artvideo smartin

Transcription

artvideo smartin
fimage animée
1. ANN-soFt stDÉN
Warte Mal!
1999, installation DVD à 13 cmaux,
5 projections, 8 cabines vidéo
médium ni les images nr les informations cryptées, derrière lesquelles se c
vidéo. contrairement au film classique, l'évoluti
familier:du très maniable caméscope et du magnétoscope domes- chent les images
En cette aube du xxt" siècle, la vidéo est devenue un
qui sous-tend la vidéo déconnecte le médium de toute
tique à la cassette vidéo vendue un peu partout en passant par les technique
immédiate de la réalité'
présentation
les
publics
ou
lieux
systèmes de surveillance cies tmmeubles et des
des innovations techniques, le matériel, ou hardwz
Au
fil
un
viciéo
est
la
musée,
mur
d'un
le
sur
projections d,images défilant
Si I'utilisation du médlum nécessitait initia
phénomène aujourd,hui lamilier, même si la connaissance des tech- évolue constamment.
séparés - une caméra portative et
modules
deux
de
l'emploi
ment
niques qui la sous-tendent, des images ainsi générées et de la cultubande magnétique -' aujourd'hui'
d'une
doté
enregistreur
appareil
re afférente reste relativement rudimentaire,
générées directement par ordrnateur' Le flux c
peuvent
être
vicléos
dans
vidéo
s'établit
la
oir
moment
au
1g60,
A la fin des années
numériques cie la société médiatiqtre fournit un fonds d'in
le contexte de l,art, la percept on du spectateur est dé1à familiarisée données
disponible pour l'exploitation et le traitement ultr
ges
inépuisable,
depuis plus d,un demi-siècle avec l'image animée grâce au crnéma, et
manifestatron et de présentation finals de la vic
de
modes
gbo,
Les
eurs.
publiques
télévision
les chaînes de
depuis ies années 1940 et i
indéterminés:danscedomaine, lespossibili
demeurenttoutaussi
etprivéesdiffusenileursprogrammes,couvranttoutelasuperficedes
lnstallés en plein traf c de Times Square à N
géants
europé"n. Le flux des images ei leur transfert vont des écrans
continents américain
"t
du téléphone portable en passant par le r
minuscule
l'écran
York
à
électron que étaient donc OOla aes modes mécliatiques éprouvés.
La vidéo se présente ainsi comme
le
commerce
dans
vendu
niteur
parents
proches
ses
deux
La vidéo se distingue néanmoins de
manifester sous les formes les plus diverse:
se
de
capable
hybride
transla
à
savoir
essentiel,
point
un
sur
- le cinéma et la télévision Les artistes qui travaillent avec la vidéo confirment le caract
cripiion immédiate de la matière audiovisuelle en code analogrque ou
du méciium. Ainsi, Nam June Paik, un des pionn ers
transformable
numérique. La prise de vue et l'enregistrement se font simultanéanimée, conçoit lavidéo comTne une maquette
électronlque
I'image
consigné
matériau
le
ment: la vidéo est une conserve qui maintient
Viola note dans ses carnêts:nNo beginnrng/
Bill
1980,
vie,
En
la
traLe
film
totales.
transformabilité
et
de
dans un état de disponibilité
direction/No duration - Video as mind'("Pas de dél:
clitionnel se caractérise en revanche par les images isolées, recon- end/No
de direction/Pas de durée - La vrdéo comme
TinlPas
Pas
de
narssables à l,ceil nu, qur se succèdent sur la pelicuLe, et le mouvede la jeune génération ont répondu dans
artistes
prit.")Trois
pellicule
la
cle
mécanique
ment résulte seulement du déroulement
ce qui caractérrsait la vidéo en l
projection. Sur une bande magnétique, un drsque interview à la questlon de savoir
cjurant la séance de
Sala:nTimecode'(codetemps);Ann-SoTl
laseroutoutautresupportenregistreur, l'onnereconnaîtenrevanche quemédium Anri
1965
-
sony lance le premier système d'enregistrement vidéo portable, le
Portapak
1965
-
lt1Y',:i":-'ll1é::1':::'-1:aî:'-l1T::l'i:i!:'-'-1'lÏgi?li':-d-'i-"-':I:'-11:T-":1-6
Sid
Andy warhol reçoit en cadeau un systè
( NOUS ViVOnS danS
une réalité qui se
définit par I'invention
structurelle des mass
media. Les images
imprimées et électroniques sont les pierres
sur lesquelles se
construit notre évolution culturelle. >
Aldo Tambellini
Des dées simp es se présentant elles-mêmes instantanément, mats
production ntensive ou expansLve; en som-
)sque es se ca
u
;ique, l'évo utron
su vies d'une période de
um de toute re-
Depuis les années 1 970, le chercheur en commun cat on Vi ém
traié le phénomène de a vidéo dans quelques courts tex-
Flusser a
de ongues heures passées devant l'ord nateur à regarder, à affi- tes; en 1991, r résume son po nt de vue en définissant le médium
o4,3,2, 1,feul4 pour les moments comme une omémolre dialogiqueo. Un an p us tôt, à I'appui de a npour
a
vie,
2 pour le noir et blanc, 1 pour le stallation vidéo Disturbance (among the jars) de Gary Hill, le philoso3
es
étapes
de
d'amour,
me,
cher, à vis onneT));Mark Leckey:
I, ou
hardware,
s Square à New
phe français Jacques Derrida pensait que lArt vidéo devat d'abord
être cons déré dans son rapport avec les langages artistiques tradiHitler et lSimonel We , Spielberg et Godard,,
Dès la prem ère moit é du xxu siècle, les artistes ont travaillé tronnels. Ce genre de réflexions théor ques, entres autres, s'attachent
des
appare s de diff usion éiectrique. C'est ainsi qu'en 1930, sans cesse au caractère insaisjssable et <réflexlfn(yvonne Spel_
avec
l'écrvain et fondateur du futurisme talien Filippo Tommaso Mar nett mann, 2005) du méd um vidéo et soulignent sa position d'intermévoyait dans la radio un organe grâce auque on pouvaii franchir de dium hybride.
grandes distances et atteindre un public de masse, I considérait en
outre a combinaison entre le théâtre et la té évision comme un modèle d'avenir viable. lenthous asme avec lequel Marinetti salue l'avène- Les années 1960
;sant par le mo-
ment des nouveaux médias est contrebalancé par le sens crtique de
ainsl comme un
LArt vidéo apparaît dans a seconde moitié des années 1960,
Berto t Brecht. A a même époque, l'écrivain a emand attire en eTfet
I'attention sur les rsques de nivellement et d'endoctrinement nhé- dans l'entourage d'art stes qui rompent avec la conception trad tionrents au médium de masse - du mo ns concernant la radio. Dans le nelle des genres sous e signe de l'immédiateté, A la f n des années
contexte de l'art, ces positons définissent dès lors les pôles d'un dé- 1940, les drippings de Jackson Polock ntroduisent une approche
bat sur les médias qui se poursuii jusqu'à ce jour dans Les domaines perïormative dans le domaine pictural. A la même époque, e compophi osophique et socio ogique. La vidéo est ainsi traitée par d fféren- siteur John Cage rntègre dans ses notat ons e hasard, mais aussi les
tes d soplines telles que la théorie des médias, 'hlstoire de 'art ou la sons et les bruits non instrumentaux enregistrés sur bande magnéphilosoph e. Oui p us est, depuis les années 1990, es Bildwissen' tique. En 1959, A an Kaprow invite e pubiic aux 18 Happenings in 6
schaften (sc ences de 'image) rendent compte - notamment sous es Parfs qu'il présente à la Reuben GaL ery à New York. En I962 se t ent
termes d'u iconic turn > ou ls u pictorial turn > - de L'importance crois- à Wiesbaden le festival Fluxus, oùr sont préseniées les dernières évouton s musicaes, festrval que 'on cons dère généraement comme
sante des images dans la société, la culture et la communication.
