Bois et Forêts Pays de la Loire en Sommaire

Transcription

Bois et Forêts Pays de la Loire en Sommaire
Bois et Forêts
en
Pays de la Loire
Sommaire
n Le changement, c'est
p. 1
maintenant ...
n Prévenir les incendies p. 2-3
dans sa forêt
Oui, le changement climatique est
là et nous en percevons déjà les
premiers effets.
C'est sur ce constat que le Centre
National de la Propriété Forestière
(CNPF) a mobilisé ses troupes, les
29 et 30 janvier derniers à Tours. Le
président de notre établissement,
M. Henri Plauche-Gillon, a conclu
ce colloque par un discours très
mobilisateur.
"Grâce à votre implication, la Forêt Privée est en marche : elle agit,
anticipe et s'adapte face au changement climatique, pour maintenir
une forêt de production de biens et
de services".
Le CNPF mobilisé face au changement climatique.
Cette rencontre a été un évènement rare pour l'ensemble des personnels techniques des CRPF et de l'Institut pour le
Développement Forestier, réunis en quasi-totalité, aux côtés d'un certain nombre de présidents et conseillers des Centres Régionaux. Nous en sommes repartis avec le sentiment
d'appartenir à une famille - la forêt française - dont les composantes scientifiques et techniques, et les partenariats qu'elle a noués sur le sujet, sont à la hauteur du problème.
n Echos du conseil du CRPF p. 4
n Chevreuils : vers
p. 5
un plan simple de gestion
sylvo-cynégétique
n Réserves Naturelles
Régionales : un label
pour quelles forêts ?
p. 6-7
n Formation PSG volontairesp. 8
PSG : bilan d'une époque
Les prochaines journées
d'information du CRPF
D. Balay - CRPF PDL
Quels que soient les scénarios de l'évolution du climat envisageables, il n'est pas trop tôt
pour réagir : nous avons en effet déjà quelques certitudes. Les prendre en compte est un
exercice difficile, mais indispensable, car, ne l'oublions pas, une décision d'aujourd'hui
aura des conséquences à l'échelle des temps de croissance des peuplements forestiers,
dans plusieurs dizaines d'années.
N° 109 - Avril 2013
La question de la ressource en eau et de sa disponibilité pendant les périodes de végétation apparaît comme le point crucial. Ce n'est pas une surprise en soi : la répartition des
essences a toujours été dominée par ce critère.
La nouveauté est que de très sensibles variations sont à prévoir, et déjà perceptibles pour
certaines. Choisir une essence et la sylviculture qui lui sera appliquée pour les cinquante
prochaines années devra s'entourer, plus que jamais, d'une très bonne connaissance
des conditions stationnelles (sols, exposition, températures, précipitations...), permettant
d'évaluer le moins mal possible, les risques à prendre face aux probabilités croissantes
"d'à-coups climatiques". Ceux-ci fragilisent, à répétition, les peuplements jusqu'à l'estocade finale qui ne sera pas forcément due à un phénomène climatique extrême. C'est du
moins ce que l'on nous a présenté, à Tours, en vertu de la "théorie du boxeur".
Les sylviculteurs vont avoir besoin d'outils d'aide à la décision nouveaux. Le CNPF et votre
CRPF y travailleront, dans le souci permanent qu'ils soient accessibles à chacun d'entre
vous.
Antoine de PONTON d'AMÉCOURT
Président du CRPF des Pays de la Loire
CNPF
Le changement, c'est maintenant ...
Prévenir les incendies dans sa forêt_______________
Bien que les Pays de la Loire ne fassent pas partie des régions les plus sensibles aux incendies de forêts, on y trouve
néanmoins de nombreuses communes sujettes à ce risque, notamment en Maine-et-Loire et Sarthe, qui concentrent
les plus grandes superficies résineuses. Les propriétaires forestiers se doivent donc de prendre en compte ce risque
car il peut se révéler dévastateur sur tous les plans : patrimonial, économique, social et environnemental. Le rappel de
quelques bonnes pratiques n’est donc jamais inutile, sachant que la prévention et la rapidité d’intervention des services
de secours sont les meilleurs moyens de réduire le risque.
