Les Services d`Accompagnement à la Vie Sociale
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Les Services d`Accompagnement à la Vie Sociale
Les Services d’Accompagnement à la Vie Sociale pour personnes handicapées dans le Haut-Rhin Évaluation 2010 Direction de la Solidarité SOMMAIRE A. EVALUATION DE L’ACTIVITE DES SERVICES ................................... 4 1. L’activité d’accueil/information a été fortement prégnante en 2010 ................................ 2. L’investigation – un temps mieux valorisé....................................................................... 3. Les évaluations sociales ................................................................................................ 4. La veille sociale .............................................................................................................. 5. Une hausse significative des accompagnements ............................................................. 6. L’expertise dans le cadre de la PCH ................................................................................ 7. Les mesures de protection demandées............................................................................ 8. La plate-forme ressources Croix-Marine peu sollicitée… ................................................. 9. Effectifs des services en 2010 ......................................................................................... 10. Zoom 2010 – le partenariat............................................................................................ 4 5 5 5 6 8 8 8 9 9 B.PROFIL DES PERSONNES ACCOMPAGNEES......................................13 1. Une évolution des profils ................................................................................................ 13 2. Un travail d’accompagnement complexe ......................................................................... 16 3. Un accompagnement inscrit dans la durée ..................................................................... 19 C. ANNEXES ........................................................................................22 1. Grille d’évaluation de l’activité des services 2. Profil de la personne et caractéristiques de l’accompagnement Département du Haut-Rhin Service Social pour les personnes handicapées SAVS Les Tournesols Sainte-Marie-aux-Mines COLMAR SAVS Papillons Blancs Colmar SAINTE-MARIE-AUX-MINES SAVS Association des Paralysés de France * Colmar SAVS ARSEA Wintzenheim COLMAR PLAINE SAVS Solidarité du Rhin Neuf-Brisach COLMAR VALLEES SAVS Papillons Blancs - Guebwiller GUEBWILLER SAVS Croix-Marine Mulhouse * SAVS Le Phare Illzach * THANN SAVS Papillons Blancs Mulhouse (ensemble de la zone bleue) MULHOUSE GRAND OUEST MULHOUSE GRAND EST SAVS Institut Saint-André Cernay SAVS Alister ** 2 SAVS Association des Paralysés de France * Mulhouse SAVS Marguerite Sinclair (ensemble de la zone jaune) MULHOUSE SAVS APEI Hirsingue Altkirch SAINT LOUIS SAVS généraliste SAVS spécialisé handicap physique SAVS spécialisé handicap sensoriel ALTKIRCH SAVS spécialisé handicap psychique * SAVS intervenant sur l’ensemble du département ** SAVS intervenant sur le sud du département Limite d’intervention entre les SAVS APF Colmar et Mulhouse zones d’intervention des services Communes SOLIDARITE - OHRAS - 2011 Sources : Direction de l’Autonomie Maison Départementale des Personnes Handicapées SAVS APEI Hirsingue Saint-Louis Les Services d'Accompagnement à la Vie Sociale traditionnellement dévolus à l’accompagnement des personnes handicapées se sont réorientés en 2006 à la demande du Conseil Général du Haut-Rhin vers des missions plus larges d'accueil et d'écoute, devenant ainsi de véritables relais de proximité et des partenaires dynamiques de la Maison Départementale des Personnes Handicapées. C'est bien la structuration d'un service social spécialisé qui est à l'œuvre avec quatre missions phares en direction des personnes handicapées et de leurs proches : - mission d’accueil - mission d’accompagnement - mission d’expertise - mission de plate-forme ressources On dénombre ainsi sur l’ensemble du territoire haut-rhinois : - 10 services généralistes, antennes relais de la MDPH, - 3 services spécialisés dans le champ du handicap physique ou sensoriel, - 1 service spécialisé dans le champ du handicap psychique. Les missions des SAVS s’apparentent à une prise en charge généraliste d’un public spécifique de type : polyvalence de catégorie, régies selon deux principes fondamentaux : - recherche de la meilleure intégration des personnes handicapées et lutte contre les discriminations dont elles pourraient être victimes, - protection des personnes handicapées qui le nécessitent : prévenir, repérer, traiter et signaler les situations de maltraitance ou de danger. Ces missions font l’objet d’une évaluation annuelle au travers de l’activité des services et des accompagnements individuels et réalisée par l’Observatoire Haut-Rhinois de l’Action Sociale sur la base de supports électroniques (cf annexes). Les objectifs de l'évaluation sont triples : - connaître précisément les activités des services, - mesurer l'évolution du profil des personnes handicapées suivies dans le cadre de l'accompagnement de la vie sociale, - appréhender l'évolution des réponses apportées en s’inscrivant pleinement dans la dynamique des travaux du schéma départemental des personnes handicapées 2009-2013. Cette évaluation se base sur deux supports distincts : - une grille d’évaluation du service revue au vu des éléments du nouveau cahier des charges validé en mai 2010 ; cette grille, construite en étroite collaboration avec les équipes des SAVS dans le cadre d’un groupe de travail spécifique, fut expérimentée en 2010 et consolidée en 2011, - une grille d’évaluation de l’accompagnement individuel remplie annuellement. Les Services d’Accompagnement à la Vie Sociale - 2010 Service d’Etudes et d’Appuis de la Solidarité - Observatoire Haut-Rhinois de l'Action Sociale 3 A. EVALUATION DE L’ACTIVITE DES SERVICES Préambule : - la plupart des services ont expérimenté la grille à compter du 15/06 comme énoncé, 3 services ont réalisé les enregistrements à compter de juillet et les 3 services des Papillons Blancs et l’APF à compter de septembre. 