Info-Réseau n°25
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Info-Réseau n°25
25 n° juin juillet aout 2002 In f o-r é s e a u Journal d’information du Comité Natio nal de Liaison des Régies de quartier La connaissance, clé d’un S O M M A I R E développement partagé 2-3 En direct des Régies C’est dans l’ignorance de l’autre et de son environnement que se cultivent les fantasmes, les peu rs et f i n a l em ent un repli synonyme de régression sociale. Le dével oppem ent local du ra bl e passe par la connaissance du territoi re , des habitants et des acteurs qui y travaillent. Cette connaissance qui s’acquiert au prix d’un enracinement doit mobiliser chacun, chacune et toutes les structures qu’elles soient associatives,institutionnelles, économiques ou politiques. Les Régies de quartier se trouvent au cœur de la volonté d’un développement local part a g é .E lles travaillent pour que ce développement soit la source d’une cohésion qui repose sur l’attention et le respect portés à autrui dans ses désirs de s’épanouir, professionnellement,culturellement mais aussi démocratiquement. C’est pour respecter ces principes fondateurs que lors de l’élection présidentielle, le CNLRQ a, pour la première foi s ,a ppelé tous ses militants, bénévoles ou salariés, et au-delà, tous les habitants des quartiers populaires à repousser les thèses xénophobes, extrémistes, excluantes. Il s’agit de se mobiliser désormais pour mieux valoriser nos pratiques, mieux animer nos instances pour que tous les habitants puissent avoir un rôle à y jouer, et mieux remplir 4-7 Zo o m Les Régies au cœur des actions de développement local notre mission d’animation citoyenne du quartier. Dans cet espri t , il nous app a ra î t essentiel de revenir sur la situation politique et sociale de nos 140 quartiers ,l ors de l’Assemblée générale du Réseau qui se tiendra fin septembre à Do u rd a n . Sans atten d re , po u r a m orcer et ren forcer vi s i bl em en t l’ouverture du Réseau sur l’extérieur, participer activement aux débats qui agitent la société, nous avons décidé d’interpeller les candidats aux élections législatives afin de leur faire part de quelques constats et analyses et leur soumet tre qu el ques qu e stions qui reflètent les interrogations des acteurs des Régies. 8-11 En direct du Réseau Vie des commissions ◆ Développement du réseau ◆ Publication ◆ Agenda ◆ 12 Adresse aux candidats aux élections législatives Comme les Régies loc a l em en t , l e C N L R Q se doit d’être un lieu d’échanges, de questionnements et une force de proposition . Chacun d ’ en tre nous, s a l a ri é s , b é n é vo l e s , partenaires, simples habitants, peut, à la mesure de ses moyens et de sa volonté,participer avec les Régies et le Comité national à ce formidable défi : se saisir des questions liées à nos qu a rti ers pour alimen ter un proj et ambi ti eux jamais ach evé : celui d’une gestion urbaine partagée et de la recherche d’une société plus ju s te ,p lus humaine. Guy Dumontier Président du CNLRQ ➔ En direct des Régies ’engager dans des activités utiles pour le territoire tout en créant du lien social et des solidarités, tel est le sens des actions des Régies de quartier, qu’elles soient de Métropole ou d’Outre Mer, actions liées aux spécificités des quartiers et aux évènements locaux. Les Régies entendent améliorer les conditions de vie des habitants. Avec leurs salariés et leurs bénévoles, elles mettent du cœur à l’ouvrage. C’est le message de ce nouveau “ en direct des Régies”. En effet, que ce soit à la Réunion, à SaintHerblain ou à Albi, les Régies s’engagent quotidiennement dans l’entretien, le recyclage et la sécurité pour une culture de la solidarité et de l’action. S Les matières collectées sont triées par catégorie pour être revendues aux partenaires revalorisateurs qui sont en priorité les entreprises d’insertion et les industriels de la revalorisation. L’activité T R I -Color emploie 8 personnes : 4 sur la collecte et 4 sur le tri. Les personnes qui effectuent la collecte bénéficient d’un nouveau support d’insertion par un contact direct avec l’entreprise traditionnelle et par une action d’utilité publique et de sensibilisation à une gestion plus citoyenne et écologique des déchets. Forte de ces résultats positifs, la Régie prospecte actuellement pour étendre cette activité sur l’ensemble du territoire de Saint-Herblain (45 000 habitants, 1 300 entreprises). Par ailleurs, une réflexion est menée en partenariat, pour revaloriser les matières issues du matériel informatique et bureautique,également collectées. Cyclone à l’île de la Réunion “Allon Construire Ensemb” - Régie du Port (97) Association “Karité Dan Nout Min” - Régie de St Joseph (97) Collectif Sud St Denis (97) Tri-color Régie associative des quartiers de Saint-Herblain - (44) Avec comme slogan “le tri colore la vie”, la Régie des Quartiers de Saint-Herblain annonce les couleurs de la solidarité, de l’écologie et de la citoyenneté. Cette activité vise à améliorer l’environnement et la propreté du cadre de vie par la collecte des déchets valorisables auprès des entreprises. C’est parce que la Régie effectue depuis 7 ans, l’entretien quotidien des abords extérieurs de l’immeuble du Sillon de Bretagne (espaces verts, allées piétonnes, locaux videordures,espaces communs) qu’elle a pu constater que les déchets des entreprises amplifiaient considérablement le volume des containers destinés aux déchets ménagers. L’immeuble du Sillon de Bretagne est composé de 670 logements et 50 sociétés y siègent. La Régie a donc prospecté auprès des entreprises pour offrir un service de collecte des papiers ,c a rtons,plastiques d’emballage et cartouches d’impression : 90 % des sociétés ont accepté le projet. 