auCINEMA - Lourdes
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auCINEMA - Lourdes
Avec cette seconde édition du festival «Lourdes au cinéma», initié en 2008 dans le cadre du Jubilé des Apparitions, la découverte des richesses insoupçonnées du patrimoine filmographique lié à la cité mariale se poursuit. Une source d’inspiration qui, par ailleurs, ne semble jamais devoir se tarir tant le 7e art revisite encore aujourd’hui, avec la régularité d’une antienne, la légende dorée de sainte Bernadette et/ou glose à l’envi sur le mystère de Lourdes. La nouvelle sélection ménage son lot d’œuvres rares, inédites sous le ciel pyrénéen, comme une hagiographie ibérique de la petite Bigourdane, ou une adaptation par la télé américaine du «Chant de Bernadette» avec Pier Angeli dans le rôle-titre. Elle propose également la résurrection de documents oubliés, tels que «Lourdes ville sainte» premier film sonore tourné ici en 1930 et dont la copie projetée dormait dans les caves du Grand Couvent, ou «La route miraculeuse» autre show de la télé américaine notamment filmé à la Grotte et produit par Loretta Young. Elle s’inscrit enfin dans l’actualité en offrant, avec la projection en haute-définition de «Bernadette, qui es-tu ?» Service Communication - Sanctuaires Notre-Dame de Lourdes Jean-Christophe Borde Directeur artistique du festival S N O I T C E J O R P Autre rencontre : celle du cinéaste d’origine lourdaise Christian Gion qui présentera lui-même un court-métrage qu’il a réalisé à Lourdes au début de sa carrière. Les projections des films étrangers, en version originale sous-titrée pour l’occasion en français, se dérouleront à la salle Peyramale (au centre d’information des Sanctuaires, à proximité de la porte Saint-Joseph) et au cinéma Bernadette (à l’extérieur du domaine, avenue Mgr Schoepfer, dernière salle de patronage de France encore en activité). e 2 Festival Lourdes 9 et 10 octobre CINEMA au Direction artistique J.C BORDE www.lourdes-france.org 2009 Projections Sanctuaires ND Lourdes Salle Peyramale - Centre d’information Cinéma Bernadette Avenue Schoepfer Libre participation PERRIER Mgr Jacques es et Lourdes que de Tarb Programme Evê 0e anniverrnière, le 15 e d e é nn l’a rnadette Nous fêtions, la Vierge à Be e d ns io rit a p ouvrir comsaire des Ap sion de déc a c c l’o t fu e éastes. La Soubirous. C inspiré les cin it va a s e d ur n festival. bien de fois Lo anisation d’u rg l’o à it ut o b découverte a et le public, llement riche te it ta é n so nt intéressé, Mais la mois ance, telleme nd o b a e tt e ival. L’idée surpris par c deuxième fest n ’u d e é l’id oeuvres ont que s’imposa que d’autres s lu p nt a ut . Certaines s’imposa d’a nnée dernière l’a s ui p e d s ement recouété exhumée us, progressiv no e d s rè p ts que nous étaient tout d’oubli : ingra t e re è si us o vertes de p étions ! film «Lourdes» , le nouveau se ni Ve e d remporté le A la Mostra succès : il a ns sa n. n no , té n préparatio a été proje s films sont e re s ut a Pa ux s. e lu D non p prix Signis. ort. Lourdes, m s a p st e n’ Le cinéma de sitôt ! Vendredi 9 octobre Salle Peyramale - Centre d’information des Sanctuaires 20h30 : Lourdes sans frontières « Aquella joven de blanco » León Klimovsky (1965) Samedi 10 octobre Cinéma Bernadette 10h00 : à la rencontre de Bernadette « Bernadette, qui es-tu ? » Catherine Albrech & Philippe Cabidoche (2009) 15h00 : Hollywood sur gave 1er film « La route miraculeuse » (Loretta Young show) Rudolph Maté (1959) 2e film Song of Bernadette (Westinghouse Desilu Playhouse) Ralph Alswang/Claudio Guzmán (1958) 20h30 : visions de Lourdes et regards de cinéastes 1er film « Lourdes, ville sainte » Jean Loubignac (1930) 2e film « Lourdes, soleil de minuit » Christian Gion (1965) 3e film « Madonna à Lourdes » Arnaud et Jean-Marie Larrieu (2001) Vendredi 9 octobre Samedi10 octobre 20h30 : Lourdes sans frontières 10h00 : à la rencontre de Bernadette Salle Peyramale « Aquella joven de blanco » León Klimovsky (1965) Durée :1h40 Cinéma Bernadette « Bernadette, qui es-tu ? » Catherine Albrech & Philippe Cabidoche (2009) Durée : 60 minutes Présentation par Jean-Christophe Borde et intervention de Gilbert