Le Nozze di Figaro Così fan tutte Don Giovanni

Transcription

Le Nozze di Figaro Così fan tutte Don Giovanni
Le Nozze di Figaro
Così fan tutte
Don Giovanni
Mozart/Da Ponte
Atelier Lyrique de Tourcoing - Jeanine Roze Production
Atelier Lyrique de Tourcoing - Jeanine Roze Production
15 ans de collaboration artistique
Jean Claude Malgoire
De l’Orfeo de Gluck avec James Bowman (1994) aux représentations des 3 opéras Mozart-Da Ponte
en 2010 Le Nozze di Figaro, Don Giovanni et Così fan tutte, combien de projets lyriques majeurs ont
vu le jour grâce à cette complicité… La Flûte enchantée, La Clémence de Titus, la trilogie
Monteverdi, Alceste de Lully, Rossini avec Ciro in Babilonia et Tancredi sans compter de nombreux
opéras de Haendel, Rameau etc…
Notre aventure avec les trois opéras Mozart/Da Ponte a débuté en 1994. Avec toute l’équipe de production nous avons décidé de nous rapprocher des conditions dans lesquelles Mozart et Da Ponte ont
créé ces trois chefs-d’œuvre. Un décor unique pour les trois pièces, une distribution vocale qui était
celle, à Vienne, de la troupe du Burgtheater, ce qui impliquait des passages de chanteurs d’un opéra
à l’autre ; le Comte pourrait devenir Don Alfonso de Così fan tutte et peut être… Don Juan, Figaro,
Leporello etc… de même pour les rôles féminins.
Lorsque Mozart décide de composer un opéra à partir du Mariage de Figaro de Beaumarchais, il se
réfère à l’œuvre récente de Paisiello Le Barbier de Séville, (du même Beaumarchais). Une forme
nouvelle va triompher dans le monde de l’opéra en langue italienne : l’opera buffa. Dès lors, terminés
les grands sujets mythologiques ou “pseudo historiques” qui faisaient le lit de l’opera seria.
Les livrets des trois opéras mettent en scène des personnages de la société contemporaine impliquant enfin une notion de rapidité des évènements. La folle journée, L’Ecole des amants, Le dissolu
puni sont les deuxièmes titres de nos trois “dramma giocoso” ainsi que Mozart les intitulait.
“Drame joyeux”, nous voilà avertis : les actions s’enchaînent sur un rythme endiablé, chaque opéra
se déroulant dans l’espace d’une journée. Ils se divisent en deux parties qui se concluent chacune
par un final totalement débridé.
A l’exemple de Mozart et Da Ponte, nous avons respecté ces conditions lors des représentations de
1995 à l’Atelier Lyrique de Tourcoing et en 1996 au Théâtre des Champs Elysées dans la programmation de Jeanine Roze production.
Aujourd’hui, 15 ans après, nous revoici donc dans la même configuration : certains artistes de la première version sont toujours présents, ainsi que l’orchestre et le metteur en scène avec les mêmes
décors et les mêmes costumes. Notre “Burgtheater” demeure l’Atelier Lyrique de Tourcoing et le
Théâtre des Champs Elysées.
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La folle journée
Pierre Constant
Si Beaumarchais a ainsi nommé Le Mariage de Figaro, nous pouvons donner également ce titre à
chacun des opéras – dramma giocoso – qui constituent la trilogie Da Ponte/Mozart. Chacun se
déroule dans un espace de 24 heures – le temps et les événements courent au galop d’enfer – et
dans chacun on veut célébrer des noces.
“La folle journée” ou “Le mariage contrarié”. C’est que les cœurs y battent au rythme du désir qui
commande, tyrannise, se faufile, trébuche, gronde, gonfle, éclate, un désir qui ose dire son nom,
clame sa violence et l’urgence de son accomplissement. Emois d’adolescents, maturités insolentes
ou blessées, pulsions meurtrières aiguillonnent les êtres surpris, bousculés par l’exigence du corps,
et entravés par les interdits qui en compliquent la satisfaction. Pour celles-ci, l’enjeu est de s’offrir à
leurs élus sans passer par le lit obligé de leur maître nostalgique d’un infamant droit de cuissage.
Pour celles-là, la revendication de leur choix amoureux pulvérise la soumission aux conventions
sociales. Pour les autres, l’alchimie délicate du devoir et du plaisir engendre le déchirement entre
fidélité et abandon : mais pour toutes et pour tous, une soif ardente de liberté.
Ici le combat de Figaro annonce l’imminence d’une grande bascule de l’histoire. Là, Don Giovanni,
grand contestataire des idées reçues se précipite dans une course haletante vers la mort. Là encore,
les amants de Così lancés à la découverte d’eux-mêmes, s’abîment dans les chassés croisés des
passions révélées et dévastatrices : mais tous aimés de Mozart habité de brûlant désir d’un monde
libre et d’une fraternité universelle.
Le Nozze di Figaro
Les Noces de Figaro
(La folle journée)
Dramma giocoso en quatre actes K 492
Livret de Lorenzo Da Ponte
d’après Beaumarchais
Vienne, Burgtheater, 1er mai 1786
Wolfgang Amadeus Mozart
(1756-1791)
Direction musicale Jean Claude Malgoire
Mise en scène Pierre Constant
Assistant Grégory Voillemet
Décors Roberto Platé
Lumières Jacques Rouveyrollis
Costumes Jacques Schmidt †, Emmanuel Peduzzi
Chorégraphie Béatrice Massin
Maquillage, coiffure Suzanne Pisteur
Chef de chant Emmanuel Olivier, Benoît Hartoin
Le Comte Nicolas Rivenq
La Comtesse Ingrid Perruche
Suzanne Elena de la Merced
Figaro Joan Martín Royo
Chérubin Lina Markeby
Marceline Caroline Allonzo
Bartholo Bernard Deletré
Don Bazile - Don Curzio Daniel Auchincloss
Barberine Marie Planinsek, Hélène Walter (26)
Antonio Christian Helmer
Hautbois Patrick Beaugiraud, Vincent Robin
Clarinettes François Gillardot, Daniele Latini
Bassons François Charruyer, Evolène Kiener
Cors Pierre Yves Madeuf, Florent Maupetit
Trompettes Emmanuel Mure (Tourcoing),
Jean Baptiste Lapierre (Paris), Jean Luc Machicot
Timbales Guillaume Blaise
Pianoforte Benoît Hartoin (26 fév),
Emmanuel Olivier (23 et 28 fév ; 25, 28 et 29 mai)
Régie Eric Krins
Equipe Technique
Régie générale Christophe Naillet
Régie plateau Olivier Beauchet-Filleau
Régie lumière Philippe Audibert
Régie costumes Marie Claude Garcin
Maquillage/Coiffure Elisabeth Delesalle, Khaddouj El Madi,
Vanessa Bah, Brigitte Lemaire.
Régie surtitrage Florence Willemain
Remerciements à l’équipe technique du Théâtre
Municipal de Tourcoing
Production Atelier Lyrique de Tourcoing
Prix du meilleur spectacle lyrique prix de
la critique 1995
p. 3, p. 4 et p. 9 Illustration Le Nozze di Figaro
Production Atelier Lyrique de Tourcoing 2004
© Danielle Pierre
Durée du spectacle : 1e partie 1h34, 2e partie 1h28
Ensemble vocal de l’Atelier Lyrique de Tourcoing
Soprani Fanny Chikhi, Alice Lestang, Capucine Meens,
Hélène Walter
Alti Marie Hamard, Céline Soudain
Ténors Laurent Galabru, Cédric Lotterie, Denis Mignien
Basses Victor Duclos, Alexandre Richez
Figurants Otman Boudi, Rabah Henneguier
La Grande Ecurie et la Chambre du Roy
Violon solo Philippe Couvert
Violons I Maximilienne Caravassilis, François Gasnier,
Alain Pegeot, Frank Pichon, Alain Viau, Clarisse Rinaldo
Violons II Bernadette Charbonnier, Emmanuelle Barré,
Andrée Mitermite, Sandrine Naudy, Samantha Montgomery,
Ariane Dellenbach
Altos Jean Luc Thonnerieux, Françoise Rojat,
Marie Saint Loubert Bié, Hélène Couvert
Violoncelles Vérène Westphal, Dominique Dujardin,
Elena Andreyev, Jean Christophe Marq
Contrebasses Luc Devanne, Michaël Greenberg
Flûtes Amélie Michel, Olivier Benichou
TOURCOING Théâtre Municipal
mardi 23 février 2010 20h
vendredi 26 février 2010 20h
dimanche 28 février 2010 15h30
La représentation du mardi 23 février est proposée
en partenariat avec La Banque Postale
Rencontre à l’issue de la représentation du
dimanche 28 février avec Marie Planinsek
(Barberine),
PARIS Théâtre des Champs Elysées
mardi 25, vendredi 28,
samedi 29 mai 2010 19h30
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Les Noces de Figaro,
la folle journée
Pierre Constant
Le 12 février 1995, Jean Claude Malgoire et
Pierre Constant proposent le premier volet de
La Trilogie Mozart/Da Ponte : Le Nozze di
Figaro (1786). Ce spectacle sera repris en 1996
et en 2004. Le Nozze di Figaro est le fruit de la
première collaboration entre Wolfgang
Amadeus Mozart et Lorenzo Da Ponte.
Dès 1783, Mozart, pourtant ardent défenseur
de l’opéra allemand, cherchait un librettiste
capable de lui écrire un bon livret en italien.
En 1785, il propose à Da Ponte de transformer
en opéra, la pièce de Beaumarchais, Le
Mariage de Figaro, satire contre la tyrannie, la
culpabilité et l’immoralisme de la noblesse de
l’époque, dont l’écho se répand dans toute
l’Europe, mais interdite à Vienne par
l’Empereur. Da Ponte se charge de le rassurer
en s’engageant à supprimer les passages qui
pourraient offenser.
Les deux compères voyaient dans Le Mariage
l’occasion d’offrir un spectacle d’un genre nouveau où la vie réelle s’introduit sur scène. Mozart
suivait de très près ses livrets, et Da Ponte sut se
montrer suffisamment souple lorsque le compositeur exigeait des modifications. L’œuvre commencée en octobre 1785, est créée le 1er mai 1786
au Burgtheater de Vienne.
Ce que Mozart appréciait par dessus tout : un
livret actuel, mettant en scène des hommes de
son temps. Le texte très habile de Da Ponte
ménage au musicien des comédies dans la comédie et le spectateur éprouve la satisfaction de voir
Mozart aux prises avec une pièce qui annonce des
temps nouveaux, pleine de vie et de hardiesse.
Les personnages sortent de leur temps pour
devenir des entités indépendantes de toute portée
politique, de toute tendance sociale, pour devenir
enfin de pures et attendrissantes créations de
Mozart.
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Les personnages
LE COMTE
“Doit être joué très noblement, mais avec grâce et liberté, la corruption du cœur ne doit rien ôter au “bon ton” de ses manières. Dans les
mœurs “de ce temps là”, les grands traitaient en badinant toute
entreprise sur les femmes.”
Beaumarchais, Caractères et habillements de la pièce
La Folle Journée ou Le Mariage de Figaro
Grand d’Espagne, le Comte Almaviva portait le titre de corrégidor
d’Andalousie, autrement dit le premier officier de justice de la province ;
à l’occasion ambassadeur du roi d’Espagne et vice-roi du Mexique. Stefano
Mandini créa le rôle du Comte.
LA COMTESSE
L’épouse du Comte Almaviva agitée de deux sentiments contraires, ne
doit montrer qu’une sensibilité réprimée, ou une colère très modérée ;
rien surtout qui dégrade aux yeux du spectateur son caractère aimable et vertueux.