2 Info-réseau N°25 Les intempéries peuvent décl en ch er des effets secondaires inattendus ! A l’île de la Réunion, le passage du cyclone “Dina” en janvier 2002, a mobilisé activement les Régies et les habitants pendant une dizaine de jours. En fonction des dégâts du cyclone, chacune des Régies de l’Ile s’est spécialisée sur des travaux mobilisant l’ensemble de la population : ◆ A la Régie du Port : l’activité cyclone a pris une dimension liée à la spécificité de l’habitat du quartier qui est composé de bidonvilles. Un projet de reconstruction a permis de faire renaître 5 habitations et d’effectuer de multiples réparations sur l’habitat endommagé. Durant les travaux, les hébergements provisoires se faisaient dans les écoles. ◆ Aux Régies de St - D enis et de St - Jo s eph : Le s immeubles sont construits en “dur”, les Régies ont pris en ch a r ge les travaux d’en l è vem ent des débri s , de s branches d’arbres et le nettoyage des rues. C’est dans un élan de solidarité spontané que salariés et bénévoles ont prouvé qu’ils pouvaient être acteurs de leur quartier et non simple consommateurs. «L’union fait la force et dans ces moments-là, la solidarité exprimée passe au-delà des barrières sociales : les plus aisés ont aidé les plus démunis, les habitants sont venus don n er un coup de main pendant leur péri ode de congés...» souligne Jean-Paul Pla, vice-président de la Régie du Port. Pour ces actions, les matériaux ont été financés par les Municipalités, et les baill eu rs ont éga l em ent apporté leur contribution financière. Les habitants et les médiateurs sociaux qui ont coordonné ces actions ont reçu des remerciements officiels en Mairie pour avoir initié une dynamique co ll ective de solidarité et de citoyenneté sans précédent. Des repas regroupant les acteurs de la reconstruction sont prévus pour que perdurent les liens qui se sont tissés pendant les travaux. Vie des aires de jeux Régie de quartier Lapanouse Saint-Martin Jarlard - Albi (81) des petites dégradations, réfection de peinture des jeux, bancs, barrières, portails. Ils signalent les dégradations les plus importantes et établissent les devis de réparation. La Régie a choisi de réserver ces emplois à temps partiel à des travailleurs handicapés. L’aspect relationnel avec les usagers associé à une rigoureuse formation aux normes de sécurité représentent un excellent tremplin vers l’emploi. Cette action renforce la présence active de la Régie sur les espaces extérieurs et malgré les difficultés de financement de l’activité, elle souhaite vivement avoir la possibilité de poursuivre cette démarche d’insertion, de formation et d’amélioration du cadre de vie au service des habitants d’Albi. Depuis 1998 la Régie de quartier Lapanouse d’Albi entretient les sept aires de jeux de la Ville. Cette activité s’effectue 364 jours par an et va au-delà du simple nettoyage qu o ti d i en . Il s’ a git de perm et tre aux enfants et aux familles de profiter des espaces extérieurs en toute sécurité et de bénéficier d’espaces de rencontre et de jeux en bon état de fonctionnement. Deux salariés à mi-temps se relaient 4 heures par jour, et veillent à la sécurité immédiate et à l’entretien des jeux, des sols et des espaces boisés : enlèvement des branches et échardes des glissières en bois, vérification quotidienne des fixations et cabochons de sécurité des jeu x ,n et toyage des tags,réparation ✒ On l’a lu dans la presse Des médiatrices, relais entre les habitants et les professionnels de la santé La Régie Argonne Service Plus (Orléans) vient de recruter 5 médiatrices de quartier –femmes relais santé – afin de faire le relais entre les habitants et les professionnels de santé. Elles ont, au préalable, suivi une formation professionnelle de 9 mois sur la santé et, en particulier, sur la prévention du sida et de la toxicomanie. Leur mission porte sur l’écoute, la prévention de la santé, l’accompagnement et l’orientation des habitants du quartier vers les professionnels du secteur médical. Un numéro de téléphone (02 38 74 40 15) est mis à la disposition des personnes qui souhaitent les contacter. Le fait que les femmes relais parlent plusieurs langues facilitera également les contacts. L’une d’entre elles précise : «Le sida, il faut en parler, briser les tabous car les africains sont très touchés et je suis africaine! Je suis forcément motivée du coup». Ce projet a bénéficié du soutien de l’Etat, de la Région et de la Ville d’Orléans, de la D D A S S, du réseau hôpital-sida 45. La République 19/03/2002 Voyage d’échange avec le Cameroun Durant 15 jours en février dernier, 3 salariés de la Régie Insersud (Poitiers) ont transmis leur savoirfaire en matière de construction de triporteur auprès d’artisans de Maroua (Cameroun). La directrice, qui les accompagnait, précise : «L’idée, c’est que les artisans aient un produit à fabriquer et à vendre aux divers commerces ambulants, pour le transport d’eau potable, notamment. Jusqu’ici, ils utilisaient des pousses-pousses. A eux maintenant de s’approprier le triporteur et de l’adapter à leurs besoins». Outre la transmission de leur savoir-faire, acquis au préalable dans le chantier d’insertion de la Régie, les salariés ont découvert des savoir-être et les