Bulletin n° 2, Mars 2002

Transcription

Bulletin n° 2, Mars 2002
Bulletin de la Société Académique
d’Architecture de Lyon.
numéro 2. mars 2002.
LE MOT DU PRESIDENT
Jean-Marc Tourret.
Lorsque, au début de cette année, je vous présentais notre
Bulletin numéro un, je ressentais une certaine anxiété.
Aujourd’hui, au moment de la parution du Bulletin numéro
deux, cette anxiété n’a pas totalement disparu, mais je me
sens plus confiant.
Le mouvement, en effet, est en marche.
Notre confrère, Robert Dussud, rédacteur en chef, assure sa
conception et sa mise en forme.
SOMMAIRE
Il est assisté par les membres du bureau qui, avec lui,
Le mot du président.
sélectionnent les articles à paraître, puis procèdent à son
Jean-Marc Tourret.
édition et à sa diffusion.
Page 2.
Cependant, le Bulletin ne pourra vivre que si la Société
Les fonds dessinés.
Académique, c’est à dire
La Part-Dieu. Le centre commercial.
ses membres,
1. Projet initial.
tous ses membres,
Régis Zeller.
vous,
Page 4.
apportez votre pierre à l’édifice.
Brèves. Livres. Evènements en Rhône-Alpes.
La participation du plus grand nombre est très importante,
Page 11.
voire vitale.
Dernière acquisition.
A vos plumes, à vos crayons, rédigez-nous des articles,
Façade orientale de l’Hôtel de Ville de Lyon par Dardel.
retrouvez ou dessinez-nous des images, des plans, des
Page 12.
façades, des croquis qui relatent certains moments de votre
vie d’architecte, qui exposent vos oeuvres, qui les décrivent
Patrimoine.
en en montrant la genèse.
La chapelle Saint-Martin-les-Périls de Montrottier.
Jean-Gabriel Mortamet.
Car des oeuvres, dont par ailleurs vous êtes fiers, sans doute
Page 14.
à juste titre, vous n’en manquez pas.
2
DALGABIO. LYON - ATHENES CONSTANTINOPLE.
LES DESSINS DU VOYAGE
DE 1843.
Malgré les soins de conservation méticuleux et passionnés dont ils
sont l’objet, les documents sur papier vieillissent et disparaissent.
Consciente de cet effacement, la Société Académique, par
l’opiniâtreté de Bernard Merlin, a voulu préserver et faire connaître le
contenu d’un album de dessins qu’elle possède depuis 1867.
Les quelques lignes qui suivent sont extraites de l’écrit de Bernard
Merlin « Raison de l’édition », page 27.
Archives de la Société Académique d’Architecture de Lyon.
Coédition René Georges, Stéphane Bachès. Publications de
l’Université de Saint-Etienne. Janvier 2002.
302 pages. Format 31 x 24 cm.
Le temps a fait son ouvrage : les feuilles, supports des
dessins, ont un aspect terne et sont légèrement gondolées,
résultat de plus d’un siècle de séjour dans des locaux souvent
humides et peu adaptés à la conservation de manuscrits.
...
Déjà quelques pages paraissent vierges alors qu’un examen
attentif permet de déceler des traces de dessin. Ces
documents sont donc à jamais perdus, car il est impossible,
même avec des techniques de pointe, de les faire apparaître.
Le temps qui passe imposait donc ce projet d’édition, car il est
vraisemblable que dans quelques décennies, il ne restera
plus que quelques fantômes d’images.
...
Parti avec Chenavard et Rey pour les commodités du voyage
en groupe, il (Dalgabio) consacre tout son temps à ses
propres études. A Athènes, il va très loin dans la description
graphique des monuments de l’Acropole ; ses dessins
détaillés, minutieux au point d’indiquer la moindre fissure de
Temple d’Erechthée et de Pandrose de l’Acropole d’Athènes.
linteau, ont quelque chose du relevé archéologique.
...
A Constantinople, il semble se distraire et prendre des
vacances ; son trait change et l’on ne sent nulle application,
mais le seul plaisir de dessiner librement et de saisir
l’ambiance de la Grande Métropole d’Orient ; l’architecture y a
cependant sa place, mais elle est traitée par grandes masses,
dans un esprit de paysage.
...
