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Dossier de presse L’aventure d’une passion Gilbert Delaine, un homme, un musée LAAC, Dunkerque 12 avril – 21 septembre 2014 1 Sommaire Introduction………………………………………………………………… p. 3 Parcours de l’exposition………………………………………………… p. 5 Portrait d’un homme……………………………………………………… p. 21 Le LAAC et ses collections……………………………………………… p. 23 L’association L’Art contemporain……………………………………... p. 26 Le Centre d’Art sacré……………………………………………………. p. 27 Visuels presse..…………………………………………………………… p. 29 Programmation culturelle autour de l’exposition…………………… p. 32 Informations pratiques…………………………………………………… p. 34 Contacts presse…………………………………………………………… p. 34 Illustration page de couverture : Musée d’Art contemporain de Dunkerque, 1982 © Gilles EHRMANN, SAIF, 2014 2 Dans les années 1960, Dunkerque est la ville de tous les possibles. Le contexte économique florissant, l’explosion industrielle des années 1960, l’installation d’Usinor en 1962, son développement rapide ainsi que celui du port qui voit la création de nouvelles darses et de nouveaux quais, placent Dunkerque au rang des principaux ports industriels européens, à la pointe de l’innovation technique et technologique. L’agglomération est en perpétuelle mutation et se répand l’expression : « Dunkerque, c’est le Far West ». Entraîné par ce dynamisme économique, un homme, animé d’une passion hors norme, va changer le destin culturel de Dunkerque : Gilbert Delaine, ingénieur à la direction de l’Équipement à Dunkerque. Alors que rien ne le destinait à devenir un passionné d’art contemporain, Gilbert Delaine a, dans les années 1960, la révélation de la peinture en découvrant dans la salle d’attente de son dentiste un tableau de Ladislas Kijno, reproduit dans une revue d’art. L’émotion qu’il ressent alors est pour lui un véritable choc. Cette découverte et sa rencontre avec l’artiste et avec Arthur Van Hecke, peintre installé sur le littoral, lui ouvrent un monde nouveau, celui de l’art contemporain. Gilbert Delaine ne cesse alors de parcourir l’Europe du Nord (France, Pays-Bas, Belgique, Danemark…) pour visiter ateliers d’artistes, galeries, musées et lieux d’art contemporain. Ces pérégrinations, son enthousiasme et sa passion pour l’art le poussent à créer, en 1974, l’association L’Art contemporain qui se fixe comme objectif de créer à Dunkerque un musée d’Art contemporain, miroir de l’innovation permanente de l’industrie dunkerquoise. Mettant à profit les avantages octroyés par la loi Malraux de 1961 sur le mécénat, il contacte plus de mille entreprises, leur expose son projet de musée et obtient le soutien financier de soixante d’entre elles, pour la plupart locales et régionales. Il démarche alors artistes, galeries et collectionneurs, leur demande d’offrir à l’association, pour toute œuvre achetée, une œuvre de valeur équivalente. Il constitue peu à peu une collection exemplaire d’œuvres de son temps, reflet de la création en France dans les années 1945-1980. Parallèlement à sa politique d’acquisition, l’association défend son projet de musée, inspiré par les maisons de la culture des années 1960 et imaginé comme un lieu ouvert et vivant, accessible à tous, notamment aux ouvriers des chantiers navals voisins. Ce projet est accepté par la Ville de Dunkerque qui s’engage à créer un parc de sculptures ainsi qu’un nouveau musée aux abords des chantiers de construction navale et à proximité immédiate de la plage. Le jardin est dessiné par Gilbert Samel et le bâtiment par l’architecte Jean Willerval. 3 Tandis que se poursuit en 1981 la construction du bâtiment, les premières œuvres réunies par Gilbert Delaine, soit plus de six cents pièces, sont offertes à la Ville de Dunkerque pour son musée d’Art contemporain inauguré le 4 décembre 1982. D’autres donations suivront. Quelques années plus tard, à la suite de graves problèmes de santé, Gilbert Delaine constitue une seconde collection sur le thème de la Passion du Christ, aujourd’hui conservée au Centre d’Art sacré de Lille. L’exposition L’aventure d’une passion / Gilbert Delaine, un homme, un musée, relate cette aventure unique en son genre et rend hommage à cet homme hors du commun, père fondateur du musée, décédé le 30 juillet 2013. Elle réunit près de 110 œuvres données par l’association L’Art contemporain à la Ville pour constituer la collection du musée d’Art contemporain de Dunkerque, aujourd’hui renommé LAAC, auxquelles viennent s’adjoindre une dizaine d’œuvres de la collection de la « Passion ». Elle est enrichie d’une importante documentation : films, photographies, affiches, publications… Textes du dossier et commissariat de l’exposition Victor Vanoosten, chargé de mission à la direction des musées de Dunkerque Aude Cordonnier, conservateur en chef des musées de Dunkerque Publication L'aventure d'une passion / Gilbert Delaine, un homme, un musée Auteurs : Aude Cordonnier, Bernard Ceysson, Gilbert Samel, Remo Vescia, Victor Vanoosten. Prix : 25 euros Éditions Dilecta Format : 20 x 27 cm Nombre de pages : 104 pages Langue : français 4 Parcours de l’exposition 1. Aux origines d’une collection « C’est une longue aventure, un coup de folie à partir d’une prise de conscience. En effet, à Dunkerque on emploie les techniques les plus avancées. Le décalage entre la vie industrielle et culturelle était énorme. C’est ainsi que pour la peinture on s’arrêtait au XVIIIe siècle, un peu comme si les chantiers navals lançaient aujourd’hui des bateaux à voile. » Gilbert DELAINE 5 Sans fortune personnelle mais riche d’idées et de rêves, Gilbert Delaine est le premier, dans les années 1970, à solliciter le mécénat d’entreprises dans le but de constituer une collection publique d’art contemporain. Quelques mois après la fondation de l’association