1 service a repris l’ensemble de son activité 2010. - 1. les statistiques de l’accompagnement individuel prennent également en compte 19 accompagnements réalisés par les équipes médico-sociales de la MDPH (Colmar et Mulhouse). L’activité d’accueil/information a été fortement prégnante en 2010 En 2010, 1208 personnes ont été accueillies physiquement dans les locaux des services ; ces chiffres sont à relever avec prudence car de nombreux écarts persistent entre services, écarts essentiellement dûs à une comptabilisation multiple (personnes enregistrées lors de plusieurs passages, personnes accompagnées par le service enregistrées dans cette rubrique or il s’agissait bien d’identifier le premier accueil…). Une clarification de cet item a été nécessaire afin de pouvoir afficher des séries comparatives et réaffirmer les principes définis dans le guide méthodologique : - recueillir des éléments de connaissance permettant la compréhension de la demande, - informer et favoriser l’accès des personnes handicapées aux dispositifs de droit commun ex : toute demande de formulaire n’est pas répertoriée dans ces statistiques. L’accueil physique est logiquement plus prégnant pour les services généralistes que pour certains services spécialisés dans le champ du handicap moteur. Dans ce cas précis, l’accueil se fait par téléphone le plus souvent ou lors d’un déplacement à domicile. L’activité d’accueil est prégnante pour les services : • 858 entretiens au bureau ou lors des permanences • 165 visites à domicile • 987 entretiens téléphoniques • 56 entretiens hors les murs du service • 47 personnes ont fait l’objet d’un accompagnement à l’issue des entretiens Ne sont comptabilisés que les entretiens construits, pouvant être assimilés à des entretiens sociaux en lien avec la situation et/ou le projet de vie de la personne ; sont exclues les demandes de renseignements. Cette mission d’accueil est donc complètement intégrée par les services, les équipes se sont organisées en conséquence mais les locaux ne sont pas forcément adaptés à cet accueil (accessibilité, identification des lieux, confidentialité). Les permanences sur les territoires ont été progressivement fermées (manque de mobilité du public et/ou manque de moyen de communication de l’existence de ces permanences). Soulignons la place prépondérante des secrétariats ; ces personnels ont clairement acquis des compétences et une expertise fine qui permet de repérer de manière précise la demande de la personne et orienter au besoin, d’assurer les relais voire de décrypter l’urgence d’une situation. La continuité du service public est globalement bien assurée (sauf pour le « Phare » fermé un mois en été) ; l’organisation est structurée en interne (dans le service, avec le chef de service, au sein de l’association). Les Services d’Accompagnement à la Vie Sociale - 2010 Service d’Etudes et d’Appuis de la Solidarité - Observatoire Haut-Rhinois de l'Action Sociale 4 Par ailleurs, 77 personnes ont été réorientées vers d’autres services en 2010 (189 en 2009 et 138 en 2008), soit vers un SAVS spécialisé, un pôle gérontologique, un lieu d’hébergement, un lieu médicalisé… Enfin, 630 personnes sont nouvellement connues du service. 2. L’investigation – un temps mieux valorisé Notion nouvelle introduite par cette grille « Elle permet de poser un diagnostic précis de la situation et de : - proposer des services et des aides spécifiques, - orienter les personnes handicapées et leur famille vers la prise en charge la mieux adaptée. » 3. 260 entretiens au bureau ou lors des permanences 349 visites à domicile 483 entretiens téléphoniques 95 entretiens hors les murs du service 98 personnes ont fait l’objet d’un accompagnement à l’issue des entretiens Les évaluations sociales Rédaction d’un écrit professionnel précisant les besoins, les capacités, les souhaits de la personne dans le cadre de son projet, en fonction de son environnement et argumenté au regard d’une analyse de la situation afin d’éclairer la décision du destinataire A. Les évaluations sociales demandées par la MDPH - 39 entretiens au bureau ou lors des permanences - 67 visites à domicile - 69 entretiens téléphoniques - 5 entretiens hors les murs du service - 1 personne a fait l’objet d’un accompagnement à l’issue de cette évaluation B. Les évaluations sociales demandées par le Conseil Général - 4 entretiens au bureau ou lors des permanences - 23 visites à domicile - 11 entretiens téléphoniques - 1 entretien hors les murs du service - ces évaluations n’ont pas fait l’objet d’un accompagnement à l’issue 4. La veille sociale Elle se déroule après des périodes d'accompagnement ou d'investigation n'ayant pas abouti à un accompagnement ; elle permet de : - répondre à une demande ponctuelle de la personne en situation de handicap, - d’assurer un lien afin d’éviter qu'une situation, pressentie comme fragile, ne se dégrade. - 206 entretiens au bureau ou lors des permanences 242 visites à domicile 335 entretiens téléphoniques 20 entretiens hors les murs du service Les Services d’Accompagnement à la Vie Sociale - 2010 Service d’Etudes et d’Appuis de la Solidarité - Observatoire Haut-Rhinois de l'Action Sociale 5 5. Une hausse significative des accompagnements 870 accompagnements en 2010 contre 730 en 2009 et 542 en 2007, soit une moyenne de 60 accompagnements par service, mais avec des écarts importants entre services, même si ceux-ci ont tendance à se lisser au fil des années. L’APF de compétence départementale ou les Papillons Blancs de Mulhouse enregistrent deux fois, voire trois fois plus d’accompagnements que les autres services. SERVICE SAVS APEI d’Altkirch SAVS Saint-André de Cernay SAVS ARSEA de Wintzenheim SAVS Papillons Blancs de Colmar SAVS Papillons Blancs de Guebwiller SAVS Papillons Blancs de Mulhouse SAVS Marguerite Sinclair de Pfastatt SAVS Solidarité du Rhin de NeufBrisach SAVS APEI de Saint-Louis SAVS Tournesols de Sainte Marie aux Mines SAVS Alister (sud du département) SAVS le Phare (départemental) (3) SAVS APF (départemental) SAVS Croix Marine (cantons de Cernay, Masevaux, Thann, St Amarin et Wittenheim) MDPH Colmar MDPH Mulhouse TOTAL Nombre d’accompagnements % par rapport à l’ensemble Nombre de travailleurs sociaux théoriques (1) Ratio accompagnts/ travailleur social 9 (2) 59 34 49 51 106 34 1% 7% 4% 5,5% 6% 12% 4% 2 2 2 2 2 4 2 4,5 29,5 17 24,5 25,5 26,5 17 53 6% 2 26,5 49 5,5% 2 24,5 60 7% 2 30 88 54 127 10% 6% 14,5% 2 0,95 3 44 24 42,3 78 9% 2 39 4 15 870 0,5% 2% 100% (1) En équivalent temps plein : éducateurs spécialisés, assistantes sociales et CESF des équipes SAVS (le personnel SAMSAH n’est pas identifié dans ce tableau) (2) Le service a souffert des vacances de postes des deux travailleurs sociaux, d’où un nombre réduit d’accompagnements réalisés. De plus, nombre de clients accompagnés depuis quelques années ont « basculé » en veille sociale. (3) Une vigilance particulière doit être portée concernant l’activité sociale du Phare. En effet, les grilles d’accompagnement exploitées transmises par le service font plus largement apparaître l’activité des instructeurs en autonomie (vie journalière et locomotion). Dans