difficultés vécues en Afrique. Le récit du voyage s’est fait autour d’une exposition de photographies réalisées par l’un des salariés. Centre Presse 08/04/2002 Info-réseau N°25 3 Les Régies au cœur des actions de développement local. Régie de quartier “Allon Construire Ensemb”. Le Port (97) Créée en 1998 Intervient sur les quartiers de la Zac, de la Zup, de la S I D R et en centre ville (30 000 habitants) Actuellement 25 salariés Président : Arsène Mastane Directeur : Thierry Drulé Régie de quartier “Respire” Saint Jean de la Ruelle (45) Créée en 1993 Intervient sur l’ensemble de la commune (17 000 habitants) Actuellement 37 salariés Président : Paul Lablée Directeur : Mohamed Khouttoul Régie de quartier “Habiter Bacalan” Bordeaux (33) Créée en 1997 Intervient sur le quartier de Bacalan (14 000 habitants) Actuellement 22 salariés Présidente : Rolande Menard Directeur : Christian Labouheure 4 Info-réseau N°25 u plus proche des habitants et des quartiers, les Régies ont acquis au fil du temps une légitimité. Dans un contexte en pleine évolution où l’on entend rapprocher les pouvoirs des territoires, elles sont devenues des actrices et des partenaires essentiels du développement local. Situées dans les quartiers jugés “sensibles” par la politique de la ville, les Régies œuvrent pour l’amélioration du cadre de vie des habitants.Elles luttent contre les exclusions sociales et spatiales, par des actions quotidiennes de développement social, culturel et économique. Pour M. Khouttoul, le directeur de la Régie “Respire” de Saint Jean de la Ruelle, elles concentrent leurs énergies «dans des processus qui vont engendrer une transformation du territoire ». M.Labouheure,directeur de la Régie “Habiter Bacalan” de Bordeaux, caractérise le développement comme «un harmonieux mélange entre le lien social, l’autonomie, la responsabilisation et l’économie». En s’engageant dans cette démarche, poursuit-il, l’entreprise Régie de quartier a un rôle spécifique : «ce n’est pas simplement un lieu de producti on .E lle a aussi des responsabilités sociales ». Pour les dirigeants de la Régie du Port “Allon Construire Ensemb”, la Régie «doit favoriser la cohésion sociale sur les quartiers, lier l’économique, le culturel et le social, faire participer les citoyens ». Ces valeurs se traduisent au qu o ti d i en dans des mesures, des actions, des projets pour les habitants. Les Régies enclenchent donc des dynamiques locales. Mais de quoi dépendent-elles? Quels sont les facteurs explicatifs de la réussite ou de l’échec de ces actions de développement local? Par aill eu rs , à partir de quel moment peut-on dire que les actions économiques,sociales et culturelles des Régies sont réussies? Des questions sur lesquelles les directeurs des Régies de quartier ont planché pour apporter des éléments de réponse. A Les facteurs déterminants de l’action même, il est important de favoriser des liens denses entre les membres du conseil d’administration, l’équipe de la Régie et les habitants du quartier. La trajectoire de l’action est donc conditionnée par les relations qu’entretient la Régie avec le quartier, par la connaissance aussi selon M. Kh o ut toul des “codes culturels” des habitants. La compréhension des cultures de chacun permet égale- La Régie doit tenir compte de la culture du territoire. ment à la Régie «d’établir une relation communicative source de lien social»,d’engager des projets allant dans le sens de l’objet de l’association. Projets et mots clés. De la réflexion aux actions de développement local. La réflexion constitue le premier pas vers l’action. Pour M. Khouttoul, «Une Régie ne peut pas mettre en place un projet pertinent si en amont elle n’a pas pris le temps de réaliser un diagnostic». Ce diagnostic ne doit pas s’arrêter à un simple état des lieux. Il doit être «analytique, c’est-à-dire qu’au-delà d’un constat, nous devons également identifier les causes d’un phénomène, ses conséquences et les analyser». Dans ce diagnostic, il est aussi important selon M. Labouheure d’identifier et d’analyser les facteurs de blocage qui pourraient nuire à la future mise en place de l’action; des facteurs de blocage qui sont divers compte tenu du nombre important de partenaires avec lesquels la Régie coopère. Il s’agit alors par la suite de travailler sur ces difficultés pour essayer de les résoudre. Le diagnostic doit être partagé entre tous les acteurs qui interviennent. La réalité n’étant pas la même pour tous, il est nécessaire, dans le cadre d’un groupe de p i l o t a ge , d ’ é ch a n ger, de dialog u er, de con s tru i re ensemble une image juste de la situation du quartier afin de partir sur des bases solides; des bases qui doivent être validées par l’ensemble des partenaires afin d’avoir des objectifs communs. Connaissance et écoute du territoire. Pour M. Mastane, l’identification des besoins des habitants est un facteur essentiel de la réussite d’une action. De là l’importance pour le Président de la Régie du Port «d’être dans l’échange avec les habitants et les associations du quartier». La Régie doit donc tenir compte de la culture du territoire. L’implication de l’association dans des dynamiques collectives prend alors tout son sens. De Le succès d’une action dépend de la construction du projet. Comme pour tout projet de développement territorial, il est important pour M. Labouheure qu’il y ait un “p i l o te”. Il est aussi pri m ordial d’écri re le proj et en employant une méthode, «dans un souci de rigueur