Salle 1 - Musée Jacquemart

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Salle 1 - Musée Jacquemart
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Communiqué de presse
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Introduction de Bruno Monnier, Président – Directeur général de
Culturespaces
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Le parcours
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Brève histoire de l’Égypte tardive
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Nélie l’égyptienne
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Visuels disponibles pour la presse
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Culturespaces, producteur et réalisateur de l’exposition
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L’équipe de conception
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Les outils d’aide à la visite
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Les publications
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Le mécène de l’exposition
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Les partenaires de l’exposition
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Le Musée Jacquemart-André
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Informations pratiques
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Du 23 mars au 23 juillet 2012, plusieurs chefs-d’œuvre du dernier millénaire de l’histoire
pharaonique (1069-30 avant notre ère) investissent le musée Jacquemart-André. Pour la première
fois, une exposition attire l’attention sur les plus belles réalisations de cette période afin de
démontrer qu’il serait abusif de réduire le « crépuscule » de l’ancienne Égypte à dix siècles de déclin,
même si le pays a été successivement envahi par les Kouchites, les Perses et les Macédoniens.
Plus d’une centaine de pièces exceptionnelles provenant de temples ou de tombes et qui ont été
prêtées par les plus grandes collections internationales d’antiquités égyptiennes (Ägyptisches
Museum de Berlin, British Museum, Musée du Louvre, Metropolitan Museum de New York, Museum
of Fine Arts de Boston, Kunsthistorisches Museum de Vienne…) témoignent de la richesse et de la
diversité de la création artistique égyptienne après les Ramsès.
Le dernier millénaire de l’histoire pharaonique, une époque à découvrir
Durant les dix siècles qui précèdent la conquête romaine en 30 avant notre ère, l’Égypte fait face à
une multitude d’invasions. Le pays est successivement dirigé par des rois libyens (XXIIe dynastie),
des « pharaons noirs » d’origine nubienne (XXVe dynastie) et des Perses (à partir de la XXVIIe
dynastie), avant que les Grecs ne leur succèdent lors de la conquête d’Alexandre le Grand en 332
avant notre ère.
Si la période est troublée sur le plan militaire et politique, l’art égyptien, nourri d’une longue
tradition pharaonique, conserve tout son prestige auprès des nouveaux souverains étrangers qui
s’en réapproprient les codes, en apportant une légère inflexion à certaines caractéristiques
stylistiques. Loin de l’image décadente qu’on lui a longtemps associée, cette époque est celle d’un
brillant renouveau artistique : sommet de ce millénaire, la période saïte (672-525 avant notre ère)
est considérée comme une véritable renaissance de l’art égyptien. C’est au cours de cette époque
saïte, pendant la XXVIe dynastie, que l’Égypte regagne son indépendance, avant que le pays ne soit
envahi par les Perses qui forment la XXVIIe dynastie.
Une prospérité économique accompagne cette période d’échanges avec les autres civilisations. Elle
permet la construction d’importants monuments qui célèbrent la grandeur de la culture égyptienne.
Une production artistique exceptionnelle
Issus de tombes ou de temples prestigieux, sculptures et reliefs, sarcophages et masques
funéraires, objets de culte et bijoux sont autant d’illustrations de l’art de cette période, qui mêle
élégance des proportions, délicatesse des formes et sobriété des détails. Servie par une maîtrise
éprouvée de la technique et un goût prononcé pour la pureté des lignes, la production artistique se
distingue alors par des réalisations d’une perfection inégalée, tout particulièrement dans le
domaine de la statuaire.
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Le parcours de l’exposition : du royaume des vivants au royaume des morts
Introduction historique
Au long de son parcours thématique, l’exposition confronte plusieurs des chefs-d’œuvre les plus
connus de l’art des dix dernières dynasties de l’Égypte pharaonique. Après une présentation
historique donnant les repères temporels permettant d’aborder la production artistique des périodes
tanite, libyenne, kouchite, saïte, perse, sébennytique et ptolémaïque, l’exposition offre au public
l’opportunité de découvrir plus d’une centaine des plus belles réalisations du I er millénaire avant
notre ère. Le visiteur sera guidé depuis le monde des vivants et des morts jusqu’à l’univers des
dieux, à la jonction desquels se trouve le pharaon.
Du monde des vivants…
Représenter l’homme est l’un des défis auxquels se sont confrontés les sculpteurs égyptiens depuis
l’époque prédynastique jusqu’au temps de la domination romaine. Si une époque s’est
particulièrement illustrée par la perfection technique qu’elle a atteint dans ce domaine, c’est bien
le dernier millénaire de l’histoire pharaonique (Statue-cube de Padishahededet, dépôt du Petit
Palais au Musée du Louvre, Paris).
Une assemblée de statues de grande qualité et parfaitement préservées, figurant des prêtres ou
des grands personnages de l’état, montre la diversité des matériaux, des éléments vestimentaires
mais surtout des attitudes dans lesquelles hommes et femmes se sont fait représenter : debout,
agenouillés, assis à terre ou sur un siège, ils peuvent aussi être accompagnés d’une effigie divine.
La mode archaïsante très en vogue depuis la fin de l’époque libyenne jusqu’à la XXVIe dynastie a
remis les vêtements courts au goût du jour, ce qui a permis aux sculpteurs de mettre leur talent au
service de la représentation des corps (Statue debout fragmentaire de Horoudja, Musée du Louvre,
Paris). Une fois cette mode tombée en désuétude, les artisans n’en sont pas moins demeurés
sensibles au traitement du corps dont ils réinterprètent l’anatomie à leur manière et au travail de
polissage qui vient parfaire les sculptures (Statue debout fragmentaire dite « Dattari », Brooklyn
Museum, New York).
Mais c’est au rendu des visages que les sculpteurs égyptiens ont prêté le plus d’attention : qu’ils
soient idéalisés avec des traits ronds et juvéniles (Haut d’une statue masculine, Museo Egizio,
Florence) ou au contraire qu’ils témoignent d’une recherche d’individualisation en marquant rides et
plis de peaux (Tête verte, Ägyptisches Museum, Berlin), les visages constituent un morceau de choix
pour lesquels les sculpteurs déploient tout leur talent.
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… au domaine des morts
Trois salles de l’exposition sont consacrées au domaine funéraire. Le matériel funéraire de l’Égypte
tardive est moins abondant qu’aux époques précédentes mais chacun de ses éléments peut
atteindre une qualité remarquable. De splendides exemples ont été rassemblés afin de témoigner
du luxe dont s’entouraient les élites égyptiennes tant à l’intérieur du caveau funéraire que dans la
chapelle, partie accessible de la tombe où l’on vient rendre le culte aux défunts.
La première salle consacrée au « domaine des morts » réunit les objets traditionnellement présents
dans la chapelle funéraire aux époques tardives. Table d’offrandes, situle et stèles étaient utilisées
pour procurer magiquement au défunt la nourriture nécessaire dans l’au-delà.
Dans la seconde salle sont présentés de magnifiques exemples de chacun des éléments du mobilier
qui entouraient le défunt à l’intérieur du caveau. Cercueil, papyrus richement illustré, scarabée de
cœur, vases canopes, effigie du dieu des morts et serviteurs funéraires de diverses époques ont été
rassemblés pour leur qualité plastique exceptionnelle.
La troisième salle rassemble les divers éléments de la tombe d’un personnage contemporain du IVe
siècle avant notre ère. Ce prêtre, nommé Ânkhemmaât, a officié à Héracléopolis, une ville située à
proximité de l’ouverture du Fayoum sur la vallée du Nil, à une centaine de kilomètre au sud de
Memphis. Ce notable provincial a emporté avec lui les pièces essentielles lui permettant de survivre
dans l’au-delà, ce qui fait de son mobilier funéraire un exemple particulièrement significatif de tombe
des époques tardives. À côté de son cercueil et de sa parure de momie (Grand masque funéraire,
collection privée), on compte également toute une troupe de serviteurs funéraires, une statue du
dieu des morts ainsi qu’un grand coffret magnifiquement décoré, destiné à recueillir les viscères
momifiés et des linges utilisés au cours de la momification.
Des pharaons libyens aux souverains lagides
Après s’être concentrée sur la représentation des Égyptiens et sur le mobilier qui les accompagne
dans l’au-delà, l’exposition s’attarde sur l’image du pharaon. Les dix derniers siècles de l’Égypte
pharaonique connaissent des bouleversements politiques majeurs car le pays est tantôt gouverné
par des rois égyptiens, tantôt dominé par des rois d’origine étrangère. Tout au long de cette période,
l’image que l’on se fait du pharaon évolue. Cette évolution est illustrée par des têtes royales
contemporaines de chacune des époques prises en compte par l’exposition : époque libyenne,
dynastie kouchite, XXVIe dynastie, époque perse, dernières dynasties indigènes et époque
ptolémaïque. Si chacune des têtes royales peut être replacée dans l’époque qui l’a créée, il est pour
autant difficile de proposer une attribution certaine en l’absence de texte : plus qu’un portrait, c’est
l’image que chaque époque se fait de son souverain que chacune de ces têtes représente.
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L’univers des dieux
Outre les hommes, les femmes et les pharaons, l’univers égyptien est peuplé de nombreuses
divinités. La vitalité des cultes est grande dans l’Égypte tardive, si bien qu’au côté des principales
figures nationales du panthéon égyptien se multiplient les dévotions à diverses formes divines.