L’Art contemporain en janvier 1974, les fonds récoltés lui permettent d’acquérir le 17 mai 1974, à la galerie Vasse, Lille, une aquarelle de François Desnoyer, première œuvre inscrite à l’inventaire de la collection. Cette première acquisition est suivie rapidement du don par Arthur Van Hecke de deux œuvres témoignant des liens qui unissent Gilbert Delaine au peintre dunkerquois. C’est en effet dans l’atelier de l’artiste, installé face à la mer sur la digue de Malo-les-Bains, que Gilbert Delaine découvre l’odeur enivrante de la térébenthine dont il n’allait plus pouvoir se défaire. Il lui achète ensuite dix toiles dont La Place du Pile à Roubaix de 1945 et le triptyque Le Carnaval ou La Farce. Ces acquisitions sont présentées lors de la première exposition publique organisée durant l’été 1974 par l’association L’Art contemporain en l’honneur d’Arthur Van Hecke dans les salons de l’Hôtel de Ville de Malo-lesBains. Parallèlement, par l’intermédiaire du galeriste lillois Henri Dupont, Gilbert Delaine fait la connaissance du peintre Ladislas Kijno et lui achète une grande toile, Hommage à Gagarine II. Cette acquisition scelle entre Gilbert Delaine et le peintre de Nœux-lesMines une amitié fraternelle qui devait durer près de quarante ans. Signe de cette nouvelle amitié, Kijno offre à Gilbert Delaine, en avril 1976, la toile Et pourtant elle tourne, Hommage à Galilée, objet du coup de cœur de Gilbert Delaine quelques années plus tôt. En entraînant leurs amis artistes dans l’aventure, Arthur Van Hecke et Ladislas Kijno jouent un rôle décisif dans le démarrage de la collection. Par leur entremise, les portes des ateliers s’ouvrent à Gilbert Delaine qui devient à son tour l’ami des artistes. En une année, entre mai 1974 et mai 1975, cent neuf œuvres sont ainsi rassemblées parmi lesquelles celles de nombreux artistes du Nord tels Eugène Dodeigne, Jacky Dodin, Maurice Estève, Ladislas Kijno, Eugène Leroy, Édouard Pignon, Jean Roulland ou Arthur Van Hecke. Parmi toutes ces œuvres, l’une fait figure d’exception : l’album Gordes de Victor Vasarely. Envoyées à Gilbert Delaine en octobre 1974, ces douze lithographies sont les premières œuvres d’un artiste de renommée internationale à rejoindre la collection. Considéré alors comme le père de l’Op Art, Vasarely apporte ainsi le prestige de sa caution au projet de Gilbert Delaine qui y voit le meilleur des encouragements dans la réalisation de son rêve encore naissant. Illustration page précédente : Ladislas KIJNO, Et pourtant, elle tourne ou Hommage à Galilée qui pourrait être un hommage à Poussin, 1963, huile sur toile, 150,7 x 150,3 cm Don de l'artiste à l'association L'Art contemporain le 15 avril 1976 © Jacques Quecq d’Henriprêt © ADAGP, Paris 2014 6 2. « L’Art, c’est dans les tripes » « Depuis quelques années, j’observe avec intérêt et presque étonnement, le développement des projets artistiques à Dunkerque et de la magnifique idée de vouloir construire un musée très important. Merci Monsieur Delaine ! » Hans HARTUNG Sam FRANCIS, Sans titre, 1979, acrylique sur toile, 152,7 x 182,9 cm Achat à la galerie Jean Fournier par l'association L'Art contemporain le 5 juin 1980 © Jacques Quecq d’Henriprêt 7 Autodidacte, Gilbert Delaine revendique une liberté totale dans la sélection des œuvres qu’il destine au musée. Sans se soucier de critères historiques ou de concepts théoriques, il choisit les œuvres à l’instinct. Cette indépendance face à la mode et aux pressions est le gage de l’exigence morale qu’il applique à sa démarche comme il le rappelle en 1982 dans une interview : « Pour l’acquisition des œuvres, je refuse toute subvention de la municipalité afin d’être libre du choix. C’est une question d’honnêteté intellectuelle. » Guidé par cet œil intérieur, Gilbert Delaine se passionne pour les peintres abstraits qui ont fait la renommée de Paris après la Seconde Guerre mondiale et jusque dans les années 1960. Cette peinture libre et spontanée est pour lui un « choix viscéral ». Alors que les musées se détournent durant les années 1970 des artistes français au profit des américains et de New York qui s’impose comme la nouvelle capitale artistique mondiale, Gilbert Delaine réunit entre 1977 et 1980 des œuvres majeures de Pierre Alechinsky, Karel Appel, Olivier Debré, Hans Hartung, Alfred Manessier, Serge Poliakoff ou encore Pierre Soulages. L’achat en 1980 à la galerie Jean Fournier, Paris, de deux grands formats de Sam Francis et Joan Mitchell complète cet ensemble par la présence de deux peintres américains installés à Paris aux côtés des représentants de l’abstraction lyrique. En affirmant ses choix en toute indépendance, Gilbert Delaine soutient également des artistes moins reconnus comme John Christoforou dont il admire particulièrement la peinture expressionniste, illustration éclatante de la définition de l'Art chère à Gilbert Delaine : "L'Art, c'est dans les tripes." Hans HARTUNG, R 21, 1977, huile sur isorel, 80,5 x 129,7 cm Achat à l'artiste par l'association L'Art contemporain le 8 mai 1979 © Jacques Quecq d’Henriprêt © ADAGP, Paris 2014 8 3. Des artistes donateurs « Les crédits ne suffisent pas. J’ai été beaucoup aidé par les artistes et leur enthousiasme. Beaucoup sont devenus donateurs. Le principe de l’acquisition a été de lier l’achat à une donation : un artiste nous donne une œuvre, nous lui en achetons une de même valeur. Certains et non des moindres sont extrêmement généreux... c’est une grande satisfaction. » Gilbert DELAINE Karel APPEL, Appel Circus, 1978, acrylique sur contreplaqué, dimensions variables Don de l'artiste à l'association L'Art contemporain le 10 juin 1981 © Ville de Dunkerque © Karel Appel Foundation / ADAGP, Paris 2014 9 Dès les premiers temps de la collection, Gilbert Delaine