un souci de comparatif, le ratio pris en compte dans ce tableau est issu du rapport d’activité 2010 du SAVS le Phare. En outre, l’accompagnement réalisé par l’équipe sociale est essentiellement une réponse aux demandes des personnes en termes de conseils, informations et appui dans les démarches administratives et ne constitue en aucun cas une prise en charge globale de la situation ; comme mentionné dans le rapport d’activité du service, le SAVS s’inscrit dans « une logique de prestations de services visant l’insertion dans une vie autonome ». Cette vision est un peu éloignée des principes définis dans le cahier des charges des SAVS. Rappelons toutefois que les notions de quota en termes d’accompagnements et la liste d’attente qui pouvait en découler ont disparu. Les Services d’Accompagnement à la Vie Sociale - 2010 Service d’Etudes et d’Appuis de la Solidarité - Observatoire Haut-Rhinois de l'Action Sociale 6 Néanmoins, le ratio d’accompagnements par travailleur social laisse apparaître des divergences relativement fortes entre les services : 2 services sont restés dans une logique de quota relativement proche des pratiques ayant eu cours avant l’évolution des SAVS vers un service social en faveur des personnes handicapées, 6 services ont un portefeuille de clients par travailleur social entre 24,5 et 29,5, 2 services dont un généraliste et un spécialisé entre 30 et 39 accompagnements, 3 services spécialisés ont un portefeuille de clients par travailleur social qui dépasse les 40 voire les 50 personnes accompagnées. La mission d’accompagnement est le cœur de métier des services mais en aucun cas limitative ; l’activité des services ne doit pas être identifiée dans le cadre de cette seule mission. Les missions décrites plus haut (accueil, investigations, expertise, évaluation, veille sociale, plate-forme ressources) doivent également permettre de mesurer la charge de travail des services. A l’échelon départemental, ces accompagnements ont nécessité : • • • • 1366 2245 2099 1167 entretiens au bureau ou lors des permanences visites à domicile entretiens téléphoniques entretiens hors les murs du service Les termes retenus dans le guide méthodologique font clairement écho au cahier des charges : - soutenir la personne handicapée à son domicile en veillant à prendre en compte une approche globale de la personne dans ses aspects sociaux, environnementaux, médicaux et économiques. « Les Services d’Accompagnement à la Vie Sociale ont pour vocation de contribuer à la réalisation du projet de vie des personnes adultes handicapées par un accompagnement adapté favorisant le maintien ou la restauration de leurs liens familiaux, sociaux, scolaires, universitaires ou professionnels et facilitant leur accès à l'ensemble des services offerts par la collectivité » (Décret n°2005-1135 du 7 septembre 2005) ». - négocier un contrat d’action avec la personne. Elle participe, avec l'équipe pluridisciplinaire mentionnée aux articles D. 312-165 et D. 312-169, à l'élaboration de son projet individualisé de prise en charge et d'accompagnement. On parle de contrat signé et/ou de DIPC (et non de suivi) dès lors que le service élabore avec la personne un projet personnalisé. Chaque accompagnement fera l’objet d’une validation en CDAPH, et ce à un rythme annuel. - coordonner les différentes démarches et articuler le travail d’accompagnement avec les différents acteurs. Dans 31% des situations, la personne est à l’initiative du contact, la famille ou le représentant légal (non professionnel) dans 13% des cas. A l’inverse, les professionnels sont à l’origine de 51% des sollicitations, selon le détail suivant : les professionnels du secteur social sont à l’initiative de 25% des contacts, 7% émanent du secteur sanitaire, 7% d’un service de tutelle, 6% d’un professionnel de l’emploi et de la formation, 6% d’un professionnel de la MDPH et 1% d’un représentant associatif. La territorialisation des services est globalement prise en compte de manière rigoureuse ; précisons toutefois que le service Croix Marine intervient de manière prégnante sur la ville de Mulhouse, et ce, sur dérogation de la MDPH (31 personnes accompagnées sur les 78 résident à Mulhouse). Les responsables de l’association demandent que les contours d’intervention du service puissent être revus en prenant en compte le secteur mulhousien afin de répondre au mieux à la demande. Les Services d’Accompagnement à la Vie Sociale - 2010 Service d’Etudes et d’Appuis de la Solidarité - Observatoire Haut-Rhinois de l'Action Sociale 7 6. L’expertise dans le cadre de la PCH Acte professionnel identifié, demandé à un professionnel missionné pour ses compétences spécifiques, sur la base d’un référentiel afin d’apporter une aide à la décision au regard des moyens de la personne et des ressources de son environnement. - 21 entretiens au bureau ou lors des permanences 100 visites à domicile 73 entretiens téléphoniques 6 entretiens hors les murs du service 8 personnes ont fait l’objet d’un accompagnement à l’issue (concerne le seul service de l’APF) • Cette activité est très ciblée (elle concerne principalement les SAVS Alister et APF), toutefois elle est nettement plus significative pour les équipes médico-sociales de la MDPH. Pour les équipes MDPH de Colmar et Mulhouse cela représente 850 entretiens pour un total de 536 évaluations. Par ailleurs, ces mêmes équipes ont effectué : - 142 évaluations dans le cadre de l’ACTP, - 24 évaluations d'aide sociale, - 67 évaluations diverses (missionnements divers, Fonds de Compensation, ANAH…). 7. Les mesures de protection demandées Nombre Nombre Nombre Nombre Nombre 8. de de de de de signalements d’une situation préoccupante d’un majeur : 4 signalements d’une situation préoccupante d’un mineur de la famille : 1 Mesures d’Accompagnement Social Personnalisé : 2 Mesures d’Accompagnement Judiciaire : 1 Mesures Juridiques des Majeurs : 4 La plate-forme ressources Croix-Marine peu sollicitée… Et ce malgré l’évolution des publics… Nombre de situations individuelles demandant un éclairage du service : - aucune demande des SAVS - 5 des autres services - aucune demande des services d’aide à la personne Aucune sollicitation concernant la compréhension du handicap ou de la déficience. Ces chiffres sont relativement surprenants au regard des difficultés de prise en charge de ce public énoncées par les SAVS non spécialisés dans ce champ. L’éclairage spécifique souhaité par la MDPH et le Conseil Général du Haut-Rhin en 2011 permettra d’identifier de manière plus précise le profil du public souffrant de troubles psychiques accompagnés par les services, leur parcours en terme de soins, l’articulation avec le secteur