Bois et Forêts Pays de la Loire en Sommaire
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Bois et Forêts Pays de la Loire en Sommaire
Bois et Forêts en Pays de la Loire Sommaire n Le changement, c'est p. 1 maintenant ... n Prévenir les incendies p. 2-3 dans sa forêt Oui, le changement climatique est là et nous en percevons déjà les premiers effets. C'est sur ce constat que le Centre National de la Propriété Forestière (CNPF) a mobilisé ses troupes, les 29 et 30 janvier derniers à Tours. Le président de notre établissement, M. Henri Plauche-Gillon, a conclu ce colloque par un discours très mobilisateur. "Grâce à votre implication, la Forêt Privée est en marche : elle agit, anticipe et s'adapte face au changement climatique, pour maintenir une forêt de production de biens et de services". Le CNPF mobilisé face au changement climatique. Cette rencontre a été un évènement rare pour l'ensemble des personnels techniques des CRPF et de l'Institut pour le Développement Forestier, réunis en quasi-totalité, aux côtés d'un certain nombre de présidents et conseillers des Centres Régionaux. Nous en sommes repartis avec le sentiment d'appartenir à une famille - la forêt française - dont les composantes scientifiques et techniques, et les partenariats qu'elle a noués sur le sujet, sont à la hauteur du problème. n Echos du conseil du CRPF p. 4 n Chevreuils : vers p. 5 un plan simple de gestion sylvo-cynégétique n Réserves Naturelles Régionales : un label pour quelles forêts ? p. 6-7 n Formation PSG volontairesp. 8 PSG : bilan d'une époque Les prochaines journées d'information du CRPF D. Balay - CRPF PDL Quels que soient les scénarios de l'évolution du climat envisageables, il n'est pas trop tôt pour réagir : nous avons en effet déjà quelques certitudes. Les prendre en compte est un exercice difficile, mais indispensable, car, ne l'oublions pas, une décision d'aujourd'hui aura des conséquences à l'échelle des temps de croissance des peuplements forestiers, dans plusieurs dizaines d'années. N° 109 - Avril 2013 La question de la ressource en eau et de sa disponibilité pendant les périodes de végétation apparaît comme le point crucial. Ce n'est pas une surprise en soi : la répartition des essences a toujours été dominée par ce critère. La nouveauté est que de très sensibles variations sont à prévoir, et déjà perceptibles pour certaines. Choisir une essence et la sylviculture qui lui sera appliquée pour les cinquante prochaines années devra s'entourer, plus que jamais, d'une très bonne connaissance des conditions stationnelles (sols, exposition, températures, précipitations...), permettant d'évaluer le moins mal possible, les risques à prendre face aux probabilités croissantes "d'à-coups climatiques". Ceux-ci fragilisent, à répétition, les peuplements jusqu'à l'estocade finale qui ne sera pas forcément due à un phénomène climatique extrême. C'est du moins ce que l'on nous a présenté, à Tours, en vertu de la "théorie du boxeur". Les sylviculteurs vont avoir besoin d'outils d'aide à la décision nouveaux. Le CNPF et votre CRPF y travailleront, dans le souci permanent qu'ils soient accessibles à chacun d'entre vous. Antoine de PONTON d'AMÉCOURT Président du CRPF des Pays de la Loire CNPF Le changement, c'est maintenant ... Prévenir les incendies dans sa forêt_______________ Bien que les Pays de la Loire ne fassent pas partie des régions les plus sensibles aux incendies de forêts, on y trouve néanmoins de nombreuses communes sujettes à ce risque, notamment en Maine-et-Loire et Sarthe, qui concentrent les plus grandes superficies résineuses. Les propriétaires forestiers se doivent donc de prendre en compte ce risque car il peut se révéler dévastateur sur tous les plans : patrimonial, économique, social et environnemental. Le rappel de quelques bonnes pratiques n’est donc jamais inutile, sachant que la prévention et la rapidité d’intervention des services de secours sont les meilleurs moyens de réduire le risque. Le débroussaillement, notamment sur 50 m autour d’une habitation ou d’une construction, est une obligation du code forestier pour les zones à risques forts. Les Pays de la Loire ne sont donc pas concernés. Au-delà de cet aspect de prévention active lié à la présence d’habitations, une gestion dynamique des peuplements concourt aussi à cet objectif, au