Eviter les émissions agricoles de gaz à effet de serre
Transcription
Eviter les émissions agricoles de gaz à effet de serre
Haute école suisse d’agronomie de Zollikofen Directeur: Alfred Buess • www.shl.bfh.ch Ecole polytechnique fédérale de Zurich Rectrice: Heidi Wunderli-Allenspach • www.ethz.ch Eviter les émissions agricoles de gaz à effet de serre: étude «GES 2020» W. HEDIGER, Haute école suisse d’agronomie HESA, 3052 Zollikofen S. PETER, M. HARTMANN, M. WEBER et B. LEHMANN, Institut pour les décisions environnementales, groupe «Agrar-, Lebensmittel- und Umweltökonomie», EPF Zurich, 8092 Zurich @ E-mail: [email protected] Tél. (+41) 44 63 24 828. Résumé Une récente étude de l’Ecole polytechnique fédérale de Zurich montre que l’évolution des gaz à effet de serre émis par l’agriculture suisse continuera, dans un futur proche, à dépendre en premier lieu de l’évolution du nombre de têtes du cheptel. Les mesures techniques pour réduire les gaz à effet de serre ne devraient jouer qu’un rôle marginal – en tout cas pour la prochaine décennie – en raison de leurs coûts relativement élevés en l’état actuel. En outre, les résultats de l’étude montrent que, même en introduisant une taxe de CHF 50.– par tonne d’équivalent CO2, une réduction de 20% des gaz à effet de serre issus de l’agriculture par rapport à 1990 ne pourrait vraisemblablement être atteinte en 2020 qu’avec une baisse simultanée du prix des produits agricoles. Cependant, cela entraînerait des pertes de revenu importantes pour l’agriculture. Les ruminants sont la source principale des émissions de GES en agriculture (photo: Werner Hediger). Introduction Matériel et méthodes A la lumière des dernières découvertes scientifiques sur le changement climatique mondial, l’Organe consultatif sur les changements climatiques (OcCC) recommande d’élaborer une stratégie climatique nationale complète pour la Suisse. Il s’agit d’harmoniser de manière optimale les mesures nécessaires dans les différents secteurs et d’empêcher le déplacement des effets négatifs d’une mesure vers d’autres secteurs ou régions. L’agriculture est particulièrement concernée par cette stratégie, car étant la principale source de méthane et de gaz hilarant, elle contribue à raison de 10% aux émissions totales de GES en Suisse (OFEV, 2009). Réduction des GES d’ici à 2020 Revue suisse Agric. 41 (6): 327-330, 2009 Une étude précédente avait déjà estimé pour 2010, sous l’angle économique, les prestations de l’agriculture suisse dans le domaine de la protection du climat et le potentiel économique de la réduction des GES et des puits de CO2 dans l’agriculture suisse (Hediger et al., 2004). En vue du développement de la politique climatique nationale, l’EPFZ vient de réaliser, sur mandat de l’Office fédéral de l’agriculture (OFAG), de l’Office fédéral de l’environnement (OFEV) et de l’Union suisse des paysans (USP), une étude plus poussée intitulée «THG 2020» (ou «GES 2020», Peter et al., 2009). Cette étude vise à quantifier le potentiel technique et économique de réduction des GES dans l’agriculture suisse d’ici à 2020. Elle constitue une aide à la décision et une contribution à l’élaboration d’une législation nationale sur le climat (loi sur le CO2) et de la stratégie précitée dans le domaine agricole. Cet article donne un aperçu de la méthodologie et des principaux résultats de cette nouvelle analyse. Comme dans l’étude précédente, il s’agissait d’estimer et d’apprécier, au plan économique, le potentiel de réduction des émissions agricoles de GES en Suisse. Toutefois, la nouvelle étude repose sur des scénarios de politique agricole mis à jour et sur une période d’observation plus longue. De plus, elle prend en considération les techniques agricoles de réduction des GES et examine l’action potentielle d’instruments concrets de la politique environnementale. L’étude présentée ici se limite aux émissions de méthane et de gaz hilarant des activités agricoles directes (garde d’animaux et pro- 327 duction végétale) en Suisse. Elle ne prend en compte ni les émissions de gaz occasionnés par la fabrication des moyens de production agricoles, ni le CO2 émis par l’utilisation de l’énergie dans l’agriculture, ni les effets environnementaux dans d’autres domaines (par exemple une meilleure hygiène de l’air). La modification des réserves de carbone due aux changements dans l’utilisation des sols et les possibilités de séquestration du carbone ne sont pas non plus considérées. Cette étude visait à répondre aux questions de recherche suivantes: ● Quelles seraient les répercussions de divers scénarios de prix agricoles sur les GES émis par l’agriculture d’ici à 2020? ● Quelles seraient les conséquences d’une taxe GES agricole de CHF 50.