psychiatrique ainsi que les difficultés rencontrées par les professionnels. Toutefois, l’approche psychiatrique développée par Croix-Marine est particulière et clairement circonscrite à certains profils pathologiques et ne permet pas une compréhension de tous les acteurs. Le développement d’une technicité creuse l’écart en terme de compréhension avec les autres services. Ceux-ci trouvent des réponses en interne et/ou développent dans la mesure du possible des partenariats avec la psychiatrie. Les Services d’Accompagnement à la Vie Sociale - 2010 Service d’Etudes et d’Appuis de la Solidarité - Observatoire Haut-Rhinois de l'Action Sociale 8 9. Effectifs des services en 2010 Ces chiffres ont été transmis par les services eux-mêmes et peuvent souffrir de quelques écarts avec les données du Service de la Tarification. Effectifs en ETP directeurs chefs de service gestionnaires comptables secrétaires assistants sociaux éducateurs CESF personnel spécialisé ergothérapeutes ophtalmo-orthopiste psychologues agents des services généraux Total 10. 3,56 7,05 0,81 12,65 16 13,5 6,05 3,9 2,51 0,06 2,29 0,3 68,68 Zoom 2010 - le partenariat Le ou les Espaces Solidarité Le ou les pôles gérontologiques Le ou les services sociaux hospitaliers Nombre de saisines du ou des partenaires Nombre de saisines dans le cadre du protocole et qui ne respectent pas les consignes Nombre de saisines du SAVS vers les partenaires 93 8 66 13 43 et de psychiatrie 85 82 L'unité de protection des majeurs 10 12 Habitat de Haute-Alsace 9 23 La liste des partenaires est volontairement limitée au regard des priorités définies en 2010. Le partenariat avec les Espaces Solidarité Les saisines des Espaces vers les SAVS sont plus marquantes : - 93 saisines dont 8 ne respectent pas les consignes du protocole, - à l’inverse seules 66 saisines des SAVS vers les Espaces, soit un rapport de 58% contre 42%. Les Services d’Accompagnement à la Vie Sociale - 2010 Service d’Etudes et d’Appuis de la Solidarité - Observatoire Haut-Rhinois de l'Action Sociale 9 Les relations de saisine sont relativement équilibrées : - sauf pour le SAVS le Phare : 12 saisines des Espaces sans relais du service vers le secteur, - le SAVS APEI d’Altkirch : 22 de l’Espace vers le SAVS, aucun dans l’autre sens, - le SAVS St André de Cernay : 14 saisines de l’Espace, 4 du SAVS vers le secteur. - à l’inverse, le SAVS ARSEA de Wintzenheim saisit de manière plus importante l’Espace Solidarité de Colmar Vallées :14 saisines contre 5 de l’Espace vers le SAVS - même tendance concernant le SAVS de St Louis :9 saisines du SAVS, aucune de la part de l’Espace Solidarité. L’angle d’approche de l’étude est également celui du protocole établi entre la MDPH et la Direction du Développement Social des Territoires en mars 2010 ; précisément ce protocole permet d’identifier les circuits relatifs aux évaluations sociales, aux requêtes et secours. Certains services déplorent le manque de précisions quant aux consignes données. Pour une plus grande pertinence, il conviendrait de l’étendre aux différents missions, et notamment à l’accompagnement, voire de l’adapter aux pôles gérontologiques afin de clarifier les champs d’intervention des différents services sociaux, sans toutefois tomber dans un schéma caricatural mais en conservant une certaine souplesse d’action. Le partenariat avec les pôles gérontologiques Les liaisons en terme de saisines sont inversées : les SAVS sollicitent plus fréquemment les pôles gérontologiques que l’inverse. Le SAVS le Phare concentre à lui seul – du fait de sa compétence dans le champ des déficiences auditives et visuelles - quasi toutes les sollicitations du service social en faveur des personnes âgées. Le partenariat avec les services sociaux hospitaliers et de psychiatrie Seuls deux services n’ont pas eu de relations partenariales avec les services sociaux hospitaliers ou de psychiatrie au cours de l’année 2010 (SAVS Papillons Blancs de Colmar et de Guebwiller). 10 services ont été saisis par les services sociaux en référence pour un total de 85 saisines ; logiquement les plus impactés sont ceux qui ont développé une proximité historiquement importante avec les services hospitaliers et de psychiatrie (SAVS Alister et Croix Marine pour 42 situations alors que ces services n’ont réalisé que 10 saisines au total). Toutefois, plus surprenant, le SAVS de Wintzenheim est également très sollicité (20 saisines en 2010). A l’inverse, ce service a saisi les services sociaux pour 44 situations. Les relations partenariales semblent ici construites dans un climat d’échanges et de concertation. Pour les autres services, les saisines sont plus marginales (moins de 10 dans l’année). Le partenariat avec l’Unité de Protection des Majeurs (UPM) Il s’agit d’une unité dédiée à la protection des majeurs créée en janvier 2009 au sein du Service d’Expertises en Travail Social du Conseil Général. Elle assure deux fonctions : - une cellule de recueil et de traitement des évaluations des états de vulnérabilité émanant des services sociaux et des demandes des parquets, - un dispositif d’accompagnement social au travers de la MASP (Mesure d’Accompagnement Social Personnalisé) ; il s’agit d’un dispositif gradué d’accompagnement social pour les personnes majeures percevant certaines prestations sociales et rencontrant des difficultés budgétaires menaçant leur santé ou leur sécurité. Peu de saisines de part et d’autre (10 de l’UPM vers les SAVS, 12 des SAVS vers l’UPM). Elles concernent trois services spécialisés et trois généralistes. Les Services d’Accompagnement à la Vie Sociale - 2010 Service d’Etudes et d’Appuis de la Solidarité - Observatoire Haut-Rhinois de l'Action Sociale 10 Le partenariat avec Habitat de Haute-Alsace (HHA) Il fait écho à l’expérimentation lancée en mai 2009 par la MDPH ; concrètement, la MDPH transmet aux différents SAVS la liste des logements vacants accessibles proposée par ce bailleur social. Il est également demandé aux SAVS de pointer les demandes pour des personnes en attente de relogement. Ce bailleur intervient sur les secteurs de Colmar, Guebwiller, Lutterbach et Huningue. Au total, 32 saisines ont été réalisées en 2010. De manière générale, les relations partenariales sont fortement liées aux relations inter-personnelles et peu structurées d’un point de vue institutionnel. 