
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Bulletin n° 2, Mars 2002
Bulletin de la Société Académique d’Architecture de Lyon. numéro 2. mars 2002. LE MOT DU PRESIDENT Jean-Marc Tourret. Lorsque, au début de cette année, je vous présentais notre Bulletin numéro un, je ressentais une certaine anxiété. Aujourd’hui, au moment de la parution du Bulletin numéro deux, cette anxiété n’a pas totalement disparu, mais je me sens plus confiant. Le mouvement, en effet, est en marche. Notre confrère, Robert Dussud, rédacteur en chef, assure sa conception et sa mise en forme. SOMMAIRE Il est assisté par les membres du bureau qui, avec lui, Le mot du président. sélectionnent les articles à paraître, puis procèdent à son Jean-Marc Tourret. édition et à sa diffusion. Page 2. Cependant, le Bulletin ne pourra vivre que si la Société Les fonds dessinés. Académique, c’est à dire La Part-Dieu. Le centre commercial. ses membres, 1. Projet initial. tous ses membres, Régis Zeller. vous, Page 4. apportez votre pierre à l’édifice. Brèves. Livres. Evènements en Rhône-Alpes. La participation du plus grand nombre est très importante, Page 11. voire vitale. Dernière acquisition. A vos plumes, à vos crayons, rédigez-nous des articles, Façade orientale de l’Hôtel de Ville de Lyon par Dardel. retrouvez ou dessinez-nous des images, des plans, des Page 12. façades, des croquis qui relatent certains moments de votre vie d’architecte, qui exposent vos oeuvres, qui les décrivent Patrimoine. en en montrant la genèse. La chapelle Saint-Martin-les-Périls de Montrottier. Jean-Gabriel Mortamet. Car des oeuvres, dont par ailleurs vous êtes fiers, sans doute Page 14. à juste titre, vous n’en manquez pas. 2 DALGABIO. LYON - ATHENES CONSTANTINOPLE. LES DESSINS DU VOYAGE DE 1843. Malgré les soins de conservation méticuleux et passionnés dont ils sont l’objet, les documents sur papier vieillissent et disparaissent. Consciente de cet effacement, la Société Académique, par l’opiniâtreté de Bernard Merlin, a voulu préserver et faire connaître le contenu d’un album de dessins qu’elle possède depuis 1867. Les quelques lignes qui suivent sont extraites de l’écrit de Bernard Merlin « Raison de l’édition », page 27. Archives de la Société Académique d’Architecture de Lyon. Coédition René Georges, Stéphane Bachès. Publications de l’Université de Saint-Etienne. Janvier 2002. 302 pages. Format 31 x 24 cm. Le temps a fait son ouvrage : les feuilles, supports des dessins, ont un aspect terne et sont légèrement gondolées, résultat de plus d’un siècle de séjour dans des locaux souvent humides et peu adaptés à la conservation de manuscrits. ... Déjà quelques pages paraissent vierges alors qu’un examen attentif permet de déceler des traces de dessin. Ces documents sont donc à jamais perdus, car il est impossible, même avec des techniques de pointe, de les faire apparaître. Le temps qui passe imposait donc ce projet d’édition, car il est vraisemblable que dans quelques décennies, il ne restera plus que quelques fantômes d’images. ... Parti avec Chenavard et Rey pour les commodités du voyage en groupe, il (Dalgabio) consacre tout son temps à ses propres études. A Athènes, il va très loin dans la description graphique des monuments de l’Acropole ; ses dessins détaillés, minutieux au point d’indiquer la moindre fissure de Temple d’Erechthée et de Pandrose de l’Acropole d’Athènes. linteau, ont quelque chose du relevé archéologique. ... A Constantinople, il semble se distraire et prendre des vacances ; son trait change et l’on ne sent nulle application, mais le seul plaisir de dessiner librement et de saisir l’ambiance de la Grande Métropole d’Orient ; l’architecture y a cependant sa place, mais elle est traitée par grandes masses, dans un esprit de paysage. ... C’est leur intégrité qui nous fait apprécier les dessins de Dalgabio, qui aime le Beau, mais qui est surtout un adepte sincère du Vrai. Mosquée de la Sultane Akhmet à Constantinople. Platane de Godeffroy de Bouillon à Bonyoux. 