Beaumarchais, Caractères… op.cit.
Jeune fille d’origine noble, elle fut la pupille de Bartholo qui pensait l’épouser. Luisa Laschi-Mombelli sera la première Comtesse.
SUZANNE
“Jeune personne adroite, spirituelle et rieuse, mais non de cette
gaieté presque effrontée de nos soubrettes corruptrices.”
Beaumarchais, Caractères… op.cit.
“Pourquoi Suzanne la camériste, spirituelle, adroite et rieuse, a-t-elle
aussi le droit de nous intéresser ? C’est qu’attaquée par un séducteur
puissant, avec plus d’avantage qu’il n’en faudrait pour vaincre une fille
de son état, elle n’hésite pas à confier les intentions du Comte aux
deux personnes les plus intéressées à bien surveiller sa conduite : sa
maîtresse et son fiancé ; il n’y a pas une phrase, un mot, qui ne respire
la sagesse et l’attachement à ses devoirs. La seule ruse qu’elle se permette est en faveur de sa maîtresse, à qui son dévouement est cher, et
dont tous les vœux sont honnêtes.”
Beaumarchais préface de La Folle Journée ou le Mariage de Figaro
Suzanne, la femme de chambre de la Comtesse, est fiancée à Figaro. Nancy
Storace créa le rôle.
FIGARO
“Pourquoi, dans ses libertés sur son maître, Figaro m’amuse-t-il, au
lieu de m’indigner ? C’est que, à l’opposé des valets, il n’est pas, et
vous le savez, le malhonnête homme de la pièce ; en le voyant forcé par
son état de repousser l’insulte avec adresse, on lui pardonne tout, dès
qu’on sait qu’il ne ruse avec son seigneur que pour garantir ce qu’il
aime et sauver sa propriété.”
Beaumarchais, préface... op.cit.
Figaro, barbier à Séville dans sa prime jeunesse est aujourd’hui le valet de
chambre du Comte Almaviva, l’intendant du château et à l’occasion,
l’homme d’affaires de son maître. Pensant être d’origine noble, il est un peu
déçu d’apprendre à l’occasion de son mariage qu’il est le fils naturel de
Bartholo, que Marceline est sa mère. Entre autres hypothèses, on a vu dans
le nom de Figaro choisi par Caron de Beaumarchais une déformation de fils
Caron, fils étant prononcé fi ou encore de l’espagnol picaro, le picaro faisant
“la figue au pouvoir”, c’est-à-dire le bravant et le défiant. Francesco
Benucci fut le premier Figaro.
Le Nozze di Figaro
CHÉRUBIN
“Un enfant de treize ans, aux premiers battements du cœur, cherchant tout sans rien démêler, idolâtre, ainsi qu’on l’est à cet âge heureux, d’un objet céleste pour lui dont le hasard fit sa marraine, est-il
un objet de scandale ?”
Beaumarchais, préface... op.cit.
“Ce rôle ne peut être joué, comme il l’a été que par une jeune et très
jolie femme ; nous n’avons point à nos théâtres de très jeune homme
assez formé pour en bien sentir les finesses. Timide à l’excès devant
la Comtesse, ailleurs un charmant polisson, un désir inquiet et vague
est le fond de son caractère. Il s’élance à la puberté, mais sans projet, sans connaissances, et tout entier à chaque événement...”
BARBERINE
“Fanchette (Barberine) est une enfant de douze ans, très naïve.”
Beaumarchais, Caractères… op.cit.
La perte de l’épingle, que le Comte l’avait chargée de remettre à Suzanne,
fait sangloter la petite Barberine et la brève cavatine désespérée que
Mozart écrit pour elle, est un des sommets musicaux des Nozze, Jean
Starobinski s’interroge : “n’est-ce-pas une parodie des plaintes mélodieuses qui plaisaient tant au public ?”
Barberine est la fille d’Antonio et la cousine germaine de Suzanne. Elle
est éprise de Chérubin, qu’elle va perdre, et courtisée par le Comte
Almaviva. “Nanina” Gottlieb créa le rôle à l’âge de douze ans.
Beaumarchais Caractères… op.cit.
Le page du Comte que tout le monde appelait Chérubin, se nommait en
réalité Léon d’Astorga, allié des parents de la Comtesse et son filleul.
Beaumarchais dans la Mère Coupable (la suite du Mariage de Figaro)
révèle que la Comtesse a eu un enfant de Chérubin. Dorotea SardiBussani fut le premier Chérubin.
ANTONIO
“Ne doit montrer qu’une demi-ivresse qui se dissipe par degrés, de
sorte qu’au cinquième acte on n’en aperçoive presque plus.”
Beaumarchais Caractères… op.cit.
Jardinier du château d’Aguas Frescas, père de Barberine (Fanchette) et
oncle de Suzanne. Francesco Bussoni créa le rôle avec celui de Bartholo.
MARCELINE
“Est une femme d’esprit, née un peu vive, mais dont les fautes et
l’expérience ont réformé le caractère.”
Beaumarchais Caractères... op.cit.
Alors qu’elle s’apprêtait à l’épouser, contre son gré, Marceline, la gouvernante du château, reconnaît en Figaro son fils perdu, grâce à une marque
qu’il porte sur le bras. Maria Mandini créa le rôle.
BARTHOLO
Médecin de Séville, ancien tuteur de Rosine (la Comtesse Almaviva) que
le Comte lui a enlevée. Il apprend dans le Nozze qu’il est l’auteur des jours
de Figaro. Francesco Bussani créa le rôle de Bartholo, il tenait en même
temps celui d’Antonio.
DON BAZILE
Organiste, maître à chanter de la Comtesse et de Suzanne dont il est
amoureux. Rôle créé par Michaël Kelly qui interprétait en même temps
celui de Curzio.
DON CURZIO
“Lieutenant de siège (juge), don Gusman Brid’oison (don Curzio) doit
avoir cette bonne et franche assurance des bêtes qui n’ont plus leur
timidité ; son bégaiement n’est qu’une grâce de plus qui doit être à
peine sentie…”
Beaumarchais, Caractères... op.cit.
Michaël Kelly qui créa le rôle se vante dans ses mémoires
(Reminiscences) d’avoir imposé à Mozart son point de vue sur la façon de
jouer le personnage. Il raconte que Mozart souhaitait qu’il interrompe son
bégaiement pendant le sextuor de l’acte III pour ne pas nuire à la
musique, il refusa tout net et bégaya comme il l’entendait, le public fut
enthousiaste. Mozart aurait reconnu son erreur et l’aurait finalement félicité.
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Synopsis
L'histoire se déroule au château d'Aguas Frescas, près
de Séville, en une journée.
Acte I
C'est le matin des noces de Figaro et Suzanne. Elle
s'inquiète des avances du Comte leur maître. Le marié
décide de se venger et court alerter les invités.
Marceline veut être la mariée : Figaro ne lui a pas
remboursé l'argent prêté quatre ans auparavant, il
doit donc l'épouser. Pour y réussir, elle a fait venir de
Séville le docteur Bartholo dont elle a été plus que la
servante.
Chérubin, fou de désir pour toutes les femmes, voudrait
que la Comtesse sa marraine intercède pour lui : le
Comte l'a surpris avec Barberine et jaloux, l'a chassé du
château. Il le découvre maintenant avec Suzanne et l'expédie sur l'heure à l'armée. Figaro de retour avec la noce
rameutée retient en secret Chérubin alors que le Comte
part pour la chasse.
Acte II
La Comtesse est lasse de la vie, son époux la délaisse.
Suzanne et Figaro lui redonnent espoir : ils préparent
un complot. Le soir même, elle aura un faux rendezvous galant pour exciter la jalousie du Comte.
Chérubin travesti la remplacera : Suzanne habille le
page en fille.
Le Comte est à la porte. Il a quitté la chasse. Bazile lui
ayant remis un billet dénonçant la trahison prochaine
de la Comtesse (le piège de Figaro). Terrifiée, elle
pousse Chérubin dans son cabinet de toilette où il
s'enferme. Le Comte veut en forcer la porte, et entraînant sa femme, va chercher un outil pour faire sauter
la serrure. Suzanne libère Chérubin qui saute par le
balcon. De retour, la Comtesse avoue que le page est
dans le cabinet. A leur stupéfaction, c'est Suzanne qui
en sort.
Figaro, talonné par la noce est sommé par le Comte de
s'expliquer sur le billet de Bazile. Il feint de ne pas le
reconnaître. Antonio, le jardinier, ivre mort, apporte
des fleurs écrasées sous le balcon et aussi le brevet
d'officier perdu en sautant par Chérubin. Le Comte est
furieux qu'on se moque de lui : le page n'a donc pas
quitté les lieux. La confusion est totale quand Bazile,
Bartholo et Marceline viennent exiger du Comte l'exécution du contrat passé entre elle et Figaro quatre ans
plus tôt.
- Entracte -
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Le Nozze di Figaro
Acte III
Poussée par la Comtesse et à l'insu de Figaro, Suzanne
accepte le rendez-vous nocturne du Comte impatient
d'user du droit du seigneur. Mais il se croit dupé et jure de
se venger en forçant son serviteur à épouser Marceline.
Avec le juge Curzio et Bartholo, il le presse d'honorer sa
promesse. Figaro veut gagner du temps, il dit qu'enfant, il
a été enlevé à ses parents par des brigands puis montre
sur son bras un curieux tatouage. Marceline le reconnaît
comme son fils et déclare que Bartholo est son père. Il ne
l'épousera donc pas à la grande colère du Comte.
Suzanne d'abord incrédule se joint à la joie de la famille
rassemblée.
La Comtesse est nostalgique des moments heureux passés avec son mari, et avec Suzanne, fixe le rendez-vous
sous les pins du jardin dans un billet au Comte : le renvoi
de l'épingle qui le ferme scellera son accord. Toute la
noce attend sous le balcon. Les demoiselles d'honneur
offrent leurs fleurs à la Comtesse, mais le Comte guidé
par Antonio vient démasquer Chérubin en robe de jeune
fille. Barberine le sauve en dévoilant l'intérêt du Comte
pour elle. Il est contraint de célébrer enfin la cérémonie.
Alors qu'on danse le fandango, Suzanne glisse au Comte
le billet, il charge Barberine de remettre l'épingle à la
mariée.
Acte IV
Barberine a perdu l'épingle. Figaro veut savoir la raison
de ses larmes. Elle avoue son rôle de messagère ;
Marceline tente de consoler son fils convaincu d'être trahi
par Suzanne. Après avoir posté ses amis, déchiré et
amer, il se dissimule près du lieu de rendez-vous.
Suzanne et la Comtesse ont échangé leur robe pour
mieux tromper le Comte. C'est pour lui que Suzanne semble chanter son désir, blessée par les soupçons de Figaro
honteusement embusqué.
Tous convergent au bosquet des pins. La nuit favorise les
méprises : Chérubin vient retrouver Barberine ; en
croyant lutiner Suzanne (la Comtesse) il embrasse le
Comte qui en le giflant frappe Figaro. Le Comte offre
ardemment à Suzanne une bague et l'entraîne pour
l'amour. Figaro, fou de joie, reconnaît en la Comtesse
Suzanne et joue à la courtiser. Suzanne abusée s'emporte
et le corrige. Enfin les deux époux se réconcilient.
Le Comte surprend “sa femme” dans les bras de Figaro.
Aveuglé par la jalousie, il appelle à témoin toute la noce.
La Comtesse se dévoile alors. Le Comte lui demande pardon, les couples se lient, la folle journée s'achève.
