Guide visiteur Rémi Groussin

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Guide visiteur Rémi Groussin
BIOGRAPHIE
Rémi Groussin est né en 1987 à Lille. Il vit et travaille à Toulouse. Diplômé en 2010
PAVILLON BLANC
CENTRE D’ART | MÉDIATHÈQUE
DE COLOMIERS
de l’Institut Supérieur d’art de Toulouse (Isdat), il a depuis effectué des résidences à
Düsseldorf, au Québec et en France - à Nekatoenea près d’Hendaye en 2014
EXPOSITION
RÉMI GROUSSIN
CUESTA VERDE
AUTOUR DE L’EXPOSITION
I CONFÈRENCE-RENCONTRE ABÈCÉDAIRE AVEC L’ARTISTE
Samedi 24 mai à 11h – salle de conférence
I ATELIER REGARDER ET ÈCRIRE
Samedis 7 & 21 juin de 10h à 12h30
En partant de l’exposition, une intervenante vous propose des jeux d’écriture autour des œuvres.
Cycle de 2 séances ; avec Marie-Odile Flambard, écrivain public.
Gratuit I dans la limite des places disponibles
I VISITE DIALOGUE AUTOUR DES ŒUVRES
Samedis 14 juin et 19 juillet de 11h à 12h
La médiatrice du Centre d’art vous propose de découvrir l’exposition sous forme de discussion.
I ATELIER VACANCES COMME LES ARTISTES
Mercredi 9, jeudi 10, vendredi 11 juillet de 14h à 16h
L’exposition devient le point de départ pour s’amuser avec différentes techniques d’arts plastiques.
ateliers intergénérationnels a partir de 8 ans, (accompagnés jusqu’à 12 ans.). sur réservation
ÉVÉNEMENTS
Ouverture exceptionnelle de l’exposition les dimanches 25 mai, 15 juin et 22 juin de 15h à 19h
I CONCERT
GUI
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VISI
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Concert de Cantenac Dagar et restitution du workshop d’Aymeric Haineaux avec les publics du département Musiques
Actuelles du Conservatoire de Colomiers.
I PRIX DE LA JEUNE CRÈATION DES AMIS DU CENTRE D’ART &
PERFORMANCE D’EMILIE FRANCESCHIN
Dimanche 15 juin – remise du prix à 16h, événement à 17h suivi d’un apéritif
Créé en 1994, l’association des Amis du Centre d’Art de Colomiers au Pavillon Blanc (ACA-PBC) est à l’initiative de ce prix
de la jeune création. Accompagnant la mission d’aide à la création du centre d’art, le prix récompense cette année un
artiste de la programmation de médiation 2013-2014.
I VISITE CONTÈE
Dimanche 22 juin – visite contée à 16h suivie d’un goûter
La Compagnie Paradis Eprouvette menée par Marc Fauroux revisite l’exposition de Rémi Groussin pour un moment
familial à l’occasion d’une visite contée.
Le Centre d’Art est membre du réseau PinkPong (Toulouse) et du réseau des centres d’art en Midi-Pyrénées
Identité visuelle : Akatre I Déclinaison graphique & impression : Service Communication Mairie de Colomiers, mai 2014
Dimanche 25 mai– événement à 16h suivi d’un apéritif
En collaboration avec Nekatoenea, résidence d’artiste à Hendaye
Exposition co-programmée et coproduite avec le Festival international d’art
de Toulouse 23 mai-22 juin 2014 I www.toulouseartfestival.com
DU 23
MAI
1 PLACE ALEX RAYMOND
BP 30 330 I 31776 COLOMIERS CX
05 61 63 50 00
PAVILLONBLANC-COLOMIERS.FR
AU 30
AOÚT
L’EXPOSITION CUESTA VERDE DE RÉMI
GROUSSIN EST UNE DES ÉTAPES D’A COMME
ANACONDA, PARCOURS ASSOCIÉ AU FESTIVAL
INTERNATIONAL D’ART DE TOULOUSE. CINQ LIEUX DE
L’AGGLOMÉRATION ET DE LA RÉGION PROPOSENT
UNE PROGRAMMATION COMPLÈMENTAIRE AU
FESTIVAL, PROSPECTIVE ET INATTENDUE. AU
PAVILLON BLANC, RÉMI GROUSSIN TRANSFORME
LA SALLE D’EXPOSITION EN DÉCOR ET EN LIEU DE
PROJECTION.