3 Après des études à Lyon à l’atelier Tony Garnier, Régis Zeller a été diplômé en 1962. Collaborateur à l’agence Calmettes (Paris), il a étudié le projet du stade de 100 000 places qui devait remplacer le Parc des Princes, la station de sports d’hiver de Valouise (massif du Pelvoux) et le centre commercial de Saint-Genis-Laval. Il a participé à la mission archéologique française en Turquie dirigée par le Professeur Meztger. Avec Patrice Goulet, il a réalisé le dépôtmusée de Xanthos. Il a été associé à Charles Delfante et Jean Zumbrunnen pour le centre commercial Saint-Genis 2, avec Archigroup pour le complexe de la porte de Lyon. Actuellement, il est vice-président et archiviste de la Société Académique. Caserne de la Part Dieu, le manège. LA PART DIEU. LE CENTRE COMMERCIAL. En 1968, l’équipement commercial de Lyon comportait dans la Presqu’île : Le Printemps appelé « les deux passages », Régis Zeller, archiviste. les Galeries Lafayette, dans un immeuble loué à la ville de 1. PROJET INITIAL Lyon, le Grand Bazar et des commerces de détail essentiellement répartis sur les rues de la République, la rue Edouard Herriot et la rue de Brest. En périphérie venait de 2 1 s’ouvrir les Nouvelles Galeries à Bron (12 000 m GLA) , Carrefour à Vénissieux (14 000 m 2 GLA), deux supermarchés : un Casino aux Etats Unis et un Grand Bazar à Vaise. La notion de Centre Commercial Régional était en France toute récente, à Paris le projet de Parly II était en cours et l’on parlait de projet à la Défense, à Rungis et 2 Rosny . Une remise en forme de l’opération Part Dieu démarrait, un projet de « Centre Epannelage de la rive gauche proposé par Beaudoin, J. Perrin-Fayolle, Delfante. Directionnel » venait de recevoir l’approbation du Ministère. Ce projet faisait suite à une succession de plans de masse établis par Jean Zumbrunnen, Jacques Perrin Fayolle, dont les esquisses se trouvent à la Société Académique. Début mars 1968, ayant décidé de revenir sur Lyon après un séjour de 5 ans à Paris, j’ai repris contact avec Charles Delfante chez qui j’avais travaillé à plusieurs reprises au cours de mes études. Sous le contrôle de la Caisse des Dépôts, la maîtrise d’ouvrage de l’opération était assurée par la SERL présidée à ce moment là par M. Carteron et dirigée par M. Chaffangeon. Charles Delfante me demanda de prendre en charge l’étude Etude de voirie avant 1968. du Centre Commercial. 4 Quand je découvris maquette du la centre directionnel en débutant l’étude du centre commercial, celle-ci avait été précédée par une première maquette matérialisant l’évolution des premiers plans masse Zumbrunnen. de Ce Jean projet réservait un emplacement important à la création d’un centre culturel à l’emplacement actuel du Sud du Centre Commercial, de la Maison de la Radio et de la Bibliothèque. 3 Maquette du Centre Directionnel de la Part Dieu, 1967 . L’évolution de l’affaire et les plans successifs avaient déjà permis l’implantation sur le terrain, en fonction des bâtiments libérés par l’armée, d’opérations de logements : la résidence Desaix et la résidence de la rue du Lac par Jean Zumbrunnen, la bibliothèque municipale de Jacques Perrin Fayolle, la Maison de la Radio. Des terrains avaient été attribués à EDF pour son siége régional et le SITI ainsi qu’à la Cité Administrative d’Etat. Etablie avant 1968, une étude de voirie définissait la structure viaire de la rive gauche du Rhône. Sur cette étude on remarquera la création d’un nouveau pont sur le Rhône dans le prolongement de la rue de Bonnel et la marginalisation du cours Lafayette. Par ailleurs l’opération « Moncey nord » se terminait avec la réalisation des halles, du parking hélicoïdal et le démarrage de la tour de l’UAP à l’angle LafayetteGaribaldi. La SERL était encore installée dans le bâtiment situé entre les deux barres de logements. A l’étroit dans ces locaux, elle désirait réaliser pour démontrer la crédibilité de l’opération et sa faisabilité un immeuble de bureaux. Cette intention se concrétisa par la construction de l’immeuble PDG (Part Dieu Garibaldi) dont les études menées par Claude Monin architecte et urbaniste, débutèrent en 1968. Façade du grand magasin Nord sur le boulevard Deruelle. 