Parlons poissons - Commission de l`Océan Indien

Transcription

Parlons poissons - Commission de l`Océan Indien
Working
Paper
030
Parlons poissons
Guide pour les journalistes et les médias
Mis en oeuvre conjointement avec
Financé par
Organisation des Nations Unies
pour l’alimentation et l’agriculture
Union
européenne
Cette publication a été réalisée avec l’aide de la
Commission de l’océan Indien. Les contenus de cette
publication n’engagent que la seule responsabilité de
l’auteur et la Commission de l’océan Indien ne saurait être
tenue pour responsable de l’usage qui pourrait être fait des
informations contenues dans ce document.
Des extraits de la présente publication, à l’exclusion des
photographies, peuvent être reproduits sans autorisation,
à condition qu’il soit fait mention de la source.
© 2014 Commission de l'océan Indien
Commission de l’océan Indien
Blue Tower
5ème étage, rue de l'Institut
Ebène, Maurice
Tél : +230 402 6100
Fax: +230 466 0160
[email protected]
www.coi-ioc.org
www.smartfish-coi.org
CREDITS
Concept et structure : Toky Rasoloarimanana
Graphique : Shirley Chan
Auteur : Claire Artwood, rédacteur en chef de “Intrafish magazine”
Dessin : Pov
“ Cette publication a été élaborée avec l’aide de l’Union européenne. Le contenu
de cette publication relève de la seule responsabilité de l’auteur et ne peut
aucunement être prises pour le compte des vues de l’Union européenne ”
Parlons poissons
Guide pour les journalistes et les médias
SF/ 2014/ 30
SOMMAIRE
PAGE
Préface
06
Le role des médias
08
Le programme SmartFish
10
Le monde de la pêche
12
La pêche en Afrique
15
Sujets d'intérêts
34
Glossaire
54
Contacts
59
5
Saviez-vous qu’au large des côtes malgaches, de grands
navires de haute mer pêchent le homard à des profondeurs
pouvant atteindre 800 m ; que la population de perches
du Nil du lac Victoria se partage entre trois pays et qu’une
des plus grosses conserveries de thon au monde se trouve
aux Seychelles ? Bienvenue dans le monde merveilleux de
la pêche en Afrique, un secteur d'activité alliant politique,
économie, industrie, technologie et conserverie.
PRÉFACE
À travers ce Guide des médias, La Commission de l'océan
Indien souhaite vous présenter la réalité de la pêche de la
région de l'Afrique orientale et australe et de l'océan Indien
(la région AfOA-OI) et éveiller votre intérêt pour le sujet.
Le but du présent guide est de vous permettre de rendre
compte de la pêche dans votre pays ou sous-région de
façon éclairée et en toute assurance, afin que vos lecteurs,
auditeurs ou spectateurs puissent mieux comprendre les
pêches diverses et dynamiques des régions dans lesquelles
ils vivent.
6
Ce Guide s'intéresse d'abord à la pêche au niveau global ;
plus précisément au rôle majeur joué par le secteur sur le
plan économique mondial. S’ensuit une brève description
de l’industrie de la pêche de la région AfOA-OI. Bien
qu’il n’ait pas été possible de fournir des informations
exhaustives sur le secteur halieutique de tous les pays,
cette vue d’ensemble devrait vous permettre de mieux
comprendre les différentes pêches pratiquées dans la
région et certains des facteurs clés ayant une influence ou
un impact sur cette activité.
Parlons poissons - Guide pour les journalistes et les médias
Nous avons inclus des sujets susceptibles de vous intéresser
ainsi que des recommandations pour la préparation des
rapports y afférent. Le glossaire des termes de la pêche
devrait vous permettre de naviguer dans ce monde à votre
aise et de produire d'excellents rapports sur le sujet.
Il existe une mine d’informations et d’innombrables
histoires à raconter, bon nombre d’entre elles sont
d’ailleurs des récits prometteurs d’entreprise, d’aventure
et de découverte humaine, de développement de nouvelles
technologies et d’utilisation judicieuse de ressources
naturelles. Nous espérons que ce Guide des médias vous
incitera à raconter ces histoires de pêche qui se déroulent
tous les jours dans vos communautés, pays ou régions.
Monsieur Harijhons Léon Martial RAZAKA
Chargé de mission, responsable du volet
"croissance bleue et verte" de la
Commission de l'océan Indien
7
Le rôle des médias
Si l’on considère que les médias sont au service de la société –
en fournissant aux individus les informations dont ils ont besoin
pour prendre des décisions éclairées sur les problématiques du
jour – ils sont alors en mesure de jouer un rôle extrêmement
important dans le domaine de la pêche.
Cela est particulièrement vrai compte tenu de la tendance mondiale
de cogestion des pêches. La cogestion implique les pêcheurs, les
communautés de pêche et d’autres intervenants dans la gestion
des pêches, attribuant aux citoyens ordinaires un rôle plus actif que
jamais dans les processus d’évaluation, de planification, de contrôle
et de gestion des pêches. Les médias peuvent donc participer à
cette cogestion des pêches en fournissant aux intervenants des
informations sûres et précises, utiles à la prise de décision.
8
Parlons poissons - Guide pour les journalistes et les médias
Des rapports fiables et objectifs sur la vie des pêcheurs,
le commerce de la pêche et la gestion des pêches peuvent
influencer les débats actuels et même entraîner des changements
au niveau des politiques et de la gouvernance. Toutefois, le
vieil adage selon lequel « dans toute histoire, il y a toujours
deux sons de cloche » est particulièrement vrai lorsqu’il est
question de pêche. En effet, les histoires de pêche contiennent
presque toujours divers éléments de science, d’économie, de
conservation et d’industrie qui peuvent se retrouver en position
de conflit.
Comme en témoignent les pages de ce Guide des médias, les
pêches pratiquées dans la région AfOA-OI sont nombreuses et
variées, avec des activités couvrant l'ensemble de la société,
des communautés locales à la scène internationale. Il y a donc
énormément d'histoires à écrire et raconter, certaines à forte
valeur humaine avec de réelles implications en termes de politique
et de gouvernance locales, régionales, voire internationales.
9
Soudan
Érythrée
Djibouti
Sud
Soudan
Ethiopie
Ouganda
Kenya
Republique Rwanda
démocratique Burundi
du Congo
Tanzanie
Zambie
Somalie
OCÉAN INDIEN
Seychelles
archipel des Comores
Malawi
Mozambique
Zimbabwe
Madagascar
Maurice
Réunion
Swaziland
Afrique du sud
Le Programme SmartFish
La gouvernance et la gestion des pêcheries et de l’aquaculture
ont une incidence sur la sécurité alimentaire, les avantages
sociaux, le commerce régional et la croissance économique.
La Commission de l’océan Indien (COI), le Marché commun
de l’Afrique orientale et australe (COMESA), la Communauté
est-africaine (EAC) et l’Autorité intergouvernementale pour le
développement (IGAD) ont élaboré des stratégies régionales
10
Parlons poissons - Guide pour les journalistes et les médias
visant à assurer la promotion de pêcheries responsables,
développer l’aquaculture, développer le commerce du poisson,
et améliorer la sécurité alimentaire.
SmartFish appuie la mise en œuvre de ces stratégies halieutiques
régionales par le biais d’activités de renforcement des capacités
et d’interventions connexes destinées précisément à :
• Mettre en œuvre des méthodes durables de gestion des
pêches à l’échelle régionale ;
• Initier un cadre de gouvernance pour une pêche durable
régionale ;
• Mettre sur pied des mécanismes de suivi, de contrôle
et de surveillance efficaces à l’intention des ressources
halieutiques transfrontières ;
• Élaborer des stratégies commerciales régionales et mettre
en œuvre des initiatives commerciales régionales ;
• Contribuer à la sécurité alimentaire en diversifiant les
moyens de subsistance et en réduisant les pertes postecapture.
SmartFish est financé par l’Union européenne (UE) et mis en
œuvre par la COI conjointement avec l'Organisation des Nations
Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) en partenariat
avec le COMESA, l’EAC et l’IGAD et en collaboration avec la
SADC. Une collaboration efficace avec l’ensemble des autorités
nationales compétentes et les organisations de pêche régionales
a été établie. Par ailleurs, le Programme bénéficie d’un appui
technique de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation
et l’agriculture (FAO) et du consortium Agrotec SpA (groupe
de sociétés privées qui fournit de l’assistance technique au
Programme).
11
Le monde de la pêche
Aux quatre coins du monde, la pêche procure aux hommes de
la nourriture, des emplois, une activité économique et dans
beaucoup de cas, un loisir et un moyen de relaxation aisément
accessibles. Le secteur touche toute la planète et ces cinq
dernières décennies ont vu des avancées technologiques et
des améliorations au niveau de la distribution entraîner une
augmentation considérable de l’offre mondiale de poisson.
La pêche mondiale en quelques chiffres
• La production des pêches de capture et l’aquaculture ont
fourni au monde 154 millions de tonnes métriques (tm) de
poissons en 2011 ;
• Sur le total des captures, au moins 131 millions de tonnes
métriques ont été utilisés pour la consommation ;
• Les produits halieutiques figurent parmi les denrées alimentaires
les plus vendues, représentant approximativement 10 % du
total des aliments exportés.
La quantité de poissons consommés varie en
fonction des régions du monde
• En Asie, en moyenne, une personne mange environ 21 kg
de poissons par an ; (On appelle cela la « consommation par
habitant ».)
• En Afrique, la consommation par habitant est approximativement de 9 kg par an ;
• En Chine, une hausse importante de la production aquacole
montre que le poisson figure maintenant plus souvent au
menu des habitants.
12
Parlons poissons - Guide pour les journalistes et les médias
L’aquaculture (exploitation piscicole) produit
12 fois plus de poissons qu’en 1980
• L'aquaculture a produit 60 millions de tonnes métriques de
poissons, chiffrés à environ 119 milliards USD, en 2010 ;
• En Afrique, l’aquaculture s’est rapidement développée, les
productions les plus importantes se trouvant en Égypte, au
Nigéria et au Ghana ;
• Le secteur est en expansion en Ouganda, au Kenya, au
Zimbabwe et en Zambie.
En 2010, les eaux intérieures (rivières, lacs
et réservoirs) ont contribué 11,2 millions
de tonnes métriques au total mondial des
captures
• La FAO considère que la production en eaux intérieures est
nettement sous-estimée.
La pêche, l’aquaculture et les activités
connexes procurent un moyen d’existence
à entre 660 et 820 millions de personnes à
travers le monde
• L’emploi dans l'aquaculture croît plus rapidement que l'emploi
dans l'agriculture ;
• En règle générale, l’emploi stagne ou recule dans le secteur
de la pêche de capture (surtout en Europe) tandis qu'il
progresse dans celui de l'aquaculture ;
• Le secteur de la pêche génère de nombreux emplois dans des
domaines connexes tels que la transformation, le conditionnement,
la commercialisation, la distribution, la fabrication d’engins de
pêche, la construction de navires, la fabrication d’équipements, etc.
13
Selon les estimations de la FAO, 29,9 %
des stocks de poissons sont surexploités
(surpêche) et requièrent des plans rigoureux
de gestion pour rétablir tout leur potentiel
biologique et écologique
• Presque tous les stocks des dix principales espèces sont déjà
pleinement exploités ;
• Un tiers des espèces de thonidés est surexploité.
En résumé, la situation mondiale des pêches de capture empire et
il devient urgent de mettre en place des plans de gestion efficaces
pour restaurer les stocks surexploités. Selon la FAO, la situation
est alarmante pour certains poissons, grands migrateurs, en
particulier ceux exploités exclusivement ou partiellement dans
les zones de haute mer (hors des juridictions nationales).