ART ET MAGIE
CINÉMA, SÉRIES TV ET CULTURES POPULAIRES
La première exposition personnelle de Rémi Groussin manifeste dès son titre l’intérêt qu’il porte au cinéma et plus largement
à la culture populaire. Cuesta verde, c’est le nom de la banlieue californienne dans laquelle se déroule l’action du film Poltergeist
co-écrit par Tobe Hooper et Steven Spielberg en 1982. Il nomme ainsi certaines de ses œuvres d’après des films et des séries
télévisées, empruntant au cinéma son décorum et ses procédés. Pour La guerre des étoiles, l’œuvre et le positionnement des
rivets croisent la célèbre sixtologie dont l’artiste emprunte le titre, avec la géographie des étoiles d’une carte céleste issue des
archives de l’Académie des sciences de 1907. De cet intérêt pour les cultures populaires témoigne le répertoire de motifs et de
situations qu’il a exploré par le passé : univers de l’automobile (Pimp my Crashing Car, 2011, Rétro, 2013), de la moto (Les Motos,
2010), du sport (Le Furiani, 2012, I Saw the Sign, 2012), de la musique (La Batteuse, 2010), de la fête (Déca’Dance, 2012). C’est le
potentiel de fiction de tels dispositifs qui l’intéresse au premier chef. L’univers de la science-fiction et de la magie y participent
qui, à partir de lieux réels, de matériaux standards et de situations connues, ouvrent le champ libre à l’imagination, au récit.
Ainsi pourrait-on voir ses œuvres comme des « dispositifs d’évasion programmée », suivant la description qu’il donnait de l’une
de ses créations Prison Break.
Rémi Groussin, Esquisse pour l’exposition Cuesta Verde au Pavillon Blanc
UN LIEU D’EXPOSITION RESSEMBLANT À UN
PLATEAU DE TOURNAGE
Le visiteur est accueilli par Lost in Jin Ling : un panneau suspendu par des poulies comme
un fond d’incrustation cinématographique en cours d’installation. Les motifs dessinés au
briquet reprennent ceux des paquets de cigarette Jin Ling, une marque sino-russe vendue
principalement en contrebande et qui imite les paquets de Camel. L’ artiste a laissé en
réserve l’espace où une chèvre apparaissait à la manière des chameaux. Là aussi, le cinéma
croise un décor pauvre dans un dispositif narratif en suspens, le titre pouvant faire écho aux
films Lost in la Mancha et Lost in translation. Cette œuvre donne le ton à l’exposition : des
motifs pauvres, des installations placées dans l’espace comme les éléments d’un plateau de
tournage à l’arrêt, les fils d’histoires décomposées.
DES ARTIFICES À DÉCOUVERT
Paquet de cigarette Jin Ling, dont est
issu le motif de Lost in Jin Ling
SCULPTURE, SCÉNOGRAPHIE, VIDÉO
COMME INDICES DE NARRATION
Vue d’atelier de Le désert, 2014. Installation mobile, structures en bois, systèmes
électriques, néons. Dimension variable.