:essitait inii a e-
l
portatve et un
, aulourd'hur, les
teur, Le f ux des
un fonds d'ima
'a
tement
u
téri-
inals de ia vidéo
, les poss bii tés
plus diverses,
ent e caractère
es pionnrers de
ne maquette de
r beginn ng/No
Pas de début/
Jéo comme es-
lndu dans une
a vidéo en tant
\nn
SoTi S dén:
monochrome et la couleur, le cinéma et la vrdéo, la télévis on et la vie,
premiers Portapaks disponibles sur le marché américain et, peu
- Nam June Paik achète I'un des
Electronic Tape Recorderu au café new-yorkais Au Go Go
1965
:au un système
de temps après, montre la bande vidéo
u
( De même que la
technique du collage
a évincé la peinture à
I'huile, ainsi le tube
cathodique remplacera
la toile.,
Nam June Paik
2. + 3. WOLF VOSÏELL
Tèlevision Décollage
1963, à gauche : tract annonçânt deux Happcnings
à la 3rd Rail Gallery et à la Snolin Gallery
à New York, 1963; à clroite : vue de l'exposition
à la Snolin Gallery, New York
*
de télévlsion ne mo
diffusée par le moniteur Un autre écran
l,événement fondateur du mouvement Fluxus et auquel participèrent
qu'une
seule ligne verticale: Zen TV
Paik
Nam
June
Maciunas,
George
des artistes comme Dick Higgins,
entre 1962 et 1964, des artistes comme
Parallèlement,
Vostell,
ou Wol-,
Uecker, lsidore lsou et Karl Gerstner dér
GÛnther
Lecrossoyerrnterdisciplinairedesartsplastiques, delalittératu- Wesselmann,
comme matériau artistique Si Paik épt
de
télévision
l'écran
vrent
échanque
les
riches
re, de la musique, de la danse et du théâtre ainsr
possibilités offertes par le transfert
les
constructif,
sens
un
les
dans
duquel
sein
au
extenslf,
culturel
ges internationaux créent un climat
manlfestation apparative, les ote
leur
et
électroniques
nouvelles technologies sont introduites à titre expérimental et mises données
prônent en revanche une note fo
Vostell
Wolf
de
décollages
sion
'
à l,épreuve quant à leur capacité d'expression artistique. La vidéo se
I'hégémonie naissante de la té
de
l'égard
à
critique
mentalement
dont
la
télévision,
de
développe alors dans la confrontation avec I'essor
sous le titre <wolf Vostell & Telev
1963,
mai
à
De
sion
médium,
nouveau
du
iuin
le
lancement
favorise
la parenté électrotechnique
'l
En mars 963, Nam June paik, compositeur de formation, installe son <,Exposition ol Music - Electronic Television> dans les
espaces de la Galerie parnass, fondée à wuppertal par I'architecte
RudolT Jâhrling, paik y combine douze écrans de télévision préparés
Decollage
&
Decollage Posters
& Comestible Decollage>, l'ar
présenteàlaSmolinGalleryàNewYork,entreautresoeuvres'si>
pareils de télévision diffusant différents proorammes llimage
<décollagée', c'est-à-dire qu'elle a été créée par un acte agress
par une perturbatlon de I'image' Vostell avait créé le
avec quatre pianos, des tourne-disques, des magnétophones, des ob- l'occurrence
udécollagendans
les années 1950 en réaction au collage, q
me
jets sonores mécaniques et une tête de bæuf récemment abattu,
successives Par référence à Raymond Hai
par
couches
laconstruit
et
sous
suspendue au-dessus de l'entrée des salles d'exposition
travaillait alors sur des arrachements c
I'artiste
Rotella,
Mimmo
purificade
un
sas
à
travers
passer
comme
quelle les visiteurs doivent
odécollages'dans l'histoire de l'art)
(également
appelés
tion initiatique. fexposition ne dure que deux semaines et connaît un ches
le principe du décollage aux apparei
il
applique
Gallery,
Smolin
la
succès mrtigé, Les horaires d'ouverture sont relégués au soir dans
qu'il
combine en outre avec des toiles
électroniques
télévision
programmede
le
mesure où, contrairementà latélévision américaine,
notamment des poulets rôtis'
aliments
des
et
oblets
ses
modifie
Paik
soirées.
aux
cantonné
encore
télévision allemand est
Dans le climat optlmiste qui caractérise la société des an
images électroniques par des interventions techniques: un des appades artistes élargissent cette utilisation modulatrice et r
1960,
reils de télévision répartis dans l,exposition est associé à un magnéto1a télévision en y aioutant une approche instrumente
de
rielle
électroimpulsions
Les
phone qui injecte la musique dans l'appareil.
télévisée en tan
influencent I'image elle aussi électronrque idéaliste. lls investissent désormais la diffusion
niques de la prise de son
1966
-
-
le premier ieu vidéo
Les ingénieurs de la firme sanders Associates dans le New Hampshire développent
________11.1_:l-IT-Iî!191a'-'11:1"1"-i'-"1:1-91:'l:1"A:'-'1'::-o:1:::i:'::'1"I"-1"-"1'::i1:1s"
;
4.
Vemissage de la première exposition télévisuelle
,,Lmd Art" au studio C de la Sender Freies Berlin
(SFB), le 28 mrs 1969; à gauche :Jear Leering,
à
droite : Genl' Schum
telle et tentent d'agir de I'intérieur des structures économiques de la mental. Entre-temps, latélévision estdevenue
une construction hybritélévision. Leur propos est d'atteindre ainsi un public de masse et de,danslaquelleil estpassablementdifficilededistinguerentreinford'associer I'art et la vie au niveau médiatique. En 1962 la chaîne de mation ei divertrssement, entre
documentaire et fiction, Une jeune
télévisionpubliqueWHGB-TVàBostonmonteleprogramme<Artist'générationd'artlstesayantgrandr
aveclatélévisionlivresoncommenin-Televisionr, dont la productron la plus remarquable sera diffusée taire sur cet (infotainment,ou rompt
sur un mode ironique avec les
deux ans plus tard sous le titre The Medium is the Medium, avec des modes de fonctionnement de I'oTfre
télévisuelle globale.
contributions notamment dAllan Kaprow, Nam June Paik, Otto Piene
Dans l'installation vidéo de pipilotti Rist Das Zimmer (1gg4),le
et Aldo Tambellini, qui produisent un mélange de vidéo, de danse, de consommateur de télévjsion est
en quelque sorte rétréci à la taille d,un
théâtre et de télévision et font entrer ieurs ceuvres dans ies foyers. enfani, piongé dans un salon au mobilier gigantesque.