Le débroussaillement, notamment sur
50 m autour d’une habitation ou d’une
construction, est une obligation du code
forestier pour les zones à risques forts.
Les Pays de la Loire ne sont donc pas
concernés. Au-delà de cet aspect de prévention active lié à la présence d’habitations, une gestion dynamique des peuplements concourt aussi à cet objectif,
au travers :
A. Renard - CRPF PDL
Quelques bonnes pratiques pour une
bonne prévention
Les propriétaires forestiers font déjà
très souvent, parfois sans le savoir, de
la prévention des incendies de forêt. En
effet, la plupart des préconisations pour
prévenir ce risque relèvent d'une bonne
gestion ordinaire. Néanmoins il est important d'avoir bien conscience de l'intérêt de certaines actions pour se protéger
des incendies de forêt.
Sachant que plus de 80 % des départs
de feu ont une cause humaine, il faut
rappeler que le premier point de vigilance
consiste à interdire tout feu en forêt. Des
arrêtés préfectoraux existent d’ailleurs
en ce sens. Ils précisent les périodes à
risque élevé (en général de mars à septembre) et limitent la possibilité de faire
du feu en forêt au seul propriétaire et à
ses ayants droits. De ce point de vue il
faut aussi savoir qu’il est interdit de fumer en forêt.
Peuplement à risque : des résineux non éclaircis, non élagués, sans sous-étage feuillu.
• du dépressage dans les jeunes peuplements. Cette opération aère le peuplement, libère de l’espace pour les
tiges restantes, supprime une quantité
importante de bois combustible et dynamise le sous-étage,
• de l’élagage qui permet là aussi d’aérer le sous-étage et de freiner les in-
cendies qui gagnent plus difficilement
la canopée,
• des éclaircies qui diminuent la quantité
de bois disponible pour les flammes.
Ainsi, cet ensemble de mesures de gestion nécessaires au bon développement
de la forêt limite aussi la quantité de
combustible susceptible d'alimenter un
début d'incendie.
L’étude des incendies de forêts démontre clairement que les peuplements
résineux sont plus sujets aux incendies
que les peuplements feuillus. Cela s’explique en partie par la plus forte inflammabilité des aiguilles et par la branchaison des arbres (nombreuses branches
qui restent fixées au tronc une fois
mortes). Dans les massifs à risque, et
lorsque le contexte stationnel le permet,
il est plus prudent d’éviter la monoculture
résineuse par le biais de la diversification
des peuplements par exemple. La pré-
2
Avril 2013
A. Renard - CRPF PDL
Des aménagements adaptés pour une
intervention rapide et facile des secours
Les plans d’eau et cours d’eau naturels
sont des éléments essentiels quand
vous avez la chance d’en disposer en forêt, à condition qu’ils soient accessibles
aux véhicules. Pour être utilisable par les
secours, un plan d’eau ou un cours d’eau
doit pouvoir fournir environ 1 m3 d’eau
par minute. Un plan d’eau doit disposer
d’une quantité d’eau minimale de 120 m3
en période estivale. Aux points d’accès,
les abords doivent être dégagés, le sol
doit être portant et praticable et la profondeur suffisante pour permettre un pom-
page de l’eau facile et rapide. Il doit évidemment être facilement accessible aux
véhicules de lutte dont certains peuvent
peser plus de 19 tonnes, ce qui impose
d’avoir une desserte adaptée et bien
entretenue. C’est un élément primordial
de la forêt. Elle facilite l’exploitation et la
sortie des bois, elle favorise l’arrivée et
la circulation des engins de secours, à
condition de ne pas se terminer en impasse et de respecter une hauteur libre
d’au moins quatre mètres au-dessus de
la bande roulante. Les voies « tunnels »,
c’est-à dire complètement refermées par
la végétation, sont à éviter, ne serait-ce
que pour la pérennité des voies et chemins (une route forestière bien exposée
au soleil se dégradera beaucoup moins
vite).
