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VUL031_40_busisness_fr Flash BUSINESS 21/05/07 11:10 Page 26 Dossier Remarketing Gérer une forte demand Toute chose ayant une fin, il arrive un moment où les véhicules utilitaires légers sont revendus. Divers facteurs déterminent alors le prix de ces véhicules d’occasion. La conjoncture est actuellement favorable et caractérisée par une demande en hausse. Le bon moment donc pour braquer les projecteurs sur ce phénomène que constitue le remarketing. e premier élément qui saute aux yeux – et tous les acteurs sont unanimes sur ce point -, c’est la forte demande pour des utilitaires légers d’occasion. ”Nos moyennes en disent long à cet égard”, souligne Maarten Bekkers, manager Belux du remarketeer Autorola. ”Si nous arrivons à vendre 75 % des voitures proposées lors d’une vente publique ordinaire, nous réussissons à réaliser 95 % des ventes s’il s’agit d’utilitaires légers. Je vous donne – pour l’anecdote – un exemple frappant qui vient juste de m’arriver. Nous avions 6 camionnettes à vendre… L 26 L’UTILITAIRE léger 31 et bien, elles ont trouvé acquéreurs en moins de 15 minutes.” Même son de cloche chez Jan De Vos de KBC Autolease. ”Les utilitaires légers se vendent très facilement”, dit-il en résumant la tendance actuelle du marché. ”Ils se vendent comme des petits pains (rires).” Demande et… prix à la hausse Quelle est la raison de cette demande en hausse ? Une forte demande étrangère semble être un facteur essentiel. ”Une importante partie de cette demande VUL031_40_busisness_fr Flash 21/05/07 11:10 Page 27 Les facteurs qui font vendre Qu’est-ce qui contribue à déterminer le prix d’un utilitaire léger d’occasion ? L’état général du véhicule ? L’âge ? Le kilométrage ? ”Le kilométrage et l’âge sont en quelque sorte les critères classiques”, indique Jan De Vos de KBC Autolease. ”Il est un fait que, pour un utilitaire léger, les kilomètres ‘pèsent’ davantage que l’âge. Ce sont finalement de véritables outils avec, comme conséquence, que leur achat peut faire l’objet d’une approche très fonctionnelle. C’est surtout le type, mais aussi les versions qui font les différences de prix sur le marché de l’occasion. S’agit-il d’une version longue ? Mi-longue ? Y a-t-il une porte coulissante ? Ou deux ? Voilà les critères auxquels l’acheteur est attentif. Nous sommes très loin de l’achat d’une voiture qui va souvent de pair avec une forte dose émotionnelle.” ”Les facteurs qui influencent le prix ? Il est difficile de systématiser”, indique Roeland Vandecan de LeasePlan. ”Dans le cas de versions standard, je ne vois pas de vraies différences. La superstructure est importante. Prenez par exemple la présence d’un hayon ou d’un système de réfrigération. Il faut que cela corresponde précisément aux besoins.” de Les véhicules destinés à l’étranger ”Il est frappant – c’est en tout cas ce que nous avons constaté – de voir la masse d’utilitaires légers vendus qui prennent la direction de l’étranger”, explique Didier Schiffeleers, responsable commercial de BCA Belgium. BCA est, depuis de nombreuses années, LE spécialiste de la vente publique ‘physique’ de véhicules. ”Dans un certain sens, les utilitaires suivent le même parcours que les voitures, mais dans ce type de véhicule, la tendance est encore plus frappante. Après une utilisation moyenne de 2 à 3 ans, ils sont revendus et partent aussitôt à l’étranger. D’ailleurs pas toujours en bon état. Au moment de la vente, ils affichent souvent un grand kilométrage au compteur. Sans parler de l’usure. C’est logique dans la mesure où les utilisateurs sollicitent beaucoup leurs véhicules. Mais cet état ne rebute pas les acheteurs étrangers. Au contraire. Les réparations exigées pour les remettre en état sont souvent bien moins chères dans les pays auxquels ils sont destinés. C’est un peu le paradoxe de la vente. Il est souvent plus raisonnable de ne pas procéder à certaines réparations, ce qui aura forcément des répercussions au niveau du prix demandé, avant de mettre le véhicule en vente. Les acheteurs sont attentifs à ce genre d’occasion. Le contraire de l’émotion. provient des marchés d’Europe du Sud et de l’Est”, souligne Jan De Vos. ”D’autre part, on assiste aussi chez nous à un changement de mentalité : les gens voient l’acquisition d’un utilitaire léger comme un achat pratique. Souvent, ils en font aussi leur 2e véhicule.” Maarten Bekkers constate lui aussi un changement de mentalité. ”Dans un grand nombre d’entreprises, on remarque que l’utilitaire léger est de plus en plus souvent considéré comme une alternative à la voiture. On va avoir une approche plus rationnelle des choses et laisser l’aspect émo- tionnel de côté.” Et la loi de l’offre et de la demande ravit les remarketeers, particulièrement satisfaits des prix obtenus en ce moment… Marché de niche ? pas différents de ceux exploités pour le remarketing de voitures”, explique Roeland Vandecan de Lease Plan. La grande différence avec le marché des voitures se situe, pour lui aussi, au niveau du public d’acheteurs. La vente d’utilitaires légers d’occasion correspond-elle à un marché de niche ? Les avis divergent à cet égard. ”Le marché est moins spécifique qu’on ne le pense”, estime Jan de Vos. ”Mais il faut l’admettre, le public d’acheteurs est tout différent de celui qui s’intéresse aux voitures.” ”En fait, les canaux utilisés ne sont Pourtant, on constate chez un certain nombre de remarketeers une certaine retenue à s’exprimer sur les grandes tendances du marché. La raison ? La part des utilitaires