Les proportions
En 1969' la chaîne de télévision allemande Sender Freies Ber- défiant I'entendemeni réduisent le téléspeclateur,
assis dans son faulin (SFB) inclut dans son programme la galerie télévisuelle fondée à teuil, les yeux rivés sur un moniteur
de tajlle normale, à l,rmage d,un
Dusseldorf par Gerry Schum. Schum travaille alors en étroite collabo- consommateur nalf. Si la télévision
est présentée rci comme un objet
ration avec, entre autres, Richard Long, Dennis Oppenheim, Robert d'art, dans Fishtank(1gg8), Richard Billingham
s,en prend au genre
Smithson et Walter de Maria et diffuse sans commentaire la bande formaté de latéléréalité. Pendanttrois ans,
I'ariiste britannique consiLand Art (38 min.), née de cette collaboration. Au début des années gne en vidéo la vie quotidienne de
sa famille:son père alcoolrque, sa
1970,auxEtats-Unis, l'entouragedelarevue Radicat Softwaredon- mèreobèse,sonfrèrechômeurelui,mêmelormentunecomTnunaunera par ailleurs naissance à une chaÎne appelée Guenilta Television, té apparemment désenchantée,
cohabitant dans un espace des plus
un mouvement vidéo underground dont ies programmes se dressent exigus, Le 13 décembre 1998, la
chaîne BBC2 diffuse Frshfank Le
contre la télévision grand public. On pourrait encore allonger la liste public s'apitoie à la fois sur leur sort et se laisse
séduire sur un mode
des artistes travaillant directement au sein de I'outiltélévisuel en citant voyeuriste.
les noms de Doug Hall - avec ses TV Interruptrons (1971) - et de
Lartiste allemand Christian Jankowski franchira un pas suppié-
- avec Prono (1976)
Lerapportdefécondationmutuelleentrelavidéoetiatélévision
Chris Burden
mentaire avec sa vidéo Telemistica, présentée en 1gg9 à la Biennale
deVenise, li intervientdansuneémissiondevoyancediituséeendine reste pas confiné aux premières années de I'histoire de la vidéo. Le rect par la télévision italienne
en appelant les chiromanciens au télédialogue entre les deux médiums se poursuit en eTfet jusqu'à ce jour, phone pour les interroger, dans
un italien cahoteux, sur ses chances
que ce soit sur le mode critique et agitateur ou assimiiateur et expéri- de réussite à la Biennale.
llémission, directement filmée à l'écran,
des séances de projection et des uactions-environnements, utilisant de la vidéo
196Z
Sculptures of the Sixties, au Los Angeles County Museum of Art montre une installation vidéo de Bruce Nauman
_
Uexposition uAmerican
'ceuvre v déo qui reflète dans le contexte de l'art la
structure et le fonctonnement des shows télévsés tout en es tour-
constrtue ensu
te
chacune, Le système amérrcain compte 540 I gnes et 270 I gnes pour
une dem - mage.
En 1962 Sony met sur le marché le premier apparerl vidéo anaet e magnétoscope consttuent aors un equ Pe
ment portatiT encore séparé en deux moduLes distincts En 1971, Les
fonctions de 'appareil s'enrchissent des fonctions nplaybacko, urerechnique et image
w nd, et uforward',, et en 1983 apparaît sur le marché le oCamcorPus que tout autre méd um artistlque, la vidéo est sans doute der,, qui réunt caméra et dispositf enregstreur dans un seul appa
tr buta re du stade d'évolution technique de son époque Le pLus grand reil, Para èlement, le supporl d'enregistrement évolue de a bande et
changement depu s 'avènement de Art vidéo a été e passage de la de la cassette U-mat c aux Betamax et VHS, qui sont toulours en usaproductron analogique à a productton numérque de l'lmage - m-^me si ge, et à a cassette vidéo B mm,
Nam June Paik, Les Levine et le protagoniste du Pop Art Andy
ce changement technique est à perne percept b e pour le spectateur'
nani en dérision.
logique, La caméra
Au début de 'h stoire de la vidéo, le rapport entre a techn que Warhol font part e des premiers art stes qu utilisent 'équipement v déo
et l'rmage esi cJairement défini. La caméra transforme une informat on portatf dès son appartion, En 1965, Pak présente au Café Au Go Go
optique a lumière qut pénètre dans l'objectif - en signaux é ec à NewYorksa première bande, qu monLre des prises de vue de lavisitriques. Des fils électr ques re aient ensu te 25 images par secondes te c1u pape le.lour même, mas que 'artste effacera p us Tard En ter
vers un monlteur ou une bande maqnétique enregistreuse Dans e mes apidaires, aulourd'hu sujets à cauton, Paik déclare alors:uDe
'huie, 'éstandard amérlcain NTSC (Nat onal Telev s on Systems Comm tee), La même que la technique du coL age a remp acé a pe nture à
Warhol
La
même
année,
1a
toile
un
que
remp
acera
cran
cathod
par
secondes
de
30
images
lour
transm ss on est
'
Lors de L'enregistrement par un magnétoscope, la tête magné- présente Outer and lnner Space (1965) sous forme de prolection
tque transÏorme les signaux électriques envoyés par 1a caméra en un splitscreen, enreg strée avec une caméra de cinéma et sur deux peili
ufaclory-g ruEdie Sedgwick
maonétique, qut magnétse à son tour la bande vidéo Lors- cules, Une des quatre images montre la
champ
qu'on joue la bande, ce processus s'nverse et en fin de chaîne, 'écran
t
'information codée en signaux lumineux Dans le système PAL
(Phase Alternating Line), chaque image vidéo est constituée de 576
tradu
lrgnes constru tes linéa rement en deux dem -images de
2BB
gnes
dans une prise de vue, une deux ème la montre regardant le f Im sur un
moniteur, On 'entend en 'occuTrence comfirenter son apparition dans
e f lm, Avec Outer and lnner Space, Warho réfléchit sur les conditions
de production de l'image et les met en dialogue
pour
Jean-Luc Godard et Chris Marker utilisent les premiers caméscopes noir et blanc de type Sony CV-2100 à bandes % pouce
premiers
avec
la
des
essais
à
faire
les
Benet
sont
Durân
Joan
et
Oriol
catalans
Les artistes
réaliser des documentaires sommaires 1969
1969
-
-
5. RICHARD BILLINGHAM
Fishtank
1995, film,'17 min.
6. CHRISTIAN JANKOWSKI
Tèlemistie
1999, DVD,22 min.