détermine un principe d’acquisition : en retour du don d’une œuvre par un artiste, il en achète une seconde de même valeur. Frappés par la détermination de Gilbert Delaine et par son engagement total dénué de tout intérêt personnel, les artistes se montrent extrêmement généreux. Nombreux sont ceux qui ont fait don d’œuvres, parfois en grand nombre, ou consenti des conditions exceptionnelles d’achat. En tant que donateurs, les artistes deviennent alors les véritables mécènes du projet de Gilbert Delaine en faveur de l’art contemporain. Ils font plus qu’enrichir une collection, ils apportent leur précieux soutien et œuvrent à la concrétisation du rêve de Gilbert Delaine. Les veuves d’artistes, leurs ayants-droit, des collectionneurs et certains marchands ont également contribué à l’enrichissement de la collection par des dons. Ces dons, près de deux tiers des œuvres rassemblées, ont permis de faire entrer dans la collection des œuvres aujourd’hui considérées comme les fleurons du musée. L’exemple emblématique de cette générosité est sans conteste le don par Karel Appel des 17 sculptures et 30 estampes qui composent la parade multicolore de l’Appel Circus, offert à Gilbert Delaine en 1981 après l’achat d’une peinture et d’une sculpture. Présenté dans la seule salle permanente du musée, cet ensemble animé de la présence des éléphants, des clowns et des trompettistes incarne le souhait de l’artiste Cobra qui avait déclaré : « Si je n’avais pas été peintre, j’aurais voulu être clown.» Il est aujourd’hui un incontournable du LAAC. 10 4. L’œil de l’ingénieur « Au cœur d’un paysage industriel, là précisément où tant d’artistes ont pioché depuis les années 60, un musée qui entend redonner à la vie ce qui est à la vie, un musée sur le terrain. » Jean-Pierre RAYNAUD CÉSAR Compression de voitures, 1983, éléments de voitures, 155 x 64 x 65 cm Don de l'artiste à l'association L'Art contemporain le 7 juin 1984 © Jacques Quecq d’Henriprêt © ADAGP, Paris 2014 11 Ingénieur à la direction de l’Équipement, Gilbert Delaine est fasciné par le caractère industriel de la ville de Dunkerque qui est, à ses yeux, une incarnation de la beauté moderne. Selon lui, « un paysage industriel n’est pas forcément laid. Dunkerque est un vaste musée dont le musée d’Art contemporain est certes un point fort, mais d’abord un point de départ. » Gilbert Delaine met tout en œuvre pour que le musée s’inscrive à proximité immédiate d’un site industriel, emblématique du territoire dunkerquois, celui des chantiers navals. Imaginé par l’architecte Jean Willerval, le bâtiment fait écho aux formes anguleuses des grues et des sheds des chantiers qui prennent des allures de sculptures monumentales élancées dans le ciel. Miroir d’un territoire, le musée d’Art contemporain devient ainsi une école de la vision où la création artistique dialogue avec la création industrielle. Cette vision de l’art fait écho aux préoccupations des artistes tels Victor Vasarely, Jean Dewasne, Claude Viseux ou Peter Klasen qui s’approprient les techniques et les formes issues du monde industriel. Les Nouveaux Réalistes, Arman et César, ont de leur côté trouvé à Dunkerque un territoire industriel à leur mesure. Par amitié pour Gilbert Delaine, ils ont tous deux offerts des œuvres, aujourd’hui incontournables, comme la Compression de voitures de César ou Anchorage, accumulation d’ancres édifiée dans le jardin du musée par Arman avec le concours des ouvriers soudeurs du chantier naval. Par ailleurs, en 2007, Gilbert Delaine a obtenu de Paul Van Hoeydonck, artiste belge, le don d’un des huit exemplaires de l’unique sculpture déposée sur la lune en août 1971. Cette petite sculpture en aluminium de 8,5 centimètres de longueur, réalisée par l’artiste pour la NASA, est une illustration de l’odyssée technologique que fut la conquête de l’espace. Paul VAN HOEYDONCK, Fallen Astronaut, 1971, aluminium, 1,6 x 1,8 x 8,5 cm. Don de l’artiste à l’association L’Art contemporain le 11 janvier 2007 © Droits réservés © ADAGP, Paris 2014 12 5. Une collection pour un musée « Ce musée, pendant des années et des années, c’était pour nous Delaine, en quête d’œuvres, en quête d’argent et de soutien. C’était un musée-fantôme dans le cœur d’un homme fou d’art. C’était une utopie, une folie, un rêve irréalisable, qui engendrait la sympathie et forçait l’admiration. Et peu à peu le musée se bâtissait à partir des œuvres : les œuvres d’abord. » Édouard PIGNON Andy WARHOL, Car Crash, 1963, sérigraphie sur toile, 71 x 136,5 cm Achat par l'association L'Art contemporain à la galerie Beaubourg en octobre 1982 © Jacques Quecq d’Henriprêt © The Andy Warhol Foundation for the Visual Arts, Inc. / ADAGP, Paris 2014 13 Créer un musée d’Art contemporain implique pour Gilbert Delaine que la collection du musée soit un panorama de l’ensemble de la création artistique de son temps. Il dépasse ainsi les limites de sa seule passion en prenant le parti d’acheter des œuvres qui ne correspondent pas à sa propre sensibilité, mais qui ont, selon lui, une place dans le musée. Sur les conseils d’amis critiques d’art et de personnalités du monde culturel, Gilbert Delaine ouvre la collection à des artistes plus jeunes qui incarnent la création contemporaine des années 1970. C’est le cas notamment des artistes de la Figuration narrative, particulièrement bien représentée avec des œuvres de Peter Klasen, Jacques Monory, Bernard Rancillac ou encore Hervé Télémaque. Par l’intermédiaire du marchand niçois Antonio Sapone, dont il fréquente la galerie presque chaque année durant ses vacances d’été, Gilbert Delaine rencontre également à la fin des années 1970 plusieurs des artistes du groupe Supports/Surfaces et réunit un ensemble important d’œuvres de Noël Dolla, Christian Jaccard, Jean-Michel