C’est leur intégrité qui nous fait apprécier les dessins de
Dalgabio, qui aime le Beau, mais qui est surtout un adepte
sincère du Vrai.
Mosquée de la Sultane Akhmet à Constantinople.
Platane de Godeffroy de Bouillon à Bonyoux.
3
Après des études à Lyon à l’atelier Tony Garnier, Régis Zeller a été
diplômé en 1962. Collaborateur à l’agence Calmettes (Paris), il a
étudié le projet du stade de 100 000 places qui devait remplacer le
Parc des Princes, la station de sports d’hiver de Valouise (massif du
Pelvoux) et le centre commercial de Saint-Genis-Laval.
Il a participé à la mission archéologique française en Turquie dirigée
par le Professeur Meztger. Avec Patrice Goulet, il a réalisé le dépôtmusée de Xanthos.
Il a été associé à Charles Delfante et Jean Zumbrunnen pour le
centre commercial Saint-Genis 2, avec Archigroup pour le complexe
de la porte de Lyon.
Actuellement, il est vice-président et archiviste de la Société
Académique.
Caserne de la Part Dieu, le manège.
LA PART DIEU.
LE CENTRE COMMERCIAL.
En 1968, l’équipement commercial de Lyon comportait dans
la Presqu’île : Le Printemps appelé « les deux passages »,
Régis Zeller, archiviste.
les Galeries Lafayette, dans un immeuble loué à la ville de
1. PROJET INITIAL
Lyon, le Grand Bazar et des commerces de détail
essentiellement répartis sur les rues de la République, la rue
Edouard Herriot et la rue de Brest. En périphérie venait de
2
1
s’ouvrir les Nouvelles Galeries à Bron (12 000 m GLA) ,
Carrefour
à
Vénissieux
(14
000
m
2
GLA),
deux
supermarchés : un Casino aux Etats Unis
et un Grand Bazar à Vaise.
La notion de Centre Commercial Régional
était en France toute récente, à Paris le
projet de Parly II était en cours et l’on
parlait de projet à la Défense, à Rungis et
2
Rosny .
Une remise en forme de l’opération Part
Dieu démarrait, un projet de « Centre
Epannelage de la rive gauche proposé par Beaudoin, J. Perrin-Fayolle, Delfante.
Directionnel » venait de recevoir l’approbation du Ministère.
Ce projet faisait suite à une succession de plans de masse
établis par Jean Zumbrunnen, Jacques Perrin Fayolle, dont
les esquisses se trouvent à la Société Académique.
Début mars 1968, ayant décidé de revenir sur Lyon après un
séjour de 5 ans à Paris, j’ai repris contact avec Charles
Delfante chez qui j’avais travaillé à plusieurs reprises au
cours de mes études.
Sous le contrôle de la Caisse des Dépôts, la maîtrise
d’ouvrage de l’opération était assurée par la SERL présidée à
ce moment là par M. Carteron et dirigée par M. Chaffangeon.
Charles Delfante me demanda de prendre en charge l’étude
Etude de voirie avant 1968.
du Centre Commercial.
4
Quand
je
découvris
maquette
du
la
centre
directionnel en débutant
l’étude
du
centre
commercial, celle-ci avait été
précédée par une première
maquette
matérialisant
l’évolution des premiers
plans
masse
Zumbrunnen.
de
Ce
Jean
projet
réservait un emplacement
important à la création d’un
centre
culturel
à
l’emplacement actuel du Sud
du Centre Commercial, de la
Maison de la Radio et de la
Bibliothèque.
3
Maquette du Centre Directionnel de la Part Dieu, 1967 .
L’évolution de l’affaire et les plans successifs avaient
déjà permis l’implantation sur le terrain, en fonction des
bâtiments libérés par l’armée, d’opérations de
logements : la résidence Desaix et la résidence de la
rue du Lac par Jean
Zumbrunnen, la bibliothèque
municipale de Jacques Perrin Fayolle, la Maison de la
Radio. Des terrains avaient été attribués à EDF pour
son siége régional et le SITI ainsi qu’à la Cité
Administrative d’Etat.
Etablie avant 1968, une étude de voirie définissait la
structure viaire de la rive gauche du Rhône.
Sur cette étude on remarquera la création d’un nouveau
pont sur le Rhône dans le prolongement de la rue de
Bonnel et la marginalisation du cours Lafayette.