–/t CO2eq ou d’une promotion des techniques de réduction des GES par l’Etat sur les émissions agricoles de méthane et de gaz hilarant? ● En outre, les analyses se rapportent toujours à la question de savoir s’il est possible pour l’agriculture suisse de réaliser d’ici à 2020 un objectif de réduction de 20% des GES par rapport à 1990, et si oui à quel prix. Analyse des techniques de réduction des GES Une étude de la littérature concernant les techniques potentielles de réduction de GES en production agricole a permis de choisir des techniques suffisamment avancées pour être mises en pratique, socialement acceptables et disposant de données spécifiques à la Suisse. Parmi ces techniques, citons l’adjonction de lipides dans les aliments pour bovins, l’utilisation d’additifs dans les engrais de ferme et la couverture des réservoirs de lisier. D’autres mesures moins directes, telles que la fermentation anaérobie d’engrais de ferme et l’utilisation de tuyaux flexibles pour l’épandage de lisier, peuvent également contribuer à réduire les GES, même si leur objectif premier est différent (production de l’énergie, réduction de l’ammoniac). En outre, l’analyse prend en considération un ensemble de décisions de gestion agricole dont l’objectif premier n’est pas la diminution des émissions de GES par l’agriculture, mais qui influencent ces dernières; par exemple, le type de stabulation, l’importance du pacage, la part des aliments concentrés dans la ration des vaches laitières et l’augmentation de la performance laitière. Les mesures techniques et les modes de gestion choisis sont ensuite examinés dans le modèle de l’offre agricole S_INTAGRAL (Peter, 2008). Celui-ci permet d’analyser l’influence des facteurs suivants sur l’évolution des émissions agricoles de GES d’ici à 2020: ● différents niveaux des prix agricoles; ● taxe GES; ● promotion ciblée de techniques de réduction. Une approche intégrée qui prend en compte les interactions économiques, agronomiques et écologiques est utile car elle permet, entre autres, d’analyser de manière globale les ef- 328 Les mesures d’hygiène de l’air (couverture des réservoirs de lisier et tuyaux flexibles) sont les mesures techniques les moins coûteuses permettant d’éviter les émissions agricoles de GES en Suisse, de plus, elles ont un effet agréable (photo Annelies Uebersax, www.agrigate.ch). fets des mesures techniques sur les émissions des GES, sur les coûts et sur les besoins en travail. Utilisation des terres et garde des animaux Afin de réduire la complexité de l’analyse, diverses hypothèses simplificatrices ont été utilisées dans les simulations. Ainsi, S_INTAGRAL ne porte que sur les activités agricoles traditionnelles sans les cultures spéciales. Par ailleurs, on part d’une demande totalement élastique de produits agricoles sur le marché suisse. Les éventuelles variations de l’écoulement, liées aux importations meilleur marché (par exemple à la suite de la réduction de la protection douanière), non quantifiées dans le modèle S_INTAGRAL, ne sont pas prises en compte. Les prix agricoles indiqués dans le modèle sont une hypothèse exogène et ne dépendent pas des quantités produites; les calculs se basent sur trois scénarios différents relatifs aux prix agricoles (élevé, moyen, bas). Le scénario élevé est axé sur le niveau des prix estimé après la mise en œuvre de la politique agricole 2011. Le scénario moyen se base sur les prix attendus actuellement dans les conditions de libre-échange avec l’UE. Le scénario bas prend comme référence les prix européens moyens des années de bas prix 2002 à 2004. Les paiements directs se fondent sur la PA 2011 et sont les mêmes dans les trois scénarios. En outre, l’état actuel de la technique sert de base à