Così fan tutte
Ossia La scuola degli amanti
Dramma giocoso en deux actes K 588
Livret de Lorenzo Da Ponte
Vienne, Burgtheater, 26 janvier 1790
Wolfgang Amadeus Mozart
(1756-1791)
Direction musicale Jean Claude Malgoire
Mise en scène Pierre Constant
Assistant Grégory Voillemet
Décors Roberto Platé
Lumières Jacques Rouveyrollis
Costumes Jacques Schmidt †, Emmanuel Peduzzi
Maquillage, coiffure Suzanne Pisteur
Chef de chant Emmanuel Olivier, Benoît Hartoin
Fiordiligi Rachel Nicholls
Dorabella Lina Markeby
Despina Anne Catherine Gillet
Ferrando Robert Getchell
Guglielmo Joan Martín Royo
Don Alfonso Nicolas Rivenq
Equipe Technique
Régie générale Christophe Naillet
Régie plateau Olivier Beauchet-Filleau
Régie lumière Philippe Audibert
Régie costumes Marie Claude Garcin
Maquillage/Coiffure Elisabeth Delesalle, Khaddouj El Madi
Régie surtitrage Florence Willemain
Remerciements à l’équipe technique du Théâtre
Municipal de Tourcoing
Production Atelier Lyrique de Tourcoing
Prix du meilleur spectacle lyrique prix de
la critique 1995
Ensemble vocal de l’Atelier Lyrique de Tourcoing
p. 10 et p. 14 Illustration Così fan tutte
Production Atelier Lyrique de Tourcoing 2004
© Danielle Pierre
Soprani Fanny Cousin, Capucine Meens, Céline Soudain
Mezzos Vanessa Fodil, Marie Hamard
Ténors Laurent Galabru, Mikaël Horvath, Denis Mignien
Basses Victor Duclos, Alexandre Richez
Durée du spectacle : 1e partie 1h25, 2e partie 1h23
Figurants Otman Boudi, Rabah Henneguier
La Grande Ecurie et la Chambre du Roy
Violon solo Philippe Couvert
Violons I François Gasnier, Sandrine Naudy, Annie Coville,
Alain Pegeot, Frank Pichon, Alain Viau
Violons II Bernadette Charbonnier, Andrée Mitermite,
Maximilienne Caravassilis, Emmanuelle Barré, Clarisse
Rinaldo, Samantha Montgomery
Altos Jean Luc Thonnerieux, Marie Saint Loubert Bié,
Françoise Rojat, Hélène Couvert
Violoncelles Dominique Dujardin, Vérène Westphal, Jean
Christophe Marq, Pauline Buet
Contrebasses Luc Devanne, Michaël Greenberg
Flûtes Amélie Michel, Alexis Kossenko
Hautbois Patrick Beaugiraud, Jean Marc Philippe
Clarinettes Lorenzo Coppola, François Gillardot
Bassons François Charruyer, Alexandre Salles
Cors Emmanuel Padieu, Pierre Yves Madeuf
Trompettes Jean Baptiste Lapierre, Jean Luc Machicot
Timbales Guillaume Blaise
Pianoforte (en alternance) Benoît Hartoin,
Emmanuel Olivier
Régie Eric Krins
TOURCOING Théâtre Municipal
vendredi 26 mars 2010 20h
dimanche 28 mars 2010 15h30
mardi 30 mars 2010 20h
La représentation du mardi 30 mars est proposée
en partenariat avec La Banque Postale
La représentation du mardi 30 mars est proposée en
partenariat avec l'Université Lille 2 Droit et Santé.
Rencontre à l’issue de la représentation du
dimanche 28 mars en présence d’Anne Catherine
Gillet (Despina), animée par Monsieur Burggraeve.
PARIS Théâtre des Champs Elysées
mercredi 2, jeudi 3 et samedi 5 juin 2010 19h30
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Così fan tutte, la Scuola
degli amanti (L’Ecole des amants)
Pierre Constant
Le samedi 13 mai 1995, après Le Nozze di
Figaro et Don Giovanni, voici Così fan tutte
(1790), troisième volet de la Trilogie Mozart/Da
Ponte créé à l’Opéra de Lille et repris en janvier 1997 à Tourcoing.
Il faudra attendre 1790, pour qu’à nouveau
Mozart et Da Ponte entreprennent un nouvel
opéra, leur troisième et ultime chef d’œuvre,
Così fan tutte.
Il semble que le sujet de Così fan tutte ait été
choisi par Da Ponte. Fidèle à sa thématique
favorite, il y ridiculise, sans méchanceté, la
rigidité moraliste de deux jeunes amoureux,
incapables de voir dans leurs promises deux
êtres de chair, comme eux. Ce livret apparaît
comme une anthologie de toutes les situations
classiques et Mozart a traité ces thèmes avec
une ironie musicale très fine. Ainsi les deux
complices présentaient au public la parodie
déconcertante de lieux communs auxquels il
était le plus attaché.
Dans un décor unique, espace carrefour des
désirs, ouvert sur la dune et les senteurs de la
Méditerranée, les amants immatures de Così
sont emportés par le flot de leurs passions
dévastatrices, se découvrent et se déchirent.
Maladroits, fragiles, meurtris, ils sont nos
contemporains.
Les personnages
FIORDILIGI
“Fleur de Lys” promise à Guglielmo, l’aînée, plus sérieuse et
raisonnable que sa sœur Dorabella. Malgré ses bonnes résolutions, elle ne résistera pas aux avances de Ferrando travesti en
Albanais. Son air en duo avec Ferrando “Fra gli amplessi” est le
sommet de l’opéra Così fan tutte.
Malgré les réticences de Mozart, le rôle de Fiordiligi, l’un des
plus riches vocalement du répertoire mozartien, fut confié à
Adriana del Bene dite “la Ferrarese”, Da Ponte dont elle était la
maîtresse l’avait imposée au compositeur. C’est elle encore qui
chantera Suzanne à la reprise des Nozze en 1789.
DORABELLA
La moins sage des deux sœurs, la cadette, la plus vive et la plus
enjouée, c’est elle qui cèdera la première au charme des
Albanais. Mozart en composant pour elle l’aria “smanie implacabili” parodie le monde mélodramatique quelque peu suranné
de l’opera seria, ce genre d’air s’appliquant aux héroïnes tragiques de l’opera seria. Mais plus tard il lui semblera que “son
œil renferme un Vésuve”.
Au moment où il écrivait Così, Mozart dans ses lettres sermonnait doucement sa femme à propos de la légèreté de sa
conduite. Constance Mozart n’aurait-elle pas inspiré à son compositeur de mari quelques traits du personnage de Dorabella ?
Le rôle fut créé par Louise Villeneuve.
DESPINA
La femme de chambre de Fiordiligi et Dorabella. C’est elle qui
conseille à ses jeunes maîtresses de profiter du départ de leurs
amoureux pour chercher de nouvelles amours ; ce que font probablement les garçons de leur côté. “In uomini, in soldati sperare fedeltà ?” Tantôt déguisée en notaire, tantôt en médecin
mesmérien, le magnétisme est à la mode depuis 1780, ce personnage à transformation s’inscrit dans la tradition des soubrettes de la comédie italienne ou de la Toinette de Molière dans
Le Malade imaginaire.
Le rôle a été créé par Dorotea Sardi-Bussani, le premier
Chérubin des Nozze.
FERRANDO
Jeune officier napolitain, fiancé à Dorabella. Tendre et passionné il est pris à son propre piège et tombe amoureux de
Fiordiligi. Le ténor Vincenzo Calvesi créa le rôle.
GUGLIELMO
Le complice de Ferrando. Jeune officier napolitain lui aussi,
passablement fanfaron, fier de ses moustaches. Il est fiancé à
Fiordiligi mais Dorabella lui trouvera beaucoup d’attraits
lorsqu’en Albanais d’occasion, il la courtisera. La basse
Francesco Benucci créa le rôle, il avait déjà été le premier
Figaro en 1786.
DON ALFONSO
Vieux philosophe cynique, le maître de l’intrigue. Pour lui toutes
les femmes sont volages, sans exception et “la fidélité des
femmes est comme le phénix d’Arabie, tout le monde en parle
et nul ne l’a vu”. Le rôle a été créé par Francesco Bussani.
12
Synopsis
L'histoire se déroule à Naples, en une journée.
Acte I
Deux militaires : Ferrando et Guglielmo, sûrs de
l'amour de leurs fiancées Dorabella et sa sœur
Fiordiligi, poursuivent une vieille querelle sur la
constance des femmes avec leur ami poète et philosophe Don Alfonso. Ce dernier engage un pari de cent
sequins sur la fidélité de leurs promises : avant le soir
ils seront trompés.
A leur réveil, Don Alfonso annonce aux jeunes filles le
départ imminent de leurs amants pour la guerre. Les
adieux sont déchirants. Les larmes coulent quand le
navire s'éloigne. Despina, la femme de chambre, se
moque de les voir défaites, tragiques. Elle leur rappelle
le vieil adage “un homme perdu dix de retrouvés” et les
invite à se divertir malgré leurs protestations.
Pour mieux faire avancer ses affaires et moyennant
finance, Don Alfonso associe Despina à son plan. Elle
veut bien introduire dans la maison deux nouveaux
prétendants.
Ferrando et Guglielmo qui n'avaient pas quitté le port,
vêtus à l'orientale, se réjouissent de ne pas être
reconnus par Despina qu'ils couvrent d'argent ni par
les jeunes filles, furieuses de voir des étrangers chez
elles, indignées quand ils leur déclarent leur dévotion.
Don Alfonso présente les inconnus comme ses meilleurs amis ; ils s'enhardissent. Les filles s'enferment
dans un refus catégorique, puis leur cèdent la place, à
bout de nerfs. Dans les éclats de rire, ils veulent déjà
avoir les cent sequins du pari, mais Don Alfonso ne
leur donne que sa certitude de les voir en larmes
avant la fin du jour.
La matinée s'achève : Fiordiligi et Dorabella ébranlées, se plaignent du changement de leur destin soudain si chargé de tourments. Des cris déchirent le
silence : les étrangers s'écroulent terrassés par l'arsenic qu'ils ont fait semblant d'avaler. Despina déguisée en médecin les ramène à la vie. Ils exigent un baiser. Entre colère et émotion dans une confusion
extrême, les filles commencent à faiblir.
Così fan tutte
Acte II
L'après-midi est lourd de chaleur et d'attente. Despina
convainc ses maîtresses de recevoir leurs admirateurs. Dorabella a déjà choisi Guglielmo : embarrassé
et ravi, il s'étonne de la voir succomber si vite.
Fiordiligi bien qu'éprise de Ferrando se refuse à lui.
Don Alfonso suit de près les évènements. Il veut
gagner totalement son pari. L'heure tourne, il ne lui
reste plus qu'à pousser à bout Ferrando brisé par la
trahison de son compagnon et de Dorabella.
Fiordiligi jure de mourir plutôt que de céder. Elle veut
rejoindre son fiancé sur le champ de bataille, mais
Ferrando menace de se tuer si elle ne répond pas à
son amour. Elle cherche un ultime appui dans le
secours de Dieu et capitule devant la force de son
désir.
Le soleil se couche. Don Alfonso a gagné le pari et
propose à ses amis désespérés d'épouser malgré tout
leurs maîtresses. Si tout le monde accuse les femmes,
Mozart, lui, les excuse car elles agissent par nécessité
du cœur.