5 Dans le plan masse du Centre Directionnel, seuls 4000 m 2 environ étaient pris en compte pour le commerce ainsi qu’un parking de 1200 places pour l’ensemble bureaux-commercesculture. La surface commerciale fut jugée par les spécialistes trop petite pour constituer un pôle suffisamment attractif à l’échelle des ambitions du projet, ou trop grande pour constituer l’accompagnement commercial de proximité en pied d’immeubles de bureaux. En optant pour une surface importante on risquait de déstabiliser le commerce de la presqu’île. Un groupe d’étude fut constitué avec les directeurs des services expansion du Printemps et des Galeries Lafayette, en l’occurrence Serge Careil, et un représentant de la Caisse des Dépôts. Niveaux 0 à +1. Une étude a été menée par Larry Smith, américain, reconnu par les Grands Magasins comme spécialiste des études d’implantation de centres commerciaux. Elle démontra le sous-équipement du centre de Lyon, le rôle de la ville comme métropole régionale, et la synergie qu’engendrerait la création à la Part-Dieu d’un centre très important (dans la mesure où les dessertes routières, de transports en commun, la capacité des parkings le permettraient). Une première phase d’étude du centre commercial fut engagée pour voir comment un tel ensemble pouvait s’inscrire dans le plan de masse en intégrant toutes les contraintes des « coups partis » et comment elle pouvait permettre de mettre Face Ouest de l’opération sur Garibaldi, variante. au point un projet faisant appel à la concurrence entre les différents promoteurs. Ce projet devait naturellement avoir l’aval des Grands Magasins. Pour ce faire ils exigèrent que la SERL s’attache les conseils de l’architecte spécialiste des centres commerciaux, Victor Gruen dont l’agence principale était à Los Angeles. A l’initiative de Louis Pradel, des conférences furent organisées commerçants pour l’opportunité exposer que aux pouvait représenter pour eux la réalisation d’un centre important Face Ouest de l’opération sur Garibaldi, variante. créant une synergie. Il était présenté à certains comme une opportunité de créer à la Part-Dieu un deuxième magasin. 6 Un bureau d’information fut installé sur le site, rue Garibaldi, bureau que j’allais occuper jusqu’en 1973 avec un dessinateur et une secrétaire. Le programme de l’opération fut donc établi sur la présence de deux grands magasins, de moyennes surfaces et de 2 boutiques pour une surface totale de 70 000 m GLA. Il devait comprendre un parking de 3 000 places, calculé sur la base 2 de 4,5 places pour 100 m de surface GLA. En continuité avec les deux niveaux de circulation piétonne, le centre fut envisagé Dalle piétonne au niveau +1 avec vue sur le centre et la tour du lot S. sur ces deux niveaux pour le mail et un niveau supplémentaire pour les Grands Magasins. Le principe des « magnets » fut adopté c’était la règle qui avait fait ses preuves aux USA. Il consiste à assimiler les consommateurs à de la limaille de fer attirés par l’attractivité de grands magasins, « les magnets », ces grands magasins concurrents dont la gamme des produits est très proche et engendre ainsi un flux de clientèle qui va de l’un à l’autre pour des achats comparatifs. Un centre commercial, bien conçu, consiste alors à placer sur ce flux, entre ces grands magasins des boutiques de manière à ce que toutes