Meurice ou Bernard Pagès, achats en galeries ou dons des artistes. Les liens entre Antonio Sapone et Gilbert Delaine expliquent également la présence inattendue à Dunkerque des artistes de l’École de Nice tels Ben ou Robert Malaval. Si Gilbert Delaine cherche à présenter dans son musée la création artistique en France des années 1950–1970, une œuvre ne répond pas à ce critère : Car Crash d’Andy Warhol. Saisissant le moment unique où une telle acquisition est encore possible, Gilbert Delaine achète cette œuvre à la galerie Beaubourg en octobre 1982, deux mois avant l’inauguration du musée. Il est l’un des premiers et des seuls à acquérir pour un musée français une œuvre de Warhol, comme le rappelle Pierre Nahon, directeur de la galerie Beaubourg : « Depuis quelques temps déjà, les prix des œuvres du début [d’Andy Warhol] et parmi elles les Disasters paintings, considérées comme importantes, avaient fortement monté. Certains ont pu les acquérir. Nous avons vendu un Car Crash au musée de Dunkerque grâce à la ténacité de son animateur Gilbert Delaine pour 150 000 francs. » 14 6. Un musée en ébullition « Plus que l’ouverture d’un musée nouveau, Gilbert Delaine a suscité, a créé un état d’esprit nouveau. On a eu en effet l’impression de participer à une aventure où tous les arts se sont imbriqués. Nous avons vécu, nous vivons un phénomène d’interpénétration. » Albert FÉRAUD Gérard SCHNEIDER, Opus 39 i, 1968, huile sur toile, 150,3 x 219,7 cm Don de l'artiste à l'association L'Art contemporain en juin 1983 © Jacques Quecq d’Henriprêt © ADAGP, Paris 2014 15 Après son inauguration le 4 décembre 1982, le musée accueille de nombreuses expositions et manifestations (concerts, spectacles, danse, débats) que Gilbert Delaine, en tant que président de l’association L’Art contemporain, organise avec la complicité du critique d’art, Michel Faucher. Entre 1983 et 1993, plus de trente expositions sont ainsi présentées au musée. Ces manifestations sont pour Gilbert Delaine l’occasion de témoigner sa reconnaissance aux artistes qui l’ont aidé et de mettre en valeur leur œuvre lors de présentations monographiques ou thématiques. Moins d’un an après l’ouverture du musée, Gilbert Delaine organise la première rétrospective en France de l’œuvre de Gérard Schneider qui est alors âgé de quatre-vingt-sept ans. Suivront ensuite Arman, Paul Jenkins, Peter Klasen, François Arnal, Jean Messagier, Ladislas Kijno, César, John Christoforou, Sabine et Hugh Weiss, Franta, Natalia Dumitresco et Alexandre Istrati, Chu Teh Chun et Albert Féraud, Jean Le Moal et Jean Miotte. Plusieurs expositions thématiques, Le mouvement et la vitesse dans l’Art en 1984, Les nouvelles tapisseries en 1986 ou Rimbaud, vingt peintres, vingt auteurs contemporains en 1992 proposent un regard transversal sur l’art de l’époque. La programmation reflète aussi la volonté de Gilbert Delaine de soutenir des artistes plus jeunes comme Véronique Bigo, Béatrice Casadesus, Luciano Castelli, Isabelle Champion Métadier, Roger Nellens ou Jean-Luc Poivret à qui il ouvre, parfois pour la première fois, les portes d’un musée d’Art contemporain. À partir de 1994, l’apparition de problèmes liés à l’architecture conduit à la fermeture du musée en 1997. En 2005, le musée rouvre ses portes sous le nom de LAAC, lieu d’Art et Action contemporaine, qui remet la collection et son accès à tous au cœur de son projet. En 2012, trente ans après l’inauguration du musée, la direction des musées propose à Gilbert Delaine une carte blanche au LAAC qui lui offre l’occasion d’organiser une rétrospective du groupe Cobra si bien représenté dans les collections. Malgré la maladie, Gilbert Delaine se démène pour réunir à Dunkerque la plupart des artistes qui ont participé à ce mouvement. Ses amitiés avec des collectionneurs lui permettent de rassembler plus de deux cents œuvres exceptionnelles présentées du 20 octobre 2012 au 2 mars 2013. Cette exposition, plus importante rétrospective Cobra organisée en France, fut le dernier grand accomplissement de Gilbert Delaine en faveur de la promotion de l’art. La vitalité insatiable de Gilbert Delaine pour animer le musée est évoquée par un diaporama faisant revivre les différentes expositions organisées au musée et par une sélection d’œuvres significatives auxquels viennent s’adjoindre les affiches et les catalogues des expositions du musée d’Art contemporain. 16 7. La collection de la Passion « C’est l’Eglise catholique qui a inventé la peinture. Quiconque pratique la peinture figurative sérieusement rencontre sur son chemin le visage du Christ. " Louis CANE Louis CANE, La Passion selon Saint Jean, 1986-87, huile sur toile, 280 x 230 cm Centre d’Art sacré, Lille. Achat par l’association L’Art contemporain à l’artiste en 1988 © droits réservés 17 En 1985, à la suite d’un accident cardiaque, Gilbert Delaine échappe de justesse à la mort lors d’une très lourde opération chirurgicale. Homme de Foi, il considère ce moment fort de sa vie comme une renaissance qu’il veut associer à l’entreprise d’un nouveau projet. Durant sa convalescence, la lecture de la Bible l’amène à imaginer une exposition inédite sur le thème de la Passion du Christ en écho aux souffrances des Hommes sur terre. Avec la même énergie que dix ans auparavant, mais en contactant cette fois des artistes devenus amis, Gilbert Delaine commande à 28 peintres et sculpteurs une œuvre sur le thème de la Passion. Très vite, les artistes, croyants ou athées, répondent avec enthousiasme et envoient leur création. D’autres contactent directement Gilbert Delaine pour participer à l’aventure tandis que quelques achats en galerie permettent d’amplifier le caractère international de l’ensemble. Présenté pour la première fois au public en 1989 à l’Hôtel de Ville de Paris, l’ensemble compte plus de cent œuvres (sculptures, peintures et photographies) ainsi qu’une symphonie pour orgue de Philippe Lefebre et un oratorio, Filius Hominis, composé par Pierre Ancelin. Sous le titre La Passion de Dunkerque, ces œuvres ont été vues par plus d’un million de visiteurs lors d’expositions présentées à Taïwan, en Pologne, en Italie, en Allemagne, en Belgique et en France. Convaincu que la création contemporaine donne un sens plus profond à la vie, Gilbert Delaine poursuit, à travers la collection de la Passion, une quête essentielle à ses yeux, celle des forces invisibles que renferme toute œuvre d’art. Cette seconde collection est aujourd’hui conservée au Centre d’Art sacré, abrité dans la crypte de la cathédrale Notre-Dame de la Treille à Lille. 