La nuit est tombée. Les deux couples célèbrent leur
union. Le notaire, Despina travestie une nouvelle fois,
apporte le contrat de mariage, aussitôt contresigné
par les quatre jeunes gens. Un chant militaire suspend la cérémonie : c'est le retour imprévu des fiancés. Guglielmo et Ferrando s'esquivent et réapparaissent dans leurs uniformes de soldats. Ils confondent
Fiordiligi et Dorabella terrorisées, puis avouent leur
supercherie. Accusé, Don Alfonso reconnaît toute sa
responsabilité. Il demande alors à tous ses amis de
rire de cette aventure et de s'embrasser. Il joint leurs
mains et les déclare époux. “Così fan tutte” (ainsi fontelles toutes).
- Entracte -
13
Don Giovanni
Il Dissoluto punito
Dramma giocoso en deux actes K 527
Livret de Lorenzo Da Ponte
Prague, 29 octobre 1787
Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791)
Direction musicale Jean Claude Malgoire
Mise en scène Pierre Constant
Assistant Grégory Voillemet
Décors Roberto Platé
Lumières Jacques Rouveyrollis
Costumes Jacques Schmidt †, Emmanuel Peduzzi
Chorégraphie Béatrice Massin
Maquillage, coiffure Suzanne Pisteur
Chefs de chant Emmanuel Olivier, Benoît Hartoin
Don Giovanni Nicolas Rivenq
Il Commendatore François Lis
Donna Anna Sandrine Piau
Don Ottavio Donát Havár
Donna Elvira Véronique Gens
Leporello Laurent Naouri
Masetto Christian Helmer
Zerlina Ingrid Perruche
Violoncelles Elena Andreyev, Dominique Dujardin, Nicolas
Crnjanski, Jean Christophe Marq, Vérène Westphal
Contrebasses Luc Devanne*, Michaël Greenberg*
Flûtes Amélie Michel, Olivier Benichou
Hautbois Patrick Beaugiraud, Vincent Robin
Clarinettes Daniele Latini, François Gillardot
Bassons François Charruyer, Alexandre Salles
Cors Pierre Yves Madeuf, Florent Maupetit
Trompettes Jean Luc Machicot, Jean Baptiste Lapierre
Trombones Jean Marie Bonche, Fred Lucchi, Fabien Dornic
Mandoline Gérard Rebours
Timbales Guillaume Blaise
Pianoforte Emmanuel Olivier
Régie Eric Krins
Equipe Technique
Régie générale Christophe Naillet
Régie plateau Olivier Beauchet-Filleau
Régie lumière Philippe Audibert
Régie costumes Marie Claude Garcin
Maquillage/Coiffure Elisabeth Delesalle, Khaddouj El Madi,
Mathilde Dordhain, Brigitte Lemaire.
Régie surtitrage Florence Willemain
Remerciements à l’équipe technique du Théâtre
Municipal de Tourcoing
Production Atelier Lyrique de Tourcoing
Prix du meilleur spectacle lyrique prix de la critique 1995
* orchestre de scène
p. 15, p. 16 et p. 21 Illustration Don Giovanni
Production Atelier Lyrique de Tourcoing 2004
© Danielle Pierre
Serviteurs Otman Boudi, Rabah Henneguier
Double de Don Giovanni Hugo Mega
Suivante de Donna Elvira Marion Lemoine
Durée du spectacle : 1e partie 1h28, 2e partie 1h14
Ensemble vocal de l’Atelier Lyrique de Tourcoing
dimanche 16 mai 2010 15h30
mardi 18 mai 2010 20h
jeudi 20 mai 2010 20h
Soprani Capucine Meens, Céline Soudain,
Marie Camille Vaquié
Mezzos Vanessa Fodil, Marie Hamard
Ténors Laurent Galabru, Mikaël Horvath, Denis Mignien
Basses Victor Duclos, Alexandre Richez
La Grande Ecurie et la Chambre du Roy
Violon solo Philippe Couvert
Violons I Maximilienne Caravassilis, Annie Coville, François
Gasnier, Andrée Mitermite*, Clarisse Rinaldo, Alain Viau
Violons II Frank Pichon*, Bernadette Charbonnier, Alain Pegeot,
Samantha Montgomery, Ariane Dellenbach, Sandrine Naudy
Altos Jean Luc Thonnerieux, Marie Saint Loubert Bié,
Françoise Rojat, Hélène Couvert
TOURCOING Théâtre Municipal
La représentation du mardi 18 mai est proposée
en partenariat avec La Banque Postale
Rencontre à l’issue de la représentation
du dimanche 16 mai en présence d’un chanteur
soliste, animée par Monsieur Burggraeve.
PARIS Théâtre des Champs Elysées
lundi 7, mercredi 9 et vendredi 11 juin 2010 19h30
17
Don Giovanni,
Il dissoluto punito
Pierre Constant
Le vendredi 24 mars 1995, après Le Nozze di
Figaro, voici Don Giovanni (1787), le deuxième
volet de ce que Jean Claude Malgoire appelle
la Trilogie Mozart/Da Ponte. Spectacle repris
en 1997 et en 2006.
Inspiré essentiellement des pièces de Tirso de
Molina (1624) et de Bertati, le Don Giovanni de
Lorenzo Da Ponte est aussi nourri des multiples versions de cette même légende qui conte
alors depuis un siècle et demi la vie dissolue et
le châtiment du séducteur de Séville.
Au cœur du décor unique, voulu pour les trois
ouvrages, après Le Nozze di Figaro, voici Don
Giovanni, l’andalou insaisissable, pierre angulaire de l’édifice, cheville ouvrière et nœud gordien. A peine sur le théâtre, ce champion de
l’énergie vitale sans foi et transgresseur des
lois, s’interroge gravement sur l’après mort du
Commandeur qu’il vient de tuer. “.... déjà de sa
poitrine palpitante, je vois son âme s’en aller”.
Juste au seuil du romantisme, venu d’un lointain mythe archaïque, Don Giovanni avance
toujours masqué : il porte sa mort en lui.
Mystérieux phénix, il nous enflamme, se
consume et inlassablement renaît de ses cendres.
Déjà à travers Le Nozze di Figaro, Nicolas
Rivenq, dans le rôle du Comte, annonçait la
violence, la tyrannie du désir qui ose dire son
nom et l’urgence de son accomplissement.
Désir d’amour, désir de mort. De même les
autres personnages, tous ivres d’une soif
ardente de liberté, portent en eux les émois
juvéniles, les amours impatientes, les pulsions
meurtrières qui attisent les êtres brûlés par
l’exigence du corps et les ordres du cœur.
18
Les personnages
DON GIOVANNI
“Gentilhomme extrêmement libertin” annonce le livret de Da
Ponte. “Un grand seigneur méchant homme est une terrible
chose” dit de lui Sgnanarelle et pense sans doute Molière. Il a
mauvaise réputation cet aristocrate que même ses pairs mettent au ban de la société. Et il en rit le bougre ! Le rire de
l’homme qui ne respecte rien.
“En tout rire, même naïf, il y a un défi. S’il n’est pas trop
maigrelet à hoqueter, s’il explose de joie de vivre en demeurant l’arme de la transgression, il devient le défi par excellence - défi dangereux pour l’homme qui rit. Et Mozart a le
génie propre de ce type de situation où le rire peut toujours
coudoyer, tutoyer ou introduire la mort : voir toute sa
musique instrumentale - pour qui sait l’entendre (...)
Ce jeune cavalier fougueux, merveilleusement fiévreux sous
l’urgence de l’instant, magnifiquement rieur. Cet ogre qui
veut mordre à pleines dents, avec son appétit de barbare,
dans la grosse pomme de la vie, farouchement assoiffé
d’avancer toujours plus outre sans répit ni repos. Ce forban
qui revendique et exalte sa liberté plénière, même s’il ne
sait pas encore les questions qu’elle posera au monde et à
lui-même, mais dont on ne fera jamais un esclave. Ce
champion de l’irrespect. Ce transgresseur de l’Ordre. Ce
joueur contre toute règle du jeu. Il n’a pas besoin de se réincarner pour rester vivant en nous, tant qu’il restera des
compagnons prudents du claque-dents perpétuel à ne pas
écouter. Tant qu’il restera un si grand nombre de
Messieurs-les-futures statues à défier par un éclat de rire.
Bravo, bravo, arcibravo in coscienza mia, caro il mio Don
Giovanni ! Ton défi de mythe n’a pas compté pour rien dans
plus d’une de nos existences d’hommes.” Jean Massin
Paris, le 24 juin 1979.
Jean Massin Don Juan Mythe littéraire, Editions Complexe 1993.
Luigi Bassi créa le rôle du Don Giovanni de Mozart à Prague et
Albertarelli à Vienne.
IL COMMENDATORE
Le père d’Anna, Don Gonzalo de Ulloa avait le titre de Grand
Commandeur de Calatrava. Cet ordre militaire prestigieux joua un
rôle important dans la Reconquista. Tirso situe l’action de son
Burlador de Sevilla à l’époque d’Alphonse XI de Castille (1331-1350),
mais c’est le monde du XVIIe siècle qu’il dépeint.
Les chroniques nous apprennent que Beethoven visitant Mozart
avait noté sur un carnet le trio de la mort du Commandeur. Il réutilisera l’accompagnement en triolets pour sa sonate au clair de lune.
Giuseppe Lolli créa le rôle du Commandatore avec celui de
Masetto dans le Don Giovanni de Mozart/ Da Ponte.
DONNA ANNA
“Je ne suis pas sûr qu’Anna soit d’un naturel très tendre
mais je ne mets pas en doute qu’elle ait du cœur et, à l’entendre chanter, de la sensualité. Je croirais volontiers
qu’avant même la mort de son père elle était très fixée sur lui,
plus qu’elle ne s’en doutait peut-être. Je ne pense pas qu’elle
déteste Ottavio, mais elle ne l’aime pas sans doute autant qu’il
l’aime. Et je me demande si, dans l’avenir, Ottavio ne sera pas
davantage cocufié par l’ombre de son beau père que par celle
Don Giovanni
de son criminel rival. Anna saura-t-elle jamais “faire son
deuil ?”
...“seria, mais seria à ne pouvoir en douter, la bellissima
Donna Anna. Un vrai tableau de Prud’hon : la justice (Don
Ottavio ?) et la vengeance poursuivant le crime. Décor nocturne, vocifération tragique : dès son entrée en scène elle
peut fasciner les romantiques. Mais ne caricaturons pas sa
démarche : physiquement, de ses belles mains elle
empoigne et retient Don Giovanni ; moralement, par sa véhémence elle lui fait peur ; musicalement, elle saisit et
conserve la commande thématique de leur échange pour la
seule fois où ils chanteront en duo ; il émane d’elle une rare
qualité de force ardente et violente.”
Jean Massin Don Juan, Mythe littéraire et musical
Editions Complexe 1993.
Fille du Commandeur, Don Gonzalo de Ulluoa, fiancée à Don
Ottavio, séduite par Don Giovanni qui emprunte le manteau
d’Ottavio pour mieux l’abuser. Faut-il l’inscrire dans le catalogue
sous le numéro 1004 ?
Teresa Saporiti créa le rôle à Prague en 1787 et Aloysia Lange, la
belle-sœur de Mozart à Vienne en 1788.
MASETTO
Jeune paysan fiancé à Zerlina que lui dispute Don Giovanni. Le
rôle a été créé par Francesco Bussani.
LEPORELLO
Le valet de Don Giovanni, son double-domestique, ailleurs il se
nomme Catalinon (Tirso de Molina), Sganarelle (Molière), Passarino
(Cicognini) ou encore Arlequin dans la commedia dell’arte.