travers : A. Renard - CRPF PDL Quelques bonnes pratiques pour une bonne prévention Les propriétaires forestiers font déjà très souvent, parfois sans le savoir, de la prévention des incendies de forêt. En effet, la plupart des préconisations pour prévenir ce risque relèvent d'une bonne gestion ordinaire. Néanmoins il est important d'avoir bien conscience de l'intérêt de certaines actions pour se protéger des incendies de forêt. Sachant que plus de 80 % des départs de feu ont une cause humaine, il faut rappeler que le premier point de vigilance consiste à interdire tout feu en forêt. Des arrêtés préfectoraux existent d’ailleurs en ce sens. Ils précisent les périodes à risque élevé (en général de mars à septembre) et limitent la possibilité de faire du feu en forêt au seul propriétaire et à ses ayants droits. De ce point de vue il faut aussi savoir qu’il est interdit de fumer en forêt. Peuplement à risque : des résineux non éclaircis, non élagués, sans sous-étage feuillu. • du dépressage dans les jeunes peuplements. Cette opération aère le peuplement, libère de l’espace pour les tiges restantes, supprime une quantité importante de bois combustible et dynamise le sous-étage, • de l’élagage qui permet là aussi d’aérer le sous-étage et de freiner les in- cendies qui gagnent plus difficilement la canopée, • des éclaircies qui diminuent la quantité de bois disponible pour les flammes. Ainsi, cet ensemble de mesures de gestion nécessaires au bon développement de la forêt limite aussi la quantité de combustible susceptible d'alimenter un début d'incendie. L’étude des incendies de forêts démontre clairement que les peuplements résineux sont plus sujets aux incendies que les peuplements feuillus. Cela s’explique en partie par la plus forte inflammabilité des aiguilles et par la branchaison des arbres (nombreuses branches qui restent fixées au tronc une fois mortes). Dans les massifs à risque, et lorsque le contexte stationnel le permet, il est plus prudent d’éviter la monoculture résineuse par le biais de la diversification des peuplements par exemple. La pré- 2 Avril 2013 A. Renard - CRPF PDL Des aménagements adaptés pour une intervention rapide et facile des secours Les plans d’eau et cours d’eau naturels sont des éléments essentiels quand vous avez la chance d’en disposer en forêt, à condition qu’ils soient accessibles aux véhicules. Pour être utilisable par les secours, un plan d’eau ou un cours d’eau doit pouvoir fournir environ 1 m3 d’eau par minute. Un plan d’eau doit disposer d’une quantité d’eau minimale de 120 m3 en période estivale. Aux points d’accès, les abords doivent être dégagés, le sol doit être portant et praticable et la profondeur suffisante pour permettre un pom- page de l’eau facile et rapide. Il doit évidemment être facilement accessible aux véhicules de lutte dont certains peuvent peser plus de 19 tonnes, ce qui impose d’avoir une desserte adaptée et bien entretenue. C’est un élément primordial de la forêt. Elle facilite l’exploitation et la sortie des bois, elle favorise l’arrivée et la circulation des engins de secours, à condition de ne pas se terminer en impasse et de respecter une hauteur libre d’au moins quatre mètres au-dessus de la bande roulante. Les voies « tunnels », c’est-à dire complètement refermées par la végétation, sont à éviter, ne serait-ce que pour la pérennité des voies et chemins (une route forestière bien exposée au soleil se dégradera beaucoup moins vite). En débroussaillant régulièrement les bas-côtés, les aires de stockage et de retournement, la desserte devient aussi un élément qui participe au ralentissement de la progression du feu. Une carte de la forêt disponible et actualisée En cas d’incendie, un plan de la forêt peut grandement faciliter l’intervention des secours. Une carte de la forêt qui précise les accès, les voie existantes, les points et cours d’eau exploitables et les types de peuplements est un document précieux pour les secours. La carte présente dans le plan simple de gestion comporte en général toutes ces informations. Il est S. Thilly - SDIS 44 vention par le maintien de bandes feuillues au milieu des parcelles de résineux réduit considérablement la capacité de progression d’un incendie. De même, dès que la qualité du sol s’améliore, conserver ou installer des peuplements