Les principales divinités de l’état égyptien sont représentées par des chefs-d’œuvre exceptionnels,
comme la statue d’Amon en or (Metropolitan Museum of Art, New York) ou l’effigie de Bastet sous
forme de chatte dite « Gayer Anderson Cat » (British Museum, Londres). Les autres figures du
panthéon ne sont pas en reste et sont parfois représentées sous plusieurs aspects, comme Thot qui
se manifeste à la fois comme un ibis et comme un babouin (Kunsthistorisches Museum, Vienne).
Parmi les divinités dont la popularité a crû durant le Ier millénaire avant notre ère, la première place
revient très vraisemblablement à Osiris. Autour d’une grande effigie de près d’un mètre de haut
(Museum of Fine Arts, Boston), ont été rassemblées plusieurs statues du dieu qui le représentent
sous ses aspects lunaire ou agraire.
Plusieurs œuvres ont également été regroupées pour illustrer les différents aspects que prend la
fille du soleil dans l’Égypte tardive (Egide, The Walters Art Gallery, Baltimore). Cette dangereuse
lionne assoiffée de sang (Buste d’une déesse lionne, collection privée) est apaisée par la musique que
lui jouent son fils et ses prêtres (Fragment de contrepoids de collier-menat au nom d’Harsiésis,
Ägyptisches Museum, Berlin) et prend alors la forme d’une chatte au caractère protecteur.
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Culturespaces, au fil des expositions qu’elle organise et produit au Musée Jacquemart-André, a choisi
de mettre en valeur les goûts raffinés et éclectiques des illustres fondateurs de ce musée. Après avoir
évoqué l’attachement que Nélie Jacquemart portait à la Renaissance italienne avec Fra Angelico et
les Maîtres de la lumière, c’est une facette moins connue de sa collection que l’exposition Le
Crépuscule des Pharaons. Chefs-d’œuvre des dernières dynasties égyptiennes propose de découvrir.
Amatrice d’art égyptien, Nélie Jacquemart a réuni plusieurs pièces de très belle facture, qui
témoignent de la qualité et de la sûreté de ses choix artistiques, et notamment des œuvres de la
période saïte, époque d’une véritable renaissance pour la civilisation égyptienne.
C’est à cette période de renouveau artistique et plus généralement au Ier millénaire avant notre ère
qu’est consacré Le Crépuscule des Pharaons. Pour la première fois, une exposition dévoile l’art des
dernières dynasties égyptiennes. L’exposition s’intéresse à la production artistique, comme en
témoigne la présentation des chefs-d’œuvre provenant des plus grandes collections internationales.
Grace à un parcours thématique, Le Crépuscule des Pharaons. Chefs-d’œuvre des dernières dynasties
égyptiennes évoquera les trois sujets majeurs au cœur de la création artistique, création dont le but
est entièrement tourné vers la survivance de l’âme: les hommes, les pharaons et les dieux. Ce sont
plus d’une centaine d’œuvres qui ont été sélectionnées.
Le commissariat de cette exposition a été confié à M. Olivier Perdu, égyptologue attaché à la Chaire
de Civilisation pharaonique du Collège de France et spécialiste de l’Égypte tardive. L’exposition
bénéficie du patronage scientifique de l’Institut de France, et plus particulièrement de M. Nicolas
Grimal, membre de l'Académie des inscriptions et belles-lettres, titulaire de la chaire d'égyptologie
du Collège de France et directeur scientifique du Centre franco-égyptien d'étude des temples de
Karnak (CFEETK).
Bruno MONNIER
Président-Directeur Général de Culturespaces
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Des dix siècles qui séparent la chute des derniers Ramsès de la triste fin de Cléopâtre VII, on ne
retient trop souvent que les troubles qui ont agité la fin de la période libyenne et les invasions dont
le pays a eu successivement à souffrir de la part des Kouchites, des Perses, puis des Macédoniens.
C’est ce qui incite à ne retenir de cette période qu’un long mais irrémédiable cheminement sur la
voie du déclin, au cours duquel l’Égypte finit par perdre définitivement sa souveraineté. Si nous
considérons la qualité de la production dans les divers domaines de l’art, nous devons cependant
admettre qu’elle ne concorde pas avec une vision aussi négative de la situation, tant les ateliers ne
cessent de créer de beaux objets, sinon des chefs-d’œuvre. C’est à ces témoignages, qui apportent
un éclairage nouveau sur le dernier millénaire de l’histoire pharaonique, que l’exposition propose
de s’intéresser.
Le fil conducteur naturel pour cette visite parmi les plus belles réalisations de l’Égypte tardive, reste
celui qu’offrent les trois sujets au cœur même de la production artistique pharaonique : les
hommes, le pharaon et les dieux. Omniprésents dans la statuaire, ils restent les personnages
centraux des multiples scènes qui décorent les parois des temples et des tombes.
Rez-de-chaussée
Le visiteur est accueilli par les œuvres les plus spectaculaires de l’exposition par leurs dimensions
et en illustrent les différents thèmes en mettant en scène des Égyptiens, des pharaons et des dieux.
Elles sont réunies autour d’une impressionnante effigie d’Osiris (Statue d’Osiris consacrée par
Ptahirdis, Museum of Fine Arts, Boston) et de trois statues « jumelles » de Nakhthorheb, grand
personnage de la cour de Psammétique II (British Museum, Londres ; Musée du Louvre, Paris ;
Collection privée), présentées ensemble pour la première fois.
Salle 1
Introduction historique
Quatre effigies royales en bronze offrent l’occasion d’évoquer les dix siècles d’histoire couverts par
l’exposition, depuis le début de la XXIe dynastie jusqu’à la fin de l’époque ptolémaïque (1069-30
avant notre ère). Prolongeant la présentation historique proposée au début du catalogue de
l’exposition, un tableau chronologique offre les repères permettant de situer la centaine de
témoignages retenus pour leur qualité parmi la production artistique des périodes libyenne,
kouchite, saïte, perse, sébennytique et lagide.
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C’est le prélude à une découverte de plusieurs des merveilles de « l’Égypte du crépuscule », les
unes célèbres et les autre encore méconnues, où les monuments conduisent le visiteur du domaine
des vivants et des morts à l’univers des divinités, en passant par celui des pharaons, à la jonction du
profane et du sacré.
Un peuple de statues
Avant d’être connus par leur équipement funéraire, hommes et femmes le sont grâce à leurs statues
de temple. Déposées dans la partie accessible des sanctuaires par eux-mêmes ou leur descendance,
elles doivent avant tout leur permettre, comme le précisent parfois les inscriptions, de bénéficier
« des restes du repas divin une fois que le dieu s’en est rassasié », ce qui est une façon commode de
remédier à toute déficience dans leur alimentation dans la nécropole.
Aux époques tardives, la statuaire est surtout composée de telles effigies, tant leur nombre n’a
cessé de s’accroître après le Nouvel Empire. Elles deviennent ainsi des témoignages privilégiés pour
suivre l’évolution artistique. Or, d’une époque à l’autre, elles restent très représentatives de la
vitalité de la création artistique, comme on peut notamment le constater en considérant leur
étonnante diversité. À la variété des perruques, des costumes et des parures s’ajoute celle des
attitudes, que la quinzaine de monuments rassemblés dans la seconde partie de la première salle,
tous remarquablement conservés, s’applique à mettre en valeur en illustrant les principales
possibilités envisageables.
D’une statue à l’autre, on voit ainsi l’homme adopter différentes attitudes, en commençant par
être assis à terre de différentes façons, y compris avec les genoux relevés devant lui, ce qui
correspond à la position adoptée par les statues-cubes, de loin la catégorie la mieux représentée.
Pour évoquer ce détail, l’exposition en a d’ailleurs réuni trois (Statue-cube de Hor, Berlin, Ägyptisches
Museum ; Statue-cube de Padishahededet, Petit Palais, Paris ; Statue-cube de Peftjaouaset,
Antikenmuseum, Bâle), empruntées à diverses époques, dont les différences montrent qu’au sein
d’un même groupe le temps peut lui-même être un facteur de diversification. Ensuite, on retrouve
l’homme installé sur un siège, comme le gouverneur Montouemhat sur sa fameuse statue de Berlin
(Ägyptisches Museum), avant de le découvrir agenouillé ou debout, deux attitudes où il peut être
représenté avec les mains tenant une figure divine, éventuellement dans un naos. En ce qui concerne
la femme, si elle peut être assise sur un siège, elle apparaît plus souvent debout, en étant elle aussi
susceptible de présenter une image divine, comme le rappelle un exemple inédit concernant une
dame nommée Tachéretptah (collection privée). Ajoutons que les statues de temple se présentent
sous des formes d’autant plus variées qu’outre les figures masculines et féminines, on compte aussi
des groupes mêlant éventuellement des personnages des deux sexes, à l’instar de la stèle-niche
(collection privée) qui clôt cette revue des différents types statuaires.