6 services : les Papillons Blancs de Colmar et de Guebwiller, APF, le Phare, Croix Marin et l’, APEI de Saint-Louis - n’ont mentionné aucune institutionnalisation du partenariat ciblé. Toutefois, les autres services semblent inscrits dans un processus de structuration mais rarement de manière formalisée ; - partenariat avec les Espaces : SAVS ARSEA de Wintzenheim, APEI d’Altkirch en participant aux réunions RSA, St André Cernay afin d’améliorer la coordination des services, M. Sinclair à la demande de l’Espace Solidarité de Guebwiller afin de présenter les missions du service, SAVS de Neuf-Brisach, - partenariat avec les services sociaux hospitaliers et de psychiatrie : SAVS Alister, Papillons Blancs de Mulhouse, APEI d’Altkirch, Neuf-Brisach, - les pôles gérontologiques : SAVS Papillons Blancs de Mulhouse, - l’UPM : SAVS Papillons Blancs de Mulhouse, - ou encore HHA : SAVS Papillons Blancs de Mulhouse et Neuf-Brisach. Partenariats structurés : - SAVS de Wintzenheim et de Sainte-Marie-aux-Mines avec les Espace Solidarité des territoires concernés, - SAVS Alister avec le service social du centre hospitalier de Mulhouse, SAVS de Sainte-Marie-aux-Mines dans le cadre d’un partenariat en cours de construction avec Ulysse (éclairage des pathologies, étude de situations) Les clés de la réussite : - une bonne communication (développer les outils de communication, notamment par la création d’une plaquette générique de présentation des SAVS), une lisibilité de ce que fait l’autre, de ses missions, une identification claire du référent assurant la coordination lorsque plusieurs services interviennent dans une famille, une formalisation systématique du partenariat, un approfondissement du travail de collaboration et de relais possibles. En cela, il convient de privilégier les rencontres physiques dans un objectif de partage des pratiques, des compétences. Il conviendrait également de proposer des formations communes à l’ensemble des services sociaux. Les Services d’Accompagnement à la Vie Sociale - 2010 Service d’Etudes et d’Appuis de la Solidarité - Observatoire Haut-Rhinois de l'Action Sociale 11 Partenariats singuliers - SAVS Alister : aides techniques et aménagement du logement en lien avec le réseau Alsacep participation du SAVS Papillons Blancs de Colmar via l’association Bistrot solidaire à la création d’un lieu de rencontres à Colmar participation du SAVS Papillons Blancs de Guebwiller au carrefour social de Guebwiller mise en place d’un système d’échange local sur Munster (SAVS ARSEA) participation du SAVS de Ste Marie aux Mines à la Commission de prévention des impayés pour les locataires de Val d’Argent Habitat, aux commissions consultatives organisées par le CCAS (possibilité d’aides financières pour les personnes éprouvant des difficultés à payer certaines factures). Partenariats inter-SAVS - Organisation d’après-midi festifs entre 3 services (Papillons Blancs Colmar, ARSEA Wintzenheim et Solidarité du Rhin - Neuf-Brisach) - Association des services APEI d’Altkirch et de Saint-Louis pour la mise en place d’actions collectives permettant de favoriser les rencontres des publics afin de rompre leur isolement (après-midi de rencontres, séjour de fin d’année) - Rencontres des travailleurs sociaux du nord du département (SAVS, Espaces Solidarité) Les Services d’Accompagnement à la Vie Sociale - 2010 Service d’Etudes et d’Appuis de la Solidarité - Observatoire Haut-Rhinois de l'Action Sociale 12 B. LE PROFIL DES PERSONNES ACCOMPAGNEES 1. Une évolution des profils En 2010 comme en 2009, la répartition par sexe des personnes accompagnées est relativement équilibrée (51% de femmes contre 49% d’hommes). Près d’une personne sur quatre vit en couple. Le ménage est composite : 19% du public accompagné a des enfants (proportion en légère hausse), 18% d’entre eux vivent avec au moins un parent et 5% avec un frère ou une sœur. Si près de 70% d’entre eux vivent en logement autonome, près d’¼ logent en famille ou à proximité de la cellule familiale. A noter que deux personnes bénéficient d’un hébergement en accueil d’urgence. En moyenne, les clients accompagnés ont 45 ans, selon le détail suivant : - plus d’un tiers a moins de 39 ans, 55% ont entre 40 et 59 ans, 6% ont 60 ans et plus. Ces derniers pourraient d’ores et déjà relever d’un pôle gérontologique ; néanmoins, les SAVS soulignent la difficulté de trouver un relais à l’âge de la retraite, d’autant que les critères d’âge pour l’octroi de la PCH a été relevé à 75 ans. La plupart de ces personnes sont suivies par le SAVS Le Phare, référent départemental pour toute déficience visuelle ou auditive, mais les Papillons Blancs de Mulhouse en accueillent également de plus en plus. L’arrivée en masse dans les services de profils différents - 1/3 du public accompagné souffre d’une déficience intellectuelle - 1/3 d’une déficience motrice - 1/3 de troubles psychiatriques - et 13% du public de pathologies associées - (cf tableau page suivante) Si le niveau départemental permet de noter un certain équilibre des déficiences prégnantes qui touchent le public accompagné, des divergences sont à noter selon les services en fonction de leurs spécialisations mais également du secteur d’intervention (ex en 2010 ; le SAVS Papillons Blancs de Mulhouse accompagne 57% de personnes ayant une souffrance psychique, M. Sinclair 45% alors que cette proportion n’est que de 17% pour le SAVS St André de Cernay (cf tableau page suivante). Si l’on reprend l’évolution de ce public pour certains services, l’évolution est significative : ex SAVS des Papillons Blancs de Mulhouse, en 2008, cette proportion était de 46% et de 38% en 2006. La loi pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées du 11/02/05 qui vise toutes les formes de handicap (moteur, sensoriel, mental, psychique, polyhandicap et troubles de santé invalidants) a permis une diversification du profil des personnes accompagnées, notamment d’un public ayant une souffrance psychique. Le tableau en page suivante date clairement cette évolution. En outre, l’augmentation en chiffres bruts du nombre de personnes accompagnées ayant ce type de profil accentue l’effet de désarroi dans lequel peuvent se retrouver certains travailleurs sociaux : manque de clé de compréhension par rapport à la pathologie, méconnaissance des troubles et de leurs conséquences, difficultés à entrer en contact avec la personne et à maintenir la relation d’aide, difficulté pour proposer des objectifs précis au vu du caractère instable de la pathologie, limites de prise en charge, sentiment d’isolement… L’éclairage spécifique souhaité par la MDPH et le Conseil Général du Haut-Rhin en 2011 permettra d’identifier de manière plus précise le profil de ces publics selon les services, leur parcours en terme de soins, l’articulation avec le secteur psychiatrique ainsi les difficultés rencontrées par les professionnels. Les Services d’Accompagnement à la Vie Sociale - 2010 Service d’Etudes et d’Appuis de la Solidarité - Observatoire Haut-Rhinois de l'Action Sociale 13 Evolution du public