feuillus compartimente la forêt et limite la progression du feu. Prévenir le risque et prévoir les interventions pour limiter les dégâts. utile de la communiquer préventivement au service de secours. Aujourd’hui, face au changement climatique, le risque feu de forêt va devenir de plus en plus important. Aussi, les administrations concernées travaillent déjà à l’élaboration de cartes des massifs potentiellement sensibles aux incendies estivaux en France à l’horizon 2040. Cette étude devrait aboutir à l’extension future des zones sensibles sur le territoire national et la région des Pays de la Loire sera certainement concernée par ce nouveau zonage. Aurélien Renard Chargé de mission CRPF S. Thilly - SDIS 44 Une desserte adaptée et entretenue ralentit la progression du feu... ... et facilite une intervention rapide des secours. Avril 2013 3 Echos du conseil du CRPF_______________________ Le conseil du CRPF est composé, principalement, de propriétaires forestiers élus pour 5 ans. Le conseil se réunit 3 fois par an et délibère, notamment, sur les projets de plans simples de gestion (PSG) proposés à l’agrément, les avenants à ces plans simples de gestion, donne son accord (ou non) aux demandes de coupes extraordinaires en dérogation d’un PSG agréé. Il se prononce aussi sur le programme d'activités du CRPF, développé régionalement dans le cadre du contrat d'objectifs et de performance passé entre l'Etat et le CNPF. sylvicoles compensent largement ces éventuels inconvénients. L’objectif recherché est atteint : simplification de la rédaction du PSG, de la mise au point du programme de coupes et travaux, de l’instruction et de l’agrément du PSG. Au final, l'implication du propriétaire forestier n'en sera que meilleure. Rappel sur la réglementation des coupes Lors de cette même séance, est apparue la nécessité d’un rappel, concernant la réglementation des coupes pour les forêts disposant d’un PSG agréé (cf encart ci-dessous). En effet, des coupes non prévues au programme du PSG ou non réalisées dans le délai de plus ou moins 5 ans par rapport à la date prévue doivent faire l’objet d’une demande d’autorisation auprès du CRPF. A défaut, le risque de sanction peut être financièrement très lourd, tant pour le propriétaire que pour l’exploitant qui doit s’assurer que la coupe est bien autorisée. Il est d’autant plus injustifié de prendre ce risque que la demande d’autorisation de coupe est une démarche simple. Elle se fait sur un document (une page recto) disponible sur le site du CRPF ou sur simple demande. Le Conseil du CRPF doit ensuite autoriser (ou non) la coupe extraordinaire dans un délai maximum de 6 mois. Ce délai, plus fréquemment La réglementation des coupes* pour les forêts soumises à présentation obligatoire d'un PSG Forêt disposant d’un PSG agréé Toutes les coupes prévues au programme sont autorisées avec une latitude de plus ou moins 5 ans par rapport à la date prévue. Les coupes non prévues ou hors des plus ou moins 5 ans doivent être préalablement autorisées par le CRPF. Forêt sans PSG agréé (bien qu'appelé par le CRPF) Toutes les coupes sont soumises à autorisation de la Direction Départementale des Territoires (et de la Mer) du département de localisation de la forêt. * D’autres autorisations de coupes peuvent être nécessaires pour les forêts situées dans des secteurs réglementés au titre de l’environnement, de l’urbanisme, du patrimoine. En cas de doute, renseignez-vous auprès du CRPF. 4 Avril 2013 Coforouest Enquête sur l'utilisation des itinéraires sylvicoles proposés par le CRPF La réunion du conseil de Centre du 18 décembre dernier a, notamment, fait un premier bilan de l’utilisation des itinéraires sylvicoles proposés par le CRPF (disponibles sur son site : http://crpf-paysdelaloire.fr/) dans le cadre de sa politique de simplification de la rédaction des PSG. D’un point de vue quantitatif, les itinéraires sylvicoles sont très majoritairement (85 %) utilisés par les propriétaires qui rédigent eux-mêmes leurs PSG. L’aspect qualitatif a aussi été examiné par le conseil. "Pratiques, simples, utiles, ces itinéraires donnent une vision d’ensemble du cycle des peuplements, montrent le long terme et fournissent un cadre de référence" sont les termes les plus souvent recueillis. Et, lorsque la personne renouvelait son PSG « cette fois ci