Les clefs de la désignation bénéficaire en
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Les clefs de la désignation bénéficaire en
D’un point de vue civil Les mécanismes de transmission de l’assurance vie peuvent être différents de la ligne de succession prévue par le Code civil. L’assurance vie prévoit que le capital est versé aux bénéficiaires désignés de manière non irrévocable lors de la souscription du contrat. Le souscripteur a ensuite la faculté de modifier cette désignation jusqu’au terme du contrat (sauf acceptation bénéficiaire). Les sommes payables au(x) bénéficiaire(s) ne sont pas soumises aux règles de protection en faveur des héritiers réservataires (règles qui prévoient que certains héritiers perçoivent une part incompressible de la succession) à l’exception des situations dans lesquelles les primes pourraient être considérées comme manifestement exagérées eu égard aux facultés du souscripteur. Attention : l’assurance vie ne doit pas être utilisée pour spolier les héritiers, notamment les héritiers réservataires. D’un point de vue fiscal (informations fournies selon la législation fiscale en vigueur au 01/06/2012) Le capital est exonéré de tout droit de succession et de taxation lorsque le bénéficiaire est le conjoint de l’assuré ou son partenaire lié par un PACS ou, sous certaines conditions, ses frères et sœurs. Pour les autres bénéficiaires, le capital transmis est soumis aux droits prévus à l’article 757 B du Code général des impôts (application des droits de succession sur la fraction des primes versées après le 70e anniversaire de l’assuré après abattement prévu) et/ou à la taxation prévue par l’article 990 I du Code général des impôts (application d’un prélèvement forfaitaire sur les capitaux correspondant aux versements effectués avant le 70e anniversaire de l’assuré après abattement prévu). L’intégralité des produits attachés au contrat d’assurance vie est assujettie aux prélèvements sociaux. Les produits relatifs à l’épargne du contrat investie sur le support en euros sont soumis aux prélèvements sociaux au fur et à mesure de leur inscription en compte. Lors du dénouement du contrat, une régularisation sera opérée le cas échéant par l’assureur. La détermination des héritiers A défaut de dispositions prévues par le défunt (testament/libéralités) : Lorsque la clause précise « les héritiers » ou « les héritiers en proportion de leur part respective dans la dévolution successorale » : la répartition entre les héritiers qui viennent à la succession, s’applique en fonction de leur part successorale respective. Lorsque la clause précise « les héritiers par parts égales » : le principe d’une répartition entre les héritiers qui viennent à la succession, s’applique par parts égales (que les héritiers soient proches ou éloignés). Ces 2 clauses sont valables. La répartition du capital est, cependant, différente selon la clause choisie. Notre devoir de conseil nous oblige à nous assurer que la clause qui a été choisie retranscrive bien l’intention du souscripteur. À défaut de dispositions prévues par le défunt, l’ordre des héritiers venant à la succession est défini aux articles 734 et suivants du Code civil. La dévolution s’effectue de façon différente selon que le défunt laisse ou non un conjoint survivant. Depuis la loi du 03/12/2001, le conjoint recueille dans tous les cas une partie de la succession. La fraction varie en fonction de la situation familiale du défunt (présence d’enfants, père et mère, frère(s) et sœur(s)). En l’absence de conjoint survivant, les héritiers sont classés par ordre et par degré (on applique d’abord la règle de l’ordre qui est absolue ; s’il existe un héritier d’un ordre, les autres ordres n’héritent pas. Ensuite on raisonne au sein de l’ordre par degré) : L’assurance vie n’est pas qu’un produit épargne, c’est aussi un outil unique pour transmettre les capitaux après son décès Premier ordre Les descendants Deuxième ordre Ascendants privilégiés Collatéraux privilégiés Troisième ordre Ascendants ordinaires Quatrième ordre Collatéraux ordinaires La clause bénéficiaire ne peut être que « Mes héritiers ». Acceptation de la clause Depuis la loi du 17 décembre 2007, l’acceptation par un des bénéficiaires ne peut se faire qu’avec l’accord du souscripteur. Si cet accord est donné, toutes les opérations postérieures (rachat, nantissement, avance, changement de clause bénéficiaire...) nécessitent l’accord du bénéficiaire acceptant. Désistement d’un bénéficiaire Un bénéficiaire a la possibilité de renoncer au bénéfice contrat. Dans ce cas, ses héritiers pourront accepter bénéfice du contrat si la notion de représentation en cas renonciation a été prévue et à défaut, aux bénéficiaires rang suivant si elle ne l’a pas été. du le de du Désigner le(s) bénéficiaire(s) par testament Le souscripteur a la possibilité de désigner ses héritiers comme bénéficiaires de son contrat d’assurance vie. Il opte, en général, soit pour la clause « les héritiers par parts égales » soit pour la clause « les héritiers ». 