18 8. Un musée dans la ville « Par-delà les autoroutes et les stations-services de l’art manipulé par quelques terroristes et trafiquants de la culture, Gilbert Delaine a réalisé à Dunkerque avec un amour et une compétence qui nous a tous enthousiasmés un musée exceptionnel qui est un défi cinglant à la spéculation et au cynisme. Voilà ce que j’appelle un véritable travail d’avant-garde. » Ladislas KIJNO ARMAN, Projet pour une accumulation de grues portuaires, circa 1985, laiton, 99 x 45 x 46 cm Don de l’artiste à l'association L'Art contemporain © Jacques Quecq d’Henriprêt © ADAGP, Paris 2014 19 La dernière salle de l’exposition réunit un ensemble de documents d’archives qui replacent l’action menée par Gilbert Delaine dans le contexte des années 1970–1980. Les affiches d’expositions évoquent l’actualité artistique de l’époque tandis que de nombreuses photographies témoignent des liens d’amitié qui unissaient Gilbert Delaine aux artistes présents dans la collection. Des plans, des dessins et des photographies illustrent également l’ancrage territorial du musée situé, à ses origines, aux portes du monde industriel dunkerquois. Par ailleurs, plusieurs maquettes et dessins de projets, telle l’accumulation de grues portuaires imaginée par Arman pour Dunkerque, rendent compte du désir de Gilbert Delaine et du paysagiste Gilbert Samel d’unir l’Art et l’Industrie au cœur de la ville. De nombreux documents font revivre également l’inauguration du musée. Le 4 décembre 1982, la foule immense qui se presse dans les salles du musée, assiste au concert futuriste du groupe Urban Sax alors que le même jour, sur les quais du chantier, le lancement du pétrolier le Quintino, flambant neuf, mobilise lui aussi les foules. Ces deux événements, artistique et industriel, associés en un même jour de fête, symbolisent, pour Gilbert Delaine, la modernité qu’incarne la ville de Dunkerque depuis les Trente Glorieuses. Trente ans plus tard, le musée s’inscrit dans un environnement métamorphosé suite à la fermeture du chantier naval en 1987 et à la reconquête urbaine des friches industrielles. Dans ce nouveau contexte, le musée et la collection rassemblée par Gilbert Delaine apparaissent comme un jalon essentiel de l’histoire et de la mémoire culturelle et industrielle de la ville de Dunkerque. Tout récemment, le FRAC, installé à deux pas du musée sur le site des anciens chantiers navals, est venu enrichir l’offre culturelle du territoire et faire de Dunkerque une place incontournable en matière d’art contemporain. 20 Portrait d’un homme Né le 11 janvier 1934 à Witternesse dans le Pas-de-Calais au sein d’une famille modeste, Gilbert Delaine prépare, au terme de ses études secondaires, un concours pour intégrer le service des Ponts et Chaussées. Il décroche le sésame en 1954. Concours en poche, il effectue son service militaire. Après ses classes, il est envoyé en Algérie pour 24 mois. À sa libération, en 1957, il arrive à Dunkerque comme ingénieur au service des Voies Navigables de France puis à la direction départementale de l’Équipement. Gilbert Delaine découvre alors une région de polders, drainés par un système de fossés et canaux appelés waeteringues en France et en Belgique. Il se passionne pour l’histoire de cette région qui s’étend sur 100 000 hectares et dont l’immense superficie se situe sous le niveau de la mer. Aucune étude n’ayant jamais été écrite sur ces administrations particulières, Gilbert Delaine entreprend de relater leur histoire, de la création des waeteringues en 1169 à nos jours, en plus de son travail aux Voies Navigables. En 1968, il publie un ouvrage Les Waeteringues du nord de la France qui rencontre un très grand succès. La couverture du livre est illustrée d’un dessin d’Arthur Van Hecke, Le Polder. Aujourd’hui encore, cet ouvrage continue à faire autorité et référence en la matière. Parallèlement à sa carrière professionnelle, Gilbert Delaine, homme de générosité, adhère à plusieurs associations caritatives. Il organise pendant vingt ans des concerts en faveur d’Action contre la faim et fonde à Dunkerque, au milieu des années 1960, la première communauté itinérante d’Emmaüs. L’abbé Pierre lui confie la charge d’utiliser les bénéfices engendrés par la communauté avec pour seul mot d’ordre de s’inscrire dans l’esprit d’Emmaüs. Gilbert Delaine utilise les fonds pour la construction d’un centre spécialisé dans l’accueil des enfants handicapés, La Dune aux pins à Ghyvelde. Suite à sa rencontre avec Arthur Van Hecke et Ladislas Kijno, Gilbert Delaine se découvre une passion pour l’art contemporain et fonde, en 1974, avec quelques amis 21 l’association L’Art contemporain dans le but de créer à Dunkerque un musée d’Art contemporain ouvert à tous. Soutenu dans cette aventure par de nombreux artistes, galeristes, collectionneurs, critiques d’art et surtout, par la présence inconditionnelle de son épouse, Évelyne, Gilbert Delaine voit son rêve se réaliser le 4 décembre 