c’était bien plus facile ». Ces commentaires illustrent le ressenti positif des différents utilisateurs. Les aspects sécurisants (on est sûr de ne rien oublier) et facilitateurs (il n’y a rien à écrire) sont aussi très souvent évoqués. Ces deux derniers points sont à double tranchant. Solution de facilité ? Moindre implication du rédacteur ? C’est possible. Mais les avantages liés au rôle pédagogique de ces itinéraires Avant de commencer une coupe, vérifier qu'elle est autorisée. proche de 4 mois, reste effectivement une contrainte. Cela doit donc inciter à une réflexion soignée lors de la mise au point du programme du plan simple de gestion, meilleur moyen d’éviter d’avoir à faire ce type de demande. Christian WEBEN Ingénieur CRPF Chevreuils : vers un plan simple de gestion sylvo-cynégétique Des forêts différentes impliquent des équilibres différents Toutes les forêts ne sont pas égales face à la question de l’équilibre sylvo-cynégétique et toutes les forêts ne présentent pas en permanence la même capacité d’accueil pour le chevreuil. Néan- Développer, à partir du PSG, la concertation entre chasseurs et forestiers pour un meilleur équilibre sylvo-cynégétique. moins, d’une façon générale, les populations de cervidés sont en augmenta- PSG par le CRPF et la Fédération départion. Il est certain aussi qu’actuellement tementale des chasseurs. il est difficile de renouveler un peuple- L’objectif est de : ment sans prévoir de protéger les jeunes • développer l’entente entre forestiers et chasseurs au delà de la seule viplantations et les semis. Les sion des dégâts de cervidés ; dégâts sont souvent tels qu’ils 6 - Réflexion sur l'équilibre forêt-gibier remettent en question la réus- • mieux prendre en compte les données du PSG lors des attributions des plans site de l’opération en l'absence 6.1 - Etat des lieux • Espèces soumises à plan de chasse : de chasse chevreuil ; � Cerf élaphe � Chevreuil � Cerf sika � Daim de protection. Or, les protections � Sanglier � Lièvre � …………. • prévenir les dégâts en améliorant les individuelles représentent des • Appréciation de l'importance des populations (par espèce) : capacités d’accueil ; coûts parfois incompatibles avec Chevreuil : � Faible � Moyenne � Forte � Très forte Cerf : � Faible � Moyenne � Forte � Très forte les recettes de la forêt. Quant à • réduire le recours aux protections. ………… : � Faible � Moyenne � Forte � Très forte l’engrillagement, pour les parEstimation chiffrée de ces espèces (à titre indicatif seulement) : …………………………. • Dégâts constatés : celles suffisamment grandes, Une forêt test a été choisie pour mettre � Aucun � Rares � Fréquents � Très fréquents � Généralisés si la solution est un peu moins en place ce partenariat. Nature : � Frottis � Ecorçage � Abroutissement � autre (préciser) :…………… coûteuse, elle présente l’incon- Ce massif entre dans une phase de re• Types de protections : � Individuelles � engrillagement � répulsif, � autre (préciser) :……………… vénient de reporter la pression nouvellement assez importante, avec 6.2 - Perspectives d’évolution des milieux ouverts et des peuplements sensibles du gibier sur le reste de la forêt. en conséquence une forte augmentasur la durée du plan simple de gestion • Milieux ouverts : � Culture � Pare feux � emprise EDF � autre (préciser) : C’est donc d’abord en fonction tion de sa vulnérabilité vis-à-vis du cheSurface des milieux ouverts : de la proportion de peuplements vreuil dans un premier temps, suivi d'une � Diminution (- . ha) Evolution au cours du PSG : � Stabilité � Augmentation (+ .....ha) jeunes puis de la richesse du mi- amélioration prévisible des capacités • Peuplements sensibles : � peuplements de moins de 10 ans � autre (préciser) :…………… Surface des peuplements sensibles : ha lieu que le niveau d’équilibre doit d'accueil de la forêt. Le programme pré� Augmentation (+ .... ha) � Diminution (-…ha) Evolution au cours du PSG : �Stabilité visionnel permet d’anticiper l’évolution être appréhendé. de la sensibilité du massif et de prévoir, 6.3 - Evolution souhaitable des prélèvements (par espèce) • Plan de chasse : rappel des attributions au moment du dépôt du PSG : en concertation avec les chasseurs, Un partenariat entre chas(par espèce : nombre de bracelets attribués/réalisés) seurs et forestiers au moment l’évolution des