En débroussaillant régulièrement les
bas-côtés, les aires de stockage et de retournement, la desserte devient aussi un
élément qui participe au ralentissement
de la progression du feu.
Une carte de la forêt
disponible et actualisée
En cas d’incendie, un
plan de la forêt peut
grandement faciliter l’intervention des secours.
Une carte de la forêt
qui précise les accès,
les voie existantes, les
points et cours d’eau
exploitables et les types
de peuplements est un
document précieux pour
les secours. La carte
présente dans le plan
simple de gestion comporte en général toutes
ces informations. Il est
S. Thilly - SDIS 44
vention par le maintien de bandes feuillues au milieu des parcelles de résineux
réduit considérablement la capacité de
progression d’un incendie. De même,
dès que la qualité du sol s’améliore,
conserver ou installer des peuplements
feuillus compartimente la forêt et limite la
progression du feu.
Prévenir le risque et prévoir les interventions
pour limiter les dégâts.
utile de la communiquer préventivement
au service de secours.
Aujourd’hui, face au changement climatique, le risque feu de forêt va devenir de
plus en plus important. Aussi, les administrations concernées travaillent déjà
à l’élaboration de cartes des massifs
potentiellement sensibles aux incendies
estivaux en France à l’horizon 2040.
Cette étude devrait aboutir à l’extension
future des zones sensibles sur le territoire national et la région des Pays de la
Loire sera certainement concernée par
ce nouveau zonage.
Aurélien Renard
Chargé de mission CRPF
S. Thilly - SDIS 44
Une desserte adaptée et entretenue ralentit la progression du feu...
... et facilite une intervention rapide des secours.
Avril 2013
3
Echos du conseil du CRPF_______________________
Le conseil du CRPF est composé, principalement, de propriétaires forestiers élus pour 5 ans. Le conseil se réunit 3 fois
par an et délibère, notamment, sur les projets de plans simples de gestion (PSG) proposés à l’agrément, les avenants
à ces plans simples de gestion, donne son accord (ou non) aux demandes de coupes extraordinaires en dérogation
d’un PSG agréé. Il se prononce aussi sur le programme d'activités du CRPF, développé régionalement dans le cadre du
contrat d'objectifs et de performance passé entre l'Etat et le CNPF.
sylvicoles compensent largement ces
éventuels inconvénients. L’objectif recherché est atteint : simplification de la
rédaction du PSG, de la mise au point
du programme de coupes et travaux, de
l’instruction et de l’agrément du PSG. Au
final, l'implication du propriétaire forestier n'en sera que meilleure.
Rappel sur la réglementation des coupes
Lors de cette même séance, est apparue la nécessité d’un rappel, concernant
la réglementation des coupes pour les
forêts disposant d’un PSG agréé (cf encart ci-dessous). En effet, des coupes
non prévues au programme du PSG ou
non réalisées dans le délai de plus ou
moins 5 ans par rapport à la date prévue
doivent faire l’objet d’une demande d’autorisation auprès du CRPF. A défaut, le
risque de sanction peut être financièrement très lourd, tant pour le propriétaire
que pour l’exploitant qui doit s’assurer
que la coupe est bien autorisée.
Il est d’autant plus injustifié de prendre
ce risque que la demande d’autorisation
de coupe est une démarche simple. Elle
se fait sur un document (une page recto)
disponible sur le site du CRPF ou sur
simple demande. Le Conseil du CRPF
doit ensuite autoriser (ou non) la coupe
extraordinaire dans un délai maximum
de 6 mois. Ce délai, plus fréquemment
La réglementation des coupes* pour les forêts soumises
à présentation obligatoire d'un PSG
Forêt disposant d’un PSG agréé
Toutes les coupes prévues au programme sont
autorisées avec une latitude de plus ou moins 5 ans
par rapport à la date prévue.
Les coupes non prévues ou hors des plus ou moins
5 ans doivent être préalablement autorisées
par le CRPF.