souffrant de troubles psychiques Année de référence Nombre de personnes Nombre total de personnes accompagnées Poids de ce public En terme d’accompagnement 2005 86 148 191 92 (1) 245 280 340 548 542 268 735 870 25% 27% 35% 34% 33% 32% 2006 2007 2008 2009 2010 (1) étude sur les 20 accompagnements les plus prégnants par service Déficience motrice Déficience associée Déficience visuelle Déficience auditive APEI Altkirch 5 1 0 1 0 0 1 3 9 Saint-André Cernay 27 8 1 1 3 0 10 11 59 ARSEA Wintzenheim 23 3 0 0 2 0 14 2 34 Papillons Blancs Colmar Papillons Blancs Guebwiller Papillons Blancs Mulhouse Marguerite Sinclair Pfastatt Solidarité du Rhin NeufBrisach APEI Saint-Louis Tournesols Sainte Marie aux Mines Alister Mulhouse 35 2 0 1 2 0 28 14 49 39 8 2 3 0 0 13 3 51 56 7 2 3 0 0 61 5 106 25 0 1 1 1 0 15 3 34 13 13 5 1 2 0 20 10 53 23 4 1 3 2 0 16 10 49 22 8 2 1 2 1 20 22 60 1 84 1 0 0 0 0 3 88 Le Phare Illzach 6 0 0 54 1 0 0 1 54 APF Mulhouse 3 125 11 2 0 0 2 1 127 Croix Marine Mulhouse 4 3 1 0 0 0 77 17 78 MDPH Colmar 0 4 2 0 0 0 0 1 4 MDPH Mulhouse 4 6 0 1 0 0 3 4 15 TOTAL 286 276 29 72 15 1 280 110 33% 32% Année 2010 - Réponses multiples possibles 3% 8% 2% 0% 32% 13% SERVICE TOTAL Déficience intellectuelle Polyhandicap Troubles psychiatriques Autre pathologie Profil des personnes accompagnées - Détail par déficience et par service La polyvalence de catégorie est effective dans tous les services : si en 2007, 11 SAVS suivaient de manière contractualisée des personnes ayant un handicap moteur, aujourd’hui ce public est accompagné par 12 services sur 14 (hormis M. Sinclair et le Phare), idem pour les personnes souffrant de troubles psychiatriques (hormis Alister et le Phare). Les Services d’Accompagnement à la Vie Sociale - 2010 Service d’Etudes et d’Appuis de la Solidarité - Observatoire Haut-Rhinois de l'Action Sociale 14 Par ailleurs, 32% des clients ont une activité professionnelle, soit en établissement et Service d’Aide par le Travail (47%), en Entreprise Adaptée (12%) ou encore en milieu ordinaire (19%). 1,5% d’entre eux suivent une formation professionnelle ou universitaire. Le taux d’activité moyen est de 88%. Là encore, nous constatons une certaine stabilité du profil des personnes accompagnées en terme d’activité même si elles sont plus nombreuses à l’exercer en milieu ordinaire, tendance déjà observée en 2009. 30% des personnes ayant un emploi en milieu ordinaire souffrent d’un handicap moteur, à l’inverse 57% des personnes ayant une activité en ESAT ou en EA ont en handicap intellectuel et 18% des troubles psychiatriques. 55% des personnes accompagnées bénéficient d’une aide professionnelle et/ou d’une aide familiale pour certains actes de la vie selon le détail suivant : - 53% bénéficient d’une aide pour les travaux domestiques, - 38% nécessitent une aide pour les déplacements (dans 30% des cas, il s’agit d’une aide professionnelle), - 35% d’une aide à la personne, - 23% bénéficient de soins, - 33% d’une aide pour les démarches administratives (en sus des services du SAVS), (item en hausse de 11 points), - 21% d’une aide professionnelle pour les loisirs. 36% bénéficient ont une mesure de protection des majeurs selon le détail suivant : 19,5% bénéficient d’une curatelle renforcée, 14% d’une tutelle, 2,5% d’une curatelle. 2 personnes sont également accompagnées dans le cadre d’une Mesure d’Accompagnement Judiciaire (MAJ). Par ailleurs, 55 personnes accompagnées bénéficient d’une prise en charge en accueil de jour, 43 d’un suivi en hôpital de jour, 26 d’un suivi en CATTP et 13 d’un accueil en hébergement temporaire. Un certain nombre de services ont également identifié de manière ciblée l’évolution des publics : - augmentation du nombre de personnes accompagnées ayant un handicap psychique accompagné ou non de troubles associés le SAVS Marguerite Sinclair ayant notamment repéré des demandes d’accompagnement à la parentalité pour ce public avec l’appui renforcé du Lieu Parents-Enfants géré par l’association. Les sollicitations des partenaires, dont le service de l’Aide Sociale à l’Enfance, sont orientées dans le champ de la protection de l’enfance avec un besoin d’éclairage des inter-actions qui se jouent dans la relation parents-enfants. Le manque de lieux de rencontres pour ce public, hormis le CATTP, est également évoqué (SAVS APEI SaintLouis et les Tournesols). Les services soulignent également la proportion importante de personnes en refus de soins (1/3 environ) et les délais jugés trop longs pour un premier rendez-vous auprès d’un psychiatre (SAVS les Tournesols – Ste Marie aux Mines) Les Services d’Accompagnement à la Vie Sociale - 2010 Service d’Etudes et d’Appuis de la Solidarité - Observatoire Haut-Rhinois de l'Action Sociale 15 Ils soulignent également d’autres changements : - nombre croissant de personnes atteignant l’âge de 60 ans mais selon des profils très hétérogènes (handicap mental, psychique, troubles associés, « handicap social » (SAVS Papillons Blancs – Mulhouse) - problèmes liés à des situations de forte précarité, de surendettement (SAVS Papillons Blancs – Mulhouse) - augmentation du nombre de personnes accompagnées étant en attente d’une admission en MAS (SAVS Alister) - un certain nombre de personnes handicapées accompagnées bénéficient d’une orientation en SAJ mais ne peuvent être accueillies par le service de l’AFAPEI de Bartenheim faute de place (SAVS APEI Saint-Louis) - demande de certaines personnes souffrant d’une déficience mentale de quitter le foyer familial dans le cadre d’un projet de mise à l’autonomie en intégrant un logement assurant une sécurité par la présence d’un tiers. A ce jour, aucune structure de ce type n’existe dans le département (SAVS APEI Saint-Louis et Solidarité du Rhin de Neuf-Brisach) 2. Un travail d’accompagnement complexe Nous pouvons évaluer tout le travail d’accompagnement réalisé en 2010 avec les 870 personnes et en partenariat avec les acteurs locaux. Ainsi, l’écoute/information a concerné dans près de 4/5 des cas les questions relatives aux démarches administratives et la gestion du quotidien pour 66% des situations ; dans près d’un cas sur deux les questions liées à la santé et au logement. Un rapprochement avec le corps médical et psychiatrique est nécessaire afin d’articuler au mieux les prises en charge et d’accompagner les personnes vers une démarche de soins , d’autant que tous les services sont confrontés à cette problématique. Les réponses pouvant être apportées en terme d’offre de logement social sont très disparates selon les secteurs. La question de l’accessibilité et du maintien dans le logement reste forte. Un rapprochement avec les données du FSL pourrait apporter un éclairage utile. Toutes