“Cette fascination des merveilles possibles de l’instant, qui
constitue le grand atout de Don Giovanni comme séducteur, elle ne s’exerce pas moins sur Leporello que sur
Zerlina ou sur Elvira. Il suffit de le voir lutiner les filles du
cortège nuptial, animer le bal ou s’empiffrer à la dérobée
lors du festin.
Mais Leporello sait depuis le début, que tout finira mal ; il
flaire la mort quand son maître aveugle l’ignore. Leporello
n’est pas un état subalterne de Don Giovanni : il est Don
Giovanni capable de réflexion. Là où le maître affronte son
destin en se frayant un passage l’épée au point, Leporello
esquive le même destin en s’enfuyant par une porte dérobée.”
Jean et Brigitte Massin W.A. Mozart, Fayard 1985.
DON OTTAVIO
Le fiancé de Donna Anna. Mozart ajouta son air “Dalla sua
pace” pour la création de Don Giovanni à Vienne en 1788.
“Ce fiancé élégiaque, qui est aussi le ténor, chantant à
l’avant-scène, exhale un amour qui nous explique, en
somme que l’âpre amour de Donna Anna appartient à des
dimensions qui ne sont point les siennes”.
Pierre Jean Jouve Le Don Juan de Mozart
Christian Bourgois éditeur 1993.
Antonio Baglioni créa le rôle.
DONNA ELVIRA
Jeune femme noble, religieuse, Don Giovanni l’a arrachée à la
paix du cloître puis abandonnée après trois jours. Se considérant comme l’épouse légitime du séducteur, elle se lance à sa
poursuite. Donna Elvira retrouvera son couvent après la mort
de Don Giovanni. Le personnage inventé par Molière n’existe
pas dans la pièce de Tirso de Molina.
“Mi-buffa mi-seria, Donna Elvira : il faut être encore sensible à la valeur des emplois dans le répertoire de l’opéra
à la fin de l’âge baroque pour la comprendre. Sa douloureuse et instable sincérité, sa constance irrésolue, sa tendresse prise au piège de sa sensualité, ses furieux égarements, son inoffensive cruauté d’innocente : elle ne cesse
de nous émouvoir. Elle méritait tellement mieux, mais
c’est pourtant vrai, la pauvre chérie, qu’elle cause comme
un livre. La femme-victime, et un peu risible dans son rôle
de victime bafouée (ce pourquoi le XIXe siècle ne saura
qu’en faire), elle répond à cette virtualité tragique de
l’opera buffa que la sensibilité mozartienne aime tant
développer.”
Le rôle fut créé par Felice Ponziani, le Figaro des Nozze à Prague.
ZERLINA
Mène son Masetto par le bout du nez.
“Zerlina est une fantaisie, non pas d’innocence, mais de fraîcheur. Zerlina qui épouse le paysan Masetto, traversera le
drame comme une fleur est épargnée par l’orage” (...)
Le gracieux air “Batti, batti, o bel Masetto.... la tua povera
Zerlina” (frappe, mon beau Masetto, frappe ta pauvre
Zerlina) est celui par lequel elle demande la paix à
l’homme envers qui elle se sent coupable ; il est tout enveloppé de la caresse des cordes et des bois, et les vocalises,
les roulades de sa voix aigrie et fraîche se mélangent aux
soupirs de la flûte. Sans nul doute la figure tendre de
Zerlina représente-t-elle un “faible” de Mozart.
Pierre-Jean Jouve Le Don Juan de Mozart
Christian Bourgois Editeur, 1993.
La première Zerlina fut Caterina Saporiti qui peu de temps
auparavant avait incarné Suzanne lors de la reprise des Nozze
à Prague.
Jean Massin Don Juan Mythe littéraire et musical,
Editions Complexe 1993.
Caterina Micelli créa le rôle à Prague.
19
Synopsis
L'histoire se déroule à Séville en une journée.
Acte I
C'est la nuit. Devant le palais du Commandeur, Leporello
attend son maître Don Giovanni qui s'y est introduit masqué. Il en ressort poursuivi puis rattrapé par Donna Anna.
Alerté par les cris de sa fille, le Commandeur force
l'agresseur au duel ; mortellement blessé, il expire alors
que Don Giovanni s'étonne “de voir de son sein palpitant
son âme s'envoler”. Donna Anna fait jurer à Don Ottavio,
son fiancé, de venger le meurtre de son père.
Plus tard dans la nuit, Don Giovanni court à un rendez-vous
galant, morigéné par Leporello. Surgit Donna Elvira. Après
quelques jours de vie commune à Burgos, Don Giovanni l'a
quittée ; elle l'a poursuivi jusqu'à Séville pour le tuer. Celui
qu'elle nomme encore son époux l'abandonne à la compassion de son valet qui lui découvre la liste des femmes
séduites par son maître et aussitôt délaissées. Donna Elvira
reprend la chasse.
Le matin est venu et avec lui le cortège nuptial de Masetto
et Zerlina. La grâce de l'épousée inspire à Don Giovanni un
nouveau plan ; il invite toute la noce paysanne à se divertir
dans son palais. Leporello entraîne de force Masetto laissant Don Giovanni seul avec Zerlina. Après quelques flatteries auxquelles elle semble résister, il va jusqu'à lui proposer le mariage. Elle se décide à le suivre. Le retour intempestif de Donna Elvira les arrête. Elle parvient à arracher
Zerlina des bras du séducteur.
Donna Anna et Don Ottavio cherchent le meurtrier du
Commandeur. Ils prennent à témoin de leur désarroi Don
Giovanni, celui-ci propose généreusement son aide. Donna
Elvira survient à nouveau et met en garde le couple contre
lui. Il essaie en vain de la faire passer pour folle et cède la
place en invitant ses amis à la fête dans son palais. Donna
Anna a reconnu la voix de son agresseur, et avoue sa
méprise à Don Ottavio incrédule : comment dans la nuit
elle prit d'abord pour lui Don Giovanni dissimulé et l'horreur de l'étreinte. Elle le somme à nouveau de venger son
honneur et la mort de son père.
Leporello a déjà enivré Masetto et ses compagnons, il
s'est débarrassé de Donna Elvira, Zerlina est dans le
piège. Avant qu'elle ne tente de se faire pardonner par
Masetto, Don Giovanni chante frénétiquement l'air dit “du
champagne” et les entraîne tous deux vers la fête. Don
Ottavio, Donna Anna et Donna Elvira y arrivent masqués
et armés, s'exhortant mutuellement au courage dans le
trio dit “des masques” : leur entrée est saluée par des
“viva la liberta”. Le bal commence : le menuet aristocratique pour Don Ottavio et Donna Anna, la contredanse
populaire pour Zerlina entraînée par Don Giovanni, la
20
Don Giovanni
Teitsch paysanne pour Masetto contraint par Leporello.
Zerlina crie à l'aide : toute la noce dégrisée accuse Don
Giovanni qui parvient à s'enfuir dans le tumulte et la
confusion.
- Entracte -
Acte II
La nuit est tombée. Leporello excédé veut quitter définitivement son maître : avec un peu d'or Don Giovanni le
retient et ils échangent leurs vêtements.
Dans l'obscurité il attire Donna Elvira hors de chez elle
afin de mieux séduire sa servante - trio du balcon.
Reconquise, abusée, Donna Elvira se laisse entraîner par
Leporello déguisé.
Masetto et ses amis recherchent Don Giovanni pour le tuer.
Sous l'aspect de son valet il écarte le groupe pour
corriger durement Masetto. Attiré par ses plaintes, Zerlina
panse les plaies de son époux - air “de l'apothicaire”. Donna
Anna et Don Ottavio poursuivent aussi Don Giovanni : tous
veulent sa perte. Leporello est démasqué :
à défaut du maître on pourrait châtier son serviteur. Après
sa fuite, Don Ottavio jure la mort de Don Giovanni, et Donna
Elvira honteuse d'avoir été trahie une fois de plus, se découvre une étrange pitié pour lui.
La nuit avance. Près du tombeau encore ouvert du
Commandeur, Leporello retrouve son maître hilare
d'avoir sous les habits de son valet courtisé sa propre
femme. La voix du Commandeur casse les rires. Don
Giovanni oblige Leporello tremblant à inviter le défunt
à souper chez lui. Don Ottavio presse Donna Anna de
hâter leur mariage : dans l'air de “l'oratoire” elle semble vouloir différer l'échéance. Le souper bat son plein :
on entend des fragments d'opéra (Cosa rara, I
Litiganti, Le Nozze di Figaro). Donna Elvira en route
pour le couvent vient troubler la fête. Elle supplie en
vain Don Giovanni de changer de vie, mais l'ombre du
Commandeur est à la porte. Il exige le repentir du “scélérat” : sur ses refus obstinés, la mort emporte Don
Giovanni.
Ici finit le drame : ici les conventions sociales et théâtrales de
l'époque et le “dramma giocoso” préférant une fin heureuse,
feront rajouter à Mozart une scène finale en forme de morale.
Il la supprime lui-même lors de la reprise à Vienne : au XIXe
siècle on ne la voyait plus ; Mahler l'évitait, Bruno Walter la
rétablissait ; dans certains cas à sa place, l'on jouait même le
Dies Irae du Requiem. Faut-il alors la jouer ? Depuis deux
siècles la question se pose, sans réponse ! Ou plutôt, à chacun sa réponse.
L’Equipe artistique
Jean Claude Malgoire
direction musicale
Hautboïste et cor anglais à l’Orchestre de Paris,
pionnier de l’époque baroque, musicologue, metteur en scène, le chef d’orchestre Jean Claude
Malgoire a exploré 1000 ans de musique du Moyen
Age au XXIe siècle. Compagnon de route de
l’Ensemble 2e2m, de l’Ensemble Européen de
Musique Contemporaine, fondateur de la Grande
Ecurie et la Chambre du Roy, cet esprit curieux et
avide de recherches communique sa passion et
partage le fruit de ses investigations au delà des
époques et des écoles, en fournissant de nouvelles
clés d’écoute.
Son profond respect pour l’œuvre originelle du
compositeur génère un important travail de
recherche qu’il poursuit depuis plus de 40 ans.
Cette quête permet une relecture, une écoute différente, une découverte voire une redécouverte des
compositions qu’il choisit minutieusement. Ce
pédagogue né souhaite éveiller la curiosité et
transmettre l’extraordinaire émotion que procure la
musique.
Directeur artistique de l’Atelier Lyrique de
Tourcoing depuis sa création en 1981, il en fait une
maison d’opéra différente au répertoire très diversifié, un laboratoire d’épanouissement de toutes les
créations, originales et de qualité. Autant d’expériences stimulent Jean Claude Malgoire qui est un
artisan du spectacle. De l’un des premiers opéras
L’Orfeo de Monteverdi à Mare Nostrum de Kagel,
en passant par la Trilogie Mozart/Da Ponte ou
encore l’Opéra de quat’sous, des choix intéressants, étonnants, parfois risqués, mais toujours des
opportunités de rencontres et de découvertes vecteurs d’émotions. Missionnaire de la musique, Jean
Claude Malgoire initiateur et fédérateur propose
chaque saison une nouvelle expédition, un autre
défi, à travers les siècles, les styles, et les différentes expressions du spectacle vivant.
22
L’équipe artistique
Pierre Constant
Mise en scène
Roberto Platé
Décor
Emmanuel Peduzzi
Costumes
La Grande Ecurie
et la Chambre du Roy
Né à Toulouse, Pierre
Constant a été élevé par son
père dans la passion du théâtre lyrique, mais c'est avec le
piano qu'il commence son
éducation musicale et au
Grenier de Toulouse qu'il
débute comme comédien.