Forêt sans PSG agréé
(bien qu'appelé par le CRPF)
Toutes les coupes sont soumises à autorisation de la
Direction Départementale des Territoires (et de la Mer) du département de localisation de la forêt.
* D’autres autorisations de coupes peuvent être nécessaires pour les forêts situées dans des
secteurs réglementés au titre de l’environnement, de l’urbanisme, du patrimoine. En cas de
doute, renseignez-vous auprès du CRPF.
4
Avril 2013
Coforouest
Enquête sur l'utilisation des itinéraires
sylvicoles proposés par le CRPF
La réunion du conseil de Centre du 18
décembre dernier a, notamment, fait un
premier bilan de l’utilisation des itinéraires sylvicoles proposés par le CRPF
(disponibles sur son site : http://crpf-paysdelaloire.fr/) dans le cadre de sa
politique de simplification de la rédaction
des PSG.
D’un point de vue quantitatif, les itinéraires sylvicoles sont très majoritairement (85 %) utilisés par les propriétaires
qui rédigent eux-mêmes leurs PSG.
L’aspect qualitatif a aussi été examiné par le conseil. "Pratiques, simples,
utiles, ces itinéraires donnent une vision
d’ensemble du cycle des peuplements,
montrent le long terme et fournissent
un cadre de référence" sont les termes
les plus souvent recueillis. Et, lorsque la
personne renouvelait son PSG « cette
fois ci c’était bien plus facile ». Ces commentaires illustrent le ressenti positif des
différents utilisateurs.
Les aspects sécurisants (on est sûr de
ne rien oublier) et facilitateurs (il n’y a
rien à écrire) sont aussi très souvent
évoqués. Ces deux derniers points sont
à double tranchant. Solution de facilité ? Moindre implication du rédacteur ?
C’est possible. Mais les avantages liés
au rôle pédagogique de ces itinéraires
Avant de commencer une coupe, vérifier
qu'elle est autorisée.
proche de 4 mois, reste effectivement
une contrainte. Cela doit donc inciter à
une réflexion soignée lors de la mise au
point du programme du plan simple de
gestion, meilleur moyen d’éviter d’avoir
à faire ce type de demande.
Christian WEBEN
Ingénieur CRPF
Chevreuils : vers un plan simple de gestion sylvo-cynégétique
Des forêts différentes impliquent
des équilibres différents
Toutes les forêts
ne sont pas égales
face à la question
de l’équilibre sylvo-cynégétique et
toutes les forêts
ne présentent pas
en
permanence
la même capacité
d’accueil pour le
chevreuil. Néan- Développer, à partir du PSG, la concertation entre chasseurs et
forestiers pour un meilleur équilibre sylvo-cynégétique.
moins, d’une façon
générale, les populations de cervidés sont en augmenta- PSG par le CRPF et la Fédération départion. Il est certain aussi qu’actuellement tementale des chasseurs.
il est difficile de renouveler un peuple- L’objectif est de :
ment sans prévoir de protéger les jeunes • développer l’entente entre forestiers
et chasseurs au delà de la seule viplantations et les semis. Les
sion des dégâts de cervidés ;
dégâts sont souvent tels qu’ils
6 - Réflexion sur l'équilibre forêt-gibier
remettent en question la réus- • mieux prendre en compte les données
du PSG lors des attributions des plans
site de l’opération en l'absence
6.1 - Etat des lieux
• Espèces soumises à plan de chasse :
de chasse chevreuil ;
� Cerf élaphe
� Chevreuil
� Cerf sika
� Daim
de
protection.
Or,
les
protections
� Sanglier
� Lièvre
� ………….
•
prévenir les dégâts en améliorant les
individuelles
représentent
des
• Appréciation de l'importance des populations (par espèce) :
capacités d’accueil ;
coûts
parfois
incompatibles
avec
Chevreuil : � Faible
� Moyenne
� Forte
� Très forte
Cerf :
� Faible
� Moyenne
� Forte
� Très forte
les recettes de la forêt. Quant à • réduire le recours aux protections.
