le Rallye des Ardennes

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le Rallye des Ardennes
Championnat de la Fédération Wallonie-Bruxelles des Rallyes
Rallye des Ardennes, le 29 mars 2015
Olivier Collard et Laurent Mottet émergent du chaos
« Vande » et Lattaque vainqueurs en historique
Alors que la saison avait débuté sous un soleil généreux à Hannut, ce sont les averses
et le vent qui attendaient les 149 équipages au Rallye des Ardennes, théâtre de la
seconde manche du Championnat de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Parti comme
un boulet de canon, Olivier Collard n’a laissé aucune chance à des adversaires
pourtant mieux armés que lui en Division 4. Dans les Divisions 1-2-3, Laurent Mottet
signe une nouvelle victoire après un duel avorté avec Bastien Rouard, tandis que les
inimitables Jean-Pierre Van de Wauwer et Tony Lattaque s’imposaient dans les
classements historiques.
Il n’aura plu qu’une seule fois sur la région de Dinant en ce dernier dimanche de mars. Une pluie
froide et piquante accompagnée de fortes rafales de vent qui auront transformé en véritable
patinoire des routes déjà bien compliquées en temps normal. Dans ces conditions, une
connaissance parfaite de sa monture constituait un excellent atout afin de partir sereinement à
l’assaut des spéciales proposées par l’Écurie Bayard.
Un atout sur lequel pouvait compter Olivier Collard : faisant figure de petit poucet face à la WRC
de Laurent Léonard, ou encore aux voitures de la catégorie R5 de Philippe Stéveny et Jourdan
Serderidis, le Marchois décidait de miser sur son expérience, à la fois de l’auto et de l’épreuve,
pour réaliser un coup d’éclat. Surfant sur les averses, il s’installait largement en tête à l’issue de la
boucle initiale : « Quand j’ai vu la météo ce matin, je me suis dit qu’il y avait un coup à jouer ! »,
avouait le Champion de Belgique 2002 en Super 1600. « Laurent Léonard et Philippe Stéveny
devaient prendre leurs marques au volant de leurs nouvelles montures. Pendant ce temps-là, j’en
ai profité pour partir le couteau entre les dents. ». Une stratégie payante, puisque personne
n’inquiétera la Mitsubishi bleue : « Nous nous sommes mis à l’abri très vite et personne n’a été en
mesure de nous rattraper en cours de journée. Après la seconde place de l’an dernier, je suis
vraiment heureux d’inscrire mon nom au palmarès de cette épreuve que j’affectionne. J’en profite
d’ailleurs pour remercier tous les bénévoles sans qui ces rallyes n’auraient plus lieu. ».
Seul pilote à prendre un scratch à Collard, le Schaltinois Laurent Léonard devait malheureusement
lâcher les armes avant d’entamer la seconde boucle, sa Subaru Impreza S9 WRC couvée par First
Motorsport étant à nouveau en proie à des soucis de différentiel déjà rencontrés en essais la
semaine dernière. Nul doute que « Léo » aura à cœur de faire mieux au prochain Rallye de
Wallonie. Également venu réaliser une séance d’essai grandeur nature avant la prochaine manche
wallonne du championnat national, Philippe Stéveny échouait sur la seconde marche du podium
non sans s’être montré ravi de sa journée : « Étant plus habitué au pilotage d’une WRC, ce rallye
était une belle occasion pour prendre mes marques au volant de cette Fiesta R5. Nous en avons
également profité pour tester les pneus racing de la nouvelle génération. Ce résultat est vraiment
de bon augure pour la suite ! ». Preuve de sa belle faculté d’adaptation le pilote-concessionnaire
se permettait de rapidement devancer le local Jourdan Serderidis, pourtant bien plus expérimenté
que lui au volant de ce type de voiture. À sa décharge, le plus Yvoirien des Grecs était rapidement
victime d’ennuis de transmission qui finiront par stopper sa course à l’issue du deuxième passage
dans la Molignée.
S’il ne s’était pas rendu coupable d’une escapade hors-piste lui coûtant près de cinq minutes alors
qu’il se montrait très convaincant au volant la Porsche 997 GT3 BMA, le Luxembourgeois Steve
Zimmer aurait pu monter sur la dernière marche podium. C’est finalement l’Allemand Jorg
Broschart qui aura cet honneur, tandis que Geoffroy Defays (Lancer Evo X) et Dieter Reiland
(Lancer Evo V), un autre Allemand, clôturaient le top cinq. Longtemps pointé dans le top 10, le
Luxembourgeois Mike Souvigné était trahi par la mécanique de sa Clio Williams. Il laissait ainsi la
sixième place à son compatriote Yann Munhowen (Impreza), ce dernier devançant Éric Poucet
(Lancer Evo IX), Steve Zimmer (Porsche GT3), Nicolas Gillard (Impreza) et un autre
Luxembourgeois en la personne de Patrick Gengler (DS3 R3). Échouant aux portes du top 10 pour
deux secondes seulement, Gilles Jacoby (C2 R2) se consolait en enlevant la classe 12, tandis que
Stéphane Delporte (Clio) et Jean-Marc Becker (Lancer Evo VI) s’imposaient respectivement dans
les classes 13 et 15.