7. ANDY WARHOL
Outer and Inner Space
196-5,2 films 16 mm noir et blanc, son,
chacur 33 nin.
défrnitlvement de la réalité quoA la fln des années J 960, le nouveau médium s'irnpose large- production cf images se dissoc e alors
tjdiennepourenTrerdansledomanedelasimrllaTion
mentsur ascèneartistique,sachantquel'équipementvidéonesera
En 1992 Sony - su vi de Canon - introduit la caméra numédisponible qu,un peu plus tard sur le marché européen. Outre la rese marché américain Lappareil transcrit la prse de vue en
sur
rique
titution en temps réel de l'image, dont l'enregistrement peut être traconstitués chacun de seu ement deux s gnes Les flux
binalres
codes
offre
que
analogique
té par des coupes, des montages etc., la iechn
ensuite enregistrés sur disque laser - CD-Rom, DV
sont
cie
données
visuel,
matériau
du
synthétique
générat
on
d,une
aussi la posstbiLité
numérique consttue une base de travatl
Dès l,enirée des signaux électroniques dans I'appareil, des signaux ou DVD. Chaque support
en raison du code numérique qu le
able
manipu
ement
potentiel
gnes
supplémentaires peuvent étirer, comprmer la construction des
( copy-and-paste u (copier-coller), des
u
la
fonction
:
avec
sous-tend
Exposide
son
lors
1
963,
ou 1a manipuler sous d,autres formes, En
dissociés de L'mage source et retion of Music>, paik avaii déjà déTormé des images TV à L'aide segments cl'image peuvent être
omorphing'permet
a transition flurde
le
cl'autres;
paik (en collaboration avec I'ingénieur combtnés avec
d,aimants. Dès l96g,z70,
Eric d'uneimageàlasujvante;leucomposting'numérquepermetlefuShuyaAbe), Ecl Emshwiller,SteinaeiWoodyVasulka,rnaisaussl
sionnement sans raccord vislble de plusieurs éléments en une seule
ce
traitement
permettant
Segel, mettent au point des synthétiseurs
lors enrichie par l'apparrtion
qui
f ragmen- image. La prise de vue vidéo se voit dès
vidéo
synthétiseur
un
construit
Siegel
direct de l,image:
images directement généLes
et
d'images
traitement
de
te le vocabulaire électronlque à la manière d'un kaléidoscope. Les cles logiciels
par
ordinateur'
rées
Vasulka travaiLlent sur des appareils techniques et sur la demi-image
A partrr des années 1990, I'image vidéo est présentée dans e
de 2BB lignes de l,écran cathodique. Lors de la généraiion synthécle l'art surtout sous forme de proiection (murale) Dans la
trque d,images, l,image du moniteur apparaît coTnme une surtace contexte
cas, un lecteur de DVD transmet les données enregsdes
plupart
énergétiquevarrableetprésenteleplussouventunefortetendanceà
et
trées à un vdéoprolecteur' llimage vdéo numérique' consttuée de
les
minuscules poinis lumineux se modifiant sans cesse' est transmise au
prolecteur' P us encore que dans l'image analoOique' la proiection
d'images numérisées permet de clistinguer clairement les innombra-
l,abstraction, Le médium électron que se thématise ainsi lui-même
le processus de généraiion d'images, normalement caché dans
appareils, devient
reconnaissable.
Dès les années 1970, quelques artstes procèdent à un traitepixels qui la cornposent'
ment numérique embryonnaire des images. A la f in des années 1990, bles
Dans I'image vidéo, le procéclé technolog que - qu'rl soit analomagnétique
bande
sur
audiovrsuel
enfin, l,enregistrement du matériau
gique ou numérique - montre qu'iL s'agit d'un type d'image processueL
est largement remplacé par l'enregisirement au format nutéiique. La
;,;;;;;,;;;;;[;;.;-";;;'t-----
1'g6;r
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8.
Dimitn Devyatkin, Woody Vasulka, Rhys Chatham
et Steinâ Vasulka dms les locaux de The Kitchen,
New York, vers 1971
9. NAM JUNE PAIK
Ex?osition of Music - Electronic Tèlevision
19À3, irstallation à la Galerie Pmass, !0uppertai
10. PETER CAMPUS
Interface
1972, installation en circuit fermé,
caméscope noir et blanc, projecteur vidéo
noir et blltc. pr.itcteu .pot. r irre
lnstâllation au Kôhischer Kmstverein, Cologne
propre moi aussi bien que la position du spectateur et le méet non clos. Lrmage se reconstrult en permanence et, contrairement à
stattque. dium électronique lui-même. Les images transmises en direct par voie
1a bobine clu ftlm, ne comporte pas une seule prise de vue
rétroaction mettent en évidence leur propre construction et contreA l,aube du xxre siècle, l,image vidéo calculée, numérique, a très large- de
l'approche illusionniste du cinéma et de la télévision Cela dit'
carrent
rnent remplacé l,image analogique écrite en lignes.
les prises de vue enregistrées passent le plus souvent sous forme de
bandes monocanal sur des moniteurs générant leur présence propre
Les annéeS
au sein de I'espace d'exposition'
Les images médiatiques des années 1 970 dénotent une quali-
1970
fortement tributaire des possibilités techniques de
Avec les manifestations pacifistes, le mouvement étudiant, le té esthétique
Les bandes transmettent des images marquées de.traÎnées,
îéminisme, mais aussi le mouvement de libération des Noirs dAmé- l'époque,
parfors papillotantes Le noir et blanc est couvert d'un
grains,
gros
rique, la première phase de lArt vidéo entre dans une époque de à
premières vidéos couleur présentent un chromatisme
les
gris
et
voile
expérirenouveau social et politique, dont les impulsions critiques,
les
années 1970, le flou correspond à I'immédiateté reDans
artificiel.
avant
très
sentir
encore
font
se
mentales et en même temps utopistes
dans 1es années 1g70. Des artistes articulant leur travail dans les cherchéeparlesartistes;denotrepointdevue'cesimaqesfontsonle ger à des clichés flous du photojournalisme ou encore aux prises de
langages les plus divers se servent de la nouvelle technoiogie sous
vues nocturnes verdâtres de la reconnaissance militaire D',ailleurs' le
interdisciplinaire,
signe de l,individualité. La vidéo reste un médium
(Art conceptuel, flou est parfois généré délibérément pour conférer un caractère d'auprésenté surtout dans le domaine des arts plastiques
BodyArt,LandArt, Artactronniste),etqui continuedeseconfronter
à l,expansion continuelle des mass media (télévision, cinéma, radio).