………… : � Faible
� Moyenne
� Forte
� Très forte
l’engrillagement, pour les parEstimation chiffrée de ces espèces (à titre indicatif seulement) : ………………………….
• Dégâts constatés :
celles suffisamment grandes, Une forêt test a été choisie pour mettre
� Aucun
� Rares
� Fréquents
� Très fréquents
� Généralisés
si la solution est un peu moins en place ce partenariat.
Nature : � Frottis � Ecorçage � Abroutissement � autre (préciser) :……………
coûteuse, elle présente l’incon- Ce massif entre dans une phase de re• Types de protections :
� Individuelles � engrillagement
� répulsif,
� autre (préciser) :………………
vénient de reporter la pression nouvellement assez importante, avec
6.2 - Perspectives d’évolution des milieux ouverts et des peuplements sensibles
du gibier sur le reste de la forêt. en conséquence une forte augmentasur la durée du plan simple de gestion
• Milieux ouverts : � Culture � Pare feux � emprise EDF � autre (préciser) :
C’est donc d’abord en fonction tion de sa vulnérabilité vis-à-vis du cheSurface des milieux ouverts :
de la proportion de peuplements vreuil dans un premier temps, suivi d'une
� Diminution (- . ha)
Evolution au cours du PSG : � Stabilité � Augmentation (+ .....ha)
jeunes puis de la richesse du mi- amélioration prévisible des capacités
• Peuplements sensibles : � peuplements de moins de 10 ans � autre (préciser) :……………
Surface des peuplements sensibles :
ha
lieu que le niveau d’équilibre doit d'accueil de la forêt. Le programme pré� Augmentation (+ .... ha) � Diminution (-…ha)
Evolution au cours du PSG : �Stabilité
visionnel permet d’anticiper l’évolution
être appréhendé.
de la sensibilité du massif et de prévoir,
6.3 - Evolution souhaitable des prélèvements (par espèce)
• Plan de chasse : rappel des attributions au moment du dépôt du PSG :
en concertation avec les chasseurs,
Un
partenariat
entre
chas(par espèce : nombre de bracelets attribués/réalisés)
seurs et forestiers au moment l’évolution des prélèvements dans le
temps. du renouvellement du PSG
• Vœux pour l'avenir :
� Hausse
� Stabilité
� Baisse
Dans un premier temps un pro- Un premier pas vers un plan simple de
6.4 - Renseignements divers
jet de partenariat entre les chas- gestion sylvo-cynégétique ?
seurs et le CRPF, limité à la
Alexandra Ricouleau
question du chevreuil, se tradui- CRPF des Pays de la Loire
7
Cadre type PSG - 05/2011
Technicienne cynégétique stagiaire
ra, à la demande du propriétaire, par une instruction concertée du
La donnée « équilibre forêt gibier » du
PSG
Un chapitre du plan simple de gestion
(PSG) est consacré à la réflexion sur
« l’équilibre forêt-gibier ». Cette question
peut s’analyser correctement lorsque les
objectifs pour la forêt sont choisis et le
programme de gestion prévu en conséquence.
Mais cette fiche est rarement prise en
compte pour déterminer les attributions
du plan de chasse chevreuil. Elle n'est
pas souvent transmise au représentant
des forestiers à la commission d'attribution des plans de chasse, pas forcément
prise en compte par celle-ci, ou tout simplement pas assez précise pour servir
de support à une décision adéquate.
Pourtant, la synthèse que représente
cette partie du PSG, fournit une donnée
essentielle.
Trame d'analyse souvent utilisée dans les PSG.
Avril 2013
5
B. Longa et F. Averty - CRPF PDL
L’approche de la forêt que peuvent avoir les chasseurs et les forestiers est parfois divergente. Ces différences de points
de vue peuvent alors conduire à des incompréhensions quant aux objectifs poursuivis par les uns ou les autres. Pour
éviter que ces divergences se transforment en désaccords, voire en sources de conflits, le CRPF a souhaité mener une
expérience de concertation avec les fédérations des chasseurs à un moment clé de la vie d’une forêt : le renouvellement
du plan simple de gestion (PSG). Pour cela une stagiaire technicienne cynégétique, Alexandra Ricouleau, consacre trois
mois au CRPF pour améliorer le lien entre PSG et plan de chasse, sur le cas particulier du chevreuil.