Parmi les lieux dont on ne sait plus s’ils appartiennent au monde réel
ou à la fiction on compte Cuesta Verde, banlieue périurbaine où fut
tourné Poltergeist. Dans ce film d’horreur, la réalité a parfois rattrapé
la fiction. Ancien lieu de culte supposé, les événements survenus
à certains acteurs ont ajouté au mystère, faisant se rencontrer le
scénario du film et les petites histoires. Cuesta Verde résonne comme
un dépassement de la fiction par la réalité. Rémi Groussin s’empare
de ces références cinématographiques pour tisser des liens entre l’art,
la magie et le cinéma. Ses œuvres manifestent une parenté entre ces
trois fragiles machines à rêve : trois domaines où l’illusion côtoie le
bricolage et où l’artifice est roi. Principalement imaginée durant une
résidence à Hendaye dans un lieu isolé, les sculptures intitulées
L’ âge de pierre sont pour certaines issues de petits tours de magie que
l’artiste réalisait pour passer le temps. Un temps qui s’étire, appelle des
souvenirs, se prête à des tours de passe-passe… En reproduisant ces
tours à une échelle monumentale avec des matériaux standardisés
(béton, bouteilles, bocks de bières), l’artiste confronte le spectateur
à des objets comiques et trop réels pour avoir conservé leur magie.
Comme Désert, forêt de néons au statut trouble : s’agit t-il de décors
ou de fantômes ?
Plutôt que d’écrire des histoires, Rémi Groussin conçoit des sculptures et des
installations. L’exposition se présente comme la scène d’un crime, les œuvres
constituant une série d’indices qui permettent de reconstituer des scénarios.
On trouve ainsi un fond de scène, des éléments de décors telle cette forêt
de néons en forme de cactus (Désert, 2014), des semblants de personnages
– comme ces petits tas de pierres aux allures comiques de bonhommes
de neige intitulés L’âge de pierre. Les œuvres se manifestent comme les
signes précurseurs ou les étranges restes d’un tournage. L’exposition fait
apparaître les ingrédients de la fiction cinématographique avec les décors,
les sculptures-personnages mobiles sur supports à roulettes et le drapé de la
salle de projection. La scénographie – qui permet de croiser différentes strates
narratives, est partie prenante de la création. Au cœur de l’exposition, la vidéo
SL’ALOM met ainsi en boucle une série de souvenirs captés par l’artiste durant
ses voyages. En travaillant les images avec le procédé de la nuit américaine
(qui permet d’obtenir une apparence nocturne avec des images tournées en
plein jour), il entraine alors ses souvenirs vers la fiction.
Rémi Groussin crée des moulins à vents, des histoires qu’il démembre,
des illusions dont il dévoile les trucs. Tantôt il pousse l’illusion à la
sophistication en travaillant des procédés de trompe l’œil – telles les
pierres qui constituent L’ âge de pierre II. Tantôt il laisse les poulies de Lost
in Jin Ling et les prises électriques de Désert apparentes. Ici comme ailleurs
dans son œuvre, le spectacle et les procédés d’illusion sont omniprésents.
Ces indices se jouent à double face : côté pile comme les parfaites
machineries de l’artifice et du rêve; côté face comme une chaine de
montage à l’arrêt dont on nous montrerait les rouages et les mécanismes.
L’ art, la magie et le cinéma apparaissent ici sous des traits volontairement
décevants. Comme si la machine à illusion ne fonctionnait plus. La critique
d’art Audrey Teichmann écrit ainsi à propos de la vidéo SL’ALOM : « les lieux
filmés sont plongés dans un bain de nuit américaine, procédé daté au
L’âge de pierre I, 2014 – vue d’atelier et esquisse en axonométrie d’un jeu de cassedouble mérite de faire disparaître des éléments et d’en révéler d’autres.
Ce retraitement systématique des images intervient sur des sites eux-mêmes artificiels ; un simulateur de tempête, un terrain
de golf synthétique ; un parc aquatique. (…) SL’ALOM est un voyage sans territoire. SL’ALOM ne cache pas sa mécanique : l’artiste
use ouvertement des transports comme de machineries de travelling, réduisant la question du corps déambulant à un accident:
un doigt passant par erreur devant l’objectif. D’ici à nulle part, Rémi Groussin nous fait ainsi emprunter train, avion, toboggan,
télésiège, sans autre indice que de suivre un trajet où la détérioration de ses souvenirs laisse la place à notre fiction. SL’ALOM est une
simulation: reconstitution temporelle, nuit factice, lieux artificiels, mécanismes mis à jour. »

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