LE MONDE DE LA PÊCHE
Production mondiale de la pêche de capture et de l’aquaculture
14
Les données sur la pêche mondiale ont été extraites de Situation mondiale
des pêches et de l’aquaculture (SOFIA), une publication de l’Organisation des
Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO). Le document SOFIA
fournit une vue d’ensemble objective et globale des pêches de capture et de
l’aquaculture. Publié tous les deux ans, il est disponible pour téléchargement
à l’adresse http://www.fao.org/fishery/sofia/en
Parlons poissons - Guide pour les journalistes et les médias
La pêche en Afrique
15
La pêche dans la région
de l’Afrique orientale et
australe et de l’océan Indien
Les pays de la région de l'Afrique orientale et australe et de
l'océan Indien (AfOA-OI)1 produisent collectivement presque
1,9 million de tonnes métriques de poissons – soit 23 % de la
production halieutique africaine – annuellement.
LA PÊCHE EN AFRIQUE
Une des spécificités de la production halieutique dans la région
est qu'elle se constitue majoritairement de prises en eau douce
et eaux intérieures plutôt que de captures marines. Bien que la
contribution de l’aquaculture à la production totale soit minime
(environ 220 000 tonnes métriques par an), les exploitations
piscicoles sont en plein essor et la région AfOA-OI possède un
énorme potentiel de croissance dans le domaine.
16
La région AfOA-OI est riche en lacs, rivières et habitats marins, ce qui
signifie que les pêches pratiquées dans la région sont extrêmement
variées. Elles vont de la pêche à petite échelle (artisanale) de
diverses espèces telles que les petites sardines, le tilapia et autres,
dont la pratique est courante dans beaucoup de lacs régionaux,
aux pêches industrielles complexes de thonidés et de crustacés de
haute valeur tels que les crevettes, crabes et homards.
Pour donner un large aperçu du secteur de la pêche dans la région
AfOA-OI, il a été nécessaire de décrire les pêches pratiquées dans
quatre sous-régions, notamment l'Afrique de l’Est, la Corne de
l’Afrique, les îles de l’océan Indien et l’Afrique australe. Bien qu’il
n’ait pas été possible de fournir une analyse détaillée par pays,
1
Les 20 pays qui participent au programme sont le Burundi, les Comores,
Djibouti, la République démocratique du Congo, l’Érythrée, l’Éthiopie, le Kenya,
Madagascar, le Malawi, Maurice, le Rwanda, les Seychelles, la Somalie, le
Soudan du Sud, le Soudan, le Swaziland, la Tanzanie, l’Ouganda, la Zambie et le
Zimbabwe. (En tant que membres de la SADC, le Mozambique et l’Afrique du Sud
y sont aussi impliqués et La Réunion y participe en tant que membre de la COI).
Parlons poissons - Guide pour les journalistes et les médias
l'aperçu met en lumière certaines des caractéristiques, tendances
et problématiques propres à chaque sous-région. Une liste d’URL
et autres références est également fournie pour permettre aux
lecteurs de facilement trouver des informations supplémentaires
sur les pêches de chaque pays de la région.
Uganda
Kenya
Democratic
Rwanda
Republic of Burundi
Congo
United
Republic of
Tanzania
La pêche en
Afrique de l’Est
et
en
RDC
INDIAN
OCEAN
Pays : le Burundi, le Kenya, le
Rwanda, la Tanzanie, l’Ouganda
et la République démocratique
du Congo (RDC).
Alors que le Kenya et la Tanzanie ont des
zones côtières assez étendues (536 et 1
424 kilomètres respectivement), le littoral
est relativement limité en RDC (37 km longeant l’océan Atlantique) et
l’Ouganda, le Burundi et le Rwanda sont des pays enclavés ayant des
degrés variables d’accès à des eaux intérieures.
L’Ouganda est le producteur numéro un de la région, avec des chiffres
nationaux de capture de 400 000 tonnes métriques (2009) et le taux
de consommation moyenne par habitant le plus élevé (15,6 kg).
En Ouganda, le lac Victoria est de loin le plus gros contributeur aux
pêches de capture, mais la pêche locale est également soutenue
par d'autres lacs (par ex. les lacs George, Édouard, Albert et Kyoga)
et un vaste réseau de ruisseaux et rivières. Les principales espèces
capturées en Ouganda sont la perche du Nil, le tilapia et le Mukene.
L'industrie de l’aquaculture de l’Ouganda est également la
plus importante de toute la région d’Afrique orientale, avec une
17
production moyenne de 76 654 tonnes métriques pour une valeur
de 144 805 000 USD (2009). La production aquacole est surtout une
production de subsistance mais une production plus intense, ciblant
le marché régional urbain, est en cours. Le poisson-chat africain
(Clarias gariepinus), une espèce capable de tolérer des conditions
environnementales extrêmes, et le tilapia du Nil (Oreochromis
niloticus) sont les ressources les plus exploitées en aquaculture.
LA PÊCHE EN AFRIQUE
Au Kenya et en Tanzanie, ce sont également les pêches en eaux
intérieures qui apportent la plus grosse contribution (90 % et 85
% respectivement) au total des captures annuel. Au Kenya, la
majorité des prises nationales proviennent du lac Victoria qui a
fourni 108 934 tonnes métriques de poissons en 2009, composés
d'Omena (Rastrineobola argentea, un petit pélagique semblable
au vairon, également appelé Mukene en Ouganda et Dagaa en
Tanzanie), de perches du Nil et de tilapias. Bien que le Kenya
partage le lac Victoria (le deuxième plus grand lac au monde) avec
l'Ouganda et la Tanzanie, celui-ci n’est pas la plus grande masse
d’eau du pays. Le plus grand lac du Kenya est le lac Turkana,
situé au nord, qui produit également une quantité importante de
tilapias et de perches du Nil.
18
Dans les deux pays, on distingue deux types de pêche maritime :
l'artisanal et l'industriel. La pêche artisanale se pratique dans les
eaux territoriales (à moins de 12 milles marins de la côte) et la
pêche industrielle est une activité généralement menée en haute
mer, au-delà de la limitation de 12 milles. Les eaux du large sont
exploitées par les chalutiers crevettiers (pêchant les crevettes en
eaux peu profondes) et les flottes étrangères visant les thons et
espèces apparentées, les aiguilles de mer (telles que le marlin et
le voilier) et les requins pélagiques.
Les pêcheurs artisans côtiers ciblent principalement les ressources
démersales et utilisent un large éventail d'engins qui vont des
harpons, aux lignes et hameçons, en passant par les pièges et filets.
Les espèces démersales communes incluent la carangue, le mérou,
Parlons poissons - Guide pour les journalistes et les médias
le vivaneau, l’empereur et le poisson-perroquet. Les poissons
pélagiques, tels que les grands maquereaux, le thazard, le MahiMahi et le thazard bâtard sont ciblés alors que les petits pélagiques
sont souvent capturés la nuit, à l’aide de sennes coulissantes et de
filets maillants. La majeure partie des prises de petits pélagiques se
constitue de carangidae, c’est-à-dire de carangues, de pompanos,
de chinchards et de comètes. Au Kenya comme en Tanzanie, ces
poissons sont des aliments de base qui peuvent également être
utilisés comme appât, notamment pour la pêche au thon à la canne.
La RDC peut être généralement décrite comme étant un pays qui
dispose de ressources halieutiques en eaux intérieures importantes
; pour preuve le fleuve Congo. Il est également le principal moteur
de la demande de poisson. En effet, la majorité des pays de la
région exportent du poisson vers la RDC ; l’Ouganda, la Tanzanie,
la Zambie, le Rwanda et le Burundi étant les plus gros exportateurs.
La RDC compte une population variée ; alors que la demande
pour des produits de la pêche à prix élevé est forte dans les
zones urbaines (à Kinshasa par exemple), dans les zones rurales,
notamment à l’est du pays, aux frontières de la région AfOA, ce
sont les produits les moins coûteux qui sont les plus recherchés.
Cette forte demande pour des produits à bas prix favorise la pêche
illicite en Ouganda car les pêcheurs capturent des perches du Nil
juvéniles pour le marché congolais, mais ce faisant détruisent le
potentiel du secteur, surtout sur le lac Victoria.
La pêche au Burundi est surtout pratiquée sur le lac Tanganyika
que le pays partage avec la RDC, la Tanzanie et la Zambie. Deux
types d’activité de pêche sont menés sur le lac : la pêche dans la
zone riveraine qui se caractérise par la pêche de sardines à l’aide
de carrelets et dans certains endroits du lac, d’hameçons, de
lignes, de palangres, de filets maillants et de lamparas et la pêche
au-delà de la zone riveraine qui inclut les carrelets artisanaux et
les opérations industrielles de pêche à la senne coulissante basées
en Zambie. La majorité des poissons pêchés dans le lac sont
vendus frais sur un marché dominé par la demande provenant
19
de la capitale, Bujumbura. Bien qu’à ce jour, il n’y ait pas eu de
développement notable au Burundi au niveau de l’aquaculture,
la culture en petit étang existe dans de nombreux endroits et la
politique gouvernementale encourage l’expansion du secteur.
LA PÊCHE EN AFRIQUE
Au Rwanda, pays enclavé, les activités de pêche se limitent, dans
une large mesure, aux lacs Kivu, Cohoha et Mugesera et sont
menées à travers des coopératives ou associations de pêcheurs.
Malgré un niveau de production très bas, les Rwandais consomment
beaucoup de poissons et en importent un volume qui représente
plus de la moitié de leur production locale, principalement de la
Tanzanie et de l’Ouganda. Les pêches lacustres au Rwanda sont
toutes artisanales et la majorité des poissons sont consommés
frais. Une récente collaboration avec l’Ouganda a permis le
développement rapide d’installations aquacoles dans le pays.
20
Parlons poissons - Guide pour les journalistes et les médias
LE LAC VICTORIA
Le lac Victoria est le plus grand et le plus important plan d’eau
africain avec une surface d’eau totale de 68 800 km2. Les ressources
halieutiques du lac contribuent de manière substantielle aux économies
des États riverains que sont le Kenya, la Tanzanie et l’Ouganda.
L’introduction de la perche du Nil (Lates niloticus) dans le lac Victoria
dans les années 1950 est l’un des exemples les plus cités quand il
s’agit de démontrer à quel point les espèces exotiques envahissantes
peuvent être dangereuses pour les écosystèmes mais a engendré
une importante activité de pêche commerciale. En 1980, 4 439
tonnes métriques de perches du Nil y ont été pêchées ; une décennie
plus tard, plus de 338 115 tonnes métriques étaient débarquées ; et
entre les années 2000 et 2010, la capture annuelle moyenne s’élevait
à 253 404 tonnes métriques.
Les perches du Nil s’attrapent à l’aide de filets maillants, de lignes
à main et parfois, de palangres. Les poissons débarqués sont
transportés vers des sites de débarquement où ils sont pesés
et achetés par des transformateurs ou commerçants locaux
(traditionnellement des femmes). Ceux achetés par les habitants de
la région sont généralement grossièrement tranchés et fumés et
séchés alors que ceux achetés par les transformateurs de poisson
sont pour la plupart découpés en filets pour être vendus sur le
marché européen.
Les ressources biologiques du lac Victoria se partagent entre le
Kenya, la Tanzanie et l’Ouganda, et l’Organisation des pêches du lac
Victoria (LVFO) fournit à ces pays une plateforme pour les gérer de
manière collaborative. Toutefois, un certain nombre de problèmes
menacent sérieusement l’intégrité écologique du lac et sa capacité à
soutenir durablement cette industrie de la pêche de perches du Nil.