Par ailleurs l’opération « Moncey nord » se terminait
avec la réalisation des halles, du parking hélicoïdal et
le démarrage de la tour de l’UAP à l’angle LafayetteGaribaldi. La SERL était encore installée dans le
bâtiment situé entre les deux barres de logements. A
l’étroit dans ces locaux, elle désirait réaliser pour
démontrer la crédibilité de l’opération et sa faisabilité
un immeuble de bureaux. Cette intention se concrétisa
par la construction de l’immeuble PDG (Part Dieu
Garibaldi) dont les études menées par Claude Monin
architecte et urbaniste, débutèrent en 1968.
Façade du grand magasin Nord sur le boulevard Deruelle.
5
Dans le plan masse du Centre Directionnel, seuls 4000 m
2
environ étaient pris en compte pour le commerce ainsi qu’un
parking de 1200 places pour l’ensemble bureaux-commercesculture. La surface commerciale fut jugée par les spécialistes
trop petite pour constituer un pôle suffisamment attractif à
l’échelle des ambitions du projet, ou trop grande pour
constituer l’accompagnement commercial de proximité en
pied d’immeubles de bureaux. En optant pour une surface
importante on risquait de déstabiliser le commerce de la
presqu’île.
Un groupe d’étude fut constitué avec les directeurs des
services expansion du Printemps et des Galeries Lafayette, en
l’occurrence Serge Careil, et un représentant de la Caisse
des Dépôts.
Niveaux 0 à +1.
Une étude a été menée par Larry Smith, américain, reconnu
par les Grands Magasins comme spécialiste des études
d’implantation de centres commerciaux. Elle démontra le
sous-équipement du centre de Lyon, le rôle de la ville comme
métropole
régionale,
et
la
synergie
qu’engendrerait la création à la Part-Dieu d’un
centre très important (dans la mesure où les
dessertes routières, de transports en commun,
la capacité des parkings le permettraient).
Une première phase d’étude du centre
commercial fut engagée pour voir comment un
tel ensemble pouvait s’inscrire dans le plan de
masse en intégrant toutes les contraintes des
« coups partis » et comment elle pouvait permettre de mettre
Face Ouest de l’opération sur Garibaldi, variante.
au point un projet faisant appel à la concurrence
entre les différents promoteurs.
Ce projet devait naturellement avoir l’aval des
Grands Magasins. Pour ce faire ils exigèrent que
la SERL s’attache les conseils de l’architecte
spécialiste des centres commerciaux, Victor
Gruen dont l’agence principale était à Los
Angeles.
A l’initiative de Louis Pradel, des conférences
furent
organisées
commerçants
pour
l’opportunité
exposer
que
aux
pouvait
représenter pour eux la réalisation d’un centre important
Face Ouest de l’opération sur Garibaldi, variante.
créant une synergie. Il était présenté à certains comme une
opportunité de créer à la Part-Dieu un deuxième magasin.
6
Un bureau d’information fut installé sur le site, rue Garibaldi,
bureau que j’allais occuper jusqu’en 1973 avec un
dessinateur et une secrétaire.
Le programme de l’opération fut donc établi sur la présence
de deux grands magasins, de moyennes surfaces et de
2
boutiques pour une surface totale de 70 000 m GLA. Il devait
comprendre un parking de 3 000 places, calculé sur la base
2
de 4,5 places pour 100 m de surface GLA.
En continuité avec les deux niveaux de circulation piétonne, le
centre fut envisagé
Dalle piétonne au niveau +1 avec vue sur le centre et la tour du lot S.
sur ces deux niveaux pour le mail et un
niveau supplémentaire pour les Grands Magasins.
Le principe des « magnets » fut adopté c’était la règle qui
avait fait ses preuves aux USA. Il consiste à assimiler les
consommateurs à de la limaille de fer attirés par l’attractivité
de grands magasins, « les magnets », ces grands magasins
concurrents dont la gamme des produits est très proche et
engendre ainsi un flux de clientèle qui va de l’un à l’autre
pour des achats comparatifs.