Egalement acrobate, jongleur,
funambule, trapéziste,
Arrabal écrira pour lui Sur le
Fil, qu'il joue au Théâtre de
l'Atelier (mise en scène de
J. Lavelli) et reprendra dans
toute l’Europe. Parmi d'autres
rôles tenus, citons : Iago
(Othello), Richard III, Tartuffe,
le Juge Porphyre de Crime et
Châtiment… En 1974, Pierre
Constant crée le Centre
Dramatique de la Courneuve
orientant sa recherche vers la
création d'œuvres originales
contemporaines ou du passé
interrogeant la musique et
toutes les possibilités du
corps et de la voix. Il aborde à
partir de 1980 la mise en
scène lyrique (I Masnadieri,
Tosca), Gérard Mortier
l’appelle au Théâtre de La
Monnaie de Bruxelles (Simon
Boccanegra, Le Trouvère),
dès lors ses mises en scène
lyriques se succèdent dans
des répertoires différents et
des théâtres de premier plan.
Parmi ses plus récentes réalisations, citons Qui a peur de
Virginia Woolf ? au Théâtre de
l'œuvre avec J.P. Cassel,
Péripatos à Athènes avec
Geneviève Page et une nouvelle mise en scène de Così
fan tutte au Festival de
Charleston, USA. En 2008, il a
joué Le Funambule de Jean
Genet à la Maison de la
Poésie, autre version du
spectacle créé au Théâtre
National de Strasbourg en
1988, et vient d’écrire un
essai sur Jean Genet et la
musique Violon Solo. En projet pour 2011 : Jenufa de
Janácek.
Artiste-peintre et scénographe, originaire
d’Argentine, Roberto Platé se
forme en Allemagne. A partir
de 1967, il expose régulièrement dans les grandes capitales : Buenos Aires, NewYork, Paris… Créateur de
décors et de costumes depuis
1970, aussi bien pour le théâtre que pour l’opéra, la danse
ou le cinéma, il travaille avec
les plus célèbres metteurs en
scène : Lavelli, Arias,
P. Constant, M. Maréchal,
C. Régy, B. Jaque, Patrick
Dupond, J. Rivette, Barbet
Schroeder… Dans l’impressionnant catalogue de ses
scénographies nous ne citerons que les plus récentes :
en 2003 Bomarzo (A.
Ginestera - A. Arias) à l’Opéra
Théâtre Colon de Buenos
Aires, en 2004 Perversité
sexuelle à Chicago (David
Mamet - P.Laville) au Théâtre
Rive Gauche, et Muerte in
Venezia (B. Britten – A. Arias)
à l’Opéra Théâtre Colon, en
2005 à Rome Dracula in love,
un opéra rock, en 2006 au
Festival de Versailles
L’enfant-Roi musique des
Rita Mitsouko, textes de
C. Thomas, A. Arias, en mai
2009, au Théâtre Colon de
Buenos Aires, la scénographie de Jeanne au bûcher
d’Honegger.
De 1977 à 1996, Il collabore de
manière ininterrompue avec
Jacques Schmidt (décédé en
1996) à la création des costumes de plus de 150 spectacles de théâtre et d’opéra.
Parmi les metteurs en scène
qui font appel à eux : Philippe
Adrien, Adrian Brine, Jean
Marie Besset, Bruno Boëglin,
Luc Bondy, Patrice Chéreau,
Pierre Constant, Frank
Dunlop, Louis Erlo, José
Maria Flotats, Robert
Fortune, Christian
Gangneron, Thierry Harcourt,
José Louis Gomez, Robert
Hossein, Brigitte JaqueWajeman, Patrick Kerbrat,
Jacques Lasalle, David
Leveaux, Blanca Li, Jean
Louis Martinoty, Alain
Milianti, Roger Planchon,
Jean Luc Revol, Eric Rohmer,
Alain Sachs, Jérôme Savary,
Andreï Serban, Bernard
Sobel, Jacques Weber. Depuis
10 ans les grandes scènes
parisiennes, régionales ou
internationales accueillent
régulièrement les créations
de costumes mais également
de décors d’Emmanuel
Peduzzi pour le théâtre ou
l’opéra avec la plupart des
metteurs en scène déjà cités.
Parmi ces dernières créations : Le Cid à la Comédie
Française, mise en scène par
Brigitte Jaque-Wajeman et
L’importance d’être constant
(Oscar Wilde), mise en scène
Pierre Laville en 2006 au
Théâtre Antoine.
C’est en 1966 que Jean Claude
Malgoire soliste à l’Orchestre
de Paris fonde la Grande
Ecurie et la Chambre du Roy.
Cet ensemble cosmopolite
constitué d’instrumentistes
spécialisés est le plus ancien
en France, encore en activité,
jouant sur instruments historiques. Si la Grande Ecurie
s’est illustrée dans le style
baroque, son répertoire
s’étend en réalité du XVIe au
XXIe siècle. De la résurrection
de chefs d’œuvre en passant
par de grands classiques
jusqu’à la création contemporaine, cet orchestre novateur
de renommée internationale
réalise de nombreux enregistrements intégraux et se voit
décerner de prestigieuses
récompenses.
De la muséologie à la musicologie en passant par la lutherie,
l’activité de la Grande Ecurie
est intense. Rendre hommage
au compositeur en restituant
son œuvre telle qu’elle a été
écrite demeure sa particularité.
À chaque période correspond
un son bien précis que les instrumentistes s’évertuent à
reproduire, les obligeant à posséder plusieurs jeux d’instruments (jusqu’à 7 ou 8 pour les
vents) qu’ils sont parfois amenés à fabriquer eux-mêmes.
Certains d’entre eux sont d’ailleurs devenus facteurs d’instruments. De longues
recherches d’écrits et de partitions originales sont entreprises. Cette quête d’authenticité engendre également un
travail rigoureux de formation
des chœurs et des chanteurs
afin qu’une symbiose s’opère
entre l’interprétation vocale et
instrumentale.
Depuis plus de 40 ans, cet
ensemble original compte plus
de 3000 concerts sur les 5
continents, et plus de 100 enregistrements, mais d’autres
aventures sont déjà en projet.
Orchestre subventionné par le Ministère
de la Culture et de la Communication/
Drac Nord-Pas de Calais.
23
L’équipe artistique
Caroline Allonzo, soprano
Marceline
Daniel Auchincloss, ténor
Don Bazile/Don Curzio
Bernard Deletré, baryton-basse
Bartholo
Véronique Gens, soprano
Donna Elvira
D’abord élève de Colette
Comoy à l'Ecole normale de
musique de Paris, où elle
obtient un diplôme supérieur
d'art lyrique. Elle poursuit sa
formation au CNSM de Paris
dans la classe de Robert
Dumé. On l’entend dans
l'Amour des trois oranges de
Prokofiev (dir. S. Sandmeïer),
Nella dans Gianni Schicchi de
Puccini (dir. G. Rivoli), Les
Noces de Stravinsky à la Cité
de la Musique, et des airs de
concert de Mozart avec L.
Langrée… tout en se perfectionnant avec Christiane
Patard et en suivant les masterclasses de W. Berry, G.
Janowitz et G. Sciutti. Au
Festival d’Aix-en-Provence,
elle interprète Alice dans Le
Comte Ory (dir. E. Pido) et
dans Die Zauberflöte (mise en
scène de S. Braunschweig,
dir. D. Stern), elle double à la
fois Papagena et la Première
Dame. A l´Opéra de Rouen,
on l’entend dans la 1e Dame et
dans des concerts d’œuvres
de Haendel, elle chante
Barberine (Les Noces),
Shéhérazade de Ravel, Trois
Poésies de la lyrique japonaise de Stravinsky et Les
Nuits d’été de Berlioz. Au
Théâtre du Châtelet, elle
chante le rôle de Tetka dans
Jenufa de Janácek (mise en
scène de S. Braunschweig),
La veuve Lehmann dans
Véronique d’André Messager
(mise en scène de Fanny
Ardant, dir. J.C. Spinosi), en
juin 2008, on l’entend aussi
dans The Fly d’H. Shore (dir.
Placido Domingo) et elle est
la doublure de Roxane dans
le Cyrano de Bergerac
d'Alfano en mai 2009.
D’origine canadienne, Daniel
Auchincloss a étudié à
l’Université de Toronto et à la
Royal Scottish Academy of
Music and Drama. En tant
que soliste, il a chanté avec
des ensembles tels que le
Britten Sinfonia, le City of
London Sinfonia (dir. Richard
Hickox), le Gabrieli Consort,
The orchestra of the Age of
Enlightenment (dirigé par Sir
Roger Norrington), La
Salzburg Camerata à Rome et
travaillé avec les chefs d’orchestre Stephen Cleobury,
Gary Cooper, Diego Fasolis,
James Morgan et Vassily
Petrenko. Il a fait ses débuts
pour le BBC Proms en interprétant Les Vêpres 1610 de
Monteverdi avec le King’s
Consort. A l’Atelier Lyrique de
Tourcoing, sous la direction
de Jean Claude Malgoire et la
Grande Ecurie et la Chambre
du Roy, Daniel Auchincloss a
chanté L’Ode Anglaise de
Philidor, Arbace (Cyrus à
Babylone) et la Messe
Solennelle de Neukomm en
2008. Parmi ses récents
engagements on retiendra :
Nencio (L’Infedelta delusa) au
Festival de Potsdam SansSouci, La Passion selon Saint
Jean à Toronto, La Passion
selon Saint Matthieu à The
Sage Gateshead, Le Messie
au Fishguard international
music Festival, le Requiem de
Mozart, The Fairy Queen à
l’Opéra de Lille avec
Emmanuelle Haïm et Le
Concert d’Astrée en décembre
2008, King Arthur pour le
Toronto Masque Theatre.
Dès sa sortie du CNSM de
Paris, Bernard Deletré se
lance dans une carrière de
soliste. Son répertoire s’étend
de Monteverdi à la musique
contemporaine. Il se produit
sur scène sous la direction de
chefs tels que L. Hager,
J.E. Gardiner, M. Soustrot,
W. Christie, Ph. Herreweghe,
J.C. Malgoire, M. Minkowski,
R. Jacobs… Il est souvent
invité à l’étranger (USA,
Canada, Israël, Sydney,
Bruxelles, Genève, aux PaysBas, dans des rôles tels que
Giorgio des Puritains de
Bellini, Arkel de Pelléas et
Mélisande, Dikoï de Katia
Kabanova… A l’Atelier Lyrique
de Tourcoing et au Théâtre
des Champs Elysées avec
Jean Claude Malgoire on l’a
entendu dans Agrippina de
Haendel (Pallante), Orfeo
(Pluton) et Les Vêpres de la
Vierge de Monteverdi
(Pluton), Alceste de Lully
(Caron), Les Noces de Figaro
(Bartholo), Le Retour
d’Ulysse dans sa patrie
(Neptune)... Bernard Deletré
apporte également sa contribution la création contemporaine et au théâtre musical,
établissant en particulier une
longue relation avec la
Péniche-Opéra. Il mène aussi
une carrière active de concertiste chantant aussi bien le
“de Mozart” à Monte-Carlo,
que Brecht/Weill à Radio
France ou avec l’Orchestre
National de Lille. Il est également récitant et comédien à
ses heures. En janvier 2010,
avec le pianiste Gérard
Parmentier, il a présenté
Diable, au Musée des beauxarts de Tourcoing.