Ils sont résumés ci-après :
• Malgré des initiatives diverses pour gérer les ressources, aucun
impact positif n’a clairement été constaté ;
• La surexploitation des perches du Nil, conséquence de la pêche
clandestine et du commerce illicite transfrontalier de poissons,
a sérieusement compromis l’activité, à tel point que l’industrie
risque de s’effondrer ;
• La jacinthe d’eau étouffe les baies et anses abritées ;
• La pollution causée par plusieurs activités agricoles et industrielles
détériore la qualité de l’eau.
21
PECHE ARTISANALE
Alors que les pêches industrielles, telles que celles ciblant
les thonidés et les crustacés (crevettes et homards),
approvisionnent les marchés mondiaux, pour la majeure
partie des pays de la région AfOA-OI, la pêche est une
activité artisanale qui contribue à la sécurité alimentaire et à
l’économie locale.
Le terme « pêche artisanale » désigne la pêche traditionnelle
pratiquée par des ménages de pêcheurs (par opposition
à des sociétés commerciales) qui utilisent des quantités
relativement faibles de capital et d'énergie, des navires
de pêche relativement petits (voire aucun), effectuent de
courtes sorties de pêche, à proximité du rivage, et travaillent
principalement pour la consommation locale.
LA PÊCHE EN AFRIQUE
La pêche artisanale est parfois appelée pêche à petite échelle
et peut être vivrière ou marchande. Par exemple, bien que
les pêcheurs ramènent en effet du poisson chez eux pour
nourrir leurs familles, en cas de demande et de prix correct,
ils vendront leurs prises.
22
Dans la région AfOA-OI, les petits pêcheurs utilisent
typiquement de petites embarcations, telles que des canoës
et des pirogues, et des lignes à main, des pièges, des filets
(à la senne, épervier, maillant), des petits chaluts et des
harpons pour prendre des espèces pélagiques et démersales
ainsi que des bêches de mer, des homards, des crabes, des
crevettes, des bivalves et des pieuvres.
Un certain nombre de facteurs limitent le développement de la
pêche artisanale, incluant un manque d’infrastructures et de
soutien financier pour moderniser les embarcations et engins
de pêche. Malgré cela, l’effort de pêche a considérablement
augmenté lors des dernières décennies car la population a
augmenté et la demande de poisson et de produits de la mer
aussi, au niveau local comme au niveau international.
Les pêcheurs artisans sont de loin les plus nombreux dans la
région.
Parlons poissons - Guide pour les journalistes et les médias
La pêche dans la Corne de
l’Afrique
Sudan
Eritrea
Pays : Djibouti,
Érythrée,
Éthiopie,
Somalie,
Soudan et
Soudan du Sud.
Djibouti
Bien que les données
disponibles soient peu
Ethiopia
South
Sudan
nombreuses et dans
Somalia certains cas, obsolètes,
la
production
halieutique
INDIAN
OCEAN
de la région est riche.
On y retrouve des
pêches maritimes de
gros et petits poissons
pélagiques et certaines
pêches démersales et récifales de haute valeur. La pêche en eau
douce cible principalement les tilapias, poissons chats, perches du
Nil, cyprinidés (carpes) dans les lacs, étangs saisonniers et rivières.
La Somalie dispose, pour sa part, de ressources à peine exploitées
en gros et petits pélagiques. La FAO estime que son stock de
poissons pélagiques peut à lui seul soutenir une capture annuelle
durable d’environ 200 000 tonnes métriques, mais la faiblesse de
la gouvernance, l’absence d’infrastructures et le fléau qu’est la
piraterie, ainsi qu’un climat gouvernemental instable, ont entravé
les efforts de développement du secteur. De plus, développer
les activités de pêche au thon et au maquereau pourrait revêtir
une grande importance pour l’économie somalienne sur le long
terme.
23
Comme au Kenya et en Tanzanie, la pêche somalienne comprend
deux secteurs distincts – une activité artisanale menée dans les
zones côtières, représentant 60 % des prises, et une activité
industrielle.
LA PÊCHE EN AFRIQUE
S’agissant du secteur industriel, la Somalie a octroyé des licences
à des navires de pêche de plusieurs pays, autorisant la capture
de poissons démersaux et de crustacés dans ses eaux. Toutefois,
il semblerait que de nombreux autres navires étrangers opèrent
illégalement dans la ZEE du pays. La pêche côtière fournit des
poissons récifaux de haute valeur et des homards aux marchés
du Moyen-Orient et au-delà.
24
À Djibouti, aucune activité de pêche n’est pratiquée à grande
échelle. On y trouve surtout de la pêche à petite échelle, mais
agrémentée de certains processus industriels et de quelques
exportations. La demande djiboutienne de poisson ne peut être
satisfaite par les prises actuelles et il est communément admis
que les ressources du territoire sont sous-exploitées. La pêche
à la ligne d’espèces démersales et récifales y est courante. Des
filets maillants et éperviers sont également utilisés à cette fin.
Les homards sont capturés par des plongeurs locaux mais l’effort
de pêche est en général faible.
En Érythrée, les pêcheurs artisanaux ciblent des poissons
récifaux tels que les vivaneaux, les mérous, les empereurs, les
aprions verdâtres, les carangues et les carangues australiennes,
qui représentent 64 % du total des captures. Les poissons
pélagiques tels que les maquereaux, les barracudas et les
thonidés, représentent environ 20 % des prises, les crevettes
approximativement 5 % et d’autres poissons constituent les 11 %
restants. Les requins et mulets sont salés, puis séchés in situ sur
la plage, mais les poissons de qualité supérieure sont préparés
pour l’exportation.
Parlons poissons - Guide pour les journalistes et les médias
Il est généralement considéré que les ressources halieutiques
érythréennes sont sous-utilisées; des agences donatrices
sont récemment intervenues pour améliorer la capacité de
transformation et de gestion du pays.
L’Éthiopie est un pays enclavé qui dépend entièrement de
ses plans d’eau intérieurs pour son approvisionnement en
poissons. La pêche artisanale y est prédominante, impliquant
approximativement 15 000 pêcheurs qui utilisent filets, pièges,
lignes et hameçons pour pêcher la perche du Nil, le tilapia et le
poisson-chat. Les principales étendues d’eau du pays incluent le
lac Tana, situé au nord, qui fournit des tilapias majoritairement
pour la consommation domestique, avec quelques exportations
vers le Soudan du Sud. L’Éthiopie partage le lac Tana avec le
Kenya dont l’activité de pêche produit des tilapias et des perches
du Nil. Les plus petits lacs et rivières augmentent la capacité de
production du pays.
25
LA PIRATERIE
La piraterie au large des côtes somaliennes constitue une menace
pour le transport maritime international depuis le début du XXIe
siècle. Toutefois, les incidents de piraterie ont augmenté de façon
spectaculaire entre 2005 et 2009, entravant la livraison de cargaisons
et représentant pour le secteur de la navigation une perte d’environ
6,6 à 6,9 milliards USD par an en termes de commerce mondial.
Il est établi que la piraterie a freiné le développement de la pêche
industrielle en Somalie ; mais elle a également eu un impact majeur
sur les îles de l’océan Indien qui dépendent fortement de cette pêche
industrielle. Par exemple, aux Seychelles, on estime que la piraterie
est la cause d’une baisse de PIB de 4 %.
LA PÊCHE EN AFRIQUE
La piraterie a entraîné un déplacement de l’effort de pêche, les
flottilles de palangriers asiatiques navigant plus à l’est et au sud-est
; les flottilles européennes des senneurs à senne coulissante s’étant
déplacées vers l’est en 2009 mais s’étant depuis accommodées de la
menace posée par les pirates.
26
Parlons poissons - Guide pour les journalistes et les médias
Le Soudan du Sud dispose d’un capital halieutique abondant
dans une zone appelée le Südd. Le Südd s’étend sur plus de
40 000 km² en périodes d’inondation et, combiné aux lacs du
pays, au Nil, à ses affluents et aux plaines d’inondation, constitue
une surface totale disponible pour la pêche de capture pouvant
atteindre 80 000 km². Toutefois la pêche demeure une activité
très saisonnière avec deux tiers des prises débarqués pendant
la saison des pluies, de mai à septembre (la période la moins
appropriée pour sécher le poisson).
La FAO estime qu’une capture durable de 150 000 à 300 000 tonnes
métriques de poissons par an au Soudan du Sud est possible, mais une
partie importante des prises se perd faute d’installations de conservation
et de transformation et de moyens de transport appropriés.
L’aquaculture en est encore à ses débuts au Soudan du Sud et
attire déjà de gros investisseurs, séduits par cette opportunité
dans ce nouveau pays.
Au Soudan, le Nil et ses affluents, et les eaux territoriales du
Soudan dans la mer Rouge sont au centre des activités de pêche
de capture. Ces étendues peuvent atteindre 91 600 km2 et
incluent un plateau de 22 300 km2. Des mollusques sauvages
ainsi que diverses espèces de poissons ont été capturés dans ces
eaux. Les pêcheurs artisans utilisent des engins et techniques
traditionnels pour pêcher dans les zones côtières et riveraines.
La pêche commerciale y est, depuis quelques années, en pleine
expansion et il y a déjà eu jusqu’à 30 chalutiers en opération
dans ses eaux, après obtention de licences de l’administration
nationale. Actuellement, la majeure partie des poissons capturés
sont consommés lorsqu'ils sont frais et il n’existe aucune
exportation officielle de produits de la mer.
Le Soudan, comme le Soudan du Sud, importe une quantité
importante de poissons d'autres pays de la région des Grands
Lacs, principalement du Kenya et de l’Ouganda.
27
La pêche dans les îles de
l’océan Indien
Seychelles
Comoros
LA PÊCHE EN AFRIQUE
Mauritius
Madagascar Reunion
28
Pays : Comores,
Madagascar, Maurice,
Réunion (France) et
Seychelles.
Les îles de l’océan Indien ont des Zones
économiques exclusives vastes – 3,8
millions de km2, par rapport à leurs
superficies terrestres (586 250 km2).
L’importance du secteur de la pêche pour ces nations insulaires ne peut
être minimisée. En 2009, les exportations de poisson représentaient
plus de 30 % des exportations agricoles à Madagascar, à Maurice
et aux Seychelles. Aux Seychelles, les poissons et produits de la
mer représentent plus de 50 % du total des exportations. Dans la
région, les produits de la mer exportés sont principalement le thon
entier congelé ou frais, les conserves de thon, les petits poissons
pélagiques tels que les maquereaux et les sardines, et les crustacés
(surtout les crevettes et les langoustes). Aux Seychelles, le secteur
halieutique est la principale source de devises. Le pays possède la
deuxième plus grande usine de transformation de thon au monde,
avec des exportations de conserves de thon qui représentent 87 %
des exportations du pays vers l’étranger. 88 % de tous les thonidés
capturés par les flottes de l'océan Indien ouest sont pris en charge
par les Seychelles.
À Maurice, le poisson joue un rôle important dans l'alimentation locale
; il est la source d’un quart des apports en protéine de l’habitant.
Les activités de pêche incluent la pêche artisanale pratiquée autour
de l’île par environ 2 500 pêcheurs, la pêche démersale en haute
mer qui cible le poisson empereur (Lethrinus mahsena) dans les
Parlons poissons - Guide pour les journalistes et les médias
bancs du plateau des Mascareignes situé à environ 500 km au nord
de l'île et la pêche au thon, la première pêche industrielle du pays.