et de cohérence», en respectant l’enchaînement des différentes étapes. «Il s’agit,après avoir réalisé un diagnostic, de définir clairement le projet, de déterminer ensuite une stratégie,d’allouer les moyens nécessaires, et enfin de mettre en place une organisation pour évaluer l’action». Des projets où, pour M. Khouttoul, il est important aussi «de travailler sur des objectifs de résultats », de rechercher un équilibre et une cohérence entre les différentes activités de la Régie. D’autres mots sont évoqués par les dirigeants lorsqu’on les questionne sur les éléments qui vont conditionner la réussite de l’action : transparence, rigueur dans la qualité du travail, dans la gestion et la comptabilité, dans le projet, exigence, professionnalisation, compétence ,i m a ge crédible de la Régi e ,p a rtenariat. Le partenariat et les réseaux d’acteurs au service de l’action. L’implication des partenaires est aussi un élément déterminant la réussite ou l’échec des dynamiques engagées par les Régies. Que ce soit à Saint Jean de la Ruelle, à Bordeaux ou au Port, chacun relève l’importance de la p l ace des baill eu rs et de la vi lle dans le souti en de la Régie : offre de marchés, aide financière ,a ppui des dossiers de la Régie auprès des établissements publics de coopération intercommunale et autres acteurs publics. Par ailleurs, un contexte local caractérisé par une bonne coop é ra ti on et une bonne coord i n a ti on des éner gi e s entre acteurs publics, semi-publics et privés, facilite la mise en œuvre des actions des Régies. Cependant, pour M. Khouttoul, le partenariat est souvent difficile à mettre en place : «Culturellement, nous ne sommes pas encore Info-réseau N°25 5 totalement dans une logique de partenariat en France. Nous sommes encore trop dans des logiques individualistes. Mais grâce au contrat de ville, nous commençons à coopérer». Par ailleurs, la réussite d’une action dépend aussi de la faculté des Régies à faire avec d’autres partenaires et pas simplement avec les bailleurs et la mairie. En effet, sur de nombreux projets, la Régie ne fait pas seule, elle travaille avec d’autres acteurs dans une logique de réseau notamment avec les P L I E , et avec d’autre s a s s oc i a ti on s . Par con s é qu ent la re s pon s a bilité d’une action est partagée. Des actions réussies En liant l’économique, le culturel et le social, il est parfois difficile voire impossible d’en rendre compte par des chiffres. Il est possible de “ressentir”l’ampleur des actions lorsque l’on vit sur le quartier, que l’on constate une améliora ti on des conditions de vie et de l’environnement, dans l’échange avec les habitants, dans la satisfaction des partenaires, dans la pérennité des postes. De plus, les effets de certaines actions notamment lorsqu’il s’agit d’intégration se ressentent parfois plusieurs années après. En d’autres termes, les effets ne sont pas toujours immédiats et, comme le précise M. Khouttoul, « on ne transforme pas un quartier du jour au lendemain». Les actions s’inscrivent donc pour nombre d’entre elles dans la durée. Il s’agit alors parfois de les réorienter, de les ajuster aux nouveaux enjeux émergents. 6 Info-réseau N°25 z oom sur “Respire” : L’action anti-graffiti. Cet te acti on part du constat su ivant : beaucoup de graffitis étaient visibles dans les quartiers, un certain nombre traduisaient des idées racistes, des idées contraires aux principes que défendent les Régies de quartier, des idées susceptibles d’accroître les tensions entre communautés. La Régie a mis en place une action a n ti - graffitis comportant deux vo l et s ; le premier est technique et concerne l’effacement des graffitis injuri eu x; le second est social et con cerne la pr é ven ti on / m é d i a ti on . Comme le ra ppelle M. Khouttoul, «nous ne sommes pas là pour sanctionner, nous sommes là pour rappeler la règle et l’esprit de la loi. Nous dialoguons et nous aidons les tagueurs à trouver des lieux d’expression, d’art et de création ». Au fil des mois,l’intervention a porté ses fruits puisque sur 700 m2, «on ne transforme pas un quartier du jour au lendemain» seuls 100 m2 ont été re-tagués. Les tags injurieux sont en nette diminution. Il s’agit là pour le directeur de Respire d’un véritable projet validé par l’ensemble des partenaires participant à l’amélioration de l’environnement, et qui a permis la création de trois emplois et le «rétabl i s s em ent de véri t a bles liens avec les jeunes et les parents». zoom sur “ Allon construire ensemb” : à la rencontre des habitants. En partant de l’idée que la participation des habitants est l’élément essentiel du développement social urbain – déterminant pour la dynamique associative – et du constat que des énergies n’étaient pas assez utilisées, la Régie du Port s’est engagée dans l’accompagnement de projets d’habitants. Il s’agit pour M. Drulé de favoriser la participation des habitants : « au-delà de l’implication d’habitants dans le conseil d’administration, la Régie va au devant des habitants pour échanger, dialoguer avec les jeunes notamment, pour voir à quels types de projets ils seraient prêts à participer». Une personne a été recrutée pour réaliser cette mission de dialogue. Elle va sur le terrain, rencontre les jeunes dans un cadre au départ informel. Ce premier contact conduit souvent à la mise en place d’un groupe de parole et à l ’ é m er gence de projets qui peuvent prendre la forme d’une implication associative. z oom sur “Habiter