l’estimation des coûts d’évitement et des potentiels de réduction. L’influence des incitations financières telles que la taxe GES sur l’innovation et la recherche en matière de développement de nouvelles techniques de réduction rentables n’est pas considérée. Résultats et discussion Baisse des émissions de GES Selon les résultats des simulations, les GES émis par l’agriculture présentent une légère tendance à la baisse de 2006 à 2020 pour les trois scénarios relatifs aux prix agricoles (fig.1). Par rapport à l’année de référence 1990, le recul serait au total de 14% (élevé, moyen), voire de 18,7% (bas), car les émissions ont déjà bien diminué de 1990 à 2006 (surtout en raison de la réduction du nombre d’animaux). Dans l’ensemble, l’objectif d’une diminution de 20% des émissions de GES par rapport à 1990 n’a été atteint par aucun des trois scénarios (élevé, moyen et bas). Cependant, si l’on interprète les résultats avec prudence, la réduction calculée par le modèle de 2006 à 2020 ne peut pas être considérée comme certaine. L’évolution effective du cheptel, et donc des émissions de GES, peut tout à fait différer des résultats des simulations, notamment si l’évolution effective des prix, les conditions-cadres politiques ou les techniques disponibles sont très différentes des hypothèses adoptées dans le modèle. La taxe GES agricole de CHF 50.–/t CO2eq, introduite dans le modèle à partir de 2012, permet de diminuer les émissions de GES de 5% (scénario élevé) à 13% (scénario moyen) par rapport aux émissions de référence estimées 5600 cependant près de CHF 700 millions avec des taux de promotion si élevés. En revanche, l’achat de certificats d’émissions à la Bourse de Leipzig pour la même quantité de CO2 entraînerait actuellement des coûts nettement plus bas, comme le montrent Hartmann et al. (2008). Inventaire GES Valeur cible* Référence (élevé) Référence (bas) Taxe (élevé) Taxe (bas) 5400 5200 kt CO2 eq 5000 *La valeur cible est corrigée vers le bas en fonction de la sous-estimation systématique des émissions agricoles de GES due au modèle (cf. différence entre l’inventaire GES et la courbe de référence GES de 2000 à 2006). 4800 4600 4400 Quant aux mesures techniques, seule la couverture des réservoirs de lisier encore ouverts serait réalisable à moins de CHF 100.–/t CO2eq. Le potentiel de réduction de GES liés à ces mesures est néanmoins fortement limité (max. 100 kt CO2eq/an), car environ deux tiers des réservoirs sont déjà couverts (Reidy et Menzi, 2005). 4200 4000 3800 0 20 0 02 20 20 04 06 20 08 20 1 20 0 1 20 2 1 20 4 1 20 6 20 18 20 20 Fig. 1. Emissions de référence et émissions avec une taxe GES pour différents scénarios relatifs aux prix agricoles. pour chaque variante en 2020 (fig.1). Par rapport aux émissions de GES de 1990 (année de référence), le recul se chiffrerait en cas d’introduction d’une taxe à environ 18% (élevé), 24% (moyen) ou 28% (bas). En d’autres termes, on manquerait de peu l’objectif de réduction dans le scénario élevé, malgré la taxe GES. En revanche, les résultats des simulations indiquent que cette taxe ramènerait les émissions à un niveau nettement inférieur à l’objectif visé si les prix évoluaient dans la bonne direction (scénarios moyen et bas). Toutefois, une taxe GES agricole représenterait une charge financière nette pour l’agriculture dans tous les scénarios, malgré le mécanisme de remboursement à la population (y compris familles paysannes), se soldant par un manque à gagner sectoriel annuel de plus de 200 millions de francs. Faible potentiel des mesures techniques Facteur décisif: évolution du nombre d’animaux Les résultats des simulations montrent que la réduction des émissions due à la taxe GES découle presque exclusivement de la baisse du nombre d’animaux – et non des mesures techniques. Etant donné que ces dernières ont des coûts d’évitement élevés, leur potentiel de réduction plutôt modeste (environ 9% des émissions agricoles de GES) ne serait réalisable que partiellement, même avec un taux de promotion élevé (CHF 1500.– à 2000.