soient garanties d’un passage constant Perspective de l’espace central. devant leurs vitrines. Verticalement le choix des boutiques suit la ou les spécialités de l’étage correspondant des grands magasins. Ainsi on retrouve les grands thèmes répartis le long d’un mail suivant les niveaux : la femme et l’enfant, l’homme, la maison. Les commerces à la fréquentation assurée - comme les pharmacies ou les bureaux de tabac - sont implantés soit dans des emplacements défavorisés, soit pour animer un secteur moins bien drainé. C’est tout l’art d’un bon plan de « merchandising ». Il assure ainsi à l’investisseur la possibilité de louer les boutiques au meilleur prix. Naturellement l’accessibilité est un élément primordial pour garantir la fréquentation, à partir des quartiers environnants, des transports en commun (ligne de bus, métro), des taxis et des parkings. Là aussi il est indispensable de répartir, en les orientant, les différents flux de manière à irriguer le plus régulièrement possible le mail sans avantager l’une ou l’autre des grandes surfaces très vigilantes quant au traitement équitable de ces Etude de franchissement de la rue Servient. problèmes. Ces contraintes furent celles du parti architectural. 7 Le terrain sur lequel pouvait se développer l’étude était celui disponible et non encore affecté. L’environnement du centre se présentait ainsi : La rue Garibaldi à l’Ouest se présentait comme le grand axe de circulation Nord-Sud. La SNCF était pleine d’incertitudes quant aux choix des terrains pour la création d’une gare et sa localisation dans l’espace, si elle se réalisait. Le boulevard Vivier Merle dont la fonction était encore mal définie avec un handicap sérieux par son débouché sur Lafayette permettait une desserte vers le Sud. Au Nord le boulevard Deruelle se présentait un peu comme une contre-allée du cours Lafayette qui lui était l’axe Est Ouest animé et commerçant. Avec le « PDG », le « Britannia » (Remondet et Siefert, architectes, Monin architecte d’opération) dont le permis de construire fût déposé en septembre 1971. Au Sud la rue du Lac se présentait comme une voie interne à l’opération ne débouchant que sur Garibaldi La partie centrale délimitée par la rue Garibaldi, les Terrain non attribué en 1968 et proposé pour le centre commercial. prolongements des rues Bonnel et Servient et le boulevard projeté de Vivier Merle n’avait pas d’affectation précise en dehors de programmes de bureaux , d’équipements culturels et commerciaux. Au Sud à partir de Garibaldi le long de Servient une grande parcelle avait été affectée à la Cité Administrative d’Etat. Le projet de la Bibliothèque Municipale après avoir été envisagé sur le terrain d’un bâtiment occupé par les anciens combattants s’est vu affecter un terrain libéré plus tôt sur Vivier Merle à coté de celui qui était destiné à la Maison de la Radio. Etude de franchissement de la rue Servient. 8 Le principe cher à Le Corbusier, intégré dès les premiers plans de masse par Zumbrunnen, d’une dalle piétonne à environ 5,5 m du sol (niveau +1), avait été affirmé dans le projet de centre directionnel et intégré dans les premiers projets réalisés ou en cours de réalisation : barre Desaix, SITI 2, Bibliothèque Municipale. Seul le projet de Maison de la Radio ne l’a pas pris en compte. Pour conserver le parti de la maquette du centre directionnel et pour composer avec les flux de circulation, on a retenu le principe d’un axe Nord-Sud reliant les grands magasins, les Galeries Lafayette ayant revendiqué une implantation au Nord près du cours Lafayette. Cet axe devait permettre la liaison au niveau 0 de la rue des Cuirassiers au Boulevard Déruelle, mais aussi une liaison au niveau de la dalle piétonne (+1) entre les différents programmes. L’axe de circulation Est-Ouest devant relier le Boulevard Vivier-Merle à la rue