Le transbordement au port de thonidés est une activité économique
importante, les palangriers transbordant principalement du thon
germon à Port-Louis. Quelques navires mauriciens sont impliqués
dans la pêche au thon mais Maurice délivre également des licences
aux palangriers et senneurs étrangers pour la capture des poissons.
Les transbordements, opérations de soutage, réparations et
entretiens de navires génèrent un revenu considérable pour le pays.
Aux Seychelles, la pêche industrielle se divise en deux catégories
principales : une flottille de senneurs qui comprend majoritairement
des navires français et espagnols pêchant en vertu d’un accord avec
l’Union européenne, et une flottille de palangriers constituée pour la
plupart de navires taïwanais et japonais.
Les Seychelles possèdent également un secteur de pêche artisanale
important qui cible les vivaneaux, les aprions verdâtres, les mérous,
les poissons empereurs et les carangues australiennes. Les engins
utilisés sont les lignes à main et les pièges. Les homards et bêches
de mer sont capturés par les plongeurs. Une activité de pêche
au requin s’est aussi développée en raison de la forte demande
d'ailerons.
À Madagascar, le secteur de la pêche est tout aussi important, la
pêche de capture et l’aquaculture représentant 7 % du PIB national.
Dans de nombreuses communautés rurales, la pêche joue un rôle
prépondérant dans la création de l’emploi, la sécurité alimentaire et
la réduction de la pauvreté. La contribution des pêcheurs artisans à
la production halieutique est d'approximativement 60 %; ils pêchent
des poissons pélagiques et des poissons démersaux tels que les
empereurs, les vivaneaux et les mérous. Les navires européens
opèrent en vertu de l’accord de partenariat sur le thon conclu avec
l’UE. Madagascar a également un accord de pêche avec le Japon.
Cinq espèces de crevettes sont pêchées par des chalutiers d’une
29
longueur maximale de 40 m. Les prises sont exportées et sont une
source précieuse de devises.
LA PÊCHE EN AFRIQUE
L’Aquaculture est en pleine expansion à Madagascar. Bien que
des études sur les élevages de crabes de palétuvier, de bêches de
mer, d’algues bleu-vert, d’huîtres et d’anguilles aient été réalisées,
l’élevage de crevettes est de loin l’activité aquacole la plus
importante. Cinq sociétés ont produit 8 547 tonnes métriques de
crevettes destinées à l'exportation en 2008. Toutefois, la production
malgache de crevettes a chuté durant ces dernières années en
raison de la concurrence asiatique et d’épidémies qui ont affecté
plusieurs cultures.
30
Parlons poissons - Guide pour les journalistes et les médias
LA PÊCHE AU THON
Les thonidés constituent l'une des espèces marines les plus
importantes au monde sur le plan économique. La demande globale
de thon a augmenté depuis les années 1990 et la production est
désormais estimée à 6 millions de tonnes métriques par an.
La région ouest de l’océan Indien est l’une des pêcheries de listaos
les plus importantes et une principale zone de pêche d’albacores et
de thons obèses. Les îles de l’océan Indien jouent un rôle de premier
plan dans la production de ces espèces.
La majorité des thonidés pêchés dans la région est capturée par
des flottilles étrangères en vertu d'accords d’accès avec des pays
de la région. La flottille palangrière est pour la plupart constituée
de navires taïwanais, japonais et coréens, alors que les navires
immatriculés en Europe (espagnols, français, italiens) capturent les
thonidés et espèces apparentées à l’aide de sennes coulissantes.
Bien que les accords de pêche avec les États étrangers soient
une importante source de revenu pour le Kenya, la Tanzanie, le
Mozambique, Maurice, les Seychelles, les Comores et Madagascar, ils
posent également de nombreux problèmes. Le contenu des accords
d’accès conclus avec l’Union européenne sont accessibles au grand
public mais celui des accords conclus avec le Japon, Taïwan et la
Corée ne l’est pas. Les citoyens de ces pays n'ont donc aucune idée
du nombre de navires étrangers autorisés dans leurs eaux, des
termes et restrictions convenues, du revenu généré et de ce qu'il est
fait de ce revenu. Le manque de transparence signifie aussi qu’il n’est
pas certain que les droits de licence versés par les flottes de pêche
lointaine soient proportionnels à la valeur des prises débarquées.
Un autre problème réside dans le fait que les pays de la région
ne disposent pas des moyens techniques requis pour surveiller et
contrôler les activités de pêche dans leurs ZEE de manière efficace.
On estime donc que la pêche thonière est particulièrement vulnérable
aux activités illicites, non réglementées et non déclarées (INN).
31
La pêche en Afrique australe
Pays : Malawi, Swaziland, Zambie et
Zimbabwe.
INDIAN OCEAN
Ces pays sont des territoires
enclavés dont la production
halieutique est, en général, faible.
Zambia
Malawi
Zimbabwe
LA PÊCHE EN AFRIQUE
Swaziland
32
La production aquacole est
également assez peu élevée
mais il existe un potentiel de
développement car les conditions
climatiques y sont adaptées et
les réservoirs d’eau nombreux.
Les captures dans les eaux
intérieures du Malawi, de la
Zambie et du Zimbabwe se
composent en général de tilapias et espèces similaires, mais une
quantité importante de cyprinidés (carpes) est également pêchée
au Malawi, incluant plusieurs poissons colorés du lac Malawi
destinés au commerce international d’espèces d'aquarium.
Le Swaziland produit une faible quantité de poissons d'élevage
(seulement 73 tonnes métriques en 2009), mais la production
aquacole est en pleine expansion en Zambie avec des chiffres qui
ont plus que doublé entre 2000 et 2009. La production aquacole
zambienne est demeurée stable avec un certain nombre de
petits exploitants et un gros investisseur dont la culture produit
approximativement 8 000 tonnes métriques de poissons
annuellement. Ce même investisseur étend actuellement ses
opérations à l’Ouganda et en Zambie. Tous les pays produisent
principalement des tilapias et autres cichlidés, mais la carpe,
le barbeau, le saumon et la truite sont également élevés.
Parlons poissons - Guide pour les journalistes et les médias
Les élevages de poissons-chats commencent également à se
répandre dans la région.
Références et autres lectures
Defaux V & Hjort, A. 2012. Regional Market Assessment
(supply and demand). Smartfish report SF/2012/5.
Port Louis, Maurice. Programme Smartfish COI.
Disponible à l’adresse : http://www.smartfish-coi.org
Hempel, E & Larsen, B. 2012. Trade assessment study.
SmartFish report SF/2012/6. Port Louis, Maurice.
Programme Smartfish COI. Disponible à l’adresse :
http://www.smartfish-coi.org
Mbendo, J. 2012. Developing regional minimum terms and
conditions for granting tuna fishing access in the Western
Indian Ocean. Report of the WWF Coastal East Africa
Initiative. Disponible à l’adresse : http://wwf.panda.org
UNDP-GEF. 2012. Transboundary Diagnostic Analysis of
the Large Marine Ecosystems of the Western Indian Ocean.
Volume 1. Joint report of the ASCLME and SWIOFP projects.
Disponible à l’adresse : http://www.asclme.org/TDA
Le Programme ACP Fish II de l’Union européenne.
http://www.acpfish2-eu.org/
PROFILS DE PAYS DE LA FAO
Les profils des pêches et de l'aquaculture par pays de la
FAO fournissent une vue d’ensemble des activités et des
tendances des pêches et de l’aquaculture dans chaque pays
de la région AfOA-OI.
http://www.fao.org/fishery/countryprofiles/search/en
33
Sujets d'intérêts
1. Le Code de conduite pour une pêche
responsable
En 1995, la Conférence de la FAO a adopté le Code de conduite
pour une pêche responsable (le CCPR) dans le but de promouvoir
une exploitation durable des ressources halieutiques mondiales
à travers la gestion et la conservation responsable des pêches.
Bien que le CCPR ait été initialement élaboré pour les pêches
maritimes et plus particulièrement les pêches en haute mer, il est
également applicable aux pêches en eaux intérieures.
Le CCPR est complété par des Directives techniques qui
fournissent aux pays des instructions détaillées pour la mise en
œuvre des dispositions spécifiques du CCPR. Des plans d’action
internationaux (PAI) ont également été élaborés pour régler
des problèmes internationaux spécifiques. À ce jour, quatre PAI
ont été élaborés, notamment le PAI-requins ; le PAI-oiseaux de
34
Parlons poissons - Guide pour les journalistes et les médias
mer; le PAI-capacité ; et le PAI-INN. Les PAI recommandent des
bonnes pratiques pour faire face à des défis précis tels que :
• la gestion des ressources mondiales en requins ;
• la réduction des captures et de la mortalité des oiseaux de
mer pendant les activités de pêche ;
• l'adaptation des capacités de pêche pour éviter la surpêche;
• l’élimination de la pêche illicite, non réglementée et non
déclarée (INN).
C’est surtout le PAI-INN qui a retenu l’attention de la communauté
internationale car la pêche INN est l’un des principaux facteurs
de la pêche non durable.
Les PAI sont des instruments volontaires et les pays sont
encouragés à élaborer leurs propres plans d’action nationaux
(PAN) pour appuyer la mise en œuvre des PAI.
Idées de sujets :
Une façon d’aborder le sujet du CCPR est de s’intéresser aux
PAI. Ont-ils été déclinés en plans d’action nationaux (PAN) ? Si
oui, est-ce que cela a entraîné l'adoption de nouvelles politiques
et/ou d’une nouvelle législation qui ont amélioré la gestion des
ressources en requins, diminué les prises accessoires d'oiseaux
de mer, permis d’éviter la surpêche en réduisant la capacité de
pêche ou éliminé la pêche INN ?
Un autre point à soulever concerne le degré d’application des
recommandations du CCPR par le pays ou la région ; existe-t-il un fossé
entre l’engagement national en faveur des instruments internationaux
et la gestion des pêches sur le terrain ? Est-ce que des plans de
gestion des pêches sont élaborés au niveau national en adoptant une
approche de précaution et à l’aide d’un processus participatif ? Est-ce
que les plans ont des liens clairs en termes d’écosystème, des points
de référence établis et des objectifs à long-terme ?
35
Pour en savoir plus :
Pitcher, T.J.; Kalikoski, D.; Pramod, G. & Short, K. 2008.
Safe conduct? Twelve years fishing under the UN code.
Gland, Switzerland. WWF International.
Disponible à l’adresse : http://awsassets.panda.org/
downloads/un_code.pdf
Le Code de conduite pour une pêche responsable http://www.fao.org/fishery/code/fr
2. La pêche artisanale ou pêche à
petite échelle
SUJETS D'INTÉRÊTS
La FAO décrit la pêche artisanale comme suit : « la pêche
traditionnelle pratiquée par des ménages de pêcheurs (par
opposition à des sociétés commerciales) qui utilisent des quantités
relativement faibles de capital et d'énergie, des navires de pêche
relativement petits (voire aucun), effectuent de courtes sorties
de pêche, à proximité du rivage, et travaillent principalement
pour la consommation locale. »
36
L'importance de la pêche artisanale pour la sécurité alimentaire, la
réduction de la pauvreté et la prévention de la pauvreté est de mieux
en mieux appréciée. Toutefois, sa non-inclusion dans les politiques
de développement nationales et régionales de nombreux pays limite
sa potentielle contribution. Depuis 2003, le Comité des pêches de la
FAO (COFI) encourage les initiatives visant à améliorer le profil des,
et comprendre les défis et opportunités associés aux, communautés
de pêche à petite échelle en eaux intérieures et marines.