Un centre commercial, bien conçu, consiste alors à placer sur
ce flux, entre ces grands magasins des boutiques de manière
à ce que toutes soient garanties d’un passage constant
Perspective de l’espace central.
devant leurs vitrines. Verticalement le choix des boutiques
suit la ou les spécialités de l’étage correspondant des grands
magasins. Ainsi on retrouve les grands thèmes répartis le
long d’un mail suivant les niveaux : la femme et l’enfant,
l’homme, la maison.
Les commerces à la fréquentation assurée - comme les
pharmacies ou les bureaux de tabac - sont implantés soit
dans des emplacements défavorisés, soit pour animer un
secteur moins bien drainé. C’est tout l’art d’un bon plan de
« merchandising ». Il assure ainsi à l’investisseur la possibilité
de louer les boutiques au meilleur prix.
Naturellement l’accessibilité est un élément primordial pour
garantir la fréquentation, à partir des quartiers environnants,
des transports en commun (ligne de bus, métro), des taxis et
des parkings.
Là aussi il est indispensable de répartir, en les orientant, les
différents flux de manière à irriguer le plus régulièrement
possible le mail sans avantager l’une ou l’autre des grandes
surfaces très vigilantes quant au traitement équitable de ces
Etude de franchissement de la rue Servient.
problèmes. Ces contraintes furent celles du parti architectural.
7
Le terrain sur lequel pouvait se
développer l’étude
était celui
disponible et non encore affecté.
L’environnement du centre se
présentait ainsi :
La rue Garibaldi à l’Ouest se
présentait comme le grand axe de
circulation Nord-Sud.
La
SNCF
était
pleine
d’incertitudes quant aux choix des
terrains pour la création d’une gare
et sa localisation dans l’espace, si
elle se réalisait.
Le boulevard Vivier Merle dont
la fonction était encore mal définie
avec un handicap sérieux par son
débouché sur Lafayette permettait
une desserte vers le Sud.
Au Nord le boulevard Deruelle
se présentait un peu comme une
contre-allée du cours Lafayette qui
lui était l’axe Est Ouest animé et
commerçant. Avec le « PDG », le
« Britannia » (Remondet et Siefert,
architectes,
Monin
architecte
d’opération) dont le
permis de
construire fût déposé en septembre
1971.
Au Sud la rue du Lac se
présentait comme une voie interne à
l’opération ne débouchant que sur
Garibaldi
La partie centrale délimitée par la rue Garibaldi, les
Terrain non attribué en 1968 et proposé pour le centre commercial.
prolongements des rues Bonnel et Servient et le boulevard
projeté de Vivier Merle n’avait pas d’affectation précise en
dehors de programmes de bureaux , d’équipements culturels
et commerciaux. Au Sud à partir de Garibaldi le long de
Servient une grande parcelle avait été affectée à la Cité
Administrative d’Etat. Le projet de la Bibliothèque Municipale
après avoir été envisagé sur le terrain d’un bâtiment occupé
par les anciens combattants s’est vu affecter un terrain libéré
plus tôt sur Vivier Merle à coté de celui qui était destiné à la
Maison de la Radio.
Etude de franchissement de la rue Servient.
8
Le principe cher à Le Corbusier, intégré dès les premiers
plans de masse par Zumbrunnen, d’une dalle piétonne à
environ 5,5 m du sol (niveau +1), avait été affirmé dans le
projet de centre directionnel et intégré dans les premiers
projets réalisés ou en cours de réalisation : barre Desaix, SITI
2, Bibliothèque Municipale. Seul le projet de Maison de la
Radio ne l’a pas pris en compte.
Pour conserver le parti de la maquette du centre directionnel
et pour composer avec les flux de circulation, on a retenu le
principe d’un axe Nord-Sud reliant les grands magasins, les
Galeries Lafayette ayant revendiqué une implantation au Nord
près du cours Lafayette.
Cet axe devait permettre la liaison au niveau 0 de la rue des
Cuirassiers au Boulevard Déruelle, mais aussi une liaison au
niveau
de la dalle piétonne (+1) entre les différents
programmes.
L’axe de circulation Est-Ouest devant relier le Boulevard
Vivier-Merle à la rue Garibaldi, devait permettre à travers les
circulations verticales du Centre de desservir les différents
niveaux des équipements branchés sur cette circulation.