Garibaldi, devait permettre à travers les circulations verticales du Centre de desservir les différents niveaux des équipements branchés sur cette circulation. Compte tenu de l’absence de définition des intentions de la SNCF sur une gare, une liaison en attente sera réalisée au niveau +2 mais inutilisée, après l’ouverture du centre, le niveau de desserte piétonne de la gare sera arrêté au niveau 0. Les mêmes incertitudes sur la gare conduisirent aux dispositions adoptées pour la conception de la station de métro qui lui seront défavorables (sens des escalators). Une maquette d’étude fut réalisée pour matérialiser dans l’espace ce que pourrait être ce Centre. Ce projet comportait deux grands magasins de surface équivalente répartie sur trois niveaux, une galerie marchande sur deux niveaux avec un mail comportant une succession de placettes et dont le niveau supérieur assurait la continuité de la circulation piétonne avec les programmes contigus au niveau + 1. Les différents niveaux (4) du parking central étaient directement accessibles à partir des voies Bonnel et Servient au fur et à mesure que les rampes des trémies en dégageaient le volume. La couverture de l’ensemble ne comportait pas encore de Autres études de franchissement de la rue Servient. stationnement. 9 Le plan masse permettait de dégager un espace libre le long de Garibaldi qui conservait une partie des alignements des platanes de la caserne. Fin mai 1968, la SERL consulta Victor Gruen (troublé par les événements) à l’hôtel Meurisse. Il fut décidé que Claude Monin et moi-même, nous nous rendions aux USA fin août 1968 , pour un rendez-vous de travail dans son agence de Los Angeles au cours d’un voyage d’étude d’une quinzaine de jours (San Francisco, Chicago, New York, Philadelphie, Rochester, Minneapolis, Boston, Montréal, etc). Ce fut le premier de sept voyages effectués aux USA Carrefour boulevard Vivier Merle - Servient. pour cette affaire complétés par de nombreux voyages en Europe (Belgique, Hollande, Danemark, Suède, Finlande, Angleterre, Allemagne, Suisse). Début 1969, un avant-projet du centre accompagné d’un programme fut établi pour permettre à la SERL de lancer une consultation auprès des promoteurs intéressés Nous aborderons dans un prochain article l’évolution que connu le projet après la désignation du promoteur du centre et les conditions dans lesquelles se déroula le chantier. Régis Zeller Croquis de Régis Zeller. Dessinés en 1969 pour faire prendre conscience aux maîtres Maquette de la première esquisse du centre commercial, début 1969, intégrant le SITI, la maison de la radio, l’immeuble de l’UAP, le PDG, la barre du Lac, les services régionaux d’EDF, la bibliothèque. d’ouvrage des approches possibles de la Part -Dieu. 1 En américain : gross leasing area, c’est à dire une surface 2 qui ne prends en compte que les m qui peuvent se louer. 2 Cf. Confort collectif, urbanisme et commerce de Serge F. CAREIL ,1967. 3 On remarquera la gare dont le hall est sur Vivier Merle, la partie centrale composée avec les arbres de la cour de la caserne la bibliothèque et la tour S, future tour du Crédit Lyonnais. L’immeuble de logements de la rue du Lac et la Maison de la Radio et la bibliothèque sont déjà projetés sur leur site. La cité administrative évoluera plusieurs fois dans sa mise en forme. 