Les accents thématiques tournent autour de l'élucidation conceptuelle des modères iemporels et spatiaux, ainsi qu'autour du corps
humain conçu comme matériau artistique, lci, la vidéo loue un rôle
thenticitéauxrécitsvisuels Danslespremièresceuvresvidéo'latechnique encore immature s'accompagne inévitablement de ce genre
d'effets, et la caméra manuelle ou statique ainsi que les successions
de coupes abruptes potentialisent I'impresslon générale d'authenticité. C'est seulement dans la seconde moitié de Ia décennie que le
montage s'afïine et que les effets de fondu enchaîné et de superposiconstitutif en tant que systèrne technique et producteur de représend'images augmentent'
<closed-circuit
tions
installaiations médiatiques, Le feed-back - appelé
Les premiers vidéastes qui débutent leur production artistique
devient
I'art
de
contexte
le
dans
fermé)
tion>(,nstallation en circuit
passer par d'autres médiums apparaissent à cette époque et déun procédé important dont les artistes se servent pour refléter leur sans
Beck construit le Direct Video Synthesizer
- Stephen
-------l:i'-:9'-':'-s-"]:T-'111n-"i'-1111'-1'-"11T-1?1ï:',i:'i1è:illll"lf
1
12
970
:i'-11:':*iul'::1!'-1"-îlii:ï-"Ï::11111:
tionniste (Happening, Fluxus) et la Tormule de Joseph Beuys selon laquelle tout homme est artiste, travaillent à réuntr I'art et la vie en une
unrté, La fécondation mutuelle entre l'art et a vie n'en reste pas moins
un défi diff cile à relever, Vers 1970, certarns artistes se détournent de
une des premières du genre. Deux ans pius tard, Howard Wise fonde ceite collusion déclarée. nLe contexte de I'arto, aTfirme Vito Acconc,
nElectron c Art lntermix,, un organe de difTusion de vidéos d'artistes, u n'obéit pas aux mêmes règles que la vie réelle., Les artistes act onD'autres expositons et modes de drstributon suivent: en 1970, le nistes suivants développent une forme de performance conceptuelle,
Everson Museum of Art de Syracuse (NY) présente 'exposition nCir- largement indépendante du hasard, et se concentrent sur le corps en
cu t: A Vrdeo Inv tational o; en 1971, à New York, Steina et Woody Va- tant que matériau esthétique, surface de projection et rndicateur
sulka fondent avec Andres Mannik le stud o The Kitchen; en 1972,|e d'états mentaux, Le médium technique de la vidéo devient un élément
Museo Cjvico de Bologne présente nVideo Recordlng,; la même an- constitutrf de leurs actrons. La bande enregrstrée, tout comme la
née, le Neuer Berliner Kunstverein (NBK) constitue a première col- transmissron en direct sur un mon teur, dématérialisent le corps réel
lecton de vidéos et, en 1974,la gaeriste lngrid Oppenheim inaugure pour le faire réapparaître sous forme d'lmage. nSuis-je donc un hom
ses studios de vidéo à Cologne. En 1977,la documenta 6 rend comp- me ou suis-je une machrne ?,, s'interroge Jean Baudrillard en 1988.
te des avancées de lArt médiatique avec une section vidéo, supervtDans la première moitié des années 1970, certains artistes acsée par Wulf Herzogenrath. A Cassel, la scène internationale de la vi- tionnistes réalisent leurs actions sans public, à I'ate er devant la cadéo se présente sous e sigle oVT + TV>, l'exposition donne accès à méra, Dans ces cas, 'image médiatique fonctionne à lafois comme un
une vrdéothèque représentatrve, et son inauguration est diffusée en miroir narcissique et un matériau constructif, Une fenêtre s'ouvre alndrrect par la télévision grâce à une liaison par satellite.
si au spectateur, qui a accès à un événement déjà passé, D'autres arveloppent le iangage artistique électronique, Très tôt apparaissent des
forums publics, certes sporadiques, consacrés à lArt vidéo. fexpositon thématique <Television as a Creative 111"61um,, présentée en
1969 à la Howard Wise Gallery à New York, est considérée comme
tistes comme Dan Graham ou VALIE EXPORT ldentifient le corps organique à la caméra et perçoivent leur environnement deputs a
corps et performance
perspective du corps.
Depuis la fin des années 1950, les limites conceptuelles de
I'art ont sans cesse été repoussées dans ditférentes directions, Le
travail avec 1e corps humain (John Cage, Gutai, Yves Klein), lArt ac-
Dans les performances exécutées en présence d'un public ou
au sein de I'espace public, la vidéo remplit également une fonction
médiatlque centrale. Dans son aclton Following Piece (1969), pour
laque e Vito Acconci, carnéra en main, surt des gens choisis au hasard
1 971
Steina et Woody Vasulka montent The Kitchen Live Audience Test Laboratory à New York, qui s'occupe de
la présentation, de la production et de la distribution d'æuvres artistiques, plus particulièrement celles exécutées dans le médium de la vidéo
-
dans 'espace public new-yorkais pendant 23 jours et à différents mo
ments de la journée, es images enreg strées ne documentent pas
seulement un aperÇu forturt des structures sociocu ture es et des
modes de comportement huma ns, mais mettent auss en lumière a
catégorie méd atique de a surverllance et e regard voyeuriste, qu
n'éprouve pas seulement es dangers réels encourus par I'art ste dans
une te le situation - l'histoire de lArt actionniste méd atique est e le
sont une partie essentielle du concept.
Les deux pôLes entre lesquels le corps est par ailleurs traité sur
e mode de la Performance sont son comportement dans des sttua-
sentments et se rapproche du concept dépersonna sé du corps que
des artstes comme Bruce Nauman, Denns Oppenhejm, John Ba'1970, Dans ses
dessar ou Jochen Gerz formulent dans les années
t ons de douleur, de danger et de dés r, mais aussi I'expérience corpo
premières p èces vidéo, Nauman exécute devant une caméra statique
aussi présente.
Chris Burden a déclaré qu'au moment où le coup de revo ver
état parti, il avat été comme une sculpture, ll nie ainsi son monde
de
relle dépersonna sée qu transforme e corps en apparetl. Dans ce un progranime de mouvements qu mécanise le corps et relègue la
contexte, a performance la plus spectaculaire des années 1970 a spéc ficité du sulet à 'arr ère-p an, lhomme y est rédu t à son orgasans doute été celle que Chris Burden a exécutée pour SHOOI Le nisme biolog que, C'est seulement au moment oùr l'artiste atteint ses
19 novembre 1971, un de ses am s t re sur 'artiste, situé à quatre mè- lim tes physiques que a personnalité réapparaÎt et que l'hasard s'intres de d stance, avec une arme de calibre 22 mm.Le ttr, qui ne devait troduit à nouveau dans le concept. Le champ du mouvement, l'espace
qu'effleurer Burden, lu traverse le bras, La performance vise les no- et e cadrage de I'action sont lc déf nis par a caméra, Nauman act ons de peur peur de la dou eur, de l' mpuissance et de la mort - qui centue parfo s la conceptua té de 'act on en posant a caméra sur le
ava ent trouvé leur équivalent médiatique en 1963, lors de 'assass naf côté ou à I'envers, 'effet de distanciation recherché produ sant ainsr
par balles
-
filmé par hasard
-
du prés dent des Etats-Unis, John
F
Kennedy,
Dans e contexte de eur époque, les act onnistes v ennois, avec
Otto Muehl, Gùnter Brus et e cinéaste Kurt Kren, mais auss des artistes comme Gina Pane, Marina Abramovic et Ulay, Smith,/Stewart,
un surcroît d'abstract on dans l'rmage.