prélèvements dans le temps. du renouvellement du PSG • Vœux pour l'avenir : � Hausse � Stabilité � Baisse Dans un premier temps un pro- Un premier pas vers un plan simple de 6.4 - Renseignements divers jet de partenariat entre les chas- gestion sylvo-cynégétique ? seurs et le CRPF, limité à la Alexandra Ricouleau question du chevreuil, se tradui- CRPF des Pays de la Loire 7 Cadre type PSG - 05/2011 Technicienne cynégétique stagiaire ra, à la demande du propriétaire, par une instruction concertée du La donnée « équilibre forêt gibier » du PSG Un chapitre du plan simple de gestion (PSG) est consacré à la réflexion sur « l’équilibre forêt-gibier ». Cette question peut s’analyser correctement lorsque les objectifs pour la forêt sont choisis et le programme de gestion prévu en conséquence. Mais cette fiche est rarement prise en compte pour déterminer les attributions du plan de chasse chevreuil. Elle n'est pas souvent transmise au représentant des forestiers à la commission d'attribution des plans de chasse, pas forcément prise en compte par celle-ci, ou tout simplement pas assez précise pour servir de support à une décision adéquate. Pourtant, la synthèse que représente cette partie du PSG, fournit une donnée essentielle. Trame d'analyse souvent utilisée dans les PSG. Avril 2013 5 B. Longa et F. Averty - CRPF PDL L’approche de la forêt que peuvent avoir les chasseurs et les forestiers est parfois divergente. Ces différences de points de vue peuvent alors conduire à des incompréhensions quant aux objectifs poursuivis par les uns ou les autres. Pour éviter que ces divergences se transforment en désaccords, voire en sources de conflits, le CRPF a souhaité mener une expérience de concertation avec les fédérations des chasseurs à un moment clé de la vie d’une forêt : le renouvellement du plan simple de gestion (PSG). Pour cela une stagiaire technicienne cynégétique, Alexandra Ricouleau, consacre trois mois au CRPF pour améliorer le lien entre PSG et plan de chasse, sur le cas particulier du chevreuil. Réserves Naturelles Régionales : un label pour quelles forêts ?___ La forêt est un atout essentiel pour la biodiversité En 2011, un an après l’année de la biodiversité, les Nations Unies proclamaient l’année internationale de la forêt. Cette proximité événementielle n’est pas le fruit du hasard. Elle met en évidence le lien fort qui existe entre la biodiversité et la forêt puisque cette dernière abrite, à l’échelle mondiale, plus de la moitié de la biodiversité terrestre. A ce rôle fondamental s’ajoute aussi sa fonction essentielle pour la préservation des sols, la régulation du cycle de l’eau et l’atténuation du changement climatique. Le gestionnaire forestier dispose souvent, quant à lui, d’une marge de manœuvre pour enrichir cette biodiversité. A l’échelle régionale, les forêts ne présentent pas toutes les mêmes niveaux d’enjeux environnementaux et la présente étude vise à repérer les secteurs à plus forts enjeux, plus particulièrement intéressants pour élaborer, par exemple, un projet de création de réserve naturelle régionale. Une démarche concertée pour identifier les secteurs boisés régionaux à fort potentiel de biodiversité Les rencontres et les échanges avec le Conservatoire botanique national de Brest, la Ligue pour la protection des oiseaux, le Groupe de recherche sur les 6 Avril 2013 invertébrés armoricains et l’Office National des Forêt, ont permis de recueillir de la façon la plus exhaustive possible les données cartographiques naturalistes disponibles. A partir de cet état des lieux, une base de données géo référencées (localisées par des coordonnées géographiques) liée à un système d’information géographique (SIG), a été constituée. Ce choix présente l’avantage d’être actualisable par le CRPF au gré de l’acquisition de nouvelles connaissances et de fournir des renseignements localisés géographiquement. Les données cartographiques disponibles finalement retenues pour l’étude sont issues d’inventaires et concernent les espèces floristiques et faunistiques - de milieu forestier - priori- La forêt abrite plus de la moitié de la biodiversité terrestre. taires, c’est-à-dire présentant un enjeu en termes de conservation. « concentration » sur certains secteurs Ces données permettent de cartogra- forestiers. Elles concernent, pour l’insphier leur