1982, jour de l’inauguration du musée. En 1985, l’épreuve de la maladie surmontée dans la foi amène Gilbert Delaine à imaginer l’exposition La Passion de Dunkerque. Avec l’aide de ses amis artistes, il réunit près d’une centaine d’œuvres sur le thème de la Passion du Christ. Cet ensemble unique dans l’histoire de l’art de la seconde moitié du XXe siècle est à l’origine du Centre d’Art sacré du Diocèse de Lille ouvert en 2004 dans la crypte de la cathédrale Notre-Dame de la Treille. Trente ans après son inauguration, le musée d’Art contemporain, désormais appelé le LAAC, offre à Gilbert Delaine, en 2012, une carte blanche qu’il consacre au groupe Cobra. Cette exposition, Cobra, sous le regard d’un passionné (octobre 2012–mars 2013), fut la plus importante rétrospective Cobra organisée en France et le dernier cadeau de Gilbert Delaine aux Dunkerquois, quelques mois avant que la maladie ne l’emporte le 30 juillet 2013 Illustrations : 1 – Portrait de Gilbert Delaine à l’occasion d’une émission de radio enregistrée au musée © droits réservés 2 - Gilbert Delaine et Arthur Van Hecke, 1974, première exposition publique organisée par l'association L'Art contemporain en l'honneur d'Arthur Van Hecke, mairie de Maloles-Bains © droits réservés 3 – Gilbert Delaine et Arman lors de la réalisation de l'accumulation d'ancres dans le jardin du musée © droits réservés 4 – Gilbert et Évelyne Delaine, 1977 © droits réservés 5 - Gilbert Delaine et le pape JeanPaul II lors d’une audience au Vatican à l’occasion de l'exposition La Passion de Dunkerque et de la présentation de l’oratorio de Pierre Ancelin, Filius Hominis, à Rome © droits réservés 22 Le LAAC et ses collections Ouvert depuis juin 2005, le LAAC défie le ciel avec son architecture étonnante en céramique blanche. Il est situé au cœur d’un jardin de sculptures, d’eau, de pierre et de vent, à proximité immédiate de la plage et du port. Pétillant et joyeux comme les années pop, il présente une très riche collection d’art, miroir des années 1940-1980. © Ville de Dunkerque Le LAAC rassemble près de mille œuvres réunies depuis les années 1970 par Gilbert Delaine ainsi que plus de sept cents œuvres acquises par achat ou par donation depuis sa réouverture en 2005. La collection, rare témoignage de l’art en France pour la seconde moitié du vingtième siècle et riche également de quelques œuvres d’Entre-deux-guerres, se compose de sept ensembles significatifs. • L’Abstraction lyrique, gestuelle et informelle est illustrée par un ensemble très significatif d’une centaine d’œuvres, parmi lesquelles de nombreuses peintures et estampes d’Alfred Manessier, proche du collectionneur par son mysticisme. Pierre Soulages, Georges Mathieu, Hans Hartung, Serge Poliakoff sont également représentés ainsi que des artistes américains installés en France tels Sam Francis et Joan Mitchell. 23 • Géographiquement lié au nord de l’Europe, le LAAC possède l’une des toutes premières collections en France d’artistes liés au mouvement Cobra. Au cœur de celle-ci, 75 œuvres de Karel Appel, dont Appel Circus, ensemble de sculptures et de gravures sur bois. Citons encore un logogramme remarquable, — Vous voyagez beaucoup ?, de Christian Dotremont et plusieurs œuvres de Pierre Alechinsky. • Le LAAC réunit un ensemble rare d’œuvres de deux artistes du Nouveau Réalisme, César et Arman, tous deux ayant trouvé à Dunkerque un univers à leur démesure. César est représenté par plusieurs bronzes, des compressions et une expansion, Valise expansion, Arman par des accumulations, des inclusions et des colères. • La Figuration Narrative est illustrée par des œuvres marquantes de Hervé Télémaque, Bernard Rancillac, Jacques Monory, Peter Klasen ou encore Gianni Bertini. Les œuvres de ces artistes puisent leur sujet dans l’univers quotidien, avec un esprit ironique ou souvent critique, en référence aux années 1960-1970. • Le mouvement Supports/Surfaces où s’exprime la stricte matérialité de l’œuvre est appréhendé par quelques pièces de grande qualité. Les empreintes de Claude Viallat sont ainsi associées aux trempages de Noël Dolla, aux projections de béton de Bernard Pagès et aux toiles calcinées de Christian Jaccard, artiste proche de cette tendance. • La collection est riche d’œuvres d’artistes du nord de la France tels Édouard Pignon, Jean Roulland, Arthur Van Hecke, Eugène Dodeigne ou encore Eugène Leroy… Édouard PIGNON, Le Nu bleu à la femme rose, 1980, huile sur toile, 179,2 x 260,2 cm. Don de l’artiste à l’association L’Art contemporain en juin 1982 © Jacques Quecq d’Henriprêt © ADAGP, Paris 2014 24 • L’Abstraction géométrique et l’Op art sont principalement représentés par des œuvres graphiques de Sonia Delaunay, Auguste Herbin, Victor Vasarely… • Enfin, une œuvre insigne mais isolée : Car Crash d’Andy Warhol Fort de ces collections, le LAAC organise régulièrement des expositions temporaires qui permettent une mise en perspective régulière des œuvres du musée dans le temps et dans l’espace. Il propose aussi de nombreuses manifestations culturelles pour le découvrir en famille et entre amis : promenades musicales ou chorégraphiques, lectures, vidéo, etc… Après plusieurs années où la collection n’a guère connu d’enrichissement, la direction des musées mène depuis 2000 une politique volontaire et raisonnée d’acquisitions autour de trois axes : les arts graphiques, des œuvres historiques venant renforcer les ensembles majeurs de la collection, des œuvres d’artistes contemporains pouvant rentrer en dialogue avec la collection. C’est ainsi qu’ont été acquis des dessins à quatre mains de Karel Appel et Pierre Alechinsky, La Vie amoureuse des plantes de Daniel Dezeuze, deux dessins, Hitler’s dog et Stalin’s cat, d’une ironie mordante de Peter Saul, Enfants dans la ville, peinture jubilatoire de Jean Bazaine ou encore Les Iles alphabétiques d’Étienne Pressager et le Hibou de Bertrand Gadenne. Par ailleurs, depuis sa réouverture en 2005, le LAAC a bénéficié de dons et donations importantes qui ont considérablement enrichi son fonds : près de 250 dessins de Christine Deknuydt, quinze œuvres, sculptures, reliefs et œuvres sur papier de César Domela et vingt-sept œuvres de Guy de Lussigny… Certaines œuvres ont été offertes par l’association L’Art contemporain comme Fallen Astronaut de Paul Van Hoeydonck, trois sculptures de Mark Brusse, 28 estampes de Jacques Doucet et, tout récemment, une assiette en céramique de Karel Appel. Globalement, c’est près de 700 œuvres qui ont rejoint les collections. 