Idées de sujets :
Quelle est la situation de la pêche artisanale dans votre pays ou
Parlons poissons - Guide pour les journalistes et les médias
région ? Existent-ils des
conflits entre la pêche
artisanale et la pêche
industrielle ou entre
les pêcheurs artisans
locaux et les pêcheurs
étrangers ? Est-ce que
les artisans ou petits
pêcheurs
partagent
la responsabilité et
l’autorité
pour
la
gestion des pêches
et
des
ressources
côtières ou sont-ils en
majeure partie exclus
des plans de gestion ?
Sont-ils soumis à des
dispositions ou des
mesures de gestion particulières en fonction des droits, zones,
saisons et engins de pêche ou sont-ils tous logés à la même
enseigne ?
Pour en savoir plus :
FAO - http://www.fao.org/fishery/topic/14753/en
SmartFish – publications et rapports sur les pêches artisanales
dans la région AfOA-OI - http://www.smartfish-coi.org
World Fish Centre – articles et documentation sur divers aspects
des pêches artisanales - www.worldfishcenter.org
Le Collectif international d'appui aux travailleurs de la
pêche (CITP) – documentation on issues pertaining to small-scale
fisheries worldwide – http://www.icsf.net
37
3. Les pertes post-capture de poissons
Un de défis auquel les artisans ou petits
pêcheurs doivent faire face est le taux
élevé de pertes post-capture (PPC). Bien
que les PPC fassent partie intégrante de
toute chaîne de distribution de poissons,
elles peuvent être particulièrement
élevées dans le secteur de la pêche
artisanale, diminuant consi-dérablement
le revenu des ménages et contribuant
à l’insécurité alimentaire du fait du
gaspillage de cette protéine précieuse.
La cause la plus fréquente de PPC est la dégradation biochimique
et microbiologique des poissons après leur mort. Plusieurs
facteurs ont une incidence sur le taux de poissons frais avariés :
SUJETS D'INTÉRÊTS
•
38
•
•
Le temps écoulé entre la mort et l’utilisation finale ou la
consommation. Même réfrigérés avec de la glace, les poissons
s’abîment graduellement avec le temps ; la qualité des
poissons transformés se détériore également avec le temps
en fonction des systèmes de stockage et de conditionnement
utilisés ;
Des températures ambiantes élevées créent des conditions
favorables à la dégradation, alors que les températures plus
basses ralentissent l’action des bactéries et diminuent le
taux de prises avariées ;
De mauvaises pratiques de manipulation exposent les prises
à une contamination microbienne constante et croissante, ce
qui accélère la détérioration du poisson. De telles pratiques
incluent des navires, engins, caisses de poissons et paniers
sales ; ne pas laver le poisson ; laver le poisson dans de l'eau
sale ; poser le poisson sur des surfaces sales ; et abîmer le
poisson physiquement en marchant dessus ou le lançant.
Parlons poissons - Guide pour les journalistes et les médias
Outre la dégradation, les PPC peuvent également être causées par :
•
le rejet de prises accessoires à la mer parce que les poissons
sont trop petits, ne sont pas ceux ciblés ou n’ont pas de
valeur suffisante sur le marché pour être vendus pour une
raison quelconque ;
de mauvaises techniques de transformation qui abîment le
poisson ;
la prédation animale et les invasions d’insectes ;
un conditionnement et des méthodes de stockage inadéquats ;
la dynamique du marché, soit les fluctuations de la demande
et de l’offre de poissons et de produits de la mer - parfois il est
tout simplement impossible de vendre le poisson débarqué !
•
•
•
•
Idées de sujets :
Est-ce que les PPC sont un sujet de préoccupation pour la pêche
artisanale de votre pays ? Que fait votre gouvernement pour
régler le problème ? Que font les pêcheurs à leur niveau pour
régler le problème ?
Pour en savoir plus :
FAO – une série de rapports techniques sur les pertes de produits
alimentaires après récolte et comment les réduire ou les éliminer –
http://www.fao.org
Kabahenda, M.K.; Omony, P. & Husken, S.M.C. 2009. Post-harvest
handling of low-value fish products and threats to nutritional quality:
a review of practices in the Lake Victoria region. The World Fish
Centre. Rapport sur le projet, 1975. Disponible à : http://www.
worldfishcenter.org/resource_centre/WF_3373.pdf
En savoir plus au sujet de la campagne « Clean fish, better life », du
Programme Smartfish. www.smartfish-coi.org
39
4. La cogestion des pêches
La cogestion des pêches est un accord de partenariat qui répartit la
responsabilité de la gestion des pêches entre le gouvernement, la
communauté locale (pêcheurs), les agents externes (organisations
non-gouvernementales, instituts de recherche) et parfois, d’autres
intervenants (propriétaires de bateaux, marchands de poissons,
industrie du tourisme).
SUJETS D'INTÉRÊTS
Des cadres de cogestion sont généralement mis en place quand
d’autres types de gestion ont échoué. Un bon exemple est le
lac Tanganyika où les approches de gestion traditionnelles n’ont
réussi à restreindre ni la pêche INN, ni les pratiques de pêche
destructrices. Tous les États riverains (le Burundi, la RDC, la
Tanzanie et la Zambie) ont donc adopté des cadres de cogestion
mais le degré de développement, d'efficacité et de délégation de la
gestion au niveau local, varie considérablement, allant de simples
consultations (souvent) à de véritables partenariats (rare).
40
Parlons poissons - Guide pour les journalistes et les médias
Idées de sujets :
La cogestion communautaire est considérée comme la seule solution
pour la grande majorité des activités de pêche mondiales et permet,
de manière efficace, de préserver les ressources aquatiques et donc
les moyens de subsistance des communautés qui en dépendent.
Qu’en est-il de la mise en œuvre de la cogestion communautaire
dans votre pays ? Si le cadre est déjà en place, est-il efficace ? Que
pensent les communautés de ce concept de cogestion ? Est-ce que
cela leur convient à elles, ainsi qu’à leurs activités de pêche ?
Pour en savoir plus :
FAO – une série de rapports et d’études de cas sur la mise en œuvre des
approches de cogestion dans le monde de la pêche – http://www.fao.org
Gutiérrez, N.L.; Hilborn, R. & Omar, D. 2011.
Co-Management holds
promise of sustainable fisheries worldwide. 2011. Leadership, social
capital and incentives promote successful fisheries. Nature 470, 385-389.
Article de magazine disponible à l’adresse : http://www.nature.
com/nature/journal/v470/n7334/full/nature09689
Analyse en langage courant de “Co-management holds promise of
sustainable fisheries worldwide” Disponible à l’adresse : http://www.
sciencedaily.com/releases/2011/01/110105131741.htm
Le Collectif international d'appui aux travailleurs de la pêche (ICSF) –
une grande variété de dossiers et d’articles sur la gestion de pêches
équitables et durables – http://www.icsf.net
5. La pêche illicite, non réglementée et
non déclarée (pêche INN)
Une opération de pêche est jugée illicite lorsqu’elle va à l’encontre
des lois applicables à l’activité. Il peut s'agir d'opérations menées
41
dans les eaux relevant de la juridiction d'un État côtier ou en
haute mer, dans les zones réglementées par les organisations
régionales de gestion de la pêche (ORGP). La pêche non déclarée
désigne toute activité de pêche qui n'a pas été déclarée, ou l’a
été de façon fallacieuse, à l'autorité nationale compétente ou à
l’ORGP. La pêche non réglementée qualifie pour sa part toute
activité de pêche menée par des navires sans nationalité, ou tout
navire battant pavillon d'un État non partie à l’ORGP régissant la
zone de pêche ou l’espèce cible concernées (appelé « pavillon de
complaisance »).
SUJETS D'INTÉRÊTS
On estime que jusqu'à 30 % du total des captures est attribuable
à la pêche INN dans certaines régions. La pêche illicite coûte aux
économies mondiales entre 10 et 23 milliards USD annuellement.
42
La pêche INN n'est pas pratiquée uniquement en haute mer
ou dans des eaux partagées, mais également sur les lacs ou à
l'intérieur des zones économiques exclusives qui ne sont pas
contrôlé et réglementé de manière efficace. Elle prospère en
raison de son grand intérêt économique : il existe de nombreuses
espèces de poissons de haute valeur et tout autant de moyens
pour les pêcheurs de contourner la réglementation en matière de
la pêche et donc, augmenter leurs bénéfices. Par exemple, les
pêcheurs peuvent facilement sous-déclarer des captures et rejeter
à la mer les poissons de faible valeur commerciale. Ils peuvent
également transborder des captures en mer ou déclarer des prises
comme étant d'une espèce alors qu’ils en ont débarqué une autre.
La pêche INN et les pratiques malhonnêtes compromettent les
efforts entrepris pour assurer une pêche durable à long terme et
promouvoir des écosystèmes plus sains et résilients. Les pays en
développement ayant souvent des capacités techniques limitées
font les frais de cette pêche INN qui sape leurs efforts restreints
pour gérer les activités de pêche, les prive de revenus et nuit à leurs
initiatives pour garantir la sécurité alimentaire, éradiquer la pauvreté
Parlons poissons - Guide pour les journalistes et les médias
et préserver les moyens de subsistance de manière durable.
Idées de sujets :
La problématique de la pêche INN peut être abordée de plusieurs
manières. Il peut s'agir d'un problème local (des pêcheurs qui
utilisent des engins interdits tels que des filets moustiquaires)
ou d'un problème d’ordre national ou régional (incluant le nonrespect des zones de pêche artisanale par les navires de pêche
traquant des bancs de poissons). C’est un sujet sur lequel il faut
attirer beaucoup d’attention car la pêche INN sape les efforts
de gestion des pêches et affecte la sécurité alimentaire dans
les communautés qui dépendent fortement du poisson pour se
nourrir et vivre. La pêche INN dégrade également les écosystèmes
marins et constitue une menace pour les espèces vulnérables.
Quelques bonnes nouvelles sont toutefois à partager en matière de
pêche INN : certains gouvernements et ORGP ont fait des progrès
remarquables et sont parvenu à réduire, même supprimer la pêche INN.
Pour en savoir plus :
FAO: Stopping Illegal, Unreported and Unregulated fishing http://www.fao.org/docrep/005/Y3554E/y3554e01.htm
Stop Illegal Fishing – organisation engage dans la lutte contre la pêche
INN en Afrique - http://www.stopillegalfishing.com/sif.php
SmartFish – rapports exhaustifs sur la prévention de la pêche INN
sur le lac Victoria et le lac Tanganyika – disponible à http://www.
smartfish-coi.org
Wikipedia
–
informations
aspects de la pêche INN :
bien
détaillees
sur
de
nombreux
- https://en.wikipedia.org/wiki/
Illegal,unreported_and_unregulated_fishing
43
SUJETS D'INTÉRÊTS
6. Défis environnementaux et leur
impact sur la pêche
44
L’impact environnemental de la pêche est double :
•
Certains problèmes affectent la disponibilité des poissons
pour capture, tels que les pêches excessives et les effets
du changement climatique (par ex. la diminution du
nombre de zones humides, le blanchissement des coraux,
la modification des mouvements migratoires, etc.) ;
•
D’autres problèmes affectent l’environnement lui-même,
tels que les prises accessoires et l’utilisation de méthodes
destructrices.
Quatre menaces sérieuses pèsent sur la pêche durable à long
terme dans la région de l’océan Indien ouest, notamment :
•
la dégradation de la qualité de l’eau ;
•
la modification des habitats et communautés ;
Parlons poissons - Guide pour les journalistes et les médias
•
une baisse des ressources biologiques marines ;
•
les changements climatiques.