les situations demandent de poser des actes d’écoute et d’informations certes à des degrés d’intensité variables mais 8 domaines sur 11 touchent plus de 20% des situations. Cela montre la complexité des cas et la charge de travail qui en découle. Le SAVS est un lieu de parole, permettant ainsi de dédramatiser certaines situations angoissantes, de stimuler ou d’éviter au maximum un état dépressif. En outre, les conseils prodigués aux personnes accompagnées concernent pour 75% du public les démarches administratives et dans 2/3 la gestion du quotidien. Outre la problématique du logement, les questions liées à la santé et à la gestion budgétaire sont abordées et traitées de manière importante (respectivement 54%, 50% et 43%). Les conseils ainsi demandés mettent en exergue des inquiétudes quant à l’avenir alors que l’an passé les réflexions, échanges faisaient plutôt écho aux relations inter-personnelles. L’apprentissage à l’autonomie, la stimulation et la mobilisation des capacités des personnes est également une des singularités de l’action du service social spécialisé en faveur des personnes handicapées. Ces interventions sont essentiellement ciblées : les démarches administratives (29%), la gestion du quotidien, la tenue du logement (25%) et les démarches liées à la santé (12%). Là encore, la problématique de santé devient marquante en 2010 et semble mobiliser de manière importante les équipes des services. Les Services d’Accompagnement à la Vie Sociale - 2010 Service d’Etudes et d’Appuis de la Solidarité - Observatoire Haut-Rhinois de l'Action Sociale 16 L’accès aux droits - soit la mise à disposition des connaissances du professionnel en terme de législation, de réglementation et de dispositifs existants, la mobilisation du réseau pour s’approprier la connaissance d’un droit, les renseignements pris auprès d’un tiers pour comprendre et clarifier la situation administrative de la personne, les liaisons ou démarches permettant de rétablir un droit – concerne 65% des usagers à la fois pour des questions administratives ou budgétaires, d’accès au logement ou d’aides à la vie quotidienne. L’accompagnement physique par un professionnel du service touche de manière prégnante les démarches liées à la santé (21%), aux questions administratives (18%), au logement et à la gestion du quotidien (16%). Les équipes des SAVS ont du intervenir pour un acte de médiation dans 46% des accompagnements, que ce soit auprès des administrations et services publics (24%), auprès des bailleurs sociaux et propriétaires privés (17%), des services intervenant au quotidien auprès des clients (14%), auprès des organismes sociaux ou bancaires (13%). Les écrits professionnels et évaluations sociales ont concerné 34% des personnes accompagnées, principalement pour des démarches administratives (16%), la recherche/le maintien dans le logement ou encore la gestion du quotidien (12%). De même, l’expertise dans le cadre de l’accompagnement a concerné 17% des situations et le conseil technique aux professionnels 14% des usagers, et ce principalement dans la gestion du quotidien. L’aide aux aidants est remarquable dans l’accompagnement de ce public ; en effet, un soutien des proches dans les démarches administratives et la gestion du quotidien est réalisé dans près d’une situation sur deux. La coordination des interventions (58% des accompagnements) se fait principalement dans le cadre de la gestion du quotidien, des démarches administratives ou liées au budget, des démarches liées à la santé ou encore l’emploi/formation (cet item est plus fort en 2010). Globalement, la mission de coordination de l’action autour de la personne est bien intégrée et les services se positionnent clairement en ce sens. Coordination des interventions Cette notion renvoie à la mobilisation des acteurs professionnels participant au projet individuel de la personne, il s’agit de définir le champ d’intervention des uns et des autres, d’organiser la mise en œuvre du projet individuel de la personne, de dynamiser le partenariat, d’assurer la cohérence et la continuité des interventions. Enfin, les démarches de prévention ont touché 19% des personnes accompagnées 2010 et les démarches de protection 8% du public. Dans le premier cas, il s’agit prévenir tout risque de détérioration de l’état physique et psychique de la personne ou dégradation de l’environnement de la personne ; dans le second il s’agit essentiellement protéger la personne vulnérable de tout risque de spoliation. en de de de 92% des accompagnements font l’objet d’un travail partenarial en 2010 (idem en 2009). Il s’agit principalement des services administratifs (65%), des services médicaux (44%), des professionnels du logement et/ou bailleurs sociaux et privés (30%), des services sociaux (36%), des services de tutelle (33%), des services d’aide à domicile (29%) ou encore des professionnels de l’emploi (27%). Zoom sur les accompagnements réalisés par les équipes médico-sociales de la MDPH Ces équipes ont fait remonter 19 grilles d’accompagnement en 2010 dont 15 pour Mulhouse et 4 pour Colmar. Un travail interne est engagé actuellement afin de mieux cerner le contenu des accompagnements. Il semblerait en effet que les chiffres actuels soient sous-estimés au regard de l’activité du service social. Les Services d’Accompagnement à la Vie Sociale - 2010 Service d’Etudes et d’Appuis de la Solidarité - Observatoire Haut-Rhinois de l'Action Sociale 17 S’agissant des accompagnements réalisés par l’équipe médico-sociale de Colmar, le profil des personnes est le suivant : - 3 femmes et 1 homme, - souffrant d’un handicap moteur (4), de troubles associés (2) ou d’autres pathologie (1), - résidant à Colmar (2), à Fortschwihr (1) ou encore à Orbey (1), - l’accompagnement fait suite à une prise de contact d’un professionnel du secteur social, de la MDPH, de la famille ou encore de la personne elle-même, - le contenu de l’accompagnement est relativement ciblé : écoute, informations, conseils dans le cadre des démarches administratives, la gestion du quotidien, les démarches liées à la santé mais également de l’aide aux aidants, - des écrits professionnels, évaluations sociales sont réalisés dans ce cadre, - aucune contractualisation de ces accompagnements. Pour l’équipe médico-sociale de Mulhouse, - - 8 hommes et 7 femmes, souffrant d’un handicap moteur (6), d’une déficience intellectuelle (4), de pathologies diverses (4), de troubles psychiatriques (3) et/ou d’une déficience visuelle (1), résidant à Mulhouse (5), à Pfastatt (3), Cernay (1), Kingersheim (1), Soppe-leBas (1), Thann (1) ; Willer-sur-Thur (1), l’accompagnement fait suite à une démarche de la famille (5), d’un