Réserves Naturelles Régionales : un label pour quelles forêts ?___
La forêt est un atout essentiel pour la
biodiversité
En 2011, un an après l’année de la biodiversité, les Nations Unies proclamaient
l’année internationale de la forêt. Cette
proximité événementielle n’est pas le
fruit du hasard. Elle met en évidence le
lien fort qui existe entre la biodiversité et
la forêt puisque cette dernière abrite, à
l’échelle mondiale, plus de la moitié de
la biodiversité terrestre.
A ce rôle fondamental s’ajoute aussi sa
fonction essentielle pour la préservation des sols, la régulation du cycle de
l’eau et l’atténuation du changement
climatique. Le gestionnaire forestier dispose souvent, quant à lui, d’une marge
de manœuvre pour enrichir cette biodiversité. A l’échelle régionale, les forêts
ne présentent pas toutes les mêmes
niveaux d’enjeux environnementaux
et la présente étude vise à repérer les
secteurs à plus forts enjeux, plus particulièrement intéressants pour élaborer,
par exemple, un projet de création de
réserve naturelle régionale.
Une démarche concertée pour identifier les secteurs boisés régionaux à
fort potentiel de biodiversité
Les rencontres et les échanges avec
le Conservatoire botanique national de
Brest, la Ligue pour la protection des oiseaux, le Groupe de recherche sur les
6
Avril 2013
invertébrés armoricains et
l’Office National des Forêt,
ont permis de recueillir de
la façon la plus exhaustive
possible les données cartographiques naturalistes
disponibles.
A partir de cet état des
lieux, une base de données géo référencées (localisées par des coordonnées géographiques) liée
à un système d’information géographique (SIG),
a été constituée. Ce choix
présente l’avantage d’être
actualisable par le CRPF
au gré de l’acquisition de
nouvelles connaissances
et de fournir des renseignements localisés géographiquement.
Les données cartographiques disponibles finalement retenues pour l’étude
sont issues d’inventaires
et concernent les espèces
floristiques et faunistiques
- de milieu forestier - priori- La forêt abrite plus de la moitié de la biodiversité terrestre.
taires, c’est-à-dire présentant un enjeu en termes de conservation. « concentration » sur certains secteurs
Ces données permettent de cartogra- forestiers. Elles concernent, pour l’insphier leur présence et de mesurer leur tant, la flore, les oiseaux, les reptiles et
les batraciens.
Des compléments sur les chauves-souris, les insectes, les mammifères pourront venir enrichir et affiner les résultats
issus de ce premier travail.
Outre ces données issues d’inventaires,
nous avons également collecté des cartographies intéressantes du point de
vue de la biodiversité forestière comme
celles émanant de travaux sur l’ancienneté des forêts ou sur la présence de
zones humides.
P. Blanchard - CRPF PDL
Répondre à cette question nécessite au préalable d'être capable d'identifier les secteurs forestiers susceptibles d'entrer
dans le cadre d'un tel label. Le CRPF a donc mené en 2012 une étude régionale destinée à l’identification et la hiérarchisation des secteurs forestiers à forts enjeux environnementaux. Réalisé par Sandrine Larramendy*, ce travail s’est
inscrit dans le cadre de la convention de partenariat sur la biodiversité qui lie le CRPF à la Région des Pays de la Loire.
L’objectif était de contribuer à la réflexion concernant l’opportunité de l’implantation de Réserves Naturelles Régionales
(RNR) en forêt, mais et aussi, plus largement, de participer à une meilleure connaissance des enjeux de biodiversité
forestière en Pays de la Loire.