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Au-delà de l’attitude, c’est le corps même de l’homme qui est l’objet de l’attention des artisans aux
époques tardives, notamment après la période libyenne, quand la tendance archaïsante a remis à la
mode le port du seul pagne court. Deux statues à la facture particulièrement soignée, l’une saïte
(Statue debout fragmentaire de Horoudja, Musée du Louvre, Paris) et l’autre proche de la conquête
d’Alexandre (Statue debout fragmentaire dite « Dattari », Brooklyn Museum, New York), révèlent
dans la façon de rendre le torse et les membres, une perception assez singulière de l’anatomie. À
travers elle, on voit l’image de l’homme changer, se départir peu à peu de son aspect massif et
puissant, pour adopter une apparence plus délicate où l’élégance domine.
Salle 2
Une certaine image de l’homme
À des statues complètes ou presque succèdent des fragments statuaires dont la qualité est une
invitation à mieux saisir les détails qui contribuent à la réputation de la statuaire privée tardive.
Grâce à une quinzaine de têtes masculines, choisies parmi les plus belles et les plus représentatives
de l’Égypte tardive, on mesure par ailleurs combien les artisans sont plus soucieux encore du
traitement du visage. Les exemples présentés témoignent notamment des deux styles, l’un idéalisé
et l’autre plus réaliste, qui ont marqué leur évolution après le Nouvel Empire. Le premier, hérité des
plus hautes époques et demeuré en vogue au-delà de la conquête d’Alexandre, est magnifiquement
représenté par un « crâne d’œuf » de Berlin (Tête – egg-head – d’une statue masculine, Ägyptisches
Museum). La tête d’une statue féminine de l’Ägyptisches Museum se présente ainsi comme la
contrepartie féminine des « crânes d’œuf » présents dans la statuaire masculine.
Quant au second style, apparu à la XXVe dynastie et occasionnellement attesté ensuite, il culmine
sous les souverains lagides avec la superbe « tête verte » de Berlin (Ägyptisches Museum), chefd’œuvre incontesté de l’art égyptien qui est exposé avec son « homologue » de Boston (Museum of
Fine Arts, Boston), autre merveille de l’époque ptolémaïque. Dans ces œuvres, les visages ronds et
juvéniles ont disparu pour laisser place à d’autres où rides et plis de peaux viennent souligner le
passage du temps.
Salle 6
Beautés féminines
Cette salle, la plus petite, offre juste assez de place pour clore notre revue de la statuaire privée
tardive en accueillant quelques représentations féminines, choisies parmi les exemples peu
nombreux que les temples ou les tombes nous ont livrés. Les premières sont des effigies debout,
dont le rendu du corps est particulièrement remarquable.
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Auprès d’une reine ptolémaïque aux formes généreuses (Statue debout d’une reine, Ägyptisches
Museum, Berlin), apparaissent deux petites femmes nues, l’une en ivoire (Statue féminine debout et
nue, Ägyptisches Museum, Berlin) et l’autre en argent (Statue féminine debout et nue, New York,
Metropolitan Museum of Art, New York), dont la silhouette, aussi élancée que sensuelle, rappelle les
beautés du Moyen Empire. Cet ensemble est complété par des têtes de femme montrant que les
marques de l’âge ont peu de prise sur leur physionomie.
À leur façon, chacune de ces représentations illustre l’idéal féminin de son époque.
Salles 3-5
Le royaume des morts
Les trois salles suivantes nous font passer du domaine des vivants à celui des morts en présentant
ce que les Égyptiens ont réalisé de plus beau afin de répondre à leurs besoins dans l’au-delà après
le Nouvel Empire, quand les tombes richement décorées sont devenues des exceptions. Si le mobilier
funéraire n’est plus aussi abondant qu’aux époques précédentes, chacun de ses éléments est en
revanche confectionné avec beaucoup de soin, comme en témoignent les objets sélectionnés,
significatifs du savoir-faire des artisans aux périodes tardives.
Salle 3 : le plus beau pour l’alimentation du défunt
La première des trois salles est réservée aux objets destinés au culte funéraire et qui étaient de ce
fait disposés dans un endroit accessible de la tombe, généralement au niveau du sol, où ils
constituaient le mobilier de ce que nous désignons communément par le terme de chapelle. Le
service dû au mort n’ayant pas d’autre but que de le nourrir, son principal élément est une table
d’offrandes sur laquelle on avait coutume de verser l’eau contenue dans une situle, une façon simple
d’évoquer le repas funéraire. Ces deux accessoires sont représentés par de très beaux exemples
auxquels s’ajoutent plusieurs stèles funéraires, autres objets traditionnels des chapelles, dont les
textes et, éventuellement, les représentations rappellent le souci du défunt de recevoir des offrandes
solides et liquides.
Notre exemple de table d’offrandes (Musée du Louvre, Paris) retient particulièrement l’attention
car il est d’une facture remarquable, ayant été réalisé pour un haut dignitaire de la cour saïte dans la
deuxième moitié de la XXVIe dynastie. Non seulement le dessus est décoré de représentations des
produits offerts au défunt, mais les côtés sont également couverts d’inscriptions détaillant le menu
funéraire. Parmi les stèles présentées, toutes de bonne facture et éventuellement rehaussées par
une belle polychromie, celle au nom du pontife de Ptah Pachérienptah (British Museum, Londres)
mérite un intérêt tout particulier, tant son décor est riche et ses inscriptions magnifiquement
gravées.
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Salle 4 : pour le repos de la momie
Après les accessoires de la chapelle, viennent, dans la salle suivante, les principaux éléments du
trousseau funéraire dont tout Égyptien entend disposer dans le secret de son caveau,
généralement creusé en sous-sol. Cela comprend tout ce qui est au contact de sa momie, comme le
cercueil et les quelques objets qu’il contient, dont le papyrus funéraire et le scarabée de cœur. Mais
il y a aussi des objets aussi typiques des sépultures tardives que les récipients contenant les viscères
retirés du corps lors de l’embaumement, les serviteurs destinés à accomplir les tâches agricoles à la
place du défunt dans l’au-delà, ainsi que la traditionnelle statue à l’effigie du dieu des morts veillant
sur le repos de la momie.
Dans cette salle, on doit notamment remarquer les quatre vases canopes appartenant au personnage
éminent dont on vient de découvrir la table d’offrandes (Musée du Louvre, Paris). Avec leurs
bouchons reproduisant les têtes des quatre fils d’Horus, ils se signalent également par leur qualité, à
la mesure de l’importance de leur propriétaire. Une mention spéciale revient également à un
papyrus dit « mythologique » (Kunsthistorisches Museum, Ägyptisch – Orientalische Sammlung,
Vienne), très représentatif de la littérature funéraire de la XXIe dynastie, qui se résume à une série
d’images aux couleurs encore très vives, la plupart extraites du fameux Livre des Morts.
Salle 5 : dans l’intimité du caveau d’un prêtre nommé Ânkhemmaât
La découverte du domaine des morts se poursuit dans une troisième et dernière salle où, après avoir
fait des emprunts à différentes époques pour montrer ce qui se faisait de plus beau dans
l’équipement d’un caveau, il a choisi de présenter un ensemble cohérent chronologiquement
(collection privée), composé par les principaux objets qui accompagnaient la momie d’un certain
Ânkhemmaât, prêtre en activité à Héracléopolis peu après la conquête d’Alexandre. Il a en effet le
mérite d’être représentatif de la richesse de la sépulture d’un notable provincial vers la fin de
l’époque pharaonique. On retrouve des éléments connus, tels que le cercueil momiforme, la statue à
l’effigie du dieu des morts et la troupe de serviteurs funéraires, mais on en découvre aussi de
nouveaux, comme le coffret à viscères remplaçant les canopes habituels ou la parure en cartonnage
directement appliquée sur la momie comprenant deux masques dorés emboités l’un dans l’autre. Les
matériaux employés dans la confection de ce trousseau sont relativement simples mais la façon dont
ils ont été travaillés brille par sa grande qualité, comme l’indiquent en particulier les détails du
cercueil ou la belle polychromie du coffret.
Salle 7
Des rois, des époques et autant d’images du pharaon
Du roi, médiateur entre les hommes et les dieux, les époques tardives ont paradoxalement
conservé peu de souvenirs ou, plus exactement, des traces qui ne sont pas à la mesure de son rang.
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Les pharaons qui se sont succédés sur le trône d’Horus après les Ramsès n’ont certes plus rien de
commun avec les bâtisseurs d’empire qui ont fait le prestige de l’Égypte durant les XVIIIe et XIXe
dynasties et moins encore avec leurs glorieux prédécesseurs de l’Ancien et du Moyen Empire. Par
contre ils ont tous, indigènes ou étrangers, cherché à se présenter comme les défenseurs de la
tradition pharaonique, même si leur zèle à assumer ce rôle a beaucoup varié d’une époque à l’autre,
notamment en fonction de leur origine. Des temples qu’ils ont édifiés ou agrandis, peu de vestiges
nous sont parvenus, mais il reste une multitude de statues à leur effigie, en pierre ou en métal, qui
les représentent éventuellement dans leur rôle d’« exécuteur des rites ». Seulement la plupart se
réduisent aujourd’hui à des fragments, corps mutilés ou têtes sans corps, dont on ne peut
généralement que reconnaître l’époque, si le nom du roi n’est pas conservé.