Bacalan” : l’embauche d’une médiatrice de lien associatif. Cette action part du constat de la difficulté à entretenir des liens et des relations constructives entre associations, de la difficulté de monter des actions en commun. De nombreux projets impliquant plusieurs partenaires associatifs n’ont pu se concrétiser. Les dirigeants de la Régie ont décidé de recruter une personne sous contrat adulte relais, chargée de renouer les liens entre les associations, pour essayer selon M. Labouheure « d’investir ensemble nos énergies sur des projets, pour favoriser le changement des logiques d’acteurs ».Sa mission permet une meilleure coopération entre acteurs associatifs, depuis maintenant 6 mois. «Nous commençons déjà à ressentir des effets positifs. Cette action a mis de l’huile dans les rouages assoc i a ti fs . La Régie s’occupe de Réunion à la Régie faire paraître tous les mois une affiche qui de quartier reprend toutes les activités des associations. “Habiter Bacalan”. C’est une forme de concrétisation, une pratique nouvelle. Les associations jouent le jeu ». La première étape, pour renouer des liens, est donc atteinte. Maintenant, la Régie se lance dans une seconde étape en rassemblant prochainement l’ensemble des associations du quartier dans des états généraux. Affaire à suivre... L’ AV I S D’ U N E X P E RT Marc Hatzfeld Auteur du Topo-guide des Régies de quartier «Dans un monde dominé par les maîtres du management et du profil de poste type, par les théoriciens du projet déposé à date fixe et en dix-sept exemplaires, par les fonctionnaires de la budgétisation rigoureuse et les exigences du prêt à porter et “en temps réel”, du politiquement correct de la politique de la Ville ; dans cet univers jargonneux et formaliste où chaque geste n’existe qu’en référence à des standards et à des exigences bureaucratiques, des personnes affirment leurs rêves pour développer des actions. Certains projets de Régies de quartier sont de ces rêves. Rêvons que le mur devant lequel je passe tous les jours à Saint Jean, pour prendre mon bus, n’est plus recouvert de graffitis haineux mais qu’il est simplement ocre et lisse. Rêvons que les habitants du Port ont eux-mêmes des rêves et qu’il s’en faut de très peu qu’ils ne prennent forme car parfois il suffit de le dire et hop ... Rêvons qu’entre toutes les associations du quartier de Bacalan,il suffit que passe une magicienne de la langue et du sourire pour que l’on découvre que leurs intentions n’en forment qu’une et qu’elle est facile à dire. Rêvons. Autorisons-nous à croire que nos désirs simples s ont à portée de main, portée de bu d get , port é e d’échéance. Ce que l’on appelle si sérieusement le développement local n’est rien d’autre. Transformons nos rêves en ce qu’ils appellent projet, copions ces projets en dix-sept exemplaires si ça leur chante, postons-les à la bonne date, parlons-en à nos amis et voisins que l’on nommera partenaires pour l’occasion, n’hésitons pas, c’est aujourd’hui et hop, nous avons fait du développement local.» M .H . Info-réseau N°25 7 ➔ En direct des Réseau ➔ Développement Les citoyens au cœur du développement Im p l i quées depuis près de deu x décennies sur des territoires en crise (économique, sociale, identitaire), les Régies de quartier se reconnaissent évidemment dans la définition du Développement Durable qui vise à rep l acer les citoyens au cœur même des proj ets de terri toi re ( s ) qui les concernent. Il ne s’agit donc pas de “faire à la place de” mais avec l ’ en s em ble des re s s o u rces loc a l e s mobilisables. C’est le sens que nous en ten don s don n er aux conven ti ons sign é e s en tre le Comité Na ti onal et les Co ll ectivités territoriales qui nous ont récemment sollicitées (cf. Info R é se a u N° 24). Q u’il s’ a gisse de la R é gi on Nord Pa s - de - Calais – souvent exemplaire dans sa capacité à s’ or ga n i s er, à con s tru i re divers e s formes de solidarité ou à élaborer des réponses sociales parfois à l’avant-garde – ou de départements à fortes iden tités ru rales (Gers , Hérault...), l’objectif que nous nous sommes assignés est bien de mobiliser, aux côtés des acteurs institutionnels déjà engagés dans la dynamique de création de Régies (Collectivités territoriales,bailleurs, élus locaux et techniciens en charge des questions relatives au développement local...), les bénéficiaires des pre s t a ti ons à coproduire. En d’autres termes, si nous sommes convaincus du nécessaire développement quantitatif de notre réseau dans certaines régi ons parce qu e peu ou mal représentées par notre dispositif, nous n’en reléguons pas ➔ Formation Le réseau forme ses acteurs Le C N L RQ conforte son engagement dans la formation de ses acteurs. L’obj ec ti f des formations qu’il met en place est d’améliorer les compétences professionnelles et militantes liées à la spécificité Régies de quartier. Outre les formations désormais devenues classiques : les rencontres acteurs, la formation des directeurs et des nouveaux directeu rs , des secrétaires, des encad rants et des accom p a gnants soc i o - profe s s i on n el pour lesquels des stages sont organisés au 2nd semestre; le réseau élargit ses actions de formation en direction des bénévoles. Le CNLRQ organise des formations pour les bénévoles 8 Info-réseau N°25 pour autant le volet qualitatif qui passe en premier lieu par une représentation légitime et équilibrée des habitants-partenaires. Sur ch ac u n des sites potentiellement en mesure d ’ acc u ei ll