Après avoir dominé la scène
baroque internationale au
cours des dernières années,
Véronique Gens compte
aujourd’hui parmi les interprètes mozartiennes les plus
renommées. Elue “Artiste
Lyrique de l’Année 1999” aux
Victoires de la Musique, elle
se produit sur les plus
grandes scènes européennes
et collabore avec les meilleurs orchestres sous la
direction de chefs tels C.
Abbado, C. Dutoit, F. Brüggen,
L. Langrée, W. Christie,
M. Minkowski, J. Neschling,
M. Chung, I. Bolton,
J.C. Malgoire, J.C. Casadesus,
Ch. Rousset,T. Pinnock,
Sir N.Marriner, M. Janowski,
M. Viotti, T. Hengelbrock,
S. Baudo et S. Weigle. On a
pu l’entendre notamment
dans Alcina, Don Giovanni, Le
Nozze di Figaro, La Clemenza
de Tito, Agrippina, Pélleas et
Mélisande, Alceste de Lully,
La Finta Giardineria au
Festival 2006 de Salzbourg,
La Veuve joyeuse et le rôle
d’Alice (Falstaff). Elle chante
dans de nombreux concerts
et récitals à travers le monde.
Récemment, on a pu l’entendre dans Il Burbero di buon
core de Martin y Soler, Castor
et Pollux de Rameau, dans
Les Maîtres Chanteurs de
Nuremberg (Eva). Parmi ses
engagements récents:
Iphigénie en Tauride à la
Monnaie (décembre 2009) et à
Vienne (mars 2010), La Calisto
au Théâtre des ChampsElysées (mai 2010), Alceste à
Aix-en-Provence et Salzbourg
(juillet-août 2010), Niobé au
Covent Garden de Londres
(septembre 2010), Don
Giovanni au Staatsoper de
Vienne, et Dialogue des
Carmélites au Théâtre des
Champs-Elysées.
24
L’équipe artistique
Robert Getchell, ténor
Ferrando
Anne Catherine Gillet, soprano
Despina
Donát Havár, ténor
Don Ottavio
Christian Helmer,
baryton-basse
Masetto, Alfonso
Né aux États-Unis où il commence ses études musicales,
Robert Getchell étudie
ensuite à la maîtrise du
Centre de Musique Baroque
de Versailles, puis il part aux
Pays-Bas pour recevoir l'enseignement de Margreet
Honig au Sweelinck
Conservatorium
d'Amsterdam. Il poursuit sa
formation en musique
ancienne auprès du ténor
Howard Crook. Sur la scène
baroque, il a chanté le rôle de
Mercure Persée de Lully,
Astolphe dans Roland de
Lully, Glaucus dans Scylla et
Glaucus de Le Claire et
Eurimaco dans Il Ritorno
d’Ulisse de Monteverdi dirigés par Christophe Rousset,
La Furie dans Isis de Lully
dirigé par Hugo Reyne,
Polinice dans Oedipe a
Colone de Sacchini et Renaud
dans Armide de Lully et le
rôle-titre dans l´opéra
Hippolyte et Aricie de
Rameau à Washington. Il a
interprété le rôle de Gomatz
et Podestat dans l’opéra de
Jérôme Deschamps et Macha
Makeïeff, Mozart Short Cuts
sous la direction de Laurence
Equilbey qui sera repris en
2009-2010. Robert Getchell
s'est produit en soliste dans
de nombreux festivals en
France et à l’étranger, Il
donne par ailleurs de nombreux concerts d'oratorio aux
Pays-Bas, en Allemagne et
en France, notamment dans
Les Passions de J.S. Bach, le
Requiem de Mozart ou encore
le Messie de Haendel. Au
printemps 2009, Robert
Getchell chantera dans Lélio
de Berlioz avec P.
Herreweghe et l’Orchestre
des Champs-Élysées dans
une tournée en Amérique du
Sud.
Anne-Catherine Gillet débute
sa carrière à l’Opéra Royal de
Wallonie. Depuis 2000 elle
s’engage dans de nombreuses prises de rôle et travaille avec des chefs d’orchestre tels que M. Viotti, A
.Pappano, E. Pido, Ch.
Rousset, M. Armiliato, J.
Kout, E. Haïm, L. Langrée. En
invitée à l’Opéra Royal de
Wallonie, elle chante
Constance (Dialogues des
Carmélites), Zdenka
(Arabella) et Mélisande
(Pelléas et Mélisande dir.
Patrick Davin). De 2006 à
2008, on l’entend à l’Opéra de
Zürich Laoula (L’Etoile de
Chabrier, dir. Sir John Eliot
Gardiner), à l’Opéra d’Avignon
Marzelline (Fidelio, au TCE à
Paris) Evanco (Rodrigo
Haendel) en version concert,
et a chanté les Nuits d'été
(Berlioz) pour l'Opéra de
Toulon. A partir de 2009, elle
fait ses débuts à l'Opéra
National de Paris dans les
rôles de Vincenette (Mireille),
Sophie (Werther) et Despina
(Così fan Tutte). En juin 2009,
elle chante sa première
Micaela (Carmen) à l’OpéraComique sous la direction de
J.E. Gardiner. Parmi ses projets ; deux productions au
Capitole de Toulouse :
Constance (Dialogues des
Carmélites) et Servilia (la
Clémence de Titus) ; ses
débuts au Japon avec
Kasushi Ono et l’Opéra de
Lyon (Werther et Romeo et
Juliette), ainsi que son retour
à l’Opéra de Liège (Susanna
des Noces de Figaro) et à La
Monnaie (gala Offenbach,
Musetta et Mélisande…
Originaire de Stuttgart, il y
étudie avec Elisabeth Havàr,
Julia Hamari, Carl Davis puis
se perfectionne au
Conservatorio Giuseppe Verdi
de Milan. Il est ensuite membre de la troupe de L’opéra de
Bonn où il chante Tamino,
Don Ottavio, Lysander,
Jephta, Belmonte… Il est
également invité à l’Opéra
National du Rhin, au
Komische Oper de Berlin et
au Concertgebouw
d’Amsterdam (Ferrando, Cosi
fan Tutte). Très demandé en
concerts, il est invité par de
nombreux orchestres et festivals prestigieux. On l’entend
en 2006 à la Scala de Milan
Aceste, Ascanio in Alba de
Mozart (dir. G. Antonini), en
2007 au Staatsoper de Berlin
dans Melito, Der Geduldige
Sokrates (Telemann) sous la
direction de René Jacobs.
Parmi ses récents engagements, citons Tamino, La
Flûte enchantée au Festival
d’Aix en Provence en 2009,
dir. René Jacobs, La Passion
selon Saint Matthieu à
Tourcoing et au Théâtre des
Champs Elysées à Paris sous
la direction de Jean Claude
Malgoire, une tournée qui le
mènera à Londres, Barbican
Centre, à Salzbourg,
Mozartwoche, à Rome, St
Cecilia, à Berlin,
Philharmonie, Freibourg et
Konzerthaus, à Köln au
Philharmonie. Au
Konzerthaus de Berlin, il
chantera des airs de Mozart
avec le Konzerthausorchester
dirigé par Lothar Zagrosek.
Il entreprend une formation
musicale et vocale parallèlement à ses études d’ingénieur. Il obtient son diplôme
Supérieur d’Exécution à
l’Ecole Normale de Musique
de Paris. Il est également
titulaire du D.E.M des
Conservatoires Centralisés de
Paris. En 2004, il est finaliste
du Concours International de
Chant de Marmande. Il travaille actuellement son
répertoire auprès de Malcolm
King. Il aborde la scène dans
les rôles de Méphisto (Faust
de Gounod), Agamemnon (La
Belle Hélène), Don Alfonso
(Così fan tutte), ou encore
Philippe (Don Carlo). Il est
invité à l’opéra de
Gelsenkirchen ainsi qu’à
l’opéra de Nuremberg pour
les rôles du Gouverneur (Le
Comte Ory, Schaunard dans
La Bohème, Lodovico dans
Otello de Verdi, Eustachio
dans L’Assedio di Calais de
Donizetti, et Sénèque dans Le
Couronnement de Poppée. Il
chante Guglielmo (Così fan
tutte, dir. Philippe Arlaud) au
Festival de Feldkirch. Cette
dernière saison, on l’a
entendu à l’opéra de
Nuremberg, à l’opéra de
Dublin, dans Le Bret de
Cyrano de Bergerac au
Théâtre du Châtelet et dans
Guglielmo (Così fan tutte).
Cette saison, il chantera
Orbazzano (Tancredi),
Antonio (Nozze di Figaro) et
Masetto (Don Giovanni) avec
l’Atelier Lyrique de Tourcoing
et Schaunard à l’Opéra Royal
de Wallonie
25
L’équipe artistique
François Lis, basse
Le Commandeur
Lina Markeby, mezzo soprano
Cherubin, Dorabella
Laurent Naouri, baryton
Leporello
Rachel Nicholls, soprano
Fiordiligi
Licencié en musicologie à la
Sorbonne, François Lis a été
primé au CNSM de Paris en
2003 et a perfectionné sa
technique au Mozarteum de
Salzbourg. En 2005, il est
nominé pour les Révélations
Classiques aux Victoires de la
Musique. On l’entend dans
Cold Genius (King Arthur de
Purcell) à Lille, le Requiem
de Mozart à l’Opéra de Lyon
avec E. Krivine, l’Orateur (La
Flûte enchantée) à Madrid
(dir. M. Minkowski), Roméo et
Juliette de Berlioz à Varsovie,
Jupiter (Platée) à l’Opéra de
Paris, le Pape (Benvenuto
Cellini) et Narbal (Les
Troyens) à l’Opéra du Rhin,
Don Fernando (Fidelio),
Asdrubalde (La Pietra del
paragone) et Zuniga (Carmen)
au Châtelet. En 2007, il
aborde le rôle de Figaro (Les
Noces de Figaro) avec W.
Christie à l’Opéra de Lyon. Il a
chanté récemment le rôle
titre de Don Giovanni (dir.
D. Stern), Melisso (Alcina) à
l’Opéra de Paris et à Vienne
et Alidoro (La Cenerentola) à
la Monnaie, Hippolyte et
Aricie à Toulouse. Parmi les
autres chefs avec lesquels il
a travaillé on peut citer
E. Haïm, M. Katz,
J.Ch. Spinosi, M. Plasson,
M. W. Chung, A. Altinoglu,
M. Piquemal, J. Rohrer…
Parmi ses engagements et
projets : Dardanus à l’Opéra
de Lille, Platée à l’Opéra du
Rhin, à la Monnaie et à
l’Opéra de Paris, Ariadne auf
Naxos à l’Opéra de Paris, Les
Huguenots à la Monnaie et
Carmen à la Scala de Milan.
Lina Markeby est née et à
débuté sa formation vocale
en Suède avant de venir étudier au Royaume Uni à la
Guildhall School of Music and
Drama. Elle poursuit actuellement ses études avec
Ameral Gunson. Après avoir
obtenu son diplôme en 2006,
elle chante Idamante
(Idomeneo) avec le Chelsea
Opera group, le 3e esprit dans
Rusalka, interprète le rôletitre de La Tragédie de
Carmen de Peter Brook au
festival de Wexford, celui de
la Messagère de l’Orfeo de
Monteverdi au festival de
Drottningholm, Arcane
(Teseo) pour l’English Touring
Opera. En 2008, avec
l’Armonico Consort, on l’entend dans les rôles de
Dorabella (Così fan tutte),
Cherubin (Les Noces de
Figaro) et la 3e dame (La
Flûte enchantée), dans Didon
et Enée (La seconde sorcière)
à l’Opéra comique avec les
Arts Florissants. Parmi ses
projets, elle reprend en 2009
les rôles de la 2e sorcière de
Didon et Enée au festival de
Vienne et à Amsterdam, ceux
de Dorabella (Così fan tutte)
et Chérubin (Le Nozze di
Figaro) à l’Atelier Lyrique de
Tourcoing et au Théâtre des
Champs-Elysées en 2010 sous
la direction de Jean-Claude
Malgoire.