Les plans d’eau intérieurs, comme les lacs Victoria et Tanganyika,
subissent également des pressions anthropiques, par exemple la
pollution et la surpêche. Mais, les prélèvements et adductions
d’eau, les projets hydroélectriques, l’assèchement des zones
humides et l'envasement résultant de l’utilisation des terres
peuvent également sérieusement affecter les ressources
halieutiques intérieures, et ce indépendamment du taux
d’exploitation.
Idées de sujets :
Quelques exemples de problématiques environnementales
propres à la région AfOA-OI :
-
La capture de crevettes s’accompagne d’une quantité
élevée de prises accessoires de jeunes et petits poissons
qui sont souvent rejetés ;
-
Des pratiques de pêche destructrices, telles que la pêche
à la dynamite, ont complètement détruit le milieu sousmarin, réduisant les récifs coralliens à l’état de gravats ;
-
Les cinq espèces de tortues présentes dans la région de
l’océan Indien ouest sont menacées par la pêche artisanale
et industrielle ; les pêcheurs malgaches pêchent des
milliers de tortues vertes tous les ans alors que la pêche
à la palangre de pélagiques pratiquée par l'Afrique du Sud
constitue une menace pour les tortues caouanne et luth ;
-
Les prises de requins (grand poisson prédateur essentiel
pour préserver l’équilibre des écosystèmes) déclarées
par les pays de la région de l’océan Indien ouest sont
considérables : environ 175 000 tonnes métriques par an.
Or, les plans de gestion sont quasi-inexistants ;
-
L’impact du chalutage sur les fonds marins est un sujet de
préoccupation.
45
Pour en savoir plus
L’Analyse diagnostique transfrontalière publiée par le projet Grands
écosystèmes marins d'Agulhas et de Somalie (ASCLME) et le projet de
pêche du Sud-ouest de l'océan Indien (SWIOFP) fournit une analyse
concise et à jour de l’impact des problématiques environnementales
sur le milieu marin et côtier de neufs pays de la région de l'océan
Indien ouest. Elle est disponible pour téléchargement à l’adresse :
http://www.asclme.org/TDA.
Le Marine Stewardship Council (Conseil pour la bonne gestion des
mers) fournit un certain nombre d’études de cas sur la gestion
des impacts de la pêche, incluant l'utilisation de la technologie et
l'élimination des pratiques de pêche destructrices. Disponible à
l’adresse
http://www.msc.org/healthy-oceans/the-oceans-
today/environmental-impact
Un article succinct traitant de certains des impacts environnementaux
typiques de la pêche, incluant les prises accessoires et rejets ;
les impacts sur les espèces associées et dépendantes ; les pertes
d’engins et la pêche fantôme. Disponible à l’adresse : http://www.
SUJETS D'INTÉRÊTS
fao.org/docrep/006/y4773e/y4773e05.htm
46
7. Aires marines protégées
Les aires marines protégées (AMP) sont des zones du littoral ou
des espaces marins légalement mis en réserve pour préserver
et protéger la biodiversité et les ressources marines. Les AMP
fournissent divers degrés de protection. Par exemple, elles
peuvent avoir pour objectif la préservation d’un habitat spécifique
(un récif corallien ou une forêt de mangroves), d'une espèce ou
d’une sous-population (poissons reproducteurs ou juvéniles).
Au sein des AMP, les activités d’extraction sont strictement
réglementées ou interdites.
Parlons poissons - Guide pour les journalistes et les médias
Des études scientifiques indiquent que, lorsqu’elles sont gérées
de manière efficace, les AMP peuvent permettre de rétablir les
stocks de poissons exploités et protéger la biodiversité. Par
exemple, des recherches sur les populations halieutiques d’une
AMP sud-africaine ont établi que non seulement, elle contenait
plus de poissons que les zones de pêche attenantes, mais que les
poissons protégés étaient également plus gros et plus féconds
(pondaient davantage d'œufs qui étaient aussi de meilleure
qualité). D'autres études ont démontré que même les espèces
migratoires peuvent bénéficier des AMP ; malgré une forte
mobilité, elles peuvent profiter pendant de longues périodes
de cette protection contre toute activité de pêche. Il semblerait
également que les bénéfices des AMP s’étendent aux zones
non protégées voisines qui voient leurs stocks de poissons se
reconstituer.
Il est estimé qu’actuellement, moins de 0,1 % de l’océan est
ainsi protégé, ce qui indique que nous sommes beaucoup moins
conscients de l’importance de la conservation marine que de
celle des espaces terrestres.
À l’ouest de l’océan Indien, les AMP ont attiré l’attention des
gouvernements et des donateurs lors de la dernière décennie.
Bien que leur vocation première ait été l’interdiction de la pêche,
avec peu ou pas de considération de la part des défenseurs
de l’environnement pour leur dimension sociale, les AMP ont
graduellement évolué en un phénomène plus inclusif, avec une
prise de conscience de leur impact sur les moyens de subsistance
locaux et de leur rôle en tant qu'outil de gestion des pêches.
Les États membres se sont mobilisés pour créer un réseau d’AMP
pour faciliter les échanges de bonnes pratiques et d’expériences
entre les gestionnaires et les personnes concernées.
47
Idées de sujets :
Il existe des parcs et des réserves marins dans tous les pays
situés à l'ouest de l'océan Indien. Protègent-ils la biodiversité et
les ressources marines de manière efficace ? Quelle est l’attitude
adoptée par les promoteurs d’AMP envers les communautés de
pêche ? Est-ce que les AMP attirent des touristes et contribuent
au développement économique au niveau local ? Si oui, est-ce un
tourisme bénéfique ?
Pour en savoir plus
Aires marines protégées de l’ouest de l’océan Indien : http://
wiomsa.org/mpatoolkit/Themesheets/MPA_details.pdf
Aires marines protégées du Kenya : http://www.kws.org/parks/
conservation_areas/coastal.html
Parcs et réserves marines de Tanzanie : http://www.marineparks.go.tz
Domingue, G; Payet, R & Jivan Shah, N. Marine Protected Areas
in the Republic of Seychelles. Disponible à l’adresse : http://
gridnairobi.unep.org/chm/EAFDocuments/Seychelles/
SUJETS D'INTÉRÊTS
SEYmpa_report_1-09.pdf
48
Réserves marines de l’Afrique du Sud : http://www.wwf.org.za/
what_we_do/marine/mpas/our_mpa_s
Réseau AMP de la COI : http://environment.ioconline.org/
marine-protected-areas/the-network.html
Parlons poissons - Guide pour les journalistes et les médias
8. Les femmes et la pêche
Les femmes occupent une
place centrale dans le secteur
de la pêche. Bien que la
capture du poisson en eaux
intérieures, côtières et en
haute mer demeure une
activité presqu’exclusivement
masculine,
les
femmes
jouent un rôle majeur dans la
transformation post-capture
et
la
commercialisation.
Par exemple, 70 à 87 %
des travailleurs de la pêche
impliqués dans les pêches
du lac Victoria sont des
femmes. Dans certains pays,
les femmes ramassent des
mollusques, attrapent des
crustacés et utilisent des
épuisettes pour capturer des
poissons dans les zones de
pêche côtières.
Malgré le rôle clé joué par les femmes dans plusieurs parties de
monde, les stéréotypes sur les rôles de chaque sexe persistent.
L’emploi systématique de la forme masculine des noms descriptifs
tels que « pêcheurs », bien qu’ancré dans la culture occidentale, a
tendance à occulter le rôle des femmes dans le secteur. Il est donc
nécessaire d'opter délibérément pour des mots tenant compte de
la dimension de genre comme « pêcheuse », « travailleuse de la
pêche » ou « marchande de poisson » lorsque cela est possible.
49
Des termes qui soulignent que, bien qu'il y ait une division du
travail entre hommes et femmes dans le domaine de la pêche,
ils sont tous impliqués.
Les femmes soutiennent et complémentent les efforts de pêche
des hommes et subviennent à leurs besoins d’innombrables
manières ; parfois, cela passe inaperçu et souvent elles ne
reçoivent pas grand-chose en retour. De plus, elles sont rarement
impliquées dans les prises de décision associées à la pêche au
niveau du ménage, de la communauté, national ou régional.
Idées de sujets :
Prenez conscience des rôles joués par les femmes et soyez-y
sensibles, particulièrement dans le secteur de la pêche artisanale.
Incluez l’expérience des femmes dans vos histoires de pêche.
Pour en savoir plus
SUJETS D'INTÉRÊTS
Worldfish Centre - organisation internationale à but non lucratif
qui réalise des études sur les enjeux hommes-femmes dans le
secteur de la pêche - - www.worldfishcenter.org
50
FAO – ressources sur les enjeux hommes-femmes dans le secteur
de la pêche - http://www.fao.org/fishery/topic/16605/en
WikiGender – informations actuelles sur les enjeux hommesfemmes dans le secteur de la pêche - http://www.wikigender.
org/index.php/Gender_and_Fisheries
“Women in Fisheries” site Web du Collectif international d'appui
aux travailleurs de la pêche (CITP) – http://wif.icsf.net/
Parlons poissons - Guide pour les journalistes et les médias
9. Le VIH/SIDA et la pêche
Selon la FAO, lors de la dernière décennie, il est devenu évident
que le taux de prévalence du VIH est plus élevé chez les
pêcheurs que chez les individus de la population générale dans
de nombreux pays en développement.
Cette vulnérabilité au VIH/SIDA est due à un certain nombre de
facteurs en interaction, incluant la forte mobilité des pêcheurs,
le temps qu'ils passent loin de chez eux, la disponibilité de sexe
commercial dans beaucoup de ports et des sous-cultures de
prise de risque et de comportement viril parmi les pêcheurs. Les
travailleuses de la pêche sont particulièrement vulnérables au
VIH/SIDA parce qu’elles ne connaissent pas les pratiques de sexe
plus sûres, parce que la loi régissant les droits des femmes est
51
mal appliquée et que les rôles traditionnellement associés aux
deux sexes ainsi qu’un faible niveau d’instruction restreignent
leur participation aux structures et processus de gestion
communautaires.
Dans certains pays, des mesures ont été prises, par exemple des
services de santé mobiles sont mis à disposition des pêcheurs
migrants en Tanzanie et en République démocratique du Congo,
et un appui nutritionnel et de vie positive est fourni aux orphelins
et personnes vivant avec le VIH/SIDA dans la région du lac
Victoria, en Ouganda. Ces initiatives sont importantes mais de
petite envergure. Vu l’ampleur des impacts de l’épidémie, il reste
encore beaucoup à faire.
Idées de sujets :
SUJETS D'INTÉRÊTS
Concentrez-vous sur les communautés de pêche - existent-il
des initiatives pour prévenir le VIH/SIDA, limiter ses impacts et
prendre soin des personnes vivant avec cette maladie dans les
communautés de pêche de votre pays ? Que peut-on faire de
plus pour souligner le problème et l'impact du VIH/SIDA sur les
communautés de pêche ?
52
Concentrez-vous sur le secteur de la pêche industrielle – que
font les entreprises de pêche pour éduquer leurs travailleurs sur
le VIH/SIDA ? Est-ce qu’elles viennent en aide à ceux de leurs
employés qui vivent avec le VIH/SIDA ?
Concentrez-vous sur le gouvernement – est-ce que les
gouvernements travaillent sur des stratégies pour réduire l'impact
de la maladie sur les industries de la pêche et les communautés
de pêche ?