i r, à term e , une Régi e , notre mission consistera donc –audelà du travail d’information et de conviction à mener auprès des décideurs politiques – à détecter, à sens i bi l i s er et , in fine, à faire s’approprier le projet par les habitants et leu rs repr é s en t a n t s . Au re s te , n’est-ce pas précisément sur cette capacité et ce savoir-faire sur ce regi s tre que notre réseau a été interpellé ? impliqués dans la vie des Régies. La mobilisation des h a bitants dans la ge s ti on de leur qu a rti er est plu s encore aujourd’hui une priorité. La place des habitants (bénévoles) au sein des instances des Régies de quartier doit être renforcée. La dimension de la gestion urbaine partagée qui est au cœur du dispositif des Régies de qu a rti er néce s s i te que les habi t a n t s (bénévoles) engagés dans la Régie, puissent assumer pleinement leur rôle de militant. Il s’agit notamment de leur permettre : ◆ d’acquérir les connaissances élémentaires économ i qu e s , po l i ti ques et sociales en s’ a pp uyant par ailleurs sur l’expérience partagée au sein du Réseau, ◆ de construire un savoir administrer et de réfléchir aux mutations à venir dans les quartiers. Les formations sont organisées à un niveau décentralisé (au niveau du quartier, au niveau local) avec une ➔ Communication Le site Intranet des Régies Début 2001, le C N L RQ a proposé des formations régionales à la découverte du site Intranet des Régies. Un an après cette phase d’initiation, un nouveau cycle d’information-formation ciblé sur l’appropriation de l’outil est en cours. D’ici l’été, chaque région aura bénéficié de cette formation. L’Intranet des Régies est, pour une grande partie, directement alimenté par les Régies elles-mêmes. L’objectif est donc de mieux maîtriser l’outil pour capitaliser les bonnes pratiques, connaître et partager les expériences. Les rencontres permettent aux participants de vérifier si leur Régie a joué le jeu de l’alimentation et de consulter les productions des autres Régies. Au dela du site www.cnlrq.org, l’Intranet des Régies c’est aussi une importante correspondance électronique au sein du réseau. Celle-ci fonctionne sur la base d’un carnet d’adresses -disponible sur le siteregroupant l’ensemble des adhérents du réseau. Lors de ces journées de formation, le thème de la sécurité informatique est également largement abordé. La journée se termine par une visite des sites favoris. Cette page, agrémentée de commentaires, facilite l’accès à de nombreuses sources d’information ainsi qu’aux sites de nos partenaires institutionnels et associatifs. Le livret pédagogique diffusé lors de ces rencontres est également téléchargeable sur l’intranet. Par ailleurs, elle facilite la rencontre de différents types d’acteurs : directeur, accompagnateur social, secrétaire, encadrant technique, bénévole... Enfin le site a été conçu afin que chacun puisse, à partir de son métier, trouver les informations qui vont l’aider à évoluer dans sa tâche. En complément de ce programme, le C N L RQ propose une assitance personnalisée. L’objectif est d’intervenir auprès des Régies qui n’ont besoin que d’un petit “déclencheur” pour se lancer dans l’aventure Intranet et alimenter/exploiter l’outil de capitalisation. ☛ Pour une demande d’intervention à la carte : contactez [email protected]. Bienvenue à Pour développer la synergie inter-Régie, le C N L RQ a souhaité s’appuyer sur une dynamique régionale de proximité. Cette proximité n’engendre que de petits déplacements, ce qui facilite la participation de certains salariés. ou plusieurs Régies avoisinantes, pour les bénévoles de la Régie et/ou les bénévoles des associations adhérentes à la Régie. Elles peuvent être thématiques ou g é n é ra l i s te s , élaborées à la carte et pour différents niveaux (pour débutants ou confirmés). ☛ N ’ h é s i tez pas à con t acter Va l é rie Lamour, ( vl am o u r @ c n l rq . org) chargée de mission em p l oi / formation du C N L RQ pour lui faire part de vos questionnements ou pour l’informer de vos besoins. La qualité de l’offre d’insertion passe par la professionnalisation de ses acteurs. Le CNLRQ s’est engagé dans une démarche de collabora ti on nati onale avec trois autres réseaux de l’Insertion par l’Activité Economique (FNARS, C OO RAC E , Chantiers-Ecole) pour la mise en place de la form a ti on profe s s i on n elle qu a l i f i a n te au méti er Valérie Lamour, chargée de mission Emploi-Formation-Professionnalisation et à Zinn-Din Boukhenaïssi, chef de projet développement nouvellement arrivés dans l’équipe du C N L RQ . d ’ en c ad rant tech n i qu e . Pour faire su i te au trava i l m ené depuis plu s i eu rs années en régi on Cen tre à l’initiative de la C I R R I E Centre (Fnars, Coorace, U R E I et Régies de qu a rti er) et en régi on Nord - Pa s - de Calais, les deux organismes de form a ti on , la F NA R S (mission Formation) et l’E FA S (Ecole de Formation d’Animateurs Sociaux à Lille) ont obtenu l’homologa ti on du Titre d’Encadrant Technique d’Activités d’Insertion par l’Economique (Diplôme de Niveau IV) par arrêté du 28 Mars 2002. La mise en œuvre de cette formation s’effectue dans un contexte régional et dans le cad re d’une coord i n a ti on des différen t s réseaux. Les projets et pré-projets régionaux répertoriés à ce jour sont le Nord-Pas-de-Calais, la HauteNorm a n d i e , l ’ Aqu i t a i n e , l ’ Ile de Fra n ce , la C I R R I E Cen tre , la régi on Rhône Al pe s , le Languedoc Roussillon et la Provence