10 BREVES Mémoire des oeuvres des architectes lyonnais. Jusqu'à fin mai, exposition Art contemporain à Brou (Debré, Hantaï, Mitchell, Soulages...) Au Monastère royal de Brou. Afin que la Société Académique puisse développer la constitution de cette mémoire, elle souhaite que chaque membre lui fasse don - d’un projet représentatif de son travail, sous forme de plans et croquis originaux, ainsi que toutes autres pièces de dossier intéressantes, - de la liste des oeuvres réalisées, sous la forme des plaquettes de références d’agence, par exemple. Le 5 avril à 20 heures, 150 ans de Vaise, conférence par Bruno Benoît, historien. A la Médiathèque de Vaise. Du 6 avril au 13 juillet, exposition Avis à la population, ordonnances, proclamations et placards lyonnais. A la bibliothèque de la Part-Dieu. Les objets du dessin. Le 26 avril à 19 heures, René Char, conférence de Gabriel Le Gal, poète, à la Bibliothèque du 5e Saint-Jean, 4 avenue Adolphe Max. Très rapidement, les générations montantes d’architectes perdent le souvenir des instruments de travail traditionnels de leurs aînés. La Société Académique recherche équerres, compas, tés, tire-lignes, graphos, etc. en vue d’assurer leur conservation et, plus tard, leur exposition. Du 23 avril au 25 mai, exposition de photographies 150 ans de la Guillotière. A la Bibliothèque du 3e, 246 rue Duguesclin. Jusqu’au 5 mai, exposition Les fouilles du TGV Méditerranée dans la moyenne vallée du Rhône. Au musée de Valence. LIVRES. Le lundi 13 mai à 19 heures, la Maison de l’architecture Rhône-Alpes et la Librairie Le Moniteur invitent Gilles Clément qui présentera « Le jardin en mouvement, de la vallée au jardin, planétaire » à la Maison du livre, de l’image et du son, Villeurbanne. Dalgabio. Lyon - Athènes - Constantinople. Les dessins du voyage de 1843. Archives de la Société Académique d’Architecture de Lyon. Coédition René Georges, Stéphane Bachès. Publications de l’Université de Saint-Etienne. Janvier 2002. 302 pages. Format 31 x 24 cm. 59 €.. Jusqu’au 6 juin, exposition Passions et Raisons du Paysage, une nature sensible. Au CAUE du Rhône, 6 bis quai Saint-Vincent. Urbanisme et architecture contemporaine en pays de neige. Ouvrage conçu par Denys Pradelle et l’Atelier d’architecture en montagne. 128 pages, 200 photos et plans. Editions Libris. 30 €. Du 17 mai au mois de juin, exposition Les amérindiens, capteurs de rêves. Au Muséum d’histoire naturelle de Lyon Architecture en France 1940 - 2000. par Jacques Lucan. Edition Le Moniteur. Novembre 2001. 375 pages. 37 €. Jusqu’au 22 mai, exposition Le Calife, le Prince et le Potier. L’histoire de la céramique peinte du Moyen-Orient, présentée dans une mise en espace inventive. Au musée des Beaux-arts de Lyon. EVENEMENTS EN RHONE-ALPES Jusqu’au 26 mai, exposition Du dessin au papier. La diversité des dessins sur papier, du 16e au 20e siècle. Au musée des Beaux-arts de Lyon. Le 3 avril, colloque Hôpital, urbanisme et architecture, organisé par le Grand Lyon dans le cadre du bicentenaire des HCL. De 8 h 30 à 16 h 45, salle du conseil, au Grand Lyon. Jusqu’au 15 juin, exposition Willy Ronis, 200 photographies, dont certaines prises à Lyon dans les années 50. A la Bibliothèque de la Part-Dieu. Du 5 avril au 13 juin, Premiers projets: une sélection de 7 projets d’architectes de moins de 35 ans, exposée à la Maison de l’architecture Rhône-Alpes, 21 place des Terreaux. Jusqu’au 1er septembre, exposition La vie quotidienne des Gaulois. Au musée d’archéologie de Lons le Saunier. Le 15 avril, conférence La mise en valeur du Moyen-Âge national dans l’Italie unifiée (1860-1940) à 18 h 30, à l’amphithéâtre de l’Opéra 11 12 DERNIERE ACQUISITION. FAÇADE ORIENTALE DE L’HOTEL DE VILLE DE LYON François-Régis Cottin. Dessin au lavis (41 x 54 cm) signé et daté à l’angle inférieur droit : Dardel 1837 Cette vue a été gravée par Dubouchet en 1850 pour la Ville de Lyon. Le dessin a été exécuté depuis le Grand -Théâtre nouvellement reconstruit par Chenavard avant l’ouverture de la rue Impériale et l’élargissement de la rue Lafont. A remarquer les boutiques adossées aux deux ailes de l’Hôtel de Ville, concédées par le Consulat à l’architecte Morand en 1768 pour le dédommager de la suppression de son poste de contrôleur du théâtre ; ces boutiques furent démolies en 1857. La qualité du dessin des scènes de rue qui animent cette vue égale celle du rendu de l’architecture. 