Rouard stoppé dans son élan
Semblant intouchable à l’image de Collard en Division 4, Bastien Rouard était bien parti pour
signer un nouveau succès en 2015 après sa victoire aux Boucles Claviéroises. Rentrant au parc en
leader des Divisions 1-2-3 après la première boucle avec une nette avance de 26’’ sur Laurent
Mottet (Peugeot 306), le pilote condruzien continuait d’enfoncer le clou dans la boucle suivante et
portait l’écart à 45’’ après la neuvième spéciale. Las, un bris de cardan dans le second passage de
Dréhance anéantissait la superbe performance du jeune pilote de Ciney. Alors qu’il était lui-même
parvenu à contenir un Christophe Verstaen (Opel Astra) bien en verve, Laurent Mottet récupérait
la tête de la course sur un plateau d’argent… et ne la lâchait plus jusqu’à l’arrivée ! Il n’en était
pas moins admiratif par rapport à la performance de son rival du jour : « Aujourd’hui, la victoire
ne me revient pas », lâchait-il sportivement. « Bastien réalisait une course fantastique. Il était
inaccessible à la régulière. De mon côté, je suis très content des énormes progrès réalisés avec la
Peugeot sous la pluie. Cela n’a vraiment pas été facile dans ces conditions. ». Deux victoires en
deux courses, difficile de rêver meilleur scénario pour le Bertrigeois qui règne désormais en maître
sur la compétition : « Effectivement, cela commence plutôt bien. Mais je préfère rester calme, le
championnat est très long ! ».
Deuxième, Christophe Verstaen avouait avoir roulé sur un bon rythme mais sans prendre de
risques. Après avoir disputé le rallye français des Routes du Nord avec une monte peu similaire, le
pilote hennuyer devait se réhabituer aux gommes "tourisme". Victime de buée dans l’habitacle en
début de course, Serge Minet n’aura pu exploiter pleinement le potentiel de sa nouvelle Renault
Clio qu’à partir de la mi-journée. Pouvant compter sur sa très bonne connaissance du terrain, il
parvenait à décrocher la médaille de bronze au nez et à la barbe du Français Mathieu Ryez,
excellent sur sa Peugeot 106. Toujours fidèle à sa légendaire Suzuki Swift, Philippe Castremanne
intégrait le top 5, non sans avoir mené la vie dure à Ryez jusqu’au bout. Il devançait ainsi la ZX de
Joël Wolfs et la Ford Escort de Benoît Gillot. Huitième, Pierre-Julien Kaufmann (Clio) aurait pu
prétendre au podium s’il n’avait perdu plus de trois minutes suite à un tête-à-queue et à des
coupures moteur. Un podium auquel auraient pu aussi prétendre Nicolas Vanderweerde (Peugeot
106) et Steve Rousselet (Opel Astra) s’ils n’avaient pas vu leurs efforts trop rapidement réduits à
néant : touchette pour l’un et ennuis de direction pour l’autre.
Il l’avait annoncé avant le départ : « Cette année, je veux me refaire des amis dans les
spectateurs. Quitte à perdre du temps, je privilégierai le spectacle avant tout ! ». Il semble qu’en
fin de compte, Vincent Compère a trouvé la solution pour assurer à la fois les chronos et les
grandes glisses. Neuvième au volant de sa BMW 325i, le grand Compère devançait ainsi un
excellent Vincent Jottard (Peugeot 106) dans le top 10 final. D’habitude plus en haut dans les
feuilles de temps, Julien Delleuse se contentait d’une onzième place en ayant dû composer avec
un moteur qui commence à donner quelques signes de faiblesse sur sa vaillante Opel Corsa. Il
devançait toutefois la Peugeot 306 de Cédric Denis et la Citroën Saxo d’Olivier Leroy, ce dernier
décrochant la victoire en classe 5. Vingt-et-unième, Jean-Philippe Dessy (Peugeot 309) remportait
la classe 6, tandis que Benjamin Dubasin (Suzuki Swift, 21e) et Bernard Mahy (BMW 320, 32e)
prenaient les classes 4 et 3 à leur compte.
Van de Wauwer et Lattaque impériaux en historique
Du côté des historiques, Jean-Pierre Van de Wauwer n’a laissé à personne d’autre le soin de
signer un scratch. Après son succès au classement général en 2012 et celui de 2013 en historique,
le citoyen de Stembert gagne une nouvelle fois à Dinant. La vallée de la Meuse semble
décidément bien réussir à noss’ Vande ! Pascal Regnier (Ford Escort) et Frédéric Legendre (Opel
Kadett) complétaient le podium, tandis que David Hallet (Ascona) était maître à bord en classe 17.