Au cours des années 1 980, certains artistes - à commencer
par Paul McCarthy - se détourneront d'un Art actionniste purement
centré autour du corps et créeront dans leurs vidéos des m ses
en scène performatives qu rappellent parfois les formats de produc-
tion et les décors du c néma et de a télévision. Le corps reste cependant un domaine prlvilég é des artistes lusqu'à nos 1ours. Ainsi, dans
Ays se promène avec un prstolet à Mex co et se fait arrêter par la po- les années 1 990, es performances de Sant ago Sierra s'appuient sur
ice (Re-enactments), le spectateur de la vidéo qu'il en a tournée la stigmatisation du corps huma n pour formuler une crttique soc ale.
Douglas Gordon et d'autres, sondent ce type d'expér ences corporelles qu f ranchissent es lim tes de la douleur. En 2000, quand Francis
1972
-
Sony commercialise le premier caméscope couleur et introduit un standard des cassettes
1973
Flor Bex ouvre un département vidéo au Centre Culturel lnternational d'Anvers,
-
11. BRUCE NAUMAN
1970, constructitn de prois, 2 moniteurs,
carléscope, en'egistrcur vidéo, cassette vidéo,
dinensions variables, env.3115 x 97-5 x 50,8 crr
Solonron R. Guggenheim Muscum, Nerv York,
Collection Panza, donation, 1992
12. CHRIS BURDEN
Shoot
1971, pcrformimce, F Space, Sart;r Ana, Califorue
13. DARA BIRNBAUM
Tèchrologl'/Transformation : Wonder Woman
'1978/79, vicléo,5 min. 16 sec.
D'autres artstes se servent pour cela de gants et de casques sté-
me créatif), transforme son propre corps en surface de prolection
réoscop ques pour ag r dans le cyberespace et donnent a nsi accès à
tber die Geburt der
Venus(1976), Rosenbach se place elle-même dans une prolection de
La Naissance de Vénus de Botticelli, et es clichés culturels d'un idéal
de beauté pousstéreux s'nscrvent alors directement sur I'artiste,
une expérience purement virtuelle
de 'espace-corps.
dimage de la femme
aussi conceptuel e que réelle. Dans Reflexionen
transformée en représentante du corps féminln,
Dans les années suivantes, la défln tion
de a nféminité,deDans Technology/Transformation : Wonder Woman (1978), vrent de p us en plus comp exe et diversif ée. Les femmes artistes tra
une torsion du corps et un éclair d'énerg e lumineuse transforment tent désormas ce champ thémattque sans pédanterie, et les stratéune femme ordinaire en superfemme dotée de superpouvoirs, Pour sa gies o masculines , et u f émtn n65 , perdent leur caractère exc usif.
bande vidéo de 7 m nutes, Dara Birnbaum a fat appei à une célèbre f icône de la pop Madonna ncarne de manière exemp aire la o nouvelfrgure des séries té évisées: Wonder Woman, le pendant fémtn n de
superhéros comme Batman, Superman ou Spiderman. llartiste al gne
des séquences de sa transformation magtque et met ansi au débat
'image de la femme dans la société et les médras, Avec VALIE EXP0RT, Lynn Hershman, Nancy Holt, U rike Rosenbach, Marlha Ros er,
Rosemarre Trocke
ou Friederke Pezold, Dara Brnbaum falt parlie
d'une premrère génération de femmes artistes
qui nterrogent une socété médiatique d'empreinte patriarcale et qur se servent du corps
le évidence ïémrnineoqu se dessine dans les années 1980 et qui affiche un manrement lud que deleux de rôles de plus en p us désuets.
Des artistes comme Pipilotti Rist, Andrea Frazer, Mona Hatoum,
Sam Taylor-Wood ou encore Vanessa Beecroft combtnent désorma s
sans hiatus es approches conceptuelle, documenta re et scénique, La
fiction et la réalité, la parodie et I'authenticité s'interpénètrent et ôtent
à cette thématique le caractère dogmat que et émanc pato re des pre-
mières années,
fémrn n pour mettre en lumière des images de rô es et des schémas
de comporlement figés.
Avec Roberta Breitmore, Lynn Hershman crée une figure totaement artificiel e que le spectateur peut modeler à sa guise par des
intenrentions rnteractlves. Dans des performances chargées de symbol sme,
de travail
Ulrike Rosenbach, fondatrice, en 1 976 à Cologne, du groupe
o
Schule f ùr Kreativen Femintsmus
>
(Ecole pour un féminrs-
Entrée dans I'espace intermédiatique
Dans le contexte de la osortie du tableau,, le corps humain
joue un rôle central et subit une valorisation supplémentaire au cours
des années 1950, lorsque I'art reconquiert la trots ème dimension,
qui deviendra la plus importante institution européenne de production et de distribution d'æuvres vidéo
1974
Le Museum of Modern Art à New York lance une série de présentations d'æuvres vidéo intitulée uProiects: Videou
-
14. JULIA SCHER
The Sweillmce Bed III
2000, technique mixte, 130 x 240 x 150 cm
15. CHANTAL AKERMAN
From the Other Side
2002, installation pour 18 moniteurs et 2 écrms, Super-16
et vidéo transférés su- DVD, trmsmission vidéo en temps réel
documenta 11, Cassel (détail)
16. DIANA THATER
Delphine
1999, 4 projecteus mrmériques LCD; 18 noniteus vidéo,
6 lecteus de disques laser, 6 disques laser, 1 synckoniseu
Laserplay-4,2 processeus vidéo WR-1000, filtres Lee et
de f image væiable
Installation à la Kunsthalle Bremen, Brême
trchitectue existante, taille
Les æuvres installatives parcourables exigent désormais un récepteur
ridor, à I'opposé de I'appareil qui diTfuse son image Elle reflète la tra-
qui s'investisse activement dans ie processus de compréhension, versée du corridor dans une irritante inversion et potentialise visuellec'est-à-dire à la fois psychiquement et physiquement. Sans un tel ment le sentiment d'oppression corporelle déjà provoqué par l'exiguj:
partenarre, le travail artistique demeure inopérant. Dans ces courants té du corndor. Le sens de l'orientation et I'assurance rnentaie sont
tous deux mis au défi par I'installation vidéo,
A partir de 1974, Dan Graham exploite le système du teedback vidéo comme un protocole d'expérience sclentifique. Le propos
vers, La visite de l'lnstallation vidéo transporte le spectateur dans une de l'artiste porte en I'occurrence moins sur la déstabilisatlon de 'exsituation où sa propre individualité est confrontée à une image périence corporelle que sur la démultiplication médiatique de J'homéectronique animée. Plusieurs sphères se recoupent ici :1a sphère me, qui 1ui permet d'éprouver sa propre présence Dans une pièce, voiartistiques qui investissent l'espace de l'exposition, les installations vidéo prennent un siatut particu ier dans la mesure où leurs composantes spatiales et temporelles se correspondent à des niveaux très di-
privée du récepteur, la sphère art stique et la sphère médiatique - vé- re plus eurs, le flâneur se vott sans cesse confronté à sa propre image
cue dans sa référence au cinéma et à la télévision Des expériences ou à son double électronique. En effet, bien que la camératransmette
voyeuristes et exhibitionnistes peuvent aussi blen s'lnstaurer que I'image de la personne en direct, une intervention technique fait en
sorte qu'elle apparaisse avec une léger décalage temporel. Plusieurs
l'embarras ou la dissolution mentale,
Nauécrans de télévision fixés à la manière de tableaux, auxquels viennent
Bruce
comme
vidéo
d'artistes
Vers I970, les installations
man et Dan Graham ont leté des bases rmportantes Comme beau- s'ajouter des murs de miroirs, décomposent le spectateur en d'nnomcoup de leurs collègues, ies deux artistes se servent du système de brables manifestations imagées.