professionnel du secteur social (4), d’un représentant du service de tutelle (2), d’un professionnel de la MDPH (2) mais également de la personne elle-même, les actes professionnels signifiés dans le cadre de l’accompagnement sont relativement ciblés : écoute, conseils, informations concernant la gestion du quotidien et les démarches administratives, l’accès aux droits dans ces mêmes domaines, l’expertise de l’équipe touche principalement aux problématiques liées à la gestion du quotidien, aucune contractualisation de ces accompagnements. Les Services d’Accompagnement à la Vie Sociale - 2010 Service d’Etudes et d’Appuis de la Solidarité - Observatoire Haut-Rhinois de l'Action Sociale 18 3. Un accompagnement inscrit dans la durée Sur les 870 accompagnements réalisés en 2010 seuls 257 ont été engagés la même année, soit 29% en 2010 contre 31% en 2009 et 23% en 2008 (et ce sans rupture d’engagement). Les autres accompagnements s’inscrivent clairement dans la durée : le temps est un facteur nécessaire pour ce public mais les accompagnements au long cours interrogent tout de même l’efficience d’une telle démarche et les relais possibles. Certains de ces accompagnements relèveraient clairement de la veille sociale (notion nouvelle prise en compte dans l’activité des services). Ce public n’est en effet pas en capacité d’autonomie totale et ne pourrait être maintenu à domicile sans cet étayage professionnel : il relèverait d’une hospitalisation ou d’un accueil en établissement, en outre, nous relevons clairement la difficulté de relais vers un autre service social. - 25% des contrats ont été rédigés/signés entre 2008 et 2006 (23% en 2009) 102 contrats ont entre 5 et 9 ans (soit 12% des accompagnements contre 10% en 2009) 2,5% des contrats ont plus de 10 ans (3% en 2009) 54% des évaluations décrites dans la présente évaluation sont des bilans intermédiaires. Pour un contrat d’accompagnement sur deux les objectifs ne sont atteints que partiellement ; dans 26% des situations les objectifs contractualisés sont atteints. A l’inverse, les objectifs ne sont pas atteints dans 6% des cas et il y a eu rupture d’engagement pour 7% des accompagnements. De plus, 16 personnes ont déménagé, 13 sont entrées en institution et 15 sont décédées. La carte en page suivante montre la couverture géographique exemplaire des services (l’absence d’accompagnement acté sur le territoire de Ferrette et de Hirsingue renvoie à la remarque page 6 (2). Les Services d’Accompagnement à la Vie Sociale - 2010 Service d’Etudes et d’Appuis de la Solidarité - Observatoire Haut-Rhinois de l'Action Sociale 19 Les Services d’Accompagnement à la Vie Sociale - 2010 Service d’Etudes et d’Appuis de la Solidarité - Observatoire Haut-Rhinois de l'Action Sociale 20 Conclusion Le schéma des personnes handicapées 2009-2013 fixe comme priorité la poursuite de l’adaptation de l’organisation départementale des SAVS en pérennisant les principes de fonctionnement actuels des services et en adaptant les organisations à l’évolution des besoins des personnes handicapées selon les modalités suivantes : 1. articuler les interventions entre SAVS 2. systématiser la concertation préalable Etat/Conseil Général avant toute création de SAMSAH 3. finaliser l’adaptation du SAVS sensoriel aux personnes sourdes en lien avec le dispositif des chèques interprètes. Ces trois objectifs sont en phase de réalisation : 1. D’une part, le cahier des charges des SAVS a été adapté aux nouvelles missions des services et les outils statistiques ont été modifiés afin de rendre lisible cette nouvelle donne. D’autre part, un travail de mise à plat des pratiques professionnelles a été engagé avec chaque service dans le cadre du reconventionnement de délégation de service public en 2012. 2. un appel à projets lancé conjointement par l’Agence Régionale de Santé Alsace et le Conseil Général du Haut-Rhin en vue de la création d’un service d’accompagnement spécialisé pour adultes handicapés (SAMSAH) de 23 places, pour tous types de déficience avec une orientation pour handicap psychique sur le territoire de santé 3 (nord du département du Haut-Rhin). 3. extension de 300 places accordée par le Conseil Général du Haut-Rhin au SAVS le Phare ; ce service dédié à la « déficience visuelle » est orienté vers un SAVS « déficience sensorielle » incluant la déficience auditive. Par ailleurs, au vu de l’augmentation effective du nombre de personnes accompagnées en souffrance psychique et de l’expression des travailleurs sociaux dans le sens d’un manque de clés de compréhension de ces pathologies multi-formes et d’outillages en terme d’approche de ce public, il a été décidé de réaliser un focus particulier en 2011 selon trois axes ciblés : - profil des personnes accompagnées ayant une souffrance psychique - articulation avec le secteur psychiatrique - difficultés rencontrées par les professionnels dans la prise en charge de ce public Enfin, la Direction du Développement Social des Territoires du Conseil Général du Haut-Rhin a développé, en partenariat avec la Ville de Mulhouse, le concept de développement social intégré en renforçant les politiques d’action sociale territorialisées pour prévenir les phénomènes d’exclusion dans les champs suivants : petite enfance, enfance et jeunesse, insertion, logement et habitat, parentalité ou encore le handicap. Dans ce cadre, un axe spécifique du projet concerne l’accueil des publics présentant des troubles du comportement où comment mobiliser l’ensemble des acteurs accueillant du public potentiellement « agressif » pour élaborer une procédure et des outils adaptés. Des propositions concrètes sont à l’étude : formation spécifique du personnel en contact avec ce public, élaboration d’un guide de bonnes pratiques ou encore la construction d’une procédure commune de traitement pour l’accueil des publics agressifs et violents. Les Services d’Accompagnement à la Vie Sociale - 2010 Service d’Etudes et d’Appuis de la Solidarité - Observatoire Haut-Rhinois de l'Action Sociale 21 C . ANNEXES Grille d’évaluation de l’activité des services Profil de la personne et caractéristiques de l’accompagnement Les Services d’Accompagnement à la Vie Sociale - 2010 Service d’Etudes et d’Appuis de la Solidarité - Observatoire Haut-Rhinois de l'Action Sociale 22 Contact Conseil Général du Haut-Rhin Service Etudes et Appuis de la Solidarité Observatoire Haut-Rhinois de l’Action Sociale 100 avenue d’Alsace - B P 20351 68006 Colmar Cedex Tél. 03 8 9 3 0 6 6 1 4 e- m a il : o r ha s@ c g 6 8 . f r Maison Départementale des Personnes Handicapées 48 avenue de la République - B P 20351 68006 Colmar Cedex Tél.03 8 9 3 0 6 8 1 0 e .m a il : md p h@ c g 6 8 . f r Juin 2011