Compte tenu de l’absence de définition des intentions de la
SNCF sur une gare, une liaison en attente sera réalisée au
niveau +2 mais inutilisée, après l’ouverture du centre, le
niveau de desserte piétonne de la gare sera arrêté au niveau
0. Les mêmes incertitudes sur
la gare conduisirent aux
dispositions adoptées pour la conception de la station de
métro qui lui seront défavorables (sens des escalators).
Une maquette d’étude fut réalisée pour matérialiser dans
l’espace ce que pourrait être ce Centre.
Ce projet comportait deux grands magasins de surface
équivalente répartie sur trois niveaux, une galerie marchande
sur deux niveaux avec un mail comportant une succession de
placettes et dont le niveau supérieur assurait la continuité de
la circulation piétonne avec les programmes contigus au
niveau + 1.
Les différents niveaux (4) du parking central étaient
directement accessibles à partir des voies Bonnel et Servient
au fur et à mesure que les rampes des trémies en
dégageaient le volume.
La couverture de l’ensemble ne comportait pas encore de
Autres études de franchissement de la rue Servient.
stationnement.
9
Le plan masse permettait de dégager un espace libre le long
de Garibaldi qui conservait une partie des alignements des
platanes de la caserne.
Fin mai 1968, la SERL consulta Victor Gruen (troublé par les
événements) à l’hôtel Meurisse. Il fut décidé que Claude
Monin et moi-même, nous nous rendions aux USA fin août
1968 , pour un rendez-vous de travail dans son agence de
Los Angeles au cours d’un voyage d’étude d’une quinzaine de
jours (San Francisco, Chicago, New York, Philadelphie,
Rochester, Minneapolis, Boston, Montréal, etc). Ce fut le
premier de sept voyages effectués aux USA
Carrefour boulevard Vivier Merle - Servient.
pour cette
affaire complétés par de nombreux voyages en Europe
(Belgique, Hollande, Danemark, Suède, Finlande, Angleterre,
Allemagne, Suisse).
Début 1969, un avant-projet du centre accompagné d’un
programme fut établi pour permettre à la SERL de lancer une
consultation auprès des promoteurs intéressés
Nous aborderons dans un prochain article l’évolution que
connu le projet après la désignation du promoteur du centre
et les conditions dans lesquelles se déroula le chantier.
Régis Zeller
Croquis de Régis Zeller.
Dessinés en 1969 pour faire prendre conscience aux maîtres
Maquette de la première esquisse du centre commercial, début 1969, intégrant le SITI, la
maison de la radio, l’immeuble de l’UAP, le PDG, la barre du Lac, les services régionaux
d’EDF, la bibliothèque.
d’ouvrage des approches possibles de la Part -Dieu.
1
En américain : gross leasing area, c’est à dire une surface
2
qui ne prends en compte que les m qui peuvent se louer.
2
Cf. Confort collectif, urbanisme et commerce de Serge F.
CAREIL ,1967.
3
On remarquera la gare dont le hall est sur Vivier Merle, la
partie centrale composée avec les arbres de la cour de la
caserne la bibliothèque et la tour S, future tour du Crédit
Lyonnais. L’immeuble de logements de la rue du Lac et la
Maison de la Radio et la bibliothèque sont déjà projetés sur
leur site. La cité administrative évoluera plusieurs fois dans
sa mise en forme.
10
BREVES
Mémoire des oeuvres des architectes lyonnais.
Jusqu'à fin mai, exposition
Art contemporain à Brou (Debré, Hantaï, Mitchell,
Soulages...) Au Monastère royal de Brou.
Afin que la Société Académique puisse développer la
constitution de cette mémoire, elle souhaite que chaque
membre lui fasse don
- d’un projet représentatif de son travail, sous forme de
plans et croquis originaux, ainsi que toutes autres pièces
de dossier intéressantes,
- de la liste des oeuvres réalisées, sous la forme des
plaquettes de références d’agence, par exemple.
Le 5 avril à 20 heures,
150 ans de Vaise, conférence par Bruno Benoît, historien.
A la Médiathèque de Vaise.
Du 6 avril au 13 juillet, exposition
Avis à la population, ordonnances, proclamations et
placards lyonnais. A la bibliothèque de la Part-Dieu.
Les objets du dessin.
Le 26 avril à 19 heures,
René Char, conférence de Gabriel Le Gal, poète, à la
Bibliothèque du 5e Saint-Jean, 4 avenue Adolphe Max.