Pour évoquer les belles représentations des derniers pharaons, l’exposition ajoute à un relief
conservant l’image d’un roitelet libyen (Brooklyn Museum, New York) six têtes royales parmi les plus
célèbres que nous a laissées l’Égypte tardive, dont celles attribuées respectivement à Apriès et à
Amasis, que possèdent les musées du Louvre et de Berlin (Ägyptisches Museum). Hormis la plus
récente des six qui appartient à l’époque ptolémaïque, elles se répartissent entre les XXVe, XXVIe et
XXXe dynasties et, à l’exception de celle du musée Jacquemart-André, à laquelle est associée le début
du nom d’Horus de Psammétique II, aucune ne peut être assignée avec certitude à un roi particulier.
En marge de ces monuments bien connus, figure un témoignage inédit d’un intérêt exceptionnel. Il
s’agit d’un modèle de sculpteur (collection privée), conçu pour aider à façonner la tête d’une statue
d’un Grand Roi, tel qu’il apparaît dans l’iconographie achéménide. Cet objet de style pharaonique qui
doit remonter à la XXVIIe dynastie, le montre ainsi avec la moustache et la longue barbe dont il est
habituellement pourvu sur les monuments perses.
Salle 8
L’univers des dieux
Au sommet de la hiérarchie se trouvent les dieux et les déesses. Ils se placent juste avant les morts
glorifiés, le roi, son épouse, sa mère et ses enfants. Ils élisent domicile dans les différents temples du
pays en venant se fondre dans les statues à leur image qui sont conservées dans la partie la plus
reculée de chaque sanctuaire. Les époques tardives nous ont laissé très peu de ces effigies, les
seules à bénéficier des rites accomplis par les prêtres, et la plupart des multiples exemples que nous
leur devons sont en fait de simples ex-voto. Consacrés par les particuliers dans les parties accessibles
des temples, ils prennent la forme de figurines en faïence, en métal ou en bois. Si beaucoup sont
réalisées en série sans aucun soin particulier, certaines, pour peu qu’elles aient été dédiées par un
personnage de quelque importance, peuvent être d’une excellente facture, le simple témoignage de
piété se transformant ainsi en véritable œuvre d’art. C’est à ces cas exceptionnels qu’une exposition
comme la nôtre, consacrée aux plus belles réalisations de l’Égypte tardive, ne peut manquer de
s’intéresser en leur réservant sa dernière salle.
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Même si elles ne prétendent en aucun cas refléter le foisonnement du panthéon, la quinzaine de
pièces retenues peut néanmoins témoigner de sa diversité. On retrouve d’abord dans notre
sélection de grandes divinités nationales, anciennes figures locales que les événements ont
propulsées au premier rang. C’est le cas d’Amon, représenté par une superbe effigie en or illustrant
la qualité du travail du métal à l’époque libyenne (Metropolitan Museum of Arts, New York) mais
c’est aussi celui de Bastet, patronne de Bubastis devenue celle de la dynastie qui en est issue. Nous la
découvrons sous les traits de la charmante chatte « Gayer Anderson » (British Museum, Londres),
nouvelle célébrité de l’Égypte tardive. Est associé ici sa contrepartie agressive, illustrée par différents
objets, dont une égide en or (Walters Art Museum, Baltimore), qui montrent cette fois la fille de Rê
sous les traits d’une lionne redoutable.
Vient ensuite le groupe le plus important : celui des divinités exclusivement rattachées à une
localité qui compte aussi bien Ptah de Memphis, qu’Hérichef d’Héracléopolis, également présent
sous la forme d’une effigie en or de la Troisième Période intermédiaire (Museum of Fine Arts,
Boston) ou Thot d’Hermopolis, qui prend à la fois l’aspect d’un ibis (Kunsthistorisches Museum,
Vienne) et d’un babouin (Kunsthistorisches Museum, Vienne). À cet ensemble se mêlent également
quelques figures que leur popularité au cours des époques tardives a conduit à être vénérées dans
différents endroits. On a l’exemple d’Osiris, éventuellement représenté à Busiris sous les traits
d’Ândjty (Archaeological Collections, Southampton), l’ancien dieu local dont il s’est approprié
l’image, mais aussi celui du dieu-enfant, qui prend à Héracléopolis l’identité de Somtous, aussi bien
figuré assis sur un trône (Fondation Gandur pour l’Art, Genève), qu’accroupi sur une fleur de lotus
(collection privée).
Nous espérons qu’au terme de ce parcours, jalonné de divers chefs-d’œuvre permettant enfin
d’apprécier la production artistique de l’Égypte tardive à sa juste valeur, le visiteur pourra désormais
porter un regard plus favorable et plus attentif aux dix derniers siècles de l’histoire pharaonique.
Olivier Perdu
Commissaire de l’exposition
14
Brève histoire de l’Égypte tardive
(1069-30 av. JC)
Durant les dix siècles qui précédent la conquête romaine en 30 avant notre ère, l’Égypte est le
théâtre de nombreux bouleversements, dont plusieurs invasions.
Les dynasties libyennes
Après la XXIe dynastie tanite (1069-945 avant notre ère), le chef de la puissante tribu libyenne des
Mâ, installée de longue date en Égypte, se fait couronner et fonde la XXIIe dynastie. Les rois d’origine
libyenne qui forment les XXIIe, XXIIIe et XXIVe dynasties restent au pouvoir durant deux siècles et demi
(945-720 avant notre ère). Cette période est marquée par des dissensions internes qui se soldent
par un morcellement du territoire.
Les pharaons kouchites
Les rois de Napata (Soudan actuel) étendent peu à peu leur influence sur l’Égypte, où ils sont
finalement reconnus comme les représentants de la XXVe dynastie. C’est au cours du demi-siècle de
leur domination sur l’Égypte que la tendance archaïsante bat son plein : les œuvres font alors
référence à l’art des temps anciens, et principalement aux productions de l’Ancien et du Moyen
Empire.
Le renouveau saïte
Profitant du fait que les Assyriens ont chassé les rois kouchites d’Égypte, Psammétique Ier, roi de Saïs
appartenant à la XXVIe dynastie, réussit à prendre le pas sur les autres chefs locaux qui se partagent
le Delta. À la fin de la première décennie de son règne, en 656 avant notre ère, il est en mesure
d’affirmer son pouvoir sur l’intégralité de l’Égypte. Grâce à cette réunification, le pays connaît une
ère nouvelle de prospérité qui dure un siècle et demi.
La première domination perse et les dernières dynasties indigènes
Défaite par les armées perses en 525 avant notre ère, l’Égypte doit se soumettre au pouvoir du
Grand Roi : elle ne constitue alors plus qu’une province de l’empire perse. Les difficiles successions
des Grands Rois sont l’occasion de diverses insurrections qui portent sur le trône égyptien des
représentants indigènes, comme Amyrtée II de Saïs, unique représentant de la XXVIIIe dynastie,
bientôt remplacé par les rois de la XXIXe dynastie. Cette lignée est toutefois rapidement écartée du
trône au profit de la XXXe dynastie, initiée par Nectanébo Ier, un personnage issu de l’armée. Ce roi et
ses descendants parviennent à protéger l’Égypte du retour des Perses pour environ un demi-siècle
(380-343 avant notre ère), ce qui leur laisse le temps de relancer la production artistique et
notamment architecturale.
15
La deuxième domination perse, l’Égypte macédonienne puis lagide
Après avoir battu Nectanébo II à Péluse, le Perse Artaxerxès III est maître de l’Égypte. Cette
deuxième domination perse, plus brutale et moins bien vécue par la population que la précédente,
dure une dizaine d’années (342-332 avant notre ère). Miné par des crises intestines, l’empire perse
ne peut toutefois guère résister aux armées d’Alexandre le Grand, qui s’empare de l’Égypte en 332
avant notre ère. À son décès en 323, le général Ptolémée fils de Lagos prend la fonction de satrape
avant de se faire couronner en 305 avant notre ère. L’Égypte passe alors de l’époque macédonienne
à la dynastie lagide. Cette dynastie s’éteint en 30 avant notre ère à l’issue de la bataille d’Actium
qui oppose les forces d’Octave à celles de Marc Antoine et de Cléopâtre VII.
16
Chronologie
17
En 1987, Michel Dewachter publiait un article sur les collections égyptiennes conservées dans les
académies et les fondations de l’Institut de France où l’on découvrait avec surprise l’existence d’un
fonds dans les deux sites de la fondation Jacquemart-André et, semble-t-il, des pièces de la plus
grande qualité. Cette découverte méritait cependant d’être détaillée, ce que l’exposition Le
Crépuscule des pharaons nous donne enfin l’occasion de faire.
En consultant des archives du Musée, il nous a été possible de repérer deux voyages en Égypte, le
premier en 1894 et le second en 1901. De plus, la précieuse série des factures a révélé un fait
inconnu jusqu’ici et qui ne manque pas d’intérêt : au cours de son second déplacement, Nélie
Jacquemart a surtout acheté au Caire. S’agissant des antiquités égyptiennes, c’est pendant son
premier voyage qu’elle procède aux achats les plus importants, entre les mois de janvier et mars
1894, alors qu’elle est accompagnée par son mari, Édouard André. C’est d’ailleurs leur dernier
voyage puisqu’à l’issue de ce dernier, Édouard André décède.