Côte d’Azur. Info-réseau N°25 9 ➔ En direct du Réseau ➔ Publications Mémento d’application du nouveau code des marchés publics Tisser le lien social Guide mé thod olog ique e t p rat iq ue d es Rég ies d e Q uartie r Le guide des Régies de quartier revient sous une forme et des couleurs nouvelles. Outre son apparence, la couverture évoque un changement puisqu’il affiche “Tisser le lien social” comme titre principal et “Guide méthodologique et pratique des Régies de quartier” comme sous-titre. Il change aussi d’éditeur car c’est aujourd’hui le C N L RQ qui prend en charge cette part du travail de même qu’il assurera la diffusion de l’ouvrage. Il conserve cependant le même esprit et le même contenu général mais il est surtout largement mis à jour après près de cinq ans de fidèle présence. Le guide s’adresse à tous ceux qui, de près ou de loin, s’intéressent ou participent à la création ou à la conduite d’une Régie de quartier. Il n’est pas réservé aux seuls présidents et directeurs mais a vocation à être utilisé par les habitants de quartiers dans leurs interventions bénévoles, par les responsables associatifs, les services déconcentrés de l’Etat, les directeurs des organismes d’H L M , les sous préfets à la ville, les référents de l’administration ou tout autre partenaire. Il a donc vocation à être largement diffusé. Comme dans sa version précédente, le guide opte pour une lecture pratique, directement utile. Il est donc assorti d’annexes qui en rendent l’usage commode, précis et rapide. Mais il prétend aussi contribuer à la réflexion des partenaires et acteurs des Régies de quartier. Il aborde donc les questions qui fondent l’intérêt des Régies de quartier : le lien social, la démocratie locale, la cohésion sociale, la responsabilité de chacun dans la conduite des affaires du quartier et de la ville. ➔ Parution : Septembre 2002 MA RC H A TZ F EL D Tisser le lien social É D IT I O N S D U CN LR Q L’activité économique d’une Régie de quartier constitue le socle à partir duquel peut se réaliser son projet social. Cette activité dépend principalement de l’attribution de marchés par les donneurs d’ordre publics, partenaires de la Régie. Ce mémento s’adresse aux responsables des Régies de quartier et à l’ensemble de leurs donneurs d’ordre publics. Il a été rédigé à la demande du CNLRQ par M. Olivier Ortéga responsable du département Marchés Publics chez Ernst & Young. Cette brochure a pour but de faciliter le choix du mode de passation de marché qui permette le mieux de prendre en compte la plus value-sociale des activités économiques des Régies de quartier. Dans ce guide, le CNLRQ recommande d’avoir recours dans la grande majorité des cas, aux dispositions de l’article 30 du nouveau code des marchés publics. Le marché ainsi conclu, porte sur le métier spécifique des Régies, celui de l’insertion sociale et professionnelle des publics les plus éloignés de l’emploi. Un guide de réponse dans le cadre de cet article y est annexé. ➔ Disponible sur commande auprès du C N L RQ ➔AG E N D A ◆ Juin 2002 Mercredi 12 Formation continue des directeurs “Optimiser la communication des Régies” à Paris (75) Samedi 15 Bureau du C N L RQ à Paris (75) Samedi 22, dimanche 23 Rencontres Acteurs IV 3e module à Châlon S/Saône (71) 10 Info-réseau N°25 Mercredi 26 Commission Globalisation à Paris (75) ◆ Juillet 2002 Mardi 2 Commission Formation à Paris (75) Mercredi 10 Formation continue des directeurs “La politique de la Ville” à Paris (75) ◆ Septembre 2002 Samedi 7 C A du C N L R Q à Paris (75) Samedi 21, dimanche 22 — Rencontres Acteurs V Ile-de-France 1er module à Epernay (51) — Rencontres Acteurs VI 1er module à Bordeaux (33) Samedi 28, dimanche 29 Assemblée Générale du C N L R Q à Dourdan (91) ◆ Octobre 2002 Samedi 5, dimanche 6 Rencontres Acteurs VII 1er module à Orléans Rosiers (45) Samedi 19, dimanche 20 — Rencontres Acteurs V Ile-de-France 2e module Les Ulis (91) — Rencontres Acteurs VI 2e module à Cholet (49) De l’énergie pour les quartiers E D F et Gaz de France ont conclu fin 2001, une convention de partenariat avec la DIV dans le cadre de la politique de la Ville. La Mission Ville, en charge de la mise en œuvre de cette convention, a organisé plusieurs sessions de formation en direction des chefs de projet “Ville”. C’est en leur qualité d’opérateurs de terrain, que les Régies et le Comité national ont été invités à participer à une de ces journées pour présenter l’organisation et les actions d’une Régie. Souhaitons que cette rencontre se transforme en collaborations fructueuses avec les unités de la DEGS (Direction EDF et Gaz Services). Toujours soucieux d’impliquer tous les acteurs locaux dans les projets de chacune des Régies, le Comité national sera attentif à ce que ces futures relations aboutissent. Informations complémentaires : Christophe Leroux (C N L RQ ) [email protected] ➔ Partenariats Programme européen Equal/Fse Entreprendre dans l’économie sociale et lutter contre les discriminations Une fin et un début... Vous avez été tenus informés des travaux menés par plusieurs réseaux dont le nôtre dans le cadre d’un projet Equal ambitieux qui aurait été appliqué durant trois ans et aurait mobilisé l’ensemble des Régies de quartier. Issue d’un long travail et d’une collaboration fructueuse entre la Fondation Macif, Anima’fac, l’association Steppes, le Réseau des Boutiques de gestion, la Confédération générale des Scop, l’Acepp (crèches parentales), le et la Macif (tête de liste), la