–/t CO2eq). Comme le soulignent les résultats du scénario «promotion de la technique» (fig. 2), la réduction des émissions due aux taux de promotion suffirait tout juste à combler l’écart par rapport à l’objectif d’environ 350 kt CO2eq par an. Les fonds nécessaires pour ce volume de GES atteindraient Les résultats des simulations montrent qu’une réduction des émissions liée à une diminution des activités agricoles coûte moins que les mesures techniques et modes de gestion considérés dans le modèle (par exemple le type de stabulation). L’évolution des émissions agricoles de GES continuera donc prochainement à dépendre avant tout de l’évolution du nombre d’animaux. Les mesures techniques de réduction devraient jouer un rôle mineur, du moins à court terme et dans l’état actuel de la technique. Dans l’ensemble, les mesures envisageables dans l’agriculture suisse doivent être qualifiées de coûteuses, qu’elles concernent l’utilisation de la technique (coûts d’évitement élevés) ou la réduction du cheptel. Performance de réduction [kt CO2eq] 400 Adjonction de lipides Tuyaux flexibles Couverture a) 350 300 Adjonction de lipides Tuyaux flexibles Couverture 250 200 150 100 b) 50 6 8 20 45 68 226 440 528 20 00 75 0 1 0 50 0 0 15 00 25 0 0 12 5 10 0 712 10 00 75 453 50 377 25 117 0 84 00 55 20 24 15 00 25 0 9 12 50 0 10 7 10 00 75 2 0 50 0 75 0 25 0 50 0 0 704 Chiffres du haut: taux de promotion [CHF/t CO2eq]. Chiffres du bas: fonds nécessaires [mios CHF] a) Scénario élevé: réduction nécessaire pour atteindre l’objectif «-20% par rapport à 1990»: 348 kt CO2eq par an. b) Scénario bas: réduction nécessaire pour atteindre l’objectif «-20% par rapport à 1990»: 75 kt CO2eq par an. Fig. 2. Coûts et potentiel de réduction des GES en 2020 (scénario de promotion des techniques d’évitement). Revue suisse Agric. 41 (6): 327-330, 2009 329 Intensifier la recherche Les mesures techniques, entre autres, ne peuvent pour l’instant pas être recommandées d’un point de vue économique. Toutefois, l’analyse quantitative effectuée dans cette étude ne se base que sur les techniques d’évitement des émissions déjà connues et prêtes à être mises en pratique. Si les efforts de recherche aboutissent au développement de nouvelles techniques de réduction plus rentables, leur utilisation pourrait contribuer substantiellement à abaisser les émissions agricoles de GES. Ainsi, l’étude de la littérature montre que certaines techniques ont probablement un grand potentiel d’évitement, mais elles ne sont pas encore prêtes à être mises en pratique. Comme les émissions de méthane liées à l’alimentation représentent la principale fraction des GES, c’est avant tout dans ce domaine qu’il est souhaitable de développer des techniques de réduction adaptées à la pratique et rentables. Au total, il est recommandé d’intensifier la recherche et le développement agronomiques portant sur les techniques de réduction de GES, pour que l’agriculture puisse à l’avenir contribuer à la réduction des GES, de manière durable et raisonnable au plan économique. Réduire le nombre d’animaux pour limiter les GES émis par l’agriculture paraît problématique, non seulement pour des raisons liées aux coûts, mais aussi du point de vue d’une politique climatique globale: si les habitudes de consommation ne changent pas, seules les importations pourront couvrir la demande intérieure, ce qui implique un déplacement des émissions de GES à l’étranger. Si les émissions liées à la production à l’étranger (y compris le transport des produits vers la Suisse) ne sont pas inférieures à celles liées à la production en Suisse, une telle stratégie n’apportera aucune contribution à la réduction mondiale des émissions, malgré la baisse des émissions nationales de GES. La réduction du cheptel comme mesure d’évitement de GES mérite cependant une autre appréciation si elle résulte d’un changement des habitudes de consommation (par exemple un recul de la consommation de viande). Toutefois, cette possibilité n’a pas été considérée dans le cadre de cette étude, axée sur les options de réduction envisageables du côté de l’offre et non de la demande. Afin de répondre aux questions qui se posent à cet égard, il faudrait réaliser des analyses conçues d’une autre manière, portant à la fois sur l’offre et sur la consommation. 