On en sait un peu plus sur ce périple grâce aux copies des correspondances de leur fidèle secrétaire,
Monsieur Cadore et l’on suit leur périple de Port-Saïd au Caire, puis de la capitale à Louxor et à
Assouan. Ces déplacements se passent dans les meilleures conditions même s’il est souvent fait
allusion à la santé d’Édouard André. À chaque étape, ils ne manquent pas de visiter les boutiques
des antiquaires les plus connus, notamment Dingli, l’un des piliers du commerce international de ce
genre d’antiquités et procèdent à de nombreux achats. On peut en conclure qu’ici comme ailleurs,
ils s’étaient adressés aux meilleurs. De ce voyage, ils vont rapporter une centaine de pièces, menus
objets comme éléments de sculpture monumentale qui sont d’abord déposés boulevard Haussmann.
En 1897 intervient un épisode inédit au cours duquel Nélie Jacquemart offre au musée du Louvre
cinquante-cinq pièces. Puis en 1902, elle retire encore une quinzaine d’œuvres qui vont être
transportées dans l’Abbaye Royale de Chaalis, nouvellement acquise. C’est donc au regard de ces
trois ensembles que l’on peut aujourd’hui apprécier l’intérêt de Nélie Jacquemart pour l’Égypte
pharaonique. De cet examen, il ressort que cette dernière a essentiellement acheté des pièces
appartenant à la période dite tardive, celle qui précisément correspond à notre exposition mais on
peut imaginer que ce choix a été conditionné par les ressources du marché de l’art et non par un
goût spécifique pour les productions du dernier millénaire, ce qui aurait été très surprenant compte
tenu que la science égyptologique considérait encore cette époque comme celle de la décadence de
l’empire pharaonique. On y retrouve une majorité de têtes, ce qui renvoie à son intérêt bien connu
pour le portrait, un genre qu’elle avait pratiqué en peinture avant son mariage. De ce point de vue,
les choix qu’elle fit sont remarquables et sa série quasi complète des portraits des Psammétique
montre une qualité esthétique incontestable. Il n’est donc pas étonnant que les grandes
encyclopédies sur l’art égyptien aient toujours retenu l’une de ces pièces comme illustration.
18
Ce caractère, alors que Nélie Jacquemart, ne disposait d’aucune expérience en la matière, est une
nouvelle démonstration de sa véritable nature, celle d’un collectionneur dans l’âme comme l’avait
été Édouard André. Elle doit nous amener à regarder avec la plus grande attention le moindre de ses
achats, qu’elle faisait plutôt par coup de cœur que selon des critères raisonnés.
S’il est vrai que l’ensemble rassemblé est de petite taille en regard des collections conservées dans
nos grands musées, il introduit parfaitement le projet mené par Olivier Perdu, un spécialiste de la
période qui a bien voulu mettre à notre disposition sa compétence pour offrir au grand public le
résultat le plus actualisé des recherches en égyptologie. Nul ne pourra désormais affirmer que ce
millénaire, politiquement agité, marqué par de grandes invasions et la disparition progressive des
dynasties indigènes, a été celui d’une décadence artistique.
Nicolas Sainte Fare Garnot
Conservateur du Musée Jacquemart-André
19
Les visuels de la RMN peuvent être reproduits en ¼ de page. Les reproductions dans un format
supérieur sont soumises au paiement de droits de reproduction. Pour le règlement des droits de
reproduction, contacter Madame Vladana Jonquet à l’adresse : [email protected].
Les œuvres concernées par cette mesure sont les suivantes : Statue agenouillée de Nakhthorheb
(page 20), Autre figure féminine nue (page 22), Haut d’une statue d’un dévot de Ptah-Sokar (page 22)
et Statue fragmentaire d’Amon (page 27).
Dans les collections permanentes
Statue agenouillée de Nakhthorheb
e
Milieu de la XXVI dynastie (664-525 avant notre ère)
Hermopolis-Baqlieh, temple de Thot probablement
Grès silicifié, H. 148,5 cm ; l. 54 cm ; P. 68 cm
Paris, Musée du Louvre – département des Antiquités égyptiennes
Inv. A 94
© Musée du Louvre, Dist. RMN/Patrick Leroy
20
Dans l’exposition
L’Égypte aux mille visages
Tête verte de Berlin
er
Époque ptolémaïque (332-30 avant notre ère) et probablement I siècle avant notre ère.
Origine inconnue
Grauwacke, H. 23 cm
Berlin, Staatliche Museen zu Berlin, Ägyptisches Museum und Papyrussammlung, donation : James Simon.
Inv. 12500
© SMB Ägyptisches Museum und Papyrussammlung, Foto : Sandra Steiß
21
Autre figure féminine nue
e
XXVI dynastie nationale, règne de Néchao II (610-595 avant notre
ère). Origine inconnue.
Argent. H. 24 cm ; l. 5,6 cm ; P. 5,4 cm
New York, Metropolitan Museum of Art, Theodore M. Davis
Collection, Bequest of Theodore M. Davis, 1915.Inv. 30.8.93
©The Metropolitan Museum of Art, Dist. RMN/image of MMA
Statue debout d’une reine
e
e
Époque ptolémaïque (III ou, éventuellement, II siècle avant notre
ère). Origine inconnue. Grauwacke.
H. 68,5 cm ; L. 19 cm ; P. 14 cm
Berlin, Staatliche Museen zu Berlin, Ägyptisches Museum und
Papyrussammlung. Inv. 21763
© SMB Ägyptisches Museum und Papyrussammlung, Foto: Sandra
Steiß
Haut d’une statue d’un dévot de Ptah-Sokar
e
Fin de la XXVI dynastie (664-525 avant notre ère) ou début de la
e
XXVII dynastie (525-404 avant notre ère)
Memphis
Grauwacke, H. 25,4 cm ; l. 18,4 cm ; P. 12,1 cm
Paris, Musée du Louvre – département des Antiquités égyptiennes
Inv. N 2454
© Musée du Louvre, Dist. RMN/ Les frères Chuzeville
Statue debout théophore de la dame Tachéretptah
e
XXV dynastie (722-655 avant notre ère)
Origine inconnue
« Bronze » avec des incrustations
H. 30,8 cm (27,8 cm sans les tenons) ; l. 9 cm ; P. 8,2 cm
Collection privée
© D.R. / Paul Louis
Statue-cube de Padichahédédet
Début de la XXVIe dynastie (664-525 avant notre ère)
Memphis, temple de Ptah
Basalte
H. 50,5 cm ; l. 19 cm ; P. 34,7 cm
Paris, Petit Palais, Musée des Beaux-Arts de la Ville de Paris (en
dépôt au Musée du Louvre)
Inv. DUT 307
© Patrick Pierrain / Petit Palais / Roger-Viollet
Statue debout fragmentaire dite « statue Dattari »
e
XXX dynastie probablement (380-342 avant notre ère)
Origine inconnue, mais assurément un temple dédié à la triade
amonienne. Diorite, H. 51,2 cm, l. 16,7 cm, P. 14 cm
New York, Brooklyn Museum, Charles Edwin Wilbour Fund. Inv. 52.89
© Brooklyn Museum 52.89 Charles Edwin Wilbour Fund
22
Statue assise à terre de Bès
e
er
XXVI dynastie, règne de Psammétique I (664-610 avant notre ère)
Bouto, temple d’Horus
Calcaire compact.
H. 32,2 cm ; l. 20,9 cm ; P. 23,6 cm
Lisbonne, Musée Calouste Gulbenkian
Inv. 158
© Fondation Calouste Gulbenkian, Lisbonne – Photo : Catarina Gomes Ferreira
Le royaume des morts
Ouchebti de Psammétique fils de Sébarékhit
e
Fin de la XXVI dynastie (664-525 avant notre ère)
Nécropole memphite, Saqqara
« Faïence » bleue
H. 18, 5 cm
Londres, British Museum
Inv. EA 66822
© The Trustees of the British Museum
Stèle funéraire de Payesheres
e
Fin de la XXVI dynastie (664-525 avant notre ère)
Nécropole memphite
Calcaire polychrome, H. 43 cm, l. 23 cm
Vienne, Kunsthistorisches Museum, ÄgyptischOrientalische Sammlung. Inv. ÄS 185
© Kunsthistorisches Museum, Vienna
Statue de Ptah-Sokar-Osiris de Padihorpakhéred
Époque ptolémaïque (332-30 avant notre ère)
Origine inconnue
Bois stuqué, peint et doré
H ; 97 cm ; l. 15,5 cm ; P. 36,5 cm
Florence, Museo Egizio
Inv. 3707
© Foto Soprintendenza Beni Archeologici della Toscana
23
Coffret à viscères d’Ânkhemmaât
e
IV siècle avant notre ère,
Nécropole tardive d’Héracléopolis Magna
(Abousir el-Melek)
Bois stuqué et peint,
H. 64,5 cm ; l. 38,3 cm ; P. 40,5 cm
Collection privée
© D.R. / Paul Louis
Masque funéraire d’Ânkhemmaât
e
IV siècle avant notre ère
Nécropole tardive d’Héracléopolis
Magna (Abousir el-Melek)
Cartonnage stuqué, peint et doré
H. 36 cm ; l. 21,5 cm ; P. 29 cm
Collection privée
© D.R. / Paul Louis
Cercueil momiforme intérieur d’Ânkhemmaât
e
IV siècle avant notre ère, nécropole tardive d’Héracléopolis Magna (Abousir elMelek)
Bois stuqué, peint et doré
195 cm (H) ; 56 cm (L), 42 cm (P)
Collection privée
© D.R. / Paul Louis
24
Pharaons
Tête attribuée à Nectanébo Ier
XXXe dynastie (380-342 avant notre ère)
Origine inconnue
Grauwacke
H. 38,5 cm
Londres, British Museum
Inv. EA 97
© The Trustees of the British Museum
25
Statue agenouillée d’un roi kouchite
offrant deux pots
e
Attribué à la XXV dynastie (722-655 avant notre ère)
Memphis ( ?), « Bronze »
H. 22,5 cm (20,5 cm sans les tenons)
Berlin, Staatliche Museen zu Berlin, Ägyptisches Museum
und Papyrussammlung
Inv. 2504
© SMB Ägyptisches Museum und Papyrussammlung,
Foto: Jürgen Liepe
Tête attribuée à Ptolémée II
Début de l’époque ptolémaïque (332-30 avant notre ère)
Origine inconnue.