Noël Intervention des réalisateurs et des comédiens. Inédit en France, «Aquella joven de blanco», ou «Bernardita de Lourdes», est le 37e film de León Klimovsky, un réalisateur d’origine argentine qui poursuit alors en Espagne, au tournant des années soixante, une carrière dominée par le cinéma de genre (westerns européens, films d’horreur). Il renoue ici avec la qualité plastique de ses premières œuvres, une ambitieuse série d’adaptations du patrimoine littéraire français, pour donner à cette nouvelle version des événements de 1858 un vernis d’époque particulièrement réussi. Bernadette en quinze clips. Une succession de fioretti. Un album familier que l’on feuilletterait avec intérêt, tendresse, surprise, émotion…Quinze clips autour de quinze phrases, bien connues, de Bernadette. Elles permettent d’approcher sa personnalité, de saisir sa pensée. Préoccupation constante : ne pas trahir ses propos, mais faire sienne sa recommandation « A force de vouloir fleurir les choses, on les dénature ». Un film volontairement simple qui fait écho à une parole de Bernadette sur les Apparitions de la Vierge Marie à Lourdes : « Ce qu’on écrira de plus simple sera le meilleur ». La présence et l’à-propos de Bernadette opèrent plus encore que le contenu de ses discours d’où la tentation d’en faire un film. On voit vivre Bernadette, à l’hospice des sœurs de Nevers à Lourdes, puis à Nevers, à la Maison-mère. Des traits pris sur le vif, souvent méconnus, mais tous authentiques : ils nous révèlent la face cachée de la Sainte. Catherine Albrech À cela s’ajoute une remarquable ressemblance entre Bernadette et sa jeune interprète, la comédienne d’origine espagnole, Cristina Galbó, dont c’est à 14 ans la toute première apparition sur les écrans. Par la suite, celle-ci, tombant définitivement le voile de l’enfance, deviendra une véritable icône du cinéma d’exploitation européen. Le film a été entièrement tourné au Val d’Aran et, de ce côté-ci des Pyrénées, dans quelques rares villages du Béarn. Un choix d’altitude qui sied plutôt bien à cette reconstitution fidèle. La critique franquiste de l’époque - le film est sorti sur les écrans madrilènes en avril 1965 - juge néanmoins le résultat en deçà de son sujet, l’œuvre de Dieu étant selon elle « insurpassable ». Elle en souligne la simplicité comme un gage de qualité et approuve. Uniquement disponible dans sa version espagnole, le long-métrage a été intégralement traduit et sous-titré en français pour cette projection par Maria Guttierez, avec le concours technique de Gilbert Noël. Un film qui est une première à plusieurs titres : tourné en décors naturels à Lourdes et à Nevers, puis en studio à Lourdes, il bénéficie d’une distribution entièrement bénévole : des salariés des Sanctuaires et leurs familles, des amis. Les costumes ont été recréés d’après archives. Les images en sont frappantes de vérité, comme cette vue de la cour du couvent SaintGildard à Nevers remplie de sœurs en costumes. L’infirmerie de Nevers a été reconstituée avec soin. Le seul mot d’ordre : rester fidèles à l’esprit de Bernadette. Autre innovation : il s’agit du premier film à être tourné et monté à Lourdes en vidéo haute définition. Une qualité cinéma saisissante, où le moindre détail apparaît avec acuité. L’œil du 21e siècle se trouve plongé dans l’univers du 19e, pour y découvrir une Bernadette très spontanée et une grande fraîcheur dans le jeu des acteurs. Une production 100% bigourdane. Philippe Cabidoche Samedi 10 octobre Cinéma Bernadette 15h00 : Hollywood sur gave 1er FILM « La route miraculeuse » Rudolph Maté (1959) Durée : 50 minutes Présentation par Jean-Christophe Borde Tournée partiellement à Lourdes et dans ses environs, notamment à Saint-Savin, «La route miraculeuse» (The road) a été diffusée outre-atlantique sur les ondes le 20 septembre 1959 par la chaîne NBC. C’est le premier épisode de la saison 7 du Loretta Young show, une véritable institution du petit écran que la star, en perte de vitesse à Hollywood, animait avec succès depuis 1953. La formule en est parfaitement rodée, à l’identique des shows à la mode du temps : Loretta Young ellemême introduit l’histoire du jour mais n’interprète