-feed-back vidéo, qui retranscrit sur un moniteur les images captées
Le système du Teed-back permet aussi de surveiller et de
des personnes et des espaces - ouvertement ou secrètecontrôler
Nauman
comme
ceuvre
de
Dans
une
en temps réel par la caméra.
Live/Taped Video Corridor (1970), deux moniteurs superposés sont ment. LArt vidéo a bénéficié de manière non négligeable de I'avancée
placés au bout d'un corridor étroit construit en panneaux de bois Sur des recherches dans le domaine des technologles de surveillance.
Paul
un des écrans, I'artiste fait passer une bande préenregistrée montrant Arnsi, des artistes comrne Chantal Akerman, Haroun Farocki,
scèmettent
en
Peter
Weibel
i
ou
Ann-Sof
Sidén
Pfeiffer,
Julia
Scher,
de
feed-back
système
d'un
par
le
truchement
la vue d'une salle vide;
temps réel, l'image du spectateur apparaît dans le corridor' Mais plus ne des stratégies du pouvoir et du contrôle. lci, l'expérience de soi vise
le promeneur se rapproche du moniteur, plus sa taille se réduit dans le plus souvent le sentiment d'impurssance, et la critique de la téléI'image. La caméra qui le filme est f xée au-dessus de I'entrée du cor- visron en tant que médium de masse et objet de prestige, qui apparaît
à
Artists' Video Tapes , au Palais des Beaux-Arts à Bruxelles, n Video lnternational
à
les expositions d'Art
'
9:1ïl:11':::::'-1':11'i:"-::1"-1Y'l"l:"-i!-1'il:T:!-1'-11':::ul9'-11'y-'-1!-s-"10-"lli"-91l"it:l'-10i1"::l'1111'-'li'l"l:i
1
t6
97S
parmi
vidéo, on trouve
u
dès es années 1 960, conserve toute son actualité à l'époque de la
téléréa ité et des webcams.
Dans Ies années 1990, I'installatron vidéo développe progress -
et I'image éiectronique
entre monrteur et prolection. Ainsi, l\lona Hatoum place une tmage vidéo dans une assiette qui fat
partre d'un couvert de tabie, et la combinaison de pro.lections libres et
de matéraux divers permet à Tony Oursler de créer des êtres-poupées anthropomorphes. Si les deux artistes tl rtent avec le domarne
de la sculpture, Aernout Mik conçoit, quant à lui des constructions arvement une forme de présentation ouverte
mène désormars une vre vagabonde
chitectoniques qur Torment une unrté indissoluble avec Jes surfaces de
i'église San Staë lors de la Biennale de Venise 2005:elle couvre
voûte de la coupole d'un flux d'rmages suggestives qui amplifient
la
la
tendance ascensionneile de I'architecture baroque et des peintures
du plafond, Assis sur des tapis, dans un environnement décontracié,
le spectatuer peut se perdre dans Ies images proletées sur les voûtes,
Contrairement à Thater, Rist latsse au récepteur de I'ceuvre le soin de
chorsir le moment où il se détachera à nouveau du flux suggestif des
images coiorées.
codes temporels
projection.
Les installatrons vrdéo de Pipilotti Rist et de Diana Thater
louent sur l'appropriation mentale du spectateur. Les projections monumentales qui recouvrent des architectures réelles depuis différen-
La vidéo est un médium artistique basé par essence sur
le
temps, Le rôle de I'appareillage technique réside dans la consignation
de déroulements temporels et dans la création de constructions tem-
tes perspectives pour créer un espace rllusionniste spéciTique se porelles. Dans les installations vidéo parcourabies - telle la contriburapprochent des stratégies du crnéma: la narratron filmique conven- tion de Rist à la Biennale de Venise en 2005 -, le récepteur doit défitonnelle recherche I'abandon du spectateur et I'identification à l'intri- nir lui-même le temps d'expérience qu'il souhaite investir dans l'ceuvre
gue, Dans Delphine (1999), Thater plonge le spectateur dans un d'art:jl choisrt le moment où il s'abandonne au flux des images et déespace d'exposition transformé en monde subaquatique coloré. Le cide de la durée comme de la -fin de la réception de l'æuvre, Plus préspectateur peut dériver dans I'espace d'exposition et au fil des images cisément, dans les cas d'ceuvres vidéo de longue durée, de multrpro-
-
lectrons imposs bles à embrasser d'un coup ou encore de boucles
à la fois point d'at- sans frn, cette exigence d'autonomie peut constituer un facteur de
sort le spectateur de son ivresse déstabilisation dans a mesure oùr I'assimilation complète de l'ceuvre
avant de se retrouver nez à nez avec un mur vidéo composé de neuf
moniteurs, La présence sculpturale de
traction et facteur de perturbation
*
con que pour le ramener à la réalité
de man ère analogue dans
-
-
du médium. Pipilotti Rist procède
est rendue impossible ou du moins difficile. Cette stratégje constitue
Homo sapiens sapiens, présenté dans un aspect essentrel des jnstallatrons vtdéo qut voient le iour au début
Art, à Milan, (Arte de Video" à Caracas et nProiected Videor au Whitney Museum of American Art à New York
Sony met au point le système Betamax qui permet d'enregistrer des données audio et vidéo analogiques
Exhibition of Video
1975
ce mur
dans 'histoire et dans son
des années 19g0. Les æuvres vjdéo installatrves de a tin des années temporel, c'est-à-dire qu'il doit s'inscrire
1970,
par
modecleprésentationtemporelle.Apartirdelafindesannées
un
caractérisées
revanche
en
1g60 et des années 1g7O sont
les artrstes s'appuient sur
1980,
années
dans
les
particu
ièrement
et
ndéfinirépéter
ou
de
cie
clore
plus
facile
qui
rencl
passager,
aspect
cette stratégie du cinéma commercla : Ls explo tent a possibilité
ment l,acte de compréhens on,
sa manière avec la Linéarlté
Une autre caractéristique de cette phase initiae est le montage d' dentification mars rompent chacun à
de performances filmées en temps réel. Si ces ceuvres suggèrent qu'il de la narrat on.