1er degré Souscripteurs mineurs Classification des héritiers 2e degré 3e degré Enfants Petits-enfants Arrière-petits-enfants Père Mère Frères Sœurs Neveux Nièces Grands-parents Arrière-grands-parents Oncles et tantes 4e degré Il est également possible de désigner le(s) bénéficiaire(s) par testament déposé chez un notaire. Dans ce cas, le testament devra contenir les références précises du contrat nous permettant de l’identifier et l’assureur devra être informé de son existence. La recherche des bénéficiaires Deux dispositifs législatifs garantissent les droits des bénéficiaires. Dispositif Registre National d’Identification des Personnes Physiques : les assureurs sont invités à interroger le fichier de l’INSEE pour vérifier, si les assurés sont vivants ou décédés. Dans le cas de décès, il est fait obligation à l’assureur de rechercher le bénéficiaire. Si la recherche aboutie, il est fait obligation à l’assureur de l’aviser de la stipulation faite à son profit. Dispositif AGIRA : toute personne peut s’adresser à cet Petits-neveux Petites-nièces organisme pour savoir si elle est bénéficiaire d’un contrat souscrit par une personne décédée. L’assureur a obligation de vérifier dans ses fichiers s’il existe un contrat souscrit par le défunt. Grands-oncles Grandes-tantes Cousins germains Adresse de l’AGIRA : En cas de doute sur le bénéficiaire : Il est recommandé de régler ces difficultés d’interprétation de la clause bénéficiaire en interrogeant le souscripteur du contrat d’assurance vie. Il est préférable de mettre fin à ces doutes du vivant du souscripteur plutôt que lors du règlement du capital décès. AGIRA Recherche des bénéficiaires en cas de décès 1, rue Jules Lefebvre 75431 Paris Cedex 09 Ce document présente les principales règles pour une gestion efficace des clauses bénéficiaires. En cas de doute sur la rédaction d’une clause, n’hésitez pas à interroger votre service clients - SGI - Document à usage interne réalisé par La Direction Services Clients Vie Individuelle Document à usage interne réalisé par La Direction service Clients Vie Individuelle Quelques particularités Réf. 965528 01 2013 - Les clefs de la désignation bénéficiaire en cas de décès Le régime de l’assurance vie Les clauses dans le système d’information Conseils et bonnes pratiques La rédaction de la clause bénéficiaire est un acte délicat. Elle doit être personnalisée et retranscrire fidèlement l’intention du Souscripteur. Notre devoir de conseil en la matière est primordial afin que la clause bénéficiaire retenue soit adaptée à la situation individuelle du souscripteur et à ses volontés exprimées. Une clause bénéficiaire bien rédigée permet d’identifier rapidement le ou les bénéficiaire(s). Accompagner vos clients Veillez régulièrement à ce que les clauses bénéficiaires soient à jour : mariage, divorce, rupture de PACS, naissance… La vie de vos clients évolue. La clause doit être adaptée pour que les choix d’hier correspondent à la volonté d’aujourd’hui et à l’évolution de la situation patrimoniale. La clause bénéficiaire standard est rédigée dans le souci de correspondre à la situation et aux besoins de la grande majorité des souscripteurs. Cependant, elle ne peut couvrir tous les cas de figure. Il convient par conséquent d’attirer l’attention de votre client sur l’importance de cette clause en l’invitant à vérifier qu’elle correspond bien à sa volonté et le cas échéant, en l’accompagnant pour procéder aux aménagements nécessaires. Votre client peut désigner les bénéficiaires par leur nom ou par leur qualité (« mes enfants », « mon épouse »), mais conseillez lui d’éviter de mélanger les deux. C’est un risque de conflit ou de restriction. S’il désigne le bénéficiaire par sa qualité, sachez que celle-ci s’apprécie à la date du décès. La clause nominative Cette clause désigne les bénéficiaires par leur identité. Elle permet d’identifier plus rapidement les bénéficiaires (pas besoin de recherches complémentaires pour identifier les bénéficiaires, ni de rapporter la preuve de la qualité). Présence d’un testament En présence d’un testament il pourra y avoir conflit car les légataires (à titre universel ou autre) pourront être considérés comme des héritiers et à ce titre percevoir tout ou partie du capital. Pour conforter ou éviter cela il est préférable pour une personne qui a établi un testament et souscrit ensuite une assurance vie d’utiliser la clause nominative et de préciser sa volonté en nommant ses bénéficiaires par leur identité. De la même façon si un testament est établi après la mise en place du contrat d’assurance vie il est préférable de revoir la clause pour préciser l’identité des bénéficiaires. La protection des enfants et des petits-enfants Conseillez que les enfants soient représentés. Si les enfants sont choisis comme