Victime d’une sortie de route sans gravité, le Rochefortois Benjamin Defesche (Ascona) n’aura su
profiter de l’abandon de Stéphane Scellier (Alfa GTV6), son seul rival en classe 18. En catégorie
SR, c’est Tony Lattaque (Manta) qui s’impose pour la première fois devant Karel Bril (Kadett) et
Nicolas Thiery (Porsche 944).
FICHE TECHNIQUE
Rallye des Ardennes
Deuxième manche du Championnat FWB des Rallyes
Météo : Extrêmement pluvieux et venteux toute la journée
Partants : 149
Classés : 85 (57%)
Principaux abandons : L. Léonard (Différentiel, ES6), J. Serderidis (Transmission, ES7), E. Kranenburg
(Moteur, ES6), B. Kellen (ES2), D. Pirot (Mécanique, ES8), M. Souvigné (Mécanique, ES11), St. Rousselet
(Direction, ES4), B. Rouard (Cardan, ES10), N. Vanderweerde (Touchette, ES5), A. Daco (Boîte, ES8), Fr.
François (Cardan, ES11), B. Defesche (Sortie sans gravité, ES6)
Prochaine épreuve : Claudy Desoil Rally (Erquelinnes), le 31 mai
CLASSEMENT (www.asaf.be/annee_en_cours/classements/classements.htm)
Division 4:
1. O. Collard-H. Lannoy (Mitsubishi Lancer E10-1er 4/14) en 1h27'14
2. Ph. Stéveny-X. Portier (Ford Fiesta R5-4/14) +1'55
3. J. Broschart-A. Rath (D-Mitsubishi Lancer E9-4/14) +4'06
4. G. Defays-K. Dejongue (Mitsubishi Lancer E10-4/14) +5'26
5. D. et Cl. Reiland (D-Mitsubishi Lancer E6-4/14) +6'08
6. Y. Munhowen-P. Wanderscheid (Subaru Impreza WRX STi-4/14) +7’21
7. E. Poucet-D. Jacob (Mitsubishi Lancer Evo IX-4/14) +8’05
8. St. Zimmer-M. Brachtenbach (Porsche 997 GT3-4/14) +8’17
9. N. Gillard-Chr. Marique (Subaru Impreza GT-4/14) +9’01
10. P. Gengler-A. Gregoire (Citroën DS3 R3-4/14) +9’41
11. G. Jacoby-R. Tautsch (Citroën C2 R2-1er 4/12) +9’43
12. St. Delporte-S. Jacquemin (Renault Clio-1er 4/13) +10’16
16. J-M. Becker-A. Rolin (Mitsubishi Lancer Evo VI-1er 4/15) +12’20
(24 classés)
Divisions 1-2-3:
1. L. Mottet-B. Falmagne (Peugeot 306 GTi-1er 3/10) en 1h33'50
2. Chr. Verstaen-Chr. Mahieu (Opel Astra GSi-3/10) +30”
3. S. Minet-N. Marichal (Renault Clio RS-3/10) +2'22
4. M. Ryez-S. Leroy (Peugeot 106 GTi-1er 3/9) +4'03
5. Ph. Castremanne-C. Pirsoul (Suzuki Swift GTi-1er 3/8) +4'10
6. J. Wolfs-M. Poncin (Citroën ZX-3/10) +6’19
7. B. Gillot-B. Macors (Ford Escort Mk2-3/10) +6’38
8. P-J. Kaufmann-K. Petitfrere (Renault Clio-3/10) +7’06
9. V. Compère-O. Piret (BMW 325i-1er 3/11) +7’56
10. V. Jottard-J-P. Blehin (Peugeot 106-3/8) +8’30
11. J. Delleuse-L. Van Huffel (Opel Corsa-3/9) +9’20
12. C. Denis-C. Jacquemin (Peugeot 306-3/10) +10’11
13. O. Leroy-V. Collette (Citroën Saxo-1er 2/5) +10’20
14. D. Delvigne-D. Verbruggen (Nissan Micra-3/8) +10’38
15. O. Saucez-V. Ranallo (Renault Clio-3/10) +10’41
21. J-Ph. Dessy-Gr. Matagne (Peugeot 309-1er2/6) +13’05
25. B. & S. Dubasin (Suzuki Swift-1er 2/4) +14’13
32. B. Mahy-O. Dunand (BMW 320-1er 1/3) +17’33
Prov'Historic:
1. J-P. Van de Wauwer-V. Lemineur (Lancia Beta Monte-Carlo-1er PH17) en 1h11'00
2. P. Regnier-M. Furnemont (Ford Escort MK2-PH/17) +1'59
3. Fr. Legendre-L. Villance (Opel Kadett GTE-PH/17) +3'14
Prov'Historic SR:
1. T. Lattaque-St. Delmelle (Opel Manta-1er PH/SR) en 1h13'39
2. K. Bril-B. Van De Putte (Opel Kadett-PH/SR) +1'24
3. N. Thiery-M. Lejeune (Porsche 944) +4'34