première phase d’instruction était sur le point de s’achever lorsque la Macif (tête de liste) et la Fondation Macif ont décidé de ne pas poursuivre le projet Equal. Cette aventure se conclut donc ainsi. Néanmoins, les réseaux impliqués dans ce projet ont manifesté le souhait de poursuivre un travail commun sur les thèmes de l’entreprise dans l’économie sociale et la lutte contre les discriminations. Avec la même régularité, vous serez informés de l’avancée de cette nouvelle collaboration. I N F O - R É S E AU Directeur de la publication Guy Dumontier Secrétariat de rédaction Cécile Clavier Comité de rédaction et rédaction Gabriel Auxéméry, Didier Bernard, Clotilde Bréaud, Virginie Brun, François Bruzulier, Zinn-Din Boukhenaïssi, Thierry De Lavau, Sébastien Gross, Guy Lafrechoux, Valérie Lamour, Christophe Leroux, Christiane Royer, Nathalie Viot. Illustrations Albert Maquette Patricia Chapuis Imprimeur L F T , Montreuil Numéro de dépôt légal 91/0322. Abonnement 12,20 Euros 80 F (4 numéros). Comité National de Liaison des Régies de quartier 47-49, rue Sedaine 75011 Paris. e-mail [email protected] Site www.cnlrq.org ➔ Cette publication a bénéficié du soutien du ministère des Affaires sociales, du Travail et de la Solidarité : D G E F P – Délégation générale à l’Emploi et à la Formation Professionnelle, D G A S Direction Générale de l’Action Sociale, de la D I V – Délégation Interministérielle à la Ville, de la D I E S – Délégation Interministérielle à l’Innovation sociale et à l’Economie Sociale, et du F S E – Fonds Social Européen. Info-réseau N°25 11 ➔ En direct des Quartiers Des constats, des valeurs... des questions! À l’occasion des élections législatives de juin prochain,le C N L RQ et l’ensemble des Régies ont décidé d’interpeller tous les candidats qui se présentent dans les circonscriptions où sont implantées les Régies d’une part et d’autre part, de solliciter les états-majors politiques nationaux. Extraits de “l’adresse aux candidats aux élections législatives” Ce document aborde l’identité des Régies de quartier, dresse un bref constat de la situation actuelle tout en rappelant les valeurs, les principes et en proposant quelques solutions... avant de poser plus précisément six questions. À propos des “ insécurités...” : «Lorsque l’on parle de l’insécurité de tel quartier, ou dans tel autre, de la dégradation de l’environnement ou de l’oisiveté ou désinvolture des jeunes, on devrait immédiatement parler de l’insécurité économique dans laquelle sont maintenues bon nombre de structures de terrain. On devrait parler du peu de perspectives de sortie de crise pour les plus exclus des habitants, de l’enclavement de certaines zones... La flexibilité et la précarisation du travail ne font qu’augmenter l’insécurité sociale et accentuent la perte de repères et de références. Chaque 12 Info-réseau N°25 L’objectif de cette démarche, nouvelle pour le Réseau, s’inscrit dans la stratégie de communication et d’ouverture du Réseau : il s’agit de mieux nous faire connaître, de revendiquer une légitimité à s’exprimer sur les sujets qui touchent les quartiers populaires et qui viennent en résonance de nos pratiques et expériences. Il s’agit de questionner les futurs élus en se positionnant comme force de proposition ou comme interlocuteur privilégié. Il s’agit enfin,d’inviter les leaders d’opinion que sont les candidats à s’investir aux côtés des Régies dans la gestion partagée des quartiers populaires avec une volonté manifeste de travailler, dans la durée, avec les acteurs de terrain et les habitants. In fo - R é se a u publiera, dans un prochain numéro, une synthèse des réponses obtenues à ce questionnaire. habitant devrait bénéficier d’un statut social, d’un emploi sûr.» «Pour que s’installe une sérénité partagée au sein de la Cité, il faut plus d’égalité, plus d’intégration réciproque, mais aussi plus de stabilité.» Quelques valeurs et principes... : «Nous croyons que l’avenir d’un quartier passe par le futur de leurs habitants.» «C’est le sens aigu du travail de proximité qui domine les missions des Régies. Ces missions consistent à fournir aux habitants, un travail valorisant, une formation adéquate, une initiation et un soutien à la démocratie participative, une sécurité personnelle face à un avenir à construire et la possibilité de résoudre d’autres problèmes (isolement, problème de santé, alcoolisme, toxicomanie, illettrisme, logement...).» «Nous croyons que la rencontre, l’échange, la mobilité sont quelquesunes des clés du désenclavement. Cela est valable pour les quartiers populaires, mais aussi, pour certains territoires éloignés (par exemple : l’Outremer).» Le principe d’une future collaboration... : «Nous souhaitons que les députés prennent en considération la démocratie dans toutes ses dimensions, qu’ils légifèrent en s’appuyant sur une véritable concertation avec les opérateurs de terrain.» «L’enjeu est de lutter contre l’isolement des quartiers populaires en les plaçant au cœur d’une société plus juste.» Pour conclure, il est posé aux candidats six grandes questions qui abordent : ◆ l’accès pour tous à un statut social, à un emploi stable ; ◆ un renforcement de la vie citoyenne de tous les habitants; ◆ la prise en compte des associations avec l’organisation de concertations; ◆ la lutte contre les exclusions et les discriminations; ◆ le désenclavement des quartiers; ◆ l’association des habitants à la Politique de la Ville. ➔ Consultation du document complet : www.cnlrq.org