S. Larramendy
Une connaissance de
la biodiversité encore
insuffisante
La connaissance de la
biodiversité
forestière
est complexe c’est un
fait, mais cette complexité ne doit pas être
un obstacle et freiner l’intérêt que chacun peut y porter. Des
études comme celle-ci
et des outils comme
l’Indice de Biodiversité
Potentielle, mis en place
par le CNPF, sont des
portes d’entrée pour s’y
familiariser. L’Indice de
Biodiversité Potentielle
permet au propriétaire
de connaître et de s’approprier les éléments
Echange d'informations entre forestiers et naturalistes, pour une favorables à un bon potentiel de biodiversité de
meilleure connaissance de la forêt.
sa forêt et d’adapter, si besoin, certains
points de sa gestion pour l’améliorer. A
la clé, il obtiendra souvent un gain de
vitalité pour sa forêt grâce à un fonctionnement plus complet de ses cycles
naturels.
Aujourd’hui, l’état des connaissances en
la matière, notamment par manque d’inventaires, reste malheureusement encore très lacunaire, particulièrement en
forêt privée. La forêt privée, en s'ouvrant
davantage aux naturalistes, et ceuxci, en partageant mieux leurs connaissances avec les propriétaires forestiers,
s'enrichiront mutuellement. Une réserve
naturelle régionale, établie sur la base
de cette compréhension mutuelle, voilà
un bel objectif pour la biodiversité.
Sandrine Larramendy
*Paysagiste urbaniste
Christian Weben
Ingénieur forestier
Carte des enjeux environnementaux
Les résultats obtenus sont répartis en
5 classes. Les classes 4 et 5 (orange
et rouge) désignent les secteurs forestiers présentant les plus forts enjeux de
conservation des espèces floristiques
et faunistiques prioritaires, en fonction
des données naturalistes disponibles à
l'heure actuelle.
C'est un premier pas vers l'identification des territoires les plus riches susceptibles de pouvoir faire l'objet d'une
réserve naturelle régionale (volontaire).
Pour en savoir plus :
•l'étude est disponible sur le site du
CRPF : crpf-paysdelaloire.fr dossier
thématique-biodiversité,
•"Les réserves naturelles régionales"
Bois et Forêts n° 98 décembre 2009.
•coordonnées des principaux contacts
naturalistes pour les Pays de la Loire :
Conservatoire Botanique National de Brest
[email protected]
Conservatoire Botanique National du
Bassin Parisien - Délégation Sarthe
Jeanne VALLET - [email protected]
Ligue pour la Protection des Oiseaux
Coordinateur régional [email protected]
chargé de mission Faune vertébrée [email protected]
Cette cartographie a été réalisée à partir des données d'inventaire concernant la flore et la faune
de milieu forestier (oiseaux, reptiles et batraciens) prioritaire. Source des données : Conservatoire botanique national de Brest et Ligue de protection des oiseaux (LPO).
Avril 2013
7
Philippe ARMAND (19292013), administrateur du
CRPF de 1999 à 2005, Président de la coopérative forestière COFOMAINE entre
1998 et 2005, nous a quitté
le 10 février dernier.
Son action a profondément
marqué le développement
de la forêt privée régionale.
Président fondateur de l’association PEFC Pays de la
Loire de 2001 à 2007, il a
été un promoteur essentiel
de la mise en place de la
certification de la gestion forestière durable aux niveaux
régional et national.
Merci, Philippe ARMAND
pour votre action exemplaire.
En 2012, les premiers cycles dédiés à la réalisation
des Plans Simples de Gestion (PSG) volontaires
étaient lancés. Ces cycles qui se déroulent sur 3
journées espacées d’un mois sont destinés à former les propriétaires de forêts de 10 à 25 ha pour
qu’ils puissent réaliser eux mêmes leur document.
La première journée est consacrée aux éléments
nécessaires pour rédiger la première partie du document et fournit les outils techniques pour réaliser la carte des peuplements. Entre la première et
la deuxième journée, les participants complètent
la première partie du PSG et réalisent leur carte.