330 Zusammenfassung Zur Vermeidung landwirtschaftlicher Treibhausgasemissionen – die Studie «THG2020» Eine kürzlich an der ETH Zürich abgeschlossene Studie zeigt, dass die Entwicklung der landwirtschaftlichen Treibhausgasemissionen aus der Schweizer Landwirtschaft auch in der näheren Zukunft in erster Linie von der Entwicklung der Tierbestände abhängig sein wird. Der Einsatz technischer Reduktionsmassnahmen dürfte angesichts der relativ hohen Vermeidungskosten beim aktuellen Stand der Technik – zumindest für das nächste Jahrzehnt – von untergeordneter Bedeutung sein. Die Resultate veranschaulichen zudem, dass das Ziel einer Reduktion der landwirtschaftlichen Treibhausgase (THG) um 20% gegenüber 1990 bis ins Jahr 2020 auch bei Einführung einer THG-Abgabe von 50 CHF/t CO2eq nur bei einer gleichzeitigen Abnahme des Agrarpreisniveaus erreicht werden könnte. Dies hätte jedoch beträchtliche Einkommenseinbussen für die Landwirtschaft zur Folge. Riassunto Evitare le emissioni agricole di gas ad effetto serra – studio «THG 2020» Un recente studio del Politecnico federale di Zurigo (PFZ) dimostra che, anche in un futuro prossimo, l’evoluzione dei gas ad effetto serra riconducibili all’agricoltura svizzera, continuerà a dipendere, in primo luogo, dall’evoluzione degli effettivi di animali. L’applicazione di misure tecniche per ridurre questi gas dovrebbe coprire unicamente un ruolo marginale,perlomeno nel prossimo decennio, considerati i costi relativamente elevati allo stato attuale. I risultati indicano inoltre che pur introducendo una tassa di 50 CHF/t di CO2eq con l’obiettivo di ridurre del 20% rispetto al 1990 le emissioni agricole di gas ad effetto serra entro il 2020 potrà essere raggiunto soltanto se, parallelamente, diminuirà il livello dei prezzi dei prodotti agricoli. Ciò comporterebbe tuttavia considerevoli perdite di reddito per l’agricoltura. Summary Reduction of agricultural greenhouse gas emissions – the study «THG 2020» A recent study conducted by the Swiss Federal Institute of Technology Zurich (ETHZ) shows that the development of agricultural greenhouse gas (GHG) emissions in Switzerland will, also in the near future, mainly depend on the development of livestock populations. Current GHG reduction measures may only play a marginal role, given their relatively high cost. Furthermore, the results indicate that the target of reducing agricultural GHGs by 20% below the 1990 level could be achieved with a GHG charge of 50 CHF/t CO2eq only if at the same time the agricultural price level would be lowered. Yet, this would entail substantial income losses for the farmers. Key words: climate policy, agricultural production, greenhouse gas emissions, mitigation technologies, economic appraisal. Bibliographie Hartmann M., Hediger W. & Peter S., 2008. How Much Should Swiss Farmers Contribute to Greenhouse Gas Reduction? A Meta-Analytical Approach. Yearbook of Socioeconomics in Agriculture 2008, 183-218. Hediger W., Hartmann M., Peter S. & Lehmann B., 2004. Ökonomische Beurteilung und Monetarisierung der landwirtschaftlichen Leistungen im Klimaschutz. Cahier no 2004/3, Groupe Economie rurale, alimentaire et environnementale (ancien Institut d’économie rurale), EPF Zurich. OcCC, 2008. Le climat change – que faire? Le nouveau rapport des Nations Unies sur le climat (GIEC 2007) et ses principaux résultats dans l’optique de la Suisse. OcCC, Organe consultatif sur les changements climatiques, Berne. OFEV, 2009. Switzerland’s Greenhouse Gas Inventory 1990-2007, National Inventory Report 2009, Submission of 15 April 2009 under the United Nations Framework Convention on Climate Change and under the Kyoto Protocol. Office fédéral de l’environnement OFEV, Berne, Suisse. Peter S., 2008. Modellierung agrarökologischer Fragestellungen unter Berücksichtigung des landwirtschaftlichen Strukturwandels. Dissertation no 17820, EPF Zurich. Peter S., Hartmann M., Weber M., Lehmann B. & Hediger W., 2009. «THG 2020» – Möglichkeiten und Grenzen zur Vermeidung landwirtschaftlicher Treibhausgase in der Schweiz. Groupe Economie rurale, alimentaire et environnementale, EPF Zurich. Reidy B. & Menzi H., 2005. Ammoniakemissionen in der Schweiz: Neues Emissionsinventar 1990 und 2000 mit Hochrechnungen bis 2003. Technischer Schlussbericht zuhanden BUWAL. Haute école suisse d’agronomie (HESA), Zollikofen.