ou parmi les bénéficiaires, mais que l’un d’entre eux venait à disparaître avant le souscripteur, ses propres enfants n’auront droit à rien, le capital étant réparti entre les enfants survivants. Pour que les petits-enfants perçoivent la part de leur père ou de leur mère, ajoutez la mention « en cas de prédécès ou de renonciation de (….) ses descendants viendront en ses lieu et place ». Clause standard Mon conjoint non séparé de corps ou mon partenaire lié par un pacte civil de solidarité, à défaut mes enfants nés ou à naître par parts égales entre eux ou leurs descendants venant en leur lieu et place, à défaut mes héritiers (héritiers légaux et légataire universel) par parts égales entre eux. Cette clause stipule le versement du capital en cas de décès : 1 A u conjoint non séparé de corps ou au partenaire lié par un PACS. 2 En leur absence lors du décès de l’assuré : le capital sera partagé entre les enfants par parts égales entre eux : – il s’agit des enfants nés ou à naître de l’assuré, – en cas de prédécès ou de renonciation d’un des enfants : ses descendants viendront en ses lieu et place. 3 E nfin, s’il n’y a plus d’enfants lors du décès de l’assuré, le capital sera partagé entre les héritiers de l’assuré (héritiers légaux et légataire universel) par parts égales entre eux. Il convient d’attirer l’attention du souscripteur sur le fait que la répartition « par parts égales » peut ne pas correspondre à sa volonté. Clause nominative Clause texte libre La clause standard peut ne pas être adaptée notamment dans les cas où : le souhait est de ne pas répartir le capital par parts égales entre les enfants, le souscripteur n’est pas marié(e) avec la personne qu’il considère comme son conjoint. Ce type de clause peut être utilisé quand les deux précédentes ne permettent pas de prendre en compte le souhait du client. Ces clauses sont validées par votre service client préalablement à l’émission du contrat ou de l’avenant. Dans ce cas de figure, il est préférable d’utiliser la clause nominative préformatée en respectant les étapes suivantes : 1 La désignation des bénéficiaires par leur qualité et leur identité : nom, prénom, date de naissance, lieu de naissance. Point d’attention : De manière générale il convient de revoir et d’adapter la clause à chaque changement dans la situation familiale du souscripteur. 2 La clé de répartition entre bénéficiaires de même rang (pourcentage). 3 L a représentation ou pas des bénéficiaires désignés en y ajoutant la mention « en cas de prédécès ou de renonciation de (….), ses descendants viendront en ses lieu et place ». Dans ce cas, si le bénéficiaire décède avant le souscripteur ou s’il souhaite renoncer au bénéfice du contrat, ce sont ses propres héritiers qui percevront sa part et non pas les autres bénéficiaires. 4 Le rang de chaque bénéficiaire en utilisant le séparateur « à défaut ». Point d’attention : le conjoint est la personne mariée avec le souscripteur au moment du décès (et pas à la souscription). 5 Terminer systématiquement la clause par la mention « à défaut les héritiers de l’assuré ». Le concubin n’est pas considéré comme un conjoint et la clause standard n’est pas adaptée à ce cas de figure. Le partenaire de PACS n’est également pas considéré comme un conjoint, néanmoins la clause standard prend en compte cette situation en précisant « conjoint ou partenaire de PACS ». Si le souscripteur estime que son conjoint est suffisamment protégé par ailleurs, il utilisera la variante de la clause standard : les enfants nés et à naitre par parts égales entre eux ou leurs descendants venant en leur lieu et place, à défaut mes héritiers (héritiers légaux et légataire universel) par parts égales entre eux. Exemple 1 avec représentation Ma fille Aurélie P. née le 04/10/1962 à Perpignan pour 70 % et mon fils Arnaud P. né le 02/08/1960 à Nancy pour 30 %, en cas de prédécès ou de renonciation de l’un d’eux, ses descendants viendront en ses lieu et place, à défaut mes héritiers. ➜ Dans ce cas, si Arnaud P. décède avant le souscripteur, ce sont ses enfants qui percevront les 30 % du capital. Exemple 2 sans représentation Ma fille Aurélie P. née le 04/10/1962 à Perpignan pour 70 % et mon fils Arnaud P. né le 02/08/1960 à Nancy pour 30 %, à défaut mes héritiers. ➜ Dans ce cas, si Arnaud P. décède avant le souscripteur, Aurélie P. percevra la totalité du capital. Exemples ➜ Le bénéficiaire est une association reconnue d’utilité publique. « 50 % à la ligue contre le cancer et 50 % à mes héritiers ». ➜ Le bénéficiaire est pour partie une entreprise de pompes funèbres. ➜ Les bénéficiaires sont nommés par leur qualité et l’ordre de désignation est différent de la clause standard. « Mon conjoint, à défaut mes frères et soeurs, à défaut mes héritiers ». Précisez les coordonnées Si les bénéficiaires sont nommément désignés, le souscripteur pourra préciser leurs coordonnées au moyen de l’avenant 830117.