Gales bovines : un seul être vous manque et tout est dépeuplé
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Gales bovines : un seul être vous manque et tout est dépeuplé
Nos activités ... à l’autre En collaboration avec la DGZ, nous avons procédé à l’implémentation d’un test détectant le Maedi Visna et le CAEV (Virus de l’Arthrite et de l’Encéphalite Caprines) des petits ruminants pour répondre à une demande pressante de certification de cheptels ovins et caprins devant participer aux concours et expositions de l’été. La mise au point d’un test sur matières fécales de suivi de l’efficacité du traitement contre la douve du foie est prévue. Ce test constituera un complément aux coprologies ‘douve’ réalisées dans le service de parasitologie. A la demande de l’Afsca, un suivi Aujeszky a été assuré via les sangs de quelques 850 sangliers, échantillons prélevés dans le cadre du contrôle de la peste porcine classique. Si la maladie d’Aujeszky ne semble plus un problème chez les porcs, elle reste bien présente chez les sangliers wallons. Par ailleurs, nous jugeons opportun de proposer à l’Afsca des moyens de surveillance épidémiologique et de contrôle d’efficacité des programmes en cours (suivi épidémiologique de la trichinose sur les mêmes sérums de sangliers, par ex). Le suivi ‘Salmonellose’ des troupeaux porcins d’engraissement a débuté cette année. La définition par l’autorité des seuils de positivité de référence va déboucher prochainement sur l’identification des fermes wallonnes les plus infectées et sur la mise en route d’un programme d’accompagnement par l’Arsia de ces exploitations, en collaboration avec le vétérinaire de guidance et d’épidémio-surveillance (programme financé par l’autorité). En 2005, la cellule de Biologie moléculaire s’est activée à la mise au point d’un nouveau type de prélèvement conservable à température ambiante plusieurs années. Destinée au secteur ovin, cette méthode consistant à prélever des gouttes de sang sur buvard, a permis la mise en place d’ une banque d’échantillons ovins pour l’AWEOCC (Association Wallonne de l’Elevage des Ovins, Caprins et Cervidés), exploitables pour des analyses ultérieures tant d’identification que de diagnostic. Nous avons également élaboré un nouveau test en phase d’accrédita- tion pour le génotypage de la scrapie permettant de réduire le tarif de cette analyse. La compétence de notre laboratoire est reconnue outre-frontière. En Espagne, les autorités responsables des chevaux de race pure espagnole ont déclaré notre laboratoire seul compétent pour réaliser l’identification génétique et les contrôles de Pedigree de leur animaux présents sur le territoire belge. Le diagnostic de Neospora caninum par PCR, technique particulière d’analyse génétique, a été amélioré en début d’année 2005 grâce à l’utilisation d’un kit plus sensible. Depuis quelques temps, nous souhaitons encourager l’utilisation de la pilothèque* par les éleveurs. En effet, plusieurs éleveurs n’ont pu démontrer, cette année encore, l’origine d’animaux ayant perdu leurs boucles. Rappelons ici que la prise de poils à la naissance reste le moyen le plus sûr et le moins coûteux d’authentifier son bétail lors de perte de boucles. Au sein de notre cellule agro-alimentaire, depuis mai 2005, les analyses bactériologiques des eaux réalisées sur le site de Mons, (à l’exception de Pseudomonas aeruginosa), sont accréditées BELTEST. Ces examens sont réalisés dans le cadre des cahiers des charges autocontrôle, QFL, volailles ou potabilité. Dans le cadre de la transforma- tion des produits laitiers à la ferme, pas moins de 40 séances de formations théoriques et 185 séances personnalisées ont été dispensées par notre équipe « HACCP ». En 2006, le service se tient à la disposition des transformateurs pour les aider dans leur démarche d’autocontrôle. (cf. P4) En matière de santé mammaire bovine, l’Arsia est partie prenante dans le projet OSAM (Observatoire de la SAnté Mammaire) qui a pour objectif de développer un réseau pluridisciplinaire de compétences scientifiques dans le domaine de la santé mammaire, au service des éleveurs laitiers en particulier.Y collaborent également la Faculté de Médecine Vétérinaire de l’Université de Liège, le Centre Wallon de Recherches Agronomiques de Gembloux, l’Association Wallonne de l’Elevage, le Comité du Lait et APC (Animal Production Consulting). Côté Sanitel, outre les activités permanentes d’identification des animaux d’élevage, une des préoccupations de l’Arsia aura été la mise en place suivie de l’application effective des modalités pratiques du nouvel arrêté ministériel concernant l’identification et l’enregistrement des OCC. 2005 a vu la création d’une commission d’évaluation destinée à ouvrir le marché aux fournisseurs de marques auriculaires. Nous en espérons la concrétisation dans le courant de 2006. L’Arsia a repris la gestion des passeports Rendac et abattoirs afin de renforcer le suivi en interne et de ne plus accuser de retard d’enregistrement entre l’événement (mort ou départ de l’animal) et la mise à jour de la base de données Sanitel. Depuis fin 2005, nous offrons aux transporteurs de porcs la possibilité d’encoder eux-mêmes leurs bons de transport via Internet et notre programme Saniweb. Ce dernier a généré l’inscription de plus de 650 éleveurs et transporteurs, depuis sa mise en route au printemps 2004 et jusqu’à présent. Pour terminer, citons nos contacts multiples et très réguliers avec les autorités et pouvoirs subsidiants, l’AFSCA et le SPF, avec les éleveurs, via l’Association Wallonne de l’Elevage (AWE), l’AWEOCC, les groupes de travail concernant le Fonds sanitaire, la Fédération Wallonne de l’Agriculture (FWA), et