25 L’association L’Art contemporain Fondée en 1974, l’association L’Art contemporain est à l’origine de la création de deux musées, le musée d’Art contemporain de Dunkerque aujourd’hui appelé le LAAC et le Centre d’Art sacré du Diocèse de Lille. Grâce à l’action de son Président–fondateur, Gilbert Delaine (1934-2014), l’association est la première à solliciter, dans la France des années 1970, le mécénat d‘entreprises dans le but de constituer une collection publique d’art contemporain. Elle rassemble ainsi en moins de dix ans plus de six cents œuvres qui sont offertes, en 1982, à la Ville de Dunkerque en échange de la construction d’un jardin de sculptures et d’un musée. Depuis l’inauguration du musée, le 4 décembre 1982, d’autres donations ont suivi, qui portent à plus de mille le nombre d’œuvres données par l’association à la Ville de Dunkerque. En 1996, l’association L’Art contemporain offre au Diocèse de Lille l’intégralité de la collection dite de la Passion de Dunkerque, soit 85 pièces, miroir de la souffrance et de la douleur humaine à travers le thème de la Passion du Christ. Cet ensemble, qui fut à l’origine une exposition itinérante imaginée par Gilbert Delaine, est aujourd’hui conservé au Centre d’Art sacré, situé dans la crypte de la cathédrale Notre-Dame de la Treille à Lille. Quarante ans après sa fondation, l’association L’Art contemporain a pour objectifs : • la défense des donations effectuées à la Ville de Dunkerque et au Diocèse de Lille • l’enrichissement des collections du LAAC et du Centre d’Art sacré et leur valorisation dans le cadre de conférences, de visites et d’expositions • la constitution d’un réseau de partenaires et mécènes • l’accès de tous à la culture à travers la promotion et la connaissance de l’art des années 1950-1970 en France. Partenaire privilégié du LAAC, l’association L’Art contemporain a été à l’origine de l’exposition Cobra, sous le regard d’un passionné présentée au LAAC d’octobre 2012 à mars 2013 dont le commissariat a été assuré par Gilbert Delaine, assisté de Victor Vanoosten. L’exposition L’aventure d’une passion / Gilbert Delaine, un homme, un musée est organisée en étroite collaboration avec l’association L’Art contemporain. Contact : [email protected] 26 Le Centre d’Art sacré - Lille © Droits réservés Inauguré en 2003, le Centre d’Art sacré du diocèse de Lille est né de la donation par l’association L’Art contemporain de la collection dite de la Passion, ensemble constitué dans les années 1980 par Gilbert Delaine sur le thème de la Passion du Christ. Enrichie par de nouvelles donations, cette collection unique compte aujourd’hui plus de cent œuvres d’artistes tels que Nicolas Alquin, Georg Baselitz, Lucien Clergue, Robert Combas, Marc Desgrandchamps, Albert Féraud, Lucio Fontana, Ladislas Kijno, Jean Messagier, Mimmo Paladino ou Andy Warhol. Situé dans la crypte moderne de la cathédrale Notre-Dame de la Treille, le Centre d’Art sacré est un lieu de rencontre et de dialogue entre la foi chrétienne et la création artistique de la seconde moitié du XXe siècle et du début du XXIe siècle. Après plusieurs années de réhabilitation, le Centre a rouvert ses portes en octobre 2013 lors d’une exposition temporaire des œuvres de son fonds permanent. Il présentera au printemps 2014, en regard d’une sélection d’œuvres de la collection rassemblée par Gilbert Delaine, les 14 stations qui composent le Chemin de Croix réalisé entre 2003 et 2005 par Ladislas Kijno et Robert Combas. 27 Visuels presse « Tout ou partie des œuvres figurant dans ce dossier de presse sont protégées par le droit d’auteur. Les œuvres de l’ADAGP (www.adagp.fr) peuvent être publiées aux conditions suivantes : Pour les publications de presse ayant conclu une convention avec l’ADAGP : se référer aux stipulations de celle-ci Pour les autres publications de presse : - exonération des deux premières œuvres illustrant un article consacré à un événement d’actualité en rapport direct avec celles-ci et d’un format maximum d’1/4 de page ; - au-delà de ce nombre ou de ce format, les reproductions seront soumises à des droits de reproduction/représentation ; - toute reproduction en couverture ou à la une devra faire l’objet d’une demande d’autorisation auprès du Service Presse de l’ADAGP ; - le copyright à mentionner auprès de toute reproduction sera : nom de l’auteur, titre et date de l’œuvre suivie de © ADAGP, Paris 2014, et ce, quelle que soit la provenance de l’image ou le lieu de conservation de l’œuvre. » ; - pour Andy Warhol, mention obligatoire du copyright : © The Andy Warhol Foundation for the Visual Arts, Inc. / ADAGP, Paris 2014 ; - pour Karel Appel, mention obligatoire du copyright : © Karel Appel Foundation / ADAGP, Paris 2014 Ces conditions sont valables pour les sites internet ayant un statut de presse en ligne étant entendu que pour les publications de presse en ligne, la définition des fichiers est limitée à 400 x 400 pixels et la résolution ne doit pas dépasser 72 DPI. Édouard PIGNON, Le Nu bleu à la femme