Très rapidement, les générations montantes d’architectes
perdent le souvenir des instruments de travail traditionnels
de leurs aînés. La Société Académique recherche équerres,
compas, tés, tire-lignes, graphos, etc. en vue d’assurer leur
conservation et, plus tard, leur exposition.
Du 23 avril au 25 mai,
exposition de photographies 150 ans de la Guillotière. A la
Bibliothèque du 3e, 246 rue Duguesclin.
Jusqu’au 5 mai, exposition
Les fouilles du TGV Méditerranée dans la moyenne vallée
du Rhône. Au musée de Valence.
LIVRES.
Le lundi 13 mai à 19 heures, la Maison de l’architecture
Rhône-Alpes et la Librairie Le Moniteur invitent Gilles
Clément qui présentera « Le jardin en mouvement, de la
vallée au jardin, planétaire » à la Maison du livre, de
l’image et du son, Villeurbanne.
Dalgabio. Lyon - Athènes - Constantinople.
Les dessins du voyage de 1843.
Archives de la Société Académique d’Architecture de Lyon.
Coédition René Georges, Stéphane Bachès. Publications de
l’Université de Saint-Etienne.
Janvier 2002. 302 pages. Format 31 x 24 cm. 59 €..
Jusqu’au 6 juin, exposition
Passions et Raisons du Paysage, une nature sensible.
Au CAUE du Rhône, 6 bis quai Saint-Vincent.
Urbanisme et architecture contemporaine en pays de
neige. Ouvrage conçu par Denys Pradelle et l’Atelier
d’architecture en montagne.
128 pages, 200 photos et plans. Editions Libris. 30 €.
Du 17 mai au mois de juin, exposition
Les amérindiens, capteurs de rêves. Au Muséum d’histoire
naturelle de Lyon
Architecture en France 1940 - 2000.
par Jacques Lucan. Edition Le Moniteur.
Novembre 2001. 375 pages. 37 €.
Jusqu’au 22 mai, exposition
Le Calife, le Prince et le Potier.
L’histoire de la céramique peinte du Moyen-Orient,
présentée dans une mise en espace inventive. Au musée
des Beaux-arts de Lyon.
EVENEMENTS EN RHONE-ALPES
Jusqu’au 26 mai, exposition
Du dessin au papier. La diversité des dessins sur papier,
du 16e au 20e siècle.
Au musée des Beaux-arts de Lyon.
Le 3 avril, colloque
Hôpital, urbanisme et architecture, organisé par le Grand
Lyon dans le cadre du bicentenaire des HCL.
De 8 h 30 à 16 h 45, salle du conseil, au Grand Lyon.
Jusqu’au 15 juin, exposition
Willy Ronis, 200 photographies, dont certaines prises à
Lyon dans les années 50. A la Bibliothèque de la Part-Dieu.
Du 5 avril au 13 juin,
Premiers projets: une sélection de 7 projets d’architectes
de moins de 35 ans, exposée à la Maison de l’architecture
Rhône-Alpes, 21 place des Terreaux.
Jusqu’au 1er septembre, exposition
La vie quotidienne des Gaulois. Au musée d’archéologie
de Lons le Saunier.
Le 15 avril, conférence
La mise en valeur du Moyen-Âge national dans l’Italie
unifiée (1860-1940)
à 18 h 30, à l’amphithéâtre de l’Opéra
11
12
DERNIERE ACQUISITION.
FAÇADE ORIENTALE DE
L’HOTEL DE VILLE DE LYON
François-Régis Cottin.
Dessin au lavis (41 x 54 cm) signé et daté à l’angle inférieur
droit : Dardel 1837
Cette vue a été gravée par Dubouchet en 1850 pour la Ville
de Lyon.
Le dessin a été exécuté depuis le Grand -Théâtre
nouvellement reconstruit par Chenavard avant l’ouverture
de la rue Impériale et l’élargissement de la rue Lafont.
A remarquer les boutiques adossées aux deux ailes de
l’Hôtel de Ville, concédées par le Consulat à l’architecte
Morand en 1768 pour le dédommager de la suppression de
son poste de contrôleur du théâtre ; ces boutiques furent
démolies en 1857.