légers dans le volume total des véhicules vendus annuellement est parfois assez limitée. ”Si je prêchais pour ma paroisse, je dirais : un volume 27 L’UTILITAIRE léger 31 relativement faible, certes, mais important quand même et dont l’importance est appelée à croître dans le futur”, résume Geert De Becker de CarsOnTheWeb.com. ”Il faut naturellement bien voir si l’on parle DU marché de l’utilitaire léger”, nuance Roeland Vandecan. ”En fait, il n’existe pas ! Ce marché compte plusieurs segments, en fonction du type de véhicule recherché. Sans citer de marques ou de modèles, il est un fait que certains s’apparentent plus à des voitures que d’autres.” Quoi qu’il en soit, différents acteurs sont actifs sur ce VUL031_40_busisness_fr Flash BUSINESS 21/05/07 11:10 Page 28 Dossier Didier Schiffeleers : ”Un grand nombre d’utilitaires légers vendus ici partent pour l’étranger.” Geert De Becker : ”Plus les véhicules sont vieux, plus le pays de destination est loin.” Caractéristiques du marché ”Un euro de plus ou de moins” ”Quant aux prix du marché de l’occasion dans le secteur des utilitaires légers, il y a une chose qui me frappe”, remarque Geert De Becker, managing director de CarsOntheWeb.com. ”On n’en est pas à un euro près. Nous constatons que l’on se concentre souvent très fort sur le facteur prix dans le cas de la vente d’une voiture. Une petite différence à ce niveau peut souvent être déterminante. Dans le cas des utilitaires légers, on fera d’abord attention au produit ; on vérifiera qu’il réponde bien aux attentes de l’acheteur potentiel. Si cet aspect est réglé, il sera même souvent prêt à payer un peu plus.” Les tendances en bref • La demande est aujourd’hui très forte avec de très bons prix à la clé. • Le public d’acheteurs est essentiellement composé de professionnels. • La grande majorité des véhicules vendus sont en fin de compte destinés à l’export. • Les facteurs qui comptent pour obtenir un bon prix sont fonctionnels ; le caractère émotionnel est ici moins important. marché fragmenté. Chacun à sa manière. Les acteurs du remarketing Quels sont les canaux utilisés pour vendre les utilitaires légers ? Certaines entreprises prennent cette vente à leur compte. En raison de la forte demande du moment, cette activité peut d’ailleurs devenir assez lucrative. Il n’est pas rare qu’ils utilisent les forums que les remarketeers mettent à disposition, ce qui nous plonge dans le cœur du sujet. Il n’existe pas un seul type d’entre- Maarten Bekkers : ”Le succès commercial des utilitaires légers est supérieur de 20 % à celui des voitures.” prise. Là où l’une se charge ellemême de l’achat et de la vente, l’autre fonctionne purement comme forum où l’acheteur et le vendeur peuvent se rencontrer. Maarten Bekkers : ”Le marché étranger est certainement le plus attractif en termes de prix. Nous nous chargeons de l’encadrement qui permet aux acheteurs étrangers d’avoir accès à l’offre du marché belge. Cela change beaucoup de choses. Avec les systèmes actuels, les acheteurs étrangers peuvent acheter directement au propriétaire belge, ce qui permet à ce dernier d’accroître son gain.” ”Par rapport aux voitures, les utilitaires légers qui arrivent sur le marché de l’occasion sont un peu plus âgés”, explique Roeland Vandecan. ”Chez nous, la durée de vie moyenne est de 4,7 ans précisément. A ce moment-là, ils affichent environ 120.000 km au compteur. Ce qui n’a rien de surprenant. Les utilitaires légers roulent assez longtemps et leur durée d’amortissement est plus longue. Un kilométrage de 200.000 km n’est pas exceptionnel pour un véhicule revendu.” ”On peut franchement tenir compte d’une différence de 30 % environ en ce qui concerne la durée de vie moyenne d’un utilitaire léger d’occasion”, précise Jan De Vos. ”Quatre ans pour une voiture, six ans pour un utilitaire léger.” En ce qui concerne le profil des acheteurs, la plupart font la distinction entre une destination nationale et étrangère. ”Dans le cas des utilitaires légers, vous avez de toute façon affaire à un public plus spécialisé”, déclare Roeland Vandecan. ”Une voiture trouve toujours acquéreur. La complexité de l’exécution d’un utilitaire léger fait que la rencontre avec un acheteur n’est pas toujours simple.” Les caractéristiques du véhicule déterminent généralement dans quelle direction on va. ”Plus vieux, 28 L’UTILITAIRE léger 31 plus loin, pourrait-on dire sous forme de boutade”, plaisante Geert De Becker. ”Il ne faut pas prendre cela trop à la lettre, mais ce que je veux dire, c’est qu’il existe de nombreux marchés étrangers où les véhicules qui ne sont plus dans un très bon état constituent la norme. Les acheteurs de ces pays peuvent par exemple être clients chez nous.” Est-ce totalement différent pour le marché belge ? ”Assurément”, insiste Roeland Vandecan. ”Dans notre pays, les acheteurs sont parfois des PME. Les grandes entreprises disposent généralement de suffisamment de capacité financière pour se payer une flotte composée de véhicules neufs. Ce n’est pas toujours le cas pour les sociétés plus modestes. Il faut dire que les utilitaires légers sont toujours mieux équipés. Le confort et la fonctionnalité sont en hausse, tout comme le prix… Les occasions constituent une bonne alternative dans le chef d’une société pour laquelle l’investissement dans un véhicule neuf est peut-être un peu trop lourd.” ”Il est tout aussi étonnant”, souligne Maarten Bekkers ”que ces PME, qui sont un peu les clientes belges typiques, ne leasent pas ces véhicules mais les possèdent en propre.” Michaël Vandamme I