pas forcément son rôle principal. Cet épisode se distingue du lot par les moyens engagés. Outre le déplacement de toute l’équipe en France, il est en effet signé par Rudolph Maté, l’un des directeurs de la photographie les plus respectés de l’industrie. On lui doit notamment la photo de La passion de Jeanne d’Arc de Dreyer. Autre signe fort : Loretta Young, profondément croyante et à l’origine de la veine religieuse de certains épisodes de la série, s’octroie la tête d’affiche. Un engagement personnel de la star qui donne un nouvel écho à cette classique histoire de pèlerinage à Lourdes et d’espérance. À noter la présence au générique de Victor Francen. Il partage avec l’héroïne une longue scène filmée au pied du candélabre, à la Grotte, ainsi que celle de quelques Lourdais dans la figuration. 2e FILM « Song of Bernadette » (Westinghouse Desilu Playhouse) Ralph Alswang/Claudio Guzmán (1958) Durée : 60 minutes Troisième adaptation connue du roman éponyme de Franz Werfel, après le film d’Henry King (1943) et une telenovela d’origine brésilienne (1957), «Song of Bernadette» a été diffusé pour la première fois sur la chaîne de télévision américaine CBS le 13 octobre 1958, année du Centenaire des Apparitions. Il s’agit du second épisode de la saison inaugurale d’une série produite par les studios Desilu (plus connus pour avoir lancé Star Trek ou Mission Impossible) et très largement sponsorisée par une célèbre marque d’électroménager. Nous avons d’ailleurs souhaité conserver l’intégralité du show qui sera ici présenté avec ses savoureuses coupures publicitaires (dont une au moment de la première apparition de Marie à Bernadette !) et les multiples interventions d’un speaker, sabots à la main… Cette adaptation a été entièrement filmée en studio, en Californie. Bernadette est interprétée par Pier Angeli, superbe actrice d’origine italienne au destin tragique ayant fait une petite carrière internationale. En France, elle a été, entre autres, Mam’zelle Nitouche aux côtés de Fernandel. Mais elle reste malheureusement plus connue pour ses frasques amoureuses et sa brève liaison avec James Dean. La qualité de la copie est médiocre. Elle est issue d’une source VHS détenue par un collectionneur américain, Aaron Mintz. Les films « Aquella joven de blanco », « Song of Bernadette» et «Road to Lourdes» n’existaient qu’en version originale. Pour présenter une version sous-titrée en français, un 1er travail de traduction des dialogues a du être réalisé par Gérard Altuzarra et le Père Paul Horrocks. Une synthèse des phrases est nécessaire pour faciliter la lecture du spectateur sans priver les dialogues de leur sens. Le travail consiste ensuite à synchroniser l’affichage des phrases avec les durées des répliques. L’ultime étape consiste à programmer un DVD dont le menu permet d’afficher ou non les sous-titres. Gilbert Noël, conseiller technique en vidéo Samedi 10 octobre Cinéma Bernadette 20h30 : Visions de Lourdes/Regards de cinéastes 1er FILM « Lourdes, ville sainte » Jean Loubignac (1930) Durée : 33 minutes 2eFILM « Lourdes, soleil de minuit » Christian Gion (1965) Durée : 20 minutes Intervention de Pascale Leroy-Castillo, archiviste des Sanctuaires Rencontre-débat avec le réalisateur Figurant parmi les petits maîtres de la comédie dite «franchouillarde» de l’après-guerre, Jean Loubignac est passé à la postérité pour avoir signé en 1954 «Ah ! les belles bacchantes», une œuvre (abusivement) interdite aux moins de 16 ans en son temps pour ses quelques danseuses en tenue légère et qui, aujourd’hui, fait les beaux jours des après-midi de fête à la télévision. «Lourdes, soleil de minuit» est en 1965 la première réalisation du cinéaste d’origine lourdaise, Christian Gion. Celui-ci a 25 ans quand il s’attaque à son sujet, posant sur les Sanctuaires et le mystère de Lourdes un regard empreint de l’air du temps qui déplaira aux autorités religieuses de l’époque. En 1930, il signe à Lourdes un documentaire sur les pèlerinages qui est très probablement le premier film parlant jamais tourné sur la cité mariale. Comme souvent dans l’histoire du 7e art, une révolution technique s’accompagne d’un nouveau métrage sur Lourdes. Les