B V ola est un des artlstes qui produ sent des partit ons tems,agit c1e prises de vues clocumentaires, a matière visuelle a elle auss
par le temps rée et le temps
été trava Lée - par 1e choix des plans et des perspectives, par les cou- porel es au seln du vaste champ défini
Pool (1977-1979), une
lhe
Reflecting
Dans
que
ho
lywoodien,
film
pes successives, par le rythme des mages pendant ou après l'action,
un co lage de d ffédéjà
Vola
opère
imporlante,
de
préceuvTe
qui
électronique
le
document
leunesse
et b en sûr par le montage. Ains,
sente atraced'uneactonpasséeesttoujoursporteurd'uncommentaire ou génère une esihétisaton qui ouvre de nouve es perspectives.
Le temps réel reste une forme temporelle essentielle dans
l,évolution ultérleure cje lArtvdéo. Dans The Bordeaux Piece(2004),
Davicl CLaerbout met en scène un court réct qu se répète tout au
long d,une lournée, Le premier passage débute au ever du.lour et les
acteurs Le répètent ensuite continue l-^ment Jusqu'à la nuit. La bancie
est diff usée dans
de
,espace c1'exposition en analog e avec a périocle
l,enregistrement, c'est-à-citre
rentes lucarnes temporelles Dans une des séquences de a vldéo, la
fgure qui exécute le saut se fige au-dessus de 1a piscine tandis que
des vagues continuent de parcourir la surfac-' d-' l'eau Les bru ts nature s provenant du bo s situé derrière la plsc ne se poursuivent également. A I'arde cl'images suggestives et de formes temporelles com-
du matin jusqu'au soir. La projecton plexes,Vlolacréedessymbolesforts-en'occurTencelebaptême,
s,étendciecefaitsuruneduréedel3heuresetlespectateurnepeut
a visjonner ntégralement dans le cadre des horaires d'ouverture
bitue s d,un
renteszonesetvitessestemporelesdans'image Lacaméran'adopte qu'une seule perspectve - la vue d'une p scine -, mais l'actlon
banale d'une personne plongeant dans 'eau se décompose en d ffé-
ha-
musée.
la
lamortetlarenaissance
Mais Art vidéo a auss développé des structures temporelles
qu s'opposent diamétralement à J'illusronnlsme du cinéma tradit onpurificatonspiritueL e,
mani- ne, La boucle est un moyen qur permet d'aligner les unes derrière les
pas néfesfes avec le cinéma conventionnel, qui travaille avec un temps autres des périodes /e plus souvent courtes. Ceci n'implique
achevé
de
I'ceuvre
soit
réception
processus
de
que
le
cessairement
le
speciaidéal,
filmique parallèle, djssocré de ta réalilé. Dans le cas
Mais le trava I de Claerbout dénote aussi des rétérences
teurdecinémaestcensésesynchroniseraveccesecondniveau
-------i,^_
aprèslepassaged'uneséquencecompèteEnfait,laréceptonn'in-
';;;;;;;;,;;;;;;;.'-'.0;;;;;;;;;;il;;;;';;;;;;-'
--"-": *i'"u"
g:::':"_l:Tl'!:i:i:'l'_:':1:'11111"_1"I':T_"1'_t'11'i1tl"ri'9:l:111"-'i:11:'i:Ï:'111T:11"-1111"-i-111"i:'----------
1
7. ANDY WARHOL
kp
196-1,
li1n
16
mm rroir-et blanc, muet,5 h 21 rnin
18. RODNEY GRAHAM
Halcion Slccp
199,1, projcction vidéo, 26 rnin.
19. FABRIZIO PLESSI
Sea
of Marble
19lJ6, tcchnique
rnixtc
lnstalletion à ArtWare. Harurovrc
tervient qu'après une contemplatton prolongée de la répétition continuelle. Les segments tempore s peuvent présenter un déroulement vi-
Les années 1980
suel dentique, mais d'infimes mod ficat ons peuvent ausst se g lsser
narratif de manière à produire des nrveaux de
réTiexion supplémentalres, comme c'est le cas dans Win, PIace or
Dans es années 1980, la vdéo est devenue l,unique mode
d'expression pour beaucoup d'artistes. Le climat social subit I'tnfluence générale d'une attitude conservatrice et néoiibérale, qui se tradu t
dans chaque segment
Show
(1
998) de Stan Douglas.
Le ralentissement extrême
mages constrtue
de a vttesse de déroulement
par les politiques du Premier mrn stre britannique Margaret Thatcher.
Les traits conservateurs de la décenn e se font aussi sentir dans le
des
un autre Iangage temporel étranger aux concep domarne artistique avec e retour de la peinture figurative et l,influennaires,et cinématographiques, fon dlstingue ici ce croissante d'un marché de l'art en pleine explosion. A côté des
trons du temps <ord
> et ,, hyper slow motion ). Dans les premtères,
fixe, dans un même plan et sur une ongue durée, un sujet
plus ou mons mmobile. La prise de vue en temps réel est ici utllisée
entre n duratton pieces
pionniers de la vidéo s'affirment aussi dans ce contexte des artistes
la caméra
comme Klaus vom Bruch, Robert Cahen, Gary H
pour suggérer l'rmpression
ne, Marce Odenbach, Tony Oursler, Fabrizro Plessi, Btli Seaman et Bil
Vio a. La baisse des pnx rend de p us en plus accessibles des équrpe
d'un ralentissement de I'rmage. Andy
11,
lVarie-Jo Lafontai-
(1963) et Rodney Graham dans Halcion Sleep ments vidéo plus faciles d'utilisatton et techn quement p us rnûrs.
(1994) ont filmé une personne endormie et ont ainsi thématisé Beaucoup de vidéastes * cette désignatron entre alors dans l'usage
Warho dans S/eep
'écoulement du temps,
font appel au genre classique de la sculpture pour élargir le champ de
lArt vidéo.
Dans e cas de l'hyper ralentt, en revanche, une tnteryention
technrque permet de ralentir réellement le défilement de I'mage. Le
spectateur ne perÇort guère de modification dans I'image, mais reçoit
Dans ce domaine, Nam June Paik avait déjà1eté des bases avec
TV-Cross (1966), Tv-Buddha (1974) et TV-Garden (1977), et en
au contrarre 'mpress on qu'une mage fixe, un tableau vvant, se mo- 1968, Les Levine avait créé une des premières æuvres vidéo murales
dif e insensrblement, Bill Viola a développé cette structure temporel e avec lris. Dans les années 1980, la disposition des moniteurs en série,
lusqu'à la perfection dans Ihe Greetings (1995). Et avec Trying, pré- sous forme de murs, empilés ou disséminés dans 'espace d'exposisenté à la Biennale de Venise en 2001, Liza May Post a transformé le tion, donne naissance à une nouvel/e forme sémantique. Ou alors es
pav on hollandais en un espace expérimentai en mettant en regard appareils sont rnis en scène de manière à mettre en correspondance
des constructions temporelles photographiques et vidéographiques eur disposition et le contenu de la drffusion. Avec Crus (lt's Time to
e mouvement étant réduit à l'extrême dans les vrdéos.
Turn the Record Over) (1983-1987-), Gary Hiil réalise un trava / qur
1979
-
Linz accueille le premier festival Ars Electronica
caméscope grand public, le Camcorder
1981
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La Tate Gallery à Londres montre
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1980
- Sony présente le premier
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