avec les vétérinaires via l’Union Professionnelle Vétérinaire (UPV). Enfin, notre présence à la Foire de Libramont et à Veterinexpo aura permis des échanges tant fructueux que conviviaux avec les éleveurs et les vétérinaires. Suite à la page 4 S. Lecomte * infos sur notre site : (http://www.arsia.be/pages_web/FR/Pilotheque.htm) Santé animale Gales bovines : un seul être vous manque et tout est dépeuplé... L’interdiction d’utilisation chez le bovin du phoxim (Sarnacuran®) a déjà, et depuis quelques années, fait coulé beaucoup d’encre et de salive... Sa soi-disante autorisation en France, et le couac législatif permettant son importation a ravivé la polémique ! Qu’en est-il ? Pourquoi est-il interdit ? En deux mots, l’interdiction d’utilisation du phoxim chez le bovin vient du règlement européen qui stipule que « toute substance utilisée chez un animal producteur de denrées alimentaires doit posséder une LMR pour cette espèce ». La LMR représente la « limite maximale de résidus » de cette substance que l’on admet pouvoir trouver dans les denrées alimentaires. La fixation de cette LMR se fait sur base d’un dossier scientifique présenté et défendu devant les autorités européennes par l’industrie pharmaceutique. Or le phoxim n’a pas de LMR chez le bovin. Il est donc interdit ! A noter que ce règlement européen s’applique d’office à tous les pays membres, sans demander de transcription nationale ! Notons aussi que c’est bien l’utilisation chez le bovin qui n’est pas autorisée : la commercialisation du produit n’est pas interdite, puisque il est toujours autorisé chez le mouton et le porc. Sachez enfin que toutes les démarches actuellement entreprises n’ont jamais eu de suite : nous n’avons pas d’explication définitive du fait que la firme pharmaceutique responsable n’ait pas de dossier défendable ou de volonté pour obtenir une LMR pour le phoxim chez le bovin... problème chronique que représente la gale dans beaucoup d’exploitations, même chez ceux qui l’utilisaient intensivement, voire même abusivement. Il existe sur le marché beaucoup d’autres médicaments et une concurrence effrénée entre eux : pourtant le problème de la gale n’est pas encore solutionné ! Pourquoi n’en sort-on pas? Toute cette agitation autour de son interdiction pourrait nous faire penser que le phoxim était vraiment LA solution miracle contre les gales bovines. La frustration serait en effet grande de le voir interdit et l’incompréhension énorme devant la passivité de l’industrie qui détient dans ses mains la «montre en or». Notre regard de praticiens nous dit: le problème est complexe, il n’y a donc pas de solution simple. Non seulement les parasites responsables ont une biologie bien particulière, mais il existe un grand nombre de facteurs et de circonstances favorisant l’apparition puis les complications de la maladie. Il existe donc un grand nombre de facteurs responsables de l’échec de la lutte. Ou la combinaison de ces différents facteurs... Vous trouverez dans la fiche santé animale ci-contre un très bon résumé de ces différents points. Si nous voulons nous en sortir, il nous faut nous attaquer à tous ces points en même temps. Si le phoxim est certes un produit efficace, il n’a cependant et malheureusement pas apporté de solution définitive ni miraculeuse au Les causes d’échec sont le plus souvent à rechercher dans l’utilisation partielle ou parcimonieuse d’un médicament... il suffit de négliger Etait-il si indispensable ? 02 un des points repris ci-joint pour limiter l’efficacité du traitement ou voir surgir une soi-disante résistance ou une réapparition rapide ! Que retenir du traitement avec le Sarnacuran ? L’utilisation correcte du Sarnacuran présentait un énorme avantage... que nous pourrions retenir pour améliorer généralement la lutte contre les gales bovines : par le lavage lorsque le traitement était appliqué avec un «nettoyeur haute pression» l’action mécanique éliminait une partie importante des croûtes et des parasites. De plus, dans certains cas il y avait une activité sur l’environnement, par le lavage concomitant des box et barrières. De l’avis des praticiens, bien avant l’utilisation des médicaments, cet aspect hygiénique, avec si possible la tonte des animaux avant la rentrée à l’étable, constitue un des meilleurs moyens de prévention et de traitement des gales. Viennent en même temps les recommandations de management, concernant la conduite de l’exploitation (surpopulation), l’environnement (température, ventilation...), l’alimentation (certaines carences favorisent...) et la situation sanitaire générale (présence d’autres maladies virales, parasitaires...) Souvent la gale apparaît dans une exploitation lors d’un achat: respecter une vraie période de quarantaine est une saine précaution. Si la gale est présente ou en développement, on attachera une grande importance à la gestion des lots d’animaux et aux contacts, même de courte durée ainsi qu’au vide sanitaire entre les lots. Alors seulement on pensera à utiliser un médicament acaricide : le choix sera guidé par plusieurs critères (type de gale, méthode d’utilisation, durée d’activité, délais d’attente...). Mais quelque soit ce choix, le plus important sera de respecter STRICTEMENT le protocole prévu par la société pharmaceutique et prescrit par votre vétérinaire : dosage, voie d’administration, répétition à l’intervalle prévu, traitement de tous les animaux, ou par lot... Dans ces conditions seulement on pourra estimer avoir mis toutes les chances de son côté... en se méfiant des charlatans et des poudres de perlinpinpin dont on ne connaît rien ! Pour le Comité des Praticiens Ruraux de l’Union Professionnelle Vétérinaire Dr Christian Massard.