Au cours de la deuxième journée, ce sont les enjeux liés à la forêt et les choix de gestion et d’itiné- La carte des peuplements de sa forêt est un
élément essentiel pour sa gestion.
raires sylvicoles qui sont abordés pour que chacun
puisse préparer son programme de coupes et travaux. Celui-ci sera finalisé au cours de la
troisième journée où seront traitées les questions de l’équilibre forêt gibier et de l’indice de
biodiversité potentielle. En 2012, 70 propriétaires ont participé aux différents cycles départementaux. Aujourd’hui, plus de 45 PSG sont finalisés, suite à ce journées.
Cette action, soutenue par la Région, se poursuit en 2013. Les premiers stages de l’année (en
Loire-Atlantique, Mayenne et Sarthe) sont complets. Les stages du dernier semestre (Maineet-Loire et Vendée) disposent encore de quelques places. Profitez-en.
Renseignements sur le site du CRPF : http://crpf-paysdelaloire.fr/content/stages-de-formation
B. Longa - CRPF PDL
En bref…
Formation PSG volontaires, des résultats____
PSG : bilan d'une époque_______________
La nécessité de disposer d’un plan simple de gestion vient d'être élargie aux forêts de 25ha non
d’un seul tenant. C’est l’occasion de faire un bref bilan de l’action des forestiers privés des Pays
de la Loire pour doter leurs forêts de ce document.
Trimestriel : abonnement gratuit
Imprimerie GRAPHY PRIM’ • Nantes
1er Trimestre 2013
n° ISSN 1253-2185
Document réalisé avec le concours
financier de la Région des Pays de
la Loire et du Ministère
de l’Agriculture, de l’AgroAlimentaire
et de la Forêt
8
Avril 2013
Région
87 %
93 %
Les premiers PSG ont été agréés par le CRPF
en 1972. Trente ans après, la barre des 90 % est
franchie presque partout. Il est clair que les marges
de progrès ne se situent plus dans cette direction.
Ces résultats éclairent le choix du CRPF de promouvoir aussi le PSG pour les forêts de 10 à 25 ha.
Avoir un plan simple de gestion, c’est, pour un propriétaire, disposer pour 10 à 20 ans d’un tableau de
bord adapté aux caractéristiques de sa forêt.
Christian WEBEN
Ingénieur CRPF
Les prochaines journées d'information du CRPF
19/04 Mouliherne (49)
13/05 Cossé le Vivien (53)
31/05 Rougé (44)
10/06 Vezin (85)
28/06 Segré (49)
28/06 Blandouet (53)
01/07 Cheméré (44)
08/07 Les Herbiers (85)
Donner un avenir aux chênaies vieillissantes
Programmer et appliquer les bonnes pratiques sylvicoles
Prendre en compte la biodiversité dans sa gestion forestière
Du taillis sous futaie à la futaie : vingt ans de sylviculture du chêne
Prendre en compte la biodiversité dans sa gestion forestière
Prendre en compte la biodiversité dans sa gestion forestière
Le suivi du PSG : de la rédaction à l'application
Préparer l'exploitation d'une coupe de bois
Pour tous renseignements sur ces réunions gratuites et ouvertes à tous,
et pour s'inscrire, consulter le site www.crpf.fr ou contacter le C.R.P.F. au 02.40.76.84.35
ou [email protected]
10-31-1280/certifié PEFC/pefc-france.org
Journal d’information forestière
publié par le Centre Régional
de la Propriété Forestière des
Pays de la Loire, délégation
régionale du Centre National
de la Propriété Forestière
36 avenue de la Bouvardière
44800 Saint-Herblain
Tél. 02 40 76 84 35 • Fax 02 40 40 34 84
Mel : [email protected]
Sites : www.foretpriveefrancaise.com
www.crpf-paysdelaloire.fr
Directeur de la publication :
F.-X. DUBOIS
Rédaction : C. WEBEN
Réalisation : F. AVERTY
Taux de réalisation des PSG
NombreSurface
44
97 %
99 %
49
81 %
88 %
53
93 %
98 %
72
85 %
92 %
85
92 %
96 %