Granite (?). H. 28,5 cm
Baltimore, Walters Art Museum. Inv. 22.109
Photo © The Walters Art Museum, Baltimore
L’univers des dieux
Statue de Bastet sous forme de chatte dite « GayerAnderson Cat »
e
XXVI dynastie probablement (664-525 avant notre
ère)
Origine inconnue
« Bronze » incrusté d’argent et anneaux en or
H. 42 cm (34 cm sans les tenons), l. 13 cm, P. 23 cm
Londres, British Museum
Inv. EA 64391
© The Trustees of the British Museum
26
Plaque avec représentation du dieu Bès
e
e
e
Datée du VII siècle avant notre ère (XXV -XXVI dynasties)
Assour (Qal’at Cherqat, Iraq)
Pâte de verre ou « faïence »
H. 16, 7 cm ; l. 8,5 cm ; P. 2,2 cm
Berlin, Staatliche Museen zu Berlin, Ägyptisches Museum und
Papyrussammlung. Inv. 22200
© SMB Ägyptisches Museum und Papyrussammlung, Foto:
Jürgen Liepe
Statue fragmentaire d’Amon
Époque libyenne, vers 800 avant notre ère
Origine inconnue. Or ; H. 17,5 cm ; l. 4,7 cm; P. 5,8 cm
New York, Metropolitan Museum of Art, Purchase, Edward S.
Harkness Gift, 1926. Inv. 26.7.1412
© The Metropolitan Museum of Art, Dist. RMN/ image of MMA
Statue de Thot sous forme d’ibis
e
Basse Epoque (datée du VI siècle avant notre ère)
Origine inconnue.
Bois, argent, verre, stuc.
H. 28,8 cm ; l. 8,7 cm ; P. 22,2 cm
Vienne, Kunsthistorisches Museum, Ägyptisch-Orientalische
Sammlung
Inv. ÄS 10073
© Kunsthistorisches Museum, Vienna
Statue de Somtous sur le lotus
Basse Epoque (664-332 avant notre ère)
Héracléopolis Magna, probablement
« Bronze » et yeux incrustés d’or
H. 24,5 cm. Base : H. 2,9 cm ; l. 6,2 cm ; P. 11,7 cm
Collection privée
© D.R. / Paul Louis
Égide avec contrepoids
Epoque libyenne (943 – 722 avant notre ère)
Origine inconnue
Or
H. 7 cm ; l. 6,57 cm
Baltimore, Walters Art Museum
Inv. 57.540
Photo © The Walters Art Museum, Baltimore
27
Culturespaces anime et gère, avec éthique et professionnalisme, des monuments, musées et sites
historiques prestigieux qui lui sont confiés par des institutions publiques et des collectivités. En font
parti : le Musée Jacquemart-André à Paris, les Villas Ephrussi de Rothschild et Kérylos sur la Côte
d’Azur, le Théâtre Antique d’Orange, le Château des Baux de Provence, les Arènes de Nîmes, les
Cités de l’Automobile et du Train à Mulhouse et le Champ de bataille de Waterloo.
En 20 ans, en étroite collaboration avec des conservateurs et des historiens de l’art, Culturespaces a
organisé de multiples expositions temporaires de niveau international à Paris et en région. Pour
chaque exposition, Culturespaces dirige toute la chaîne de production, en étroite collaboration avec
le propriétaire public, le conservateur et le commissaire de l’exposition : programmation, prêts,
transports, assurances, scénographie, communication, partenariat et mécénat, catalogues et
produits dérivés.
Culturespaces travaille aujourd’hui avec les plus prestigieuses institutions muséales nationales et
internationales.
Les dernières expositions produites par Culturespaces au Musée Jacquemart-André :
2011 Fra Angelico et les Maîtres de la lumière – 250 000 visiteurs
2011 Dans l’intimité des frères Caillebotte, Peintre et Photographe – 220 000 visiteurs
2010 Rubens, Poussin et les peintres du XVIIe siècle – 150 000 visiteurs
2010 Du Greco à Dalí. Les grands maitres espagnols de la collection Pérez Simón – 200 000 visiteurs
2009 Bruegel, Memling, Van Eyck… La collection Brukenthal – 240 000 visiteurs
2009 Les Primitifs Italiens. Chefs-d’œuvre de la collection d’Altenbourg – 160 000 visiteurs
2008 Van Dyck – 200 000 visiteurs
2007 Fragonard – 200 000 visiteurs
2006 L’Or des Thraces – 150 000 visiteurs
2005 David, intimité et grandeur – 150 000 visiteurs
28
Le commissariat
Monsieur Olivier Perdu,
égyptologue attaché à la Chaire de Civilisation pharaonique du
Collège de France.
Spécialiste de l’Égypte tardive, Olivier Perdu est l’auteur de diverses études concernant son histoire,
ses textes ou ses monuments parues dans des revues spécialisées. Ses recherches dans ce domaine
l’ont également amené à intervenir dans plusieurs congrès ou colloques, de même qu’à participer à
plusieurs ouvrages collectifs, dont le récent Companion to Ancient Egypt (Blackwell, 2010) où il a
retracé l’évolution de l’Égypte durant la Basse Époque. Après avoir enseigné sa spécialité à l’École du
Louvre de 1983 à 2000 et publié en 1994, avec Elsa Rickal, le catalogue de la collection égyptienne du
Musée de Picardie à Amiens, il achève actuellement le catalogue des statues privées tardives du
département égyptien du Louvre, dont le premier volume est en cours d’impression. Par ailleurs viceprésident de la Société française d’égyptologie, il assume depuis 2009 la direction de la Revue
d’Égyptologie, premier périodique français dans ce domaine.
Monsieur Nicolas Sainte Fare Garnot,
historien de l’art spécialiste de la peinture
française, est le conservateur du Musée Jacquemart-André depuis 1993. Depuis sa nomination au
Musée Jacquemart-André, il a réorganisé la distribution des collections selon le programme d’origine
et a lancé des campagnes de restaurations et d’inventaires. Avec Culturespaces, il contribue à créer
une nouvelle dynamique au sein du musée en apportant son concours scientifique aux expositions
temporaires organisées deux fois par an.
La scénographie
Pour mettre en lumière les lignes de force de l’art des dernières dynasties égyptiennes, Hubert le
Gall a conçu une scénographie contemporaine, épurée et élégante.
Hubert le Gall est un designer français, créateur et sculpteur d'art contemporain, né en 1961. Son
œuvre fait l’objet de nombreuses expositions à travers l’Europe. Depuis 2000, il réalise des
scénographies originales pour des expositions, parmi lesquelles :
2011 – Musée Jacquemart-André, Paris – Fra Angelico et les Maîtres de la lumière
2011 – Musée Maillol, Paris – Pompéi, un art de vivre
2011 – Musée Jacquemart-André, Paris – Dans l’intimité des frères Caillebotte, Peintre et Photographe
2011 – Musée Maillol, Paris – Miró sculpteur
2011 – Galeries nationales du Grand Palais, Paris – Odilon Redon, Prince du Rêve
2011 – Galeries nationales du Grand Palais, Paris – Aimé Césaire, Lam, Picasso
2010 – Galeries nationales du Grand Palais, Paris – Monet
29
2010 – Galeries nationales du Grand Palais, Paris – France 1500, entre Moyen Âge et Renaissance
2010 – Musée d’Orsay, Paris – Crime et Châtiment
2010 – Musée Jacquemart-André, Paris – Du baroque au classicisme. Rubens, Poussin et les peintres
du XVIIe siècle
2010 – Musée Jacquemart-André, Paris – Du Greco à Dalí. Les grands maîtres espagnols. La collection
Pérez Simón
2009 – Musée d’Orsay, Paris – Voir l’Italie et mourir. Photographie et peinture dans l’Italie du XIXe
siècle
2009 – Musée du Luxembourg, Paris – Louis Comfort Tiffany. Couleurs et Lumière
2009 – Musée Jacquemart-André, Paris – Bruegel, Memling, Van Eyck… La collection Brukenthal
2009 – Musée Jacquemart-André, Paris – De Sienne à Florence. Les Primitifs Italiens. La collection
d’Altenbourg
30
Le site de l’exposition www.crepusculedespharaons.com
- Des notices claires et détaillées des œuvres majeures.
- Des visuels de grand format pour apprécier les œuvres dans leurs moindres détails.
- La possibilité d’en savoir plus sur l’exposition grâce à des podcasts audio et des reportages photos.
- Des quiz réguliers pour gagner entrées et catalogues d’exposition.