présence et de mesurer leur tant, la flore, les oiseaux, les reptiles et les batraciens. Des compléments sur les chauves-souris, les insectes, les mammifères pourront venir enrichir et affiner les résultats issus de ce premier travail. Outre ces données issues d’inventaires, nous avons également collecté des cartographies intéressantes du point de vue de la biodiversité forestière comme celles émanant de travaux sur l’ancienneté des forêts ou sur la présence de zones humides. P. Blanchard - CRPF PDL Répondre à cette question nécessite au préalable d'être capable d'identifier les secteurs forestiers susceptibles d'entrer dans le cadre d'un tel label. Le CRPF a donc mené en 2012 une étude régionale destinée à l’identification et la hiérarchisation des secteurs forestiers à forts enjeux environnementaux. Réalisé par Sandrine Larramendy*, ce travail s’est inscrit dans le cadre de la convention de partenariat sur la biodiversité qui lie le CRPF à la Région des Pays de la Loire. L’objectif était de contribuer à la réflexion concernant l’opportunité de l’implantation de Réserves Naturelles Régionales (RNR) en forêt, mais et aussi, plus largement, de participer à une meilleure connaissance des enjeux de biodiversité forestière en Pays de la Loire. S. Larramendy Une connaissance de la biodiversité encore insuffisante La connaissance de la biodiversité forestière est complexe c’est un fait, mais cette complexité ne doit pas être un obstacle et freiner l’intérêt que chacun peut y porter. Des études comme celle-ci et des outils comme l’Indice de Biodiversité Potentielle, mis en place par le CNPF, sont des portes d’entrée pour s’y familiariser. L’Indice de Biodiversité Potentielle permet au propriétaire de connaître et de s’approprier les éléments Echange d'informations entre forestiers et naturalistes, pour une favorables à un bon potentiel de biodiversité de meilleure connaissance de la forêt. sa forêt et d’adapter, si besoin, certains points de sa gestion pour l’améliorer. A la clé, il obtiendra souvent un gain de vitalité pour sa forêt grâce à un fonctionnement plus complet de ses cycles naturels. Aujourd’hui, l’état des connaissances en la matière, notamment par manque d’inventaires, reste malheureusement encore très lacunaire, particulièrement en forêt privée. La forêt privée, en s'ouvrant davantage aux naturalistes, et ceuxci, en partageant mieux leurs connaissances avec les propriétaires forestiers, s'enrichiront mutuellement. Une réserve naturelle régionale, établie sur la base de cette compréhension mutuelle, voilà un bel objectif pour la biodiversité. Sandrine Larramendy *Paysagiste urbaniste Christian Weben Ingénieur forestier Carte des enjeux environnementaux Les résultats obtenus sont répartis en 5 classes. Les classes 4 et 5 (orange et rouge) désignent les secteurs forestiers présentant les plus forts enjeux de conservation des espèces floristiques et faunistiques prioritaires, en fonction des données naturalistes disponibles à l'heure actuelle. C'est un premier pas vers l'identification des territoires les plus riches susceptibles de pouvoir faire l'objet d'une réserve naturelle régionale (volontaire). Pour en savoir plus : •l'étude est disponible sur le site du CRPF : crpf-paysdelaloire.fr dossier thématique-biodiversité, •"Les réserves naturelles régionales" Bois et Forêts n° 98 décembre 2009. •coordonnées des principaux contacts naturalistes pour les Pays de la Loire : Conservatoire Botanique National de Brest [email protected] Conservatoire Botanique National du Bassin Parisien - Délégation Sarthe Jeanne VALLET - [email protected] Ligue pour la Protection des Oiseaux Coordinateur régional [email protected] chargé de mission Faune vertébrée [email protected] Cette cartographie a été réalisée à partir des données d'inventaire concernant la flore et la faune de milieu forestier (oiseaux, reptiles et batraciens) prioritaire. Source des données : Conservatoire botanique national de Brest et Ligue de protection des oiseaux (LPO). Avril 2013 7 Philippe ARMAND (19292013), administrateur du CRPF de 1999 à 2005, Président de la coopérative forestière COFOMAINE entre 1998 et 2005, nous a quitté le 10 février dernier. Son action a profondément marqué le développement de la forêt privée régionale. Président fondateur de l’association PEFC