rose, 1980, huile sur toile, 179,2 x 260,2 cm, collection LAAC, Dunkerque © Jacques Quecq d’Henriprêt © ADAGP, Paris 2014 Andy WARHOL, Car Crash, 1963, sérigraphie sur toile, 71 x 136,5 cm, collection LAAC, Dunkerque © Jacques Quecq d’Henriprêt © The Andy Warhol Foundation for the Visual Arts, Inc. / ADAGP, Paris 2014 28 Hervé TÉLÉMAQUE, Perchoir ; la bête bourgeoise, 1980, papiers collés et crayon, 199,5 x 119,7 cm, collection LAAC, Dunkerque © Hugo Maertens © ADAGP, Paris 2014 Arthur VAN HECKE, Captain Simon Rolland dit Simon l’Islandais, 1962, huile sur toile, 99,8 x 80,6 cm, collection LAAC, Dunkerque © Jacques Quecq d’Henriprêt © ADAGP, Paris 2014 Gérard SCHNEIDER, Opus 39 i, 1968, huile sur toile, 150,3 x 219,7 cm, collection LAAC, Dunkerque © Jacques Quecq d’Henriprêt © ADAGP, Paris 2014 Karel APPEL, Appel Circus, 1978, acrylique sur contreplaqué, collection LAAC, Dunkerque © Ville de Dunkerque © Karel Appel Foundation / ADAGP, Paris 2014 Ladislas KIJNO, Et pourtant, elle tourne ou Hommage à Galilée qui pourrait être un hommage à Poussin, 1963, huile sur toile, 150,7 x 150,3 cm, collection LAAC, Dunkerque © Jacques Quecq d’Henriprêt © ADAGP, Paris 2014 Paul VAN HOEYDONCK, Fallen Astronaut, 1971, aluminium, 1,6 x 1,8 x 8,5 cm, collection LAAC, Dunkerque © Droits réservés © ADAGP, Paris 2014 29 Louis CANE, La Passion selon Saint Jean, 1986-87, huile sur toile, 280 x 230 cm, collection Centre d’Art sacré, Lille © droits réservés ARMAN, Projet pour une accumulation de grues portuaires, circa 1985, laiton, 99 x 45 x 46 cm, collection LAAC, Dunkerque © Jacques Quecq d’Henriprêt © ADAGP, Paris 2014 Vue du LAAC, jardin de sculptures, Dunkerque © Cathy Christiaen Portrait de Gilbert Delaine à l’occasion d’une émission de radio enregistrée au musée © droits réservés Musée d’Art contemporain de Dunkerque, 1982 © Gilles EHRMANN, SAIF, 2014 30 Programmation culturelle autour de l’exposition Certains dimanches, le LAAC propose une visite accompagnée de l’exposition destinée aux adultes. Les enfants sont quant à eux pris en charge, à partir de 5 ans, pour un atelier d’expérimentation artistique et ludique avant de découvrir les oeuvres de l’exposition. Découverte de l’exposition 13 et 27 avril à 15h 11 et 25 mai à 15h 15 et 29 juin à 15h Découverte du jardin de sculptures er 1 juin à 11h et 15h 18 avril / à partir de 18h30 Inauguration de l’exposition 18h30 / inauguration de l’exposition 20h30 / concert par le Big Band Jazz, dirigé par Paul Garein Entrée libre ! 11 mai / 16h Concert de jazz par le quintet SPIRIT Une musique rythmée, ensoleillée et riche en couleurs servie par cinq musiciens complices. Hervé GOURDIKIAN, saxophones, duduk / Fabrice DEVIENNE, piano, Fender Rhodes / Henri DORIA, basse / Minino GARAY, percussions / Roger BIWANDU, batterie En partenariat avec le Jazz Club de Dunkerque Tarif : entrée du musée 15 mai / 12h30-13h45 Un midi / une œuvre Un membre de l’équipe ou un partenaire des musées partage un moment en votre compagnie et échange autour d’une œuvre de son choix. Amenez votre repas, nous vous offrons les boissons ! Gilbert Delaine et Arman, une amitié créatrice… par Victor Vanoosten, commissaire de l’exposition Réservation conseillée au 03 28 29 56 00 Tarif : entrée du musée 17 mai / de 18h à minuit Nuit des musées Concert Pink Floyd, performance-défilé, la classe/l’œuvre, parcours sonore, projections, ateliers… Venez vivre en famille ou entre amis votre nuit des musées au LAAC ! Programme détaillé sur www.musees-dunkerque.eu En partenariat avec le Frac Nord Pas-de-Calais, le Conservatoire de Musique et d’Art Dramatique, l’École Municipale Amateur d’Arts Plastiques et l’Atelier Couture et Création du CCAS de Dunkerque. Gratuit pour tous ! 31 er 31 mai et 1 juin / Week-end national « RENDEZ-VOUS AUX JARDINS » 31 mai / 15h Rencontre avec Gilbert Samel, paysagiste du jardin de sculptures du LAAC Gratuit pour tous ! 31 mai / 20h Concert classique Thèmes et variations, hommage à Gilbert Delaine par Françoise Choveaux, pianiste et compositeure Spiritualité et variations colorées à partir d'oeuvres choisies dans les collections du LAAC. Tarif : entrée du musée er 1 juin / 11h et 15h Découverte ludique et atelier enfants jardin de sculptures Confiez nous vos enfants le temps de votre visite, ils seront pris en charge à partir de 5 ans, pour un atelier visite. Gratuit pour tous ! 21 juin / 16h / LAAC & FRAC Fête de la musique 2014 Parcours musical entre le LAAC et le FRAC En partenariat avec le Conservatoire de Dunkerque et le FRAC Nord-Pas-deCalais Gratuit pour tous ! 26 juin / 18h30 Un soir / une rencontre Le MAC de Dunkerque, un musée, une architecture, une époque… par Richard Klein, architecte, professeur à l’école nationale supérieure d’Architecture et de Paysage de Lille. Réservation conseillée au 03 28 29 56 00 Tarif : entrée du musée 32 Informations pratiques LAAC – Lieu d’Art et Action Contemporaine Pont Lucien Lefol Jardin de sculptures 59140 Dunkerque Tél : 03 28 29 56 00 www.musees-dunkerque.eu Dates et horaires d’ouverture pendant la durée de l’exposition Tous les jours sauf le lundi, de 10h à 12h15 et de 14h à 18h ème Nocturne jusqu’à 20h30 le 3 jeudi du mois er Fermé les 1 mai et 15 août Tarifs Billet commun pour le LAAC et le musée des Beaux-Arts, valable 7 jours. Tarif plein : 4€50 Tarif réduit : 3€ Tarif 18-25 ans : 1€50 Gratuit pour les moins de 18 ans et pour tous, le premier dimanche du mois. Pass’annuel : tarif plein : 14€ / tarif réduit : 9€ / tarif 18-25 ans : 4€50 / tarif social : 1€ Contacts presse Presse régionale Nejma Djellouli Direction des musées de Dunkerque [email protected] +33 (0)3 28 29 56 06 Presse nationale et étrangère Andréa Longrais anne samson communications [email protected] +33 (0)1 40 36 84 32 33