La visite commentée sur iPhone/iPad et Android
Ce guide de visite, disponible en français et en anglais, propose
une présentation vidéo de l’exposition, une introduction
complète, le commentaire audio d’une sélection d’œuvres ainsi
que des bonus audio pour en savoir plus sur l’exposition.
La variété des contenus (vidéo, audio, image) et la navigation
fluide grâce à la présentation de type « cover flow » en font
l’outil indispensable pour une visite approfondie de l’exposition.
Le Musée Jacquemart-André propose le téléchargement sur place et sans nécessité d’une connexion
3G grâce à un accès Wi-Fi exclusivement dédié au téléchargement sur l'App Store.
L’audioguide
Un audioguide proposant une sélection d’œuvres majeures est disponible en deux langues (français
et anglais) au prix de 3 €.
Le livret de visite
Disponible à l’entrée du Musée, ce livret vous propose de suivre pas à pas le
cheminement de l’exposition et vous permet d’enrichir votre visite avec une
présentation générale de chaque salle et des commentaires détaillés des œuvres
majeures.
En vente à la billetterie du musée au prix de 2 €.
Pour les plus petits : le livret-jeux
Remis gratuitement à chaque enfant qui se rend à l’exposition, ce livret est un
guide permettant aux plus jeunes d’observer, de manière ludique, les œuvres
majeures de l’exposition à travers différents mots mystères et diverses énigmes à
découvrir. Réalisation : Au clair de ma plume
31
Le catalogue
Pour accompagner l’exposition, le Musée Jacquemart-André et la maison
d’éditions Fonds Mercator publient un catalogue de 240 pages.
Richement illustré, il réunit l’ensemble des œuvres exposées et propose
pour chacune d’entre elles un commentaire détaillé. Agrémenté d’une
ample introduction historique et d’une chronologie détaillée, il permet
au visiteur de poursuivre sa découverte de l’art de l’Égypte tardive.
En vente à la librairie-boutique du Musée Jacquemart-André au prix de
39 €.
Le hors-série – Connaissance des Arts
Connaissance des Arts consacre un hors-série à l’exposition. Ce numéro spécial
propose une mise en regard des principales œuvres de l’exposition et évoque
les grandes tendances qui ont marqué la création artistique en Égypte au cours
du Ier millénaire avant notre ère.
En vente à la librairie-boutique du Musée Jacquemart-André au prix de 9,50 €.
Le Figaro hors-série
Dans ce hors-série dédié à l’exposition, le Figaro Magazine retrace les fastes de
l’art égyptien des dernières dynasties et s’attache tout particulièrement à
resituer dans leur contexte de création, les chefs-d’œuvre présentés au Musée
Jacquemart-André.
En vente à la billetterie du musée au prix de 7,90 €.
Le Journal de l’expo – Beaux Arts magazine
À partir des grands thèmes déployés dans l’exposition, le « Journal de l’expo »
développe une présentation de l’Égypte du premier millénaire avant notre ère,
en soulignant la qualité et la diversité de la production artistique de cette
période.
En vente à la billetterie du musée au prix de 4,80 €.
32
GDF SUEZ, mécène de l’exposition Le Crépuscule des Pharaons
Grand Mécène du Musée Jacquemart-André, GDF SUEZ est le partenaire de l’exposition Le Crépuscule des
Pharaons qui dévoile, pour la première fois, les trésors des dernières dynasties pharaoniques, l’occasion de
mettre en avant l’accès de tous à la culture, protection et valorisation du patrimoine.
Protection et valorisation du patrimoine avec un mécénat de compétences innovant mené par GDF SUEZ
pour la rénovation de la climatisation des salles d’exposition du Musée Jacquemart-André. Les travaux ont
été réalisés dans le cadre d’un mécénat de compétences par les équipes de la Branche Énergie Service du
Groupe, pour répondre aux exigences de conservation et de présentation des œuvres. Ce sont ainsi plus de
250 000 visiteurs qui ont pu apprécier dans des conditions optimales les œuvres de Fra Angelico et les
Maîtres de la lumière cet automne et qui pourront découvrir plus de 100 pièces exceptionnelles de
l’exposition Le Crépuscule des Pharaons.
Accès de tous à la culture : la Fondation GDF SUEZ organise de nombreuses visites pour les enfants des
associations qu’elle parraine, leur offrant la chance de découvrir une exposition et un lieu d’exception.
Cette exposition est également l’occasion de mettre en valeur le patrimoine extraordinaire de l’Égypte,
pays où plongent une partie des racines et de l’histoire du Groupe GDF SUEZ.
C’est, en effet en 1859, que les équipes de la Compagnie universelle du canal maritime de Suez
mobilisèrent savoir-faire, innovations technologiques, capitaux, partenaires publics et privés pour relier
Orient et Occident. Première société privée concessionnaire d’un grand service public, la Compagnie de
Suez réinventa l’organisation des chantiers, construisit de véritables centres urbains dotés des
infrastructures essentielles : l’eau, l’énergie…
Aujourd’hui le Groupe est présent en Égypte dans les métiers de l’énergie et de l’environnement. Il y a
construit plus de 60 usines de traitement d’eau potable et industrielle en Égypte. 70 % de la population du
Grand Caire bénéficie ainsi de l’eau de qualité grâce aux infrastructures de traitement d’eau développées et
gérées par nos spécialistes. Le Groupe est présent dans l’exploration et la production d’hydrocarbures. Le
Groupe a conclu un contrat de 20 ans d’achat de gaz naturel liquéfié égyptien à travers sa participation
dans l’usine de liquéfaction d’Idku.
GDF SUEZ est aujourd’hui un acteur mondial de l’énergie et de l’environnement. Ses 220 000 collaborateurs
apportent chaque jour des services essentiels. Passerelle entre le monde de l’entreprise et ses différents
publics, sa politique de mécénat marque une implication concrète du Groupe, illustre ses valeurs au service
de l’intérêt général et témoigne de ses engagements citoyens.
GÉRARD MESTRALLET
Président-directeur général de GDF SUEZ
33
France 3 est fière de s'associer au Musée Jacquemart-André à l'occasion de
l'exposition événement « Le Crépuscule des Pharaons ».
L'ambition du groupe public France Télévisions est de rendre la culture
vivante, accessible et intelligible au plus grand nombre et de satisfaire la
curiosité et l'envie de chaque public.
Engagée dans cette politique ambitieuse, France 3, chaîne de la proximité,
s'attache, plus que jamais, à promouvoir la diversité culturelle et, pardessus tout, la richesse du patrimoine artistique français et européen.
Partenaire de toutes les cultures, France 3 assure ainsi sa mission au
travers de nombreux rendez-vous réguliers et fédérateurs comme Des
racines et des ailes, la série Passion patrimoine, les débats de Ce soir (ou
jamais!), les captations d'opéras, de spectacles ou de théâtres sans oublier
l'actualité culturelle des Journaux Télévisés nationaux et régionaux.
Grâce à Culturebox, les internautes ont accès aux vidéos de l'ensemble des
événements culturels et artistiques partout en France, et partagent
commentaires et coups de cœur.
France 3 sera au rendez-vous de l'événement au Musée Jacquemart-André
et salue la qualité et la richesse de cette exposition dont elle est heureuse
d'être partenaire.
www. francetelevisions.fr
Après avoir accompagné « Fra Angelico et les Maîtres de la lumière » ou
encore l’exposition « Du Gréco à Dalí, les grands maîtres espagnols de la
collection Pérez Simón », France Inter prolonge l’aventure en soutenant la
nouvelle exposition du Musée Jacquemart-André « Le Crépuscule des
Pharaons. Chefs-d’œuvre des dernières dynasties égyptiennes ».
Pour la première fois, une exposition dévoile les trésors du dernier
millénaire égyptien. Sculptures, reliefs, sarcophages, masques funéraires,
objets de culte… C’est plus d’une centaine de pièces exceptionnelles qui
investissent le Musée Jacquemart-André.
France Inter a donc choisi de s’associer à cette exposition pour faire
découvrir ou redécouvrir à ses auditeurs, la richesse et la diversité de la
création artistique égyptienne après les Ramsès. Un événement à
découvrir, vivre et explorer sur les antennes de France Inter et sur
Internet.
www.franceinter.fr
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Paris Match est partenaire du Musée Jacquemart-André depuis plusieurs
années. Cette fidélité à des engagements culturels lie le magazine à
l'équipe du Musée et à celle de Culturespaces. La passion de « l'aventure
humaine » est l’une des valeurs qui, depuis plus de 60 ans, anime la ligne
éditoriale de Paris Match.
L'exposition « Le Crépuscule des Pharaons. Chefs-d’œuvre des dernières
dynasties égyptiennes » ouvre les portes d'une culture ancestrale,
toujours dans l'actualité à travers son étonnante modernité.
www.parismatch.com
Musique, expositions, cinéma, théâtre, littérature, Le Parisien décrypte
chaque jour l’actualité culturelle dans ses pages « Culture, loisirs ».
Dans « Mon dimanche », les lecteurs du Parisien ont rendez-vous avec
tous les bons plans, les idées sorties de la rédaction. Qu’il soit cocoonig ou
aventurier, culturel ou sportif, « Mon dimanche » offre au lecteur de quoi
s’organiser d’agréables week-ends.