Pays de la Loire de 2001 à 2007, il a été un promoteur essentiel de la mise en place de la certification de la gestion forestière durable aux niveaux régional et national. Merci, Philippe ARMAND pour votre action exemplaire. En 2012, les premiers cycles dédiés à la réalisation des Plans Simples de Gestion (PSG) volontaires étaient lancés. Ces cycles qui se déroulent sur 3 journées espacées d’un mois sont destinés à former les propriétaires de forêts de 10 à 25 ha pour qu’ils puissent réaliser eux mêmes leur document. La première journée est consacrée aux éléments nécessaires pour rédiger la première partie du document et fournit les outils techniques pour réaliser la carte des peuplements. Entre la première et la deuxième journée, les participants complètent la première partie du PSG et réalisent leur carte. Au cours de la deuxième journée, ce sont les enjeux liés à la forêt et les choix de gestion et d’itiné- La carte des peuplements de sa forêt est un élément essentiel pour sa gestion. raires sylvicoles qui sont abordés pour que chacun puisse préparer son programme de coupes et travaux. Celui-ci sera finalisé au cours de la troisième journée où seront traitées les questions de l’équilibre forêt gibier et de l’indice de biodiversité potentielle. En 2012, 70 propriétaires ont participé aux différents cycles départementaux. Aujourd’hui, plus de 45 PSG sont finalisés, suite à ce journées. Cette action, soutenue par la Région, se poursuit en 2013. Les premiers stages de l’année (en Loire-Atlantique, Mayenne et Sarthe) sont complets. Les stages du dernier semestre (Maineet-Loire et Vendée) disposent encore de quelques places. Profitez-en. Renseignements sur le site du CRPF : http://crpf-paysdelaloire.fr/content/stages-de-formation B. Longa - CRPF PDL En bref… Formation PSG volontaires, des résultats____ PSG : bilan d'une époque_______________ La nécessité de disposer d’un plan simple de gestion vient d'être élargie aux forêts de 25ha non d’un seul tenant. C’est l’occasion de faire un bref bilan de l’action des forestiers privés des Pays de la Loire pour doter leurs forêts de ce document. Trimestriel : abonnement gratuit Imprimerie GRAPHY PRIM’ • Nantes 1er Trimestre 2013 n° ISSN 1253-2185 Document réalisé avec le concours financier de la Région des Pays de la Loire et du Ministère de l’Agriculture, de l’AgroAlimentaire et de la Forêt 8 Avril 2013 Région 87 % 93 % Les premiers PSG ont été agréés par le CRPF en 1972. Trente ans après, la barre des 90 % est franchie presque partout. Il est clair que les marges de progrès ne se situent plus dans cette direction. Ces résultats éclairent le choix du CRPF de promouvoir aussi le PSG pour les forêts de 10 à 25 ha. Avoir un plan simple de gestion, c’est, pour un propriétaire, disposer pour 10 à 20 ans d’un tableau de bord adapté aux caractéristiques de sa forêt. Christian WEBEN Ingénieur CRPF Les prochaines journées d'information du CRPF 19/04 Mouliherne (49) 13/05 Cossé le Vivien (53) 31/05 Rougé (44) 10/06 Vezin (85) 28/06 Segré (49) 28/06 Blandouet (53) 01/07 Cheméré (44) 08/07 Les Herbiers (85) Donner un avenir aux chênaies vieillissantes Programmer et appliquer les bonnes pratiques sylvicoles Prendre en compte la biodiversité dans sa gestion forestière Du taillis sous futaie à la futaie : vingt ans de sylviculture du chêne Prendre en compte la biodiversité dans sa gestion forestière Prendre en compte la biodiversité dans sa gestion forestière Le suivi du PSG : de la rédaction à l'application Préparer l'exploitation d'une coupe de bois Pour tous renseignements sur ces réunions gratuites et ouvertes à tous, et pour s'inscrire, consulter le site www.crpf.fr ou contacter le C.R.P.F. au 02.40.76.84.35 ou [email protected] 10-31-1280/certifié PEFC/pefc-france.org Journal d’information forestière publié par le Centre Régional de la Propriété Forestière des Pays de la Loire, délégation régionale du Centre National de la Propriété Forestière 36 avenue de la Bouvardière 44800 Saint-Herblain Tél. 02 40 76 84 35 • Fax 02 40 40 34 84 Mel : [email protected] Sites : www.foretpriveefrancaise.com www.crpf-paysdelaloire.fr Directeur de la publication : F.-X. DUBOIS Rédaction : C. WEBEN Réalisation : F. AVERTY Taux de réalisation des PSG NombreSurface 44 97 % 99 % 49 81 % 88 % 53 93 % 98 % 72 85 % 92 % 85 92 % 96 %