La qualité du dessin des scènes de rue qui animent cette
vue égale celle du rendu de l’architecture.
13
LA CHAPELLE ST MARTIN LES
PERILS DE MONTROTTIER
apparentes jointoyées au mortier de chaux dans le plan des
pierres. Il date de l’origine de la construction.
Jean-Gabriel Mortamet.
Sur l’un des piliers, on trouve la trace d’une peinture murale
représentant Sainte Catherine, qui peut être datée du XVème
Jean-Gabriel Mortamet a fait ses études à l’atelier Tony Garnier à Lyon. Il
a été diplômé en 1959. Après son diplôme d’Etudes Supérieures
d’Histoire et de Conservation des Monuments Anciens en 1961, il a été
nommé Architecte en chef des Monuments historiques en 1973. Il est
intervenu en Savoie et Haute-Savoie, puis dans le Rhône, aux Salines
Royales d’Arc-et-Senans, au Palais Granvelle de Besançon. En 1992, il a
accédé au titre d’Inspecteur général des Monuments historiques.
A Lyon, ses principaux travaux portent sur la cathédrale Saint-Jean,
l’Hôtel-de-Ville, l’église Saint-Nizier, la basilique Saint-Martin d’Ainay, le
palais Saint-Pierre.
Aujourd’hui, Jean-Gabriel Mortamet est Architecte en Chef et Inspecteur
général honoraire des Monuments Historiques.
siècle. Sur l’arc triomphal, on trouve un décor de la fin du
XVème siècle ou du début du XVIème siècle, à rinceaux
rouges sur fond blanc, à filets ocre jaune et ocre rouge. De
la même époque, on peut observer les jambes d’un
personnage sur un fond carrelé.
Des traces de décor du XVIIème siècle sont présentes sur
les murs latéraux : petit décor de grappes dans les parties
hautes, faux appareillages d’assises roses et blanches à
faux joints noirs séparés par des bandes blanches avec
serpentines noires.
Le village de Montrottier est situé dans les Monts du
Lyonnais. A quelque distance du bourg,
se trouve la chapelle Saint Martin les Périls, dont la
Le long des pilastres et des encadrements des portes et
restauration, due à Jean-Gabriel Mortamet, a été achevée
des fenêtres , un décor de faux marbre fait de pierres ocre
récemment.
jaune cernées de rouge, assez maladroit, date du XVIIIème
siècle.
C’est l’ancienne église paroissiale du
village.
Sa
siècle :
Les fermes de charpente sont peintes d’un décor en
sur la face Nord, deux petites ouvertures en arc plein cintre
damiers rouges et noirs, elles seraient antérieures au
sont les témoins de cette époque.
XVIIème siècle (probablement du XVème ou du XVIème siècle).
ème
construction remonte à la première moitié du X
Au XIIème siècle, elle s’agrandit et prend sa forme actuelle.
Des chapelles seigneuriales sont adjointes à partir du XVème
Les traces d’une ancienne tribune et des charpentes
siècle jusqu’au XVIIème siècle : il n’en reste que des traces
antérieures à celle existante ont été maintenues.
sur les murs. En 1808, le culte paroissial est transféré au
bourg. Le clocher qui porte une statue de la Vierge est
Le parti de présentation, très volontairement archéologique,
reconstruit en 1808. L’intérieur comporte des traces de
conduit à un aspect très disparate, critiqué
décor de plusieurs époques : faux marbres, rinceaux, faux
par de nombreux visiteurs, mais apprécié par les historiens
appareillages ; des pièces de charpente sont peintes d’un
d’art qui trouvent ainsi un témoignage intéressant de
décor en damier. Si l’ensemble de la chapelle est de style
l’évolution du décor d’un édifice.
roman, le portail est de style ogival flamboyant.
Après avoir procédé à la remise en état du clos et du
couvert, s’est posé le problème de la
restauration
intérieure. On se trouvait en présence de traces de décors
de plusieurs époques. Une étude archéologique très fine a
été effectuée pour reconnaître les
campagnes de
réalisation de ces décors, et il a été décidé de présenter
chacun d’eux au détriment de l’unité de présentation de
l’édifice.
On trouve ainsi, au-dessus de l’arc triomphal, un parement
traité en « pierra rasa », c’est-à-dire un parement de pierres
14
15

Documents pareils