Et, c’est tout naturellement que le Parisien s’associe une nouvelle fois
avec l’un des plus beaux musées de Paris et sa nouvelle exposition : « Le
Crépuscule des Pharaons » au Musée Jacquemart André.
www.leparisien.fr
Premier newsmagazine français, le Nouvel Observateur commente
chaque jeudi l’actualité politique, économique et culturelle. Il analyse et
décrypte les mouvements de société en anticipant leurs conséquences.
Son supplément TéléCinéObs présente les programmes télévisés de la
semaine, un panorama complet de l’actualité cinématographique avec les
coups de cœur et critiques de la rédaction, sans oublier les pages
multimédia.
Aujourd’hui, nous sommes heureux de vous annoncer la naissance de
notre nouveau supplément mensuel : Obsession. Sur quelque 150 pages
vous y retrouverez toutes les tendances de l’air du temps. Avec l’aide des
meilleurs photographes et dans des mises en scènes graphiques
originales, vous découvrirez aussi les nouveaux créateurs du design, de la
musique, du cinéma, de l’art contemporain et de la culture numérique.
Le Nouvel Observateur est heureux de s’associer au Musée JacquemartAndré et d’être partenaire de cette très belle exposition.
http://tempsreel.nouvelobs.com
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Visioloisirs / Visioscène est une société de production audiovisuelle qui
travaille à la diffusion de contenus vidéo dans les médias (Internet,
Transports…) pour différents lieux culturels, loisirs et salles de spectacle.
Depuis plusieurs saisons, Visioloisirs / Visioscène collabore avec
Culturespaces afin de faire connaître au plus grand nombre les
expositions temporaires et les collections permanentes du Musée.
www.visioscene.com
Leader français de la distribution de billetterie de spectacles et loisirs, la
Fnac propose chaque année plus de 60 000 événements en France,
Belgique et Suisse : musées, expositions, monuments, concerts, festivals,
grands spectacles, théâtre, humour, danse, musique classique, opéras,
cinéma, sports, salons/foires, parcs de loisirs, restaurations, activités de
loisirs… Avec 85 magasins en France, son site internet, sa plateforme
téléphonique, son site mobile et son application Tick&live pour iPhone,
Samsung Bada et Androïd, la Fnac permet de réserver et d’obtenir ses
billets de façon immédiate. La Fnac est aussi un lieu de rendez-vous entre
le public et les artistes : elle organise toute l'année des rencontres
culturelles, débats et mini-concerts dans ses Forums et hors de ses murs.
Elle s’associe à de nombreuses manifestations, jouant ainsi pleinement
son rôle d’acteur culturel et d’agitateur de curiosité.
En étant partenaire du Musée Jacquemart-André, qui accueille
l'exposition « Le Crépuscule des Pharaons. Chefs-d’œuvre des dernières
dynasties égyptiennes », elle réaffirme son attachement à la créativité
artistique et sa volonté de défendre l’accès de tous à toutes les cultures.
www.fnac.com
Le Groupe UGC apporte son soutien à l’exposition « Le Crépuscule des
Pharaons. Chefs-d’œuvre des dernières dynasties égyptiennes » au Musée
Jacquemart-André. Les cent œuvres de cette magnifique exposition
retracent la richesse artistique égyptienne de dix siècles d’invasions avant
la conquête d’Alexandre Le Grand en -332. Tour à tour d’influence
libyenne, nubienne, perse, grecque puis romaine, la production
artistique de cette époque a évolué tout en conservant le goût de la
perfection qui procure aujourd’hui encore tant d’émotion. C’est le plaisir
de procurer cette même émotion chez le public qui guide le Groupe UGC
depuis l’origine dans la mise en œuvre d’une politique éditoriale en
faveur de la création et de la diversité. Ce partenariat témoigne par
ailleurs de l’ambition d’UGC de contribuer à favoriser l’accès du plus large
public à des œuvres de qualité, comme il le fait dans le domaine
cinématographique et lyrique avec Viva l’Opéra !
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Créé en 1971 par l’association de différents réseaux régionaux de salles,
UGC a connu un développement rapide qui en a fait l’un des premiers
groupes européens de cinéma présent aujourd’hui dans tous les
domaines du secteur (exploitation, distribution et production). Les
cinémas UGC totalisent 407 salles et ont accueilli plus 34 millions de
spectateurs en 2011.
www.ugc.fr
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Le Musée Jacquemart-André, demeure de collectionneurs de la fin du XIXe siècle, propose au grand
public, dans ce temple de l’art, de nombreuses œuvres d’art portant les signatures les plus illustres de :
▪ L’art de la Renaissance italienne : Della Robbia, Bellini, Mantegna, Uccello…
▪ La peinture flamande : Rembrandt, Hals, Ruysdaël …
▪ La peinture française du XVIIIe siècle : Boucher, Chardin, Fragonard, Vigée-Lebrun…
Sont présentés également des éléments de mobilier significatifs du goût d’Édouard André et Nélie
Jacquemart pour les arts décoratifs.
Cet ensemble unique, tant par la qualité que par la diversité des œuvres qui le composent, bénéficie
de conditions d’accueil et de visites exceptionnelles qui le rendent accessible à tous. Avec plus de
deux millions de visiteurs depuis sa réouverture en mars 1996, le Musée Jacquemart-André est l’un
des premiers musées de Paris.
L’hôtel André est très vite devenu l’hôtel Jacquemart-André, tant le rôle que Nélie Jacquemart put
jouer dans son évolution et son aménagement fut important. Cet hôtel et ses collections
apparaissent aujourd’hui comme le témoignage qu’a voulu laisser à la postérité ce couple fortuné et
sans descendance, qui a voué sa vie à l’art dans ce qu’il a de plus beau.
Légataire de ce bien, l’Institut de France s’emploie depuis lors à respecter les volontés de Nélie
Jacquemart et à faire connaître au plus grand nombre ses collections rassemblées avec passion.
Aujourd’hui, ce sont quinze salons magnifiques, des pièces de réceptions aux plus intimes, toujours
exceptionnellement décorés, que le visiteur du Musée Jacquemart-André peut découvrir sur près de
1 000 m².
Les travaux de restauration et de mise en valeur entrepris en 1996, en vue de la réouverture au
public, ont eu pour objet de rendre au lieu, dans la mesure du possible, son atmosphère de demeure
habitée, afin que chaque visiteur puisse s’imprégner de la chaleur d’un cadre vivant, sensible, plus
que didactique.
L’art, raison de vivre d’Édouard et Nélie André, a permis à ce couple de collectionneurs de
rassembler en quelques décennies près de 5 000 œuvres, dont beaucoup sont d’une qualité
exceptionnelle. Pour satisfaire leur souci d’éclectisme, les époux André ont su, avec rigueur et
détermination, faire appel aux plus grands antiquaires et marchands, parcourir le monde à la
recherche de l’objet rare, dépenser des sommes considérables pour des œuvres de maîtres, sacrifier
des pièces de second ordre – et parfois même les renvoyer au vendeur – afin de respecter un choix
d’excellence, qui fait de l’hôtel Jacquemart-André un musée international de premier rang.
À l’image de la Frick Collection de New York, le Musée Jacquemart-André allie la présentation d’une
exceptionnelle demeure de collectionneurs du XIXe siècle à des conditions d’accueil et de visite
adaptées aux attentes des visiteurs d’aujourd’hui. Propriété de l’Institut de France, le Musée
Jacquemart-André est mis en valeur et géré par Culturespaces depuis 1996.
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HORAIRES ET TARIFS
Ouvert tous les jours de 10h à 18h.
Membres et le personnel de l’Institut de France.
Nocturnes tous les lundis et samedis jusqu’à 21h.
Audioguide exposition : 3 €
Le Café est ouvert tous les jours de 11h45 à 17h30, et
Audioguide collections permanentes : gratuit
jusqu’à 19h les lundis et samedis. Brunch le samedi et
Offre Famille
le dimanche de 11h à 15h.
L’entrée est gratuite pour le 2 enfant âgé de 7 à 17
La Librairie-boutique culturelle est ouverte aux
ans (avec deux adultes et un enfant payant).
horaires du Musée, y compris le dimanche.
Groupes
Individuels
Les visites pour les groupes se font uniquement sur
Plein tarif : 11 €
réservation : [email protected].
Tarif réduit : 9,5 € (étudiants, enfants de 7 à 17 ans,
Après 14h, les groupes ne sont plus admis dans les salles.
demandeurs d'emploi)
Carte Privilège (pass annuel)
Gratuit pour les moins de 7 ans, les journalistes, les
Carte solo : 32 € / Carte duo : 60 € / Carte jeune : 20 €
e
ACCÈS
Musée Jacquemart-André
158, boulevard Haussmann - 75008 PARIS
Tel. : + 33 (0)1 45 62 11 59
www.musee-jacquemart-andre.com
Le Musée se situe à 400 m de la place Charles de
Gaulle-Étoile.
Métro : lignes 9 et 13 (Saint-Augustin, Miromesnil ou
Saint-Philippe du Roule)
RER : RER A (Charles de Gaulle-Étoile)
Bus : 22, 28, 43, 52, 54, 80, 83, 84, 93
Parc de stationnement : Haussmann-Berri, au pied du
musée, ouvert 24h/24
Station Vélib’ : rue de Berri
Les salles d’exposition temporaires ne sont pas accessibles aux personnes à mobilité réduite.
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