quatre bobines de ce petit film ont été récemment retrouvées dans les réserves de la maison St-Pierre et St-Paul (Grand Couvent) où ont été entreposées bon nombre des copies des œuvres projetées à la salle Bernadette (ou à la salle Jeanne d’Arc, une autre salle de patronage aujourd’hui disparue) durant près de 80 ans. Autrefois négligé, le recensement et la conservation de ce qui constitue un véritable pan du patrimoine des Sanctuaires sont désormais une priorité du service des archives. «Lourdes, ville sainte» de Jean Loubignac fait partie d’un ensemble de films sur Lourdes conservé par les Sanctuaires. Ce patrimoine filmique, assez peu connu, est pourtant riche de nombreuses bobines, offre des images animées et sonores des Sanctuaires et des pèlerinages entre les années 1910 et 1960. Qu’il s’agisse de documentaires ou de films projetés aux pèlerins de Lourdes, c’est une mémoire visuelle d’une grande richesse dont nous sommes les gardiens et que nous sommes heureux de faire découvrir. Pascale Leroy-Castillo, archiviste des Sanctuaires Ce court-métrage se présente sous la forme d’un documentaire qui, sur des images tournées dans un magnifique cinémascope noir et blanc - une première dans l’abondante histoire cinématographique des lieux - superpose une lecture de commentaires extraits de l’Évangile. Il a été produit par Pierre Braunberger, l’un des grands argentiers de la Nouvelle Vague, et projeté dans de nombreux festivals de part le monde avant de connaître, en mai 1968, une courte exploitation en avant-programme du premier longmétrage de son réalisateur, «Les Encerclés». La salle parisienne où se déroulait les projections fut très rapidement fermée par les CRS ! Côtés coulisses.. 3e FILM « Madonna à Lourdes » Arnaud et Jean-Marie Larrieu (2001) Durée : 24 minutes Présentation par Jean-Christophe Borde «Madonna à Lourdes» est une commande du Fonds Régional d’Art Contemporain et du Centre Pompidou datant de l’année 2001. Il a été proposé à de jeunes cinéastes de puiser librement dans les collections du FRAC (Fonds Régional d’Art Contemporain) et de réaliser un film court sur l’œuvre d’art sélectionnée. Les frères Larrieu, sur le point de tourner leur premier long-métrage «Un homme, un vrai», avec (déjà) Mathieu Amalric, ne relèvent véritablement le défi que quand ils tombent sur une version jaune canari de la Vierge de Lourdes, une variation « Pop Art » de l’œuvre du sculpteur Fabisch par une artiste autrichienne, Katharina Fritsch. Son nom : Madonna… De quoi secouer les racines lourdaises des deux jeunes cinéastes. Ils embauchent aussitôt une comédienne, direction la cité mariale où la statue est placée sur un diable et baladée dans les rues de la ville, au contact des pèlerins dont ils traquent les réactions. À noter leur utilisation un brin décalée de la Grotte ayant également servi à Robert Darène puis Jean Delannoy pour filmer leur version respective de la vie de Bernadette. Arnaud et Jean-Marie Larrieu sont les petits-fils d’un documentariste attachant, le Lourdais Francis Ringeval, auteur dans les années soixante de « Lourdes, cité de Bigorre » et de « Reflets de Lourdes ». Photo Eric Bielle Jean-Christophe Borde directeur artistique auteur de « Lourdes au cinéma » Âgé de 43 ans, marié et père de famille, Jean-Christophe Borde est titulaire d’une licence de lettres. Aujourd’hui journaliste indépendant à Lourdes après avoir travaillé durant plusieurs années à l’Essor Bigourdan, il écrit de façon régulière pour La Dépêche du Midi, La Nouvelle République et Lourdes Magazine. Un festival pour tous Le Festival «Lourdes au cinéma» est accessible à tous. L’entrée est gratuite. Pourtant, son organisation engage des frais. Son budget est de 5 000 €. Une urne sera à votre disposition à la fin de chaque projection. Merci pour votre générosité. Remerciements Merci aux partenaires et nombreux bénévoles qui se sont dévoués pour que ce festival puisse avoir lieu : Jean-Claude Abadie, Maria Guttierez (traduction du film espagnol), Gérard Altuzarra (traduction des films anglophones), Père Paul Horrocks (traduction des films anglophones), Gilbert Noël, Philippe Cabidoche, Cinéma Le Parvis (prêt de matériel).