Parlons poissons - Guide pour les journalistes et les médias
Pour en savoir plus
Publications de la FAO sur le VIH/SIDA et la pêche :
La prédisposition et la vulnérabilité au VIH/SIDA des communautés
de petits pêcheurs en Ouganda Disponible à l’adresse http://
www.fao.org/sd/dim_pe3/pe3_040101_fr.htm
Faire face au VIH/SIDA dans le secteur de la pêche :
ftp://ftp.fao.org/docrep/fao/007/ae502e/ae502e06.pdf
Autres sources d’information :
ONUSIDA: http://www.unaids.org
53
Glossaire
Les définitions de quelques termes fréquemment utilisés
dans le domaine de la pêche et de la gestion des pêches.
Pour un glossaire terminologique plus complet, consultez
la page http://www.fao.org/fi/glossary
Activité de pêche/Pêche – une activité de pêche est une
opération effectuée dans le but d’exploiter des stocks de
poissons. Il peut s’agir de capture de poissons à l’état sauvage
ou élevés en aquaculture. Toute activité de pêche requiert
généralement : de la main-d’œuvre, des types ou espèces
de poissons, une étendue d’eau, une méthode de pêche, une
catégorie d’embarcations/de navires et un but.
Aires marines protégées (AMP) – une zone géographique
clairement délimitée, reconnue, dédiée et gérée à l’aide de
moyens légaux ou autres pour préserver la nature sur le long
terme et bénéficier des services écosystémiques et valeurs
culturelles associés. Les AMP sont gérées de plusieurs manières,
y compris mais pas uniquement, comme des réserves marines
où aucune extraction n’est permise.
Aquaculture – élevage d’organismes aquatiques tels que les
poissons, les crustacés, les mollusques, et de plantes aquatiques
telles que les algues. La culture peut se faire en eau douce ou
dans l’eau de mer. L’aquaculture marine est parfois appelée «
mariculture ».
Artisanale - la pêche traditionnelle pratiquée par des ménages
de pêcheurs (par opposition à des sociétés commerciales)
qui utilisent des quantités relativement faibles de capital et
d’énergie, des navires de pêche relativement petits (voire aucun),
effectuent de courtes sorties de pêche, à proximité du rivage, et
travaillent principalement pour la consommation locale.
54
Parlons poissons - Guide pour les journalistes et les médias
Code de conduite pour une pêche responsable (le CCPR) –
une guide volontaire élaboré par la FAO pour fournir un ensemble
de principes visant à assurer le développement d’activités
durables de pêche et d’aquaculture.
Cogestion – accords de partenariat pour une gestion des
pêches et des ressources côtières à responsabilité et autorité
partagées entre des parties prenantes clés et le gouvernement,
avec divers degrés de partage des pouvoirs.
Eaux intérieures – surface d’eau existant à l’intérieur des
terres incluant les lacs, les étangs, les ruisseaux, les rivières,
les cours d’eau naturels et artificiels et les réservoirs, ainsi que
les lagons côtiers et les masses d’eau artificielles.
Écosystème – système relativement autonome qui contient des
plantes, des animaux (dont les humains), des microorganismes
et des composants non biologiques. Le terme désigne également
les interactions entre ces éléments.
Espèces exotiques envahissantes – une espèce exotique
ou non indigène qui a été introduite. Une espèce apportée par
l’homme, délibérément ou pas, dans une région où elle n’est pas
55
naturellement présente.
Espèces migratoires – espèces à vaste répartition géographique, évoluant à l’intérieur comme à l’extérieur de la zone
de 200 milles et qui migrent sur des distances variables mais
importantes d’un océan à l’autre pour se nourrir et reproduire.
La gestion des espèces migratoires requiert une coopération entre les États côtiers et les États pêchant la ressource concernée.
Gestion des pêches – un processus intégré pour optimiser les
bénéfices qui découlent des captures de poissons. Le processus
consiste à utiliser l’information, la consultation et la prise de
décision pour attribuer les ressources, formuler des politiques et
mettre en œuvre et appliquer la réglementation applicable aux
activités de pêche.
Habitat – le milieu dans lequel évoluent les poissons et autres
ressources marines biologiques, incluant tout ce qui les entoure
et affecte leur vie, par ex. la qualité de l’eau, la végétation de
fond et les espèces associées.
Haute mer – les eaux au-delà des zones sous juridiction
nationales.
GLOSSAIRE
ORGP – Organisation régionale de gestion des pêches. Une
organisation qui a pour mission de gérer de manière durable
les ressources halieutiques d’une région particulière, ou des
espèces hautement migratrices.
56
Palangre – un engin de pêche créé en fixant, à intervalles
réguliers, de courtes lignes terminées par des hameçons sur une
ligne plus longue. Les palangres sont posées sur le fond marin
ou suspendues à l’horizontal à une profondeur prédéterminée à
l’aide de flotteurs. La ligne-mère peut faire jusqu’à 150 km de
long et comporter plusieurs milliers d’hameçons (par ex. pour la
pêche au thon).
Pêche de capture – désigne toutes sortes de captures de
ressources naturellement disponibles dans les milieux marins
Parlons poissons - Guide pour les journalistes et les médias
et en eau douce. De manière générale, la pêche de capture peut
être catégorisée ainsi : pêche industrielle, pêche à petite échelle/
artisanale ou pêche récréative.
Pêche démersale – pêche ciblant les poissons qui évoluent près
des fonds marins contrairement à la pêche pélagique qui cible les
poissons nageant dans la colonne d’eau d’une mer ou d’un lac.
Pêche illicite, non réglementée et non déclarée (INN) – La
pêche illicite est pratiquée par les navires contrevenant aux lois
d’un pays ou d’une zone de pêche. La pêche non déclarée désigne
les prises non déclarées, ou déclarées de façon fallacieuse, aux
autorités nationales compétentes ou aux organisations régionales
de gestion de la pêche (ORGP). La pêche non réglementée est
pratiquée par des navires sans nationalité, ou battant pavillon
d’États non parties aux organisations de pêche compétentes et
qui, par conséquent, ne se considèrent pas soumis à leurs règles.
Pêche industrielle – pêche à grande échelle exercée à des fins
commerciales.
Pêche à petite échelle – ce terme implique l’utilisation d’engins
et d’embarcations relativement petits pour pêcher. Souvent utilisé
de manière interchangeable avec le terme « pêche artisanale ».
Poisson pélagique – poisson qui évolue la plupart du temps
dans la colonne d’eau, ayant très peu de contact avec le fond
marin duquel il n’est pas dépendant.
Prise accessoire - prise (d’une ou de plusieurs espèces) effectuée
en ciblant une autre espèce. Par exemple, une grande quantité
de petits poissons, de requins et de raies et de nombreuses
tortues sont capturées par des chalutiers crevettiers.
Production halieutique – dans le contexte de la Situation
mondiale des pêches et de l’aquaculture (SOFIA), la production
halieutique désigne la quantité de poissons pris par les humains
en exerçant des activités de pêche de capture et d’aquaculture.
Sécurité alimentaire – la disponibilité de grandes et suffisantes
57
quantités de nourriture, l’accès à des aliments appropriés
en quantités suffisantes, et la consommation et l’utilisation
adéquate d’aliments de base et préparés.
Senne coulissante – filet caractérisé par la présence d’une
coulisse à son extrémité inférieure. La coulisse permet de fermer
le filet comme une bourse et donc, d’y retenir tous les poissons
capturés. Les sennes coulissantes peuvent être très larges.
Suivi, contrôle et surveillance (SCS) – le processus général
utilisé pour garantir l’application des lois, des règles et de la
réglementation.
Surpêche – il y a surpêche lorsque la quantité des captures est
supérieure à la valeur de rendement maximal durable (RMD)
d’une ressource. (En théorie, le RMD est la plus grande quantité
de prises que l’on peut extraire d’un stock sans affecter le
processus de reproduction.)
Tm – signifie tonnes métriques. 1 000 kg = 1 tonne.
GLOSSAIRE
Utilisation durable – exploitation de ressources naturelles de
sorte à ne pas mettre en danger la ressource ou la biodiversité
sur le long terme, préservant ainsi sa capacité à satisfaire les
besoins actuels sans pour autant compromettre celle des futures
générations à satisfaire les leurs.
58
ZEE – Zone économique exclusive. Zone placée sous une
juridiction nationale (pouvant s’étendre jusqu’à 200 milles marins)
déclarée conformément aux dispositions de la Convention des
Nations-unies de 1982 sur le droit de la mer. Les États côtiers
ont le droit d’explorer et d’exploiter, ainsi que la responsabilité
de préserver et de gérer, les ressources biologiques et non
biologiques de leur ZEE.
Parlons poissons - Guide pour les journalistes et les médias
Title
Contacts
59
OrganisationsContacts
Courriels
ARCHIPEL DES COMORES
Service de Communication
de la Vice Présidence en
charge de la Pêche
[email protected]
Société COMPECHE
[email protected]
Syndicat National pour le
Developpement de laPêche
au Comores
[email protected]
AIDE
[email protected]
DEMOCRATIQUE REPUBLIQUE DE CONGO
Biodiversity and wetlands
exploitation, Unit of
research in agriculture
Auguste CHOCHA
MANDA
Institut pédagogique de
Bukavu
Prof. KANINGINI
MWENIMALI
[email protected]
Université de Kinshasa
Prof. MUTAMBWE
SHANGO
[email protected]
Université de Kinshasa
Prof. TAKOY
[email protected]
Développement de la
Claude
Pêche, Direction des Pêches RUHIMBASA
claude.ruhimbasa@
gmail.com
Réseau National des
femmes du secteur de la
Pêche
michelinengame
@yahoo.fr
ETHIOPIE
CONTACTS
INSTITUTIONS PUBLIQUES
60
Bahir Dar Fisheries
Research Center
Alayu Yalew,
Director of Bahir
Dar Fisheries
Research Center
[email protected]
National Fish and Aquatic
Living Resources Research
Center
Yared Tigabu
[email protected]
Parlons poissons - Guide pour les journalistes et les médias
OrganisationsContacts
Courriels
Oromiya Livestock
Development and Health
Agency, Oromiya Regional
State
Bulbula Regassa,
Senior Fishery
Expert
bulbula.regassa@gmail.
com
Livestock Development and
Health Agency, Amhara
Regional State
Chalachew
Aragw, Senior
Fishery Expert
chalachew.aragaw@
gmail.com
Agriculture Bureau, SNNP
Regional State
Laloto Sadore,
Senior Fishery
Expert
lalotosadores@yahoo.
com
KENYA
Ministry of Fisheries
Ministry of Fisheries
Ministry of Fisheries
Ministry of Fisheries
Ministry of Fisheries
Ministry of Fisheries
Ministry of Fisheries
Ministry of Fisheries
Prof. Micheni
Ntiba, Permanent [email protected]
Secretary
Prof. Charles
cngugi@africaonline.
Ngugi, Fisheries
co.ke
Secretary
Lucy Obungu,
Director of
Marine
Godfrey Monor,
Director of
Aquaculture
[email protected]
[email protected]
Okumu Makogola,
Director of
[email protected]
Quality Control
Raphael
M.Muiruri ,
Director of Inland
Nicholas
Ntheketha,
Assistant Director
of Fisheries
Barbara Mwaka,
Principal
Fisheries Officer
[email protected]
[email protected]
barabaraside@yahoo.
com
61
OrganisationsContacts
Courriels
Kenya Marine and Fisheries
Research Institute
Dr.Johnstone
Kazungu,
Director
[email protected]
Kenya Marine and Fisheries
Research Institute
Dr. Renison
Ruwa, Deputy
Director
[email protected]
Dr. Jackline
Kenya Coastal Development
Uku, Project
Project (KCDP)
Coordinator
[email protected]
National Environment
Management Authority
James Kamula,
senior Marine
Officer
[email protected]
National Environment
Management Authority
Stephen Katua,
Deputy Director
[email protected]
Kenya Wildlife Service
Dr. Omar
Said, Senior
Researcher
omar_mohamed_said@
hotmail.com
Kenya Wildlife Service
Arthur Tuda,
Senior Warden
[email protected]
INSTITUTIONS ACADEMIQUES
Pwani University
CONTACTS
Pwani University
62
Prof. Mwakio
Tole, Deputy
Principal
Dr. Maarifa
Mwakumanya,
Senior Lecturer
[email protected]
[email protected]
Mombasa Polytechnic
University
Dr. Saeed
Mwaguni,
Lecturer
University of Nairobi
Dr. Dorcas
[email protected].