13 LA CHAPELLE ST MARTIN LES PERILS DE MONTROTTIER apparentes jointoyées au mortier de chaux dans le plan des pierres. Il date de l’origine de la construction. Jean-Gabriel Mortamet. Sur l’un des piliers, on trouve la trace d’une peinture murale représentant Sainte Catherine, qui peut être datée du XVème Jean-Gabriel Mortamet a fait ses études à l’atelier Tony Garnier à Lyon. Il a été diplômé en 1959. Après son diplôme d’Etudes Supérieures d’Histoire et de Conservation des Monuments Anciens en 1961, il a été nommé Architecte en chef des Monuments historiques en 1973. Il est intervenu en Savoie et Haute-Savoie, puis dans le Rhône, aux Salines Royales d’Arc-et-Senans, au Palais Granvelle de Besançon. En 1992, il a accédé au titre d’Inspecteur général des Monuments historiques. A Lyon, ses principaux travaux portent sur la cathédrale Saint-Jean, l’Hôtel-de-Ville, l’église Saint-Nizier, la basilique Saint-Martin d’Ainay, le palais Saint-Pierre. Aujourd’hui, Jean-Gabriel Mortamet est Architecte en Chef et Inspecteur général honoraire des Monuments Historiques. siècle. Sur l’arc triomphal, on trouve un décor de la fin du XVème siècle ou du début du XVIème siècle, à rinceaux rouges sur fond blanc, à filets ocre jaune et ocre rouge. De la même époque, on peut observer les jambes d’un personnage sur un fond carrelé. Des traces de décor du XVIIème siècle sont présentes sur les murs latéraux : petit décor de grappes dans les parties hautes, faux appareillages d’assises roses et blanches à faux joints noirs séparés par des bandes blanches avec serpentines noires. Le village de Montrottier est situé dans les Monts du Lyonnais. A quelque distance du bourg, se trouve la chapelle Saint Martin les Périls, dont la Le long des pilastres et des encadrements des portes et restauration, due à Jean-Gabriel Mortamet, a été achevée des fenêtres , un décor de faux marbre fait de pierres ocre récemment. jaune cernées de rouge, assez maladroit, date du XVIIIème siècle. C’est l’ancienne église paroissiale du village. Sa siècle : Les fermes de charpente sont peintes d’un décor en sur la face Nord, deux petites ouvertures en arc plein cintre damiers rouges et noirs, elles seraient antérieures au sont les témoins de cette époque. XVIIème siècle (probablement du XVème ou du XVIème siècle). ème construction remonte à la première moitié du X Au XIIème siècle, elle s’agrandit et prend sa forme actuelle. Des chapelles seigneuriales sont adjointes à partir du XVème Les traces d’une ancienne tribune et des charpentes siècle jusqu’au XVIIème siècle : il n’en reste que des traces antérieures à celle existante ont été maintenues. sur les murs. En 1808, le culte paroissial est transféré au bourg. Le clocher qui porte une statue de la Vierge est Le parti de présentation, très volontairement archéologique, reconstruit en 1808. L’intérieur comporte des traces de conduit à un aspect très disparate, critiqué décor de plusieurs époques : faux marbres, rinceaux, faux par de nombreux visiteurs, mais apprécié par les historiens appareillages ; des pièces de charpente sont peintes d’un d’art qui trouvent ainsi un témoignage intéressant de décor en damier. Si l’ensemble de la chapelle est de style l’évolution du décor d’un édifice. roman, le portail est de style ogival flamboyant. Après avoir procédé à la remise en état du clos et du couvert, s’est posé le problème de la restauration intérieure. On se trouvait en présence de traces de décors de plusieurs époques. Une étude archéologique très fine a été effectuée pour reconnaître les campagnes de réalisation de ces décors, et il a été décidé de présenter chacun d’eux au détriment de l’unité de présentation de l’édifice. On trouve ainsi, au-dessus de l’arc triomphal, un parement traité en « pierra rasa », c’est-à-dire un parement de pierres 14 15