Ancien élève de l’Ecole
Centrale, Laurent Naouri
décide de se consacrer à l’Art
Lyrique en 1986 et complète
sa formation à la Guildhall
School of Musica Drama de
Londres. Très rapidement, il
est engagé en France ainsi
qu’à l’étranger dans un
répertoire allant de
Monteverdi aux compositeurs
contemporains sous la direction de chefs tels que
M. Benini, W. Christie,
R. Jacobs, M. Minkowski,
K. Nagano, M. Plasson,
Sir C. Davis, B. Haitink,
J.E. Gardiner, J. Nelson,
S. Rattle… La saison dernière, il chante le rôle de
Belcore (L’Elisir d’Amore) à
l’Opéra de Paris, Pizzaro
(Leonore) à Madrid, Le Baron
(La Vie Parisienne) à l’Opéra
de Lyon, Nick Shadow (Rake’s
Progress) à l’Opéra de Paris,
Falstaff au Festival de Santa
Fe. Plus récemment, il interprète le rôle de la Haine
(Armide de Lully) au Théâtre
des Champs-Elysées. et le
rôle de Golaud (Pelléas et
Mélisande) au Theater an der
Wien. On l’entend au Théâtre
du Châtelet en mars 2009
dans le rôle de Gernot (Les
Fées de Wagner). Parmi ses
projets : Germont (Traviata) à
Santa Fe et au Japon,
Méphisto (Faust) à Bilbao,
Les 4 Diables (les Contes
d’Hoffmann) à Zürich, Golaud
(Pelléas et Mélisande) au
Liceu de Barcelone. Il se produit aussi régulièrement en
récital et en concert pour
L’Enfant et les sortilèges à
Berlin, L’Enfance du Christ
(Hérode) à Boston, La Reine
Morte de Lesur à Radio
France, Le Rossignol de
Stravinsky à Cleveland, La
Création au Festival de SaintDenis...
Née à Bedford, Rachel
Nicholls après des études au
Royal College of Music a remporté de nombreux prix,
notamment le Second prix de
la Kathleen Ferrier Memorial
Competition. Son vaste repertoire s’étend de J.S. Bach et
Haendel à Schoenberg et
Errolyn Wallen. En 2008, elle
a participé aux BBC proms en
chantant Serenade in Music
de Vaughan Williams, en 2009
avec Mask of Orpheus-The
Arches. A l’opéra et en
concert, elle a travaillé avec
des chefs d’orchestre tels
que Martyn Brabbins,
Stephen Cleobury, Christian
Curnyn, Colin Davis, John
Eliot Gardiner, Valery Gergiev,
Martin Gester, Richard
Hickox, Sir Roger Norrington,
Simon Rattle, Steven Sloane,
Masaaki Susuki, David
Willcocks. Avec Jean Claude
Malgoire et l’Atelier lyrique
de Tourcoing, en 2008, elle a
chanté Dorinda (Orlando de
Haendel). Parmi ses engagements en 2009, on retiendra
Armida (Rinaldo) au Festival
international d’Edimbourg,
Jauchzet Gott à la Musikfest
de Brême. Ginevra
(Ariodante) et Elisa (Tolomeo)
avec l’English Touring Opera,
Armida à Tokyo, ainsi que La
Messe en si, La Passion
selon St Mathieu et Le
Messie, Helmvige (La
Walkyrie) au Festival d’opéra
de Longborough… Avec
l’orchestre The Age of
Enlightenment elle a chanté
au concert anniversaire des
75 ans de Sir Roger
Norrington.
26
L’équipe artistique
Sandrine Piau, soprano
Donna Anna
Marie Planinsek, soprano
Barberine
Nicolas Rivenq, baryton
le Comte, Don Alfonso,
Don Giovanni
Joan Martin Royo, baryton
Figaro, Guglielmo
Après avoir acquis une
grande notoriété dans le
domaine de la musique
baroque sur les plus grandes
scènes internationales, sous
la direction de chefs tels que:
W. Christie, Ph. Herreweghe,
Ch. Rousset, G. Leonhardt,
S. Kuijken, J.C. Malgoire,
M. Corboz, P. McCreesh,
F. Brüggen, T. Koopman,
R. Jacobs, M. Minkowski,
E. Haïm, F. Biondi... Sandrine
Piau aborde le répertoire
classique avec bonheur.
Suivent les rôles de Servilia
La Clemenza di Tito de Glück,
Pamina Die Zauberflöte de
Mozart, Aennchen Der
Freischütz de von Weber,
d'Ismène Mitridate Re di
Ponte de Mozart, Konstanze
Die Entführung aus dem
Serail, Héro Béatrice et
Bénédict de Berlioz, Lucia Le
Viol de Lucrèce et Titania A
Midsummer Night’s Dream
de Britten, Nanette Falstaff
de Verdi, Sophie Werther de
Massenet, Mélisande Pelléas
et Mélisande de Debussy. On
l’entend en concert dirigée
par M.W. Chung, D. Harding,
K. Masur, I. Bolton...
En récital avec les pianistes
C. Durous, A. Tharaud,
C. Ivaldi et G. Pludermacher…
Elle se produit dans
L'Incoronazione di Poppea à
Amsterdam et New York,
Xerses (Dresden et TCE),
Tamerlano (Drottningholm et
Amsterdam), Arianna (Halle),
Les Paladins (Châtelet) Jules
César (TCE et La Monnaie)...
Cette saison 2009/10 elle
chante Pamina, La Flûte
Enchantée au Châtelet. Elle a
été élue Artiste Lyrique de
l’Année aux Victoires de la
Musique 2009.
Agée de 23 ans, elle débute
ses études musicales au sein
des Pages de La Chapelle,
Maîtrise du Centre de
Musique baroque de
Versailles dirigé par
O. Schneebeli. En 2001, elle
intègre le Jeune Chœur de
Paris dirigé par L. Equilbey et
suit les cours de C. de
Corbiac. Sous la direction de
J.C. Malgoire, elle participe à
la production en 2002 et 2004,
de Gianni Schicchi de Puccini
(Gherardino) et chante
Barberine (Les Noces) et
Bastienne (Bastien et
Bastienne) en 2005 ; elle est
soliste dans La Messe du
Couronnement de Mozart
donnée à la Chapelle Royale
de Versailles. Toujours avec
J.C. Malgoire, elle interprète
en 2007 le rôle de l’Amour
dans Le Retour d’Ulysse de
Monteverdi, et Servilia dans
La Clémence de Titus de
Mozart donnée au Théâtre
des Champs-Élysées, le
Berger dans Tosca de Puccini
en 2008, Antoinette dans La
Créole d’Offenbach, à
Tourcoing et en tournée. Elle
est Hélène dans La Belle
Hélène d’Offenbach (dir.
R. Gousseau) en 2009, avec
F. Bardot, elle chante Eve
dans La Création de Haydn,
elle est soliste dans La
Messe de Sainte-Cécile de
Gounod donnée à l’église de
la Madeleine et aux EtatsUnis elle intègre en 2007 la
classe de Sophie Hervé, rencontre Maciej Pikulski qui dès
lors la fait travailler et lui
offre de se produire lors de
récitals.
Nicolas Rivenq commence
ses études de chant dans la
classe de J. Bonnardot au
Conservatoire National de
Musique de la ville d’Orléans.
Choriste des ensembles Les
Arts Florissants et La
Chapelle Royale, il entre dans
la classe de M. Sénéchal à
l’École d’Art Lyrique de
l’Opéra de Paris, puis se perfectionne aux USA à
l’Université d’Indiana dans la
classe de N.Rossi-Lemeni.
Remarqué par Yehudi
Menuhin, il fait ses débuts
aux festivals d’Edinburgh et
de Gstaad. À son retour en
France il débute une longue
collaboration avec W. Christie
dans Atys à l’Opéra Comique,
Les Indes Galantes à Aix-en
Provence, Les Boréades à
l’Opéra de Paris, en tournées
à l’étranger. Sa rencontre
avec J.C. Malgoire et
P.L. Pizzi a été déterminante
en prenant part à plus d’une
vingtaine de leurs productions (Rinaldo, Hippolyte et
Aricie, Le Comte Ory, Les
Danaïdes, Trilogie Mozart-Da
Ponte, Platée, Les Paladins, 3
opéras de Monteverdi, etc.
) G. Strehler le choisit pour
son ultime production
d’opéra (Così Fan Tutte) pour
l’inauguration du Teatro
d’Europa à Milan. Il participe
aux concerts de la réouverture de La Fenice, dirigé par
R. Muti ainsi qu’à celui de
l’inauguration de la Cité de la
Musique à Paris avec
P. Boulez et W. Christie.
Jonglant du Baroque au
Contemporain, il couvre un
vaste répertoire qui le conduit
à travers le monde avec de
nombreux chefs tels que
Z. Mehta, S. Ozawa,
R. Jacobs, I. Fischer,
M. Plasson, A. Pappano,
E. Pido, M. Benini, G. Carella,
M. Guidarini, J.E. Gardiner,
D. Gatti, C. Scimone…
Né à Barcelone, Joan MartínRoyo fait ses études au
Conservatoire du Liceu de
Barcelone, où il étudie la
composition, le piano, le
violon et le basson. Il est
l’élève de Mercè Puntí depuis
1989 mais a également
travaillé son répertoire avec
Christa Ludwig, Lorraine
Nubar, Elisabeth Söderström
et Thomas Quasthoff. Il est
lauréat de la
"Sommerakademie" du
Mozarteum de Salzbourg
(2002) et vainqueur du
Concours International de
Chant Francisco Viñas (2003).
Interprète de rôles rossiniens, il est également un
spécialiste du répertoire
mozartien : Figaro, Guglielmo
(Così fan tutte) Masetto (Don
Giovanni), Papageno (La Flûte
enchantée). On l’entend dans
Lescaut (Manon) Ned Keene
(Peter Grimes), Marcello (La
Bohème) et de nombreux
concerts de musique sacrée.
Il a travaillé sous la direction
de M. Armiliato, B. de Billy,
E. Colomer, A. Guingal,
J. Latham-Koenig,
L. Langrée, J. López Cobos,
M. Ortega, V. Pablo Pérez,
J. Pons, J.-Ch. Spinosi,
S. Weigle... Il donne également des récitals de Lied et
mélodie avec les pianistes
D. Baldwin, H. Deutsch,
P. Réach, N. Shetler ou
R. Vignoles… Parmi ses
projets : Albert dans Werther
à La Coruña, Guglielmo et
Figaro à Tourcoing et au
Théâtre des Champs Elysées
(dir J.C. Malgoire), Ariodante
(Opéra d’Oviedo), Dandini
dans La Cenerentola en
tournée avec le Festival de
Glyndebourne...
27
RENSEIGNEMENTS, RÉSERVATIONS
RENSEIGNEMENTS, RÉSERVATIONS
01 49 52 50 50
03 20 70 66 66
Jeanine Roze Production 17 rue du Colisée 75008 Paris
tél 01 42 56 90 10 - fax 01 43 59 54 37
www.atelierlyriquedetourcoing.fr
Impression La Monsoise
www.theatrechampselysees.fr
Atelier Lyrique de Tourcoing 82 bd Gambetta 59200 Tourcoing
tél 03 20 26 66 03 - fax 03 20 27 91 19 - Licence 2-134374