Sigana, Lecturer ac.ke
Egerton University
Dr. Nzila Kitaka,
Lecturer
Moi University
Linnaeus University
Julius Manyala,
Lecturer
Andrew
Wamukota, PhD
candidate
[email protected]
[email protected]
[email protected]
andrew.wekesa.
[email protected]
Parlons poissons - Guide pour les journalistes et les médias
OrganisationsContacts
Courriels
Linnaeus University
Innocent
Wanyonyi, PhD
candidate
innocent.wanyonyi@
lnu.se
McQuarie University
Joseph Maina,
PhD candidate
[email protected]
ONG
World Wildlife Fund (WWF)
African Nature Organisation
CORDIO.East Africa
CORDIO.East Africa
Wildlife conservation
Society (WCS)
Wildlife conservation
Society (WCS)
Kwetu Training Centre
COMRED
COMRED
Eco-Ethics
Sam Weru,
Country
Conservation
Manager
Dishon Murage,
Coordinator
Marine
Programmes
Dr. David Obura,
Director
Dr. Melita
Samoilys,
Director
Dr.Nyawira
Muthiga, Director
Kenya Marine
Program
Dr.Tim
McClanahan,
Senior
Researcher
Mercy Mbogho,
Executive Officer
William Nyaga,
Coordinator
Joseph Tunje,
Director
Dr. Bernard
Okeyo, Director
[email protected]
lionelmurage@yahoo.
com
[email protected]
melita.samoilys@
cordioea.org
[email protected]
tim.mcclanahan@wcs.
org
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
63
OrganisationsContacts
Courriels
CONTACTS
MADAGASCAR
64
Ministère de la Pêche et des
Ressources Halieutiques
(MPRH)
RAZAFINDRAJERY Tantely
Harimanana
Mme
RANAIVOSON
Samueline
Centre de Surveillance des
Pêches (CSP)
M. RASOLON
JATOVO
Harimandimby
rasolo.vevey@blueline.
com
Délégation de la
Commission Européenne à
Madagascar (DCEM)
M. Aymeric
ROUSSEL
aymeric.ROUSSEL@
eeas.europa.eu
Groupement des
Aquaculteurs et des
Pêcheurs de Crevettes de
Madagascar (GAPCM)
M. Andrianirina
RALISON
Food and Agriculture
Organization (FAO)
M. Honoré
RAZAFIMBELO
[email protected]
[email protected]
[email protected]
secretariat@copefrito.
com
Groupement des
M. Jaco KIT
Exportateurs de Produits de
CHAN
la Mer (GEXPROMER)
[email protected]
secretariat@copefrito.
com
Groupement des
Opérateurs de Langouste
du Sud (GOLDS)
M. FANIRINTSOA
RAKOTOARISON
Jean Patrick
[email protected]
GASSI Développement
M. Charles
ANDRIANA
IVOJAONA
gassideveloppe
[email protected]
Plate forme des ONGs
marines
M. Harifidy
RALISON
[email protected]
Océan Consultant
Dr Zbigniew
KASPRZYK
[email protected]
SWIOFP RASOLONJATOVO Alice
[email protected]
PNRC
M. RANDRIAMI
ARISOA
[email protected]
Parlons poissons - Guide pour les journalistes et les médias
OrganisationsContacts
Courriels
USTA
M. RAKOTOARIZAKA Christian
Norbert
ISHM
M. Daniel
[email protected]
RAMAMPIHERIKA
[email protected]
MALAWI
ONG
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
World Vision - Malawi
Concern Universal
Concern Worldwide
Action Aid
Total Land Care
Plan International
Oxfam
Coordination Unit for the Rehabilitation of the Environment (CURE)
WorldFish Centre
Wildlife and Environmental Society of Malawi (WESM)
Leadership in Environment and Development (LEAD)
Catholic Development Commission (CADECOM)
INSTITUTIONS PRIVÉS
•
•
•
•
•
•
TEVETA
Malawi Bureau of Standards
Rift Valley Fisheries
Opportunity International Bank of Malawi (OIBM)
NBS (New Building Society Society Bank)
SEDOM
INSTITUTIONS ACADEMIQUES
•
•
•
•
•
Bunda College
Mzuzu University
Chancellor College
Natural Resources College
Malawi College of Forestry and Wildlife
65
OrganisationsContacts
Courriels
ORGANISATION COMMUNAUTAIRES
•
•
•
•
•
•
•
•
•
Mandevu Fish farm
Innovative Fish farmers Network
Research into use (RIU) Fish farmers platfom
Zomba fish farmers Association
Nyoka village fish farmers group
FISAM - Fishers Association of Malawi
Lake Chilwa Fishers Associations (Zomba, Machinga and Phalombe)
Lake Chiuta Fishers Association
Mbenji Island Fisheries Management Group
PROJECTS
•
•
•
•
•
Research into Use
Regional Fish Node - Bunda College
Malawi Lake Basin Project
Farm Income Diversification Program (FIDP)
Irrigation Rural Livelihood and Agriculture Development Project (IRLADP)
RWANDA
CONTACTS
INSTITUTIONS
66
Rwanda Agriculture Boad
(RAB)
Grégoire
DUSABEMUNGU
gregoiredusabe
@yahoo.fr
Inland Lakes Integrated
Development and
Management Support
Project (PAIGELAC)
Jean Claude
NDORIMANA
[email protected]
Rwanda Cooperative
Agency (RCA)
Agnes
UWIDUHAYE
uwiduhaye2000
@yahoo.fr
National University of
Rwanda
Dr Simon
RUKERATABARO
[email protected]
Higher Institute of
Agriculture and Animal
Husbandry
Dr Laetitia
NYINAWAMWIZA
[email protected]
Helpage Rwanda
BYAMANA
helpagerwanda
@rwanda1.com
Rwanda Fish Industry
Bart GASANA
[email protected]
ONG
Parlons poissons - Guide pour les journalistes et les médias
OrganisationsContacts
Projet de Gestion Integrée
des Ressources en Ean
Transfrontaliere (GIRET/
NELSAP)
Francoise
KAYIGAMBA
Courriels
fkayigamba@nilebasin.
org
SOUDAN
INSTITUTIONS PUBLIQUES
Bahir Dar Fisheries
Research Center
Alayu Yalew,
Director of Bahir
Dar Fisheries
Research Center
[email protected]
National Fish and Aquatic
Living Resources Research
Center
Yared Tigabu
[email protected]
Oromiya Livestock
Development and Health
Agency, Oromiya Regional
State
Bulbula Regassa,
Senior Fishery
Expert
bulbula.regassa@gmail.
com
Livestock Development and
Health Agency, Amhara
Regional State
Chalachew
Aragw, Senior
Fishery Expert
chalachew.aragaw@
gmail.com
Agriculture Bureau, SNNP
Regional State
Laloto Sadore,
Senior Fishery
Expert
lalotosadores@yahoo.
com
Ministry of livestock
fisheries&Range lands
Nadia Eldirdiry
Omer KaroumDirector General
of fisheries &
aquarium
mohamedkarar1998
@hotmail.com
TANZANIE
INSTITUTIONS PUBLIQUES
Tanzania Food and drug
Authority
Director General
[email protected]
Tanzania Bureau of
Standards
Director General
[email protected]
Tanzania Revenue authority
Director General
[email protected]
67
OrganisationsContacts
Courriels
Surface and Marine
Transport Agency
Director General
[email protected]
National Environment
Management Council
Director General
[email protected]
INSTITUTIONS ACADEMIQUES
University Of Dar es salaam
Head of Dept;
Dr. Rashid
Tamatamah
Sokoine University of
Agriculture
Head of Dept; Dr. nmadalla@googlemail.
Nazaeli Madala
com
[email protected]
Fisheries Education Training Chief Executive
Agency (FETA)
Officer, FETA
mbeganifdc83@yahoo.
com
Mbegani Campus
(Bagamoyo)
Chief Executive
Officer, FETA
mbeganifdc83@yahoo.
com
Nyegezi Campus (Mwanza)
Campus Director
nyegezi_fisheriesinst@
yahoo.com
World Wildlife Fund (WWF)
Country Director
[email protected]
Seasense
Lindsey West
[email protected]
Tanzania Industry Fish
processors Association
Alfred Zavia,
Chairperson
TIFPA
[email protected]
Tanzania Coastal
Management partnership
(TCMP)
Jeremiah Daffa
[email protected]
International Union for
Conservation of Nature
(IUCN)
IUCN Tanzania
office
[email protected]
Kigamboni Youth Vision
Chairperson,
Mfaume A.
Mohamed
[email protected]
CONTACTS
ONG
68
Parlons poissons - Guide pour les journalistes et les médias
OrganisationsContacts
Courriels
ZIMBABWE
INSTITUTIONS PUBLIQUES
Department of Livestock
Production and
Development
Makodza
[email protected]
Bothwell-Director
University of Zimbabwe(UZ)
Nhiwatiwa
Tamuka-Lecturer
tnhiwatiwa@science.
uz.ac.zw
Zimbabwe Paris & Wildlife
Management Authority
Nyagure Gregory
H.-Ecologist
[email protected]
University of Zimbabwe
Marufu LightoneLecturer
[email protected].
zw
University of Zimbabwe
Barson MaxwellSenior Lecturer
[email protected].
zw
FAO-SFs
Songore Newman Technician-Officer
Lake Harvest
Nicholas Moyo
Logistics Manager
Livestock Production and
Development
Chimowa
MunyaradziDeputy Director
chimowa_munya@
hotmail.com
Ministry of Agriculture,
Mechanization and
Irrigation Development
Mugova AgnesPrincipal
Economist
agnesmugova@gmail.
com
Ministry of Agriculture,
Mechanization and
Irrigation Development
Ndlovu KennethEconomist
kenniendlovu@yahoo.
com
Dept of Veterinary Services
Aqua Zim
Kapembeza
ClintonVeterinarian
Tongowona
Garika-Project
Officer
[email protected]
Department of Livestock
Production and
Development
Ngoshi MisheckFisheries
Specialist
misheck.ngoshi@yahoo.
com
University of Zimbabwe
Phiri CrispenResearch
[email protected]
69
SmartFish est un programme régional de pêche
mis en œuvre conjointement par la Commission
de l’océan Indien et l’Organisation des Nations
Unies pour l’alimentation et l’agriculture, et
financé par l’Union européenne. SmartFish opère
dans vingt pays de la région océan Indien, Afrique
australe et orientale. Le projet se concentre sur
la gouvernance, la gestion des pêches, le suivi,
contrôle et surveillance, le commerce et la
sécurité alimentaire.
Blue Tower, 5ème étage, Rue de l'Institut
Ebène, Maurice
Tél: (+230) 402 61 00
Fax: (+230) 466 01 60
[email protected]
Facebook : SmartFish
Twitter : @SmartFish_IOC
www.coi-ioc.org l www.smartfish-coi.org