Établissement thermal
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Établissement thermal
Val d'Allier et Limagne de Gannat Patrimoine 03 Junior - 2012 Pavillon central Baie Détail façade Tuiles vernissées pavillon d'angle Balcons et peintures Tours-réservoirs Aile sud Dôme Hall Établissement thermal Établie au bord de la rivière Allier, la ville de Vichy est une célèbre station thermale possédant diverses sources aux vertus reconnues. Elle est baptisée Aquae Calidis par les Romains, ce qui signifie les "Eaux chaudes" . Au XVIe siècle, les bienfaits curatifs de ses eaux sont décrits par Nicolas de Nicolay (1517-1583), géographe du roi Henri II (1519-1559), dans un rapport commandé par Catherine de Médicis (1519-1589). Les villes thermales possèdent une architecture particulière incluant une organisation spécifique : elles possèdent des lieux dédiés aux soins, à la prise des eaux, à la promenade, aux loisirs pour répondre aux besoins des curistes (personne qui fait une cure dans une station thermale). De tous ses espaces, les thermes sont bien sûr parmi les plus représentatifs et symboliques. Un établissement de cure possède les installations nécessaires au traitement de certaines maladies. Rappelons que le mot "cure" provient du latin "cura" qui signifie le "soin", le "souci de". Au fil des siècles à Vichy, plusieurs bâtiments destinés aux cures se sont vraisemblablement succédés à l'emplacement de l'édifice actuel. Cet établissement de première classe de Vichy est reconstruit par Charles Lecœur (1830-1906) et Lucien Woog (1867-1937) entre 1899 et 1903. Charles Lecœur est l'architecte qui a construit les thermes de Bourbon-l'Archambault (1881-1885) ainsi que le lycée de Montluçon (collège Jules Ferry, 1880-1883). Lucien Woog est quant à lui l'architecte du pavillon de la source des Célestins à Vichy (boulevard du président Kennedy). La reconstruction du grand établissement thermal fait partie des projets d'embellissement et de modernisation de la ville témoignant de la période dite "de la Belle époque" (1890/1900-1914, terme utilisé après la Première Guerre Mondiale). Ils sont inscrits dans la continuité des transformations engagées auparavant par Napoléon III . Quelques autres exemples: façades des grands hôtels et des villas, tramway, agrandissement du casino, galeries couvertes, etc. Ce centre thermal des Dômes est réalisé suivant les modèles romano-byzantins et orientaux . À l'image de Val d'Allier et Limagne de Gannat Patrimoine 03 Junior - 2012 nombreux autres bâtiments de cette époque, il est en partie construit en béton armé (coupole, planchers). Son plan est inscrit dans un quadrilatère . Un pavillon central est encadré de deux pavillons d'angle . Son grand dôme (sur le pavillon central) est recouvert de carreaux de céramique vernissés polychromes (bleu, orange, jaune). L'ensemble de l'édifice ressemble à une mosquée , avec ses deux grands minarets . Ces deux tours font partie de l'extension du bâtiment construite en 1931 par l'architecte Letrosne. Ce sont en fait des tours-réservoirs qui contiennent les châteaux d'eau. Sous la coupole, le hall est ouvert sur l'extérieur par une grande baie qui apporte de la lumière et offre une vue sur le parc, lieu de détente et de promenade pour les curistes, mais aussi de rencontres mondaines. Le décor se compose de peintures (d'Alphonse Osbert), de balcons à colonnades ainsi que de sculptures. Les céramiques du bâtiment (tuiles, bas-reliefs, etc.) sont l'œuvre d'Alexandre Bigot (1862-1927). À la fin du XIXe siècle, la céramique sous toutes ses formes est à l'honneur en architecture. Bigot a notamment travaillé avec Hector Guimard, architecte à qui l'on doit les célèbres "bouches" (entrées) du métropolitain parisien de style Art Nouveau. Vichy, la "reine des ville d’eau" , est aujourd’hui aussi la ville du bien-être. Après une période de déclin du thermalisme dans les années 1960 , l’offre s'est diversifiée durant ces dernières décennies avec notamment une restauration des thermes des Dômes dans les années 1990 et également l'ouverture de nouveaux établissements de soins : la transformation des thermes Callou et la création de Vichy Thermal Spa "les Célestins" (centre de balnéothérapie). Cinq sources sont actuellement utilisées en traitement interne (Célestins, Chomel, Grand grille, Hôpital, Lucas) et quatre en traitement externe (Antoine, Dômes, Boussange, Lys). Elles sont entre autres utilisées pour soigner les troubles digestifs et les rhumatismes. Précisons que la cure interne est l'ingestion des eaux thermales alors que la cure externe est l'application de l'eau thermale sur la peau. MH 1989 (façades et toitures du pavillon central et des pavillons d'angle, cabines de bains, décor, hall d'entrée) MBerbain CAUE 03 Catégorie(s) : Patrimoine urbain, Patrimoine thermal et hospitalier Période : XXe siècle et notre époque Accès : Avenue du président Eisenhower, boulevard des États-Unis Pour aller plus loin : Office de Tourisme (rue du Parc, visites guidées), collections archéologiques au centre culturel Valery Larbaud, Société d’histoire et d’archéologie de Vichy et de ses environs, opéra de vichy, galeries, parcs et pavillon des sources, gare de Vichy , source des Célestins, hôtel de ville, villas (villa mauresque, villa vénitienne, villa du Docteur Maire, castel gothique, etc.), hôtels, chalets, église Saint-Blaise et Notre-Dame-des-Malades, lac d'Allier, observatoire des poissons migrateurs, musée de l'opéra, musée des arts d'Afrique et d'Asie, site de la Route des Villes d'Eaux du Massif Central Thèmes et vocabulaire : Cure, eau, source, architecture thermale, station, urbanisme, coupole, dôme, céramique, béton, tours, pavillon, Belle époque